LE LIVRE DE LTCCLÉSIASTE
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Le
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titre. Dans la Vulgate, nous lisons en tête de ce livre les mots suiEcclesiastes , qui ah Hehrseis Goheleth appellatur. En eflfet, les Juifs
toujours appelé Qohélet , nom très exactement traduit par la locution des Septante. iNoLre Bible latine a adopté la dénomination grecque, qui signifie Celui qui parle à rassemblée. Saint Jérôme en développe très bien le sens: « Ecclesiastes graeco nomine appellatur qui cœlum, id est ecclesiani l'ont
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congregat; quem nos nuncupare possumus concionatorem , eo quod loquatur ad populum, et ejus sermo non spécial! 1er ad uiium, sed ad uni versos generaliter dirigatur. » Ce nom, qui n'apparaît pas ailleurs dans la Bible, est employé ici d'une manière symbolique, pour marquer le rôle que remplit Tauleur du consitiéré en quelque sorte comme prédicateur et docteur de il y est « livre foules assemblées * ». Dans la Bible hébraïque, le livre de i'Ecclésiaste est rangé parmi les KHûhim ou Hagiograi-hes, dans la catégorie des M^gillôt, entre les Thrènes et Esdras -. Les LXX et la Vu'gate l'ont placé entre les Proverbes et le Cantique. 2» L'auteur du livre. D'après la croyance unanime des anciens cointncntateurs juifs et chrétiens, c'est le roi Salomon qui a composé le livre de rEccIésiaste. Même lorsqu'ils se demandent avec anxiété, à propos de certains pasSalomon, où est ta sagesse? où est ta sottise? Non seulement les sages « paroles contredisent celles de David, ton père, mais elles se contredisent ellesmêmes ^, » les rabbins s'ingénient « à mainte combinaison pour justifier les contradictions dont il s'agit, au lieu de conclure de ces contradictions mêmes que Salomon... n'est pas l'auteur du livre ». Quant à la tradition chrétienne, Pineda la résume fort bien dans ces quelques mots a Constans et perpétua fuit EcclesicE de tribus Salomonis libris persuasio. » Or ces trois livres sont les Proverbes, le Cantique et I'Ecclésiaste. Luther lança contre cette tradition antique quelques objections superficielles, qui ne trouvèrent pas d'écho. C'est Grolius qui lut, en réalité, le premier à .'ébranler, au xviie siècle, en essayant de démontrer scientifiquement que Salomon ne saurait être l'auteur de I'Ecclésiaste. Il a entraîné à sa suite la plupart des interprètes les plus récents, non seulement parmi les rationalistes, mais aussi parmi les protestants qui croient encoie à l'inspiration des saints Livres. Il est même quelques exégètes catholiques qui se sont laissé séduire par leurs laisonnements*. :
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'*
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* Les autres traductions quo l'on a parfois données du mot Qohélet sont Inexactes.
^
Vojez
'
Talmud,
le
tome traité
Schabbâth, 30,
^
de
I, p. 13. (i.
L. Wogue, Hist.de la Bible, Paris, 1881, p. 61. « L'origine salomonlcnne de ce livre n'est ikis
*
ait
fol »
(Mon. UbL,
t.
de très sûrs garants.
II, n. 844), quol/^-'eile