Lettre du Limousin 96

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Le journal de la Région Limousin N° 96 FÉVRIER 2012

territoires parcours

en limousin et pas ailleurs

Par passion, Yann et Élise Gourdon, agriculteurs élèvent bovins, ovins et… perroquets !

p. 5

www.region-limousin.fr

bilan révélateur.

Silab écrit son histoire,

La Sépol vient de terminer l’inventaire des oiseaux communs en Limousin.

au fil des brevets qu’elle dépose. L’entreprise corrézienne fait de l’innovation permanente sa marque de fabrique. p. 2

Lire en page 7

culture

les dix choix de la rédaction p. 14

Un budget 2012 offensif malgré la crise. Le conseil régional a choisi de dynamiser ses investissements pour le territoire en contenant ses dépenses. Explications. p. 4

reprenDRE SON entreprise… La Région soutient activement les reprises d’entreprises par leurs propres salariés sous toutes les formes possibles. L’objectif, maintenir les emplois et créer des projets d’entreprises installés dans la durée. Lire page 8 © EMMANUELLE MAYER


portrait

Esthétique de la déglingue

Vincent Dubourg, installé à Felletin, 34 ans, est connu dans le monde entier

pour ses œuvres mi-sculpture mi-design. Rencontre avec un personnage aussi délirant qu’attachant.

© EMMANUELLE MAYER

27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00

Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Guillaume Fontaine Rédaction Emmanuelle Mayer avec la collaboration des services et agences de la Région

Photos Guillaume Fontaine Sauf mention contraire

conception graphique Agence Cinquième Colonne 04 73 87 15 27

Mise en page Graphik Studio 05 55 32 06 32

Impression Rivet Presse Édition 05 55 04 49 50

L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. ISSN N° 0151-2587 365 000 exemplaires

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« À New-York, les gens croient que je vis dans les bois » rigole Vincent qui entretient le mythe en célébrant « la sensualité de la nature limousine » de Londres à Dubaï. « C’est vraiment une terre d’émotions et d’inspiration. En promenade, on tombe facilement sur un matériel agricole rouillé en train de se faire envahir par des branches »... Un paysage poétique pour l’artiste qui travaille le bois et le métal et aime confronter force et fragilité. Dans son gigantesque atelier s’amoncellent créations en cours, pièces anciennes, matériel et outils dans un bazar foutraque. Le visiteur se voit offrir un café dans une étonnante cuisine, où se côtoient un meuble du maître des lieux, un olivier, des chaises design, une table de récup’ et un caddie de supérette rempli, à l’image d’une installation d’art contemporain. Un univers drôle et grave à la fois. De l’art des feuillardiers... Né à Paris, Vincent a passé ses vacances à la ferme de son grand-père à Magnat-l’Étrange. « Je me suis toujours senti du coin... C’est important les racines. J’ai des ancêtres jusqu’en 1600 au cimetière de Felletin ! Je trouve ça rassurant ». Après une école de publicité qui le forme au dessin et à l’art appliqué, il démarre une école de design industriel qu’il quitte avant la fin. « J’avais besoin de créer, de faire. Je savais qu’ici, je trou-

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J’avais besoin de créer, de faire. Je savais qu’ici, je trouverais l’espace et le temps nécessaire. Le silence aussi, indispensable pour pouvoir s’écouter». verais l’espace et le temps nécessaire. Le silence aussi, indispensable pour pouvoir s’écouter ». Il a une vingtaine d’années et achète une ruine à Felletin. Au début, il travaille à mi-temps à Aubusson, avant de se lancer dans la création à plein-temps. Fasciné par la région, Vincent s’intéresse au savoir-faire des feuillardiers. Emballé par leur technique qui permet de cintrer le châtaignier, c’est-à-dire de courber les branches, il crée des enchevêtrements de branches tordues. Avec sa compagne d’alors, Tulipe, ils créent du mobilier sous le nom de Vincent & Tulipe. « Pendant 4 ans, je cintre du bois. C’était très excitant car on poussait la technique dans ses limites. On n’a que quelques minutes pour tordre les branches et nous, on en tordait tellement qu’il fallait aller très vite, écouter le bois, apprivoiser le feu... ». Le couple vend quelques pièces par-ci par-là, jusqu’à un article élogieux dans le magazine

La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

Elle, suite à une rencontre fortuite avec une journaliste. Ils sont alors contactés par un marchand d’art qui leur commande une pièce complète, « une forêt pour la maison ». Ils réalisent une chambre à coucher qui finira chez la Princesse du Maroc ! Le couple d’artistes ne résiste pas à cette gloire nouvelle et se sépare. ...au succès mondial Vincent se recentre sur sa création, plus personnelle, et bosse comme un forcené dans son atelier, un hangar glacé - cet hiver-là, il fait -10°. Il développe l’idée de sculpture qui, en second regard, propose une utilité (poser, ranger, s’asseoir...) et qu’il nomme « sculpture fonctionnelle ». Il monte une exposition à Paris qui lui permet de vendre des pièces pour le Musée de la chasse et de la nature mais surtout de rencontrer Julien Lombrail. Ce jeune galeriste parie sur ce concept de sculpture fonctionnelle ou « design-art », qui désacralise le « don’t touch » habituel de la sculpture classique et réinvente le design. Flairant le marché à Londres, Julien s’associe avec Loïc Le Gaillard pour ouvrir une galerie à Chelsea, la Carpenters Workshop Gallery. Vincent Dubourg y est présenté avec d’autres artistes de ce courant artistique hybride comme Mark Quinn, Sebastian Brajkovic... Le design-art prend enfin son ampleur et Vincent et ses pairs exposent dans

les grands événements du design et de l’art contemporain. Julien et Loïc ouvrent une seconde galerie dans le centre de la capitale britannique. « Grâce à cette collaboration, je suis très soutenu et me retrouve à réaliser des projets complètement fous de collectionneurs ». En 2010, il réalise ainsi une sculpture-escalier de dix mètres de haut pour une Anglaise de Dubaï qui souhaite construire sa maison autour... Il vend également une pièce au Musée d’art et de design de New York, crée un buffet unique pour Abramovitch (milliardaire russe propriétaire du club de foot de Chelsea)... Au fur et à mesure, Vincent s’est tourné vers une nouvelle technique, la fonderie, pour transformer le bois en métal. « C’est magique de voir une brindille devenir affûtée comme une arme... comme si elle pouvait enfin se défendre ! » L’artiste avoue exprimer une critique sociale, chercher à offrir de nouveaux points de vues comme avec ces chaises retournées. Plusieurs pièces semblent prêtes à s’effondrer, mais n’en restent pas moins solides. La force, derrière la fragilité, encore... Mais peu importe, Vincent préfère que chacun fasse sa propre interprétation de son travail. Et le bonhomme aux yeux azur et au pull cradingue n’est pas prêt de s’arrêter car Julien Lombrail et Loïc Le Gaillard viennent d’ouvrir une autre galerie à Paris ! n www.vincent-dubourg.com

Bio express 1977 Naissance à PARIS

twitter.com/regionlimousin

SORTIE DU NUMÉRO 97 LE 30 AVRIL

2000 installation à Felletin 2005 rencontre avec Julien Lombrail 2010 réalisation de l’escalier

Région Limousin Une chance à saisir


en limousin et pas ailleurs

Dynamisme Silab inaugurait un nouveau centre de recherche en 2008. Depuis, elle a continué à recruter.

Récompense La plus innovante des entreprises innovantes, c’est le prix qu’a remporté Silab.

Silab, l’innovation en toutes lettres

PRIX Le savoir-faire de l’entreprise corrézienne vient d’être consacré par un prix

national récompensant sa capacité d’innovation. Silab a de quoi être fière. L’entreprise corrézienne vient de rafler le super-trophée de l’innovation de l’INPI, devant les 46 meilleurs lauréats des vingt dernières années. L’institut national de la propriété industrielle a salué le 5 décembre dernier, la stratégie de recherche de la société installée à Saint-Viance, près de Brive. « Notre raison d’être, c’est l’innovation, l’innovation et encore l’innovation », assure Jean Paufique, le président-directeur général et fondateur du spécialiste international de la conception d’actifs naturels pour l’industrie cosmétique. Un tiers des 200 salariés et entre 20 et 25 % du chiffre d’af-

© SILAB

faires annuel, sont ainsi dévolus à la recherche de nouvelles molécules qui entrent dans la composition des soins de la peau, de lotions capillaires et solaires. En vingt-huit ans d’existence, pas moins de 163 brevets ont été déposés. En moyenne, six par an. « Il faut anticiper. C’est nous qui apportons les idées aux industriels », assure Jean-Paufique. Forte d’un catalogue d’une centaine de produits, l’entreprise dispose aujourd’hui de trois unités de production en Corrèze. Elle travaille actuellement sur un nouvel actif d’origine naturelle pour prévenir les rides. « Il faut entre deux et cinq ans pour présenter un

nouveau produit », estime le pdg qui considère le centre de recherche créé en 2008 comme « le cœur de l’usine ». À 81 ans, cet ingénieur agronome et biologiste regarde toujours avec passion les évolutions scientifiques. « On est aujourd’hui capable de faire la carte génomique d’un certain type de peau. Et à partir de là, par exemple, de déterminer le gène de la sécheresse de l’épiderme chez la femme de 60 ans », se félicite le chef d’entreprise qui considère le « contrôle qualité comme essentiel » et n’hésite pas à renvoyer réguliè­ rement la moitié des matières premières qui lui sont livrées. Les laboratoires de recherche de

Silab sont désormais réputés. Ils attirent les docteurs d’universités extérieures à la région. « Tout le potentiel de développement de l’entreprise est encore loin d’être exploré », assure Jean Paufique qui travaille déjà avec l’Oréal, Dior, Chanel, mais aussi Nivéa (Allemagne), ou encore Estée Lauder (USA). Sans compter que la société qui a ouvert un bureau en Chine en 2007, dispose d’un énorme potentiel à l’export où elle réalise déjà 54 % de son chiffre d’affaires. « Le Brésil devient un gros client. Cette année, on a attaqué l’Afrique du Sud », sourit Jean Paufique, en habitué des aventures industrielles réussies. n

Maciejowski, star de l’artisanat RÉUSSITE Exemplaire dans sa gestion des ressources

humaines, l’entreprise de Limoges a été distinguée par un prix national. Placé sous le haut patronage du secrétariat d’État chargé de l’artisanat, le prix national Stars & Métiers récompense huit chefs d’entreprises artisanales pour leur réussite en matière d’innovation technologique, stratégique, managériale et commerciale. Pour l’édition 2011, environ 2000 candidats représentant toutes les régions de France, ont participé aux sélections départementales puis régionales. Parmi les huit lauréats 2011, on

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retrouve Maciejowski Services, une entreprise limousine qui propose à ses clients la fourniture, la pose et l’entretien de systèmes thermiques et sanitaires. Son dirigeant, Olivier de Blomac, est l’exemple même du parcours que promeut cette entreprise. Titulaire d’un BTS agricole, il se reconvertit, suit une formation à l’AFPA et devient salarié de son beau-père durant trois ans pour être formé par les maîtres d’apprentissage avant de reprendre l’entre-

La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

prise en 1996. Depuis, l’entreprise a accueilli trente-cinq apprentis. En 2010, trente-neuf formations continues ont concerné plus de la moitié des trente-huit salariés. n

Succès Le président de Région a reçu Olivier de Blomac le dirigeant de Maciejowski services.

