Poèmes de la Tourbe - Seamus Heaney & Aurélia Frey

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Seamus Heaney Aurélia Frey

Poèmes de la Tourbe (extraits de North)



Poèmes de la Tourbe (“Bog Poems” extraits de North) Poèmes de

Seamus Heaney

extraits de North (1975)

Photographies d' Aurélia

Frey

Traduit de l'anglais par Guy Chain



Rêves d’Os


I

Os blanc trouvé sur le pâturage : le langage rugueux, poreux du toucher

silex trouvé, pépite de craie, je le touche encore, je l’enroule dans

et son empreinte jaunissante, striée dans l’herbe – un petit bateau funèbre. Aussi mort qu’une pierre,

la fronde de l’esprit pour le lancer à l’Angleterre et suivre sa chute dans d’étranges champs.




II

Maison d’os : un squelette dans les vieux cachots de la langue.

les primevères érotiques de Provence et le latin recouvert de lierre des hommes d’église

Je repousse à travers les styles, les dais élisabéthains, les dessins normands,

jusqu’au nasillement du barde, l’éclair métallique des consonnes fendant le vers.


III

Dans les richesses coffrées de la grammaire et des déclinaisons j’ai trouvé ban-hus,

dans l’espace du toit. Il y avait une petite cruche pour le cerveau et un chaudron

son feu, ses bancs, sa claie et ses chevrons, où l’âme voleta un moment

de procréation se balançait au centre : tanière d’amour, taillis de sang, berceau de rêve.




IV

Reviens jusqu’à la philologie et aux kennings, rentre dans la mémoire à l’endroit où l’antre de l’os

et m’ossifie en gardant le regard fixe : je suis des éboulis sur ses escarpements, un géant de craie

fait un nid d’amour dans l’herbe. Je tiens la tête de ma dame comme un cristal

gravé au-dessus de ses dunes. Bientôt mes mains, sur la tranchée immergée de sa colonne vertébrale se déplacent vers les cols.


V

Et nous concluons en nous berçant mutuellement entre les lèvres d’une digue.

de ses coudes, le vallum de ses sourcils et le long portillon de la clavicule,

Pendant que j’évaluais pour le plaisir le dallage de ses phalanges, les échaliers tournant

j’ai commencé d’arpenter le Mur d’Hadrien de ses épaules, rêvant du Château de la Vierge.




VI

Un matin dans le Devon j’ai trouvé une taupe morte avec la rosée qui l’emperlait encore. J’avais pris la taupe

On m’avait dit « Retrousse, retrousse la fourrure sur sa tête. Ces petits points, c’étaient les yeux.

pour un coutre ossu mais elle était là petite et froide comme la partie charnue d’un ciseau.

Et sens les épaules ». Je touchai de petites Pennines éloignées, une dépouille d’herbe et de grain courant vers le sud.


Viens sous la Tonnelle

Mes mains atteignent, touchées Par les douces bruyères et les vesces entrelacées, Fourrageant dans les gésiers crevés Regorgeant de pièces L’endroit où la reine au creux d’une charmille noire Que je dégrafe, Attend. De la caillette noire De la tourbe, les épingles en bois




Cèdent doucement. J’enlève les peaux et vois Le pot du crâne, Le pli humide de chaque boucle Rougeâtre comme une queue de renard, La marque d’un torque dans la chair De sa gorge. Et l’eau de source Commence à jaillir autour d’elle. J’atteins par-delà Le rêve d’or lavé Du lit de la rivière le lingot De son os de Vénus.


