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Le journal d’information du conseil régional

Limousin www.region-limousin.fr

Édito

N° 82 Mai 2009

La Lettre du

Le président Denanot à la conférence internationale sur le changement climatique co-organisée par le conseil régional à Limoges début avril.

Agriculture : notre valeur ajoutée Nous avons la chance de vivre dans une région ayant d’importantes richesses naturelles. La conférence sur le changement climatique que nous avons co-organisée à Limoges avec le Programme des Nations-Unies pour le Développement et l’Assemblée des Régions d’Europe nous l’a encore rappelé avec acuité. Dans le monde du XXIe siècle, le Limousin fait figure de privilégié. Le paysage limousin, vert de ses champs et forêts, est fameux à juste titre. C’est l’agriculture et la sylviculture qui l’ont façonné et qui le structurent encore aujourd’hui. Elles occupent 50 % de notre territoire. Elles sont indissociables de notre image et leurs productions contribuent à notre rayonnement. Notre rôle est de contribuer à les renforcer. Il faut les aider à relever un défi d’importance : ajouter de la valeur à nos productions par leur transformation sur place. C’est pourquoi l’intervention régionale s’organise autour de deux priorités : soutenir l’installation des agriculteurs et les emplois agricoles et forestiers et encourager le processus de transformation et la diversification des activités. Notre soutien aux filières agricoles d’excellence est assez connu pour que je me réjouisse ici des premiers succès du programme Diva que vous retrouverez dans notre dossier. Poursuivons donc notre ambition : bien produire, sur l’ensemble du territoire, et permettre aux agriculteurs de vendre leur production en Limousin comme dans le reste de la France et de l’Europe, pour pouvoir continuer à poser la question : “ Limousin, qu’y a-t-il de meilleur ?” , en étant sûrs de la réponse !

Jean-Paul Denanot Président du conseil régional du Limousin

L’ENQUÊTE

4 GRAND ANGLE

Agriculture

S’installer et bien produire en Limousin Ils cherchent à s’installer, imaginent de nouvelles productions, transforment eux-mêmes leur produits ou visent l’excellence des grands labels limousins… Loin des clichés habituels, les agriculteurs s’adaptent, proposent et changent leur métier. Le conseil régional les accompagne. Notre enquête page 8.

Les nouvelles règles du bio en question. Nous consommons de plus en plus bio mais la production française ne suit pas. Le nouveau règlement européen doit la dynamiser. Il suscite la polémique.

6 PORTRAIT Jérome Bonvoisin, l’ancien capitaine emblématique des blancs et noirs de Brive revient sur ces années où il a connu les heures sombres de la relégation puis le retour aux meilleures places de l’élite.

7 GÉNÉRATION LIMOUSIN Aidez le conseil régional des jeunes à construire une citoyenneté européenne.

10 LIMOUSIN, TERRE D’EXCELLENCE

Les biotechnologies, un secteur en plein développement. Cosmétiques bios, produits pour la maison, laboratoires de recherche… La région commence à aligner quelques entreprises de pointe.

14 L’AGENDA Spectacles, expos, festivals, événements… Dix dates à ne pas manquer sur toute la région.


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EN VUE

TOURISME

Préparer l’été… et un peu plus Le tourisme, ça ne s’improvise pas. Le secteur commence à compter dans l’économie régionale. Pour aider tous ceux qui y touchent de près ou de loin, le conseil régional met en place des formations ouvertes à tous.

La maison du Limousin à Paris se porte bien. Depuis 2006, l’activité de son centre d’affaires connaît une croissance de fréquentation exceptionnelle : près de 300 % ! La progression du chiffre d’affaires est à mettre au compte d’une amélioration des prestations et de la réorganisation des espaces. La maison du Limousin a également mis en place un programme d’événements sur toute l’année avec conférences et expositions et le coût de location des salles pour organiser des rencontres et séminaires est particulièrement compétitif sur la capitale. Manifestement, les réseaux d’affaires apprécient.

© CRT Limousin

Retrouvez la Maison du Limousin sur www.maisondulimousin.com ou au 01 40 07 04 67.

Tout savoir pour organiser un événement, faire venir le public, réaliser son site internet, c’est l’objet du nouveau plan de formation des acteurs du tourisme.

vendre son offre ”, “ Mieux “ fidéliser sa clientèle ” ou

“ connaître les richesses patrimoniales du Limousin ”, chacun des stages aborde un point essentiel pour tous ceux qui pratiquent en professionnel ou en bénévole des activités touristiques. Le plan de professionnalisation des acteurs touristiques porte bien son nom. Il doit aider les limousins à faire face à toutes les situations. Les stages sont organisés autour de plusieurs grands thèmes déclinés en courts stages très concrets. “ Booster son activité ”, “ séduire ses clients pour mieux vendre grâce à internet ” et “ mieux connaître ses clients pour leur offrir de meilleurs services ”. Pour le président de Région, Jean-Paul Denanot “ ce catalogue de formation répond à un enjeu important pour le développement du secteur. Il n’y a pas que les professionnels qui participent à la bonne image de la région mais aussi tout

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ceux qui sont en contact avec les touristes. C’est pour cela que nous avons ouvert nos formations au plus grand nombre. ”

“ Ouvrir autant que possible ces formations

En effet, les formations sont gratuites et le public qui peut y assister est le plus large possible : prestataires touristiques (hôteliers, restaurateurs, gestionnaires de sites, propriétaires de gîtes, chambres d’hôtes, hôteliers de plein air, autocaristes…) qu’ils soient salariés, non salariés, privés, publics, bénévoles, dirigeants, gérants, propriétaires, saisonniers… Pour Anne Derachinois, animatrice du réseau des offices de tourisme en Corrèze, “ il y a encore des profes-

sions touristiques comme les hôteliers qu’on retrouve peu dans les formations. C’est dommage, car ils sont au contact permanent des publics. La région aurait tout à gagner à les avoir parfaitement aguerris pour proposer les meilleurs services aux visiteurs. ” es stagiaires des formations précédentes ne la contrediront pas. A l’office de tourisme de Gouzon, Delphine Paulhan a suivi la formation “ créer un événement touristique ” en novembre dernier. “ Nous organisons une fête de la nature. C’est une grosse manifestation à notre échelle. La formation nous a pas mal rassurés, notamment sur les règlements de sécurité. Elle nous a aussi montré que nous devions travailler plus avec les commerçants et les habitants. ” A Eymoutiers, Patricia Mingotaud s’occupe de la fête de l’automne et du bois. “ C’est une grosse manifestation à notre échelle.

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La formation nous a montré comment repenser toute la communication pour attirer plus de public et comment quantifier les retombées pour la ville. Un bilan très positif donc. ” Contact - inscriptions : region-limousin.fr/formationstourisme

Le tourisme en Limousin 77 000 lits marchands Plus de 2 millions de nuitées en hôtels et campings 800 millions a dépensés par les touristes français en Limousin en 2006, soit 5 % de la richesse régionale (PIB) 9 000 emplois liés au tourisme

services-limousin.com commence à s’imposer comme le réseau régional des services aux entreprises. Il propose tout ce dont une entreprise peut avoir besoin dans tous les domaines : publicité, recherche et développement, services informatiques, nettoyage, sécurité… Le concept a déjà fait ses preuves ailleurs. Le portail permet à toutes les entreprises régionales et à tous les acheteurs professionnels de se rencontrer et de faire affaire ensemble. L’acheteur publie sa commande et permet à toutes les entreprises connectées ou seulement à celles qu’il choisit de répondre à ses besoins. Rajoutez à cela une bonne dose d’outils pratiques et de renseignements utiles et vous avez là un site qui trouve rapidement son public avec plus de 5000 visites dès les premières semaines. Simple et efficace. services-limousin.com


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Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré était présent pour le forum international sur le réchauffement climatique organisé au conseil régional début avril. Une visite qui s’imposait dans le cadre du partenariat du Limousin avec la province de l’Oubritenga depuis 10 ans.

Le programme des Nations-Unies pour le développement et l’assemblée des Régions d’Europe avec le Limousin. La province de l’Oubritenga, jumelle du Limousin au Burkina est en bonne voie pour devenir région pilote d’un programme de lutte contre le réchauffement climatique et la désertification.

Équipass, passeport pour l’évasion

La fée Europe se fête le 9 mai

Le Comité régional du tourisme du Limousin vient de lancer le nouveau dispositif Équipass.

Fêtez l’anniversaire de l’Europe en gagnant un grand week-end à Lille et à Bruxelles avec France Bleu.

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© Fotolia

our l’anniversaire de la création de l’Europe, participez à un jeu pour mieux connaître le soutien qu’elle nous apporte dans notre quotidien en Limousin. Rendez-vous sur France Bleu, du 27 avril au 8 mai 2009, et jouez pour vous qualifier pour le grand tirage au sort “ fête de l’Europe ” et gagnez un des trois séjours pour 2 personnes à Bruxelles et à Lille pour découvrir Europe XXL. En effet, par ce programme culturel, Lille rend hommage aux 20 ans de la chute du mur de Berlin à travers des expositions, des manifestations et vous fera découvrir l’Europe centrale et orientale à travers ses musiques, littérature, jeux, sports, traditions ou sa cuisine.

© CRT Limousin

L’origine de la fête

Redécouvrez la race anglo-normande sur ses terres...

permettre à tous ceux qui “ Ilontfautenvie de faire du cheval de

pousser la porte d’un centre équestre. Avec Équipass, c’est à la portée de chacun ” affirme Corinne Chocat, présidente du comité régional du tourisme. L’idée est simple mais le comité régional du tourisme est le premier à l’avoir eu. Il a passé un accord avec 11 centres équestres sur toute la région. Ceux-ci pro-

“ Saut d’obstacles, ballade nature, baby-poney… toutes les pratiques sont possibles

posent une découverte du cheval d’une heure pour 10 euros seulement. Le préjugé du cheval comme un “ sport de riches ” a vécu. Saut d’obstacles, ballade nature, baby-poney…toutes les pratiques sont possibles. La cible de choix, outre les Limousins curieux de nouvelles pratiques, ce sont bien-sûr les

touristes qui n’ont pas toujours conscience de la diversité de l’offre régionale. Le CRT avait déjà tenté le coup avec succès avec un “ pass’ ” découverte équivalent avec le golf. Il avait permis d’initier bon nombre de néophytes aux joies de la balle blanche qui reviennent en Limousin pour pratiquer sur des terrains aux paysages très verts. L’Equipass devrait lui aussi faire connaître le Limousin autrement. Difficile de résister aux 6000 km de sentiers en pleine nature. Pour bénéficier de l’Équipass, procurez-vous la brochure dans les Offices de tourisme, chez les hébergeurs, en appelant le comité régional du tourisme ou sur son site internet. Vous pourrez également trouver la brochure “ cheval pour tous ” qui dresse un panorama très complet et montre toute l’importance du cheval en Limousin. Contact : www.venirenlimousin.fr. Numéro Azur : 0 810 410 420

Le 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères français, fait une déclaration historique. Il appelle à la mise en commun sous une autorité internationale des productions française et allemande de charbon et d’acier. Ce projet, visant à assurer la paix en Europe, est considéré étant à l’origine de la Communauté économique européenne (1957). Créatrice de solidarités, elle a consolidé les rapports entre les Etats européens et s’est élargie pour donner naissance à l’Union européenne actuelle. Pour marquer l’événement : un autocollant aux couleurs de l’Europe dans chaque exemplaire de la Lettre.