© BAGDAD DEBZA


Éditorial

Emakina, une réussite numérique PRIX Fondée il y a 18 ans à Limoges, l’agence web s’est imposée

comme un acteur européen majeur et récolte les distinctions.

De décembre à février, l’heure est généralement au bilan. C’est aussi la période où fleurissent les prix et distinctions. Emakina, ex Groupe Reflect, aura connu une année particulièrement florissante. Le groupe a obtenu six distinctions lors des « Communicator Awards » décernés par l’académie des arts visuels qui récompensent les meilleures idées internationales dans le domaine du marketing et de la communication.

Composé de professionnels de la communication, de la publicité, de la création et du marketing, le jury des Communicator Awards passe chaque année plus de 6 000 campagnes au crible avant d’établir son palmarès. Manuel et Carlos Diaz avait fondé l’agence en 1997. Résistant à l’éclatement de la bulle internet début 2000, elle est devenue le leader européen des réseaux sociaux pour entreprises. C’est en 2007 que l’agence

s’allie avec le groupe belge Emakina, Manuel Diaz devenant dans la foulée vice-président du nouveau groupe. Avec 50 personnes dans leur immeuble de la technopole Ester, l’agence a géré entre autres le lancement mondial d’Internet Explorer 9 et réalisé l’intranet mondial de L’Oréal Corporate. Le classement 2010 effectué par la revue Stratégie place Emakina au 33e rang des 400 agences et groupes medias en France, toute activité confondue. n

jean-paul denanot Engagement Emakina, c’est aussi un engagement local. L’agence tient à son implantation limougeaude.

président du conseil régional du limousin

Budget 2012 : contraint mais volontariste

Dans un climat d’incertitudes alarmant, contraint par le faible dynamisme de nos recettes qui nous oblige à un recours à l’emprunt plus important qu’en 2011, notre budget demeure volontariste. En témoigne l’effort considérable porté sur le développement économique. Aider les entreprises à investir, se structurer, se doter de fonds propres pour supporter la crise… Tel est le choix politique majeur de ce budget 2012 qui s’élève à près de 459 M €. Les crédits de la formation sont stables, marqués par la poursuite des investissements dans les lycées et en faveur de l’apprentissage : généralisation du Sas pour l’orientation active des jeunes, création de l’institut régional aux métiers de la rééducation et mise en œuvre du CPRDF. Le budget consacré à l’aménagement du territoire augmente de 6 % : dépenses d’infrastructures ferroviaires, pour l’essentiel. Les investissements concernent la montée en puissance de nos participations à la LGV et les opérations routières d’intérêt régional. Par ailleurs, je veux souligner l’augmentation des crédits consacrés à l’environnement, due à la mise en place des nouveaux dispositifs en faveur de la performance énergétique. Enfin, pour aller à l’encontre des mauvais procès régulièrement faits aux collectivités territoriales, je tiens à souligner que les dépenses de fonctionnement de l’institution sont stables ce qui illustre bien notre volonté de maîtriser les coûts de l’institution. n

LA RÉGION EN ACTION

en bref

Belim mobile Alors que la version mobile pour le site Belim.fr dédié aux jeunes Limousins vient de sortir, les groupes fourbissent leurs instruments pour le prochain événement Belim : le festival Vache’ment jeune. C’est la 4e édition de ce tremplin dédié aux musiques amplifiées pour les 15-22 ans du 31 mars au 14 avril dans les trois départements du Limousin. Nouveauté 2012 : Vache’ment Jeune s’ouvre à la danse. www.belim.fr

vers les touristes. Afin d’aider les différents établissements touristiques à financer les travaux, des fonds ont été dégagés dans le cadre l’action climat de la Région.

Des places à gagner sur Facebook Ecolabel Région verte. Avec 14 structures labellisées « écotourisme », le Limousin se situe à la 5e place des régions certifiées par l’écolabel décerné par l’Europe. L’Écolabel récompense la mise en place de bonnes pratiques environnementales. Les structures s’engagent sur les économies d’énergie, d’eau, la réduction des déchets, la gestion écologique du site ou encore la communication

Durant toute la saison, la Région vous permet de gagner votre place pour les matchs du Limoges ABC en Limousin, du CA Brive Corrèze Limousin et du Limoges CSP. Pour jouer, inscrivez-vous sur l’application Facebook de la Région. Vous pouvez retenter votre chance une fois par jour tant que vous n’avez pas gagné. Le tirage au sort des gagnants du jour a lieu tous les soirs à 18 heures.

Carte scolaire

La Région dénonce le projet de nouvelle carte scolaire pour la prochaine rentrée. Elle prévoit la suppression de 278 postes d’enseignants pour la région, de nombreuses formations et la fermeture d’établissements. Ce projet va à l’encontre des orientations arrêtées lors de la signature du Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles avec le recteur. Elle n’exclut pas une action en justice.

ENQUÊTE CULTURELLE La Région analyse son action sur la vie culturelle en Limousin et souhaite mieux connaÎtre les attentes et les pratiques des Limousins. Une enquête en ligne vous permet de participer. À retrouver à partir du 13 février sur

region-limousin.fr/enqueteculture

Marque La Région travaille avec des représentants de tous les secteurs d’activité sur la création d’une marque régionale partagée. Elle a pour objectif de faire rayonner le Limousin à l’extérieur de ses frontières pour attirer projets, investissements, touristes et nouveaux arrivants. Elle exprimera une vision d’avenir et des valeurs communes au(x) Limousin(s) en s’appuyant sur les travaux menés depuis plus d’un an par le comité régional du tourisme sur le portrait identitaire de la région. Emprunt Limousin Lancé en mai 2011 auprès des particuliers, qui ont largement fait confiance à cette initiative nouvelle, l’emprunt a permis de récolter plus de 25, 6 millions d’euros en 18 jours de souscription. Au-jourd’hui, quinze entreprises ont d’ores et déjà bénéficié d’avances remboursables en fonds propres grâce à cette épargne des Limousins investie par la Région dans le développement économique et l’emploi. region-limousin.fr/emprunt

N° 96 FÉVRIER 2012 La lettre du limousin

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actualités

Les clés du budget régional 2012 Les dépenses p de fonctionnement (toutes ( les dépenses p de ggestion)) oont été contenues au maximum pour laisser la part la plus importante possible auxx dépenses d’investissement (les projets nouveaux). Ce sont elles qui permettent principalement de redynamiser l’économie et créent des emplois.

458,6 M€

Les objectifs de la Région Participer le plus fortement possible à la relance tout en assurant son équilibre financier pour les années à venir.

le montant du budget 2012 (+ 4,3% par rapport au budget 2011) hors refinancement de la dette et opérations d’ordre budgétaire.

Aménagement du territoire

Formation

Une augmentation globale de 6% avec 127 M€.

Les crédits consacrés à ce secteur sont stables avec près de 140 M€.

127 M€

Les dépenses de fonctionnement sont reconduites : elles concernent pour l’essentiel le financement des dispositifs de formation, lycées, centres permanents, écoles du sanitaire et social… S’agissant de l’investissement, le ralentissement des programmes de constructions universitaires justifie une diminution des inscriptions de crédit. En revanche l’effort en direction des lycées est maintenu. Le budget 2012 traduit également l’effort en faveur de l’apprentissage dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens, ainsi que dans la généralisation du Sas pour l’orientation active des jeunes, expérimenté en 2011 avec succès. L’institut des métiers de la rééducation verra le jour à la rentrée.

La politique « communication, citoyenneté, jeunesse » (4 M€) est reconduite.

4 M€

140 M€

le niveau d’investissement (contre 133 M€ au budget 2011).

comprendre

Un budget comment ça marche ? TECHNIQUE De la décision des élus à la réalisation concrète des actions, comment est élaboré le budget de la Région ? Chaque année, les élus doivent faire correspondre leurs projets aux réalités budgétaires. Une série d’allers-retours se fait entre l’exécutif et l’administration. Éclairage sur un exercice bien rodé.

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La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

(personnel, moyens, dette) sont stables : 102,3 M€ (environ + 1%, par rapport à 2011).

68 M€

17,4 M€

146 M€

102,3 M€

Les dépenses courantes de l’institution

Europe et coopération : 17,4 M€

(soit un niveau équivalent au budget primitif 2011).

Cela concerne pour l’essentiel les dépenses d’infrastructure, ferroviaire en particulier. L’évolution du poste fonctionnement est modérée (car la convention TER actuelle fait l’objet d’un avenant de prolongation). L’investissement en revanche (+40%) traduit la montée en puissance des participations à la LGV ainsi que sur les opérations routières d’intérêt régional. L’augmentation significative des crédits consacrés à l’environnement (+13%) est due, pour l’essentiel, à la mise en place de nos nouveaux dispositifs consacrés à la performance énergétique - « énergie habitat » - qui se substituent aux anciens.

Pôle économique

68 M€, en augmentation de 20%.

Le nouveau schéma régional de développement économique se lance avec pour objectif principal de développer l’emploi. Le soutien aux entreprises dans leur projet de développement sur plusieurs années et la contractualisation avec les filières sont deux points clés du nouveau schéma.

Recours à l’emprunt

L’équilibre budgétaire sera, comme à l’accoutumée, assuré par le recours à l’emprunt. Il sera plus important qu’en 2011 : 82,4 M€ contre 70,7 M€. C’est une conséquence de l’effort fait sur l’investissement.

Fin juin, le président du conseil régional adresse à chaque pôle une lettre de cadrage.

À partir de cette lettre, chaque pôle prépare avec ses élus un projet de budget pour ses actions à venir.

Les premiers arbitrages sont rendus par l’exécutif régional en fonction des capacités financières de la Région.


parcours

Un élevage qui va faire parler PASSION Yann et Élise Gourdon en voient de toutes les couleurs. Et ils aiment ça. C’est même leur

« passion ». Depuis janvier 2009, ils se sont lancés dans l’élevage de perroquets. Depuis deux ans, les jeunes agriculteurs élèvent une dizaine de couples de perroquets. Dans leur ferme de Verneuil-sur-Vienne, près de Limoges, un bâtiment en cours de réfection abrite une vingtaine de volières d’où s’échappent les cris de youyous du Sénégal, de gris du Gabon, de cacatoès, d’amazones et d’aras. À terme, les deux agriculteurs espèrent compter une trentaine de couples. L’an dernier déjà, dix oisillons ont vu le jour. Cette année, la SCEA du Moulin de la Bouteille doit accueillir environ trente « bébés ». « Avec ce temps doux, c’est déjà parti plein pot », sourit Yann Gourdon. « Les petits restent avec leurs parents pendant trois semaines et on finit de les élever à la main pour qu’ils s’habituent à l’homme », explique Élise Gourdon, pas peu fière d’avoir lancé le seul élevage professionnel de ce type en Limousin. Le couple sait où il va. Tous deux sont techniciens agricoles : lui, spécia­ liste en grande culture, elle, inséminatrice ovins. Arrivés voici dix ans en Limousin, ils ont saisi la chance de pouvoir s’installer en 2009, avec le départ à la retraite d’un exploitant que Yann avait comme client. Désor­ mais, ils élèvent 100 brebis, 25 bovins viande et cultivent 123 hectares d’herbe et de céréales. L’année 2011 a été un nouveau tournant pour la société civile d’exploitation agricole du Moulin de la Bouteille. « On est passé en bio pour les vaches et la culture », se réjouit Élise Gourdon. Mais tout en projetant de réduire la surface de production de céréales et développer la vente de foin, la jeune femme ne perd pas de vue l’objectif de s’imposer comme éleveur de référence de perroquets en Limousin. L’exploitation a ainsi pu compter sur une aide de 3 000 euros du réseau Diva, piloté par la Région, qui épaule ceux qui souhaitent diversifier leur activité agricole, sans compter la subvention d’un maximum de 8 135 euros pour la réhabilitation du bâtiment qui abrite les volières. Au total, le couple aura

En octobre, une séance plénière présente les orientations budgétaires du budget. Chaque groupe d’élus peut alors s’exprimer sur ces orientations. Les orientations sont votées par l’assemblée.

