Lettre du Limousin 95

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Le journal de la Région Limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

territoires parcours

en limousin et pas ailleurs

Bijou, la madeleine au secours du patrimoine

Julien Mercier,

Ce jeune limougeaud s’est distingué aux Olympiades des Métiers. Il est le 4e meilleur imprimeur au monde.

TER, les raisons de la discorde

p. 5

www.region-limousin.fr

La célèbre madeleine a noué un partenariat unique avec la Fondation du patrimoine.

Alors que les nouveaux horaires sortent dans le mécontentement et sans concertation avec la Région, une nouvelle convention est en négociation avec la SNCF. Lire en page 7

p. 2

culture

les dix choix de la rédaction p. 14

belim.fr

Le nouveau site 100% jeunes Limousins vient de sortir. Il répertorie tout ce que la Région fait pour ses jeunes. p. 4

ÉCO CONSTRUISEZ EN LIMOUSIN © LMB

L’éco-construction est en plein devenir et le Limousin a de beaux atouts à faire valoir. Bois, nouveaux matériaux, techniques anciennes remises au goût du jour… les initiatives se multiplient et la Région pousse au développement de cette filière prometteuse. Lire page 8


en limousin et pas ailleurs © EMMANUELLE MAYER

Bio Cul noir et préparé dans un laboratoire sur place, le boudin du Gaec Chatoux est un produit 100 % local.

Internet Sur le site callune.fr, on peut se faire livrer son jambon de porc cul noir en 24 heures dans toute la France.

Une ferme, 3 possibilités

Visite guidée Du Gaec Chatoux-Pichon à Callune.fr en passant par la ferme

des Nautas, petit tour d’horizon des entreprises de la famille Chatoux.

Pigerolles. 80 habitants sur le Plateau de Millevaches. C’est là que Danielle et François Chatoux, 62 ans, ont installé leurs entreprises. Oui, plusieurs, 3 au total : le Gaec Chatoux-Pichon (élevage), la Ferme des Nautas (sarl de transformation et commercialisation) et Callune.fr (sarl de vente en ligne de produits du terroir Limousin). Autant dire que dans ce bout du monde, on s’active ! François est revenu en Limousin en 1978, date où il s’est installé après ses études d’ingénieur agronome. Au début des années 2000, François et Danielle avaient chacun leur exploitation agricole. Lui à Faux-La-Montagne - dont il a été maire- et elle à Pigerolles, où elle est née. Ils faisaient également ferme-

auberge. Quand Danielle a pris sa retraite, ils ont fusionné les deux exploitations auxquelles se sont joints leurs deux fils ainsi qu’un associé, créant ainsi le Gaec Chatoux-Pichon. Les 4 associés élèvent en bio 130 vaches limousines, 80 brebis et une quinzaine de truies de race cul-noir. « Nous allons également créer un élevage de 400 porcs roses, en bio, sur paille. Le bâtiment est en train d’être construit ». Du travail en perspective pour les 3 salariés de la Ferme des Nautas, l’outil de commercialisation du Gaec. Équipés de charlottes et de sur-chaussures, nous pénétrons dans le laboratoire. Dans cet espace glacé, d’une propreté clinique, Florent Chatoux travaille les boudins tandis que

le boucher découpe ses carcasses. Dans les frigos, des morceaux de viande sous-vide prêts à être vendus. Dans le séchoir, des jambons qui font saliver. Au fond, le stock de Callune.fr. Créée voilà 3 ans, cette société a innové en proposant des produits du Limousin en vente sur internet, dont de la viande fraîche, avec un système d’emballage et d’expédition sophistiqué. « C’était notre originalité, mais depuis d’autres se sont mis sur ce créneau ». Quant au public visé, les touristes venus en vacances dans la région et la diaspora limousine, ils ne sont pas faciles à repérer. « Il nous faudrait acheter des fichiers de clients potentiels, avoir un webmaster chargé de gérer la communication et le référencement. Mais

l’entreprise n’a pas les moyens pour le moment » Il faut dire qu’acheter d’avance les denrées à la quinzaine de producteurs locaux réunis dans le projet, les emballer et les envoyer coûte cher. « Nous avions sous-estimé les difficultés liées au transport. Avec des denrées périssables, un jour de retard et on perd tout, sans être remboursé sur le prix du contenu ! ». Mais qu’importe si Callune.fr, avec ses quelques colis par semaine, n’a pas eu le développement escompté, les Chatoux ont plus d’une corde à leur arc. Ils sont ainsi investis dans le GIE Talents de Creuse avec une trentaine d’autres producteurs. Leur boutique ouverte en 2008 sur l’Aire des Monts de Guéret est un vrai succès commercial ! n

Bijou mécène du patrimoine DU GÂTEAU L’entreprise phare de la pâtisserie régionale

a passé un accord unique avec la Fondation du patrimoine. Depuis 160 ans, les madeleines Bijou ont su imposer le petit gâteau en Limousin, bien loin de ses origines meusiennes. Aujourd’hui, la célèbre entreprise de Saint-Yrieix-la-Perche produit 15 tonnes de madeleines et pâtisseries par jour. Elle emploie 140 salariés et est devenue un élément majeur de patrimoine local. On se souviendra peut-être de «L’hommage aux madeleines Bijou», petit film produit par un jeune limougeaud. La danse en tutu rose dans les rues de Limoges sur l’air du Beau Danube bleu de Strauss et « pops » des sachets de

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madeleines avait rencontré un franc succès sur la toile (chercher « valse des madeleines » sur You Tube). Utilisant cette image bien ancrée, Bijou a décidé de s’associer à la Fondation du patrimoine pour une nouvelle forme de mécénat. Une édition limitée de 30 000 boîtes métalliques a vu le jour, décorée par deux artistes choisis sur concours, Annick Redor et Dominique Monneraux. Pour chacune des boîtes vendues dans la France entière au prix de 6,90 euros, un euro est reversé à la Fondation du Patrimoine pour l’aider à soutenir des projets

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

publics et associatifs dans la région d’achat du produit-partage. n

Succès Des armées de madeleines pour sauver le patrimoine.

© Bijou


Éditorial

Id Bio, santé et beauté PROTÉINES Depuis plus de 10 ans, la petite entreprise

a fait un beau chemin. Elle vient d’inaugurer ses nouveaux bâtiments. La santé et la beauté, c’est leur domaine. Id Bio fabrique les ingrédients des cosmétiques et ceux qui servent dans le domaine du diagnostic médical. Créée en 1993 et implantée sur la technopôle Ester depuis 1996, Id Bio s’est spécialisé dans l’extraction et la purification de protéines végétales et animales. Sa force : le renouvellement. L’entreprise monte sans cesse des projets de développement

sur de nouveaux produits et de nouvelles technologies. Pour JeanPierre Picot, PDG, le succès d’Id Bio tient aussi à la « chance d’être dans une petite région où l’on est très accompagné ». Id Bio réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’export, une performance plutôt rare dans la région. L’entreprise a été récompensée par le prix de la vitalité en 2008. Membre du Pôle de compétence « Biotechnologies et Santé », elle a

réussi à obtenir la difficile certification ISO 14001 en mars dernier et finissait d’installer sa nouvelle unité de production dans la foulée inaugurée à l’automne par le président de Région. C’est au titre de sa politique « contrat de croissance » qui accompagne le développement des entreprises que la Région avait participé à l’équipement de cette nouvelle unité. Id Bio emploie aujourd’hui 25 personnes. n

jean-paul denanot Spécialistes De nouveaux procédés, de nouveaux produits, c’est la clé du succès d’Id Bio.

président du conseil régional du limousin

Du « vouloir bien faire » à l’excellence

En parcourant les différents articles de cette dernière Lettre du Limousin, il m’a paru qu’une sorte de fil conducteur les reliait l’un à l’autre. Et ce fil conducteur a pour valeur la « juste mesure ». Que nous disent en effet ces articles consacrés au centième anniversaire de la création du lycée des métiers du bâtiment à Felletin, à l’éco-construction, ou encore à la réussite couronnée à Londres de cet élève du lycée Maryse Bastié (section imprimerie) dans le cadre des Olympiades des Métiers, si ce n’est la force de ce trait du caractère limousin qu’est la volonté de faire et de bien faire qui détermine la qualité des talents de notre région ? Ce trait dessine l’identité limousine, celle des hommes et des femmes d’ici, tirant de cette terre et de ses ressources leurs arts et leurs manières dans l’application en toute chose. Je retrouve cette constante inscrite en filigrane dans le Portrait identitaire du Limousin réalisé cette année par le cabinet Comanaging. De toute évidence, plus qu’ailleurs, le rythme des activités de l’Homme Limousin et de ses savoir-faire (ils disent son histoire, fondent son patrimoine et définissent sont économie), est dicté par la nature de notre région, son sol et ses ressources, son air et ses saisons, son environnement. C’est l’ambiance que ces éléments, tous ensemble, créent qui autorise cette capacité singulière à « vouloir bien faire » des Limousins, étudiants, apprentis, chercheurs, créateurs, entrepreneurs, éleveurs… Et du vouloir bien faire à l’excellence, il n’y a qu’un pas. n

LA RÉGION EN ACTION

Budget régional 15 décembre. Une session annuelle consacrée au budget 2012 placée sous le signe de la contrainte. La Région améliore l’efficacité de ses dépenses ce qui lui permet d’augmenter ses investissements pour soutenir la commande publique en cette période de crise. Cette croissance traduit la volonté de l’exécutif de soutenir le développement des entreprises du Limousin et par conséquent de l’emploi.

500 SAS « Orientation active pour l’emploi des jeunes ». 2012. Initié par la Région et mis en oeuvre par les missions locales, le SAS propose aux jeunes sans emploi depuis plus d’un an un accompagnement

en bref complet. Pendant 3 mois, un ensemble de services leur est proposé pour les remobiliser sur leur projet professionnel et favoriser leur insertion dans la vie active : découverte des métiers, stages, formations,travail individuel et collectif... Expérimenté début 2011, il est généralisé dans toute la région depuis novembre.

Skylab pour Ikéa Bonne nouvelle pour SaintLaurent-sur-Gorre : l’entreprise Skylab a décroché un contrat de fabrication de la totalité des cadres en bois de décoration pour Ikéa. La Région va accompagner cet important projet industriel créateur d’emplois par une aide à l’investissement matériel et une aide au recrutement de quatre cadres. L’entreprise devrait rapide-

2011-2015. Un contrat pour développer et valoriser l’apprentissage. La Région Limousin et l’État viennent de signer ce contrat d’objectifs et de moyens qui a notamment pour ambition de créer 620 places supplémentaires en centre de formation d’apprentis pour atteindre les 6000 apprentis en région à l’horizon 2015. Les deux partenaires disposent pour cela d’un budget de 6 millions d’euros par an chacun.

ment doubler ses effectifs en recrutant 40 personnes supplémentaires. On parle d’une centaine de créations à terme.

Un Fonds de Co-investissement Limousin

La moitié des sommes récoltées grâce à l’emprunt régional auxquels les Limousins ont contribué massivement, a été affecté à un fonds de co-investissement Limousin (FCI Limousin). Doté d’un capital de 17 millions d’euros, il va permettre de renforcer les fonds propres des entreprises limousines et répond à la volonté de la Région d’investir dans les PME régionales. Ce sont les élus de la Région, majoritaires au Conseil de direction du Fonds qui

décideront de son utilisation. Un comité d’investissement ouvert au secteur bancaire et au monde économique (entreprises, salariés) sera garant de l’objectivité des affectations.

