SRADDT Limousin

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SRADDT

Sommaire LA DEMARCHE La concertation et la cohérence au cœur de la démarche Une forte implication des acteurs limousins un comité stratégique largement ouvert aux divers partenaires des groupes de travail productifs un SRADDT au plus près des Limousins des citoyens informés et acteurs les résultats de la consultation Le souci de cohérence du SRADDT l’intégration des schémas stratégiques régionaux l’articulation avec les différentes stratégies territoriales La construction d’un scénario volontariste Des hypothèses d’évolution aux quatre scénarios Le scénario « Générations 2027 » LA STRATEGIE Trois défis Deux principes d’action Le principe de la valorisation de nos forces : sociétales, territoriales, économiques et environnementales Le principe de recherche d’équilibre

Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire

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Les trois défis et leur déclinaison : tableau synthétique Le défi démographique : « Amplifier le regain démographique » Le défi énergétique et climatique : « Affronter le défi énergétique et climatique » Le défi de l’ouverture et de la mondialisation : « Affirmer un Limousin ouvert, connu et reconnu » Un enjeu transversal aux trois défis : les infrastructures et transports

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La mise en œuvre et le suivi du SRADDT La méthode proposée : des pactes territoriaux sur des thématiques partagées

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L’animation et le suivi du SRADDT

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Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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L’ambition d’un Limousin ouvert, solidaire et conquérant : Limousin, générations 2027.

Editorial

Imaginer le Limousin à vingt ans, avec derrière nous déjà plus de vingt années de pratiques, c’est l’exercice de prospective partagée qui est retracé à travers cette Charte du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire, « Limousin : Générations 2027 ». En 1987, le premier travail de prospective était exemplaire et avant-gardiste, cette pratique est aujourd’hui pleinement appropriée pour et par les Limousins. Le dernier exercice en date, Limousin 2017, concluait par « A nous de jouer ! ». L’ambition du présent exercice est bien de poursuivre et 2

amplifier cette mobilisation collective de l’intelligence limousine pour avoir un avenir d’avance avec « Limousin : Générations 2027 ». La forte mobilisation qui a entouré les travaux menés depuis plus de deux ans, la très large concertation des acteurs publics, à tous les niveaux, les débats nourris, parfois vifs mais toujours constructifs, donnent au résultat de ces travaux une légitimité certaine. Cette Charte est le résultat de l’ensemble des travaux de diagnostic, d’élaboration de pistes d’actions et de concertations. C’est à la fois la prise en compte des attentes ou remarques des uns, formulées lors des


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rencontres avec les territoires où plus de 2000 acteurs publics locaux et citoyens ont pu s’exprimer ; des avis ou propositions des autres ; exprimées pendant les rencontres avec les partenaires ou lors de la consultation publique (réglementairement, l’Etat, le CESR, les trois conseils généraux et les régions limitrophes ont été consultés), ainsi que les 747 communes de la région dont nous avons souhaité recueillir l’avis. Cette charte met en avant trois défis auxquels la région devra faire face pour poursuivre durablement son développement, défis qui recueillent l’adhésion de tous pour progresser vers l’ambition d’un Limousin qui a un avenir d’avance : Limousin, Générations 2027. Relever le défi démographique est de première importance pour la vie de nos territoires, avec l’objectif de poursuivre et amplifier le regain de population que la région a enfin retrouvé. Il s’agit alors d’accueillir davantage, de s’en donner les moyens, et de garder en Limousin le potentiel que représentent nos jeunes générations en conservant un territoire solidaire, où la qualité de vie, la grande qualité environnementale et le dynamisme d’une économie qui investit sur le capital humain sont facteurs d’attractivité. Le deuxième défi, celui de l’énergie et du réchauffement climatique, est un défi planétaire que le Limousin ne peut ignorer. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des Gaz à effet de serre, réduire

notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de chacun, conforter l’image d’excellence environnementale de la région et offrir un champ nouveau pour le développement économique. Enfin, le troisième défi est celui de l’ouverture et de la mondialisation. Ce fait majeur s’impose à tous, dans toutes ses composantes, économiques ou sociétales. La mondialisation est porteuse de menaces, mais elle peut aussi être source d’opportunités pour la région. S’inscrire résolument dans cette société globalisée et en être acteur, essayer d’en tirer profit plutôt que la subir, accueillir la grande vitesse et la diffuser à l’ensemble du territoire, s’ouvrir et intégrer les réseaux européens, jouer des échanges de bonnes pratiques, sont des pistes pour tourner la page de la résignation. Pour relever ces défis, la Charte dessine une ambition commune, l’ambition de construire un Limousin ouvert, solidaire et conquérant, un Limousin où l’innovation sociale et sa capacité créatrice font écho à l’excellence des pôles de compétitivité, un Limousin où nos campagnes réinvestissent leur vocations productives, résidentielles et touristiques, où les agglomérations tirent l’appareil productif et rayonnent de leur fonctions métropolitaines, un Limousin où l’anticipation commune, la coopération et la mutualisation de l’action publique donnent sens et efficacité aux principes de

solidarité territoriales, sociales et intergénérationnelles qui sont la force de notre région. Je souhaite que ce projet ambitieux ’’Limousin, Génération 2027’’ soit celui des Limousins et des Limousines. Le Conseil Régional l’a piloté, comme la loi l’y autorise, mais ce projet ne peut être celui de la seule institution régionale. Il nous reviendra de le populariser, de le mettre en œuvre et de l’évaluer pour garantir que nos actions font progresser notre ambition commune. Mais c’est, avec l’appui de l’Etat, à la Région et aux trois départements, aux 747 communes, aux Agglomérations, Pays et Parcs Naturels Régionaux et surtout aux 740 000 Limousins et Limousines d’aujourd’hui de travailler ensemble pour les Générations 2027.

Jean-Paul DENANOT

Président du Conseil Régional du Limousin

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Le SRADDT

CALENDRIER DE L’ELABORATION DU SRADDT

Juin 2009 Validation

Octobre 2008 Consultation légale

Mai 2008 Mars 2008

18 rencontres territoriales

6 rencontres partenariales

Octobre 2007 Avril 2007

Elaboration d’un avant-projet de charte

Elaboration des 4 scénarios

Décembre 2006

20 réunions de groupes de travail thématiques prospectifs 4

Phase prospective Phase stratégique


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Première partie La démarche

« Limousin 2007 » était un exercice prospectif pionnier, dix ans plus tard « Limousin 2017 » permettait de lancer de nouveaux chantiers, et tous les deux ont guidé et éclairé les politiques régionales pendant des années. Ce schéma régional d’aménagement et de développement du territoire marque à la fois la nécessité, pour mieux anticiper, de réitérer les exercices prospectifs, le contexte et les enjeux n’étant pas les mêmes, et la volonté de la Région à aller plus loin en définissant des défis à relever, des principes pour mener nos politiques et une méthode pour mettre en œuvre les pistes d’action avancées collectivement. Contrairement aux exercices cités plus haut, l’élaboration d’un SRADDT est encadrée juridiquement. Le décret relatif au SRADDT, précise les différentes phases de son élaboration, tout en laissant les Régions libres de fixer les modalités d’association des différents acteurs. La Région Limousin, au vu notamment de son expérience en la matière, a quant à elle souhaité une réelle implication des Limousins dans l’élaboration de cette stratégie pour un avenir solidaire et a pour cela mobilisé différents outils. Le cadre de référence global que se veut être le SRADDT suppose également une cohérence avec les différentes stratégies régionales, qui a été l’objet d’une attention toute particulière en Limousin.

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Concertation

et cohérence au cœur de la démarche Une forte implication des acteurs limousins Piloté par le Conseil Régional, « Limousin : Générations 2027 », avant d’être un document écrit, est surtout un processus collaboratif, une démarche collective qui a permis de brasser les propositions de chacun lors des réunions du comité stratégique, des groupes de travail prospectifs, des rencontres avec les partenaires et avec les territoires pour porter à connaissance et 6

débattre, des conférences sur des thématiques précises, un blog, un appel à projet artistique, une conférence citoyenne sur le changement climatique, avant les phases de concertation officielles. Cette forte mobilisation, et surtout l’implication de tous les Limousins et Limousines, étaient le gage de la réussite.


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partenaires et acteurs régionaux

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réunions des groupes prospectifs

Un comité stratégique largement ouvert aux partenaires Le comité stratégique comprend 140 partenaires institutionnels (représentants des activités économiques et sociales, associations…) et territoriaux. Il est réuni à chaque étape décisive du SRADDT (lancement, réaction au diagnostic et aux scénarios, remarques sur le contenu de la charte et préparation de l’après SRADDT). Sa contribution est collective lors de ces réunions et individuelle par la participation de ses membres aux groupes de travail et les apports écrits.

Des groupes de travail productifs Lors de la phase prospective, cinq groupes de travail d’une vingtaine de personnes chacun se sont retrouvés quatre fois, traitant de démographie et société, économie, territoire, climat-énergie et gouvernance, identité et image. Les représentants de l’Etat, des territoires, des divers secteurs économiques, associations et autres experts ont produit des tendances, hypothèses et enjeux qui ont permis l’élaboration de scénarios. Un sixième groupe axé sur les transports a suivi une démarche semblable par la suite.

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rencontres partenariales

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rencontres territoriales

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Ces 120 personnes ont également commenté et enrichi ces scénarios lors d’une rencontre spécifique. Elles se sont ensuite retrouvées, lors de la phase stratégique, dans des rencontres partenariales pour faire des propositions d’architecture de charte et de chantiers ou d’actions. Trois groupes se sont réunis chacun deux fois à cet effet en réagissant sur un avant-projet de charte, qui a alors été amendé avant d’être présenté sur les 18 territoires de projet.

Un SRADDT au plus près des Limousins C’est sur l’avant-projet remanié, et principalement sur les trois défis, que les participants aux rencontres territoriales ont été invités à réagir. Ces rencontres territoriales, ouvertes à tous, se sont déroulées sur les territoires de projet du Limousin, c’est-à-dire les 16 pays, deux communautés d’agglomération et deux Parcs Naturels Régionaux, et ont mobilisé presque deux mille personnes. Les territoires ont ainsi pu se positionner vis-à-vis du SRADDT, et les citoyens pu donner corps aux trois défis en attirant l’attention sur les points importants et en proposant de nouvelles actions. Ces apports ont été intégrés dans la charte. Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Des citoyens informés et acteurs Le SRADDT, qui cherche à mettre en place les conditions d’un futur limousin le plus agréable à vivre possible, concerne chaque Limousin. C’est pourquoi des outils ont été mis en place pour sensibiliser les citoyens à l’importance de réfléchir à l’avenir du territoire et pour recueillir leurs avis et attentes. La sensibilisation passant par l’information, 6 conférences prospectives correspondant aux 6 thèmes des groupes de travail ont été proposées. Les principaux enjeux du Limousin ont ainsi été mis en relief par des experts1 , accompagnant les citoyens et décideurs présents à la prise de conscience des choix à faire pour le futur. Ces conférences ont été mises à disposition de tous sur le blog du SRADDT (www.cr-limousin.fr/2027), comme de nombreux documents et articles prospectifs sur différents sujets. La veille prospective réalisée à l’attention des partenaires du SRADDT a ainsi été autant que possible partagée avec le plus grand nombre. Ce blog a également fait part de l’actualité du SRADDT, tenant au courant de chacune des différentes étapes, et invitant à commenter les différents apports. Des contributions et avis sur les scénarios ont ainsi pu être recueillis et ont nourri le débat amenant au choix du scénario souhaité.

En termes de participation, les Limousins ont pu faire part de leurs rêves, craintes et visions de la région dans 20 ans en répondant à un appel à projets artistiques. Ces contributions, qui pointent des enjeux particuliers du Limousin, ont été exposées. Enfin, une conférence des citoyens a été organisée pour recueillir l’avis d’une vingtaine de personnes sur le changement climatique en Limousin. En amont de la rédaction de la charte, l’exécutif régional a en effet souhaité associer un panel de sa population à la définition de ses orientations en matière climatique et énergétique. Après une formation et des réunions publiques, les panélistes ont rédigé un avis et des recommandations qui ont pour la plupart été intégrées dans la charte (défi climatique et énergétique). En sus de ces outils, les Limousins ont pu contribuer au SRADDT lors des rencontres territoriales et pendant la période de consultation légale. L’avant-projet de charte a en effet dans un premier temps été présenté à plus de 2000 Limousins, élus, acteurs et citoyens, lors des rencontres territoriales qui se sont déroulées de mai à septembre 2008. Ces 18 rencontres, ouvertes à tous, ont permis de confronter une vision régionale avec les réalités des Pays, Communautés d’agglomération et Parcs Naturels Régionaux, et de se rendre compte que les grandes lignes du SRADDT étaient largement partagées.

les enjeux climatiques et énergétiques par Pierre Radanne, le devenir des campagnes par Philippe Perrier-Cornet, l’économie présentielle par Laurent Davezies, la société française de demain par Julien Damont, gouvernance, identité et image des territoires par Patrick Moquay, les transports à l’horizon 2050 par Jean-Noël CHAPULT.

