Ces mineurs «invisibles» qui sont les proches aidants silencieux de leur parent. Témoignages. page 6
Ces jeunes qui font la loi
Micro-trottoir
Passage à l’heure d’été: est-ce vraiment utile? page 7
Coin politique
Municipales: «fin du mouvement vert» et glissement vers la droite page 7
Décaillet
Lire l’œuvre de Karl Marx à l’école devrait être obligatoire page 7
Plan-les-Ouates connaît un regain de la petite délinquance. Rodéos, dégradation du mobilier public et rixes entre bandes rivales se multiplient. La faute à l’urbanisation galopante de la commune? Page 3
Agenda du
Week-end
La Cité Bleue présente une version revisitée du Stabat Mater, l’œuvre emblématique de Dominico Scarletti. Chêne-Bougeries propose Cuba by Engler & Friends, une exposition collective retraçant l’évolution de l’art cubain 2e cahier
stop! vous savez qu'il faudra bientôt une vignette pour votre vélo?
je ne roule que sur les trottoirs... pourquoi?
LE GNIOLU
THIERRY MEURY
Humoriste, chroniqueur radio et comédien
A VU que la proposition du conseiller national MCG Roger Golay de ne plus verser de parachutes dorés aux membres de l’administration fédérale une fois remerciés a été refusée par le parlement fédéral. Et ce avec le soutien d’une bonne partie de la gauche. Socialos et écolos craignaient sans doute trop de bobos chez les bobos!
comme vous utilisez des pistes cyclables, vous devez contribuer à leur entretien!
A DÉCOUVERT au sommaire d’une feuille locale que de vilains voyeurs sévissent à l’opéra. Avec ce titre: «Grand Théâtre: une caméra était cachée dans le vestiaire femmes». Il paraît que la police a déjà exclu de la liste des suspects les danseurs et les chorégraphes…
REMARQUE que, suite à une décision des Chambres fédérales, le choix de vos prestataires médicaux sera beaucoup plus restreint. D’où ce titre: «Berne donne plus de pouvoir aux caisses maladie».
Est-ce que le nombre très élevé de représentants du lobby desdites caisses sous la Coupole peut expliquer en partie cette décision? Nul ne le sait…
une vignette «piéton» sera nécessaire.
SE DIT que c’est une mauvaise nouvelle pour tous les commerçants genevois proches de la place des Nations mais les coupes claires de Trump vont avoir de lourdes conséquences, comme en témoigne ce titre: «L’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU va perdre au moins 20% de ses postes». En fait de migration, pour ces 20%là, ça risque d’être loin de Genève.
RESTE avec les organisations internationales en apprenant «qu’une commission de l’ONU accuse Israël d’actes génocidaires dans la bande de Gaza». Ceci suivi de cette précision surprenante dans le chapeau de l’article: «Les enquêteurs devront encore établir si l’intention y était aussi»! Un génocide involontaire? Comme le disait Coluche: «C’est nouveau, ça vient de sortir!»
FINIT avec ce titre d’une brève dans un gratuit: «Accident suspect dans la salle de bains». Un rebondissement dans l’affaire Claude François?
Plan-les-Ouates: la prochaine Marseille?
Alors que la commune se développe, délits et incivilités perpétrés par des jeunes multiplient.
Habitants, politiques et commerçants demandent des mesures.
Les autorités rassurent et planchent sur des solutions.
Tadeusz Roth
«Tirs de feux d’artifice dirigés vers les habitations, dégradations du mobilier urbain et de propriétés privées, vols dans les jardins, comportements menaçants, souillures en tous genres, incendies de véhicules, rodéos sauvages, trafic de drogue ou encore affrontements entre bandes de jeunes, parfois armés de taser.» A Plan-les-Ouates, les agissements de groupes de jeunes exaspèrent habitants, commerçants et politiques. Parmi eux Jean-Christophe Delfim, président de la section UDC de Planles-Ouates, qui s’inquiète de voir sa commune changer de visage. «Cela fait 40 ans que je vis entre Plan-lesOuates et Lancy. Tous les jours, je constate une évolution négative. Certains jeunes veulent vraiment faire la loi ici: ils tirent des feux d’artifice sur les immeubles, détruisent le mobilier urbain et intimident ceux qui leur font des remarques. Il y a quelque temps, ils ont même tenté de mettre le feu à un cabinet médical!», s’horrifie le candidat au Conseil administratif. Parmi les lieux les plus touchés: le quartier du Vélodrome, l’avenue du Mail 2000, la place des Aviateurs, les Sciers, les écoles primaires de la commune, le secteur de la Mère Voie ou encore les abords du cycle des Voirets. Sur place, une partie des habitants partage cet avis. C’est le cas de MarieThérèse, retraitée, qui ne peut plus ouvrir ses fenêtres la nuit lorsqu’il fait trop chaud. «Ça hurle jusqu’à l’aube. Si je demande de faire moins de bruit, ils m’insultent. J’ai donc renoncé à le faire, pour éviter les ennuis. Mais ça donne un sentiment d’impuissance.» De leur côté, plusieurs commerçants concèdent que la situation a empiré. Régulièrement, leurs discussions avec les clients tournent autour du sujet. «Cela inquiète nos aînés, qui n’ont pas besoin de ce stress», estime une commerçante.
Près du Vélodrome, un homme avec son chien, abonde en ce sens: «J’évite certains lieux quand je me promène, surtout le soir, pour ne pas qu’on vienne m’embêter. Cela s’est produit, il n’y a pas longtemps, juste parce que j’avais regardé avec trop d’insistance un petit groupe qui dérangeait tout le monde. Mais que font les parents?»
D’autres habitants croisés pour ce reportage ne voient – eux – aucun problème. «Il faut bien que jeunesse se passe», estiment par exemple deux enseignants à la retraite, en reconnaissant tout de même vivre dans un secteur plus calme, un peu en retrait. «C’est vrai qu’on n’aimerait pas vivre aux Sciers», finissent-ils par lâcher.
Deux visages Y aurait-il donc deux Plan-les-Ouates?
C’est effectivement l’avis de JeanChristophe Delfim, qui rappelle que la commune connaît une très forte croissance. «J’observe que les nouveaux arrivants se sont moins intégrés au reste de la commune, alors que Plan-les-Ouates avait encore récemment un côté villageois, où tout le monde se connaissait. Finalement, on a le sentiment de voir pousser des quartiers excentrés, sans créer du lien avec les habitants déjà sur place. Résultat? Les jeunes aujourd’hui ne partagent plus de socle commun», déplore l’UDC.
Parmi les mesures demandées par tous, un renforcement de la présence policière. «Par rapport à d’autres communes, nous n’avons pas assez d’effectifs de police municipale. Et puis, il faudrait étendre les horaires, afin que les agents municipaux puissent travailler plus tard en soirée. Actuellement, on confie cette tâche à une entreprise de sécurité, mais les agents privés ne peuvent pas intervenir directement», déplore encore Jean-Christophe Delfim. Qui appelle
«Violence juvénile
inquiétante»
TR
• Du côté de la police cantonale, qui tenait justement ce lundi 24 mars une conférence de presse en lien avec la criminalité, on observe une évolution dans la typologie des auteurs et des victimes. «La violence juvénile continue à être une problématique inquiétante (…) Il est à relever que la part des mineurs auteurs d’infractions et de violence tend à croître», indiquent les données cantonales. Parmi les infractions en hausse: la participation à une rixe (+62%) ou encore la participation à une agression (+48%). La police annonce avoir pris des mesures, notamment en augmentant sa présence dite dissuasive au sein de certaines zones jugées sensibles pour tenter de limiter les confrontations entre bandes rivales annoncées, ou encore en centralisant le renseignement avec les différents partenaires, notamment sociaux.
Pour Plan-les-Ouates, la police indique que les quartiers problématiques font l’objet d’une attention particulière, avec une présence régulière sur place, notamment par le biais des points de contact, des dispositifs permettant d’assurer une «veille active» et un dialogue direct avec les habitants. Pourtant, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter. «De manière générale, nous ne considérons pas que l’insécurité publique se soit dégradée dans le secteur mentionné. Les phénomènes signalés relèvent essentiellement d’incivilités isolées, commises de manière épisodique par des jeunes qui résident dans ces quartiers. La police demeure toutefois vigilante et continue de déployer les moyens nécessaires pour garantir la tranquillité publique», précise Tiffany Cudré-Mauroux, porte-parole.
également à mieux former et équiper
génération.
«Bon vivre»
Du côté des autorités locales, la Mairie se veut rassurante. «De manière générale Plan-les-Ouates demeure clairement une commune où il fait bon vivre. Cela est confirmé par les chiffres cantonaux liés à la délinquance, le Diagnostic local de sécurité, les observations de notre police municipale et celles de la police cantonale. Depuis toujours, les nuisances se déroulent par pics, de façon cyclique», répond la conseillère administrative chargée de la Sécurité, Fabienne Montbaron. Qui reconnaît toutefois que les guerres de quartiers existent: «Nous relevons par contre que les épisodes de rivalité dite «territoriale», survenant depuis quelques années entre les «1228» (code postal de Plan-les-Ouates) et les «1212» (Grand-Lancy), se manifestent chez des individus de plus en plus jeunes. La collaboration et l’échange d’informations entre les différentes entités concernées par cette jeunesse sur notre territoire permettent généralement de prévenir ou de régler rapidement tout cas pouvant se présenter.»
