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Onésha Afrika

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Magazine

L’Enigme Yvoirien Alors que l’on s’acheminait vers le dénouement d’un processus électoral dont l’organisation a subi le contre-... Page 7

Infrastructure : Un défi pour l’Afrique

La Diaspora intellectuelle interpellé

(MFI) La faiblesse des infrastructures en Afrique reste un défi majeur à relever ... Page 18

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Numwéro Spécial

La faiblesse des infrastructures en Afrique reste un défi majeur à relever dans ...


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ÉDITORIAL

La culture, l’Alfa et l’Oméga du développement Le troisième numéro de votre magazine «GLOBAL AFRIC’MAG» parait avec un certain retard du à des circonstances indépendantes de notre volonté. Nonobstant ce couac aussi gênant qu’il puisse être pour tout le monde ne signifie nullement que nous n’avons pris la mesure de l’immense défi à relever face aux aléas de ces temps de crise. Au contraire, touts nos efforts tendent à ne pas rendre vains les espoirs que vous placez dans ce que nous présentons au sein de la direction du magazine, comme le thème central de notre combat en faveur d’une Afrique qui gagne. A savoir le refus de l’auto-flagellation mais, la promotion d’un véritable esprit de responsabilité étendu à l’ensemble de la population africaine; la renaissance de la conscience de lutte contre les maladies de la civilisation que sont la corruption et la tentation du totalitarisme politique. L’éveil culturel africain qui fera que toute personne valorise les acquis de sa Nation que ceux-ci soient d’ordre spirituel, intellectuel ou matériel et consiste à ne pas céder à la facilité qui consiste à prendre pour siennes, sans discernement, les valeurs présentées comme universelles alors qu’elles sont nées des circonstances particulières à une époque donnée de l’histoire, dans un espace géographique déterminé. Montesquieu ne dit pas autre chose dans son célèbre ouvrage «L’esprit des lois». Certes, la quintessence de la modernité ne peut être niée. Mais celle-ci ne doit pas être utilisée comme un concept fourre-tout où les mots n’ont que le sens qu’on voudrait leur donner au détriment de la réalité sociale dont tout être humain si digne de ce nom tire sa substance. Oh! Il ne s’agit pas ici d’une manière de se disculper au regard d’un chapelet de mauvaises actions que témoignent les pratiques de pouvoir dans quelques contrées d’Afrique qui pourraient donner bonne conscience à ceux qui les commettent. C’est pourtant une question fondamentale dont l’actualité a été prouvée, il y a trois ans à Dakar lorsque dans un discours que d’aucuns (historiens et autres spécialistes des sciences humaines) ont cloué au pilori, M. Nicolas Sar-

kozy, président fraîchement élu de la République française proclama ex-Cathédra que «l’Afrique n’est pas suffisamment entré dans l’histoire». Aucun doute qu’il ne lui serait jamais venu à l’esprit d’exprimer une telle vue à Pékin, à Kuala-Lumpur ou Hawaï auxquels on reconnait une fulgurante progression du PIB et d’autres indices macro-économiques mais dont les sociétés accusent un retard conséquent du point de vue du développement humain et des droits de l’homme. Pourquoi? En dehors des considérations purement mercantiles qui sont la marque de service de l’impérialisme, il y a de la part de ces États dont les dirigeants en visite à Pékin, courbent aujourd’hui l’échine devant l’impénétrable Jinthao (le président chinois) un réel respect pour ces gens qui ont conduit leurs peuples dans une autarcie presque totale sans rompre les amarres avec leur passé ni substituer par mimétisme aveugle leur mode de vie propre par un modèle de conduite prétendument universelle. En revanche, les Européens férus de culture et de civilisation millénaires ne peuvent pas en dire autant par rapport aux manières de vivre américaines, à savoir la civilisation du Coca-Cola ( Jean’s à tout vent, fast-food copie conforme,). Les Africains qui, à leur tour, peuvent étaler des atouts non négligeables en termes de civilisation et de culture subissent les contre-coups des actes manqués des Européens qui les ont colonisés, à une seule différence: l’Europe est Rome et l’Amérique, la Grèce, qui conquiert culturellement la puissance qui l’a, un moment, subjuguée.


ÉDITORIAL Quant aux Africains, en général, le réflexe pavlovien qui consiste à saliver chaque fois que des thuriféraires se p.......... d’admiration béate à la vue des réalisations dans l’ex métropole coloniale (autoroutes, métro, constructions architecturales gigantesques, les retombées de l’État-Providence etc...) doit laisser la place à un retour sur soi pour y puiser les conditions d’un effort qui est largement à leur portée pour égaler sinon dépasser ceux qui les ont autrefois conquis. Songer une fois à la force de caractère des ingénieurs et ouvriers qui ont construit les pyramides d’Égypte et d’autres monuments fantastiques au Soudan nubien (des Noirs à la peau de .....) vers la même époque, c’est à dire il y a 6000 ans, à la brillante civilisation du Monomatopa dans le Zimbabwe actuel aux villes et ouvrages d’art du Mali, du Ghana, du Bénin ainsi que la bonne gouvernance qui a permis à ces Etats de durer plusieurs siècles, les contacts n’étant établis que plus tard avec les étrangers. L’organisation exemplaire de la dévolution des pouvoirs dans le royaume Kongo (XIVe et XVIIIe siècles) qui occupait l’espace congolo-angolais d’aujourd’hui. Songez que tout cela s’est effectué avec des moyens infiniment modestes. Ce que la thématique des articles sur le développement économique et social de l’Afrique présentés dans cette édition vous encourage à retenir est clair: L’Afrique ne dois pas être complexée par le passé et la culture d’autres continents, ce qui la conduit encore de nos jours à considérer qu’elle ne peut rien faire par elle-même. La donne internationale a évolué vers une multipolarisation des rapports de force, le capitalisme s’adaptant sans cesse aux conditions nouvelles s’étend loin de ses bases historiques (ce qu’on appelle la mondialisation.,Cette planétarisation du système ne révèle pas seulement une sorte de pérennité du modèle social basé sur le profit et l’individualisme considéré comme le seul possible depuis la fin de la guerre froide. Ce que l’écrivain et philosophe japonais de tendance néo-libérale, Francis Fukuyama a un peu trop vite mis sur le compte de la fin de l’histoire). En même temps, cette mutation nous ouvre les yeux sur l’affaiblissement des puissances occidentales lesquelles doivent batailler ferme pour garder ............. sur un marché des échanges qui de vertical est devenu horizontal. Ce qui illustre le mieux cette reculade en Europe est la perte

des repères dont la culture diffusée à la suite des conquêtes et des guerres d’empire a contribué à subjuguer d’autres peuples. Monsieur Sarkozy, mieux que les Africains eux-mêmes, a compris l’intérêt d’arrimer le continent à la France dans un rapport qui ne ferait plus du dernier pays le centre culturel d’une communauté de destin dont il ne pourrait plus porter les relations d’opportunité qui servent mieux ses intérêts. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que le même qui a dit que «Les Africains ne sont pas suffisamment entrés dans l’histoire» soit celui également qui prône une place pour l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Quelque soit les sous-entendus qui émaillent une telle démarche, il se fait qu’aujourd’hui, la faiblesse de jugement est du côté de ceux qui contrecarrent, en dépit de l’évidence, la reconnaissance de la place de l’Afrique sur l’échiquier mondial (son immensité, ses ressources naturelles considérables, sa démographie galopante, la créativité exceptionnelle de ses élites scientifiques et artistiques). Aucun observateur sérieux ne met en doute au vu des évolutions récentes, le décollage de l’Afrique à court terme, celles-ci se font aussi rapidement que le temps qui passe. Tout ce qu’il faut souhaiter est que cet avènement repose sur des bases solides, celles de la culture qui permet à un peuple de s’affirmer par son génie propre. Le président Senghor ne disait-il pas inlassablement: «la culture est au commencement et à la fin de tout développement»?


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L’Afrique et ses secrets les mieux gardés L’Afrique est connue pour sa pauvreté, mais elle regorge aussi des secrets ...

EDITORIAL 03

Global Afric’Mag : une nouvelle vision pour l’Afrique

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DOSSIER

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EXEMPLARITÉ

Une page glorieuse de l'histoire de l'Afrique La Fondation Mo Ibrahim

EDUCATION ECONOMIE CHRONIQUE CULTURE - LIVRE MONDE CONTREVERSE RD CONGO TRIBUNE SOUVENIR D’EBENE SPORT

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Onésha Afrika EDITEUR RESPONSABLE :

Victor OLEMBO LOMAMI Tél : +32 488 593860 e.mail : info@globalafric-mag.eu victolembo@hotmail.com www.globalafric-mag.eu DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :

Cyrille Momote Kabange CONSULTANT : Vicky Elongo

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REDACTION GENERALE : Doris Mozo Akiab, Patrick E. Mampouya, Yves Mâkodia Mantseka, Tebi Joachim ABLE, Kambulu Ledi Jeansit, Alain Kabongo Mwamba, Patrick De Ridder, Bawula Massamba, Annie Destexhe, Chantal Olembo Onya Yechiel Barazany

STUDIO : Du Grimoire de l’Alchimiste RÉVISION : Vicky Elongo Lukulunga MARKETING ET DIFFUSION : Alain Kabongo Mwamba REPRESENTATION EXTERIEURE : RD Congo : Doris Mozo Akiab Tél. : +243 (0)81 998 85 09 Chantal Olembo Onya Tél. : +243 (0)89 514 37 34 USA : Lucien Olembo Kafuwa Tél. : +1 678 651 76 41


Halte spirituel “Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles. Il n’en est pas demême parmi vous.Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur ; quiconque veut être le premier parmi vous sera l’esclave de tous”. (Matthieu 20 v. 25 à 27) Si l’on considère la pression extrême qui s’exerce sur le rôle de leader dans les sphères séculières et religieuses, on peut s’étonner de découvrir que, dans la Bible par contre, le terme leader soit si peu employé. Cela ne veut pas dire que ce terme ne soit pas important mais que, en général, on utilise différents mots pour en parler. Le plus fréquent est celui de “serviteur”. La Bible ne dit pas “Moïse, mon leader”, mais “Moïse, mon serviteur”. L’accent est mis sur le fait qu’un vrai leader selon les Saintes Ecritures, c’est celui qui se positionne en serviteur des autres, de sa patrie, sa maison, …

Dans notre monde contemporain, le mot “serviteur” a un sens très péjoratif, mais cela n’est pas le sens que lui confère la Bible. En fait, le plus grand best seller du monde, la Bible, élève ce terme. Il le met à égalité avec celui de grandeur ! Et lorsqu’il affirme que la primauté dans le leadership passait par la primauté dans la servitude, il n’a pas à l’esprit de simples actes de service, car ceux-ci peuvent être motivés par des raisons for t

douteuses, c’est l’esprit de service qui est ici relevé ! Le service qui influence les autres dans la bonne direction. Le service qui montre un souci réel pour le bien être des autres, de son peuple…, un souci si manifeste qu’il s’identifie luimême avec son peuple dans ses peines, ses misères,… et son bonheur (hum !).


ACTUALITÉ

L’Actu ... présentée par Onésha Afrika

GUINÉE Conakry

Le défi d’Alpha Condé La présidentielle guinéenne a été remportée par un opposant de longue date face à un nouveau venu sur l’échiquier politique. M. Alpha Condé du R.P.C. (Rassemblement du Peuple de Guinée) est, en effet, un vieux briscard dont la carrière a souffert de la répression des régimes précédents. Exilé depuis belle lurette, il doit sa victoire non pas seulement à la légitimité historique de son parti mais aussi à l’organisation efficace de sa campagne. Quant à L. Dalein Diallo de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDC) son échec est attribuable aux «faiblesses de sa cellule de

communication. Cette dernière s’est montrée incapable de faire passer des messages cohérents et fédérateurs et d’effacer l’image de leader peul au service des Peuls que trainait le précit黲. Et pourtant! C’était lui le gagnant du premier tour. Par la suite tout s’est joué sur l’habileté de l’élu à ratisser large dans les camps Malinké (sa propre ethnie) et Soussous auxquels il a rendu visite jusque dans leurs villages, s’adressant à eux dans leur propre langue. Il a obtenu également que le report des suffrages de plusieurs partis (16 au total), se fasse sur son nom. Ce qui n’a pas été le cas de son adversaire. Une chose est de gagner une élection, une autre de réaliser ce qu’on a promis aux électeurs. Sur ce plan, le défi est à la dimension de ce pays important, un des plus riches du continent mais que traine comme un boulet des années de dictature et de mauvaise gouvernance.

Présidentielle du 28 novembre 2010 :

L’énigme ivoirienne Alors que l’on s’acheminait vers le dénouement d’un processus électoral dont l’organisation a subi le contre-coup d’un près-guerre civile aux accents de tragédie grecque, une grande première a eu lieu à Abidjan. Les deux concurrents, Laurent Gbagbo président en place et Alassane Dramane Ouattara le principal opposant (15% au premier tour pour le premier et 12% pour le second), se sont affrontés à la française ou à l’américaine devant les caméras de télévisions. Ce débat sans précédent en Afrique a surement un impact déterminant sur le résultat final. En effet, les ingrédients nécessaires à une issue serrée aux termes d’une campagne électorale qui a divisé le pays en deux sont présents. Le président sortant est un homme du centre centre-est (de l’ethnie Beté), l’adversaire est du Nord aux carrefour des influences diverses du fait de la géog7


ACTUALITÉ CÔTE D’IVOIRE

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Etienne Tshisekedi wa Mulumba à l’Élysée

raphie qui fait se rencontrer ivoirien, burkinabés, béninois etc... «Gbagbo et Ouatara, le feu et l’eau, la carpe et le lapin se sont affrontés au fond des urnes le 28 novembre 2010.L’homme du Sud contre celui du Nord, le chrétien contre le musulman, le socialiste contre le libéral, l’animal politique aux racines profondément africaines contre le chantre d’une Afrique inscrite dans la mondialisation, le villageois contre l’homme du monde, le résistant contre le conquérant»(1) Il faut ajouter à la difficulté de trancher pour les ivoiriens, les incohérences d’une stratégie choisie par Henri Konan Bédié dont Ouattara fut à la base de la perte du pouvoir d’État et de son départ en exil. L’ancien dauphin d’Houphouet Boigny a appelé le PDCI et les Baoulé à voter pour son ennemi d’hier. Il est vrai qu’Ouatarra, dernier premier ministre du Père de la Nation ivoirienne est plus à l’aise dans un habillage idéologique qui est le même que celui du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ouvert aux grands groupes capitalistes étrangers de préférence français. Le profil est un peu différent de celui de Laurent Gbagbo jadis opposant ouvert au «vieux» et qui affiche encore aujourd’hui ses distances vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale et ne jure pas par la France pour mettre en valeur les potentialités économiques de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas étonnant s’il a 8

l’appui des syndicats et de la société civile. Quoi qu’il en soit, ce qui compte est que la Côte d’Ivoire chemine dans la paix et la stabilité loin de la mascarade politicomilitaire de «l’ivoirité». Hélas! Les résultats des élections que la commission électorale indépendante a présentés ont donné la victoire à plus de 54% des voix à Alasanne Ouatara . Ils ont été contesté aussitôt par le président surtout qui s’en est ouvert à la cour constitutionnelle qui joue le rôle d’arbitre en l’occurrence. Mais la suspicion peut être jetée sur cette cour dont les membres, en particulier le Président, sont des proches de Laurent Gbagbo. Peu de temps après, ces résultats ont été effectivement invalidés. Quelle est, croyez-vous, la trame de nouveaux troubles meurtriers qui se ont abattus sur la Côte d’Ivoire si-

Le leader de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), M. Etienne Tshisekedi a été reçu, à sa demande, à l’Élysée par le Conseiller Afrique de Nicolas Sarkozy, M. André Parant avec qui il s’est entretenu pendant une heure le 17 novembre 2010. Dans la foulée, d’autres personnalités de poids ont pu franchir le perron de l’Élysée. Il s’agit de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, M. Vital Kamerhe que d’aucuns pensent avoir rompu les amarres avec le président Joseph Kabila et Mr Kengo Wa Dondo, Président du Sénat. A l’approche des élections générales prévues en novembre 2011, Mr Tshisekedi qui a déclaré qu’il était déterminé, cette fois-ci, à prendre le taureau par les cornes après s’être farouchement opposé au scrutin de 2006 (il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis) met apparemment les bouchées doubles par rapport à son objectif.

