Lettre du Limousin 93

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Le journal de la Région Limousin N° 93 JUILLET 2011

territoires parcours

en limousin et pas ailleurs

leur nouvelle vie en Limousin

le luxe Limousin s’organise

Sandrine et Fabrice se sont installés dans la région après avoir suivi la formation « Construire son projet en Limousin ». Témoignage. p.5

Les entreprises du secteur se regroupent pour défendre les couleurs d’un luxe 100 % Limousin.

Haut débit : un peu plus encore L’enjeu du très haut débit expliqué par Alain Lagarde, président du syndicat mixte Dorsal. Lire en page 7

p. 3

www.region-limousin.fr

culture

les dix choix de la rédaction p. 14

Vassivière : le festival de tous les Limousins

Du 3 juillet au 19 août, le festival Destination Ailleurs fait à nouveau événement sur l’île de Vassivière. Programmation éclectique pour lieu magique. p. 10

L’été de tous les festivals Avec une soixantaine de festivals en tous genres, impossible de passer l’été ailleurs qu’en Limousin.  Musique, conte, théâtre, cirque… l’été s’anime. Où que vous soyez, il y a toujours un festival près de chez vous. La Région accompagne les initiatives et vous aide à mieux en profiter. Lire page 8


en limousin et pas ailleurs

trois innovations régionales

Excellence Les émaux de Pierre Christel se sont distingués à Tokyo en mai dernier.

Un luxe de savoir faire

Porcelaine Décorateur, un métier devenu rare et recherché.

association Douze entreprises se regroupent dans un pôle du luxe et de l’excel-

lence qui emploie 400 personnes en Limousin.

© JEAN-CHRISTOPHE DUPUY

Ce sont des noms de la porcelaine, de l’émail, de la tapisserie et de la ganterie, bien sûr. Dans la haute couture, les boiseries, les vitraux et la cosmétique aussi. Douze acteurs, et deux autres qui frappent déjà à la porte de l’association « Luxe et Excellence ». Le groupement, aidé à hauteur de 40 400 euros par la Région commence à se faire connaître. Et il affiche ses ambitions : démontrer qu’en Limousin, il y a des entreprises haut de gamme qui travaillent pour des grands noms du luxe et peuvent même rivaliser avec eux sur certains marchés. « Nous sommes les gardiens d’un savoir-faire », assure Bernard Blai-

zeau, le président de l’association, bien décidé à « prendre le taureau par les cornes ». À la tête de C 2000, une entreprise limougeaude de haute couture dont les 32 « petites mains » œuvrent pour Chanel, Dior ou Hermès, il voit dans « Luxe et Excellence » la solution pour former en interne les prochaines générations. « La plupart des gens ont plus de trente ans d’ancienneté. Et il faut au moins deux ans et demi pour être opérationnel ». Car « les savoir-faire sont en train de se perdre. Leur transmission est très importante », remarque Marie Lees, chargée de mission « Luxe et Excellence » à la chambre de Commerce et d’Industrie de Limoges et de la Haute-Vienne.

Ne plus rester isolé Les acteurs du luxe s’épaulent pour satisfaire certaines commandes. Un élément de cuir sur une robe pose problème ? Weston, pourtant hors du regroupement, conseille C 2000. Un cordon de satin sur un accessoire en porcelaine et C 2000 donne à son tour un coup de pouce aux Porcelaines Laplagne. « Même le luxe a été frappé par la crise », avoue Bernard Blaizeau. « Le secteur se regroupe pour survivre et être plus fort à la sortie. » Car les entreprises limousines souhaitent voler de leurs propres ailes. Les créations Ratinaud, installées à Limoges, travaillent pour les joailliers de la place Vendôme à Paris. « Ils ont décidé de franchir le

pas et de vendre aux particuliers et à l’export. Certains pays émergents ont un dynamisme qui n’a rien à voir avec l’Europe », observe le président de « Luxe et Excellence ». Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine sont aujourd’hui « en plein boum ». La dernière exposition au Japon de produits made in Limousin sera sûrement un tremplin. « C’est un pays de connaisseurs », rapporte Marie Lees qui se souvient que les émaux Christel ont été très remarqués dans le grand magasin Wako de Tokyo à la mi-mai. « Les Japonais aisés sont à la recherche d’un luxe de niche, de pro­ duits qui ont une histoire. Au premier  coup d’œil, ils voient que c’est du luxe.  Il n’y a pas besoin de marque. » n

Fine lame PASSION Sur le plateau, Alex Dubois crée

des couteaux d’exception. « Un couteau, ce n’est pas juste un ustensile qui coupe... C’est un objet qui peut avoir une histoire, une esthétique, et c’est ça qui me passionne ! ». C’est par hasard qu’Alex Dubois, 34 ans, s’est mis à la coutellerie. À 18 ans, le jeune homme qui aime sculpter la matière frappe à la porte d’une bijouterie. Il y apprend le métier pendant deux ans avec passion, puis découvre la Creuse et tombe amoureux de la région. Mais difficile d’exercer la bijouterie à son compte et en pleine campagne ! Alex s’essaie alors à la coutellerie et ce travail de forge mêlé d’artisanat

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précieux est fait pour lui. Après deux ans de formation en CAP à Thiers, il installe son atelier en Creuse à St Georges Nigremont (et prochainement sur Néoux). Le coutelier s’est spécialisé dans le « gentleman folder », le couteau pliant de « gentilhomme », fonctionnel, à l’esthétique poussée comme en témoignent ses créations originales. Mais il met aussi son talent au service de l’Histoire : « je reproduis des modèles du XIXe siècle, qui me ramènent aux impressionnistes, des couteaux médiévaux qui me plongent à l’époque de Jeanne d’Arc, et même des couteaux gallo-romains ».

La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

Sa clientèle ? Des collectionneurs de couteaux luxueux, des troupes de reconstitution historiques et de simples amateurs. Il y en a pour toutes les bourses ! n Coutellerie Nuage www.coutellerie-nuage.com 05 55 67 36 52, visite sur rdv.

Aiguisé Un coup dœil et de main qui permet de forger des lames exceptionnelles.

© DUBOIS


Éditorial

Prototig, un petit génie industriel INDUSTRIE Ils fabriquent ce que personne d’autre ne sait

fabriquer.

Les 150 m2 de l’atelier sont déjà trop petits. Quatre ans après le lancement de Prototig, son directeur Laurent Auroy pense déjà multiplier la surface par dix pour satisfaire sa quarantaine de clients. Il faut dire que la compétence des cinq salariés de l’entreprise installée à Boisseuil, près de Limoges, est désormais réputée. Non seulement auprès de ses dix clients d’Ester Technopole mais aussi de groupes comme Legrand, Valéo ou encore PSA et Madrange. Prototig est

spécialisé dans la machine à exemplaire unique, le prototype. « Nous avons un bureau d’étude et un atelier explique Laurent Auroy, 27 ans, diplômé de l’école nationale supérieure des arts et métiers. Ici, on maîtrise tout de bout en bout, jusqu’à l’installation. » L’entreprise travaille aujourd’hui sur un projet d’antenne qui permettrait d’accéder au très haut débit dans les TER. Mais c’est la fabrication d’une plate-forme pour faciliter l’accès des personnes à mobilité

réduite aux lieux publics qui pourrait doper l’activité de Prototig qui a remporté l’appel à projet lancé par Autonom’lab, le centre d’innovation pour l’autonomie. « La clientèle est énorme », sourit Laurent Auroy. Une aide de 20 000 euros du conseil régional et de l’Europe (Fonds européen de développement régional) a permis d’« amorcer la pompe ». Développement La société peaufine actuellement le Des machines produit qui devrait être siglé à son pour fabriquer nom et lui permettre de tripler le des machines en nombre de ses salariés en dix ans. n exemplaire unique.

jean-paul denanot président du conseil régional du limousin

© N.L.

Concertation citoyenne et développement Les travaux d’écriture du Schéma Régional de développement économique 2e génération se poursuivent dans la concertation citoyenne. Naturellement, les partenaires du développement économique ont été consultés (chambres consulaires, syndicats patronaux et de salariés, autres collectivités territoriales…) mais également les citoyens au travers des assises de la transformation écologique de l’économie et de l’emploi : rencontres territoriales, panel des citoyens, conseil régional des jeunes notamment. Il nous est apparu très important de mener cet exercice de démocratie participative avant que la démocratie représentative et ses élus prennent les décisions. Les enjeux sont forts pour notre Région qui doit créer les conditions de développement de l’emploi notamment pour les jeunes. Le succès de l’emprunt obligataire que la Région a lancé nous permettra d’activer le potentiel de développement de nos entreprises. Je profite de cet éditorial pour remercier toutes celles et tous ceux qui ont souscrit à cet emprunt montrant avec force leur attachement au Limousin et à son avenir. n

LA RÉGION EN ACTION

en bref engagés pour concilier développement économique et respect de l’environnement. Une fois labellisée, la Vallée formera la réserve de biosphère la plus étendue d’Europe. www.biosphere-bassindordogne.org

Label Unesco

Ergothérapie

La Région apporte son soutien au projet de labellisation du bassin de la Dordogne par l’Unesco au titre du programme « Homme et Biosphère » qui reconnaît les espaces où l’homme et les milieux naturels préservés cohabitent harmonieusement. L’obtention de ce label sera l’occasion de faire reconnaître la valeur du bassin de la Dordogne et les nombreux efforts

Les besoins du Limousin en professionnels de santé qui accompagnent les personnes dépendantes augmentent chaque année. C’est pourquoi la Région s’engage dans la création d’un institut de formation aux métiers de la rééducation. Il permettra de diversifier les formations publiques de santé. Dans les années à venir, cet institut s’ouvrira, progressi-

vement, aux formations d’ergo­ thérapeutes, d’orthophonistes, en liaison avec les formations dispensées à la Faculté des Lettres, spécialité « Sciences du Langage », de masseurskinésithérapeutes, puis de psychomotriciens.

Égalité

La Région vient d’adopter un plan d’égalité hommes-femmes. En février 2009, elle signait la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, destinée aux collectivités territoriales d’Europe. Le Limousin s’engageait alors à élaborer et adopter un plan d’actions régional dans les deux ans. Le plan propose des solutions innovantes pour favoriser la prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes en Limousin.

Avignon

Six compagnies limousines seront au festival d’Avignon du 8 au 31 juillet. Pour la première fois, l’une d’entre elles participera au festival In. La compagnie de Pedro Pauwels est invitée dans le cadre des sujets à vif. Depuis 15 ans maintenant, la Région prend en charge pour les compagnies la moitié du coût de location de leur salle de spectacle, ainsi qu’une partie des frais de location des véhicules nécessaires au transport des décors et du matériel.

