Procession - Estelle Fenzy & Patrick Zachmann

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Procession ( extrait

d’ Eldorado

Estelle Fenzy

Ce

qui

reste

Lampedusa)

Patrick Zachmann



Procession ( extrait

d’ Eldorado

Lampedusa)

Poèmes

Estelle Fenzy Photographies

Patrick Zachmann

Ce

qui

reste


Hommes fourmis Lignes de peau Poser les mots Sueur sous les ongles et main sur l’Êpaule



Chaque geste reclus fait bondir la chaloupe Bête embusquée chassée de sa caverne sel et eau


Pantins enténébrés dépossédés du jour Nous tombons en nous-mêmes sans qu’une algue tressaille


A la lanterne comme Ă la lune croiser les dix mille yeux des vagues




Que l’on s’arrête se recueille Nous pleuvons météores Nuées minérales couchées sans nom



Les auteurs


Estelle Fenzy Estelle Fenzy est née en janvier 1969. Après avoir vécu près de Lille puis à Brest, elle habite Arles où elle enseigne. Elle écrit depuis 2013, des poèmes et des textes courts. Revues Europe, Secousse, Remue.net, Ce qui Reste, Ecrits du Nord (éditions Henry), Microbe, Les Carnets d’Eucharis, Terre à Ciel, Recours au Poème, Décharge, FPM, Revu, Teste. Anthologies Saxifrage, dans Terre à Ciel, initiée par Sabine Huynh Marlène Tissot & CO, mgv2>publishing, 2015 Dehors, Janus, juin 2016 Publications Chut (le monstre dort), La Part Commune, 2015 Sans, La Porte, 2015 Rouge vive, Al Manar, 2016 Juste après, La Porte, 2016 L’entaille et la couture, Henry, 2016


En projet Le papillon, Petit Flou, hiver 2017 Eldorado Lampedusa, Janus Un livre aux éditions La Boucherie Littéraire, juin 2017 Un livre aux éditions Lanskine, mars 2018


Patrick Zachmann Français, né en 1955, vit à Paris. Photographe indépendant depuis 1976 et membre de Magnum depuis 1990, Patrick Zachmann se consacre à des essais photographiques au long cours, qui mettent à jour la complexité des communautés dont il questionne l’identité et la culture. En 1982, il se plonge dans l’univers violent de la police et de la mafia à Naples — la camorra — qui aboutit à un livre accompagné d’une fiction écrite à partir de ses images très cinématographiques. En 1984, il réalise un travail pédagogique et photographique dans les quartiers nord de Marseille auprès de jeunes issus de l’immigration dans le cadre de l’insertion sociale. Puis, à l’issue d’un projet personnel de sept ans sur l’identité juive, il publie en 1987 son deuxième livre, Enquête d’identité ou Un juif à la recherche de sa mémoire. En 1989, ses photographies sur les événements de la place Tiananmen à Pékin, sont largement diffusées par la presse internationale. L’ensemble de son travail est récompensé la même année par le prestigieux Prix Niépce.


Patrick Zachmann poursuit alors encore pendant six ans, une étude de la diaspora chinoise à travers le monde, qui engendre en 1995 la publication du livre salué par la critique, W. ou l’oeil d’un long-nez, ainsi qu’une exposition montrée dans dix pays d’Asie et en Europe. Entre 1996 et 1998, Patrick Zachmann réalise le court métrage La mémoire de mon père, puis son premier long-métrage sur la disparition des traces de la mémoire notamment au Chili, Aller-retour. Journal d’un photographe. En 2007, il reçoit l’Aide à la Création de la Délégation aux Arts Plastiques (DAP) pour son nouveau projet sur la Chine, So long, China. Il intervient régulièrement à l’Ecole Nationale Supérieures des Arts Décoratifs à Paris et à l’Ecole Supérieure de Photographie et des Arts Graphiques à Rome. Il réalise de 2006 à 2008 à Marseille, Bar Centre des Autocars, un film sur les parcours et destins de dix jeunes issus de l’immigration qu’il avait connu et photographié vingt ans auparavant. L’auteur expose l’ensemble de son travail sur la banlieue et l’immigration en France étalé sur une période


de vingt cinq ans, à la Cité Nationale d’Histoire de l’Immigration, à Paris (mai- oct 2009). Un livre, Ma proche banlieue, sort à cette occasion et remporte le Prix des plus Beaux Livres de l’année 2009. Patrick Zachmann réalise pour les vingt ans des évênements de Tiananmen à Pékin (1989-2009), un documentaire multimédia Générations Tiananmen produit par Narratives et diffusé sur les sites web lemonde.fr, de Der Spiegel et de Al Jazeera. Puis un autre en 2011, sur un migrant somalien suivi depuis Malte jusqu’en france produit par narrative et diffusé sur le site web de France 5 ainsi que sur la chaine nationale France 5 : Un Somalien à Paris. Zachmann anime un workshop auprès de jeunes photographes tunisiens, organisé par l’Institut Français, sur le thème «Trois mois après la révolution». Il est missionné par Marseille-2013 pour produire et réaliser une exposition, sous forme de carte blanche qui donne naissance à Mare Mater au Mucem à Marseille et au Musée Nicéphore Niepce au début de 2015.


Patrick Zachmann réalise un court-métrage inédit sur sa rencontre avec Sergio Larrain qui sera projeté aux Rencontres Internationales de la Photographie à Arles en juillet 2013. Il réalise également un livre et un film Mare Mater, sélectionné aux aux Etats Généraux du Film Documentaire à Lussas de 2014. Il obtient le Prix Spécial de la Fondation GAN pour le cinéma pour son projet de long-métrage Mister Wu qui adapte en fiction une partie de son livre W. ou l’oeil d’un long-nez. En 2016, Patrick Zachmann expose à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) l’ensemble de son travail sur trente ans de Chine et sort un livre So long, China aux Editions Xavier Barral qui reçoit le prestigieux Prix Nadar 2016. Son travail est régulièrement publié dans la presse française et internationale. Patrick Zachmann est représenté par Magnum et par la Galerie Clair.



La revue Ce qui reste RALENTIR POÈME Un poème est un pont jeté en travers du temps Jean-Michel Maulpoix

Prendre le temps de lire un poème est un acte de résistance libérateur, une manière de rester dans l’instant présent, d’échapper à la fuite en avant permanente que nous impose le rythme de notre époque. C’est reprendre sa respiration avec l’inspiration des autres. La revue Ce qui reste, coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, vous propose de marquer cette pause en vous faisant découvrir chaque semaine un auteur. La création n’étant pas que langage, la revue ouvre également son espace à des artistes plasticiens. © Novembre 2016 — Poèmes d’Estelle Fenzy extraits d’Eldorado Lampedusa Photographies de Patrick Zachmann La revue Ce qui reste pour la présente édition 16, chemin des Androns 33710 Bayon sur Gironde www.cequireste.fr — revue.cequireste@gmail.com Revue numérique hebdomadaire - ISSN 2497-2363


« Chaque geste reclus fait bondir la chaloupe Bête embusquée chassée de sa caverne sel et eau » Estelle Fenzy

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