RAPPORT-PSA PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
STS
Expositions animales 2017
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EXPOSITIONS ANIMALES 2017
Table de matière Swiss Expo Lausanne Exposition cantonale bâloise des lapins mâles Tier & Technik, exposition IGBS, Saint-Gall Nuit des vaches Holstein, Schwabenhalle, Buchloe DE Exposition féline internationale à Oberglatt LUGA Lucerne BEA Berne HIGA Coire Exposition canine internationale d’Aarau Exposition canine internationale de Kreuzlingen Comptoir Suisse Lausanne Bourse aux reptiles Aqua-Terra, Belfaux FR Olma St-Gall Exposition féline internationale de Lausen Exposition nationale Paires, Marin-Epagnier
Editeur Protection Suisse des Animaux PSA, Dornacherstrasse 101, Case postale, 4018 Bâle tél. 061 365 99 99, fax 061 365 99 90, CCP 40-33680-3 psa@protection-animaux.com, www.protection-animaux.com Auteurs Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLaw Samuel Furrer, Dr sc. nat. Mona Irmer, Dr méd. vét. Caroline Lüthi, méd. vét. Martin Murer, méd. vét. Isabelle Neuffer, Dr sc. agr. Arlette Niederer, Dr phil. zoologue Alice Raselli, dipl. ing. agr. EPH Sandra Schaefler, dipl. zoologue Martina Schybli, Dr méd. vét. Sara Wehrli, dipl. zoologue Anne-Kathrin Witschi, Dr dipl. ing. agr. EPH
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Clichés: © Protection Suisse des Animaux PSA (sauf autre mention)
7 28 30 32 50 52 54 56 57 59 61 79 90 92 94
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Introduction Chaque année, les expositions régionales, nationales et internationales attirent des centaines de milliers de visiteurs en Suisse. Elles présentent à un public intéressé un large éventail d’animaux de compagnie, indigènes et exotiques, et d’animaux de rente. La majeure partie d’entre elles dure un ou plusieurs jours. Des expositions ouvertes au grand public comme LUGA, BEA, OLMA et Comptoir Suisse durent onze jours. Les professionnels de la Protection Suisse des Animaux PSA (vétérinaires, zoologistes, agronomes) ont eu la possibilité d’évaluer en 2017 des conditions de détention et des systèmes de stabulation plus ou moins respectueux des animaux. Pour la quatrième année consécutive depuis 2014, la PSA a mené son enquête désormais annuelle sur les expositions animales. Un grand nombre de nos observations a été salué par les détenteurs des animaux ainsi que par les organisateurs. Progressivement, elles ont été en partie mises en œuvre pour améliorer le bien-être des animaux. C’est le cas notamment de conditions de détention avec un bon aménagement, respectueuses des animaux, en groupe et en stabulation libre des cochons, des vaches laitières et allaitantes ainsi que des chèvres et des moutons. On peut également regarder et admirer – sans les caresser – de petits animaux comme les lapins et les cochons d’Inde, parfois même dans de très bonnes conditions de détention. On peut également observer, par exemple, de superbes oiseaux en vol libre aux expositions LUGA et BEA. Nous présentons de manière totalement transparente nos observations et évaluations à l’aide de rapports bien illustrés. Leur objectif est notamment de montrer aux visiteurs ce qui distingue de bonnes et de mauvaises conditions de détention, respectueuses des animaux ou inadéquates. Malheureusement, certains responsables d’exposition et exposants ne voient pas l’intérêt de nos recommandations et fournissent peu d’efforts, voire aucun, pour améliorer le bien-être des animaux pendant les expositions. Hélas, nous devons régulièrement constater des infractions aux dispositions de protection des animaux en vigueur. Il sera intéressant de voir en 2018 comment l’ordonnance plus stricte sur la protection des animaux sera mise en œuvre lors de ces manifestations. Nous estimons que les exposants ou les détenteurs d’animaux assument une grande responsabilité dans la manière dont ils présentent, détiennent et traitent les animaux en présence du public lors de ces expositions. Ce sont eux qui offrent (ou pourraient offrir) la possibilité aux visiteurs de voir à quoi ressemblent des conditions de détention exemplaires ainsi qu’une façon de traiter les animaux dans le respect et la dignité. Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLaw
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Synthèse Expositions animales en 2017
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En 2017, les professionnels de la Protection Suisse des Animaux PSA ont visité quinze expositions d’importance internationale et nationale, dont cinq grandes foires grand public (LUGA, BEA, HIGA, Comptoir Suisse, OLMA), trois expositions de vaches, deux de chiens et deux de chats ainsi qu’une exposition d’oiseaux chanteurs et d’ornement, une bourse aux reptiles et une exposition de lapins. Nos dernières enquêtes et recommandations ont permis de mettre en œuvre des améliorations dans certaines expositions animales et de documenter des systèmes de stabulation et des conditions de détention en partie exemplaires. Citons à titre d’exemple la LUGA et la BEA, où les visiteurs ont pu se faire une idée de conditions de détention exemplaires de petits animaux. On pouvait y observer occasionnellement des oiseaux en vol libre et des modes variés de détention en groupe de lapins et de cochons d’Inde, adaptés à ces espèces. Les animaux disposaient de possibilités d’occupation et de retrait. Les volières des oiseaux d’ornement et des pigeons étaient adaptées à leurs besoins et leur aménagement dépassait en partie nettement les dispositions minimales de l’Ordonnance sur la protection des animaux. Nous avons jugé très positivement les enclos variés avec diverses possibilités d’occupation et de retrait ainsi que les restrictions d’accès aux enclos, volières et animaux exposés. Par exemple, les moutons et les porcs d’engraissement étaient accessibles au public uniquement un côté à la LUGA et, dans la halle des petits animaux, les organisateurs ont essayé de maintenir les visiteurs à une distance minimale de ceux-ci avec des barrières et des décorations. La BEA, par exemple, s’est montrée très respectueuse des animaux. Elle a eu recours à des barrières et à des bacs de fleurs décoratifs pour empêcher les spectateurs de toucher constamment une grande partie des vaches. Quant aux moutons, ils avaient un abri avec écran dont ils ont fait un large usage. Autre point positif: les visiteurs du Comptoir Suisse ne pouvaient plus toucher les vaches à l’attache et le taureau. A la BEA, la détention familiale en groupe des cochons bien adaptée, avec une souille à disposition, a été jugée exemplaire comme l’année précédente. La PSA est bien consciente que les cochons n’ont probablement que rarement de si belles conditions de détention – mais nous attachons une grande importance à ce que les organisateurs et les exposants puissent montrer au public intéressé de tels exemples illustratifs afin d’informer et de sensibiliser les visiteurs. L’OLMA et le Comptoir Suisse ont également présenté des enclos de chèvres extrêmement bien aménagés. Ils leur permettaient de se mettre en retrait, de se reposer et de grimper, ce qu’elles ont beaucoup apprécié. Il en a été de même à l’OLMA pour les lapins détenus en groupe avec beaucoup d’espace ainsi que des possibilités de retrait et d’occupation. La plupart des expositions animales accordent de l’importance à la détention des animaux et s’évertuent manifestement à améliorer le bien-être des animaux. Malheureusement, il y a toujours matière à critiques concernant la détention vraiment respectueuse des animaux et la manière de les traiter ainsi que le respect des dispositions de protection des animaux. Nous constatons notamment que de nombreux enclos dans les expositions animales manquent de possibilités de retrait et d’occupation, comme pour les truies et leurs porcelets à l’OLMA et à la BEA. Nous avons également observé des chevaux, ânes et poneys qui séjournent, parfois seuls, durant des jours dans leur box ou enclos visible de plusieurs côtés. En général, ils manquent respectivement de possibilités de retrait ou de protection des regards, de sorties quotidiennes et d’occupation. Les box ont généralement une bonne quantité de litière et les animaux sont tous bien soignés. Mais ils manquent souvent de contacts sociaux avec leurs congénères et, surtout, de mouvement et d’occupation. Certains chevaux ont au moins pu se distraire avec des jouets en foin ou des balles de fourrage (OLMA, BEA) ou ont eu l’occasion de bouger et d’avoir des contacts sociaux sur le terrain de l’exposition (BEA). Certains enclos et box étaient malheureusement conçus de telle sorte que les animaux ne pouvaient pas manger tranquillement. Par exemple, au Comptoir Suisse, les chevaux ne pouvaient pas manger sans être caressés en même temps.
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On était souvent très «à l’étroit» dans les mini-zoos. Certes, des critiques ont été bien accueillies dans ce domaine et des améliorations mises en œuvre (plus de possibilités de retrait, zone d’accès réglementée, pauses de midi / temps morts, présence de personnel qualifié, etc.). Les mini-zoos sont souvent conçus de telle manière que les animaux ne parviennent pas à échapper aux enfants et aux caresses, doivent se contenter d’aménagements d’enclos réduits et de peu de «temps morts». Cette année, la BEA avait des espaces de retrait et de repos dans le mini-zoo, mais l’accès n’était pas régulé et il n’y avait pas de surveillance du côté des chèvres. Les enfants en ont profité, pas toujours à bon escient. Les espaces de retrait ont aussi été parfois trop peu respectés à la LUGA. On a pu observer que les poules ont été chassées de leur espace de retrait et que les barrières protégeant ces espaces n’étaient pas assez efficaces. La PSA a estimé que la détention des oiseaux, des lapins et des reptiles dans certaines expositions (parfois sur plusieurs jours) était très critique, voire dans certains cas non conforme à la loi. Cela va de l’utilisation de cages trop petites (Exposition cantonale de lapins mâles des deux Bâle, Exposition nationale Paires), en passant par la détention isolée très répandue d’espèces animales sociales, comme les lapins, et le stress dû à de la musique forte, des annonces diffusées par hautparleurs ou des cris d’enfants (Exposition cantonale de lapins mâles, Comptoir Suisse), jusqu’à des cages et enclos avec un aménagement pauvre ou insuffisant chez les lapins, canards, oies, poules, oiseaux chanteurs et d’ornement ainsi que chez les reptiles (Exposition cantonale de lapins mâles des deux Bâle, Comptoir Suisse, Exposition nationale Paires, bourse aux reptiles). Ces expositions de petits animaux ont diffusé une image franchement digne d’amélioration. Les lapins à l’Exposition de lapins mâles des deux Bâle manquaient même parfois d’eau de boisson. La plupart des oiseaux et des petits animaux de compagnie, même habitués à la compagnie de l’homme, se montraient craintifs, farouches et sensibles au bruit. Les animaux farouches devraient être particulièrement affectés par la situation d’exposition où ils sont regardés, observés, bousculés, voire aussi touchés par des centaines de visiteurs. L’absence de possibilités de se protéger et de se retirer accroît leur stress. Par conséquent, la PSA accueille favorablement les mesures prises pour maintenir une distance entre les visiteurs et les animaux exposés (par exemple sous forme de barrières, possibilités de retrait, protection des regards). Les conditions d’exposition à la bourse aux reptiles Aqua Terra n’étaient pas respectueuses pour de nombreux animaux. Par exemple, les terrariums étaient parfois trop petits et à peine aménagés. Il manquait souvent des substrats et des possibilités de retrait, chez certains même d’eau de boisson. De plus, les animaux détenus dans des conteneurs en plastique ne bénéficiaient pas d’un climat optimal. De légères améliorations concernant la fréquence du toilettage excessif ont été constatées lors des expositions de chiens et de chats – sinon, les visiteurs ont eu plus ou moins le même spectacle que les années précédentes: des animaux épuisés par les tiraillements et les étranglements des laisses et des colliers, le manque d’espace, de nombreux chiens et chats très abîmés par des caractéristiques d’élevage extrême, par exemple à tête très courte, peau très plissée, sans queue ou avec queue courte ainsi que des espèces sans poils. Sur les deux expositions de vaches visitées en Suisse (Swiss Expo Lausanne et Tier & Technik Saint-Gall), Swiss Expo a donné une impression négative: les éleveurs et les exposants essayaient de rivaliser au détriment de leurs animaux bienveillants. Plus les pis étaient gros et pleins, plus la victoire était assurée, ce qui a été confirmé par les prix décernés. Les intervalles de traite habituellement de douze heures n’ont quasiment jamais été respectés. Presque toutes les vaches avaient les trayons collés pour stopper l’écoulement du lait et ont dû se présenter dans l’arène avec des pis enflés, durs, pleins à craquer. Par conséquent, la plupart d’entre elles n’arrivaient pratiquement plus à marcher normalement et l’application excessive de laque, gel, spray et poudre, ainsi que le rasage complet des poils tactiles du museau et des sourcils, ont encore stressé un peu plus les animaux. Non seulement les procédures présentées enfreignaient les dispositions légales et les
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règlements en matière de protection des animaux, mais étaient la plus haute expression d’un élevage orienté vers le profit, sans égard pour le bien-être et la santé des animaux. La nuit des vaches Holstein à Buchloe (Allemagne) était l’exception notoire parmi les concours de vaches laitières. Le règlement imposait le respect d’un intervalle de traite de douze heures au maximum, l’interdiction explicite du scellement et du collage des trayons ainsi que l’utilisation et la présence de médicaments. De plus, le clippage de la top line a été déclaré non nécessaire. Résultat, le toilettage excessif des animaux n’avait plus lieu d’être. La manifestation s’est déroulée dans de bonnes conditions, sans souffrance animale – en dépit de l’écoulement de lait chez quelques vaches. Les organisateurs et les exposants suisses devraient suivre cet exemple respectueux des animaux. La PSA a aussi remarqué, cette année, des façons parfois brutales de traiter les animaux exposés et présentés dans le cadre de quelques expositions. Nous lançons donc un appel à veiller, lors des présentations, à ce que tous les animaux soient présentés correctement et avec la patience nécessaire. Lors des présentations, le public est généralement nombreux et, en partie, peu expérimenté. Il est donc important que les différentes présentations n’incitent pas à reprendre de mauvais exemples sans les remettre en question. Il faut impérativement éviter toutes dérives qui fassent souffrir les animaux – non seulement pour des raisons de légalité, mais aussi à cause de la responsabilité envers l’animal qui est confié et du caractère d’exemple qu’impliquent toujours les présentations d’animaux devant un public.
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Swiss Expo Lausanne Du 12 au 15 janvier 2017, visité le 14 janvier 2017
I. Généralités La 21e édition de Swiss Expo a eu lieu à Expo Beaulieu à Lausanne. Outre un salon professionnel agrotechnique, la Swiss Expo annonçait le plus grand concours bovin en Europe. Dans l’ensemble, environ 1000 bovins de différentes races laitières (Simmental, Swiss Fleckvieh, Montbéliarde, Brune Originale, Jersey, Brown Swiss, Red Holstein, Holstein) étaient inscrits pour y être présentés et primés par race au cours des quatre jours de l’exposition. La majorité des animaux venaient de Suisse, mais aussi de France, Italie, Luxembourg, Allemagne et Autriche. Le jour de la visite, les génisses et vaches Holstein étaient jugées en ayant été attribuées à 20 catégories en fonction de leur âge. Les animaux étaient présentés par catégorie dans l’arène, en commençant par les plus jeunes le matin. Le niveau sonore dans l’arène s’élevait à 88 décibels (dB) avec des pics brefs de 95 dB lorsque les prix étaient décernés, ce qui ne semblait déranger que quelques animaux. La qualité de l’air dans les stabulations et dans l’arène était bonne et avec ses 18° Celsius environ, la température était agréable pour les animaux. En plus des races précitées, il y avait avant l’arène des vaches d’Hérens en stabulation à l’attache.
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Vaches Red Holstein au repos après avoir été primées.
Vaches Swiss Fleckvieh au repos sur une litière épaisse.
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II. Ce qui nous a plu du point de vue de la protection animale • Détention des animaux: toutes les vaches avaient des emplacements suffisamment grands pour se coucher et avaient accès à des abreuvoirs automatiques et à du foin. Les couches étaient maintenues très propres et généreusement couvertes de litière. • Comportement général avec les animaux: tant les animaux que leurs présentateurs et présentatrices dans le ring et le personnel à l’écurie étaient à quelques exceptions près calmes et semblaient habitués à la situation. Le comportement des employés était calme et sûr. • Encadrement des animaux: les animaux étaient constamment surveillés, l’urine et les déjections étaient en général enlevées immédiatement ou réceptionnées directement sous l’animal dans des seaux par l’équipe d’encadrement. Même lorsque les écuries étaient accessibles aux visiteurs, les nombreux employés présents veillaient à protéger les bovins de visiteurs importuns.