Les archives des TPI en Limousin Le transfert des archives des tribunaux pénaux internationaux en Limousin va bientôt débuter. Ce vaste projet de création d’un centre de ressources est porté par l’Université de Limoges. L’objectif est de faire connaître l’activité des juridictions pénales internationales, d’exploiter leurs travaux et de valoriser ce patrimoine culturel unique. Il s’agit d’offrir un soutien technologique à ces juridictions : de sites Internet et collections d’archives audiovisuelles pour assurer la pérennité de leur travail. N° 95 DÉCEMBRE 2011 La lettre du limousin

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actualités

Be Lim sur les réseaux sociaux

Être jeune en Limousin

Sur Facebook : www.facebook.com/BeLim.JeunesLimousins Sur Twitter : twitter.com/belim L’application mobile Be Lim sur I Phone, Blackberry, Androïd… pour recevoir directement des actualités, sur les événements à venir (concours, concerts, aides régionales…), des accès vers des vidéos, le site Be Lim et sa page Facebook…

ACTIONS belim.fr est tout jeune mais il a pris un bon départ.

Le site internet lancé par la Région regroupe tout ce qu’elle fait pour les jeunes de 16 à 30 ans.

La salle était comble au concert de The Dø co-organisé par la Région pour le lancement de Belim. Pour l’occasion, elle avait fait gagner 400 places à des jeunes de 16 à 30 ans. En quelques jours, le nouveau site a rencontré une belle adhésion de son public. Les jeunes Limousins semblaient être en mal d’information et de sites qui leur ressemblent, ce que Belim leur offre enfin. L’objectif du site ? Montrer qu’il fait bon avoir de 16 à 30 ans en Limousin ! Études, formation, emploi, logement, transports, loisirs, culture... Dans tous ces domaines, la Région a mis en place de nombreuses actions au service des jeunes pour faciliter leur insertion dans la vie professionnelle et leur épanouissement. Cela va de la gratuité des manuels scolaires, les allocations d’équipement pour les lycéens et apprentis aux réductions sur les TER ou le SAS vers le pre-

mier emploi dans le domaine de l’insertion professionnelle. C’est pour que les principaux intéressés connaissent mieux les multiples aides qui leurs sont destinées que la Région Limousin a créé « Be Lim ». Plus qu’un site Internet, c’est une marque qui regroupe l’ensemble des dispositifs en faveur des 16-30 ans. Il traduit l’ensemble de ses actions pour offrir une vraie accessibilité aux dispositifs. La Région a regroupé sur le site tous ses services et aides mis en œuvre pour la jeunesse. Une entrée par profil permet à chacun de se repérer facilement. La jeunesse, premier investissement d’avenir Avec la charte d’engagement en faveur de la jeunesse adoptée le 16 décembre 2010 en séance plénière, la Région a réaffirmé sa volonté de faire de la politique envers les jeunes une priorité. Les jeunes sont particulièrement touchés par les

comprendre

Énergies et habitat : moins et mieux dépenser Engagement La Région vient d’enrichir sa poli-

tique environnementale en ajoutant un important volet sur la maitrise de l’énergie à son soutien aux énergies renouvelables. Pour mieux lutter contre le changement climatique et réduire les émissions de gaz à effets de serre, elle sort un nouveau dispositif « Énergie Habitat » plus efficace et plus juste.

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La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

difficultés économiques actuelles. C’est pourquoi la Région investit une part très importante de ses moyens pour qu’ils puissent faire les meilleurs choix pour leur avenir, de l’orientation jusqu’à l’insertion professionnelle. Cela concerne aussi bien l’accompagnement éducatif des lycéens que des formations de qualité et l’accès à un enseignement supérieur diversifié. Des dispositifs spécifiques existent également pour celles et ceux n’ayant pu accéder à une qualification. Au-delà de ces services, il s’agit de miser sur les jeunes. En s’appuyant sur Be Lim, la Région Limousin souhaite montrer aux jeunes qu’ils peuvent s’épanouir, se former en région et monter des projets. Be Lim les accompagne pour « bien vivre leur jeunesse ». Be Lim a ainsi pour vocation de créer un véritable sentiment d’appartenance et de fierté, celui d’être jeune en Limousin. n

En chiffres Le Limousin et les jeunes 1/3 du budget de la Région Limousin est consacré aux jeunes Une centaine de dispositifs sont proposés aux 16-30 ans

Une année au rythme de Be Lim ! Depuis septembre 2011 : les chéquiers de réduction pour les loisirs « Cheq’up » sont à disposition. > Vachement Jeune, le festival : concerts : fin mars 2012.

La Région est à l’initiative de près de 50 % des dispositifs proposés aux 16-30 ans

> Les 8 et 9 décembre 2011 : Congrès de l’Association des Régions de France à Arcachon : Jeunesse en Région. Mais aussi 110 projets pour les jeunes, les activités du conseil régional des jeunes, les olympiades des métiers (voir page suivante)…

www.BeLim.fr

Le contexte Depuis 2005, la Région a mis en place une politique en faveur de l’amélio­ ration de l’habitat privé. En parallèle, elle s’est engagée fortement dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions des Gaz à Effets de Serre en apportant des aides aux particuliers sur les énergies renouvelables (chèques « énergie – renouvelable »). Aujourd’hui, elle a décidé avec ses partenaires de revoir les dispositifs existants en faveur des parti­ culiers en les remplaçant par un dispositif unique « Énergie Habitat ». L’objectif prioritaire est l’amélioration significative de la performance énergétique des logements des particuliers.

Les objectifs d'Énergie habitat… • Encourager la maîtrise de l'énergie

• Soutenir la production d’énergies renouvelables

Près de P

3 000

projets p accompagnés acco és en 5 ans. e

…et et du « Grenelle II »

– 20 % d'émissions de gaz à effet de serre

+ 20 %

23 %

d'efficacité énergétique d’énergies des bâtiments renouvelables

La réflexion

L

Soutenir la production d’énergies renouvelables et encourager la maîtrise de l’énergie par une meilleure performance énergétique des bâtiments, ce sont les objectifs que veut porter la Région avec « Énergie – Habitat ». Ils sont largement partagés par ses partenaires qui interviennent dans le secteur. Pour que les aides profitent à ceux qui en ont réellement besoin, la Région et ses partenaires ont également intégré une dimension sociale dans leur appui aux projets des particuliers. Énergie – Habitat doit être une•étape pourde la perf Aidesimportante à l'amélioration énergétique (isolation, chauffage u répondre aux défis de l’adaptades énergies renouvelables, tion au changement climatique. ventila jusqu’à 5 000 €.


parcours

Le marathonien de l’imprimerie Étudiant en imprimerie Julien Mercier, 20 ans, est arrivé 4e mondial aux Olympiades

des métiers, une compétition qui récompense les meilleurs jeunes dans leur filière professionnelle.

Son père est imprimeur mais Julien se défend d’avoir voulu suivre la voie paternelle. Le déclic, il l’a eu en visitant le lycée Maryse Bastié à Limoges. « J’étais venu aux portes ouvertes pour me renseigner sur la filière électronique et quand j’ai vu toutes les machines d’imprimerie, cela m’a fasciné ». Il entre en BEP puis enchaîne naturellement avec un Bac pro. Francis Massias, son professeur, passionné par le métier, propose alors à Julien et deux copains de participer aux Olympiades des métiers. « On s’est dit pourquoi pas ? On va essayer d’aller le plus loin possible » raconte le jeune homme. Si pour la coiffure ou la taille de pierre, on imagine assez bien les épreuves, en imprimerie, de quoi s’agit-il ? « L’imprimerie, c’est un métier manuel, de haute précision, on doit faire des réglages minutieux sur les machines, vérifier sans cesse... L’épreuve des sélections régionales : réaliser une impression quadri couleur sur une presse dite « une couleur ». C’est-à-dire qu’il faut faire passer sa feuille 4 fois ». Sélectionné, Julien concourt à la compétition nationale. « On était 15 sur deux jours et demi. Il fallait faire une quadri dans un temps très court, puis une quadri recto-verso sur une presse « deux couleurs », avec la coupe et le pliage ». Il sort vainqueur et rejoint... l’équipe de France des métiers, rien de moins ! Immédiatement, des entreprises lui proposent de réaliser son apprentissage de BTS en alternance chez elles. « Les Olympiades, c’est comme une compétition sportive ! D’ailleurs, avant les épreuves internationales, nous avons été préparés comme des sportifs de haut niveau. Nous avons reçu une formation d’élite en imprimerie pendant 5 semaines, puis nous avons passé 3 semaines ensemble pour nous préparer mentalement et physiquement ». Les épreuves ont eu lieu à Londres, début octobre. Des jeunes venus de 50 pays, une pression au maximum. « Là où, pour le Bac, on a 4 h pour réaliser le travail, aux Olympiades,

L’action

objectifs d'Énergie habitat…

Le nouveau dispositif Soutenir • Encourager • Énergie  propose un « Pla ack » incluant la maîtrise production le finance­ ment de diagnostics énergé­tiques de l'énergie d’énergies des logements, le financement de travaux renouvelables d’iso­lations préconisés ou encore de système de chauffage utilisant des énergies renouvelables. Le but est d’obtenir un gain énergétique de 40 %. Énergie – Habitat, plus équitable, est sous condition P de ressources pour favoriser Près de les ménages les plus modestes. 3Pays, 000communautés de communes Ce sont les projets p ou PNR qui le mettront en œuvre directement. accompagnés acco és locale va permettre Cette animation directe e en 5 ans. aux propriétaires en difficultés économiques de mettre à niveau énergétique leur logement et leur conditions de …et etassurer du «des Grenelle II vie » plus dignes. n

– 20 %

ssions de gaz et de serre

+ 20 %

23 %

d'efficacité énergétique d’énergies des bâtiments renouvelables

Expérience Julien Mercier, le jeune médaillé en service de nuit chez Centre Impression à Feytiat.

c’est la même chose mais en 1 h 30 ! » Son objectif : entrer dans le top 5. Il arrive 4e ex aequo. Une reconnaissance mondiale, qui fait de lui l’un des meilleurs apprenti-imprimeur. Aujourd’hui, il suit son BTS à Angoulême et travaille comme apprenti à Limoges. « Grâce aux Olympiades, j’ai beaucoup progressé tant en qualité qu’en rapidité. J’ai aussi rencontré des imprimeurs d’autres pays, découvert des techniques de travail, c’est une aventure formidable ! ». Plus tard il se voit chef d’atelier dans une imprimerie de beaux ouvrages. À moins qu’il n’intègre une école d’ingénieur en packaging... Gageons que ce jeune homme plein de talent aura le privilège du choix ! n

initiatives

Les Olympiades des Métiers Les Olympiades des Métiers ou Worldskills Competition sont un concours ouvert aux jeunes professionnels de moins de 22 ans. L’objectif : promouvoir les métiers et montrer qu’ils apportent une contribution essentielle au succès économique des pays et à l’accomplissement des individus. Près de 300 jeunes Limousins y participent, répartis dans 40 métiers différents. Ils doivent réaliser un ouvrage en un temps déterminé. Ces métiers couvrent aussi bien l’industrie que le bâtiment, l’artisanat, les services, l’agriculture, l’informatique… Les inscriptions pour les prochaines sélections régionales sont ouvertes depuis le 21 octobre. Ces sélections se tiendront du 26 au 29 mars 2012. Elles visent à constituer une équipe limousine pour les finales nationales qui se dérouleront du 22 au 24 novembre 2012 à Clermont-Ferrand. La finale mondiale, quant à elle, rassemblera n 1000 jeunes du 2 au 7 juillet 2013 à Leipzig, en Allemagne.