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Les résultats de la consultation En termes de contenu, ces rencontres territoriales ont mis l’accent sur le désemparement face à la disparition des services publics en milieu rural, le désengagement de l’Etat, mais aussi la difficulté de comprendre et d’agir sur les territoires face aux changements rapides (mondialisation, Politiques Agricoles Communes (PAC), empilement de structures, modes de vie…). Son corollaire est l’attente exprimée vis-à-vis du maillage du territoire (importance des notions d’équilibre et de hiérarchisation), d’une bonne gouvernance et de plus d’audace et d’initiatives (ou de plus d’aides, selon les territoires). A la suite de ces rencontres, les apports ont été synthétisés par défis (présentés plus loin) et par thèmes (accueil services, vieillissement, culture, habitat, formation, économie, urbanisme, énergies renouvelables, sensibilisation aux enjeux climatiques, agriculture, transports, réseaux et coopérations, mutualisation) pour compléter l’avant-projet de charte. Celui-ci a ensuite été mis à la consultation, comme le veut la loi. Cette consultation légale a donné lieu ici à des réactions nourries et constructives, qui ont amené à enrichir notablement le projet de charte. Ces observations et avis sont aussi remarquables par leur nombre, puisqu’en sus des partenaires sollicités de par la loi, la Communauté d’agglomération de Brive, le conseil de développement du Pays Ouest Limousin, celui du Pays sud creusois, du Pays de Guéret et de trois de ses communes ont souhaité s’exprimer sur le sujet. Elles traduisent une relecture critique attentionnée, notamment de la part des conseils généraux, du Conseil Economique Social Régional (CESR) et de l’Etat. Tous ces apports, qui s’ajoutent à l’avis du Conseil régional de Midi-Pyrénées et à ceux des citoyens (recueillis sur

les rencontres territoriales, le blog et les registres de consultation légale mis à disposition pendant 2 mois dans 12 lieux en région) ont poussé aux modifications globales suivantes : - le développement de certains points : la partie sur les forces et les principes (solidarité, cohésion), le développement endogène du rural et son rôle d’espace de production, les complémentarités et besoins réciproques rural/urbain, les coopérations avec les régions voisines et l’insertion du Limousin dans un environnement global, les enjeux de l’industrie et de l’artisanat, la notion de service public, le vieillissement, les énergies renouvelables, les ambitions en termes d’innovation (Economie Sociale et Solidaire (ESS…) et d’environnement (préservation, eau, mitage…) - l’intégration d’une partie sur le Schéma Régional Infrastructures et Transports (SRIT) (avec des cartes des transports à l’horizon 2020) - la présentation synthétique de l’animation et du suivi du SRADDT L’ensemble de ces contributions, des rencontres et consultations diverses, ont permis d’affiner le projet de charte, de préciser des formulations, d’enrichir et préciser certains points, sans dénaturer l’ensemble du projet. Là où le décret n’obligeait qu’à une consultation très institutionnelle et administrative, l’association du plus grand nombre, voulue par la Région, a nourri, à toutes les étapes, cette Charte. Il en est de ce projet comme du progrès, il ne vaut que s’il est partagé par tous.

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Le souci de cohérence du SRADDT L’exercice du SRADDT n’est pas le seul que doit conduire l’institution régionale, mais c’est le plus global. C’est le document le plus large dans lequel peuvent s’inscrire d’autres travaux plus sectoriels, des transports au climat, en passant par le développement économique, la formation ou l’environnement, entre autres.

L’intégration des schémas stratégiques régionaux Le SRADDT a été construit avec le souci permanent de cohérence avec les plans et schémas régionaux existants. Ainsi, le SRIT (schéma régional des infrastructures et des transports) constitue le « volet transports » du SRADDT. En tant qu’enjeu structurant pour le territoire et transversal, les infrastructures et les transports ont fait l’objet d’un document à part entière, mais dont les différents développements renforcent certains points du SRADDT : élaborées parallèlement, les stratégies

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du SRIT et du SRADDT sont concordantes. Du fait de l’importance de ce sujet et de la parenté voulue par la loi, une partie est consacrée au SRIT à la fin de ce document, revenant notamment sur les différentes passerelles avec le SRADDT, et il apparaît dans son intégralité dans les annexes. Comme pour le SRIT, les réflexions engagées sur les problématiques climatiques et énergétiques au travers du Plan climat régional (inscrit au Contrat de Projet Etat-Région (CpER) 2007-2013 et piloté par l’Ademe et le Conseil régional) ont nourri le diagnostic et les propositions du deuxième défi du SRADDT. C’est dans ce Plan climat en construction que sont développés de nombreux points abordés ici (économie d’énergie dans les bâtiments, pratiques agricoles…). Les autres schémas en cours d’élaboration, dont celui des usages des Téchnologie de l’Information et de la Communication (TIC) et le cadre de référence régional de la recherche, de l’innovation et du transfert de technologie sont également ancrés dans les orientations du SRADDT et les valeurs du développement durable. Les orientations des plans et schémas existants, parmi lesquels le SRDE (schéma régional de développement

économique) et le PRDF (plan régional de développement des formations), qui avaient bénéficié d’une concertation avec les partenaires concernés, ont également été prises en compte dans le SRADDT. Et inversement, ces schémas seront repris prochainement à la lumière des orientations du SRADDT, pour une cohérence plus forte encore. Ainsi, la volonté du Conseil Régional a été double : à la fois mettre en cohérence les différents schémas et travaux de l’institution régionale, qu’ils soient volontaires ou « imposés » par différentes lois, et faire en sorte que ces schémas et autres plans soient ceux du Limousin et non pas ceux du seul Conseil Régional. De manière opérationnelle, pour le Conseil régional, les objectifs du SRADDT se déclinent dans son Agenda 21. Celui-ci fixe des actions que la collectivité va mener afin d’accompagner un développement et un aménagement durables de son territoire, en accord avec ses compétences. L’agenda 21, démarche de progrès continu, est un outil qui permettra de faire vivre la charte du SRADDT : le programme d’actions de l’Agenda 21 évoluera tout au long des 10 ans à venir selon les actions menées et les objectifs atteints.


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L’articulation avec les différentes stratégies territoriales La cohérence a également été recherchée avec les stratégies des différents territoires, dans le but de vérifier leur efficacité dans le cadre des orientations du SRADDT. Des échanges d’information avec les responsables des Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) en cours d’élaboration ont ainsi eu lieu, notamment lors des réunions de préparation du SRADDT. La cohérence avec les chartes de Pays a quant à elle été examinée lors des rencontres territoriales et s’est révélée réelle. Deux rencontres avec les régions voisines ont également permis de s’assurer que les orientations respectives n’étaient pas contradictoires, et que le futur pouvait, et même devait, s’envisager de façon commune, notamment dans le domaine des transports. Les autres collectivités territoriales quant à elles ont suivi de près les travaux en veillant à ce que leurs projets et les orientations du SRADDT s’articulent.

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Construction

d’un scénario volontariste Hypothèses d’évolution et enjeux L’exercice de prospective qui caractérise la démarche de SRADDT a amené dans un premier temps à identifier par thèmes des hypothèses d’évolution et des enjeux. Cela a permis de mettre en relief les mutations importantes du Limousin, ses enjeux et des points de vigilance particuliers. Ont ainsi été cités : - en termes démographiques et sociétaux : la reprise fragile de la démographie, dépendante des migrations, le déséquilibre persistant rural/urbain et le vieillissement continu, la sensibilité des territoires ruraux aux phénomènes de précarité,

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l’évolution des usages des TIC, l’importance de la mobilité, des temporalités difficiles à concilier surtout pour les couples bi-actifs… - en termes territoriaux : la persistance de la dispersion de l’habitat dans l’espace rural et de l’étalement urbain en périphérie des centres, la difficile gestion du foncier, l’impact de la réorientation de la PAC sur les territoires, la gestion de l’espace et des paysages, le difficile maintien d’une couverture en services publics ou d’intérêt général, les conflits d’usage dans le rural, le besoin de logements, la


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nécessité de clarifier le maillage du territoire et de renforcer la cohésion territoriale… - en termes économiques : l’importance des pôles de compétitivité et de l’économie de la connaissance, l’arrivée à l’âge de la retraite de nombreux chefs d’entreprises, le potentiel de l’économie « présentielle » et de l’économie sociale et solidaire, l’inadaptation de l’appareil de formation aux nouveaux métiers… - en termes climatiques et énergétiques : le réchauffement climatique, l’augmentation du coût de l’énergie, une production exponentielle de déchets, une vulnérabilité en matière d’eau et de biodiversité… - en termes institutionnels : la baisse des marges de manœuvre budgétaires publiques, la nécessaire articulation des niveaux de décision, une revendication croissante de participation citoyenne et de clarification des compétences, l’inéluctable poursuite de la décentralisation … Un croisement entre les hypothèses a permis de formaliser des pistes pour quatre scénarios pour le Limousin à l’horizon 2027. Ces quatre scénarios, plus ou moins volontaristes, caricaturaux ou repoussoirs, sont tous plausibles, ils reflètent simplement des évolutions structurelles (économiques, sociétales, territoriales, organisationnelles, etc.) différentes. C’est l’exercice maintenant connu de la prospective que d’alterner possible et plausible, souhaitable et probable.

Scénario A : Une région d’équilibre

Les acteurs limousins mettent à profit un contexte extérieur favorable pour développer ensemble les atouts de la région qui sont mis au service de tous les territoires.

Scénario B : Une région multipolaire, peu coopérative

Plusieurs territoires, bien structurés autour d’un pôle, continuent d’attirer les hommes et les activités ; les fruits du développement leur reviennent en priorité. La faible coopération entre acteurs et les positions défensives et concurrentielles des territoires ne permet pas aux moins dynamiques de partager cette croissance.

Scénario C : La diffusion des hommes et des activités

L’attractivité du Limousin se poursuit et la campagne résidentielle se généralise. Elle se traduit par un phénomène de dispersion de l’habitat important, qui n’est pas sans incidences sur la gestion de l’espace et des paysages.

Scénario D : Des pôles urbains actifs, une campagne ressource et récréative

S’appuyant sur des zonages précis, le Limousin est engagé vers une partition entre des villes bien équipées, agréables à vivre, qui concentrent les activités, les services, les hommes, et une campagne restituée principalement à la nature et aux activités touristiques liées.

Ces scénarios ont permis de construire, par un assemblage de modalités plausibles et souhaitables des scénarios A, B, C et D, un scénario de synthèse, appelé scénario «Génération 2027». Ce scénario de synthèse a été proposé comme ligne stratégique du projet de charte du Schéma régional, et comme base de la consultation publique. Ce scénario par nature « martyr » a été amendé au vu des nombreuses contributions reçues, ce scénario soumis à la concertation a été retravaillé pour présenter au mieux une vision partagée du futur Limousin, ambition qui se traduit dans « Générations 2027 ».

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Le scénario «Générations 2027» Une région d’Equilibre, s’appuyant sur ses Forces, modèle de Gouvernance À partir d’une vision partagée du territoire régional et de son devenir, d’un consensus sur les enjeux qui se présentent aux territoires, les collectivités limousines ont défini et adopté des pactes territoriaux qui clarifient l’intervention de chacune sur des projets structurants pour les territoires et permettent de surmonter les concurrences improductives. Le nombre de chantiers ouverts dans ces conventions entre acteurs publics, volontairement limités, permet de concentrer et de mutualiser les efforts sur des grandes priorités et donc d’optimiser les ressources disponibles. Les résultats en sont aujourd’hui visibles en termes : - d’infrastructure et de transport qui desservent le territoire : Ligne à Grande Vitesse (LGV), aéroports, pôles intermodaux, zones d’activité, couverture haut et très haut débit, - d’accès aux services publics ou d’intérêts généraux : réseau de pôles structurants bien équipés, irriguant le territoire rural, infrastructure de santé, de formation,

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- de développement économique : zones touristiques clairement identifiées qui ont fait l’objet d’actions ciblées et coordonnées, économie de la connaissance concentrée sur les pôles universitaires et scientifiques, dynamisme entrepreneurial du commerce et de l’artisanat, renforcement des activités agricoles pour une valorisation locale des productions, essor des éco-activités, renforcement de l’économie sociale et solidaire. L’ambition commune et reconnue pour un territoire où toutes ses forces sont mobilisées pour assurer un développement équilibré favorise l’esprit d’entreprendre. L’innovation sociale, notamment, donne un dynamisme nouveau à la société limousine. Le Limousin est renforcé par ces coopérations, il acquiert une visibilité et une image plus positive au niveau européen. En particulier, la politique volontariste d’accueil qui joue sur les atouts du territoire pour prospecter de nouveaux actifs permet de renforcer durablement le regain démographique : de nouvelles populations contribuent au renouvellement de la main d’œuvre et appuient le dynamisme des territoires. Parallèlement une politique de maîtrise de la dispersion de l’habitat est menée afin de rationnaliser


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l’utilisation de l’espace et de préserver les paysages et les activités, notamment agricoles, et maintenir la haute qualité environnementale de la région : lutte contre l’étalement urbain dans les agglomérations, redensification du peuplement dans les campagnes. Une attention toute particulière est portée aux transports collectifs, aux déplacements doux et aux services de proximité. Dans ce contexte, les agglomérations assurent le rôle de locomotives régionales : emplois et services métropolitains se concentrent dans les espaces urbains et, avec le développement du travail en réseaux, dynamisent l’appareil productif. L’essor durable des fonctions métropolitaines est lié à leur capacité à essaimer. Et, sous l’impulsion des acteurs publics, un réseau de pôles structurants dynamiques s’est constitué, assurant à leur bassin de vie une bonne couverture en services et équipements de proximité, bien relayé par le maillage d’infrastructures notamment en termes d’usages et de services des TIC. Organisés autour de ces pôles structurants, les territoires ruraux ont concentré leurs efforts de développement sur les atouts propres de leur territoire, se partageant non seulement les vocations d’espaces de

production, notamment agricole, mais aussi de loisirs et de tourisme, d’espace naturels protégés de grande qualité. La concentration d’activités et de populations sur le maillage de pôles urbains structurants permet aux agriculteurs de valoriser localement une partie de leurs productions, l’organisation de la filière bois donne toute sa valeur aux ressources forestières, et le développement des énergies renouvelables (biomasse, éolien …) a renforcé cette vocation productive des territoires ruraux. L’affirmation d’enjeux environnementaux forts aux niveaux international et européen, ont mobilisé, plus particulièrement, les territoires ruraux pour la maîtrise de l’environnement à la faveur notamment des anticipations de l’évolution de la PAC. Dans ce cadre, les acteurs ruraux, que sont les agriculteurs, sont aussi des producteurs de biens et services environnementaux, et le spectre de la friche généralisée est oublié. Le dynamisme des territoires ruraux repose également sur leur tissu de Petites et Moyennes Entreprises et Trés petites Entreprises (PME-TPE) qui a su rester dense, appuyé sur la tradition industrielle de certaines zones du Limousin, mais aussi plus globalement parce que l’artisanat et le commerce de proximité favorisent l’emploi local.