III. Ce qui s’est amélioré par rapport à la dernière exposition évaluée par la Protection Suisse des Animaux PSA • Pas de tord-queue dans l’arène: au contraire de l’année passée, nous n’avons observé cette fois aucun tord-queue dans l’arène. • Nouveau règlement d’exposition plus strict: la Communauté de travail des éleveurs bovins suisses (CTEBS) a édicté en octobre 2016 un nouveau règlement d’exposition qui est plus strict sur plusieurs points que le règlement précédent. • Près des stands d’immobilisation, au moment de la visite, la musique n’était jamais trop forte pendant le clippage des animaux.
IV. Ce qui ne s’est pas amélioré par rapport à la dernière exposition évaluée par la PSA, voire ce qui a empiré • Manque de place pour se donner de l’élan avec la tête au moment de se lever: comme l’année passée, nous devons critiquer les parois verticales qui étaient montées devant la tête des vaches. Les vaches attachées court n’avaient pas suffisamment de jeu pour se lever, se coucher, se lécher, se nettoyer et reculer de la manière qui est propre à l’espèce, conformément au Manuel de contrôle: Bovins de l’OSAV. • Tonte radicale, rasage des poils tactiles, toilettage excessif: encore et toujours, toutes les vaches étaient tondues et rasées complètement sauf sur la ligne dorsale (top line): tous les poils sur la tête, y compris les oreilles, étaient complètement rasés, les pattes à l’intérieur et à l’extérieur jusqu’aux onglons, le pis, l’intérieur des cuisses qui est particulièrement sensible, la queue tondue de la racine jusqu’au toupillon; tous les poils tactiles au mufle et aux sourcils étaient coupés ou rasés, ce que la législation sur la protection des animaux interdit explicitement pour les chevaux. De surcroît, pour mettre en évidence la silhouette, la forme des côtes a été soulignée par l’utilisation de la tondeuse et dans certains cas, même rendue brillante au moyen de vernis transparent. A notre avis, ces procédures de clippage et le toilettage excessif témoignent d’un manque de respect pour les animaux et sont contraires à la protection animale.
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Comme toutes les autres vaches Holstein, cette vache a été tondue de la tête aux pieds, y compris rasage des poils tactiles et rasage fin des pis. Elle a dû être longtemps attachée dans le stand d’immobilisation pour subir le clippage. Le fait qu’elle salivait semblait être une manifestation de stress.
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• Attache haute de la tête des vaches dans les stands d’immobilisation: Pour les préparer à la présentation dans l’arène, les vaches étaient attachées dans les nombreux stands d’immobilisation disponibles, la tête tirée vers le haut, en utilisant fréquemment des licols sans arrêtoir. On a pu observer comment les animaux essayaient constamment de décharger la tête et le cou. Etant donné que le licol se resserrait à chaque traction, elles devaient toujours lever la tête. Les animaux manifestaient clairement la contrainte qu’ils subissaient (regard fixe, blanc de l’œil visible, oreilles plaquées en arrière). Des clippeurs professionnels faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour donner aux vaches l’aspect souhaité pour l’arène. Les vaches attachées dans les stands d’immobilisation avec la tête en posture naturelle ne représentaient que quelques exceptions. «L’immobilisation démesurément longue des animaux dans une posture non naturelle» est certes interdite dans le règlement, mais quant à définir ce que l’on veut dire par «démesurément longue», cela reste ouvert. De même, l’immobilisation par contrainte et de longue durée des vaches avec la tête et le cou en surextension ne semble pas être considérée comme une posture non naturelle.
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Utilisation d’un licol de présentation avec chaîne qui tire sous le menton pour immobiliser la tête en position élevée. L’expression de la vache manifeste qu’elle subit une contrainte. La chaîne était si serrée en raison de la traction qu’elle comprimait la peau du menton. La forte pression exercée par la chaîne de métal irrégulière sur l’os de la mâchoire inférieure devait certainement être très douloureuse pour la vache.
Attache de la tête tirée vers le haut avec le cou en surextension. La vache salivait.
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Illustrations ci-dessus et ci-dessous: attache de la tête tirée vers le haut avec le cou en surextension.
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Attache de la tête tirée vers le haut avec le cou en surextension.
La même vache un instant après: le licol de corde avait glissé, la corde s’était posée exactement sur l’œil. Immobilisée et attachée comme elle l’était avec le licol qui se resserrait, il lui était impossible d’échapper à cette situation.
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Un contre-exemple aux clichés ci-dessus: une vache calme dans le stand d’immobilisation, la tête en position naturelle. • Autres mesures d’immobilisation: en plus de l’attache de la tête tirée vers le haut, dans certains cas on a recouru au pince-queue pour obliger les vaches à se tenir tranquilles.
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Dans le stand d’immobilisation, attache de la tête tirée vers le haut par le licol sans arrêtoir, avec le corps en surextension, combinée avec un pince-queue douloureux.
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Pince-queue douloureux lors du clippage de la vache dans le stand d’immobilisation. • Utilisation de nombreux produits pour la préparation des vaches: les clippeurs utilisaient de nombreux produits pour le clippage des vaches. Le fait que tous les produits utilisés, conformément au règlement, «ne provoquent ni irritations ni dommages et qu’ils soient inoffensifs du point de vue de la loi sur les denrées alimentaires» a dû être remis en question. En effet, la majorité d’entre eux contenaient beaucoup d’adjuvants chimiques qui peuvent causer des irritations cutanées.
De nombreux produits de clippage (la majorité importée des Etats-Unis) attendaient d’être utilisés près d’un stand d’immobilisation. Ces produits contiennent de nombreux adjuvants chimiques, qui irritent la peau et qui, à notre avis, peuvent être problématiques lorsqu’ils sont appliqués, tout particulièrement sur une peau rasée de frais et sur du poil tondu à ras.
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• Raser et souligner la courbure des côtes: en plus de la tonte, la majorité des vaches avaient la courbure des côtes rasée une fois de plus et certaines même traitées à la laque acrylique ou au vernis à ongle transparent. Pour en garantir un séchage rapide, on utilisait des sources lumineuses chaudes. Etant donné que les côtes étaient tondues jusqu’à la peau, le vernis était appliqué sur la peau nue ce qui peut tout à fait causer des irritations et des brûlures. Les fiches relatives à la sécurité qui accompagnent les laques acryliques mentionnent qu’il faut éviter le contact avec la peau, en raison des irritations, voire des allergies cutanées que ces substances peuvent déclencher. Conformément au règlement de l’exposition, «L’utilisation de produits cosmétiques, huiles ou pommades, pour autant qu’ils ne provoquent ni irritations ni dommages et qu’ils soient inoffensifs du point de vue de la loi sur les denrées alimentaires» est permise. Inversement, les cosmétiques irritants sont donc interdits, mais ne sont pas sanctionnés. Cela se voyait d’ailleurs puisque les vernis étaient appliqués directement près de l’entrée dans l’arène, juste à côté des contrôleurs qui n’empêchaient aucunement cette manipulation fautive.
Courbure des côtes rasée et soulignée par du vernis à ongles transparent.
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Cette vache avait les côtes rasées encore humides de vernis transparent appliqué généreusement. • Prise des ganaches pendant la présentation dans l’arène: presque tous les présentateurs (hommes et femmes) pinçaient les plis de la peau des ganaches pour obtenir la position souhaitée de la tête vers le haut pendant toute la présentation.
Prise des ganaches pendant la présentation dans le ring.
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La prise des ganaches et la gourmette serrée sous le menton font céder les animaux: la tête reste en haut et les mouvements sont calmes. Le comportement de la vache exprimait qu’elle subissait des contraintes et de plus elle salivait fortement.
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Là aussi, la vache ne se sentait pas bien pendant sa présentation: elle a essayé plusieurs fois d’échapper à la main de son présentateur qui la pinçait durement. Mais il n’y avait pas d’issue à la prise des ganaches et à la gourmette serrée sous le menton.
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• Scellement des trayons: on a observé des trayons scellés chez de nombreuses vaches. S’il est vrai que le scellement des trayons est expressément permis, c’est uniquement au collodium à 8 %. Or, ce dernier étant souvent transvasé dans d’autres contenants, il est difficile de vérifier si ce n’est pas un collodium plus concentré qui est utilisé. En outre, on a constaté dans plusieurs cas l’utilisation de colle instantanée alors que ce n’est plus permis conformément au nouveau règlement. Après la présentation, les employés devaient retirer le scellement au stand de traite, ce qui déclenchait de vigoureuses réactions de défense chez les vaches.
Après la présentation et avant la traite intermédiaire, c’est avec peine que le collodium doit être ôté des trayons - ici en se servant de l’ongle du pouce. C’était très désagréable pour la vache, elle tapait fortement avec la queue et faisait tout le temps des mouvements d’évitement. De plus, la peau du pis présentait de fortes rougeurs et de nombreuses pétéchies (petits saignements de la peau en forme de point), toutes les deux étant le signe d’une irritation cutanée superficielle. Le ligament médian était également rougi. • Vidange du pis sans surveillance vétérinaire: dans plusieurs cas, il a été observé comment des quartiers ont été vidangés au moyen de canules sans surveillance vétérinaire, alors que le règlement exige justement la présence d’un vétérinaire.
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Vidange d’un quartier à l’aide d’une canule, ce qui est interdit. Cette manipulation a été effectuée avant de sceller les trayons avec de la colle instantanée.
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• Administration de médicaments par le vétérinaire: le règlement précise que «Les traitements sont pratiqués exclusivement par le vétérinaire désigné par l’organisateur de l’exposition»; l’utilisation de médicaments est permise sous contrôle vétérinaire et sur la base d’un diagnostic. Le règlement en revanche ne prévoit pas en soi l’exclusion des animaux qui ont été traités sur la base d’un diagnostic, c’est-à-dire le constat d’une maladie. C’est dans ce sens que l’on a pu constater à maintes reprises que des vaches traitées par une vétérinaire (injections et perfusions diverses) ont pu tout de même participer au concours. Ce n’est que dans un seul cas qu’une vache traitée par la vétérinaire n’a pas été présentée. A notre avis, les vaches malades ne doivent pas participer à des expositions, mais rester dans leur écurie pour y être soignées et retrouver une bonne santé. Par ailleurs, soigner une vache avec des substances antalgiques, anti-inflammatoires, fébrifuges, stimulant la circulation et/ ou des antibiotiques peut représenter un avantage pendant le concours, peut-être non intentionnel, par rapport aux vaches non traitées. En effet, ces dernières «non traitées» risquent davantage que leurs concurrentes de souffrir d’épuisement dû à l’exposition et au classement (contraintes physiques et psychiques, comme pis sensible à la pression et à la douleur, œdèmes et inflammation du pis, irritations cutanées, prurit, nervosité, anxiété, fatigue, etc.). • Application de «baume du cheval» et d’autres substances sans surveillance vétérinaire: le règlement d’exposition autorise «L’utilisation de produits cosmétiques, huiles ou pommades, pour autant qu’ils ne provoquent ni irritations ni dommages et qu’ils soient inoffensifs du point de vue de la loi sur les denrées alimentaires». L’utilisation de médicaments est autorisée uniquement sous contrôle vétérinaire et sur la base d’un diagnostic. Les composants du baume du cheval pénètrent dans les tissus en profondeur, ont une action antiseptique et antalgique et favorisent l’irrigation sanguine; le lait d’un pis enduit de ce baume ne peut pas être utilisé pendant 3 jours. Les indications dans le domaine de la médecine vétérinaire prévoient avant tout des applications locales pour les douleurs articulaires et musculaires, pour l’arthrite et les hématomes. La notice du médicament mentionne qu’il est contre-indiqué de l’utiliser dans les cas de dermatoses inflammatoires, d’eczéma et de plaies. De plus, cette pommade ne doit pas être appliquée sur les muqueuses ni sur une blessure de la peau, car cela peut déclencher des réactions d’hypersensi-
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bilité. Une application en couche épaisse peut entraîner des irritations cutanées excessivement fortes. On a pu observer à Swiss Expo comment les pis de plusieurs vaches ont été enduits de baume du cheval peu avant d’entrer dans l’arène. Et ce n’était pas tout: d’autres pommades et émulsions au camphre et à l’eucalyptus ont été utilisées. Sous l’angle de la protection animale, l’utilisation des produits précités en couche (épaisse) sur les pis est contre-indiquée, et ce tout particulièrement sur une peau fraîchement rasée qui de ce fait est déjà irritée et hypersensible. Du fait des microlésions inévitables après un rasage, l’application de ces substances favorisant l’irrigation sanguine, étant irritantes et causant une sensation de brûlure, a dû être une véritable torture pour les animaux.
Deux vaches, dont le pis a été enduit de baume du cheval; la boîte de pommade gît dans la paille derrière elles.
Les mêmes vaches que ci-dessus. Le gros plan montre clairement que toute la surface du pis est enduite d’une couche de pommade.
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• Rafraîchissement des pis à l’eau courante froide: le nouveau règlement interdit expressément l’utilisation de glace dans un sachet, ce que nous avions remarqué l’année passée. «L’utilisation de glace et d’autres substances réfrigérantes pour refroidir le pis» étant interdite, on est en droit de se demander pourquoi rafraîchir le pis à l’eau froide pendant une durée assez longue (13 minutes pour la vache sur le cliché) n’a pas été interdit. Il nous semble qu’il s’agit là d’une infraction au règlement, mais ce qui est curieux, c’est que seule l’utilisation de glace est sanctionnée (exclusion du concours), mais non l’utilisation d’autres substances réfrigérantes. En d’autres termes, le rafraîchissement à l’eau froide est donc en infraction avec les règles, mais n’est pas sanctionné par le règlement.
Rafraîchissement des pis à l’eau froide; la même vache est sur les photos en haut à droite. • Présentation des vaches dans l’arène, pis surpleins: la majorité des vaches portaient dans l’arène un licol de présentation muni d’une laisse en chaîne qui était passée comme un licol de traction autour du nez et sous le menton. Comme il n’y avait pas d’arrêtoir, la traction resserrait le licol causant ainsi des douleurs à la tête (menton, région du nez, derrière les oreilles). Les vaches avançaient les pattes écartées et les membres postérieurs devaient contourner le pis dur et gonflé. Les corrections pour obtenir la posture et la position souhaitées étaient par exemple d’exercer avec la chaussure une pression sur le bourrelet coronaire qui est sensible. Les pis montraient un brillant humide voire mouillé, notamment grâce à l’huile pour bébé et étaient en majorité surpleins, de couleur rose à rouge (due aux substances favorisant l’irrigation sanguine). Les veines sous le ventre et au pis ressortaient très clairement de manière non naturelle.
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Pis très plein, brillant, enduit de gel huileux. Les veines ressortent très clairement de manière non naturelle en raison des pommades et émulsions favorisant l’irrigation sanguine (par exemple baume du cheval, émulsions au camphre) appliquées avant le gel huileux. Toute la peau du pis est rougie et on peut voir le collodium du scellement qui se détache des trayons.
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Pis au brillant mouillé; les veines sous le ventre et au pis ressortaient fortement de manière très clairement non naturelle.
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En route vers l’arène avec un pis très plein au brillant mouillé. La vache avançait avec les membres postérieurs qui devaient contourner le pis fortement gonflé.
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Vaches de la catégorie 14 classées première et deuxième. Avant la présentation, la vache Elsa, à droite sur le cliché, a subi les traitements suivants: le pis a subi une vidange partielle (sans présence d’un ou d’une vétérinaire), ce qui est contraire au règlement, les trayons ont été scellés avec de la colle instantanée, ensuite le pis a été rafraîchi avec de l’eau glacée et enduit d’émulsions favorisant l’irrigation sanguine, puis d’un gel huileux pour le rendre brillant, le poil a été pulvérisé de spray brillant et de laque pour les cheveux. Nous avons suivi la vache Elsa d’Italie depuis 11 heures du matin, alors qu’elle avait déjà un gros flux de lait, jusqu’après 17 heures. Elle n’a pas été traite alors que le gros flux de lait et la pression que subissait le pis auraient rendu une traite intermédiaire nécessaire. D’après nos estimations, Elsa n’a pas été traite pendant au moins 17 heures. • Manque d’intérêt de la direction de l’exposition et de la commission de contrôle lors de la déclaration d’infractions au règlement: nous avons communiqué personnellement à la direction de l’exposition et à la direction de la commission de contrôle les observations que nous avions faites en ce qui concerne des manipulations contraires au règlement (utilisation de baume du cheval, vidange du pis, rafraîchissement du pis à l’eau froide, utilisation de colle instantanée) sur deux vaches participant au concours. Cela n’a toutefois été suivi d’aucune intervention ni de conséquences pour les exposants. Juste après, une des deux vaches a remporté plusieurs premiers prix.