E.Tshisekedi

non l’écheveau complexe des ambitions démesurées des uns et les manoeuvres sournoises d’autres maffias internationales intéressées aux richesses ivoiriennes. Que dire de plus que la sortie de crise de ce pays ouest-africain, reste un épais mystère.

Pour la présence au même moment de deux autres grands formats de l’opposition de sa Majesté, que penser ? Sinon la tactique du positionnement qui exige certaines manoeuvres d’approche auprès des grands pays, espérant obtenir d’eux un certain crédit en présentant un front uni.


ACTUALITÉ RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

vaises langues, il s’agirait plus d’une opération cosmétique qui cache mal la présence dans l’un ou l’autre postes diplomatiques d’importance d’une flopée d’agents originaires d’une seule

Le Président Joseph Kabila prend d’importantes décisions

Affaires étrangères: une vaste restructuration du personnel des ambassades soulignée par le regroupement de certaines représentation diplomatiques à l’étranger a été décidée récemment par le Président de la RDC. But affiché: Conformer le fonctionnement des ambassades à une saine gestion des finances publiques d’où la chasse décrétée contre la pléthore des diplomates ou agents diplomatiques en poste. Mais pour les mau-

Président Joseph Kabila

région du pays à savoir le Katanga. Exportation des minerais: Une décision a jeté l’émoi dans les deux Kivu. Il s’agit de l’interdiction d’exporter les stocks constitués d’or, de Coltan et de Cassitérites décidée par le Président de la République, le temps de remettre de l’ordre dans le secteur. Pourtant, certains observateurs y voient la main des multinationales américaines et canadiennes qui lorgnent ces gisements miniers quitte à obtenir du gouvernement des États-Unis qu’il menace Kinshasa d’un embargo qui frapperait tous les «minerais de sang» provenant de la RDC et des pays voisins. C.M.K. (1) Jeune Afrique 21 au 27 novembre 2010. Cécile Sow, envoyé spéciale à Conakry (2) Jeune Afrique 21 au 27 novembre 2010. Marwane BenYamed, envoyé spécial à Abidjan

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DOSSIER

50 ans après : pourquoi souffre-t-elle en

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e 1960 à 2010, voilà un demisiècle accompli pour les dixsept pays africains qui célèbrent cette année leur indépendance. Il y a cinquante ans, ces pays présentaient pratiquement le même niveau de vie et de développement que la plupart des “dragons d’Asie”. Cinquante ans après, l’économie de ces pays asiatiques talonne de près celle de vieux pays industrialisés (États-Unis et pays de l’Europe occidentale). C’est le cas notamment du Japon qui, en un siècle, a réussi à effectuer le par-

La faim, un fléau pour l’Afrique En dépit de leur indépendance et de l’éternelle aide au développement, le tableau socio-économique de l’Afrique, particulièrement pour les pays de l’Afrique noire, est sombre, voire alarmant. Ce constat vient d’être confirmé par le récent Rapport sur l’indice de la faim dans le monde en 2010, publié par l’Institut international de recherche sur les poli-

Hiroshima, 6 août 1945

Hiroshima, de nos jours Hiroshima, de nos jours cours pour lequel les pays occidentaux ont consacré trois, voire quatre siècles. L’expérience est encore plus hallucinante pour les “petits dragons” - Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong -, lesquels ont réussi cet exploit en un demi siècle. Qu’est-ce qui expliquerait ce retard dans le décollage de l’Afrique?

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DOSSIER

l’Afrique subsaharienne core de la faim ? tiques alimentaires (IFPRI). Ce Rapport aligne les pays extrêmement touchés par la faim dans la zone Afrique subsaharienne, notamment la République démocratique du Congo, le Burundi, le Tchad et l’Érythrée, où respectivement plus de 50 pour cent des populations sont sous-alimentées. Au vu des conclusions de ce Rapport, se profile l’incertitude d’atteindre les Objectifs du Millénaire, consistant essentiellement, pour les États membres de Nations Unies, à réduire dans quinze ans, soit de 2000 à 2015, de moitié le nombre des personnes

vivant dans l’extrême pauvreté. Pour ce faire, il a été convenu de mettre en place un partenariat mondial pour le développement, avec comme finalité la mobilisation, en faveur des pays du sud, de plus des capitaux à titre d’aide publique au développement. La cible de cette aide, fixée à 0,7 % du Revenu national brut (RNB) des États

Séoul, 1961

donateurs pour 2015 et à 0,56 % pour 2010, est loin d’être respectée ; étant donné que ces derniers n’allouent que 0,42% de leur RNB. A l’exception du Danemark, du Luxembourg, de la Norvège, de la Suède et des Pays-Bas qui ont réussi à atteindre ce seuil en 2009. Or, au vu des tendances actuelles, de l’avis des spécialistes, les donateurs ne devraient pas atteindre cet objectif de 0,7 % avant 2050. C’est le cas notamment de l’Allemagne qui, sans une amélioration conséquente de l’aide actuellement fournie, ne devrait pas atteindre cet objectif avant 2027 et des États-Unis avant 2055.

Séoul, De nos jours

Séoul, 1961

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DOSSIER

Préalable pour le vrai décollage de l’afrique Dans ces conditions, il se pose la question cruciale de savoir s’il est responsable pour les sociétés africaines de continuer à espérer les effets de la charité et de l’aide internationale. Aussi, loin de méconnaître l’importance de l’aide au développement pour le décollage de pays encore sous-développés, les sociétés africaines en mal de développement depuis de siècles sont-elles invitées à s’interroger aujourd’hui sur le facteur déterminant qui impulse, voire fonde le développement. Certes, le développement d’une société est classiquement représenté

par son économie (matières premières, capitaux, main d’oeuvre, rapports de production, etc.). Loin de se réduire à ces composantes uniquement matérielles, l’économie, pour paraphraser Alain Peyrefitte, auteur du « Miracle » en économie, suppose, avant tout, une mentalité favorable à l’économie. C’est ce phénomène qui a amené finalement les grands économistes contemporains, à l’instar d’Armatya Sen, lauréat du prix Nobel d’économie, à reconnaître l’importance du «capital humain». Par cette notion, il faudrait entendre, en fait, cette énergie humaine, invisible quoique puissante, capable de féconder ou de stériliser l’économie d’une société. Outre la culture, qui se traduit notamment par la philosophie et/ou la religion d’un peuple, ce capital s’acquiert et se développe au moyen de l’éducation ou de la formation, qui 12

a pour effet, sans doute, d’accroître la productivité économique d’un individu, en lui permettant, notamment de mieux gagner sa vie. Si les retombées de cet investissement paraissent moins visibles à l’immédiat, elles sont par contre déterminantes à l’avenir. Car une population mieux éduquée contribue à un développement non seulement stable mais aussi rapide. Raison pour laquelle les gouvernements des pays développés, outre les stratégies de développement déterminées par des enjeux financiers, adoptent une politique ferme d’éducation, notamment en consacrant conséquemment du temps et de l’argent à l’éducation et à la formation des populations, c’est-à-

dire à l’accumulation de connaissances et de compétences. Par exemple, les États-Unis, qui comptent seulement 4 % de la population mondiale âgée de 5 à 25 ans, représentent, selon les statistiques de 2007 de l’Unesco, 28 % du budget mondial consacré à l’éducation, soit plus d’un quart du budget mondial total sur l’éducation. En seconde position, derrière la région Amérique du Nord et Europe de l’Ouest, viennent 11 les États de l’Asie de l’Est et du Pacifique, lesquels accumulent 18 % du budget mondial à l’éducation. Conséquence : ces pays regorgent désormais une main d’oeuvre tout aussi qualifiée que les Occidentaux, mais assez bon marché. De sorte que les sociétés occidentales désormais viennent s’installer dans ces pays. Cette

situation, évidemment, profite à ces pays d’Asie. A l’inverse, le document de l’Unesco indique que les gouvernements d’Afrique subsaharienne ne dépensent que 2,4 % seulement des ressources mondiales de l’éducation pour une population qui représente 15 % de la population en âge de scolarité. A titre de comparaison, ce rapport relève que le budget de l’éducation d’un seul pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou le Royaume-Uni dépasse les dépenses d’éducation de l’ensemble des pays qui forment la région de l’Afrique subsaharienne. Outre le déficit en éducation, l’Afrique, particulièrement l’Afrique noire, dans son ouverture à l’Occident, souffre de la désarticulation de sa culture. La religion étant un élément essentiel de la culture, cette désarticulation se traduit notamment par le rejet des religions traditionnelles africaines au profit de celles importées, mieux, imposées par l’étranger. Alors que les sociétés de l’Afrique du Nord, dont le niveau de développement est supérieur à celui de l’Afrique subsaharienne, comme les sociétés de l’Asie, malgré l’emprunt à l’Occident, ont conservé leur identité, en valorisant leurs langues et leurs religions. Si les décideurs en Afrique noire s’inspirent intelligemment de leurs voisins du Nord et des « dragons d’Asie », ce continent présente, de par son positionnement stratégique dans le monde, beaucoup de chances pour un développement spectaculaire. Ce positionnement se résume notamment par une immense réserve de matières premières, un potentiel énergétique et agricole important et une forte croissance démographique.

Vicky ELONGO


DOSSIER

RDC :

Et si l’éducation devenait une priorité ?

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ans son adresse récemment (23/09/2020) au siège des Nations Unies à New York, le chef de l’État congolais, Joseph Kabila, a réitéré la détermination de son gouvernement de consolider la démocratie, à éradiquer les poches d’insécurité, à poursuivre les objectifs du millénaire, bref à instaurer un État de droit avec l’avènement d’un progrès social évident. Pour atteindre ces objectifs, Joseph Kabila a sans doute compris que l’éducation ne devrait pas, comme par le passé, être négligée. Car l’expérience montre que tous les pays qui se sont développés et ceux qui émergent aujourd’hui, notamment les dragons d’Asie, investissent énormément dans le secteur de l’éducation. Aussi, différentes initiatives sont-elles prises dans ce sens par l’actuel chef de l’État congolais.

Gratuite de l’enseignement primaire Au mois d’août 2010, Joseph Kabila était en tournée dans quelques villes du pays. A l’étape de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental, il a pris une résolution sur la gratuité de l’enseignement. Un communiqué fut signé, le 30 août précisément, en ces termes : « Conformément à l’article 43 de la Constitution, aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ainsi qu’à ceux de l’Éducation Pour

Tous (EPT), je charge le Gouvernement de la République de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics dès la rentrée scolaire 2010- 2011. Tous ensemble pour l’École de nos enfants, l’avenir de notre pays ». Voici, par ailleurs, ce que stipule l’article 43 de la Constitution congolaise : « Toute personne a droit à l’éducation scolaire. Il y est pourvu par l’enseignement national. L’enseignement national comprend les établissements publics et les établissements privés agréés. La loi fixe les conditions de création et de fonctionnement de ces établissements. Les parents ont le droit de choisir le mode d’éducation à donner à leurs enfants. L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics ».

Toutefois, de nombreux parents restent sceptiques quant à la mise en application effective de cette mesure décrétée par le chef de l’État ; lorsque le ministre de tutelle, Maker Mwangu Fuamba, dans un autre communiqué publié à la même date, affirme que « la gratuité n’exonère pas les parents des frais de prise en charge ordinaire de leurs enfants découlant des effets de la filiation ou de la parenté ». Dans le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, quelques initiatives (prime institutionnelle, promesses des véhicules pour les professeurs) ont également été menées. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

Bebelle BUKA 13


DÉVELOPPEMENT

Les infrastructures :

un défi majeur pour l’Afrique (MFI) La faiblesse des infrastructures en Afrique reste un défi majeur à relever dans les prochaines années et une priorité à court et long terme. Dans un récent rapport intitulé Infrastructure africaine : une transformation impérative, la Banque mondiale estime que l’amélioration des infrastructures nécessite 93 milliards de dollars, dont près de la moitié sera nécessaire pour mettre à niveau la production d’électricité.