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Ce développement équilibré entre espaces urbains et espaces ruraux tire sa robustesse des complémentarités et des solidarités qui ont été affirmées et assumées. Des instances d’observation et de concertation garantissent le respect de ces équilibres. Cette dynamique de travail en commun, comme le développement des partenariats public-privé, par la confiance et le poids qu’elle donne aux acteurs limousins, se double vite d’une logique d’ouverture, avec des coopérations renforcées à différentes échelles avec les régions et espaces voisins, ainsi qu’une forte implication des citoyens dans la vie publique, notamment par les nouveaux moyens offerts par les TIC. Cette dynamique s’incarne tout particulièrement dans la recherche du facteur 4 : diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2050. La société limousine, poussée par des contraintes énergétiques fortes et aidée par un climat de confiance et les coopérations entre acteurs, a en effet vite cherché à s’adapter au changement climatique. Ces actions des Limousins dans les domaines notamment des bâtiments, de l’agriculture et des transports ont contribué à l’amélioration de la qualité de vie de chacun et ont conforté l’image d’excellence environnementale de la région.

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Ce scénario implique des choix, des priorités, elles vont être développées à travers trois défis et deux principes d’action. Ces défis, celui de la démographie, de l’énergie et du climat, de l’ouverture et de la mondialisation, sont les axes stratégiques de l’action de demain.

Travailler les questions du climat et de l’énergie, ce n’est pas se refréner et se restreindre, mais c’est chercher à générer de nouvelles énergies, c’est positionner le Limousin à l’avant-garde d’une croissance verte, mariant dans l’intérêt de tous écologie et économie.

Attirer de nouvelles populations, les générations de 2027, c’est le choix du développement. C’est s’assurer que l’armature urbaine du Limousin présente toutes les capacités pour répondre à toutes les attentes, culturelles, économiques, sociales, sanitaires, universitaires de ces nouvelles populations. C’est à ces conditions que ces populations nouvelles pourront envisager de s’installer dans tout le Limousin.

S’inscrire dans la mondialisation, c’est affirmer un Limousin qui ne se replie pas sur soi, mais qui, conscient des défis, cherche à se développer par l’ouverture sur le monde. C’est sur nos forces, toutes nos forces, que nous pouvons agir. Elles doivent être valorisées et s’équilibrer sur tout le Limousin. Ce seront les deux principes conducteurs de nos actions à venir.


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Deuxième partie La stratégie

Trois défis Le projet de Charte propose des orientations stratégiques pour converger vers le scénario Générations 2027, à échéance de 10 ans. Le choix et la définition des objectifs proposés dans ce projet s’appuient sur les travaux des groupes prospectifs qui ont permis de mettre en évidence les grands enjeux régionaux, et d’imaginer leurs conséquences notamment au travers des différents scénarios envisagés. Sont ainsi apparues clairement trois ruptures majeures qui n’avaient pu être anticipées dans les termes où elles le sont aujourd’hui, trois changements par rapport à un passé récent et qui sont autant de défis pour l’avenir : la poursuite de la reconquête démographique, la prise en compte du réchauffement climatique, la nécessaire ouverture du Limousin.

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Défi 1

Défi 3

Amplifier le regain démographique

Affronter le défi énergétique et climatique

Affirmer un Limousin ouvert connu et reconnu

Le constat relevé dans les récentes analyses démographiques effectuées par l’INSEE est celui d’un regain démographique, durable mais peu élevé, qui situe aujourd’hui le Limousin au 6ème rang des régions françaises pour son attractivité. Sachant la fragilité de ce renouveau, il s’agit de s’employer à conforter et à amplifier ce mouvement qui repose essentiellement sur un solde migratoire positif. Les orientations proposées pour relever ce défi, au-delà d’une politique d’accueil et de prospection de nouvelles populations, développent trois objectifs : rendre le territoire plus attractif, contribuer à l’épanouissement humain et renforcer les bases économiques.

Le réchauffement climatique et l’enchérissement des énergies fossiles constituent des ruptures majeures qui nécessitent l’implication de tous. Le Limousin, bien que comparativement faiblement émetteur de gaz à effet de serre, doit prendre sa part à ce qui constitue certainement un des plus grand défi mondial que l’humanité ait à relever au XXIème siècle. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des gaz à effet de serre dans l’optique du Facteur 42, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer au bien-être de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région. En devenant un levier pour le développement économique régional, la lutte contre le changement climatique prend un caractère stratégique.

Il s’agit là autant de l’ouverture du territoire dans ses composantes physiques (infrastructures) que dans ses pratiques humaines : propension à l’accueil, esprit d’ouverture, mais aussi développement des partenariats ou des coopérations interrégionales. Il s’agit de rendre le Limousin ouvert, et donc visible au plan national et européen. La mondialisation est un fait, si elle est porteuse de menaces, elle présente aussi des opportunités réelles pour notre région, et l’ouverture et le volontarisme sont plus efficaces que le repli sur soi pour tirer parti de ces opportunités.

Réduction par 4 des gaz à effet de serre d’ici 2050

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Défi 2


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Cette nécessaire inscription décomplexée dans la 2 mondialisation, l’engagement pour le Facteur 4 et l’impératif de poursuivre le développement de la région en s’appuyant sur une démographie plus dynamique a fait consensus durant les rencontres partenariales et territoriales. Ces trois défis ne sont pas indépendants les uns des autres, ils interfèrent positivement entre eux. Ainsi, une attention plus particulière dans la Charte du SRADDT a été portée au Schéma Régional des Infrastructures et des Transports, tant la question des transports est au cœur de l’ouverture du Limousin au reste du monde, qu’elle est cruciale en termes d’environnement et qu’elle est l’une des conditions de l’accueil de nouvelles populations et d’activités. Plus généralement, ces trois défis se nourrissent et répondent favorablement aux cinq finalités du développement durable qui structurent cette charte : - épanouissement humain et accès pour tous à une bonne qualité de vie - préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources - lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère

- cohésion sociale et solidarité entre les territoires et entre les générations - dynamique de développement selon des modes de production et de consommation viables. Ces objectifs inscrits en filigrane dans la Charte reconsidèrent les sources du développement régional et veillent à ce qu’elles ne soient pas taries pour les générations futures : il s’agit de générer un nouvel équilibre entre les forces sociétales (les Limousins, d’aujourd’hui et de demain, capables d’invention et de création, et dont le bien-être est le but des politiques publiques), économiques (générant de l’activité et une certaine richesse donnant des moyens à l’action) et environnementales (une richesse collective irremplaçable, capable également de créer de la valeur) et de le conserver. Ces défis sont ceux d’aujourd’hui et de demain, ils concernent donc plusieurs générations de Limousins. Cependant, on ne peut s’attaquer à ces défis sans se donner des règles ; c’est pourquoi il est impérieux de baser les actions sur des principes. Ils sont la garantie, dans une Charte de SRADDT, que l’action a un sens, une direction, qui donne des conditions à sa mise en œuvre.

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Ainsi, les trois défis sont déclinés en priorités et en objectifs, qui eux-mêmes répondent à deux principes : la recherche d’équilibre et la valorisation de nos forces.

Valorisation de nos forces : sociétales, territoriales, économiques et environnementales Forces sociétales : la principale force du Limousin

repose sur les femmes et les hommes qui le composent. La confirmation du regain démographique, le dynamisme migratoire, la prise en charge du vieillissement de la population, l’attention face aux risques d’exclusion, la qualité de vie dans notre région, le dynamisme associatif sont autant d’atouts à mettre en valeur pour la région.

Forces territoriales : le Limousin est composé de

territoires différents, avec notamment des agglomérations à forte capacité de rayonnement, des services métropolitains, des pôles d’équilibre diffusant des services intermédiaires ou des territoires peu denses, avec des caractéristiques spécifiques : ces différences sont une force pour le Limousin. Valoriser les atouts de chacun, ce qui passe par un renforcement certain du maillage (agglomérations / pôles d’équilibre et structurants), construit des avantages comparatifs qui permettent aux territoires de se nourrir les uns et les autres, et au Limousin en général d’en tirer bénéfice. Ces différences sont d’autant mieux valorisables que la région est déjà fortement structurée en territoires de

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projets, capables de s’affranchir des seules logiques de territoire pour mener des projets communs à géométrie variable, organiser des complémentarités et ainsi de tirer parti par exemple d’investissements faits sur d’autres territoires, et éviter le piège de la concurrence improductive.

Forces économiques : le Limousin a des atouts re-

connus (pôles de compétitivité, filières d’excellence, agriculture de qualité, dispositif de formation, université, présence forte de l’économie sociale et solidaire, tissu de TPE/PME, artisanat et commerce dynamiques…) et des potentialités (économie résidentielle, économie de la connaissance, économie de l’environnement, gérontotechnologies…) sur lesquels il appuie son développement économique.

Forces au plan de l’environnement et du cadre de vie : le Limousin renforce les qualités environ-

nementales et paysagères de son espace et s’inscrit dans l’objectif « Facteur 4 ». Il garantit ainsi au plan européen son caractère d’espace préservé et bien équipé, gage de qualité de vie, et facteur déterminant de son attractivité.


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Recherche d’équilibre La valorisation des forces des territoires ne peut être maximisée au niveau régional que si elle s’accompagne d’une recherche d’équilibre, d’une reconnaissance de la complémentarité des territoires, seul gage de la cohésion sociale et territoriale. Cette recherche de complémentarité est valable pour tous les territoires limousins, à différentes échelles, tant donc entre agglomérations et territoires ruraux (reconnaître les agglomérations comme locomotives du développement régional doit avoir des répercussions positives sur le monde rural par les effets d’entraînement induits ; inversement, l’attractivité maintenue des zones rurales conforte les pôles urbains de proximité ; et des projets peuvent être menés ensemble) qu’entre les territoires à dominante touristique, ceux à dominante agricole ou industrielle… Cette recherche d’équilibre est renforcée par des politiques de solidarité, par le biais par exemple d’un système de péréquation entre territoires. S’assurer de l’équilibre, ce n’est donc pas courir le risque de l’immobilisme, c’est la garantie d’avancer tous ensemble, c’est l’assurance que de prioriser des actions ne doit pas conduire à privilégier les uns au détriment des autres, mais que la réussite des uns conditionne le succès pour tous. Dans le champ économique, ces questions de maillage et de complémentarités s’illustrent par exemple par la complémentarité entre le développement du tertiaire

urbain, les pôles de compétitivité, moteurs de l’économie de la connaissance à rayonnement national, la robustesse sur les espaces ruraux de l’activité commerciale et artisanale, et l’essor de l’économie sociale et solidaire, capable en innovant et en recherchant des solutions particulières à des problèmes particuliers, de faire vivre des territoires aux côtés de l’activité agricole. Des exemples peuvent également être cités dans le domaine de la formation, où un maillage fin de l’appareil de formation est accompagné d’une université performante principalement concentrée sur les pôles urbains, ou dans celui des transports : l’arrivée de la grande vitesse n’a d’intérêt pour le Limousin que si la desserte TER permet d’en diffuser les effets, l’ouverture et le désenclavement vont de pair, avec des services différents (autoroutes, transport à la demande…). Enfin, la recherche d’équilibre est une attention particulière portée aux risques de rupture, présents ou à venir : là où la logique économique à court terme peut s’imposer, les acteurs régionaux doivent mettre en avant les hommes (accès au foncier pour les jeunes agriculteurs, temps laissé à la participation citoyenne…) et l’environnement (lutte contre le changement climatique, préservation des ressources naturelles…), pour le bien-être des générations futures, celles de 2027 et au-delà.

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DEFI 1 REGAIN DEMOGRAPHIQUE Développer l’accueil de nouvelles populations et l’accompagner Organiser et développer la prospection des hommes et des activités Partager une culture de l’accueil, construire une offre d’accueil globale et adaptée aux territoires Organiser un territoire solidaire et attractif Organiser l’armature urbaine des bourgs structurants aux agglomérations. Lutter contre la dispersion de l’habitat et l’étalement urbain Offrir des infrastructures et transports répondant aux besoins de mobilité des personnes et des marchandises Préserver et mettre en valeur la qualité des patrimoines naturels et culturels (paysage, eau, bâti, savoir-faire...) Offrir à chacun les conditions d’épanouissement dans des territoires vivants Renforcer la cohésion sociale et les solidarités locales par l’innovation sociale Développer l’accès à la culture et à la connaissance Faire de l’habitat un atout pour la qualité de vie Offrir à tous les habitants un accès satisfaisant aux services et aux loisirs Renforcer l’emploi et le développement économique en investissant dans l’innovation et le capital humain Promouvoir les initiatives et la culture d’entreprendre Développer l’offre et l’organisation de services aux entreprises Valoriser la ressource humaine DEFI 2 CLIMATIQUE ET ENERGETIQUE Faire de la lutte contre le changement climatique un levier du développement économique Développer les « éco-activités » Encourager le développement des activités agricoles durables Réduire la dépendance des Limousins aux énergies fossiles Économiser l’énergie dans les bâtiments Adapter la politique des transports Préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques Se préparer aux conséquences du changement climatique Limiter les conséquences du réchauffement climatique sur les milieux naturels et la ressource en eau DEFI 3 OUVERTURE ET MONDIALISATION S’inscrire dans un environnement mondialisé et être acteur de la globalisation S’adapter en continu aux changements en développant le potentiel de création et d’innovation Favoriser l’accès des différents acteurs aux marchés Achever les liaisons externes, se connecter aux réseaux européens Valoriser et densifier les réseaux dans une logique de projet et de solidarité Impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux Capitaliser l’information et la mettre à disposition Favoriser les complémentarités et liens entre acteurs, publics et privés, et entre filières et secteurs Se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité régionale Développer des actions coordonnées de promotion Renforcer le rayonnement métropolitain des agglomérations Développer une stratégie de différenciation en mettant au cœur de l’excellence limousine le « mieux-vivre » 22


Cette prospection ne peut se baser que sur une attractivité effective du territoire limousin : il s’agit de la renforcer, avec pour arguments les possibilités d’épanouissement personnel, un dynamisme économique s’appuyant sur les Limousins et une qualité de vie sur tous les territoires.