Un partenariat qui ne manque pas de fonds On leur doit quelques belles réussites. Ils ont permis à 500 entreprises de mener leurs projets. Le fonds de garantie et le fonds pour l’innovation donnent du souffle à l’économie régionale.

L

es deux dispositifs régionaux existent depuis trois ans. Le conseil régional les a lancés avec Oseo, l’organisme public pour le développement des PME. Le fonds de garantie a permis la création ou le maintien de près de 3400 emplois sur la région.

Et il faut créditer quelques belles réussites au fonds pour l’innovation. Cette aide directe pour les projets innovants, a accompagné plus de 300 entreprises. La Région et Oseo ont conclu un nouvel accord pour dynamiser les exportations des entreprises limousines. L’objectif : donner un peu d’oxygène à l’économie locale en leur permettant de trouver de nouveaux marchés.

Arnaud Hory, directeur et fondateur de Cerlase. L’entreprise, créée il y a dix ans, a été soutenue tout au long de son parcours. Les aides à l’innovation ont permis de développer l’activité de Cerlase. Elle a ainsi pu racheter la société d’Oradour-sur-Vayres Elmeceram. Elle est devenue aujourd’hui le groupe Cerinnov avec 54 salariés.

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GRAND ANGLE

Le nouveau bio est-il convaincant ?

À partir du 1er juillet 2010, l’utilisation du logo européen sera obligatoire. Le logo français AB bien connu des consommateurs est appelé à lui céder la place.

Depuis quelques années, le bio fait une grande percée en France. Mais la production de l’hexagone reste largement insuffisante. Depuis le 1er janvier dernier, un nouveau cahier des charges européen doit s’appliquer et suscite la controverse : une chance pour essayer de satisfaire la demande pour certains, une dévalorisation du label pour les autres.

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ls sont “ bons pour la santé ” et ont “ meilleur goût ”. Ils “ préservent l’environnement ”, “ sont plus naturels car cultivés sans produits chimiques ”... ce sont les principales raisons qui font que les français aiment de plus en plus trouver le petit logo vert “ AB ” sur les produits qu’ils achètent. La demande de produits labellisés augmente de 10 % tous les ans. Dans une France où les enjeux du développement durable ont été bien intégrés, on comprend que les chiffres plaident pour une agriculture que 76 % des français considèrent “ comme une solution d’avenir face aux problèmes environnementaux ”.

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TRIPLER LES SURFACES Le principal frein à l’achat reste toutefois le prix. Pour arriver à les faire baisser, la France a prévu de tripler sa surface cultivée en bio d’ici à 2012. Cela devrait l’aider à être moins dépendante des exportations qui constituent l’écrasante majorité du bio consommé.

“ La demande

de produits labellisés augmente de 10% tous les ans

Le nouveau règlement européen, officiellement en vigueur depuis le 1er janvier assouplit un peu les règles que doivent respecter les agriculteurs pour obtenir le label (voir notre encadré). Certaines filières dites d’excellence et des agriculteurs qui n’étaient pas très loin du bio voient là une carte à jouer pour obtenir un label recherché qui garantit des produits de bonne qualité un peu plus chers et certains d’être vendus. En revanche, pour les producteurs de la première heure, représentés par la fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB), les nouvelles règles sont décevantes. La FNAB reconnaît qu’elles maintiennent certains fondamentaux :

“ pas de pesticides ou d’engrais chimiques, pas d’herbicides, accès à l’extérieur des animaux, etc. ” Mais la fédération regrette que les nouvelles règles n’aillent pas un peu plus loin pour répondre aux enjeux environnementaux qui doivent aujourd’hui s’imposer.

QU’EST-CE QU’UN PRODUIT BIO ? • Pour être labellisé “ bio ”, un produit doit être cultivé sans recours aux pesticides chimiques et aux engrais de synthèse. Il ne peut pas non plus avoir été génétiquement modifié.

Les chiffres • En Europe, 7 millions d’hectares

de terres et plus de 200 000 exploitations étaient convertis au bio en 2006, soit 4 % de l’agriculture européenne. • 320 agriculteurs bios en Limousin pour 15000 exploitations. On observe une vingtaine de conversions par an.

• Le nouveau réglement prévoit que les produits labellisés bio vendus en Europe pourront contenir jusqu’à 0,9 % de résidus d’OGM en cas de contamination accidentelle prouvée, provenant d’un facteur extérieur. • Pas de limitation de l’utilisation des antiparasitaires dans les élevages. • Seules les denrées alimentaires contenant au moins 95 % d’ingrédients biologiques pourront porter le nouveau logo biologique européen (contre 70 % précédemment). • Enfin, le nouveau règlement impose l’indication du lieu de culture des produits.

Des cochons bientôt bios élevés sur paille au lycée agricole de Tulle-Naves.


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Points de vue “ C’est le choix d’un cahier des charges peu ambitieux et nivelé par le bas qui a été fait. ” Mickaël Guerrero, directeur de Gablim (groupement des agriculteurs bios du Limousin).

“ A travers le nouveau règlement européen, c’est avant tout le choix d’un cahier des charges privilégiant le développement de la production qui a été fait, et ce au détriment de certaines valeurs fondamentales portées par la plupart des agriculteurs bio européens. Le logo AB avait ses exigences, toutes justifiées selon nous. Par exemple, ne pas traiter plus de deux fois par an avec des antiparasitaires qui ne sont pas des produits anodins. Or, la nouvelle législation autorise autant de traitements qu’on veut. C’est pour cela que les producteurs de la fédération nationale des agriculteurs bios, des associations de consommateurs, et des opérateurs nationaux impliqués dans la filière bio ont décidé de créer une marque collective privée tout en continuant de respecter les contraintes techniques de l’ancien cahier des charges. Cela fonctionne très bien ailleurs et ce sera la garantie pour les consommateurs d’avoir un bio conforme à l’esprit de ce qui se faisait en France jusqu’à aujourd’hui. Nous y intègrerons progressivement de nouvelles notions telles que la saisonnalité, la réduction des emballages, la limitation du transport, les énergies renouvelables… Ce qui nous pose également problème, c’est le maintien de l’utilisation du logo AB, qui appartient à l’Etat, sur les produits issus du nouveau règlement car les consommateurs les achèteront avec la même confiance sans forcément savoir ce qui a changé chez les producteurs. La seule façon de pouvoir distinguer les produits qui respectent l’ancien cahier des charges, plus exigeant, est donc de leur adjoindre le logo de la nouvelle marque collective privée, qui devrait être lancé d’ici la fin de l’année. Pour résumer : avec l’ancien logo connu de tous, on achètera du nouveau bio et avec le nouveau logo que personne ne connaît, on achètera le bio d’avant amélioré. Pas facile de s’y retrouver ! ”

« Nous sommes en train de structurer une filière porcine bio dans la région. » Francis Fréchou, délégué de Porlim, la filière porcine en Limousin.

« Nous sommes en train de structurer une filière porcine bio dans la région avec une production régulière de 200 porcs par semaine. Il y a une carte à jouer car la demande explose. Notre projet est soutenu par tous les acteurs du bio et le conseil régional.

Le nouveau cahier des charges nous apporte un peu plus de souplesse. Il va dans le bon sens mais comporte encore de lourdes contraintes. Par exemple, les déjections des animaux “ bios ” doivent être épandues obligatoirement sur des surfaces bios. Comment faire quand il n’y a pas de surfaces cultivables à proximité : les transporter ailleurs pour trouver des surfaces bios ? Cela contredit l’idée de ne pas faire faire des kilomètres à nos productions. On ne peut pas croire que tous les agriculteurs passent en bio demain. Cela va rester une niche mais il y a un devoir de l’exploiter et de le développer. Il y a une volonté politique et un marché. Si nous arrivons à faire que des producteurs en tirent un revenu correct qui les fasse vivre, le pari sera gagné. ”

“ Pour favoriser les passages au bio, je crois qu’il y a surtout besoin de sensibiliser les agriculteurs. ”

“ Une agriculture de qualité, c’est notre ambition.” Claude Trémouille, vice-président du conseil régional chargé de l’agriculture

“ Nous devons promouvoir la bio de façon pragmatique. Il est inimaginable de devoir continuer à s’approvisionner en Allemagne, en Italie et en Espagne pour fournir une demande locale qui explose. Je comprends que le nouveau cahier des charges pour la production en bio puisse déranger et qu’il est loin d’être parfait. Mais il constitue néanmoins un socle sur lequel s’appuyer. C’était peut-être le coup de pouce qu’attendaient certains agriculteurs pour se convertir à une production plus exigeante. Et l’expérience montre qu’il est possible de faire vivre des marques possédant leurs propres exigences comme cela existe déjà en France et partout ailleurs en Europe.

Le bio représente un mouvement de fond de la société qui correspond bien à nos politiques agricoles. Ce secteur d’activité s’intègre totalement dans la démarche de la promotion des filières d’excellence du Limousin que nous menons. Une agriculture de la meilleure qualité qui fasse vivre ses producteurs et nourrisse les limousins, c’est notre ambition. Le maraîchage constitue le cœur de beaucoup de projets que nous aidons. Il répond à une demande strictement locale et offre de belles perspectives. La volonté de conversion en bio de la filière porcine répond aussi à une forte demande des consommateurs (même si elle ne représente qu’une niche). C’est une orientation qui devrait permettre de développer cette filière qui connaît aujourd’hui d’importantes difficultés. ”

Violaine Leycuras, responsable de l’agriculture biologique à la chambre régionale d’agriculture.

“Pour moi, le cahier des charges européen ne dévalue pas le logo bio. Pour l’élevage, que je connais principalement, ses fondamentaux sont respectés. On retrouve l’absence de traitement, la nécessité de privilégier des races rustiques locales et celle de se fournir dans la région pour l’alimentation animal. Les modifications du cahier des charges du bio européen concernent pour l’essentiel l’élevage sur les traitements parasitaires qui ne sont plus limités dans leur utilisation. Ce “nouveau bio” va donc demander un peu moins de technique, un peu moins de contraintes, aux agriculteurs. Il va pouvoir ouvrir le bio à ceux qui n’étaient pas loin mais qui se refusaient à sauter le pas à cause des contraintes importantes que l’ancien cahier des charges imposait. Si certains conventionnels vont certainement passer au bio parce que la demande des consommateurs est en train d’exploser, il ne faut tout de même pas s’attendre à une révolution. Les aides accrues vont certainement aider. Mais pour favoriser les passages au bio, je crois qu’il y a surtout besoin de sensibiliser les agriculteurs.”

DES INCITATIONS POUR PASSER AU BIO Le conseil régional prend en charge 80 % du coût de la certification. Le montant de l’aide gouvernementale pour la conversion en agriculture bio est passé de 7600 a à 20000 a par an pendant 5 ans. L’aide est accordée en fonction de la taille des exploitations. Le nouveau montant devrait permettre à des exploitations plus grandes de sauter le pas.