Le nouveau dispositif régional «Énergie-Habitat» • Diagnostic thermique

pris en charge à 100 % par la Région, pour les particuliers sollicitant des aides aux travaux.

Aides

• Aides aux travaux pour les … … propriétaires occupants, conditionnées à l’atteinte d’un gain énergétique de 40 %*. (sous conditions de ressources). … propriétaires bailleurs, conditionnées à l’obtention d’une étiquette C pour le logement*.

Aides

• Aides à l'amélioration de la performance énergétique (isolation, chauffage utilisant des énergies renouvelables, ventilation…) jusqu’à 5 000 €.

• Des bonus cumulables

de 500 € pour l’utilisation d’éco-matériaux ou de bois d’origine française.

*validé par le diagnostic énergétique

N° 95 DÉCEMBRE 2011 La lettre du limousin

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territoires Excellence Le LMB entretient sa réputation et soigne ses formations. Résultat : des élèves venus de toute la France.

Le LMB a 100 ans !

CULTURE Reconnu dans toute la France comme

une école d’excellence, le Lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin propose à ses élèves des outils derniers cris pour développer leurs talents. © LMB

En chiffres

700 jeunes

180 emplois

10%

de filles

5

filières professionnelles

Ici, on monte des murs, on Créée en 1911 pour former au bâtiment valorise la tradition des maçons assemble des charpentes, et à la taille de pierre et de diamants, de la Creuse, qui migraient chaque on taille des pierres et on travaille le cette « École pratique d’industrie » année pour bâtir Paris, fort de leur métal en conditions réelles. Et pour se détendre, les jeunes bénéficient de multiples équipements qui font rêver : piscine, tennis, dojo, salle de musculation, de relaxation, petit cinéma, sans compter les nombreuses activités. Plus qu’un internat, c’est un Toute l’année se sont succédés des événements véritable campus et même un outil pour célébrer l’anniversaire du LMB : spectacles, visites, de développement local, avec 700 publication d’ouvrages, bal, exposition de tapisseries sur jeunes résidents sur la commune et le thème des bâtisseurs, film « Le centenaire du LMB », 180 emplois. « C’est un lycée où l’essans oublier l’inauguration du belvédère à Felletin, prit de communauté est très fort. Les qui permet d’embrasser du regard tout le lycée. La ville jeunes sont fiers d’appartenir à cette  mais aussi l’association Les Maçons de La Creuse, Télé école, et les anciens élèves encore Millevaches ou encore La Scène nationale d’Aubusson plus ! » explique Marjolaine Dumonont contribué à placer 2011 sous le signe du LMB. tant, chargée de communication.

Les manifestations du centenaire

L’eau en photo Concours À vos boîtiers ! Depuis deux ans, la communauté de communes et l’office de tourisme intercommunal de Bourganeuf-Royère de Vassivière organise « L’Eau dans tous ses états », une manifestation qui montre l’eau sous toutes ses formes et valorise le patrimoine naturel assez exceptionnel de ce territoire traversé par de cours d’eau, sources, cascades et lacs. Pour prolonger l’édition 2011, les organisateurs ont lancé un concours photographique, intitulé « l’eau en mouvement ». C’est cette eau en perpétuel mouvement qu’ils invitent à photographier. Trois thèmes sont proposés : les cascades, les paysages d’eau (rivières, étangs, zones humides) et enfin les usages de l’eau (aménagements divers, le patrimoine lié à l’eau).

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Les enfants peuvent participer. Une catégorie leur est dédiée (-15 ans). Les candidats doivent déposer leurs photographies avant le 22 février 2012 à l’Office de Tourisme (3 photos par participant maximum). Règlement et bulletin de participation disponibles sur Internet ou à l’Office de Tourisme à Bourganeuf ou à Royère de Vassivière. n Renseignements Office de Tourisme Intercommunal Eaux, Tours de Bourganeuf et Royère de Vassivière Place du Champ de Foire BP 42 - 23400 Bourganeuf Tél. 05 55 64 12 20 eaux-tours@wanadoo.fr www.ot-bourganeuf.com ou http://www.ot-bourganeuf.com/ dotclear/

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

savoir-faire reconnu. Certains d’entre eux, devenus entrepreneurs à la capitale, ont d’ailleurs contribué à la naissance de cette école en obte­ nant le soutien de la profession. Ainsi, dans les années 20, sous un nouveau nom « L’école des Métiers du Bâtiment », un vivier d’ouvriers et de techniciens qualifiés pour les professionnels parisiens du bâtiment en assurent le fonctionnement avec l’État. Elle élargit son domaine de formation aux travaux publics et au travail du métal. Dans les années 40, devant son succès, les partenaires professionnels de Paris élaborent avec la municipalité de Felletin un projet d’établissement pouvant accueillir 1000

élèves. C’est le début d’une aven­ture qui dure 20 ans pendant lesquels les élèves apprentis vont bâtir leur école. La colline des Granges se couvre d’infrastructures uniques en France pour héberger, nourrir et former les jeunes. Dans les années 60, ils sont près de 1000 à venir étudier ici ! Désormais à la charge de la Région, l’école, devenue Lycée des métiers du bâtiment en 1997, s’est dotée d’un partenariat avec les professionnels Limousins du bâtiment. Son nou­ veau défi : prendre le virage de notre époque, qui voit ses matériaux et ses méthodes de construction évoluer vers plus d’écologie et de technologie. Puisse ce centenaire ouvrir la voie d’un avenir prometteur ! n

© OT Bourganeuf


© Charlotte Rapp

QUATRE questions à... Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

En chiffres

54

millions d’euros par an dans les transports ferroviaires

7%

c’est l’augmentation du nombre de circulations de trains SOUHAITÉE par la Région

17

millions d’euros, c’est le surcoût demandé par la SNCF

Pour faire rouler les trains TER La Région et la SNCF sont en pleine négociation pour

conclure le nouvel accord sur les TER. « Plus de trains » demande la Région, « oui, mais plus cher » réclame la SNCF. « Pas si simple » rétorquent les experts. Explications. À la fin de cette année 2011, le contrat qui lie la Région avec la SNCF pour faire rouler les TER devait prendre fin. Depuis plusieurs mois, les deux partenaires sont en discussion pour passer une nouvelle convention. La Région souhaite développer encore l’offre des transports régionaux, elle en a fait un axe fort de ses politiques d’aménagement du territoire et l’augmentation cons­ tante du nombre de voyageurs montre que le besoin existe en Limousin. Le constat est simple : plus on déve­loppe l’offre, plus il y a des voyageurs.

Mais le coût annuel du nouveau contrat annoncé par la SNCF répon­ dant à cette attente régionale affiche une augmentation de près de 25 % par rapport à l’ancienne convention (17 millions d’euros). Et impossible pour la Région d’obtenir des expli­ cations claires sur cette hausse, disproportionnée par rapport aux nouveaux objectifs qui fixaient 7 % de circulations en plus. Elle a donc demandé une évaluation chiffrée à un bureau d’étude indépendant qui a fait apparaître que la hausse était loin d’être justifiée. Après quelques

échanges entre le président de la SNCF Guillaume Pépy et le président de Région, les négociations ont pu reprendre sur de meilleures bases. La négociation ne pourra pas aboutir avant le 31 décembre prochain comme il était prévu initialement. Pour autant, il n’y a aucun risque d’interruption du service. À charge pour la Région de payer chaque mois 1/12 de la Convention actuelle. La nouvelle Convention sera négociée dans les mois qui viennent et cela se fera dans la transparence, sur tous les postes de dépenses. n

« C’est un besoin de transparence de la SNCF que nous exigeons. »

La Région fait le choix du TER mais pas à n’importe quel prix. Elle veut savoir exactement comment est utilisé l’argent public pour le meilleur service aux usagers. Dans sa négociation avec la SNCF pour le renouvellement de la convention qui fixe ce qu’elle lui verse chaque année, la Région demande la clarté dans les tarifs que propose la société nationale. Quelle est la position de la Région sur le TER ? Nous avons fait des efforts sans précédent de rénovation des voies. Seul du matériel neuf ou rénové circule sur nos lignes. Il y a un mouvement vers les transports collectifs qui va s’accentuer encore. Il faut le suivre et même le devancer. Les transports en commun sont les solutions évidentes face au réchauffement climatique et à l’augmentation programmée du prix du pétrole. Ce choix, comment le traduisez-vous ? Nous devons augmenter l’offre de trans­ port. À chaque fois que nous l’avons fait, le public a suivi. Entre Brive et Tulle ou Limoges et Poitiers, par exemple, où les circulations ont presque doublé, ce sont autant de véhicules qui ne circulent plus. La Région Limousin a fait le choix du TER principalement par le rail depuis qu’elle a pris la compétence des transports régio­naux. Ce choix est plus que jamais pertinent mais pas à n’importe quel prix !

aux exploitations agricoles pour la création de petites unités de méthanisation. Pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre produits sur les exploitations agricoles, tout en renforçant leur modèle économique, la méthanisation apparaît comme une solution prometteuse. Elle permet de traiter les rejets de l’agriculture mais aussi de gérer les apports organiques dont les fermes ont besoin. La méthanisation est une dégradation par des micro-organismes de la matière organique comme les effluents d’élevage ou les résidus de cultures. Le produit de la méthanisation est un « digestat », riche en matière organique susceptible d’être

épandu sur des terres agricoles. Le biogaz produit lors du processus est une énergie qui peut être valorisée sous différentes formes : électricité, chaleur ou carburant. L’objectif de l’appel est de créer de petites unités de méthanisation viables à l’échelle d’une ferme ou d’un groupement d’exploitations. Dépôt des candidatures avant le 16 décembre pour une réalisation dès le second semestre 2012. La phase d’études sera entièrement prise en charge par Action Climat, le partenariat État, Région, ADEME. Pour l’investissement, la subvention est plafonnée à 70 % des dépenses. n

Quelles ont été vos exigences ? Nous avons demandé un effort de transparence à la SNCF. En nous appuyant sur le devis d’un cabinet d’étude, nous avons donc reculé la signature de la convention pour mener avec elle une véritable négociation et obtenir une bonne qualité de service pour un prix qui soit juste et justifié. Et pour le cadencement, qui aurait pu être un véritable progrès, il doit répondre aux besoins des usagers et non pas aux exigences techniques de la SNCF ! n

Tout savoir sur les nouveaux horaires Les horaires des trains « grandes lignes Téoz et Intercités » sont désormais disponibles et consultables auprès des agents de la SNCF en gare, sur internet à www.sncf.com ou par téléphone au 3635 (0,34 euro la minute). Pour les TER Limousins, rendez-vous en gare ou sur www.ter-sncf.coml/limousin ou www.mobilimousin.fr ou encore par téléphone au : 0 825 87 23 19 Contact TER Limousin (0, 19 euro la minute) et 0800 87 23 19 Mobilimousin (appel gratuit depuis un poste fixe). Ces horaires, pour certains d’entre eux n’ont pas été validés par la Région. La négociation se poursuit ! en bref

Méthanisation à la ferme énergie La Région Limousin lance un appel

À l’heure d’une nouvelle négociation pour faire rouler les TER, remettez-vous en cause le partenariat avec la SNCF ? Non, pour nous, le partenaire naturel pour faire rouler les TER, c’est la SNCF. Nous avons simplement bousculé un peu le déroulement de nos négociations. Deux dossiers sont arrivés au même moment : le cadencement et une nouvelle convention pour les TER. Dans les premières réunions, le cadencement nous a été imposé, comme dans les autres régions,un peu cavalièrement sans véritable concertation, déconnecté des attentes et des besoins des usagers. Et pour la nouvelle négociation de la convention d’exploitation, le devis que présentait la SNCF était en hausse de 17 millions d’euros sans justification. Nous ne pouvons tout de même pas engager de l’argent public sur de telles sommes sans savoir comment il est employé !

