metier-dediteur

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"Le rôle de l'éditeur et son travail au quotidien, sa place auprès des auteurs compositeurs, et son positionnement dans l'industrie musicale" Le métier d'éditeur est complexe, varié, et changeant, ce qui le rend difficile à appréhender. Beaucoup de musiciens doutent même de l'intérêt d'avoir un éditeur. Guillaume Heintzmann interviendra donc pour expliquer ce qu'est concrètement le travail d'un éditeur, l'intérêt pour les auteurs compositeurs d'avoir un éditeur, la place de l'éditeur et son interaction avec les autres intervenants de la filière musicale.

Compte-rendu de la rencontre du 29 septembre 2015, Guillaume Heintzmann, Editeur chez Alter K


1. Le rôle de l’éditeur et son territoire de travail Le rôle de l’éditeur est flou. Le label sort des disques, le tourneur organise les tournées et trouve des concerts. Le métier d’éditeur est varié et touche plusieurs dimensions du projet artistique : aspects juridique, collecte de données, gestions de droit, aide de type management, placement des oeuvres... Le rôle de l’éditeur n’est pas de promettre un placement dans un fil, mais plutôt d’augmenter la diffusion du projet et donc d’augmenter les revenus Sacem Dans la musique il existe deux grandes catégories : - Les droits masters phonographiques qui concerne l’artiste interprète et la producteur - Les droits d’auteur / compositeur L’éditeur va travailler avec les auteurs/compositeurs. Il n’a pas de lien avec les interprètes du projet.

SACEM PRODUCTION

DISQUE

pressage

LABEL

DISTRIBUTEUR MAGASINS ACHAT DU CD

TELE

LIVE RADIO

SDRM (pressage usine)


2. Les activités d’un éditeur L’éditeur touche de l’argent des droits générés par la Sacem (diffusion télé, radio, live et sur le pressage du disque par la SDRM). La Sacem est la seule structure habilité à collecter l’argent générée par la diffusion de oeuvres (télé, radio, live). L’éditeur doit donc assurer aux oeuvres une plus grande diffusion possible c’est à dire de maximiser la diffusion sur tous les média possible, aider à trouver un label, un tourneur... tout ce qui va permettre d’obtenir une augmentation des revenus Sacem. Sa mission est également de veiller à ce que les droits Sacem soit correctement perçus. Le travail de la Sacem est titanesque car elle doit collecter sur toutes les diffusions (radio, télé, salle de concert, magasins....). Elle ne parvient pas forcément à tout collecter. Sans l’aide d’un éditeur le taux moyen de collectage de la Sacem est de 60 % de la diffusion effective. Donc 40 % des droits d’auteurs ne sont pas collectés. Les éditeurs utilisent donc des logiciels de tracking afin de rechercher les diffusions des oeuvres dont il a la gestion, dans le monde entier. L’activité des éditeurs qui se développe de plus en plus est celle concernant la synchronisation de la musique à l’image, le placement de musique dans des publicités, documentaires, films.... Lors d’un placement d’une musique à l’image, deux droits sont générés :

DROIT SYNCHRONISATION

DROIT D’AUTEUR/COMPOSITEUR

Paiement en direct

Paiement à chaque diffusion auprès de la Sacem

Lors de l’achat de la musique, une somme forfaitaire est allouée. Cette sommes est partagée entre l’éditeur, le producteur (qui rétribuera une partie à l’artiste) et l’auteur/compositeur. A chaque passage en télévision, des droits de diffusion sont générés auprès de la Sacem. A chaque passage télévision, une fiche Cue Sheet est complétée par la télévision et remis à la Sacem. Elle permet aux logiciels de tracking de repérer facilement la musique. CF exemple : https://wmservices.sacem.fr/files/content/sites/fr/files/mediatheque/mon_espace/bulletins/formul aire_718_declaration_films_series_29juillet2009.pdf

3. Les sociétés de perception La Sacem est une société civiles sans but lucratif. C’est une société de collecte de de redistribution. Lorsque les droits collectés ne sont pas identifiés, ils sont redistribués en tant qu’irrépartissables dans le cadre des subventions.


