L’absence d’un conseiller fédéral issu d’une grande ville peut-elle vraiment prétériter Lausanne? Un peu, selon le syndic Grégoire Junod. page 3
Une place de jeux peut contenir plus de 80 mégots de clope. A Lausanne, les amendes d’ordre ont fait diminuer le phénomène. page 5
épinglée
la plateforme «Climate Trace», la cimenterie d’Eclépens serait le site romand le plus polluant. page 8
livres pour Noël
l’approche des fêtes de Noël, découvrez notre sélection de livres à glisser sans attendre sous le sapin. page 9
Voyagez avec Benoît Aymon entre le Grand Nord et La Réunion à travers un nouveau film passionnant. page 13
Alors oui, ce serait dommage que Lausanne finisse, un jour, par ressembler à une sorte de Las Vegas sur Léman avec ses échoppes ultra-scintillantes, ses pubs bling bling et ses panneaux publicitaires gigantesques. Mais on en est encore loin et le centre de notre bon vieux chef-lieu cantonal, surtout en hiver, brille plus par sa fadeur que par son éclat…
Depuis la fin de l’année dernière, la Ville de Lausanne via ses nouvelles directives sur les procédés de réclame, met un point d’honneur à limiter toute publicité intempestive dans les vitrines et autres devantures de magasins.
L’objectif, légitime, est celui d’empêcher multinationales et autres grosses entreprises d’avoir massivement recours a des procédés publicitaires démesurés qui, c’est vrai, aboutiraient à enlaidir nos rues par une uniformisation délétère, tant les rues centrales de Paris, Budapest, Prague, Milan, Londres ou Madrid se ressemblent désormais lamentablement.
Pour légitime qu’il soit, cet objectif se trompe, au moins partiellement de cible. Il limite certes le vorace appétit publicitaire des grandes enseignes, mais prétérite gravement l’attractivité des petits commerçants, dont la vitrine représente, certes avec la qualité du service, souvent le premier argument de vente.
Dans ce domaine comme tant d’autres, le principe de proportionnalité devrait être appliqué avec autant de zèle que n’en mettent parfois les inspecteurs à faire respecter les règlements communaux.
Car pour un centre-ville, s’il est une chose de pire qu’un commerçant qui fait trop de publicité, c’est bel et bien un commerçant qui fait faillite.
COMMERCE • Censée d’abord lutter contre les abus publicitaires des grandes enseignes, les nouvelles directives sur les procédés de réclame dans les vitrines prétéritent aussi les plus petits commerçants. La grogne monte.
D«epuis, 2004, je gère un local commercial situé sur la rue des Terreaux et cette année nous avons reçu plusieurs lettres du Service de l’économie de la Ville de Lausanne dans lesquelles on nous demande de supprimer la publicité de nos fenêtres, de supprimer les panneaux et d’enlever l'écran LED qui se trouve à l'intérieur de notre vitrine, sous prétexte d'amélioration de l'esthétique du centre-ville».
Manager de la PME Capital Services, et engagée dans un véritable bras de fer avec le Département de l’économie, Raquel Mediavilla ne décolère pas et cache mal son indignation.
«Je trouve ces pratiques inacceptables car nous, les commerçants, avons besoin de faire de la publicité pour annoncer nos produits. Il est actuellement très difficile de rester sur le marché donc s'ils ne peuvent pas nous aider à nous maintenir à flot, au moins, qu’ils nous laissent travailler».
Comme elle, ils sont de plus en plus nombreux à exprimer leur mécontentement devant ce que d’autres commerçants n’hésitent pas à qualifier, mezza-vocce, de véritable «harcèlement» de la part de la Ville, jugée trop tatillonne sur l’esthétique des devantures de magasin.
Nuisant à l'attractivité du centre-ville, sans parler de leur impact esthétique, les vitrines opaques sont en général dues à des rénovations ou des travaux qui s’éternisent, l’installation de bancomats, ou carrément leur transformation quasi complète en espace publicitaire. Dans une interpellation à venir et postée sur le site du parti socialiste lausannois, le conseiller communal Benoît Gaillard déplore leur multiplication dans les rues lausannoises, malgré «les intentions affichées par la municipalité». Et d’interroger sur les contrôles mis en place par la Ville pour tenter d’endiguer le phénomène: «Lorsqu’une vitrine est opaque, non seulement c’est laid, mais c’est toute la rue qui perd en attractivité, dénonce Benoît Gaillard. C’est interdit, mais encore faut-il faire respecter la loi».
Une célèbre agence immobilière de la place a ainsi dû longuement batailler pour trouver un compromis qui lui permet d’afficher ses annonces dans sa vitrine, non sans avoir dénoncé «un deux poids deux mesures».
«Je trouve que le concept d’esthétique est très subjectif et dépend beaucoup de l’inspecteur qui vient observer la vitrine, lance encore un petit patron, qui a requis l’anonymat. On voudrait nous pousser à faire faillite qu’on ne s’y prendrait pas mieux».
Et c’est une réalité. Depuis quelques mois, la Ville a procédé à un sérieux serrage de vis en matière d’affichage dans les vitrines, et sur le terrain, les deux inspecteurs du Département de l’économie appliquent avec un zèle contesté les nouvelles «directives techniques d’application du règlement communal sur les procédés de réclame» adoptées par la
EQUILIBRE • Avec deux nouveaux membres, le Conseil fédéral ne comprend plus de représentants de grandes villes. L’avis de Grégoire Junod, syndic de Lausanne.
Lausanne Cités: Certains considèrent que l’absence d’un conseiller ou d’une conseillère fédérale issu-e d’une grande ville suisse est un déni de démocratie...
Grégoire Junod: On peut regretter l’absence de représentation des villes au sein du Conseil fédéral mais parler de déni de démocratie n’a aucun sens. Tant Elisabeth BaumeSchneider qu’Albert Röchti ont été élus on ne peut plus démocratiquement par les Chambres fédérales.
Pourquoi est-il important que les villes soient représentées au Conseil fédéral?
Deux tiers des Suisses vivent dans une agglomération. La Suisse urbaine est une réalité sociale, économique et culturelle. Il est donc important que les villes soient entendues. Mais il est tout aussi important d’avoir des élus qui tissent des ponts entre la ville et la campagne.
On a parfois l’impression aujourd’hui de deux mondes qui ne se comprennent plus. Mais Elisabeth BaumeSchneider a beaucoup d’atouts pour ramener du dialogue et de la cohésion. L’écoute de la part du Conseil fédéral n’est pas qu’une question d’origine des élus mais aussi de personnalité.
Que faudrait-il faire pour que les préoccupations des citadins soient mieux entendues?
Arrêter de vouloir opposer les villes au reste du pays. Lorsque l’on construit le tram ou le métro M3, on bâtit une infrastructure qui profite à l’ensemble du canton. Idem lorsque Lausanne réalise le stade de la Tuilière ou finance l’essentiel de la nouvelle patinoire et la piscine olympique de Malley.
Aujourd’hui en Suisse, la ville est une réalité même pour celles et ceux qui n’y vivent pas. On y travaille, on y sort, on y fait ses achats. Mieux écouter les villes et les agglomérations, c’est se donner les moyens de prendre les bonnes décisions pour l’avenir du pays.
Propos recueillis par Charaf Abdessemed
municipalité à la fin de l’année 2021. «Cette question nous préoccupe beaucoup et nous enregistrons de nombreuses remontées de la part de nos membres qui ne comprennent pas toujours que certains acquis antérieurs soient remis en question, réagit Anne-Lise Noz présidente de la Société coopérative des commerçants lausannois (SSCL). Le vrai problème est que ces nouvelles directives qui portent atteinte à une certaine liberté d’entreprendre, comportent une part de subjectivité, et ce qui est subjectif est forcément contestable.»
Contacté, le municipal en charge de l’économie, PierreAntoine Hildbrand, ne nie pas le serrage de vis en cours, au nom de la lutte contre «l’uniformisation visuelle de la ville», pointant surtout du doigt «certains projets de nou-
velles enseignes publicitaires trop grands ou trop nombreux.»
«Les règles sur les enseignes publicitaires et contre l’opacification des vitrines visent à éviter la laideur des rues et à maintenir des perspectives visuelles afin d’inciter à la flânerie commerciale, tout en préservant la qualité des espaces publics et le patrimoine architectural lausannois» explique-t-il. Dans la ligne de
mire de la municipalité, qui souhaite «privilégier la diversité des petits commerces qui ne peuvent pas rivaliser en termes d’espaces publicitaires», les grandes chaînes internationales qui font que «tous les centres-villes finissent par se ressembler».
Sauf que la majorité des témoignages reçus émanent justement de petits commerçants, qui estiment eux aussi faire les frais de la politique trop restrictive menée par la Ville. «Nous étudions les actions à mener pour soutenir nos membres et restons dans l’attente de directives claires de la part du municipal», conclut Anne-Lise Noz.
Abdessemed«On voudrait nous pousser à faire faillite qu’on ne s’y prendrait pas mieux»
Un commerçant lausannois
Les vitrines opaques, l’autre grand problème
«Les règles sur les enseignes publicitaires visent à éviter la laideur des rues»Pierre-Antoine
Hildbrand, municipal en charge de l’économie
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Réunissant bénévoles, associations et professionnel·le·s de l’entraide et de la santé, le congrès a fait le point, samedi 19 novembre à Zurich, sur la création, les buts et le fonctionnement des groupes de parole en auto-organisation qui permettent à de jeunes adultes en souffrance de se réunir autour d’un thème commun pour trouver écoute, soutien et conseils.