Valorisation Comment utiliser au mieux les rejets de nos exploitations, une solution : la méthanisation.

Wif 2012 En préfiguration du festival international du Webdesign 2012, la 1re soirée « PechaKucha » est organisée à Limoges le 8 décembre à 20 h au bar le Cube (20, rue des Combes à Limoges). Ces soirées offrent la possibilité aux porteurs de projets numériques de partager leur vision créatrice. PechaKucha est ouvert aux graphistes, aux designers industriels, aux architectes, aux stylistes, aux designers numériques, aux artistes, aux étudiants. Au programme de la soirée, une dizaine de projets présentés par leurs auteurs dans un format très simple : 20 images de 20 secondes pour convaincre. www.webdesign-festival.com

N° 95 DÉCEMBRE 2011 La lettre du limousin

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© Battement d’ailes

Éco-construction : une filière d’avenir au travail ! Pour réduire sa facture énergétique, le Limousin mise sur l’éco-construction. artisans à former, matériaux locaux à produire, filière à organiser et habitants à soutenir, les chantiers ne manquent pas !

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es temps changent. Le modèle de la maison grosse consommatrice de fuel à l’isolation approximative a vécu. Dans l’esprit du public comme dans celui des constructeurs, l’ère est à des bâtiments confortables, sains et consommant peu d’énergie. Cela tombe bien, l’éco-construction a un immense potentiel dans notre région. « C’est vraiment par ce biais que l’on peut  réussir à réduire nos émissions de  gaz à effet de serre et nos consom­ mations d’énergie » explique Ève Guillemot, responsable du Pôle Écoconstruction, centre de ressources régional porté par Ester Techno­ pôle. En effet, le Limousin peut se targuer de produire plusieurs éco-matériaux : du bois en quantité, bien-sûr, mais aussi du chanvre et de la laine de mouton pour l’isolation. Nous avons également des pôles de compétitivité qui s’investissent dans

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

ce domaine, comme le Pôle Domotique, pour tout ce qui concerne la régulation des appareils électriques par exemple, ou le Pôle Européen de la Céramique, qui travaille notamment sur la fabrication de matériaux composites à base de chanvre, lin, argile et chaux. Autre atout de la région : la présence de plusieurs centres de formations en éco-construction. Le Battement d’Ailes (Cornil), Bâti et Savoir-Faire en Limousin (Felletin) et le Centre Hanneman (Lavaveix les Mines) sont ainsi des outils précieux car il y a un manque de formation aux techniques écologiques chez les professionnels. « Il y a surtout un déficit de formation énorme sur le bâti ancien : les maçons ne travaillent plus la pierre et les architectes l’abordent à peine. Or les solutions conventionnelles sont inadaptées au bâti ancien. Par exemple, mettre du ciment

sur un mur humide en pierres ne fera qu’empirer la situation ! Il est crucial de savoir rénover correctement ce bâti, car il représente la majorité des logements d’ici à 2050 » explique Jocelyne Ortolan, gérante du centre Hanneman. Un avis partagé par l’association Bâti et Savoir-Faire en Limousin, centre de ressources sur le patrimoine bâti, son histoire et son entretien. « Nous nous battons pour que les critères de diagnostic de performance énergique prennent en considération certains éléments négligés comme l’inertie, et éviter ainsi les bilans désastreux. Pas question de construire comme il y a trois siècles, mais en revanche, les techniques traditionnelles avaient ceci d’écologique qu’elles prenaient en compte la pente, l’orientation, l’environnement et construisaient avec ce qu’il y avait alentours. C’était une architecture de récolte, avec très peu d’énergie grise

(ce qu’un matériau nécessite comme énergie). C’est cela qui mérite d’être développé à nouveau » précise Charlotte Cornevin, chef de projet. Le souci, pour le moment, c’est que les matériaux locaux ne sont pas toujours accessibles. Si de plus en plus d’artisans se fournissent en bois local (comme la Scop des Ateliers, voir encadré), pour le reste, il est encore difficile de trouver des professionnels qui travaillent avec des matériaux locaux. « Oui nous avons du potentiel dans le chanvre, la laine, la pierre et la terre crue, mais pour le moment, l’offre réduite ne permet pas de répondre aux besoins des professionnels » estime Jocelyne Ortolan. Même constat au Pôle Écoconstruction : « La Laine est est en train de se structurer en filière au niveau Limousin et Massif Central, mais pour qu’il y ait d’avantage de production d’isolant en laine, il faut

étudier davantage ses performances. Quant au chanvre, il faut relancer sa culture » soutient Ève Guillemot. Transition écologique Promouvoir l’éco-construction, c’est aussi impulser une dynamique en construisant ou en rénovant les bâtiments publics de manière respectueuse de l’environnement. « Si l’école ou la mairie utilise des matériaux naturels et des techniques écologiques, les gens le verront, en auront envie, les artisans s’y mettront davantage et cela fera boule de neige » pense Jocelyne Ortolan. C’est aussi l’avis de la Région, qui a lancé l’année dernière avec l’Ademe un appel à projet pour l’éco-rénovation de bâtiments tertiaires. Parmi les premiers à en bénéficier : la fédération du bâtiment de la Creuse et l’école de Saint-Viance. Cet appel à projet apporte une aide financière


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TROIS QUESTIONS À… Jean-Bernard Damiens Vice-président délégué au développement durable, au cadre de vie et à l’environnement

« Il est important pour une collectivité comme la nôtre de montrer l’exemple. » À l’heure où la législa­tion oblige désormais à construire des bâtiments basse consommation et à diminuer la consommation énergétique des bâtiments anciens, tout le monde ne faitil pas de l’éco-construction ?

1. La très belle réalisation bioclimatique de Battement d’ailes, à la fois gîte, bureaux, centre de formation et restaurant. 2. Un chantier de construction de mur traditionnel en pierre pour tous publics par l’association Bâti et Savoir-Faire.

Non car l’éco-construction concerne aussi bien la consommation énergétique des bâtiments que le choix des matériaux, qui doivent être sains et si possible d’origine locale. Il faut tenir compte de ce qu’on appelle l’énergie grise des matériaux, c’est-à-dire la quantité d’énergie qu’il a fallu pour les fabriquer. Entre la laine de mouton du troupeau d’à côté et la plaque de polystyrène, l’énergie grise est sans commune mesure.

Quel peut-être le rôle des collectivités ? Il est important pour une collectivité comme la nôtre de montrer

l’exemple. Ainsi la nouvelle maison des sports de Limoges, Gaïa, est exemplaire comme éco-rénovation. Pour aller dans ce sens, nous avons lancé un appel à projet pour la réhabilitation écologique de bâtiments tertiaires (cf texte principal). La Région est également présente au sein du Pôle Éco-construction pour coordonner la filière et promouvoir l’offre locale, elle accompagne les acteurs, soutient les formations, cofinance les Points Info Énergie...

L’éco-construction est-elle vraiment accessible à tous ? En tout cas elle doit l’être ! C’est pourquoi nous proposons un nouveau dispositif « Énergie-habitat » qui permet aux ménages modestes d’être aidés dans les travaux d’amélioration de leur maison. Nous avons également réorienté notre programme d’aide au logement social dans le sens de la maîtrise de l’énergie car ce n’est pas normal que ce soit les plus pauvres qui paient les plus grosses factures. n

© Emmanuelle Mayer

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3. À l’intérieur d’une grange rénovée : mur en pierre avec chanvre et chaux, poêle à bois… pour un aspect final très cosy. © Bâti et savoir-faire

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Promouvoir l’écoconstruction c’est impulser une dynamique. » mais permet aussi de mutualiser l’expérience pour qu’elle soit reproductible. En effet, « on s’aperçoit que l’éco-construction n’est pas assez présente dans les bâtiments publics à cause d’une méconnaissance des élus et des maîtres d’œuvre. Il faut travailler sur les cahiers des charges des appel d’offres publics pour qu’ils intègrent l’éco-construction » estime Ève Guillemot. Pour les particuliers propriétaires, la Région propose un nouveau dispositif Énergie-Habitat, qui aide les ménages les plus modestes à rénover écologiquement leur maison (voir encadré et p 4-5). Ce dispositif incitatif devrait entraîner les professionnels à s’ouvrir davantage à l’écologie et permettre à l’offre locale de se diversifier. « Lorsque nous tenons un stand dans des manifestations grand public, on sent bien que les gens sont sensibles à la question,

qu’ils veulent pouvoir trouver des professionnels qui mettent en œuvre des solutions écologiques. » constate Jocelyne. Pour leur donner des clés, l’association Bâti et Savoir-Faire organise des animations, des conférences grand public et, chaque année, une « semaine des matériaux naturels », avec plusieurs événements et formations. En 2010 c’était la pierre sèche, en 2011 la terre crue. L’année prochaine, ce sera la paille, qui vient d’obtenir sa certification. On le voit, les initiatives fourmillent, et le Pôle Éco-construction coordonne et organise toute cette énergie. Un annuaire en ligne est déjà disponible sur son site. La Région, elle, aide particuliers et collectivités à passer à l’acte tout en soutenant

les acteurs. En pleine élaboration de son « Schéma régional air énergie », elle va se donner encore davantage de moyens pour atteindre les objectifs de 2020 : 20 % d’énergies renouve­ lables, moins 20 % de consommation d’énergie et moins 20 % d’émissions de gaz à effet de serre. Le Limousin compte bien réussir sa transition écologique et l’éco-construction sera un de ses grands chantiers ! n Contacts Pôle Éco-construction : www.ecoconstruction-limousin.com 05 55 42 60 00 Centre d’éco-construction Hanneman : www.hanneman.fr 05 55 81 32 03 Bâti et Savoir-Faire en Limousin : www.batietsavoirfaire.fr 05 55 83 29 55

La Région vous aide à éco-rénover votre maison Le nouveau dispositif « Énergie-Habitat », sous conditions de ressources, met à disposition des particuliers sollicitant des aides aux travaux, un prestataire qui réalisera un diagnostic thermique aboutissant à des préconisations détaillées et chiffrées. Le dispositif comprend également des aides pour les travaux, conditionnées à l’atteinte d’un gain énergétique de 40 % (validé par le diagnostic énergétique). Ces aides concernent tous les postes permettant une amélioration de la performance énergétique : isolation, énergies renouvelables, ventilation, système de régulation. Enfin, l’usage d’éco-matériaux donne droit à d’importantes bonifications. Voir le dispositif en détail dans la rubrique comprendre p 4-5.

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DOSSIER © battement d’ailes

© Bâti et savoir-faire

Douglas et mélèze du Limousin, ouate de cellulose, chaux, chanvre… L’association montre l’exemple avec ce bâtiment très naturel.