Trame verte et bleue Les travaux d’élaboration de cet engagement du Grenelle de l’environnement ont déjà commencé. L’objectif : faire que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… en d’autres termes assurer leur survie. Elle contribuera aussi au maintien des services rendus par la biodiversité : qualité des eaux, pollinisation, prévention des inondations, amélioration du cadre de vie. Fin des travaux en décembre 2012. Haïti

Les associations ACEM Haïti 87 et le Secours populaire se sont associées pour la construc­ tion d’une école dans un village d’Haïti. Les travaux sont aujourd’hui en voie d’achè­ vement et la 3e mission conduite sur place fin juin devait permettre d’inaugurer le nouveau bâtiment avec sa cantine. Il s’agit là d’un premier pas vers la reconstruction,après le séisme de janvier 2010, une vraie démarche de solidarité à l’égard d’Haïti. La Région est partenaire du projet. N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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actualités

Emprunt régional : engagement réussi Développement Plus de 25 millions d’euros. C’est le bilan final de l’emprunt obligataire

régional dont la souscription s’est terminée le 9 juin. Les Limousins se sont massivement engagés dans ce nouvel outil du développement régional. Dix millions d’euros dès les premiers jours et un total final de plus de 25 millions d’euros, on peut dire que l’emprunt régional a été plébiscité par les Limousins. « Nous avons été surpris par la rapidité avec laquelle la souscription a démarré, nos épargnants se sont très vite mobilisés » explique Jérome Beauquel, directeur de la Banque Populaire Centre Atlantique. Pour Thierry Martignon, membre du directoire de la Caisse d’Épargne, banque très mobilisée par l’opération, l’emprunt avait tout pour réussir « pour les souscripteurs, il

s’agissait de fierté, celle de participer à l’avenir régional. Mais il offrait également les qualités d’un placement solide, attractif sur une durée relativement courte ». La santé financière de l’institution a certainement rassuré les épargnants. Mais, analyse Thierry Martignon, « c’est l’idée de faire quelque chose d’utile pour sa région qui a primé et qui explique le succès ». Les 30 millions d’euros fixés comme limite supérieure auraient pu être atteints mais le choix a été fait de limiter la contribution des organismes investisseurs étrangers au Limou-

comprendre

Les contrats de progrès explications Pour aider chaque filière agricole

de la région à s’organiser, se développer et à mieux produire, la Région passe avec elle un « contrat de progrès ». Il est élaboré avec tous les partenaires institutionnels et les représentants de la profession. Le contrat fixe les objectifs à atteindre pour la filière sur une période de 3 ans.

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La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

sin. « Avec cet emprunt, nous avons avant tout compté sur l’engagement citoyen des Limousins et nous avons eu raison, se félicite le président de Région Jean-Paul Denanot. C’est un outil complètement nouveau, il aurait pu susciter une certaine méfiance. Le montant obtenu montre que les Limousins se sont sentis concernés par nos projets de développement régional. Ils se sentent impliqués dans son avenir ». C’est ce que confirme Jérome Beauquel : « Si 90 % du montant des souscriptions s’est fait avec les particuliers, les entreprises ont aussi joué le jeu

Le contexte L’agriculture limousine se tourne de plus en plus vers les productions d’excellence, celles sous signes dits, de qualité. Pour accompagner ce mouvement, la Région soutient huit grandes filières agricoles à travers les contrats de progrès. Un contrat de progrès, c’est un programme présentant pour chaque filière des objectifs à atteindre, des plans d’actions ainsi qu’un budget des aides prévues sur toute la durée du contrat. Le contrat de progrès permet à la Région de voir l’évolution des productions en région et d’évaluer l’impact des aides qu’elle apporte à la filière.

en prenant les 10 % restant. Et là, c’est uniquement la volonté de  participer au développement local qui les a motivées car elles n’ont pas intérêt à investir sur ce type de  produit de long terme ». Rendre des comptes Le fonds de co-investissement qui prendra des parts dans les projets de développement des entreprises devrait voir le jour dès cet automne. Les premiers porteurs de projets se sont déjà positionnés, notamment dans le secteur des énergies renouvelables, un secteur en plein déve-

14 234 exploitations dont • 5 636 exploitations produisent sous un signe de qualité (labels rouges, Appellations d’Origines Contrôlées (AOC), Agriculture Bio (AB)…) • 400 exploitations bio

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er

Première AOC… … de pomme en France … de Noix du Périgord … pour la châtaigne (en cours)

Il doit y avoir une traçabilité parfaite des fonds de l’emprunt »

loppement toujours en recherche de fonds. Et comme tient à le préciser le président Denanot, « ce qui nous importe dorénavant, c’est de rendre des comptes aux personnes qui se sont  engagées. Il doit y avoir une traçabilité parfaite des fonds de l’emprunt. Nous allons mettre en place les outils nécessaires et peut-être créer un label pour montrer aux Limousins comment est utilisé leur argent ». n

En savoir plus ?

www.region-limousin.fr

17 661

agriculteurs

52%

de la surface de la région

30%

de la production française de bovins et de pommes sous signe de qualité

¼ de la production française d’agneaux sous signe de qualité

La réflexion Favoriser le développement économique des huit filières agricoles régionales en tenant compte des préoccupations sociales mais également environnementales, c’est tout l’enjeu de ces contrats de progrès. Les contrats doivent prendre en compte les enjeux liés à la réforme de la PAC (politique agricole commune) qui prend fin sous sa forme actuelle en 2013. Et chaque filière doit se réorganiser pour cet après 2013 où les aides européennes risquent de diminuer de façon importante. Chaque contrat est étudié puis approuvé par les représentants des filières concernées, le conseil régional et les partenaires de la politique agricole.


parcours

Une nouvelle vie en Limousin COUP DE CŒUR Débarqués de Haute-Normandie, Sandrine et Fabrice Simon ont suivi la formation

« Construire son projet en Limousin ». Changer de vie ne se fait pas en un jour ! « Vous êtes chez les 3 petits cochons et le papa qui construit la maison en paille ! ». Le message répondeur donne le ton ! Pour Fabrice et Sandrine, la vie ne se conçoit qu’en famille et sous le signe de l’écologie. En quête de tranquillité, ils souhaitaient s’installer dans une région plus rurale. C’est en lisant le magazine L’Esprit Village qu’ils découvrent la politique d’accueil de la Région Limousin. Dès leur première visite c’est le coup de cœur. « On a senti que c’était là qu’on devait vivre ! Pour tester notre impression, nous avons superposé des cartes d’informations sur l’agriculture intensive, les pollutions, la forêt... et le Limousin correspondait parfaitement à notre envie d’une région verte et préservée ». Responsable d’exploitation en voirie, Fabrice n’en peut plus du rythme intensif. Sandrine, prof d’anglais, rêve d’une ferme pédagogique. Pour passer du rêve au véri­ table projet, le couple suit en 2006 la formation « Construire son projet en Limousin ». Là, ils s’interrogent sur leurs motivations, travaillent leur projet et découvrent le territoire et ses acteurs. À la fin, il n’est plus question de ferme pédagogique mais pour Sandrine d’une activité à plusieurs branches : accueil d’enfants, massages, cours d’anglais... « En fait, ce qui est vraiment apparu clairement, c’est une envie profonde de vivre de manière écologique, en faisant un maximum de choses nousmêmes et en pratiquant l’échange et la solidarité ». Fabrice trouve un poste au conseil général de la HauteVienne et la famille s’installe en 2007 dans une fermette en Creuse. Avec sa source, ses arbres fruitiers, son poulailler et son grand potager, c’est le lieu idéal pour leur projet de vie ! Oui mais voilà, la maison est une passoire énergétique et l’isolement nécessite de prendre la voiture pour le moindre déplacement. Pas très écolo quoi... « Et puis je rêvais de construire une maison basse-

© EMMANUELLE MAYER

Avenir Bientôt une maison… le rêve prend forme, peu à peu.

consommation en bois et paille » confie Fabrice. En 2010, ils réorientent donc leur projet et cherchent un terrain dans un bourg où il est possible de se déplacer à pied. Direction Saint-Léonard ! Fabrice et Sandrine travaillent maintenant tous les deux à mitemps, lui à Limoges, elle au collège de la ville, et vivent avec leurs trois enfants dans un appartement à deux pas de leur terrain sur lequel, peu à peu, leur maison prend forme. Fabrice passe ses après-midi sur le chantier tandis que Sandrine

Construire son projet en Limousin Organisé par le service Accueil du conseil régional, le stage « Construire son projet en Limousin » est destiné à toutes les personnes qui veulent s’installer dans la région pour y changer de vie, mais ne savent pas comment s’y prendre, qui ont une idée d’activité professionnelle mais pas encore de projet construit. Ce stage gratuit les aidera à analyser leur idée, clarifier leurs objectifs, découvrir le Limousin et se poser les bonnes questions avant de se lancer. Ceux qui ont un projet déjà bien ficelé peuvent contacter * Beebuti, la rose et le pissenlit directement les Pôles locaux d’accueil, sur les territoires, qui Éd. Pour penser à l’endroit. disposent d’offres et proposent eux aussi des stages d’accueil, En savoir plus ? avec visites de locaux, affaires Service Accueil de la Région Limousin à reprendre, et rencontre avec de 05 55 45 17 92 nouveaux installés. Motivant ! n s’active au potager et sur ses projets : elle vient d’écrire un album jeunesse* et commence à donner des ateliers d’éveil musical en anglais ! Fabrice, lui, souhaite à terme s’orienter vers le conseil en environnement pour les collectivités. Tout vient à point à qui sait attendre ! n

2013 L’action • Représentants des filières • Conseil régional • Partenaires**

Bio Bovine

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FI

L

I È

Petits animaux

Lait

Fruits et légumes

Cheval

ES

Ovine

R

Porcine

* réforme en 2013 chambres ** d'agriculture, État…

Les filières ont toutes des besoins spécifiques. Dans le contrat, elles mettent en place leurs objectifs et leurs actions. Par exemple, le 19 mai dernier, le président de Région Jean-Paul Denanot a signé le contrat de progrès pour l’agri­ culture biologique, une des priorités de la politique de développement agricole conduite par la Région Limousin. Aujourd’hui, plus de 400 exploitations limousines sont certifiées en agriculture biologique ou en phase de conversion. Les acteurs de l’agriculture biologique du Limousin souhaitent atteindre 700 exploitations en agriculture biologique d’ici la fin n 2012 et 850 d’ici la fin 2013.

Promouvoir les productions, notamment celles sous signe de qualité

Améliorer la qualité des produits

Expérimenter de nouvelles techniques culturales

Permettre de transmettre les compétences et techniques

Les actions

Rendre les productions plus sûres

Réduire les impacts sur l’environnement

N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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territoires Technique C’est à la botte que l’on mesure l’herbe. La hauteur permet de savoir s’il faut mettre ou enlever les animaux, une méthode qui a fait ses preuves.

L’herbe, à la botte Agriculture L’assemblée régionale vient

vient de voter une aide aux agriculteurs pour les soutenir dans cette période exceptionnelle de sécheresse. Mais depuis 2006, le programme « herbe et fourrages » montre la voie vers d’autres pratiques, moins dépendantes des aléas climatiques.

