ROXANE RAHIMI PROJET DE FIN D’ÉTUDES Juin 2019
Ecole Nationale supérieure de Paysage de Versailles-Marseille, Encadré par Guerric Péré et Antoine Petitjean, Avec le partenariat de la métropole Aix-Marseille-Provence.
REPENSER LES PAYSAGES INCENDIÉS DE L’ARBOIS
INTERSTICES, COUTURE D’UNE MOSAÏQUE DE PAYSAGES
Photographie Mathieu Coquillat, ONF, incendie du plateau de l’Arbois, 10/08/2016
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Remerciements
Je tiens à remercier Florence Hannin, Marc del Corso, Cyrille Naudy, Jean-Daniel Ralambondrainy, Isabelle Sicard, de la métropole Aix-Marseille Provence, François Grimal, LPO, Mathieu Coquillat, ONF, Amandine Maria, Tristan Geffray, Oriane Malanot, paysagistes DPLG, l’Association Forêt Méditerranéenne et l’association Graine de Vitrollais pour le temps qu’ils ont consacré à répondre à mes questions, à me fournir des documents, des photographies et enrichir ma connaissance du territoire ; ainsi que l’équipe pédagogique de l’ENSP : Guerric Péré, Antoine Petitjean, Audrey Marco, Etienne Ballan, pour leurs conseils et leur suivi de ce travail.
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AVANT-PROPOS
Dans le cadre de mon projet de fin d’études, j’ai souhaité m’intéresser à la problématique du risque incendie. Le partenariat entre l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage et la métropole d’Aix-Marseille Provence m’a permis de m’intéresser aux paysages incendiés du plateau de l’Arbois, un territoire brûlé en 2016. L’incendie, qui a eu lieu le 10 août 2016, a touché près de 3000 hectares, principalement constitués de garrigue sur le plateau de l’Arbois mais aussi de pinède dans les franges urbaines de Rognac, Vitrolles et les Pennes-Mirabeau. Ce territoire, situé au Nord de Marseille, peut être considéré comme une porte d’entrée de la ville, il est traversé par l’autoroute A7 qui relie Paris, Lyon et Marseille. Soumis à des épisodes de fort mistral, le risque y est omniprésent, on peut même parler de couloir du feu. Mon installation récente en région méditerranéenne m’a conduite à me questionner sur ces paysages du feu, cette question du risque, et la place que pourrait prendre le paysagiste vis-à-vis de cette problématique. Les changements climatiques en cours et à venir mettent en exergue ces problématiques de sécheresse et d’incendie, il s’agit donc de se questionner sur la mutation de territoires déjà contraints par le climat méditerranéen. Le feu, qui fait partie de ces écosystèmes, crée aujourd’hui des contraintes dès lors que des populations sont exposées. En parallèle de ce projet, j’ai pu analyser les pyropaysages du plateau de l’Arbois dans le cadre de mon mémoire d’initiation à la recherche. Ce mémoire a révélé le caractère cyclique des paysages du feu et le rôle du feu comme l’un des facteurs principaux de leur évolution. Il s’agit donc de repenser l’urbanisme dans les interfaces ville-forêt.
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Sommaire
Remerciements 3 AVANT-PROPOS 4 Sommaire 5
I. L’incendie
au coeur de la métropole Un site classé au coeur de la métropole Aix-Marseille-Provence Un relief étagé, entre cuestas et plateaux Interrelations des acteurs impliqués dans le paysage incendié de l’Arbois Dynamiques territoriales : de hameaux agricoles à la ville nouvelle Le passage récurrent du feu L’incendie révèle le paysage agricole
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8 10 11 12 14 15
II. Vers
une mosaïque agricole d’interstices Quand la lutte contre le feu révèle des potentialités Stratégie paysagère de lutte contre les incendies
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1. interstices d’infrastructures L’autoroute A7, porte d’entrée vers Marseille Un paysage de terrasses agricoles qui soulignent la cuesta Valoriser une vitrine productive comme couloir d’entrée vers Marseille Une gestion pastorale en bordure d’autoroute Se connecter aux aménagements existants et créer des liens entre la cuesta et l’Etang de Berre
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2. interstices enfrichés Stratégie économique : valoriser des circuits de production Rénover et créer des terrasses de culture dans les versants Evolution du paysage dans le temps Adapter les cultures en fonction des pentes existantes Les terrasses agricoles comme promenades périurbaines Des espèces résistantes à la sécheresse, un cycle saisonnier de production Conserver les ruisseaux temporaires en creux de vallon Du paysage « trauma »... ...à un paysage durable et productif
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3. interstice habité S’immiscer dans les versants construits Du jardin privé incendié au vignoble productif et accessible au public
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CONCLUSION 46 Annexe. Changer notre regard sur les incendies de forêt, 12 mars 2019, Carry-le-Rouet Abstract. Rethink the burned landscapes of the Arbois’s Plateau Résumé et mots-clefs
48 56 58 5
I. L’INCENDIE AU COEUR DE LA MÉTROPOLE
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Photographie Oriane Malanot, paysagiste, dĂŠcembre 2016
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site classé au coeur de la métropole
Situé au cœur de la métropole, le massif de l’Arbois a été classé pour son caractère pittoresque en 2017. Malgré sa centralité, il reste assez peu connu à l’échelle du département par rapport aux autres massifs qui sont presque tous des Parcs Naturels Régionaux ou Nationaux. Sa position centrale en fait un territoire contourné dans les circulations entre Marseille, Aix-en-Provence et l’Est Etang de Berre. Ce projet portera sur l’Ouest du massif, il concerne les communes de Vitrolles et Rognac et vient se connecter à Velaux au nord.
Aix-Marseille-Provence
Ces plateaux se trouvent entre trois pôles urbains majeurs de la métropole que sont Marseille, Aix-en-Provence et Marignane-Vitrolles. Il est traversé par la ligne TGV et la gare d’Aix-TGV se trouve au cœur du massif. Une route, la RD9, scinde le massif dans un axe est-ouest, tandis qu’il est cerné par des autoroutes, notamment l’A7 qui relie Paris, Lyon et Marseille. Cela fait de ce territoire un véritable couloir d’entrée vers Marseille. Ce territoire est également soumis à un fort mistral, d’axe nord-ouest, sud-est,
Site classé du Massif de l’Arbois
qui rend le plateau extrêmement vulnérable au risque incendie. Ce plateau, principalement constitué de garrigue et de pinède, est régulièrement traversé par le feu. Ce projet est né d’une réflexion sur les paysages incendiés suite à l’incendie du 10 août 2016 qui a parcouru près de 3000 hectares en quelques heures. L’incendie a surtout couru sur les hauteurs, mais a aussi menacé les versants et les habitations où près de 3000 maisons se trouvaient à moins de 50 mètres du front de flammes.
E L’ARBOIS
Aix-en-Provence
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TRA
MIS
voie f
Un
RD9
Velaux Rognac Vitrolles
Etang de Berre
AIX TGV
Vitrolles Marignane Marseille
Localisation du site classé dans le département des Bouches-du-Rhône
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Localisation du site classé à l’échelle des pôles urbains majeurs
ETANG DE BERRE
PLATEAU DE VITROLLES
Limite de l’incendie du 10 août 2016, 3000 hectares
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Un
relief étagé, entre cuestas et plateaux Garrigue fréquemment incendiée
Son relief de plateaux et cuestas forme un paysage étagé où des couloirs d’urbanisation et de circulations se distinguent. Les villes de Rognac et Vitrolles sont prises en étau entre l’Etang de Berre à zéro mètre d’altitude et les fronts de cuesta de leurs plateaux respectifs qui culminent entre 180 et 255 mètres d’altitude. Les zones planes sont investies par la ville et les zones d’activités, tandis que les versants sont abandonnés à la pinède qui emmène le risque à l’intérieur de la ville alors que le plateau est recouvert d’une garrigue qui se développe avec les passages successifs du feu. On rencontre sur ce territoire quelques zones agricoles en s’approchant de Velaux au Nord ou dans les vallons de Vitrolles.
Plateau de Vitrolles
ROGNAC
Vallons agricoles
Habitat
Zones d’activités
VITROLLES
Etang de Berre
N
Cultures en terrasses Pinèdes (oliveraies) Autoroute A7 et voie ferrée
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Interrelations
des acteurs impliqués dans le paysage incendié de l’Arbois L’interface ville-forêt, l’habitat rencontre le feu
L’incendie est perçu différemment selon les populations concernées. Il présente des avantages et des inconvénients, des atouts et des faiblesses. La rencontre de différents acteurs du territoire m’a permis de comprendre et qualifier ces différentes visions. En premier lieu, l’incendie est perçu de manière négative par les habitants, les utilisateurs du plateau et les communes. Il constitue en effet un risque majeur, présente un danger pour les biens et les personnes. En ce qui concerne les zones non bâties, l’incendie fait partie de l’écosystème méditerranéen, il est donc positif pour la biodiversité locale, il permet de rouvrir les milieux, le maximum d’espèces est rencontré autour de la troisième année suivant l’incendie. L’incendie constitue également des opportunités pour les aménageurs qui peuvent se saisir de zones meurtries pour projeter, que ce soit pour construire ou restaurer des parcs publics. L’ensemble de ces différentes visions montre les paradoxes liés au feu.Il ne faut pas oublier les habitants vivant sous la pinède qui portent une valeur affective à la forêt et sont surpris chaque année par les incendies.
Photographie Mathieu Coquillat, ONF, incendie du plateau de l’Arbois, 10/08/2016
Le paysage renait de ces cendres
(AMP)
Acteurs publics et gestionnaires
Photographie Mathieu Coquillat, ONF, jeune pousse de pin, 07/2017
Associations et particuliers Paysagistes
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Dynamiques
territoriales
:
de hameaux agricoles à la ville nouvelle
L’étude cartographique nous permet de révéler l’évolution rapide de ce territoire. La carte de l’Etat Major, entre 1820 et 1886, montre des petits villages denses, entourés de parcelles agricoles. Le massif est constitué de garrigue, probablement pâturée. L’axe nord-sud est déjà présent avec la voie ferrée Paris-Marseille de 1848. Entre 1950 et 1965 on observe peu de changement, seuls l’aéroport et la zone militaire sont apparus. Les villages se sont développés concentriquement. La part de l’agriculture et de la forêt reste inchangée. En 1978, on observe une explosion urbaine avec un développement non jointif, parsemé, principalement
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Vitrolles, années 1950, carte postale
Vitrolles, 2019
Vitrolles, années 1950, carte postale
Vitrolles, 2017, internet
en partie basse avec des zones d’activités de grande ampleur, mais aussi du développement urbain sur le plateau de Vitrolles avec le projet de ville-nouvelle et l’arrivée spectaculaire de l’hypermarché en 1970. Toutes ces constructions s’installent dans d’anciennes terres agricoles. En 2018, on observe un étalement urbain total en partie basse et sur le plateau habité. Seule la garrigue du plateau reste inchangée. Cet étalement crée un linéaire important de contact entre la ville et la garrigue, qui n’est plus entretenue et se transforme en pinède. Quelques tâches agricoles subsistent tant bien que mal entre la ville et la pinède, prête à partir en feu.
Du village agricole à la banlieue sous les pins Ce territoire a subi des mutations très rapides à la fin des années 1960. Sur ces photocomparaisons on peut observer en 1950 le Rocher de Vitrolles entouré de parcelles agricoles productives, des oliveraies et amanderaies, des vignobles, tandis qu’actuellement on observe le Rocher entouré par des constructions. De plus, les versants se sont enfrichés et sont constitués de pinède, en partie brûlée lors du dernier incendie majeur. Cette nouvelle zone de contact de la ville et de la forêt crée un risque véritablement élevé d’incendie, dès lors que le feu peut se propager dans la ville.