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Elsa, la vache victorieuse dans l’arène avec un pis dur et très rempli présentait une démarche chaloupée en écartant les pattes. Pour avancer, les membres postérieurs de la vache devaient faire un grand contour du pis fortement gonflé et surplein. On voit le lait couler du quartier avant droit. En dépit du scellement à la colle instantanée et de la vidange partielle, la pression intérieure dans le pis était trop forte. Elsa a remporté la catégorie 14 et le Championnat Espoir. Si l’on avait appliqué la grille des sanctions du règlement d’exposition, Elsa aurait dû être exclue du concours.
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V. Conclusion et revendications La Communauté de travail des éleveurs bovins suisses (CTEBS) a remanié son règlement d’exposition ce qui est une bonne chose, mais les déficits dans sa mise en œuvre et ses formulations parfois bien floues n’ont pas contribué à améliorer la situation des vaches. Comme nous l’avions déjà critiqué lors de nos précédentes visites, les vaches sont préparées en utilisant de nombreux produits cosmétiques, ce qu’elles doivent subir immobilisées dans une posture non naturelle. De plus, le scellement des trayons reste permis, tout en n’autorisant officiellement qu’un seul produit, mais on continue plus ou moins ouvertement à utiliser de la colle instantanée après avoir procédé à une petite vidange du pis. Il est regrettable que le règlement d’exposition ne soit pas impérativement appliqué et qu’apparemment du côté des organisateurs on n’éprouve pas d’intérêt à poursuivre des infractions au règlement qui ont été déclarées. Nous lançons ici un appel aux responsables de l’exposition pour contrôler les animaux lors de leur préparation et avant leur entrée dans l’arène de manière plus rigoureuse et plus conséquente et, non seulement visuellement, mais aussi manuellement. Les auteurs des infractions au règlement devraient être interpellés et sanctionnés. Les vaches malades devraient être soignées le plus rapidement possible pour être ensuite renvoyées à leur écurie d’origine pour se remettre en bonne santé. Les intervalles entre les traites devraient, comme à l’écurie d’origine, ne pas dépasser 12 heures et être contrôlés. Chez nos voisins allemands, on est déjà plus avancé. Dans certaines associations d’éleveurs, le scellement des trayons et parfois des intervalles entre les traites dépassant 12 heures, sont explicitement interdits (Landesverband Bayerischer Rinderzüchter, Arbeitsgemeinschaft Deutscher Rinderzüchter, Arbeitsgemeinschaft Deutscher Braunviehzüchter). Des améliorations dans ce sens ont été formulées pour l’exposition de vaches de race brune suisse BRUNA 2017: le moment de la traite des vaches avant le classement doit être fixé par le comité d’organisation par catégorie. Cette mesure pourrait, si elle était appliquée de manière conséquente et contrôlée, améliorer considérablement le bien-être des animaux et la santé des pis des vaches d’exposition.
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EXPOSITION CANTONALE BÂLOISE DES LAPINS MÂLES
Exposition cantonale bâloise des lapins mâles Le 21 et 22 janvier 2017, visité le 21 janvier 2017
Bilan
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L’Exposition cantonale bâloise des lapins mâles offrait le tableau typique d’une exposition de lapins. Les cages étaient propres et la température se situait à un niveau agréable pour les lapins. Nous avons été favorablement impressionnés par le fait que certains éleveurs ont fourni des branches fraîches à leurs lapins. D’ailleurs, il suffisait d’observer comment les lapins dans la rangée de cages tout en haut essayaient sans cesse d’atteindre les branches de sapin installées par les organisateurs comme décoration, pour se rendre compte à quel point elles fournissent une occupation bienvenue pour les lapins. Puisque de nombreuses branches ont été apportées dans la halle pour embellir l’exposition, on aurait pu attendre des organisateurs et des exposants qu’ils fournissent à tous les lapins des branches fraîches en contribuant ainsi à ce que les lapins aient non seulement du matériel approprié à ronger, mais aussi une excellente possibilité d’occupation. Malheureusement à Wintersingen aussi, les lapins étaient, comme déjà observé à plusieurs reprises dans des expositions de ce type, installés dans des cages minuscules qui, en majorité, ne satisfaisaient même pas aux dimensions minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn). La PSA critique que lors de détentions temporaires à des fins d’exposition les prescriptions minimales de l’OPAn ne soient fréquemment pas respectées; elle exige par conséquent de ne pas se situer en dessous des dimensions minimales, surtout pour les expositions de plusieurs jours. Les expositions animales jouent un rôle de modèle et doivent montrer aux visiteurs comment se présente
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une détention aussi respectueuse que possible des espèces présentées. Dans ce contexte, il serait souhaitable qu’à l’occasion d’une future exposition de lapins, on y présente une détention en groupe qui corresponde tout particulièrement aux besoins des animaux. Outre agir comme un aimant sur les visiteurs, cela aurait un véritable impact pédagogique en donnant de nouvelles idées aux éleveurs et détenteurs de lapins. Le manque de possibilités de retrait dans les cages d’exposition est une véritable contrainte pour de nombreux lapins. Il faut savoir qu’à l’état sauvage, les lapins se retirent dans leurs galeries souterraines pour se mettre à l’abri du danger et pour se reposer; en dépit d’un élevage intensif, les lapins domestiques ressentent les mêmes besoins que leurs ancêtres sauvages. Par ailleurs, les lapins ont les capacités visuelles typiques des animaux de fuite: une vision circulaire à 360° et une excellente perception des mouvements. Voilà pourquoi une mince plaque de tôle sur l’avant de la cage n’offre aucune protection contre les regards. La PSA exige que tant la taille que la structuration des cages tienne davantage compte des besoins des lapins. Le comportement de nombreux animaux (position recroquevillée, respiration superficielle rapide, taper avec les pattes arrières et comportements stéréotypés) témoigne de ce que la situation de l’exposition dépassait leurs facultés d’adaptation et qu’ils en souffraient. Les heures d’ouverture de l’exposition ont également suscité des critiques véhémentes. Sachant qu’elle était ouverte jusqu’à minuit et que de plus, dans le même espace tout près des cages, il y avait un restaurant avec musique et tombola, cela rajoutait encore un stress considérable pour les lapins. En d’autres termes, les lapins devaient s’accommoder non seulement de cages en majorité trop exiguës et sans structures, d’un environnement inhabituel, de l’évaluation par les juges et des regards permanents des visiteurs, mais aussi du bruit et de la lumière jusque tard dans la nuit. Du point de vue de la Protection Suisse des Animaux PSA, c’est tout sauf respectueux des animaux.
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TIER & TECHNIK SAINT-GALL
Tier & Technik, exposition IGBS, Saint-Gall Du 23 au 26 février 2017, visité le 24 février 2017
Bilan
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Sur le fond, la PSA peut décerner un bon certificat à la Tier & Technik 2017, sur le plan de nombreux aspects relevant du bien-être animal: des conditions de détention en grande partie bonnes et propres, des contrôles fréquents effectués par les vétérinaires officiels présents, les règles d’exposition en grande partie respectées, comme l’extraction de lait, l’administration de médicaments, le renoncement au refroidissement du pis et/ou du ligament médian à l’eau froide ou à la glace ainsi que l’absence d’utilisation de colle instantanée – dans la mesure de nos observations le jour de la visite. Ce jour-là, nous n’avons pas vu de vaches malades ou devant être soignées par un vétérinaire, ce qui reflète le bon état de santé des animaux et atteste une bonne santé du pis des vaches exposées. En outre, nous saluons les efforts déployés par les organisateurs pour montrer au public la plus grande diversité de races possible et des détentions en groupes ainsi que des vaches mères. A notre avis, ces animaux devraient cependant être exposés dans leur état et leur apparence naturels, c’està-dire avec un poil intact et non retouché. En raison de quelques améliorations décisives, la Tier & Technik a en grande mesure été à la hauteur de l’importance du rôle revêtu par les expositions animales dans notre société. Mais nous avons tout de même quelques critiques sérieuses à formuler. Lors du concours IGBS par exemple, le comportement du personnel avec les vaches qui lui étaient confiées était parfois brutal et sans
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respect, en les pinçant dans des endroits sensibles, en donnant des coups de pied contre le bourrelet coronaire et en leur infligeant des douleurs à la tête avec la chaîne de présentation. Dans un stand d’immobilisation, la majorité des vaches de race brune étaient préparées avec toute une batterie de cosmétiques pendant qu’elles étaient attachées longtemps, dans une posture non naturelle. De surcroît, le scellement des trayons reste permis, ce qui encore et toujours ouvre toutes grandes les portes à une prolongation des intervalles entre les traites. Il est vrai que seule une substance est encore officiellement autorisée, mais on ne peut presque pas contrôler quelle colle se trouve exactement dans le petit flacon et dans quelle concentration ou mixture elle a été utilisée pour sceller les trayons. Les intervalles entre les traites devraient, comme à l’écurie d’origine, ne pas dépasser 12 heures et être contrôlés. Nous espérons d’autres développements, comme ils sont appliqués chez nos voisins allemands. Dans certaines associations d’éleveurs, le scellement des trayons et des intervalles entre les traites dépassant 12 heures sont explicitement interdits (Landesverband Bayerischer Rinderzüchter, Arbeitsgemeinschaft Deutscher Rinderzüchter, Arbeitsgemeinschaft Deutscher Braunviehzüchter). De plus, on y estime superflu le toilettage excessif des animaux d’exposition. La PSA a pu constater lors de la visite de la Nuit des vaches Holstein (Nacht der Holsteins) qu’elle a effectuée à Buchloe, que des règlements aussi sévères ont été appliqués par les organisateurs, les exposants et les juges. Avant d’être installées dans leur stalle, les vaches devaient être traites sous contrôle (par section), il y avait une interdiction générale de sceller les trayons à la colle, et le toilettage excessif entraînait un déclassement; si elles étaient appliquées de manière conséquente et contrôlée, ces règles pourraient améliorer considérablement le bien-être des animaux et la santé du pis des vaches dans les expositions et compétitions publiques en Suisse. En matière de toilettage excessif, les éleveurs devraient s’inspirer des expositions canines où cela est interdit depuis longtemps.
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NUIT DES VACHES HOLSTEIN
Nuit des vaches Holstein, Schwabenhalle, Buchloe DE 11 mars 2017
Peu de pis surpleins et surtendus à la Nacht der Holsteins à Buchloe, DE.
I. Généralités
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L’association des éleveurs des vaches pie noir et pie rouge de Bavière (Zuchtverband der Schwarz bunt und Rotbunt Bayern e.V.) a organisé la Nuit des vaches Holstein à Buchloe dans la Schwabenhalle. Le juge chargé de décerner les prix venait de l’association tyrolienne d’élevage de bovins dans la région de Salzbourg. Deux directeurs d’expositions animales ont animé la manifestation. Il y avait également la député du Parlement bavarois et présidente de la commission de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts ainsi que des représentants de la chambre des vétérinaires, des offices vétérinaires et du service de santé vétérinaire. Pas moins de 34 sponsors soutenaient la manifestation, dont des associations et organisations d’éleveurs, notamment Rinderzucht Schleswig-Hol stein eG, Verein Ostfriesischer Stammviehzüchter, Landesverband Thüringer Rinderzüchter et la Arbeitsgemeinschaft Deutscher Rinderzüchter e.V. ainsi que le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts de l’Etat de Bavière. En tout, 81 animaux ont été présentés, dont 22 veaux et jeunes bovins ainsi que 59 vaches et génisses d’exposition. La manifestation s’est ouverte à 19 heures avec le concours de présentation des jeunes éleveurs; à partir de 20 heures, les vaches et génisses d’exposition ont été jugées et primées. La manifestation s’est terminée vers 22h30 avec l’élection des champions. Le niveau sonore dans l’arène oscillait entre 85 et 90 décibels, la température dans les stabulations oscillait entre 12 et 15° C, dans l’arène, elle atteignait jusqu’à 18° C du fait des projecteurs.
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NUIT DES VACHES HOLSTEIN
Les animaux ont été déchargés, lavés et installés dans les stabulations entre 9 et 10 heures du matin. Chaque animal livré a été coché sur une liste; en revanche, on n’a pas observé d’éventuels inspections ou contrôles supplémentaires. Le règlement d’exposition interdisait d’apporter et d’utiliser des médicaments et d’autres substances non autorisées, une infraction à cette disposition entraînant l’exclusion du concours. De plus, il fallait observer un intervalle de 12 heures entre les traites. Les animaux devaient arriver le matin, traits complètement et un contrôle des pis était prévu à l’arrivée. Les vaches manifestant un pis trop gonflé étaient interdites de manifestation ou devaient être traites immédiatement sous surveillance. Il était possible de traire à l’arrivée les vaches à performances très élevées. Le scellement et l’obturation des trayons étaient explicitement prohibés, de même que toutes les manipulations du pis qui entraînent une apparence non naturelle. Après le concours, une traite était prévue sous surveillance pour échantillonnage. De même, toutes les vaches victorieuses devaient être traites sous surveillance après la remise du titre et en cas d’irrégularité, la commission de contrôle pouvait retirer le titre décerné. L’administration de substances par voie orale, rectale ou vaginale pour modifier l’apparence naturelle, par exemple le drenching, était expressément interdite. En principe, la préparation de la ligne dorsale était de toute façon considérée comme mesure non nécessaire. De plus, il n’était pas permis d’ajouter des poils étrangers pour préparer une ligne dorsale artificielle. Conformément au règlement, les vaches ne pouvaient être clippées et lavées qu’aux emplacements prévus à cet effet. Dans le même ordre d’idées, chaque animal avait une place attribuée en stabulation et il était interdit d’en changer. Une commission de contrôle était chargée du respect des règles et, toujours conformément au règlement, ses instructions devaient être appliquées. En outre, l’organisateur se réservait le droit de vérifier les instruments des clippeurs et des personnes chargées des animaux pour éviter l’utilisation de moyens auxiliaires et de médicaments interdits lors de la préparation des animaux. Le règlement prévoyait que tout refus des instructions de la commission de contrôle ou de l’organisateur venant des exposants et des personnes chargées des animaux serait sanctionné, comme les infractions aux règles, par l’exclusion de l’animal. Des titres obtenus pourraient aussi être retirés a posteriori. Les décisions prises par la commission de l’exposition sont sans appel.
II. Eléments dans l’exposition qui nous ont plu sous l’angle de la protection animale • Détention des animaux: tous les animaux avaient des couches suffisamment grandes, accès à l’eau et du foin frais ou de silo. Les emplacements étaient maintenus dans un état de grande propreté et recouverts d’une litière généreuse. A tout moment, les animaux pouvaient se coucher et se reposer. • Comportement général avec les animaux: à quelques exceptions près, tant les animaux que leurs présentateurs ou présentatrices dans le ring et les personnes chargées des animaux dans les stabulations donnaient l’impression d’être tranquilles et habitués à la situation. Le comportement était très généralement respectueux des animaux. • Prise en charge des animaux: il y avait toujours quelqu’un qui surveillait les animaux pour enlever immédiatement, par exemple, le fumier ou capter les déjections directement dans des seaux. • Présentation des animaux dans l’arène: à une ou deux exceptions près, on n’a pas constaté de prise de ganache ou de pincement dans le côté. Les animaux pouvaient parfois un peu s’écarter et se créer un peu de liberté. Ensuite, ils étaient de nouveau sous contrôle, en général sans prises contraignantes ni douleur infligée à des endroits sensibles. Dans quelques rares situations, par exemple pour la photo du vainqueur, les vaches étaient placées en bonne posture par des coups de pied dans le bourrelet coronaire.
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Clichés ci-dessus et ci-dessous: la majorité des animaux exposés était tenus par un licol de présentation avec chaîne sous le menton et présentés sans prise de ganache.
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• Pas de stands d’immobilisation ni de vaches avec la tête attachée haut et une posture en surextension. • Pas d’immobilisation des vaches au moyen de licols sans arrêtoir ou de licols de présentation et de chaînes passant sous le menton: pour une dernière mise en beauté rapide, certaines vaches étaient accompagnées personnellement par une personne de l’équipe d’encadrement chez le clippeur et tenues sans attache. • Pas de coupe des poils tactiles au mufle: une grande partie des animaux avait encore des poils au mufle, même si la tête et les oreilles étaient rasées.
Clichés ci-dessus et ci-dessous: la majorité des animaux de l’expositions avaient les poils tactiles du mufle intacts. Malheureusement, ils avaient presque tous les sourcils tondus.