RÉCIT UN CHANTIER AU BATTEMENT D’AILES

Un BÂTIMENT BIOCLIMATIQUE

S

ur les hauteurs, à une quinzaine de kilomètres de Tulle, le Battement d’ailes est un centre agroécologique géré de manière associative par des salariés et des administrateurs bénévoles. Pour l’accueil de ses formations et la réalisation de ses projets, l’équipe a décidé de construire un bâtiment de 300 m2 avec salle d’accueil, gîtes, bureaux et restaurant, aujourd’hui pratiquement terminé « Peu de bâtiments tombant sous la législation des bâtiments recevant du public vont aussi loin dans  la conception écologique » explique Marceau Bourdarias, arboriste et administrateur de l’association. Bioclimatique, ce bâtiment tire partie de l’orientation et de la pente, ses façades sud sont vitrées pour absorber la chaleur, avec des débords de toit qui protègent de la surchauffe l’été. La partie nord possède très peu

d’ouvertures, avec des pièces non chauf­fées (réserves) qui jouent le rôle d’espaces « tampons ». À l’intérieur de la coque en bois, des murs maçonnés, à forte inertie, pour pouvoir stocker la chaleur. Côté matériaux, le bois (douglas et mélèze exploités et sciés en Limousin) tient la vedette mais il y a également des isolants en ouate de cellulose, fibre de bois, des cloisons en briques ou fermacell (plaque de plâtre écologique), des enduits en chaux-chanvre, et un peu de béton. Trop selon Marceau, mais il a fallu composer avec les normes des bâtiments recevant du public. « Ces normes vont à l’encontre de l’éco-  construction et cela a été très difficile de trouver des solutions non-polluantes. Un exemple : nous avons mis des parements en bois à l’intérieur, sains et respirants... et on se retrouve  obligé d’y ajouter un vernis ignifugeant ! » déplore le jeune homme

devenu expert en la matière. Autre difficulté rencontrée : faire travailler tous les acteurs ensemble : architecte, économiste chargé du budget, bureau d’étude sur la structure (chargé de faire des préconisations sur les dimensions, les éléments porteurs et structurels) et bureau d’étude thermique (en charge du chauffage, de l’eau et de la VMC). « Déjà, en général, ce n’est pas le donneur d’ordre qui choisi les bureaux d’études mais l’architecte. Ensuite, les différents bureaux d’études ne travaillent pas ensemble donc peuvent se trouver en  incohérence ». Sans compter que, ces personnes étant rémunérées au pourcentage du prix du bâtiment, elles n’incitent pas vraiment à l’économie. Étape suivante : réunir des artisans autour du projet. « Nous avons choisi ceux qui comprennent notre philosophie et qui travaillent avec

des matériaux locaux comme Au Fil du Bois par exemple ». Fort de son expérience, le Battement d’ailes souhaite aider les collectivités pour leurs chantiers publics, leur donner les clés pour comprendre les méca­ nismes de construction des bâtiments recevant du public et les conseiller sur la manière de gérer la conception et le suivi de chantier. Avec ce projet de formation, le Battement d’ailes souhaite aussi s’engager en faveur de bâtiments publics vraiment écologiques. « Quand je vois tel bâtiment supposément écologique mais avec de l’aluminium partout, des ponts thermiques énormes et pas un morceau de bois du Limousin, cela me pose question. Il y a vraiment des aberrations ! » n Contact : www.lebattementdailes. org / 05 55 26 49 98

© Emmanuelle Mayer

EXIGENCES L’ÉCO-CONSTRUCTION COMME SPÉCIFICITÉ

UN BUREAU D’ÉTUDES ÉCOLO

U

ne Scic (société coopérative d’intérêt collectif) est une entreprise qui permet de rassembler dif­férents types de personnes parmi les sociétaires : des salariés, des particuliers, des entre­prises et des institutions. Ainsi dans la Scic L’Arban, on retrouve aussi bien le conseil général de la Creuse que le centre Hanneman, des archi­tectes ou le parc de Millevaches ! Créée en mars dernier, la Scic L’Arban, à Faux la montagne (23), a deux missions : opérateur immobilier à vocation so­ciale, c’est-à-dire qu’elle fait cons­ truire ou réhabilite des bâtiments pour en faire des logements sociaux, et bu­reau d’études en urbanisme, pour assister des projets de collecti­ vités comme l’aménagement d’un bourg, la réhabilitation de bâti-

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ments publics, la réalisation d’un Gioux afin de définir des projets PLU... Avec une spécificité forte : d’amé­nagement et de réhabilital’éco-construction. « En tant qu’opé- tion ». n rateur, nous préférons utiliser les  maté­riaux naturels et locaux. Quand  Contact : 05 55 64 58 29 arban@millevaches.net nous sommes prestataires, cela dépend du commanditaire mais nous essayons toujours d’être le plus écologique possible. C’est ce que nous avons fait avec la commune de Faux la Montagne dans la rédaction du cahier des charges du projet  d’éco­quartier, qui va assez loin dans ses exigences écologiques » explique Stéphane Grasser, son directeur. Autre originalité de L’Arban : sa méthode de fonctionnement : « pluLa Scop des tôt qu’un positionnement en ex­pert, ateliers : nous préférons la méthode colla­ un savoir-faire borative. Nous avons ainsi animé  collecté des groupes de travail pour la comaux 4 coins mune de Gentioux et pour celle de du monde.

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

Un chemin pavé dans la plus pure tradition des maçons de la Creuse.


L’avis de... Marceau Bourdarias administrateur et formateur au Battement d’Ailes

« Construire avec le territoire» « Nous n’avons pas commandé un bâtiment avec un seuil précis de consommation, parce que notre raisonnement est différent. On ne fait pas du « horssol », c’est-à-dire un bâtiment qui pourrait être construit partout avec les mêmes caractéristiques, mais un projet de développement local. Pour moi l’éco-construction c’est la prise en compte de l’environnement, du site et des compétences locales. Donc notre démarche c’est plutôt : de quoi avons-nous besoin ? De quoi sont capables les artisans, architectes et bureaux d’études locaux ? Avec quels moyens ? Quels matériaux disponibles avons-nous autour de nous ? Faire un bâtiment le plus écologique et performant possible avec les moyens du

bord, voilà ma définition de l’éco-construction. Par exemple, si nos voisins sont des petits agriculteurs qui diversifient leur activité avec la vente de plaquettes de bois broyé, je préfère opter pour un chauffage à plaquettes plutôt que de construire une maison passive (sans chauffage) avec des matériaux introuvables. De même, le prix d’un matériau local est peut-être plus cher que s’il vient de loin, mais en se fournissant dans les entreprises locales, on enrichit le territoire, et à terme, on y gagne sur de nombreux aspects. Il faut sortir des schémas de pensée habituels. Comme disait Einstein, nous ne résoudrons pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. » n

© EMMANELLE MAYER

© EMMANELLE MAYER

L’ÉQUIPE La Scop des Ateliers, à Felletin, c’est l’histoire de Jean, Arnaud, Antonin et Mathieu.

DES MAISONS AMÉRICAINES EN BOIS DU LIMOUSIN

L

a Scop des Ateliers, c’est 4 copains qui travaillaient dans le bâti­ment depuis 10 ans et qui ont eu envie de monter leur entreprise. « On formait une équipe, on travaillait ensemble, pendant 4 ans, nous sommes allés travailler au Mexique et aux États-Unis, sur des chantiers de construction bois une partie de l’année ». Une vie un peu bohème... et puis l’envie de se poser chez eux, en Creuse, et d’y créer une entreprise qui soit leur outil de travail

commun et le moyen de valoriser leurs expériences sur les maisons à ossature bois. Le statut coopératif tombe sous le sens. Quant au bois, il leur semble évident de se fournir dans la région. « 90 % du bois que nous travaillons provient de scieries locales ». La Scop propose la mise hors d’eau et d’air, c’est-àdire la struc­ture, la charpente, les fenêtres et portes, la toiture, ainsi que les éléments intérieurs comme les planchers et les escaliers. Elle peut également faire l’isolation

(qu’ils privilégient en ouate de cellu­lose ou fibre de bois, plus sains) et la finition. Leur spécialité : l’ossature à l’américaine et la réalisation de panneaux préfabriqués en atelier. « Une technique moderne, mais on peut aussi faire la char-pente traditionnelle “ poteaux-poutre ” ».  Après un an d’existence seulement, leur carnet de commandes est déjà bien rempli ! n Contact : 05 55 66 08 14 www.scopdesateliers.com

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politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie AucouturierVaugelade Gérard Audouze Catherine Beaubatie Patricia Bordas Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Andréa Soyer Claude Trémouille

Priorité emploi La crise est là, durable, que les « beaux discours », « belles postures » et autres gesticulations de nos gouvernants actuels n’ont su ni prévoir ni endiguer. Crise bancaire d’abord, crise financière, économique et sociale ensuite, crise de la dette des États, en particulier européens… la crise et ses conséquences, une très faible croissance, une précarisation accrue, une explosion du chômage, entraînées par la diminution de l’activité et la multiplication des défaillances d’entreprises. Les populations, notamment les plus démunies, les classes moyennes aussi, ont été frappées de plein fouet… situation que vont durcir et aggraver encore les plans de « rigueur », les « efforts » supplémentaires imposés aujourd’hui par la droite au pouvoir. Le Limousin, sans doute moins touché que d’autres régions, n’a pas été épargné pour autant. C’est dans ce contexte que, conscient, qui plus est, des nouvelles entraves financières imposées par l’État aux régions, le Conseil Régional, soucieux d’efficacité, adapte résolument ses dispositifs de soutien à l’économie et à l’emploi et élabore une nouvelle Stratégie, un nouveau Schéma de Développement économique (SRDE). Il s’appuie sur trois évidences : • pas de développement économique possible sans des infrastructures, notamment infrastructures de communication rapides, efficaces et sûres, sans des outils de formation réactifs, adaptés et proches, sans des services de qualité présents sur tout le territoire ;

• pas de développement économique durable sans respect et protection de l’environnement d’une part, justice sociale d’autre part ; • pas de développement économique performant sans partenariats solides et confiants associant entreprises et collectivités ou entreprises entre elles. Fruit d’un très long travail, notre Schéma de Développement Économique a été élaboré, dans un souci de pragmatisme et d’efficacité, en associant une analyse préalable sans concession du tissu économique régional, une prise en compte effective des réalités de terrain, la concertation la plus large possible, la contractualisation la plus confiante et la plus précise qui soit… La Région s’engage ainsi résolument aux côtés des entreprises qui doivent elles aussi s’engager : des conventions pluriannuelles préciseront la complémentarité de leurs actions, définiront les conditions de leur mise en œuvre, fixeront des objectifs réalistes, notamment en terme d’emplois, prévoiront aussi les modalités d’évaluation. Si elle est appréhendée dans un contexte de crise économique, la contractualisation avec les entreprises tiendra très attentivement compte des enjeux environnementaux (défi climatique, rareté des ressources, ancrage local…) et sociaux. Les aides économiques, indivi­ duelles ou collectives, seront ainsi octroyées et modulées, afin d’éviter « les effets d’aubaine », en application de critères d’éligibilité et de conditionnalité renforcés.