© BAGDAD DEBZA

Hors norme Yann et Élise tiennent la seule ferme en Limousin qui élève vaches, moutons et… perroquets !

investi 43 000 euros dans l’élevage d’oiseaux. Aujourd’hui, Yann et Élise Gourdon sont en passe d’obtenir les autori­ sations administratives qui leur per­ mettront de développer leur élevage. Leur dossier a été déposé au mois d’août auprès de la direction dépar­ tementale du territoire et des services vétérinaires. « On attend la réponse », souffle le jeune homme. À terme, toutes espèces confondues, le couple compte vendre entre 50 et 60 jeunes oiseaux par an. Il projette aussi d’ac­quérir de nouveaux spécimens comme l’ama­ zone vineuse et l’amazone oratrix magna. Outre la vente aux particuliers, il vise surtout les collectionneurs susceptibles notamment de rechercher des perroquets de Jardine et des perroquets robustes du Cap. Un seul spécimen d’ara hyacinthe peut se négocier 15 000 euros. n

Lors de commissions thématiques pour la préparation du budget, les élus peuvent proposer des modifications.

INITIATIVES

RÉSEAU DIVA

En décembre, les élus se prononcent sur le budget définitif de la Région pour l’année à venir lors d’une séance plénière.

Afin de développer l’attractivité des territoires ruraux et de pérenniser les exploitations agricoles, la Région, appuyée par une trentaine de partenaires, a mis en place le réseau Diva. Le dispositif permet d’aider les nouveaux agri­ culteurs du Limousin à s’installer et conseille ceux qui souhaitent diversifier l’activité de leur exploitation. L’aide de la Région, qui couvre 80 % des dépenses, est plafonnée à 4 500 euros par bénéficiaire pour l’ensemble des services. Depuis le lancement de Diva en 2008, plus de 120 projets de diversification agricole n ont été soutenus.

En savoir plus ?

http://lise.region-limousin.fr

Tout au long de l’année, les commissions permanentes permettent d’affecter les crédits pour réaliser les actions prévues.

Pour faire face à l’imprévu, le budget peut évoluer au cours de l’année avec des décisions modificatives décidées en séance plénière.

BRE

EM DEC

N° 96 FÉVRIER 2012 La lettre du limousin

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territoires Inquiétudes Les populations d’oiseaux sont un indicateur de l’état de notre environnement.

Comment vont les oiseaux en Limousin ? 10 ANS Pendant toute cette période, la Sépol a suivi

la population des espèces courantes pour étudier son évolution.

En chiffres

10

ans d’étude des populations d’oiseaux

42

espèces d’oiseaux communs recensées

18

en hausse

Dix ans de travail, une centaine de pages. La société pour l’étude et la protection des oiseaux en Limousin (Sépol) a livré le résultat de son suivi d’oiseaux communs. Depuis 2001, jusqu’à trente bénévoles ont pisté 144 espèces dans 600 points d’écoute du Limousin, ce qui en fait probablement la région la mieux couverte de France. « On peut désormais exploiter les données sur 42 espèces relativement courantes en Haute-Vienne, Corrèze et Creuse », assure Anthony Virondeau, chargé d’études à la Sépol. Grâce à une aide du conseil régional de 10 000 à 12 000 euros par an versée à l’association depuis 2006, l’ensemble du territoire a pu

être couvert, même certains secteurs comme le plateau de Millevaches où le suivi est plus difficile.

Le Limousin suit en grande partie la tendance nationale. Seule exception, le roitelet à triple bandeau progresse en Limousin alors que sa population diminue au plan national. Mais pour le reste, selon la Sépol, sur les 42 espèces retenues, dix restent stables et quatorze subissent un déclin : les effectifs des étourneaux ont diminué de moitié, nous avons perdu 37 % des buses, 27 % des troglodytes et 17 % des rouge-gorges. Le chardonneret accuse la plus forte baisse : - 55 % depuis 2001. Dans le même temps, la population de 18 espèces a progressé. Le nombre de pinsons a augmenté de 23 %, la tourterelle turque de 43 %, le pigeon ramier et la mésange bleue de 55 %,

et la huppe fasciée, l’emblème de la Sépol, de 120 % ! L’heure est maintenant à l’analyse. L’association est en contact avec un chercheur du CNRS, Frédéric Lagarde, spécialiste d’un logiciel qui met en évidence les relations entre le climat et la répartition des espèces. « En fonction des résultats, nous pourrons mettre en place des actions de conservation des espèces. C’est un véritable travail de fourmi », observe Anthony Virondeau. Mais la Sépol recherche aussi d’autres pistes d’explication, notamment en fonction des régimes alimentaires des oiseaux. Les passereaux communs insecti­ vores, comme la fauvette à tête noire, résistent mieux que les gra-

nivores comme le chardonneret, le verdier et le serin. De même, les grands migrateurs insectivores qui passent l’hiver en zone tropicale sont en « nette augmentation » dans la région alors qu’ils ont tendance à diminuer depuis trente ans à l’échelle européenne. « L’amélioration de la situation de ces  populations témoigne peut-être de meilleures conditions d’hivernage ou de migration, avance la Sépol. Les conditions environnementales du Limousin ne sont certainement pas les seules à devoir être prises en compte pour comprendre l’évolution des espèces. » n

© Pascal Boulesteix

Un vendredi à la campagne ORIGINAL Une association de producteurs

locaux d’un genre nouveau a vu le jour à Argentat.

La communauté de communes d’Argentat est à l’initiative de « Un vendredi à la campagne », une association de producteurs locaux qui vend ses produits en direct auprès de ses adhérents. Un vendredi à la campagne regroupait à ses débuts quatorze producteurs. Ils sont seize aujourd’hui. Originalité de la démarche, outre que c’est une collectivité qui en est à l’origine, les consommateurs passent commande de leurs produits directement sur internet et viennent les chercher tous les vendredis sur la place du marché à Argentat. Un vendredi à la campagne, c’est donc une évolution du panier paysan où l’on reçoit chaque semaine une sélection

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de produits de saison choisis par les producteurs. Pain, viandes, produits laitiers, légumes… elle fournit tous les produits frais du marché à ses adhérents. L’avantage est évident pour les producteurs qui valorisent eux-mêmes leurs produits. L’aspect humain du projet est également essentiel. Adhérents et producteurs se connaissent et échangent sur les produits, un lien de confiance essentiel. Mais l’enjeu de fond, c’est bien le développement d’une agriculture locale. Aujourd’hui, la communauté de communes regarde vers l’approvisionnement des restaurants collectifs. Ce sera son prochain chantier. n unvendredialacampagne.fr

La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

© unvendredialacampagne.fr


QUATRE questions à...

Le centre européen de la céramique abrite le Pôle de compétitivité céramique, une logique de réseau qui dynamise l’économie régionale.

Gérard Vandenbroucke vice-président chargé de l’économie

« L’emploi est sa priorité absolue, celui des jeunes en particulier. »

Accompagner plus et mieux l’économie NOUVEL OUTIL Un nouveau schéma régional de développe-

ment économique vient de voir le jour. Avec l’emploi pour priorité, il met l’accent sur le développement durable et les contrats entre entreprises et institutions.

Le schéma régional de développement économique (SRDE), c’est une feuille de route pour les trois prochaines années. En 2005, la Région avait déjà réuni autour d’une table tous les partenaires économiques du Limousin. Ensemble, ils avaient imaginé les politiques des dernières années pour accompagner le développement économique sur le territoire. Un bilan de ce schéma a été tiré. Expérience réussie pour l’éco­nomie régionale, le premier SRDE a permis le maintien et la création d’emplois, le développement d’entreprises et la structuration de nouvelles filières.

Pour ce second exercice, le contexte a changé : la crise économique est là. C’est donc l’emploi que la Région a voulu placer en priorité absolue et notamment celui des jeunes. Une autre priorité pour le Limousin est de faire rester et de faire venir les entrepreneurs. La Région réaffirme sa volonté d’accompagner les entreprises basées en Limousin. Pour cela, elle va s’appuyer sur un

système de contrats pluriannuels. La Région inclut dans ces contrats des critères d’éligibilité et de condition­na­lité de ses aides. Il va donc falloir respecter des critères sociaux, environnementaux et éthiques pour bénéficier de l’accompagnement régional. En retour, celui-ci permet aux bénéficiaires de s’engager dans une démarche de progrès, tout au long de leurs phases de croissance et de développement. n

En savoir plus ?

www.region-limousin.fr/srde

Inventer l’éco-rénovation de demain

Le schéma régional de développement économique s’est imposé comme un outil indispensable des politiques publiques. Il permet de développer au mieux les secteurs clés de l’économie régionale.

la logique assez loin et chaque action menée sur le terrain a été associée à une action stratégique. Cela nous a permis de savoir exactement où nous allions pendant les 5 dernières années. Pour nous, le schéma est un outil essentiel pour poursuivre le développement régional.

Quel bilan tirer du précédent SRDE ? En 2005, c’était la première fois que les acteurs économiques de la région se livraient à un tel exercice. Nous nous en sommes servis comme point de départ pour mettre en place de nouvelles politiques, pour en réorienter d’anciennes et surtout, pour développer des liens entre partenaires. Compétitivité, innovation, développement à l’international des entreprises… Ce sont tous ces champs sur lesquels il a permis de dégager une vision stratégique et d’accompagner au mieux le tissu économique régional. Le SRDE, c’est plus d’emplois, plus d’entreprises créées et une réponse mieux adaptée aux besoins des territoires car en associant des partenaires de toute la région, il a collé au plus près de leurs besoins.

Par rapport à 2005, les conditions économiques sont sensiblement différentes... Le nouveau SRDE a été obligé de tenir compte de la crise économique mais aussi des ressources contraintes des Régions. Il a été élaboré pour répondre à ce nou­ veau contexte. C’est pourquoi l’emploi est sa priorité absolue et celui des jeunes en particulier. Par ailleurs, en permettant de coordonner l’ensemble des interventions publiques sur l’économie, le schéma optimise aussi la dépense publique.

Pourquoi se livrer à ce genre d’exercice ? C’est une question d’efficacité des politiques publiques. La Région a été désignée chef de file en matière de développement économique lors de la décentralisation de 2004. Pour coordonner l’ensemble des inter­ventions publiques sur l’économie, on lui a donné la possibilité de faire ce schéma. En Limousin, nous avons poussé

Expliquez-nous les grandes options de ce nouveau schéma ? Nous nous sommes d’abord donné quelques grands principes : l’exigence d’avoir des infrastructures et des outils de formation de qualité, favoriser une croissance des entreprises alliée au res­ pect de l’environnement ou la nécessité des partenariats entre collectivités, entreprises et acteurs économiques. Nous les déclinons ensuite dans huit grands objectifs (voir ci-dessous, NDLR) et pour les atteindre, nous utilisons des outils qui ont fait leurs preuves. Mais s’il fallait résumer ce SRDE en une formule, je le n répète, ce serait « tout pour l’emploi ».