Reine de la Tourbe Couchée j’attends entre la tourbe et le mur du domaine, entre les strates recouvertes de bruyère et la pierre aux dents de cristal. Mon corps était du braille pour les puissances rampantes : les soleils de l’aube frôlèrent ma tête et gelèrent à mes pieds, à travers tissus et peaux les sucs de l’hiver m’ont digérée, les racines ignorantes



méditèrent et moururent dans les cavités de l’estomac et des orbites. Couchée j’attends sur la dalle couverte de gravier, mon cerveau s’assombrissant, une jarre de frai fermentant sous terre rêve d’ambre en mer Baltique. Des baies meurtries sous mes ongles, la richesse vitale étiolée dans la cruche du pelvis. Mon diadème se cariait, les gemmes sont tombées


dans la tourbe de glace comme les voies de l’histoire. Ma ceinture était un glacier noir et ridé, des étoffes teintes et des broderies phéniciennes ont roui sur les moraineslisses de mes seins. J’ai connu le froid de l’hiver pareil au groin des fjords sur mes cuisses – le vêtement trempé, les lourdes langes des peaux. Mon crâne a hiberné dans le nid mouillé de ma chevelure. Qu’ils m’ont volée. Je fus ébarbée


et dépouillée par la bêche d’un cureur de tourbe qui me recouvrit de mes voiles et tassa doucement la suie entre les chambranles de pierre à ma tête et à mes pieds. Jusqu’à ce que le subornât la femme d’un pair. La natte de mes cheveux, cordon ombilical limoneux de la fondrière, a été tranchée et je me suis relevée des ténèbres, os ébréchés, cerveau conscient, coutures effilochées, toupets, petits éclats sur le talus.




L’Homme de Grauballe Comme s’il avait été plongé dans le goudron, il est allongé sur un oreiller d’herbe et semble pleurer la noire rivière de son corps. La fibre de ses poignets est comme un chêne de fondrière, la balle de ses talons comme un œuf de basalte. Son cou de pied s’est contracté froid comme la palme d’un cygne ou la racine humide d’un marais.


Ses hanches sont l’arête et la bourse d’un coquillage, sa colonne vertébrale une anguille prise sous un étincellement de boue. La tête se relève, le menton est une visière saillant au-dessus du trou de sa gorge tranchée qui s’est tannée et durcie. La blessure guérie s’ouvre à l’intérieur sur un endroit sombre comme une baie de sureau.


Qui dira « cadavre » de cette dépouille vivante ? Qui dira « corps » de ce sommeil opaque ? Et ses cheveux rouillés, tresse improbable comme celle d’un fœtus. Je vis d’abord son visage tordu sur une photographie, une tête et une épaule émergeant de la tourbe, comme un bébé né aux forceps,


mais à présent il repose parachevé dans ma mémoire, jusqu’à la corne rouge de ses ongles, la beauté le partageant à l’horreur, rappelant le Gaulois Mourant crispé trop étroitement sur son bouclier, avec le poids concret de chaque victime encapuchonnée, égorgée et rejetée.




Châtiment Je sens le soubresaut de la corde qui meurtrit sa nuque, le vent sur son front nu. Il souffle sur ses mamelons en perles d’ambre, il secoue le frêle gréement de ses côtes. Je peux voir son corps noyé dans la fondrière, la pierre pesante, les verges et les rameaux flottants.


Sous lesquels elle fut d’abord un jeune arbre écorcé qui est un os de chêne déterré, tonnelet du cerveau : sa tête rasée comme un chaume de blé noir le bandeau sur ses yeux un bandage souillé, son nœud coulant un anneau pour approvisionner les souvenirs de l’amour. Petite adultère, avant qu’ils ne te punissent



tu avais des cheveux de lin, tu étais sous-alimentée, et ton visage noir comme le goudron était beau. Mon pauvre bouc émissaire, je t’aime presque mais j’aurais lancé, je le sais, les pierres du silence. Je suis le voyeur adroit des crêtes mises à nu et assombries de ton cerveau, des sangles de tes muscles et de tous tes os numérotés :


moi qui suis resté muet quand tes sœurs traîtresses avec leur coiffe de goudron, pleuraient contre les grilles, moi qui serais de connivence avec l’indignation de l’homme civilisé je comprends cependant la vengeance intime, exacte et tribale.


