Mais le coeur reste toujours à gauche — Piergiorgio Viti & John Hewitt

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Piergiorgio Viti

John Hewitt

Mais le cœur reste toujours à gauche



Mais le cœur reste toujours à gauche Poè me s

Piergiorgio Viti

De ss in s

John Hewitt

Traduct ion

Thierry Gillybœuf


(Stage à la Citadelle de Besançon) Ce n’était finalement pas si mal la forteresse Vauban, le Musée de la Résistance, la pause déjeuner avec les girafes. Elles mangeaient et moi aussi, en nous regardant dans les yeux comme font les amoureux assis côte à côte. Je crois que nous avions beaucoup de choses à nous dire, par exemple pourquoi sommes-nous ici, comment peux-tu manger ce truc et surtout comment c’est la vie dehors. Je jure que j’aurais toutes voulu vous libérer,


(Stage alla Cittadelle di Besançon) Non era poi così male la fortezza Vauban, il Museo della Resistenza, la pausa pranzo con le giraffe. Loro mangiavano e io pure, guardandoci negli occhi come fanno gli innamorati seduti ad un palmo di naso. Credo avessimo tante cose da dirci, ad esempio perché siamo qui, come mai mangi quella roba e soprattutto com’è la vita là fuori. Giuro, avrei voluto liberarvi tutte,


girafes, mais aussi cerfs, singes, vous laisser vous promener en ville dans les jardins, sur les places, parmi les arrĂŞts du centre, et puis vous faire rentrer le soir, vous rassurer d’une caresse : comme personne ne s'ĂŠtant aperçu de rien, nous recommencerons le mois prochain.

***


giraffe, ma anche cervi, scimmie, mandarvi a spasso per la città nei giardini, nelle piazze, tra le fermate del centro, e poi alla sera farvi rientrare, rassicurarvi con una carezza: dai che nessuno si è accorto di niente, il mese prossimo lo rifacciamo.

***




Je trouve que dormir c’est du temps perdu. Et donc, toutes les nuits, j’imagine que je m’en vais faire un tour, un tour dans les rues vides où flamboie l’orange des feux et les flaques sont pris d’un tremblement archaïque. Puis, une fois sur la promenade, je resterais des heures à écouter la mer qui me parle avec la langue argentée des poissons.

***


Penso che dormire sia tempo perso. CosÏ, tutte le notti, immagino di andarmene in giro, in giro per le strade vuote dove fiammeggia l’arancio dei semafori e le pozzanghere hanno un tremore arcaico. Poi, una volta sul lungomare, starei per ore ad ascoltare il mare che mi parla con la lingua argentata dei pesci.

***




Encore insatisfait, j’arriverai en haut, sur le Mont Conero, où quelqu’un pourrait me prendre pour un chaman, jusqu’à me demander comment on guérit du mal de dents du mal de tête et de toutes les autres maladies, y compris celle qui nous réveille certaines nuits, nous parle, à laquelle nous ne savons pas encore donner de nom.

***


Ancora inappagato, arriverei su, fino al Conero, dove qualcuno potrebbe scambiarmi per uno sciamano, fino a chiedermi come si guarisce dal mal di denti dal mal di testa e da tutte le altre malattie, compresa quella che certe notti ci sveglia, ci parla, a cui non sappiamo ancora dare un nome.

***




Nous lisons le courrier sur la terrasse. Nous nous promenons quand nous en avons envie. Le dimanche, si tu veux, apporte-moi le petit déjeuner au lit. Et fais-moi voir que tu es heureuse. Que tu n’as besoin de rien d’autre. Que tu ne dois pas sortir avec des amis. Ni que tu dois maigrir, parce que tu me plais comme tu es. Tu ne dois pas devenir plus cultivée, parce que je t’aime quand tu fais tes blagues idiotes. Nous vivons cet amour comme il vient. Sans torturer les répondeurs, sans laisser de messages insistants. Je me suis demandé tant de fois si tes yeux sont pleins d’eau minérale. Si on peut les mettre en bouteille. Ils contiennent sans doute peu de sodium et c’est même une eau qui fait du bien.