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es dernières années, l’Afrique a globalement bien amélioré son infrastructure : en 2006, près de 50 % de la population africaine vivait à portée d’un signal de téléphoniemobile GSM. Cinq pays africains ont déjà réalisé leur objectif du Millénaire pour l’accès universel à l’eau, et 12 autres sont en voie de le faire alors que près de 80 % du réseau routier principal africain est dans un état acceptable, voire en bon état, indique la Banque mondiale. Elle souligne toutefois que l’Afrique a encore des déis «d’envergure » à relever. Ainsi à peine un Africain rural sur trois a accès à une route praticable en toutes saisons. Plus de 20 % de la population de pays comme le Cameroun, le Ghana, la Mauritanie, le Niger et la Tanzanie doivent parcourir plus de 2 km pour atteindre leur principale source d’eau et les consommateurs africains paient pour leurs services de base deux fois plus que partout ailleurs dans le monde. Dans son étude, la Banque a chiffré ce que coûte à l’Afrique subsaharienne lemauvais état de ses infrastructures comme les services d’électricité et d’eau, les routes et les services de technologie de l’information et de la communication (TIC) : chaque année, elle perd deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité est réduite de plus de 40 %. « L’infrastructure constitue l’épine dorsale d’une économie moderne et ses insufisances ralentissent visiblement la croissance économique », affirme Viviane Foster, économiste principale de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Les services d’infrastructure africains sont mé-

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diocres lorsqu’on les compare aux normesmondiales, et n’ont pas connu d’expansion depuis les années 1990. De plus, environ 4,2 milliards de dollars dépensés par les gouvernements africains pour subventionner l’énergie et l’eau n’apportent pratiquement que très peu d’avantages aux populations vulnérables », ajoute-t-elle. L’accès à l’énergie électrique, un impératif Pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et réaliser ses objectifs nationaux au cours des dix prochaines années, l’Afrique devra dépenser 93milliards de dollars chaque année. Cette nouvelle estimation est plus du double des estimations initiales du coût du retard africain. Les États fragiles auront à supporter le fardeau le plus lourd pour satisfaire à leurs besoins de dépenses en la matière. Une action urgente est donc impérative, dit le rapport, et la crise financière mondiale rend encore plus aigu le besoin d’un effort massif pour moderniser l’infrastructure africaine en fixant des priorités. L’accès à l’énergie est essentiel pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Aucun pays n’a pu développer son économie sans un apport abondant d’énergie. Aujourd’hui, les pannes de courant chroniques sont monnaie courante dans 30 pays du continent et seul un Africain sur quatre a accès à l’électricité. La capacité de production installée globale des 48 pays d’Afrique sub-saharienne est de 68 gigawatts. Pas plus que celle de l’Espagne ! Les entreprises de

nombreux pays africains indiquent que les contraintes électriques sont l’obstacle le plus important à la pratique des affaires. Le Consortium pour l’infrastructure en Afrique (ICA), qui rassemble les pays industrialisés du G8, des agences de développement multilatérales et la Development Bank of Southern Africa (DBSA), estime que lamédiocrité des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires augmente de 30 à 40 % le coût des marchandises échangées entre pays africains. Les frais de transport nécessaires pour faire parvenir les importations africaines aux clients situés à l’intérieur des terres sont supérieurs de 50 % à ceux des autres régions en développement à bas revenus. Gazoduc ouest-africain et initiative du bassin du Nil Ce problème figure aussi au cour du programme-cadre que constitue le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), qui prévoit à court terme des financements de 8milliards de dollars pour des projets prioritaires destinés à favoriser l’intégration économique régionale et attirer les investissements àmoyen et long terme nécessaires pour combler le retard. Ces priorités comprennent le gazoduc ouestafricain pour transporter le gaz naturel nigérian vers les pays voisins et alimenter leurs centrales électriques, la modernisation et l’expansion des équipements de manutention de conteneurs de Mombasa, un port stratégique du Kenya, l’initiative du bassin du Nil destinée à renforcer la coopération régionale et la gestion conjointe de


DÉVELOPPEMENT ce oeuve, le plus long du monde et qui traverse 10 pays, le renforcement des capacités de gestion et de planification des communautés économiques régionales pour assurer le développement transfrontalier des infrastructures. Car le mauvais état et la faible connectivité des réseaux de transport dans la majeure partie de l’Afrique ne permettent pas à nombre de pays de soutenir efficacement la concurrence sur le marché mondial.

“LE RÔLE CROISSANT DE LA CHINE COMME FINANCIER DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE” La Chine, l’Inde et quelques pays du Golfe participent de plus en plus au développement des infrastructures en Afrique subsaharienne. Leurs engagements d’investissement sont passés de moins d’un milliard de dollars américains par an, avant 2004, à 5 milliards de dollars en 2007, selon un rapport de la Banque mondiale intitulé Construire des ponts : le rôle croissant de la Chine comme ^nancier de l’Afrique subsaharienne qui montre comment de nouveaux partenariats dans le domaine des infrastructures sont en train de se développer en Afrique, encouragés par une demande croissante en matière de pétrole et autres matières premières de la Chine et de l’Inde. Si la Chine a soif de pétrole et de minerais, elle finance en contrepartie des routes et des chemins de fer. Elle s’est récemment engagée à mettre à la disposition des pays d’Afrique de l’Est des fonds pour financer des projets d’infrastructures clés pour la région, dont un deuxième port au Kenya et une ligne de chemin de fer reliant le Kenya et l’Ouganda. De même l’Inde a augmenté ses investissements en Afrique tout comme les États arabes du Golfe. Selon le secrétaire général de la Conférence des Nations Unies

sur le commerce et le développement, Supachai Panitchpakdi, le renforcement de l’intégration régionale est sans doute « le meilleur moyen » pour le continent de corriger les faiblesses structurelles de ses économies, en commençant par la déficience d’infrastructures lourdes et légères.

Marie Joannidis

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ÉCONOMIE

L’espace aérien africain, de plus en plus convoité ! Selon l’Association internationale du transport aérien (Iata), le trafic de passagers enAfrique augmentera de 7,4 % en 2010 par rapport à 2009. Le marché africain, traditionnel chasse gardée d’Air France, attire aujourd’hui de nouvelles compagnies grâce à une croissance du trafic jugée prometteuse sur plus d’une dizaine d’années. Selon l’Association internationale du transport aérien (Iata), le trafic de passagers en Afrique augmentera de 7,4 % en 2010 par rapport à 2009. Le marché africain, traditionnel chasse gardée d’Air France, attire aujourd’hui de nouvelles compagnies grâce à une croissance du trafic jugée prometteuse sur plus d’une dizaine d’années.

L’offensive

Lufthansa

Le groupe Lufthansa (avec Swiss, Austrian, BMI et Brussels Airlines) opère aujourd’hui 38 destinations vers l’Afrique (265 vols hebdomadaires) contre 48 destinations et 490 vols par semaine pour Air France. La compagnie aérienne allemande vient même titiller et sans doute agacer Air France en déployant depuis le 12 septembre un A380 entre Francfort et Johannesburg en Afrique du Sud. “Et des liaisons supplémentaires sont encore prévues”, fait savoir le groupe. “La région économiquement très dynamique de l’Afrique occidentale et centrale constitue l’un des axes prioritaires du développement du réseau Lufthansa. Le volume de passagers du continent devrait augmenter de 6% par an jusqu’en 2025, ouvrant des perspectives très prometteuses pour Lufthansa”, insiste le porteparole

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du groupe. Rien qu’en 2009, Lufthansa a augmenté de 40% sa capacité vers le Nigeria.

Riposte Air France Air France, qui a déjà fort à faire pour contrer la concurrence des lox cost sur son marché intérieur ou en Europe se voit donc aujourd’hui attaquée par sa grande rivale européenne. Elle prépare la riposte avec son plan baptisé Léopard. Il sera basé sur une augmentation de son offre cet hiver, avec l’ajout de deux nouvelles destinations au Gabon et en Guinée Équatoriale, et le renforcement de ses fréquences sur plusieurs autres lignes.

Marges supérieures à 70 % pour Air France “L’Afrique est un terrain de chasse prometteur, souligne Richard Aboula^a, vice-président du cabinet d’études Teal Group. La recette unitaire (rentabilité attendue par passager) y est surtout beaucoup plus élevée que celle de toutes les autres zones grâce une très faible concurrence”. Selon l’expert, les marges opérationnelles sont de 15 % voire davantage pour les compagnies opérant sur ce réseau, alors qu’elles sont habituellement comprises entre 3 et 5 %. “On sait également qu’Air France fait des marges opérationnelles supérieures à 70% sur une ou deux lignes en Afrique », avance-t-il. Pas étonnant en conséquence que les compagnies, et pas seulement européennes, voient d’un oeil plein d’envie

la position d’Air France sur ce marché. Delta Air Lines poursuit son expansion sur ce continent en ouvrant le 4 septembre dernier une liaison entre Atlanta et Monrovia au Liberia. Pour ne pas être en reste, British Airways, leader dans les pays anglophones, pourrait se rapprocher d’un acteur nigérian afin de profiter elle aussi de cette manne financière, selon Christian Folly-Kossi, ancien secrétaire général de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa).

Les compagnies du Moyen-Orient Aujourd’hui, c’est le trafic entre l’Asie et le Pacifique qui connaît une logique de croissance, avec notamment le dynamisme économique apporté par les Chinois depuis 10 ans sur ce continent (infrastructures routières ou ferroviaires, minières…). Elle aura eu comme effet l’installation estimée d’un million de Chinois dans le contient noir et la nécessité de multiplier les échanges aériens. Selon le Financial Times, le trafic entre l’Asie-Pacifique et l’Afrique devrait croître de 9% par an lors de la prochaine décennie. Et Emirates, la compagnie de Dubaï aux dents longues, avec ses A380 commandés en pagaille, lorgne à son tour sur ce marché. Selon Jean-Luc Grillet, directeur général d’Emirates France : “Il y a une certaine logique dans un futur proche pour Emirates de développer son réseau en Afrique”. “Car, le meilleur moyen pour aller en Afrique depuis l’Asie (et vice-versa) est de transiter par Dubaï plutôt que par une capitale européenne”


ÉCONOMIE Dit-il. Récemment, la compagnie emiratie a lancé en septembre sa dixneuvième route africaine Dubaï-Dakar à raison de cinq vols par semaine. Ce vol direct et sans aucune concurrence obéit aussi à une logique économique. Le commerce hors pétrole entre les deux pays a augmenté de plus de 30% en 2009. Sans faire dans le long-courrier, Air Arabia, la première low cost en Afrique et au Moyen-Orient, ne cache pas non plus ses ambitions depuis ses hubs nord-africains de Casablanca et Alexandrie. Ainsi depuis Casablanca, elle dessert 13 destinations en Europe devenant ainsi elle aussi un acteur incontournable sur ce marché. Les nouveaux arrivants et les acteurs africains Il ne se passe pas de temps sans qu’une annonce prouve l’intérêt des compagnies pour l’Afrique. Air Oxygène, nouvelle compagnie française se spécialisant sur les vols entre Paris et l’Afrique devrait commencer son activité le mois prochain avec des dessertes des villes d’Abidjan, Bamako, Conakry,Douala, Luanda et Malabo,mais sans doute par la suite Dakar, Cotonou, Ouagadougou et Brazzaville. La compagnie aérienne française Aigle Azur, très présente sur l’Algérie, a décidé en août dernier, de s’associer avec Air Mali comme partenaires entre les villes de Paris et Bamako. Et les acteurs africains ? Quelle va être leur part du gâteau ? Pour l’instant, les grands ténors africains que sont les compagnies South African Airways, Egypt Air, Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines et Kenya Airways, poursuivent leur développement en dominant leurs concurrentes directes.

trale”, a ouvert début mars 2010 quatre nouvelles destinations : Niamey, Douala, Conakry et Freetown. Ces escales s’ajoutent à celles déjà desservies : Ouagadougou, Accra, Bamako, Banjul, Brazzaville, Cotonou, Kinshasa, Libreville, Lomé, N’Djamena et Pointe Noire. Air Sénégal, qui a plusieurs fois différé son lancement (la dernière pour le 1er septembre de cette année), devrait prendre son envol avant 2011, espère-ton au Sénégal.

bientôt devenir un acteur important en Afrique. Béné^ciant d’un investissement gouvernemental de première importance (950 millions d’euros), elle renouvelle aujourd’hui sa flotte. 7 ATR sont ainsi attendus avant 2011, et la compagnie ambitionne 6 millions de passagers transportés en 2014 contre 3 millions aujourd’hui. Tout simplement le double…

Joël RICCI

Un autre projet d’initiative africaine est dans les cartons. Air Cemac veut devenir un nouvel acteur régional d’Afrique centrale d’ici la fin 2010. Et encore…Cameroon Airways Company, nouvelle compagnie aérienne camerounaise, doit lancer son premier vol le 28 mars 2011 entre Douala et Paris. Grâce à l’arrivée progressive de nouveaux Boeing, elle compte aussi exploiter la filière de l’Afrique de l’Ouest et avec des dessertes à Cotonou (Bénin), Abidjan (Côte d’ivoire), Bamako (Mali) et Dakar (Sénégal). Sont aussi programmées les dessertes Libreville (Gabon), Malabo (Guinée équatoriale) et une exploitation de la très empruntée ligne de Dubaï et de la Chine. Air Algérie si elle parvient à résoudre ses différends avec l’Union européenne sur ses normes de sécurité à bord de ses appareils, jugées défaillantes, pourrait

Mais de nouveaux acteurs tentent de rentrer dans la valse. En janvier 2010, Asky Airlines, un projet à capitaux privés dont 25 % sont détenus par Ethiopian Airlines, a enfin démarré. Cette compagnie basée à Lomé au Togo, et qui ambitionne de “devenir le premier transporteur régional en Afrique de l’Ouest et en Afrique cen-

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ÉCONOMIE

La Diaspora intellectuelle interpellée (MFI) La faiblesse des infrastructures en Afrique reste un défi majeur à relever dans les prochaines années et une priorité à court et long terme. Dans un récent rapport intitulé Infrastructure africaine : une transformation impérative, la Banque mondiale estime que l’amélioration des infrastructures nécessite 93 milliards de dollars, dont près de la moitié sera nécessaire pour mettre à niveau la production d’électricité.