Les 8 objectifs du nouveau SRDE 1. Promouvoir l’emploi pour tous et l’insertion des jeunes ; 2. Faire des offres de services pour la population un potentiel de développement ; 3. Développer l’attractivité du Limousin par la diffusion d’une image renouvelée ; 4. Dynamiser les entreprises pour les rendre compétitives ; 5. Favoriser le développement des filières ; 6. Soutenir la création et la transmission-reprise d’entreprises ; 7. Favoriser les complémentarités économiques à l’échelle locale ; 8. Valoriser les ressources forestières, agricoles, touristiques et patrimoniales.

Gaïa La maison régionale des sports, est aujourd’hui l’exemple le plus abouti d’éco-réhabilitation en Limousin.

eRRATUM © Battement d’ailes

© LUDOVIC GUINOT

PROJETS Les entreprises régionales

sont appelées à développer de nouveaux savoir-faire pour la réhabilitation des bâtiments. La Région lance avec ses partenaires cet appel à projets d’un nouveau genre auprès de toutes les entreprises régionales dans le secteur de la réhabilitation « propres » des bâtiments anciens. L’éco-réhabilitation est une démarche qui intègre les bâtiments respectant au mieux l’environnement à chaque étape de leur rénovation et de leur utilisation. L’appel porte sur de nouveaux services, procédés de fabrication ou d’innovation dans les produits proposés.

L’appel éco-réhabilitation concerne les « intentions - idées - projets » d’innovation individuels (portés par une entreprise) ou partenariaux (portés conjointement par plusieurs entreprises et éventuellement en collaboration avec un laboratoire de recherche). Les projets retenus bénéficieront d’un accompagnement par la CRCI Limousin. Les entreprises peuvent répondre jusqu’au 1er mars. n Détails sur region-limousin.fr/innovants

Dossier Lettre du Limousin N°95 Dans le dernier dossier consacré à l’éco­construction, nous vous faisions découvrir le magnifique bâtiment bioclimatique du Battement d’ailes (Cornil, 19) et le récit de son chantier. Mais nous avions oublié de citer les trois architectes qui ont travaillé sur ce bâtiment exemplaire : Vincent Souffron, Isabelle Nadalon et Fernand Ribero, qui se sont investis sans compter pour ce projet écologique, social et associatif. Toutes nos excuses ! Contacts : Isabelle Nadalon - 05 55 21 48 25, à Meyrignac l’Église (19), Vincent Souffron - 05 55 21 01 55, à Corrèze (19). Fernand Ribero www.architecture-bioclimatique-auvergne.com.

N° 96 FÉVRIER 2012 La lettre du limousin

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© EMMANUELLE MAYER

Quand les salariés reprennent leur entreprise...

initiatives La Région soutient activement la reprise d’entreprises, MÊME EN DEHORS DES SENTIERS BATTUS (en Scop, par un salarié, un jeune etc.) car elles maintiennent l’emploi sur les territoires. a reprise en Scop (société coopérative et participative) fait parler d’elle et pour cause, c’est une possibilité tout à fait judicieuse, et pas seulement dans le cas d’entreprises en difficultés. « On a trop associé les Scop à la reprise  de sociétés à la barre du tribunal. Mais c’est faux. On peut reprendre en Scop après le départ en retraite d’un dirigeant par exemple » souligne Xavier Gasquet, directeur de l’Union régionale des Scop. Il insiste également sur la force de certains projets de reprise en coopérative qui, loin d’être une solution de la dernière chance, s’avèrent plus pertinents que les projets concurrents, portés par des personnes extérieures, des financiers ou des grands groupes. Cela a été le cas par exemple pour la reprise de la miroiterie GBM (voir article page 10). L’atout principal de la reprise par les salariés est la pérennité des emplois. « Une Scop ne

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La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

va pas se délocaliser pour gagner un ou deux points de rentabilité. Ce sont des entreprises qui restent sur les territoires et s’engagent sur le long terme » explique Xavier Gasquet. La Région l’a bien compris, c’est pourquoi elle soutient ces reprises sociales et solidaires. D’autant plus que les porteurs de tels projets ont parfois du mal à récolter les fonds nécessaires au rachat. La Région peut donc apporter son aide. Dans le cas d’une entreprise en difficulté, l’institution est très réactive. « Nous avons été très impressionnés par la rapidité d’action de la Région » témoigne Dorothée Blaise, gérante de la nouvelle Scop GBM. La Région est également aux côtés des repre­ neurs individuels, qu’il s’agisse d’anciens salariés ou de personnes extérieures. Et elle n’a pas peur de soutenir les jeunes qui veulent reprendre. Il est permis d’être auda­

cieux, comme Sandrine Ostorero, qui, à 28 ans, a repris l’entreprise où elle exerçait comme salariée (voir article). Pass Reprise Si la Région s’intéresse de plus en plus à ces reprises, c’est qu’il y a urgence. Pour beaucoup de nos chefs d’entreprises, l’heure de la retraite approche. Et trop souvent, départ en retraite signifie cessation de l’activité. La création d’entreprises nouvelles ne comble pas cette dimi­ nution et nous perdons plusieurs centaines d’entreprises par an... Pour enrayer le phénomène, la Région a, depuis 2005, mis toute son énergie au service de la création d’entreprises. Avec son nouveau Schéma Régional de développement économique (voir notre article p. 7), elle a décidé de s’investir

davantage dans la transmissionreprise. Le dispositif Objectif Création s’ouvre ainsi à la reprise d’entreprise, avec l’accès à l’appui au montage, au « pass conseil » (aide pour financer études ou diagnostic lors de la construction du projet) et la mise en place d’un « pass reprise » (coup de pouce de 5000 €, et de 10 000 € dans le cas d’une reprise avec maintien des salaires). Autre grande mesure, le fonds de transmission, lancé il y a un an par la Région et la Caisse des dépôts. Ce fonds est destiné à faciliter la levée de prêts bancaires en consolidant les fonds propres de l’entreprise par un prêt à taux zéro. Ce prêt, d’une hauteur maximum de 15 000 €, est accolé à un prêt distribué par les associations de prêts d’honneur comme Limousin initiative. La Région soutient également financièrement le recrutement d’un second,

ou bras droit, en vue de faciliter la transmission future. Contrat de relance Ces aides et dispositifs permettent de préparer au mieux son projet. Mais parfois, il faut agir autrement car la situation est critique. Pour les entreprises en difficulté, un dispositif d’appui à la relance et à la mutation permet de mettre en place un contrat de relance. « On s’est aperçu que les entreprises en difficulté sont souvent gérées par des personnes proches de la retraite qui commencent à lâcher le pied, ne souhaitent plus investir... C’est là qu’arrivent les problèmes. Avec ce dispositif, on évite que la société ne décline et on essaie d’anticiper la reprise » explique une technicienne de la Région. Il existe également le dispositif de maintien de l’emploi qui est une intervention pour


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TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Denanot président du conseil régional du Limousin

« Accompagner les entreprises tout au long de leur vie » Le nouveau Schéma Régional de Développement économique renforce l’appui à la reprise d’entreprises... Avec ce nouveau SRDE, la Région saisit à bras-le-corps la question de la transmission-reprise d’entreprises, enjeu économique et social capital en raison de la situation démographique de la population dirigeante, tout particulièrement en Limousin.

Comment la Région accompagne-t-elle les candidats à la reprise ?

1. La Région a aidé GBM dans sa transformation en Scop pour sauvegarder ses 28 emplois.

Tout d’abord en proposant un véritable parcours de reprise, grâce à l’élargissement du dispositif Objectif Création. Ensuite en sensibilisant les futurs entrepreneurs, notamment les

jeunes, qui pensent d’abord à créer alors que la reprise a plein d’avantages. Enfin, nous soutenons les projets de reprise par les salariés, car ces projets s’efforcent de maintenir les emplois et font vivre nos territoires.

Au-delà de la reprise, comment la région soutientelle les entreprises ? Nous pouvons accompagner les entreprises tout au long de leur vie, de leur naissance à leur transmission en passant, le cas échéant, par des phases de mutation liées à d’éventuelles difficultés. J’ai voulu en effet que les PME, qu’elles soient artisanales, industrielles, commerciales, de services ou agricoles, puissent bénéficier d’une palette d’outils à activer pour chaque étape de son cycle de développement. n

© EMMANUELLE MAYER

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2. Sandrine Ostorero, avec un peu de culot et beaucoup de travail, a repris la société dans laquelle elle travaillait. 3. Dorothée Blaise est devenue gérante de la miroiterie GBM, élue par les autres salariés actionnaires.

Une Scop ne va pas se délocaliser pour gagner un ou deux points de rentabilité. Ce sont des entreprises qui restent sur les territoires et s’engagent sur le long terme. » © EMMANUELLE MAYER

maintenir les postes dans les entreprises au bord de la liquidation judiciaire. L’action de la Région passe également par le financement de divers organismes comme l’Union régionale des Scop, Limousin actif (association qui octroie des prêts et des garanties)… Alors avis à tous ceux qui rêvent d’entreprendre : et pourquoi pas reprendre une entreprise ? n

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A 28 ans, elle reprend la boîte de son patron ! La société de désamiantage NSDP (Feytiat) a été reprise par une ancienne salariée ­

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andrine Ostorero a de l’am­ bition à revendre. Son Bac ES en poche, elle s’inscrit en fac et débute chez MacDo. Un an plus tard, la voilà déjà manager. Une expérience utile pour son projet professionnel. Car Sandrine n’a pas prévu de faire carrière dans le hamburger. Son domaine de prédilection : le bâtiment. Son rêve : monter sa boîte en maîtrise d’œuvre. Elle commence par une formation Afpa, enchaîne avec un emploi de métreur, se forme au diagnostic immobilier puis, en août 2010, postule chez Société Deconstruction Plus, société de désamiantage, pour mieux connaître ce domaine. Très vite, ses collègues et elle constatent que leur dirigeant se désengage doucement. Les difficultés arrivent, le déficit se creuse... « Il ne disait rien mais on sentait qu’il voulait partir en retraite et arrêter l’entreprise ». Sandrine, qui n’est pas du genre à se laisser impressionner, va au-devant des choses et lui fait une offre, encouragée par son mari. Bien qu’étonné, le patron accepte. Elle rachète ainsi le fonds de commerce pour 220 000 € avec le soutien de la Banque Tarnaud et démarre avec l’appui d’Oseo (avance sur trésorerie) et de Haute

Vienne Initiative (prêt d’honneur de 25 000 €). La jeune femme bénéficie également de 15 000 € de « 110 projets pour les jeunes », dispositif régional destiné à encourager l’entreprenariat des moins de 30 ans. Si certains de ses salariés ont pu douter au début, tous peuvent désormais constater la réussite de Sandrine, qui suit son prévisionnel. « Reprendre une entreprise où l’on était salarié est plus facile car on connaît le marché, les clients, les fournisseurs... Dans mon ancien poste, c’était déjà moi qui étais en contact avec les clients ». Des clients pas vraiment étonnés de la voir devenue chef... Pas évident, pourtant, d’être à la tête d’une entreprise de 20 salariés à 28 ans tout en étant mère de famille ! « Mais on y arrive en s’organisant. Les femmes bougent aujourd’hui ! ». Renommée NSDP (Nouvelle société déconstruction plus), la société fait bien sûr du désamiantage mais désormais également du second œuvre (carrelage, doublage, revêtement etc.). Une façon de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Et, pour Sandrine, de réaliser son rêve. n NSDplus - 05 55 06 10 60 6 nsdp87@orange.fr

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DOSSIER © EMMANUELLE MAYER

© EMMANUELLE MAYER

Du redressement judiciaire à la reprise en coopérative : un feuilleton qui fini bien pour les salariés.