L’élevage de Patrick Lespagnol à Château-Chervix, un producteur bio de la première heure. Ses productions sont labellisées “Demeter”, une marque privée au cahier des charges exigeant qui respecte les règles de la biodynamie.

La tribune du Conseil Économique et Social Régional du Limousin (CESR) Conscient de l’enjeu que ce secteur représente pour notre région, le CESRL a, à chacune de ses mandatures, mis en œuvre des réflexions et rendu des avis sur ce thème. Les études, envisagées dans le cadre purement limousin ou dans celui plus large du Massif Central, ont donné lieu à d’importantes réflexions, mais aussi à la formulation de propositions pour améliorer ce secteur dans son ensemble. C’est ainsi qu’en 2004, en collaboration avec le CESR de la région Auvergne, le CESRL a rendu un avis sur “ l’agriculture du Massif Central dans le cadre de l’Union élargie ” dans lequel six pistes de réflexion se font jour : la valorisation des produits, la modernisation des outils de production, les investissements, le développement des

filières, l’identification des signes de qualité, l’attractivité du métier. Plus près de nous, en 2006, le CESRL s’est intéressé à la filière bovine en rendant un avis intitulé “ pour une plus grande valeur ajoutée de la filière bovine en Limousin ”. Au regard d’un contexte international et européen en constante mutation, la structuration de cette filière est insuffisante. C’est pourquoi le CESRL a souhaité, dans son rapport, soutenir les acteurs du secteur notamment par des orientations nouvelles visant à assurer à la fois le revenu et la qualité de vie des agriculteurs limousins. Enfin, le CESRL a créé une section “ Affaires européennes et internationales ” qui devrait, rapidement, se saisir du dossier sur la Politique Agricole Commune.

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PORTRAIT

Jérôme Bonvoisin, le cœur en blanc et noir Capitaine emblématique du CA Brive Limousin, Jérôme Bonvoisin a raccroché les crampons voilà près d’un an. Ce briviste d’adoption qui revendique son attachement au Limousin revient sur sa carrière.

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BIO EXPRESS Né le 8 août 1973 à Toulouse. Débute le rugby à 6 ans à Labruguière. A 18 ans rejoint le club de Castres. De 1995 à 1997 joue à Cahors (groupe B). De 1997 à 2001 joue à l’A.S. Montferrand. En 2001 est sollicité par le CABCL, il signera pour sept saisons. Depuis septembre 2008 « s’amuse » au Sporting Club Tulliste (Fédérale 3).

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La remontée dans l’élite du Top 14 s’est arrachée match après match.

HÉROS DE LA REMONTÉE En cinq ans il enchaînera deux formations en qualité et gestion des entreprises et administrations. Recruté à quart temps par le CABCL, il est aujourd’hui attaché commercial à plein temps au service partenariat, chargé de développer les relations avec les 500 entreprises partenaires du club. “ Un des clubs français qui en a le plus, précise-t-il, avec un gros développement sur la Corrèze, la Haute-Vienne, le Lot et la Dordogne. Les nouveaux enjeux économiques sont de plus en plus importants pour continuer d’exister. On est le 4e ou 5e budget du Top 14 avec 16 M s ”.

“Le groupe était stable, solidaire, sans vedette, avec un bon esprit

En 2007 le club a changé de cap, repris par le groupe Derichebourg, avec aux manettes Patrick Sébastien et Laurent Seigne, le tandem victorieux du Championnat d’Europe 1997. “ Lorsque je suis arrivé à Brive le club venait de descendre en Pro D2, l’enjeu était la remontée, on m’a fait confiance mais malgré nos efforts, il a été impossible de revenir dans l’élite la première année.

C’est alors qu’on m’a proposé le capitanat. Une reconnaissance pour moi et je suis resté capitaine jusqu’en 2008. Le club est remonté en 2003 en terminant premier de la poule. Le groupe était stable, solidaire, sans vedette, avec un bon esprit. Les managers avaient donné un projet de jeu à chaque joueur et nous avons fait les efforts nécessaires. Nous avons joué les play-offs. Toulouse, Paris et Biarritz sont revenus au Stadium. On a pris plaisir à rejouer ces équipes, on n’était pas loin d’elles, il fallait des moyens supplémentaires pour revenir parmi les meilleurs. Pendant trois ans on a végété 8e ou 9e du Top 14, on changeait de directeur, d’entraîneur, de joueurs, il fallait recommencer à zéro. Aujourd’hui nous avons un vrai projet sportif et une équipe en place dans la durée, l’objectif est de se qualifier pour la H Cup et de retrouver la compétition européenne. C’est important pour le public, les partenaires, la ville et la région qui sont tous derrière nous ”.

mon but est de construire un projet de vie dans le milieu que je connais le mieux. J’espère voir prochainement le CABCL renouer avec le titre européen. J’attends avec impatience l’agrandissement du Stadium qui accueillera 20 000 spectateurs en 2011 contre 14 000 actuellement ”.

© Corinne M.

A sa majorité il passe chez les pros, à Castres, où il restera trois saisons. Les jambes n’allant pas sans la tête, il décroche un bac littéraire au CREPS de Toulouse, un brevet d’éducateur d’activités pour tous puis un BTS action commerciale. Il évolue ensuite à Cahors, entamant sa remontée vers le centre de la France. Puis ce sera l’A.S. Montferrand avant d’endosser le maillot blanc et noir du CABCL en 2001. Il le posera sept ans plus tard, mettant un terme à sa carrière à 35 ans. “ Assez tard pour un rugbyman, admet-il, je suis passé à travers les blessures. A Brive on m’a toujours donné du temps de jeu, mes relations avec les entraîneurs se sont bien passées, cela m’a permis de jouer jusqu’à un âge avancé. J’ai réfléchi pour faire un an de plus, sans faire la saison de trop ! Mais la finalité était de préparer l’après rugby en menant une activité en parallèle ”.

© CABCL

ans une ville qui vibre aux rythmes de son équipe de rugby, le petit Jérôme avait un destin tout tracé. C’est à Toulouse que le futur 3e ligne et capitaine du CA Brive Corrèze Limousin a vu le jour. A six ans il foule la pelouse de Labruguière, près de Castres, autre grand nom de l’ovalie. Il y fera ses armes jusqu’à 17 ans. “ Personne ne jouait au rugby dans ma famille, se souvient-il, mais mon père regardait les matchs à la télé. Ce sport m’a attiré, je me suis vraiment épanoui dans mon premier club. J’étais content de retrouver les copains le week-end, de prendre plaisir à jouer ”.

UN PROJET DE VIE Ancré dans sa ville et sa région d’adoption, Jérôme Bonvoisin compte bien rester encore longtemps en terre limousine, une terre qui lui a apporté beaucoup de satisfactions. “ Le Limousin est une région que nous apprécions beaucoup, ma famille et moi, Brive est un gros village, on est proche des gens et vice-versa, le cadre de vie est idéal et de qualité, on se sent bien ici. Aujourd’hui

Il arrive encore au jeune retraité de traîner sur les terrains comme l’indique son œil gauche.

Depuis septembre dernier, Jérôme joue pour le plaisir avec les amateurs de Tulle et vise la montée en Fédérale 2. Un nouveau challenge à relever, mais les remontées ne lui font plus peur depuis longtemps.


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GÉNÉRATION LIMOUSIN

Université REAGIR pour réussir à la fac La fac, on y rentre. On ne sait pas comment on va en sortir. Les premières années peuvent parfois être dures lorsqu’on s’est mal orienté. Le diplôme universitaire REAGIR est fait pour éviter la casse.

En parlant de mobilité… La maison du Limousin à Fürth recherche son volontaire européen. La Maison de Limoges et du Limousin de Fürth recherche une personne à partir de septembre 2009, pour un an, dans le cadre du Service Volontaire Européen. Le volontaire participera aux activités de cette association promouvant le Limousin en Moyenne Franconie : accueil du public, renseignements touristiques, suivi de la médiathèque, service au bistro, vente de produits du Limousin et aide à l’organisation de manifestations. Il faut être âgé de 18 à 30 ans et avoir un bon niveau en allemand. Tous les frais sont pris en charge (voyage, assurances, hébergement, nourriture, cours de langue, argent de poche). Renseignements : CRIJ Limousin, « Carré Jourdan », 13 Cours Jourdan 87000 Limoges 05 55 10 60 98 / Mail : europe@crijlimousin.org / www.crijlimousin.org ■

© Manuel Gracia

Quel avenir pour les jeunes en Europe ?

Difficile de se rendre compte qu’on est pas à sa place dans sa filière à la fac. On a voulu y rentrer, la pression est grande, il vaut mieux en sortir avec un diplôme en poche. Le premier cycle universitaire est le plus dur pour les étudiants. C’est là que l’écrémage est le plus sévère. Chaque année, un certain nombre d’entre eux quitte le système universitaire sans diplôme et sans qualification professionnelle, un accident de parcours plutôt dur à avaler. Le programme REAGIR (Réfléchir sur l’Emploi et Apprendre à Gérer son Insertion et ou sa Réorientation) leur est

destiné. Il permet de construire un projet professionnel dans tous les types d’activité et de suivre une nouvelle formation qui sera validé par un Diplôme Universitaire. REAGIR prévoit une période d’immersion en entreprise et des bilans réguliers. Les résultats sont exceptionnels. Après un an de ce suivi attentif et personnalisé, la moitié des jeunes trouvent un travail et l’autre continue sa formation. Pour toute demande d’informations : Carrefour des étudiants 88 rue du Pont St Martial 87000 LIMOGES 05 55 14 90 70 orientation@unilim.fr

Le conseil régional des jeunes du Limousin lance un projet européen avec 5 régions partenaires du Limousin. Objectif ? Contribuer à construire une citoyenneté européenne. Vous pouvez participer en remplissant le questionnaire sur eurofutur.eu. La citoyenneté européenne est en débat. Comment les jeunes voient-ils l’Europe et jusqu’à quel point la connaissent-ils ? Comment pensent-ils qu’elle va évoluer ? Que voudraient-ils qu’elle devienne ? Ce sont les thèmes du questionnaire que tous les jeunes limousins de 15 à 20 ans sont invités à remplir. Les cinq Régions partenaires du Limousin font de même et les résultats seront rendus lors d’un grand colloque sur le devenir des jeunes en Europe organisé en Limousin. Le conseil régional de jeunes organisera ensuite un grand débat sur cette thématique. Les jeunes des différentes régions

européennes partenaires du Limousin pourront y confronter leurs visions et poser ensemble les bases d’une citoyenneté commune. Rien de moins ! Le chiffre : 3 000 jeunes européens de 15 à 20 ans devraient répondre au questionnaire. Les partenaires du Limousin : Le Bezirk de Moyenne Franconie (Allemagne). La Province de Ravenne (Italie). Le Département de Bacau ou le Département de Salaj (Roumanie). La Voïvodie de Poméranie (Pologne). www.eurofutur.eu ■

Ouvrez vos frontières Deux nouveaux guides gratuits pour trouver toutes les infos, tuyaux, astuces, ficelles pour bâtir votre projet de mobilité. La mobilité, c’est partir pour faire des études, un séjour linguistique, un stage ou pour travailler. Avec les deux nouveaux guides publiés, l’un par le conseil régional et l’autre par le centre régional d’information jeunesse (CRIJ), ça devient beaucoup plus simple. Avec le guide du conseil régional, on trouve tous les financements pour son projet partout dans le monde. Et avec celui du CRIJ, on creuse un peu le contexte européen. Il présente les formalités pour s’organiser, les infos, sites et adresses à connaître. Indispensables pour votre future expérience à l’étranger !