Dépression Post-Partale Suisse regroupe par exemple des parents ayant souffert de DPP qui apportent aide et soutien aux parents et à leurs proches concernés par la dépression suite à la naissance d’un enfant. Leur maître-mot «la DPP peut toucher n’importe qui, vous n’êtes pas seul·e, il ne faut pas avoir honte!». Autre groupe, MeWell-Community est une jeune communauté d’étudiant·e·s et de personnels des universités qui organisent des ateliers et des événements communautaires sur des sujets liés à la santé mentale des étudiant·e·s pour engager le dialogue, démystifier et sourcer les offres d’aide et d’information. Dernier exemple, le Collectif Enfants Aidants, en pleine construction, regroupe des personnes qui ont grandi avec des parents ayant des troubles psychiques. L’objectif est d’apporter leur aide aux enfants concernés
et de sensibiliser les professionnel·le·s de la santé. Dans le canton de Vaud, ce sont plus de 240 groupes qui échangent autour de plus de 100 sujets (DPP, diabète, cancer, transidentité, personnes non binaires, proches aidants…) pour écouter, informer, aider, guider et donner de l’espoir à des personnes qui, comme elles vivent la même situation. Dans le cadre de ces groupes, le Centre Info-Entraide Vaud, en association avec Bénévolat Vaud et le canton, travaille à la promotion de ces groupes d’entraide autogérés et sert de plateforme de contact, d’aide à la création/animation de groupes et d’information.
Vous désirez en apprendre plus, rejoindre ou créer un groupe?
Informations et liste des groupes sur www.infoentraidevaud.ch
Le 3e Congrès national sur l’entraide autogérée fait le point sur l’entraide entre jeunes adultes
Nos bambins seraient-ils en danger sur l’une des 75 places de jeux que compte Lausanne? C’est en tout cas ce que laisse penser une récente étude menée par l’ONG alémanique «stop2drop», sur la base d’une recherche menée entre octobre et novembre derniers sur 42 places de jeux. En moyenne près de 80 mégots de cigarettes jonchent ainsi le sol de chaque place de jeu en Suisse. «On a trouvé des mégots dans 95% des cas, disséminés dans un endroit parfaitement inadapté aux enfants, explique Markus Dick, directeur de stop2drop. Ces mégots sont une véritable plaie car ils polluent les rues, les parcs et les places de jeux où ils risquent d’être avalés par les enfants et provoquer ainsi des empoisonnements». Et pour cause: constitués de plastique, les mégots de cigarettes contiennent près de 7000 substances chimiques toxiques, alors que, selon l’Office fédéral de l’environnement, les communes
suisses consacrent chaque année environ 52 millions de francs au nettoyage de leur territoire et à l’élimination des mégots qui y sont jetés. Si la plupart des places de jeux analysées par stop2drop sont situées en Suisse alémanique, «il n’y a pas de raison que la situation soit différente en Suisse romande, car le littering sur les places de jeu est un phénomène général», lance Markus Dick, qui promet que la prochaine étude englobera les cantons romands.
Mesures de répression et amendes d’ordre
«La Ville de Lausanne n'a jamais effectué de comptages comme cela a été le cas en Suisse alémanique.
Toutefois, nous pouvons dire que la grande majorité des utilisatrices et utilisateurs des places de jeux sont respectueux» observe de son côté Stéphane Beaudinot, chef du service de la propreté urbaine, à la Ville de Lausanne. Ce respect ne résulte en
tout cas pas du hasard. En 2017 en effet, la Ville a mis en place des mesures de répression avec l'introduction des amendes d'ordre fin 2017 qui a largement porté ses fruits: «les mégots de cigarettes étaient ce que nous trouvions le plus au sol avant l'introduction des amendes d'ordre fin 2017, relève encore Stéphane Beaudinot. Aujourd'hui, la situation a changé, les fumeuses et fumeurs ont adapté leur comportement. Même si nous trouvons encore des
mégots sur le domaine public, leur quantité a baissé». D’autres mesures ont également été mises en place pour faire diminuer la quantité de mégots jetés sur la voie publique: distribution de «pocket boxes» pour les petits déchets (chewing-gums, papiers, mégots), introduction en 2018 des poubelles-requins avec cendriers intégrés, sans compter les multiples campagnes de sensibilisation organisées.
Charaf Abdessemed
LITTERING • Chaque place de jeux en Suisse contiendrait pas moins de 80 mégots, très toxiques. Pour la Ville de Lausanne, la majorité des usagers sont respectueux, l’introduction d’amendes d’ordre en 2017 ayant drastiquement fait baisser le nombre de mégots jetés.Les mégots de cigarettes contiennent plus de 7000 substances toxiques. STOP2DROP Les premiers contours du quartier renouvelé de «la Manufacture», à Prilly-Malley, se dessinent. Un mandat d’études parallèles a été mené. L’objectif est de créer un nouveau quartier vivant, durable et mixte qui inclut une extension de la Haute Ecole des Arts de la scène.
Ça y est, les 365 jours de 2022 seront bientôt passés. Votre Journal communal va s’arrêter et toute l’équipe se réjouit de vous retrouver le 18 janvier 2023.
En cette période de l’Avent, prenons le temps de nous tourner vers ce qui nous est le plus cher. A l’heure où les magasins résonnent de chansons de Noël, c’est le moment pour chacune et chacun d’entre nous de prendre le temps de regarder l’année passée et de se réjouir de celle à venir.
Les 36 derniers mois nous ont appris à faire les choses différemment et à nous adapter. Et aujourd’hui nous savons que, même si parfois les prévisions peuvent être décourageantes, il y a toujours une petite flamme quelque part à trouver.
D’ici là, n’oubliez pas que celle d’une bougie peut parfois être bien plus réconfortante que mille guirlandes lumineuses. Joyeuses fêtes à toutes et tous. | A. Nappey-Barrail
CULTURE — Si vous avez un abonnement pour les bibliothèques de la Ville, vous pouvez visiter gratuitement les trois musées communaux (Collection de l’Art Brut, Musée Historique Lausanne et Musée romain de Lausanne-Vidy). Le principe de l’offre «Empruntez un musée!» est simple. Depuis début décembre, des coffrets sont disponibles au guichet des six bibliothèques de la Ville ainsi qu’auprès du Bibliobus. A l’intérieur de chaque coffret, vous trouverez deux contremarques qu’il suffit ensuite d’échanger
à l’entrée d’un des trois musées contre des billets d’entrée. Vous pouvez donc choisir de faire une visite en solo ou avec la personne de votre choix, même si celle-ci n’est pas abonnée aux bibliothèques.
La démarche «Empruntez un musée!» est une action qui vise à favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous et à élargir le public. Attention, le nombre de coffrets à disposition est limité. | J. Dubuis
Si vous avez une fois eu l’occasion de parler avec Patrice Iseli, vous vous souviendrez à jamais de sa voix. Que ce soit au bord de la piste de la Pontaise comme dans son bureau, il l’a faite résonner pour nous parler de sa carrière dans l’administration. Cela fait plus de deux décennies qu’il gère le Service des sports de la Capitale olympique et il en est reconnaissant envers la Ville et les différents membres de la Municipalité qu’il a côtoyés durant sa carrière. Commencer sa journée en visitant un chantier de stade, recevoir des associations sportives locales l’après-midi puis se changer rapidement pour une soirée avec une fédération sportive internationale ou le CIO (Comité International Olympique) sont des enchaînements qu’il a souvent faits et surtout appréciés.
Une fonction qui a évolué au fil du temps A son arrivée, l’un des objectifs de la Ville était de pouvoir garder le CIO et arriver à convaincre d’autres fédérations internationales de le rejoindre à Lausanne. Il aura ensuite vécu l’époque de Métamorphose et de tous les projets d’infrastructures sportives, comme le Stade de la Tuilière ou la Vaudoise aréna qu’il a pu inaugurer. Aujourd’hui, il sait que l’enjeu pour la Ville est de pouvoir offrir et soutenir un sport pour toutes et tous.
Lorsque vous lui demandez de se retourner sur sa carrière, Patrice Iseli a le sourire aux lèvres et les yeux qui pétillent. Entré à la Ville en tant que (très jeune) chef du Service des gérances, il passera ensuite aux sports. Un rêve devenu réalité pour ce fan de sports, en particulier de tennis et de tennis de table. Tout n’a pas été toujours facile, mais il garde des souvenirs incroyables, comme lorsque Lausanne est nommée à Kuala Lumpur pour l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse 2020 ou que l’équipe de Suisse de Coupe Davis choisit Ouchy pour fêter sa victoire en 2014.
Des beaux projets mis en place avec des équipes et des personnes sur qui il a toujours pu compter. Que cela soit un ou une Conseillère municipale pour défendre un projet au Conseil communal ou une personne bénévole pour poser des barrières en vue d’une manifestation en passant par les équipes du Service des sports ou des autres services pour construire ces projets ensemble. Aujourd’hui, il avoue qu’il se réjouit de pouvoir prendre un peu de temps pour lui et les siens, mais il sait déjà que ça ne durera sûrement pas longtemps et qu’il trouvera rapidement de quoi occuper sa retraite de manière active… ou pas! | A. Nappey-Barrail
Les édicules, ce sont ces petites constructions dans l’espace publique. Lausanne en compte 24 qui prennent des formes variées: roulottes, arches de ponts, kiosques, cabanons, abribus, anciens wc ou containers. La politique publique des édicules a pour objectif de mieux valoriser ces éléments du paysage lausannois.
Dans ce cadre, la Ville de Lausanne lance un appel à projets pour l’exploitation annuelle du kiosque appelé «La Cabane» qui est situé à l’avenue Pierre-de-Coubertin. Idéalement localisé à proximité du bord du lac, sans concurrence immédiate, cet édicule
ie d’un public varié qui fréquente cette zone de loisirs très
PATRIMOINE — La Ville de Lausanne rejoint la Baronnie du Dézaley, une association de productrices et producteurs qui s’emploient à défendre et à mettre en valeur un terroir d’exception.
Depuis le 30 novembre, la Ville de Lausanne rejoint officiellement la Baronnie du Dézaley. Cette association fondée en 1994 vise à préserver et promouvoir les traditions ancestrales de la culture et de la vinification du Chasselas et regroupe exclusivement des propriétaires de l’appellation d’origine contrôlée «Dézaley Grand Cru». Elle défend la diversité des crus et la pluralité de ses expressions, et s’engage à préserver et entretenir le vignoble en terrasses légué jadis par les moines cisterciens.