En chiffres

2

millions d’euros débloquÉs pour l’aide d’urgence sécheresse aux agriculteurs

16

fermes pilotes pour le programme herbe

À la mi-juin, 2011 s’annonçait comme une des années les plus sèches et les plus chaudes depuis les cent dernières années, rivalisant ou dépassant les records historiques de 1976 ou 2003. Aux écarts de températures qui atteignent jusqu’à 5°C, s’ajoute une évaporation très forte. Elle conduit à un déficit hydrique pouvant atteindre par endroits 70 % ! Les agriculteurs sont les premiers à en subir les conséquences. C’est la production d’herbe, au cœur de l’agriculture régionale, principalement basée sur l’élevage, qui est touchée. « Une idée ancienne veut que l’herbe pousse seule, sans intervention, qu’il suffit de mettre les bêtes en prairie. Mais c’est faux. Et encore plus avec la sécheresse » rap-

pelle Pascaline Marot, responsable du programme Herbe et fourrage à la chambre régionale d’agriculture. Depuis le début de l’année, la croissance de l’herbe est fortement ralentie. Impossible dans ces condi-

tions de faire des stocks pour l’hiver puisque les agriculteurs doivent mettre les animaux dans les champs qu’ils destinaient au fauchage. Faute d’eau, les céréales prévues pour faire du fourrage arrivent à maturité pré-

Le programme « herbe » Le premier programme « herbe et fourrages » a été lancé le 1er septembre 2006 pour une durée de 3 ans par la chambre régionale d’agriculture en collaboration avec le conseil régional et le soutien des fonds européens. Devant les résultats, il a été reconduit jusqu’en 2013. Il consiste à former les éleveurs pour les amener à une plus grande autonomie sur leur exploitation et à les rendre moins dépendants des aléas climatiques. Des conseillers « herbe » leur apprennent à gérer au mieux la pousse de l’herbe, optimiser le pâturage des animaux et à constituer des stocks.

Guéret : bien plus qu’une médiathèque

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La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

En chiffres

9300 inscrits

rapidement dans le paysage local.

la photographier. Deux étages sont réservés à l’accueil du public. Au rez-de-chaussée, on trouve l’auditorium, un espace d’exposition, un forum et un espace enfants. Au premier étage, l’espace adultes et un espace circulaire d’étude autorisent l’intimité propre au travail individuel. L’espace musique et cinéma avec différentes zones d’écoutes et enfin un espace patrimoine complète l’ensemble. Enfin, au dernier étage, une partie privée est destinée au personnel de la bibliothèque. « Nous avons réussi à créer un formidable lieu de rencontres et d’échanges » résume Michel Vergnier député-

support pour le transfert de compétences auprès des agriculteurs de la région. « Avec la sécheresse, nous sommes attendus au tournant note Pascaline Marot. Certains agriculteurs ont, par exemple, choisi comme tactique de couper leurs céréales immatures pour faire du fourrage et d’installer immédiatement des cultures dérobées. Cela donne de bons résultats ». La culture dérobée « vole » une saison au cycle normal. Les agriculteurs font pousser ces mélanges de graminées et de légumineuses peu gourmands en eau pour se constituer un stock supplémentaire entre deux cultures. Leur culture permettra de limiter les achats d’un fourrage devenu très cher et de contrer les effets d’une sécheresse qui risque de durer. n

© S. Parouty

Culture Le nouveau lieu s’est imposé

Un bâtiment qui fait aujourd’hui l’unanimité, une gratuité totale et des lecteurs au rendez-vous, la médiathèque de Guéret est ce qu’on appelle un projet réussi. Il n’aura fallu attendre qu’un peu moins d’un an pour l’inaugurer (un problème protocolaire avec les services de l’État), l’occasion pour toutes les parties prenantes de se féliciter. La médiathèque atteint les 3000 m2, installée sur pilotis au-dessus d’un parking jardin, elle affiche ses lignes courbes, harmonieuses, ses panneaux de verres aux reflets changeants. On vient pour son contenu (90 000 documents) mais aussi pour

cocement avec des rendements très faibles. Et l’herbe n’a pas repoussé comme c’est normalement le cas après le pâturage des animaux. « À situation exceptionnelle, réponse  exceptionnelle, commente Claude Trémouille vice-président du conseil régional chargé de l’agriculture. Nous débloquons une aide pour l’achat de semences.pour permettre aux agri­ culteurs de constituer des stocks. Mais  la réponse que nous promouvons depuis la sécheresse de 2003 et qui fait  ses preuves, c’est bien-sûr le programme herbe destiné à former  les agriculteurs pour optimiser l’autonomie fourragère sur leurs exploitations. » Seize fermes pilotes constituent les lieux d’échange et de démonstration de ce programme. Elles servent de

41 %

des inscrits à la BMI sont des enfants et des adolescents.

1/3 maire de Guéret. Près de 10 000 lecteurs ont déjà plébiscité le lieu. La gratuité des prêts qui a participé au succès de la BFM de Limoges n’y est certainement pas étrangère. n www.bmi-gueret.fr

des inscrits ne réside pas sur la communauté de communes.


Déploiement Une pose de fibre optique sur les fils électriques pour le bourg d’Yssandon en Corrèze.

QUATRE questions à... Alain Lagarde conseiller régional, président du syndicat mixte Dorsal © F. avril

« Le nouvel enjeu, c’est le très haut débit ».

Le syndicat mixte Dorsal est chargé du déploiement d’un réseau public haut débit en limousin. Il entre dans sa 10e année d’existence. Bilan.

Où en est le réseau Dorsal aujourd’hui ? Il a parcouru beaucoup de chemin, c’est le moins qu’on puisse dire ! De 2002 à 2005, le syndicat traçait les plans. Cette année là, Axione était choisi pour conduire les travaux. En 2008, date de la fin des gros travaux, on est passé d’un projet d’infrastructure numérique de services pour les entreprises à une « solution internet haut débit pour chaque Limousin ». Nous avons été pionniers et aujourd’hui, c’est un modèle dupliqué ou adapté dans d’autres régions et départements. © F. avril

Encore un peu plus de débit Internet Depuis la fin du déploiement du réseau haut

débit dans l’ensemble de la région, le syndicat mixte Dorsal aide les communes à faire progresser leurs débits et regarde du côté du très haut débit. Monter en débit. C’est la revendication principale des internautes, où qu’ils se trouvent et quelle que soit la vitesse des accès dont ils disposent. Les contenus internet sont de plus en plus gourmands et pas seulement pour des usages récréatifs. Les entreprises doivent aujourd’hui gérer des flux de données encore inimaginables il y a quelques années. La fibre optique est aujourd’hui la seule solution qui permette d’obtenir les plus hauts débits. Les hôpitaux, l’université, les lieux de formation, les administrations, les entreprises, 200 principales zones d’activités limou­

sines en sont équipés grâce au réseau installé par le syndicat mixte Dorsal. La question d’étendre l’accès à la fibre aux particuliers se pose aujourd’hui. Les 15 communes de l’agglomération de Brive pourraient en être équipées d’ici 2 ans, permettant aux opérateurs de proposer des services très haut débit à leurs abonnés sur le réseau Dorsal. C’est en tout cas le projet de la collectivité et du syndicat mixte. Il permettra en plus une desserte « fibre » à la porte de chaque entreprise dans les zones d’activités de l’Agglomération. Ce projet pilote a pour vocation de devenir une référence pour l’ensemble de la région

Quelles sont vos nouvelles priorités ? Le nouvel enjeu, c’est le très haut débit. Nous allons vivre une nouvelle étape dans l’aménagement numérique du Limousin. Et nous sommes déjà confrontés à un nouveau défi, puisque 80 % du territoire régional pourrait être privé de très haut débit si nous « laissons faire le marché » des opérateurs privés, comme nous y invite l’actuel gouvernement. Or, nous disposons avec Dorsal d’un outil qui a non seulement fait ses preuves pour l’accès au haut débit, mais dont le cœur de réseau, déjà en fibre optique - support du très haut débit - nous

Quels effets peut-on attendre du SDAN et de ces expérimentations ? D’ici la fin 2011, nous saurons, avec tous les décideurs publics, comment faire progresser partout les débits sur le réseau Dorsal, comment aller vers le très haut débit sur l’ensemble des territoires limousins, jusqu’aux portes des logements, et à quels coûts. L’objectif du SDAN reste de maintenir notre région à la pointe de l’équipement numérique, un enjeu capital pour n le développement du Limousin.

85 M€ 1,1 €

en bref

Création à Aubusson Forte du succès de l’an passé et poursuivant son désir d’innovation et de renouveau de la tapisserie d’Aubusson, la cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé invite pour la deuxième année consécutive, des créateurs, plasticiens, architectes, designers, paysagistes... à imaginer et concevoir des œuvres originales (maquettes ou cartons) destinées à l’exécution d’un tissage, selon la technique de la tapisserie d’Aubusson fondée sur un savoir-faire de près de six siècles, reconnu par l’Unesco.

TOURISME Depuis 10 ans déjà, le loup

est revenu en Creuse. Le parc de Chabrières propose une découverte unique. des meutes mais aussi leur évolution puisqu’il compte de nouvelles naissances chaque année. Pour célébrer son anniversaire, pendant la période estivale, le parc vous propose une série d’animations. Vous pourrez réaliser votre empreinte du loup en argile, assister au nourrissage, un moment unique pour comprendre la hiérarchie de la meute et observer les loups dans des conditions optimales. En nocturne les animateurs vous emmènent dans des balades au cœur du parc, pour écouter le chant des loups, et apprendre à identifier les sons d’autres animaux nocturnes. n

Comment réagit Dorsal fasse à ce défi ? Nous élaborons en ce moment le Schéma directeur d’aménagement numérique (SDAN) du Limousin. Il va nous permettre de planifier l’avenir du très haut débit pour l’ensemble du territoire régional. Dans le même temps, nous expérimentons les technologies de la montée progressive en débit, par exemple à Yssandon, ou de nouveaux modèles d’aménagement numérique sous initiative publique, comme à Brive. Nous invitons l’ensemble des opérateurs à co-investir avec l’Agglomération pour aller plus loin, plus vite et finalement pour moins cher dans la diffusion du très haut débit sur ce territoire. Nous poursuivons ainsi notre mission de service public.

Limousin, voire au-delà. Il coûtera au total 17 millions d’euros. Mais en attendant, le syndicat permet aussi à certaines communes de mon- En chiffres ter en débit grâce à des équipements ciblés. C’est le cas à Yssandon où de la le coût total du projet dont 55 % d’investissements privés fibre a été amenée en centre bourg où du délégataire (Axione) et 45 % d’investissement public elle va doper les débits de 250 foyers. (Europe, État, Région Limousin, Départements et DORSAL). Ailleurs, comme à Eyjeaux et à SaintJulien-le-Petit en Haute-Vienne, c’est l’installation de relais au réseau téléle coût annuel pendant 20 ans pour chaque Limousin phonique qui est utilisée pour faire du réseau haut débit actuel. progresser les débits. En Creuse, les expérimentations se focalisent sur les En savoir plus ? entreprises isolées. Ainsi la clinique www.dorsal.fr de Viersat sera raccordée en très haut 0800 87 23 19 débit dans les prochaines semaines. n

La magie Chabrières

Il y a 10 ans que les loups ont repris leurs droits dans la forêt de Chabrières. Le parc animalier des Monts de Guéret offre aux visiteurs une structure unique en France par son approche paysagère. Il s’étend en pleine nature et permet une observation sans artifice du prédateur mythique. Les étudiants en biologie et en psychologie ou d’écoles vétérinaires de plusieurs Universités de France et de Belgique ne s’y trompent pas. Le parc aux enclos de grande superficie intégrés au cœur de la forêt leur sert de terrain d’étude pour comprendre non seulement le comportement

donne la capacité de monter en débits et d’aller, précisément, vers le très haut débit. Nous devons à nouveau prendre les choses en main, sans attendre.