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• Clippage fortement réduit: à quelques exceptions près, les animaux étaient tondus de la tête aux pattes, y compris le pis; toutefois, les règles et principes de l’expositions étaient bien respectés dans l’ensemble: pas de préparation de la ligne dorsale, ni de pis enduits de gels, laques et sprays pour les faire briller. On n’a vu que peu de personnes enduire le pis avec des substances hyper émiantes pour stimuler l’irrigation sanguine du pis et mettre ainsi les vaisseaux en valeur. Une grande partie des vaches n’avaient ni la courbure des côtes rasée ni particulièrement soulignée.
Clichés ci-dessus et ci-dessous: ces vaches victorieuses, comme la majorité des vaches exposées, n’avaient pas une ligne dorsale au clippage excessif, pas de pis trop arrangé ni forme des côtes tondue.
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• Pas de rasage fin des pis: le pis n’était jamais traité au rasoir. La majorité des vaches n’étaient tondues au pis «que» au moyen de la tondeuse. Il y avait donc moins d’irritation et de rougeurs sur le pis, qui avait l’air encore assez naturel.
Très clairement visible: Pas de rasage fin des pis, pas de zones cutanées rougies avec inflammation superficielle, pas de trayons scellés; le lait pouvait s’écouler librement. Le pis n’a pas été traité au gel ni au spray brillant ou à la laque, il n’a pas été non plus enduit d’émulsions hyperémiantes. • Pas de scellement ni d’obturation des trayons: on n’a jamais observé de trayons collés ou obturés. Après 19h30, la majorité des vaches avait des gouttes ou un flux de lait et le juge ne s’y arrêtait pas dans le ring. Parmi les vaches primées, il y en avait avec et sans flux de lait.
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Ce pis n’avait pas été «prétraité» excessivement. Les trayons n’étaient pas obturés et le lait pouvait s’écouler librement, ce qui allégeait immédiatement la pression. • Peu de pis surpleins, surtendus, gonflés: du fait d’un flux de lait spontané, la majorité des vaches n’avaient pas de pis durs, surpleins ou gonflés. Il y avait quelques exceptions de pis durs, surtendus et surpleins sans flux de lait. Sans contrôle manuel, on ne peut pas savoir à coup sûr s’il n’y avait pas eu de manipulation des trayons chez l’une ou l’autre vache. La grande majorité des vaches étaient présentées avec un pis plein, assez «normalement».
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Clichés à gauche et à la page 8: La majorité des vaches d’exposition n’avaient ni pis surpleins, ni surtendus ni massivement gonflés, parce que le lait pouvait s’écouler librement et que la dernière traite avait été effectuée environ 12 heures avant.
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La vache pie rouge a été présentée avec un pis rempli «normalement». La vache pie noire juste derrière elle affichait déjà un pis un peu plus dur et plus plein au moment de la présentation.
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Les vaches présentées dans cette catégorie avaient un pis modérément rempli. Chez la majorité des vaches, le lait pouvait s’écouler ou s’égoutter librement. Ci-dessous, la même vache que la vache tout devant dans le cliché ci-dessus: le lait a pu s’écouler librement. Cela a permis un allègement de la pression.
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La même vache que ci-dessus couronnée championne des génisses malgré son flux de lait.
Cette vache qui n’est pas excessivement clippée a été présentée avec un pis modérément rempli et une apparence assez naturelle.
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• Pas de refroidissement du ligament médian ou de quartiers de pis gonflés: à une exception près, aucun pis n’a été soumis à un traitement au sac de glace ou au refroidissement à l’eau froide du tuyau. • Aucune mesure de contrainte: pas d’utilisation de pinces pour les queues ni de dispositifs de blocage. Dans un cas, on a tiré la queue d’une vache à la verticale pour qu’elle se tienne tranquille lors de l’injection d’oxytocine.
C’était la première fois pendant notre visite que nous avons observé le refroidissement du ligament médian avec des glaçons.
Une des rares vaches exposées qui a été clippée et arrangée excessivement par un clippeur professionnel.
• Pas d’utilisation de médicaments. Pas d’utilisation de substances fortement anti-inflammatoires ou/et hyperémiantes sous forme de crème, gel, émulsion. Après la présentation, on a observé un soigneur qui injectait de l’oxytocine à sa vache pour la vider de son lait, en l’absence d’un vétérinaire, ce qui est interdit. Ailleurs, un clippeur professionnel a clippé environ 5 vaches à la grande manière; il utilisait lui aussi des substances hyperémiantes comme de l’alcool dénaturé, des laques brillantes et des gels sur le pis et le bas-ventre. Chez tous les autres animaux, quand ils étaient utilisés, les sprays colorés, brillants ou scintillants l’étaient avec beaucoup de retenue. Plusieurs vaches ont eu le pis enduit d’huile pour bébé, ce qui à notre avis ne tombe pas dans la catégorie du toilettage excessif.
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III. Ce que la Protection Suisse des Animaux PSA juge meilleur que ce qu’elle a vu dans la dernière exposition de vaches (Swiss Expo Lausanne janvier 2017) • Les règles d’exposition à la pointe du progrès, qui interdisent le scellement et l’obturation des trayons, des intervalles entre les traites dépassant 12 heures; le principe d’estimer inutiles et superflues des manipulations comme le clippage et la création de la ligne dorsale (topline) • Le respect généralement strict du règlement obtenu des exposants • Traite complète des vaches immédiatement après leur présentation dans le ring • Toilettage modéré et présentation détendue des animaux • Aucune manipulation des trayons • Absence de procédés douloureux dans le toilettage et la présentation des animaux • Utilisation très réduite de sprays, de crèmes, de laques, d’émulsions hyperémiantes ou d’acétone (odeurs à peine perceptibles) • Pas d’application d’un médicament observée avant la présentation • Vaches perdant des gouttes ou un flux de lait quand même primées par un juge. • Poils tactiles des mufles laissés intacts et non rasés.
IV. Eléments susceptibles d’être encore améliorés du point de vue de la Protection Suisse des Animaux PSA • Utilisation d’eau sous haute pression: avant d’être amenées en stabulation, quelques vaches ont été aspergées et lavées à leur arrivée. Malheureusement, le traitement avec les deux nettoyeurs à haute pression avait lieu sans aucun ménagement. Nombreux étaient les animaux qui essayaient d’éviter la dureté du jet qui semblait douloureux.
La tête et la zone des épaules de cette vache ont été aspergées par un nettoyeur à haute pression et à l’eau froide. L’animal a essayé plusieurs fois d’échapper à la violence du jet d’eau.
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Pendant sa présentation, cette vache a été pincée sur une grande surface sur le côté, qui est pourtant un endroit sensible.
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On a serré brusquement la chaîne sous le menton de cette vache, ce qui a dû être très douloureux dans la zone de la bouche et du nez. Quand ce type de chaîne est serré sous le menton, il faut toujours que le présentateur place la main entre le menton et la chaîne pour amortir la pression. Ci-dessous: des photos à titre d’exemple.
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• Présentation des animaux exposés en recourant à des méthodes douloureuses.
Cette vache primée était très stressée, salivait et écumait.
Cette vache salivait et écumait fortement – elle était visiblement dépassée et stressée par la situation.
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• Animaux stressés lors de la présentation. Du point de vue de la protection des animaux, à tout moment, il faut veiller à ce que les animaux soient le moins possible stressés par l’exposition et la présentation. • Refroidissement du ligament médian avec de la glace. Refroidir pendant plusieurs minutes le ligament médian et les quartiers du pis au moyen de glaçons dans un sachet en plastique est à la fois désagréable et souvent douloureux pour les vaches. Outre l’aspect de concurrence déloyale inhérent au refroidissement du ligament médian, il ne faut pas oublier que la peau des vaches, tout particulièrement dans la zone du pis, réagit avec la même sensibilité que celle de l’être humain aux influences extérieures. Voilà pourquoi c’est une pratique interdite dans les règlements d’exposition en Suisse.
• Détention des veaux à l’attache. Pendant une durée assez longue, les veaux, même le plus jeune âgé de quelques semaines seulement, étaient détenus à l’attache dans une petite stabulation libre. Or les dispositions suisses de protection animale interdisent de détenir à l’attache des veaux de moins de 4 mois. Certes, le plus grand veau avait plus de 4 mois, mais il avait tout le temps froid, étant tondu sur tout le corps avec une ligne dorsale clippée et la forme des côtes découpée. A notre avis, il faut impérativement abriter des animaux fraîchement tondus avec une couverture pour éviter qu’ils se refroidissent, ou encore mieux, ne pas les tondre du tout!
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Le veau au premier plan était attaché; complètement tondu, il tremblait de froid.
Même le veau tiré au sort comme gros lot avait été détenu toute la journée à l’attache jusqu’au tirage au sort le soir tard (22h30) et de plus, isolé des autres veaux.
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V. Conclusion En matière de divers procédés posant un problème de protection animale, on peut tirer de cette exposition allemande de bétail (mars 2017) un bilan de bien-être animal plus positif que celui de la Swiss Expo Lausanne (janvier 2017). A quelques rares exceptions près, les exposants se sont tenus aux règles d’exposition qui, à notre avis, sont dans l’ensemble conformes à la protection animale. Il y a eu quelques dépassements de la limite de 12 heures entre les traites, mais le lait des vaches concernées pouvait au moins s’écouler librement. Cela allégeait nettement la pression et par conséquent les vaches souffraient moins. Afin de contribuer à diminuer encore les contraintes subies par les animaux et soumettre tous les exposants aux mêmes conditions pour concourir, les intervalles entre les traites ne devraient pas dépasser les 12 heures prescrites. Il faudrait donc traire sous contrôle toutes les vaches dès leur arrivée, par bloc ou section. Nous avons pu observer qu’un exposant a injecté de l’oxytocine à sa vache après la présentation et ce, sans contrôle vétérinaire. Voilà pourquoi les contrôles prescrits devraient avoir lieu non seulement dans les présentations, mais encore jusque dans les stabulations. La Protection Suisse des Animaux PSA recommande aux exposants, associations d’éleveurs et organisateurs suisses de consulter avec impartialité les règles d’exposition appliquées à Buchloe (DE). La PSA estime qu’elles proposent de nombreux avantages concrets en matière de protection animale par rapport au règlement actuel de la CTEBS.
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE À OBERGLATT
Exposition féline internationale à Oberglatt Le 1 et 2 avril 2017, visité le 1 avril 2017
Bilan
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L’exposition féline à Oberglatt s’est déroulée conformément au règlement de la FiFE et de la FFH. Ce dernier ne contient pratiquement aucune disposition régissant le bien-être des chats dans les expositions. Seuls sont obligatoires des rideaux et un tapis dans la cage. Même des choses aussi élémentaires que de l’eau fraîche ou des toilettes doivent être installées seulement «au besoin». Les possibilités de retrait, si importantes pour le bien-être des chats, ne sont pas mentionnées du tout dans les règlements. Tandis que de nombreux éleveurs avaient installé les cages d’exposition de manière exemplaire, d’autres cages pouvaient être améliorées. Du point de vue de la PSA, toutes les cages d’exposition devraient comporter, outre les tapis et rideaux prescrits, de l’eau fraîche, des toilettes, des possibilités d’occupation (jouet) et un domaine de retrait, approprié pour protéger le chat des regards des humains et de ses congénères. De plus, les cages d’attente dans la zone des juges devraient être équipées de tapis et de protection contre les regards, et d’un endroit pour se retirer. Pour le fond, la PSA exige que l’on renonce à primer des animaux ayant des caractéristiques d’élevage accentuées à l’extrême (par exemple profil concave des chats persans et des Exotic Shorthair ou moustaches atrophiées ou absentes chez les chats Sphynx et Rex) afin de ne pas encourager la reproduction de caractéristiques physiques de plus en plus extrêmes avec les contraintes qui vont de pair pour les animaux.
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE À OBERGLATT
Exotic Shorthair au nez extrêmement plat (à gauche). En l’absence de possibilité de couchage adéquate, de nombreux chats s’étaient couchés dans leur toilette (à droite). En matière de symptômes de stress, les observations ont fait état de nombreux chats intimidés voire anxieux, du fait de la situation d’exposition. Il faut toutefois noter que les signes patents de stress comme trembler, respirer vite et fort ainsi que se recroqueviller et se tapir dans un coin de la cage ont été observés assez rarement. Une grande partie des chats semblaient détendus à première vue, couchés ou assis dans leur cage. Le langage corporel en revanche (pupilles très dilatées, position des oreilles) et une fréquence respiratoire très élevée montraient que ces animaux eux aussi subissaient une forte contrainte. Lors des expositions, les organisateurs devraient par conséquent examiner très précisément si des chats sont dépassés par la situation d’exposition; ils devraient ensuite demander aux détenteurs de ces chats de les retirer de l’exposition. En effet, sous l’angle de la protection animale, ce n’est pas défendable d’imposer à répétition en toute connaissance de cause une situation aussi anxiogène à des chats, uniquement pour se mesurer à d’autres éleveurs dans des expositions.
La cage à droite est équipée de manière exemplaire: les rideaux protègent le chat des regards. Néanmoins, on est en droit de se demander s’il est vraiment indiqué de présenter à des expositions des chats qui ont besoin de tellement de protection et de possibilités de retrait.
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LUGA LUCERNE
LUGA Lucerne Du 28 avril au 7 mai 2017, visité le 28 avril et 3 mai 2017
Bilan
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L’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) prescrit des exigences minimales pour la détention permanente des animaux. Les cantons peuvent toutefois octroyer une dérogation pour des expositions permettant d’être en-dessous des dimensions minimales pendant une brève durée. La Protection Suisse des animaux PSA suit une approche tout à fait différente, car à ses yeux les expositions d’animaux revêtent toujours une fonction de modèle. La PSA exige que les dimensions ne soient pas inférieures aux exigences minimales, mais bien au contraire qu’elles les dépassent chaque fois que c’est possible pour que le public voie ce qu’est une détention respectueuse des animaux. A la LUGA 2017, par rapport à l’année précédente, les dimensions minimales de l’OPAn ont toujours été dépassées, d’une façon plus ou moins forte, ce qui est louable. La PSA a considéré que la détention des petits animaux était satisfaisante. La surface de quelques enclos étaient certes un plus petite que l’année précédente, en revanche on a renoncé à la détention isolée dans de petite stalles. Dans l’ensemble, les dimensions des cages pour lapins, pigeons et canaris étaient encore généreuses, celles des cochons d’Inde, des perroquets et des poules étaient suffisantes. Par ailleurs, on a mis l’accent sur les contacts sociaux avec la détention en groupe, une installation des enclos appropriée aux besoins des animaux, des possibilités d‘être protégés des regards et de se retirer. Le comportement des animaux montrait bien à quel point la possibilité de se retirer est importante. Il faudrait améliorer la litière chez les poules, qui, du point de vue de la PSA, était trop grossière pour permettre de prendre un bain de poussière; il aurait été également opportun d’installer des sections de nids pour les pigeons. La détention des animaux de rente et des chevaux était comparable à l’année précédente et acceptable dans l’ensemble. Elle est encore susceptible d’être améliorée, pendant les prochaines
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LUGA LUCERNE
années, il faudrait donc veiller à ne pas se contenter de ce qui existe. Des dimensions plus généreuses seraient souhaitables pour la détention des chèvres adultes, des chevaux et de la truie mère. Cela permettrait d’ajouter pour les chèvres des possibilités supplémentaires de grimper et des couchettes en hauteur. En ce qui concerne les moutons, la PSA continue d’insister sur la nécessité de réduire la densité d’animaux par enclos. Dans les éléments positifs, nous signalons les efforts déployés par la direction de l’exposition pour que les animaux de rente aient davantage de possibilités de retrait; l’enclos des porcs à l’engrais et celui des moutons n’étaient accessibles que d’un côté. L’installation d’une barrière près de la «pouponnière» des porcelets est également une bonne chose, même si elle n’a été installée que sur demande de la PSA. Il convient de remarquer ce qui suit concernant les zoos câlins: ils peuvent avoir une fonction psychologique et pédagogique précieuse, car ils permettent des rencontres humain-animal et renforcent le plaisir des visiteurs dans le contact avec les animaux. Les zoos câlins donnent aussi l’occasion de transmettre des connaissances sur la détention appropriée des espèces animales. Mais en aucun cas, ils ne doivent servir à la satisfaction exclusive des besoins des humains, il faut donc absolument tenir compte des besoins des animaux. Pour toutes ces raisons, les zoos câlins doivent disposer de zones de retrait et de l’encadrement de personnes qui veillent à un comportement respectueux avec les animaux. Bien entendu, un zoo câlin nécessite un espace suffisant pour les hommes et les animaux ainsi que d’une installation appropriée aux besoins des animaux. Le zoo câlin de la LUGA disposait de surfaces généreuses et de toutes les ressources nécessaires pour les animaux ainsi que de zones de retrait. La présence de personnel dans chaque enclos est également un facteur positif. A une exception près (voir ci-dessous) ces personnes étaient attentives et ont pu, du moins lorsque la PSA était présente, garantir un comportement en douceur avec les animaux et le respect des zones de retrait. Malheureusement, on a vu une fois comment une personne chargée de l’encadrement est entrée dans la zone de retrait des poules qui se reposaient pour les pousser vers les visiteurs, ce qui n’est pas vraiment le but de la manœuvre! Il faudrait également veiller davantage à ce que les enclos soient le théâtre de rencontres en douceur entre humains et animaux et ne servent pas de place de jeu pour enfants.