Les domaines de la Ville de Lausanne produiront 3000 bouteilles de Chasselas du Clos des Moines avec une étiquette qui sera exclusivement dédiée aux bouteilles de la Baronnie. Le premier millésime issu des vendanges 2022 viendra officiellement rejoindre les autres crus le 1er septembre 2023. | S. Bayard
Les
es intéressées peuvent proposer le concept de leur choix
que l’activité principale devra répondre aux exigences d’un magasin-kiosque avec vente à l’emporter, sans service ni vente de boissons alcoolisées. Les candidatures doivent être déposées d’ici au 30 janvier prochain. | J. Wuerfel
Retrouvez le dossier complet sur www.lausanne.ch/edicules-appel-a-projets
SÉCURITÉ — Suite au départ du capitaine Pierre-Yves Thévoz, c’est le premier lieutenant Alexandre Belet qui a été nommé au poste de chef de site d’Epalinges. Le mois dernier, le premier lieutenant s’est vu remettre son casque rouge par le major Mehdi Jaccaud, commandant du Service de défense contre l’incendie et de secours (SDIS) LausanneEpalinges, lors d’une cérémonie officielle. Alexandre Belet prendra ses nouvelles fonctions le 1er janvier avec le grade de capitaine. | VdL
Les bureaux de l’administration seront fermés du lundi 26 au vendredi 30 décembre inclus. Ils rouvriront le mardi 3 janvier.
Les déchetteries seront fermées les 24 et 31 décembre dès 12h, ainsi que les 1 et 2 janvier.
Les services qui délivrent des prestations techniques et d’urgence maintiendront des permanences durant toute la période des fêtes.
En cas d’urgence: Centrale de police: tél. 021 315 15 15 (24h/24)
Urgences techniques (Citycable, gaz, électricité, eau, chauffage à distance, télégestion): 0842 841 841
Toutes les informations sur www.lausanne.ch/horaires
Le 15 janvier dernier, le Grand-Pont fermait complètement. Après dix mois de travaux, le pont qui relie la place Saint-François à la place Bel-Air a
PATRIMOINE —
rouvert le 3 décembre. Neuf services de la Ville et 70% du personnel des tl ont été mobilisés de près ou de loin pour assurer l’accès au centre-ville durant toute la
durée du chantier. Construction d’une passerelle piétonne, création d’un réseau de bus spécial, installation d’une signalétique à travers la ville, information à la popu-
lation ainsi que divers aménagements pour le trafic. Un effort collectif qui a permis de terminer le chantier dans les temps et en respectant le budget prévu. | VdL
Les 26 et 27 novembre dernier, une exposition a eu lieu sur le Grand-Pont. Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas vue, il y a une possibilité d’y remédier puisque l’exposition est visible sur la place Centrale cette fin d’année.
Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant les différentes mobilités (piétons, bus, voitures, vélos) sur le site internet de la Ville.
www.lausanne.ch/grand-pont
Le chantier en vidéo
Une vidéo de deux minutes résume ces derniers mois de chantier. A découvrir en scannant le code QR ci-contre.
www.lausanne.ch/gp-video-1
Le premier jour du chantier, la fraiseuse utilisée pour la démolition du revêtement de la chaussée s’est heurtée à des supports de rails. Ces éléments, provenant de l’ancien tram, n’avaient pas été détectés malgré les nombreux sondages effectués sur le pont. Pas moins de 700 supports métalliques avaient été laissés
dans l’ouvrage lors du démontage des rails dans les années 60! Une très mauvaise surprise qui aurait pu bouleverser la planification des travaux et les méthodes d’intervention. Mais, heureusement, des solutions ont été trouvées rapidement pour éviter que les travaux prennent du retard. | VdL
La rénovation de cet ouvrage construit en 1844 a permis de remédier aux dégradations qui avaient été relevées lors de l’inspection menée en 2020. La route existante – qui s’appelle le tablier en terme technique – a été démolie afin d’en construire une nouvelle, permettant notamment de résoudre les gros problèmes d’étanchéité du pont. Les maçonneries ont été traitées et les barrières (garde-corps) ont été remises à neuf dans le respect de l’esprit de cet ouvrage historique. | VdL
En moyenne, 18 personnes ont travaillé chaque jour sur le chantier
Les travaux ont duré 46 semaines
Le montant total des travaux (travaux, études, mesures d’accompagnement) s’élève à 11,5 millions de francs
En plus du pont, la lumière a été complétement repensée. Les nouveaux candélabres en fonte ont été imaginés par le designer Marc Aurel sous la supervision des monuments historiques. Ces 28 lampadaires à double mât mesurent 4,5 mètres de hauteur et leur forme se rapproche de celle des candélabres d’origine. Ce nouvel éclairage a été développé en collaboration avec les Service industriels de Lausanne et consomme 73,5% d’électricité en moins que l’éclairage précédent. | M. Blanc
Anecdote de chantier: une surprise dès le premier jour
Une des halles de Beaulieu offre un espace unique pour la pratique des sports de boules. Composé de 12 pistes en gravier sur plus de 850 m2, le MCM-Boulodrome de Lausanne est géré par deux clubs de pétanque lausannois, les Marronniers et Mont-Charmant.
Le MCM-Boulodrome de Lausanne est accessible aux membres des clubs fondateurs, aux membres de soutien du MCM ainsi qu’aux personnes désireuses de découvrir ces sports. Possibilité de devenir membre de soutien MCM pour CHF 30.– par année.
Où? Halle sportive de Beaulieu n° 16, av. des Bergières 10
Transports: tl 2, 21 Beaulieu
Quand? Ouvert au public mardi et jeudi, de 14h à 18h. Mercredi de 18h à 22h. Se renseigner par courriel pour d’autres ouvertures pour les membres.
Combien? Adultes: CHF 5.– pour la journée. Accès gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans ou en formation.
Infos: mcm.lausanne@gmail.com www.lausanne.ch/ halles-sportives
Quoi?
Quand? Le 23 décembre, 19h Où?
Premier festival international consacré à l’orgue à Lausanne, la Biennale Organopole mettra en avant des interprètes de premier choix.
Quoi? Musique classique Quand? Jusqu’au 24 décembre Où? Eglise Saint-François Infos www.biennale.organopole.com
Concert du Nouvel An Programme surprise par Jean-Christophe Geiser, organiste de la Cathédrale de Lausanne.
Quoi? Musique classique Quand? Le 1er janvier, 17h Où? Cathédrale de Lausanne Combien? CHF 20.– / 25.–. Location: www.monbillet.ch Infos www.grandesorgues.ch
Cette nouvelle version des «Rêveries lausannoises» de 15 minutes se déroule chaque soir. Quoi? Projections Quand? Du 15 au 24 décembre, 17h30, 18h30, 19h30, 20h30
Où? Hôtel de Ville, place de la Palud 2 Infos www.lausanne.ch/noel
Cet agenda est publié sous réserve de modifications D’autres événements sont à découvrir sur www.lausanne.ch/agenda
ADMINISTRATION — Les cinq apprentis constructeurs d’appareils industriels (CAI) au C-FOR se donnent sans compter pour répondre aux demandes de la Ville et fournir toutes sortes d’objets métalliques utiles: des rampes, des structures pour panneaux de signalisation,… Très demandés sur le marché du travail, ils accueilleront dès 2023 également un ou une apprentie en construction métallique.
Tôle, acier, inox,… le métal n’a pas de secret pour ces jeunes. Depuis plusieurs années, le C-FOR (le centre de formation des Services industriels de Lausanne, les SiL), forme également des constructrices et constructeurs d’appareils industriels. «Autrefois, on appelait cela serrurier», explique Pascal Pittet, leur formateur. «Ce métier est très varié. Ils et elles façonnent et assemblent des éléments en métal, tubes, plaques ou profilés et montent des installations telles que télécabines, ascenseurs, machines-outils, etc.»
En 2022, nos cinq jeunes CAI n’ont pas chômé. Par exemple, pour la
Semaine Olympique en octobre dernier à Ouchy, ils ont imaginé et fabriqué quatre obstacles pour compléter le parcours cycliste organisé par la Police de Lausanne avec le TCS, la Gendarmerie et les Ateliers de la Ville. Plus de 750 enfants ont ainsi pu perfectionner leur maîtrise du vélo. Un vrai succès.
«Dernièrement, ils ont aussi réalisé les structures en métal pour les nouveaux panneaux 30 km/h ou encore des rampes de trottoir pour les personnes à mobilité réduite», complète Pascal Pittet. A noter que ce n’est pas la seule mission effectuée par le C-FOR pour la Police lausannoise: les
Les sept électriciens de réseau ont été réunis en «Junior Team» Durant une semaine, ils pourront mener un chantier d’un bout à l’autre en toute autonomie, sous la houlette d’un formateur coach, Robin Josi. De plus, leur laboratoire électrique au C-FOR a été rénové et réaménagé pour leur offrir un cadre d’exception afin de favoriser l’apprentissage de leur métier. Une telle organisation est une première en Suisse romande dans la branche et montre déjà de très bons résultats.
apprentis automaticiens et l’apprentie automaticienne sont en train de réviser tous les feux rouges du Jardin de la circulation à la Vallée de la Jeunesse.
Nouvelle formation en 2023 Un premier apprenti constructeur métallique a terminé sa formation avec succès en 2021 (1er de Suisse romande). Suite à cette expérience, le C-FOR proposera définitivement dès la rentrée d’août 2023 cette nouvelle formation, suite à une réorganisation interne. Similaire au CAI, ce métier de constructeur/construc-
trice métallique est plus particulièrement destiné au secteur du bâtiment (portes, fenêtres, balustrades, escaliers, etc.) «Je lance d’ailleurs un appel à tous les jeunes, garçons ou filles, qui recherchent une place d’apprentissage.