ETAT MAJOR, 1820, 1886 Des villages groupés entourés de parcelles agricoles, les reliefs sont boisés.
Rognac
Vitrolles
Marignane
Les PennesMirabeau
ENTRE 1950 ET 1965
1978
2018
Extension des villages autour de leurs noyaux, installation militaire sur le plateau, peu de modification de la part agriculture/forêt.
Extensions urbaines non jointives, parsemées en partie basse principalement.
Extension urbaine et zone d’activités au détriment des anciennes zones agricoles. La ville entre au contact de la forêt. L’agriculture est résiduelle.
Rognac
Rognac
Vitrolles
Vitrolles
Marignane
Rognac
Les PennesMirabeau
Marignane
Vitrolles
Les PennesMirabeau
Marignane
Agriculture Garrigue/forêt
Les PennesMirabeau
Centre urbain ancien Extensions urbaines
N
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Le
passage récurrent du feu
Le pyropaysage ou paysage du feu, du grec « Pyro » qui signifie « feu » ou ce qui est relatif à la flamme, celui créé par les incendies, celui qui existe par les incendies, celui qui le supporte, se transforme avec son passage. Ce paysage en mouvement, est un paysage cyclique qui a toujours existé et qui témoigne de la résilience de la nature, des évolutions adaptatives des espèces végétales. De nombreux ouvrages font état de la connaissance des couverts végétaux et de leur dynamique sous l’influence du feu et de sa récurrence notamment en contexte méditerranéen. La forêt méditerranéenne est caractérisée par une végétation sclérophylle adaptée au climat chaud et sec dans laquelle on la trouve. Selon Gilles Clément, paysagiste et jardinier, « La singularité du biome méditerranéen au sein du jardinage planétaire vient du feu en tant que mécanisme naturel répété, induisant au fil du temps une pyro-flore adaptée, voire même appelant le feu pour assurer sa régénérescence. ». Le feu semble donc synonyme de paysage méditerranéen. Dans la forêt méditerranéenne où le passage du feu est fréquent, certaines espèces dites pyrophytes ont développé une adaptation permettant de repartir de leur base après le passage du feu, c’est le cas du chêne liège. Le feu fait partie du développement de la forêt méditerranéenne dont les espèces ont développé des adaptations tels qu’un système végétatif drageonnant pour le chêne kermès, qui lui permet de repartir de la souche lorsque le système aérien est mort. D’autres espèces dites pyrophiles ont besoin du feu pour se répandre comme le pin d’Alep et le sequoia géant car la chaleur permet l’ouverture des cônes et la libération des graines. Les graines de ciste restent en dormance dans le sol jusqu’au passage du feu dont la chaleur favorise la germination. Ces végétaux dits pyrophiles ont besoin du passage du feu pour assurer leur expansion. Dans la forêt méditerranéenne, il faut une période de 40 ans pour retrouver une forêt de chêne vert. Le rythme élevé des incendies peut bloquer la forêt au stade de garrigue, voire de pelouse érodée. Les incendies créent des perturbations et changent les écosystèmes. L’évolution de la forêt méditerranéenne est révélée au fil du temps en quatre grandes étapes biologiques : - T+0 : l’incendie, mise à nu des sols, végétaux calcinés, dissémination des graines de pin d’Alep et levée de dormance des graines de ciste. - T+0 à 5 : la pelouse à brachypodes, paysages ouverts, réouverture des vues. - T+5 à 20 : la garrigue ou le maquis, apparition d’espèces arbustives, l’ombre permet la germination des pins. - T+20 à 40 : la pinède, les graines ont été libérées par le passage du feu, le risque incendie est élevé car cette essence est hautement inflammable. - T>40 : la forêt provençale, se développe en l’absence d’incendie, des feuillus s’installent, on observe une fermeture des paysages. 14
PELOUSE, roches apparentes
GARRIGUE, apparition d’une strate arbustive, dynamique progressive
Pelouse à Brachypodes : capable de se La garrigue (sol calcaire) ou maquis (sol siliceux regénérer en un an après l’incendie à partir ou acide): strate arbustive offre de l’ombre pour la de rhizomes ou semences. germination des pins. - Brachypode, Brachypodium ramosum - Chêne kermès, Quercus coccifera - Thym, Thymus vulgaris - Ajonc, Ulex parviflorus Récurrence - Romarin, Rosmarinus officinalis du feu
T+0
T+5
T+40
T+20
CHENAIE, densification de la strate arborée
La forêt provencale : sol calcaire, constituée de chênes verts, chênes pubescents, Pins d’Alep et parasol. - Chêne vert, Quercus ilex - Chêne pubescent, Quercus pubescens
PINEDE, apparition d’une strate arborée
La pinède : les graines du Pin d’Alep peuvent rester en dormance et ne se libèrent qu’après le passage du feu. - Pin d’Alep, Pinus halepensis - Pin parasol, Pinus pinea
Schéma d’évolution de la croissance de la forêt méditerranéenne en l’absence d’incendies, interprétation personnelle issue de «L’impact de l’homme et de ses animaux sur la forêt méditerranéenne par Henri-Noël LE HOUÉROU»
L’incendie
révèle le paysage agricole
L’incendie du 10 août 2016 a parcouru 3000 hectares, se superposant à des feux précédents, principalement au grand feu de 2004. Certains secteurs sont traversés tous les 10 ans, avec parfois 3 passages depuis 1982, ce qui est une fréquence élevée, même dans le contexte méditerranéen. Le plateau de Vitrolles est donc composé d’une végétation de garrigue à romarin très érodée.
Rognac
Etang de Berre
Gare d’Aix TGV
Vitrolles
Marignane Les PennesMirabeau
N
Historique des incendies depuis 1982
Septembre 2016 (Rognac), internet
Avril 2019 (Rognac)
Décembre 2016, Cuesta de Rognac, Oriane Malanot, paysagiste
Avril 2019, Cuesta de Rognac
La disparition des pinèdes liée à l’incendie de 2016 révèle d’anciens terrassements agricoles abandonnés au profit de l’enfrichement. Cette remise à nu du paysage met en valeur les paysages de roches apparentes, révèle les fronts de cuesta typiques de la géologie du massif. On observe trois ans après l’incendie une reprise de la garrigue avec un reverdissement des paysages. Le cycle naturel laisse donc place à la reprise végétale, et donc, en l’absence d’incendie à la croissance d’une future pinède qui appellera le feu pour son expansion. Ces territoires d’interstices enfrichés sont donc des lieux clefs dans l’évolution de ces paysages péri-urbains. 15
II. VERS UNE MOSAÏQUE AGRICOLE D’INTERSTICES
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17
Quand
la lutte contre le feu révèle des potentialités
L’incendie est vecteur de nombreux enjeux. Il met en danger les populations, renvoie la forêt à son stade initial, fait disparaître des lieux affectifs, mais il est révélateur d’un passé agricole, permet une table rase propice à différents projets. Le territoire d’étude se trouve en frange urbaine, la priorité est donc la mise en sécurité des biens et des personnes. Il s’agit également de couper le couloir du feu en direction de Marseille afin d’épargner ses populations. L’incendie a été le vecteur de cette commande : repenser les paysages incendiés de l’Arbois. Il s’agit donc d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de ce territoire, qui, comme nous l’avons vu, a évolué de façon très rapide ces cinquante dernières années. Dans ce projet, il s’agit de transformer les faiblesses du territoire en potentiel de projet, en atouts pour l’avenir. Cela m’a permis d’élaborer une stratégie : se saisir des lieux délaissés liés au développement urbain, aux infrastructures et du danger que représente le contact ville-forêt, afin de transformer ce territoire en véritable paysage productif qui permettra de créer de l’emploi, d’entretenir les paysages et de nourrir les populations, ainsi que d’en faire une vitrine pour la porte d’entrée sensible que représente Vitrolles dans l’axe Paris-Marseille. Les enjeux dégagés se répartissent en quatre objectifs: limiter la propagation des incendies en créant des coupures, valoriser les vues sur les éléments géographiques fondateurs des paysages de ce couloir, rendre une place à l’agriculture dans la ville, valoriser des accès piétons et créer des liens transversaux dans les différentes entités et sur chacun des étages formés par les cuestas.
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Lutter contre le feu, limiter la propagation des futurs incendies dans les zones urbaines
Valoriser les vues sur les éléments géographiques majeurs depuis l’autoroute comme entrée nord de Marseille
Faire entrer l’agriculture dans la ville, limiter le développement des pinèdes
Valoriser des accès piétons et créer des liens transversaux dans les différentes entités sur chacun des étages
Stratégie emblématique
Inve
Porte sensible d’arrivée à Marseille
Traverser le territoire
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FEU
Pinèdes
Ressource en bois
d Jets
que
Délaissés agricoles
Maisons sous la pinède
Infrastructures
s
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Barbecues
Stratégie agricole
s ex
Interstices routiers Fractures territoriales
Contact ville-forêt
Créer une zone tampon
t ur e s
Popu l
Remise en culture
Autoroute A7
Voie ferrée
Développement urbain
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Potentiel d’aménagement
Créer des traversées, lier les entités
Stratégie d’interstices
Au cœur de ce schéma on peut observer les circonstances actuelles qui mènent à l’incendie, à l’extérieur les opportunités que l’on peut en dégager. On constate que le développement urbain met en danger les populations en les exposant au risque, l’abandon des terres agricoles a mené à l’enfrichement des versants et au contact ville-forêt, l’aménagement des infrastructures telles que l’autoroute A7 engendre des espaces routiers délaissés, crée des fractures dans le territoire. Il s’agit de se saisir de ces faiblesses afin de les transformer en opportunités. Cela permettra de créer une vitrine agricole pour la porte sensible de Marseille grâce à une stratégie emblématique et agricole, mais aussi d’investir les délaissés d’infrastructures afin de valoriser une stratégie d’interstices visant à créer des traversées et lier les entités, enfin, d’infiltrer l’agriculture dans la ville grâce à l’ensemble de ces stratégies. Cela nous permettra de créer un paysage productif et valorisant pour le territoire.
Faiblesses Opportunités Objectifs
L’agricultu re
s’infiltre dans la ville
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Stratégie
Autoroute A7
paysagère de lutte contre les incendies
Vergers en terrasses
La stratégie se développe selon trois axes principaux : les interstices d’infrastructures, les interstices enfrichés et les interstices habités. Les interstices d’infrastructures concernent les abords de l’autoroute A7. Ce sont des lieux composés d’espaces « verts » qui longent l’autoroute, cela concerne aussi les ronds-points et les échangeurs.
Vignoble en terrasse
Valoriser des vues ouvertes sur les fronts de cuesta depuis les axes principaux
On rencontre sur le linéaire de Vitrolles et Rognac environ 7km d’abords à valoriser. Il s’agira de créer une nouvelle perception du territoire depuis cet accès principal de la métropole, qui relie Marseille à Paris. Les interstices enfrichés sont les lieux les plus enclins au risque incendie puisqu’ils sont composés d’une garrigue ou de pré-pinède. Leur composition végétale et leur disposition dans les versants rendent ces lieux difficilement accessibles pour les pompiers. La remise en culture permettra de valoriser ces espaces et de les rendre productif tout en créant une coupure du couloir de feu, ainsi qu’une vitrine pour la ville.