DÉFI 1

Amplifier

le regain démographique

Le Limousin doit tout d’abord être capable d’offrir à tous ses habitants les conditions de leur épanouissement, ce qui se traduit aussi localement par des territoires dynamiques et bien équipés.

Accueillir davantage et s’en donner les moyens en conservant un territoire attractif, solidaire, où la qualité de vie, la grande qualité environnementale et le dynamisme d’une économie qui investit sur le capital humain sont facteurs d’attractivité.

moyenne nationale. Elle est néanmoins encore insuffisante pour faire face aux déséquilibres géographiques et aux conséquences du vieillissement de la population limousine. La priorité est donc de permettre aux jeunes Limousins de rester, mais aussi d’accueillir de nouvelles populations à un niveau nettement plus important que celui observé aujourd’hui.

Le développement actuel et futur du Limousin repose sur le solde migratoire, qui si les tendances observées aujourd’hui se poursuivent, génèrera une croissance de population estimée à 2% pour 2030. Cette croissance, qui rompt avec le déclin des années précédentes, est porteuse d’espoir, bien qu’inférieure à la

Cela implique de développer l’accueil par des démarches de prospection, notamment en direction des actifs et des jeunes ménages, et de l’accompagner par un renforcement de la capacité d’accueillir des territoires.

L’accès à la connaissance et à la culture est un exemple : développer la formation tout au long de la vie ou encore rendre les usages et services des TIC accessibles à tous profite aux habitants et au territoire, permettre à chacun de voir des spectacles mais aussi d’en créer... La culture, outre son impact en termes d’image et de développement économique, génère également du lien social, d’autant plus primordial en Limousin que le vieillissement de la population, l’isolement géographique et l’arrivée de nouveaux habitants (d’autres régions et pays) sont des facteurs potentiels d’exclusion. Pour se prémunir de ces risques, il s’agit de favoriser le mieux-vivre ensemble et les solidarités locales, développer les échanges et la communication entre

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les Limousins, prévenir et lutter contre l’isolement et assurer une place à toutes les générations. Il y a place ici pour l’innovation, l’imagination et l’expérimentation. Parmi les principaux acteurs, les associations, qui génèrent une dynamique sociale sont «terreau de citoyenneté» et sont à encourager. L’implication de la société civile doit être favorisée par la recherche accrue de transparence dans l’information, et le développement d’outils spécifiques de concertation et de participation. Les services et les loisirs sont le premier secteur concerné par cet objectif d’épanouissement des Limousins dans des territoires vivants. Leur accès ne pourra pour autant jamais être aussi facile en zone rurale qu’en agglomération ; les solutions se trouvent plus dans la mutualisation et la souplesse (aménagement d’horaires, itinérance, services sur les lieux de travail, télétravail…) que dans l’équipement systématique, non viable économiquement. De fait, l’expérimentation est à encourager afin de trouver les solutions les plus efficientes pour améliorer l’accès et la qualité des services aux personnes.

Pour que cette vitalité soit alimentée par l’installation de nouveaux habitants, l’offre de logement est un argument décisif : le parc de logements limousin doit pouvoir permettre l’accueil et le maintien de population dans de bonnes conditions, ce qui signifie mieux répondre aux attentes actuelles et se préparer aux exigences de demain. En termes de quantité, l’augmentation de l’offre de logements en milieu rural, principalement en locatif, est nécessaire. A destination aussi bien des familles que des jeunes, elle peut prendre la forme de logements sociaux, de logements collectifs attractifs en centre bourg ou d’acquisition-réhabilitation de logements vacants. En termes plus qualitatifs, des offres en logement collectif, structures intermédiaires et aménagements domotiques sont à imaginer pour s’adapter plus spécifiquement au vieillissement. Le second pilier du regain démographique est l’emploi : tout ce qui nourrit le développement d’une économie dynamique, durable et innovante doit être renforcé.

Favoriser l’accès à l’emploi, notamment des jeunes, ne peut pas, en Limousin, reposer que sur le seul emploi salarié « classique », les initiatives et la culture d’entreprendre doivent être des moteurs de l’économie régionale. De nombreux chefs de PME et TPE partent à la retraite, il est nécessaire d’anticiper la transmission et de former les salariés à leur possible investissement dans la reprise d’entreprise. La meilleure façon de préparer les plus jeunes à l’avenir pour maintenir l’activité sur le territoire est de développer la culture du projet et la culture d’entreprendre. Les nouveaux métiers, notamment dans le domaine des éco-activités, les nouvelles organisations et formes de gouvernance d’entreprises, comme l’économie sociale et solidaire, doivent être favorisées. L’importance du capital humain se vérifie aussi dans le besoin accru de recentrer l’aide aux entreprises sur des services aux entreprises, et notamment sur l’immatériel. Cela signifie par exemple soutenir l’ingénierie d’organisation et de commercialisation, la gestion des ressources humaines, une définition plus systématique des stratégies d’évolution des entreprises, et développer les usages et services des TIC pour les entreprises. Si l’acte d’entreprendre est la plupart du temps individuel, il revient aux collectivités de mobiliser toutes les énergies pour favoriser, faciliter et conforter ces aventures d’entrepreneurs sociaux et/ou économiques.

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SRADDT Finalement, placer l’homme au cœur du développement des entreprises et le considérer comme le moteur de l’économie c’est faire confiance à la principale ressource du Limousin : les Limousins eux mêmes. Pour cela toute l’offre de formation doit être au service du développement économique de la région, le travail des femmes encouragé, et l’orientation des jeunes plus personnalisée, adaptée aux territoires (qualifications, secteurs d’activité…). De plus, la responsabilité sociale des entreprises doit être favorisée, de même que la pluri compétence et la pluriactivité, dont les avantages ne concernent pas que le tourisme ou les sports, mais aussi d’autres secteurs moins souvent cités.

Une organisation équilibrée du territoire est un autre gage d’attractivité : quand le maillage des équipements est pensé collectivement pour être optimisé, l’aménagement des communes maîtrisé, les patrimoines préservés, le territoire gagne en qualité. Cette ambition doit d’être portée sur tout le Limousin. L’organisation de l’équilibre régional passe tout d’abord par un maillage territorial qui fait référence pour la mise en œuvre des différentes politiques publiques, avec d’une part les agglomérations motrices, d’une autre les pôles structurants de l’espace rural (à définir collectivement et à faire évoluer dans le temps) et finalement un maillage de bourgs assurant les services de base. Il ne s’agit pas de privilégier les uns aux autres, mais d’assumer que les campagnes ne se repeupleront du-

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rablement que si les villes peuvent répondre à tous les besoins. De même, les villes limousines ne pourront se développer sans être pleinement en collaboration et en coopération avec tous les territoires ruraux de la région. En tant qu’élément primordial de la cohésion et de l’attractivité territoriale, la répartition des établissements de formation, et notamment ceux de formation initiale, cherche à répondre au mieux à un souci de proximité. Parce qu’un développement efficace se doit d’être solidaire, cette hiérarchisation et cette approche différenciée des territoires est doublée d’une concertation et d’une recherche de complémentarité renforcée. Les principes de sélection (on fait ce que l’on sait le mieux faire et ce qu’il y a le plus besoin de faire) et de mutualisation (on partage les services en termes de coûts et de retombées) doivent guider l’action : on ne peut pas tout faire partout. Dans le domaine des infrastructures et transports, cela se traduit notamment par la création de pôles d’échanges multimodaux et d’une meilleure complémentarité entre les lignes (aménagement d’horaires, desserte rythmée…). Cet équilibre requiert finalement la maîtrise du foncier, collective elle aussi, nécessaire pour préserver un espace naturel de qualité mais fragile. L’actuelle dispersion de l’habitat est source de difficultés pour les communes qui éprouvent de fait de grandes difficultés à financer les équipements ruraux (raccordement aux réseaux, desserte de services) et adapter leurs services collectifs, notamment les transports en commun. Les communes doivent donc se donner les moyens de mieux maitriser leur espace en recourant plus systématiquement aux documents d’urbanisme. Pour une meilleure efficacité et cohérence, ces documents doivent être en lien et être élaborés à une échelle permettant de faire des choix stratégiques et d’atteindre des masses critiques, ce qui encourage les PLU intercommunaux par exemple, mais aussi des schémas de cohérence territoriale (SCOT) à la dimension des agglomérations ou des pays limousins. La recherche d’adéquation entre besoins et ressources en foncier doit permettre notamment de réserver les espaces nécessaires à l’agriculture, en restreignant la

spéculation foncière qui agit au détriment de l’installation agricole. Avec des impacts sur les paysages, les ressources naturelles, l’économie régionale, mais aussi les champs de l’alimentation et de la santé, l’agriculture est à la croisée d’importants enjeux, c’est un secteur qui, au-delà des questions identitaires ou économiques, est structurant pour tout le territoire limousin. Préserver ce patrimoine passe aujourd’hui encore par l’installation de jeunes agriculteurs et la préservation de nombreuses petites exploitations (face à la tendance à l’agrandissement), la diversification des activités (agricoles et non agricoles) et la valorisation locale des productions. Cette maîtrise de l’espace est la condition de la valorisation des ressources environnementales, qui, avec les autres richesses patrimoniales « identitaires » sont constitutives d’un territoire de qualité où il fait bon vivre, donc accueillant. L’espace rural, avec ses espaces naturels, agricoles et forestiers, touristiques, joue ici un rôle fondamental, non seulement à préserver, mais aussi à promouvoir. La préservation de l’environnement ne doit donc pas être un frein, mais un des moteurs du développement.

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DÉFI 1 2 3 Amplifier le regain démographique

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DÉFI 1

Les actions

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des propositions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaustive. Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Défi 1

« Il faut rendre notre région suffisamment attrayante pour permettre à des gens venus d’ailleurs de s’y implanter et de faire prospérer l’activité de la région » Témoignage de Annie Baron adjointe au maire de Marcillac-la-Croisille

Développer l’accueil et l’accompagner Organiser et développer les démarches de prospection des hommes et des activités

Renforcer une offre d’accueil globale et adaptée aux territoires

• Mettre en place une stratégie de prospection • Communiquer plus et de façon plus ciblée (étudiants, actifs, familles) • Prioriser par filières, types d’activité • Mener des démarches communes avec les régions voisines • Professionnaliser les acteurs de l’accueil et proposer un interlocuteur unique d’accueil

• Généraliser les analyses de besoins sur les territoires • Mettre en valeur les territoires pour les habitants, lutter contre l’auto-dénigrement • Travailler ensemble pour proposer une offre globale (logement, services…) • Proposer un document unique d’accueil …

Exemple d’initiative Au coeur du Réseau d’acteurs de la Montagne Limousine, «De fil en réseaux» est une coordination de structures (associations et entreprises) qui mise sur la coopération et la créativité pour participer à la vitalité du Plateau de Millevaches, notamment par l’accompagnement des porteurs de projets (habitants et nouveaux arrivants).

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Défi 1

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Organiser un territoire solidaire et attractif Organiser l’armature urbaine des bourgs structurants aux agglomérations • Asseoir l’équilibre régional sur un maillage optimisé de pôles structurants dans les territoires, les organiser en complémentarités • Développer les complémentarités et les mutualisations des territoires, appliquer les principes de sélection et de mutualisation • Renforcer la qualité urbaine (valorisation paysagère des espaces publics, lutte contre les nuisances, réhabilitation de logements) • Renforcer les fonctions métropolitaines des agglomérations de Limoges et de Brive, ainsi que de Guéret (qui, si elle n’est pas une agglomération au sens de l’INSEE, en a le rôle et les contraintes) • Mutualiser les réflexions sur l’aménagement de bourgs (valorisation du commerce et de l’artisanat, rénovation et amélioration de l’habitat) • Rationaliser l’implantation des zones d’activité • Renforcer la place de l’appareil de formation au service de la cohésion territoriale de la région (formations délocalisées, positionnement des antennes universitaires et de la Cité des Métiers…) … « Quel type de relations les campagnes peuvent elles avoir avec la ville, outre une relation de dépendance, dans une optique de coopération ? La campagne ne peut pas se passer d’unités relais avec une certaine taille pour fournir des services, de l’habitat, etc... »

Offrir des infrastructures et transports répondant aux besoins de mobilité des personnes et marchandises • Faciliter le passage d’un réseau à un autre en créant des complémentarités entre les lignes (coordination des autorités organisatrices de transports (AOT) régionales et interrégionales, billettique unique, pôles d’échanges, coordination des offres de transports en commun) • Mettre en place des conférences des AOT. • Expérimenter le transport à la demande en rural • Terminer la couverture haut débit du Limousin • Adapter plus finement l’offre à la demande (meilleure connaissance des utilisateurs des transports, des déplacements en Limousin) • Mettre en place un cadencement plus important ou des dessertes rythmées • Coordonner les moyens de transport avec les futures LGV • Maintenir la qualité des infrastructures de transport … « Il s’agit de faire en sorte que les acteurs des transports communiquent et mettent au service de la population des correspondances » Témoignage de Serge Delfour Conseiller municipal de Malemort sur Corrèze

Exemple d’initiative «Limousin Wireless» est une initiative associative et citoyenne pour amener le haut débit dans les zones rurales blanches en complément de DORSAL.