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BEA BERNE
BEA Berne Du 28 avril au 7 mai 2017, visité le 4 mai 2017
Bilan
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En amont de l’exposition, les responsables ont fait savoir aux médias qu’ils acceptaient les critiques de la Protection Suisse des Animaux PSA dans un esprit constructif et qu’ils essayeraient de procéder à des améliorations. Ils ont donc remis cette année une bauge pour les cochons détenus en groupes. Par ailleurs, les porcelets n’étaient plus passés d’un visiteur à l’autre dans l’arène, ce qui avait été critiqué par la PSA l’année précédente. La majorité des vaches détenues à l’attache étaient hors d’atteinte des mains des visiteurs, un autre point qui distingue favorablement la BEA des autres expositions animales. L’enclos des alpagas était de dimensions généreuses et équipé de manière respectueuse des animaux; il était doté d’une vaste zone de retrait presqu’invisible aux regards des visiteurs. Malheureusement, certaines détentions animales ne s’étaient pas améliorées: par exemple, la truie mère et ses porcelets continuaient d’être exposés et les porcelets pouvaient être touchés par les visiteurs même dans la zone de retrait. La PSA conseille ici d’envisager de toute urgence des améliorations pour la BEA 2018! On a certes observé le passage sporadique de collaborateurs de la foire au zoo câlin, mais il n’y avait pas de surveillance permanente de la zone de câlins qui de ce fait se transformait rapidement en une place de jeu pour enfants dépourvue de règles de jeu. Deux enclos de chèvres sur trois manquaient de surfaces surélevées et de possibilités de grimper. Le matin, le parcours des moutons à l’extérieur et celui des chèvres étaient fermés sans raison, et ce en dépit d’un temps sec. L’après-midi, les vaches détenues en groupe n’ont pas eu accès à l’aire de promenade. Il n’y avait pas suffisamment de possibilités de retrait offertes aux animaux craintifs (notamment les lapins angoras, la poule et ses poussins).
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BEA BERNE
En dépit de plusieurs éléments suscitant la critique, la BEA a une longueur d’avance sur les autres expositions animales tout particulièrement en ce qui concerne les détentions en groupe, qui sont parfois équipées de façon très respectueuse des animaux, les grands enclos pour les animaux de rente ainsi que les barrières pour protéger les vaches laitières (en majorité). De nombreuses espèces animales, comme les cochons en détention de groupe, les chèvres naines, les oiseaux d’ornement, les oiseaux dans la halle de vol libre et les alpagas bénéficiaient d’enclos aux dimensions généreuses dotés de possibilités d’occupation et de retrait. Les animaux exposés étaient propres, soignés et en bonne santé. La PSA salue la quasi absence de détention isolée. La Protection Suisse des Animaux PSA n’a pas d’opposition de principe aux expositions d’animaux, au contraire, elle leur accorde une précieuse fonction pédagogique, dans la mesure où la détention des animaux est exemplaire et montre aux visiteurs quels sont les besoins des diverses espèces animales et comment en tenir compte. Si en 2018, la BEA pouvait supprimer les insuffisances mentionnées, elle pourrait se muer en une exposition modèle.
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HIGA COIRE
HIGA Coire Du 20 au 27 mai 2017, visité le 21 mai 2017
Bilan La Protection Suisse des Animaux PSA n’a pas d’opposition de principe aux expositions d’animaux, qui ont une fonction pédagogique, dans la mesure où elles montrent aux visiteurs une détention exemplaire et respectueuse des animaux. Les animaux de rente de l’exposition spéciale étaient certes calmes et confiants, mais les enclos n’étaient ni exemplaires ni modernes; ils ne remplissaient donc pas leur fonction pédagogique sous l’angle de la protection animale. Dans la majorité des secteurs, il n’y avait pas suffisamment d’espace ni de possibilités de retrait ou d’occupation offertes aux animaux. Les enclos des chèvres manquaient de possibilités de grimper. La vache laitière était seule et détenue à l’attache et ce, pendant toute la durée de l’exposition, c’est-à-dire probablement pendant plus de sept jours. Chaque année, la PSA évalue diverses expositions félines. Les critiques émises le plus fréquemment sont le toilettage des chats, la présentation d’animaux pour qui une exposition représente un stress excessif et le manque de structures dans les cages (manque de possibilités de retrait et de couchettes, de toilettes, de protection contre les regards et d’eau). A Coire, la HIGA offrait de notre point de vue un cadre particulièrement pénible pour les chats: en effet, l’itinéraire prescrit par la foire obligeait tous les visiteurs sans exception, qu’ils le veuillent ou non, à passer par l’exposition des chats. Il en résultait une véritable cohue près des cages des chats qui dans certains cas ne leur permettaient même pas de se retirer. La PSA demande aux organisateurs et aux responsables des expositions de veiller tout particulièrement à ce que les cages soient installées dans un endroit plus judicieux. Le trajet des visiteurs devrait être plus large pour éviter qu’ils doivent passer si près des cages. En effet, cela représente une forte contrainte pour les animaux, car ils ne peuvent ni l’éviter ni se retirer. Par ailleurs, il faudrait absolument penser à une présentation respectueuse des animaux: possibilités de se reposer et de se retirer, occupation, animaux d’élevage en bonne santé et une zone de remise des prix inaccessible aux visiteurs, devront être la norme minimale. Du reste, la HIGA devrait être particulièrement bien placée pour le savoir puisqu’en 2015, la PSA n’a pas ménagé ses éloges pour la halle de vol libre et la halle réservée aux petits animaux.
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE D’AARAU
Exposition canine internationale d’Aarau Le 24 et 25 juin 2017, visité le 24 juin 2017
Bilan Une exposition en plein air laisse plus de place aux chiens et, par conséquent, une distance individuelle et un espace de retrait mutuel suffisants; de ce fait, ils sont moins sollicités. Le terrain spacieux a permis d’entreprendre des promenades avec les chiens et, de plus, a eu un effet positif sur les conditions hygiéniques de l’exposition (p. ex. moins d’odeurs d’urine et d’excréments). Par contre, les températures de 27 degrés étaient trop élevées pour la plupart des chiens; notamment les races qui ont souvent des problèmes respiratoires en raison d’un élevage excessif, par exemple les carlins et les bouledogues, ou qui ont une fourrure dense et des poils longs, par exemple les huskys, les chows-chows, les Saint-Bernard et les Leonberg, ont particulièrement souffert de la chaleur. Le ring des juges n’offrait aucune ombre aux animaux, ce qui a aggravé la situation. La PSA se demande comment les exposants et organisateurs auraient réagi lors de températures encore plus élevées. En effet, elles auraient pu s’avérer mortelles pour certains chiens. Lors d’expositions en plein air, les exposants devraient signaler la nécessité d’une protection contre les conditions météorologiques dès l’inscription; par ailleurs, les contrôleurs devraient être tout particulièrement attentifs à cet aspect durant l’exposition. Le traitement souvent guère adapté qui a été infligé aux animaux par leurs détenteurs et qui a été constaté durant l’exposition canine d’Aarau (utilisation de potences, ciseaux, sprays, tresses, étranglements, tiraillements, etc.) a clairement montré que l’ambition et le succès de l’élevage passaient souvent avant le bien-être de l’animal. Nous avons pu observer que ni les juges, ni les responsables de l’exposition n’avaient prononcé d’avertissements ou d’exclusions.
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE D’AARAU
Pour la PSA, la raison pour laquelle le non-respect du règlement de l’exposition et de l’ordonnance pour la protection des animaux a été ignoré à maintes reprises par les organisateurs est difficilement concevable, sachant que la non-observation des règles a débuté dès l’arrivée des chiens avec des laisses et colliers visiblement sans dispositif de blocage! La Protection Suisse des Animaux PSA exige des juges une intervention efficace. La directive «NO POWDER, NO SPRAY, NO PROBLEM» ainsi que l’utilisation interdite de colliers étrangleurs et de laisses d’exposition doivent être aussi respectées près du ring et sur le ring, et sanctionnées comme il se doit. Par ailleurs, les chiens qui présentent clairement des caractéristiques d’élevage nocives pour leur santé, un surpoids ou une insuffisance pondérale ou encore des problèmes de comportement ne devraient pas être primés du point de vue de la protection des animaux et au sens de l’ordonnance «protection des animaux lors de l’élevage». Ils doivent être au contraire rétrogradés et/ou disqualifiés.
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE DE KREUZLINGEN
Exposition canine internationale de Kreuzlingen Le 5 et 6 août 2017, visité le 6 août 2017
Bilan Les espaces verts et le lac à proximité immédiate des halls d’exposition offraient aux chiens de bonnes conditions de base. Certains éleveurs de chiens en ont profité et ont effectué des promenades dans les environs des halls avec leurs animaux, leur offrant ainsi une compensation au stress de cette journée d’exposition. Malheureusement, la situation du parking et les espaces calculés trop justement ont posé un problème cette année encore. Les organisateurs ont clairement communiqué aux exposants de Kreuzlingen le règlement d’exposition et donc, l’interdiction de l’excès de toilettage, des colliers étrangleurs et des laisses sans bloqueur. Malheureusement, les effets sont encore insuffisants. Certes, le surtoilettage tend heureusement à être moins pratiqué que lors des expositions précédentes, mais l’étranglement et la tenue en laisse serrée sur le ring ont continué d’être très répandus. Cette exposition a également révélé que les interdictions ne servent à rien, si leur mise en application n’est pas obligatoire. La crédibilité des organisateurs en pâtit, y compris vis-à-vis des exposants et éleveurs: L’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses sans bloqueur ainsi que le surtoilettage sont certes explicitement interdits – mais le non-respect de ces réglementations porte peu à conséquence. Il a été manifeste que l’interdiction de l’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses sans bloqueur a été majoritairement vaine. D’un côté, de nombreux exposants l’ont tout bonnement transgressée autour du ring et sur le ring, d’un autre côté, de nombreux chiens étaient
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE DE KREUZLINGEN
simplement étranglés par des dispositifs de blocage trop étroits, une forte traction et une laisse tenue serrée. La mise en œuvre et l’application des réglementations devraient par conséquent être contrôlées de façon à empêcher effectivement la tenue serrée à l’aide d’un collier et d’une laisse (y compris avec bloqueur) ainsi que l’étranglement des chiens. La Protection Suisse des Animaux PSA demande de ce fait que les organisateurs ainsi que les juges contrôlent plus sévèrement le respect des dispositions de protection des animaux et du règlement d’exposition et sanctionnent également les infractions en conséquence. Nous considérons en outre qu’il est du devoir des juges de sélectionner par leurs évaluations les caractéristiques distinctives d’un élevage extrême. Ce n’est qu’ainsi que l’élevage d’animaux sains, non soumis à des extravagances zootechniques, pourra être durablement garanti.
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COMPTOIR SUISSE LAUSANNE
Comptoir Suisse Lausanne Du 15 au 24 septembre 2017, visité le 16 septembre 2017
Ces cochons dormaient ensemble paisiblement dans un grand enclos avec des possibilités de retrait et ne semblaient aucunement dérangés par les visiteurs.
I. Généralités Généralités sur la foire
Le Comptoir Suisse s’est déroulé durant 10 jours à Beaulieu Lausanne. Pour sa 98e édition, il a accueilli 108 000 visiteurs. On y trouvait un espace dédié aux nouvelles technologies, un secteur du terroir, de nombreux exposants commerciaux, des spectacles exclusifs et un espace dédié à l’Armée suisse. La ferme du Comptoir accueillait cette année 400 animaux, répartis dans les halles 12, 13, 16 et 18. On y retrouvait des animaux de rente (bovins, cochons, moutons, chèvres), des chevaux, des poneys, des ânes, des lapins, des volailles domestiques, des pigeons domestiques, des canards, des oies, des oiseaux d’ornement et des tortues.
Généralités sur la détention des animaux
La détention des animaux au Comptoir Suisse a été jugée, comme les années précédentes, acceptable. Tous les animaux étaient propres, soignés et semblaient être en bonne santé. Hormis un mouton qui respirait fortement, toutes les bêtes présentées étaient calmes et avaient un comportement propre à leur espèce. Tous les animaux avaient de la nourriture et de l’eau à disposition. Les enclos étaient pourvus de suffisamment de litière propre et sèche. Certains enclos avaient des dimensions exemplaires (cochons, vaches mères, oiseaux d’ornements, certaines chèvres, oies).
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COMPTOIR SUISSE LAUSANNE
Certains enclos avaient des dimensions exemplaires, comme cette volière. Les animaux de rente disposaient de meilleures possibilités de se retirer et de se mettre à l’abri des regards ou des caresses des visiteurs que l’an dernier. Les bovins détenus à l’attache ne pouvaient plus être caressés par les visiteurs.
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Les bovins détenus à l’attache ne pouvaient plus être caressés par les visiteurs.
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La majorité des animaux avaient des moyens d’occupation à disposition, mais cela manquait chez les canards et chez les ânes. Les moutons avaient des enclos plus grands et des abris à disposition dans lesquels ils pouvaient se retirer. Malheureusement, ces abris n’étaient pas suffisamment grands pour que tous les animaux puissent s’y retirer en même temps. Certaines chèvres disposaient d’un grand enclos bien structuré avec des palettes en bois leur permettant de grimper et de se coucher sur des surfaces surélevées. D’autres chèvres étaient détenues dans des enclos plus petits qui ne disposaient ni de structures pour grimper ni d’abri. Les juments et leurs poulains étaient détenus dans des boxes suffisamment grands pour leur permettre de se retirer loin des caresses des visiteurs, ce qui n’était par contre pas le cas pour les poneys dont le filet à foin était en plus placé à proximité des mains des visiteurs, ce qui ne leur permettait pas de manger sans être dérangés. Les ânes disposaient également d’un abri, mais ce dernier avait une hauteur insuffisante par rapport à la taille des animaux. Tous les lapins disposaient de cachettes et leurs cages avaient au moins un côté qui les protégeait des regards des visiteurs. La moitié des lapins étaient détenus seuls, alors qu’il s’agit d’espèces sociables qui devraient bénéficier de contacts sociaux appropriés avec des congénères. Les canards, les oies, les poules et les pigeons n’avaient pas de cachettes à disposition et étaient donc en permanence exposés aux yeux du public. Certains enclos détenant des volailles et des pigeons étaient visibles de tous les côtés.
Les lapins sont des espèces sociables qui devraient être détenus en groupes. La Protection Suisse des Animaux PSA critique le fait qu’au Comptoir Suisse 2017 certaines conditions minimales de détention prescrites par la loi n’étaient pas respectées, comme par exemple les boxes des poneys et certaines volières détenant des pigeons qui étaient plus petits que les dimensions minimales légales ou les oiseaux d’ornement qui ne disposaient pas de possibilités de se baigner, de sable convenant à son absorption et de branches souples. Du point de vue de la PSA, les expositions, même temporaires, devraient montrer des détentions d’animaux exemplaires et les conditions minimales légales devraient être toujours respectées.
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COMPTOIR SUISSE LAUSANNE
Généralités sur les promenades à poneys
Les promenades à poney se sont présentées exemplaires. Il était possible de s’annoncer pour faire une petite promenade à dos de poney sur la grande terrasse bétonnée qui se trouvait au même étage que la ferme du comptoir. Les responsables conduisaient les poneys au licol sur une distance d’environ 70 m et retour. Par cette occupation, les poneys pouvaient prendre l’air et avoir du mouvement. Le tout se déroulait très calmement.
Les promenades à poney se sont déroulées de manière exemplaire.