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ropos recueillis par Ghislaine SATHOUD Les 50 années d’indépendance des 17 pays africains sont marquées davantage par un recul qu’une avancée significative vers le développement. En effet, les indicateurs fiables du progrès dans de nombreux pays africains sont au rouge. Sur le plan socioéconomique, les États africains sont caractérisés essentiellement par un dualisme social profond qui divise la société en deux camps : un camp de citoyens riches et peu nombreux et une masse d’individus pauvres dont le niveau de vie continue de baisser. Cette fracture sociale alarmante dans les États africains est provoquée par une mauvaise redistribution des fruits de la croissance. C’est la raison pour laquelle le coefficient de Gini, l’indicateur sommaire des inégalités dans la redistribution des revenus tendrait généralement vers 1. Preuve que les revenus sont concentrés entre les mains de quelques personnes à la tête de l’État ou proche du pouvoir en place. La corruption devenue systémique et endémique coûte annuellement au moins 150 milliards de dollars à l’Afrique. Cette corruption est à l’origine d’une perte de plus de 40% des recettes fiscales. Cette gangrène fausse les incitations, sape les

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institutions et redistribue la richesse et le pouvoir à ceux qui ne les méritent pas. Elle porte préjudice au droit de propriété, à l’état de droit et aux incitations à investir. Sur le plan politique, nous assistons à la républicalisation de l’État traditionnel. Cette républicalisation de l’État traditionnel s’observe par le renouvellement des régimes despotiques devenus subitement des « démocratures monarchiques ». Il s’agit des régimes autoritaires moins ouverts mais plus subtils utilisant certains éléments de la démocratie avec la particularité que les successeurs sont les fils de ces chefs d’État. C’est le cas dans quelques pays francophones. D’autres chefs d’État se préparent à passer le témoin aux enfants pour éviter de répondre de leurs actes après la mauvaise gouvernance du pays pendant les années au pouvoir. Voilà globalement à quoi ressemblent les noces d’or de nos États. Par contre, sous d’autres cieux, nous avons assisté à un progrès spectaculaire et à la prospérité des citoyens. En moins de cinq décennies, le Québec est sorti de sa situation de société rurale pour entrer dans le peloton de tête des sociétés industrielles prospères et de s’y maintenir. Ce développement a été possible grâce à un grand homme politique comme Jean Lesage dont le slogan était simple : «

Maîtres chez nous ». C’était, d’après l’homme d’État, le temps que ça change. Et les choses ont bien changé en quelques décennies. Grâce à la politique de réforme et d’ouverture instituée en 1978 par le patriarche Deng Xiaoping, la Chine est devenue la troisième puissance économique du monde et la future superpuissance. La ville de Mumbai en Inde est l’un des hauts lieux du monde de l’économie du savoir. Cette économie de la matière grise, notamment en informatique est au coeur de la pyramide de prospérité de ce pays pour reprendre l’expression de l’économiste américain Lester Thurow du MIT. Dès lors, vous comprenez bien pourquoi je m’interroge sur le recul de l’Afrique et l’avancée des nouveaux pays en émergence d’Asie ou d’Amérique latine à l’exemple du Brésil. Vous avez partiellement raison. C’est vrai que les minerais attisent la convoitise du monde occidental. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Certains écrivains européens ont également encouragé l’exploitation des richesses africaines par les États occidentaux pour la prospérité des citoyens de ces pays. L’écrivain français Victor Hugo déclarait le 18 mai 1879 en présence de Victor Schoelcher,


ÉCONOMIE l’instigateur du décret de 1848 abolissant l’esclavage : « Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. Prenez-là, non pour le canon, mais pour la charrue; non pour le sabre, mais pour le commerce; non pour la bataille, mais pour l’industrie; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre tropplein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites! Faites des routes, faites des ports, faites des villes; croissez, cultivez, colonisez, multi-

pliez. » À travers la déclaration controversée de cet écrivain panthéonisé que de nombreux Africains continuent de célébrer autant que les Français, on se rend compte que certains Occidentaux pensent que l’Afrique est un champ d’exploitation des richesses du soussol. Victor Hugo pense que la providence y est pour quelque chose. Est-ce pourquoi quatre siècles avant, soit le 8 janvier 1454, le Pape Nicolas V avait demandé au roi du Portugal d’envoyer des gens civilisés les sarrasins, les Noirs d’Afrique, des fausses religions qui existaient sur le continent? Le christianisme n’avait-il pas d’autres motivations lorsqu’on sait que cette religion a été également un puissant ferment de la culture occidentale et sa domination sur les autres peuples? Au delà de la convoitise de ces minerais, il est important de souligner que certains dirigeants au pouvoir ne manifestent pas la volonté d’impulser le développement de nos États par des actions superbes et la bonne gouvernance. Dès lors, il sera difficile de sortir du cercle vicieux du sous-développement. Ensuite, si les pays africains ne sortent pas de l’économie des matières premières pour

amorcer une réelle mutation de l’économie fondée sur la transformation de ces minerais en produits finis, la convoitise de nos richesses va se poursuive. Ceux qui sont au pouvoir ou veulent accéder à la magistrature suprême doivent prouver leur patriotisme. Sinon, ceux qui convoitent ces minerais trouveront les moyens d’alimenter la division grâce aux machines de guerre pour exploiter le trésor précieux au progrès de l’Afrique. La classe politique africaine doit faire sauter les murs de l’incompréhension à causes des intérêts égoïstes pour se soucier prioritairement du peuple dont-elle a la charge. Ma nouvelle théorie des relations Nord-Sud est le fruit d’une étude menée entre 1995-1996 sur mon chat qui s’appelait Soleil. Il s’agissait d’un travail d’expérimentation en deux phases de 6 mois chacune. J’étais un jeune adulte curieux d’environ 20 ans et déjà profondément intéressé à la recherche en économie du développement pour expliquer la problématique du sous-développement de l’Afrique et le piège de l’aide, En 1998, j’avais sollicité l’éminent économiste français Patrick Guillaumont pour préfacer mon livre sur le résultat de cette recherche. Ce dernier était le directeur du Centre d’études et de recherches pour le développement international (CERDI) de l’université d’Auvergne à Clermont Ferrand. Il est important de souligner que le CERDI est une unité de recherche du CNRS basée dans cette université. Cette étude visait à mieux comprendre l’impact de l’aide à la dépendance de l’Afrique et son maintien dans le sous-développement.

Il fallait soumettre ce chat à une série d’expériences. Il était essentiellement question de respecter un régime alimentaire de quatre repas plantureux de même poids au quotidien pour Soleil. Chaque repas servi à un endroit bien indiqué de la maison était constitué de 5 poissons frais que le félin devait manger pendant des heures précises. Une horloge murale servait pour respecter l’heure de chaque repas. Cette étude a abouti à ce que j’ai appelé le paradoxe du chat aux bons soins. Grâce aux résultats étonnants de cette étude et en fonction de certains facteurs entrant dans l’analyse de ce travail de recherche, je me suis rendu compte que dans le cadre des relations Nord-Sud, il existait trois catégories de pays industrialisés en fonction des relations plus ou moins saines avec les pays du Sud, surtout en Afrique. Il s’agit des pays industrialisés désindustrialisants, des pays in industrialisés industrialisants et des pays industrialisés d’ambivalence ou d’ambiguïté. Bref, il serait davantage nécessaire de lire cette étude pour comprendre cette nouvelle catégorisation des pays industrialisés dans les relations Nord-Sud. L’élection de Barack Obama vient aider à déconstruire les thèses de certains européocentristes à l’exemple de Gobineau. Ce dernier s’est appuyé sur l’anthropologie physique comme fondement scientifique de l’inégalité des races. L’élection de cet Africain-Américain à la tête de l’unique superpuissance mondiale est la preuve que la détermination et la volonté sont essentielles dans la réussite. La couleur de la peau du Noir ne doit pas être une excuse ou un frein pour atteindre les sphères les plus élevées. L’élection d’Obama vient également prouver que le Noir n’est pas congénitalement réfractaire à tout ce qui est rationnel, scientifique ou relève du progrès des nations. L’Africain n’est pas frappé par le calvaire de l’histoire qui maintient le continent à jouer un rôle secondaire dans la marche des affaires

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ÉCONOMIE du monde. L’élection de ce fils d’Afrique à la plus haute marche du podium présidentiel des États du monde donne la leçon aux Africains que l’impossible peut être possible si on veut atteindre les objectifs fixés. J’interpelle la diaspora parce qu’elle peut jouer un rôle de lubrifiant dans le développement de l’Afrique. Vous savez, le mot diaspora dérive du grec « sporo » qui signifie la graine et « speira » c’est-à-dire semer. La diaspora africaine peut jouer le même rôle que la diaspora juive, chinoise et indienne dans le développement spectaculaire de l’Israél, la Chine et l’Inde. Vous comprenez donc la nécessité pour la classe dirigeante au pouvoir d’associer résolument sa diaspora intellectuelle au défi du développement. Ce défi passe par la science et la technologie, la Recherche & Développement, etc. C’est ce défi qui va faire émerger la nouvelle économie en Afrique. Tout ce challenge doit se faire dans un environnement propice au progrès et aux débats d’idées en associant les universitaires et chercheurs vivant en Afrique. Il peut s’agir de créer des masses critiques, des regroupements ou des pôles d’excellence pour le décollage de l’Afrique. Je propose à la diaspora africaine de tourner toujours son regard sur l’Afrique. Ce continent a besoin de son soutien pour construire une société de paix et de prospérité. Seulement, la classe politique au pouvoir à le devoir de créer les conditions nécessaires pour faire la science et la recherche et favoriser le re-

tour massif de sa diaspora ou son implication majeure dans le processus du développement. Le Pr. Omar Aktouf dénonce le capitalisme triomphant de notre époque dont l’enrichissement dans les pays du Nord s’accompagne de l’appauvrissement des pays Africains et propose un capitalisme à visage humain. Le Pr. François Durpaire pense que l’arrivée de Barack Obama doit interpeller les Africains aussi bien du terroir que de la diaspora de la possibilité de réussir là où tout semble impossible. Quant au Pr. Gilbert Doho, la jeunesse estudiantine africaine a joué un rôle dans le processus démocratique irréversible en Afrique et constitue l’espoir pour un monde meilleur grâce à l’éducation. Pour le Pr. Ziou, le développement en Afrique sera impulsé par le peuple qui est la force motrice et non les dirigeants qui ont échoué. Le Pr. Samuel Pierre affirme que le salut de l’Afrique repose sur la science et la technologie et son développement requiert l’utilisation de l’expertise africaine et non des coopérants généralement moins qualifiés travaillant en Afrique. En ce qui concerne le Pr. Ali Assani, l’Afrique a la chance d’avoir toutes les richesses nécessaires pour son essor, Il prend l’exemple du bassin du Congo, deuxième poumon forestier du monde derrière l’Amazonie sans oublier toutes les richesses qui s’y trouvent. Ce dernier affirme que les Africains doivent radicalement changer de mentalité pour faciliter l’amorce du progrès. Quant à Lamine Touré, il insiste sur

l’importance de la culture dans le développement et s’étonne du peu d’intérêt de la classe dirigeante africaine. Le Dr Marcel Massimb décortique la crise financière et ses conséquences sur l’Afrique et analyse les conséquences de la corruption dans les économies des États. Cet ancien élève de 6 lauréats américains du prix Nobel d’économie à l’université de Chicago analyse aussi la question de la monnaie comme instrument de souveraineté d’un État. Le roboticien Emmanuel Bisse, pour sa part , affirme mordicus que le transfert de technologie s’est déjà effectué. Pour ce chercheur du centre de recherche de Siemens à Princeton dans le New Jersey, les Africains ont le savoir et le savoirfaire et attendent uniquement un environnement propice balisé par l’élite au pouvoir pour transférer ces connaissances. C’est exactement ce que pense l’informaticien Alain Anyouzoa qui travaille au siège de Microsoft. Pour ce spécialiste de l’intelligence artificielle, le malheur de l’Afrique s’est aussi d’avoir des dirigeants entourés des universitaires qui pensent davantage à leur enrichissement personnel qu’à sortir les États de la pauvreté donc du sous-développement. Et enfin, le Dr. JeanBaptiste Sourou qui enseigne à l’université Grégorienne de Rome invite à construire la paix qui est un préalable au développement durable et humain intégral de l’Afrique. Ce dernier pense que la paix permettra de mieux contrôler nos richesses convoitées par les autres peuples du monde pour leur prospérité. Propos recueillis par Ghislaine SATHOUD

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MONDE

Classement mondial des villes où on vit le mieux

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e cabinet de consultants Mercer tablit chaque année la liste des villes où l’on vit lemieux (et celles, suivant leur classement, dans lesquelles on vit le moins bien) dans lemonde. Voici les critères de jugement dédiés à cette étude : l’environnement politique et social ; l’environnement économique ; l’environnement socio-culturel ; la qualité et la quantité des structures de santé ; la qualité du système éducatif ; la qualité des services publics; le nombre et la qualité des commerces ; la qualité du parc immobilier ; l’environnement naturel.

Vienne, Autriche

Auckland, Nouvelle-Zélande

Genève, Suisse

Au vu de ces critères, la ville dans le monde où la vie est meilleure vivre, c’est Vienne, la capitale autrichienne ! Le top 10 est constitué ainsi : 1. Vienne, Autriche 2. Zürich, Suisse 3. Genève, Suisse 4. Vancouver, Canada 5. Auckland, Nouvelle-Zélande 6. Düsseldorf, Allemagne 7. Francfort, Allemagne 8. Munich, Allemagne 9. Berne, Suisse 10. Sydney, Australie

Vancouver, Canada

e, Vienn

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Autric


MONDE

Afrique-Europe-Tripoli

Un sommet qui ne répond pas aux ambitions (MFI / 31.11.2010) Le sommet de Tripoli, qui a réuni les 29 et 30 novembre les dirigeants européens et de l’Union africaine, n’a finalement pas répondu aux ambitions de ses organisateurs qui voulaient relancer leur partenariat stratégique.

C

ertes, l’absence du président soudanais Omar El-Béchir a levé l’hypothèque politique qui aurait pu peser sur les débats. Mais celle des dirigeants de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne, les trois locomotives de l’Union européenne, a été interprétée par de nombreux observateurs comme l’illustration d’un certain désintérêt pour l’Afrique malgré les perspectives que peut offrir le continent courtisé par ailleurs par les nouvelles grandes puissances émergentes comme la Chine ou l’Inde. L’absence du président français Nicolas Sarkozy, qui préside le G20 et le G8, représenté par la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, semble aussi témoigner d’une préférence pour les relations bilatérales au détriment du multilatéral qui a été la doctrine de ces dernières années.