Nuisances
Loin d’idéaliser la situation, la Mairie reconnaît des situations problématiques. L’année dernière à la même période, des rencontres se seraient effectivement déroulées «de façon un peu plus soutenue et régulière que d’habitude», près du Mail 2000. La Municipalité fait aussi état de nuisances sonores dues à des feux d’artifice, des rodéos de deux-roues ou des rassemblements nocturnes rapportés par certains habitants du quartier du Vélodrome. Pour tenter de trouver des solutions, une séance publique a été organisée en juin de l’année dernière, en présence des autorités, des acteurs sociaux ainsi que des polices cantonale et municipale. L’occasion de rappeler les activités organisées pour les jeunes ainsi que les dispositifs sociaux et sécuritaires existants, mais aussi de répondre aux questions des habitants. «A la suite de cette séance publique, la police municipale a intensifié ses passages et une patrouille de sécurité privée a été engagée sur ce quartier pour les mois d’été. La police cantonale a également accru ses rondes, sans formuler d’alertes importantes. Les habitants ont, pour leur part, été priés d’informer systématiquement les autorités de toute nuisance
ÉDITORIAL
Tadeusz Roth, journaliste
Comment mettre en péril une commune?
Prenez une commune riche, villageoise, où il fait bon vivre, au hasard Plan-les-Ouates. Décidez d’y construire d’immenses quartiers bétonnés, avec des bâtiments tous identiques, sans âmes, si possible au milieu de nulle part. C’est le cas aux Sciers ou au chemin des Cherpines, deux quartiers totalement coupés du reste du territoire municipal et qu’il est difficile de rejoindre à pied (et même en voiture!). Evitez soigneusement d’y installer des commerces, il ne faudrait quand même pas que les habitants puissent créer du lien.
afin que la gêne ressentie puisse être plus précisément quantifiée, qualifiée et que les heures de survenance soient recensées pour permettre la mise en place d’actions plus répréhensives aux bons moments», détaille la magistrate.
Du côté de la police municipale, on évoque peu de doléances, «malgré quelques regroupements sporadiques de jeunes gens qui génèrent par moments des nuisances», notamment à l’approche des beaux jours. «Reste ouverte la question des riverains qui constatent ou subissent des désagréments et ne les signalent pas. Soit car ils ne veulent pas déranger, soit parce qu’ils estiment que cela ne sert à rien si la police cantonale arrive trop longtemps après. Les échanges de renseignements entre les polices (cantonale et municipale), mais aussi avec le Département de l’instruction publique (DIP) étant régis par des directives cantonales très strictes, il arrive que des cas ne soient pas connus des autorités, ni même de la police municipale, ce qui est regretté et regrettable pour cette dernière.»
Sentiment d’appartenance
Pour améliorer les choses, la commune exclut une approche exclusivement répressive, qui pourrait déplacer le problème sur d’autres territoires sans le régler. En plus du volet préventif et des réunions organisées avec la population, elle étudie la possibilité d’offrir un lieu de rencontre supplémentaire pour la jeunesse, comme cela lui a été demandé au Conseil administratif. Enfin, la Municipalité se dit défavorable à l’installation de caméras, hormis aux abords des déchetteries. «Certains espaces publics intérieurs ont été équipés de caméras depuis une dizaine d’années, plus pour le confort des usagers que pour des notions de sécurité. Leur présence a un effet tant dissuasif que répressif, et les nuisances ont très largement diminué à ces endroits, le problème ayant peut-être été déplacé (mais vraisemblablement pas sur notre territoire). Nous sommes attachés à promouvoir une belle qualité de vie au travers des offres culturelles, sociales, sportives et associatives afin que nos habitants développent un sentiment d’appartenance et de respect.»
Résultat: des zones qui n’ont quasiment plus rien à envier à certaines banlieues françaises, où l’état de droit peine à s’appliquer. Ici, les jeunes font la loi. Avec leurs véhicules, ils organisent désormais des rodéos en pleine rue, comme on le voit chez nos voisins dans les nombreux reportages et autres enquêtes diffusées à la télévision. Lorsqu’ils s’ennuient, ils peuvent également incendier un véhicule, détruire un poteau ou tirer sur des immeubles avec des feux d’artifice. Et gare au passant qui oserait leur faire une remarque: finalement, c’est lui qui sera intimidé par le petit groupe, dans le meilleur des cas.
Aujourd’hui, plus besoin d’être un grand sociologue pour le savoir: ces quartiers créent de l’exclusion, avec des populations qui se sentent à la marge, abandonnées des pouvoirs publics. Comment justifier que dans un canton aussi riche, on construit des champs de béton sans faire l’effort de diversifier les types d’habitats et d’habitants?
Une seule réponse: les coûts. Le béton est bien moins cher, les immeubles gris et rectangulaires aussi. Et puis, pourquoi favoriser les petits commerces? Nous avons déjà nos supermarchés. Mais une fois que les problèmes se multiplient, ce qui est le cas, il est trop tard. Le bon marché est toujours trop cher!
les agents municipaux, par exemple avec des tasers de nouvelle
Les nouvelles constructions donnent à Plan-les-Ouates des airs d’une cité de banlieue. TR
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Le reportage «L’histoire d’Odette» – Envoyé Spécial, France 2, 30 janvier 2025 – n’a pas laissé indifférent. Les téléspectateurs ont découvert le dernier chemin sur terre d’une Québecoise, atteinte d’un cancer incurable et qui a choisi de mettre un terme à sa vie, entourée de ses proches. Avant de partir, Odette a décidé de laisser une vidéo pour l’anniversaire de chacun de ses quatre enfants, des adultes. Une surprise, a-t-elle confié. Oui, sans aucun doute. Et doublée d’énormément d’émotion pour chacun d’eux. En fait, un dernier témoignage maternel très en lien avec ses deux filles et ses deux garçons. Des mots post-mortem à la fois beaux, bouleversants et tristes. Maman jusqu’après la mort! www.ceremoniae.ch www.sandrawidmerjoly.ch
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Promoteur sous le feu des critiques de propriétaires
IMMOBILIER • Salaires impayés, travaux bâclés, fournisseurs et propriétaires lésés.
Enquête sur des chantiers genevois en main d’un maître d’ouvrage vaudois.
Frédéric Nejad Toulami
«Cet entrepreneur ne payait pas certains salaires ou certaines charges sociales obligatoires à ses employés engagés sur des chantiers. C’est pourquoi notre syndicat a été appelé à l’aide.» Responsable au secteur construction d’UNIA, Pietro Carrobio ne mâche pas ses mots. En ligne de mire, un individu à la tête d’une dizaine de sociétés actives dans le secteur immobilier romand. Et selon divers témoignages recueillis dans le canton de Genève, les litiges sur des chantiers non terminés ou mal exécutés se sont accumulés. «Il s’agit d’un système que l’on dénonce depuis longtemps mais la loi suisse, laxiste en la matière, tolère cela», regrette Pietro Carrobio. Quant à un ancien employé qui réclame des salaires, il nous jure que pour rien au monde il ne travaillera de nouveau pour cet entrepreneur. Associé à son frère, l’homme incriminé loue ses bureaux en zone industrielle de Crissier (VD). La justice vaudoise a officiellement déclaré en faillite en juillet 2024 une de ses sociétés anonymes inscrite au Registre du commerce. Le juge a rejeté
ses diverses requêtes, puis une mise en liquidation aurait dû suivre mais tout est suspendu en raison d’un recours déposé au Tribunal cantonal. Cette entreprise était engagée dans des chantiers d’immeubles à Genève, dont un à Pregny-Chambésy. Un des copropriétaires mécontents explique par exemple avoir payé des plusvalues pour l’installation d’une cuisine ou de carrelage. Pourtant les fournisseurs n’ont jamais reçu l’argent pour cela. D’où de forts soupçons que cet argent versé en avance ait été utilisé ailleurs pour autre chose. Cette situation fait écho à d’autres récriminations que des copropriétaires genevois lésés, ainsi que des soustraitants, portent contre l’homme d’affaires. Après enquête, nous avons recensé une dizaine de chantiers genevois où les choses se sont mal passées. A savoir, à Veyrier, à Cartigny, à Carouge, à Pregny-Chambesy et au Grand-Saconnex. Cela représente des dizaines de propriétaires (dont des familles), de maîtres d’ouvrage et de sous-traitants mécontents et lésés. Joint par téléphone, l’administrateur
RÉNOVATION
Le Muséum d’histoire naturelle ouvrira à nouveau ses portes en septembre 2026. Un report lié aux adaptations requises pour le respect des normes, notamment en matière de sécurité incendie. Le Conseil administratif va proposer au Conseil municipal l'ouverture de deux crédits complémentaires pour un montant total de plus de 13,7 millions de francs: crédits qui sont destinés non seulement à cette mise en sécurité mais aussi au renouvellement des installations techniques et à la mise aux normes de l’auditorium.