Cette démarche, qu’un jugement hâtif pourrait assimiler à une contrainte, doit au contraire être considérée comme un outil d’aide à la décision, synonyme d’investissement sur l’avenir, fondement d’une vraie construction stratégique bénéfique à tous, salariés, dirigeants et acteurs économiques au sens large. Ce Schéma définit enfin les outils que la Région se donne : avances remboursables, prioritairement mobilisées, mais aussi subventions, co-investissement ou investissement direct. Très vigilante quant à l’utilisa­tion de ses ressources financières, la Région est également très attentive à l’équilibre, tant sur le plan des territoires que des secteurs d’intervention. Expression d’une volonté politique forte, notre stratégie de développement économique est au service des entreprises et de l’emploi dans la perspective d’une croissance réelle, le retour sur investissement devant bénéficier à l’ensemble des acteurs, en premier chef, aux salariés qui devront désormais être informés des aides fournies à leur entreprise. La confiance passe nécessairement par la transparence. Si le rôle de l’entreprise est bien de créer de la richesse, cette richesse doit en effet être équitablement répartie. Le Conseil Régional demandera ainsi à être informé de la politique de distribution de dividendes afin de vérifier le juste retour de ses aides financières. C’est à la mi-décembre que ce

SRDE sera soumis au vote de notre assemblée. « Trop timide » diront sans doute quelques-unes, « trop contraignant » contrediront probablement quelques autres… Équilibré et réaliste dirons-nous simplement, mais volontariste aussi, attestant avant tout notre détermination à avancer, à ne pas subir. Nous ne nous résignons pas à la crise. Conscients des obstacles, nous agissons en conscience, dans l’intérêt des Limousins, de tous les Limousins.

Fruit d’un très long travail, notre Schéma de Développement Économique a été élaboré, dans un souci de pragmatisme et d’efficacité »

La volonté d’équité dicte bien notre action d’accompagnement et de développement des entreprises, chaque euro régional investi devant faire l’objet d’un retour sur investissement utile à tous. Car c’est cela la politique, faite de rencontres, d’écoute et de temps passé, de réflexions et de décisions… et d’un travail de tous les instants, d’un travail exigeant, à jamais inachevé, loin des agitations et fanfaronnades médiatiques, pour que notre Région, terre vivante, terre de tradition et d’innovation, soit toujours pour chacun d’entre nous… « une chance à saisir ». n

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

Des têtes bien faites ou bien pleines ? Aujourd’hui ce qui compte c’est la communication. Noyé dans l’avalanche d’informations rythmées par le sensationnel et le répétitif l’individu perd sa lucidité. Il n’a plus la possibilité de se faire son idée ; elle lui est serinée. Récemment, quelqu’un me demandait de lui expliquer la notion d’effet de levier ; en fait il aurait bien souhaité maîtriser en quelques minutes l’ensemble de la macroéconomie financière. C’est la tendance au surf. Faut-il banaliser les domaines scientifiques et leur vocabulaire au point de les vider de leur substance ? Propos réactionnaire me direz-vous ? Expliquons-nous. Je ne sais ni comment ni pourquoi se déclenche une crise d’appendicite ou un AVC ni s’il faut se bourrer de vitamines. On me

dit que les journaux en parlent. Je pense que malheureusement plus l’on schématise, plus on perd en rigueur scientifique. Je dis cela parce que la mode est venue d’en appeler sans cesse à la proximité et à la consultation populaire suivant le principe que tout un chacun doit avoir un avis sur tout. Rien ne doit lui échapper. Est-ce que le yuan est sous-évalué ? Faut-il augmenter les impôts (sans précision) ? Faut-il rehausser la TVA ? Instituer une TVA sociale ? Quelle est la meilleure énergie ? Y a-t-il trop de départements ou de régions (dont les 3/4 des Français ignorent les compétences). En ce moment dans le concert sur la crise de l a dette on met la « convergence » qui a un sens en théorie de la croissance, à toutes les sauces médiatiques.

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

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La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

On a inversé la procédure. C’est la population qui éclaire l’élu !!! Mascarade et légèreté qui permettent à certains groupes organisés de distiller un flux d’informations et de faire pression sur la vie démocratique. On constate d’ailleurs qu’on fait d’autant plus appel à la proximité que les citoyens s’éloignent des urnes ; l’abstention n’a jamais été aussi forte dans les élections locales. Pourtant en démocratie la proximité passe par les représentants du peuple régulièrement élus qui sont payés pour travailler et réfléchir puis expliquer

à leurs mandants les mesures de politique qu’ils votent. Nous regrettons que les   discussions de fond soient écartées au profit des phrases valises qui envahissent   les débats politiciens. Il « faut privilégier la jeunesse, favoriser l’innovation, améliorer le commerce extérieur, défendre l’emploi et la formation… » mais le comment n’est jamais vraiment traité alors qu’il implique des choix politiques. Cette responsabilité est laissée aux conseillers et aux administratifs. n

Tout ceci est vécu au Conseil Régional où l’élu sert de plus en plus à inaugurer les chrysanthèmes. »


europe écologie LES VERTS

groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès

Le mois de l’économie sociale et solidaire Entre l’Europe qui ne cesse de trembler sous les coups des banques et des spéculateurs et les signes de plus en plus évidents de la dégradation climatique, notre région accumule les indicateurs défavorables. Récemment montrée du doigt pour la hauteur du surendette­ ment de ses ménages, la désin­ dustrialisation galopante et la situation préoccupante de ses agriculteurs, notre Limousin, malgré ses indéniables atouts, se trouve fragilisé. Constat amer contre lequel des solutions pourtant existent et restent à

cohorte d’emplois qui en découlerait et ne pas laisser le champ libre aux grands groupes transnationaux. Cette même coopération reste à promouvoir pour la cohérence des actions associatives qui œuvrent dans tous les domaines de notre quotidien, y compris dans les dénonciations les plus dérangeantes des travers de notre société, et ceci dans le but Œuvrer pour une réelle d’apporter décentralisation de la des pratiques production énergétique et nouvelles. la cohorte d’emplois qui en Pesticides, découlerait et ne pas laisser le champ libre

notre portée, comme promouvoir la coopération entre entreprises autour de projets d’innovation, pour maintenir un tissu entrepreneurial à la hauteur des besoins d’emplois, de qualifications, de valeur ajoutée et de pérennité, œuvrer pour une réelle décentralisation de la production énergétique et la

aux grands groupes transnationaux. »

déchets miniers radioactifs, monoculture, atteintes diverses à la santé, à la liberté d’expression, au droit du travail, au droit aux services publics, au droit des exclus, les sujets ne manquent pas. Ce mois de l’économie sociale et solidaire, alternative économique et sociale crédible, basée sur l’expertise et les aspirations citoyennes, sur la reconnaissance des besoins mutuels et la démocratie au quotidien, devrait être source d’inspiration pour une gouvernance repensée au profit de tous. n

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL

Un autre choix

groupe présidé par

Comme chaque fin d’année, nous entrons dans le temps des choix budgétaires pour la Région. Notre volonté de poursuivre une politique en faveur d’un développement dynamique et solidaire du Limousin pour 2012 est confrontée au contexte de grave crise économique et financière. Mais, à cette difficulté, s’ajoutent le lourd handicap des transferts de compétences, du gel budgétaire et de la réforme fiscale

Jacqueline LhommeLéoment

Alternative Démocratie SocialistE

conseiller régional jean daniel

mouvement écologiste limousin

que nous impose l’État. La 2e décentralisation a fait basculer des charges non compensées sur les collectivités locales. Le gel des dotations et la réforme fiscale ont poursuivi cet étranglement tout en consacrant une vision libérale des territoires avec la disparition des services publics. Les conséquences de cette politique sont ressenties partout en France : ghettoïsation des banlieues ; asphyxie de l’hôpital

public et de l’éducation nationale ; agonie des territoires ruraux. Mais cela ne passe pas, comme en témoigne le récent basculement du Sénat.

Les élus locaux, comme l’ensemble de la société française, demandent un réel changement de politique pour sortir le pays de cette ornière. À la Gauche d’y répondre en 2012. n

Les élus locaux, comme l’ensemble de la société française, demandent un réel changement de politique pour sortir le pays de cette ornière. À la Gauche d’y répondre en 2012.

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français Parti de gauche Nouveau parti anticapitaliste

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

Le budget régional doit favoriser la justice sociale Artisans ou complices d’une Europe libérale légitimant le diktat des marchés financiers, les dirigeants du vieux continent imposent des cures d’austérité sans précédent à leurs peuples. En France aussi la dette publique est le prétexte évoqué par Nicolas Sarkozy et la droite pour tailler toujours plus dans les dépenses publiques, réduire le coût du travail, diminuer la protection sociale. Loin d’être un remède, cette politique conduit à la récession, au chômage de masse et l’accentuation des inégalités. Le dogme de 3 % des déficits publics, les statuts et le rôle de la Banque centrale européenne où le traité de Lisbonne ne sont pas, eux, remis en cause. Il y aurait pourtant là matière à inverser les logiques à l’œuvre et remettre

le développement humain au cœur des priorités des politiques publiques. Si, à l’échelon modeste qui est le leur, les régions ne détiennent pas toutes les clefs pour ouvrir une telle perspective, elles peuvent être une force de résistance efficace en mettant en œuvre des mesures visant à plus de justice sociale. Augmenter la TIPP est injuste C’est en ce sens que les élus de notre groupe sont intervenus lors du débat d’orientations budgétaires pour 2012, réaffir­ mant leurs priorités et proposant des inflexions significatives avant le vote du budget définitif en en décembre. Ils demandent notamment :

• de revoir à la hausse le budget d’investissements dans les établissements publics secondaires d’éducation, de mettre en place la gratuité totale des livres scolaires, de renoncer à tout financement en faveur de l’enseignement privé. • de créer les conditions de la gratuité dans les trains régionaux (TER) pour les chômeurs, mesure symbolique de justice sociale qui pourrait être élargie par la suite aux étudiantslycéens. • de n’attribuer aucune aide aux entreprises qui continuent à rémunérer des actionnaires et de généraliser sous conditions le principe de l’avance remboursable au détriment de la subvention.

• de renoncer à prélever la part additionnelle régionale de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) qui sert entre autres à financer l’hypothétique LGV et le groupe Vinci, taxe qui après les augmentations de mutuelles, du gaz, de l’électricité, va frapper encore un peu plus les ménages modestes. n

N’hésitez pas à vous inscrire à la lettre d’informations sur www.terredegauche.fr

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

N° 95 DÉCEMBRE 2011 La lettre du limousin

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agenda

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Les compagnies limousines ont reçu un excellent accueil de la part des professionnels.