II. Ce qui nous a plu du point de vue de la protection des animaux • Tous les animaux étaient propres, soignés et semblaient être en bonne santé. Hormis un mouton qui respirait fortement, toutes les bêtes présentées étaient calmes et avaient un comportement propre à leur espèce. • Tous les animaux avaient de la nourriture et de l’eau à disposition. • Tous les enclos étaient très propres. • Hormis les oiseaux d’ornement, tous les animaux disposaient de litière appropriée, propre, sèche, et en quantité suffisante. • Certains enclos avaient des dimensions exemplaires (cochons, vaches mères, oiseaux d’ornement, certaines chèvres, oies). • Mise à part un certain nombre de lapins, tous les animaux étaient détenus en groupes. • Les vaches détenues à l’attache ne pouvaient pas être caressées par les visiteurs. • Les génisses disposaient d’un enclos suffisamment grand pour qu’elles puissent se retirer loin des caresses des visiteurs. • Une personne de contact de l’Association Vache mère Suisse était en permanence présente à un stand près des enclos. Une pancarte affichée devant les enclos mettait en garde les visiteurs que les vaches mères protègent leurs petits et qu’il faut faire preuve de prudence. • Les cochons disposaient d’un vaste enclos avec deux abris dans lesquels ils pouvaient se retirer.
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• Certaines chèvres disposaient d’un grand enclos (env. 60 m2) aménagé avec de nombreuses possibilités de grimper, des surfaces surélevées sur lesquelles elles pouvaient se coucher ainsi qu’un abri. Les râteliers de foin étaient aménagés de façon à ce que les chèvres puissent manger sans être dérangées par les visiteurs. • Les moutons et les ânes avaient un abri à disposition. • Les boxes des poneys n’étaient accessibles par les visiteurs que sur un côté. Les poneys avaient du foin à disposition, ce qui leur offrait un moyen d’occupation. • Les lapins disposaient de cachettes et d’objets à ronger. Les cages étaient bien positionnées de façon à ce qu’au moins un côté ne soit pas accessible aux visiteurs et elles avaient toutes au moins un côté qui protégeait les lapins des regards des visiteurs. • Les enclos des volailles domestiques disposaient de nids, de dispositifs d’abreuvement et d’alimentation et ils étaient pourvus de litière appropriée sous forme de copeaux de bois. Des informations sur les races exposées ainsi que les noms des éleveurs étaient affichés sur les enclos. • La majorité des volières étaient accessibles de seulement un, voire deux côtés par les visiteurs et les volières étaient suffisamment grandes pour que les animaux puissent se retirer loin des grillages et des visiteurs. Elles disposaient toutes de perchoirs sous forme de branches naturelles de différentes épaisseurs et différentes orientations. Mise à part une volière, toutes les autres disposaient de branches fraîches avec leurs feuilles qui pouvaient servir de cachettes, de source de nourriture et d’occupation aux oiseaux.
Hormis un mouton qui respirait fortement, toutes les bêtes exposées étaient calmes et détendues.
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Les râteliers de foin étaient aménagés de façon à ce que les chèvres puissent manger sans être dérangées par les visiteurs.
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Les volières disposaient de perchoirs sous forme de branches naturelles de différentes épaisseurs et orientations.
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Des informations sur les races exposées ainsi que les noms des éleveurs étaient affichés sur les enclos des poules.
III. Ce qui s’est amélioré par rapport à l’année passée • La température de 23 degrés qui régnait dans les halles était acceptable pour les animaux. • Les vaches détenues à l’attache ne pouvaient pas être approchées à moins de deux mètres par les visiteurs. • L’enclos des cochons et ceux des moutons étaient plus grands que ceux de l’an dernier. • L’un des enclos des chèvres était bien structuré avec de nombreuses palettes en bois permettant aux animaux de grimper et de se coucher sur des surfaces surélevées. • Les moutons, les chèvres et les ânes disposaient d’un abri dans lequel ils pouvaient se retirer loin des visiteurs, ce qu’ils faisaient volontiers et régulièrement. • Les boxes des juments avec leurs poulains étaient plus grands que l’an dernier. Les abreuvoirs automatiques, installés plus bas que l’an dernier, étaient accessibles pour les poulains. • Toutes les cages des lapins avaient au moins un côté protégé des regards des visiteurs et au moins un côté n’était pas accessible aux visiteurs. Aucun lapin ne respirait de manière excessivement forte. • Les poules disposaient de nids. Aucune poule n’était à vendre. • Tous les oiseaux étaient détenus avec des congénères de la même espèce et ils ne montraient aucun signe de nervosité. • L’enclos des tortues était mieux structuré; il disposait de cachettes, d’un substrat plus adapté, d’un récipient d’eau et de nourriture fraîche.
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Les moutons disposaient cette année d’un abri dans lequel ils pouvaient se retirer. Malheureusement, il n’était pas suffisamment grand pour que tous les animaux puissent y prendre place en même temps.
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L’enclos des chèvres était bien structuré et permettait aux animaux de grimper et de se coucher sur une surface surélevée.
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Les poulains pouvaient boire aux abreuvoirs automatiques, installés plus bas que l’an dernier.
Les poules avaient des nids à disposition, qui étaient volontiers utilisés par les animaux. Cependant, les nids devraient être placés le plus loin possible des visiteurs, au fond de l’enclos.
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L’enclos des tortues était structuré, disposait de cachettes, d’un récipient d’eau et de nourriture fraîche. Il manquait des lampes chauffantes et à UV ainsi qu’un substrat permettant aux animaux de creuser, idéalement un mélange de terre.
IV. Ce qui ne nous a pas plu du point de vue de la protection des animaux et devrait être amélioré
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• L’abri des moutons n’était, notamment pour les grandes races, pas suffisamment grand pour que tous les animaux puissent s’y retirer en même temps. Un mouton texel a été observé avec une fréquence respiratoire de 220 respirations par minute, probablement oppressé par la présence des visiteurs, alors qu’il n’y avait pas de place pour lui dans l’abri. • Les chèvres Paon, les chèvres du Toggenbourg et les chèvres Boer ne disposaient pas de possibilités de grimper. • Les juments et leurs poulains n’avaient pas la possibilité se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Ils n’avaient pas de foin à disposition. Ils n’ont probablement pas bénéficié de sortie durant toute la durée de la foire. Or, selon l’Ordonnance sur la protection des animaux, les chevaux détenus dans des boxes doivent pouvoir bénéficier de sorties tous les jours pendant au minimum deux heures. Il serait beaucoup plus attractif et respectueux des animaux de présenter des chevaux dans un système de détention moderne et actuel tel qu’une stabulation libre. • Les boxes des poneys avaient une surface de seulement 9 m², alors que, selon la loi, deux poneys devraient disposer d’un boxe d’au moins 11 m². Le filet à foin était placé à proximité des visiteurs, ce qui ne permettait pas aux animaux de manger tranquillement sans être dérangés par les caresses des visiteurs. De plus, les poneys n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’abri des regards des visiteurs. • L’abri des ânes avait une hauteur de seulement 1,4 m environ, alors que légalement, pour des ânes avec une hauteur au garrot de 1 m, l’abri aurait dû avoir une hauteur d’au moins 1,8 m. Les ânes n’ont pas eu de foin durant toute la journée, ce qui aurait été un bon moyen d’occupation. La surface de l’enclos des ânes était malheureusement plus petite que l’an dernier. • La moitié des lapins étaient détenus seuls, alors qu’il s’agit d’espèces sociables qui devraient bénéficier de contacts sociaux appropriés avec des congénères. Il serait souhaitable que les
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expositions présentent des détentions exemplaires et respectueuses de ces animaux en les détenant en groupe, sur de plus grandes surfaces et dans des enclos mieux structurés. Les cachettes sous forme d’un toit triangulaire ne sont, de par leur petite taille, pas adaptées. Toutes les cages devraient disposer de maisonnettes avec un toit plat pouvant également servir de surface surélevée. Certains lapins avaient déchiré et rongé le film plastique qui recouvrait le sol des cages. Une lapine et ses petits ont été effrayés par les cris de jeunes enfants courant autour de sa cage. Une réaction de la part du personnel de surveillance, pourtant présent, aurait été adaptée. • Deux oies montraient un comportement perturbé: elles ont en effet passé toute la journée au même endroit à regarder les canards détenus dans l’enclos voisin. Elles n’ont ainsi pas profité de leur vaste enclos ni de leur grand bassin. L’enclos manquait de structures et les oies ne pouvaient pas se mettre à l’abri des regards des visiteurs. • Les enclos des canards ne disposaient pas d’une cachette dans laquelle les animaux pouvaient se retirer, à l’abri des regards des visiteurs. Ils ne disposaient pas non plus de moyens d’occupation et la piscine d’eau était trop petite et d’une profondeur insuffisante pour permettre aux canards de s’y baigner. • Trois enclos détenant des poules étaient visibles de tous les côtés (poules Brahma, Marans et Orpington). Les perchoirs présents dans les enclos avaient un diamètre inadapté aux poules. Ils n’étaient d’ailleurs pratiquement pas utilisés par les animaux. L’enclos des poules Janzé ne disposait pas de perchoirs, ce qui est pourtant prescrit par la loi. Le responsable a été informé et a promis de corriger immédiatement ce manquement. Les poules n’avaient pas la possibilité de se retirer à l’abri des regards des visiteurs et le nombre de nids dans les enclos détenant plus de deux poules était insuffisant. • Quatre enclos détenant des pigeons étaient visibles de tous les côtés. Les pigeons ne pouvaient pas se mettre à l’abri des regards des visiteurs. De plus, ils ne disposaient pas de possibilités de se baigner et deux enclos ne respectaient pas les dimensions minimales fixées par la loi. Les pigeons Cravaté Italien étant considérés comme une race d’«élevage extrême», il faudrait, du point de vue de la protection des animaux, renoncer à les exposer. • La majorité des volières détenant des oiseaux d’ornement ne disposait pas de possibilités de se baigner ni de sable convenant à son absorption, ce qui est pourtant prescrit par la loi. Une volière ne disposait pas de branches fraîches avec des feuilles, ce qui représenterait un bon moyen d’occupation et procurerait aux oiseaux une protection visuelle. Une alimentation variée et riche en aliments frais constituerait également une occasion de diversifier les activités des oiseaux. Certaines volières n’étaient pas pourvues de branches fixées à une seule extrémité, afin que l’autre puisse osciller librement. Seule une volière avait le sol recouvert de litière. Aucune volière ne disposait d’abris dans lesquelles les oiseaux pouvaient se retirer. Ceux-ci sont pourtant indispensables pour les inséparables (Agapornis sp) et les estrildidés qui dorment dans des cavités. Il n’y avait pas de personnel de surveillance à proximité des volières. • Il manquait aux tortues des lampes chauffantes permettant d’illuminer localement des zones où les animaux peuvent se réchauffer. Des lampes à UV devraient également être installées lorsque les animaux ne sont pas détenus en plein air ou dans des enclos avec ensoleillement direct. De plus, le sol devrait être pourvu d’un substrat permettant aux animaux de creuser, idéalement de la terre. • Un groupe est venu jouer du Cor des Alpes dans la halle 16, ce qui a élevé le niveau sonore à 80 db. Les animaux ont ainsi été exposés à un bruit excessif auquel ils ne pouvaient se soustraire. • Sur beaucoup de cages, d’enclos et de volières, il manquait des informations sur les animaux, leurs conditions de détention, les races exposées ainsi que les coordonnées des propriétaires. • Des lapins et des oiseaux étaient en vente. La PSA est critique face à la vente d’animaux lors d’expositions, car cela peut inciter les visiteurs à des achats spontanés.
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L’enclos de ces chèvres disposait d’un abri, mais il manquait des structures permettant aux animaux de grimper.
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Les juments et leurs poulains doivent bénéficier de possibilités de retrait, de protection contre les regards et de sorties tous les jours durant au minimum deux heures.
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Les poneys ne pouvaient pas manger leur foin sans s’exposer aux caresses des visiteurs. De plus, leurs boxes ne respectaient pas les dimensions minimales légales.
Bien que les ânes aient un abri à disposition, celui-ci avait une hauteur insuffisante. De plus, les animaux manquaient de moyens d’occupation.
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Les lapins devraient disposer de plus grandes surfaces et de cachettes adaptées. Une maisonnette avec un toit plat pourrait servir de surface surélevée, ce qui est souvent très apprécié par les lapins et permettrait d’utiliser la hauteur à disposition. La PSA critique la détention de lapins tout seuls.
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Une lapine et ses petits ont été effrayés par les cris de jeunes enfants courant autour de sa cage. Il n’y a malheureusement pas eu d’intervention de la part du personnel de surveillance, pourtant présent.
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Les oies ne semblaient pas être à l’aise. Elles sont restées toute la journée au même endroit à regarder les canards de l’enclos voisin. L’enclos manquait de structures et les oies ne pouvaient pas se mettre à l’abri des regards des visiteurs.
Cette année encore, les canards n’avaient pas de cachette à disposition. Ils n’avaient pas non plus de moyens d’occupation. Le bassin d’eau était trop petit et d’une profondeur insuffisante pour permettre aux canards de s’y baigner. De plus, il aurait dû être placé au fond de l’enclos, plus loin des visiteurs.
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Les perchoirs des poules avaient un diamètre et une forme qui n’étaient pas adaptés aux animaux. Ils étaient d’ailleurs très peu utilisés par les animaux. Leur emplacement est aussi important: ils ne devraient pas être installés du côté des visiteurs.
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Quatre enclos détenant des pigeons étaient visibles de tous les côtés et les animaux n’avaient pas de niches à disposition dans lesquelles ils pouvaient se retirer pour dormir ou pour se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Ils n’avaient pas non plus la possibilité de se baigner.
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Cette volière était pauvrement aménagée. Elle ne disposait pas de moyens d’occupation (branches fraîches), pas de litière adaptée et pas de possibilité de se baigner. Elle était visible de tous les côtés et les oiseaux ne pouvaient pas se mettre à l’abri des regards ni se retirer pour dormir.
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Les lapins n’avaient pas la possibilité d’échapper au bruit excessif du Cor des Alpes.
V. Bilan De nombreuses détentions d’animaux ont été améliorées au Comptoir Suisse cette année, ce que salue la Protection Suisse des Animaux PSA. Par exemple, l’enclos des cochons et ceux des moutons et des juments avec leurs poulains étaient plus grands que ceux de l’an dernier. L’un des enclos des chèvres était bien structuré avec de nombreuses palettes en bois permettant aux animaux de grimper et de se coucher sur des surfaces surélevées. Les vaches détenues à l’attache ne pouvaient pas être approchées à moins de deux mètres par les visiteurs. Les moutons, les chèvres et les ânes disposaient d’abris dans lesquels ils pouvaient se retirer loin des visiteurs. Les poulains avaient accès à l’abreuvoir automatique. Les poules disposaient de nids et les oiseaux étaient détenus avec des congénères de la même espèce. L’enclos des tortues était mieux structuré. La PSA espère que le Comptoir Suisse va continuer dans ce sens et que de nouvelles améliorations seront apportées l’an prochain. Du point de vue de la PSA, une exposition animalière devrait servir d’exemple aux visiteurs et présenter des détentions respectueuses des besoins des animaux. Des détentions d’animaux exemplaires sont également un plus pour la foire, puisqu’elles sont aussi plus attractives pour les visiteurs. Il est souvent possible d’effectuer des améliorations avec peu de moyens. Par exemple, des palettes en bois servant de possibilités de grimper et de surfaces surélevées devraient être présentes dans tous les enclos des chèvres. Les abris des moutons et des ânes devraient être agrandis, afin que tous les animaux y trouvent de la place en même temps. Les enclos des oies et des canards devraient être mieux structurés et offrir aux animaux des possibilités de retrait et d’occupation. Des surfaces surélevées dans les cages des lapins seraient appréciées des animaux et permettraient d’utiliser la hauteur à disposition. Les pigeons et les oiseaux d’ornement devraient disposer de possibilités de se baigner. Voir ces animaux prendre un bain et se nettoyer serait attractif pour les visiteurs. En prenant les mesures proposées, le Comptoir Suisse pourrait améliorer grandement les conditions de détention des animaux qui s’y trouvent et s’orienter vers une foire exemplaire en matière de détention d’animaux.
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BOURSE AUX REPTILES AQUA-TERRA
Bourse aux reptiles Aqua-Terra, Belfaux FR Samedi 30 septembre 2017
Les conditions de détention temporaires que l’on retrouve aux bourses aux reptiles ne sont pas respectueuses des besoins des animaux.