Des discussions souvent très âpres A Tripoli, les discussions souvent très âpres ont mis en évidence les divergences concernant à la fois le commerce et les changements climatiques. Ainsi, les pays africains rejettent toujours dans leur majorité les Accords de partenariat économique (APE) que l’Union européenne tente de négocier depuis 2002 avec les ACP (pays d’Afrique, des Caraïbes) pour

remplacer progressivement les accords préférentiels déjà conclus. Ils redoutent en effet d’être pénalisés par l’ouverture de leurs marchés aux produits européens. De même, l’Afrique qui ne veut pas payer les pots cassés concernant les changements climatiques refuse toujours d’adopter une position commune avec les Européens en prévision des négociations en cours à Cancun au Mexique comme elle l’avait déjà fait à Copenhague. Les pays africains estiment en effet qu’ils ne doivent pas être pénalisés pour une pollution dont ils ne sont pas responsables et réclament des aides supplémentaires de la part des pays riches qui sont en fait à l’origine de celle-ci.Concernant les problèmes d’immigration qui préoccupent au premier chef les Européens, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, hôte du sommet, a, à son habitude, dit tout haut ce que pensent nombre de ses pairs africains, soulignant que son pays ne jouerait plus le rôle de « garde-côtes pour l’Europe ». Il a notamment réclamé à nouveau cinq milliards d’euros par an à l’UE pour empêcher les migrants « noirs » d’envahir l’Europe ». Au-delà de ces divergences et de la demande pressante d’une aide au dével-

oppement accrue, l’Europe reste le principal partenaire commercial de l’Afrique et son principal bailleur de fonds. L’Eurobaromètre sur les relations UEAfrique (MFI / 31.11.2010) Un numéro spécial de l’Eurobaromètre sur les relations UE-Afrique, publié à la veille du sommet, montre aussi que les citoyens de l’Union européenne approuvent les grands axes de la coopération entre les deux partenaires. Ils considèrent en effet que les principales priorités de la coopération sont la pauvreté (38 %), la paix et la sécurité (34 %), et les droits de l’homme (33 %). Ces priorités répondent à l’objectif premier de la politique de développement de l’UE qui consiste à éradiquer la pauvreté, comme le stipule le traité de Lisbonne et l’indique le récent Livre vert de la Commission intitulé « La politique de développement de l’UE en faveur de la croissance inclusive et du développement durable ». Pour Andris Piebalgs, Commissaire chargé du développement présent à Tripoli aux côtés du Commissaire européen Manuel Barroso « la priorité du partenariat de l’UE avec l’Afrique demeure la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement et la lutte contre la pauvreté ». Selon l’enquête, 34 % des Européens pensent que l’Afrique deviendra un partenaire 23


MONDE plus important pour l’Europe au cours de la prochaine décennie tandis que 42 % estiment que les relations demeureront inchangées. Les résultats accusent une forte variation selon les pays de l’UE. En Suède, en Autriche, au Luxembourg, en Allemagne, en Slovénie et au Portugal, la plupart des personnes interrogées pensent que l’importance de l’Afrique en tant que partenaire va augmenter. Le manque d’information reste préoccupant dans l’ensemble de l’Europe: près de 15 % des personnes interrogées n’ont pas d’opinion précise sur les relations UEAfrique. De plus, les citoyens de l’UE ne considèrent pas que les migrations aient une importance majeure, même si les problèmes d’immigration clandestine ont été hautement médiatisés, en particulier dans le sud de l’Europe. Bien que les personnes interrogées en Espagne (11 %) et à Malte (18 %) y attachent une importance beaucoup plus élevée que la moyenne des citoyens européens (6 %), les migrations sont considérées en moyenne comme moins importantes que la pauvreté et les droits de l’homme. Les images positives que les citoyens de l’UE ont de l’Afrique portent pour l’essentiel sur la beauté du continent (28 %) et la faune (24 %). De même 41 % des citoyens de l’UE associent l’Afrique à d’autres images positives telles que les arts, les marchés animés, les innovations technologiques et les succès sportifs. Un citoyen européen sur 10 a cité la technologie et l’économie parmi les images positives traditionnelles du continent.

Marie Joannidis 24


CONTREVERSE

Les Africains d’Afrique et d’ailleurs Les critiques jadis portées sur l’évasion des cerveaux et sur l’exode des jeunes africains en général ne semblent plus - ou semblent de moins en moins - tenir aujourd’hui au regard des aides apportées par les expatriés à leur continent, lequel regorge des ressources naturelles énormes. L’importance de cette aide, sans oublier les potentialités de son intelligentsia, fait couler beaucoup d’encre et de salive, louant fièrement cet apport vital des fils du continent noir. La diaspora africaine constitue aujourd’hui un facteur important au développement des pays africains. Mais pourquoi cet espoir, encore hors du continent ?

E

n effet, des études menées à ce sujet font ressortir l’impact économique, social et financier des transferts de fonds effectués par les migrants dans leurs pays d’origine. Des fonds qui s’avèrent plus importants que l’aide publique au développement ou à l’investissement direct étranger dans le monde, que celle des bailleurs traditionnels. La diaspora africaine est devenue l’espérance même, le secours certain d’une population en détresse. Cette fois, l’éternelle main

tendue de l’Afrique est dirigée vers leurs pairs, hors du riche continent nanti de ressources naturelles incommensurables, si bien que des pays ont mis en place un système (bancaire) pour la captation des flux financiers de leurs diasporas. Au plan des ressources humaines, les regards sont également braqués vers les cadres africains, ces têtes pleines et bien faites qui pullulent principalement, pour une raison ou pour une autre, dans les pays d’Europe et aux États-Unis.

La situation sociale et politique plus ou moins instable dans beaucoup de pays africains, due à l’incapacité des dirigeants à mener un projet de société efficient pour le développement de leurs pays, pousse des voix à croire qu’il faille résolument compter sur les émigrés. Mais au-delà cette attitude louable des expatriés africains envers leur cher continent, ne faut-il pas cependant s’interroger sur celle de leurs pairs en 25


CONTREVERSE Afrique ? Il est vrai, le développement d’un pays ne doit pas être seulement l’affaire de ceux qui y résident. Mais vu les réalités sociales et politiques lamentables qui caractérisent beaucoup de pays africains dues pour la plupart au soutien des compatriotes aux régimes dictatoriaux, à la démagogie des dirigeants, au pillage des deniers publics, à la promotion de la médiocrité – voir par exemple comment on réussit aux concours d’accès à la fonc-

nisation, néo-colonisation, guerres provoquées ou soutenues par des grandes puissances, créant ainsi une situation de désordre pour leurs desseins sadiques, des dirigeants et leurs jeunes cadres ne semblent pas en avoir pris note. Encore une fois l’aide aux Africains vient hors du continent, de ce continent doté de potentialités naturelles et de forces vives : pourquoi ? On peut,

existentiels. Malheureusement, les dirigeants restent muets et impuissants devant cette situation sociale et culturelle compromettante, par manque de vision politique. L’école ne cherche pas à déceler les génies, ni à les mettre en valeur ; elle ne vise pas à stimuler le génie qui est en nos enfants, ni à inciter la création, l’invention, la production chez le jeune africain. Aucune vulgarisation, aucune exploitation véritable n’est faite des réalisations de ceux-là qui arrivent à mettre quelque chose sur pied, qui réussissent à concevoir des choses. Or, l’Afrique a besoin que ses ressources, très enviées – raison qui est aussi à l’origine des guerres et des situations d’insécurité sociale –, soient exploitées par ses fils. On le voit, l’Afrique a plus besoin de technologie, et la recherche y sera d’un grand apport !

Cette diaspora africaine… Au vu de ce tableau désolant dressé souvent – en vue d’une véritable prise de conscience – nombre d’Africains vivant hors du continent hésitent à (s’)investir dans leur pays d’origine.

tion publique – à la myopie politique les jeunes leaders, etc. on est en droit de se sentir parfois meurtri par le fait que beaucoup de pays africains, regorgeant d’énormes potentialités, comptent démesurément sur l’apport de leur pairs partis pour se trouver une situation meilleure.

Qui ou que faut-il incriminer ? les Africains ou la terre africaine ? Allusion faite à l’interrogation portant sur une possible malédiction du continent. En plus, il est malheureux de voir que malgré tout ce que les Africains ont subi : traite des Noirs, colo26

sous cet angle, s’interroger sur les buts et les objectifs assignés à l’éducation, à la formation à l’école : le rôle des grandes écoles spécialisées et techniques, des instituts de recherche en Afrique. Malheureusement ce que l’on constate est que l’idéal pour le jeune africain après les études – en raison souvent des contraintes sociales et familiales – c’est de parvenir à acquérir un poste en vue de se bâtir une belle famille (avec beaucoup d’enfants) et de subvenir aux besoins des parents. Dans ce cas, il est bien clair qu’il ne peut effectuer un véritable progrès social, à partir du moment où celui-ci se trouve submergé par des problèmes

De plus, il n’y a pas de structures ni de politiques, fiables et efficaces, pour l’accueil des cadres expatriés qui souhaiteraient revenir dans leur pays. Les intellectuels critiques sont craints, haïs et même marginalisés. Les ressources humaines de qualité que recèle la diaspora africaine se trouvent ainsi coincées. Et pourtant, il y a des réalités amères que vivent ceux-là dans leurs pays d’accueil que les Africains en Afrique ne connaissent pas ou du moins minimisent : ce sont par exemple les difficultés que rencontrent beaucoup d’entre eux à progresser dans leur carrière professionnelle, la discrimination sociale, le racisme plus ou moins latent dont ils sont souvent victimes, le chômage et le légendaire manque de


CONTREVERSE

papiers pour lesquels nombreux sont quotidiennement traqués. Comme on le voit, la diaspora africaine, autrefois taxée de traîtres pour avoir quitté le continent, pointée du doigt quand on parle de fuite des cerveaux, se démène consciencieusement afin de contribuer efficacement au développement de l’univers qu’elle a fui.

À retenir… Ce qu’on peut en déduire justement est que l’important c’est ce que l’on fait, l’acte positif que l’on pose, la con-

tribution qu’on apporte comme pierre à la construction de l’édifice commun que sont les nations africaines, et non là où on est. C’est pourquoi, il est grand temps que les Africains en Afrique – tout comme ceux qui sont hors du continent – travaillent, et ce dans le sérieux et la rigueur. Et comme on le sait : seul le travail paie ! Il faut une bonne politique des pays africains pour la promotion de leurs jeunesses, celles-là qui doivent assurer la relève, relever les défis qui attendent le continent dans cette concurrence implacable entre les pays et une autre pour l’accueil de leurs diasporas,

sur lesquelles ils comptent tant. En ces moments de réflexions pendant les festivités des cinquantenaires des indépendances des pays africains, il importe de savoir qu’il faut miser désormais sur la connaissance, la compétence, la performance (le rendement) et l’expérience des Africains dans tous les domaines : seuls moyens pour progresser et pour connaître le développement. Les exemples sont devant nous !

Blaise MOUCHI AHUA

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TRIBUNE

Kouroukan Fouga et la Déclaration onusienne : lecture comparée (suite et fin)

L’ultime version de la Charte des Droits de l’Homme que nous propose le monde occidental, date de 1948, c’est-à-dire qu’elle date d’hier, seulement. Bien qu’elle ait été rédigée avec un succès évident, cette Charte qui n’a pas été forcément élaborée de manière concertée (c’est-à-dire, avec les autres peuples qui sont en dehors de la sphère occidentale), ne pouvait que mettre en exergue la seule vision de ses rédacteurs.

28

D

ans la dernière partie du précédent texte que j’ai soumis à votre sagacité, je vous proposais 15 articles qui, à mon sens, nous montrent bien que Kouroukan Fouga, adoptée en 1236, n’est pas seulement une Constitution, mais également, la première Charte des Droits de l’Homme de notre histoire. Ici, je voudrais insister sur la vision humaniste de Kouroukan Fouga dont une bonne partie du contenu manifeste exactement les mêmes préoccupations que la Charte de l’ONU ; même si, compte tenu du contexte culturel, mais surtout historique, les deux Chartes n’aboutissent pas toujours à la même conclusion, bien qu’elles abordent les mêmes thèmes. Ainsi, là où la Charte du souverain de Niani se montre tolérante vis-àvis de l’esclavage,

en tant que système social généralement admis dans toutes les sociétés antiques et moyenâgeuses (‘‘ne maltraitez pas les esclaves’’), l’ONU qui, à travers l’histoire, aura heureusement su tenir compte de toutes expériences humaines tragiques, se montre systématiquement intransigeant (‘‘nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude’’) avec ce même système.

La démocratie ne s’exporte pas ; elle naît de la volonté de chaque peuple Cependant, le texte de l’ONU semble souffrir une immense faiblesse, de mon point de vue. Car comment comprendre qu’une charte adoptée, juste trois ans après l’holocauste de Auschwitz,


TRIBUNE Birkenau, Hiroshima, Nagasaki, Drancy, n’ait pas eu le plus petit courage pour condamner la guerre ? Nombreux sont pourtant les citoyens qui présentent ce texte bien rédigé tout de même, comme une démocratie accomplie. Mais je viens de vous suggérer que nous sommes loin de cette hypothèse vu qu’aucune ligne de la Charte onusienne ne condamne le principe de la guerre. C’est le signe évident qu’il ne saurait y avoir un système démocratique unique, planétaire ; ou un système politique d’essence divine qu’il conviendrait d’imposer à tous les peuples du monde. Il existe plutôt des systèmes démocratiques, dont la Palabre africaine, par exemple, qui sont propres à leur culture d’origine et que chacun de nous se doit de respecter. La démocratie ne saurait donc s’exporter. Elle naît de la volonté de chaque peuple. Cela veut également dire qu’aucun peuple ne saurait l’imposer à un autre.

‘‘… ne l’humiliez pas’’. Mais de quelle autre manière peut-on humilier un ennemi si ce n’est par la torture ?

De Niani à New-York ou de Soundiata à Ban Ki-Moon : petite lecture comparée

Or, c’est bien cette même torture que condamne également la Charte onusienne qui rejoint admirablement Kouroukan Fouga lorsqu’elle déclare, en son article 5 : ‘‘nul ne sera soumis à la tor ure ni à des peines ou traitement cruels, inhu-

Ainsi que je l’ai déjà signalé, une petite lecture comparée nous montre bien que les deux Chartes partagent, par endroits, les mêmes préoccupations ou abordent les mêmes thèmes, même si certaines de leurs conclusions divergent.

mains ou dégradants.’’

Le droit à la liberté religieuse

La preuve semble donc bien établie que Kouroukan Fouga se présente bel et bien comme une vraie Charte des Droits de l’homme. Et on constate clairement que les deux Chartes partagent, par moments, le même esprit.

Kouroukan Fouga article 3 : Les Morikandas lolu (les cinq classes de marabouts) sont nos maîtres et nos éducateurs en islam. Tout le monde leur doit respect et considération.

Comme la Charte onusienne, Kouroukan Fouga condamne la torture Je prends cette précaution en insistant sur ce manquement grotesque, sur ce‘‘crime de guerre’’ de la Charte onusienne (et c’est bien un crime de guerre parce qu’elle ne condamne jamais la guerre) pour tenter de recaler, déjà, les afro pessimistes qui auraient tendance à dévaloriser, encore, Kouroukan Fouga du fait qu’elle préconise la peine de mort, en son article 5. Mais je voudrais rappeler que cette disposition se retrouve dans plusieurs de nos Etats modernes actuels, réputés pourtant démocratiques. La Charte de Soundiata invite également à tuer l’ennemi, au lieu de l’humilier. ‘‘Tuez votre ennemi, ne l’humiliez pas’’ ; article 41. Cela ne devrait guère surprendre car il est fort probable que cet article veuille conseiller aux combattants, l’attitude à adopter vis-à-vis de l’ennemi sur le champ de bataille, dans le contexte de la guerre que la Charte onusienne ne condamne pas, elle non plus. S’agissant toujours de l’ennemi, le deuxième morceau de ce même article 41 dit bien, ainsi que nous venons de le lire, :

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TRIBUNE ONU article 18 : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

Le droit à la vie et l’intégrité physique Kouroukan Fouga article 5 : Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, toute tentation d’enlever la vie à son prochain est punie de la peine de mort. ONU article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Le droit à la protection de la personne, de la résidence et à la vie privée Kouroukan Fouga article 11 : Quand votre femme ou votre enfant fuit, ne le poursuivez pas chez le voisin. ONU article 3 : Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Le droit de l’esclave en tant qu’homme Kouroukan Fouga article 20 : Ne maltraitez pas les esclaves, accordez leur un jour de repos par semaine et faites en sorte qu’ils cessent le travail à des heures raisonnables. On est maître de l’esclave et non du sac qu’il porte. ONU article 4 : Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

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ONU article 13 : Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Le droit au mariage Kouroukan Fouga article 27 : La jeune fille peut être donnée en mariage dès qu’elle est pubère, sans détermination d’âge. Le choix de ses parents doit être suivi quelque soit le nombre des candidats. ONU article 16 : A partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race ou la religion, ont le droit de semarier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard dumariage, durant lemariage et lors de sa dissolution. Le mariage ne peut être conçu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux. La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’Etat.