Le loup Mythique et sauvage, à portée d’observation pour tous dans le parc de Chabrières.

© O. Maury

© collection Les Loups de Chabrières

loups-chabrieres.com

© S. Deschamps

Découvertes en train régional Pour découvrir les sites touristiques, la Région vient de sortir le Pass’loisirs. Disponible jusqu’au 18 septembre, il permet de faire un trajet en Limousin pour 5 € aller-retour dans la même journée et d’obtenir des réductions dans les sites participants mentionnés dans le guide remis à l’achat du Pass’. Parmi eux, l’Espace Hermeline à Bussière Galant, le cirque Valdi à La Souterraine ou encore la base de la Minoterie àUzerche. N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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© francophonies losanganya

LIMOUSIN, TERRE DE FESTIVALS VOILÀ L’ÉTÉ Avec une soixantaine de festivals en tous genres, impossible de passer l’été ailleurs QU’EN LIMOUSIN. Des rendez-vous culturels joyeux POUR tous les publics. Des Francophonies au Festival de la Vézère, de Cuivres en fête à Urbaka, des Veyracomusies à 1001 Notes, de Chanteix Chante à Kind of Belou, l’été Limousin révèle la richesse de notre patrimoine culturel, nos lieux d’exception et nos talents. Une vraie richesse pour les habitants qui ne boudent pas leur plaisir mais aussi pour les touristes, qui, ravis, repartent le plus souvent avec une image très positive de la région. Certains festivals sont déjà bien connus à l’échelle nationale voir inter­nationale comme les Nuits de Nacre, à Tulle : « Le public vient de toute la France, aussi bien de Paris, que d’Ardèche ou de la Bretagne, et d’autres pays européens. Nous avons même un couple de Japonais qui

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La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

vient chaque année ! En tout 55 000 visiteurs, ce qui est énorme pour une ville de 15 500 habitants » constate Laurence Lamy, sa directrice. À l’instar de la Route du Cirque ou de Paroles de Conteurs, les Nuits de Nacre mettent en valeur un art traditionnel issu de notre histoire populaire - l’accordéon, le conte, le cirque - mais avec une modernité très tendance. « Ce n’est pas un hasard si certains festivals ont lieu ici plutôt qu’ailleurs » confirme Laurence Lamy. Célébrer le patrimoine Mais les festivals ont d’autres manières de célébrer le patrimoine, à travers, par exemple, les lieux de spectacles. Ainsi Voix d’été en Creuse

programme de beaux concerts vocaux dans les églises romanes du territoire, comme celle de Glénic, qui vient d’être rénovée. « Valoriser la région, cela passe aussi par la programmation de talents locaux comme l’ensemble Candor Vocadis, qui vient d’enregistrer un disque sous le label creusois Ad Vitam records » ajoute Liliane Bardon, directrice. Qu’il s’agisse de musique ou de spectacle vivant, les festivals limousins voient leur fréquentation augmenter d’années en années. « Nous avons un taux de 95 % de remplissage ! Notre festival ne connaît pas la crise » se réjouit Martin Kubiche, nouveau directeur du Festival du Haut Limousin (musique classique). Pour autant, les

Ils sont là cet été ! • Louis Bertignac (1er Juillet, Chaptelat, festival Catalacum), • Têtes Raides (15 juillet, Ile de Vassivière, Destination Ailleurs), • Les Wampas (16 juillet, Ile de Vassivière, Destination Ailleurs), • Abd Al Malik (23 juillet, Brive Plage Festival), • Jean-François Zygel (4 août, St-Léonard-de-Noblat, 1001 Notes), • Bernard Lavilliers (14 août, Chanteix, Festival Aux Champs).

festivals sont fragiles car portés en majorité par des bénévoles et leurs moyens ne sont pas suffisants au regard du coût des spectacles. Plus d’un million d’euros pour les festivals Or un festival a des retombées économiques importantes sur le territoire : entreprises de communication, hôtels, restaurants... sans compter la création d’emploi pour les artistes et techniciens locaux, à l’heure où le régime de l’intermittence est mis à mal. De plus, les festivals constituent un levier pour la création artistique, via les résidences et les commandes. C’est pourquoi la Région soutient les festivals, à hauteur d’un million d’euros (hors Destina-

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tion Ailleurs, cf pages suivantes), sans compter les emplois aidés des associations organisatrices. La Région a également mis en place un Fonds de soutien aux initiatives culturelles locales, qui aide les nouvelles manifestations pendant 3 ans. Un vrai soutien au démarrage ! Au-delà de ces subventions, la Région participe à la communication avec l’édition, pour la 10e année, d’une plaquette diffusée à 75 000 exemplaires recensant tous les festivals de l’été, et avec le portail culture-enlimousin.fr. La politique régionale comprend également le soutien à l’accès aux festivals avec deux dispositifs innovants : « 1000 places » et « Cheq’up » (voir encadrés). n


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TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

« Les retombées sur l’économie locale sont plus que conséquentes. »

En chiffres

300 000 spectateurs

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festivals soutenus cette année © jean de la tour

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1. Les Francophonies, le grand rendezvous international des artistes francophones.

Pour la 11e année consécutive, la Région apporte son soutien aux festivals d’été, pouvez-vous nous expliquer cet engagement ? En effet, il s’agit bien d’engagement. Soutenir ces festivals est pour la Région une occasion d’affirmer sa politique culturelle ambitieuse et ouverte. Pour nous, les festivals sont un atout majeur de l’aménagement culturel du Limousin. Ils participent à l’animation équilibrée des territoires en favorisant l’accès du plus grand nombre à la culture. Mais il y aussi des aspects économiques… Et ils sont loin d’être négligeables. Le tourisme en Limousin, c’est plus de 9 000 emplois et 400 millions d’euros de chiffres d’affaires.

2. Le Festival 1001 Notes : des programmes originaux qui mélangent les genres.

Or, sans les festivals d’été, ces chiffres seraient largement moindres. Je rappelle que ceuxci attirent chaque année plus de 300 000 personnes. Les retombées sur l’économie locale sont plus que conséquentes. Il y a là quantité d’emplois induits. Qu’en est-il aujourd’hui du développement durable dans ces manifestations estivales ? On ne peut pas passer à côté de cet enjeu. La Région a voté son Agenda 21 en 2009. Nous avons pu établir une charte d’engagements pour les manifestations sportives. Aujourd’hui, les initiatives sont éparses, il faut un socle commun et des engagements clairs. Nous sommes en train de travailler avec nos partenaires pour en établir une dans le domaine culturel. Elle devrait n s’appliquer dès 2012.

Festivals d’été 2011 1000 places pour aller à la rencontre des artistes

3. Bernard Lavilliers, tête d’affiche du Festival aux Champs de Chanteix.

Partez à la découverte des festivals grâce à la Région Limousin. Inscrivez-vous sur le site de la Région Limousin : www.region-limousin.fr/festivals

Le public vient de toute la France, aussi bien de Paris, que d’Ardèche ou de la Bretagne, et d’autres pays européens… »

Comment bénéficier d’une place offerte dans le cadre de cette opération ? 1. Remplissez le formulaire d’inscription sur le site : www.region-limousin.fr/festivals Vous recevrez ensuite une contremarque nominative par courrier dans la limite des places disponibles à raison d’une par personne pour toute la saison 2011. 2. Réservez votre entrée auprès de l’organisateur des festivals limousins de votre choix, dans la limite des places disponibles. 3. Présentez votre contremarque le jour du spectacle. La contremarque est de 15 euros maximum, le complément de la place reste à votre charge. Règlement La Région Limousin prend en charge des places de spectacle à hauteur de 15 euros maximum par place hors carte d’abonnement, Pass, Passeport, Bracelet, Chéq’up. La contremarque sera nominative, à raison d’une place par personne.

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Des festivals durables

NB : La Région ne peut être tenue pour responsable des modifications de programme ou d’horaires décidés par les organisateurs. n

Dans le cadre de son agenda 21, le conseil régional a engagé une démarche de développement durable pour les festivals, qui débouchera sur une charte. On y retrouve aussi bien des critères environnementaux, comme la préservation du site et la gestion des déchets, que des critères économiques et sociaux. Ainsi, l’accent a été mis sur l’accessibilité à tous les publics. Cela peut se traduire par exemple par des tarifs intéressants, comme c’est le cas au festival du Haut Limousin gratuit pour les moins de 15 ans.

« Cela permet de venir aux concerts en famille, ce qui est plutôt rare en musique classique » explique le directeur Martin Kubiche. L’accessibilité, c’est aussi la diversité des programmes, comme aux Nuits de Nacre, où l’on peut écouter aussi bien du rock que du jazz, du musette ou de la chanson. « C’est vraiment un festival tout public

puisque nous proposons 90 concerts (dont seuls 8 payants) » rappelle la directrice Laurence Lamy. Pour les festivals plus pointus, l’accessibilité peut prendre la forme de stages de pratiques avec des artistes, comme le propose Voix d’été en Creuse avec un stage de chant tzigane. À travers cette politique culturelle, la Région favorise également la mise en réseau des festivals et la mutualisation des moyens. « On se sent accompagnés,

c’est important ce lien fort » témoigne Martin Kubiche.

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Cheq’up est un dispositif décidé par la Région Limousin. Il facilite l’accès à la vie culturelle et sportive de tous les lycéens et apprentis scolarisés en Limousin quel que soit leur âge, et de tous les jeunes de 16 à 20 ans domiciliés en Limousin. Ce chéquier d’une valeur de 50 € est composé de 10 chèques de 4 à 12 €. Des réductions pour les manifestations culturelles et sportives, le cinéma, les livres, les produits multimédias, l’adhésion ou l’équipement à une pratique culturelle et sportive. Valable Jusqu’au 31/08/2011. Il est remis gratuitement à tout jeune remplissant les conditions de scolarisation ou d’âge et de domiciliation, qui en fera la demande en remplissant le formulaire d’inscription sur le site : www.region-limousin.fr Vous pouvez utiliser ces chèques auprès de tous les partenaires (cinémas, clubs de sport, librairies, salles de concert…) répertoriés sur le site internet de la Région Limousin : www.region-limousin.fr

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N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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ÉVÉNEMENT

le festival de tous les Limousins Destination Ailleurs Du 3 juillet au 19 août, la Région lance la 4e édition du festival « Destination Ailleurs » sur l’île de Vassivière. Des événements pour tous les publics, sur ce lieu magique à la croisée des trois départements. Ile de Vassivière