I. Généralités Généralités sur la bourse
La bourse aux reptiles Aqua-Terra s’est déroulée le samedi 30 septembre de 10h à 16h, sans interruption, dans la salle paroissiale de Belfaux / FR. Elle a été organisée par l’Aqua-Terra Club de Fribourg. On y retrouvait une bonne vingtaine d’exposants nationaux. Un grand nombre de reptiles de diverses espèces étaient en vente, ainsi que des insectes, des araignées et des rongeurs. Les visiteurs avaient la possibilité d’acheter des animaux et/ou des accessoires pour terrariums ou tout simplement de se promener dans l’exposition. Un règlement de la bourse, édité par le comité d’organisation, contient 33 points qui indiquent les conditions générales, le respect des lois nationales et internationales ainsi que les conditions d’exposition. Il a été envoyé à tous les exposants avant l’événement. Selon le responsable de la bourse, les points principaux de ce règlement sont vérifiés par les organisateurs de la bourse durant la journée et les éventuels manquements constatés doivent être immédiatement corrigés.
Généralités sur la détention des animaux
La température dans la salle était de 24° C, ce qui, du point de vue de la PSA, représentait une température acceptable pour la plupart des reptiles. Les animaux observés à la bourse étaient généralement détenus dans de petits conteneurs en plastique ou dans des formes intermédiaires connues sous le nom de displays. Un grand nombre
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de conteneurs étaient visibles de tous les côtés et il manquait à la majorité des animaux exposés des possibilités de retrait. Quelques reptiles avaient la possibilité de se cacher sous un morceau de carton, une feuille ou du papier recouvrant partiellement le dessus du conteneur. Presque tous les récipients disposaient de litière ou de papier ménage. Certains animaux avaient de l’eau et de la nourriture à disposition. La plupart des conteneurs étaient simplement posés sur une table. Ils étaient régulièrement soulevés et bougés par les visiteurs afin que les animaux à l’intérieur puissent être mieux observés. Deux terrariums exemplaires, grands et bien structurés, étaient exposés par l’Aqua-Terra Club de Fribourg. Bien que cela soit pourtant stipulé dans le règlement de la bourse, tous les stands n’indiquaient pas le nom et l’adresse du vendeur et il manquait souvent des informations sur les animaux mis en vente.
II. Ce qui nous a plu du point de vue de la protection des animaux • Deux terrariums exemplaires, grands et bien structurés, étaient exposés. • Tous les récipients étaient fermés et les animaux ne pouvaient donc pas être touchés spontanément par les visiteurs. La PSA n’a pas vu de visiteur ouvrir des récipients contenant des animaux. • La majorité des récipients contenant des animaux disposaient d’un substrat adapté. • Quelques reptiles (malheureusement pas tous) avaient la possibilité de se cacher sous un morceau de carton, une feuille ou du papier recouvrant partiellement le dessus du conteneur. • Un petit nombre d’animaux avait de l’eau à boire à disposition. • Quelques vendeurs essayaient d’humidifier les récipients afin d’assurer un certain degré d’hygrométrie pour les animaux. • Un exposant détenait des pythons royaux dans des terrariums superposés qui pouvaient être chauffés pour améliorer le bien-être des animaux. • Les animaux venimeux bénéficiaient, par mesure de sécurité, d’un double conditionnement. • Les animaux exposés étaient surveillés en permanence par une personne responsable. • Certains exposants (malheureusement pas tous) donnaient des informations orales et écrites sur la manière de détenir correctement les animaux.
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Ces trois geckos (Paroedura vazimba) disposaient d’une possibilité de se cacher.
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Ces phelsumes (Phelsuma spp.) pouvaient se cacher sous une feuille.
Certains reptiles avaient de l’eau à disposition. Il manquait cependant à ce gecko léopard (Eublepharis macularius) une possibilité de se cacher.
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Ces scinques crocodiles aux yeux rouges (Tribolonotus gracilis) disposaient de mousse humide afin d’assurer une certaine hygrométrie dans les récipients. Des substrats naturels, comme la terre humide et une feuille, auraient cependant été mieux adaptés et la feuille aurait offert en plus une possibilité de retrait.
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Ces box détenant des pythons royaux (Python regius) étaient pourvus d’un système de chauffage et de ventilation dans le but d’améliorer le bien-être des animaux. De plus, il y avait des informations sur chaque animal exposé. L’aménagement pourrait toutefois être enrichi avec des cachettes et des surfaces surélevées.
Ces tortues d’Hermann (Testudo hermanni) avaient de la litière, de l’eau et de la nourriture fraîche à disposition et leur terrarium était éclairé. Des cachettes, par exemple sous forme de tubes de liège, auraient été un plus.
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III. Ce qui ne nous a pas plu du point de vue de la protection des animaux et devrait être amélioré • Le règlement de la bourse n’était, en de nombreux points et malgré les contrôles effectués, pas respecté: -- Plusieurs animaux étaient présentés dans des récipients trop petits par rapport à leur taille. -- De nombreux récipients étaient visibles de tous les côtés. -- Il manquait des possibilités de retrait à la majorité des animaux exposés. -- Il manquait le nom et l’adresse du vendeur sur plusieurs stands. -- Il manquait souvent des indications sur les animaux exposés et sur leurs conditions de détention. • Il manquait un substrat approprié dans certains récipients. • Les récipients n’étaient généralement pas ou peu structurés. • La majorité des animaux exposés ne disposaient pas du climat optimal dans leurs récipients. • Les animaux nocturnes, comme certains geckos, ne pouvaient pas conserver leur tranquillité pendant la journée, ce qui est, selon nous, contraire à la protection des animaux. • Il manquait souvent des informations écrites sur la manière de détenir correctement les animaux. • Il faudrait renoncer à exposer et à vendre de petits animaux destinés à servir de nourriture vivante pour les reptiles. Le nourrissage de reptiles avec des vertébrés vivants est interdit, en Suisse, selon l’art. 4 de l’Ordonnance sur la protection des animaux, à de rares exceptions près.
Ce python royal (Python regius) d’environ 1 m de long était détenu dans une caisse en plastique qui ne satisfaisait pas les dimensions minimales exigées par le règlement de la bourse.
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Ces agames barbus (Pogona vitticeps) étaient détenus dans des récipients visibles de tous les côtés et ils n’avaient pas de cachettes à disposition. Il manquait des indications sur les animaux exposés ainsi que sur leurs conditions de détention.
Ces Hemitheconyx caudicinctus, qui sont des animaux nocturnes, étaient détenus dans de petits récipients visibles de tous les côtés et ils n’avaient pas de cachettes à disposition. Il manquait des indications sur les animaux exposés ainsi que sur leurs conditions de détention.
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Ces deux Rhinoclemmys pulcherrima manni ne disposaient pas de substrat, pas d’éclairage et pas de cachettes. Il manquait des indications sur les animaux exposés ainsi que sur leurs conditions de détention.
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Ce gecko géant de Madagascar (Phelsuma grandis) était détenu dans un récipient trop petit par rapport à sa taille et manquait de possibilité de se cacher.
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Ce scinque officinal (Scincus scincus) cherchait sans cesse à s’enfouir, de par son comportement naturel. Les copeaux, contrairement à du sable ou à du papier ménage, ne représentaient pas un substrat adapté. Il manquait des informations sur cet animal et sur ses conditions de détention.
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Ce scinque à langue bleue (Tiliqua gigas) était détenu dans récipient trop petit et il n’avait pas de cachette à disposition.
IV. Bilan
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En principe, nos dispositions légales de protection des animaux sont aussi valables pour les bourses aux reptiles. Lorsque du commerce d’animaux est fait durant une bourse d’animaux, l’organisateur de l’événement doit disposer d’une autorisation. De plus, quiconque vend des animaux à titre professionnel doit informer le nouveau propriétaire par écrit des besoins des animaux, de la manière adéquate de les prendre en charge et de les détenir selon les particularités de leur espèce, et indiquer les bases légales pertinentes, par exemple, informer sur les espèces soumises à autorisation. Les règlements édités par certaines bourses sont, d’après nos observations, trop peu appliqués, respectés et surveillés. Cela ouvre grand la porte aux détentions cruelles vis-à-vis des animaux et à la vente illégale, en particulier quand il n’y avait pas de contrôles de la part des autorités cantonales. La Protection Suisse des Animaux PSA demande que des règles soient définies pour l’exposition et la vente de reptiles à des bourses en Suisse et que des contrôles soient effectués de manière systématique par les services vétérinaires cantonaux avant et pendant les bourses. Les petits récipients en plastique et les mini-terrariums ne satisfont pas les exigences des animaux. Leur surface est généralement trop petite pour que les animaux puissent bouger normalement et pour qu’ils puissent être structurés selon les besoins de l’espèce. De plus, il n’est presque pas possible de reproduire le climat optimal pour des reptiles dans de petits conteneurs. Pour justifier l’utilisation de petits récipients, certains détenteurs avancent le prétexte que les espaces exigus
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conviennent aux reptiles cavernicoles, leur donnant un sentiment de sécurité. Cela est correct pour certaines espèces; toutefois, la PSA est d’avis que le conteneur devrait également être obscurci. Et toutes les espèces ne se sentent pas à l’aise dans de petits récipients. L’autre avantage des petits conteneurs, selon les détenteurs, est qu’ils permettent d’éviter de sortir et de manipuler les animaux lors de la vente, ce qui réduirait le stress et les risques de blessures des animaux. Du point de vue de la PSA, cet argument ne tient la route que si les récipients sont disposés de façon à ne pas pouvoir être manipulés par les visiteurs, ce qui n’était pas le cas à cette bourse aux reptiles, puisque la plupart des conteneurs étaient simplement posés sur une table et facilement accessibles et saisissables par le public. La présentation de reptiles dans de petits conteneurs pauvrement aménagés présente également l’inconvénient que les potentiels acheteurs débutants en terrariophilie peuvent avoir la fausse impression que les reptiles sont peu exigeants et faciles à détenir. Pour éviter cela, les conditions de détention des animaux lors des bourses aux reptiles devraient être améliorées. Les animaux exposés devraient disposer d’un espace suffisant pour qu’ils puissent bouger et se tourner sans être entravés. Les récipients devraient être ouverts à la vue sur un seul côté et être dotés de possibilités de se cacher. Il peut s’agir à cet effet de cavités, de tuyaux de liège, de morceaux d’écorce, de plantes ou d’un simple papier couvrant le dessus du récipient. Les récipients devraient être structurés avec des possibilités de grimper pour les espèces arboricoles et disposer d’un substrat approprié. La température et l’humidité dans les récipients devraient être adaptées à l’espèce et il faudrait veiller à ce que la ventilation soit suffisante. De plus, il devrait y avoir aux bourses des exemples positifs de terrariums, aux dimensions généreuses, et structurés dans le respect des besoins des espèces animales, afin que les visiteurs puissent voir la différence entre les conditions de détention temporaires que l’on retrouve dans une bourse et celles de la détention permanente à domicile. L’Aqua-Terra Club de Fribourg exposait à sa bourse deux terrariums exemplaires. Du point de vue de la PSA, des efforts devraient être fournis au niveau de l’information transmise lors des bourses aux reptiles. Par exemple, le nom et l’adresse du vendeur devraient être visibles sur chaque stand et des informations sur les animaux exposés, y compris leur provenance et leur statut de protection, devraient être affichées sur tous les récipients. Les vendeurs devraient livrer aux acheteurs des informations par écrit sur les besoins des animaux et la manière de les détenir et de les soigner, à l’instar des magasins spécialisés qui ont l’obligation de le faire (art. 111 de l’Ordonnance sur la protection des animaux OPAn). L’organisateur de la bourse devrait vérifier que les vendeurs d’animaux soumis à autorisation soient en possession d’une autorisation de détention et que les animaux ne soient vendus qu’à des personnes en possession d’une telle autorisation dans leur canton de domicile. Les animaux exposés devraient être surveillés en permanence par le vendeur et ne devraient être sortis de leur récipient que dans des cas impératifs. Ces deux points semblaient être respectés lors de la bourse d’Aqua-Terra. Un effort devrait toutefois être fait pour limiter l’accès du public aux animaux. La PSA salue le fait que l’Aqua-Terra Club de Fribourg ait un règlement d’exposition complet. Cependant, de nombreuses lacunes ont été observées au niveau de son application. La PSA encourage donc les organisateurs et les responsables de la bourse à mieux surveiller le respect de ces règles. Les exposants qui ne respectent pas les dispositions légales et le règlement de la bourse devraient être d’abord avertis et, en cas de récidive, exclus de la bourse.
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OLMA ST-GALL
Olma St-Gall Du 12 au 22 oktobre 2017, visité le 12 et le 19 oktobre 2017
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Cette année encore, de manière générale, l’OLMA a tenu le haut du pavé en matière d’élevage. De nombreux élevages étaient aménagés conformément aux exigences de l’espèce. Cependant, du point de vue de la PSA, il serait souhaitable que les critiques de l’année passée aient été entendues et que des améliorations adéquates aient été mises en œuvre. Par exemple l’exposition de vaches en fin de gestation et des mises bas intervenant pendant l’OLMA, le manque de protection des vaches détenues à l’attache devant le public et les possibilités de retrait parfois insuffisantes pour quelques groupes d’animaux (en particulier les porcs) dans leur enclos. De même, la structure de certains enclos était insuffisante (par exemple les pigeons) et peu créative. Du côté des démonstrations, il serait en outre souhaitable d’utiliser exclusivement des animaux habitués à de tels spectacles et entraînés en conséquence (familiarisation avec le public, les enfants, le bruit, la musique, etc.). Mais la PSA a également constaté quelques évolutions positives: Les races de mouton à viande disposent à présent d’une protection visuelle et les agneaux d’un abri. Malheureusement, tous n’ont pas pu profiter simultanément de ces éléments respectueux des animaux. Nous avons constaté avec joie la présence de jouets à foin pour occuper les chevaux. De plus, nous avons également jugé positive l’exposition spéciale de petits animaux de Suisse, qui montrait aux visiteurs un élevage de lapins extrêmement conforme aux exigences de l’espèce. Aucune de nos deux visites ne nous a permis d’observer l’organisation du régime de sortie des chevaux et des vaches à l’OLMA. Il faut espérer que les bêtes ont eu la possibilité de se mouvoir librement dans l’arène au moins une fois par jour.
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OLMA ST-GALL
La Protection Suisse des Animaux PSA ne s’oppose pas par principe aux expositions d’animaux, mais estime au contraire qu’elles sont des lieux de rencontre précieux entre la population et les éleveurs, dans la mesure où l’élevage est respectueux des animaux et où les conditions de l’exposition ne les sursollicitent pas. Les expositions doivent également remplir des fonctions pédagogiques et montrer aux visiteurs un élevage conforme aux exigences de l’espèce et une approche amicale des animaux.
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE DE LAUSEN
Exposition féline internationale de Lausen Le 4 et 5 novembre 2017, visité le 5 novembre 2017
Bilan
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Comme il est d’usage sur d’autres expositions, le règlement de l’exposition de Lausen exigeait simplement des exposants que les cages soient équipées d’une couche litière et de rideaux. Par ailleurs, les responsables recommandaient de mettre de l’eau et un bac à litière à disposition des animaux. Nos observations ont montré que ces réglementations étaient insuffisantes pour le bienêtre animal et qu’en outre, elles étaient largement en dessous des normes minimales légales. De plus, les exigences minimales du règlement n’ont pas toujours été respectées. L’absence de possibilité de retrait dans la moitié des cages environ posait un réel problème. Certes, il y avait des chats manifestement habitués aux expositions et tellement prédisposés du point de vue du caractère qu’ils supportaient l’absence de retrait. D’un autre côté, presque tous les chats apeurés, que l’on pouvait observer lors de l’exposition, ne disposaient d’aucune sorte de brise-vue ou de possibilité de retrait. Pour cette raison, la Protection Suisse des Animaux PSA appelle les responsables à adapter le règlement d’exposition et à exiger le retrait dans chaque cage. Les modifications des dispositions pour la protection des animaux imposent dès mars 2018 que les animaux sursollicités par l’exposition soient éloignés du lieu de la manifestation et soient correctement soignés et alimentés (Art. 103a). En outre, seuls des écarts limités et de courte durée seront dorénavant tolérés lors des expositions animales par rapport aux dispositions minimales de la directive sur la protection des animaux. Il convient d’en tenir compte dans les règlements d’exposition. De même, les cages
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d’attente dans la zone des juges devraient être impérativement équipées d’une couche litière et d’un brise-vue ou d’une zone de retrait. À Lausen, les souffrances endurées par des chats exposés ont atteint un niveau tel que leurs propriétaires auraient dû éviter de les exposer. Nous avons pu observer sur une plus longue période le cas d’un British shorthair d’un an et demi (page 9, en bas) couché sur le flanc avec une fréquence respiratoire de 200 respirations par minute environ (chez un chat au repos la fréquence respiratoire est de quelque 20 à 40 respirations par minute). Par ailleurs, il respirait par la bouche, phénomène rare chez les chats qui ne se produit qu’en cas de maladie, d’hyperthermie ou de stress. Interrogée sur la cause de cette respiration anormale, la propriétaire nous a répondu que son chat avait trop chaud, mais que sinon tout allait bien. Selon notre expérience, les chats à poil court n’ont quasiment pas de problème de régulation thermique à 23° C. La cause principale de ce trouble était probablement dans ce cas, la situation d’exposition fortement stressante. La PSA appelle les responsables d’exposition et tout exposant à veiller urgemment à ce que tous les chats de l’exposition soient examinés pour rechercher des symptômes de stress (augmentation de la fréquence respiratoire chez les animaux au repos, oreilles couchées vers l’arrière, position accroupie serrée au sol, yeux écarquillés aux pupilles dilatées, salivation, etc.). À l’avenir, les exposants dont les chats ne se calment pas malgré des possibilités de retrait ne devraient plus être autorisés à les exposer ou devraient quitter la foire-exposition. Malheureusement, la proportion de représentants de races présentant des signes caractéristiques d’élevage extrêmes (chat persan et British shorthair au nez très raccourci et sphynx et cornish rex aux vibrisses atrophiées ou manquantes) était très élevée lors de cette exposition. Pour contrer les pratiques d’élevage recherchant des caractéristiques corporelles toujours plus extrêmes, la PSA demande de renoncer à la présentation et en particulier, à la récompense d’animaux aussi sollicités. Le fait de présenter des races aux caractéristiques d’élevage extrêmes peut induire le public en erreur et lui faire croire qu’il s’agit de races saines et non problématiques et que l’acquisition de tels animaux vaut la peine.