Pâturer pour réduire la présence de combustible
Valoriser des vues ouvertes sur l’Etang de Berre depuis les axes principaux
Enfin, les interstices habités concernent des parcelles privées, constituées par des jardins incendiés en 2016. Il s’agit de la frange urbaine de Vitrolles au contact de la pinède. Ces terrains sont délimités par les maisons et par le front de cuesta. Il s’agira de revaloriser la ligne de cuesta et de la rendre accessible à un plus grand nombre d’usagers. On conservera également des ilots forestiers lorsque cela est possible. Les creux de vallon seront renaturés afin de permettre le développement d’une végétation spontanée qui pourra se développer en chênaie en l’absence d’incendie.
Voie ferrée N
20
0
500m
Travailler les bords d’autoroute comme image-vitrine d’entrée de la métropole
Interstices d’infrastructures
Interstices enfrichés
1 Réseau de sentiers 2 Ruisseaux temporaires 3 Pinède 4 Pistachiers 5 Radar aérien 6 Oliveraies 7 Amanderaies 8 Vignoble 9 Lien plateau-ville 10 Salin du Lion 11 Etang de Berre 12 Interstices urbains 13 Interstices agricoles 14 Bassin de Réaltor 15 Gare d’Aix-en-Provence TGV 16 Autoroute A7 17 Ilot de sénéscence 18 Interstices pâturés 19 Vallons agricoles 14 15
13 3
ROGNAC
1 4 7 11 Interstices habités
2
5 6
3 9
16
VITROLLES
17
Interstices à renaturer
8
12
10 18
18 16
MARIGNANE
0
1km
19
N
21
1. INTERSTICES D’INFRASTRUCTURES
Valoriser les vues sur les éléments géographiques majeurs depuis l’autoroute comme entrée nord de Marseille
22
ROGNAC
VITROLLES
MARIGNANE
0
500m
N
23
L’autoroute A7,
porte d’entrée vers
Marseille A
A’
Située dans la partie basse de la ville, l’autoroute A7 traverse Rognac et Vitrolles, entre zones habitées, et zones d’activités. Elle marque une rupture entre la ville haute et la ville basse et offre des vues sur les éléments géographiques majeurs que sont l’Etang de Berre et la cuesta de Vitrolles. Reliant Paris à Marseille, cet axe est massivement emprunté, pour arriver à Marseille et constitue une porte sensible de la métropole. Ces abords, actuellement enfrichés, ont parfois révélé d’anciennes terrasses là ou l’incendie a détruit la pinède. Il s’agit de profiter de sa situation pour valoriser une vitrine productive et passer d’un paysage du risque à un paysage d’avenir.
Radar aérien de Vitrolles
A
A
24
Etang de Berre
Ville basse
Infrastructures
Garrigue inflammable
Garrigue incendiée en 2016
Etang de Berre
Ville basse
Infrastructures
Cultures en terrasses
Plateau pâturé
A’
A’
Un
paysage de terrasses agricoles qui soulignent la cuesta
Les vues ouvertes de part et d’autres de la route permettent d’apprécier les profondeurs et reliefs variables des combes. Ces combes seront remodelées afin de réduire le risque incendie en implantant des vergers de productions qui pourront nourrir la métropole. Ces plantations formeront un paysage vitrine s’appuyant sur des espèces provençales emblématiques.
B
B’
le Rocher de Vitrolles
Etang de Berre et berges
Ville basse Infrastructures
Garrigue inflammable
Ville haute
Jardins
Garrigue incendiée en 2016 B’
B
le Rocher de Vitrolles
Etang de Berre et berges B
Ville basse
Infrastructures
Cultures en terrasses
Ville haute
Cultures en terrasses
Plateau pâturé B’
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Valoriser
une vitrine productive comme couloir d’entrée vers
Sur cette perspective vue depuis l’autoroute en direction de Marseille on peut observer d’un côté la combe réaménagée en terrasses de cultures, de l’autre l’Etang de Berre et la chaine de l’Estaque en arrière-plan. Il s’agira de maintenir des vues ouvertes du côté de l’Etang de Berre afin de valoriser les vues lointaines.
Marseille
Outre l’aspect productif du paysage que nous développerons dans la partie suivante, l’effet des plantations dans les combes donne une nouvelle image à ce paysage traversé. Selon des études de sécurité routière menées en Angleterre, le rythme des plantations très rapprochées engendrera également un ralentissement des conducteurs par un effet d’optique qui lui donnera l’impression de rouler plus vite.
2050
Cuesta de Vitrolles
Terrasses de culture Autoroute A7
Chaine de l’Estaque Maintenir des vues ouvertes
Etang de Berre Salin du Lion
26
Une
gestion pastorale en bordure d’autoroute
Les abords de l’autoroute seront pâturés pour maintenir des paysages ouverts. On plantera des bouquets d’oliviers pour offrir de l’ombre aux animaux et rappeler le paysage productif des cuestas. Ces bouquets créeront un rythme d’ouverture des vues sur la cuesta visible en arrière-plan.
Les enclos seront amovibles pour permettre au troupeau d’investir différentes sections de l’interstice routier au fur et à mesure. Les troupeaux investiront également le plateau incendié et les nouvelles terrasses agricoles afin de réduire le couvert combustible, amender le sol et valoriser une production laitière.
Plantation d’amandiers Autoroute A7
Enclos temporaires de pâturage
Plantation d’oliviers
Cuesta de Vitrolles
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Se
connecter aux aménagements existants et créer des liens entre la cuesta et l’Etang de
Le réseau de sentiers existants sur le plateau intègre le GR2013. Dans la ville, un réseau important de parcs publics existe, il conviendrait de le connecter au futur projet dans les interstices afin de créer un réseau piéton de grande ampleur. Quelques passerelles sur l’autoroute sont à valoriser, notamment en maintenant un îlot forestier dans l’interstice créé par la coupure de la cuesta liée à la construction de l’autoroute. Ces sentiers permettent de connecter le cœur de la ville à l’Etang de Berre et ses salins ainsi qu’au plateau et ses éléments d’intérêt patrimonial comme l’aqueduc de Roquefavour, paysager comme les terres rouges ou de transport comme la gare d’Aix TGV qui relie Marseille en 10 minutes.
A’
A
Valoriser des accès piétons et créer des liens transversaux dans les différentes entités sur chacun des étages
N 0
Route
Route
28
Îlot de cuesta coupé par l’autoroute
Îlot forestier à préserver et mettre en valeur
Berre
100m
Autoroute A7
Promenade de Koro
Boulevard Alfred Casile
Autoroute A7
Promenade de Koro
Boulevard Alfred Casile
Se
connecter aux aménagements existants et créer des liens entre la cuesta et l’Etang de
Berre
Le réseau de chemins existants ainsi que le GR2013 nous permet de parcourir le territoire et de créer des circuits piétons se connectants au projet dans les interstices.
Aqueduc de Roquefavour
Refuge «le Rocher»
Radar aérien de Vitrolles
Gorges de Cabriès, Vitrolles
Etang de Vaine
Promenade agricole
GR2013
Le Rocher
Gare Aix TGV
Salin du Lion Vallon du pinchinier Etang de Vaine, Rognac
Le Rocher, GR2013, Parc départemental de la Tour d’Arbois, Aix-en-Provence
Gorge de Cabriès Parc du Griffon
Aqueduc de Roquefavour, Ventabren
Gare d’Aix TGV, Aix-en-Provence
0
1km
N
29
2. INTERSTICES ENFRICHÉS
Faire entrer l’agriculture dans la ville, limiter le développement des pinèdes
30
ROGNAC
VITROLLES
MARIGNANE
0
500m
N
31
Stratégie
économique
:
valoriser des circuits de production
L’objectif du projet agricole est multiple. La mise en place d’une agriculture sur les parcelles récements incendiées ou à risque permet de transformer les contraintes liées aux incendies en atouts pour le territoire. Les terres mises à nu par l’incendie sont disponibles pour une remise en culture, le plateau présente une garrigue de 3 ans prête à être pâturée. Il s’agit de reconvertir les zones de pré-pinède des versants en zones productives créant des coupures de combustibles. Cette zone d’interstice peut être considérée comme une zone tampon, elle permet également de limiter les départs de feu depuis les infrastructures et les habitations. Le projet permet de valoriser des productions en circuit de vente court pour alimenter les habitants de la métropole : vente directe à la ferme ou Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP). Dans le contexte actuel, il est primordial de relocaliser nos productions au plus proche des lieux de consommation. Dans un contexte où la disparition des dernières terres agricole s’acroît, la remise en agriculture de terres périurbaines permet de répondre à des enjeux économiques, écologiques et sécuritaires. Les Plans Locaux d’Urbanisme de Rognac et Vitrolles indiquent des zones naturelles et n’ont pas vocation à être construites. La Zone NP2F permet «La réalisation d’aménagements relatifs à la sécurité civile et notamment les voies de sécurité, les voies de défense contre l’incendie, les coupures agricoles ou forestières effectuées dans ce but, les réservoirs d’eau, les bassins de rétention et ouvrages de retenue.» Au nord de ce territoire, la commune de Velaux qui dispose d’une agriculture encore active, a mis en place un «périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains» (PAEN). Celui-ci est réalisé entre la commune de Velaux et la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône. Il s’agit donc de se connecter à ce projet territorial d’ampleur tout en construisant des paysages à la fois attractifs et renforçant les différentes attentes relatives à la gestion des incendies et à la protection des sols.
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Rénover
et créer des terrasses de culture dans les versants Pâturage
T+15 Paysage agricole productif qui accompagne le relief de la cuesta
Vergers en restanques
L’interstice enfriché se trouve dans les zones pentues des versants. L’agriculture y a été abandonnée et les pinèdes se développent. La ville qui s’est développée est entrée en contact avec la pinède. Le risque incendie y est majeur, certaines zones ont déjà été touchées par l’incendie de 2016. Cet interstice se faufile entre la cuesta et l’autoroute, il est une entrée potentielle pour l’incendie jusqu’au cœur des habitations. Le plateau quant à lui a largement été parcouru par l’incendie et on observe un paysage ouvert. Le projet investit le plateau pour la mise en place de pâturage. Les troupeaux descendront également dans les versants. Il s’agira dans un premier temps de remodeler le terrain afin de rénover ou de créer des terrasses de cultures. On viendra ensuite créer un paysage agricole productif grâce à la mise en place de vergers, d’oliveraies et d’un vignoble des cuestas. Ce projet s’inscrit dans le long terme et permettra de nourrir les générations futures.
T+3 Restauration et création de terrasses, création d’un sol pour accueillir les cultures Restauration et création de murêts en pierre sèche, création de terrasses de culture
Garrigue incendiée le 10 août 2016
Garrigue et pinède en développement
T+0 Un paysage incendié, des futurs couloirs pour le feu
N
Etang de Berre
33
Evolution
34
du paysage dans le temps
On rencontre actuellement des zones défrichées par le feu ainsi que des zones de garrigue en développement. Ces dernières seront réouvertes et le bois sera utilisé en broyat. Dans un premier temps, les sols seront remodelés afin de permettre la mise en place de restanques avec des murets de soutènement en pierre sèche. On sèmera alors des plantes fixatrices d’azotes telles que le trèfle ou la luzerne afin d’enrichir le sol. Durant les deux premières années, on fauchera ce couvert végétal afin de créer un sol, puis on pourra le mettre en pâture. Une fois le sol amendé en matière organique, on sèmera les arbres fruitiers en hiver afin de permettre la levée de dormance des graines. Les arbres germés auront un système racinaire résistant puisqu’ils n’auront pas subi de transplantation, ils seront également adaptés au climat et au sol. Il faudra alors les sélectionner, les protéger, afin de remettre en pâture les troupeaux. En une dizaine d’années les arbres commenceront à produire et la récolte pourra être valorisée par des circuits courts de production, comme la vente directe à la ferme et les Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP). Les arbres fruitiers offriront de la fraicheur et de l’ombrage pour les troupeaux ainsi que diverses périodes de floraison pour les pollinisateurs.