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our les Limousins, l’île de Vassivière est un lieu de récréation. Un poumon vert mais aussi un poumon culturel, là ou respire l’esprit, la création, le dépaysement, au sein d’un paysage fort. L’île symbolise aussi la liberté, et pour la liberté, il faut du bonheur et du courage ». Les mots de Chiara Parisi décrivent bien cette île qui, à l’image du Centre d’art qu’elle dirige, est entièrement dédiée à l’art et la nature. Pour faire vivre ce site exceptionnel, la Région organise pour la 4e année le festival Destination Ailleurs. « Ce festival se veut avant tout une rencontre entre cette île, qui donne une dimension particulière aux spectacles, les différents publics, réunis dans un esprit de convivialité, et les spectacles, qui à leur manière, proposent une interprétation du lieu » explique Adrien Bouchard de l’Agence de valorisation économique et culturelle du Limousin. Programmation éclectique Côté programmation, une diversité artistique avec musique, danse, cirque... Côté format, une grande variété afin de satisfaire tous les publics : ballades contées le samedi, soirées cinéma le jeudi, cafésconcert le samedi soir et la journée du dimanche en famille. Chaque semaine a son univers. Après l’ou­ verture, le 3 juillet, avec un spectacle réunissant un danseur et un cheval, la première semaine est dédiée au territoire et au patrimoine, avec une journée d’hommage au cinéaste

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L’île symbolise aussi la liberté…

Du nouveau autour du lac Après le succès de l’année dernière (100 000 passa­ gers pour les bateaux et le petit train), le syndicat mixte du lac de Vassivière a mis en place un 3e bateau-taxi. « C’est devenu un service indispen-

sable pour le lac. D’ailleurs, les premiers chiffres (avril-mai) montrent une fréquentation multipliée par 4 pour les bateaux par rapport à l’année

Claude Chabrol, un bal folk ou encore des chansons occitanes. La semaine du 13 au 17 juillet sera festive et rock’n roll, avec les concerts événements : Les Têtes Raides et Pigalle le 15, les Wampas et Daniel Darc le 16 et Chilly Gonzales le 17. La semaine du 20 au 24 sera placée sous le signe du jeune public, voire même du très jeune public puisque le joli « Un papillon dans la neige » est accessible à partir de 18 mois. La semaine du 27 se veut plus pointue et séduira les amateurs de jazz, électro et musique improvisée, mais aussi les enfants pour qui est organisée une authentique boum. Vient ensuite une semaine dédiée au cirque, avec la première de « Post » du Cirque Bang Bang. Le 14 août, autre grand événement de la saison : « Les Oxymores d’eau » de la Compagnie Ilotopie, un incroyable spectacle aquatique estampillé écologique car les machines sont mises en mouvement par l’énergie captée la journée grâce à des panneaux solaires. Voilà qui entre pleinement dans la démarche de Destination Ailleurs. En effet, ce festival est résolument « développement durable » dans la mesure où il favorise la diversité culturelle, tant locale que nationale, une programmation accessible et transgénérationnelle, une gouvernance partagée grâce aux « cartes blanches » à d’autres associations (Horizons Croisés, 1001 notes...) et, bien sûr, le respect de l’environnement, à travers les transports en commun (Pass au vert, bateaux-taxis, petit train). Le festival

se terminera par une invitation au voyage avec des artistes du monde, une transition en douceur avec le très beau festival international Paroles de conteurs, du 20 au 28 août. L’effet Vassivière Au-delà des festivals, la Région soutient de nombreuses animations du territoire, l’action du Centre international d’art et du paysage ainsi que les aménagements du Syndicat mixte du Lac de Vassivière. Elle poursuit ainsi son ambition de faire de Vassivière une portée d’entrée du Limousin et un territoire vivant et attractif à vivre. Résultat, « L’île a complète-

ment changé par rapport à ce qu’elle était il y a quelques années ! Beaucoup d’acteurs s’investissent avec dynamisme » s’enthousiasme Aurélien Arvis, directeur du Syndicat mixte. « L’île de Vassivière est devenue une formidable plateforme de rencontres et d’échanges » ajoute Chiara Parisi. Et les Limousins s’en rendent compte, explique Laurence Puissant de la Maison de Vassivière : « Ils avaient boudé quelque temps Vassivière mais aujourd’hui ils reviennent et redécouvrent ce lac  avec plaisir et fierté. C’est une chance  inouïe d’avoir un site aussi extraordinaire, ailleurs on en rêverait ! » n

dernière, et par deux pour le petit train ! » précise Aurélien Arvis, directeur. Ces bateaux desservent l’île, les sites d’Auphelle, Broussas et Masgrangeas et un pôle multimodal a été mis en place devant le pont de l’île, point de liaison entre le bus du Pass au vert, le bateau taxi et le petit train. De nouveaux embar­cadères ont vu le jour pour cette saison ainsi qu’un nouveau port public à Auphelle et bientôt à Masgrangeas. La plage d’Auphelle a également été réhabilitée. À venir, un parcours de triathlon et de course d’orientation, ainsi qu’un sentier d’interprétation original.

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Rendez-vous le 9 août pour la Saint-Amour : la fête du lac à Auphelle avec le plus grand feu d’artifice aquatique du Limousin et de nombreuses animations en fin d’après-midi.

Événement Les Wampas en concert le 16 juillet sur l’Ile de Vassivière. © Julie Carretier-Cohen

La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011


Pour venir à Vassivière : le PassauVert La Région et la SNCF vous proposent de passer une journée entière, un weekend ou plus sur le lac de Vassivière

trois questions à... Stéphane Cambou vice-président du conseil régional chargé de la culture, président du syndicat du lac de Vassivière

au prix unique de 5 euros par personne aller-retour. Le PassauVert comprend • le billet en autocar tout confort de Limoges CIEL à Eymoutiers ; • le billet « navette autocar TER Limousin » entre la gare

« Le lieu a une dimension symbolique très forte pour le Limousin. »

d’Eymoutiers et le lac de Vassivière ; • le bateau taxi sur le lac de Vassivière. Pour s’y rendre • Départ autocar du CIEL à Limoges : 8 h 30 Arrivée gare d’ Eymoutiers : 9 h 30 Arrivée Pierrefitte - Lac de Vassivière (Pierrefitte) : 10 h • Retour au départ du Lac de Vassivière (Pierrefitte) : 18 h 30 Arrivée Eymoutiers : 19 h Arrivée CIEL Limoges : 20 h Achat et renseignements • En gares et boutiques SNCF • Au téléphone : en appelant le centre d’appels TER : 0 825 87 23 19 (0,15 Euros / min)

© paroles de conteurs

Contes Paroles de conteurs sur l’île du 20 au 28 août.

Expliquez-nous ce que représente Vassivière pour vous ? Vous ne serez pas surpris si je vous dis que c’est bien plus qu’un lac, bien plus qu’une île, un centre d’art ou un festival. Le lieu a une dimension symbolique très forte pour le Limousin. C’est l’expression par essence de la très belle nature qu’on peut trouver dans notre région. Mais c’est aussi un site façonné par l’homme, comme tous nos paysages limousins. Et nous lui rajoutons une dimension supplémentaire en en faisant le site par excellence où l’on peut se retrouver : dans les activités de pleine nature comme dans les animations. C’est donc comme cela qu’il faut comprendre l’action de la Région ? Oui, depuis maintenant quatre ans, la Région a pris le pari de faire de Vassivière l’une des principales « portes d’entrées » du territoire. Pour se donner les moyens de cette ambition, sur l’île

dont elle est propriétaire, elle construit et réaménage avec la salle Raoul Hausmann et le château. Elle anime avec le festival Destination Ailleurs et le soutien au festival du conte et au centre d’art. Elle transporte aussi avec Passauvert, le petit train ou les bateaux taxis. Le développement durable prend une place importante dans les animations estivales ? Cela nous semble aller de soi. Impossible dans un lieu comme celui-ci de ne pas avoir une réflexion très forte sur le sujet. Le festival Destination Ailleurs le montre bien, tant dans ses volets sociaux et économiques (à travers une programmation accessible et transgénérationnelle, et le recours à des artistes et des fournisseurs locaux), que dans son volet écologique. Pour la première fois, nous proposons un spectacle à énergie positive. Le concept est totalement nouveau et s’il y a un lieu pour l’incarner, c’est bien Vassivière ! n

Le Centre d’art a 20 ans ! À la différence d’un musée, le Centre d’art n’a pas de collection permanente. Il a choisi de se renouveler constamment en invitant des artistes à concevoir des projets dialoguant avec l’île, le territoire, l’architecture. Cet été, les visiteurs pourront découvrir le travail de Thomas Houseago qui s’est imposé sur la scène artistique internationale avec ses sculptures monumentales et anthropomorphes d’une rare puissance. Ils pourront ensuite déguster des bretzels au Café de l’Ile, transformé cette année en snack bavarois grâce à l’artiste Michael Sailstorfer. Pour célébrer ses 20 ans, le Centre inaugurera à l’automne l’acquisition de deux nouvelles œuvres : l’insolite sous-marin russe « SubTiziano » d’Alexander

En savoir plus ? Iledevassiviere.fr lelacdevassiviere.com

Ponomarev et le skatepark « Otro » de Koo Jeong-A, creusé dans le terrain, véritable invitation à « skater » le paysage. La fin de l’année 2011 sera marquée par la réhabilitation du château en résidences d’artistes par les architectes Berger & Berger et BuildingBuilding. n www.ciapiledevassiviere.com © audrey chanonat

Énergie positive Ilotopie un spectacle 100 % durable.

Ô les chœurs Le Festival tulliste fête sa quinzième édition.

© Émilie Pillot

N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie AucouturierVaugelade Gérard Audouze Catherine Beaubatie Patricia Bordas Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Andréa Soyer Claude Trémouille

Vieilles recettes et vieux discours ou authentique projet d’avenir ? Il en va des événements comme des vagues de la mer… les uns succèdent aux autres, enflent plus ou moins haut, puis déferlent sur les esprits, noyant souvent la réflexion, vite remplacés par les suivants. Chacun laisse pourtant, sur les plages de nos mémoires, des débris de mots et de maux qui, à défaut de structurer une pensée authentique, alimentent une «impression générale», malaise latent que la crise transforme en désillusion collective, en indignation rentrée. Depuis 2008 et la crise bancaire, économique, sociale et politique, que d’événements, petits ou grands, que d’affaires, dérisoires ou importantes, sont ainsi venus envahir notre espace sonore ! Que restera-t-il, si nous n’y prenons garde, de ces millions de paroles, lourds nuages de mots où s’agglutinent tous les superlatifs -surenchère médiatique oblige - si ce n’est trop souvent que perte de confiance et désenchantement ! Face à cela, démagogie aidant, grande est la tentation de certains, dogmatisme contre dogmatisme, de revisiter les vieilles recettes. Toujours plus à gauche, pour les uns, davantage de contrôles et une plus grande méfiance, accompagnant le tout de discours mille fois ressassés, toujours

inefficaces… Toujours plus à droite pour les autres, et du libéralisme avant toute chose, oubliant que ce libéralisme n’est que la liberté des uns à déréglementer la vie des autres. Socialistes et Limousins, ancrés dans cette gauche du concret qui a fait notre histoire, guidés par la volonté de servir notre région, d’être utiles à ses habitants, soucieux de justice et d’équité territoriale, nous avons choisi la voie de la raison, du travail et de l’efficacité. « Aller à l’idéal et comprendre le réel », c’est en gardant à l’esprit la phrase toujours neuve de Jaurès que nous dessinons l’avenir. Nous continuerons à prendre, après concertation, sans nous laisser détourner de nos objectifs, toutes les décisions pour lesquelles nous avons été élus, utiles à nos concitoyens, utiles à la formation de nos jeunes et de ceux qui le sont moins, à leur insertion sociale, utiles à l’économie, donc à l’emploi, utiles à la préservation de notre environnement, de notre qualité de vie. Oui, nous nous battons pour les problèmes d’éducation et de formation. Le plan régional des formations que nous venons d’élaborer en est la preuve. Et nous rappelons notre soutien aux combats des enseignants,

