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12. Les crises économiques et le moyen de les supprimer
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LA MONNAIE MÉTALLIQUE
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même croît à chaque perfectionnement de la technique commerciale. Si le rendement (1) commercial d'un jeune homme ayant fait de bonnes études dans une école supérieure de commerce est plus grand que celui d'un boutiquier ordinaire, la demande de numéraire devra baisser à chaque création d'une école semblable. Si le rendement commercial des élèves n'était pas supérieur, ces écoles n'auraient aucune raison d'exister.
La demande de numéraire est inversement proportionnelle à la rapidité avec laquelle les produits de la division du travail et de la division de la propriété perdent leur qualité de marchandise.
La demande de numéraire dépend aussi de l'extension et du rétrécissement du crédit, c'est-à-dire de la quantité toujours changeante des marchandises soustraites par les caprices du crédit, au marché et à la demande de numéraire.
La demande quotidienne de numéraire est donc égale à la quantité de marchandises amenées quotidiennement sur le marché, moins la quantité de marchandises cédées par la voie du crédit, ou du troc direct.
Bref, l'offre de marchandises, ou, en langage courant, l'offre tout court, l'offre telle qu'on l'entend dans la phrase : « L'offre et la demande déterminent les prix », constitue la demande de numéraire. L'offre de marchandises implique la demande de numéraire et vice versa. L'offre a pour couverture l'ensemble des marchandises existantes.
10. L'offre de numéraire.
La demande de marchandises, ou, simplement, la demande.
Ce qui caractérise les produits de la division du travail, c'est qu'ils doivent se vendre. Ce besoin leur est inhérent. Les marchandises sont produites en vue d'être vendues; et le type le plus pur de marchandise, c'est le numéraire. Nous l'avons montré dans un chapitre antérieur.
La marchandise ordinaire finit toujours tôt ou tard par quitter le marché, pour devenir un bien à consommer. Le numéraire, on ne l'achète que pour le revendre.
On ne peut vendre les marchandises que pour du numéraire ; de même on ne peut vendre le numéraire que pour de la marchandise. Tout comme la marchandise « incarne » la demande de numéraire, le numéraire matérialise la demande de marchandises. Quand les réserves monétaires augmentent, la demande de marchandises augmente. Celui qui ne dispose pas de numéraire ne peut créer aucune demande de marchandises. Le numéraire que la banque conserve dans ses caves
(1) Il faut entendre ici par « rendement » la quantité de marchandises que le travail du commerçant fait passer du lieu d'origine au consommateur.
L'OFFRE DE NUMÉRAIRE 163
peut à tout moment se jeter sur le marché et provoquer de la sorte une très forte demande de marchandises, alors que des milliers de chômeurs affamés peuvent couver des yeux les richesses du marché, sans qu'il leur soit possible de créer la moindre demande.
La demande de marchandises dépend en tout premier lieu de la -réserve monétaire ; elle ne coïncide pas continuellement avec celle-ci (nous examinerons ce point délicat) ; néanmoins le numéraire constitue une marchandise et contraint donc son détenteur à l'offrir tôt ou tard.
On peut offrir moins de numéraire qu'on n'en a, mais jamais plus. Notre réserve monétaire représente la limite supérieure de l'offre que nous pouvons créer. Le numéraire ayant un caractère de marchandise prononcé, on offrira généralement plus d'argent où la réserve monétaire est grande que là où elle est faible.
Les 180 millions enfermés durant 40 ans à Spandau prouvent bien que la monnaie et l'offre de monnaie ne sont pas choses identiques, comme le sont les pommes de terre et l'offre de pommes de terre. Mais la monnaie n'en constitue pas moins, par destination, un objet à offrir.
Un véhicule ne sert que lorsqu'il se déplace. La monnaie, elle aussi, ne sert que lorsqu'elle change de propriétaire, lorsqu'on l'utilise comme moyen d'échange, lorsqu'elle circule. Le numéraire porte en lui-même la force qui le remet en circulation. La monnaie éprouve dans une certaine mesure, le besoin de circuler. (Pour la monnaie franche, ce besoin est absolu.) .
Nous avons dit que le stock des marchandises diminue lorsque augmente la vitesse à laquelle le commerce fait parvenir les marchandises du marché au consommateur. Comme la monnaie n'a pas de consommateurs (on l'utilise : on ne le consomme pas), comme le numéraire conserve toujours sa qualité de marchandise, comme on ne l'achète que pour le revendre — les orfèvres constituent une exception négligeable — la rapidité avec laquelle l'organisation commerciale lui permet de changer de propriétaire, n'a pas le même effet que pour les marchandises. C'est même le contraire. Plus l'argent circule vite, plus vite il réapparaît à son point de départ, le marché, pour recommencer sa course. Chaque fois que la monnaie change de propriétaire, une certaine quantité de marchandise avance d'une étape vers la cave du consommateur. De même qu'un wagon parcourt, en un temps donné, d'autant plus de kilomètres que ses roues tournent plus rapidement, de même l'argent dépose sur sa route d'autant plus de marchandises qu'il « roule » plus vite. Un thaler neuf et luisant, un thaler du meilleur aloi, ne changera de propriétaire que 10 fois par semaine. Bien souvent le détenteur de cette pièce, fasciné par son éclat, hésitera à la lâcher. Si le thaler est usé, on lanternera moins. Et s'il est suspect, plus aucun scrupule. Pour parcourir le même chemin,