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SCHWEIZER TIERSCHUTZ STS
ZIERVOGELAUSSTELLUNG
Exposition nationale Paires, Marin-Epagnier Du 17. novembre au 19. novembre 2017, visité le 18. novembre 2017
Cette perruche à tête prune n’était que partiellement protégée des regards derrière la feuille d’évaluation.
I. Généralités Informations générales sur l’exposition
L’Exposition nationale Paires s’est tenue dans une halle de l’Espace Perrier. Les exposants ont présenté divers perroquets de petite et de moyenne tailles, pigeons, cailles, estrildidés et fringillidés, dont plusieurs espèces indigènes de fringillidés. L’exposition a regroupé au total 550 oiseaux. Les oiseaux de l’Exposition nationale Paires ont été jugés avant l’ouverture de l’exposition au public. Par conséquent, la PSA n’a pas pu évaluer la manipulation et la présentation des oiseaux pour le jugement. Au cours de l’exposition elle-même, les oiseaux n’ont pas été sortis des cages à des fins de démonstration ni pour être caressés. Il semble qu’aucun oiseau n’ait été mis en vente. Le jour de la visite, la température ambiante de la halle d’exposition était d’environ 20° C, il n’y avait pas de courants d’air. Étant donné que l’affluence était limitée, l’exposition au bruit a été jugée sans danger.
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SCHWEIZER TIERSCHUTZ STS
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Informations sur la détention des animaux
Les oiseaux étaient détenus par deux, parfois un mâle avec un autre mâle ou une femelle avec une autre femelle. Les cages étaient des cages d’exposition courantes de type Leuenberger, en bois, en quatre tailles différentes. Les canaris et certains estrildidés (diamants mandarins, diamants de Gould) ont été présentés dans les cages les plus petites (env. 45 x 25 x 36 cm). La majorité des estrildidés et des petites espèces de perroquets (perruches ondulées, inséparables, perruches de Bourke, Neophema spp.) était logée dans les cages de taille intermédiaire (env. 60 x 30 x 40 cm). Les perruches calopsittes, les différentes espèces de cailles ainsi que les petites espèces de pigeons (p. ex. colombe à queue noire et colombe diamant, tourterelle rieuse) séjournaient dans des cages de taille moyenne d’environ 60 x 40 x 50 cm. Pour les perroquets de moyenne et de grande tailles (p. ex., perruches de Barraband, perruches à collier, perruches à tête prune) ainsi que les pigeons voyageurs, on a eu recours aux plus grandes cages d’environ 100 x 50 x 80 cm. Les exigences minimales de l’Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) pour la détention des oiseaux n’ont été malheureusement que rarement respectées. Les façades et les dessus des cages étaient en grillage métallique et, par conséquent, non protégés des regards. L’aménagement des cages était pauvre. Il se composait principalement d’un fond amovible (papier ou carton), de deux perchoirs en bois fixes, d’une mangeoire et d’un abreuvoir. Les espèces de cailles disposaient d’une litière. Il n’y avait pas de perchoirs souples. Hormis quelques rares exceptions, il n’y avait pas de possibilités de baignade ni d’occupation adéquates. Il n’y avait que très peu de possibilités de retrait, seulement là où la feuille d’évaluation couvrait une partie de la cage. Les cages étaient alignées sur plusieurs rangées sur des tables. Les petites cages permettaient particulièrement de se pencher au-dessus des cages; seuls certains éleveurs avaient couvert le haut de la cage d’une feuille de papier. Étant donné que des mouvements venant au-dessus de l’oiseau suggèrent à cet animal de fuite l’approche d’un prédateur, la PSA estime que l’on ne devrait jamais pouvoir regarder d’en haut dans les cages. Il faudrait aussi toujours tenir les visiteurs à distance des cages pour éviter d’effrayer les oiseaux. Ce n’était pas le cas, les rangées de cages étaient très rapprochées et il n’y avait pas de barrières. Les visiteurs pouvaient s’approcher tout près des cages, voire les toucher pour ne pas heurter d’autres visiteurs lorsqu’ils regardaient les cages.
Les cages étaient alignées sur les tables. Il n’y avait pas de barrière pour maintenir les visiteurs à distance.
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Aménagements standard de cages pour les expositions jugées. L’espace était très limité, l’aménagement pauvre. Ces deux perruches de Bourke avaient tout de même un peu de millet pour s’occuper – un «luxe» refusé à de nombreux oiseaux.
Informations sur le comportement des oiseaux pendant l’exposition
En l’absence de barrières et vu l’étroitesse des rangées de cages, les visiteurs pouvaient approcher les cages sans difficulté. Dans ces petites cages sans possibilité de se cacher, les oiseaux, quant à eux, n’avaient aucune possibilité d’échapper aux regards des visiteurs ou tout au moins de se ménager une distance physique. Chez certains oiseaux, cela a généré du stress qui n’a fait qu’augmenter au cours de l’après-midi avec l’affluence croissante. En particulier, les oiseaux sauvages indigènes (dont le chardonneret élégant, le bouvreuil pivoine, la linotte mélodieuse), mais aussi de nombreuses espèces «domestiquées» (comme les canaris, les inséparables masqués) ont présenté des symptômes d’anxiété et de stress rentrant la tête, se cachant derrière le partenaire, tremblant des ailes ou respirant par le bec. Plusieurs oiseaux ont manifesté des comportements stéréotypés ou proches du stéréotype, par exemple, en courant dans tous les sens sur le plancher de la cage ou en effectuant des types de vol répétitifs. Les stéréotypies sont des troubles du comportement et indiquent des conditions de détention insatisfaisantes et des formes de stress. Certains oiseaux constamment frustrés par les tentatives de fuite infructueuses ont même changé de stratégie en restant apathiques au sol. Ce comportement est appelé «learned helplessness» (impuissance acquise): l’animal a renoncé, toutes ses tentatives de maîtrise de la situation sont vouées à l’échec; cela marque un état de frustration complète et de souffrance silencieuse.
II. Les points positifs en matière de protection animale relevés au cours de l’exposition
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• Les oiseaux étaient par deux dans les cages. • Les cailles et les cailles naines de Chine avaient de la litière pour s’occuper et pouvaient prendre des bains de poussière. • Certains éleveurs avaient couvert le haut de la cage d’un papier pour que les animaux aient au moins la possibilité de se mettre à l’abri des regards. • Le niveau de bruit dans la salle était agréable, il n’y avait pas d’annonces diffusées et la restauration était située en dehors de la salle où se trouvaient les animaux.
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Contrairement à SWISSBird où les oiseaux étaient détenus seuls, les animaux à l’Exposition nationale Paires avaient des contacts sociaux.
Les cailles et les cailles naines de Chine disposaient – ce qui est louable – d’une litière et avaient ainsi la possibilité de prendre un bain de poussière, mais malheureusement ces animaux craintifs n’avaient pas de possibilité de retrait.
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III. Les améliorations par rapport à la dernière visite d’une exposition d’oiseaux par la PSA La PSA a visité l’«Exposition Paires» pour la première fois et ne peut donc faire aucune comparaison avec les années précédentes. Par rapport à l’exposition nationale SWISSBird qui se déroule dans des conditions similaires, elle se distingue positivement essentiellement par deux aspects: la détention par deux des oiseaux et la restauration dans un espace séparé. Il n’y avait pas non plus de cages très petites ni d’oiseaux blessés selon nos observations.
IV. Les points négatifs à améliorer selon la PSA
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L’évaluation de l’Exposition nationale Paires comparée à l’exposition nationale SWISSBird s’est avérée moins bonne dans les domaines suivants: • Il manquait des barrières devant les cages; les visiteurs avaient librement accès aux cages et en ont profité (à SWISSBird 2015, il y avait au moins des barrières devant une partie des cages). • Les cages étaient relativement basses et, en l’absence de barrières, les visiteurs pouvaient se pencher en particulier sur les petites cages ou photographier d’en haut. Les oiseaux qui sont des animaux de fuite et qui n’avaient ici aucune possibilité de fuir ou de se mettre en retrait dans les petites cages ont ressenti un stress important. • Il n’y avait pas non plus de possibilités de retrait adéquates à l’Exposition nationale Paires. • Les cages ne répondaient pas aux besoins des oiseaux. L’aménagement était pauvre et limité à l’indispensable. Il y avait peu d’espace, la grande majorité des cages ne satisfaisait pas les exigences minimales de l’OPAn. • Contrairement à SWISSBird, il manquait des volières de démonstration qui auraient montré aux visiteurs une détention respectueuse des animaux et adaptée à leurs besoins ainsi que la différence avec les conditions de détention lors des expositions primées. • Il y avait bien du personnel de surveillance mais qui n’est pas intervenu durant la présence de la PSA lorsque des visiteurs s’approchaient trop près des cages ou lorsque des enfants couraient autour. • De nombreux oiseaux présentaient des signes de stress: -- Respiration par le bec: p. ex. chardonnerets élégants, hybrides canaris-chardonnerets, canaris frisés, canaris de couleur -- À l’abri derrière le partenaire ou aplatis au sol: p. ex. caïque à ventre blanc, perruche moineau à nuque bleue -- Enchaînements de mouvements stéréotypés: p. ex. linotte mélodieuse, sizerin flammé, perruche vénuste, bouvreuil pivoine -- Learned helplessness: prostration au sol des perruches vénustes et des perruches splendides • L’exposition présentait, en particulier chez les canaris, des variétés d’élevage éloignées de leur apparence naturelle: en plus de différentes races de couleur, notamment chez les canaris et les inséparables, il y avait également des oiseaux avec des anomalies de plumage. C’était le cas des canaris frisés dont les plumes de la poitrine, du dos et des épaules étaient très frisées ainsi que des perruches ondulées et des canaris huppés. Ces derniers avaient notamment du mal à voir quelque chose sous leurs huppes. La PSA estime critiques ces formes d’élevage, car elles limitent le champ de vision de ces animaux, ce qui restreint leur capacité à réagir aux stimuli de l’environnement. La PSA est d’avis que ces oiseaux sont très stressés et qu’ils ne devraient pas être élevés avec ces caractéristiques extrêmes. • Il y avait également à l’Exposition nationale Paires des espèces d’oiseaux sauvages soumises à autorisation ainsi que des hybrides d’oiseaux sauvages et d’oiseaux ornement: bouvreuil pivoine, bec-croisé des sapins, chardonneret élégant, sizerin flammé, linotte mélodieuse ainsi que des hybrides de chardonnerets élégants et de canaris. L’obligation d’autorisation n’était pas mentionnée, ce que la PSA critique. En raison d’une période de domestication plus courte, les oiseaux sauvages ont généralement une tendance plus élevée à la fuite et sont plus craintifs, ce qui les expose encore plus au stress dans les expositions.
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Ces deux perruches vénustes sont restées prostrées au sol quasiment pendant tout le temps de présence de la PSA, de temps à autre, l’un des oiseaux courait frénétiquement de façon stéréotypée.
Ces deux perruches splendides ont passé l’après-midi prostrées au sol.
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Plusieurs oiseaux respiraient par le bec, notamment ce croisement de canaris et de chardonnerets élégants.
Ces linottes mélodieuses présentaient des types de vol stéréotypés s’envolant à plusieurs reprises d’un perchoir vers le haut de la cage puis repartant vers le perchoir, puis vers le sol avant de 100 revenir sur un perchoir.
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En l’absence de barrières, les visiteurs s’approchaient à courte distance des cages. Cette visiteuse a attiré à plusieurs reprises l’attention en photographiant tout près de la cage. Les inséparables masqués ont réagi à son approche par une tentative de fuite qui a échoué.
Certains visiteurs ne se gênaient pas pour mettre leur téléphone portable sur la cage. Le personnel de surveillance n’est pas intervenu pour empêcher ce comportement.
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V. Conclusion L’Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) énonce des exigences légales minimales pour la détention des animaux, dont les oiseaux. Pour les expositions, les cantons peuvent toutefois accorder des dérogations à la demande des organisateurs et donc autoriser de ne pas respecter les dimensions minimales. La Protection Suisse des Animaux PSA adopte une approche différente en la matière, elle estime que les expositions d’animaux ont toujours un rôle d’exemplarité. Les exigences minimales de l’OPAn devraient toujours être respectées dans les expositions animales et même dépassées aussi souvent que possible pour le bien-être des animaux. Cela permet au public intéressé de se renseigner sur les conditions de détention respectueuses des animaux, de rentrer à la maison avec des exemples à imiter. Précisément lors d’expositions évaluées par des juges, des volières de démonstration spacieuses et structurées pour répondre aux besoins de l’espèce seraient un précieux outil pédagogique qui permettrait aussi de montrer aux visiteurs les différences entre des conditions de détention respectueuses des animaux et les conditions médiocres que l’on rencontre lors des expositions primées. Il faut absolument éviter que les visiteurs aient l’impression que l’on puisse détenir chez soi des oiseaux dans de si petites cages si pauvrement aménagées. Les conditions de détention lors de l’Exposition nationale Paires étaient peu adaptées aux animaux, hormis le fait qu’aucun oiseau n’était présenté seul dans une cage. Au vu de l’absence de barrières devant les cages ainsi que d’une surveillance plutôt inefficiente, la situation a généré chez divers oiseaux beaucoup de stress et sollicité de manière excessive leur capacité d’adaptation. Il est très probable que ces oiseaux aient fortement souffert des conditions d’exposition. La PSA est d’avis que les expositions ne sont justifiées que si elles n’impliquent pas de souffrance pour les animaux. Il ne faudrait donc exposer que les espèces et les individus qui vivent assez bien la situation d’exposition. La PSA invite par ailleurs les exposants à installer à l’avenir des barrières devant les cages pour maintenir les visiteurs à distance des cages. Il faudrait aussi exhorter les visiteurs à ne pas toucher les cages, à ne pas poser de caméras sur les cages et à ne pas déplacer sur le côté, par exemple, les feuilles d’évaluation accrochées sur les cages (comme cela s’est produit à plusieurs reprises sans que les surveillants n’interviennent). La PSA estime que les exposants devraient aménager des possibilités de retrait minimales pour les oiseaux. La feuille d’évaluation qui permettait sur certaines cages d’échapper un peu aux regards ne suffit pas, en particulier pour les grands oiseaux. La PSA pense qu’il faudrait une forme plus efficace d’écran visuel (p. ex. du carton, une planche en bois ou en plastique). Plusieurs espèces d’oiseaux chanteurs indigènes provenant d’élevage ont été présentées à l’Exposition nationale Paires. Selon l’art. 7 de la loi sur la chasse (LChP), tous les oiseaux indigènes (en dehors des espèces déclarées gibier chassable) sont considérés protégés et leur détention requiert, en vertu de l’art. 10 LChP, une autorisation cantonale. La PSA estime que ces oiseaux ne devraient à la rigueur être présentés dans des expositions que s’il est explicitement fait référence à l’obligation d’autorisation, ce qui n’était pas le cas. À noter également que les oiseaux sauvages en raison d’une période de domestication en général plus courte sont plus craintifs et plus sensibles au stress que des espèces élevées depuis longtemps par l’homme. La PSA est donc critique quant à leur exposition.
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