Témoignage de Pierre Vallin Président du Pays de l’Occitane et des Monts d’Ambazac

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Défi 1

Lutter contre la dispersion de l’habitat et l’étalement urbain • Sensibiliser les acteurs locaux et les accompagner pour mobiliser les documents d’urbanisme (pédagogie et ingénierie), favoriser les échanges de bonnes pratiques et d’expériences entre communes • Généraliser les documents d’urbanisme (Scot, PLU...) dans leurs usages et dans leur vision globale, favoriser les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU intercommunaux • Rechercher la cohérence entre les différents schémas de planification territoriale • Promouvoir l’urbanisme rural ... « Comment peut on imposer des déplacements publics dans un territoire mité ? C’est impossible. Le prix du pétrole doit nous inviter à nous regrouper, le premier document qui permet de le faire et d’y réfléchir c’est le PLU. »

Exemple d’initiative L’association «Pays sage» organise des randonnées animées associant valorisation des paysages et rencontres d’autres cultures.

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Préserver et valoriser la qualité des patrimoines naturels et culturels (paysage, eau, bâti, savoir-faire…) • Préserver une agriculture qui maintienne les paysages (favoriser les petites exploitations, l’installation de jeunes, la diversité des productions et leur valorisation) • Favoriser la requalification du bâti en mettant en œuvre les chartes paysagères • Valoriser les savoir-faire et productions «identitaires» (agriculture, métiers...), tourisme • Intéresser les habitants à leur patrimoine pour le faire vivre • Restaurer et maintenir la qualité des milieux aquatiques et naturels (cf. Directive Cadre sur l’Eau ) • Améliorer la gestion des déchets • Préserver la biodiversité … « Les agriculteurs rêvent de devenir des céréaliers, ce qui veut dire détruire le bocage et agrandir les exploitations, et donc faire disparaître l’atout majeur du Limousin au niveau touristique. »

Témoignage de Jean-Jacques Delpech Président de la Communauté de communes Vézère Causse - Maire de Saint Pantaléon de Larche

Témoignage de Michel Saumont agriculteur et vice-président de la Communauté de communes Basse Marche

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Défi 1

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Offrir à chacun les conditions d’épanouissement dans des territoires vivants

Renforcer le lien social et les solidarités ocales par l’innovation sociale • Promouvoir le lien intergénérationnel, les actions intergénérationnelles (crèches et maisons de retraites, courses contre garde d’enfants…) et interculturelles (échanges de savoir) • Soutenir le monde associatif (professionnalisation) • Développer les lieux de sociabilité • Développer des modes de citoyenneté et de participation, impliquer la société civile

Développer l’accès à la culture et à la connaissance • Soutenir la pratique d’activités culturelles et artistiques pour tous les publics, l’accès de tous aux spectacles, encourager la création • Mettre la formation au service des hommes et des femmes de la région, développer les liens entre les acteurs de l’éducation • Développer les usages et services TIC pour la population

Exemple d’initiative Les élèves du lycée Jean Monnet apprenent à cuisiner à des personnes en difficulté : les premiers découvrent les responsabilités qui les attendent, les seconds gagnent en autonomie.

• Lutter contre les exclusions • Aménager la ville pour tous (personnes âgées, handicapés, jeunes enfants…) … « Nous avons de nombreux villages inhabités. Nous pourrions reproduire l’expèrience du Danemark, c’està-dire des villages où sont installés des personnes âgées et des jeunes couples. Les gens âgés pourraient garder les enfants et ne pas être coupés de la société. » Témoignage de Nelly Vincent Présidente de l’association Puy et grand monts

« Dans le Pays Sud Creusois il y a une tradition très forte d’artisanat d’art (la tapisserie, les maçons de la Creuse…), et le spectacle vivant est aujourd’hui un secteur en développement qui peut être élargi à la musique, au livre... J’aimerai qu’on puisse «creuser» autour de ce secteur d’activité qui a un impact économique non négligeable, qui génère des emplois, ainsi que du bien-être et du lien social pour les gens qui habitent à proximité. C’est une richesse importante. » Témoignage de Gérard Bono Directeur de la scène nationale d’Aubusson

Exemple d’initiative Troupe de théâtre installée en Haute-Corrèze, «la Chélidoine» est convaincue que tout le monde peut venir au théâtre, et œuvre pour cela.

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Défi 1 Offrir à tous les habitants un accès satisfaisant aux services et loisirs Faire de l’habitat un atout pour la qualité de vie • Favoriser l’accès au logement pour les jeunes en milieu rural • Adapter l’habitat au vieillissement de la population (petits logements collectifs pour les seniors, domotique, modularité) • Favoriser l’acquisition-réhabilitation des logements vacants • Proposer des logements collectifs attractifs en centre bourg • Accompagner les efforts des acteurs régionaux en termes de politique de l’habitat … « Le logement est un problème énorme dans la mesure où une grande partie de l’habitat appartient à des personnes qui ne l’habitent pas, ne le réhabilitent pas et ne le louent pas. » Témoignage de Yan Saugeras Agriculteur à Pérols-sur-Vézère et vice-président du Conservatoire régional des espaces naturels du Limousin

• Encourager la mutualisation des services • Encourager l’expérimentation pour améliorer les services aux personnes • Permettre une couverture médicale suffisante (maisons de santé, maintien des médecins) • Assurer la formation des personnels paramédicaux en adéquation avec les besoins des territoires • Proposer des services aux actifs sur leurs lieux de travail • Développer les formes de travail à domicile (télétravail, indépendants…) • Encourager la souplesse des services publics (itinérance, complémentarité, mutualisation) • Soutenir le commerce et l’artisanat en zone rurale • Développer l’offre de services à la petite enfance (assistantes maternelles à domicile, crèches aux horaires souples, maisons de l’enfance…) • Permettre le maintien à domicile des personnes âgées (domotique, accompagnement)

« Les services publics qui disparaîssent empéchent les personnes de s’installer. Il faut beaucoup de volontarisme et il faut se battre. Par exemple pour Ste Féréole, le deuxième médecin est de la Réunion. Il a dit « j’arrive dans 6 mois » et en 6 mois, on a acheté une maison que nous avons rénové pour l’accueillir. Au bout de 5 ans, on lui a revendu la maison. Il est là définitivement. »

• Proposer des petits logements collectifs avec les services intégrés pour les personnes âgées, encourager les familles d’accueil • Structurer l’offre de sport, la rendre plus visible et accessible (pistes cyclables vers les aménagements sportifs en périurbain), accentuer la communication sur cette offre toute l’année et en direction des Limousins

Témoignage de Henri Soulier Maire de Sainte Féréole

• Promouvoir les évaluations globales des services (impact social, territorial…) et les intégrer dans les réflexions d’aménagement … 32

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Défi 1 Exemple d’initiative

Renforcer l’emploi et le développement économique en investissant dans l’innovation et le capital humain Promouvoir les initiatives et la culture d’entreprendre • Sensibiliser les étudiants à la création d’entreprises • Former les salariés à leur possible investissement dans la reprise d’entreprises • Informer sur la nécessité d’anticiper la transmission, l’accompagner en favorisant les capacités d’innovation des nouveaux chefs d’entreprise • Promouvoir l’Economie Sociale et Solidaire • Promouvoir et accompagner les nouveaux métiers … « Il faut absolument redonner envie d’entreprendre sur le territoire, dans tous les sens du terme : on peut entreprendre dans la vie associative, dans l’entreprise... Les hommes et les femmes de ce territoire sont sa richesse. » Témoignage de Jean-Pierre Vacher Président du Pays Combraille en Marche

Exemple d’initiative La coopérative «Césam Oxalis» permet à des créateurs d’entreprise de travailler à leur compte et de bénéficier des compétences des autres.

En privilégiant les compétences plutôt que la couleur de peau ou l’absence de handicap, l’entreprise Catalent a fait le choix de la diversité, dans l’intérêt de tous.

Développer l’offre et l’organisation des services aux entreprises • Développer les usages et services TIC pour les entreprises (sensibilisation des PME à l’utilisation du haut débit, raccordement des zones d’activités au haut débit, hiérarchisation des projets d’investissement en très haut débit, développement des services TIC) • Offrir des services d’appui «packagés» et personnalisés (offre immobilière, accès aux fonctions spécialisées type commercialisation, aide à l’immatériel, accès au fret ferroviaire) • Renforcer l’équipement de certaines zones d’activités … « Le vœu que je formule aujourd’hui, c’est que la fibre optique puise desservir l’ensemble des Zone d’Activités, ce qui n’est pas le cas malheureusement actuellement. » Témoignage de Jean-Claude Leblois Président de la CC de Noblat et conseiller général

Exemple d’initiative «Emix» : comment des soutiens locaux (collectivités, administrations, ANPE, douanes...) rendent possible, et même facile, l’installation d’une petite entreprise de hautes technologies à La Souterraine.

Valoriser la ressource humaine • Renforcer la formation comme levier de développement économique de la région • Favoriser la pluri compétence et la pluriactivité • Créer les conditions d’une meilleure information sur les métiers (favoriser une orientation des jeunes personnalisée, adaptée au territoire, projet d’antennes de la Cité des Métiers) • Organiser des évènements sur l’innovation et les ressources humaines basés sur des expériences locales et internationales • Promouvoir la responsabilité sociale des entreprises … « Il nous faut continuer à renforcer l’enseignement supérieur pour éviter la fuite des jeunes et leur permettre de rester dans leur pays tout en favorisant la venue de jeunes de l’extèrieur » Témoignage de Eric Correia Président du GAL, adjoint au maire de Guéret, Vice-président de la Communauté de communes guéret Saint Vaury

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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DÉFI 2

Affronter

le défi énergétique et climatique

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Le défi de l’énergie et du réchauffement climatique est un défi planétaire que le Limousin ne peut ignorer. Au-delà de notre contribution à la nécessaire réduction des gaz à effet de serre, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer au « mieux vivre » de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région.

2050. L’atteinte de cet objectif passe par l’évolution des activités économiques et de nos modes de vie, et donc par une implication de tous les acteurs du territoire. Au-delà de notre contribution, réduire notre dépendance aux énergies fossiles et s’adapter au changement climatique ne peut que contribuer au « mieux vivre » de chacun et conforter l’image d’excellence environnementale de la région.

Le changement climatique est réel, mais n’est pas une fatalité : le Limousin s’engage comme la France à contribuer aux efforts planétaires en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre (GES) par quatre en

La lutte contre le changement climatique peut aussi être une opportunité et un levier pour le développement économique régional. Le Limousin est considéré comme un territoire à haute qualité environnementale, qui sait se développer

en préservant et valorisant ses ressources naturelles (bois énergie, bois construction, gestion raisonnée des cours d’eau), et qui s’engage à poursuivre dans cette perspective (méthanisation, valorisation de la biomasse). L’image ancestrale du Limousin a parfois été celle de château d’eau et aujourd’hui de poumon vert de la France. Il s’agit donc de ne pas simplement lutter contre le réchauffement climatique, mais davantage de se placer dans une dynamique positive de mise en valeur de notre potentielle excellence environnementale. Le Limousin peut être le laboratoire de cette potentielle croissance verte !


SRADDT Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire

Le défi climatique peut également être à l’origine d’innovation et de richesses pour le tissu économique : recherche et développement de nouvelles technologies liées aux énergies renouvelables ; mise en place d’une offre de services en matière d’éco-construction et d’éco-rénovation ; adaptation des métiers du bâtiment ; développement de nouvelles filières pour des éco-matériaux (chanvre, laine, paille) ; utilisation rationnelle de l’énergie pour une performance environnementale renforcée des entreprises et des ménages. La population limousine, comme ailleurs, affirme de plus en plus son besoin d’une consommation de produits de qualité, frais et locaux. L’agriculture périurbaine, les circuits courts, la maîtrise globale d’une filière (produits finis) et les pratiques agrobiologiques sont autant de chantiers à favoriser pour répondre à ces attentes. Ce sont également de réelles opportunités pour le monde agricole au vu des évolutions qu’il va connaître (PAC). Ces opportunités sont à consolider avec d’autres champs d’initiatives comme la production d’énergie d’origine solaire, éolienne, ou issue de la biomasse (méthanisation…), qui est une nouvelle ressource notamment pour les espaces ruraux.

Il s’agira aussi de travailler à ce que la valeur ajoutée agricole soit un peu plus endogène à nos territoires. Le Limousin ne peut pas durablement se contenter de produire pour le compte d’autres, il lui revient aussi de mieux et plus transformer en région ses productions. La population limousine souhaite également un avenir qui, à qualité de vie égale, rime avec économie d’énergie et plus grande autonomie vis-à-vis des énergies fossiles. La construction des bâtiments neufs et la rénovation de l’existant sont des secteurs clés pour réduire la consommation d’énergie. Relevant en grande majorité de la sphère du privé, les initiatives individuelles doivent être accompagnées par de l’information et de la sensibilisation, et par des programmes financiers adéquats. En parallèle, les constructions publiques et les programmes de logements sociaux doivent donner l’exemple dans leurs investissements pour montrer que le mieux-vivre et les économies d’énergie peuvent se conjuguer. Le Limousin est porteur de ressources pour des constructions plus respectueuses de l’environnement et conformes aux nouvelles attentes des consommateurs. Pour relever le défi climatique, le transport des personnes est également une problématique centrale dans notre région. Des solutions existent, que les personnes habitent près de leur lieu de travail (transports collectifs urbains, voies cyclables, pedibus) ou qu’elles en soient éloignées (covoiturage, transport à la demande, télétravail, billettique unique, centrale de mobilité) ou qu’elles aient besoin de se déplacer dans le cadre de leurs loisirs. Les initiatives sont à renforcer ou à imaginer sur certains territoires. Au-delà de ces alternatives à la voiture individuelle et sur du plus long terme, un aménagement approprié au sein des espaces habités est souhaitable. Les do-

cuments d’urbanisme se révèlent alors des outils efficaces pour lutter contre l’étalement urbain et densifier les lieux de vie autour des offres de transport. Le transport des marchandises peut également être optimisé par la mise en place de sites de regroupement permettant l’utilisation de fret ferroviaire, alternative à développer pour diminuer la part du transport routier. Les propositions données précédemment permettent au Limousin de lutter contre le changement climatique en dynamisant le territoire. Mais les conséquences du changement climatique ont déjà un impact sur nos ressources naturelles. Il est donc utile de préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques, notamment en faisant évoluer les modes de gestion de nos forêts et cultures, et notre manière d’utiliser nos milieux aquatiques et naturels. Enfin, pour un impact réel des projets soutenus par les pouvoirs publics, il est indispensable que l’ensemble de la population soit prêt à modifier ses comportements et s’approprie les dispositifs. Dans ce sens, des sensibilisations aux enjeux climatiques et aux alternatives mises en place s’imposent.