Théâtre des 7 collines 05 55 26 99 10

www.fraclimousin.fr

La vie sur un fil Cie au fil du vent

Des rencontres pour le spectacle vivant RENCONTRE Cinq régions voisines s’associent pour permettre à leurs artistes

de se faire connaître. Cinq régions voisines, Pays de la Loire, Bretagne, Limousin, Centre et Poitou-Charentes se sont associées pour organiser les Rencontres à l’Ouest, une manifestation pour la mobilité des artistes. La seconde édition s’est déroulée en novembre dernier à Angers. La Région y accompagnait 3 compagnies. Elles ont pu présenter leur spectacle ou projet de spectacle à un parterre de professionnels : diffuseurs, programmateurs, médiateurs, décideurs… La diffusion des spectacles produits en région est un problème récurrent que toutes les compagnies partagent en région. Les programmateurs

préfèrent bien souvent les spectacles des scènes parisiennes qui irriguent ensuite le reste des salles de l’hexagone. Avec cette initiative interrégionale des Rencontres à l’Ouest, les compagnies peuvent échanger, non seulement avec les programmateurs mais aussi avec les artistes d’autres régions et les différents acteurs culturels. Pour les organisateurs, l’objectif des Rencontres est « de faire naître des envies, entre artistes et diffuseurs, de travailler ensemble, en accueil en résidence, en production, en diffusion, ou pour tout autre forme de coopération et d’accompagnement. »

Pour le Limousin, on a pu voir Makizart - Mon petit guide en Croatie, un texte à mettre en scène, fruit d’une écriture à plusieurs mains que ses auteurs projettent de jouer à travers toute l’Europe. Circo Aereo de Jani Nuutinen en résidence à Nexon depuis quelques années proposait une trilogie de cirque d’objets, trois spectacles dans un village de trois chapiteaux. Le finlandais explore toujours sa thématique d’un cirque « plus juste », précis et minimaliste. La Compagnie O’navio, virtuose de la marionnette proposait « Otto (autobiographie d’un ours en peluche) ». Offert avant guerre à un

LE BILLET occitan Écrire le limousin, Escriure lo Lemosin, Eicrire lou limouzi Chronique de JP. Cavaillé et B. Chrétien L’occitan limousin s’écrit depuis le Moyen-Âge (n’oublions pas les troubadours !). Mais de bien des façons, et la perplexité des lecteurs est légitime devant les nombreuses formes de graphies existantes. C’est que nous n’avons rien qui ressemble à une Académie limousine qui imposerait, via le pouvoir d’État, une norme graphique commune. Autrement dit, rien à voir avec le français, ni avec les autres langues nationales ! Pour ce qui est des écritures contemporaines de l’oc, il faut distinguer une graphie qui est acceptée et pratiquée collectivement, dite « classique » ou « normalisée », des autres manières d’écrire, qui sont individuelles, ce qui ne veut pas dire pour autant sans intérêt ni pertinence ! Les règles de la graphie « classique » sont communes à l’ensemble des régions occitanes, et s’appliquent – parfois imparfaitement – aux particularités locales, et donc, bien sûr, au dialecte limousin. C’est

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elle qui est utilisée et promue par les linguistes (Yves Lavalade, etc.) et les écrivains d’expression limousine (Jan dau Melhau, Roland Berland, etc.). Elle est enseignée à Calandreta et dans les (trop rares) cours d’occitan dispensés dans la région. Elle est aussi employée dans la signalisation bilingue. En partie inspirée des troubadours, son plus grand mérite est sa souplesse, sa capacité d’adaptation aux différents parler. Elle a aussi la qualité d’être autonome par rapport au français, mais c’est là un défaut rédhibitoire pour une population à laquelle l’école n’a pas appris à en déchiffrer le code. D’où la tentation, à notre sens tout à fait naturelle, d’adopter des graphies partiellement ou complètement calquées sur la manière d’écrire le français qui, de surcroît, sont susceptibles (bien que cela soit souvent une illusion) de mieux « coller » à la langue parlée. C’est de cette façon que l’on a surtout écrit le limousin depuis le début de l’époque moderne, chacun bricolant, à partir du français, son propre système.

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

Mais il ne faut pas oublier que quelle que soit la graphie, une phrase doit sonner de la même manière à l’oreille ! Par exemple lorsqu’on entend dire que les noms de lieu sont écrits sur les panneaux bilingues dans une sorte d’espagnol ou de languedocien et non en limousin, cela est bien sûr complètement faux. C’est tout simplement que la plus grande partie des gens ne savent pas comment on doit lire, par exemple devant le panneau d’Aissa (Aixe sur Vienne) ou de Sent Jan Ligora (Saint-Jean-Ligoure), et prononcent souvent à la française, là où il faut entendre quelque chose comme Aïsso et Sein Dzan Ligouro. C’est là à notre avis un très gros problème. L’école n’a pas fait son travail (l’apprentissage minimal d’une règle orthographique pour la linga dau país), mais admettons aussi que les occitanistes (qui ont bon dos) ont manqué de pédagogie en refusant d’associer, partout ou cela était possible, la graphie classique à des exemples de graphie « à la française ». Qu’es ’chabat per uei. n

jeune allemand de confession juive, Otto passera de main en main, tel un relais entre les hommes, jusqu’à se retrouver dans l’Amérique d’après guerre. Près de 130 structures étaient représentées dans les Rencontres et les compagnies limousines ont reçu un très bon accueil. Pour elles, le principe de la manifestation a particulièrement bien fonctionné. Elles ont pu établir des contacts avec un nombre de professionnels impensables en Limousin. Selon toute vraisemblance, c’est en Limousin que devrait être organisée la prochaine édition fin 2012. n

Du 12 au 16 décembre 10 h et 14 h 30 Lorsque survient ce drôle de personnage, bagages à la main, sur la scène, le paysage se transforme : son aire de jeu sera celle de ce simple fil tendu à quelques mètres de haut, son compagnon sera ce pianiste délicat qui accompagne ses pas. Et le temps du public sera suspendu aux évolutions de cette petite femme sur son fil. Petit clown tranquille, elle y installera bagages et balai, étendra son linge, enfilera ses vêtements, incarnation d’un désir enfantin. Sur le fil Johanna Gallard avec une musique, piano et chant, de Thierry Bazin.

Fonds régional d’art contemporain Limousin Limoges 05 55 77 08 98

www.fraclimousin.fr

Narrative, critique, libre … Figurations des années soixante aux années quatre-vingt Œuvres des collections du FRAC et de l’Artothèque du Limousin Juqu’au 10 mars 2012 Le Frac Limousin poursuit son investiga­ tion dans le domaine pictural en s’intéressant à l’évolution de la peinture figurative, notamment en France, des années 1960 aux années 1980, à partir de ses collections du Frac et de celle de l’Artothèque du Limousin. L’exposition explore en quoi un certain nombre d’artistes se sont intéressés aux images interroger leurs sources, apprécier leurs méthodes de manipulation et de détournement - et de poser la question de leur réponse indi­viduelle ou collective à un contexte médiatique en augmen­ tation mais pas encore aussi saturé qu’aujourd’hui. Travaillant à partir de l’image photographique ou cinémato­ graphique, de l’imagerie publi­ citaire, du roman-photo, de la bande dessinée, les artistes détournent les significations de ces représentations pour en révéler des sens inattendus, sug­ gérer d’autres narrations, montrer leurs implications politiques.

Limoges Théâtre Expression 7 05 55 77 37 50

Sex-toys - Cie Max Eyrolle Du 27 au 30 décembre à 20 h 30 sauf le JEUDI 29 décembre à 18 h 30 Les sex-toys étaient utilisés dès l’âge des cavernes. Le saviez-vous ? On a beaucoup

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livres et disques

les 10 choix de la rédaction 3

4 Laurent Bourdelas Éditions Stock, 2011

L’ivresse des rimes

entendu parler des trains à vapeur mais ils sont loin d’avoir fait autant parler que le sex-toy à vapeur ! Le saviez-vous ? Max Eyrolle explique ainsi sa dernière création : « Étant maintenant tombé dans un monde où le canard vibrant remplace facile­ ment les débats télévisés, il m’a semblé d’une importance capitale de retracer de manière humoristique la vie au cours des siècles de ces petits objets de solitude et de plaisir. Car il faut l’avouer le passage du godmichet en granit graissé à l’huile de mammouth (qui vaut le détour) au godmichet à roue de plumes d’oies ou de jeunes pintades de la Renaissance marque en somme une formidable révolution culturelle. Et (vu les résultats) il serait peut-être temps de dé­laisser la pensée et de s’occuper enfin de ce qui nous fait vibrer ! »…

ont pour l’occasion mis leurs écuries à disposition. C’est dans ce cadre privilégié, que seront réunis des artisans uniques dans leurs domaines, avec un savoir faire inimitable. La diversité des ateliers proposés permettra de découvrir des métiers dont la caractéristique commune est la création et la fabrication d’articles uniques à base de matériaux nobles, alliant technicité et modernité. Cet événement sera également l’occasion de venir découvrir les Écuries du Château, traditionnellement fermées au public.

Limoges Théâtre de la Passerelle 05 55 79 26 49

www.lesfrancophonies.com

Le discours de la servitude volontaire La Boétie Du 13 AU 16 Décembre à 20 h 30 Avec Pierre Alexandre Gagnant Mise en scène : Michel Bruzat. Le nom de la Boétie est souvent lié à celui de Montaigne. « Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, ne le soute­ nez plus et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser ». Les deux hommes, en effet furent amis, de cette amitié célèbre que l’auteur des Essais explique le plus simplement du monde : « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Montaigne écrira « La Boétie (était) le plus grand homme, à mon avis, de notre siècle ». D’un bout à l’autre du Discours, une idée-force porte l’élan du verbe : La Boétie dénonce la maladie à laquelle s’abandonnent les peuples sous le joug de leurs maîtres et il s’interroge sur la thérapeutique qui ferait cesser de tels maux.

Boisseuil Espace culturel du Crouzy 05 55 06 16 82

Encore vous Le 17 décembre à 20 h 30 et le 18 décembre à 15 h Théâtre musical / La java des Gaspards La dernière création de la Java des Gaspards, à l’énergie toujours communicative. « Vous portez vos habits du dimanche et des souliers vernis, nous des chansons de fêtes et nos plus belles mélodies. Vous semblez favorables, disposés à écouter, disposés à rigoler, nous avons la parole facile et l’air détourné. Depuis notre première rencontre, combien de Noëls passés ensemble, combien de matinées, combien de belles soirées ? La magie des premières fois toujours retrouvée. Vous n’avez presque pas changé. C’est encore vous, c’est enfin vous ». C’est surtout eux.

Pompadour

Meymac Abbaye Saint-André Centre d’art contemporain

05 55 98 52 86

05 55 95 23 30

1er CARROUSEL DES MÉTIERS D’ART 17 et 18 décembre Les Commerçants et Artisans du Pays de Pompadour ont décidé de mettre en place une manifestation d’envergure pour promouvoir les métiers d’arts et un patrimoine architectural hors du commun. Les haras nationaux

www.cacmeymac.fr

Calendrier de l’Avent 2011 - Ernesto Tatafiore Jusqu’au 8 janvier Visible tous les jours, éclairé dès la tombée de la nuit. Depuis 2005, l’Abbaye Saint-André - Centre d’art contemporain de Meymac participe à l’impatience qui précède les fêtes de fin d’année en invitant un artiste de notoriété internationale à réaliser pour la façade de l’Abbaye un Calendrier

de l’Avent monumental. Après Sylvie Fajfrowska en 2005, Anne Brégeaut en 2006, Virginie Barré en 2007, Henri Cueco en 2008, Julian Opie en 2009 et Glen Baxter en 2010, c’est l’artiste italien Ernesto Tatafiore qui réalise les 26 images de cette année. Il imagine une rencontre ana­chronique entre deux révolu­ tion­naires : le français Robespierre et le napolitain Masaniello. Cette histoire à destination des petits comme des grands sera à découvrir à partir du 1er décembre. Chaque jour une fenêtre de l’Abbaye, transformée en caisson lumineux, s’illumine avec l’image du jour qui s’ajoute aux précé­ dentes dans une progression jusqu’au 25 décembre, où les deux dernières images apparaissent. L’ensemble reste ensuite éclairé et visible par tous, tel un fanal dans la nuit, jusqu’au 8 janvier. Outre l’originalité du projet par sa dimension exceptionnelle et son inscription régulière chaque année prenant la forme d’un véritable rendez-vous en région Limousin, il faut souligner les conditions de sa réalisation puisque cette commande éphé­mère trouve son financement dans une large souscription annuelle auprès de particuliers, de fidèles du Centre, mais aussi auprès d’entreprises régionales et nationales, et de collectivités.