T+0
T+1
T+2
La garrigue se transforme en pinède et appelle le feu pour se régénérer
Création de restanques et semis de plantes fixant l’azote dans le sol
Enrichir le sol en matière organique, faucher puis pâturer
Cap Corse, l’incendie révèle les anciennes terrasses jardinées
Manarola, Cinque Terre, Italie, vignoble AOP
ARTE video,Géo 360°, Corse, les maquisards du feu
Pente moyenne 70%
T+5 Semer des fruitiers en hiver pour permettre la levée de dormance des graines
On peut observer sur la première photo de référence des terrasses jardinées en Corse. Abandonnées puis enfrichées, elles ont été révélées par l’incendie qui a détruit la pinède sur le versant. Sur la seconde photographie on observe un vignoble en Italie, maintenu en activité malgré les fortes pentes. La mécanisation est très limitée en considération du relief. Le maintien en activité permet de préserver les paysages et de limiter le développement de la pinède, et donc de limiter le risque incendie.
T+6
T+50
Sélectionner, pailler, protéger les fruitiers puis pâturer
Les arbres fruitiers sont matures et productifs depuis 40 ans, l’économie est en place 35
Adapter
les cultures en fonction des pentes existantes Amygdalus communis
Olea europea
Vitis vinifera
Pistachia vera
Enrichir le sol grâce aux prairies et au pâturage
Accès en escalier
La création des terrasses se fera au regard des pentes naturelles du terrain. Elles auront donc des profondeurs variables ce qui permettra l’implantation d’un ou plusieurs rangs d’arbres fruitiers. Les terrasses les moins profondes accueilleront des rangs de vigne. Des escaliers seront présents afin de rendre accessibles les terrasses pour les arboriculteurs et les vignerons. Cela permettra également un accès pour les visiteurs, les acheteurs et les randonneurs.
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Double rangée d’oliviers
Le projet prévoit la plantations de cultures méditerranéennes traditionnelles : Figuier, Ficus carica, Moraceae. Arbuste de 3 à 10m. Sol drainé, supporte le calcaire. Supporte la sècheresse et le gel jusqu’à -15°C. Olivier, Olea europea, Oleaceae. Peut atteindre 20m à maturité. Floraison blanche puis fructification verte à noire. Climat chaud et sec, situation ensoleillée. Sol pauvre, bien drainé. Longévité : jusque 3000 ans.
Un rang de vignes
Un rang d’amandier par terrasse
Amandier commun, Amygdalus communis. Cultivé depuis plus de 6000ans en Iran. Arbre à feuilles caduques, peut atteindre 10m à maturité. Climat chaud et sec. Sol pauvre, bien drainé. Floraison blanche rosée puis fructification. Longévité : jusque 100 ans. Vigne, Vitis vinifera, Vitaceae. Arbrisseau grimpant. Sol drainé. Produit des raisins de table ou du vin.
Les
terrasses agricoles comme promenades périurbaines
our sp e é rsifi uctif ive s d prod e r ltu me s cu systè De
Ce projet permet de revaloriser les versants et de les rendre accessibles. On passe d’une garrigue enfrichée et délaissée à un paysage accessible et proche des zones habitées. Les chemins créés dans les restanques permettent d’apprécier les cultures, d’observer des vues lointaines, de se rendre à la ferme pour acheter des produits : fruits, fruits secs, miel, confitures, vin, lait et fromages. Ces circuits s’intègrent dans une échelle urbaine et périurbaine et permettent de se connecter au circuit du GR2013 qui traverse le plateau de Vitrolles. Le système pastoral prévoit un élevage extensif de caprins et d’ovins. Les chèvres de Rove sont particulièrement rustiques et adaptées aux terrains caillouteux du plateau, elles produisent 250 litres par an. Pour les ovins le choix des races est rustiques : race Brigasque, Sarde, Thône et Marthod, la surface doit être supérieure à 1 hectare par brebis.
un
Des ruches pour une production de miel
Les murêts comme lieu de pause pour les randonneurs
Des chemins pour parcourir les terrasses cultivées
l et
ra stème ancest e comme sy té si er La pierre sèch iv biod accueil de la
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Des
espèces résistantes à la sécheresse, un cycle saisonnier de production
En complément des cultures traditionnelles, le projet prévoit des cultures du Moyen-Orient adaptées au réchauffement climatique. Ces plantes résistent à des périodes de sécheresse dans le sud-est de l’Iran à plus de 50¨°C.
Vi t
is vi nif e r a
Jujube, Chinese Red Date, Chinese Date, Korean Date, Common Jujube ; Ziziphus jujuba, Rhamnaceae Epine-vinette, Berberis vulgaris, Berberidaceae. Les baies comestibles sont utilisées dans de nombreux plats en Iran, elles ont de nombreuses propriétés antifongiques, immunostimulantes et antibactériennes et aident à lutter contre le diabète de type 2. Pousse dans les coteaux calcaires.
O
Grenadier commun, Punica granatum, Lythraceae. Buisson de 6m, bassin méditerranéen, sol et climat sec, supporte -15°C quelques jours. Originaire du Sud de l’Asie. Climat chaud et sec pendant la fructification. Sol profond et bien drainé. Intérêts esthétiques : floraison rouge- orangée, fructification rouge. Longévité : jusque 200 ans
cus
c a ric a
Am
us co m m
u s
Floraison Fructification et récolte
y
al gd
a
ni
Eglantier, Rosa canina, Rosaceae, fruits riches en vitamine C.
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e u ro p e
Fi
Sumac des corroyeurs, Rhus coriaria, Anacardiaceae, Arbuste de 4m. Sol calcaire bien drainé, supporte la sécheresse. Les baies sont réduites en poudre et utilisées comme condiment au Moyen-Orient.
Salvadora persica, Salvadoraceae : buisson de 6-7m originaire du Moyen-Orient et produisant des baies. Sa racine est utilisée comme dentifrice naturel.
le a
Conserver
Interstices à renaturer
les ruisseaux temporaires en creux de vallon
Le projet permet de recréer des continuités végétales dans les creux de vallons. L’objectif est de revaloriser une dynamique forestière dans les zones les plus humides et abritées, le long des ruisseaux semi-permanents. L’aménagement de sentiers de part et d’autre permettra de passer des versants
agricoles aux creux forestiers. L’idée est de préserver ces corridors écologiques du risque incendie afin d’observer la mise en place naturelle de la chênaie en une quarantaine d’années. Ces corridors permettront à la biodiversité de se déplacer dans le plateau et de rejoindre les pinèdes présentes.
Pinus halepensis
Pistachia vera
Amygdalus communis
Rosmarinus officinalis Quercus coccifera Quercus pubescens
Terrasses de culture
Chemin
Dynamique forestière à préserver autour des ruisseaux temporaires
Chemin
Terrasses de culture
39
Du
paysage
«
trauma
»... Photographie Oriane Malanot, paysagiste, décembre 2016
40
...à
un paysage durable et productif
Vignes
Amandiers
Front de cuesta valorisé
Garrigue paturée
Création d’un vignoble Pistachiers productif
Luberon
Montagne de la Fare
Brebis rustique
Front de cuesta valorisé
Cultures existantes
Oliviers
Chèvre du Rove
Le paysage qui a suivi l’incendie de 2016 est un paysage meurti, témoin du traumatisme des populations. Ce paysage en noir et blanc, figé dans le temps, reprend ses couleurs de garrigue en quelques mois. Passé le choc, le risque tombe dans l’oubli
jusqu’à la saison suivante. Ce projet s’inscrit dans un contexte climatique de plus en plus hostile en méditerranée : sécheresses accrues, températures élevées, vents violents. Ce projet permettra d’éloigner le risque de manière durable tout en créant un paysage vivant et productif. Cela permettra de changer le regard des habitants sur leur territoire et de nourrir les générations futures. 41
3. INTERSTICE HABITÉ
Lutter contre le feu, limiter la propagation des futurs incendies dans les zones urbaines
42
ROGNAC
VITROLLES
MARIGNANE
0
500m
N
43
S’immiscer
dans les versants construits
C’est dans la frange habitée que l’incendie a été le plus problématique. En effet, les parcelles privées montent jusqu’en haut des versants qui étaient couverts de pinède. L’incendie a circulé depuis Rognac vers le haut du plateau, puis menaçait de redescendre vers les villas de Vitrolles. Cette forme urbaine d’habitat en impasse rend compliqué l’accès des pompiers et donc la mise en sécurité des biens et des personnes.
2016
Hypothèse 1. Construire 44
Ces jardins, autrefois couvert de pinède, sont aujourd’hui mis à nu. On peut y observer des fascines mises en place par l’ONF qui permettent de maintenir les sols et conserver le stock de graines qui y est présent, afin de permettre une reprise des végétaux et de limiter l’érosion des sols. Cela sous-entend que la reprise de la garrigue puis de la pinède est la voie privilégiée, une voie qui implique un futur retour de l’incendie.
Cette mise à nu questionne : pourrait-on se saisir de ces espaces pour poursuivre l’étalement urbain? Cette hypothèse semble désuète au vu du risque incendie et de la difficulté d’évacuer les populations. La seconde hypothèse serait d’inciter les habitants à jardiner jusqu’au front de cuesta mais aussi à respecter les Obligations Légales de Débroussaillement. Cependant, la difficulté d’accès de ces terrains en pente ainsi que leur grande surface, combinée au vieillissement de la population, ne laisse pas penser que cette hypothèse soit viable. La troisième hypothèse est donc celle à privilégier : réduire les parcelles privées afin d’investir les hauts de versants et cultiver la cuesta. Cela permettra d’ôter les obligations légales de débroussaillement pour les habitants, de rendre accessible la cuesta à un plus grand nombre, de connecter la ville et le plateau en désenclavant les rues en impasse, ainsi que d’installer un vignoble productif créateur d’emploi et d’une économie locale.
