DEUXIEME EPITRE
AUX CORINTHIENS
INTRODUCTION
'
—
Selon II Cor. ii, 13 (cf. xii, 18), quelque temps après avoir adressé aux Corinthiens sa première épître, saint Paul avait envoyé d'Éphèse auprès d'eux son disciple Tite, pour se rendre compte de l'effet produit par ses graves remontrances. Tite devait le rejoindre à Troas et lui apporter les nouvelles, ardemment désirées, de ce qui se passait à Gorinthe. L'apôti'e se dirigea donc vers Troas. Mais comme Tite tardait à venir, il ne put résister, ainsi qu'il le dit lui-même, à l'anxiété qui le pressait car il craignait soit d'avoir blessé ses chers néophytes, soit d'apprendre que le désordre avait empiré. Il s'embarqua alors pour la Macédoine. Son disciple le rejoignit enfin, et le consola par les nouvelles, excellentes sur bien des points, qu'il lui apportait de Gorinthe. Tite avait été accueilli avec beaucoup d'affection; la lecture de la lettre avait produit sur la plupart des membres de la communauté des impressions profondes de regret et de tristesse; ou désirait revoir au plus tôt l'apôtre bien-aimé et obtenir son pardon ^, L'incestueux, qu'on avait traité avec la sévérité exigée par saint Paul, était revenu à résipiscence et avait manifesté une grande douleur de sa conduite passée^. Néanmoins, tout n'était pas encore parfait dans l'Église de Gorinthe. Paul apprit de son disciple que ses ennemis acharnés, les judaisants, étaient demeurés inflexibles. Exaspérés par l'énergie de l'apôtre, ils critiquaient de plus en plus sa manière de faire et osaient même contester et attaquer son autorité apostolique ils lui reprochaient sa prétendue versatilité ^, sa dureté, son orgueil. De plus, la collecte pour les pauvres de Jérusalem (cf. I Gor.xvi, i et ss.) n'avait lo L'occasion et
but
le
^.
;
,
;
^
Pour
les
commentaires catholiques, voyez
JTous ajouterons
la p. 12.
:
A. Maier,
Commen-
an die Korinther, 1865 ; Cornely, Epistola ad Corinthios altéra, Paris, 1892. iar iiber
Oen
ziveiten Briefe
Fribourg en Brisgau 2
Pour
,
au moyen de deux ou trois lettres de saint Paul, combinées après coup en une seule. Leur motif est que le ton n'est pas le même partout; mais cette raison n'a aucune valeur, puisque la variété du ton tient à la diversité des sujets
voyez l'Introd- gén., sans raison que, de nos jours, quelques faux critiques ont contesté l'unité de
traités.
cette épitre, et prétendu qu'elle a été formée
^ Cf.
p.
8-9.
l'authenticité,
C'est
3
Cf. II Cor. VII, 7 et ss.
^
Cf. ir, 6 et ss.
II Cor. I, 17 et ss.