parents d’élèves et élus, face à la saignée des postes dans l’Éducation Nationale. Oui, l’emploi pour tous est au cœur de notre action. C’est à bras-le-corps que nous prenons les problèmes du développement économique : l’élaboration raisonnée de notre stratégie aboutira à la réécriture de nos dispositifs, dans un souci d’efficacité, de justice, de bonne utilisation des deniers publics, de mobilisation de tous les partenariats et moyens disponibles. La mise en place réussie d’un emprunt obligataire, mobilisation de l’épargne locale, intéressement des Limousins au devenir de leur territoire, va dans ce sens : en accompagnant le développement des PME, nous favorisons l’innovation, l’exportation, la croissance et la création d’emplois durables. Et ce dispositif, par un fonds de co-investissement notamment, permettra le suivi des sommes engagées et la sollicitation des banques… Oui, nous prenons à bras-lecorps, de façon raisonnée et concrète, les problèmes liés au développement durable, à la qualité de l’environnement naturel et socia : Agendas 21, mutations économiques par l’écologie, protection des milieux, autant de chantiers que nous suivons… Oui, nous travaillons à réduire

les injustices : injustices structurelles ou devenues telles, comme les difficultés des jeunes à s’insérer dans le monde du travail, ou injustices conjoncturelles, telles les conséquences de la sécheresse pour nos agriculteurs.

Aller à l’idéal et comprendre le réel, c’est en gardant à l’esprit la phrase toujours neuve de Jaurès que nous dessinons l’avenir. »

Nous nous battons pour notre Limousin, ses équipements, ses infrastructures, pour un Limousin plus fort dans une Europe plus solidaire : c’est le sens de notre participation à de multiples programmes européens, c’est le sens de notre demande de création du dispositif des régions intermédiaires -celles dont le PIB se situe entre 75 et 90 % du PIB européen moyen, régions qui bénéficieraient, notamment pour les infrastructures ferroviaires et numériques, de moyens supplémentaires, d’un traitement plus équitable. Oui, avec les moyens dont nous disposons et que l’État nous rogne, nous travaillons pour notre Limousin. C’est la meilleure réponse aux attentes de nos concitoyens. n

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

Le Limousin : Région intermédiaire ? Depuis 1986 la gauche gouverne et le Limousin n’a pas décollé économiquement. Son mauvais classement parmi les régions d’Europe n’a même pas progressé malgré l’élargissement accéléré de l’Europe qui a fait entrer un grand nombre de pays aux régions moins riches. La question des aides que l’Europe peut apporter aux différents États se pose au moment où la politique agricole commune est renégociée. En France on a des idées, notamment à l’Association des Régions de France (centre de la réflexion stratégique anti gouvernementale des exécutifs régionaux socialistes) qui souhaite obtenir un traitement particulier des « régions intermédiaires », celles dont le PIB par habitant est compris entre 75 et 90 % de la moyenne européenne. La France en compterait 8 dont l’Auvergne, le Poitou-Charentes et le Limousin.

Le but est d’obtenir la création d’un fonds pour « accompagner le développement » de ces 8 régions. Entre 2013 et 2020, le Limousin pourrait ainsi se voir affecter entre 60 et 100 millions, soit entre 8 et 14 millions par an. Pour le président du Conseil régional du Limousin ces sommes seraient consacrées aux infrastructures, aux transports, aux équipements; il cite le TGV et les TER. Qui pourrait être opposé à une telle ambition, à savoir faire en sorte que le Limousin dispose enfin des infrastructures nécessaires à son développement ? Malheureusement, depuis des années à l’occasion des séances budgétaires au cours desquelles est présenté le compte adminis­ tratif, c’est-à-dire la réalité de l’exécution du budget, il est procédé à l’annulation de crédits, donc de dépenses, largement supérieurs à ces nouvelles sommes attendues en tant que

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

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La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

de faiblesse économique. Elle utilise le budget à financer autre chose que les compétences légales. Enfin, il n’y a plus que le gouvernement français qui « coince » face à un large consensus au niveau des régions. Cette affirmation des socialistes n’est que politique or le gouverneCela fait donc des années ment français que la majorité socialiste ne réalise pas le budget qu’elle est responsable de l’ensemble vote ni les investissements nécessaires. Elle a ainsi installé durablement de la politique économique le Limousin dans une situation de faiblesse économique. Elle utilise le budget à financer nationale. autre chose que les compétences légales. » Il est conscient que si le budget européen n’augmente pas, il faudra prendre ailleurs Cela fait donc des années que la pour « aider » les régions intermajorité socialiste ne réalise pas médiaires, notamment sur le le budget qu’elle vote ni plus gros budget qui est celui les investissements nécessaires. de la PAC. La réflexion est Elle a ainsi installé durablement donc nécessaire. le Limousin dans une situation n région intermédiaire. Pour le compte administratif 2010 les annulations d’emprunt portent sur 15 millions et le budget présente un excédent de 27 millions ! Dans le passé les sommes ont pu atteindre des niveaux très supérieurs.


europe écologie LES VERTS

groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès

Les peuples en ont-ils assez ? Les images venues d’Islande, de Tunisie et d’Égypte à peine retournées dans le néant de la mémoire des médias, la révolte se répand ailleurs, Syrie, Espagne, Grèce et tant d’autres. L’Italie assène un camouflet historique à son chef de gouvernement, M. Sylvio Berlusconi, en refusant massivement la corruption, le nucléaire et la privatisation de l’eau. La Belgique fête son 1er anniversaire sans gouvernement et les États-Unis d’Amérique vacillent au bord du gouffre de la banqueroute pendant que

la Chine s’enfonce dans une inflation galopante, immaîtrisable. La hausse du prix des matières premières, de l’énergie, de la nourriture partout crée les conditions nécessaires à la révolte, peu de temps après que les états aient massivement financé des organismes financiers qui récoltent aujourd’hui les fruits de la rareté. Devant l’urgence sociale, économique, environnementale, quelle énième commission enterrera le énième rapport sur les solutions à ne pas mettre en œuvre pendant que la terre chauffe ?

ne prenne la hauteur du péril encouru, comme par ailleurs celui des menaces dues à la sècheresse qui pèsent sur le parc nucléaire. Mais M. Nicolas Sarkozy continue sa tournée de promotion comme si de rien n’était et les vaches se mettent Est-ce une crise à produire du lait de modèle ? » maternel humain en Chine et en Argentine, pendant que les nôtres peinent à trouver leur pitance. Tant qu’il y aura des L’agriculture paie le prix fort du dérèglement climatique sans que marchés, tant que les peuples n’en auront pas encore assez... n visiblement le pouvoir français Est-ce une crise de modèle ? Nous pensons sans doute que oui. Nous pouvons même, sans plaisir et sans gloire, dire que nous l’avions bien prédit.

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL groupe présidé par

Jacqueline LhommeLéoment

Alternative Démocratie SocialistE

conseiller régional jean daniel

mouvement écologiste limousin

Débat et rassemblement Les relations au sein de la gauche régionale se sont quelque peu tendues ces derniers temps. Le débat entre formations de gauche est tout à fait légitime. Il est même bénéfique dès lors qu’il favorise les perspectives d’un renouveau pour le pays. Mais aucune des composantes de la gauche ne détient seule la clef du changement. Il est de la responsabilité de chacun à gauche, sans nier les différences ni s’interdire le débat, de faire émerger un socle de convergences servant de base à un ensemble de propositions

la gauche aura besoin de rassembler toutes ses forces, de réunir toutes ses composantes. Chaque élu régional exerce son mandat en fonction des engagements pris devant les Mettre en avant tout ce qui électeurs. Mais, peut nous unir » financer tous les Centres de Formation des Apprentis En 2012, l’espoir d’une alternative pour que nos jeunes aient un métier n’est pas manquer à la crédible et durable à la politique défense du service public. Aider désastreuse menée par la droite les entreprises locales dans des peut devenir réalité. Pour cela concrètes pour le pays. Cela suppose de mettre en avant tout ce qui peut nous unir et non nous diviser.

conditions bien précises n’est pas soutenir l’ultralibéralisme. C’est, au-delà des incantations, agir au quotidien pour que le développement économique de la Région soit au service de ses habitants dans le cadre des valeurs de solidarité et de justice sociale que nous partageons tous. 2012 c’est demain. Oui, le changement est possible, mais attention, le pire peut aussi survenir comme en 2002. Alors, à gauche ne nous trompons pas, même involontairement, d’adversaires, car il faudra à la fin rassembler pour gagner. n

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français Parti de gauche Nouveau parti anticapitaliste

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

Emprunt obligataire : le piège des marchés financiers Pour lancer l’emprunt obligataire censé soutenir le développement des PME limousines, la Région limousin a accepté de se soumettre à l’évaluation de l’agence de notation « Standard and Poor’s ». C’est un précédent préoccupant car cette décision va dorénavant peser sur les orientations et un ensemble de décisions de la collectivité. Constatant à juste raison que les recettes de la Région sont aujourd’hui « fortement contraintes » (baisse des dotations d’État, suppression de la taxe professionnelle), l’agence indique dans ses attendus que la note accordée, AA, ne pourra être conservée - ou améliorée - que

dans le cadre « d’un pilotage très strict des dépenses ». En clair, si la Région veut garder la confiance des investisseurs, au regard de cette logique libérale, elle pourra être conduite à limiter son recours à l’emprunt, à tailler dans les moyens dévolus au fonctionnement et aux investis­ sements. Dans ces conditions, quid demain du niveau d’intervention de la Région dans ses domaines de compétences ? Quid du programme de travaux dans les lycées, du dévelop­ pement du transport ferroviaire régional, du maintien d’un appareil de formation de haut niveau, du soutien au monde associatif, culturel et sportif ?

Ne pas jouer avec le feu En acceptant de passer sous les fourches caudines des agences de notation l’exécutif régional ne joue-il pas avec le feu ? Toutes proportions gardées, les exemples de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal ou de l’Espagne sont à méditer. Ce sont les peuples qui payent aujourd’hui la dégradation de la note de ces États, au travers de plans d’austérité sans précé­ dents, conjuguant privatisations, coupes budgétaires, reculs des droits pour les salariés. La France n’est pas à l’abri : la même agence « Standard and Poor’s » vient d’annoncer qu’elle pourrait remettre en cause la note « triple A » à l’horizon 2020

si le gouvernement n’amplifie pas la réduction de ses déficits et ne mène pas de nouvelles réformes de la Sécurité sociale. Pour suivre l’actualité du groupe Limousin Terre de Gauche pensez à vous inscrire à la lettre d’informations sur www.terredegauche.fr

Échapper à cet étau de la finance s’impose. Le développement économique exige de recourir à d’autres ressources financières que procurerait une maîtrise publique du crédit et de l’épargne en France et en Europe. n

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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agenda

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Eymoutiers Espace Paul Rebeyrolle 05 55 69 58 88

www.espace-rebeyrolle.com

Les affranchis

Les nouvelles échappées culturelles DÉCOUVERTE Le réseau cinq 25 qui réunit 17 structures d’art contemporain

en Limousin, propose des échappées culturelles le temps d’un après-midi, d’une journée ou d’un week-end.