2019
Hypothèse 2. Jardiner
Hypothèse 3. Cultiver
Du
jardin privé incendié au vignoble productif et accessible au public Maison privée Révéler la cuesta Maison privée Création d’un vignoble productif
Accès aux terrasses
Jardin privé Jardin privé
45
CONCLUSION
Situé entre trois pôles urbains majeurs de la métropole, Marseille, Aix-en-Provence et l’est Etang de Berre avec Vitrolles et Marignane, le plateau de l’Arbois peut être considéré comme un îlot de nature important. Il présente des caractéristiques écologiques d’intérêt et a été classé pour son caractère pittoresque en 2017. Peu fréquenté, en comparaison de la Sainte Victoire, du Parc National des Calanques ou des Parcs Naturels Régionaux, ce massif est délimité par des axes majeurs conduisant à Marseille et présente ainsi les premiers paysages perçus autour de Marseille. Régulièrement meurtri par les flammes, ce lieu ne cesse d’accueillir de nouvelles constructions urbaines depuis les années 1970. Territoire meurtri traversé par les flammes, lieu de toutes les expériences urbaines des années 1970, fragmenté par les axes de circulations, contraint par son relief, tout semblait le condamner. Au travers des différentes rencontres avec les acteurs, j’ai pu constater que l’incendie était au cœur des préoccupations, sans qu’il ne dégage pour autant des intérêts communs. Entre traumatisme et régénération pour la biodiversité, l’incendie peut être perçu de différentes manières. Le sujet de réflexion proposé « Repenser les paysages incendiés de l’Arbois, L’Aménagement des franges urbaines sous le vent, de Rognac aux PennesMirabeau » m’a permis de constater une volonté des différents acteurs d’effacer les traces de l’incendie afin de revenir au paysage précédant son passage. La gestion actuelle consiste en une reprise naturelle de la garrigue sur le plateau, cela passe par l’installation de fascines dans les terrains pentus, par des replantations dans les zones urbaines pour panser les blessures des habitants. Pourtant, l’analyse de l’évolution de ces paysages a révélé un passé agricole que l’abandon des terres et l’enfrichement ont mené à la pinède puis à l’incendie. Malgré la tendance mondiale à la déforestation, on observe en France une croissance de la forêt méditerranéenne de l’ordre de 6 % entre 2007 et 2015. L’augmentation de cette forêt principalement composée de pins d’Alep augmente les surfaces à risque d’inflammabilité. Ces pinèdes, souvent âgées d’une quarantaine d’années, n’ont que peu de chances de poursuivre leur développement en chênaie avec les changements climatiques en cours et à venir. On observe d’ores et déjà un déficit de précipitations, des périodes de sècheresses accrues, des vents violents qui attisent des feux de plus en plus importants du fait de la plus grande présence de combustible. Les incendies à venir seront donc de plus en plus violents et problématiques du fait de l’installation de populations au plus proche du risque (CF Annexe. Changer notre regard sur les incendies de forêt, 12 mars 2019, Carry-leRouet). 46
Ce projet propose une évolution territoriale et paysagère à long terme. La réappropriation des interstices que sont les abords d’infrastructures et les zones agricoles abandonnées au profit de la pinède permet non seulement de répondre à la problématique du risque incendie mais aussi de valoriser une agriculture locale, proche du territoire, de ses habitants et visiteurs et qui s’inscrit dans la réflexion globale d’alimentation au cœur de la métropole. Ce projet permet en outre de valoriser les éléments géographiques forts du territoire que sont l’étang de Berre et les fronts de cuesta de Vitrolles et Rognac. Cette réappropriation met en valeur une nouvelle image pour ce couloir urbain qui est un accès principal vers Marseille en provenance de Lyon et Paris. C’est donc un territoire d’influence nationale qui peut fonctionner comme un laboratoire d’expérience dans une démarche de transition alimentaire, économique et écologique. La transformation d’un paysage du risque vers un paysage productif permet de projeter un avenir moins catastrophique pour les générations futures. Les pronostics de changement climatique n’impacteront pas seulement les végétaux mais aussi les populations. Ces dernières pourront se réfugier à l’ombre des arbres fruitiers qui leur fourniront non seulement nourriture mais aussi oxygène et fraicheur. Le projet s’appuie sur un choix d’espèces végétales résistant à la sécheresse et déjà cultivées au Moyen-Orient avec des étés dépassant les 50°C, dans le sud-est de l’Iran par exemple. La présence d’un couvert végétal arboré feuillu permettra également par la transpiration de maintenir une humidité dans l’air et d’éviter la désertification des versants. Il s’agit de créer un microclimat de fraicheur en périphérie des villes concernées. Ce projet a été une immersion personnelle dans une problématique d’actualité et d’avenir qu’est la prise en compte du risque incendie dans un contexte de réchauffement climatique. L’analyse de ce territoire m’a permis de constater que les traces de l’incendie disparaissent et que le paysage est capable de se régénérer. Néanmoins, la présence d’habitations en bordure de garrigue ou de pinède questionne au-delà des zones tampon. Ce territoire possède des capacités d’évacuation des populations, des interstices appropriables pour créer des coupures de feu comme l’a démontré ce projet. Cependant, d’autres territoires urbains entourés par la pinède devraient à l’avenir envisager de se délocaliser si l’on privilégie la préservation la forêt plutôt que celles des biens.
47
Annexe. Changer
notre regard sur les
incendies de forêt,
12
mars
2019, Carry-le-Rouet
Compte-rendu de la journée INTRODUCTION PAR CHARLES DEREIX, DIRECTEUR DE L’ASSOCIATION I. SERVICES DE L’ETAT REPRESENTES PAR GAËLLE THIVET, DANIELLE GARCIA (POUR MARTINE VASSAL) ET BRIGITTE GONZALES. 1. GAËLLE THIVET, DIRECTION REGIONALE DE L’ALIMENTATION, DE L’AGRICULTURE ET DE LA FORET DE LA REGION 2. DANIELLE GARCIA, METROPOLE AIX MARSEILLE PROVENCE 3. BRIGITTE GONZALES, REGION SUD-PACA II. L’ETAT DES LIEUX, 40 ANS DE PREVENTION, DE LUTTE ET DE CONNAISSANCE SUR LES FEUX DE FORET : PROGRES ET ACQUIS HUBERT D’AVEZAC, COLLECTIF FORET MEDITERRANEENNE ET AGENCE MTDA SYNTHESE DE 40 ANS DE TRAVAIL, SELON 7 AXES III. INCENDIES DE FORET : VERS DES CONDITIONS PLUS ALARMANTES ANIME PAR ERIC RIGOLOT, INRA AVIGNON, ECOLOGIE MEDITERRANEENNE + FORET MEDITERRANEENNE 1. STEPHANE GUITET, EXPERT FORET ET ENVIRONNEMENT, IGN, SERVICE DE L’INVENTAIRE FORESTIER ET ENVIRONNEMENTAL FORET MEDITERRANEENNE 2. JEAN NOEL CONZALES, MAITRE DE CONFERENCES EN URBANISME ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, AIX-MARSEILLE UNIVERSITE, CNRS, TELEMME URBANISATION, FORET ET INCENDIE, UNE ANALYSE MULTI-SCALAIRE EN FRANCE MEDITERRANEENNE 3. SEBASTIEN LAHAYE, PHD COORDINATEUR 48
PROJET FIRE-IN, CLUSTER SAFE + PAU COSTA 9 LES FEUX DE DEMAIN 4. CAPITAINE PATRICE TISSOT, SDIS 13 INCENDIE 10 AOUT 2016 ROGNAC 5. DANIEL ALEXANDRIAN, CONSULTANT INTERNATIONAL FEU DE FORET L’INCENDIE CATASTROPHIQUE DE MATI, GRECE, 23 JUILLET 2018 DEBAT IV. VERS DE NOUVELLES REPONSES 1. CULTURE DU FEU, CULTURE DU RISQUE ET COMPORTEMENTS ADAPTES 1. ADJUDANT CHEF CHRISTOPHE PEIGNE, CHEF DE LA CELLULE D’IDENTIFICATION CRIMINELLE ET NUMERIQUE RCCI DU VAR 2. OLIVIER GAUJARD, ENVIROBDM ET PRESIDENT DE FIBOIS SUD COMMENT CONSTRUIRE EN ZONE A RISQUE ? 3. REMI SAVAZZI, OFFICE NATIONAL DES FORETS, AGENCE DFCI MIDI-MEDITERRANEE COMMENT HABITER EN ZONE A RISQUE ? 4. MICHEL DELAYE, PRESIDENT DE L’UNION LANGLADOISE DE PREVENTION INCENDIE, LANGLADE, VAR 5. JEAN-LUC ZAMORA, DELEGUE A LA FORET ET A LA SECURITE DE LA COMMUNE DE THORONET, VAR 6. MICHEL COSTA, SERVICE PREVENTION DES INCENDIES, COLLECTIVITES DE CORSE 7. LUC LANGERON, DIRECTEUR DU DEPARTEMENT INFORMATION ET PREVENTION, ENTENTE POUR LA FORET MEDITERRANEENNE DEBAT 2. FORET : DES RESSOURCES A DEFENDRE ET A VALORISER 1. JORDAN SZCRUPAK ET ADRIEN MORENI, ATELIER SALTUS 2. JONATHAN BAUDEL, PNR DES ALPILLES 3. JEAN NOEL PETRESCHI, DIRECTEUR DE LA FORET ET DES ESPACES NATURELS DES BOUCHES
DU RHONE 4. SOPHIE PESENTI, DEPARTEMENT DU VAR ET GREGORY CORNILLAC, COMMUNES FORESTIERES DU VAR 5. CHRISTIAN DELAVET, MEMBRE DE LA COMMISSION FORET, METROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE, AVEC CYRILLE NAUDY (AMP) GLOSSAIRE -------------Séminaire organisé par Forêt Méditerranéenne, 140 personnes présentes. Introduction l’association
par
Charles
Dereix,
directeur
de
L’objectif est d’identifier des pistes de progrès sur le terrible sujet des incendies. Les thèmes abordés sont la prévention, la prévision, la lutte. La menace subsiste et change de visages. Il faut conforter les actions menées et envisager de nouvelles actions dans les nouvelles conditions. DFCI : Défense de la Forêt Contre les Incendies. Derrière chaque forêt il y a un propriétaire (3/4 privés, ¼ communes) ; Il faut construire avec eux et mettre en place des solutions pour gérer, protéger et aménager le territoire.