GBM La célèbre miroiterie vient d’être reprise en Scop après plusieurs années de difficultés.

récit d’une reconquête

B

icentenaire, GBM fait partie du patrimoine Limousin. Au fil de sa longue histoire, cette miroiterie basée à Isle, négociant en verres et miroirs, a évolué vers la fabrication des vitrages isolants, menuiseries aluminium et PVC et leur pose. Jusqu’à sa reprise en Scop en octobre dernier, GMB réalisait également des chantiers d’envergure comme les bâtiments du Family Village de Limoges ou le Musée Adrien Dubouché. Une reprise en Scop intervenue après plusieurs années de débâcle. Jusqu’en 2006, GBM était tenue par la famille Mounet, qui en fait l’entreprise que l’on connaît en créant une association nationale de miroitiers, une fédération de fabricants de verre, et en communiquant partout en France. Au départ en retraite de M. Mounet, le groupe Cap Lim achète l’entreprise et les ennuis commencent.

Selon Dorothée Blaise, directrice de la nouvelle coopérative, l’ancien dirigeant s’égare dans des dépenses de marketing. L’activité se maintient mais les finances chutent. Responsable administrative et financière, Dorothée est aux premières loges. Les banques bloquent les lignes de découverts mais une médiation bancaire permet de transformer le découvert en emprunt à long terme. Cela ne suffit pas et en juin 2010, GBM entre en procédure de sauvegarde. Le tribunal gèle les dettes sous réserve d’application d’un plan d’action... qui ne sera jamais mis en œuvre. Un an plus tard, c’est le redressement judiciaire et la mise en vente. Personne ne se porte acquéreur, la liquidation judiciaire est en vue. Dorothée et trois autres cadres, Géraldine Gaillard, Bernard Brageat et Jean-François Bureau, ont le projet de reprendre en Scop. « On savait que les clients étaient

là, prêts à nous suivre». Le tribunal lance un nouveau appel d’offres de reprise en septembre 2011. Nos cadres motivés montent un projet économique pour 27 salariés (au lieu de 52) et sans l’activité de gros chantiers. Quand Dorothée et ses comparses présentent ce projet aux 27 personnes pressenties, toutes sont motivées ! 3 jours plus tard, une nouvelle réunion se tient, pour déterminer combien tout ce petit monde est prêt à mettre au pot commun, en sachant que des salariés peuvent racheter leur entreprise avec les indemnités de licenciement de la liquidation judiciaire. Le résultat tombe, magique : 145 000 €. «La culture GBM joue énormément dans cette réussite, on est soudé, comme une grande famille». Dix jours plus tard, le Crédit coopératif, la Banque Tarnaud et le Crédit Mutuel les suivent. Des fonds auxquels se sont ajoutés un prêt

de Limousin Actif assorti d’une caution sur les autres prêts, ainsi qu’une aide de l’Union des Scop et une enveloppe de 200 000 € de la Région, à condition d’embaucher 3 nouveaux salariés. « 27 salariés, c’est peu comparé à avant... Nous avons choisi la prudence mais notre but est de développer l’entreprise. Pour le moment, nous suivons le prévisionnel. Les clients nous rappellent pour nous dire « on revient ». Des retraités sont venus nous féliciter les larmes aux yeux... » s’enthousiasme Dorothée qui a pris ses nouvelles fonctions le 17 octobre 2011. Il faut la voir arpenter les hangars en jupe et talons. Patronne d’usine à 35 ans, une évolution de carrière qu’elle n’aurait jamais imaginée mais qui lui va comme un gant ! n GBM - 05 55 43 99 99 miroiteriegbm.com © EMMANUELLE MAYER

QUESTIONS & rÉponseS « Scop », qu’est-ce que ça veut dire ?

n Au départ, Scop est l’acronyme de « Société coopérative ouvrière de production » mais le mouvement a adopté en 2010 une nouvelle appellation, plus moderne : « Société coopérative et participative ».

Une Scop c’est quoi ?

n Une Scop est une société de forme SARL ou SA dont les salariés sont associés majoritaires. Dans une Scop, le dirigeant est élu par les salariés associés. Le fonctionnement est démocratique. Une personne = 1 voix, quel que soit son apport au capital. Le partage du profit est équitable entre les salariés, les salariésassociés et les réserves de l’entreprise. Pas de stock-options et autres bonus pour les patrons. D’ailleurs, les associés sont rémunérés de leur travail et de leur apport au capital, mais à leur départ, celui-ci leur est

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rem­boursé sans plus-value. Les réserves, impartageables et définitives - en moyenne 40 à 45 % du résultat - vont contribuer tout au long du développement de l’entreprise à consolider les fonds propres et à assurer sa pérennité.

Et la Scic ?

n Nouveau statut, la Scic, « Société coopérative d’intérêt collectif », fonctionne comme une Scop mais dans laquelle les membres associés sont de toutes natures : salariés mais aussi celles et ceux qui souhaitent s’impliquer dans le projet : clients, bénévoles, collectivités territoriales, partenaires privés, etc.

COMBIEN de Scop dans la région ?

n Une cinquantaine de Scop en Limousin-Berry, représentant plus de 800 salariés.

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Qui sont-elles ?

n Beaucoup dans le bâtiment (Le Travail, le Progrès, Au fil du bois, SOPCZ, SCOB19...) mais aussi dans le commerce (Planète Nature), le théâtre (La Chélidoine), la formation (Ressources 87), l’imagerie 3D (Kreon Technologies) ou encore l’architecture (Oekoumène).

Comment transmettre son entreprise ou reprendre en Scop ? n L’Urscop est là pour vous renseigner, vous aider et étudier vos dossiers en toute confidentialité. Contact : Union Régionale des Scop 05 55 35 10 11 www.les-scop-limousinberry. coop/ En savoir plus : www.scop.coop http://lise.region-limousin.fr

L’atelier du vitrail travaille à la conservation et à la restauration du patrimoine national et perpétue des traditions vieilles de plusieurs siècles.


L’avis de... Xavier Gasquet directeur de l’Union Régionale des Scop

« Le projet économique est la base » Quels sont les avantages à reprendre en Scop ? Le principal avantage est que les repreneurs connaissent déjà l’entreprise, ses clients, ses produits, ses fournisseurs... c’est un gage de réussite du projet. Le second, c’est la pérennité des emplois puisque les associés ne sont pas des financiers ou des personnes extérieures, mais les salariés eux-mêmes. problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés.  Quelles sont les clés de la réussite d’une reprise par les salariés ? Le projet économique est la base, il doit être viable, porté par un marché et une stratégie commerciale. De ce point de vue, la Scop n’est pas différente d’une société classique ! De même, le groupe doit se doter d’une direction et d’un responsable

capable de porter le projet et de manager l’équipe. Ce dirigeant est reconnu comme légitime puisqu’il est élu par l’ensemble des associés. Enfin, la réussite d’une reprise en Scop passe par des fonds propres amenés par les salariés, indispensables pour être crédibles vis-à-vis des banques. Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce type de reprise ? Il peut être difficile d’entraîner tous les salariés dans le projet de reprise, en général imaginé par quelques cadres. Dans une Scop, les salariés sont véritablement acteurs, « co-entrepreneurs » et cela peut créer des appréhensions. L’autre difficulté est d’ordre financière. Une entreprise, surtout si elle se porte bien, a un coût qui n’est pas toujours accessible pour des salariés, et sans apport significatif des salariés, n les banques ne suivent pas.

© EMMANELLE MAYER

© EMMANELLE MAYER

Créé à l’origine en 1907, l’atelier est aujourd’hui une coopérative ouvrière. Les artisans de l’atelier conçoivent aussi des œuvres profanes et des objets de décoration.

reprise en Scop Gérant de l’Atelier du Vitrail, Didier Bayle, 48 ans, vient de prendre la tête de Blanchon.

patron commun

C

e n’est pas juste pour le plaisir de diriger deux boîtes que Didier Bayle, patron de l’Atelier du Vitrail, a proposé sa candidature à la tête de Blanchon, mais pour favoriser le rapprochement des deux entreprises. Car ensemble, elles cumulent 7 métiers : le travail des vitraux et la serrurerie pour l’Atelier du Vitrail, la maçonnerie, la taille de pierre, la charpente, la menuiserie et la couverture pour Blanchon, spécialisée dans la réhabilitation de l’ancien. « Ces deux entreprises travaillent dans le secteur hautement concurrentiel des monuments historiques. Mon but, en gérant les deux, est de pouvoir répondre à des appels d’offres ensemble. Ainsi nous venons de réussir à obtenir 5 lots sur 6 dans la réhabilitation d’une église ». Arrivé en 1992 à la tête de l’Atelier du

Vitrail, Didier découvre le statut Scop en même temps que l’art des vitraux. « Mais j’ai vite compris l’intérêt de s’allier collectivement pour aller vers un résultat commun. Dans une Scop, tout le monde est impliqué et travaille mieux. Le patron n’est pas là pour faire fortune, mais on lui donne la chance de pouvoir reprendre une entreprise même s’il n’a pas de capitaux, comme moi qui n’aurait jamais pu reprendre seul. ». Convaincu, il brigue la présidence de l’Union régionale des Scop et c’est sous cette casquette qu’il interpelle les tailleurs de pierre de Blanchon, sur le chantier de la cathédrale de Limoges où il est présent avec ses vitraillistes. « Je savais que leur dirigeant était malade alors je leur ai parlé de la reprise en Scop ». Le projet mûrit dans leur tête. « On espérait 50 % des salariés motivés par le sociétariat dans l’immédiat

et on a eu 80 % ». Une équipe de cadres porte le projet, mais personne ne veut diriger. « Ils nous ont demandé de les aider à chercher quelqu’un et je me suis porté candidat ». Leur projet est retenu contre deux autres dossiers, avec l’appui des banques, de la Région, de l’Urscop, et les 70 000 € d’apport de départ des salariés. En décembre 2010, Didier prend donc ses fonctions dans la nouvelle coopérative. Il est employé à mi-temps dans chacune des entreprises, même s’il avoue faire plutôt un 70 % dans les deux. « C’est beaucoup de pression mais c’est vraiment passionnant ». Une chance, Blanchon et l’Atelier du Vitrail sont à quelques centaines de mètres l’une de l’autre. n

Didier Bayle cumule deux postes de chef d’entreprises pour favoriser le rapprochement des compétences de l’atelier du vitrail et de Blanchon, spécialiste de la réhabilitation de l’ancien.