Fruit Étrange Voici la tête de la fille comme une courge exhumée. Visage ovale, peau de pruneau, noyaux de pruneau pour les dents. Ils démaillotèrent la fougère humide de ses cheveux Et exposèrent sa torsade, Donnèrent de l’air à sa beauté de cuir. Visage de suif, trésor périssable : Son nez cassé est sombre comme une motte de tourbe, Ses orbites vides comme les flaques dans les vieilles mines. Diodorus Siculus confessa Sa tranquillité progressive parmi ses semblables : Fille assassinée, oubliée, sans nom, Terrible, décapitée, gardant le regard fixé sur la hache et la béatification, sur ce qui a commencé comme par respect.






Les auteurs


Seamus Heaney Aîné de neuf enfants, fils de fermiers catholiques, Seamus Justin Heaney est né le 13 avril 1939 dans la ferme familiale de Mossbawn en Irlande du Nord. Son enfance est marquée par la mort accidentelle d’un de ses frères. De 1945 à 1951, il va à l’école locale d’Anahorish, puis, de 1951 à 1957, il est pensionnaire au St Columb’s College de Derry. Il est ainsi l’un des premiers à bénéficier de l’Education Act de 1947, qui ouvre l’éducation secondaire à la minorité catholique du Nord. Le jeune Seamus est d’emblée conscient de tout ce qui le sépare de la culture unioniste dominante. À dix-huit ans, il part faire des études de littérature anglaise à la Queen’s University de Belfast, dont il ressort diplômé en 1961, et suit l’année suivante une formation pédagogique à St Joseph’s College of Education à Andersontown, où il rédige un mémoire sur les revues littéraires d’Irlande du Nord depuis 1900. En 1962, il commence à enseigner à St Thomas’s Intermediate School à Ballymurphy. À la même époque, il découvre la poésie à travers la lecture de Ted Hughes et Patrick Kavanagh, et commence lui-même à écrire de


la poésie. En 1965, il épouse l’enseignante et écrivain Marie Devlin, dont il aura trois enfants (Michael en 1966, Christopher en 1968 et Catherine Anne en 1973), et publie la même année une plaquette Eleven Poems, pour le festival de la Queen’s University, et rédige de nombreux articles et comptes rendus pour des journaux anglais, ainsi que des émissions pour la B.B.C. Paru en 1966 chez Faber and Faber, son premier recueil, Death of a Naturalist, est salué par la critique et est couronné par plusieurs prix. Il devient assistant dans le département de littérature anglaise moderne de la Queen’s University, et publie en 1969 son deuxième recueil, Door into the Dark, qui marque la transition avec les recueils suivants ancrés dans la douloureuse réalité irlandaise. Après un court séjour aux États-Unis, comme assistant invité de l’Université de Californie à Berkeley, Heaney constate à son retour que la situation en Irlande du Nord s’est considérablement détériorée. Il démissionne de son poste en 1972 et s’installe dans une chaumière à Glanmore près d’Ashford, dans le comté de Wicklow, en République d’Irlande, décidé à vivre de sa plume et des lectures qu’il va donner par la suite en Irlande, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Ce


choix de s’installer dans la République est alors considéré comme emblématique. Cette année-là paraît Wintering Out, son troisième recueil, qui marque l’inscription de la poésie de Heaney dans le paysage irlandais, avec ses premiers “Bog Poems”. En 1975, Heaney publie Stations, un pamphlet sous forme de poèmes en prose, et surtout, North, son quatrième recueil, le plus controversé. Sans doute son chef-d’œuvre, dont sont extraits les “Bog Poems” de l’ensemble présenté ici, qui renvoie explicitement aux violences qui secouent l’Irlande du Nord. La lecture du livre du Danois P.V. Glob, The Bog People sur les corps retrouvés dans la tourbe de victimes sacrificielles, lui fournit des images et des symboles déterminantes pour son recueil suivant, North (Nord) qui paraît en 1975, et dont quelques poèmes ont initialement paru en plaquette sous le titre de Bog Poems (Poèmes de la Tourbe). Le recueil est salué avec enthousiasme par Ted Hughes et Robert Lowell, et le livre est extrêmement bien accueilli. Devenu chef du département d’anglais au Carysfort College de Dublin en 1976, il s’installe à Sandymount avec sa famille et devient directeur de la Field Day Theatre Company qui vient tout juste d’être créée à Derry.