Ils et elles peuvent dès janvier venir faire un stage chez nous», explique Stéphane Candaux, responsable du centre de formation.
«Celles et ceux qui choisissent cette formation seront assurés de trouver un emploi avec leur CFC, car le monde du travail a un urgent besoin de bras dans ce domaine.» | F. Augsburger
C’est devenu une tradition durant les deux dernières semaines de l’année: les jeunes en apprentissage au C-FOR, tous métiers et années confondus, se défient dans un concours interdisciplinaire pour relever un challenge et réaliser un projet collaboratif en toute autonomie. Résultats dans un prochain numéro.
ANALYSE • L’élection d’Elisabeth BaumeSchneider au Conseil fédéral a déjoué tous les pronostics. Elle a montré que notre système politique sait aussi évoluer et créer des surprises.
Dimanche 24 septembre 1978, place de l'hôtel de Ville de Delémont, noire de monde. Aux environs de seize heures, François Lachat, président de la Constituante jurassienne, s'avance sur le perron du bâtiment et lance: «Citoyennes et citoyens, victoire!» annonçant les premiers résultats du vote sur l’entrée du Jura au sein de la Confédération. Peu après, on apprend que tous les cantons et 82% des Suisses ont plébiscité cette démarche, créant ainsi le vingt-troisième canton helvétique.
Mercredi 7 décembre 2022. Quarante-quatre ans plus tard, la sénatrice jurassienne Elisabeth Baume-Schneider est élue au Conseil fédéral. Celle dont on disait quelques jours plus tôt qu’elle n’avait aucune chance face à sa colistière bâloise Eva Herzog, déjoue tous les pronostics faisant accéder son canton au gouvernement national. Un vrai coup de tonnerre dans le landernau politique helvétique où toute élection à ce
niveau, hormis quelques petites exceptions, est quasi coulée dans le bronze. Le lendemain, les chroniqueurs politiques en vont de leur analyse, soulignant que la chaleur naturelle de la Jurassienne et sa simplicité avaient fait la différence face à sa concurrente socialiste.
Fédéralisme évolutif En portant à sa tête la représentante d’une région qui a farouchement lutté pour son indépendance, créant sans doute le plus grand séisme politique de la fin du XXe siècle en Suisse, le fédéralisme a démontré qu’il sait évoluer, s’adapter, intégrer et… créer des surprises. Avec une constante qui reste de mise, la lenteur. Cette lenteur qui parfois nous irrite, mais devrait rappeler à toutes celles et ceux qui ne vivent qu’au rythme de l’urgence, que le tout, tout de suite, n’est pas de mise dans ce pays.
Philippe Kottelat
Le Conseil national ayant privilégié la variante du «Oui c’est oui», votre serviteur propose à toutes les femmes de faire signer à leurs partenaires potentiels le contrat ci-dessous.
Article 1: Objet
Le présent contrat a pour objet d’encadrer les relations sexuelles potentielles de X et Y (éviter les pronoms susceptibles de heurter les sensibilités et préciser le genre souhaité).
Article 2: Début
Le présent contrat prend effet dès la première interaction potentielle du signataire, soit dès le premier regard ou le premier clic.
Article 3 : Fin
Le présent contrat prend fin avec le décès de la partenaire sexuelle sous réserve des prétentions exprimées par ses potentiel-le-s héritier-e-s.
Article 4: Obligations du contractant
4.1 Le contractant doit s’abstenir de toute expression de désir, sauf à avertir la partenaire que celui-ci ne vaut pas engagement de sa part. En particulier, le contractant doit formellement avertir préalablement la partenaire que toute érection peut-être le fruit d’un réflexe automatique et indépendant de sa volonté.
4.2 Le contractant s’engage à demander à toute partenaire potentielle un accord écrit avant toute pénétration. Cet accord doit être exprimé de manière explicite par la partenaire, dans les millisecondes qui précèdent le rapport via un support papier et/ou numérique.
4.3 Est reconnu comme pénétration, tout contact entre un objet ou organe quel qu’il soit, y compris l’œil, et le vestibule de la vulve et/ou de tout autre orifice de la partenaire. La pose de capteurs est fortement recommandée.
4.4 Le contractant s’engage formellement à ne pas confondre «oui, c’est oui» avec un «oh oui oh oui». En cas de doute, il doit privilégier le non.
4.5 Un rapport sexuel est réputé terminé dès que la partenaire en a exprimé la volonté, via un codicille manuscrit ajouté au présent contrat ou un sms envoyé au moment de la fin du rapport. Toute manifestation sexuelle ou affective ultérieure est strictement interdite, sous réserve de la signature d’un avenant au présent contrat.
Article 5: For juridique
Toute localité suisse est éligible, à l’exception de Gland (VD).
On
même depuis plusieurs années, indépendamment de la couleur politique du président. Deux exemples permettent d’illustrer ce mouvement de fond.
Dès l’arrivée de Trump au pouvoir, une large réforme fiscale était déployée dans le pays. Elle rompait avec une doctrine vieille de 50 ans pour s’engager pleinement dans une voie isolationniste déjà empruntée par les Chinois. Depuis, les entreprises relocalisant leurs activités sur sol américain bénéficient d’importants avantages fiscaux alors que celles exploitant leurs actifs en dehors du territoire national se voient pénalisées. Si cette réforme a été appliquée par le milliardaire, c’est l’administration Obama qui l’avait largement préparée.
Le président Biden poursuit aujourd’hui sur cette voie protectionniste qui aura été l’une des marques de fabrique de son prédécesseur. Très efficace, son vaste plan de soutien à l’industrie verte américaine suscite de vives inquiétudes en Europe. Automobile, chimie, énergie… des acteurs majeurs du Vieux Continent redéployent leurs activités en Amérique avec des milliards d’investissements annoncés. Pour les Européens, l’enjeu est vital : éviter la désindustrialisation de tout un continent. Mais à quel prix?
CLIMAT • Lancée à l’occasion de la COP 27, la plateforme internet «Climate Trace» place la cimenterie d’Eclépens à la tête des sites les plus polluants de Romandie, loin devant l’aéroport de Genève. La société Holcim qui gère le site, conteste les chiffres.
Voilà un classement que peu d’entreprises envieraient. Lancé à l’occasion de la COP 27, la Conférence des nations Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue en Egypte il y a deux semaines, le site internet Climate Trace a pour objectif d’évaluer et de recenser les localisations les plus polluantes au monde, plus précisément les plus émettrices de gaz à effet de serre.
Basées sur des données issues de plus de 300 satellites (NASA, agence spatiale européenne, Chine) et géré par une coalition qui regroupe des ONG, des entreprises et des laboratoires de recherche, le site recense, à l’aide d’algorithmes d’intelligence artificielle, les émissions de plus de 72'000 sites à travers toute la planète.
En Suisse romande, c’est de loin la cimenterie d’Eclépens, gérée par la société Holcim, qui remporte la palme du site économique le plus polluant, loin devant l’aéroport de Genève, et juste après, au niveau de toute la Suisse, celui de Zurich.
«Climate trace est un outil très intéressant et je ne suis pas du tout surpris par ce classement, réagit Alain Chanson président de l’Association pour la Sauvegarde du Mormont.
Nous savons depuis longtemps qu’Holcim avec ses cimenteries est une entreprise très polluante, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes engagés contre la cimenterie d’Eclépens».
La société Holcim, conteste de son côté les chiffres avancés par le site Climate Trace. «Les chiffres publiés par la Climate Trace Coalition, calculés sur la base de données satellitaires et autres techniques de télédétec-
tion, sont à l’évidence incorrects, tient à rectifier Arthur Got responsable de la communication pour Holcim. Les émissions officielles de CO2 de la cimenterie d’Eclépens, à retrouver sur les sites internet de l’Office fédéral de l’environnement et du registre suisse des échanges de quotas d'émission, sont à moitié inférieures à celles avancées par ce projet».
Et de mettre en avant les efforts consentis par la cimenterie: «L’usine d’Eclépens a diminué ses émissions nettes de CO2 par tonne de ciment
d’environ un tiers depuis 1990. Et parmi les derniers projets concrétisés, le site produit désormais sa propre électricité, grâce à une installation solaire de 3’650 m2 et à une turbine qui valorise plus de 90% de la chaleur résiduelle du four. Elle figure d’ailleurs dans le peloton de tête des cimenteries européennes présentant le meilleur bilan carbone, avec un ciment aux émissions de CO2 environ 25% inférieures à la moyenne».
Des progrès qui ne trouvent pas grâce aux yeux d’Alain Chanson:
«Tout cela c’est du greenwashing (ndlr: écoblanchiment), lance-t-il. Ils annoncent même envisager d’utiliser des combustibles à base de déchets, or une cimenterie n’est pas faite pour cela. Ce qu’on leur demande, c’est plutôt d’installer des systèmes de captation de CO2 sur leurs cheminées!»
Mike Niriama https://climatetrace.org/map
Suite à un appel à projets, Unisanté a retenu quinze propositions qui seront soutenues à hauteur de 4000 francs. Les communes sélectionnées sont les suivantes: Avenches, BougyVillars, Bussigny, Chavornay, Corsier-sur-Vevey, Curtilles, Dompierre, Ecublens, Gland, Grandson, La Sarraz, Le Montsur-Lausanne, Lutry, SaintSulpice, Yverdon-les-Bains. Les projets qui seront en partie financés concernent notamment des parcours ludiques encourageant les enfants à se rendre à pied à l’école, des places de jeux intergénérationnelles arborisées et accessibles aux personnes à mobilité réduite, ainsi que des espaces de loisirs avec des engins gymniques adaptés et des bacs de jardinage pour tous les âges.