Le guide “ Ouvrir les frontières de la connaissance ” du conseil régional est disponible dans tous les lieux de formation de la région. Vous pouvez l’obtenir sur simple demande au conseil régional 05 55 45 18 05 ou y-roulet@cr-limousin.fr. “ Destination Europe ” est disponible au CRIJ Limousin Carré Jourdan – 13 cours Jourdan – 87000 Limoges 05 55 100 800 – Guide téléchargeable sur www.crijlimousin.org ■

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L’ENQUÊTE

La diversification

des exploitations, c’est vraiment un point sur lequel il faut agir

La région compte 8 lycées agricoles. Les élèves y découvrent bonnes pratiques et nouveaux modes de production.

Produire et consommer “local“, c’est un des défis de l’agriculture d’aujourd’hui.

Agriculture S’installer et bien produire

Des jeunes qui s’installent, des productions dans tous les domaines et des exploitations qui proposent des produits de qualité et développent l’emploi, c’est l’ambition des programmes du conseil régional pour l’agriculture limousine. On connaît le Limousin agricole pour la race limousine et ses productions sous signe officiels de qualité : la pomme golden AOC, le Blason Prestige, l’agneau le Baronnet… La campagne de communication nationale “ Limousin, qu’y a-t-il de meilleur ”, financée par le conseil régional, le rappelle régulièrement. L’agriculture en Limousin tient une place importante et pas seulement symbolique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 15 200 exploitations, 1 300 salariés et près d’un milliard d’euros de chiffres d’affaires ! “ Mais, pointe Claude Trémouille, vice-président du conseil régional chargé de l’agriculture, le secteur est fragile. Il faut penser au renouvellement des exploitations et aider les jeunes qui veulent s’installer. ” C’est ce que permet depuis six ans le programme pour l’installation et le développement des initiatives locales (PIDIL).

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Grâce à lui, de jeunes agriculteurs peuvent débuter leur activité sur de petites exploitations. “ Le frein principal, c’est la terre. Il y a une forte pression foncière. C’est pour cela que les outils que nous avons mis en place ont d’abord permis aux jeunes de trouver où s’installer ” note l’élu. La Région a donc passé une convention

“Il faut penser au renouvellement des exploitations et aider les jeunes qui veulent s’installer ” avec la SAFER, la société en charge de la terre agricole. Celle-ci acquiert le bien et prend le temps de rechercher un candidat à l’installation.

De son côté, la Région prend en charge les intérêts de l’emprunt contracté par la SAFER. En parallèle, des fermes relais font l’objet de contrats de locationvente et des structures tremplin, de type pépinière, sont ouvertes aux jeunes pour tester leur projet.

LA PUISSANCE DE DIVA Mais il y a d’autres champs d’action pour aider les nouveaux projets agricoles. Développer une agriculture de proximité en soutenant des projets de créateurs ou de repreneurs, telle est depuis quinze mois la mission du réseau Diva. Ces techniciens de développement rural accompagnent les porteurs de projets innovants et diversifiants. Diva favorise l’accueil et l’installation et encourage les initiatives locales. Un changement de vie, un citadin qui reprend une exploitation… toutes les personnes qui font appel au réseau ont un projet de vie spécifique.

Le bilan de la première année est encourageant avec 55 projets soutenus soit près d’une centaine d’agriculteurs aidés. Les nouveaux venus sont de tous horizons et dans toutes les situations. On voit d’anciens salariés, des demandeurs d’emploi et une moyenne d’âge plutôt jeune avec un petit 35 ans. “ C’est le maraîchage bio avec vente direct sur les marché qui prédomine, précise un technicien du réseau. La demande dans le secteur est énorme et le Limousin est loin d’être autonome.”

PENSER GLOBAL “ La diversification des exploitations, c’est vraiment le point sur lequel il faut agir affirme Claude

Trémouille. C’est pour cela que Diva est un dispositif exemplaire. Ce partenariat poursuit un seul objectif : aider des personnes à concrétiser leur projet de diversification que ce soit dans le cadre d’une installation ou d’une activité complémentaire Les agriculteurs ont compris que c’est à eux que doit revenir la valeur ajoutée de leurs productions. ” Le dispositif “ projet global ” a été pensé pour ça : permettre aux agriculteurs d’obtenir des aides pour financer des projets qui doivent faire prospérer l’exploitation. Plus de 300 exploitants en ont déjà bénéficié. Ferme pédagogique, recrutement, formation, productions sous labels, vente directe en circuits organisés ou sur les marchés, plantations, filets pare-grêle, transformation... les exploitants de notre région ont déjà vu tout l’intérêt du projet global pour booster leur exploitation.


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“ Il faut continuer sur l’installation de nouveaux agriculteurs, la valorisation et la diversification de nos productions. ”

agriculteurs de s’installer ou de transmettre leur exploitation. La Foncière Terre de liens est agréée “ Entreprise solidaire ” et ses actionnaires bénéficient d’une fiscalité avantageuse : 25 % du montant investi étant déductible de l’impôt sur le revenu.

Jean-Paul Denanot

Pour souscrire : terredeliens.org ou 09 70 20 31 09

président du conseil régional du Limousin

MÉMO CHIFFRES

“ Une belle aide pour m’installer ” Implanté à Noailhac en Corrèze, le GAEC (groupement d’agriculteurs) familial Issartier, regroupe 150 ha, une centaine de limousines et 800 oies. Créé en 2000 le GAEC était composé de Bertrand, Mireille

“Le dispositif a parfaitement répondu à nos besoins

et Marcel, rejoint l’an dernier par MariePierre. Celle-ci a bénéficié d’une aide à l’installation dans le cadre du projet global. “ Je voulais créer mon activité en proposant la vente directe de poulets fermiers à la ferme et

• Réseau DIVA : Un appui technique pour l’émergence, le montage et le suivi, avec une aide de 80 % accordée via la vingtaine de structures accompagnatrices (plafonnée à 4 500 a par projet). • Projet global : pour diversifier durablement une exploitation. Sont éligibles toutes les productions. Aides variant de 7,5% à 45 % pour un jeune agriculteur, avec 70 000 a maximum d’investissements pris en compte (bâtiments, laboratoires de transformation, matériels spécialisés…) sur 5 ans.

Le projet global marche aussi très bien et s’exporte un peu partout en France, tout comme l’aide à l’embauche d’adjoints d’exploitation ! Le contexte de crise actuel va-t-il vous amener à redéfinir les priorités de la Région en faveur de l’agriculture ? Il faut continuer sur l’installation de nouveaux agriculteurs, la valorisation et la diversification de nos productions. Afin de ne pas subir la crise de plein fouet, nous encourageons les agriculteurs à créer deux ou trois activités en parallèle, histoire de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Notre région dispose pour cela de sérieux atouts, à commencer par la qualité. Nous voulons ainsi maintenir tous les dispositifs de labels, les faire connaître davantage et les valoriser pour mieux les commercialiser.

“ Reprendre contact avec la vraie vie ”

sur les marchés locaux. Cela représentait un investissement conséquent. ” Le projet global l’a financé à hauteur de 45 %. “ Une belle aide pour m’installer. Faire sans aurait été difficile ». La jeune agricultrice a obtenu 13 510 a. Mais dans le projet de l’exploitation, il y avait aussi la construction d’une stabulation en ossature bois pour près de 80 vaches. Ce sont l’aide de la Région et celle de l’Europe qui permettent au Gaec d’investir près de 200 000 a. “ Notre projet répondait bien aux trois critères d’attribution, diversification de la production (poulets), hausse de la production (veaux de lait) et un impact favorable sur l’environnement (bâtiment bois). Sans cela, constate Bertrand, le bâtiment n’aurait pas été si grand, le dispositif a parfaitement répondu à nos besoins. La stabulation, qui sera finie fin avril, améliorera nos conditions de travail et le bien être des animaux ”.

Après dix ans passés comme chef de projet environnement dans le nucléaire, Marie Pascal désirait changer de vie et revenir à la terre pour “ reprendre contact avec la vraie vie ”. En 2007 elle quitte Montpellier pour suivre une formation agricole en Lozère. Elle visite une quinzaine d’exploitations et craque pour une chèvrerie fromagerie nichée à Faux-la-Montagne. “ J’ai tout de suite compris que c’était le bon endroit mais il a fallu six mois pour m’installer, en août dernier ”. Elle investit 100 000 a dans les bâtiments et les pâturages, framboisiers et pruniers et démarre avec trente chèvres Massif Central, une race rustique en voie de disparition.

“J’ai tout de suite compris que c’était le bon endroit

Toute l’équipe du GAEC Issartier au milieu de leur nouvelle stabulation.

D’ici à trois ans elles devraient fournir 50 litres de lait par jour transformés en fromages vendus à la ferme, sur les marchés locaux et en épiceries. Marie Pascal a bénéficié de l’appui technique du réseau DIVA. “ Du coup, un vétérinaire suit mon troupeau, un technicien fromager m’a apporté une aide au démarrage de la production, ce qui m’a permis de gagner du temps et de ne pas gaspiller le lait. J’attends un appui technique pour les arbres fruitiers. La diversification est en place, je vendrai la production en barquettes et en confiture. La Région m’a financée à 80 %.

© Corinne M.

Terre de liens a lancé un appel public à épargne auprès des citoyens. Le but : acheter des terres agricoles pour les louer à des porteurs de projets en agriculture paysanne, biologique ou biodynamique. Une quinzaine d’acquisitions de terres dans les deux ans sont prévues. L’association Terre de liens et la Société financière de la Nef sont à l’origine de cet outil d’investissement solidaire sans équivalent en France. Les souscriptions reçues ont atteint 4 M a, dépassant l’objectif des 3 M a. Un second appel à épargne pourrait être lancé début mai. La Région aide l’association depuis un an en finançant le poste de l’animateur Auvergne Limousin et œuvre pour la création d’une antenne limousine dès cette année.Terre de liens a été créée en 2003, afin d’agir face à la disparition des terres agricoles et à la difficulté pour les

Quel bilan dressez-vous des nouveaux dispositifs d’aide mis en place par la Région en faveur des agriculteurs ? Le bilan du réseau Diva, par exemple, est déjà très bon. Nous avons fait appel à l’imagination des jeunes pour créer des entreprises innovantes en milieu rural et ça marche. L’idée est née lorsque j’étais vice-président à l’agriculture, un appel à projets avait permis de collecter 70 réponses, ce qui nous a ensuite incité à pérenniser l’idée à travers un réseau. Que ce soit en valorisation de production, groupement de commercialisation ou vente en circuits courts, les premiers dossiers que nous avions soutenus ont donné d’excellents résultats. A présent le réseau est bien organisé. Sa notoriété dépasse les frontières du Limousin puisque des régions et des départements nous ont contactés pour le mettre en place sur leur territoire.