L’Atelier du vitrail - 05 55 30 31 89 adv.limoges@wanadoo.fr Blanchon - 05 55 30 16 70

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politique

LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par

Gérard Vandenbroucke conseillers régionaux Sylvie Achard Sylvie AucouturierVaugelade Gérard Audouze Catherine Beaubatie Patricia Bordas Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Alain Lagarde Catherine L’Official Armelle Martin Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Andréa Soyer Claude Trémouille

Et arriva la carte scolaire... Nos communes, nos départements, notre région ne vivent évidemment pas tels des ilots préservés des crises et menaces, et les décisions prises à Paris, Bruxelles ou Berlin ne sont pas sans conséquences. À la tête de l’État, notre Président, de plus en plus candidat, de moins en moins Président, empêtré dans son bouclier fiscal, les pieds dans le tapis de l’ISF, termine son quinquennat comme il l’avait commencé, dans l’agitation et l’incohérence, traînant derrière lui comme un péché originel une dette que dès le premier jour il aura allègrement contribué à boursoufler, sanctionné par cette perte du Triple A dont il avait pourtant dit – mais que n’a-t-il pas dit – que son objectif et son obligation seraient de l’éviter. Rappelez-vous, enfin libérés, ils allaient investir, tous ces riches accablés par trop de taxes et d’impôts, ils allaient revenir, tous ces condamnés à l’exil par trop de pression fiscale. Et les miettes, promettait le « Président du pouvoir d’achat », allaient pleuvoir sur tous les autres, sur des salariés maintenus en poste, sur des chômeurs redevenus salariés. Des miettes certes ; deux fois rien, sans doute, mais deux fois rien, c’est déjà quelque chose, aurait ajouté l’humoriste. Bref, on allait voir ce qu’on allait voir... et l’on a vu... On a vu notre perpétuel sauveur de l’Euro, de l’Europe, de l’emploi, de tout et du reste, on l’a vu s’agiter, de négociations « à la va vite » en réunions multiples, toutes qualifiées « de la dernière chance », en sommets « de crise », tous plus

cruciaux les uns que les autres, on l’a vu, multipliant les embardées ... subir les événements, feignant de les organiser, tentant de les récupérer dans les médias ; on l’a vu soumis, moins penaud pourtant que fanfaronnant encore, aux exigences de nos « partenaires », notamment de la Chancelière allemande ou du Président Obama. On l’a vu, on l’a entendu – dieu sait si on l’a entendu ! -- se raconter des histoires, nous raconter des histoires, nous promettre pour demain ce qu’il n’avait pas su faire hier et faire aujourd’hui ce qu’il affirmait hier ne jamais vouloir faire demain... Nous voilà aujourd’hui au cœur d’une crise dont l’encore Président ne voit désormais l’issue que dans l’austérité, la réduction des dépenses sociales, les restrictions des dépenses de santé, la diminution des dépenses liées au logement, le « bricolage fiscal » ; une crise dont il n’entrevoit la sortie, alors que s’alourdissent les déficits, que par de nouvelles hausses d’impôts, touchant une nouvelle fois les classes moyennes et les populations modestes : TVA sûrement, TVA « sociale » sans doute, censées relancer la « compétitivité »... Nos collectivités aussi sont mises au régime sec, collectivités dont les dotations sont gelées, les budgets sérieusement affectés par les augmentations de ce début d’année : gaz, électricité et produits d’entretien pour les bâtiments, denrées alimentaires pour la restauration scolaire, livres et fournitures pour les établissements d’enseignement, etc. hausses

importantes qui, d’une façon ou d’une autre, soit par une diminution des services rendus, soit par une diminution des investissements (donc du travail donné aux entreprises, donc de l’emploi...), viendront inexorablement se répercuter sur l’ensemble de nos concitoyens. Et arriva la carte scolaire ! Certes, on les avait entendus, ces hérauts du sarkozysme, ministres et ministreaux qui aujourd’hui nous gouvernent encore, nous ressasser en boucle le credo simpliste et racoleur de l’actuel locataire de l’Élysée : ce ne serait pas le nombre d’agents qui ferait la qualité de la fonction publique, ce ne serait pas le nombre d’enseignants qui garantirait la qualité des formations. Ils nous l’avaient répété, rabâché, contre toute évidence, agrippés à leurs certitudes comme le naufragé à son épave : « supprimer des postes d’enseignants ne serait pas incompatible, mais alors pas du tout, avec une efficacité pédagogique, culturelle et sociale renforcée » ! On pouvait donc s’attendre au pire. On a vécu l’inacceptable quand à la veille de Noël, le Recteur, courroie de transmission du Ministre, assène d’un coup la perte de 248 postes d’enseignants pour l’académie (moins 4 % des emplois !). On a subi l’invraisemblable quand, revenant à la charge quelques jours plus tard, il annonce le sacrifice de deux établissements, le lycée du Mas Jambost et l’EREA de Meymac, les saignées multiples, de Saint-

Léonard à Felletin, d’Ussel à Brive ou La Souterraine, etc. etc. bref, une hécatombe aux allures d’aberration pédagogique, humaine, sociale et économique, aux retombées dramatiques en termes d’aménagement du territoire régional. On a connu l’inadmissible, la justification de ces suppressions au nom de la soit disant adaptation démographique (là, on connaît la rengaine !), de la conviction affirmée d’une meilleure efficacité de l’enseignement (on finit par la connaître aussi !), et même, et là il faut vraiment oser, à grand renfort de chiffres erronés et d’accusations implicites de la collectivité, de la sécurité des élèves et des personnels. Faut-il le rappeler, le Conseil Régional, chaque année, consacre autour de 25 millions d’euros aux travaux dans les lycées (pour 7 millions versés par l’État !), investit dans des matériels, finance bien au-delà de ses obligations légales. Le Président Denanot, les élus socialistes et ceux de la majorité régionale l’ont dit et redit : la formation des jeunes constitue un élément primordial de lutte contre la crise et cette « ardente obligation » mérite mieux que ce que nous venons de vivre... D’autres manières de faire existent, d’autres solutions aussi. Sans aucun doute sera-t-il bien de se le rappeler dans quelques semaines... n

Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 - www.socialistes-limousin.fr

union pour un mouvement populaire groupe présidé par

Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat Francis Comby Marie-Claude Lainez Frédérique Meunier Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Nathalie Villeneuve-Delage Vincent Turpinat

Population, Infrastructures et Développement Les socialistes ont l’art de s’attribuer les mérites qui ne leur reviennent pas. Ainsi en est-il des mouvements démographiques. Il y a deux ans, les socialistes avaient « inversé la tendance séculaire » : le Limousin regagnait de la population ! Les résultats du recensement pour 2009, placent toujours la région en avant dernière position pour le nombre d’habitants. Il n’y a que deux régions qui en comptent moins d’un million : le Limousin et la Corse ; ce qui n’a aucune importance. Cette statistique inspire le dessin humoristique de la presse du 3 janvier, qui fait dire à un limousin « réjoui » que « ne pas être nombreux... ça nous fait plus d’air à respirer » ; ce qui a plus d’importance, parce que nous ne savons pas si l’excès d’oxygène ne tue pas ! Il y a trop longtemps que l’on nous apprend à confondre nos misères avec des richesses. Cette résignation a des limites qui se traduisent par la désertification.

La population du Limousin n’aura crû que de 1 000 habitants depuis 2008. Et l’INSEE souligne que « La hausse de la population est moins importante que les années précédentes (+ 3 000 entre 2007 et 2008) et moindre que celle prévue par différentes projections (environ 2 000 par an) ». Ainsi, contrairement aux affirmations de l’exécutif régional, le renouveau démographique n’est pas encore là. La politique d’accueil est un échec. Ce qui est encore plus grave, c’est la faiblesse de l’armature urbaine. Limoges, la plus grande commune de la région, compte 20 % des habitants, et Brive, la seconde, en représente 7 %. Il y a trop d’espaces à faible densité démographique et l’écart, entre la capitale régionale et les autres communes, est trop important pour permettre un dynamisme économique. Sur les 20 communes les plus peuplées, 13 comptent entre 8 246 habitants et 4 580 soit moins de 1,1 % de la population

Pour contacter le groupe UMP, tél. : 05 55 45 19 38

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La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

régionale totale chacune. Cette faiblesse démographique handicape tout développement endogène. Les statisticiens voient une raison d’espérer une amélioration dans notre démographie « pour peu que la région (Conseil Régional) suive un certain modèle d’évolution : développement des infrastructures et parallèlement des pôles économiques locaux ». On a là ce qui fonderait une bonne politique de développement. Mais ce n’est pas la préférence politique de la majorité régionale, alors qu’il est clair que l’action devrait être toute tournée vers la progression des moyens de communication (rail, routes et très haut débit) internes à notre région (armature urbaine) et externes (ceux raccordant de la façon la plus efficace aux acteurs économiques des autres régions) ; ce qui est la base des échanges, de la création d’activités et donc des emplois. Les choix en ces domaines sont coûteux dans l’immédiat et

sources de retour sur investis­ sement élevé à long terme. Ces choix, un nombre limité de chantiers majeurs, auraient dû être éclairés par les schémas régionaux de développement et d’aménagement du territoire. Il n’en a rien été. Pour notre part, la LGV sur Poitiers doit être prioritaire à court terme (5-7 ans) dans la mesure notamment où Midi-Pyrénées tourne le dos au Limousin et regarde fixement sur Bordeaux et la SEA, même si c’est agrémenté d’un chantage politique sur le partage du finan­ cement, condamnant définitive­ ment le POLT. En revanche, la LGV Poitiers-Limoges constituera à plus long terme, un des maillons de la liaison ferroviaire Est-Ouest, de Nantes à Lyon, pour faire simple. Il est impensable de laisser s’installer un grand trou noir dans l’espace central français. Sans infrastructures, il n’y pas de développement, pas d’emploi, plus de population. Il est temps que ça change ! n


europe écologie LES VERTS

groupe présidé par

marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès

Le Limousin à la une des médias nationaux À Brive, on s’engage dans un nouveau procès contre l’abus d’usage des pesticides agricoles, dans la continuité de la précédente procédure qui avait mis un temps le Limousin à la une des médias nationaux. Les épandages aériens se multi­ plient malgré l’interdiction européenne contre ces pratiques qui élargissent la diffusion de produits particulièrement préoccupants. Dans le refus de considérer les biocides comme problématique de « santé publique », et clarifier les règles en vigueur, l’état et ses services laissent s’instaurer le conflit entre riverains et agriculteurs.

Les uns comme les autres victimes du cumul des fluctuations des marchés, des pratiques de la grande distribution et du dérèglement climatique qui ne font qu’envenimer la situation, les agriculteurs ne recevant majoritairement pas la rémuné­ ration de leur travail. Deux producteurs bios ont perdu leur certification pour cause de pollution chimique. Malgré cela, il se trouve des députés locaux pour demander l’abrogation des règles d’épandage, comme si interdire la limitation de vitesse des poids lourds pouvait régler les problèmes de transport ! Malgré la forte demande,

le Limousin continue très largement à dépendre des importations pour les produits de l’agriculture biologique, là où un développement accompagné de la généralisation des circuits courts et de proximité générerait des emplois et une plus-value attendue pour notre région. Mais l’état à d’autres préoccupa-

tions, comme celle de rendre impossible la vie des plus pauvres, entre expulsions massives, ponction d’un _ milliard sur le livret A, taxation des offices HLM, fermeture d’établissements de formation et la liste serait trop longue. Pour conserver le triple A, disaient-ils. n

Malgré la forte demande, le Limousin continue très largement à dépendre des importations pour les produits de l’agriculture biologique, là où un développement accompagné de la généralisation des circuits courts et de proximité générerait des emplois et une plusvalue attendue pour notre région. »

Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22

ADS MEL groupe présidé par

Jacqueline LhommeLéoment

Alternative Démocratie SocialistE

conseiller régional jean daniel

mouvement écologiste limousin

De l’espoir pour les « petites gens » Nous vivons aujourd’hui, avec la crise financière et économique une accélération terrifiante de la régression sociale. Le « vieux monde » dans lequel nous agissions ensemble s’écroule : l’éducation, la santé , les transports que nous n’imaginions que publics; la culture , le sport , les loisirs que nous n’imaginions que pour tous , sont chaque jour l’objet d’attaques meurtrières . Derrière la règle d’or proposée et bientôt imposée c’est un système « d’hyper-austérité » maquillée en intérêt général que l’on veut faire « avaler »à la population. Les

ultra libéraux qui nous dirigent s’apprêtent à saigner un peu plus les classes moyennes et les travailleurs pauvres. Si nous n’arrêtons pas les liquidateurs de la société plus juste que nous construisons depuis plus de trois siècles, nous prenons le risque de voir revenir le pire. Bien-sûr il faudra faire des efforts pour sortir de cette crise, mais ils doivent être justes et équitables. Ils devront être impérativement accompagnés d’une perspective pour tous, en particulier pour des jeunes aujourd’hui privés d’avenir. Il ne s’agit pas pour autant de

mentir, de dire « avec nous, plus de problème environnementaux, sociaux, financiers et inter­ nationaux » mais de redéfinir ensemble en fonction des nouvelles donnes, un avenir commun. Il faut que tout redevienne possible pour tous. Il faut sortir des discours incompréhensibles, des subtilités technocratiques, des précautions partisanes . Pourquoi ne pas prendre exemple sur la collectivité la plus proche des gens : la région Limousin, nous ici, chaque effort consenti, chaque Euro engagé par le conseil régional

se fait au bénéfice du plus grand nombre . Politique des transports, de l’eau, de développement économique, engagements culturels, sportifs ; Ici la bonne gestion de l’argent public permet encore, en ces temps difficiles de continuer l’aménagement régional pour les générations à venir.

n

Il faut que tout redevienne possible pour tous ».

Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45

LIMOUSIN terre de gauche

Parti communiste français Parti de gauche Nouveau parti anticapitaliste

groupe présidé par

Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome

Mobilisons-nous contre la casse du service public de l’Éducation Nationale Si rien ne change, le Limousin paiera un lourd tribut à l’entreprise de démolition du service public de l’Éducation Nationale poursuivie par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Sur les milliers de postes de personnels éducatifs qui devraient passer à la trappe à la prochaine rentrée scolaire, 290 concernent en effet notre région, menacée, qui plus est, de voir des établissements fermer leurs portes. Au total, un millier de postes auront disparu dans l’académie en 5 ans, contribuant, non seulement à aggraver le chômage mais également l’échec scolaire. Le recteur d’académie applique, avec un zèle malvenu, la politique du gouvernement prônant une

réduction drastique des dépenses en s’en prenant notamment aux services publics. Il gâche les sommes importantes consacrées par la Région à la rénovation des lycées menacés. Il confirme l’abandon de toute politique d’aménagement du territoire en sacrifiant des établissements en zones rurales. En ciblant l’enseignement professionnel, il confirme la volonté de la droite de privilégier l’apprentissage, choix idéologique selon lequel la culture générale qui accompagne la formation technique dans les lycées professionnels n’est pas utile. C’est un choix que n’ont cessé de dénoncer les élus de Limousin Terre de Gauche

ces derniers mois, regrettant que la majorité régionale ait accompagné cette orientation au travers de la convention signée avec l’État. L’avenir de nos jeunes vaut plus que les logiques budgétaires Au moment où chacun s’accorde à dire que l’éducation doit être la priorité des politiques publiques, la situation faite à l’Éducation Nationale en Limousin, comme partout en France, est inadmissible. La mobilisation de tous, enseignants, élèves, parents, élus, est plus que jamais nécessaire pour mettre en échec cette politique de casse. Les élus du

groupe Limousin Terre de Gauche (PCF, PG, NPA) continueront à y participer activement. L’avenir de nos jeunes vaut plus que les logiques budgétaires de ce gouvernement. n

N’hésitez pas à vous inscrire à la lettre d’informations sur www.terredegauche.fr

Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26

N° 96 FÉVRIER 2012 La lettre du limousin

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agenda

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Théâtre du cloître - scène conventionnée de Bellac www.theatre-du-cloitre.fr

Mariage de passions coopération Le Théâtre Jean-Lurçat et Le Sirque vont soutenir la création

contemporaine et sa diffusion dans le domaine des arts de la piste.

La Scène nationale d’Aubusson diversifie une programmation dominée par le théâtre. Depuis 2003, elle s’est ouverte aux arts de la piste. C’est ainsi qu’en fin d’année, elle a signé une convention avec Le Sirque, le pôle national des arts du cirque de Nexon en Limousin. Cette convention formalise en fait les relations qu’entretiennent déjà, de manière fructueuse, les deux structures. Marc Delhiat, le directeur du Sirque, et Gérard Bono, le directeur de la Scène nationale, ont ainsi affirmé leur volonté de collaborer lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Aubusson, dans les locaux du Théâtre Jean Lurçat. « Cette convention pose les bases d’un projet commun pour le rayonne-

ment des arts du cirque en Limousin et le soutien des compagnies dans une dynamique régionale », explique Gérard Bono. Changer d’échelle L’ouverture de la saison 2011-2012 a donné une parfaite illustration de la démarche. Mi-septembre, Baro d’Evel a donné plusieurs représentations d’un spectacle de haute tenue (Le sort du dedans), dans le cadre du centenaire du LMB. Depuis, les arts de la piste se sont invités à Aubusson, notamment avec la Cridacompagny. n Renseignements : Théâtre Jean-Lurçat tél : 05 55 83 09 09.

LE BILLET occitan « Et... hardi ! que te deibouaire ! ». C’est en entendant cette célèbre phrase, intraduisible en fran­ çais, que dans les années 1960 les Limousins, urbains et ruraux, « reprenaient une activité normale ».  Ils venaient de passer, comme chaque jour, dix minutes pendus aux lèvres de Panazô, alias André Dexet, l’une des plus populaires figures de la région au XXe siècle. André Dexet s’était fait connaître au milieu des années 1950 en publiant ses chroniques humoristiques et néanmoins politiques dans L’Écho du Centre. Très vite, tous les Limousins (culturellement parlant, c’est-à-dire aussi ceux de Charente et de Dordogne) s’étaient pris de passion pour les aventures des villageois de Viro-Tranujo (Tourne-Chiendent) : lu grand Birauyo, lourdaud « qui n’est pas cause si les crapauds n’ont pas de queue », sa femme lo Fanfineto, le cantonnier Trainosôquo (traîne-galoche), le médecin Ribotard (arrivetard), la vieille maï Pissodanpei (pisse-debout), l’épicière Pésofi (pèse-fin), le paysan Machovéno (mâche-avoine), le comte et la comtesse de Hautelande, sans oublier

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Trilogie Cirques d’objets La trilogie « Cirque d’Objets » est la création de trois spectacles pour trois chapiteaux. À travers un parcours, le spectateur est invité à se déplacer d’un chapiteau à l’autre pour découvrir à chaque fois un nouveau spectacle et de nouveaux objets manipulés par Jani Nuutinen. Un cirque d’objets pour trois spectacles pour simplement apprécier la justesse et la précision du cirque et du jonglage, selon Jani Nuutinen. L’artiste joue avec l’ombre et la lumière, la musique et le silence pour laisser entrer le spectateur dans son

univers intimiste et créatif ; le spectateur est chez Jani Nuutinen. Spectacle en coproduction, notamment avec la scène nationale d’Aubusson Représentations en Limousin 30 et 31 mars : 1re de la Trilogie au Sirque Pôle Cirque de Nexon en Limousin (87) 6 et 7 juin : Théâtre Jean Lurçat Scène Nationale d’Aubusson (23) Du 12 ou 21 août : Festival La Route du Sirque Pôle Cirque de Nexon en Limousin (87) cirquenexon.com - 05 55 58 34 71

Les « nhòrlas » de Panazô Baptiste Chrétien et Jean-Pierre Cavaillé

l’âne Pétofer. Tout ce petit monde truculent et réaliste correspondait en fait au Limousin rural de l’avant-guerre, tel que Dexet le connut lorsqu’il était lui-même valet de ferme (« domestique ») sur la commune de Panazol. Le conteur décrivait une sorte de lutte des classes au village, mettait en scène les différends idéologiques des personnages et faisait ainsi passer des messages forts qui rejoignaient l’actualité de l’époque. Évidemment, tout cela s’écrivait, se disait, se racontait en occitan, « la langue du travail, la langue rouge, la langue du peuple ». Au bout de quelques années donc, Dexet se mit à dire ses chroniques et ses nhòrlas (courtes histoires comiques et réalistes typiquement limousines) sur Radio-Limoges, quotidiennement, pour le plus grand bonheur de dizaines de milliers d’assidus auditeurs. Panazô faisait partout salle (ou même grange) comble lors de soirées contées mémorables. Ses recueils de textes se vendaient comme des petits pains. Il édita même un journal, le Journau dé Panazô, durant plusieurs années. Dans cette revue, Panazô écrivait certes en graphie

La lettre du limousiN N° 96 FÉVRIER 2012

Circo Aereo

« patoisante » (calquée sur le français) mais se faisait un devoir d’expliquer aux lecteurs l’importance de revenir à la graphie occitane classique pour redonner sa dignité à la langue limousine, ce qu’il fit lui-même dans les années 1970. Pour prouver l’importance d’André Dexet dans le paysage journalistique et radiophonique régional, il faut noter qu’en 1965 un député U.N.R. se plaignit à l’Assemblée Nationale des « scandaleuses chroniques » diffusées chaque jour à la radio limougeaude. L’émission de Dexet fut aussitôt supprimée des grilles de Radio-Limoges. Les milliers de courriers de protestation que reçut la station n’y firent rien : on lui reprochait clairement ses idées communistes. Dans les années qui suivirent, André Dexet écrivit plusieurs romans en français, dont son bestseller La Janille. Il anima aussi des chroniques occitanes sur FR3 Limousin et fut redécouvert par les jeunes occitanistes des années 1970. Ce fut là une reconnaissance mutuelle : « des nuées de garçons et de jeunes filles […] retrouvent leur identité, leur culture, leur langue et sont fiers de se dire Occitans », écri-

vait-il en 1978. Il mourut en 1997, en des années où l’enthousiasme occitaniste des années 70 s’était considérablement refroidi. Les plus belles gnorles occitanes de Panazô seront prochainement rééditées. En attendant, n’hésitez pas à lire ses romans et ses récits, ceux d’un Limousin qui aimait et comprenait son pays, d’un habile manieur de mots qui savait retranscrire parfaitement l’âme, la finesse et la beauté de son peuple dans sa propre langue, donc lui rendre sa fierté. n À lire, deux récits autobiographiques Panazô : un conteur occitan, Fayard, 1978. Panazô : un chemin malaisé, Lucien Souny, 1983.

L’avare d’après Molière Théâtre d’objets Cie Tàbola Rassa Les 17 et 18 février à 20h30 Qu’arriverait-il si l’effet de serre faisait de la planète un désert où le plus riche serait celui qui possède le plus d’eau, bien rare devenu précieux ? La compagnie Tàbola Rassa plonge les personnages de Molière dans le bain de son or bleu. Voici Harpagon, Cléante, Valère et Élise, transformés en robinets ! « L’avare en robinet, un classique revisité par deux comédiens espagnols qui ont distillé dans l’alambic de l’humour un précieux liquide des larmes de rire. » L’Est Républicain.

Théâtre des 7 collines - Tulle 05 55 26 99 10

septcollines.com

Les amis du président d’Alain Gautré / Pierre Pradinas (Théâtre de l’Union, CDN du Limousin) Le 21 février À 20h30 La scène est pleine de tables chics, nappe blanche trois verres, avec un air de fin de nuit. Crapules en col blanc de la sphère du pouvoir, cravates dénouées et turpitudes lâchées, deux sujets indignes de notre société actuelle y font assaut d’intrigues, de chuchotis crapoteux. Nous sommes dans les coulisses d’un pouvoir, guidés par un humoriste impitoyable. Les deux comédiens sont formidables et leur interprétation séduit par la grande vraisem­ blance. L’humour ravageur d’Alain Gautré est sans tabous, la mise en scène de Pradinas est sobre, ne joue qu’avec l’essentiel, dessinant une chute lente et imparable dans l’abject, dont nous venge le rire.