Paraissent les années suivantes Field Work (1979), Selected Poems 19651975 (1980) et Preoccupations : Selected Prose 1968-1978 (1980), ainsi qu’un choix de textes pour “grands enfants” coédité avec Ted Hughes, The Rattle Rag. À la création du Conseil des Arts Irlandais, l’Aosdána, en 1981, Heaney en fait immédiatement partie et sera par la suite l’un de ses cinq “aînés” (saoi). Il est fait docteur honoraire de la Queen’s University et de la Fordham University de New York en 1982, alors qu’il est depuis un an visiting professor à Harvard. Par la suite, il deviendra professeur de rhétorique et d’art oratoire à Harvard, poste qu’il occupera de 1985 à 1997, tout en étant élu professeur de poésie à Oxford, poste qu’il occupera jusqu’en 1994, puis poet in residence de 1998 à 2006 à Harvard, ce qui le contraindra de partager son temps entre Irlande et les États-Unis. En 1985, à la demande d’Amnesty International pour l’Irlande, il compose le poème “From the Republic of Conscience”, qui donnera son nom à la plus haute distinction décernée par Amnesty : le prix Ambassadeur de la conscience. Les foules se pressent et font la queue pour assister à ses lec-


tures. Heaney publie trois nouveaux recueils Station Island (1984), The Haw Lantern (1987) et Seeing Things (1991), ainsi qu’un recueil d’essais, The Government of the Tongue (1988) et quelques traductions de l’irlandais. Jouée au Field Day Theatre, sa pièce The Cure at Troy (1990), basée sur le Philoctète de Sophoble, rencontre un grand succès. Alors qu’il vient de rassembler en un volume ses conférences à Oxford sous le titre The Redress of Poetry, le 5 octobre 1995, il est le quatrième écrivain irlandais à se voir décerner le prix Nobel de Littérature, “pour des œuvres d’une beauté lyrique et d’une profondeur éthique, qui exaltent les miracles quotidiens et le passé vivant”. L’année suivante, il est élu à l’Académie royale irlandaise. Heaney va encore publier quatre recueils de poésie, The Spirit Level (1996), Electric Light (2001), District and Circle (2006) et Human Chain (2010), une traduction de Beowulf (1999) et une nouvelle pièce, adaptée de l’Antigone de Sophocle, The Burial at Thebes (2004). Il est fait docteur honoraire de l’Université de Pennsylvanie, et de l’Université de Rhodes, se voit décerner de nombreux prix, et assiste à la création du


Seamus Heaney Centre for Poetry à la Queen’s University de Belfast en 2003. L’année suivante, il est invité à lire devant les vingt-cinq chefs d’État de l’Union européenne, alors sous présidence irlandaise, à l’occasion de son élargissement, un poème composé pour la circonstance, “Beacons at Bealtaine”. Couronné de plusieurs prix, dont le prestigieux T.S. Eliot Prize en 2006, il est l’artiste mis à l’honneur à Ǿstermarie, au Danemark, où une Heaney Stræde (rue) est inaugurée. Seamus Heaney, qui portait un pacemaker depuis l’été 2006 où il avait fait un infarctus, meurt à Dublin le 30 août 2013. Ses obsèques ont lieu le 2 septembre suivant à Donnybrook et il est enterré à Bellaghy, aux côtés de ses parents et de son jeune frère disparu prématurément. Le lendemain de sa mort, une foule de plus de 81 000 spectateurs applaudit Heaney pendant trois minutes lors de la demi-finale du championnat d’Irlande de football gaélique. Ses funérailles sont retransmises en direct à la télévision, tandis que la radio diffuse pendant toute la journée des enregistrements de Heaney lisant ses propres poèmes. Dans les jours qui ont suivi sa disparition, les Irlandais se ruent sur ses livres, dont il ne restera plus un seul exemplaire en librairie…