Le droit à la sécurité sociale Kouroukan Fouga Article 30 : Venons en aide à ceux qui en ont besoin.

propriété. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

Le droit à l’alimentation Kouroukan Fouga article 36 : Assouvir sa faim n’est pas du vol si on n’emporte rien dans son sac ou sa poche. ONU article 25 (partiellement donné) : Toute personne a doit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bienêtre et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation…

Le droit ou la dignité de la personne Kouroukan Fouga article 41 : Tuez votre ennemi, ne l’humiliez pas. ONU article 5 : Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants. Si Kourouga Fouga justifie pleinement son appartenance à cette grande tradition universelle qui s’est toujours penchée sur le sort et l’avenir des citoyens dans nos sociétés, il convient de noter que cette Charte reste un texte majeur dans le contexte de la recherche démocratique, sur le continent africain.

ONU article 25 (partiellement donné) : Toute personne a doit à…l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage cou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

Le droit à la propriété

Le droit du citoyen-étranger

Kouroukan Fouga article 31 : Il y a cinq façons d’acquérir la propriété : l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession. Toute autre forme sans témoignage probant est équivoque.

Kouroukan Fouga article 24 : Ne faites jamais du tort aux étrangers.

ONU article 17 : Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la

TEBI Joachim ABLE Philosophe, théoricien de la Palabre africaine.


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ème

CONTREVERSE

Sommet de la Francophonie en RDC: éviter les erreurs du passé

Les membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), réunis au dernier Sommet de la Francophonie, tenu, du 22 au 24 octobre 2010, à Montreux, en Suisse, ont porté leur dévolu sur la République Démocratique du Congo (RDC), ex-Zaïre, pour l’organisation, en 2012 à Kinshasa, de XIVèmes assises de la Francophonie. Cette décision a réjouit plus d’un Congolais, en commençant par le Président de la République, Joseph Kabila, qui ne s’est pas empêché d’avouer que celle-ci constitue, en fait, la consécration «du souhait et de la volonté du peuple congolais depuis 1990».

E

n effet, au début des années 1990, la RDC a été choisie pour organiser et abriter le IVème Sommet, en 1991, de la Francophonie. Pour le logement de ses hôtes à cette circonstance, le gouvernement décida de construire un hôtel, à la place ex-Régina, sur le boulevard du 30 juin. Les travaux de construction ont été abandonnés – d’ailleurs la bâtisse est jusqu’à ce jour inachevée –, car la désignation de la RDC a été remise en cause à la suite de la confusion politique qui a marqué l’ouverture du pays à la démocratie. Cette volte-face du monde francophone était justifiée notamment par le non-respect par le régime de Mobutu, accusé d’avoir perpétré le «massacre d’étudiants» à l’Université de Lubumbashi, des droits de l’homme. Comme on le voit, pendant presque deux décennies, la RDC, pourtant l’un des plus grands pays francophones du monde (en termes du nombre d’habitants bien sûr), avait perdu la crédibilité auprès du monde francophone; de sorte que la relance de sa candidature, en 2006, à Bucarest en Roumanie, pour l’organisation du sommet de la Francophonie, n’a pas pu aboutir. A la suite, sans doute, de nombreux rapports sur les violations des droits de l’homme et diverses entraves à la démocratie et à la bonne gouvernance sur elle. Aussi, pour éviter de renouveler cette triste expérience, pensons-nous, il est important, voire nécessaire que le régime de Joseph Kabila, après le pari osé de la reconstruction

des infrastructures, critère certes non négligeable pour l’organisation des assises de ce rang, de s’attaquer également à l’autre pari. Celui du respect des droits de l’homme, étant donné que ceux-ci fondent les trois piliers (démocratie, gouvernance et État de droit) sur lesquels repose l’OIF. C’est dans cette optique, sans doute, qu’avant l’ouverture du sommet de Montreux, M. Raymond Tshibanda Tunga Mulondo, ministre congolais de la Coopération internationale et régionale, avait affirmé, sur Radio France Internationale, que la RDC accuse depuis lors une évolution positive en matière des droits de l’homme. C’est dans le même sens que le Président de la République, Joseph Kabila, a réaffirmé, en marge du Sommet de Montreux, «la détermination du gouvernement congolais de faire en sorte qu’aucun crime – que ce soit contre les journalistes ou contre la population à Kinshasa, à l’Est, sur toute l’étendue du territoire national – ne reste plus impuni». Les intentions sont certes bonnes, mais ne suffisent pas à elles seules. Il importe, en fait, de les lier à l’acte; d’autant plus que, dans quelques mois, la RDC entre dans une période de turbulence de son histoire, nous voulons dire l’année électorale 2011. Au cours de laquelle, le commun des Congolais, éclairé bien sûr par les médias, a à décider du sort du politique et, partant, de l’avenir de son pays.

Vicky ELONGO 31


DÉVELOPPEMENT

La culture, un obstacle au développement? L’influence de la culture sur le développement n’est plus à démontrer. Ponctualité, respect de la parole donnée, confiance sont autant de dispositions culturelles qui favorisent les échanges, notamment anonymes, et qui permettent la constitution d’une « grande société ». Il est un aspect psychologique et culturel qui est aussi crucial pour le développement : la conscience d’avoir son destin entre ses propres mains et d’être responsable - une attitude qui peut être bloquée dans certaines cultures.

L

es psychologues parlent du « locus (lieu) de contrôle » interne et externe pour faire la différence entre les individus qui pensent que le « lieu de contrôle » de leur vie réside en eux-mêmes, se sentant maître de leur propre destin, et ceux qui pensent que ce lieu est extérieur, en dehors d’eux, croyant que ce sont donc des forces externes qui conditionnent leur vie. En un mot, c’est la différence entre les individus proactifs et les fatalistes. Voilà un premier niveau d’analyse pertinent pour la problématique du développement : l’esprit proactif se voit acteur du changement. Or, c’est ici une composante essentielle de l’esprit d’entreprise qui est au cœur de la dynamique du développement : l’entrepreneur, du vendeur de coin de rue à Steve Jobs, par son action, «

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change les choses », innove, apporte des services là où ils manquent. En bref, il crée de la valeur. Et sans esprit entrepreneurial, du fait d’une attitude fataliste, pas de développement. La deuxième conséquence de l’attitude fataliste est toute aussi importante et se combine avec la première. C’est l’idée que n’étant pas maître de mon destin, je n’en suis donc pas responsable. Or, le concept de responsabilité est aussi fondamental pour une société d’échanges anonymes basée sur les contrats. Si, lorsqu’un contrat est passé et qu’il n’est pas respecté par l’une des parties, cette dernière arguant que « ce n’est pas sa faute », et se dégageant ainsi de manière trop facile de sa responsabilité, c’est évidemment une incitation très forte pour la partie adverse à ne plus

faire confiance. Il y a un lien fort entre le fait que dans une communauté les individus soient responsables (qu’ils assument leurs erreurs et cherchent à les corriger sans se défausser sur « la faute à pas de chance ») et le fait que ces individus éprouvent un sentiment de confiance les uns envers les autres. Or, la confiance permet de tisser des réseaux au-delà de nos connaissances familiales ou amicales, un ingrédient essentiel du développement. Et le fait que l’on nous fasse confiance dans un cadre où notre responsabilité est engagée, nous pousse à être d’autant plus responsable, de sorte à ne pas éroder ce capital-confiance. Responsabilité individuelle et confiance mutuelle se renforcent donc mutuellement, et favorisent le développement.


DÉVELOPPEMENT

De ce point de vue, on trouve dans la culture de certains pays en développement, qu’ils soient à dominance chrétienne ou musulmane, l’expression « si Dieu veut » ou « Inchallah », qui peut devenir problématique. A l’origine, cette expression participe d’une humilité et d’une modestie face à la volonté de Dieu. Elle signifie ainsi : « je m’engage à effectuer quelque chose, mais sachant que la volonté de Dieu est plus forte ». Ceci n’implique en aucun cas ici fatalisme ou irresponsabilité : la volonté divine au sens de validation n’exclut pas la volonté humaine, sinon Dieu n’aurait pas de raison pour juger les humains puisque tout ce qui leur arrive serait de Son œuvre. La volonté divine laisse ainsi une marge de manœuvre à la volonté humaine et à la responsabilité individuelle. Malheureusement, cette attitude d’humilité a été détournée. On a fait de l’expression un prétexte pour échapper à ses propres responsabilités, ne pas assumer ses engagements et développer une espèce de fatalisme irresponsable. Ce dernier inhibe l’esprit d’entreprise et sape, par le biais de l’absence de responsabilité, la confiance mutuelle, deux attitudes essentielles pour le développement.

Pourtant, au vu des gains (en termes de développement) qu’il y aurait pour les individus à adopter une attitude proactive et responsable, pourquoi assiste-t-on à certains endroits à ce retranchement fataliste ? La culture à elle seule peut-elle expliquer sa propre puissance ? En fait, bien souvent la prévalence d’institutions informelles (les traits culturels) peut s’expliquer en grande partie par les institutions formelles (codifiées par le politique). Ces dernières fournissent les incitations à se comporter de telle ou telle manière. Dans les sociétés dans lesquelles les incitations à l’attitude proactive (par exemple, où la liberté économique est très faible) sont réduites à néant par le pouvoir, c’est-à-dire des « sociétés sans espoir », les individus se tournent peu à peu vers le fatalisme. Les mauvaises institutions informelles et formelles se renforcent ainsi mutuellement pour tirer les populations vers le bas.

sponsabilité des individus par des politiques supprimant leurs libertés, les jetant dans les bras du fatalisme irresponsable, trouve alors dans ce dernier un prétexte pour diriger d’une main de fer toujours plus dure une population qu’il considère comme apathique. L’instrumentalisation du fatalisme à des fins politiques permet d’ailleurs un meilleur contrôle social.

Il est alors d’autant plus difficile de réformer les institutions formelles que les institutions informelles ont été dégradées. Nul doute d’ailleurs que le pouvoir, ayant étouffé l’espace de re-

Par Emmanuel Martin et Hicham El Moussaoui,

Pour sortir de ce cercle vicieux il faut d’une part que les croyants retrouvent une interprétation intelligente de la Parole de Dieu qui leur commande de s’épanouir pour faire le bien, ce qui implique de se débarrasser de ce fatalisme irresponsable. D’autre part, il faut que les décideurs politiques soient mis en face de leurs responsabilités, par leurs pairs dans les pays libres comme par la société civile internationale (qui doit aussi faire pression sur ces derniers). La « société sans espoir » ne doit plus être une fatalité.

analystes sur UnMondeLibre.org

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CULTURE - LIVRES

NOUVEAUTÉS AFRIQUE Les activités entrepreneuriales en Centrafrique. De l’époque coloniale à nos jours OUAPOU Christophe (Coll. Harmattan Cameroun, 17 euros, 168 p.) ISBN : 978-2-296-12548-3

Ahmed Sékou Touré (1922-1984) Président de la Guinée. Tome 7 (1977-1984) LEWIN André

émissaire pour la paix AJELLO Aldo - Préface de Louis Michel, Postface de Moustapha Niasse Envoyé par les Nations Unies pour ramener la paix au Mozambique (1992-1994), ensuite par l’Union européenne pour rapprocher les belligérants en Afrique Centrale (19962007), Aldo Ajello se révèle un témoin incontournable des conflits aigus dans ces parties de l’Afrique. Ce livre est un outil précieux pour comprendre la trame historique et le cadre régional des conflits qui ont bouleversé l’Afrique des Grands Lacs, ainsi que le chemin parcouru pour y instaurer la démocratie. (Coll. Sociétés et diaspora africaines, 20,50 euros, 216 p.) ISBN : 978-2-296-12441-7

Le Cameroun. Autopsie d’une exception plurielle en Afrique Sous la direction de KENGNE FODOUOP (Coll. Etudes africaines, 34 euros, 380 p.) ISBN : 978-2-296-12271-0

Carnet de guerres d’un humanitaire. Grandeurs, misères et servitudes BUNEL Jean-Dominique Le tome 7 de cette biographie traite de la vive controverse qui a opposé en 1977 Sékou Touré et François Mitterrand à propos de la position du Parti socialiste français sur les droits de l’homme en Guinée, de la réconciliation à Monrovia en mars 1978 entre Sékou Touré, HouphouëtBoigny et Senghor, de la visite effectuée par Sékou Touré en France en 1982... Le livre se termine par la prise du pouvoir par les militaires le 4 avril 1984, l’avènement de la 2e République et le démantèlement du régime révolutionnaire... (Coll. Harmattan Guinée, 29,50 euros, 316 p.) ISBN : 978-2-296-12339-7

Brasiers d’Afrique. Mémoires d’un

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(30 euros, 322 p.) ISBN : 978-2-29612389-2

La construction sociale de la ménopause. Vécu et perception en Suisse et au Cameroun MBARGA Josiane La ménopause est un phénomène biologique, mais sa représentation est sociale. Il s’agit d’une période de transition et de changements dont l’intensité varie selon les situations et les femmes. A travers des entretiens, l’auteur donne la parole à des femmes de milieux divers, du Centre-Cameroun, en milieux urbain et rural, et de Suisse romande. La comparaison met en relief l’importante


CULTURE - LIVRES au Gabon EBANG ONDO Jean Elvis - Préface de R. Barrie Walkey (13,50 euros, 136 p.) ISBN : 978-2296-12320-5

Mutations technologiques en Afrique subsaharienne GBAGUIDI Marcel Didier

variabilité de l’expérience ménopausique et de dégager quelques facteurs pouvant en influencer le vécu.

NGOUNOU Samuel

ayant régenté le Congo Kinshasa depuis la colonisation jusqu’à nos jours. Le couplage de ces appareils juridiques avec les différentes politiques ayant déferlé sur le Zaïre ont engendré le sous-développement et la déconfiture. Deux virus : la parenté et le mysticisme y ont trouvé un terrain de rayonnement. Mais l’auteur réfléchit sur un modèle politique approprié : le système fédéraliste, afin de rassembler la pléiade des tribus.