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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DÉFI 1 2 3 Affronter le défi énergétique et climatique

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SRADDT Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire

DÉFI 2

Les actions

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des propositions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaustive. Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Défi 2

« Il y a non seulement des enjeux en termes de climat et de protection de la nature, mais aussi des enjeux économiques et sociaux, car ce sont également des métiers qui ont besoin de main d’œuvre avec certaines caractéristiques qui sont intéressantes sur le plan social. » Témoignage de Pierre Degas Maire de Dampniat Vice-président de la Communauté d’agglomération de Brive

Faire de la lutte contre le changement climatique un levier de développement économique

Développer les « éco-activités »

• Optimiser les débouchés de la ressource bois : construction, industrie et énergie • Développer la production d’électricité par des sources d’énergies renouvelables diversifiées • Accompagner les entreprises aux nouveaux métiers de services liés à cette problématique : développement d’une offre de services en matière d’éco-construction et d’éco-rénovation • Soutenir la recherche et développement sur les technologies actuelles, les énergies renouvelables ou d’avenir • Créer un pôle d’éco construction • Encourager les entreprises au management environnemental

« Je crois sincèrement qu’on est qu’au début de la filière bois. Tout d’abord, le douglas a été planté massivement et pousse très vite. Dans 10 à 15 ans, un volume phénoménal de douglas sera disponible. Ensuite ce bois de haute qualité technique est en phase d’être certifié en Amérique et au Canada. Il intéresse ces pays là, qui sont des très gros utilisateurs, notamment pour les maisons en bois. Je ne suis pas du tout pessimiste, bien au contraire, la seconde transformation va arriver, voire la troisième. La richesse de notre plateau va donner un peu d’emplois et un peu de vie.»

Exemple d’initiative L’entreprise corrézienne «Climax bois» construit des maisons en bois passives (isolation naturelle, toiture végétalisée, basse consommation d’énergie...) pour 1000 euros du m2.

Témoignage de Daniel Escurat Maire de Chaveroche

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Défi 2

Encourager le développement des activités agricoles durables • Optimiser la production fourragère et la consommation d’intrants : valoriser les effluents et la biomasse, améliorer l’efficacité énergétique des exploitations, renforcer leur autonomie (économies d’énergies fossiles, limitation des phytosanitaires et des engrais) • Encourager l’évolution des activités en direction de pratiques agrobiologiques • Encourager la pluriactivité et la diversification des exploitations • Favoriser l’agriculture périurbaine et les circuits courts • Accompagner et évaluer les expérimentations en matière d’énergie : méthanisation, agrocarburants, dans un cadre d’utilisation en interne de l’exploitation • Encourager l’entretien des puits de carbone (gestion forestière)

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Exemple d’initiative Pour une plus grande autonomie énergétique, des agriculteurs creusois bio et conventionnels réunis dans l’association «Roulons vers» ont mis des moyens en commun pour produire de l’huile de colza et de tournesol, qu’ils utilisent comme carburant.

« Un des enjeux importants sera de produire sur notre territoire des produits finis qui soient commercialisés sur place. Cela aura un double effet : celui de permettre d’avoir des structures agricoles de taille plus réduite créant ainsi une plus-value, et donc d’accueillir de nouvelles structures ; et celui de respecter les enjeux climatiques : on sait aujourd’hui qu’un des facteurs les plus pénalisants c’est le transport. Il faut donc qu’on apprenne à produire et consommer plus localement. Témoignage de Philippe Revel Agriculteur à Saint-Hilaire-Foissac, porte-parole de la Confédération paysanne Corrèze

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Défi 2 Economiser l’énergie et réduire la dépendance des Limousins aux énergies fossiles Economiser l’énergie dans les bâtiments • Conduire des programmes de rénovation de l’existant • Substituer les énergies fossiles par des énergies renouvelables (solaire, bois, géothermie, éolien…) • Encourager la construction économe en énergie, promouvoir les lotissements durables et plus généralement l’urbanisme en milieu rural

Exemple d’initiative Dans l’éco-hameau de Ladignac-le-Long, les maisons, construites avec des matériaux locaux, sont économes en énergie. La production d’énergie photovoltaïque est mutualisée et l’offre est diversifiée pour plus de diversité. Certains équipements sont partagés entre les habitatnts.

• Accompagner les professionnels du bâtiment à se former aux nouvelles pratiques • Donner les moyens aux citoyens de faire évoluer leurs comportements • Accompagner des programmes exemplaires en matière de logement social, imaginer des modalités innovantes de financement

Adapter les politiques des transports • Développer et faire connaître les offres alternatives innovantes aux transports individuels (offres de loisirs en relation avec les acteurs touristiques, offres en direction des grands évènements culturels et sportifs, Plan de Déplacement d’Entreprises (PDE) et Plan de Déplacement d’Administrations (PDA), étude sur le télétravail, covoiturage organisé au niveau de la commune, parking de covoiturage, transport à la demande) • Mettre en place des conférences des AOT (Autorité Organisatrice de transports) • Développer et encourager l’usage du fret ferroviaire (travail au niveau des zones d’activités pour « massifier » les flux, création de 2 ou 3 hubs, véritables plateformes intermodales) • Avoir une approche intégrée urbanisme et transport (planification, Plan de Déplacement Urbain (PDU,) densification des centres autour des offres de transport, site de regroupement pour optimiser le recours au fret ferroviaire) • Développer et promouvoir les transports doux dans les villes (pedibus, voies cyclables, schéma directeur d’accessibilité) « On doit réfléchir aux moyens de transport autres que la voiture personnelle car cela va devenir de plus en plus difficile. Ce sont les personnes âgées, isolées ou qui ont un petit salaire qui vont en pâtir : quand on doit faire 30 à 40 km tous les jours pour aller travailler et gagner 1 200 euros, cela fait se poser des questions. » Témoignage de Marie Mazaud Conseillère municipale de Sornac

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Défi 2

« Les gens sont d’accord sur l’éco-comportement, mais quand on leur explique qu’il ne faut plus «bruler et jeter,» qu’il faut trier, consommer différemment, c’est déjà plus difficile. C’est un véritable enjeu. » Témoignage de Alexandre Bara Conseillère municipale de la Croisille-sur-Briance

Préparer le Limousin aux changements induits par les évolutions climatiques

Se préparer aux conséquences du changement climatique

Limiter les conséquences du réchauffement climatique sur les milieux naturels et la ressource en eau

• Encourager les changements de comportement des citoyens et professionnels • Sensibiliser les citoyens et décideurs • Mettre en place un observatoire du changement climatique « Ce changement du climat c’est important parce qu’il y a des dégâts, et c’est ça qui va changer quelque chose dans notre vie. Si tout le monde s’y met je pense que ça pourrait s’arranger un peu, mais il faudrait que ça se fasse pour tout partout. » Témoignage de Pauline Salagnac Habitante de Beaumont-du-Lac

Exemple d’initiative Par le biais d’une conférence de citoyens, 21 Limousins se sont formés sur le changement climatique. Ils ont émis un avis et des recommandations pour la région et ont mené des actions de sensibilisation auprès de leur entourage.

• Restaurer et maintenir la qualité des milieux aquatiques et naturels, notamment au regard de la directive cadre sur l’eau et du schéma national sur la biodiversité • Evaluer l’influence du changement climatique sur les milieux naturels et identifier les actions à mener pour y faire face ou le limiter ...

Exemple d’initiative L’entreprise «Cham’eau» propose des citernes de récupération d’eau de pluie. Une toiture de 100 m2 peut ainsi amener 90 à 120 m3 d’eau par an, soit la consommation d’une famille en eau non potable.

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DÉFI 3

Affirmer

un Limousin ouvert, connu et reconnu S’inscrire résolument dans la société globalisée et en être acteur, essayer d’en tirer profit plutôt que la subir, accueillir la grande vitesse, s’ouvrir et intégrer les réseaux européens, jouer des échanges de bonnes pratiques, sont des pistes pour tourner la page de la résignation. La mondialisation est un fait, une réalité qui s’impose à tous. Vouloir être acteur de la globalisation, c’est prendre acte de cette réalité et essayer d’en tirer avantage plutôt que la subir ; c’est avoir confiance dans ses atouts propres, et essayer de les mettre à profit. Le Limousin a souffert et souffre encore d’être quelque peu à l’écart des grands axes de communication 42

des personnes et des marchandises. Mais le passage à une économie plus immatérielle, de la connaissance peut et doit nous permettre de ne plus être aux marches, mais au cœur de ces échanges. Les évolutions du monde contemporain sont profondes et rapides. S’adapter en continu à ces changements demande d’acquérir une capacité collective à développer le potentiel de création et d’innovation du Limousin. En la matière, le Limousin a des forces à faire valoir : pôles de compétitivité, filières économiques, organismes de formation, laboratoires et centres de recherches, université et écoles supérieures, dont l’ambition doit être d’intégrer les réseaux internationaux.

Par ailleurs, s’adapter aux changements suppose de disposer d’outils d’observation, d’analyse et d’anticipation, dont les résultats devraient bénéficier à l’ensemble du tissu économique, permettant notamment aux TPE-PME d’avoir accès aux transferts de technologie. En corollaire à la stratégie d’adaptation par l’innovation, il est nécessaire de faciliter l’accès des acteurs économiques limousins aux différents marchés, par la mise en place d’outils partagés de prospection de marchés extérieurs. Simultanément, il s’agit d’attirer des investissements extérieurs, qu’ils soient français ou étranger.


L’ouverture nécessite également de disposer d’infrastructures de communication rapides, modernes et confortables. Si beaucoup de progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie, il reste impératif d’achever les liaisons externes, et de se connecter aux réseaux européens : réseau ferré à grande vitesse (LGV), raccordement du fret ferroviaire Limousin aux réseaux de fret nationaux et européen, mais également dans le domaine routier, achèvement des liaisons routières (Poitiers-Limoges, RCEA, LimogesPérigueux) et autoroutières (liaison A10/A20). Dans le domaine aérien, les efforts pourraient porter sur un objectif d’amélioration et de complémentarité de l’offre de transports aériens visant à la pérennisation et la diversification des aéroports existants. Exister dans la compétition territoriale demande aux acteurs locaux de recourir à des stratégies ouvertes, de valoriser et densifier leur organisation en réseaux dans une logique de projet et de solidarité (réseaux de villes, réseaux d’acteurs professionnels…). Renforcer les coopérations locales et interrégionales mais aussi transnationales est donc une priorité, qui concerne les acteurs tant économiques (entreprises cherchant à atteindre la taille critique), qu’institutionnels (coopération entre villes et /ou territoires pour acquérir ou mutualiser certaines fonctions).

Impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux devient dès lors un élément clé de la stratégie d’ouverture et de l’innovation territoriale. A ce titre, on peut citer l’implication du Limousin et de ses acteurs dans des réseaux européens, comme Rur@ct (pour un transfert d’expériences innovantes entre régions rurales européennes), ou interrégionaux avec par exemple la valorisation de la ressource forestière, une réflexion sur l’accueil et un programme de sauvegarde du milan royal à l’échelle à l’échelle du Massif central, des coopérations universitaires renforcées avec Poitou-Charentes, ou encore la Mecanic Vallée associant le bassin Brive-Tulle-Ussel aux bassins Figeac-St Céré, et Rodez-Decazeville-Villefranche de Rouergue-Capdenac. L’implication conjointe des acteurs publics et privés dans la définition et la réalisation d’actions communes, permet d’obtenir de meilleurs résultats. Favoriser les complémentarités et liens entre ces acteurs devient dès lors un élément clé de la stratégie d’ouverture et de mise en réseau. Mutualiser méthodes et outils permet aux décideurs publics et privés d’améliorer leur efficacité, leur réactivité et leur pertinence dans l’exercice de leurs fonctions. Cette plus value de la mise en réseau réside dans la capacité qu’aura le Limousin à capitaliser l’information et la mettre à disposition de l’ensemble des acteurs L’ouverture va de pair avec la nécessité de définir clairement son positionnement : se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité de la région, c’est savoir qui l’on est, ou l’on va et acquérir ainsi une plus grande lisibilité, tant en interne qu’en externe. Parmi ses atouts comparatifs, le Limousin dispose d’un espace de qualité et d’une taille qui favorisent le bienêtre (un récent classement basé sur des indicateurs de santé sociale le place au premier rang des régions françaises) et la proximité (cité comme un élément positif pour l’installation d’entreprises, entre autres). Il peut dès lors développer une stratégie de différenciation mettant le « mieux-vivre » au cœur de l’excellence

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limousine. Au-delà de ses compétences « traditionnelles », il peut envisager une approche où qualité rime avec modernité. Le premier axe de cette stratégie pourrait ainsi être de faire de la qualité de vie et de la haute qualité environnementale un élément de différenciation de la région : label qualification environnementale des territoires, promotion du patrimoine culturel limousin… Cette stratégie de différenciation et d’identification de la région doit être fortement soutenue par une communication en adéquation avec les ambitions affichées précédemment. Le Limousin souffrant de trop de confusion de son image, une telle communication passe nécessairement par la mise en place et le développement d’actions coordonnées de promotion. Nous sommes trop peu nombreux, pour surjouer les particularismes locaux… Faisons venir touristes, nouvelles populations ou activités en Limousin d’abord, il leur reviendra ensuite de choisir plateaux ou vallées, villes ou campagnes, Corrèze, Creuse ou Haute-Vienne. Enfin, comment faire connaître le Limousin sans reconnaître et s’appuyer sur le rôle de locomotive que joue sa capitale régionale ? Le renforcement du rayonnement métropolitain de ses agglomérations devient dès lors un objectif stratégique pour l’ensemble des acteurs.