• Le programme pour l’installation et le développement des initiatives locales : 600 000 a par an cofinancés par l’Etat et la Région pour installer de jeunes agriculteurs.

© Corinne M.

TERRE DE LIENS : INVESTISSEZ SOLIDAIRE

Marie Pascal a eu un vrai coup de foudre pour le plateau de Millevaches et sa chèvrerie de Faux-la-Montagne.

Le suivi est facilité avec un interlocuteur unique et la paperasse limitée. Je suis satisfaite car je n’aurais pas pu financer cela. La Région m’a accordé en plus 2 250 a au titre de l’aide à l’installation. Chaque Région a son système d’aide mais le Limousin apporte un financement conséquent ”. La jeune agricultrice prépare d’autres projets, la certification bio de son exploitation, avec des frais financés à 80 % par la Région, l’aménagement d’un gîte et la plantation d’arbres fruitiers. Mai 2009 - La Lettre du imousin n° 82

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LIMOUSIN, TERRE D’EXCELLENCE

Biotech : des industries en plein essor

© J.C. Dupuy

L’industrie du bio se développe en Limousin, sous l’impulsion de laboratoires de recherche et d’entreprises de pointe dans les domaines de la pharmacie, des cosmétiques, de l’agroalimentaire ou des produits d’entretien.

Les extraits végétaux d’I.D. Bio : des concentrés de technologie produits en Limousin.

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olonté de mieux se nourrir, se soigner, d’utiliser des produits naturels : ces dernières années, les attentes des consommateurs se sont modifiées. Le grand public veut acheter des produits sûrs, sains, pratiques, sans pour autant oublier le plaisir, quitte à payer (un peu) plus cher. La sensibilisation à l’environnement, au développement durable, mais aussi la révélation de scandales comme dans l’alimentation ou les produits nettoyants ont modifié les attentes. Même le domaine médical se convertit à cette tendance. Les industriels ont évidemment compris qu’il faut aujourd’hui s’orienter vers des produits dont l’image apparaît plus ’’nature’’ et dont la traçabilité est complète. Ecolabels, normes renforcées, interdiction de certains composants chimiques se sont multipliés ces dernières années. L’économie a dû s’adapter.

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DES ENTREPRISES ET DES LABORATOIRES DE POINTE Pour répondre à cette évolution, le Limousin a une carte à jouer. Outre son image rurale, plutôt positive dans ce secteur, la région dispose de laboratoires et d’entreprises reconnues nationalement et internationalement dans les domaines des biotechnologies (1). Dans le secteur des cosmétiques, notamment, où la demande en produits d’origine naturelle s’accroît sans cesse. Les consommateurs ne veulent plus de parabènes, d’extraits chimiques aux noms incompréhensibles. Les plantes, les extraits de fruits, la traçabilité sont de rigueur. Des entreprises comme Silab, à Saint-Viance en Corrèze, I.D. Bio (lire p. 11) ou Biodev, installées sur Ester Technopôle, se sont spécialisées dans la recherche,

la production et la commercialisation d’actifs d’origine végétale. Elles travaillent dans la sous-traitance pour les plus grands groupes cosmétiques mondiaux, mais aussi pour les secteurs de la santé ou de l’agroalimentaire, à la recherche de connaissances de haut niveau.

UN VIVIER DE DIPLÔMÉS Ces sociétés emploient de nombreux chercheurs très diplômés, souvent jeunes, maîtrisant les dernières technologies. “Travailler en Limousin est un vrai atout, explique Jean-Pierre Picot, PDG d’I.D. Bio. Nous collaborons avec l’université de Limoges qui a un savoir-faire considérable encore méconnu. Et aujourd’hui, pour notre image, il n’y a rien de mieux que la technopole. L’autre jour, un néo-zélandais est venu à Ester, il a été fasciné par l’architecture du bâtiment et par les entreprises de pointe qui sont installées sur le parc.”

DES FABRICANTS RECONNUS Aux côtés de ces sociétés, en amont de la chaîne, on trouve des fabricants comme Sothys, en Corrèze, qui emploie plus de 170 salariés et réalise les deux-tiers de son chiffre d’affaires à l’exportation. Les laboratoires dermatologiques, installés en Creuse à Evaux-les-Bains, utilisent l’eau de cette station thermale pour leurs produits commercialisés en pharmacie pour la peau et le corps. On pourra citer aussi Solibio (lire p. 11), créé par des anciens chimistes reconvertis venus du nucléaire et de la pétrochimie, qui conçoivent et vendent des produits “ propres ” en travaillant avec des producteurs locaux et misent sur l’image de manufacture française pour s’imposer. Par ailleurs, plusieurs grands groupes ont installé en Limousin

d’importantes unités de production, notamment dans le domaine médical qui utilise les biotechnologies pour concevoir et produire des médicaments spécifiques grâce à la recherche sur les organismes vivants. Générateur d’emplois, porteur d’innovations majeures pour l’environnement et la santé, le domaine des biotechnologies est un des plus dynamiques actuellement en France et en Limousin, même s’il reste encore peu connu du très grand public. (1) La biotechnologie est l’utilisation d’êtres vivants, en particulier de microorganismes, dans des applications industrielles, agricoles, médicales ou technologiques.


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Ecolabels, normes renforcées, interdiction de certains composants chimiques se sont multipliés ces dernières années.

Une traçabilité totale des produits est de rigueur.

Emplois, innovations... le domaine des biotechnologies est un des plus dynamiques en Limousin.

Créée en 1993 par Jean-Pierre Picot, I.D. Bio est spécialisée dans deux secteurs d’activités : les cosmétiques et l’extractionpurification de protéines animales dans le domaine du diagnostic.

Jean-Loup Bernard et sa femme ont créé Solibio en 2001. Ces chercheurs, diplômés de chimie, anciens ingénieurs, se sont installés en Limousin il y a moins de 10 ans, après plusieurs années passées au sein de grands groupes de la pétrochimie ou du nucléaire. Ils ont créé leur entreprise avec la volonté d’utiliser leurs connaissances en chimie pour vendre des produits propres et biodégradables, qui ne produisent aucun déchet. “ Fabriqués pour durer et sans danger pour nous-mêmes et les générations à venir ”, ils sont produits en respectant la charte éthique de la “ manufacture ” qui met en avant les valeurs humaines et le respect de l’environnement “ En tant que chimistes, nous comprenons les processus de transformation. Dès le début, nous avons voulu des produits naturels, qui soient moins cher que les produits synthétiques ”. Basée à Solignac et employant 9 salariés, Solibio s’est développée autour de trois activités “ qui n’ont rien à voir au final mais restent très proches en chimie ” : l’assainissement (améliorer le rendement des fosses septiques, réduire les odeurs…), les travaux sur les huiles végétales (que l’on retrouve dans un anti-poux ou un traitement

L’entreprise compte aujourd’hui 20 salariés et les locaux vont prochainement passer de 400 à 2000 m2. “ Notre domaine, c’est la biologie, au sens chimique du terme, c’est-à-dire la ressource du vivant. ” Pour le domaine du diagnostic, I.D. bio développe une gamme de produits que ses clients utilisent dans de nombreux domaines d’application : biologie moléculaire, tests de groupe sanguin, de coagulation, sérologie… En cosmétique, I.D. Bio se situe en amont de la chaîne. “ Nous achetons des plantes ou des fruits que nous traitons ensuite pour extraire les actifs contenus dedans : antirides, anti-âges, huiles végétales…

Nous travaillons la matière première que nous revendons ensuite à des groupes qui la transforment pour vendre les produits finis. ” Malgré la crise, inévitable sujet d’inquiétudes, Jean-Pierre Picot entrevoit l’avenir avec optimisme. “ Nous faisons 31 % de notre chiffre d’affaires à l’export. Nous travaillons avec l’Europe mais aussi l’Inde, l’Iran. Plutôt que d’attendre que la crise passe, nous avons décidé d’accélérer en poursuivant notre recrutement et en agrandissant nos locaux pour pouvoir scinder nos deux activités et développer un laboratoire certifié bio pour créer une gamme de produits labellisés. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’université de Limoges, notamment avec l’IUT biologie, mais aussi avec tous les organismes et institutions. Le conseil régional nous a beaucoup aidés, ainsi que le Département, l’Agglomération, OSEO, la CCI… C’est un atout de travailler en Limousin : les circuits sont plus courts, les réseaux plus disponibles. Si j’avais créé mon entreprise à Paris ou Marseille, je n’en serai pas là, je travaillerai encore dans ma cuisine (rires). ” I.D. Bio, 6 allée Skylab, Ester Technopole 05 55 35 05 35 www.id-bio.com

© Nicolas Y.

Solibio : le naturel par la chimie

© Nicolas Y.

“Travailler en Limousin est un atout”

Installation réussie pour Solibio et ses neuf emplois à Solignac.

pour animaux) et une gamme de produits d’entretien “ 100 % ressource agricole ”. Avec 3000 flacons produits par jour, 300 clients et plus d’un millier de points de vente en France, la société poursuit son développe-

ment en France et à l’étranger et cherche des agriculteurs sérieux, proches de Solignac, pour l’aider à développer ses projets. Solibio, La Condamine BP22 87110 Solignac - 05 55 00 63 43 www.solibio.com

Soniam : des cosmétiques Le Bio-Critt, la recherche appliquée bio de A à Z à l’environnement industriel

© Domaine de Bressol

Le Laboratoire du Domaine Biologique de Bressol est installé à Flayat, en Creuse, sur l’ancienne ferme des parents de Hervé Mounaud, fondateur de l’entreprise Soniam qui produit et distribue ces produits cosmétiques. Diplôme de chimiste en poche, il travaille pour de grandes sociétés avant de décider de revenir s’installer pour créer son entreprise en 2002. “Nous sommes totalement

indépendants : nous cultivons nos propres plantes (roses, calendula pour les soins hydratants, jeunes pousses d’orge vertes...), puis nous les faisons sécher pendant trois mois avant de les filtrer pour réaliser des soins du visage et du corps. Nous faisons tout de A à Z et le bio n’est pas un argument marketing : nous produisions déjà sans parabène il y a des années quand personne n’en parlait ”, explique Hervé Mounaud. Soniam travaille en vente directe (marchés, salons bios) et commence à viser l’export “ avec l’aide financière du conseil régional qui nous permet de financer les salons à l’étranger. ” Soniam reste néanmoins une petite structure qui emploie 7 salariés à temps partiel pour un chiffre d’affaires de 500 000 euros. Laboratoire du domaine biologique de Bressol Biopôle de Bressol 23260 FLAYAT 05 55 67 87 77 www.dbdb.fr

Créé en 1989, le Bio-Critt, situé à Ester, est un plateau de transfert de technologie qui travaille dans le domaine des biotechnologies appliquées à l’environnement, notamment sur l’eau, la chimie

verte, la valorisation des déchets organiques (compostage). “ Nous sommes associés à des laboratoires de l’université de Limoges. Nous amenons aux entreprises la technologie développée par les

chercheurs ”, explique Mathieu Marsaudon, directeur du Bio-Critt. “ L’environnement est la cinquième roue du carrosse car il ne fait pas partie du processus productif. La pression est surtout réglementaire. Nous apportons donc aux entreprises une aide technique et juridique, mais aussi un savoir-faire et un réseau, surtout lorsqu’il s’agit de petites quantités de déchets à traiter.” Le Bio-Critt travaille aussi dans le domaine des cosmétiques et avec le CHU pour la mise au point de procédés pour des analyses. Signalons enfin que ce laboratoire est une association à but non lucratif qui emploie trois salariés. Bio-Critt, ENSIL, 16 rue Atlantis BP 6804, 87068 LIMOGES 05 55 42 36 91 Le Bio-Critt est devenu la référence universitaire pour les biotechnologies.