En compagnie d’un guide ou d’un membre des 17 structures du réseau, vous participez à une balade originale mêlant la création contemporaine à l’archi­tecture, au patrimoine et au paysage. Ces balades s’adressent à tous les curieux, amateurs d’art ou néophytes, Limousins ou touristes. Le transport collectif favorise la convivialité et dispense chacun des contraintes du déplacement en véhicule individuel.

Le 9 juillet : Le programme de la journée : • 10 h Frac Limousin - Visite guidée de l’exposition Bethan Huws • 11 h 15 Départ Place des Charentes, trajet en car • 12 h 30 Château de Rochechouart Pique-nique* au château • 13 h 45 Musée départemental d’art contemporain - Visite guidée 16 h 30 Collégiale de Saint Yrieix la Perche - Visite guidée • 17 h 15 Centre des livres d’artistes Visite des expositions et vernissage de l’exposition Claude Rutault • 20 h Arrivée à Limoges

Le 28 août Programme de la journée : • 9 h Départ de Limoges en car. Rdv à 8 h 45, place Winston Churchill • 10 h 30 Treignac - Visite guidée de la ville • 12 h Treignac-Projet Pique-nique* sur place Visites guidées des expositions Arvid Hedin & Lotta Ingman et Hsuan Wu • 15 h 15 Église de Lestards Visite • 16 h 30 Chamalot-Résidence d’artistes

Rencontres avec les peintres en résidence Benoît Géhanne et Guillaume Millet • 19 h 45 Arrivée à Limoges Tarifs / Réservations 8 € / 5 € demandeurs d’emploi et étudiants / gratuit - 12 ans (ce tarif comprend le voyage en car et les visites). *Pique nique à prévoir. n 06 58 22 90 06 coordination.5.25@gmail.com www.cinqvingtcinq.org

LE BILLET occitan Ko li bufo Chronique de Jean-Pierre Cavaillé Alors que l’on déplore son absence dans l’affichage public, l’occitan s’affiche, sans complexe et souvent avec humour, sur les murs de nos maisons. Nous sommes, je crois, assez nombreux à nous plaindre que la langue limousine, c’està-dire le dialecte limousin de l’occitan - ce que la plupart des gens qui le parlent encore appellent « patois » - n’est pas assez visible, malgré les efforts de certaines communes pour installer une signalisation bilingue. Il est pourtant une présence écrite de la langue à laquelle nous ne sommes peut-être pas assez attentifs. Ce sont les noms que les gens donnent parfois à leur maison et font écrire sur leur façade, généralement en fer forgé. Ainsi avonsnous commencé avec quelques amis à les collecter. Certains sont des noms occitans francisés comme LES BRUGES, à Sainte-Marie-de-Vaux (Senta Mari de Vaus en graphie classique),

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tiré de l’occitan Las Brujas (« les Bruyères »). Mais la plupart ne sont pas francisés, tout en usant d’une graphie patoisante, c’est-à-dire calquée sur la graphie du français. En général ces graphies donnent une idée assez précise de la façon dont les mots son prononcés, mais varient aussi beaucoup en fonction des oreilles du scripteur (la graphie patoise, par définition, n’étant pas normée). Parmi ces noms ainsi graphiés, certains gardent l’allure de toponymes, comme LOU CRO DE MERSAU (Lo Cròs dau Marçau), « Le trou de Marcel », à Rochechouart (Rechoard), mais il est plus probable que Marcel désigne le prénom du propriétaire, qui a fait là son trou. C’est sans doute le cas de LOU MILOU (Lo Milon), qui est le diminutif d’Emile (Émile) à Châlus (Chasll’i uç). L’indication peut-être un nom très simple, sur une demeure très modeste : MO MAYJOU (Ma Maison), à Népoux (Nespos) de Compreignac (Comprenhac), ou bien, trans-

La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

posé d’un classique des noms de maison en français, KO ME PLA (’Quò me platz) « Ça me plaît », assez proche du très fameux « Sam Suffit », au village d’Angelard (Enjalard), sur la même commune. Ce « K » est étonnant, au demeurant aussi peu limousin que français : une attraction bretonne (le fameux Ker breton, qu’il faut écrire « kêr » : lieu de vie, maison, hameau, village) ? Le fait est qu’on la retrouve sur le nom ébouriffé de KOLIBUFO (littéralement : Il y souffle !) à Saint-Victurnien (Sent Vertunian), nom d’un village récent, mais apparemment dérivé d’une maison que son propriétaire avait baptisée ainsi. Cette fois, je n’aurai pas vraiment à donner la graphie classique, car on trouve à Saint-Germain-les-Belles (Sent German), une maison bien exposée aux quatre vents, qui s’appelle justement QUÔ LI BUFA. On ne se lancera pas ici dans une interprétation approfondie de ces baptêmes occitans, mais il paraît

jusqu’au 4 décembre Réalisée à l’invitation de l’Espace Paul Rebeyrolle, cette exposition présente des œuvres choisies dans les collections du Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne. L’exposition emprunte son titre au film de Martin Scorsese Les Affranchis (Goodfellas, réalisé en 1990). Affranchis, les peintres le sont assurément. Affranchis, indépendants, passant outre les préjugés qui voudraient que la peinture ne soit que l’expression moribonde d’une tradition vieillissante. Affranchis, les peintres le sont à coup sûr, ancrés dans la tradition pluriséculaire de la peinture pour mieux la transgresser.

Île de Vassivière Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière 05 55 69 27 27

www.ciapiledevassiviere.com

Thomas Houseago Tous les jours en juillet & août Thomas Houseago présente sa première exposition monographique en France. D’origine anglaise, il vit et travaille à Los Angeles et s’est imposé sur la scène artistique internationale. Sur l’île de Vassivière, Thomas Houseago présente un ensemble de sculptures monumentales et conçoit une œuvre imposante dans le bois de sculptures. Les sculptures figuratives de Thomas Houseago sont composées à partir de membres faits de plaques de plâtre griffonnées au graphite et de têtes en matériaux traditionnels comme le bois ou le bronze. Physiquement imposants, monstrueux et puissants, ils apparaissent pourtant fragmentés et vulnérables.

Vallée de la Creuse Points de vue 06 72 14 10 42

Art Contemporain et Paysages dans la Vallée des Peintres de la Creuse

évident que le choix de nommer ainsi sa maison, au vu et au su de tous, veut dire que l’on est fier et non pas du tout, au demeurant, honteux de son « patois » (puisque c’est ainsi qu’on le nomme), que l’on cherche à exhiber une identité personnelle et familiale, ancrée en un lieu, qui passe par la langue, tout simplement. n Le blog de Jean-Pierre Cavaillé http://taban.canalblog.c

Tout l’été La vallée de la Creuse propose une grande exposition d’art contemporain sur sept sites différents choisis pour leur qualité touristique et culturelle. À Argenton-sur-Creuse, l’expo­ sition se tiendra à l’Arboretum, centre d’art contemporain installé dans un moulin à l’architecture art déco. À Gargilesse, c’est dans la crypte que seront présentées sculptures et installations. À Éguzon, le parc de l’écomusée accueillera des sculptures. Près de Crozant, l’arboretum

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livres et disques

les 10 choix de la rédaction 3

4

Nicolas Nova Fyp éditions, collection Innovation

Les Flops technologiques

Bessines-sur-Gartempe 05 55 76 00 88

http://www.bandafolies.com

Bandafolie’s

de la Sédelle est associé à cette opération. Au centre « du pays aux mille étangs », la Maison du Parc naturel régional de la Brenne accueillera des œuvres de photographes et de peintres. Enfin, le prieuré de Saint-Benoîtdu-Sault sera le lieu central de l’exposition. Ouvertes pour la première fois au public, les sept salles des bâtiments monastiques accueilleront peintures, sculptures, photographies et vidéos.

Uzerche Infos et résa : 05 55 98 97 58

www.forum-sinfonietta.com

4e édition de l’académie orchestrale d’été d’Uzerche DU 7 au 10 juillet L’académie Orchestrale d’Uzerche propose à une vingtaine de jeunes musiciens issus des conservatoires de la région Limousin un stage en formation orchestre de chambre. Bénéficiant d’un encadrement de très haut niveau dispensé par les jeunes solistes de Forum Sinfonietta, ce projet original permet de valoriser chaque instrumentiste dans sa démarche personnelle et collective d’interprétation et d’engagement artistique et humain. Au programme : Récital du Pensionnat Notre-Dame les 7, 8 et 9 juillet à 19h Concert à l’Abbatiale Saint Pierre le dimanche 10 juillet à 17h Forum Sinfonietta Ensemble – Direction Jérôme Devaud ; Shiki, les 4 saisons japonaises de Susumu Yoshida et les 4 saisons de Vivaldi. Violon Ami Flammer Violon Samika Honda.

du 13 au 17 juillet En 2011, pour la quinzième année consécutive, du 13 au 17 juillet, Bessinessur-Gartempe vivra au rythme des bodegas du Sud-Ouest. Un déferlement de musique et de groupes colorés issus du monde entier, avec pour cette édition, une note spéciale venue de Polynésie. Animations et spectacles sous le grand chapiteau, concerts, bodega jusqu’au bout de la nuit !!! Feu d’artifice géant tiré sur le lac de Sagnat, et brocante dans les rues de Bessines le dernier jour. Animation des terrasses de café, défilés de tous les groupes présents, dégustations, corrida pédestre à travers les rues du bourg, jeux intervillages au lac de Sagnat, chacun pourra y trouver son compte toutes générations confondues. Les organisateurs vous promettent cette année encore de nombreuses surprises pour ce qu’il convient d’appeler : « le rendez-vous n°1 de la fête en Limousin ».

05 55 46 09 34 / 06 19 22 74 05

http://festivallaluzege.e-monsite. com

Festival de la Luzège et du Gour Noir

www.festival1001notes.com

Le Festival « Mille et une notes en Limousin »

www.aubusson.fr

Les arts dans la rue DU 14 au 17 juillet Entièrement gratuits et proposés dans l’espace public, ces quatre jours de présences artistiques à destination des petits et des grands, tous âges confondus, sont placés cette année sous les signes du multiculturalisme et du rassemblement intergénérationnel pour une manifestation qui regroupe autant de talents d’ici que d’ailleurs et dans laquelle les pratiques amateurs dialoguent avec le monde professionnel de

2 Festival de la Luzège et du Gour Noir, une 25e édition sur les pas d’Ulysse…

3 « Les Arts

dans la Rue », amateurs et professionnels, du jour à la nuit à découvrir dans la ville d’Aubusson.

160 pages, 23,90 euros.

