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L’OBJET

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INTERVIEW POSTHUME

INTERVIEW POSTHUME

Il fait peur autant qu’il fascine. Capable tout à la fois de LE SOUS-MARIN se déplacer en surface et sous l’eau. Pour exister aux yeux du monde, il faut l’arme nucléaire. Et le sous-marin. Ça tombe bien, la France s’enorgueillit d’avoir les deux: le sous-marin à propulsion nucléaire. Combien l’Hexagone compte-t-il de ces navires submersibles? Combien coûtent-ils? Jean-Jacques Bourdin, l’intervieweur phare de BFMTV, rêve sans doute de piéger nombre de prétendants au trône élyséen avec ces questions. La France dispose de onze de ces engins, faisant jeu égal avec les Britanniques et les Grecs. Petits joueurs à côté des Russes (58), des Nord-

Coréens (62) et des Chinois (66). Les Américains détiennent le record mondial avec 69 submarines (toute comparaison avec une quelconque pratique sexuelle serait fortuite). Ainsi le sous-marin apparaît-il comme un symbole de puissance.

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Oui, mais voilà… Depuis quelques mois, le sous-marin bleu-blanc-rouge est le vecteur d’une humiliation mondiale – d’une impuissance? – après que les Australiens ont annulé l’acquisition de douze exemplaires du modèle «Attack». Au cœur de la polémique, une nouvelle donne diplomatique, scellée par un partenariat de sécurité entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Ces trois-là auraient-ils avancé leurs pions contre la France en sous-marin – comme le veut l’expression consacrée? «Une maladresse», selon Joe Biden, qui convient que «ce que nous avons fait ne l’a pas été avec beaucoup d’élégance» . Comment ne pas le croire, naïfs que nous sommes. Après tout, «nous vivons une vie facile et chacun d’entre nous a tout ce dont il a besoin, ciel bleu et mer de verdure. Nous vivons tous dans un sous-marin jaune», chantaient les Beatles. En politique, on les connaît, les sous-marins.

 pierre jacquemain, illustration anaïs bergerat

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