Dans son dernier «Flash statistique», le canton de Vaud confirme la reprise progressive du secteur hôtelier, après le cataclysme de la pandémie. Entre mai et octobre de cette année, les établissements vaudois ont enregistré 1,63 million de nuitées. Un chiffre en hausse par rapport à 2021, mais qui reste inférieur de 7% à celui de 2019. Alors que les nuitées indigènes ont atteint un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire (+ 21%), la fréquentation estivale des hôtes du continent européen n’a pas retrouvé son niveau prépandémique (-23%). Celle des touristes extra-européens est restée bien inférieure à celle de l’été 2019 (-36%). Le recul des nuitées asiatiques est particulièrement marqué (-51%).
ROMAN
Douter de la vérité apparente Alice Ginier, découverte dans le premier roman de Raphaël Guillet, repart en piste. L’inspectrice de police est, cette fois, sur les traces de l’auteur présumé d’un accident de circulation mortel survenu en Suisse. Fils de diplomate, le suspect a pris la fuite et s’est réfugié en Bosnie. Un ancien journaliste la guide à travers le pays qui garde les stigmates de la guerre. L’enquête se poursuit à Lausanne et dans La Broye. Alice Ginier découvre au fil de ses pérégrinations, que rien dans ce monde n’est véritablement conforme à sa vérité apparente. La voilà qui chausse «Les Lunettes de sommeil» pour s’isoler et tenter ainsi de comprendre ce qui l’empêche d’y voir clair dans l’affaire qu’elle doit résoudre.
«Les lunettes de sommeil», Raphaël Guillet, éditions Favre.
Lettre au Père Noël
Tiens, il ne reste plus que quelques jours avant la soirée tant attendue par les enfants. A l’avant-veille du 24 décembre, le Père Noël s’affaire, il a, il est vrai, du pain sur la planche. La lettre d’Anna lui parvient tardivement. Et par malheur, la missive de la fillette est indéchiffrable. Impossible de savoir quel est le cadeau inscrit sur la feuille. Le Père Noël est dans tous ses états d’autant que la petite fille figure sur la liste des enfants sages. Que faire? Il a appelé le lutin Beau Grelot, l’Ours polaire et le renne qui commande l’attelage de son traineau à la rescousse. Tous les trois imaginent ce qui pourrait bien faire plaisir à Anna. Mais voilà, en dépit de leur bonne volonté, leur choix n’est pas vraiment idéal pour une petite fille. Alors, dans «Cher Père Noël», (dès 4 ans) il y a un rebondissement mais motus et bouche cousue.
«Cher Père Noël», Emma Yarlett, éditions Albin Michel Jeunesse.
Herrmann garde le sourire
Les derniers mois ne prêtent guère à sourire, mais qu’importe! Avec «Guerre et peste», le dessinateur Herrmann tente le coup. On retrouve les frasques de Donald Trump, le sommet Biden-Poutine, les grèves pour le climat. Coup de cœur pour ce dessin sur un maraîcher: «Il y a des fruits de saison?» Et ce dernier de répondre: «Non, il n’y a plus de saisons!». A noter cet autoportrait du dessinateur qui se lamente sur le fait qu’entre son sexe et son nom «HerrMann», la féminisation des rues ne joue pas en sa faveur.
«Guerre et peste», Herrmann, éditions Slatkine.
Les bons petits plats d’Heidi C’est en s’inspirant du personnage d’Heidi, la petite orpheline, que les deux auteures Isabelle Falconnier et Anne Martinetti ont conçu ce livre de recettes. Intitulé «A table avec Heidi», l’ouvrage retrace le parcours de la fillette, devenue l’un des symboles de la Suisse. Chaque recette est accompagnée d’un extrait des romans de Johanna Spyri. Au menu: les croûtes aux champignons, la dorade farcie de Francfort ou encore le bavarois aux amandes.
«A table avec Heidi», Isabelle Falconnier et Anne Martinetti, éditions Favre.
Mon beau
Côté cour, François Ventura est médecin spécialiste en médecine intensive et en anesthésie, côté jardin c’est une autre histoire. Le praticien a capturé des images inspirées et inspirantes prises depuis le même endroit et toujours du même horizon, le Léman. Le lac sur tous les tons de couleurs évanescentes, orangées ou enrobées dans la brume. Les eaux à peine plissées par le vent apparaissent comme un miroir géant qui prête à la rêverie des promeneurs solitaires dont les pensées se laissent happer. «Miroir du Léman» est une succession d’images qui se transforment comme entrainées par la danse insolite de la lumière.
«Miroir du Léman», François Ventura, éditions Favre.
Cirque, théâtre, marchés, concerts, expositions, spectacles, contes de Noël, retrouvez notre agenda culturel de la semaine. page 12
L’excellent «Avatar: la voie de l’eau» et la jolie fable «Ernest et Célestine: le voyage en Charabie». page 13
ÉVÉNEMENT • Plus de trois ans après sa dernière apparition au Théâtre de Beaulieu, le Béjart Ballet Lausanne fait son retour sur la grande scène lausannoise transformée. Gil Roman reprend «Wien, Wien, nur du Allein» d’après la mise en scène de Maurice Béjart créée en 1982. Proposé dans un nouveau décor, ce ballet d’une grande richesse chorégraphique, jamais dansé par la compagnie, résonne aujourd’hui d’un écho particulier. Car «Wien, Wien, nur du Allein» est l’une
des œuvres les plus marquantes de Maurice Béjart. Réglée sur les musiques de l’Ecole de Vienne, la trame réunit Schoenberg, Alban Berg, Webern, Strauss, Haydn, Schubert, Beethoven et Mozart. Et c’est dans un nouveau décor, conçu par la scénographe Magali Baud, que Gil Roman le met en scène. En imaginant «Wien, Wien, nur du Allein» comme la métaphore de la fin d’un cycle de l’humanité, Maurice Béjart murait quatorze survivants d’un cataclysme dans un bunker.
Wien, nur du Allein», Béjart Ballet Lausanne, Théâtre de Beaulieu, du 16 au 22 décembre, plus d’infos sur www.bejart.ch
Jusqu’au 16 décembre -
La galerie accueille une double exposition réunissant Jean-Baptiste Sécheret et Joël Person, à l’occasion de la parution de leurs monographies respectives aux Cahiers Dessinés. JeanBaptiste Sécheret va vous régaler avec ses ravissantes huiles du Léman et ses vues aériennes. Quant aux dessins musclés en noir et blanc de Joël Person, ils vont vous bouleverser. Espace Richterbuxtorf, Lausanne.
En plongeant dans un univers de textures, de formes et de couleurs, l’exposition «Points d’équilibre» propose différentes perceptions d’une nature en constante mouvance. Du micro au macroscopique, l’accent est placé sur un équilibre fragilisé par nos modes de vie. L’exposition invite à l’observation de cet environnement qui rythme notre existence, dans sa globalité et jusqu’à ses plus légers fragments. Les Docks, Lausanne.
Venez griller tommes et cervelas au feu de bois dans une ambiance féerique à Plateforme 10!
Au son des cors de bovidés du Modern Alphorn Quartet et à la lumière des bougies de Kalalumen, le quartier des arts et la terrasse du restaurant Le Nabi prennent des airs de chalet d’alpage pour un moment de fête et de convivialité à la veille de Noël.
Dimanche 18 décembre, de 16h30 à 19h, Plateforme 10, Lausanne.
pour l’occasion la soprano Regula Mühlemann, la mezzo-soprano Marie-Claude Chappuis, le ténor Valerio Contaldo, la basse Stephan Macleod ainsi que le Chœur de chambre de la Haute école de musique Genève – un plateau d’artistes locaux. Ce concert sera donné le lendemain, 22 décembre, à Lausanne à la salle Métropole.
Le 15 décembre - Gala de soutien, spectacle de magie
Un gala de soutien en faveur de la Fondation Arthanis aura lieu le 15 décembre à Salle de spectacles d’Epalinges. Ce spectacle de magie accueillera plusieurs magiciens locaux: Passe-Partout, Arnaud Bugnon, Bloomy, Pierric Tenthorey (champion du monde de magie) et Tiziano Avola. Epalinges, 20h.
Jusqu’au 18 décembre - Nous serons tous ravis
nent invariablement par une chute du lit, dur retour à la réalité.
Petit Théâtre, Lausanne. Dès 7 ans.
Il était une fois un petit troupeau d’êtres humains qui avaient l’impression de vivre comme des moutons.
Rien ne semblait pouvoir perturber leur quiétude… et pourtant… Un jour, trois silhouettes se rapprochent. Ces deux espèces de moutons parviendront-elles à cohabiter ou faudra-t-il qu’un des troupeaux quitte le vert pâturage?
Théâtre Trois P’tits Tours, Morges.
Le 15 décembre - Petit Marché de Noël
Jusqu’au 14 janvier 2023
Danièle Fraboulet artiste aquarelliste, expose ses œuvres à la cafétéria de l’Hôpital de Lavaux jusqu’au 13 janvier 2023. Son inspiration, elle la trouve dans la nature: paysages, animaux, plantes… Un rayon de soleil sur un paysage, un animal, une fleur ou une branche suffisent à lui donner l’envie de saisir ce moment fugace avec ses pinceaux.
Hôpital de Lavaux, chemin des Colombaires 31, Cully.
Jusqu’au 29 janvier 2023 - Ukraine, images de la guerre L’exposition «Ukraine, Images de la guerre» souhaite confronter les approches et questionner la complexité des images produites dans le contexte du conflit en Ukraine, du documentaire aux réseaux sociaux, en passant par la scène artistique. Photo Elysée, Lausanne.
Pour sa dernière exposition à la tête du mudac, Chantal Prod’Hom accueille la
collection de Thierry Barbier Mueller, un ensemble unique de plus de 200 chaises, à découvrir dans un espace sonore et immersif signé Robert Wilson. mudac, Lausanne.
Les 21 et 22 décembreConcerts de Noël de l’OSR L’Orchestre de la Suisse Romande se produira le 21 décembre prochain dans la Cathédrale Saint-Pierre à Genève, 16 ans après son dernier concert, en 2006. Jonathan Nott reçoit
Dans un monde embrumé, qui fonce à toute allure et nous emporte dans une sorte de tourbillon incessant, «Nous serons tous ravis» invite à suspendre le temps, rassembler ses esprits, revenir à soi, à ses rêves... Théâtre 2.21, Lausanne.