Travaux d’envergure
Le chantier de rénovation et d’agrandissement de l’institution a été lancé en 2023. Cette opéra-
vaudois pointé du doigt n’admet que des problèmes rencontrés à PregnyChambésy. Selon lui, ils ne sont dus qu’à la mise en faillite de sa société qu’il conteste en justice. Lui, qui a tenté en 2001 d’être élu sur la liste PLR de la commune d’Ecublens (VD), estime même être la personne lésée dans cette affaire: «Ces copropriétaires me doivent 1 million de francs pour les travaux et les installations déjà effectués. Je leur ai proposé de poursuivre le chantier avec une autre de mes sociétés mais ils ont refusé.» Il conteste radicalement être impliqué ailleurs à Genève. Puis il prétend être souffrant pour mettre fin à l’entretien. Après avoir tenté de l’appeler quelques jours plus tard, puis être allés à ses bureaux à Crissier, c’est son avocat qui finit par nous contacter. Il confirme qu’un recours a été déposé à la Cour cantonale des poursuites et faillites contre la décision, suspendue, de faillite et mise en liquidation. Il répète enfin les dénégations de son client quant à une implication dans d’autres chantiers genevois. Et pourtant…
tion d’envergure comprend la construction d’un nouveau bâtiment, «Ambre», dédié aux collections, la restauration et le réaménagement partiel des bâtiments scientifique et d'expositions existants, le réaménagement paysager du parc Malagnou, la mise à jour de la muséographie ainsi que de la scénographie des expositions permanentes (galeries publiques).
Durant la période de fermeture complète, une programmation culturelle et scientifique est maintenue avec des activités au Musée d’histoire des sciences, ainsi que hors-les-murs et avec des rendez-vous en ligne réguliers.
300’000 visiteurs par an Le coût total des travaux s’élève à 93 millions de francs. Pour rappel, le Muséum, institution scientifique majeure au rayonnement international, accueille chaque année plus de 300’000 visiteurs.
Uniquement dans les IQOS Boutiques en trois couleurs exclusives. Curieux?
Nous nous sommes procuré des documents qui prouvent l’inverse. Comme le courrier recommandé d’une célèbre société vaudoise active dans l’immobilier, qui était alors mandatée par le patron incriminé. Daté de 2022, il liste un nombre élevé de fautes et de manquements graves répétés sur trois chantiers genevois qui n’ont toujours pas été résolus. L’entreprise parle même de situation «invraisemblable et intolérable». Après cela, ce sous-traitant a préféré cesser de collaborer avec l’administrateur mis sur le grill. Tout aussi troublant, nous avons rencontré un de ses collaborateurs qui n’a pas démenti les dossiers litigieux
dans diverses communes genevoises, mais nous a invités à nous adresser au patron. Nous avons enfin vu des photos d’un chantier d’une commune où une bâche indiquait en le nom de l’entreprise générale de construction désormais mise en faillite. «Si je dénonce cet homme, c’est pour protéger de futurs acquéreurs qui seraient tentés de faire affaire avec lui», explique un copropriétaire d’un bien à Pregny-Chambésy. Lui et un autre lésé s’interrogent sur le sérieux des vérifications menées par des banques qui ont validé le choix d’un tel promoteur immobilier et prêté de l’argent.
L’ÉCONOMIE VUE PAR SERGE GUERTCHAKOFF
Investir dans un parking
PLACEMENT • A en croire nos confrères de l’émission Basik, qui vulgarise l’économie sur la RTS, acheter une place de parking ne serait pas un bon placement. Plutôt étonnant comme analyse. Revenons en détail sur ce cas de figure. Tout d’abord, si l’on examine le marché, rares sont les places de parking en vente dans les métropoles romandes. Actuellement, il n’y en a même aucune à Lausanne et une poignée à Genève. Sans prendre le cas particulier d’un box, qui se loue forcément un peu plus cher, si l’on retient les rares places en vente, celles-ci se louent 250 francs par mois et se vendent 90’000 francs. Autrement dit, une place en sous-sol rapporte en moyenne 3000 francs au centre-ville genevois.
Si l’on a dépensé 90’000 francs pour son acquisition, cela signifie donc un rendement annuel de 3,33%. Est-ce négligeable? On ne peut comparer cet actif «pépère» avec l’achat d’actions, une classe d’actifs qui subit de grandes variabilités liées aux incertitudes géostratégiques.
A l’inverse, une place de parking ne nécessite pas d’investissement et son rendement est des plus pérennes. Dès lors, on devrait comparer ce placement avec les obligations de la Confédération. Celles-ci rapportent du 0,18% à un an et du 0,68% à 30 ans!
Dès lors, si l’on compare deux actifs très conservateurs et donc avec un risque quasi nul, on constate que même sur une période de 30 ans, il est quasiment 5 fois plus intéressant d’acheter une place de parking dans un centre-ville comme Genève ou Lausanne. A condition d’en trouver une, bien sûr.
Maintenant avec
La mise en liquidation a été suspendue en raison d’un recours déposé au Tribunal cantonal. 123RF
Une programmation culturelle et scientifique est maintenue dura
Les actus de la semaine
Chaque semaine, GHI plonge dans les événements petits ou grands qui ont agité le landerneau genevois.
Colis piégés:
suspect entendu à Berne
RED • L’homme suspecté d'avoir fabriqué, posé des engins explosifs et adressé des lettres de menaces ainsi que des demandes de rançon, notamment auprès d’une grande entreprise horlogère, a été entendu par la police fédérale. On se souvient que l’explosion de colis piégés déposés dans un immeuble du quartier de Saint-Jean et à Grange-Canal avait blessé un employé de l’entreprise et une fillette de 12 ans, dont le père est aussi collaborateur de la même firme. Les investigations menées conjointement par les autorités fédérales et cantonales ont conduit, le 12 mars, à l'arrestation d'un photographe suisse de 61 ans, passionné d’arts martiaux. Lors des perquisitions effectuées à son domicile et dans son dojo, les forces de l'ordre ont découvert un arsenal important d'armes et d'explosifs. Comme le relate la Tribune de Genève, les deux frères, arrêtés en décembre 2024 dans le cadre de cette affaire et pour lesquels une procédure de classement est en cours, demandent des indemnisations pour un montant total d’environ 130’000 francs.
Ville de Genève: Exécutif à gauche Parlement à droite
Natacha BuffetDesfayes et le représentant de LJS, Simon Brandt, candidats à l’Exécutif de la Ville de Genève, ne sont pas parvenus à passer la rampe. Les résultats du premier tour des élections municipales ont conforté la gauche au Conseil administratif avec en tête, la socialiste Christina Kitsos qui a obtenu 18'697 voix, le Vert Alfonso Gomez, conseiller administratif sortant, rafle la deuxième place avec 16'188 voix. La conseillère municipale socialiste Joëlle Bertossa se hisse en troisième position avec 15'324 voix. Et la députée verte Marjorie de Chastonay se classe au quatrième rang avec 13'905 voix. La représentante du centre sortant, Marie Barbey-Chappuis obtient pour sa part 13'688 suffrages. Du côté du Délibératif, la droite a renforcé sa position, obtenant une courte majorité. Le second tour a lieu le 13 avril.
Trafic de drogue démantelé: élue verte en détention
RED • Une conseillère municipale Verte a été arrêtée mercredi dans le cadre du démantèlement d'un vaste trafic de drogue. Comme le révèle la Tribune de Genève, la Municipale vient tout juste d’être réélue au sein du Délibératif du Grand-Saconnex. La police a interpellé huit autres personnes, dont le mari et le fils de l'élue. Ce dernier, âgé de 35 ans, est soupçonné d'être à la tête du réseau. L’élue du Grand-Saconnex ainsi que sept autres personnes, qui bénéficient de la présomption d’innocence, ont été placées en détention provisoire.
Enfants et ados, ces proches aidants invisibles
SOCIÉTÉ • En Suisse, un mineur sur dix assiste un parent atteint d’une pathologie mentale, de dépression ou d’addiction.
Marie Karatsouba
«J’avais 16 ans quand mon père a fait une tentative de suicide après avoir sombré dans un état paranoïaque suite à du mobbing sur son lieu de travail. Psychologiquement c’était très dur, je n’arrivais plus à aller en cours, j’ai eu de mauvaises notes et j’ai fini par abandonner mes études», confie du bout des lèvres Maya*, 22 ans. Pour elle, le plus dur a été de ne pas trouver d’adulte vers qui se tourner pour demander de l’aide. «Et puis, je n’ai pas été éduquée comme ça. Mon père me disait de ne jamais en parler à l’école car ça créerait des problèmes», ajoute la jeune femme, soulignant le manque encore aujourd’hui de structures d’encadrement. Le cas de Maya n’est pas isolé. Si les statistiques locales manquent, une étude menée par la Haute école spécialisée Kalaidos révèle toutefois qu’un mineur sur dix assiste un parent malade ou fragilisé.
L’association Enfants Aidants, fondée en janvier 2023, a choisi de mettre en lumière cette problématique. Constituée de membres, proches aidants dans leurs tendres années, elle a mis en place un système de parrainage.