Aurélia Frey Née en 1977, Aurélia Frey est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Membre de la section artistique de la Casa de Velazquez à Madrid de 2008 à 2010. Depuis elle a participé à de nombreuses résidences : au Musée de l’hospice Saint Roch d’Issoudun dans l’Indre autour d’un projet d’après Les contes d’une grand-mère de George Sand, au Musée Picasso d’Antibes sur les traces de Nicolas de Staël. Elle revient d’une résidence réalisée en Norvège au Monastère d’Halsnoy. À travers son travail photographique, Aurélia Frey interroge la notion de passage. Ses images cherchent à rendre poreuses les frontières qui séparent les univers de la représentation. Elles favorisent le dialogue entre le monde visible et le monde intérieur, entre le réel et l’imaginaire, entre le concret et l’abstraction. Intéressée par la littérature, la peinture, et cherchant à créer des liens entre l’univers littéraire, pictural et la photographie, Aurélia Frey s’est inspirée, en les photographiant pour en révéler l’essence, des œuvres de nombreux musées comme le Musée du Prado,


le musée du Bellas Arte en Espagne, le musée Gustave Moreau à Paris, Le Petit Palais à Avignon, le Musée Picasso d’Antibes, La Galerie Nationale à Oslo, Kode Kunst Museene de Bergen. Elle continue ses recherches au sein de différents lieux patrimoniaux. Aurélia Frey est représentée par l’agence PlainPicture (Hamburg) spécialisée dans le domaine de l’édition, par l’agence AKG-images (Paris), spécialisée dans le domaine de l’art et des civilisations et par l’agence Luce (Arles) qui regroupe des photographes indépendants spécialisés dans la prise de vue du monde culturel et patrimonial. Publications – Calle del barco 13, éditions Casa de Vélasquez – Apnée, éditions Nonpareilles aureliafrey.com


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Ralentir poème 1 Un poème est un pont jeté en travers du temps Jean-Michel Maulpoix

Prendre le temps de lire un poème est un acte de résistance libérateur, une manière de rester dans l’instant présent, d’échapper à la fuite en avant permanente que nous impose le rythme de notre époque. C’est reprendre sa respiration avec l’inspiration des autres. La revue Ce qui reste, coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, vous propose de marquer cette pause en vous faisant découvrir chaque semaine un auteur et un artiste (peintre, graveur, sculpteur, photographe, mais aussi pourquoi pas, musicien, cinéastre, etc).

Ralentir travaux de René Char, Paul Éluard et André Breton, recueil de trente brefs poèmes précédés de trois préfaces, 1930, José Corti 1


…nous suivre…

© Septembre 2017 — Poèmes de Seamus Heaney extraits de North © Faber and Faber, 1975 – ISBN 0-571-17780-8 Photographies d'Aurélia Frey Traduction de Guy Chain La revue Ce qui reste pour la présente édition 16, chemin des Androns 33710 Bayon sur Gironde www.cequireste.fr — revue.cequireste@gmail.com Revue numérique hebdomadaire - ISSN 2497-2363


« Je repousse à travers les styles, les dais élisabéthains, les dessins normands, les primevères érotiques de Provence et le latin recouvert de lierre des hommes d’église jusqu’au nasillement du barde, l’éclair métallique des consonnes fendant le vers. » Seamus Heaney Photographies d'Aurélia Frey


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