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VOS ÉLUS

La tribune des groupes politiques du conseil régional peut s’accorder sur l’achèvement de l’intercommunalité et sur le renforcement du rôle des Régions, certaines, si elles étaient adoptées, accroîtraient la confusion des politiques publiques. C’est en particulier le cas pour l’idée de fusion des Régions et des Départements. Ces réformes demandent, si on veut qu’elles réussissent, des relations apaisées et respectueuses entre l’État et les collectivités. Jean-Marie Rougier Président du Groupe Socialiste

GROUPE ALTERNATIVE DÉMOCRATIE SOCIALISTE LE BOUCLIER SOCIAL

CRISE ÉCONOMIQUE ET MOUVEMENT SOCIAL Le gouvernement qui a longtemps nié l’entrée en récession, admet aujourd’hui des prévisions catastrophiques. La remontée brutale du chômage, de 170 000 chômeurs, va se poursuivre en raison de licenciements massifs. Jusqu’à 500 000 demandeurs d’emploi supplémentaires sont prévus. L’inquiétude face à la crise, le rejet de la politique de Sarkozy, ont engendré un mouvement social de grande ampleur qui se radicalise. L’exemple de la Guadeloupe est représentatif à cet égard et les journées d’action du 29 janvier et du 19 mars ont mobilisé des cortèges immenses. Malgré les quelques mesures fiscales et sociales concédées, l’opinion reste insensible aux gesticulations du Président de la République. Une véritable fracture sociale est en train de s’établir. Sarkozy ajoute à l’exaspération en maintenant le cap sur des choix tels que le bouclier fiscal en faveur des plus fortunés, le démantèlement de l’emploi public… Le patronat donne l’impression d’utiliser la crise comme prétexte pour remettre en cause le code du travail et justifier des délocalisations et des licenciements. Comment peut-on accepter la rémunération moyenne annuelle brute des patrons du CAC 40 (4,7 millions) alors que le SMIC annuel brut s’élève à 15 852 a ?

Où en sommes-nous de la relance économique ? Le plan de relance gouvernemental a été fortement critiqué pour deux raisons principales : le manque de moyens financiers mobilisés et l’absence de soutien à la consommation. Le chiffre officiel de 26 milliards d’euros, c’est 1,5 % du PIB alors que les USA consacrent 5,6 %, l’Allemagne 3,3 % à leurs plans respectifs. Au PS, nous pensons que le gouvernement ne pourra pas faire l’économie de mesures fortes pour le pouvoir d’achat.

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L’augmentation des minimas sociaux, du SMIC…la baisse de 1 point du taux de TVA, sont quelques unes des mesures envisageables. Notre plan évalué à 50 milliards d’euros s’accompagnerait d’une remise à plat des politiques fiscales afin de dégager de nouvelles recettes. L’annulation de la loi TEPA c’est 10 à 15 milliards d’économie par an, la suppression des niches fiscales, une imposition accrue des stocks options, voilà quelques propositions pour assurer le financement cohérent et équilibré d’un plan de relance efficace. Le gouvernement envoie dans les régions des ambassadeurs UMP, pour vérifier l’application de ces mesures de relance. Mme la députée du Tarn et Garonne, chargée de cette mission pour M. Devedjian, ministre de la relance, devra nous expliquer comment sont évalués les dizaines de millions accordés au Limousin. Le dossier de presse de la préfecture de Région annonçait un effort exceptionnel de 52 M a mais une analyse un peu plus fine révélait que ce chiffre résulte d’un étonnant amalgame entre des autorisations de programme nouvelles et des crédits de paiement correspondants à des opérations en cours. Compte tenu du retard dans la mise en œuvre de crédits d’État, ce plan de relance ne constitue qu’un exercice de rattrapage insuffisant pour notre Région.

Des réformes précipitées Nicolas Sarkozy avait annoncé une politique de rupture. Après deux ans de mandat, on peut parier que beaucoup de promesses électorales ne seront pas tenues. De nombreux projets sont différés, avant d’être définitivement retirés… La boulimie réformatrice de la Droite montre ses limites. C’est le cas dans les domaines de l’éducation et de l’enseignement supérieur. La réforme précipitée du bac pro en 3 ans applicable à

la rentrée 2009 montre déjà ses limites. Elle risque d’aggraver les phénomènes de décrochages scolaires déjà massifs dans les voies professionnelles. A l’heure où tous les signaux sont au rouge pour l’emploi des jeunes, il n’est vraiment pas opportun de sortir nos jeunes prématurément du système scolaire. Quant à la réforme des voies générales et technologiques, le gouvernement a du momentanément reculer tant les choix étaient illisibles et anxiogènes. Côté université, le mépris dans lequel le Président de la République semble tenir les chercheurs est profondément injuste. La gestion de la réforme de leur statut tout comme celle de la “masterisation” de la formation des enseignants en est le meilleur témoignage.

Taxe professionnelle et Commission Balladur Et qu’en sera t-il du projet de suppression de la Taxe Professionnelle et des propositions du Comité Balladur sur la réforme des collectivités Territoriales ? La suppression de la TP a été annoncée lors d’une intervention du chef de l’État. La disparition de cette taxe, 44% des produits de la fiscalité locale, a choqué l’ensemble des élus. Ils se demandent comment ils parviendront à équilibrer leurs budgets, et comment ils participeront à l’effort d’investissement. A ce jour, on attend toujours une décision quant aux mesures précises susceptibles de compenser cette suppression. On s’accorde, au-delà des clivages politiques sur la nécessité de simplifier l’organisation territoriale et de clarifier les compétences. Mais ce vaste chantier a soulevé des suspicions légitimes : suppression des Communes et des départements proposées par J.Attali, éclatement ou fusion des Régions imaginées dans la presse… À cela s’ajoute l’inquiétude d’une manœuvre politicienne du chef de l’Etat à la veille des élections régionales. Le rapport Balladur présente un diagnostic intéressant. Quant aux propositions si on

Chaque jour, de plus en plus de salariés perdent leur emploi dans des rafales de plans sociaux. Chaque jour, de plus en plus de ménages ont du mal à faire face aux besoins quotidiens. Chaque jour, de plus en plus de jeunes sont inquiets pour leur avenir.

Michel Fourgeaud

Et pendant ce temps là, comme si rien n’avait changé, des dirigeants sans vergogne, se distribuent des primes colossales, s’octroient des bonus faramineux et se font des matelas de stocks options. Alors qu’ils ont failli, qu’ils sont sous perfusion d’argent public et qu’ils font payer la crise à leurs salariés. Cette crise met au grand jour l’appât du gain sans limite qui est au cœur même d’un système économique dont l’unique moteur est le profit immédiat. S’opposer à de tels scandales n’est pas qu’une affaire de morale. Il faut une lutte sans merci contre les inégalités qu’engendre “naturellement” le capitalisme. Inégalités qui atteignent l’insupportable dans la société d’aujourd’hui où une minorité, protégée par le bouclier de M. Sarkozy, concentre de plus en plus de richesses. C’est un autre partage qu’il faut établir par un vrai changement et de nouvelles pratiques de rémunérations. La forte mobilisation unitaire qui s’est manifestée à deux reprises permet de l’espérer. Alors, continuons à pousser dans ce sens. Michel Fourgeaud Groupe ADS


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GROUPE PC

GROUPE DES VERTS

EFFETS D’ANNONCE ET MENSONGES

RESPONSABLES MAIS PAS CAPABLES...

L’effet d’annonce est l’outil privilégié de gouvernance politique du chef de l’État. Au fil des mois, son utilisation à forte dose a fini par indisposer l’opinion, consciente que l’hyper communication dont on l’accable tient du rideau de fumée et de la manipulation des esprits. Plus grave est la dérive vers les annonces mensongères à propos d’enjeux sociaux et économiques déterminants. La promesse d’une solution industrielle pour l’aciérie de Gandrange, aujourd’hui liquidée, en est l’exemple symbolique. Mais la coquille creuse du plan de relance et de ses déclinaisons régionales est tout aussi scandaleuse.

Ils disent que la crise est inéluctable, que la mondialisation, l’Europe et les acteurs économiques imposent des mesures antisociales parce que la concurrence entre les salariés est impitoyable. Ils disent que nous pouvons relancer la croissance par l’accroissement de la production de produits industriels... Ils mentent... En défendant leur modèle économique, ils sont responsables de la destruction de notre environnement, des menaces qui pèsent sur notre santé, de la destruction des solidarités et de l’accroissement de la misère..

d’intervenir directement dans l’entreprise (en avance ou subvention), ou indirectement par l’amélioration de l’environnement dans lequel peut se développer une activité économique (moyens de communication, formations…) ? Tant que les impôts pesant sur les entreprises connaîtront des hausses régulières, les entreprises utiliseront les aides directes en les analysant comme une juste compensation de leur surcharge fiscale. Personne ne peut leur reprocher. Jean-Jacques Bélézy

oblige à nous situer par rapport aux aspirations des différentes générations et surtout des jeunes actifs porteurs de solutions pour notre avenir. La créativité est le facteur d’adaptation aux mouvements des équilibres mondiaux que nous ne pouvons ignorer, c’est l’outil idéal pour mettre en place un véritable développement durable, fait d’adaptation continue. Les activités de demain ne seront pas toutes celles que l’ont connaît aujourd’hui La solidarité nous oblige à accompagner tous nos concitoyens dans la mesure des moyens budgétaires par la formation et le soutien aux secteurs en difficultés. Elle nous oblige à écouter et à accompagner.

Christian Audouin

L’essentiel n’est qu’illusion En Limousin, l’annonce de l’État porte sur un effort exceptionnel de 52 millions d’euros sur deux ans. Un tel chiffre évoque spontanément le spectacle de l’ouverture de multiples chantiers et son foisonnement de grues et d’engins pour le terrassement et la construction… Las ! Analyse faite, il s’avère que l’essentiel n’est qu’illusion. L’engagement se réduit à 30 millions d’euros de crédits de paiement… déjà programmés et pour une large part engagés depuis plusieurs mois. Au final, le plan de relance “vendu” médiatiquement à grand bruit, se réduit à quelques accélérations de travaux, à des rattrapages dans le cadre des Contrats de plan État-Région. Son effet sera donc modeste sur l’activité économique en Limousin.