Difficiles à identifier
«Quand un parent est à l’hôpital avec une jambe cassée, il n’y a pas de honte à le dire. Mais lorsqu’il s’agit d’une vulnérabilité psychique – comme la bipolarité, la schizophrénie, la dépression ou l’addiction – les enfants ont tendance à se terrer dans le silence et restent invisibles aux yeux de la société. Nous sommes d’ailleurs tous passés entre les mailles du filet, sans jamais avoir été identifiés», relève Florian Sallin, fondateur de l’association genevoise. Alors? Cette jeune population reste souvent invisible aux yeux de la société. Ce d’autant qu’elle n’a pas toujours conscience de la gravité de la situation. Elle a même tendance à la normaliser, se persuadant que son rôle est d’aider son parent fragilisé. «Quand je demande à des ados de m’expliquer ce qui leur arrive, j’entends alors: viens voir ce qui se passe chez moi!», confie le fondateur d’Enfants Aidants.
Le poids du silence
A ce premier obstacle s’ajoute encore celui du conflit de loyauté. Le jeune proche aidant ne s’autorise pas à se plaindre face à la souffrance de sa mère ou de son père. Sans compter la peur des conséquences, comme celle d’imaginer un parent emmené par l’ambulance, qui renforce cet isolement émotionnel. «Juste savoir que votre association existe me fait du bien, parce que je réalise que je ne suis pas seul », confient certains.
Contrairement aux adultes, qui peuvent par exemple prendre des congés pour aider un membre de leur entourage, les jeunes aidants ne bénéficient d’aucune reconnaissance. Un adolescent de 15 ans ne peut pas s’absenter de l’école sans risquer des sanctions. «Pour lui c’est la double peine. Non seulement la responsabilité qu’il assume n’est pas valorisée, mais il se fait punir parce qu’il assume la charge d’un parent.»
Et l’école dans tout ça?
Alors, pour ces jeunes, l’école passe souvent au second plan. L’absentéisme s’installe, les notes chutent, et avec elles, la pression de devoir rattraper un retard scolaire. Certains renoncent même à leurs études par crainte de laisser leur parent seul. «En mon absence, j’ai peur que ma mère ne fasse quelque chose de mal», affirmait un adolescent. «Peu de gens à l’école comprennent que certains élèves assument une lourde charge liée à un parent», confie Florian Sallin. L’association milite pour une meilleure visibilité de cette thématique, qui passe d’abord par une levée de tabous en ce qui
concerne les maladies psychiques. Elle aimerait sensibiliser les élèves à cette réalité. Mais faute de moyens – elle ne perçoit pas de subventions – et face à la frilosité des établissements, le projet peine encore à voir le jour.
Quid de l’Etat?
«Sa réponse est souvent simpliste: pour contrer la déscolarisation et la rupture sociale, on place ces jeunes en foyer et on les oblige à aller à l’école. Mais cela ne règle rien, le problème persiste», ajoute le fondateur de l’association. Du côté du Département de la cohésion sociale (DCS), des initiatives commencent à émerger. «Avec la création au début de la législature d'un service rattaché au DCS et dédié notamment au thème de la proche aidance, le Canton se saisit plus que jamais de cette question. Un projet se déploiera d'ailleurs tout prochainement», précise le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz, en charge du DCS.
*Personne connue de la rédaction
Les jeunes proches aidants n’ont pas toujours conscience de la gravité de leur situation. 123RF
RED • La PLR
Marx n’est pas un étranger en Europe!
CONNAISSANCE • Loin
d’être une relique à jeter aux orties, l’œuvre du philosophe de Trèves constitue la clef de lecture décisive sur la Révolution industrielle. Ses leçons pour aujourd’hui, demeurent, n’en déplaise aux ultra-libéraux!
Pascal Décaillet
Impossible de comprendre les enjeux européens si on ne s’astreint pas à une ascèse, longue, tenace, continue, sur la connaissance de l’Allemagne. Notre voisin du Nord est le pays le plus puissant d’Europe, première économie du continent, quatrième du monde. Il est, pour la Suisse, le premier partenaire commercial en Europe. Il traverse parfois des moments difficiles, comme l’actuelle situation de son industrie, le vieillissement de ses infrastructures routières et ferroviaires, la paupérisation de régions entières, et pas seulement en Thuringe, en Prusse et en Saxe, l’ex-DDR, mais aussi à l’Ouest. Allez visiter la Ruhr, symbole de la puissance allemande depuis la grande aventure du charbon, il y a deux siècles. Vous y découvrirez des villes certes chargées d’une passionnante Histoire économique, dont elles entretiennent la mémoire avec une bouleversante nostalgie, mais au train de vie bien modeste.
Trésors culturels
On est très loin de l’image du miracle économique allemand de l’aprèsguerre, voitures puissantes et rutilantes, prospérité enfin trouvée. Si vous allez dans l’ex-DDR, ce que je vous recommande absolument, vous trouverez une Allemagne simple et digne,
aux trésors culturels époustouflants, mais dont le niveau de vie n’a strictement rien à voir avec celui de la Suisse. Oui, il existe des Allemagnes pauvres, certes pas miséreuses comme au début des années vingt, après Versailles, ou au moment de la crise de 1929, mais modestes, oui c’est le mot qui convient, il respire la sobriété, de grandes vertus luthériennes, les quatre décennies marxistes de la DDR.
Une œuvre essentielle
Faut-il, encore et toujours, rappeler que Karl Marx n’a rien à voir avec l’Europe de l’Est: il est un philosophe
Le coin politique
allemand, rhénan même, natif de Trèves, sur cette Moselle dont parle si bien Ausone au début du quatrième siècle, Trèves au passé romain (Augusta Treverorum), profondément imprégnée de latinité. Marx n’est pas un Prussien, c’est très important pour le comprendre! Je le dis depuis toujours: la lecture de Karl Marx, du moins celui du «Manifeste», mais aussi de ses écrits de jeunesse dans la Rheinische Zeitung, devrait être obligatoire dans les écoles. Cette œuvre, au-delà des lectures et récupérations que les communistes de pouvoir ont pu en faire au vingtième siè-
cle, n’en demeure pas moins un moment essentiel de la conscience sociale européenne, lors de la Révolution industrielle. Marx n’est pas un étranger en Europe: il est une part de notre Histoire. Elle doit être connue de tous. J’invite les profs d’Histoire, les profs d’allemand, les profs d’économie, à se sortir un peu de cette damnation de la mémoire de Marx, née de la chute du Mur (1989), et entretenue par plus de trois décennies de crétinisme ultra-libéral, au nom de la «victoire définitive du capitalisme».
COMMENTAIRE
PASCAL DÉCAILLET
Journaliste indépendant genevois, producteur et animateur d’émissions de télévision
LE RÉARMEMENT ALLEMAND
Le «réarmement européen», nouvelle trouvaille d’Emmanuel Macron pour faire oublier la dette abyssale de la France, ce sont des mots, et seulement des mots. Il ne pourrait exister de «défense européenne» que s’il y avait, en amont, une Europe politique, nous en sommes loin, à des annéeslumière.
Considérons le réel, tel qu’il est: l’Europe, pour l’heure, n’existe pas, hors du fatras administratif de Bruxelles. L’échelon de souveraineté, l’échelon affectif, l’échelon mémoriel, c’est celui des nations. La nation française, la nation allemande, etc. Et les armes que chaque nation se forge, ce sera pour les utiliser, le jour venu, non pour «l’Europe», concept flou et flasque, mais pour elle-même. Les armes françaises serviront à la France. Et les allemandes, à l’Allemagne. Le réarmement allemand! C’est une autre paire de manches! Le programme massif, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, voté par le Bundestag, prévoit des centaines de milliards pour relancer l’armement et une industrie qui en a sacrément besoin, tant elle a vieilli.
Il y a une différence entre les Français, qui sont des beaux parleurs, et les Allemands: ces derniers, quand ils prennent un engagement, ils le tiennent. Ils vont jusqu’au bout. L’Allemagne va donc se réarmer massivement. C’est une première depuis 1945. Le jour venu, elle aura ses armes à sa disposition. Pour sa propre politique. La page de l’après-guerre est tournée.
trottoir
Pierre Nicollier, président du PLR Genève
La fin du «mouvement vert»
ÉLECTIONS • Ce dimanche 23 mars, le peuple s’est à nouveau exprimé, mettant un terme à l’élection des conseils municipaux de notre canton. L’effort n’est pas terminé et 92 sièges d’exécutifs seront repourvus le 13 avril. Nous pouvons tirer plusieurs enseignements de ce weekend. Le premier est que les vocations politiques au niveau le plus important de notre système politique sont bel et bien présentes. Les communes n’avaient jamais vu autant de listes et de candidatures être présentées. Cet entrain n’est malheureusement pas corroboré par les taux de participation qui sont faiblement stables: 35,5% en 2025 contre 35,7% en 2020. Il est par ailleurs intéressant de constater que le droit de vote des étrangers (résidants depuis plus de 8 ans) semble faire baisser ce taux. Lors des dernières élections pour nos représentants au Conseil national ainsi qu’au Conseil des Etats en novembre 2023, 40,8% des électeurs genevois s’étaient mobilisés.