La Fabrique - Guéret Espace André Lejeune 05 55 52 84 94

www.ville-gueret.fr

Concert du Nouvel An À Pleine Voix Le 3 janvier à 20 h 30 Orchestre de Limoges et du Limousin. Nous retrouvons pour cette nou­velle année Jérôme Kaltenbach, maintenant associé à l’Opéra-Théâtre de Limoges. C’est un programme entièrement consacré à la voix que l’Orchestre de Limoges et les deux solistes, Tania Or et Xavier Moreno, viennent interpréter. Un programme consacré à la voix et à l’amour ! Un concert brillant et festif où se succèdent les airs chantés d’opéras connus… Pour embrasser ce programme à pleine voix, il fallait un couple de chanteurs habiles à parcourir toute la gamme du sentiment amoureux, de l’opéra mozartien jusqu’à l’opéra bouffe, en passant par le registre du bel canto. Le ténor espagnol Xavier Moreno familier des grands rôles verdiens, pucciniens et straussiens – et la rayonnante soprano israélienne Talia Or, qui ne cache pas sa prédilection pour Mozart, sont les amants de cette soirée.

La Souterraine Centre culturel Yves Furet 05 55 63 46 46

7 Weeks plays Dead of Night Ciné-concert Le 13 janvier à 20 h 30 1972 aux États-Unis, Andy Brooks, un jeune soldat revient du Vietnam. Métamorphosé, il ne parle plus, ne mange plus, reste enfermé dans sa chambre... pendant qu’une vague de meurtre terrifie la région… Dead of Night est un film injustement oublié malgré son niveau de réalisation et d’intensité, d’un impact à la fois physique, émotionnel et intellec­ tuel, il s’agit également d’un des premiers films traitant du trauma­tisme engendré par la guerre du Vietnam. Un saisissement macabre de première catégorie, mais aussi et surtout un drame poignant, signé Bob Clark. Avec ce spectacle, le charis­ matique groupe 7 Weeks se fond dans l’univers de Bob Clark au travers de morceaux inédits et originaux joués en live, explorant la face la plus sombre, la plus décharnée mais aussi la plus mélancolique de sa musique. Utilisant les dialogues, les brui­ tages, ou seulement les images tel un clip, le groupe nous offrent là une alternative aux cinéconcerts de films muets en noir et blanc, plus courants.

Ussel Centre culturel municipal La Carnot 05 55 96 23 63

Le chÂlet de l’horreur de la trouille qui fait peur Le 19 janvier à 20 h 30 Comédie policière. Une comédie énigma­ tique et hilarante de Patricia Levrey sur une mise en scène de Michel Crémadès. Cinq personnages croustillants et machiavéliques (un député véreux en pleine campagne électorale accompagné d’un ami tremblant et lâche, une sulfureuse bombe sexuelle, une vieille fille illuminée et un journaliste peu scrupuleux) répondent à une mystérieuse invitation et se retrouvent en pleine montagne, prisonniers dans un chalet isolé. Neige, avalanche, hiver, froid, Brrrr… ! Mais pourquoi les a-t-on attirés ici ? Ils vont bientôt se suspecter les uns les autres… Une comédie policière réfrigérante interprétée par 5 personnages irrésistibles. Dans ce châlet de l’horreur, tantôt on frissonne, parfois c’est chaud… et même très chaud, tantôt on meurt… de rire et c’est un pur bonheur.

1 La vie sur un fil Théâtre des 7 collines.

2 Figurations des années soixante aux années quatre-vingt FRAC Limousin Limoges. 3 Le châlet de l’horreur de la trouille qui fait peur… Centre culturel municipal La Carnot à Ussel. 4 Sex toys

par la Cie Max Eyrolle au Théâtre Expression 7.

Dans cet essai, l’auteur étudie les rapports entre certains poètes français du XIXe siècle et du début du XXe et le vin ou l’alcool, soit qu’ils en consomment avec plus ou moins de retenue, soit qu’ils s’en inspirent dans certains de leurs textes, soit même qu’ils en produisent, comme les poètes vignerons Lamartine et Vigny. Au fil de pages fourmillant d’anecdotes, on découvre des portraits d’auteurs majeurs ou moins connus, le verre à la main : des romantiques aux poètes maudits. Le livre est aussi l’occasion de brosser un tableau de Paris, capitale culturelle, littéraire et poétique, à travers ses estaminets et ses cabarets, comme le célèbre Chat noir. 14 €, 168 pages.

Johann Georg Albrechtsberger Quatuor Mosaïques, Ensemble baroque de Limoges, Christophe Coin, Albin Paulus Gimbardes Label Laborie Classique

Entre ciel et terre Malgré un vif regain d’intérêt pour les œuvres d’Albrechtsberger, ce compositeur reste connu pour avoir été le maître de Beethoven. Le style de composition d’Albrechtsberger correspond en tout point au classicisme viennois. Le présent enregistrement permet de suivre ce chemine­ ment. Le concerto en mi majeur enregistré ici est le dernier et le plus exigeant de ces concertos. Véritable curiosité, il utilise un instrument du folklore, la guimbarde et réalise l’impossible alliance : de la musique de cour jouée sur un instrument de mendiant.

Par Philippe Grandcoing, Michel C. Kiener, Michel Métrot, Pascal Texier Les destins d’un lycée : Gay-Lussac, Limoges Le collège des Jésuites devenu lycée Gay-Lussac a vu passer entre ses murs, en 450 ans d’existence, tout ce que la région a compté de notables en culottes courtes et de garçons en mal d’instruction. Un lycée réputé, depuis les années 1930, pour son enseignement scientifique. Les auteurs nous invitent à découvrir les figures marquantes qui ont façonné l’identité de l’établissement et son patrimoine longtemps mal en point, mais aujourd’hui rénové. C’est aussi l’évolution du système éducatif français sur quatre siècles qui est retracée ici. Bref, tout un pan de la mémoire collective de Limoges. 19 €, 128 pages, Éditions culture et patrimoine en Limousin, 2011

N° 95 DÉCEMBRE 2011 La lettre du limousin

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portrait

American touch

Amy Wells, chercheuse d’origine américaine, 37 ans, a créé une application

pour ordinateurs, smart-phones et autres écrans, permettant de se créer un parcours touristique sur-mesure en Limousin. Rencontre avec une femme aux multiples facettes..

© EMMANUELLE MAYER

27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

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Joyeuse, pulpeuse, entrepreneuse, Amy ressemble à l’image qu’on se fait d’une Texane. Sauf qu’à Dallas, sa ville natale, elle a préféré Limoges, et au rodéo, les belles-lettres. Férue de littérature, elle a soutenu sa thèse en 2008 intitulée « Le genre et la géographie : une approche géocritique des écrits de femmes de la rive gauche entre 1903-1941 ». Ou comment les écrivaines américaines installées à Paris au début du siècle dernier utilisaient les noms de lieux pour faire passer des messages sur la sexualité et le féminisme qu’elles ne pouvaient exprimer littéralement dans leurs romans. Une thèse réalisée avec l’université de Texas Tech et celle de Limoges. Entre Amy et la France c’est une histoire d’amour qui date de son adolescence. À Cedar Hill, dans la banlieue de Dallas, elle s’ennuie ferme, « il n’y avait même pas un fast-food ». Alors elle dévore Hemingway et les auteurs de l’entre-deux-guerres qui parlent de la France. « Dans mon fantasme de jeune fille, les Français étaient plus chics, plus intelligents, ça faisait rire mes amis ». À 18 ans, direction Paris et la Bretagne, un premier voyage enchanté. Quelques années plus tard, elle revient, à Lyon cette foisci, pour suivre une année d’étude. Ambiance Erasmus. Puis retour en 2003 pour poursuivre sa thèse

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Pour le moment, le programme s’appelle « Mon parcours à moi » mais une équipe de l’IUT information-communi­ cation planche sur un nom plus moderne. » entamée au Texas et enseigner à la fac. Cinq ans plus tard, elle est installée à Limoges et docteure en études anglophones. Si sa spécialité est littéraire, elle n’hésite pas à emprunter à d’autres disciplines comme la géocritique (analyse des espaces littéraires) et la géomatique (informatique appliquée à la géographie). Pour sa thèse, elle a réalisé une importante base de données informatique qui recense des lieux évoqués dans les œuvres. Forte de cette expérience, elle s’est dite « pourquoi pas créer une base de données touristiques que l’on pourrait exploiter pour le grand public ? » La pluridisciplinarité, elle a ça dans le sang. C’est pourquoi en plus de sa carrière universitaire, elle s’est lancée dans cette entreprise qui mêle tourisme et technologie. « J’avais participé à un programme qui aide à valo-

La lettre du limousin N° 95 DÉCEMBRE 2011

riser le savoir universitaire dans le monde économique et j’avais trouvé ça formidable. Et j’avais également découvert l’incubateur de l’Avrul, qui soutient les créations d’entreprises technologiques issues de la recherche universitaire et ça m’avait vraiment donné envie ». Elle monte le projet de création d’une application pour ordinateurs, tablettes et smart-phones, à partir d’une base de données touristiques en Limousin. Le projet fait son chemin au sein de son laboratoire de la fac et débouche sur une collaboration avec le comité régional du tourisme (CRT). En octobre 2010, Amy entre à l’in­ cubateur pour développer le projet et un an plus tard, le logiciel, qui fonctionne déjà pour les ordinateurs, est en train d’être adapté aux smart-phones et tablettes numériques. « Nous avons développé des outils qui permettent de comprendre les besoins réels d’un touriste en visite dans la région et de traiter l’information pour proposer un parcours touristique qui corresponde le mieux à ses attentes » explique Amy. Pour le moment, le programme s’appelle « Mon parcours à moi » mais une équipe de l’IUT informa-

En savoir plus ?

tion-communication planche sur un nom plus moderne. Ne reste plus qu’à trouver des clients qui voudront proposer cette application aux vacanciers et aux résidents. Alors seulement, Amy pourra créer son entreprise et quitter l’incubateur. « J’ai déjà le nom : The Wells-Worden Agency, qui associe mon nom à celui de mon grand-père, créateur d’entreprise. D’ailleurs mon père aussi a créé sa petite boîte. C’est dans mes gènes ! ». Détermination Avec ses idées qui fusent, son énergie incroyable et sa détermination à toute épreuve, les seuls freins que rencontrent Amy viennent du fait qu’en France, cumuler les casquettes et les statuts n’est pas chose aisée. Difficile de travailler à l’université et de créer une entreprise. Alors bien que docteure, elle n’est que simple chargée de cours. Mais la jolie blonde n’en démord pas, elle veut être à la fois chercheuse, enseignante et chef d’entreprise. « Il me semble que l’enseignement, la recherche et l’entreprise sont liés, les passerelles entre ces domaines sont indispensables ! » n

http://monparcoursamoi.wordpress.com

Bio express 1974 Naissance à Dallas

SORTIE DU NUMÉRO 96 LE 6 FÉVRIER 2012

1995 Année d’études françaises à Lyon 1996 Baccalauréat (équivalent Licence) en études françaises + commerce à Austin 2008 Thèse d’études anglophones de l’Université de Limoges et Texas Tech University 2010 Entrée à l’incubateur avec le projet « Mon parcours à moi »

Région Limousin Une chance à saisir


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