Un enfant est assis sur son lit face à un étrange personnage qui lui déclare: «Sa Majesté Morphée, roi de Slumberland, vous demande...». Ainsi commencent les aventures de Little Nemo qui, page après page, au fil d’extraordinaires voyages, se termi-
Découvrez le monde fascinant, brillant et ensorcelant du burlesque! Artiste internationale, Miss Ava Dentelle vous accueille dans son univers unique du Black Silk Burlesque Show, là où le charme, la sensualité et la féminité sont rois. Accompagnée par d’autres artistes de renommée internationale, elle offre un show envoûtant et exceptionnel le 17 décembre prochain aux Docks, pour une soirée unique avec Peggy Lee Cooper comme maîtresse de cérémonie. Le 17 décembre - Les Docks, Lausanne.
La Maison de Quartier Sous-Gare et Les Jardins d’Ouchy vous invitent à leur Petit Marché de Noël. Une dizaine d’artisans proposeront leurs produits artisanaux à la vente. Soupe et vin chaud offerts. De 17h à 19h30.
Les 17 et 18 décembreContes de Noël de Flory
Flory Lambelet à l’approche de Noël anime avec succès le théâtre de la voirie en faisant rêver petits dès 7 ans et grands par la magie des mots et réactivant nos souvenirs d’enfance… Des contes porteurs de méditation, de rêves et de merveilleux ! Café-théâtre de la Voirie, Pully.
Jusqu’au 24 décembre - Tribu
Découvrez le nouveau spectacle de la Compagnie O’Chap mis en scène par Emi Vauthey et Sylvain Ramseier. Riches de leur expérience au sein des compagnies québécoises de cirque telles que le Cirque Eloize, les 7 Doigts ou le Cirque du Soleil, Emi et Sylvain unissent leur passion pour créer un style de spectacle poétique, acrobatique et puissant. Rendez-vous sur la friche de Malley, av. du Chablais 18 à Prilly! Vendredi, samedi à 19h, dimanche à 11h.
Trente-sept personnes viennent d’être retrouvées mortes dans les bois, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière franco-suisse. Tout ce que l’on sait pour le moment, c’est qu’un incident sur les voies du TGV de Genève pour Paris les a contraints à passer la nuit sur place. L’enquête est confiée à la police de Bourgen-Bresse, déjà fort occupée par une autre affaire inquiétante: la disparition d’une adolescente la veille au soir. Mais le sort n’a vraiment pas fini de s’acharner sur toute la région...
Marie-José Imsand, éditions Favre.
La planète Nüying, située à vingt-quatre annéeslumière du système solaire, possède de nombreux traits communs avec la Terre d’il y a trois milliards d’années. On y trouve de l’eau à l’état liquide. Ses fonds marins sont parcourus de failles et comportent quantités de sources hydrothermales. Elle possède une magnétosphère et une atmosphère dense, protectrice. Tout cela en fait une bonne candidate pour héberger la vie.
Emilie Querbalec, éditions Albin Michel.
CACHET • Le carrefour de la Croix d’Ouchy est unique à Lausanne, puisqu’il est le seul à voir se croiser à angle droit deux grandes artères de la ville, soit l’avenue d’Ouchy, direction nord-sud, et l’avenue de Cour, direction est-ouest. C’est pile au-dessus de ce point stratégique que veille depuis presque 150 ans le restaurant La Croix d’Ouchy. Datant des années 1880, il a été inauguré dans un bâtiment construit une vingtaine d’années plus tôt. Le quartier est alors verdoyant et entouré de vignes. Ce n’est que dès 1877, avec l’inaugura-
tion du LO, le funiculaire reliant Ouchy au centre-ville, ancêtre du M2 actuel, que l’urbanisation du quartier s’accélère. La Croix d’Ouchy connaît depuis la fin des années 1970 une deuxième vie après avoir été sauvé d’un projet d’agrandissement de la clinique Bois-Cerf qui le vouait à la démolition.
Si des rénovations intérieures ont eu lieu entre 1979 et 1981, il garde tout son cachet, en sus de proposer des spécialités italiennes et françaises. Emblématiques du bâtiment: le toit façon chalet avec ses décorations de bois découpé sur le côté, et l’enseigne du restaurant, une croix rouge peinte à même le mur. Enfin, sa vaste et charmante terrasse se niche au pied d’un superbe marronnier bicentenaire.
Avenue d’Ouchy 43, restaurant-croix-d-ouchy.ch
L
www.editionsfavre.com
JEUNESSE • Découvrez dix histoires de Noël, et vivez des moments pleins de tendresse avant d’aller dormir. Petits et grands vont vivre de belles lectures au travers des aventures de Hector, le petit pirate qui ne croyait pas au Père Noël, Léon le lutin, inventeur de jouets, d’Oscar le petit lièvre, et plein d’autres personnages attachants.
«Prendre son temps est le meilleur moyen de n’en pas perdre» écrivait le baroudeur genevois Nicolas Bouvier. Constamment projetés dans le futur, tiraillés entre la nostalgie du passé et un présent qui nous échappe, nous nous sentons déconnectés du réel. Sur les traces inspirantes de Vincent Munier (photo) - grand maître de la photographie animalière -, Benoît Aymon vous embarque de l’île de la Réunion à la Norvège, en passant par les Asturies et les Vosges. Il est urgent de ren-
dre la lenteur nécessaire, de réapprendre le merveilleux des choses simples.
FILM-CONFÉRENCE • «La lenteur à la croisée des chemins du Grand Nord à la Réunion». Un film présenté par Benoît Aymon, à découvrir du 6 au 25 janvier 2023. DR
Un réalisateur passionné C’est une longévité qui fait exception dans un milieu pourtant extrêmement volatile: plus de 26 ans aux commandes de «Passe-Moi les Jumelles», émission culte de la RTS! Cofondateur et producteur de cette émission, Benoît Aymon a imprimé sa patte à ce bol d’air télévisuel. Auteur de plusieurs ouvrages, passionné de photographie, maintes fois primé à l’étranger pour ses divers films… En 2019, il est nommé directeur artistique du Festival International du Film Alpin des Diablerets. Il présente ce film passionnant du 6 au 25 janvier dans plusieurs sal-
Le cinéma a été inventé en 1895. On y allait alors, heureux privilégiés, pour voir des choses qu’on connaissait prendre vie à l’écran, dans une sensation intense de vérité. Ainsi, quand les frères Lumière filmaient l’arrivée en gare du train de la Ciotat, les spectateurs dans la salle se levaient, mettaient les bras devant leurs visages, effrayés par l’arrivée saisissante de l’imposante locomotive. Bien vite, sous l’influence notable de Méliès, le cinéma cessa de ne tutoyer que le réel pour aller flirter avec l’imaginaire et montrer des merveilles qui n ‘existent pas à un public de plus en plus nombreux et ébahi. 128 ans plus tard, James Cameron continue de faire ce pour quoi le cinéma existe: nous immerger dans l’émerveillement d’un univers, faire exister ce qui n’existe pas et nous y faire croire, grâce à des prouesses techniques, un talent narratif et une inventivité permanents. Film de tous les superlatifs, comme le fut le premier volet sorti en 2009, «Avatar 2» est une preuve vivante et résolument réjouissante que le cinéma existe encore.
Ce curieux tandem, composé d’un gros ours marginal clown musicien et d’une petite souris orpheline et curieuse qui aime faire des dessins, «Ernest et Célestine», est né dans une très jolie collection d’ouvrage jeunesse publiée chez Casterman, puis dans un premier film drôle et poétique sorti en 2012. Pour son retour sur grand écran, le duo nous ramène en Charabie, le pays de l’ours Ernest, pour y faire réparer son violon et découvrir que la musique y est désormais interdite. Sur la base de cette jolie histoire toute simple, et accessible aux tout-petits, ce dessin animé tout en aquarelle tisse une fable touchante et pertinente sur la montée des totalitarismes et le danger des privations de liberté. Accompagné par la jolie musique de Vincent Courtois et la voix de Lambert Wilson, le propos n’est pas bête, et nous apprend en famille qu’il est toujours important de se battre pour la liberté.
les romandes. Avis aux amateurs de grands espaces, de paysages poétiques et autres rêveries baroudeuses.
En salles du 6 au 25 janvier. Les 12, 13 et 14 janvier au Casino de Montbenon, Lausanne. www.explorationdumonde.ch
«La magie de Noël», éditions Fleurus. ie de Noël éditions
DR
Pour gagner 1 livre, envoyez LC LIV au 911 ou appelez le 0901 888 021, code 11 (1fr.90/SMS ou appel depuis une ligne fixe), jusqu’au lundi 19 décembre à minuit. Ou en nous envoyant une carte postale avec adresse, téléphone et email, à Av. d’Echallens 17, 1004 Lausanne.
ART • La vie de Jeannine et Richard Authier a été marquée par l’art, dont ils partageaient la passion. Depuis la mort de Richard, il y a quatre ans, la Lausannoise s’attèle à faire connaître l’œuvre riche et variée de son mari, qui comprend, entre autres, peintures, dessins, gravures et photographies.
A 93 ans, Jeannine Authier n’est pas de celles qui se vantent d’une vie exceptionnelle. Bien à tort pourtant. Lorsqu’elle raconte sa jeunesse, son mariage, ses activités professionnelles, ses passions, son récit regorge d’aventures, de rires, d’anecdotes, de nostalgie parfois. Mais depuis le décès de son mari, en 2018, Jeannine a dû réapprendre à vivre. «Depuis sa mort, j’ai appris à dire « je»», confiet-elle.