Leggiamo la posta in terrazza. Passeggiamo quando ne abbiamo voglia. La domenica, se vuoi, portami la colazione a letto. E fammi vedere che sei felice. Che non hai bisogno di altro. Che non devi uscire con gli amici. Né che devi dimagrire, perché mi piaci come sei. Non devi diventare più colta, perché ti amo anche quando fai le tue battute stupide. Viviamo questo amore come capita. Senza torturare le segreterie telefoniche, senza lasciare messaggi insistenti. Mi sono chiesto tante volte se i tuoi occhi sono pieni di acqua minerale. Se si possono imbottigliare. Magari contengono poco sodio ed è un’acqua che fa pure bene.


Alors, continue de me regarder avec ces yeux bleus, même quand tu dors, et veille sur mon mauvais sommeil, sur mes rêves irréalisables où je suis un champion de tennis, un célèbre acteur, ou bien simplement un homme heureux, parce que tu dors à côté de moi.

***


Allora, continua pure a guardarmi con quegli occhi azzurri, anche quando dormi, e veglia sul mio sonno precario, sui miei sogni irrealizzabili in cui sono un campione di tennis, un attore famoso, o semplicemente un uomo felice, perchĂŠ mi dormi a fianco.

***




Remplacer le fichier ? Oui, mais pas que celui-ci. Parfois je voudrais remplacer mon visage, avec une expression plus souriante, mais je pense toujours aux problèmes, mes problèmes, même quand je n’en ai pas. Et je voudrais remplacer la maison, cette maison par une autre, avec la mer si proche que je peux presque la toucher, une tapisserie flamande, et puis un lave-vaisselle et un grand balcon où inviter les amis pour un brin de causette et raconter que le dernier voyage a été si beau, celui que nous n’avons pas encore fait. Et je voudrais aussi changer de tenue, trouver des pantalons qui vont bien et des chaussures si belles que tout le monde ooooh se retourne pour les regarder et me demande où j’ai bien pu les trouver. Certes, je voudrais changer tant de choses,


Sostituire il file? Sì, ma non solo quello. Vorrei sostituire la mia faccia a volte, con un’espressione più sorridente, invece penso sempre ai problemi, i miei problemi, anche quando non ce li ho. E vorrei sostituire la casa, questa casa con un’altra, con il mare vicino che quasi lo posso toccare, un arazzo fiammingo, finalmente una lavastoviglie e un balcone grande dove invitare gli amici per quattro chiacchiere su quanto è stato bello l’ultimo viaggio, quello che non abbiamo ancora fatto. E vorrei anche cambiare abbigliamento, trovare dei pantaloni che calzino bene e delle scarpe così belle che tutti ooooh si voltano a guardarle e mi chiedono dove mai le abbia prese. Certo, vorrei cambiare tante cose,


trop peut-être, mais le cœur, tu le sais, reste toujours à gauche et tu es là, dans ce cœur, tu le maintiens en vie, tu l’arroses comme si c’était un cyclamen, tu en fais une poche pour les émotions et puis tu le fais rebondir comme une balle.

***


troppe forse, ma il cuore, lo sai, rimane sempre a sinistra e tu sei lĂŹ, dentro quel cuore, lo tieni vivo, lo annaffi come fosse un ciclamino, ne fai una tasca per le emozioni e poi lo fai rimbalzare come una palla.

***




Genoux. Ceux que tu fléchis quand tu pries quand tu fais du jogging quand nous faisons l’amour. Ce sont des dos ligamentaires Des promontoires où le sang périphérie depuis un Nord céleste vers un Sud terrestre. Genoux. Ceux qui s’inclinent sur une pédale, qui frôlent les flots jusqu’à l’inscription “limite des eaux sûres”, qui accompagnent ton tôt, ton tard.