Le deuxième enseignement de ces votations est plus politique avec la fin du «mouvement vert» et un glissement du canton vers la droite. Les divers partis de la droite et du centre ont gagné plus de 33 sièges dans les délibératifs municipaux. Ces gains ont été le fait de plusieurs partis et nous pouvons constater peu de cannibalisation. Ce mouvement général vers la droite corrobore la tendance initiée lors des élections cantonales de mars 2023 puis des élections nationales de novembre 2023. Dans un environnement global plus tendu, à l’étranger mais également au niveau de la Confédération, le peuple revient aux besoins fondamentaux. Il souhaite du travail et donc une politi-
que qui encourage les entreprises, des appartements abordables impliquant de diminuer la pénurie de logement ainsi qu’un canton sûr dans lequel nous pouvons sortir à toute heure sans risquer de nous faire détrousser. Les mouvements «progressistes» feraient mieux de l’entendre s’ils ne souhaitent pas continuer à perdre des plumes. Le troisième et dernier point est plus terre à terre. Durant ces derniers mois, les tensions ont augmenté, les «affaires» et les coups bas ont fleuri de part et d’autre de l’échiquier politique. Ces périodes de campagne sont de véritables révélateurs de la santé politique de notre pays, lorsqu’elles sont animées comme cette année. Elles ne doivent cependant pas cacher une certitude: les élus devront travailler ensemble pour le bien de leurs administrés durant les 5 proNotre système suisse est ainsi fait qu’il n’est pas possible de diriger seul. Les ennemis de la campagne doivent devenir des alliés sinon des partenaires, et les promesses doivent faire l’objet de compromis. Cet état de fait peut être frustrant pour certains nouveaux élus, mais il est le gage de la stabilité de
Nous pouvons féliciter toutes celles et ceux qui ont été élus. Mais nous devons également remercier les candidates et candidats malheureux (pour cette fois) et finalement rendre hommage à toutes celles et ceux qui se sont investis pour leur commune et qui arrivent maintenant au terme de leurs mandats.
Le passage à l’heure d’été a lieu dimanche 30 mars. Les changements d’horaire biannuels vous semblent-ils utiles?
Hélène, assistante médicale
Je ne sais jamais s’il faut avancer ou reculer les aiguilles de l’horloge. Mais hormis cette petite gymnastique de l’esprit, je reste persuadée que c’est un gain énergétique. Il faut juste s’adapter ce n’est pas si compliqué.
Philippe, graphiste
La perspective de pouvoir profiter des terrasses plus longuement ou de faire des balades au bord du lac à la sortie du bureau est enthousiasmante.
Je trouve ce changement de rythme utile en termes de bien-être.
Laurence, dentiste
Ces changements d’heure sont régulièrement sur la table des politiques partout où ils sont en vigueur. Je ne suis pas certaine qu’ils permettent de réaliser des économies d’énergie conséquentes. Il me semble que les nouveaux modes d’éclairage (LED) réduisent déjà la consommation tant des ménages que de la collectivité publique.
Nathalie, enseignante
Certaines études tendent à démontrer que ces changements ont une influence néfaste sur le sommeil et génèrent du stress. Pour ma part, mon organisme a besoin de plusieurs semaines pour s’adapter.
Luca, carreleur
Je pense que ces mesures sont importantes sinon je ne vois pas pourquoi autant de pays les auraient adoptées.
La maison natale de Karl Marx, à Trèves, en Rhénanie. 123RF
Hits de la semaine
25. 3 – 31. 3. 2025
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Carottes Suisse, le sachet de 1 kg 1.–
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L’agenda
du week-end
Fort, moderne, iconoclaste
ÉVÉNEMENT • La Cité Bleue présente Stabat Mater, une production singulière et bouleversante portée par la metteuse en scène Maëlle Dequiedt et le directeur musical Simon-Pierre Bestion. Cette création inédite revisite l’œuvre emblématique de Domenico Scarlatti dans une version réinterprétée pour dix chanteurs et chanteuses et instrumentistes, donnant naissance à une fresque musicale et scénique d’une force saisissante.
Le point de départ de ce projet ambitieux est la polyphonie de Scarlatti. Contrairement aux compositions baroques qui mettent souvent en avant des solistes, cette pièce se distingue par sa dimension chorale et collective. C’est précisément cette approche qui a inspiré Simon-Pierre Bestion dans sa relecture musicale qui métamorphose l’œuvre en un espace de résonance où voix et instruments tissent un dialogue vibrant, une onde sonore qui se propage à travers le temps et la mémoire.
La mise en scène audacieuse transforme la partition en une suite de tableaux évocateurs. Entre musique, gestes, images et parole, elle tisse un univers mouvant où improvisations et récits personnels se mêlent. Hors du récit linéaire, elle capture un instant d’émotion brute, où voix et corps portent la douleur et la résilience. Composé au début du XVIIIe siècle dans la rigueur de la musique sacrée romaine, le Stabat Mater reflète l’académisme de son époque. Destiné à la liturgie, il obéit à des codes esthétiques stricts. Pourtant, cette nouvelle interprétation en dévoile la théâtralité
Rive Gauche: balades au fil de l’histoire.
Mercredi 26 - jeudi 27 mars 2025 - n° 2614 - www.ghi.ch Théâtre: drôle de tempête p. 10
intime et vibrante. Comme le souligne Simon-Pierre Bestion: «La polyphonie de Scarlatti déborde du cadre traditionnel, laissant jaillir une émotion puissante et sensuelle. C’est une musique habitée.» Ici, les musiciens deviennent performeurs, intégrés à l’espace scénique. Concert et spectacle fusionnent en un rituel sensoriel où voix, gestes et lumières amplifient l’émo-
du texte de Jacopone da Todi, dans une vision résolument moderne. Pour Maëlle Dequiedt, cette adaptation est aussi une manière d’explorer la distance entre l’œuvre et notre époque: «Le spectacle est comme une fresque à travers les siècles. Il interroge notre propre regard, notre propre mémoire, nous renvoyant à nousmêmes.» MK
Au-delà du miroir, un monde onirique
OPÉRA • Du 13 au 16 avril, le Grand Théâtre embarque le jeune public dans un univers délicieusement absurde et comique avec Les Aventures d’Alice sous terre, un opéra de Gerald Barry d’après Lewis Carroll. A partir des ouvrages Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir, le compositeur irlandais livre une version d’une heure des célèbres histoires de l’héroïne, folle promenade à travers un pays des merveilles anarchique, où des lapins blancs, des chats grimaçants, des chapeliers fous, des reines enragées et autres personnages inouïs vivent selon des règles plus ou moins absurdes. Avec une énergie irrésistible, sa partition navigue entre humour, grotesque
et onirisme à l’instar des aventures de l’héroïne. Sa dramaturgie musicale au cordeau et son sens du langage et des situations offrent une musique effrénée pour les voix et pour les instruments de l’Orchestre de Chambre de Genève et des musiciens de l’Ensemble Contrechamps sous la direction de Holly Hyun Choe. Julien Chavaz, à la mise en scène, impulse un rythme coloré à cette course comique. Après le succès de la première scénique en 2020 à Londres, cet opéra unique est présenté pour la première fois en français à Genève. MK Grand Théâtre Genève, boulevard du Théâtre 11. Billetterie et infos: gtg.ch
Du 10 au 12 avril à 19h30 à la Cité Bleue, avenue de Miremont 46. Billetterie et infos: lacitebleue.ch
PARTICIPATION
Pour gagner 2 invitations pour le 10.3, envoyez GHI STA, suivi de vos nom, prénom et mail, au 911 ou appelez le 0901 888 022 (depuis un téléphone fixe), code 10 (1,90fr./SMS ou appel); pour le 11.3: GHI MAT, code 11; pour le 12.3: GHI SMT, code 12, jusqu’au lundi 31 mars à minuit. Ou remplissez un coupon à nos guichets.
Chorale: hommage à Haydn p. 10
28 mars – 13 avril 15h-20h 7/7 En présence de l’artiste www.engler.gallery englerm@aol.com Tél. +41 76 328 33 88 Informations: www.chene-bougeries.ch
tion
Une version résolument moderne de l’œuvre de Scarlatti. RAYNAUD DE LAGE
Regards croisés sur Cuba
EXPOSITION • Du
MK • Jusqu’au 17 avril, le Théâtre de Carouge présente La Tempête ou la voix du vent, une pièce d’après William Shakespeare, mise en scène par Omar Porras. Prospero, duc déchu de Milan, échoue sur une île avec sa jeune fille Miranda. Il y rencontre Caliban et sa mère, la sorcière Sycorax, ainsi que des esprits qu’il libère pour mieux les asservir, tout comme Caliban. Parmi eux, Ariel, serviteur zélé, rêve plus que tout de liberté.
S’emparant de cette œuvre
testamentaire, le metteur en scène d’origine colombienne la réinvente, passant par le prisme des peuples de Colombie. «A travers La Tempête, j’entends le souffle de mes ancêtres», confiet-il. Entre émerveillement et réflexion post-coloniale, il esquisse une quête d’égalité et de démocratie.
Théâtre de Carouge, rue Ancienne 37A. Billetterie et infos: theatredecarouge.ch
28 mars au 13 avril, la Commune de ChêneBougeries présente Cuba by Engler & Friends, un art-show inédit sur deux étages qui met en lumière le travail de Martin Engler et de peintres cubains de renommée internationale ainsi que des œuvres plus récentes de jeunes artistes. Entre rétrospective et créations contemporaines, cette exposition retrace l’évolution de l’art cubain, entre héritage révolutionnaire et modernité.