Pourtant, c’est de Richard dont elle veut parler. Depuis quatre ans, elle s’est confié la mission de faire connaître l’œuvre de son époux, designer de métier - à l’origine de l’esthétique des caméras Bolex ou encore des machines à écrire Hermès – mais également artiste-peintre, qui avait le coup de pinceau dans le sang, mais ne s’est jamais cantonné à une seule discipline. L’Espace Auri – Auri étant son pseudonyme – que Jeannine a installé à son domicile regorge de peintures, dessins, photographies, de films et de maquettes d’architectures.
Des projets au fond d’un tiroir C’est en se plongeant dans cette caverne d’Ali Baba, que Jeannine a par exemple déniché le musée que
Richard avait imaginé en 2009, et qu’il voyait s’élever sur la Place de la Riponne, en face du Palais de Rumine. En lui donnant le nom de «Mon musée imaginaire», Richard Authier n’avait certainement pas la prétention de faire de ce projet une réalité. Parce qu’il «n’aimait pas que l’on critique ce qu’il faisait et n’a jamais cherché à se faire connaître», commente Jeannine.
Sur le site internet dédié à son mari, un texte signé par l’historien de l’art Jean-Petit-Matile confirme et complète: «Alors qu'il dessinait et peignait depuis l'enfance et qu'il était doué d'une grande facilité sur le plan de la technique picturale, il n'a pas voulu, comme on le fait trop aujourd'hui, livrer ses essais, ses premiers travaux au public. Ce n'est que parvenu à la maturité et se sentant en possession d'un mode d'expression bien personnel qu'il a consenti à exposer.» Ce qu’il fait une dizaine de fois.
«Une œuvre non reconnue» Mais Jeannine ne souhaite pas rejoindre le monde des souvenirs sans vivre son dernier rêve: celui de voir l’œuvre de Richard Authier reconnue et valorisée dans le milieu artistique. En découvrant «Mon musée imaginaire», Jeannine décide de le réadapter et de le proposer à la Ville de Lausanne, en y intégrant un espace d’exposition en souvenir de son mari. Elle demande également à intégrer cette œuvre dans la Collection d’art de la Ville, mais essuie deux refus. Cependant, elle ne perd pas espoir. «Je ne peux pas renoncer, j’aimerais beaucoup voir sa consécration de mon vivant.»
Une réponse qui en dit long sur son tempérament, et surtout sur la façon dont elle estime le travail de son mari. Elle poursuit ses recherches, afin de trouver des galeries qui acceptent d’exposer le travail artistique de Richard. «C’est une œuvre immense et variée, qui n’a jamais été reconnue à sa juste valeur. Probablement parce qu’il ne s’agit pas d’une peinture facilement accessible, Esotérique, métaphysique… elle est peu qualifiable.» «Une œuvre n’est valable que si elle reste dans le
temps» poursuit-elle. Jeannine est seule héritière de l’œuvre de Richard, en possession d’environ 250 tableaux et de milliers de dessins et de photographies. Elle aimerait avoir la possibilité, de son vivant, de vendre des reproductions, et de faire don du bénéfice à des œuvres carita-
tives. Son espoir, qu’elle a inscrit à son testament, c’est que les différentes catégories de travaux artistiques de Richard Authier intègrent les collections des musées vaudois.
Joëlle Misson-Tille
Dans son éditorial du 7 décembre dernier, le rédacteur en chef du Lausanne Cité critiquait les «ayatollahs du vélo» qui, en s’opposant à la réouverture du Grand-Pont au trafic individuel motorisé, seraient pêle-mêle des «enfants capricieux», «individualistes» et «dogmatiques» qui se ficheraient du commerce en centre-ville, des personnes à mobilité réduite ou des personnes vivant en campagne. Ce texte est erroné sur bien des points, sans parler de la référence de très mauvais goût qui est faite aux «ayatollahs» dans le contexte actuel de la lutte pour la liberté en Iran – une liberté que les manifestantes paient de leur propre vie et dont le sacrifice semble difficilement comparable aux quelques contraintes ressenties par certains automobilistes à Lausanne. Seule une minorité d’extrémistes s’opposerait au retour de la voiture sur le Grand-Pont ? La péti-
tion rassemble plus de 500 signatures par jour depuis son lancement la semaine dernière, un véritable succès. Les restrictions imposées aux voitures en ville seraient intolérables ? Il s’agit en réalité de redistribuer un espace limité plus efficacement, là où la voiture occupe aujourd’hui plus de 70% de l’espace public à Lausanne et crée de nombreuses nuisances. La fermeture du Grand-Pont impacterait négativement le commerce en ville?
C’est bien le contraire, tant l’apaisement du centreville permet d’en accroître l’attrait et, donc, le succès. Les commerces du centre-ville sont justement bénéficiaires de la limitation de la circulation sur le Grand-Pont, du fait que 72% des véhicules qui y passent le traversent sans s’y arrêter. Les places de stationnement sont enlevées par centaines? Rappelons qu’elles occupent encore à elles seules un espace de 2 410 250
m2, soit l’équivalent de 1'900 piscines olympiques comme la Vaudoise aréna, et que les clients venant de la périphériedisposent encore de nombreuses solutions de parking. Dans l’ensemble, il est évident que si l’on conserve une ville axée sur la voiture, bouchonnée, polluée et suroccupée, les commerces et la population en seront durablement détournés.
En conclusion, il est donc urgent que toutes et tous se rassemblent enfin dans l’objectif d’apaiser nos centres-villes et de les rendre à ce qui compte: une déambulation vivante et agréable. Pour cet objectif, signez la pétition et profitez des fêtes pour vous rendre à pied, en transports publics ou à vélo dans vos commerces locaux!
123RF
FÊTES • Dinde ou chapon? La volaille est souvent le plat principal du repas de noël. La dinde, traditionnelle et généralement plus grosse que le chapon, est un avantage si vous êtes nombreux à table. Souvent moins chère que son concurrent, sa chair est aussi un peu plus maigre. Elle gagne à être farcie.
On a beau maugréer régulièrement contre leur manque d'originalité, les volailles de Noël font de la résistance sur les tables de réveillon. Traditionnelles, oui, elles le sont et l'assument! Avec leur chair succulente et leur robe craquante à souhait, elles ont l'avantage de faire l'unanimité de presque tous les palais. Mais pour se régaler de toutes leurs qualités gustatives, encore faut-il savoir bien les choisir et, surtout, les cuisiner. Star incontestée des grandes tablées festives, la dinde continue d'occuper le haut du panier des achats de Noël, même si elle est aujourd'hui sévèrement concurrencée par d'autres gallinacées comme la poularde, le chapon ou le canard. Pour faire le bon choix lors de vos prochains achats, voici un petit condensé de tout ce qu'il faut savoir sur cette viande que l'on n'a pas forcément l'habitude de cuisiner…
Une tradition qui vient de loin Si l'on vous dit repas de Noël traditionnel, évidemment, vous pensez très probablement à la dinde aux marrons. Plat de fête par excellence dans de nombreux pays du monde, cette volaille a derrière elle de nombreux siècles d'histoire gastronomique. Lorsqu'on remonte le cours du temps, on découvre toutefois que, si la tradition du repas sylvestre s'est toujours articulée autour d'un plat de volaille, il s'agissait au départ d'une oie, dont la sym-
bolique solaire était censée garantir la protection de cet astre bienfaisant aux heureux convives qui le dégustaient.
En Allemagne et dans d'autres pays germaniques, l'oie est toujours la volaille star des tables de réveillon tandis que, dans le reste de l'Europe, la dinde importée d'Amérique par les colons espagnols l'a depuis longtemps supplantée. Ce délicat volatile doit d'ailleurs son nom au fait que, pensant revenir d'Inde, Christophe Colomb et son équipage avaient baptisé cet oiseau la poule d'Inde. Sans cette erreur d'aiguillage, nous mangerions donc probablement de la «damérique» aux marrons!
Le choix du light
Un point qui séduira sans doute les mangeurs les plus soucieux de leur ligne: relati-
vement pauvre en matière grasse, la dinde est la plus light de toutes les viandes. Un paramètre intéressant quand on connaît par ailleurs la surcharge calorique des repas de Noël. Les oiseaux vendus dans le commerce pour les fêtes pèsent généralement de trois à quatre kilos. La chair de la dinde ayant tendance à se dessécher à la cuisson, une technique consiste à la farcir «sous la peau». Pour ce faire, on décolle peu à peu la peau de l'animal en partant du cou puis on farcit cet espace à l'aide d'une poche à douille remplie de beurre aromatisé, avant de masser délicatement la volaille pour bien répartir cette pommade. Lors du passage au four, comptez environ 45 minutes de cuisson par kilo. Lancez le feu à 210 °C lors de la première demi-heure puis descendez le thermostat à 150 °C. Pour savoir si votre volaille est cuite, pratiquez une incision dans l'une des cuisses: si le jus qui s'en écoule est transparent, c'est prêt. S'il reste du sang, remettez au four une quinzaine de minutes avant de refaire le test. En fonction des fours, la cuisson des volailles est parfois capricieuse. Comptez large au niveau du temps!
Si dinde et oie ont le privilège de l'ancienneté, d'autres variétés leur disputent aujourd'hui la vedette sur les menus de réveillon: poularde, canette, pintade, caille, voire coq, chapon, pigeon ou canard… Pour varier les plaisirs, la palette des volailles de Noël s'est considérablement étoffée.
Lauren Ricard
RECETTE • Vous raffolez de la version fraîche disposée sur un lit de glace, accompagnée de vinaigre aux échalotes ou de jus de citron. Mais connaissiez-vous les huîtres chaudes? Tout aussi savoureuses et riches en nutriments comme le phosphore, le fer et le zinc qui stimulent les défenses immunitaires, elles sont très appréciées par ceux que la texture crue rebute habituellement.
De quoi faire plaisir à toute la famille à Noël ou au Nouvel An!