Ginocchia. Quelle che fletti quando preghi quando fai jogging quando facciamo l’amore. Sono dossi legamentosi promontori dove periferizza il sangue da un Nord celestiale ad un Sud terrestre. Ginocchia. Quelle che curvano su un pedale, che sfiorano le onde fino alla scritta “limite acque sicure�, che accompagnano il tuo presto, il tuo tardi.


Genoux. Une fois sur le coussin je les ai mordus comme si c’était de la chair, chair savoureuse de pomme reinette…

***


Ginocchia. Una volta sopra il cuscino le ho mordicchiate come fossero polpa, polpa gustosa di mela renetta‌

***




Il y a des jours où le seul moment où nous sommes ensemble c’est quand nous sommes au lit. Parfois je voudrais te dire : ne dors pas, écoute-moi, parce que je voudrais te raconter comment s’est passée la journée, te dire que, dans le jardinet de l’école, j’ai vu une balançoire et que sur cette balançoire j’aurais voulu monter pour me balancer toujours plus haut, jusqu’aux nuages. Tu sais, j’en aurais pris un pour le rapporter à la maison, tu m’aurais dit : un nuage ? et après ? il est beau, mais où le mettre ?


Ci sono giorni in cui l’unico momento che stiamo insieme è quando siamo a letto. A volte vorrei dirti: non dormiamo dai, stammi a sentire, perché vorrei parlarti di com’è andata la giornata, di come, nel giardino della scuola, abbia visto un’altalena e su quell’altalena avrei voluto salirci per dondolare sempre più in alto, fino ad arrivare fra le nuvole. Sai, ne avrei presa una per portarla a casa, tu mi avresti detto: una nuvola? e ora? che bella che è, ma dove la mettiamo?


Une fois que nous étions sur l’avenue, je t’ai raconté ça, que pour toi je serais allé jusqu’à voler un nuage au ciel. Tu m’as répondu que si je le rapportais pour de vrai, tu me le ferais au four avec des pommes de terre et cela m’a fait rire tout l’après-midi, parce que je n’ai jamais mangé de nuage avec des pommes de terre et peut-être que je n’ai jamais autant aimé.

***


CosĂŹ una volta, eravamo sul corso, ti ho raccontato questa cosa, che per te avrei persino rubato al cielo una nuvola. Tu mi hai risposto che se te la portassi per davvero, me la faresti al forno insieme alle patate e io ci ho riso sopra tutto il pomeriggio, perchĂŠ non ho mai mangiato una nuvola con patate e forse non ho mai amato cosĂŹ tanto.

***




Je voudrais mourir avant toi parce que, tu le sais, je ne supporterais pas l’idée de rester tout seul à m’occuper de tes agaves et le soir ne dresser la table que pour moi. Faisons donc le concours à qui meurt le premier. Moi je pourrais compter les moutons jusqu’au jour du sommeil éternel, ou bien je pourrais mourir un après-midi de pluie comme celui-ci en me noyant dans une flaque, ou dans les moments difficiles dans un verre d’eau.


Vorrei morire prima di te perchÊ, lo sai, non sopporterei l’idea di restare da solo a occuparmi delle tue agavi e la sera apparecchiare per me soltanto. Facciamo a gara a chi muore per primo allora. Io potrei contare le pecore fino al giorno del sonno eterno, oppure potrei morire in un pomeriggio di pioggia come questo affogando in una pozzanghera, o nei momenti difficili dentro un bicchiere d’acqua.


Toi, sans doute que tu ne tiendrais pas en place, tu me chercherais entre les draps de notre lit défait, ou bien derrière les rideaux de cités lointaines… Alors non, continuons donc à regarder le journal de vingt heures, à nous demander quand il va faire chaud, à nous regarder à travers les verres à boire pendant les apéritifs et même les jours plus tristes donnons-nous rendez-vous.

***


Tu forse non ti daresti pace, mi cercheresti tra le lenzuola del notre letto sfatto, oppure al di lĂ delle cortine di cittĂ remote... Allora no, continuiamo pure a guardare il tiggĂŹ delle venti, a domandarci il caldo quando arriva, a guardarci oltre i vetri dei bicchieri durante gli aperitivi e anche nei giorni piĂš tristi diamoci un appuntamento.