Né en 1953 à Grabs dans le canton de Saint-Gall, Martin Engler vit aujourd’hui à Genève. Formé à l’art à Zurich, il explore un large éventail de techniques – mixed media, huiles, collages, sculptures et bronze. Ses œuvres, véritables instantanés d’une déambulation émotionnelle, tissent un lien entre l’intime et l’universel. Son approche du portrait, fluide et transparente, laisse place à l’imagination du spectateur.
En 2008, l’artiste découvre à La Havane (Cuba) les techniques anciennes de la collagraphie, fusion entre gravure
Chants sacrés
et collage, et de la monotypographie, une méthode d’impression qui permet de créer des images uniques. Son immersion dans la scène artistique cubaine le conduit à participer à la Xe Biennale de La Havane, une aventure racontée dans Cuba, la caja fuerte abandonada, un documentaire diffusé sur la télévision suisse et TV5. Ses toiles ont été exposées sur plusieurs continents et trouvent aujourd’hui leur place dans de prestigieuses collections.
Les bénéfices des ventes seront intégralement reversés à deux associations soutenant des enfants à Cuba et aux Philippines, afin de nourrir leur créativité et leur offrir de nouvelles perspectives.
MK
Tous les jours de 15h à 20h en présence de l’artiste à l’Espace Nouveau Vallon, route du Vallon 8, Chêne-Bougeries. Vernissage pour collectionneurs et grands amateurs d’art le 27 mars à 18h30.
Infos: www.chene-bougeries.ch et www.engler.gallery
MK • Pour célébrer son 15e anniversaire, Le Studio Choral de Genève invite le public au ConcertHaydn sous la direction de Claudio Ibarra. A cette occasion, l’ensemble vocal interprétera la Missa in B N°14 dite Harmoniemesse, chef-d’œuvre ultime de Joseph Haydn, accompagné de solistes remarquables et des musiciens de la Camerata du Mont-Blanc. Fondé en 2010, l’ensemble réunit des chanteurs formés au sein de l’école Studio Choral. La création de ce chœur de chambre s’inscrit comme le couronnement du travail passionné et rigoureux mené dans cette école dédiée à l’art du chant choral.
Le 29 mars à 20h30 à l’église Saint-Joseph, place des Eaux-Vives. Entrée libre, chapeau. Infos: studiochoral@gmail.com
MK • Le 29 mars, La Lanterne Magique propose Lespetitsrêves–2015, une sélection de courts-métrages, de 1895 à 2011, illustrant l’évolution du cinéma, du muet au sonore, du noir et blanc à la couleur. Ces films en prises de vues réelles, parfois agrémentés de trucages fascinants, offrent aux enfants une belle initiation à la magie du cinéma et à l’art de raconter des histoires en quelques minutes. Les films muets des débuts permettent également d’acquérir une lecture enrichissante des images animées. A 10h et à 12h à Pathé Balexert 7, avenue Louis-Casaï 27. Infos: www.lanterne-magique.org
L’exposition retrace l’évolution de l’art cubain. MARTIN ENGLERE
Des maisons mobiles pour quel futur?
LOGEMENT DURABLE • Et si l’habitat devenait plus mobile que maintenant? Peu imaginable en Suisse, cela pourrait intéresser de grands pays. Pininfarina innove.
Gil Egger
Pininfarina, en collaboration avec AC Future, un leader dans le domaine des solutions de vie durables fondées sur l’intelligence artificielle, a présenté trois nouveaux produits au CES 2025 (Consumer Electronics Show) de Las Vegas: l’AITHu (AI Transformer Home Unit), l’AI-THt (AI Transformer Home Trailer) et l’AI-THd (AI Transformer Home Drivable). Le premier est une sorte de mobilehome, les deux derniers rappellent les caravanes et les camping-cars d’aujourd’hui. Ces innovations imaginent comment l’habitat peut être mobile, combinant ingénierie de pointe, durabilité et design raffiné.
Logement ou habitat d’urgence L’AI-THu est une unité d’habitation transformable offrant 37 m² d’espace
intérieur, avec un patio extérieur. Ses technologies utilisant l’intelligence artificielle commandent des panneaux solaires, le stockage d’énergie et des appareils haut de gamme. Sa flexibilité s’adapte à des résidences permanentes, des baraques de chantier améliorées ou des logements d’urgence, qui peuvent servir en cas de catastrophe. Sa modularité permet des extensions jusqu’à 120 m². Plus moderne que les caravanes traditionnelles, elle maximise le volume intérieur grâce à des systèmes d’expansion brevetés. Son design aérodynamique et élégant en fait un habitat mobile à faible empreinte carbone, intégrant des technologies intelligentes pour un mode de vie durable.
L’AI-THd, conçu par Pininfarina pour le lancement d’AC Future au
CES 2024, est un véhicule récréatif intelligent et autosuffisant. Il se transforme en un grand espace de vie mobile, offrant flexibilité et liberté de mouvement. Il incarne l’avenir de l’habitat nomade et intelligent… pour autant que cela soit autorisé. Paolo Trevisan, vice-président du design de Pininfarina of
America, et Laura Czarnecki, codirectrice générale d’AC Future, estiment que ces inventions visent à répondre aux besoins changeants des modes de vie modernes, en offrant des solutions durables, adaptables et esthétiquement attrayantes.
AC Future a présenté l’AI-THd au CES 2025 à Las Vegas, où les
clients pouvaient réserver ces produits, avec des livraisons prévues à partir du quatrième trimestre 2026. Ces innovations ambitionnent de révolutionner le logement abordable et écologique. L’avenir nous dira si cette sorte de nomadisme attire davantage que quelques curieux.
PHOTOS
La chasse aux petits trésors qui racontent Genève
HISTOIRE • Des anecdotes à tous les coins de rues ou presque? Il suffit d’ouvrir grand les yeux.
Et si on se laissait tenter par une promenade guidée surprenante entre la Tour du Molard et les rues de la VieilleVille? La balade dévoile une foule de détails que l’on ne remarque que très rarement. Il suffit pourtant de lever ou de baisser les yeux pour débusquer ces trésors qui racontent des épisodes et des anecdotes de l’histoire de Genève.
La légende de la clef de la porte Commençons par la Tour du Molard, au sommet de laquelle est suspendue une clef. On la distingue, à condition de bien se concentrer, depuis la place et ses pavés lumineux. Peu de Genevois la savent là-haut. Parmi les différentes explications données à la présence de cet objet incongru en cet endroit, mentionnons la légende de la clef de la porte de Rive cachée par un traître dans une dinde farcie, prête à la cuisson, destinée aux Savoyards pour leur permettre d’entrer dans la ville «par la grande porte»! Sur le côté de la Tour du Molard se trouve un bas-relief intitulé: «Genève Cité de Refuge». Le réfugié allongé par terre a les traits de Lénine. Cela pourrait bien être lui, sachant que cette œuvre a été réalisée en 1920, soit peu de temps après les séjours de Lénine à Genève.
Direction à présent la Tour de l’Île, où trône la statue commémorative de Philibert Berthelier, héros de l'indépendance genevoise décapité à cet endroit en 1519.
Etrange belette
On peut voir discrètement gravée sur le socle de la statue, une belette. Ce personnage de l’histoire genevoise avait fait de cet animal sa mascotte, qu’il avait constamment dans sa poche. N’oublions pas que dans le temps, on avait des animaux domestiques principalement pour se réchauffer, leur température corporelle étant un peu plus élevée que celle des êtres humains.
Royaume ou Piaget?
En longeant la rue de la Corraterie, on distingue audessus du numéro 7, le visage d’une dame que certains désignent comme la mère Royaume et d’autres comme la mère Piaget. Cette autre héroïne de l’Escalade, qui habitait une des maisons de la rue, a eu la présence d’esprit de lancer aux Genevois qui se trouvaient rue de la Cité la clef de chez elle pour qu’ils puissent, en traversant sa cour, déboucher sur la Corraterie et prendre les
Savoyards à revers. On raconte que, de crainte que les assaillants n’entrent dans sa chambre, elle aurait poussé contre la porte une armoire si lourde qu’il fallut, le lendemain, trois gaillards costauds pour la dégager. La peur donne des ailes, dit-on. Certaines mauvaises langues suggèrent que ce visage sculpté est en fait celui d’un Savoyard coiffé du bonnet de la Mère Royaume!
67 marches d’escalier Pour rejoindre la cathédrale Saint-Pierre depuis la place du Bourg-de-Four, empruntons le passage des Degrés-de-Poules, un escalier escarpé de 67 marches construit en 1554. Ce fut à cette période un escalier à ciel ouvert appelé Degrésde-Poulaille cerné de part et d’autre par les anciennes Granges de l’Hôpital. Le passage doit probablement son nom à la similitude entre ses marches raides et celles installées dans un poulailler pour permettre aux gallinacées de se percher. On peut aussi imaginer qu’à cette époque, quelques poules devaient se trouver par là car les œufs constituaient un aliment nourrissant pour les malades de l’hôpital général situé à l’emplacement du Palais de justice.