Une recette légère et savoureuse
Pour ce plat, vous aurez besoin de 24 huîtres creuses, 20 cl de vin blanc sec ou de champagne brut, 20 cl de crème fraîche, 40 g de beurre, 3 échalotes, 4 jaunes d'œufs ainsi que de ciboulette et de poivre. Ouvrez vos huîtres et détachez-les de leur coquille. Découpez vos échalotes et faites-les revenir dans une poêle avec le beurre chaud. Ajoutez la crème fraîche, la moitié du vin blanc et pochez vos huîtres dans cette sauce pendant une dizaine de minutes.
Egouttez-les et réduisez la sauce en la laissant mijoter à feu doux. Dans un autre récipient, fouettez vos jaunes d'œuf avec le reste de vin, puis placez dans un bain-marie et continuez à battre le mélange pour l'épaissir. Incorporez ensuite à la sauce réduite et poivrez à votre convenance. Replacez les huîtres dans leurs coquilles et nappez chacune d'un peu de cette préparation, décorez avec la ciboulette ciselée et enfournez sous le gril bien chaud. Laissez gratiner quelques minutes puis servez. Vos convives s'en lécheront les babines!
Lauren Ricard
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Lausanne Cités: Vous avez rejoint l’équipe de la Revue de Lausanne il y a deux ans. Racontez-nous un peu l’esprit qui infuse dans cette troupe.
Charlotte Dumur: Il y a un vrai travail collectif autour du développement du spectacle chaque année, d’abord avec les trois auteurs, Blaise Bersinger, Sébastien Corthésy et Benjamin Décosterd, puis avec l’ensemble de la troupe. Au fil des ans, et même si le projet est relativement jeune, un vrai esprit de bande s’est installé, avec une grande complicité. On travaille ensemble, on rigole ensemble, on angoisse ensemble. C’est super.
Comment est né le fil rouge de la Revue 2022? C’est essentiellement un travail d’observation de ce qui a marqué le quotidien des Lausannoises et Lausannois sur l’année écoulée, que ce soit au niveau local, national ou international, puis un travail de compilation autour d’un fil rouge.
En vous moquant du chantier permanent qu’est devenu Lausanne, vous n’avez quand même pas l’impression de faire un spectacle «de droite»?
C’est une excellente question! Je ne pense pas non … On aborde aussi plein d’autres sujets.
Oui, mais vous allez donner du grain à moudre à toutes celles et ceux qui râlent en permanence contre cette Municipalité de gauche qui multiplie les chantiers et veut empêcher les
voitures de rouler… c’est un peu un truc de PLR ça.
C’est vrai qu’on tape un peu sur les écolos, mais on n’épargne personne et tout le monde en prend pour son grade au final. Et puis comme je vous le disais, on ne parle pas que de travaux et de chantiers…
Quels sont les autres sujets que vous passez en revue cette année?
On parle aussi du Lion d’Epalinges, du Tour de France… Le fil rouge est le chantier géant qu’est devenue la ville, mais il faut bien le dire: en termes de chantier, Lausanne est à la pointe!
Vous êtes issue du théâtre et de la comédie musicale et vous vous retrouvez dans une proposition comique. C’est tout de même un grand changement d’univers par rapport à «West Side Story», «Les Trois Sœurs» de Tchekov ou «Electra» de Sophocle, trois œuvres que vous avez interprétées sur scène auparavant…
Oui, ça a été assez difficile de passer du théâtre classique au spectacle comique. C’est un rythme totalement différent, une dynamique qui n’a rien à voir, une précision implacable.
J’ai l’habitude d'avoir du temps pour explorer qui sont mes personnages, leur passé, leurs histoires, leurs motivations. Là, on n’a pas le temps, il faut être dans l’instant, être efficace. Le rapport avec le public est aussi plus franc, direct: ça rit… ou ça ne rit pas. Implacable!
Il y a un paradoxe entre le fait que l'écriture humoristique exige énormément de précision et qu'en même temps on a peut-être moins le temps d'aller en profondeur dans l'exploration des personnages…
Oui, peut-être… Disons que c'est juste un travail très différent: le comique, c’est la dynamique de l’instant. L’important c’est la manière dont on délivre le texte.
Vous avez donc dû apprendre à faire des vannes. Finalement, est-ce que ça s’apprend, l’humour?
Oui, en tous cas le rythme de la blague, le tempo de la punchline, ça s’apprend.
Dans le fond c’est une question de rythme, comme en musique… mais du coup, vu votre parcours, vous allez chanter, quand même?
Evidemment! Même si elle parle des travaux de Lausanne, la Revue a de vrais petits airs de Broadway cette année, avec beaucoup de numéros chantés et dansés.
Le magicien Pierric Tenthorey et le standupeur Nathanaël Rochat participent aussi au spectacle. Que vont-ils apporter de plus à ce cru 2022?
Leurs univers très différents… On a même essayé de faire chanter Nathanaël Rochat!
Pierric Tenthorey, champion du monde de magie, va-t-il réussir à nous faire croire que le chantier de la gare est fini ou que celui du M3 a commencé?
Alors non, il ne va pas y avoir de grande magie! Ce que j’aime justement dans ce projet, c’est son apparente simplicité, sa modernité, loin des revues classiques…
La Revue de Lausanne veut s’affranchir des codes du cabaret-spectacle. Vous n’auriez pas rêvé d’un beau costume de music-hall?
Non, pas trop. Il y a d’autres spectacles pour cela. On essaye de proposer un vrai renouveau de cette tradition, et je crois que nous y sommes arrivés!
Propos recueillis par Thomas Lécuyer
La Revue de Lausanne, aux Terreaux jusqu’au 22 janvier 2023
Au nord-ouest de l’Arabie saoudite, en plein cœur du désert, le site historique d’Al-Ula regorge de merveilles archéologiques érigées par la tribu arabe des Nabatéens. Un lieu mystérieux à l’histoire millénaire.
Dans la province de Médine, l’oasis d’Al-Ula reste une destination à l’abri des hordes de touristes. Logique car ces derniers ne peuvent s’y rendre que depuis le 27 septembre 2019, date du premier visa touristique délivré par le Royaume saoudien. En outre, cette ouverture au monde a été fortement
ralentie par la pandémie de Covid qui a freiné les flux de voyageurs à travers la planète. Sur place, l’euphorie semble désormais avoir pris le pas sur l’impatience de faire découvrir au monde les merveilles archéologiques de ce site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut admettre qu’il a des atouts à revendre puisqu’il s’inscrit dans la riche histoire de la tribu arabe des Nabatéens à qui l’on doit la sublime cité de Pétra en Jordanie. Notre guide du jour précise: «Les Nabatéens ont construit la gigantesque nécropole d’Al-Ula il y a plus de 2000 ans, cette cité était très prospère à l’époque car ses habitants captaient les eaux profondes des nappes phréatiques. Ce réseau alimentait de longues routes commerciales entre l’Egypte, la Mésopotamie et les rives orientales de la Méditerranée.»
Les joyaux historiques se succèdent à un rythme effréné, plus de 111 tom-
bes parfaitement préservées et gravées dans les roches de grès s’offrent ainsi au visiteur. La plus impressionnante est sans conteste celle que les locaux connaissent sous le nom de «Qasr al-Farid», un tombeau solitaire taillé dans la roche au milieu du désert saoudien. Construit au premier siècle après Jésus-Christ, cet édifice mesure près de 16 mètres de haut et propose un saisissant contraste entre les détails de sa façade et son rocher quasiment intact. Notre périple se poursuit et il n’est pas rare de découvrir, au gré d’une halte, des gravures témoignant de la présence de lions, autruches ou encore girafes. Des espèces animales qui ne vivent plus dans la région comme le rappelle notre guide: «C’est à cause de l’élévation des températures. Désormais, si on croise des chats des sables, des serpents ou des lézards, on peut déjà s’estimer très heureux.»
Paysage de sable doré
Autre beauté incontournable, le fameux rocher de l’éléphant consti-
tue un spot idéal pour terminer sa journée. A la nuit tombée, les locaux se mêlent aux quelques touristes pour y déguster du thé, du café et d’autres spécialités de la région en y admirant les courbes de cette formation rocheuse sculptée par la nature et entourée d’un paysage de sable doré. Le tronc et le corps de cette
En Arabie saoudite, la saison estivale est généralement caniculaire et aride. Les meilleurs mois pour une visite s’étendent généralement d’octobre à novembre et d’avril à juin.
Il n’existe pour l’instant pas de vol direct depuis la Suisse jusqu’à la vallée d’Al-Ula. Le plus simple est de se rendre en Arabie saoudite depuis Genève (6h de vol environ) et rejoindre l’oasis via une ligne intérieure au départ de Riyad ou de Djeddah. Les liaisons sont nombreuses, compter environ 1h30 de vol.
L’offre hôtelière commence gentiment à se développer dans la région. Elle reste cependant encore réservée à une clientèle plutôt haut-de-gamme.
Pour un voyage en Arabie saoudite, il est obligatoire d'obtenir un visa. L'e-Visa Arabie saoudite à entrées multiples vous offre des séjours de 90 jours maximum pour un séjour tourisme, séjour famille, séjour événementiel ou séjour pèlerinage.
Le site officiel de l’Office du tourisme saoudien vous renseignera sur les destinations incontournables du pays. Plus d’infos: www.visitsaudi.com/fr
bête de grès rouge ont, en effet, été façonnés par l'érosion causée par l'eau et le vent pendant des millions d'années. Magique!
Fabio Bonavitaet solaire. Ce projet pharaonique, qui s’étendra sur plus de 34'000 m2 à l’horizon 2030, réunira les principales enseignes mondiales comme St Regis, Fairmont, Raffles, Grand Hyatt, Intercontinental, Six Senses, ainsi que Jumeirah Hotels & Resorts. Lorsque le chantier sera terminé, le site accueillera pas moins de 8000 chambres d’hôtel et 1300 propriétés résidentielles réparties sur 90 îlots. Enfin, plus de 70'000 nouveaux emplois dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme seront créés. Le projet est la clé de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un plan de transformation économique visant à diversifier l’économie du Royaume.