Limoges CCM John Lennon 05 55 10 00 84

www.hierolimoges.com

Hollie Cook / Prince Fatty / Horseman Le 25 février À 20h30 Hollie Cook est née dans l’ouest de Londres. Un père célèbre, le bien nommé Paul Cook, émérite batteur des Sex Pistols, lui donna très tôt l’occasion de forger son identité musicale. Elle grandit au son de Marc Bolan, The Cure, David Bowie mais va très vite s’intéresser au rocksteady, au reggae et se prendre de passion pour des chanteuses comme Janet Kay ou Phyllis Dillon. Hollie voue également un culte aux groupes féminins des années 60. D’ailleurs, sa mère Jennie fut la

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livres et disques

les 10 choix de la rédaction 3

4 Yves Lavalade et Jacques Peyramaure Éditions de l’institut d’estudis occitans dau Lemosin

Viradas lemosinas Tournures limousines

© A. Baczynsky

chanteuse des Belle Stars et Hollie sera également un long moment membre des Slits. Pétrie de toutes ces influences, Hollie Cook invente un style qu’elle a elle-même baptisé « tropical pop ».

États-Unis. S’il est difficile de nier la force créatrice et contagieuse de ce pays, il est aussi difficile d’admettre sans nuance l’influ­ ence du modèle. L’Amérique, dans sa disproportion, fabrique du rêve autant que des désillusions et fascine autant qu’elle agace.

Saint-Yrieix CC Jean-Pierre Fabrègue 05 55 08 88 78

Lapin - Théâtre d’objets et de lapin - Cie du Dagor

Limoges CCM Jean Gagnant 05 55 45 94 00

Ensemble baroque de Limoges /Christophe Coin Concertos de Vivaldi Le 9 mars à 20h30 Maria Tecla Andreotti (flûte), Christophe Coin (violoncelle) Il est difficile d’égaler la prolixité d’Antonio Vivaldi en matière de création musicale. Lui qui est un des créateurs du genre du concerto, en a composé plus de 350 pour instrument solo et orchestre, dont les deux-tiers sont pour son instrument : le violon. Le tiers restant est consacré aux autres instruments, du basson à la mandoline, du violoncelle à la flûte. Mais quel tiers ! Variété, contrastes, profondeur, légèreté, dialogues, oppositions, tout s’y mélange et rien ne peut assouvir l’incroyable soif de nouveauté du « prêtre roux ». Christophe Coin jouera sur un violoncelle prêté par le fonds instrumental français. L’instrument date de 1720, il a été fabriqué par Alessandro Gagliano de Naples.

Le 14 mars à 11h Un album pour petits, c’est blanc et c’est joli, ça parle de choses gentilles et roses, les mots sont ronds et douillets comme des coussins. Mais parfois, le vide immaculé se remplit de dessins saturés, les animaux se tapent dessus ! Malika Doray nous conte comment une maman conçoit un bébé, comment elle apprend à le faire grandir, à l’aimer. Comment parfois elle n’est pas là ou comment, des fois, elle part et on ne sait pas quand elle revient. Elle nous parle également de sa fascination du lapin, cet animal qui nous ressemble tant. Ce petit animal sautille partout dans son œuvre, espiègle et perpétuel témoin-acteur de ses histoires. « Dans son atelier parenthèse, dans sa petite bulle, elle nous invite à entrer. De son drôle de bureau surgissent des formes, des couleurs, des volumes, des mots. Un lapin vient semer la pagaille, l’entraîne découvrir le monde, découvrir l’autre. Un voyage imaginaire pour retourner aux sources de notre enfance. Se rapprocher au plus près de l’enfant. Celui que nous étions, celui que nous attendons. Celui qui est, là, devant nous. ».

La Souterraine CC Yves Furet 05 55 63 10 06

http://lasouterraine.fr

Scène nationale d’Aubusson 05 55 66 32 12

www.ccajl.fr

Les s’tazunis - Danse hip-hop d’Abdennour Belalit et Martine Jaussen Cie Alexandra N’Possee Le 13 mars à 20h30 Quelle influ­ ence peuvent avoir les images fortes de l’Amérique sur une jeunesse française ? Que reste-t-il de tout cela après digestion ? Les s’tazunis est un projet d’écriture chorégraphique utilisant toute la gestuelle de la danse hip-hop. Cette pièce convoque les symboles et les mythes qui construisent une image universelle des

Thomas Dutronc Le 16 mars 20h30 Une main fine et ferme, deux grands yeux bleus espiègles, pas de quoi se vanter ! Ni se plaindre, d’ailleurs… La musique, Thomas s’est faufilé entre ses gouttes tant bien que

mal jusqu’à l’âge de 17 ans. Mais à 18 ans, elle lui a brusquement fondu dessus en formidables bourrasques avec la découverte de Django Reinhardt, des roulottes rom et des campements sauvages tout fumants de jazz manouche ! Une vraie conversion, doublée d’une longue, humble et patiente initiation… En quelques années de totale immersion, Thomas ne vit plus qu’en maltraitant dans l’allégresse, ses malheureux dix doigts sur les cascades de notes brûlantes. Après avoir fait ses gammes en côtoyant les meilleurs musiciens de jazz manouche comme Biréli Lagrène et tourné à travers toute la France avec le quartet Thomas Dutronc et les esprits manouches, il sort, en 2007, l’album comme un manouche sans guitare où il se révèle comme chanteur tout en restant fidèle au style musical qu’il affectionne. Invité en tant que tête d’affiche de la saison du centre Yves Furet, il nous fera découvrir son nouvel album. http://thomasdutronc. artiste.universalmusic.fr/ silenceontourne/

Limoges Théâtre expression 7 - Cie Max Eyrolle

plasticiens de l’Afrique subsahélienne, pour une bonne part, issus de la partie sud du conti­ nent : Afrique du Sud, Angola, Mozambique, Zimbabwe, République Malgache, République du Congo et pour les autres vivants principalement en Afrique du Centre et de l’Ouest. On trouvera, à coté des travaux d’artistes qui jouissent d’une réputation internationale comme les peintures de Chéri Samba, les photographies de Malick Sidibé, de Seydou Keïta, de David Goldblatt, une vidéo de William Kentridge, beaucoup de travaux de jeunes artistes. Tous les médiums seront représentés : peintures, volumes, photographies, vidéos, esquissant en un peu plus de quatrevingts œuvres, un panorama de cette scène africaine sur laquelle se joue, entre référence à la tradition et expression d’une modernité tentée par la mondialisation des sujets et des pratiques, l’affirmation d’un centre de création encore peu connu du public européen. Cette exposition est l’événement « arts plastiques » du festival des printemps de Haute-Corrèze, consacré pour cette neuvième édition à l’Afrique du Cap à Gao.

05 55 77 37 50

États premiers des poèmes Du 16 au 18 mars Trois jours de lectures et de performances pour une réflexion en acte sur les états premiers du poème, qu’il soit sonore, visuel, graphique, gestuel, etc. proposé par Pan ! (phénomènes artistiques non identifiés), association dont le but est de diffuser les écritures expérimentales contemporaines, en partenariat avec Jean-Louis Baille, auteur et comédien, dans le cadre du « printemps des poètes ». « Le texte aujourd’hui est saturé de potentialités, d’oublis et de matériaux - essais, ratures, versions pour la poubelle, rencontres et ressources multiples dans la prolifération multimédia, sons, images, infos, brouillages... - toute une documentation qui hante l’écrit et de plus en plus constitue son principal objet. La redisposition de ce matériel le met en jeu pour interroger nos manières de lire et de penser aujourd’hui. »

Meymac Abbaye Saint-André Centre d’art contemporain 05 55 95 23 30

www.cacmeymac.fr

Africa, Africa Du 18 mars au 17 juin L’exposition Africa, Africa regroupe des œuvres d’une trentaine d’artistes

Limoges Théâtre de la Passerelle 05 55 79 26 49

www.theatredelapasserelle.fr

L’éloge de la folie Érasme Du 27 mars au 7 avril à 20h30 Avec Jean-Pierre Descheix, mise en scène et scénographie de Michel Bruzat L’Éloge de la folie est un texte qui interroge avec mordant, humour et lucidité la société telle qu’elle se présente à nous, immuable dans sa folie. « Chez Érasme, écrit Michel Foucault qui travailla sur l’enfermement asilaire, la folie n’est pas liée au monde et à ses formes souterraines, mais plutôt à l’homme, à ses faiblesses, à ses rires et ses illusions. (...) La folie ne guette plus l’homme aux quatre coins du monde elle s’insinue en lui. » Après avoir incarné Michel de Montaigne, Jean-Pierre Descheix sera cet histrion dont le discours arrachera les masques factices des bien-pensants, personnifiera tous les doutes, toutes les révoltes, toutes les questions que l’homme se pose sur son propre destin dans un monde rongé par l’obscurantisme.

1 Lapin - théâtre

d’objets et de lapin Cie du Dagor. Centre culturel Jean-Pierre Fabrègue à Saint-Yrieix.

2 Les s’tazunis

danse hip-hop sur la Scène nationale d’Aubusson.

« Petite veugne ! Arrête de faire la poute, que je vais finir par m’émalir ! Dès le départ, l’affaire était embraudonnée et mon procès a fait frouillou ! Le bousin, quo ! Cette clampe, c’est une vraie langue de peille ; et avec ça bradasse comme pas une. Une raque, que je vous dis ! » Si le sens de ces phrases vous échappe, ou si au contraire, vous avez plaisir à entendre ce langage qui est le vôtre, alors ce livre est pour vous qui livre mots et expressions, issus de l’occitan limousin, accommodés à la sauce de l’usage et restitués dans leur vivacité d’origine. Nouvelle édition revue et augmentée. 10 €, 87 pages.

3 Les amis du président d’Alain Gautré / Pierre Pradinas Théâtre des 7 collines à Tulle. 4 L’avare

par la Cie Tàbola Rassa au Théâtre du cloître.

Perrine Mansuy Vertigo Songs Pour que l’espace se crée et l’atmosphère s’amplifie, Perrine Mansuy fait du jazz autrement. Dans son jeu, ses mélodies et ses échanges avec ses partenaires musiciens, la pianiste se pose ou saute, caresse ou gifle. Et pour que ses Vertigo Songs ne se figent jamais, elle les offre à la voix toujours surprenante de Marion Rampal. Une voix osée, espiègle, féline ou juste belle ; un sample ici et une guitare là, grâce à Rémy Décrouy ; des percussions un peu plus loin, avec Jean-Luc Difraya ; au final, ce magnifique assemblage atypique offre un jazz résolument contemporain. 10€, Laborie Jazz.

Texte de Sandrine Simon et illustrations de Camille Magnanon Beebuti, la rose et le pissenlit Sandrine Simon s’est installée il y a quelques années en Limousin avec mari et enfants. Elle y mène ses projets, achève de construire sa maison en paille et, hasard d’une rencontre, a donné forme à une des histoires qu’elle a inventée. Beebuti explique aux enfants en 16 pages très jolies le principe de la bio­diversité à travers l’histoire d’une abeille, d’une rose et d’un pissenlit... 5 €, 16 pages.

N° 96 FÉVRIER 2012 La lettre du limousin

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