Toujours dans les passages de la Vieille-Ville, arrêtons-nous quelques instants sur celui de Mathurin Cordier, qui tient son nom d’une anecdote attendrissante. On raconte, en effet, qu’une petite-fille de Mathurin Cordier, le maître de rhétorique de Calvin, avait un rendez-vous galant en cachette dans ce passage avec l’un des fils de la mère Royaume durant la nuit de l’Escalade.
Vous souhaitez en savoir plus? Inscrivezvous à la visite guidée «Les secrets de Genève», organisée par Genève Tourisme, pour explorer son lot de mystères et secrets! Cette promenade vous invite à visiter la ville en compagnie d’un guide passionné qui vous révélera certains de ses trésors jusquelà bien gardés. Plus d’informations et inscriptions sur www.geneve.com, info@geneve.com, +41 22 909 70 00.
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La Tour du Molard. En médaillon: le visage d’une femme sculpté au No7 de la rue de la Corraterie. A gauche, la statue de Philippe Berthelier trône sur la façade de la Tour de l’Ile. AMM
Balade sulfureuse de la Vieille-Ville aux Rues-Basses
PATRIMOINE
• Qui eût cru le passé de la Cité de Calvin aussi canaille? Du «red light district» moyenâgeux en Vieille-Ville jusqu’à la Belle Epoque en basse ville subsistent des traces et des noms de rues. Découverte avec Catherine Hubert Girod, guide passionnée d’Histoire et d’histoires. Viviane Scaramiglia
A deux pas de la cathédrale, la Genève d’autrefois a eu sa Regina Bordelli, reine des mères maquerelles qui dirigeait le quasi-monopole des maisons closes au 15e siècle. Une époque canaille sous la gouverne du prince-évêque qui restreignit ce commerce grivois mais très lucratif en le limitant à la haute-ville. Les noms des rues évoquaient d’ailleurs très bien le site: la rue des Belles-Filles, celle de la rue ChausseCon, l’impasse du VieuxBordel… Au fil du temps, les nouveaux habitants désirant des adresses plus décentes, la rue des
Belles-Filles a pris l’appellation du pasteur Etienne Dumont et la rue
Maurice a remplacé l’impasse du Vieux-Bordel. Bizarrement, seule la rue Chausse-Con a conservé sa vocation première en devenant la rue
Chausse-Coq, en rappel, dit-on, aux jeunes libertins de bonne famille chaussés par les cordonniers du quartier. C’est du reste à l’angle de cette rue qu’une lanterne installée ultérieurement éclaire ce pan d’histoire. Notre guide en évoque une trace plus authentique à la Maison Tavel où est exposée une lourde porte
VS • Passionnée par Genève, sa ville d’adoption, Catherine Hubert Girod propose aux habitants et visiteurs des circuits de deux heures sur des thèmes originaux qui permettent la rencontre entre la grande et la petite histoire. Guide professionnelle indépendante, l’Annemassienne très voyageuse, qui a grandi au Japon, étudié les relations internationales à Paris et œuvré de longues années dans le monde humanitaire, a finalement déposé ses valises à Genève, il y a douze ans. «J’apprécie particulièrement ces balades avec les habitants, souvent émerveillés de découvrir leur ville autrement», dit-elle. www.visitergeneve.com
en bois sculpté d’une maison close, ornée d’une femme, jupe levée, et d’un homme prêt à la payer. Sur le parcours, notre balade fait sa pause au Café du Bourg-de-Four, l’un des plus vieux bistrots de Genève dont la deuxième entrée à l’arrière, donnait alors accès à un bordel.
Siècle du libertinage Cette activité perdurera jusqu’à la Réforme et l’arrivée de Jean Calvin en 1536. Le commerce des charmes est alors banni entre les remparts. L’activité se déplace vers les faubourgs, loin du regard des autorités. Mais la ville basse n’est pas en reste. Réglementées ou clandestines, les maisons closes, dites «maisons de tolérance», feront plus tard florès dans les rues commer-
E-mail: ferblanterie@duraffourd.ch
çantes des Rues-Basses. Celles de la Croix-d’Or sont les plus connues. «Au no 5, la maison de Madame Adèle est très importante et paie les plus lourds impôts», note Catherine Hubert Girod. Les femmes galantes du centreville ne décolleront pas de sitôt. «Le siècle des Lumières est aussi celui du libertinage», rappelle notre guide, en faisant notamment référence aux mémoires de Casanova et à ses épisodes érotico-galants à Genève. A la fin du 19e siècle, le secteur compte une vingtaine de maisons closes et des maisons de passe subsistent à la rue Neuve-du-Molard vers 1960.
D’un «red light district» à l’autre Au nombre des faubourgs, SaintGervais est resté longtemps un lieu
propice à la débauche. Il suffit de passer d’une rive à l’autre pour imaginer l’ancienne rue des Etuves, avec ses bains chauds publics et mixtes qui attirent les filles de joie. Suite à diverses épidémies, ces établissements finiront par disparaître au 17e siècle.
C’est en 1925 que les maisons closes sont frappées d’interdiction, provoquant le déplacement progressif des filles des Rues-Basses vers les Pâquis. «Avec l’existence de la gare Cornavin, il fallait de quoi loger, nourrir et divertir les voyageurs», détaille notre guide. C’est ainsi que, petit à petit cabarets et hôtels de passe vont proliférer dans le quartier.
La rue Etienne-Dumont, ancienne rue des Belles-Filles, et la rue Chausse-Coq dont le 21 connut un passé sulfureux. PHOTOS VS
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Capricorne 21.12 - 20 .01
Amour: Vous avez envie de rester seul et délaissez un peu votre entourage.
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URGENCES ET PERMANENCES MÉDICALES
Service du feu: 118
Police secours: 117
Ambulances/cardiomobiles:
PHARMACIE DE GARDE
Garde permanente Pharma24 (bd de la Cluse 38), 24h/24, 7j/7, 022.808.00.18.
URGENCES SANTÉ
Hôpital cantonal: 022.372.33.11 ou 022.372.81.20. Hôpital de la Tour Meyrin: 022.719.60.00, tlj 7h-23h.
Clinique de Carouge: av. Cardinal-Mermillod 1, lu-sa 7h30-19h30, di et jours fériés 8h-18h, 022.309.46.46. Clinique et permanence d’Onex: Cité générations, rte de Chancy 98, tlj 7h-22h, 022.709.00.00. Clinique des Grangettes: Chêne-Bougeries, tlj 7h-23h, 022.305.04.58; 022.305.05.55.
Clinique La Colline: av. de Beau-Séjour 6, tlj 7h-23h, 022.702.21.44.
URGENCES PÉDIATRIQUES
Hôpital des enfants: rue Willy-Donzé 6, 022.382.45.55 ou 022.382.33.11.
Clinique des Grangettes: Chêne-Bougeries, 022.305.04.58; tlj 10h-22h, 022.305.05.55.
GPL Garde pédiatrique de Lancy: rte du Pont-Butin 70, 022.879.57.00. Urgences pédiatriques d’Onex: Cité générations, rte de Chancy 98, 7j/7 9h-21h30, 022.709.00.00. Consultations pédiatr. sur rdv: 0844.022.022, avec les trois sites connectés: Hôpital de la Tour, Centre médico-chirurgical des Eaux-Vives, GPL Garde Pédiatrique Lancy, 8h-22h sa-di et jours fériés, 18h-22h semaine.
PERMANENCES MÉDICALES
Centre médico-chirurgical Acacias: rue des Epinettes 19, lu-ve 8h-17h30, 022.342.54.55. Helvetic Care Rive: tlj lu-sa 8h-20h, di 10h-20h, cours de Rive 2, 022.312.11.11. Centre médical Eaux-Vives: av. de la Gare-des-Eaux-Vives 3,
urgences pédiatriques lu-ve 18h-22h, sa-di et jours fériés 8h-22h, 022.737 47 47.
Centre médical Servette: av. De-Luserna 17, consult. pressantes sur rdv, lu-ve 8h-18h, sa 9h-13h, 022.795.25.25.
Centre médico-chirurgical Vermont-Grand-Pré: rue de Vermont 9a, urgences médicales tlj 24h/24, 022.734.51.50. Swiss MC Medical Center: rue de Chantepoulet 1-3, urgences ambulatoires adultes, lu-ve 8h-20h, sa 8h-18h, di et jours fériés 10h-16h, 022.731.21.20.
Centre médico-chirurgical de Cornavin: rue du Jura 1-3, urgences médic. et chirurgicales, radiologie, adul./enf., tlj 7h30-20h, di 10h-18h, 022.595.11.11.
Groupe médical 21: rue de Chantepoulet 21, lu au ve 8h-18h, horaire téléphonique 9h-12h/14h-17h, 022.716.30.40.
DIVERS
SOS médecins à domicile: 022.748.49.50. SOS gynécologie Institut médical de Champel: rue Firmin-Massot 1, tlj 8h-20h, 022.347.33.63. Ophtalmologie HUG: 022.372.84.00. Centre ophtalmologique Rive: urgences lu-ve 8h-19h, sa 9h-13h, 022.959.75.65. Ophtalmologie Cornavin: rue du Mt-Blanc 22, urgences lu-ve 8h-12h et 13h-17h, 022.738.15.15. Urgences Association médecins dentistes Genève (AMDG): consulter la rubrique des urgences sur le site de l’AMDG: www.amdg.ch Cabinet vétérinaire Jonction: bd Carl-Vogt 38, tlj 24h/24, 022.995.96.97. Alco-line: 0848.800.808. Alcooliques anonymes: 0848.848.846. Narcotiques anonymes: 0840.12.12.12.