I. Services de l’Etat représentés par Gaëlle Thivet, Danielle Garcia (pour Martine Vassal) et Brigitte Gonzales. 1. Gaëlle Thivet, Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la Région Il y a une stratégie nationale et un guide national depuis 25ans qui présentent les grandes stratégies globales. Il faut anticiper, limiter l’éclosion des feux
naissants, lutter contre l’incendie. Les surfaces brulées ont diminué depuis 30 ans. Le rapport interministériel : - Renforcer les OLD (Obligations Légales de Défrichement) - Faciliter la compréhension des OLD - Création d’un guide partagé DFCI (Etat et collectivités) - PPFCI (Plan de Prévention Contre les Incendies) La DFCI est un objectif prioritaire notamment en PACA. Il faut intégrer le risque dans les documents d’urbanisme, les pratiques de gestion et la valorisation forestière et surtout maintenir la culture du risque. 2. Danielle Garcia, Métropole Aix Marseille Provence La commune de Carry a été a subi une terrible catastrophe avec 3000 hectares brûlés en 2016. La métropole AMP comporte 152 000 hectares de forêt, soit la moitié de son territoire. C’est l’un des plus boisés de France. La région comporte 19 massifs, de nombreux PNRs (Alpilles, Camargue, Ste Baume, etc.), le grand Site Sainte Victoire, le Parc National des Calanques et 20 sites Natura 2000. La forêt est un atout inestimable et fragile, de par la déprise agricole, le mitage urbain, le changement climatique. La métropole gère les forêts depuis 2018 avec une politique multifonctionnelle et durable. Les objectifs de la direction des forêts sont la préservation et la valorisation. Le PDPFCI (Plan Départemental de Protection de la Forêt Contre les Incendies) prévoit des coupes forestières, des pistes, des réservoirs d’eau, des barrières, etc., ainsi que la restauration des terrains incendiés. La métropole AMP est maitre d’ouvrage et investit des millions d’euros chaque année pour : - Développement du sylvo-pastoralisme avec des éleveurs ou bergers : ouvrir les milieux, limiter les départs de feu, - Reconquête des friches agricoles : remise en culture, création d’un tampon coupe-feu, - Sanctuariser les forêts dans le SCOT et le PLUi La diminution de la sylviculture a mené à l’augmentation
de la masse combustible. Une forêt saine est une ressource, elle peut créer de l’emploi et diminuer le risque. La gestion n’est pas une déforestation ! La métropole se positionne en faveur de la sylviculture. Le gisement de bois est estimé à 75 000 tonnes. Se développe une filière bois-construction avec du pin d’Alep, gérée par la direction des forêts d’AMP. Journée internationale des forêts le 24 mars 2019 organise des manifestations sur l’ensemble du territoire avec plus de 30 partenaires. Un programme riche en animations et qui permet la découverte des métiers de la forêt ; des visites de forêts publiques (Aubagne, Gémenos) et privées. Pour la métropole, la forêt permet un accueil du tourisme et de différentes activités (randonnées, cueillette, chasse, etc.). Est envisagée une Charte forestière métropolitaine. 3. Brigitte Gonzales, Région Sud-PACA Après les drames de 2017 la région est plus que jamais impliquée dans la prévention contre les incendies. C’est la 2eme région la plus boisée de France. Il existe un plan climat pour la région, le développement durable et la préservation de l’environnement sont des objectifs forts. En 2018, 400 millions d’euros y ont été consacrés. On vise des résultats à 3 ans et une vision à 20 ans. Mise en place du dispositif « Guerre du Feu » avec 4 millions d’euros par an : - Prévenir : OLD, 120 gardes, comité de concertation régional (outils collectifs), - Combattre : renouveler la flotte d’avions, installation d’une base relai sécurité civile (actuellement à Nîmes) SDIS 13* et BMPM*, - Reconstruire : Renforcer les moyens d’investigation, les études paysagères et financement à 40% de la restauration. En 2017, 15 000 hectares ont brûlés. II. L’état des lieux, 40 ans de prévention, de lutte et de connaissance sur les feux de forêt : progrès
et acquis Hubert d’Avezac, collectif Forêt Méditerranéenne et agence MTDA Synthèse de 40 ans de travail, selon 7 axes : 1. Evolution de la problématique - 20 000 hectares brulés en moyenne par an, - Base de données Prométhée, - Réduction des incendies = augmentation de la biomasse, - Augmentation de l’urbanisation = augmentation de la pression à l’interface ville-forêt, - Augmentation de la déprise agricole = augmentation des feux dans l’espace rural. 2. Gouvernance DFCI - Harkis dans les années 1960, - Forestiers sapeurs dans les années 1970, - CFM 1987, - APFM 1990, - Coopération et mise en place de structures transversales : interdépartementale en 1963, Groupement d’Intérêt Scientifique « incendie de forêt » 1997-2007. 3. Progrès sur la connaissance du feu - Comportement du feu (éléments technologiques) - Questions en suspens : comportement des feuillus et résineux, - Approche scientifique différente du modèle américain, spécifique à la Méditerranée - Bases de données : Prométhée, INRA, ONF, DPFM, Météo France - Connaissance de la structure du combustible : IRSTEA, LIDAR, (quelles évolutions avec le changement climatique ?), - Végétation habitat/forêt : végétation ornementale (brûlée durant l’incendie de Rognac, 2016, étude de l’IRSTEA), - Cartographie du combustible : SIG*, télédétection. 4. 40 ans de préventions, entre permanence et 49
modernité - Risque : « aléa » x vulnérabilités des enjeux (exemple : l’histoire des 3 petits cochons, maisons en paille, bois ou brique), différent de « danger » : fonction de la météo, - Outils : SPOT, LANDSAT, SIG, - Sensibilisation : Le nombre de départs de feux est en diminution, mais la 1ere cause des feux reste les imprudences (et non la pyromanie). Les dépenses en communication sont rationnalisées, il reste des efforts à faire pour construire une « culture » du risque, le citoyen doit être l’acteur principal des stratégies de prévention. - Equipement des massifs : organisation des DFCI (Francis Arrighi) ; entretien, brûlage dirigé, - Surveillance et alerte : interventions sur feux naissants ; vigies, importance des patrouilles. 5. Doctrine française de lutte contre les feux de forêt - SDIS et avions : stratégie d’attaque rapide en moins de 10 minutes, interventions sur feux naissants inférieurs à un hectare, guet aérien armé, - Evaluation des risques : météo, recherche des causes, coordination des acteurs, - Diminution des surfaces brulées et diminution de la surface des feux. 6. Gestion de l’après-feu - GPS donne les contours, SIG, satellites, - Conséquence sur les écosystèmes : amélioration de la connaissance sur les impacts : a) biodiversité : maintien des milieux ouverts mais recul de la forêt b) avifaune : positif et négatif c) Erosion hydrique x 100 après les incendies d) Yeuseraie, suberaie : retour progressif à la végétation avant feu e) peuplements forestiers et leur gestion : en fonction de la mortalité post-incendie, travaux de rénovation à mettre en œuvre. Changement significatif dans la continuité horizontale entre les combustibles et en fonction du régime de feu ou type de végétation (car résilience espèces qui rejettent). Risque d’incendie est élevé dans les peuplements mixtes matures quand 50
l’intervalle de temps depuis le dernier feu est élevé (car continuité verticale + biomasse) f) Projet IRISE : combinaison feux/sécheresse qui a le plus d’impact sur les écosystèmes. - Stratégie de reconstruction : de « comment on reboise ? » à « pourquoi on reboise ? » (Raisons économiques) ; travail du sol ; plants en conteneurs ; travail de l’INRA* sur les provenances ; intérêt des fascines (maintien du sol), analyse de la capacité stationnelle et régénération naturelle. 7. Perspectives en matière d’incendie et de DFCI Pour une gestion intégrée du risque « feu de forêt » : - Lier les étapes du cycle de gestion de la crise : prévention, détection, lutte, restauration, - Cohérence des actions : coupures faites en lien avec les services de lutte, - Dialogue entre les acteurs à poursuivre, - Equilibre à instaurer entre prévention (1/3 actuellement) et lutte (2/3 sur 500M€/an) : gestion du combustible aménagement du territoire, - Réhabilitation de l’usage du feu (tactique), - Approche multirisques en gestion forestière (feu puis pathogènes), - Valorisation des bio ressources (bois énergie), - Réduction de l’étalement urbain et politique aménagement du territoire, - Culture du feu et citoyen acteur de sa sécurité. Prise en compte du changement climatique et mise en place d’une coopération internationale. III. Incendies de forêt : vers des conditions plus alarmantes Animé par Eric Rigolot, INRA Avignon, écologie méditerranéenne + Forêt Méditerranéenne Quels sont les facteurs aggravants ? Présentations de : - Le changement climatique - L’augmentation de la biomasse (présentation par ingénieur IGN) - L’augmentation de la démographie et de l’étalement urbain (Jean Noel Conzales, AMU*)
- Les nouveaux types de feu (Pau Costa) - Le SDIS 13, Capitaine Patrice Tissot (feu de Rognac 2016) Selon l’IRSTEA, l’indice de danger a déjà augmenté. La France a un indice 15 qui est inférieur aux pays alentours. Une étude de 2014 dit que cela va doubler dans les années à venir à cause des « méga-feux ». On parle du scénario rcp8.5 comme le plus sévère. 1. Stéphane Guitet, Expert forêt et environnement, IGN, Service de l’Inventaire Forestier et Environnemental Forêt méditerranéenne - 5 grandes régions écologiques (GRECO) - 18 départements concernés (de la Corse aux Pyrénées Orientales jusqu’aux Hautes Alpes) - 77 000 km2 - 4 100 000 ha En France métropolitaine le taux de boisement en méditerranée est supérieur à la moyenne nationale. Le massif est jeune et son extension généralisée et constante. Les stocks de matières sont inférieurs à la moyenne nationale, les prélèvements sont faibles (<0,8m3/hectare). Les surfaces de feuillus augmentent (chêne vert et pubescent), diminution de l’enrésinement. Variations locales : + de pin d’Alep dans des Bouches du Rhône ; en Corse un équilibre entre couvert et potentiel ; dans les Alpes une extension du chêne pubescent et réduction du pin sylvestre et pin noir qui avaient colonisé les espaces délaissés par le pastoralisme. Synthèse : - -20% de l’enrésinement 2007-2015 - Fermeture des peuplements - +6% de couvert moyen 2007-2015 - Facteurs externes de risque : plus de boisements au contact des zones urbaines et changement climatique.
2. Jean Noel Conzales, Maitre de conférences en urbanisme et aménagement du territoire, Aix-Marseille Université, CNRS, TELEMME Urbanisation, forêt et incendie, une analyse multiscalaire en France méditerranéenne a. Echelle nationale La Méditerranée est une région attractive, la démographie augmente. Cette augmentation est supérieure au reste de la France : +10hab/km2/an. L’urbanisation est intensive autour de Montpellier. >5000hab/km2 alors que la moyenne nationale est de 100hab/km2 : zone très dense. Le littoral Méditerranéen est « métropolisé » : lié à la ville et à l’urbanisation. b. Echelle métropolitaine (AMP) Métropole AMP polycentrique : plusieurs centres urbains avec des polarités différentes sur le territoire. Surfaces AMP : 25% ville, 20-25% agricole, 50% espaces naturels (réservoirs de forêt, risque de feux) (carte CEREMA*). Les « îles paysages » Agence Lin : les massifs métropolitains 1988-2006 : dynamique d’urbanisation très forte, zones périurbaines, mitage, friches agricoles deviennent un paysage récurent dans la métropole. c. Echelle communale (ville de Marseille) 1900 : banlieue agricole irriguée, productive, jusqu’aux massifs grâce à des restanques (« bancau »), 30 Glorieuses : enfrichement des restanques, développement de pinèdes. Années 1990 : densification périphérique, urbanisation intense (mitage, petits collectifs, Ste Marthe : grands habitats collectifs). Conclusion : Incendie du massif de l’Etoile en 1997, jusqu’aux quartiers nord, « Marseille au-dessous du volcan » (Paris-Match). Protéger les hommes et les biens est supérieur à la protection de la forêt et des massifs. Il faut lier l’échelle de la planification entre les
forestiers et les urbanistes. OREAM : Organismes régionaux d’étude et d’aménagement d’aire métropolitaine, mis en place en 1967. 3. Sébastien Lahaye, PhD Coordinateur projet Fire-In, Cluster Safe + Pau Costa Les feux de demain Officier pompier pendant 20 ans, puis doctorat « Lutter face aux grands feux de forêt ». Les feux sont beaucoup plus violents : augmentation de la température, de la sécheresse, végétation dense. a. Feux convectifs dits « mégafeux » ou « grands feux » Ils s’étalent plus, fumée peut monter jusqu’à 20 km et créer sa propre météo. - L’intensité peut monter jusqu’à 90 000kW/h, c’est inarrêtable : le matériel est inefficace dans ses conditions. - La vitesse : 10 à 60km/h, très dangereuse pour les pompiers. - Les sautes de feu : les OLD sont de 50m, mais les « attaques de braises » peuvent être supérieures à 1km ! b. Australie, « Black Saturday », 2009, 173 victimes, 400 départs de feux Etat de Victoria, Melbourne, 3,6 millions d’habitants. Région qui comporte de l’urbanisation, de l’agriculture et de la forêt, similaire au département du Var ou des Bouches du Rhône. Méthodes de lutte similaires aux méthodes françaises. 400 départs de feux : les pompiers sont débordés, les feux rasent des villages (173 morts), surface totale brulée = l’équivalent d’un département français. c. Portugal 2017 17 juin 2017, Pedogao Gaude, voitures prises par le feu, 65 victimes. Octobre 2017, 45 victimes, ouragan Ophelia, nuage de poussière et lumière jaune visible jusqu’en Bretagne.