(Coll. Harmattan Cameroun, 25 euros, 276 p.) ISBN : 978-2-296-12393-9

(Coll. Harmattan RDC, 18 euros, 178 p.) ISBN : 978-2-296-12047-1

(Coll. Etudes africaines, 13,50 euros, 140 p.) ISBN : 978-2-296-11695-5

La couche d’ozone et le changement climatique : l’histoire d’une aventure planétaire

Créer un Etat “tutsi” dans les Grands Lacs ?. Une question à l’épreuve du droit international DIOMI NDONGALA Guy En grand patriote, Maître Diomi Ndongala vise à donner aux Congolais une prise de conscience sur la gravité d’une situation susceptible de modifier, mieux, de faire disparaître, la République Démocratique du Congo dans sa configuration territoriale héritée de la colonisation. (Coll. Comptes-rendus, série Harmattan RDC, 21,50 euros, 226 p.) ISBN : 978-2-296-12043-3

Démocratie et développement au Congo-Kinshasa KALUBA DIBWA Dieudonné L’auteur repasse en revue les engrenages des machines juridiques

Dessine-moi la Guinée ! DE YEIMBEREIN BALI (Coll. Etudes africaines, 13,50 euros, 136 p.) ISBN : 978-2-296-12454-7

Le droit des collectivités locales au Congo

Malgré les nombreux transferts de technologie, la pauvreté gagne du terrain. Alors la technologie se doit d’être conçue pour l’Afrique ou par elle-même et non adaptée ou tropicalisée à elle, car l’adaptation suppose une prothèse qui accroît assurément la mutilation. Il n’y a certainement pas eu que des échecs dans le domaine du transfert technique et de la coopération internationale. L’auteur prône une nouvelle forme de coopération scientifique et technique basée sur une charte déontologique. (Coll. Etudes africaines, 22 euros, 254 p.) ISBN : 978-2-296-10475-4

Peut-on sauver le Cameroun ?. Bâtissons ensemble l’avenir METANGMO Pierre-Marie Un demi-siècle après son indépendance, le Cameroun peine encore à trouver un modèle propre de gouvernance qui soit efficace et capable de stimuler le développement équitable et participatif de ses populations. Sauver le Cameroun, c’est mettre un terme à cette dérive pour rebâtir un Etat de droit et des institutions fortes.

AMBOULOU Gygin Didace (Coll. Etudes africaines, 20,50 euros, 214 p.) ISBN : 978-2-296-12282-6

Genre, postcolonialisme et diversité des mouvements de femmes CAHIERS GENRE ET DÉVELOPPEMENT 7 Dirigé par Christine Verschuur (43 euros, 512 p.) ISBN : 978-2-29609731-5

Manifeste contre les crimes rituels

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DOSSIER (Coll. Etudes africaines, 16,50 euros, 170 p.) ISBN : 978-2-296-12351-9

Pierre Mulele et le maquis du Kwilu en R.D. Congo. Témoignage d’un survivant du maquis BULA-BULA Théophile (Coll. L’Harmattan RDC, 11 euros, 96 p.) ISBN : 978-2-296-12055-6

Pratique juridique des financements structurés en Afrique TONYE Arlète (Coll. Etudes africaines, 29 euros, 304 p.) ISBN : 978-2-296-12501-8

Pratiques des relations du travail au Cameroun par l’exemple des chiffres NOAH MANGA Léon - Préface de Paul-Gérard POUGOUE (Coll. Etudes africaines, 28,50 euros, 314 p.) ISBN : 978-2-296-11897-3

La résolution des conflits frontaliers en Afrique TOLLIMI Abakar Ce livre pose les jalons d’une pédagogie juridique de la paix. Au-delà de l’analyse des causes des conflits africains, l’auteur privilégie une étude critique des instruments africains de règlement de conflits mis en place par l’OUA et met en lumière leurs limites. Par ailleurs, il analyse les procédures originellement africaines de règlement des conflits. Ces procédures sont-elles encore adaptées dans la recherche des solutions à des crises actuelles ? Peuvent-elles prévoir les conflits violents ? La force du droit est-elle illusoire devant la force des armes ? (Coll. Défense, stratégie & Relations internationales, 23 euros, 250 p.) ISBN : 978-2-296-12455-4

Le rêve américain d’un enfant d’Afrique. Livre II d’une autobiographie en 6 volumes SHANDA TONME Jean-Claude (Coll. Graveurs de mémoire, 22 euros, 216 p.) ISBN : 978-2-296-10471-6

Les stratégies de lutte contre la pauvreté en Afrique Subsaharienne De l’échec des politiques néolibérales aux alternatives potentielles

Le jour ne savait pas que l’obscurité tomberait. Roman congolais (R.D Congo)

OULD MAHMOUD Jebril Indépendance rime avec développement mais les Etats d’Afrique subsaharienne durent composer avec les institutions financières internationales. Celles-ci imposent leurs visions fort éloignées des objectifs de lutte contre la pauvreté et orientent l’économie vers des modèles de production favorisant prioritairement : la mondialisation, le paiement de la dette et l’économie de marché. L’auteur examine ces initiatives qui continuent d’accentuer la dépendance de ces pays. (Coll. Administration aménagement du territoire, 29,50 euros, 332 p.) ISBN : 978-2-296-12268-0

Témoignage sur la crise ivoirienne. De la lutte pour la Démocratie à l’épreuve de la rébellion LIDA KOUASSI Moïse - Préfaces de Kabran Appia et Henri Légré Okou. Avant-propos de Michel Gnéba Kokora Le régime du Président Laurent Gbagbo est freiné dans son élan par l’éclatement d’une crise armée, le 19 septembre 2002, une crise qui se présente sous la forme d’un coup d’Etat manqué et qui se mue en rébellion avec pour conséquence la division du pays. A l’avènement de la crise, le ministre de la Défense et de la Protection civile se trouve, dans l’exercice de ses fonctions, seul à la barre ce 19 septembre. Ce livre est donc à la fois une autobiographie, le témoignage d’un acteur de premier plan et un essai politique. (Coll. Etudes africaines, 24,50 euros, 274 p.) ISBN : 978-2-296-11787-7

Littérature Le festival des humeurs. Naissance de la République Unie d’Afrique KAMARA Mame Pierre (Coll. Ecrire l’Afrique, 21,50 euros, 232

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p.) ISBN : 978-2-296-12011-2

LUKUSA Gaston Mutamba (Coll. Ecrire l’Afrique, 24,00 euros, 256 p.) ISBN : 978-2-296-12050-1

La trajectoire de Léopold Sédar Senghor. Du terroir à l’universel DIOUM Baïdy - Préface de Pascal Bacuez ; postface de Mwamba Cabakulu Cet ouvrage porte sur la vie et l’oeuvre, à la fois poétique et théorique, de Léopold Sédar Senghor. Par une approche descriptive et analytique, Baïdy Dioum interroge la trajectoire de Senghor et révèle toutes les strates culturelles génératrices de son génie poétique et de sa pensée philosophique. Au moment où la plupart des Etats africains célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance sur fond de rumination du passé colonial et de tension avec la France colonisatrice, un retour à Senghor, médiateur entre l’Afrique et la France et précurseur d’une mondialité pacifique, est plus que nécessaire, il est salutaire. (Coll. Harmattan Sénégal, 29,00 euros, 312 p.) ISBN : 978-2-296-12052-5


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L’Afrique et ses secrets les mieux gardés L’Afrique est connue pour sa pauvreté, mais elle regorge aussi des secrets luxueux les mieux gardés et des expériences extravagantes. Voici quelques-uns de ces atouts dans l’univers du continent africain.

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adagascar : Hôtel Anjajavy A Madagascar, la presqu’île d’Anjajavy est un lieu où la faune se développe sans déprédation de l’homme. Ce jardin d’Eden naturel abrite des espèces uniques d’oiseaux de paradis, lémuriens, caméléons sans parler de l’énorme variété de vie végétale et les fonds marins splendides. Situé sur la côte ouest de 120 km au nord de Majunga, Anjajavy est à la fois, pour ceux qui ne le savent pas, un village de pêcheurs inaccessible et une merveilleuse presqu’île du bout du monde. Il n’y a pas de route à Anjajavy. Il n’y a que pistes balisées à travers la forêt. Chaque villa dispose d’une grande terrasse donnant sur la mer, un salon et salle de petit déjeuner, et une chambre. Un petit escalier permet d’accéder au premier étage, qui dispose d’une salle de relaxation qui peut être utilisé comme un bureau ou une chambre d’hôtes. La salle de bain dispose d’un vaste bain avec toilettes séparées. En outre, la température idéale pour vous dans votre chambre est maintenue par un système de climatisation individuelle et silencieuse. Pour l’éco-luxe des exigeants touristiques, Anjajavy Hôtel est idéal. Les activités comprennent: ski nautique, catamarans, planche à voile, plongée avec palmes, masques et tubas, speed-boat, canoë-kayak dans la mer ou les mangroves. www.anjajavy.com

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Ouganda : le sanctuaire de gorilles Forest Camp, sanctuaire de gorilles, vous permet de découvrir la véri-

table Afrique, avec repas en plein air et feux de camp sous un ciel pur de la montagne de cristal. Le Camp est situé dans les vallées brumeuses et propose un hébergement dans huit tentes doubles, soulevé sur les plateformes en bois, avec salle de bains, donnant sur la forêt à couper le souffle. Chaque tente a une véranda spacieuse en bois pour se détendre, profiter de salle à manger privée en plein air et d’absorber le mystère exotique de la forêt tropicale envi-

ronnante qui a fourni l’inspiration pour Disney’s The Jungle Book. La nuit, un


DOSSIER feu de camp traditionnel africain est allumé au bar du camp et chalet à manger, d’où une conférence peut être donnée par un primatologue. Il sait tout au sujet des gorilles. […]. Des guides expérimentés vous accompagneront dans votre suivi et vous informeront en détails sur les différents aspects de “l’étiquette Gorilla”. Les informations contenues dans ces quelques lignes directrices vous permettront de bien préparer votre voyage et d’être prêt à profiter de cette occasion unique! www.sanctuaryretreats.com

Tanzanie : une expérience unique Le Ngorongoro Conservation Area (NCA) est unique par sa très grande diversité des paysages. En outre, le NCA est d’une importance archéologique grande, avec les restes de quelques-uns des premiers ancêtres de l’humanité découverts dans ce domaine. […] Si le fantasme est ce que vous cherchez, vous le trouverez à l’Auberge du cratère de Ngorongoro. […] Les salles de bains sont privatives et disposent de douches et de baignoires vaste lustre allumé, tandis que les fenêtres du plancher au plafond assurent une vue de partout. Divisé en trois camps, chaque camp a ses propres aires de repos et salle à manger, avec majordome privé pour fournir un service personnalisé à chaque client. Les activités incluent des safaris, randonnées, observation Gambie : Coco Ocean Resort & Spa Bien que le tour38

isme soit encore à ses débuts, la Gambie est une destination de plus en plus populaire et commence également à attirer une foule plus jeune. Depuis son ouverture en fin 2008, l’hôtel le plus luxueux de la Gambie s’est imposé comme le lieu de séjour pour les dignitaires en visite, des célébrités et ceux qui célèbrent une occasion spéciale. Aménagé juste à côté de la plage Bijilo, le Coco dispose de 58 chambres et

suites, nettoyées deux fois par jour. Quelques-unes des chambres sont dans le bâtiment principal, la plupart sont des villas individuelles disséminées dans des terres si vastes qu’elles prendraient au moins 25 minutes à parcourir à pied. En termes de ratios personnel guest, Coco à nulle autre pareille. www.cocoocean.com


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La Sape : un patrimoine Congolais (Brazzaville et Kinshasa) Aujourd’hui, et de plus en plus, la Sape gagne le monde de deux rives Congolaises. Cette «société des ambianceurs des personnes élégantes» (SAPE), a vu de nombreux adhérents et adorateurs intégrés son cercle fermé, hier encore, aux profanes. Les initiés du culte de la beauté des vêtements transmettent leur art au commun des mortels. Ces dandys nés cultivent au quotidien dans les deux villes les plus proches du monde une culture qui devient avec l’émergence du mouvement dans le monde occidental une exception. Une marque culturelle reprise par les politiques qui ont fait un legs colonial et historique fructifié et embelli à l’image Congolaise. Une touche singulière reconnue mondialement et les dirigeants aidant donnent une place de choix et de reconnaissance par le biais des célébrations officielles qui l’élève au rang du patrimoine national, riche et rayonnant.. 40

congo, ce quartier phare de la ville sud de la capitale du Congo Brazzaville où les dénommés cracks fréquentant les bars dancings et marchés populaires ont inventé ce concept novateur. Dans ce célèbre quartier des peuples Laris et Kongos la mode devenue Dieu est adorée par les sapeurs tirés à quatre épingles qui se déambulent dans les rues, les avenues à coeur joie autour dans leurs multiples supporters ou zélateurs fieffés.