Danièle DemachyDantin Éditions Le Puy Fraud

Haute Corrèze

05 55 70 19 71 et 09 81 60 60 99

05 55 66 32 12

d’effervescence artistique sur la « route » du cirque.

perdu dans la montagne corrézienne... Une plongée au cœur du Moyen-Âge Limousin, faisant appel aux techniques de projections d’imageries monumentales les plus sophistiquées du moment, assistées par ordinateurs. Une invitation au voyage à travers une vingtaine de tableaux féeriques, poétiques et oniriques, tous tirés des écrits d’un moine à la plume caustique contemporain d’Étienne d’Aubazine, le fondateur des lieux...

Limousin

Aubusson

1 Neuf jours

la culture. Créations théâtrales, chorégraphiques et musicales s’accompagnent du cinéma, de la photographie et d’expo­ sitions en autant de moments d’animations et de performances, de découvertes et de plaisirs, du jour à la nuit et en divers lieux de la ville.

Comprendre les échecs pour innover Fyp éditions poursuit son exploration de notre société technologique en s’attachant ici à un constat : un grand nombre de nouveaux produits technologiques sont des flops. Le visiophone, par exemple, n’est jamais parvenu à s’imposer et presque personne ne possède ce réfrigérateur intelligent dont on nous a si souvent vanté les mérites. En rupture avec les discours marketing et les fantasmes technophiles ou technophobes, Les Flops technologiques explique toutes les causes qui mènent une technologie au succès ou à l’échec.

DU 17 juillet AU 11 août Invité d’honneur du Festival 1001 Notes, Liszt accompagne chaque rendez-vous de l’édition 2011. Avec Jean-François Zygel, Chilly Gonzales, Alexandre Tharaud, Lise de La Salle, Baptiste Trotignon… Le Festival 1001 Notes s’attache à offrir des programmes originaux mêlant musique classique, jazz, tzigane, danse… s’appuyant sur des artistes éclectiques et avant-gardistes. Cet éclectisme se retrouve également dans le choix du festival à proposer des concerts allant de la musique médiévale aux musiques actuelles, des résidences de compositeur, des créations d’œuvres.

Aubazine/Corrèze ABBAYE DE COIROUX 05 55 37 92 43

www.enluminures-event.fr

Lumières cisterciennes DU 21 au 23 juillet Le Festival des Lumières Cisterciennes se tiendra cette année encore sur le site de l’ancienne abbaye de femmes d’Aubazine en Corrèze (Limousin). Les spectateurs prennent place dans l’ancien cloître. Avec émotion, ce spectacle se propose de vous faire découvrir l’histoire incroyable de cet endroit,

DU 5 au 14 août Pour sa 25e épopée, le festival de la Luzège inscrit ses pas dans ceux d’Ulysse, et fait sienne son Odyssée. Dans les échos de la voix d’Homère, c’est le festival tout entier qui leur est dédié : théâtre, spectacle école, concerts, chantiers de création, stages, ateliers, travaux de recherche et leurs restitutions… autant d’étapes d’un même voyage, celui du retour au pays. Lieux : St Pantaléon de Lapleau (Roc du Gour Noir), Neuvic (Le Moulin de la Luzège, salle polyvalente, arboretum...), Moustier-Ventadour (ChamalotRésidence d’artistes), Rosiers d’Égletons, Darnets, le jardin de M. et Mme Desgrez à Lapleau...

Histoire des maçons de la Creuse

4 Un portrait

réalisé par le peintre Yan Pei-Ming. Une des œuvres des collections du FRAC Auvergne exposées à l’espace Paul Rebeyrolle.

Le Puy Fraud propose ici une réédition augmentée du livre de Danièle Demachy-Dantin. Cette creusoise d’adoption retrace la naissance du mouvement, suit les itinéraires empruntés par les maçons jusqu’à Lyon ou Paris, évoque leur vie quotidienne, sur les chantiers mais aussi dans leurs chambrées insalubres, et brosse un portrait de celui qui demeure la figure emblématique de ces hommes rudes, Martin Nadaud. 384 pages, 19 euros

Pierre Redon, avec un texte de Guy Tortosa

Nexon Le Sirque pôle cirque de Nexon en Limousin 05 55 58 10 79 www.cirquenexon.com

La route du cirque Du 12 au 20 août Neuf jours de festival et d’effervescence artistique pour déambuler dans les multiples esthétiques du cirque d’aujourd’hui. Coup d’envoi avec Le Repas du collectif Le Cheptel Aleïkoum, cabaret participatif sous chapiteau où les spectateurs sont acteurs et comme son nom l’indique, cela se passe à table. Résolument débridée, la compagnie Max et Maurice ouvre La Quincaillerie Lamoureux. Bons mots, fragments de comédie musicale et situations plus ou moins loufoques s’enchaînent au sol comme en l’air… La Route offre bien d’autres artistes à découvrir encore.

Édition MF, Collection Dehors

Vestiges, ou les fondements d’une cyberécologie Ce livre de l’artiste limousin a été réalisé à partir des images et documents sonores collectés lors des recherches effectuées pour la création de sa Marche Sonore. Il comporte quatre niveaux de textes que sont le récit critique de Guy Tortosa (ex-directeur du Centre d’art de Vassivière) lors de son expérience de la marche, des textes de recherches scientifiques, ou issus des livres de morale du musée de l’éducation, des textes écrits par Pierre Redon et des transcriptions d’entretiens avec les habitants du territoire. 124 pages, 18 euros

N° 93 JUILLET 2011 La lettre du limousin

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portrait

Chap(it)eau bas ! Marc Délhiat 50 ans, dirige le Pôle Cirque de Nexon depuis sa création en

2001. Rencontre avec un enthousiaste dont le parcours est tissé de rencontres déterminantes et d’expériences passionnantes. © emmanuelle mayer

27, boulevard de la Corderie 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Guillaume Fontaine Rédaction Emmanuelle Mayer, N. L. Photos Guillaume Fontaine Sauf mention contraire, avec la collaboration des services et agences de la Région

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L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. ISSN N° 0151-2587 365 000 exemplaires

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Rien n’y fait. Ni son look branché, ni son passé de comédien ne rendent Marc Délhiat prétentieux ou condescendant. Le directeur du Sirque est disponible, affable et plein de gentillesse. Impossible de savoir quoi que ce soit sur sa vie privée mais il est intarissable sur le plan professionnel. « Pour moi c’est merveilleux d’être ici à Nexon, ma ville natale où il n’y avait aucune proposition culturelle quand j’étais enfant, et de proposer des spectacles dans ce site que j’ai connu fermé au public ». La culture, ce Nexonnais en est tombé amoureux dès l’adolescence, alors qu’il pratiquait le théâtre pour s’évader de son milieu social. À 20 ans, il lâche la fac de Limoges pour faire l’artiste à Paris. « J’ai suivi le parcours classique du jeune comédien « monté » à la capitale : cours d’art dramatique et castings ». Engagé dans la compagnie Atempto, il mène une vie de bohème, entre la scène et les petits boulots pour vivre « ou plutôt survivre, mais on y croyait, c’était une époque très stimulante pour le spectacle ». En 1986, il co-fonde la Coopérative du court-métrage pour soutenir la production de films courts. Il s’y investit corps et âme, au point de délaisser les rôles. « Je m’étais fixé de faire autre chose si, à 30 ans, je ne vivais pas du métier de

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comédien. Je ne voulais pas devenir comme ces acteurs blasés et aigris de ne pas réussir ». Rencontre En 1990, il s’octroie une pause à Nexon où, depuis trois ans, Annie Fratellini a installé le quartier d’été de son école nationale du cirque. Daniel Faucher est alors président de l’Office de tourisme, en charge de l’organisation des stages. « Je lui ai demandé de me présenter Annie Fratellini, dans l’espoir de pouvoir rencontrer  son mari, le cinéaste Pierre Etaix, dont je suis un fan absolu ». C’est ainsi qu’il se retrouve à dîner avec la grande dame du cirque, qui lui propose d’organiser pour les stagiaires une projection de Yoyo, le film culte de son idole, un vibrant hommage au cirque. Comme il ne fait pas les choses à moitié, Marc lance... les 1res Rencontres Cinématographiques des films de cirque à Nexon. « Je m’étais aperçu que le cinéma trouve son origine dans le cirque et qu’il existait plus de 300 films sur le sujet ! Ces premières Rencontres sont nées de passion et d’huile de coude ». Parmi les copains parisiens venus prêter main forte, l’attaché de presse en danse contemporaine Guiloui Karl lui propose de faire les relations presse du Festival des Francophonies à sa place. Marc

La lettre du limousin N° 93 JUILLET 2011

Pour moi c’est merveilleux d’être ici à Nexon, ma ville natale où il n’y avait aucune proposition culturelle quand j’étais enfant, et de proposer des spectacles dans ce site… est propulsé dans un nouveau métier et enchaîne avec l’Orchestre symphonique régional du Limousin et le Frac. En parallèle, il continue d’organiser les Rencontres des films de cirque et, avec son acolyte Guilou, ils élargissent le concept à d’autres arts. En 1992, le festival devient ainsi Les Arts à la rencontre du cirque. Mais en 1997, Fratellini meurt brutalement. Se pose alors la question de la pérennité du cirque à Nexon... Marc et Guiloui ne comptent pas en rester là. Ils montent le projet d’un lieu permanent, tout en poursuivant le festival et les stages sous la houlette de Pierre Etaix. « C’était incroyable pour moi de travailler avec lui ! ». Ils sont repérés par le Ministère qui cherche à structurer

le cirque contemporain en pleine ébullition. En 2001, Nexon réceptionne son chapiteau spécialement conçu pour le projet et devient l’un des 11 Pôles Cirque régionaux destinés à soutenir la création, la formation, la diffusion et la sensibilisation. Rebaptisé La Route du Cirque, le festival se concentre sur le cirque contemporain. « Il faut en finir avec la peur du mot « contemporain », qui veut simplement dire « d’aujourd’hui ! ». Le cirque contemporain est devenu une discipline du spectacle vivant à part entière mais n’en reste pas moins issu d’une tradition populaire. Je ne cesse d’être surpris par l’émotion que peut provoquer un spectacle. J’ai vu pleurer des gens que jamais je n’aurais imaginé être touché à ce point ». Cette jeune discipline qui emprunte aussi bien au théâtre et à la danse qu’au cirque traditionnel est tellement plurielle qu’elle mériterait un « s ». D’où le nom du Pôle de Nexon : le Sirque ! En 2011, il reçoit le label de Pôle National. De quoi continuer de programmer et produire des spectacles, d’accueillir ateliers et résidences. Marc est d’ailleurs très courtisé et c’est tant mieux pour le Limousin ! « On n’est pas plus sot ici que dans le 3e arrondissement de Paris, alors pourquoi n’aurait-on pas accès aux mêmes œuvres ? » n

Bio express

1980-1986 comédien à Paris

prochain dossier

FORMATION et emploi SORTIE DU NUMÉRO 94 LE 5 SEPTEMBRE

1986-1990 producteur à la Coopérative du courtmétrage à Paris 1990 créateur des Rencontres cinémato­ graphiques des films du cirque à Nexon Depuis 2001 directeur du Pôle des arts du Cirque de Nexon

Région Limousin Une chance à saisir


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