ET SI ON PARLAIT DE SEXE!
Les conseils de notre sexologue
Chaque semaine, Norah Lounas répond à vos questions.
Travail-Argent: Vous avez très envie de partir vers de nouvelles aventures. Santé: Vous souffrez de troubles digestifs. Humeur: Semaine sans grand intérêt. Sagittaire 21.11 - 20.12
21.02 - 20.03
Amour: Des questions jusqu’alors non résolues vont refaire surface.
Amour: Votre vie conjugale se cimente et s’épanouit dans la réciprocité des sentiments.
Travail-Argent: Ne restez pas indéfiniment entre deux eaux et faites preuve de davantage de volonté pour imposer vos choix. Santé: Vous rayonnez d’énergies communicatives.
Humeur: Tout ira très bien!
La semaine dernière, je confiais que je pratique parfois l’auto censure (le fait de s’imposer des restrictions dans l’expression de ses idées, par crainte de représailles, de critiques ou de sanctions). Mes motivations sont différentes. Je m’autocensure parce que je considère que les personnes qui lisent cette rubrique sont dissemblables en âge, genre, capacité de compréhension, pratiques sexuelles, etc. Je dois fournir des réponses compréhensibles par le plus grand nombre, sans savoir précisément qui les lira. Ma principale inquiétude est que traiter certains sujets en peu de mots, de manière générale, pourrait conduire à des malentendus ou à des comportements inappropriés. Cependant, ne pas aborder ces thématiques va à l’encontre de l’idée d’information et de prévention. Par exemple, une question m’a été posée sur la masturbation urétrale. Considérée comme honteuse par ceux qui la pratiquent, je me suis censurée. Mais si je n’en parle pas dans cette rubrique, ces personnes ignoreront que cette pratique porte un nom: le sodurètre, et donc elles ne s’informeront pas sur ses dangers. Car le sodurètre, heureusement peu courant, est dangereux. Les hommes et les femmes qui s’y adonnent insèrent dans leur urètre toutes sortes d’objets (non stérilisés), pouvant causer de graves lésions et des infections. Mon dilemme est le suivant: informer les personnes des dangers et les encourager à se faire accompagner, ou craindre que d’autres ne s’essaient à cette pratique qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Mais je m’égare. La prévention n’est pas une incitation. Ainsi, si vous pratiquez le sodurètre, faites-vous aider car c’est dangereux et le personnel médical pourra vous accompagner. Pour les autres, abstenez-vous d’essayer.
Envoyez vos questions à sexologue@ghi.ch. Merci de préciser votre âge. Pour rappel, la chronique ne remplace pas une consultation. Le cabinet de Norah Lounas est situé av. Henri-Dunant 2.
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• Ville de 650’000 habitants, Détroit dispose d’un parc d’hébergement conforme à une ville de cette taille. On logera de préférence dans Downtown, où l’on compte de nombreux hôtels de chaîne, certains historiques et rénovés.
• De nombreux restaurants sont à découvrir en ville, depuis ceux spécialisés dans le Coney Dog (hot-dog au bœuf) jusqu’aux restaurants ethniques et fusion, en passant par les adresses servant la pizza de Détroit, rectangulaire, avec pepperoni, fromage fondu et sauce tomate.
Visiter
• Downtown: à pied ou avec le métro aérien gratuit the People Mover.
• Midtown, New Center et Milwaukee Junction: accès avec The Q-Line, tramway gratuit circulant sur 3,3 miles.
• Autres quartiers (Eastern Market, Corktown, Belle-Isle, Dearborn…): avec Lyft, système de transport de type Uber.
• A voir absolument: Ford Rouge Factory, The Henry Ford Museum et Greenfield Village; Guardian Building; Eastern Market; Motown Museum; Exhibit 3000; le Detroit Institute of Arts. En savoir plus: visitdetroit.com
t en Mo arvi ackson albums.
La ville du Michigan connaît depuis quinze ans un revival qui révèle un passé d’une richesse inouïe. L’ex capitale mondiale de l’automobile, également un des foyers de la musique américaine, propulse le visiteur dans l’Histoire des Etats-Unis et d’une ville capable de renaître de ses cendres.
Textes et photos Philippe Bourget
Ford, Chrysler, General Motors (GM) et ses marques Chevrolet, Cadillac, Buick… Iggy Pop & The Stooges. L’inven-
tion de la musique techno…. Vous en voulez encore? L’iconique studio Motown, où Stevie Wonder, Marvin Gaye, Diana Ross et les Jackson Five ont enregistré des albums. Bienvenue à Détroit, Michigan, cité à l’histoire brillante, tombée très bas après maints crashs économiques mais de retour sur scène depuis une quinzaine d’années.
General Motors, bientôt dans Downtown Symbole de cette reconquête, General Motors, née en 1908 à deux pas de Détroit, réinvestit downtown. Le constructeur va installer son nouveau quartier général sur Woodward Avenue, l’artère principale de la ville, dans un immeuble neuf. L’automobile… De la fin du 19e siècle aux années 1960, cette industrie a incarné la puissance de Détroit. La ville bénéficiait pour cela d’atouts, avec des ressources minières et hydrauliques proches.
Les Big Three, Ford, Chrysler et GM En 1896, Henry Ford crée son premier atelier, avant de lancer en 1910 une usine automobile révolutionnaire, où le travail «vient» à l’ouvrier. Le taylorisme rayonne à travers le fameux modèle T, produit par milliers chaque jour dans les années 1920. La concurrence entre marques mène à une concentration inédite: dans l’entre-deux guerres, les Big Three (Ford, Chrysler et
GM) emploient plus de 300’000 personnes. Un pan d’histoire à découvrir au Ford Rouge Factory et à The Henry Ford Museum (lire encadré). Dans cette ville irriguée par la Detroit River, frontière avec le Canada et les Grands Lacs – des oies sauvages survolent régulièrement la cité – l’urbanisme exprime cette réussite. Il y a les mansions d’industriels de l’acier et de la construction, enrichis dès les années 1870 –Détroit est alors le «Petit Paris du Midwest». De rares exemples existent dans Brush Park, une zone délaissée. Il y a ensuite les skyscrappers. Guardian Building (Downtown) et Fischer Building (New Center) en sont deux illustres exemples. Marbres et céramiques rivalisent de luxe dans ces temples du business. Las, cette opulence subit un coup d’arrêt en 1929 puis aprèsguerre, avec la poursuite du transfert des usines automobiles en banlieue. Détroit se vide. Les quartiers se paupérisent, livrés aux squats et à la criminalité. Le choc pétrolier de 1970 et la crise de 2008 mènent la ville à la faillite.
Une épopée musicale au Motown Museum Détroit en porte les stigmates et il faut une âme de poète urbain pour trouver du charme à ce fouillis de quartiers revisités et d’îlots délabrés. C’est le lot des villes en renaissance, plus vibrantes que belles. On trouvera aussi un intérêt certain à Eastern Market, le plus grand marché des Etats-Unis. Les produits
maraîchers du Michigan y sont prisés des néo-urbains, dans une ambiance très «bobo bio». Impossible aussi de passer à côté de Motown Museum. Ce site raconte l’épopée musicale de Détroit quand, dans les années 60 à 70, les stars de scène US enregistrent ici, dans le mythique studio A. Une visite à compléter par celle d’Exhibit 3000, qui raconte l’aventure de la musique techno, née à Détroit dans les années 80. Illustration de la capacité de la ville à se réinventer!
Ford, d’hier à aujourd’hui
PB • C’est l’une des rares usines automobiles US ouvertes au public. A Dearborn, banlieue ouest de Détroit où Ford possède son siège social mondial et un complexe usinier high tech, le Ford Rouge Factory Tour et The Henry Ford Museum rappellent l’impact de la marque dans la vie de Détroit. Après deux shows «ciné» sur l’histoire de Ford et sa place dans le sport automobile, les visiteurs ont le privilège d’observer les ouvriers de l’usine fabriquant le modèle T150, le pick-up le plus vendu aux Etats-Unis. 4000 personnes travaillent chez Ford à Deaborn et 1200 véhicules sortent chaque jour de la chaîne ultra robotisée. Dans une autre partie du site, The Henry Ford Museum a collecté des souvenirs entiers de l’histoire automobile US: les voitures de présidents (dont celle dans laquelle Kennedy fut assassiné); le bus où Rosa Parks a refusé de laisser sa place à un blanc; des modèles de course et même des avions et des trains. S’il faut aller à Détroit, c’est pour cette visite, à étaler sur deux jours en incluant un tour au Greenfield Village et ses maisons d’Américains typiques ou célèbres.
L’ensemble Renaissance Center (années 1970) abrite des bureaux de General Motors.
Vue de Downtown.
La voiture dans laquelle fut assassiné John Fitzgerald Kennedy, à The Henri Ford Museum.