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DÉFI 1 2 3 Affirmer un limousin ouvert, connu et reconnu

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DÉFI 3

Les actions

Les objectifs à remplir pour répondre à ce défi sont ici repris et enrichis d’exemples de déclinaisons opérationnelles envisageables. Cette liste, qui reprend des propositions faites lors des rencontres partenariales et territoriales, est bien sûr non exhaustive. Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Défi 3

« Le territoire n’est pas tellement grand pour qu’on ne puisse pas trouver un moyen de non concurrence, jouer la région et non pas chacun son pré carré. » Témoignage de Rolland Maron Président d’Urbatulle

S’inscrire dans un environnement mondialisé et être acteur de la globalisation S’adapter en continu aux changements en développant le potentiel de création et d’innovation • Développer l’attractivité de l’Université et des écoles supérieures (écoles d’ingénieurs, école nationale supérieure des arts…) : mise aux standards internationaux des équipements, développement des réseaux universitaires et de chercheurs, faire connaître les filières d’excellence du Limousin • Conforter les pôles de compétitivité régionaux notamment en valorisant les projets porteurs

Favoriser l’accès des différents acteurs aux marchés

Achever les liaisons externes, se connecter aux réseaux européens

• Porter à connaissance la dimension internationale des entreprises limousines

• Se connecter au réseau ferré à grande vitesse, accueillir les lignes à grande vitesse et en tirer parti

• Diffuser les bonnes pratiques auprès du tissu économique régional

• Achever les désenclavements routiers (Poitiers- Limoges, RCEA, étude RN2)

• Prospecter les marchés extérieurs

• Rendre les aéroports limousins plus accessibles

• Attirer des investissements extérieurs

• Coordonner les aéroports limousins (mutualisation des moyens et des ressources humaines, complémentarités et coordination des offres)

• Soutenir la recherche et les transferts de technologie

• Améliorer l’offre de transports aéroportuaires (pérennisation des lignes existantes, diversification)

• Détecter et accompagner les créateurs d’entreprises ou d’activités innovantes

• Raccorder le fret (ferroviaire) en Limousin au réseau de fret européen et aux pôles de développement nationaux (cf. Nantes, Bordeaux…)

• Créer un pôle d’éco activités

• Amplifier la mobilité (dont internationale) et l’esprit d’ouverture des professionnels, des étudiants • Mettre en place un observatoire de la mondialisation

Exemple d’initiative

• Développer l’économie de la fonctionnalité

Les Régions impliquées dans le réseau «Ruract» bénéficient de l’expérience d’autres Régions européennes en matière de politiques rurales, sont informés de projets innovants et peuvent se les approprier.

• Développer la culture de l’évaluation, la veille informationnelle et prospective …

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Défi 3

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Valoriser et densifier les réseaux dans une logique de projet et de solidarité Impliquer les territoires et les acteurs dans des réseaux régionaux, interrégionaux et internationaux • Etre moteur de réseaux européens sur le défi du vieillissement et de l’innovation en milieu rural (Sen@er, RURACT...) • Développer et donner du corps aux réseaux de villes • Développer la coopération décentralisée • Développer les coopérations avec le Massif central et l’Arc atlantique

Capitaliser l’information et la mettre à disposition • Diffuser des méthodes et des outils de partage de la connaissance, partager des méthodologies • Mettre en place des actions partagées de veille informationnelle • Organiser des réseaux d’échanges et de partage de la connaissance dans les domaines d’excellence du Limousin …

… « Etant donné notre fragilité de départ, nos handicaps structurels, il est évident que tout un ensemble de décisions nationales ont davantage d’impacts sur la région Limousin que sur d’autres régions. Il y a un combat d’équilibre à mener. Nous devons être les militants d’une double ouverture : vers l’ouest et vers l’est et notamment vers le Massif central, car sur 6 régions il y a des forces et des faiblesses communes que l’on a intérêt à mutualiser. » Témoignage de Jean-Jacques Lozach Président du Conseil général de la Creuse

Exemple d’initiative Réunir sur un même lieu des jeunes entreprises, une école d’ingénieurs et l’agence de développement «Limousin Expansion» favorise les échanges d’informations et donc la construction de partenariats, la mutualisation de projets et l’accompagnement personnalisé d’entrepreneurs.

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Défi 3

Favoriser les complémentarités et liens entre acteurs, publics et privés, et entre filières et secteurs • Développer les partenariats publics privés • Développer les liens entre entreprises innovantes et traditionnelles • Mutualiser les services (pour les TPE, les communes) • Pérenniser les contacts au sein des pôles de compétitivité

Exemple d’initiative Afin de financer la création du musée « Martin Nadaud », la communauté de communes Bourganeuf-Royère a sollicité, en complément des acteurs publics, la Fondation du patrimoine. Celle-ci a fait appel au mécénat populaire, donc aux citoyens locaux qui, par leurs dons, se sentent souvent partie intégrante du projet.

• Diversifier les marchés visés … « Pourquoi ne pas associer la maison de santé et ses praticiens libéraux avec le centre hospitalier et ses praticiens du public ? Je crois qu’il faut que dans nos zones rurales on puisse arriver à faire travailler les uns et les autres ensemble parce que sinon on n’aura plus les moyens de faire quoi que ce soit. » Témoignage de Daniel Boisserie Maire Saint-Yrieix-la-Perche

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Se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité régionale Développer des actions coordonnées de promotion • Elaborer une stratégie de communication touristique commune (catalogue commun des produits) • Renforcer la communication économique • Coordonner les acteurs intervenant au niveau de la promotion du Limousin • Diversifier et élargir les médias utilisés • Favoriser les organisations communes d’évènements de dimension internationale …

Renforcer le rayonnement métropolitain des agglomérations • Encourager la complémentarité entre les agglomérations limousines et l’insertion des villes dans d’autres réseaux

Développer une stratégie de différenciation en mettant le « bien-vivre » au cœur de l’excellence limousine

• Accueillir la grande vitesse et en tirer parti

• Faire de la qualité de vie et de la haute qualité environnementale un élément de différenciation de la région

• Organiser et populariser des évènements de dimension nationale et internationale

• Proposer une qualification environnementale objective des territoires (label)

• Faire connaître les productions intellectuelles du Limousin, mettre en valeur le patrimoine culturel limousin (littéraire, architectural, artistique…) …

« Je crois qu’il va falloir effectivement de plus en plus que l’on arrive à dépasser nos démarches de clocher, de petits territoires, pour s’agrandir et aller travailler avec ceux qui sont porteurs d’une image plus forte que la notre. Il y a encore beaucoup de frilosité des prestataires touristiques, qui manquent de confiance en eux et n’ont pas encore franchis le pas. Susciter l’enthousiasme n’est pas le plus facile, mais je sais qu’il va falloir qu’on y arrive parce qu’on a, autant que les autres, de quoi faire. » Témoignage de Daniel Faucher Président du Pays de Saint-Yrieix-Sud-Haute-Vienne

Exemple d’initiative Une fois par an, le festival international du webdesign (le WIF) réunit des créatifs du monde entier à Limoges, participant à faire connaitre l’écosystème favorable à l’installation d’entreprises dans ce domaine et plus généralement les atouts de la ville et de la région.

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Un enjeu transversal aux trois défis : les infrastructures et transports Les infrastructures sont structurantes pour un territoire, que ce soient les TIC, les équipements collectifs ou les infrastructures de transports. C’est sur celles-ci et sur les transports en tant que service que le SRIT (schéma régional des infrastructures et transports) s’est concentré, considérant que c’est un point transversal et essentiel à la réussite des trois défis ; ceci explique qu’il fasse l’objet ici d’une partie spécifique (il est également, de par la loi, annexé au SRADDT). Le SRIT irrigue le SRADDT : le « volet transports » qu’est le SRIT se retrouve dans la charte dans les trois défis, les actions phares du SRIT répondent aux deux principes, la valorisation de nos forces (LGVs, couverture haut

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débit, par exemple) et la recherche d’équilibre (diffusion de la grande vitesse par un réseau moderne de TER, services TIC au service du lien intergénérationnel, par exemple), et son élaboration a connu une méthodologie semblable à celle du SRADDT. Enfin, il est lui aussi non prescriptif, son rôle principal est de présenter des objectifs réalistes, base d’une stratégie commune. En termes méthodologiques, ce « volet transports » a été élaboré parallèlement aux autres travaux prospectifs thématiques du SRADDT, le groupe de travail comprenant les autorités organisatrices de transport, l’État et les établissements publics, les représentants du monde de l’entreprise et des partenaires sociaux, des

associations d’usagers, des syndicats mixtes et des élus étant considérés comme un 6ème groupe de travail thématique. Ce dernier a partagé un diagnostic et défini quatre grands enjeux, à savoir : la desserte et l’accessibilité interne, les liens entre infrastructures, transport et développement économique, l’accessibilité externe de la région, et l’énergie et le changement climatique. Ils ont été déclinés en grandes orientations pour 2027, en objectifs puis en pistes d’actions à 2017.

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Ces objectifs du SRIT développent ceux de la charte de la manière suivante :

Défi du regain démographique Orientation : Organiser un territoire solidaire et attractif Objectif : Offrir des infrastructures et transports répondant aux besoins de mobilité des personnes et marchandises Objectifs du SRIT : • Mettre en place du cadencement ou des dessertes rythmées • Adapter plus finement l’offre à la demande • Coordonner les LGV avec les TER et les autres transports en commun

SRADDT

• Promouvoir les modes doux • Encourager l’usage du fret ferroviaire dans une logique d’optimisation des différents modes de transport • Donner toute sa place au transport ferroviaire de marchandises • Développer des offres alternatives innovantes • Développer le transport ferroviaire de voyageurs

Défi de l’ouverture et de la mondialisation Orientation : Se faire connaître et reconnaître, renforcer l’identité régionale Objectif : Renforcer le rayonnement métropolitain des agglomérations Objectifs du SRIT : • Se connecter au réseau ferré à grande vitesse

• Conserver des infrastructures ferroviaires efficaces

• Achever le désenclavement routier

• Faciliter le passage d’un réseau à un autre

• Rendre les aéroports limousins accessibles

• Eviter de mettre en concurrence les réseaux

• Coordonner les aéroports limousins

• Promouvoir des changements dans les règles d’urbanisme (pédagogie)

• Améliorer l’offre de transport

• S’appuyer sur la valeur ajoutée de la grande vitesse ferroviaire pour assurer un développement équilibré dans les territoires • Promouvoir l’usage des TIC par le Schéma Régional des Usages et des Services

Défi climatique et énergétique Orientation : Réduire la dépendance des Limousins aux énergies fossiles Objectif : Adapter la politique des transports » Objectifs du SRIT : • Faire connaître les offres alternatives à la voiture

Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire

Parmi ces actions, celles qui, selon les autorités organisatrices de transport, collectivités et associations, transcrivent les besoins les plus urgents pour le développement de la région sont : • Réaliser la liaison LGV Limoges-Poitiers • Réaliser la liaison routière Limoges-Poitiers • Améliorer l’offre TER (fer+route) et organiser les réseaux de transport collectif limousins en coopération entre AOT • Poursuivre le désenclavement routier interne • Poursuivre le développement de l’intermodalité (billettique, pôles d’échanges) • Développer les usages et les services haut-débit • Etudier les possibilités de fret ferroviaire en Limousin en coopération avec les acteurs économiques

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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L’ambition, en termes d’infrastructures, pour la région Limousin, peut être illustrée par les cartes ci-dessous.

Intégration de la région limousin au sein des grands axes de déplacements européens 5N ,IMOUSIN MIEUX CONNECTÏ AUX RÏGIONS VOISINES ET AUX RÏSEAUX EUROPÏENS 3CHÏMA DE PRINCIPE Ì LgHORIZON 4OURS

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La priorité donnée par tous les acteurs publics ou socio-économiques à la LGV se retrouve dans la volonté de pouvoir s’intégrer dans les échanges Grande Vitesse en direction de Paris et donc de l’Europe. L’arrivée de la Grande Vitesse n’est évidemment pas un but en soi : l’utilisation que les acteurs économiques et publics limousins en feront sera un élément primordial pour le développement de nos territoires. Si certaines opérations ne relèvent pas de notre compétence (quartier des gares, offre de bureaux tertiaires,…), la Région Limousin devra prévoir de diffuser la grande vitesse de la manière la plus large possible, c’est-à-dire sur la quasi-totalité des lignes constituant les étoiles ferroviaires de Brive et Limoges ; par une coordination entre les grilles horaires des TGV et des TER. Il faut s’appuyer sur la valeur ajoutée de la grande vitesse ferroviaire pour assurer un développement équilibré des territoires. Il est à noter que dans ce but, des études d’électrification de certains tronçons de ligne seront menées, notamment en direction de Périgueux et de Guéret; afin

d’améliorer encore cette diffusion en évitant les ruptures de charges inhérentes au changement de réseau LGV / TER. L’axe historique PALITO (Paris – Limoges – Toulouse) devra quant à lui être maintenu à niveau pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. Ce besoin vital d’ouverture à une échelle la plus large possible se retrouve aussi dans l’ouverture de la plateforme aéroportuaire de Brive-Souillac qui devra se doter de destinations adéquates et dont la mise en place aura les répercussions les plus importantes possibles pour notre région. Il ne s’agira pas que de prospecter de nouvelles destinations, puisqu’il faudra aussi essayer de trouver des offres complémentaires avec d’autres aéroports, limousins ou non, nationaux ou non. De plus, il conviendra de mettre en place une coopération entre les aéroports de Limoges-Bellegarde et de Brive-Souillac, afin de minimiser les risques de concurrence, mais surtout afin de diversifier, d’adapter et de coordonner les destinations entre-elles.