***




Je voudrais te voir sourire, quand je rentre, mais non, tu regardes la télévision à plein volume, tu entends mal et parfois tu ne te rends même pas compte que j’arrive. Nous mangeons ensemble et pendant que nous mangeons les émincés de viande je voudrais te voir sourire mais non. Tu verses du vin, tu rapproches le pain complet de toi, de temps à autre tu poses des questions sur le travail. Tout va bien, dis-je, mais je n’ai jamais le courage de te dire que je voudrais te voir sourire, même si je sais que la vie est dure, ton ruban ne va qu’en arrière, en rembobinant ces souvenirs qui fanent jour après jour


Vorrei vederti sorridere, quando rincaso, invece no, segui la televisione ad alto volume, ci senti poco e a volte non ti accorgi nemmeno che arrivo. Mangiamo insieme e mentre mangiamo le fettine vorrei vederti sorridere e invece ancora no. Versi del vino, ti accosti il pane integrale, ogni tanto fai domande sul lavoro. Va tutto bene, dico, ma non ho mai il coraggio di dirti che vorrei vederti sorridere, anche se lo so, la vita è dura, il tuo nastro va indietro soltanto, a riavvolgere quei ricordi che giorno dopo giorno sbiadiscono


et peut-être les racontes-tu pour qu’ils ne se fanent pas trop. Le déjeuner terminé, tu t’assieds dans le fauteuil, tu allumes la télévision et encore une fois je ne te vois pas sourire, même quand une plaisanterie malheureuse d’un vieux film américain voudrait t’y forcer, même quand il y a les répliques du Benny Hill Show avec de faux rires en fond sonore. Il y a des jours des mois des années que je voudrais te voir sourire et je n’y réussis jamais, sauf aujourd’hui, où dans ta soupe, j’ai vu un autre visage, celui d’un père heureux habillé façon années Soixante-Dix,


e tu li racconti forse perchĂŠ non sbiadiscano troppo. Finito pranzo, ti siedi in poltrona, riaccendi la televisione e ancora non ti vedo sorridere, nemmeno quando una battuta infelice di un vecchio film americano vorrebbe importelo, nemmeno quando ci sono le repliche del Benny Hill Show con finte risate in sottofondo. Sono giorni mesi anni che vorrei vederti sorridere e non ci riesco mai, tranne oggi, che dentro la tua minestra, ho visto un altro volto, quello di un padre felice, vestito anni Settanta,


avec de grosses moustaches mexicaines et une Marlboro entre les lèvres. À cette époque tu étais heureux père, tu ne devais pas faire de piqûres, tu ne devais pas prendre d’insuline, tourner avec un déambulateur dans la maison, pisser dans un urinal, à cette époque même la neige avait honte de tomber, parce que ton sourire était beaucoup plus blanc…

***


coi baffoni messicani e una Marlboro tra le labbra. A quel tempo sì che eri felice, padre, non dovevi fare le punture, non dovevi fare l’insulina, girare con un carrello dentro casa, pisciare dentro a un pappagallo; a quel tempo persino la neve si vergognava di cadere, perché il tuo sorriso era molto più bianco…

***



Les auteurs


Piergiorgio Viti Piergiorgio Viti a commencé à écrire à six ans, à cause des feux d’artifice. En effet, faute de pouvoir exprimer avec des mots sa peur et son émerveillement pour ces feux d’artifices, il a commencé à composer ses premiers poèmes. Encouragé par pas moins de deux maîtres, sa maîtresse d’école et sa mère, elle aussi maîtresse d’école, il a continué à écrire, par inertie. Enfant, il a remporté plus de quarante concours de poésie, mais il attend sa trente-troisième année pour publier son premier recueil, Accorgimenti (Astuces) chez L’Arcolaio. Quelques années plus tard paraît Se le cose stanno cosi (S’il en est ainsi) chez Italic, et tout récemment, il publie son troisième recueil, Aperto per inventario (Ouvert pour inventaire) chez Pequod. Entre-temps, en grandissant, il devient professeur de lettres et écrit également pour le théâtre, dont le


