LA PROPHÉTIE DE BARUCH
i"
—
Le prophète.
En hébreu,
le
mot Baruch
sig-nifle «
béni
».
Le premier
verset du livre cite la généalogie de notre prophète jusqu'à la cinquième génération , et l'on voit par là que l'auteur de cet écrit ne diffère pas du personnage
même nom,
également « fils de Néri, fils de Maasias », qui fut le secrétaire de Jérémie ^ Telle a toujours été l'opinion traditionnelle, que confirme la place attribuée au livre de Baruch dans les anciennes versions on a tout naturellement rapproclié ses oracles de ceux de son maître. La famille de Baruch était très distinguée *. Ce que nous savons de sa vie est raconté aux passages du livre de Jérémie qui viennent d'être cités en note. Il accompagna son maître en Egypte, lorsque celui-ci fut contraint d'y suivre ceux de leurs compatriotes qui s'y exilèrent volo.ntairement après l'assassinat de Godolias, et il partagea son impopularité^, i, 2, nous apprenons qu'il composa son livre à Babylone, environ cinq ans après la ruine de Jérusalem. C'est encore à Babylone qu'il serait mort sept ans plus tard, d'après les rabbins; et il est très vraisemblable, en effet, qu'il y ait rejoint ses compatriotes déportés, lorsqu'il eut recueilli le dernier soupir de Jérémie en Egypte *. 2» Le sujet et la division du livre. Tel qu'il a été inséré dans notre Bible latine, le livre qui porte le nom de Baruch se compose de deux écrits très distincts 1° les pages qui appartit;nnent en propre à Baruch lui-même (chap. i-v); 2° une lettre que Jérémie adressa, aussitôt après la destruction de Jérusalem, à ses coreligionnaires qui allaient prendre le chemin de l'exil (chap. vi). L'œuvre personnelle de Baruch se compose de deux parties ou sections la première contient une exhortation à la pénitence, que Baruch adressa aux Juifs demeurés à Jérusalem après la ruine du pays (i, 1-iir, 8); la seconde (m, 9V, 9) renferme un discours prophétique très consolant, qui promet aux débris du peuple théocratique dans l'hypothèse d'une conversion sincère, la fin de la captivité et le rétablissement de la nation sur de nouvelles bases. Le but de la première section est de porter le peuple à s'humilier sous la main de Jéhovah et à implorer sa délivrance; le but de la seconde est de l'encourager parmi ses souffrances en lui montrant les radieuses perspectives de l'avenir. La lettre de Jérémie décrit longuement, sous tous les aspects, le néant complet des idoles et le caractère insensé de l'idolâtrie '. de
et l'ami
fidèle
:
—
:
:
,
,
'
1
Cf. Jer. x.\xii, 12,
16; xxxvi, 4 et
ss.;
xlv,
et ss. ^ Cf.
Jer. Lt, 59; Josèpbe, Ant., x. 9, ' Cf. Jer. XLiii, 1-7. *
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1.
Jérôme, adv. Jovln., ii, 5, signale venu de laquelle Ba-
iwp autre tradition, en
ruch serait mort en Egypte. En tout cas, rien ne s'oppose à ce que le prophète ait fait en Chaldée un voyage durant lequel il aura mis ses oracles par écrit. ^ Pour une analyse plus détaillée, voyez Iç commentaire, et notre BibHa sacra, p 916-923.