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a genèse du mouvement Le colon blanc, en découvrant lemajestueux Congo, a laissé dans les rives et terres son propre habit. Une tunique que nos ancêtres découvrent stupéfaits dans leurs paisibles royaumes et villages de rassemblement. Mais l’origine de la Sape remonte à Ba-

Une véritable ambiance des fêtes orchestrée par les concours de lamode subsiste dans la capitale Brazzavilloise où les partisans des quartiers de Poto-poto, de Ouenzé, de Moungali et d’autres viennent s’affronter à ciel ouvert. Habillés par les grands couturiers occidentaux ces compétiteurs célèbrent la mode et chantent à l’in^ni le refrain de leur rêve de rejoindre Paris: l’eldorado. La capitale de la Mode. Cette capitale française où leurs ainés sapeurs résident


DOSSIER et ne cessent d’alimenter, d’amplifier ce merveilleux rêve en envoyant les habits en vogue pour la promotion et le développement dumouvement. C’est cette trajectoire impulsée par leader politique André Matsoua et élargie par les Parisiens Bacongolais qu’est née explicitement la Sape. Historiquement la palme d’or du premier sapeur de tous les temps revient à ce chef et qui plus tard donna ses lettres d’élégances aux jeunes étudiants congolais de Paris d’autrefois. Ainsi de Bacongo à Paris, la mode en traversant la mer et les océans s’est développée et gagnée sa place de prédilection et de concrétisation au

Musée Dapper à Paris, au Musée des concuences de Lyon. Parmi les grands héritiers de la sape à Brazzaville on peut: Ya Francos, Kalafath, Lony, Nono, Belos, Miro, Gomes, Kapata...etc. Mais la Sape a aussi connu une autre voie de développement et d’amplification: Kinshasa. L’homme politique Patrice Lumumba a été le premier dandy Congolais d’autrefois. Singulièrement le quartier Matonge (prononcé: Matongué) au village Molokai est et reste aussi le foyer de genèse de la sape. A ce sujet, Papa Wemba est incontestablement le pionnier de

ce mouvement. Ce célèbre musicien insuffle dans les années 80 un air de la Sape en décrétant celle-ci de religion «Kiténdi» (Tissus en Lingala). Avec lui le feu Niarcos et les musiciens de «Viva la musica» (Groupe musical du célèbre Papa Wemba) et autres chanteurs de l’époque comme Koffi, bozy, Evoloko, Emmeneya, Defao…. vont reprendre le _ambeau. De Kinshasa à Paris en passant par Bruxelles, le grand Jules (prénom de Papa Wemba) va diffuser cette nouvelle façon de s’habiller qui rivalise «l’Abacost», tenue officielle du gouvernement zaïrois de l’époque. Mais le mérite de Papa Wemba reste dans les chansons dédiées à la Sape et

aux couturiers Parisiens qui vont donner à la sape une renommée mondiale. Et l’apparition du film de «Djo Balard» le roi de la Sape va parachever cette ascension fulgurante du mouvement de la Sape. Aujourd’hui d’autres courants sont nés autour de ce concept. De la Sape à la Sapologie, une culture est née et se développe à travers le monde. Une vision scientifique de la sape popularisée par le défunt chanteur Bernard Boundzeki. De Londres à Rome en passant par Milan, Paris et autres, la sape in Congolaise s’invite et participe dans les défilés et salons prestigieux de la mode. L’internet où les vidéos des sa-

peurs se regardent sans cesse élargi de plus bel le mouvement qui atteint toute l’Afrique. Les défilés de mode se déroulent partout. Au Togo, au Burkina Faso, en Cote d’Ivoire, au Cameroun, au Gabon, en Afrique du Sud,….les sapeurs et les sapeuses continuent de célébrer ce culte de la beauté, de la séduction, du paraitre. Quel avenir! La Sape commemoyen d’expression du peuple de deux rives s’est enracinée dans les moeurs et les coutumes. Un langage est crée autour dans ce mode vestimentaire. Art de paraitre pour les uns et art de beauté pour les autres, la Sape en traversant les âges transmet et véhicule un message de confraternité, de solidarité et de partage. Car à la base ce culte du «je» est né d’un troc ou échange d’habit entre frère et ami. Une manière de plaire et de séduire l’autre son amour, sa conquête, son semblable. Elle est donc une arme de persuasion, d’être et d’exister…de vivre à travers une passion de l’amour de vêtement. La Sape montre aussi le vêtement qui fait le moine. Car les sapeurs sont maintenant dans toutes les couches sociales. Ces nouveaux champions de la mode ont aussi une tête bien faite et s’identifient au monde intellectuel et se réclament être les défenseurs d’une culture, d’une nouvelle mode de vie, d’un idéal. Et ils sont aussi vecteurs de cohésion sociale et donc passeurs des valeurs fraternelles. Avec la prise de conscience du mouvement par les politiques et de l’impact positif qu’elle suscite dans ce monde des dirigeants, la Sape comme autrefois la beauté de l’âme et de l’esprit demeure aujourd’hui et demain une lumière qui éclaira la culture jumelle de ces deux rives. Et qui dans un proche avenir se réunira autour d’autres valeurs et richesses communes qui feront d’elles les nations fécondatrices de l’unité entre peuples africains. 41


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DOSSIER JEUX EDUCATIFS: testez vos connaissances Ces Items d’Education Civique et Morale constituent tout un enseignement sur l’Histoire politique et les Relations internationales du Congo-Kinshasa et de l’Afrique en tenant compte des faits historiques et sociopolitiques ainsi que des éléments géographiques depuis le 13ème siècle jusqu’à notre ère de la Renaissance africaine et de la Mondialisation des systèmes sociopolitiques au monde et dans les secteurs existentiels de l’humanité toute entière 1. Les Adversaires sociopolitiques de la Mondialisation sont désignés par le vocable de/d’… a) Vrais mondialistes b) Faux mondialistes c) Altermondialistes d) Bons mondialistes e) Mondialistiques 2. La Conférence de Copenhague sur l’environnement, la nature et les réchauffements et les changements climatiques a eu lieu dans quel pays de l’Europe ? a) Maroc en décembre 2008 b) Danemark en janvier 2010 c) France en décembre 2009 d) Italie en novembre 2008 e) Allemagne en juin 2009 3. Quel le but du concept d’Education ? a) Construire la conscience nationale et la conscience individuelle du citoyen b) Former le sens critique du citoyen sur tout fait et tout phénomène social c) Conduire et guider vers le beau, le vrai, le bien, l’esthétique, la paix, le bonheur et le mieux-être de la société d) Edifier l’homme complet, instruit, consciencieux et utile à la société. e) Mener une action continue à exercer sur l’homme en vue de modifier son état naturel 4. Lequel des concepts ci-dessous évoque la personne, la notion, l’existence et le comportement du citoyen ? a) Cité. b) Civisme c) Citadin

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d) Morale e) Civique. 5. De tous les actes civiques, lequel concerne directement la vie militaire ? a) Dénoncer le mal b) Servir le drapeau c) Etre sous le drapeau d) Etre patriotique e) Assainir son environnement 6. Le concept de développement a pour corollaires les termes ci-après…à l’exception de/d’… a) Croissance b) Progrès c) Accroissement d) Industrialisation e) Evolution 7. L’unes des assertions ne reprend pas les Pays du G 8. Laquelle ? a) France et USA b) Japon et Canada c) Brésil et RSA d) Allemagne et Russie e) Royaume Uni et Italie. 8. L’ONU a existé depuis 1946. Sa Charte a été signée et ratifié en terme de convention internationale des Etats membres en date du… a) 10 décembre 1948 b) 16 juin 1990 c) 24 octobre 1945 d) 20 juin 1989 e) 14 février 1789. 9. La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale réunit jusqu’au Sommet du 24 octobre 2009 à Kinshasa combien d’Etats membres ? a) 16 Etats membres b) 15 Etats membres c) 09 Etats membres d) 12 Etats membres. 10. De tous les Etats ci-dessous, lequel est à la fois premier en Afrique et second au Monde du point de vue langue de communication officielle et aussi langue de l’enseignement ? a) Burkina-Faso b) Bénin c) Mali d) RDCongo e) Congo Brazza. La Grille de réponse vous la trouverez sauf imprévu dans le prochain numéro de parution, accompagnée certes, de dix autres questions

à choix unique. Bonne chance à toutes et tous dans cet entraînement de l’esprit pour connaître la RDCongo, l’Afrique et leur entourage sociopolitique immédiat. De votre humble serviteur Mwela Kambulu Philippe Politicologue Administrativiste et Professeur du Secondaire et des Humanités estherngoya2000@yahoo.fr Item de l’Enseignement d’Education Civique et Morale à publier Mwela Kambulu Philippe Politicologue Administrativiste Professeur du Secondaire et des Humanités 00 243 (0) 9 93 20 64 00 estherngoya2000@yahoo.fr Items d’Education Civique et Morale pour les Classes terminales des humanités Ces Items d’Education Civique et Morale constituent tout un enseignement sur l’Histoire politique et les relations internationales du Congo-Kinshasa et de l’Afrique en tenant compte des faits historiques et sociopolitiques ainsi que des éléments géographiques depuis le 13ème siècle jusqu’à notre ère de la Renaissance africaine et de la Mondialisation des systèmes sociopolitiques au monde et dans les secteurs existentiels de l’humanité toute entière 1. Les cancers actifs de la civilisation occidentale en Afrique et dans le reste du Monde sont…sauf… a) Racisme, anti-sémitisme et exploitation b) Haine des migrants et injustice sociale c) Prostitution et pauvreté des populations d) Instinct de domination par force e) Refus systématique de partager 2. La Journée Internationale de la Jeunesse du Monde entier est célébrée chaque année le… a) 12 avril b) 24 juin c) 12 août d) 13 juin


DOSSIER e) 20 avril 3. La Journée Internationale consacrée à l’Aide humanitaire et au Personnel oeuvrant dans les Institutions internationales à caractère social et humanitaire, est célébrée chaque année le… a) 18 septembre b) 16 avril c) 19 août d) 19 octobre e) 20 janvier 4. Dans l’histoire de l’évolution de la question et des conditions de vie de la Femme à travers le Monde, laquelle des années ci-dessous a été déclarée : «Année de la Femme» ? a) 1976 b) 1980 c) 2000 d) 1975 e) 1960 5. La Journée Internationale de la Traite négrière et de son abolition est célébrée chaque année de part le Monde entier le… a) 18 février b) 23 août c) 20 avril d) 19 mai e) 14 juillet 6. Depuis le génocide au Rwanda en 1994 jusqu’en 2010, la partie géographique du Nord-Est et du Sud-Est du Congo-Kinshasa connaît des maux sociopolitiques ci-après…à l’exception de la/du… a) Théâtre des opérations militaires aux conséquences dévastatrices b) Faim et du déplacement des populations vers les montagnes c) Recrutement des enfants soldats et du taux de chômage élevé d) Viol des femmes et des fillettes et du taux élevé des blessés physiques de guerre e) Abandon des groupes vulnérables dont les veuves, les blessés moraux de guerre et les orphelins 7. La coopération militaire bilatérale de janvier 2009 récent entre les forces ar-

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mées du Rwanda et du CongoKinshasa, appelée de ce fait, Opérations Kimia I et II avait pour but d’/de… a) arrêter Laurent Nkunda b) arrêter le FDLR c) dissoudre le CNDP d) préparer l’affront militaire contre le CNDP e) Transformer le CNDP en parti politique 8. «La réflexion sérieuse se perd. On vit pour consommer, on consomme pour vivre». Cette façon de conduire et d’harceler la psychologie collective sur la terre est tributaire de la/du… a) marketing exagéré des produits commerciaux b) publicité sur tout produit commercial sur le marché c) mondialisation des systèmes sociopolitiques au monde d) développement à tout prix dans les sociétés humaines e) démocratie imposée en Afrique subsaharienne 9. Kwame Nkrumah, le Père de l’Indépendance politique du Ghana, le premier Chef d’Etat au Ghana et le Père du Panafricanisme sur lequel est fondé l’Union Africaine depuis 2000, a vécu de quelle année à quelle année sur la terre des hommes? a) 1909 à 1972 b) 1908 à 1950 c) 1906 à 1970 d) 1806 à 1972 e) 1910 à 1973 10. «Le jour est proche où l’Afrique écrira elle-même sa propre histoire». Cette phrase est de quel homme politique africain ? a) Nelson Mandela de la RSA en 1963 b) Tshisekedi wa Mulumba Etienne en 1990 c) Kwame Nkrumah du Ghana en 1959 d) Patrice Emery Lumumba en 1960 e) Thabo Mbeki de la RSA en 2000 La Grille de réponse vous la trouverez sauf imprévu dans le prochain numéro de parution, accompagnée certes, de

dix autres questions à choix unique. Bonne chance à toutes et tous dans cet entraînement de l’esprit pour connaître la RDCongo, l’Afrique et leur entourage sociopolitique immédiat. De votre humble serviteur Mwela Kambulu Philippe Politicologue Administrativiste et Professeur du Secondaire et des Humanités estherngoya2000@yahoo.fr


AU FEMININ

Des nouveaux conseils pour une nouvelle saison:

Au secours c’est la saison des pluies et déjà, la «trempette» revient dans l’atmosphère, mais dans notre vie on lui dit stop!

Soin du VISAGE: Non à la grise mine, Oui à l’éclat! Les femmes sont obnubilées par les effets «belle-peau». On mise tout sur un fond de teint minéral et un embellisseur de teint mais avons-nous pensé à l’essentiel, notre peau? Chaque jour, un nettoyage minutieux du visage est nécessaire pour éliminer les impuretés. La peau, miroir de notre forme doit conserver au maximum son éclat.

Le saviez-vous? Vous pouvez nettoyer votre visage avec un jus de citron pressé. Le citron assainit et désinfecte naturellement la peau. Attention aux peaux grasses! Une peau grasse qui brille a tendance à faire partir le maquillage très vite. En matière de maquillage, le mot d’ordre est sans conteste une bonne base matifiante. Il matifie les peaux les plus grasses et resserre les pores de la peau. Appliquez-la sur toute la zone médiane de votre visage et même sur vos joues avant la pose du fond de teint et de la poudre.

Soin du CORPS: Ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas qu’il ne faut pas en prendre soin! La saison se réchauffe pour certaines (pays tropicaux) mais, se rafraîchit pour d’autres. Cela n’est pas un prétexte pour vivre comme à l’époque de l’homme de Cro-Magnon. Il est important de s’épiler même en cette saison avec les différentes méthodes dépilatoires. Buvez pour hydrater votre corps:

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Notre corps est constitué de 80% d’eau. Si cette proportion baisse, nous nous sentons alors fatiguées et mal dans notre peau. C’est pourquoi il importe de boire tout au long de la journée pour éliminer nos toxines et purifier notre corps. Véritable régime de beauté et de vitalité. Privilégiez votre premier verre d’eau à jeun le matin pour «rincer» votre organisme. En cette saison, plus encore pensez toujours à hydrater vos mains en les hydratant avec une crème et n’oubliez pas vos ongles: ils seront moins cassants.

Côté SANTE: Les bons réflexes pour garder la forme

un correcteur de teint pourra vous être utile. Si vous prévoyez de rester debout toute la nuit pour rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait tout au long de l’année, prévoyez un gel liftant à appliquer avant votre maquillage!

La saison des pluies, les journées plus humides créent une sorte de lourdeur sur l’organisme. Pour y remédier voici quelques conseils:

• Les pommettes: On balai l’os et le creux de la joue d’une poudre finement nacrée et on termine par un soupçon de blush rosé ou abricot.

• Pour avoir des jambes sveltes: hissezvous sur la pointe des pieds pour gravir les escaliers. Prenez les escaliers le plus souvent possible plutôt que l’ascenseur.

• Les yeux: On habille la paupière de fard à paupière et on souligne le contour de l’œil d’un d’eye-liner ou de crayon. On applique un mascara haute-définition pour un effet faux cils qui contraste avec la couleur des fards.

• Pour muscler mollets, abdos et fessiers, effectuez vos petits déplacements sur la pointe des pieds en serrant bien les fesses et abdominaux et gardez cette position le plus longtemps possible, recommencez l’exercice plusieurs fois.

SPECIAL FÊTES Comme tout grand évènement les fêtes de fin d’année se préparent. Voilà donc quelques astuces rien que pour vous.

Le maquillage: Un maquillage de fête doit comporter des motifs style paillettes et strass. Pour les cas de fatigues passagères,

• La bouche: Optez pour un gloss haute-brillance. Devenu très tendance aujourd’hui ce dernier a devancer le rouge à lèvres qui semble un peu oublié. Le gloss procure des lèvres pulpeuses et pétillantes. Spécialement étudiés pour procurer encore plus de brillance et même encore plus de gloss enrichis en agents hydratants qui s’apparentent en fait à des véritables soins des lèvres.


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