spectacle dédié à Ray Charles, “I sogni di Ray” (“Les rêves de Ray”), et un second spectacle, dans lequel il fait ses débuts de comédien, dédié à un autre chanteur italien, Sergio Endrigo, intitulé “La voce dell’uomo” (“La voix de l’homme”). Au fil des ans, il publie aussi dans des revues, sur des sites Internet et dans des anthologies, entame une collaboration avec le monde de l’art, organise des rencontres de poésie et est traduit à l’étranger, souvent à son insu. Enfin, après des années de mûre réflexion, Piergiorgio Viti a choisi de vivre au bord de la mer, de soutenir l’équipe de la Sampdoria et, au moins pour le moment, de ne pas avoir d’animaux domestiques.


John Hewitt Je réalise des dessins quotidiens dans des carnets depuis le 2 juin 2013, sans omission. J’en suis à présent au carnet n°74, et j’ai l’intention de poursuivre jusqu’à ce que j’en aie achevé 100. Je dessine avec un stylo gel 0,5 dans des carnets de poche noirs. Tous les dessins sont datés, avec l’heure précise, et ont paru sur Instagram chaque jour avec de brefs commentaires contextuels depuis juin 2015. L’éventail des sujets comprend des paysages observés lors de promenades faites régulièrement dans la campagne autour de chez moi, à Saddleworth, et de scènes urbaines aperçues quand je me rends à mon travail à Manchester. Parmi les autres sujets récurrents figurent des natures mortes avec des fruits et des objets en céramique abîmés. Le sujet de chaque dessin naît des rencontres de la journée, et l’échéance


de 24 heures impose une certaine urgence. Il y a peu de place pour corriger, et les conditions de la réalisation du dessin ne sont parfois pas idéales. Certains éléments des dessins en extérieur nécessitent de s’y reprendre à l’intérieur, sur une surface plane, et j’utilise en permanence une loupe grossissante. Ces dessins dans des carnets ont pour deuxième vocation de constituer un journal. En tant que tel, les carnets restent intacts, mais certains dessins sont choisis pour être re-présentés numériquement et exposés comme des estampes numériques dignes d’un musée.



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Ralentir poème 1 Un poème est un pont jeté en travers du temps Jean-Michel Maulpoix

Prendre le temps de lire un poème est un acte de résistance libérateur, une manière de rester dans l’instant présent, d’échapper à la fuite en avant permanente que nous impose le rythme de notre époque. C’est reprendre sa respiration avec l’inspiration des autres. La revue Ce qui reste, coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, vous propose de marquer cette pause en vous faisant découvrir régulièrement un auteur et un artiste (peintre, graveur, sculpteur, photographe, mais aussi pourquoi pas, musicien, cinéaste, etc). Ralentir travaux de René Char, Paul Éluard et André Breton, recueil de trente brefs poèmes précédés de trois préfaces, 1930, José Corti 1



…nous suivre…

© Décembre 2020 — Poèmes de Piergiorgio Dessins de John Hewitt - Traduit de l'italien par Thierry Gillybœuf La revue Ce qui reste pour la présente édition 16, chemin des Androns 33710 Bayon sur Gironde www.cequireste.fr — revue.cequireste@gmail.com Revue numérique hebdomadaire - ISSN 2497-2363


« Certes, je voudrais changer tant de choses, trop peut-être, mais le cœur, tu le sais, reste toujours à gauche et tu es là, dans ce cœur, tu le maintiens en vie, tu l’arroses comme si c’était un cyclamen, tu en fais une poche pour les émotions et puis tu le fais rebondir comme une balle. »

Mais le coeur reste toujours à gauche de Piergiorgio Viti Dessins de John Hewitt


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