Les règlements des droits Sacem interviennent 1 an après la diffusion. Dans chaque pays du monde, il existe des sociétés de gestion des droits d’auteurs. Quand un artiste est diffusé dans le monde entier, les droits doivent être normalement collectés pas chaque société du pays de diffusion puis renvoyés à la Sacem. En pratique cela ne fonctionne pas du tout et les pays étranger ne reverse pas forcément à la Sacem (p.e les pays Anglo-Saxon. La Sacem a de très mauvais relation avec l’ASCAP au USA et ne récolte pas bien les droits générés sur le territoire américain). Un éditeur pour palier à cette difficulté va d’associer à des sous-éditeurs dans chaque pays qui récupère directement les droits auprès de la société de perception du pays et les redistribue à l’éditeur en y prélevant sa commission (de 10 à 15 %) Chaque éditeur peut donc être sous-éditeur pour un éditeur étranger. Répartitions des droits Sacem : documents/AUrPcWCXMtKiPX3rROoZ

https://createurs-editeurs.sacem.fr/brochures-

3. L’édition, un métier de rigueur au long terme Le métier de l’édition est un métier très administratif, très rigoureux. C’est un métier historique où il y a très peu de nouveau entrent. C’est un métier difficile à mettre en route car c’est un travail à long terme basé sur la composition d’un catalogue. Le réseau de synchro est également très long à mettre en place.

4. Les contrats Le rôle d’éditeur varie en fonction de son implication et donc du contrat qu’il signe avec l’auteur/compositeur : deux possibilité un contrat d’édition simple ou un contrat avec un pacte de préférence. Le contrat d’édition est un engagement sur une oeuvre Le contrat avec pacte de préférence est une engagement mutuel dans le temps et l’éditeur a donc un investissement plus grand. Il existe trois type de droits que l’auteur/compositeur peut toucher pour ses oeuvres et les clés de répartissions sont déifférentes. Pour chaque œuvre, le montant revenant aux ayants droit est déterminé selon différentes clés de répartition. -

Droits de représentation. Pour les radios, télévisions, concerts, bals et toute interprétation d’œuvres en public, la clé de répartition est statutaire et ne varie pas. pour une œuvre Sacem éditée, 1/3 est versé à l’auteur, 1/3 au compositeur et 1/3 à l’éditeur, pour une œuvre inédite, la totalité des droits d’auteur est versée aux créateurs, à part égale entre l’auteur et le compositeur.


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Droits de reproduction liés à la diffusion à l’aide de supports enregistrés : Pour les œuvres diffusées à la radio, à la télévision, en discothèques et dans les lieux publics sonorisés, la clé de répartition de la part de droit de reproduction est statutaire et ne varie pas. pour une œuvre Sacem éditée, 25% des droits sont versés à l’auteur, 25% au compositeur et 50% à l’éditeur, pour une œuvre inédite, la totalité des droits d’auteur est versée aux créateurs, à part égale entre l’auteur et le compositeur. Cette clé s’applique également en matière de copie privée.

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Droits de reproduction mécanique sur les supports enregistrés (phonogrammes, vidéogrammes). La clé de répartition est contractuelle. Elle est fondée sur l’accord intervenu entre les créateurs et le cas échéant, l’éditeur de l’œuvre. Cette clé de répartition figure sur le bulletin de déclaration.

5. Les critères qu’un éditeur va prendre en compte pour signer un projet et constituer son catalogue Voilà quelques pistes non exhaustive : - De la musique qui peut coller à l’image (attention les marchés sont changeants et la chanson française qui ne se vendait pas bien auparavant voit son marché s’ouvrir) - De la musique instrumentale pour les documentaires - De la musique dans l’air du temps, un peu classe pour la pub de luxe par exemple - Beaucoup de demande pour des voix féminine - Le cinéma est très difficile à développer car il y a très peu d’évolution des partenaires et le marché est tenu par des éditeurs « old school » qui sont présents depuis longtemps - L’image et l’écho système du projet est la base de l’écoute du public et donc de la force de frappe. Pour faire un sychro, les partenaires vont regarder l’image que véhicule l’artiste et ce qu’il représente. En conclusion, c’est avant tout une question d’image. Il faut que les gens puisse s’identifier au projet, à la musique. La question réside sur la façon de ventre et de communiquer sur sa musique et sur son univers autant que la musique en elle-même

Autres informations : http://blog.dbth.fr/2011/07/tout-sur-la-synchronisation-musicaleillustration-image-musiquesonore/


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