4OULOUSE LIGNES Ì GRANDE VITESSE ,'6 GRANDES LIGNES FERRÏES TRACÏ DE ,'6 Ì LgÏTUDE ,. BIS AUTOROUTES ET VOIES EXPRESS VOIE DE RACCORDEMENT ! ! AÏROPORT DE RAYONNEMENT NATIONAL ET INTERNATIONAL 3OURCE )'. "$ CARTO #2 ,)MOUSIN $%0% -ARS

52

5


SRADDT SchÊma RÊgional d’AmÊnagement et de DÊveloppement Durable du Territoire

DĂŠsenclavement des zones les plus isolĂŠes

AmÊlioration des conditions de dÊplacements La redistribution des grilles horaires TER, rendue indispensable notamment par l’arrivÊe de la grande vitesse en Limousin, profitera à la mobilitÊ interne et s’accompagnera d’efforts structurants en termes d’intermodalitÊ et de multimodalitÊ. Le dÊveloppement des pôles d’Êchanges permettra de sÊcuriser, de faciliter le passage d’un rÊseau à un autre tout en permettant la

coordination des horaires entre rĂŠseaux et tout en rendant plus visibles aux yeux des usagers et des non-usagers des transports en commun toute la palette des moyens de dĂŠplacements aujourd’hui possibles. Cette dernière notion n’est pas la moins importante, puisque sans communication et sans visibilitĂŠ, les reports sur les transports en commun seront rendus encore plus difficiles. Il faudra profiter des ĂŠvolutions billettiques pour rendre vraiment complĂŠmentaires les diffĂŠrents systèmes de transport. A ce titre, tous les efforts actuels des AutoritĂŠs Organisatrices de Transports, dĂŠpartements ou agglomĂŠrations, vont pouvoir ĂŞtre mis en synergie avec les projets rĂŠgionaux TER. La notion d’accessibilitĂŠ, au sens de la loi du 11 fĂŠvrier 2005 pour l’ÊgalitĂŠ des chances, sera aussi prise en compte par le SchĂŠma Directeur RĂŠgional d’AccessibilitĂŠ. Ce dernier, validĂŠ concomitamment au SRIT lors de la sĂŠance plĂŠnière de juin 2009, propose d’amĂŠliorer l’accessibilitĂŠ par le biais de travaux dans les gares TER avec personnel, par la rĂŠalisation d’arrĂŞts routiers structurants en partenariat avec les AOT limousines partenaires, par l’utilisation de matĂŠriels roulants routiers accessibles ainsi que par des aides conditionnĂŠes en direction des systèmes de transports Ă la demande dĂŠdiĂŠs aux PMR, participant ainsi Ă une meilleure mobilitĂŠ, et une meilleure mobilitĂŠ rurale. Cet effort rĂŠgional s’alliera aux efforts des villes, agglomĂŠrations et dĂŠpartements, qui, ont dĂŠjĂ ou vont prochainement adopter leurs schĂŠmas directeurs d’accessibilitĂŠ respectifs.

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Aixe-sur-Vienne ROCHECHOUART ROCHECHOUART Aixe-sur-Vienne

Clermont Ferrand Lyon

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La raccordement externe n’est pas l’unique prioritĂŠ de la rĂŠgion, et la prise en compte des territoires moins denses a une importance ĂŠquivalente dans les projets reprĂŠsentĂŠs. En effet, la fracture de mobilitĂŠ entre les agglomĂŠrations et les zones rurales doit se rĂŠduire, et ces dernières doivent pouvoir profiter de l’intĂŠgration dans les rĂŠseaux nationaux ainsi que du dĂŠveloppement des premières. Il faut mieux drainer l’Est de notre territoire tout en le rapprochant temporellement des capitales rĂŠgionales et donc de l’offre complète de services qui y est prĂŠsente. C’est pourquoi la rĂŠgion affirme l’importance des axes structurants routiers infrarĂŠgionaux, Ă savoir l’axe structurant Est-Limousin, la liaison Limoges-AubussonClermont par la RD941, la RN141 entre Limoges et AngoulĂŞme ainsi que l’axe Tulle-Aurillac par la RD1120, qui permettront un maillage plus efficace de l’espace compris entre les autoroutes et voie express A89, A20 et RCEA.

NONTRON NONTRON

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Limousin : gÊnÊrations 2027, un avenir d’avance

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Réalisation d’une véritable ouverture routière et renforcement du réseau de villes 5NE RÏGION QUI PROPOSE DES MODES DE DÏPLACEMENTS ALTERNATIFS Ì LA VOITURE INDIVIDUELLE 3CHÏMA DE PRINCIPE Ì LgHORIZON 0ARIS /RLÏANS

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3OURCE )'. "$ CARTO #2 ,)MOUSIN $%0% -ARS AXES OFFRANT DES PARKING DE COVOITURAGE ESPACE DE DÏVELOPPEMENT DU TRANSPORT Ì LA DEMANDE 5NE INFORMATION POUR FAVORISER LgINTERMODALITÏ ET LE COVOITURAGE CENTRALE RÏGIONALE DE MOBILITÏ COVOITURAGE ORGANISÏ AU NIVEAU DÏPARTEMENTAL VIA DES SITES INTERNET

Le diagnostic a permis de mettre en avant des lacunes, notamment sur certains axes routiers. Nous insistons donc sur la nécessité de terminer les réalisations des derniers tronçons de l’A89 en Rhône-Alpes et de la partie Est de la RCEA (liaison avec l’A71 après Montluçon mais aussi liaison avec la vallée du Rhône). Depuis quelques mois, en aval des ateliers de travail, des projets sont apparus et ils sont intégrés dans les actions régionales. Le projet de liaison routière Limoges-Poitiers POLIS a recueilli le consensus des acteurs locaux hauts-viennois, limousins et picto-charentais. Le Conseil Régional du Limousin ajoute sa voix à celles de ses partenaires afin de réaffirmer le besoin de cette liaison, identifié depuis de nombreuses années, mais qui n’est aujourd’hui toujours pas en fonctionnement. Vient ensuite l’amélioration de la RN21 entre Limoges et Périgueux. Le besoin de ces aménagements est clair. Il s’agit d’instaurer des transversales complètes et vraiment structurantes Est / Ouest qui permettront une meilleure intégration dans les flux de marchandises entre l’arc atlantique et l’Europe de l’Est. Il s’agit également de dynamiser par des liaisons plus sûres, plus pratiques et plus rapides les villes de nos territoires et des territoires voisins, villes qui forment un réseau assez finement maillé. La relance des échanges entre les bassins de vie de Clermont-Ferrand, Limoges, de Poitiers, Mont-

luçon, d’Aurillac, d’Angoulême, de Périgueux, de Brive, de Tulle, de Guéret, d’Aubusson, de Cahors est une autre priorité de la région Limousin. Ces projets, primordiaux pour la région Limousin - mais aussi pour les collectivités traversées, départements, villes, Pays ou agglomérations - sont aussi cohérents avec les conditions imposées par le Grenelle de l’Environnement pour les opérations routières, puisque les conditions d’intérêt local, de désengorgement et de sécurisation des déplacements sont réunies. Ces cartes résumant les priorités pour la région limousin mettent en relief les efforts conséquents qu’il va falloir mettre en œuvre ces projets, qui sont indispensables. Nous sommes dans des typologies de projets qui vont permettre au Limousin de s’ouvrir, d’échanger, d’exister mais aussi de permettre aux limousins d’accéder de la manière la mieux répartie possible sur les territoires à un maximum de réseaux, qu’ils soient aériens, ferroviaires, Grande Vitesse, routiers ou électroniques. Concernant ce dernier volet des TIC, des efforts particuliers seront fournis par la région par le biais de DORSAL et du Schéma Des Usages et des Services (SDUS) afin d’améliorer l’accès et l’utilisation des infrastructures de haut débit actuelles, mais aussi de préparer l’arrivée du Très Haut Débit. 5


Troisième partie La mise en œuvre et le suivi du SRADDT

Le SRADDT n’est pas prescriptif, il revient donc à chaque collectivité et plus largement à chaque acteur limousin de partager la responsabilité de sa mise en œuvre, à partir de laquelle on pourra et devra juger de la pertinence de cet exercice collectif que fut le SRADDT : « Limousin : générations 2027 » est une ambition pour le Limousin, elle a été conçue et devra être mise en œuvre collectivement. Pour permettre sa mise en œuvre, une méthode a été imaginée, c’est celle des « pactes territoriaux».

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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La méthode proposée :

des pactes territoriaux sur des thématiques partagées La concertation, et notamment la rencontre avec les territoires de projet, a largement relayé ce souhait d’une gouvernance exemplaire au travers de pactes territoriaux. Anticiper, jouer des complémentarités entre les acteurs, mutualiser, collaborer et choisir ensemble les domaines d’intervention prioritaires sont gage d’efficacité collective et de rationalité dans l’intervention publique. La taille de la région incite à réunir ses forces dans une ambition commune : le Limousin a encore plus besoin que les autres régions de cette solidarité interne. Cette méthode de gouvernance partagée est une réponse possible à la baisse des marges de manœuvre financières des acteurs

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publics. C’est aussi, compte tenu de l’image très positive que cette contractualisation peut véhiculer, un vecteur puissant d’une notoriété forte, exemplaire, au service de l’attractivité de la région. C’est enfin un moyen de sécuriser l’action individuelle, facteur d’innovation. Dans un contexte de baisse des marges de manœuvre financières des collectivités, cette charte de gouvernance est source d’économie ; par la mutualisation, elle peut permettre d’atteindre des niveaux d’intervention plus efficaces pour des projets structurants, favoriser les mises en réseau, les partenariats public-privé et contribuer à leur meilleure visibilité extrarégionale.

Le Limousin sait «jouer» collectif et peut montrer que grands ou petits, jeunes et moins jeunes, peuvent faire équipe. La solidarité ne doit pas être que financière ou contrainte, elle peut être ambition collective. Il s’agit donc, sur la base d’une vision partagée des enjeux et des besoins des territoires, de définir et prioriser les champs d’intervention, leurs modalités et leurs niveaux d’action au travers de conventions associant les partenaires et acteurs du territoire.


SRADDT Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire

L’animation

et le suivi du SRADDT Le SRADDT présente une vision partagée du territoire souhaité et permet de définir des priorités pour les acteurs régionaux ; ces priorités se déclinent pour le Conseil régional dans un programme opérationnel (l’Agenda 21) et dans ses politiques territoriales. Le SRADDT pourra ainsi servir de trame pour la discussion des prochains contrats territoriaux. Le SRADDT aura également une portée sur les politiques de la Région par le biais de la révision des schémas stratégiques en favorisant une plus grande cohérence de ces documents à la faveur d’une vision globale et partagée. Il participera aussi à faire avancer, sur ses problématiques mises en avant, des projets concrets. La charte du SRADDT Limousin définit des objectifs stratégiques à atteindre pour un développement et un aménagement durable du territoire. Aussi, pour suivre l’évolution des caractéristiques limousines, un ou plusieurs indicateurs ont été définis pour chacun de ses objectifs stratégiques. L’analyse de l’ensemble de ces indicateurs, complémentaires entre eux, permettra annuellement de dessiner une image du territoire ; le suivi sur plusieurs années de cette image mettra en exergue des tendances d’évolution. Un état zéro de l’ensemble des indicateurs d’aménagement durable est présenté en annexe. La Région, dans le cadre de la

mise en œuvre du SRADDT, portera une attention particulière à l’adéquation entre les tendances constatées et l’atteinte des objectifs de la charte. Les indicateurs d’aménagement durable s’intègrent dans le système d’information, d’évaluation et de veille en continu mis en place par la Région. Ce système d’information, se veut un outil d’aide à la décision pour les acteurs publics; il sera également ouvert au grand public. Il ne s’agira pas de rester les yeux rivés sur le thermomètre, les indicateurs, mais de continuer à avancer aussi, avec une boussole. C’est pourquoi, parallèlement, une veille prospective et des groupes de travail prospectifs assureront une actualisation des tendances auxquelles le Limousin pourra de près ou de loin être confronté, donnant ainsi des éléments à la région pour avoir « un avenir d’avance ». Ce travail demeure, comme tout exercice de prospective, insuffisant quelque fois, frustrant parfois, mais, sans conteste, ce qui fait, malgré tout, sa qualité, c’est la mobilisation au long cours des Limousins et Limousines. Il nous revient de s’assurer que ce travail et donc ce document continuent de vivre et de nourrir les uns et les autres. Cette charte adoptée, il nous faut donc immédiatement lancer son suivi, sa vie, son évolution.

Cela se fera forcément avec les collectivités territoriales, mais aussi les forces vives du Limousin, au premier rang desquelles le Conseil Économique et Social Régional, mais aussi tous les conseils de développement des Pays et Agglomérations. Cela a pu sembler parfois lourd et long, mais cela a été surtout enrichissant et porteur d’avenir. «Limousin : générations 2027» n’est pas le premier exercice de prospective, de projection dans l’avenir du Limousin, c’est même une pratique connue par les Limousins et nos voisins nous reconnaissent quelque avance sur ces questions. Cela ne pourrait être qu’un exercice théorique ; nous sommes persuadés au contraire que cette prospective prépare le futur si, aujourd’hui et demain, elle est partagée et portée par le plus grand nombre, évaluée et rediscutée partout et par tous.

Limousin : générations 2027, un avenir d’avance

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Conseil Régional du Limousin 27 Boulevard de la Corderie 87031 LIMOGES CEDEX Tél : 05 55 45 19 00 www.region-limousin.fr


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