Les projets ne manquent pas Il en aurait été différemment si le gouvernement avait mobilisé des crédits nouveaux pour l’investissement et l’emploi, en lieu et place des sommes faramineuses consacrées aux seuls intérêts bancaires. Dans cette autre hypothèse, notre Conseil Régional et les collectivités de son territoire étaient les partenaires tout trouvés pour des cofinancements complémentaires. D’autant que dans les cartons, les projets ne manquent pas ! Les élus communistes poursuivent donc leurs efforts en faveur d’un vrai plan de relance économique, efficace, fondé sur l’investissement et le pouvoir d’achat. Ils relaient en cela les exigences portées dans ses luttes par le mouvement social. Christian Audouin Président du groupe communiste

Ghilaine Jeannot-Pagès

Et ils ne sont pas capables d’apporter des solutions... Mais Ils c’est aussi parfois Nous, électeurs au moment de mettre dans l’urne notre bulletin de vote, et citoyens à tous les moments de notre vie, lorsque nous nous laissons aller à penser que notre modèle de société est une fatalité, et que les politiques ne peuvent corriger qu’à la marge. Nous sommes responsables envers les prochaines générations, et nous pourrons changer notre monde,si nous sommes prêts à remettre en cause nos modèles économiques productivistes. Cessons de gaspiller, créons des emplois dans les secteurs nouveaux, réinventons le monde... Nous en sommes capables. Ghilaine Jeannot-Pagès Présidente du Groupe des Verts

GROUPE DÉMOCRATE ATTRACTIVITE, CREATIVITE, SOLIDARITE La région est la collectivité la mieux adaptée pour intervenir sur les orientations économiques. Dans la période de déstabilisation que nous vivons, nous devons chercher les pistes les plus pertinentes pour développer l’attractivité, la créativité, la solidarité. L’attractivité nous permettra d’enrichir notre potentiel de forces vives. Elle nous

Privilégier ce qui “favorise l’activité économique par une stratégie sur les infrastructures.

Si depuis 50 ans, les responsables politiques régionaux avaient mis le curseur sur ce qui favorise l’activité économique, le Limousin ne serait pas coupé par des “ lignes de désirs ” qui mettent en évidence des forces centripètes : vers l’ouest et le sud ouest à partir de Limoges et Brive, ou vers l’Auvergne et Rhône Alpes pour la Creuse et la haute Corrèze. Faute d’une stratégie sur les routes, les villes ne sont pas reliées convenablement, d’où la tendance à regarder ailleurs.

Pour une réflexion ouverte La conférence sur l’avenir de l’industrie était intéressante mais insuffisante. Notre économie ne se résume pas à l’industrie. Notre réflexion doit porter aussi sur l’agriculture, la santé, les services. Elle doit être ouverte, en observant les autres régions et les autres pays, en étant attentive aux besoins des prochaines années. Au-delà de l’affichage médiatique, prenons le temps de nous poser des questions sur les meilleures orientations à mettre en place. Jean-Jacques Bélézy Président du groupe démocrate

GROUPE UMP DIRE PLUTOT QUE FAIRE ! Telle est la règle de conduite de la majorité régionale PS, PC, ADS, VERTS : elle surcommunique sur son “ action ” mais moins sur les résultats obtenus ! Quand la Région attribue 13 % pour l’investissement d’une entreprise, le citoyenélecteur-contribuable ne saura qu’une chose: la Région aide l’entreprise. Certes, 13 % ça aide, mais il faut trouver les 87 % restant. Quand la Région apporte 200 à 300 000 a à une entreprise qui cherche entre 8 et 10 millions, la limite de l’exercice apparaît vite. Mais le citoyen entend que la Région aide les entreprises et pourrait quelquefois croire que l’argent sort de la poche de l’exécutif ! Dans le contexte de baisse de l’activité ces observations questionnent sur la nature de l’interventionnisme. Est-il préférable

Raymond Archer

Les responsables de gauche n’ont jamais voulu faire de choix stratégiques. Ils préfèrent de petites aides pour le plus de destinataires possibles ; ça entretient la notoriété de l’exécutif qui coupe d’autant plus de rubans qu’il distribue plus ! Qu’importe les résultats en terme d’activité économique et donc d’emplois et de maintien des jeunes diplômés en Région. L’essentiel est de communiquer ! Deux ans après le lancement du SRADTT, l’exécutif, qui a organisé un maximum de réunions de proximité permettant de communiquer, arrive à comprendre que dans aménagement du territoire il faut prendre en considération la dimension infrastructures; il va donc renforcer le SRIT, mais après coup! Que sont devenus les exercices de prospective Limousin 2007, 2017, 2027? À quoi ont-ils servi? À communiquer, mais surtout pas à orienter une stratégie du développement économique: la majorité n’a pas de stratégie et elle ne veut surtout pas en avoir ! Il faut que cela change ! Raymond Archer Président du Groupe UMP

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L’AGENDA

www.culture-en-limousin.fr OC

On l’apprend depuis 1000 ans L’occitan est la langue du Limousin depuis plus de 1000 ans. Comme les autres langues régionales ou minoritaires de France, elle ne va pas au mieux. L’occitan se parle et s’entend de moins en moins. Pourtant la jeunesse témoigne d’un attrait croissant pour cette culture du passé et de l’avenir. Des personnes s’engagent chaque jour pour la survie de la langue. La première chose à faire pour aider l’occitan, c’est de le comprendre, de le parler, de le lire. Pour vous y aider, de nombreux cours sont proposés dans toute la région Limousin, à l’Université et dans diverses associations. N’hésitez pas à chercher un cours proche de chez vous. Vous pouvez également, pour améliorer votre compréhension orale, écouter les radios régionales : BeaubFM 89 (Limoges), Kaolin FM (88.4 Saint-Yrieix), Radio PAC (101.9 Pompadour), le réseau France Bleu… de nombreuses radios vous proposent des programmes en occitan. La production artistique occitane est bien vivante, on la retrouve dans les librairies, les expositions, les conférences, les stages, les concerts… N’hésitez pas, apprenez l’occitan, la langue a besoin de nous, et nous avons besoin d’elle !

Concours photo Les Echappées vertes 05 55 08 88 77 / 78 - saint-yrieix.fr Courriel : culture@saint-yrieix.fr

Jusqu’au 29 mai

’Na lenga que deu viure

Trouver un cours d’occitan près de chez soi : Aprenem l’occitan 05 34 44 97 11 http://aprenemloccitan.free.fr/

L’occitan es lenga de nòstre país lemosin dempuei mai de mila ans. Coma l’autras lengas regionalas o minoritarias de França, la lenga vai pas au mielhs. L’occitan se parla mai s’auvis de mens en mens. Pertant, un noveu atrach de la jounessa per ’quela cultura milenaria, dau passat mai de l’avenidor, se fai jorn. De personas s’engatjen chasque jorn per la subrevita de ’quela lenga. La prumiera chausa de far per ajudar au manten de la lenga, qu’es de la comprener, de la parlar e de la legir. Per ’quò, daus cors son balhats un pauc pertot en Lemosin, a l’Universitat d’a Limòtges coma dins d’associacions variadas. Jaginhatz pas, cerchatz un cors d’occitan pròpche de chas vos. Podetz tanben, per melhorar vòstra compreneson, auvir las radiòs regionalas : BeaubFM 89 (Limòtges), Kaolin FM (88.4 Sent Iriès), Radio PAC (101.9 Pompador), las stacions de França Blu… Tot plen de radiòs perpausen d’emicions en occitan. La produccion artistica occitana se pòt descubrir dins de nombros endrechs : librarias, conferencias, talhiers, concerts… Fasetz pas de franc, aprenetz l’occitan, la lenga a mai que mai mestier de nautres, e nautres d’ela !

2009, année d’ostensions Le conseil régional vous propose un cycle de conférences pour tout comprendre de ces manifestations à la fois culturelles et patrimoniales très présentes en Limousin. Lundi 4 mai 2009 - 20h30 Aixe-sur-Vienne - Salle Jacques Prévert

L’histoire des ostensions limousines : bilan et perspectives Jean-Marie Allard & Stéphane Capot (sous le patronage du Comité Historique du Canton d’Aixe)

Samedi 16 mai 2009 - 15h Limoges - Salle des Assemblées, Hôtel de Région

Le guide du pèlerin du XIIe siècle Construction des chemins de St-Jacques à travers la France Klaus Herbers (sous le patronage des ”Amis du Musée des Beaux-Arts de Limoges”)

Mardi 19 mai 2009 - 18h Chaptelat - Salle polyvalente

Les Ostensions et l’espace public à l’époque contemporaine Paul D’Hollander

Mercredi 3 juin 2009 - 18h Le Dorat - Salle du Cinéma

Martial, Léonard, Éloi et leurs bienheureux amis : les saints vénérés en Limousin entre vérité historique et

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Samedi 27 juin 2009 - 20h

construction hagiographique (des temps réputés apostoliques au XIe siècle)

Crocq (23) - Salle polyvalente

Philippe Depreux

Jean-Marie Allard

Jeudi 4 juin 2009 - 20h Saint-Junien - Salle Martial Pascaud (Centre administratif)

Un siècle d’ostensions photographiées Vincent Brousse & Philippe Grandcoing (en partenariat avec les associations : “Les Vieilles Pierres” et “La Société Historique Etienne Maleu”)

Mercredi 17 juin 2009 - 18h Limoges - Salle des Assemblées, Hôtel de Région

Le pouvoir miraculeux des reliques dans l’Antiquité et au Moyen-Age Edina Bozóky

Vendredi 19 juin 2009 - 18h Saint-Yrieix-la-Perche - Salle Jean-Pierre Fabrègue

Reliquaires et patrimoine ostensionnaire du Limousin Colette Chabrely

Les ostensions dans la Creuse

ENTREES GRATUITES 05 55 45 19 00 region-limousin.fr/saintslimousins

Concours ouvert à tous !! Il est organisé sur la thématique estivale de la ville : les Échappées vertes. Que vous soyez Arédien, Limousin, ou de toute autre région française… capturez un coin de nature, une architecture, un instant… A l’issue du concours, les participants verront leurs œuvres exposées à l’Hôtel de Ville de Saint-Yrieix. Le concours à tous les amateurs, quel que soit leur âge.

Vos 10 rendez-vous Centre international d’art et du paysage – île de Vassivière 05 55 69 27 27 www.ciapiledevassiviere.com 1

Jusqu’au 7 juin

EXPOSITION - Victor Man - Attebasile Victor Man est présenté à Vassivière pour la première fois en France. il vit et travaille en Roumanie. Attebasile propose les 2 dernières années de production de l’artiste : peintures, sculptures, dessins muraux et un livre projeté par l’artiste lui-même. Le travail de Man est souvent autobiographique. Les objets et les images qu’il utilise renvoient à un passé plus ou moins récent et se focalisent sur l’action du temps qui passe…

Le Moulin du Got 87400 Saint-Léonard-de-Noblat 05 55 57 18 74 - moulindugot.com 2

Jusqu’au 24 mai

EXPOSITION - Gravure à quatre mains Un voyage dans le monde de la gravure Couple dans la vie et dans le travail, Simone et Henri Jean travaillent à quatre main : la réflexion rebondit, s’enrichie, se complète. De cette complicité naît des œuvres qui mystérieusement nous semblent familières, c’est là leur talent « une puissance d’évocation de cultures oubliées, primitives et collectives. » Le burin ou gravure sur cuivre, la xylogravure (sur bois), le gaufrage… sont réunis. Les très grands formats sont aussi une des spécificités de leur travail.