d. Grèce 2018 96 victimes. e. Rognac 2016 10 aout 2016, feu de Rognac à Marseille, 2663 hectares ; 60 bâtiments impactés. f. Et Demain ? Scénario 1 : on ne change rien, on continue la guerre traditionnelle. Scénario 2 : on réagit : limitation de la végétation, préparation des populations (en Australie mise en place du « Bush survival plan » et de brulis dirigés). « Cette terre j’en prends soin, toujours… le feu ce n’est rien d’autre que du nettoyage. » proverbe aborigène australien « mégafeu » : grand, dommageable, impact durable, victimes, aléa climatique + enjeux ; quelle résilience ? 4. Capitaine Patrice Tissot, SDIS 13 Incendie 10 aout 2016 Rognac Chef de centre, action terrain + avis du SDIS, RCCI été (Recherche Causes et Circonstances de l’Incendie). Cadre aéro embarqué sur ce feu, hélicoptère. Incendie a brulé sur 14,9km de long. Départ 15h09, avance à 5,3km/h pendant 1h20. 6 communes touchées. 1932 habitations à moins de 50m du contour du feu. 560 moyens déployés (du département et extra-département), 1790 sapeurs-pompiers de la France entière. Conditions du jour : risque extrême, humidité 25% (sec), vent à 40-50km/h (mistral habituel), propagation très rapide. Canadairs cloués au sol après un problème en Corse. 2 canadairs disponibles, quelques trackers, 1 dash. Le même jour ont lieu plusieurs départs de feu à Martigues, Fos-sur-Mer, Rognac, Istres, dans l’Hérault et au Portugal. Température 30°C, au sol jusqu’à 50°C. Vent avec des accélérations, pluies de feu à plus de 800m. 51
Imagerie avion du SDIS (vidéos de l’incendie). Les pompiers sont en cul de sac dans les lotissements et ne peuvent pas aller sur le flanc. La piste DFCI arrête le feu sur le côté du front de flammes. 180 propriétés touchées, 60 bâtiments, 29 maisons et infrastructures détruites, les destructions ont lieu à l’avant du feu (direction Pennes-Mirabeau). Photo de 2004 du feu de l’Arbois, la végétation ornementale crée des mèches : passage de haie en haie. Il faut faire de l’autoprotection : débroussailler, arroser. 5. Daniel Alexandrian, Consultant International Feu de Forêt L’incendie catastrophique de Mati, Grèce, 23 juillet 2018 Facteurs aggravants et erreurs manifestes : - Combustible en zone habitée (forêt partout, maisons sous les pins), - Urbanisation sans plan d’aménagement (résidences secondaires des années 1970, route de Marathon des JO 2004 plantée de pins parasol), - Emploi du feu un jour de risque extrême, - Sous-estimation du risque météo : 39°C, humidité 20%, vent de 30 à 70km/h, - Retard dans l’envoi des moyens car il y a un premier feu à l’Est d’Athènes (Kineta, 2000hectares incendiés), interventions plus de 30 minutes après le départ du feu. Propagation de 3 à 4km/h. 99 morts, - Blocage de la route de marathon : 2x2 voies, les pompiers estiment que la route va servir de coupe-feu, report des évacuations sur une petite route littorale, pas d’évacuation possible. - Non assistance aux personnes en mer : noyades et intoxications par la fumée. Un tel drame peut-il arriver en France ? - Accumulation des OLD - Urbanisation des années 1970 - Système de réaction différent de celui de la Grèce - Culture du risque manque en Grèce (actuellement 52
procès contre des gens et des organismes montre le manque de gestion et de respect de chacun).
IV. Vers de nouvelles réponses Animé par Charles Dereix (président de Forêt méditerranéenne)
Débat
1. Culture du feu, culture du risque et comportements adaptés
Quel engagement politique ? Quel coût global du feu ? Combien de carbone dégagé (taxe carbone) ? Capitaine Tissot : Crainte que le feu de Rognac se propage aux autres massifs. Moyens aériens sur Istres, aucun moyen de lutter sur l’Arbois, l’impression de pisser dans un violon. Protection des biens et des personnes, pas de possibilité d’arrêter le feu. Sébastien Lahaye : il faut modéliser les différentes sautes de feu et attaques de braises pour pouvoir préparer les populations, car on ne peut pas arrêter ces feux. CCFF* mis en place par les communes. La prévention est très importante. Mission parlementaire pour remise en place de coupe-feu agricoles. Alain Grapinet, conseil métropole et membre du CCFF. Cloisonnement et fragmentation des écosystèmes, TVB* qui gère le cloisonnement ? Quelle trame du feu ? Quelles continuités écologiques ? Feu par les haies ? Capitaine Tissot : accès périphériques pour permettre l’accès des secours. Problème des zones Natura 2000 qui favorisent l’enfrichement des zones périphériques pour un retour de la biodiversité (augmentation du risque incendie). Il faut faire des mosaïques, des ilots de biodiversité et des accès secours. Sébastien Lahaye : Catalogne, travail de concertation, faut-il sauver les maisons ou la forêt ? PPRIF ? Les forêts brulent mais c’est les banlieues qui nous intéressent ? Quelles notions de sortie de secours dans les documents d’urbanisme ?
1. Adjudant chef Christophe Peigne, Chef de la cellule d’identification criminelle et numérique RCCI du Var Cellule d’identification criminelle et numérique mise en place en 2003, en lien avec l’ONF, les sapeurspompiers et la gendarmerie. Au départ s’occupait des feux supérieurs à 1hectare, aujourd’hui tous les feux à partir d’un mètre carré. Criminalistique : gel des lieux (rubalise), chercher des indices (identifier les auteurs et les présenter devant la justice). CCFF : Comité Communaux des Feux de Forêt Suivi journalier : identifier les zones à risque, organiser les patrouilles, mise en place d’un « bulletin de pression incendiaire ». Dans les années 2000 il n’y avait pas de prise en compte des jetés de mégots, aujourd’hui la communication fonctionne mieux sur ce sujet là. En cas de risque extrême il faut interdire le débroussaillage qui peut démarrer des feux. Cette cellule existe dans le Var, les Bouches du Rhône, en Corse. 2. Olivier Gaujard, EnviroBDM et président de Fibois Sud Comment construire en zone à risque ? Charpentier, bois, biosourcé, paille. « EnviroBatBDM » (document téléchargeable) Il faut prendre en compte le bâti mais aussi l’existant qui l’entoure. Comment le bâtiment va-t-il constituer un refuge pour les habitants ? Analyse des facteurs de risque : les ouvertures (fenêtres et portes protégées) ; quelqu’un qui veut vivre sur l’eau se construit une péniche, il ne pose pas sa maison là, comme ça
: face au feu il faut se préparer (ex : volets en bois car l’aluminium fond). Il faut nettoyer les toits et gouttières tous les ans car se dépose la litière qui est inflammable. Conception de l’environnement proche : véranda en aluminium et verre va exploser. Il faut éloigner les voitures, stock de bois, bouteilles de gaz, etc. A l’extérieur il faut un écran thermique adapté (enduits, etc.) pour protéger l’intérieur en bois et paille. 3. Rémi Savazzi, Office National des Forêts, Agence DFCI Midi-Méditerranée Comment habiter en zone à risque ? En 2012 l’interface forêt/habitat concerne 15 départements, 5 millions d’hectares d’espaces naturels, dont plus d’un million d’interfaces. Ce sont donc 1/5 des espaces naturels qui sont concernés par les interfaces, et par : - Les départs de feu, - L’arrivée du feu sur les bâtis, Soit 1 500 000 habitants et 475 000 bâtiments concernés (populations vivent dans des zones forestières très exposées au risque). Quelle conscience du risque ? Les touristes, nouveaux habitants et les locaux n’ont pas forcement la culture du feu. Il y a une tendance au relâchement qui augmente le facteur de risque. Que faut-il faire pour se protéger ? - Respect des OLD, - Organisation du bâti, - Se protéger soi-même et les autres, protéger les forêts, - Laisser son portail ouvert et ses fenêtres fermées, - Enchainement vertueux permet aux secours de protéger la forêt. 4. Michel Delaye, Président de l’Union Langladoise de prévention incendie, Langlade, Var
Commune de Langlade dans le Var, 2200 habitants. Entouré d’espaces naturels. Déprise agricole débute avec le phylloxéra, puis un hiver rigoureux qui gèle les oliviers. En 1983 un incendie brule autour des maisons, donne lieu à la création de l’association en 1984 (il y a 35 ans). Les objectifs sont : - Renforcer les mesures de prévention, - Projets visant à sauvegarder et embellir le cadre de vie, - Sensibilisation nature (écoles, ONF, etc.), - Plan de défense contre l’incendie, - Plantation de feuillus, - Plan communal de sécurité (PCS). Langlade est la 1ere commune du Var avec un PRCIF*. Organise des coupures de combustible de 50 à 100m selon les secteurs. Le tour du village fait 5km, il faut donc entretenir environ ½ hectare par an pour faire le tour en 5-6ans. Informer, sensibiliser, agir. 5. Jean-Luc Zamora, délégué à la forêt et à la sécurité de la commune de Thoronet, Var OLD : Obligations Légales de Défrichement 2004 : commission OLD 2006 : comité de secteur 2008 : échange des données 2005 et 2014 : amendes, 29 000 € 2016 : achat d’un drone pour la recherche des personnes 2017 : création d’une station météo Défrichement chez les personnes âgées, communication, vie de la commune, appui, conseil, débroussaillement. CCFF* constitué uniquement de bénévoles. 6. Michel Costa, Service prévention des incendies, collectivités de Corse Application des OLD Réduire la masse des combustibles à minima à 50m
de profondeur. Qui débroussaille ? Les propriétaires, les administrés. Il y a une superposition des rayons de 50m autour des maisons, chacun doit s’organiser avec ses voisins et payer les coûts des travaux. Sur une commune de Corse de 700 constructions, environ 300 se trouvent en secteur de superposition. Seules 15% des communes de Corse ont un PLU*. En Corse, 110 000 constructions sont concernées par les OLD*. Il faut tendre vers une mutualisation des travaux : tout le monde cotisera au prorata de l’impôt foncier du bâti ? Bouleversement du code forestier ? Les zones d’interfaces pourraient être débroussaillées par la commune qui prélèverai un impôt, c’est le cas de GEMAPI* : intercommunalité pour la protection des milieux aquatiques et les inondations. 7. Luc Langeron, Directeur du département Information et Prévention, Entente pour la forêt méditerranéenne Entente interdépartementale, 15 départements Changer notre regard sur la prévention : limiter les départs de feu. Il faut gagner une bataille : celle de l’opinion. Ne pas oublier la forêt dans la lutte contre l’incendie. Trouver un pictogramme qui parle au public mieux que le panneau C3 (pin avec une allumette). Quelle est la cause des incendies ? Informer les gens. En connaissant bien, on limite les idées reçues : ce ne sont pas les pyromanes, on ne va pas couper tous les pins, ce n’est pas avec un canadair qu’on va éteindre tous les feux… La culture du risque c’est comprendre, parler avec les élus, etc. Débat - Prométhée : rempli par la gendarmerie, les pompiers et les forestiers - Fréderic Roux, président des propriétaires forestiers privés : les propriétaires sont les 1ere victimes, dans les biens, le bien forestier est-il plus important que la maison (valeur de la maison//valeur de la forêt) ? 53
- Partage de la responsabilité des maisons en 1ere ligne : si elle débroussaille bien, elle protège la ville, question d’équité et du partage des OLD. - La forêt méditerranéenne ce n’est pas la banlieue méditerranéenne ! Il est 15h30 et on n’a toujours pas parlé de la forêt ! - Les 90 pages de l’instruction nationale vont-elles nous sauver ? - « On se gargarise de pédaler dans la semoule, la situation d’urgence c’est maintenant, pas dans 10 ans !»