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La Cité des Insectes Chaud - 87120 NEDDE 05 55 04 02 55 www.lacitedesinsectes.com 3

Jusqu’à la fin de l’été

EXPOSITION - “ Insectes Sociaux ” dix-huitième anniversaire Pour son dix-huitième anniversaire, La Cité des Insectes est en métamorphose ! Mondes méconnus et redoutés, celui des fourmis, des termites, des abeilles, … accessibles désormais à toute la famille avec cette nouvelle exposition interactive. Cette exposition a été possible grâce au soutien du Palais de la Découverte à Paris qui a confié à la Cité des insectes quatre pièces maîtresses de leurs collections sur les termites et les fourmis.

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Scène Nationale d’Aubusson Théâtre Jean Lurcat

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Avenue des Lissiers 23200 Aubusson 05 55 83 09 09 – ccajl.com 4

5 mai

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DANSE - Boyakodah par la compagnie Georges Monboye Boyakodah (qui signifie “ bonheur ” en guéré) est un véritable hymne à la vie, une ode à l’énergie créatrice des corps et au rythme universel de la danse. Georges Monboye évoque une Afrique belle et généreuse dans un jaillissement d’énergie et de couleurs, de sons et de rythmes, offert sans retenue par des interprètes remarquables. 7

Chamalot-Résidence d’artistes Chamalot - 19300 Moustier-Ventadour 05 55 93 05 90 5

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Du 10 au 24 mai

EXPOSITION - eaux d’ici, eaux de là dans le cadre des Printemps de Haute-Corrèze Qu’elle tombe à verse, coule lentement entre deux rives escarpées, alimente les torrents et les sources ou voile le paysage, l’eau, en Corrèze, est un élément omniprésent. Les artistes choisis ont su capter cette présence constante et renouvelée. Chacun arrive avec son univers et donne à voir des eaux d’ici et de là qui se rejoignent. L’exposition réunit les travaux de Stéphane Belzère, Isabel Duperray, Yves Gobart, Soazic Guézennec, Pascal Hausherr, Thomas Ivernel, Caroline Lejeune et Alexandra Roussopoulos.

Troisième rencontres du fait-divers « du fait-divers à la légende » La Chapelle-Taillefert 23000 Guéret 05 55 81 19 46 lesrencontresdufaitdivers.fr 6

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Du 14 au 16 mai

Source d’inspiration intemporelle, le faitdivers a croisé tous les supports d’expression culturelle : le cinéma, la littérature, la bande dessinée, les arts plastiques, le théâtre... Il intéresse tout le monde. Les rencontres du fait-divers le raconte, le montre et le décortique à travers expositions, conférences, films, tables rondes… La cuvée 2009 chercheront à comprendre comment le fait-divers peut contribuer à créer des légendes. La manifestation sera couplée cette année au mois du livre de Guéret.

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Les 7 Collines 8, quai de la République 19000 TULLE 05 55 26 99 10 7

Le 26 mai

OPÉRA - Le Roi Carotte - Jacques Offenbach - Livret Victorien Sardou/Opéra Eclaté Cette comédie est un conte fantastique et une farce débridée, c’est aussi une parodie politique, qui chargeait à l’époque Napoléon III. Le registre demande aux chanteurs de grandes qualités vocales et de vraies natures de comédiens : nous sommes servis. La mise en scène d’Olivier Desbordes est magistrale, les éléments scéniques et la haute fantaisie des costumes servent l’humour à fond, le plaisir musical dispensé par les instrumentistes et les chanteurs est sans une ombre, et on rit de bon cœur.

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Le Rallye du Limousin 8 Du 29 au 31 mai SPORTS MÉCANIQUES 43e édition de cette 3e manche du championnat de France des Rallyes 2009. Il traversera les trois départements du Limousin lors des 6 spéciales qui vont se courir deux fois dans la région du lac de Vassivière. Le Rallye Région Limousin rassemble 500 bénévoles et près de 200 000 spectateurs assisteront au spectacle. C’est un spéciale à Ester Technopôle qui débutera le rallye.

Les gendarmes et les voleurs de temps Ambazac – 05 55 04 00 94 www.gendarmes-et-voleurs.com 9 Le 31 mai SPORT - La célèbre course nature

Les habitués retrouveront les deux formules 10 km et 32 km, les randonnées 10 km, 20 km et les courses enfants. Une grande fête familiale dans un environnement très très vert de forêts, étangs, villages nichés à flanc de collines et…petites montagnes. !

Le salon de l’habitat Palais des expositions – Limoges 10

Du 12 au 15 juin

« Esprit d’ouverture vers un nouvel art de vivre », c’est le thème de cette 5e édition du salon régional de l’habitat. La manifestation s’amplifie chaque année un peu plus. Tous les professionnels de l’habitat seront présents. Et le salon de la décoration et des métiers d’art se tiendra en parallèle sur le même espace. Le conseil régional est partenaire de l’opération.

d’Ambazac fête ses 10 ans. Mai 2009 - La Lettre du imousin n° 82

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RÉUSSITES

Un limousin construit la plus haute tour du monde Didier Bosredon dirige la construction d’un building de plus de 800 mètres de haut, un projet qui mobilise plus de 10 000 personnes. Un défi permanent pour ce corrézien qui aime à se ressourcer au pays.

Des lotissements qui sortent du lot Dans le Pays d’Ouest Limousin, on s’essaie avec succès à la construction “ durable ”. Une initiative saluée par l’ADEME comme un exemple à suivre pour des lotissements bien pensés et pas plus chers qu’ailleurs. L’opération “ Lotissements Durables ” du Pays d’Ouest Limousin et du parc PérigordLimousin s’est orientée principalement autour des thèmes de la gestion de l’eau, de la maîtrise de l’énergie (réduction des consommations, efficacité énergétique, énergies renouvelables), de l’utilisation de matériaux de pays et a travaillé l’intégration paysagère et architecturale. Par exemple, le village de Vayres a fait protéger des espaces verts et une zone humide à proximité du lotissement. Les maisons paraissent plus lumineuses parce qu’elles prennent le soleil, tout simplement.

La Région vous invite au cinéma De nombreux courts métrages à découvrir, des cinéastes à rencontrer… Les soirées courts-métrages marchent bien, pour mieux les connaitre, le conseil régional vous fait gagner 50 invitations pour deux personnes à la soirée du 11 mai au cinéma le Lido (Limoges) à 20h. Les 50 premiers appels au 05 87 21 20 80 seront gagnants.

Les parcelles sont orientées idéalement pour prendre en compte les aspects bioclimatiques. Cela permet une utilisation de l’énergie solaire passive pour chaque habitation. A Saint-Mathieu, l’opération a débouché sur l’installation de 11 citernes de récupération d’eau de pluie au sein des 11 lots du nouveau lotissement “ Chez Vignette ”. Ces lotissements durables sont la première initiative du genre en milieu rural.

direction de projets en France puis à l’étranger. ” Il voyage partout et débarque à Dubaï en 1995. Son groupe, Besix, est un poids lourd du secteur des grands travaux, un équivalent de Bouygues pour la Belgique. On lui confie tous les chantiers. Il enchaîne bâtiments prestigieux et ouvrages colossaux (usines de dessalement, ports et jetées…). Mais…le Limousin Marié à une tulliste, la nostalgie limousine ne les quitte pas. Contraste énorme avec la démesure des Émirats, c’est à Varetz en Corrèze qu’ils font construire : “ une maison moderne mais totalement intégrée dans la nature et verte avec pompe a chaleur, panneaux solaires et toiture totalement végétalisée ”. Comme si le Limousin ne pouvait pas les quitter : “ la verdure du Limousin, le bon sens du terroir, l’air pur et l’eau naturelle : un peu d’équilibre dans la folie de ces nouvelles cités artificielles ”.

Contact : Pays d’Ouest Limousin Tél : 05 55 70 99 40

Talent du goût C’est l’écrivain Yann Quéffelec qui a remis le talent d’or à Sylvie Denoix-Vieillefosse. L’entreprise Denoix, fabrique ses produits depuis le XIXe siècle. Elle a obtenu le talent du goût dans la catégorie Artisan “Entre terre et assiette”. Chaque année, le Talent du goût récompense des artisans soucieux de préserver un savoir-faire et gardiens du patrimoine culinaire français. Rappelons que la célèbre moutarde violette de la distillerie corrézienne s’exporte jusqu’en Australie.

© Besix

En apparence, rien d’extraordinaire. C’est un lotissement presque comme les autres. C’est vrai qu’il ne jure pas dans la campagne alentour, on le remarque à peine et il parait niché dans la nature environnante. C’est vrai aussi que les maisons ont un je-ne-saisquoi de plus lumineux. Pourtant on ne voit ni audaces architecturales, ni matériaux particulièrement innovants. Et c’est justement ça qui le sort du lot ce lotissement. Il a simplement été pensé de façon à tenir compte de tous les facteurs environnementaux qui n’entraînent pas de surcoût et qu’on peut reproduire partout.

Il ne fait pas défaut à la tradition limousine : s’exporter pour construire de grandes choses. On connaissait l’histoire des maçons creusois qui ont aménagé le Paris de Hausmann, Didier Bosredon renouvelle un peu le genre. La tour qu’il est en train de terminer est déjà la plus haute du monde. Il plante le décor : “ A quelques mois de la livraison, nous sommes sur un rythme de 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le projet mobilise plus de 10 000 personnes sur le chantier, des consultants, des bureaux d’études et des architectes du monde entier. Nos clients ont des exigences énormes, tant en délais de réalisation qu’en qualité. Nous avons fait en 2 ans ce qu’il est difficile d’imaginer en Europe en 6 ans ! ”. Ce natif d’Allassac aux nerfs solides était élève au lycée à Tulle. Il décrit son parcours comme “classique” pour un ingénieur de grandes écoles. “ Après l’école Centrale de Lille conduite de travaux,

La Burj Tower, peut-être le dernier des projets pharaoniques de l’Emirat...

La Lettre du Limousin - 27, boulevard de la Corderie 87031 Limoges cedex 05 55 45 00 59 - lalettredulimousin@cr-limousin.fr - Directeur de la publication : Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction: Sybille Mangin - Rédacteur en chef: Guillaume Fontaine - Rédaction: Nicolas Y., Corinne M. avec la collaboration des services et agences de la Région - Photos: Guillaume Fontaine (sauf mention contraire) Mise en page : Graphik Studio - 05 55 32 06 32 - Impression : Rivet Presse Édition - L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. Rivet Presse Édition - tél. 05 55 04 49 50 ISSN N° 0151-2587 - 355 000 exemplaires. / Abonnement : vous avez un autocollant “stop pub ” ou vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir la Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande à gestfichiers@rivet-pe.com en précisant nom, prénom et adresse postale ou à Routage Lettre du Limousin, Rivet Presse Édition, 24 rue Claude Henri Gorceix, BP 1577 87022 Limoges cedex.

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