2. Forêt : des ressources à défendre et à valoriser Présentation : Cyrille Naudy (AMP) 1. Jordan Szcrupak et Adrien Moreni, Atelier Saltus Une nouvelle approche territoriale : le pyropaysage Rôle de la médiation autour de la forêt. Question des représentations, la forêt méditerranéenne c’est le feu. Les réactions anxiogènes, la destruction du feu, sont différents du temps long de la forêt. Intervention de l’art dans les constructions culturelles de la nature (Cézanne, Turner, etc.). Le littoral et la montagne donnent lieu à des lois de protection. Evolutions du territoire autour de 3 grandes périodes : système éco-sylvo-pastoral, perte progressive du lien social avec le feu. Le biome méditerranéen : - Latitudes spécifiques, - Landes arbustives, - Régime de feu crée des dépendances biologiques (ex : comportement incendiaire du milan noir en Australie qui emmène des brindilles enflammées pour incendier et chasser les rongeurs). Interface village/forêt augmente. Chaine DFCI : Aménager et équiper ; Mesurer et surveiller ; Alerter et intervenir ; Enquêter. Partager des expériences de prévention et de la connaissance. Echelon des PNRs qui à travers des 54
chartes peuvent intervenir. Le pyropaysage : succession d’étapes et gestion forestière, pas seulement un paysage vert puis un paysage noir. Jardinage territorial : remettre en place un système agro-pastoral. La résilience permet d’intervenir dans le temps long. PIDAF*, Plans de Massifs et PLUi. Métissage en 4 principes : - Saison du feu augmente (du printemps à l’automne), - Mosaïque de paysages, - Brulage dirigé, - Economie. Sainte Baume : outil d’aide à la décision, outil opérationnel. Urbanisme de lisière, l’incendie vu depuis la ville. De la vision mortifère vers la transition énergétique. 2. Jonathan Baudel, PNR des Alpilles Coupler gestion des espaces forestiers et prévention des feux à l’échelle des PNR 4 axes, définition des enjeux transversaux, orientations. 53 PNRs en France, valoriser le patrimoine, développement économique et social. Pas de valeur réglementaire, travail autour de la concertation et de la stratégie politique. Loi Notre (loi nᵒ 2015-991 du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République). Loi pour la reconquête de la biodiversité : SRADDET* (Schéma Régional d’Aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), charte, PLUi. Acteurs groupés en 3 fonctions de développement durable : fonctions sociale, environnementale et production. La multifonctionnalité : histoire, social, patrimoine, biodiversité, protection de l’eau, l’air, les sols. Cohérence des politiques publiques nécessaire pour faire ensemble. L’avenir : l’interface DFCI/public/sylvopastoralisme/ chartes, fabriquer une gestion globale, aménagement du territoire. PNR Alpilles : les communes ont délégué le DFCI au
parc. PNR Sainte Baume : plan paysager et forestier. PNR Luberon : préservation de la biodiversité et corridors écologiques. « Etre d’accord sur les désaccords, une fois qu’on a compris ça, on peut aller plus loin ensemble. » 3. Jean Noel Petreschi, Directeur de la Forêt et des Espaces Naturels des Bouches du Rhône Activités économiques et DFCI au sein des domaines départementaux des Bouches du Rhône Le département 13 comporte 17 000 hectares d’ENS*, 10 000 hectares de forêt, 2000 km de sentiers PDIPR* (Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée). Les parcs et domaines du département répondent à des axes d’ouverture au public. Activités économiques en lien avec le DFCI : - Coupure agricole Roque-Haute (incendie Sainte Victoire 1989) : plantations d’oliviers. - Fontblanche, Ceyreste et Roquefort la Bédoule : élevage de bufflonnes, coupure agricole, entretien du domaine par pâturage, production de mozzarella. - Parc départemental de Pichauris : élevage de moutons. Après les incendies de 2016 l’Etat lance des projets : DIRECCTE* (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Arbois 2016 : 2 associations, Régie Nord littoral, Régie services 13, formations (action d’insertion sociale) et débroussaillage. 4. Sophie Pesenti, Département du Var et Grégory Cornillac, communes forestières du Var Concilier DFCI et exploitation des ressources forestières : un exemple d’exploitation groupée par piste DFCI à Laïre Opération pilote du Laïre, exploitation groupée par piste DFCI.
Massif des Maures, chêne liège (etc.) et tortue d’Hermann. Création d’un réseau de pistes DFCI. Utilisation des pistes et coupe du bois sans concertation mène à la mise en place de dialogue entre les gestionnaires des forêts publiques, les gestionnaires de forêts privées et de département du Var (83) avec 15 partenaires. Le département vérifie la compatibilité des chantiers forestiers et l’usage des pistes DFCI. Les outils sont accessibles sur le site https://www.var.fr/home : routes, transports de bois, environnement, protection de la forêt, etc. Faire mieux avec moins, mobiliser mieux et durablement. 5. Christian Delavet, Membre de la commission Forêt, métropole Aix-Marseille Provence, avec Cyrille Naudy (AMP) Vers une vision intégrée : positionner les espaces forestiers dans une cohérence territoriale. L’exemple de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Ne pas regarder seulement la forêt comme une source de risque mais aussi des loisirs et plaisirs, de biodiversité, climat, ressource, énergie, matériau, emploi. Construire une politique forestière multifonctionnelle métropolitaine, respecter les échelles intermédiaires. 31 000 hectares de production biologique (1er en France). Actuellement les zones commerciales s’étendent. Depuis 2006 augmentation de la surface forestière. Guide technique « gestion forestière et urbanisme ».
GLOSSAIRE AMP : Aix-Marseille Métropole AMU : Aix-Marseille Université BMPM : Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille CCFF : Comité Communaux des Feux de Forêt CEREMA : Centre d’Etudes et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement DFCI : Défense de la Forêt Contre les Incendies DIRECCTE : Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi ENS : Espaces Naturels Sensibles GEMAPI : Gestion des Milieux Aquatiques et prévention des inondations IGN : Institut national de l’information Géographique et forestière INRA : Institut National de la Recherche Agronomique IRISE : système de suivi des missions en ligne IRSTEA : Institut de Recherche en Sciences et Technologies sur l’Environnement et l’Agriculture OLD : Obligations Légales de Défrichement ONF : Office National des Forêts PCS : Plan Communal de Sécurité PIDAF : Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement Forestier PDIPR : Plan départemental des Itinéraires de promenade et de randonnée PDPFCI : Plan Départemental de Protection de la Forêt Contre les Incendies PLU : Plan Local d’Urbanisme PLUi : Plan Local d’Urbanisme intercommunal PNR : Parc Naturel Régional PNC : Parc National des Calanques PPFCI : Plan de Prévention Contre les Incendies PRCIF : Plan de Réglementation Contre les Incendies de Forêt RCCI : Recherche Causes et Circonstances de l’Incendie SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale SDIS 13 : Service Départemental d’Incendie et de Secours des Bouches-du-Rhône
SIG : Système d’Information Géographique SRADDET : Schéma Régional d’Aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires TVB : Trame Verte et Bleue
55
Abstract. Rethink landscapes of the
Highway A7
the burned
Arbois’s Plateau Terraced orchards ROGNAC
The project «Rethink the burned landscapes of the Arbois’ Plateau» takes place in Marseille metropolitan area. The place burned down three years ago, on august 10th, 2016. The forest fire ran over 3000 hectares mainly covered with bush land but also with pine trees along houses. Fire risk is at stake in this Mediterranean climate and ecosystem but trouble comes with the inhabited places. Indeed, firefighters have to protect people and properties before protecting the forest.
Terraced vineyard
Improve open views on the cuesta’s rocks from the main axis
What results from the fire having devastated the garrigue in 2016 is an open landscape on top of the plateau offering views on the surrounding mountains, such as the Sainte Victoire and to the Berre’s Etang. The cities of Vitrolles and Rognac were badly impacted with the fire as the fire’s front line got to less than 50 meters from almost 3000 houses. The Paris-Marseille highway crosses and fractures these cities. They are the gateway to the metropolitan area. The relief of the Arbois’ massif creates a terraced landscape. On the lower level is the Berre’s Etang and business parks. Vitrolles city centre is a bit further up, above a small cliff. Steep slopes and small cliffs make the transition to the third and last level to a spontaneous landscape covered with bush land.
Pasture in order to reduce the combustible bush land
Improve open views on Berre’s pond from the main axis VITROLLES
The expansive development of the urban area has lead to the disappearance of the agricultural traditions. Arable land on the flat areas is now covered with buildings while the slopes are getting covered with highly inflammable pine trees. The highway crosses large areas with grass or garrigue. The actual organisation of the cities of Rognac and Vitrolles reveals agricultural and urban interstices for a project. MARIGNANE
Railway N
56
0
500m
Improve the highway’s sides as the new image of the metropolis entrance
When
firefighting reveals potentialities
The main goals of this project are to prevent the fire from entering the heart of the cities, reveal and highlight the geographical elements from the highway’s points of view as the main gateway to the metropolis, create a local agriculture and provide active mobility solutions reconnecting distinct parts of the territory.
Fight against forest fire, Improve views on the stop fires from spreading main geographical to the cities elements from the highway as Marseille’s northern entrance
From
Allow agricultural areas in the cities, limit pine forests development
Create pedestrian ways and links between each part of the project on every level
a traumatic landscape to a sustainable and productive landscape
Vineyard Almond trees
La Fare’s Moutain
Luberon moutain Pistachio trees Vineyard
Visibility on cuesta’s rocks Grazed garrigue
Rustic sheep Rove’s goats
Existing cultures
Visibility on cuesta’s rocks Oliv trees
As landscape and reliefs such as slopes and small valleys can be seen from the highway, the agricultural project will be implemented there and be part of the new image of the cities. On Berre’s Etang side, maintenance tasks will be undertaken in order to preserve open views towards the horizon line. The slopes will be reshaped in order to create cultivable terraces defined by drymasonry stone walls. Nitrogen-fixating plants such as clover will be sowed for a few years and the harvest will be left on the ground to improve the soil composition. Then fruit trees will be sown in order to favour the most resistant trees adapted to the harsh climate and soil. When the seedlings will appear they will be protected from grazing animals and a sheep and goat pasture will be implemented. In about ten years fruit trees will start producing crops and the system will be economically viable. The plant species chosen are southern and local Mediterranean plants and southern plants from the Middle-East which could stand climate change, hotter summer and longer dry periods. In the narrowest terraces a vineyard can be planted. It will benefit from the sunny location and the small height of the plants will maintain open the view towards the cliffs. Along the constructed areas, private gardens will be reduced in size to access the slopes. These slopes will also be planted with a vineyard that will reduce the trim work that residents currently have to do themselves to reduce the fire risk. In the end, the implementation of the above-described project will reduce the risk for fire, the landscape will be maintained, fruits and milk will be produced locally, and the image of the cities will improve. This project will enable our children to eat and breathe for a little longer.
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Résumé Ce projet s’inscrit dans un partenariat entre l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Marseille et la Métropole Aix-Marseille-Provence. Le sujet proposé était de repenser les paysages incendiés de l’Arbois suite à l’incendie du 10 août 2016 qui a parcouru près de 3000 hectares principalement constitués de garrigue sur le plateau, mais aussi de pinèdes dans les franges urbaines. L’analyse du territoire et de son contexte, sa situation d’entrée vers Marseille, ses interstices délaissés de l’urbanisme et des anciennes terres agricoles, ont mené à la conduite d’un projet de développement agricole. Ce dernier permet non seulement de créer une coupure de combustible mais aussi de revaloriser le paysage d’entrée de ville ainsi que de créer de l’emploi et nourrir les générations futures. Cela s’inscrit dans une volonté de préservation écologique, de développement économique et répond aux enjeux actuels de développement durable.
Mots-clefs
N
Agriculture, Autoroute A7, Coupure de combustible, Etang de Berre, Garrigue, Incendie, Interstice, Oliveraie, Plateau de l’Arbois, Pinède, Production, Protection, Risque, Rognac, Terrasses, Vente, Vitrine, Vignoble, Vitrolles.
ROXANE RAHIMI PROJET DE FIN D’ÉTUDES Juin 2019
Ecole Nationale supérieure de Paysage de Versailles-Marseille, Encadré par Guerric Péré et Antoine Petitjean, Avec le partenariat de la métropole Aix-Marseille-Provence.