Methodes de recherche sans animaux de laboratoire

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METHODES DE RECHERCHE SANS ANIMAUX DE LABORATOIRE PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA


Avant-propos

Table des matières

Tout un pan de la population exprime de grandes réserves au

A défaut d’animaux, quel doit être l’objet des expériences? Méthodes de recherche sans animaux de laboratoire Pourquoi les expérimentations animales n’ont aucun avenir Les expériences sur animaux ne sont guère défendables au plan éthique Les expérimentations animales peuvent être dangereuses Utilité douteuse des expériences animales Nos impôts affectés à des expérimentations douteuses Les méthodes sans animaux de laboratoire: une science de qualité Techniques in silico Méthodes in vitro Vue d’ensemble des possibilités La validation et ses problèmes Points critiques Que se fait-il déjà? Histoires de succès de la recherche sans contraintes pour les animaux L’avenir appartient aux méthodes sans recours aux animaux Vaccins Recherche fondamentale Méthodes d’enseignement sans expérimentation animale les études et la formation Pour une médecine éthiquement défendable et axée sur l’homme Recherche clinique Micro-dosage Epidémiologie Autopsies Prévention Abandon des expérimentations animales douteuses Pourquoi encore des expériences sur animaux? Réduction, substitution ou suppression? L’avenir est dans la recherche sans animaux de laboratoire Que peut faire chacun d’entre nous – Contacts et liens Sources

sujet des expérimentations animales, de leurs modalités en particulier, mais aussi au vu de certaines de leurs motivations comme, par exemple, lorsqu’il s’agit du développement de produits cosmétiques. Il est difficile de dire si ces réserves relèvent de considérations personnelles plutôt que de connaissances concrètes. Toujours est-il que le commun des mortels n’a guère la possibilité de s’informer sur les conditions de détention des animaux de laboratoire, sur la nature des expériences que ceux-ci subissent et à quelles fins, ou sur leur provenance. A la différence d’autres activités commerciales portant sur les animaux – de l’élevage professionnel d’espèces domestiques en passant par les zoos, les cirques et jusqu’à l’agriculture – la détention d’animaux de laboratoire et les expérimentations menées sur eux sont très jalousement tenues à l’abri des regards du public. Or ceci est gênant pour deux raisons: 1. Une part non négligeable de ces essais sur animaux sont possibles grâce à l’argent des contribuables (universités, instituts). La population paie alors que l’accès à l’objet de son investissement lui est pratiquement interdit. 2. Le domaine de ces expérimentations représente une sorte de société fermée prenant la forme d’une «expertocratie» (scientifiques, autorités), qui est en flagrante contradiction avec les principes régissant l’Etat de droit libéral et démocratique, dont le citoyen est l’organe suprême. En l’occurrence, cette «expertocratie» prive le citoyen de ses droits et obligations et le met sous tutelle. La Protection Suisse des Animaux PSA considère donc l’information sur les expérimentations animales comme l’une de ses tâches essentielles. Car seul un citoyen informé et majeur peut assumer ses responsabilités face au sort réservé chaque année à quelques 700’000 animaux de laboratoire utilisés et exploités en Suisse jusqu’à ce que mort s’en suive. Pour la présente publication, la directrice du Service spécialisé Expérimentations animales, Mme Julika Fitzi-Rathgen, Dr med. vet., a collecté les faits majeurs concernant ce genre

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d’expériences. Dans cette publication est notamment traitée la question de savoir si ces pratiques en cours à l’heure actuelle sont véritablement incontournables. Par ailleurs, la brochure donne un aperçu de la recherche sans expériences contraignantes pour les animaux. Dr Hansuli Huber, dipl. ing. agr. ETH Directeur de la section technique

Editeur Protection Suisse des Animaux PSA Dornacherstrasse 101, Case postale 461, 4008 Bâle tél. 061 365 99 99, Fax 061 365 99 90 sts@tierschutz.com, www.protection-animaux.com; 2011 Texte adapté par Madame Julika Fitzi-Rathgen, Dr med. vet. Service spécialisé Expérimentations animales, Protection Suisse des Animaux PSA Sur un projet de texte de Silke Bitz, Dipl. en biologie, Corina Gericke, Dr med. vet., Ärzte gegen Tierversuche e.V.

Protection Suisse des Animaux PSA


A défaut d’animaux, quel doit être l’objet des expériences? méthodes de recherche sans animaux de laboratoire Il nous est sans cesse répété que les ex-

transposés sans autre à l’homme.

toujours des subventions par millions ti-

périmentations animales sont nécessai-

Pour leur part, les méthodes in vitro

rées de nos impôts alors que la recherche

res pour garantir la sûreté des produits

sont plus fiables, plus efficaces et moins

moderne, sans essais sur animaux, ne fait

qui nous sont vendus et pour trouver de

chères que les expérimentations anima-

que vivoter.

nouveaux traitements destinés aux mala-

les; elles livrent de surcroît des résultats

La présente brochure explique pour-

des. Mais en réalité ces expériences sont,

vraiment probants pour l’homme. La re-

quoi nous n’avons pas besoin d’une plé-

dans leur grande majorité, inappropriées

cherche sans recours aux animaux offre

thore d’expériences sur animaux; elle

au moment de juger de l’efficacité et de la

aujourd’hui déjà un très large éventail de

donne un aperçu des possibilités de la re-

dangerosité de substances pour l’être hu-

possibilités.

cherche sans animaux de laboratoire et

main. En attendant, toujours plus nom-

Mais on attend toujours que s’opère

traite des problèmes qu’il s’agit de maîtri-

breux sont les scientifiques, politiciens et

un véritable changement de paradigme.

ser lors de l’introduction de ces méthodes

citoyens qui reconnaissent que ces pra-

En effet, l’expérimentation animale repré-

scientifiques.

tiques ne tiennent pas leurs promesses

sente encore la «règle d’or» de la recher-

et que les résultats ne peuvent pas être

che; les projets en ce domaine reçoivent

Pourquoi les expérimentations animales n’ont aucun avenir elles ne sont guère défendables au plan éthique Chaque année, ce sont au bas mot 115

animaux sont dégradés au point de deve-

rait justifier les moyens. Même si les ex-

millions d’animaux1 qui souffrent et meu-

nir des instruments de mesure jetés après

périmentations animales présentent une

rent à l’échelle planétaire dans les labo-

usage. Or les animaux ne sont pas des ma-

utilité pour l’homme, elles ne sauraient

ratoires de l’industrie chimique et phar-

chines. Ils sont capables d’éprouver joie,

être un procédé automatique, car la mal-

maceutique, des Hautes écoles et d’autres

souffrance et peur ainsi que d’autres émo-

traitance de ces êtres est moralement inad-

instituts de recherche. En Suisse, il s’agit

tions, pour ainsi dire comme les hommes.

missible. Il faut accorder aux animaux un

de près de 800’000 souris, rats, singes,

Les animaux souffrent même davantage

droit fondamental autonome, autrement

chiens, chats, lapins, cochons d’Inde et

que l’homme en situation comparable. En

dit le droit à une vie sans souffrances et

effet, les humains peuvent assimiler intel-

conforme à leurs besoins.

autres

animaux.2

Ces animaux sont empoisonnés, ir-

lectuellement leur état, réfléchir à ce qui

radiés, mutilés, traumatisés, infectés par

leur arrive. Espoir et confiance permet-

des virus, bactéries et parasites, ils doivent

tent de mieux supporter une situation. Par

endurer faim et soif; ils sont étouffés ou

contre, les animaux ne comprennent pas

subissent des électrochocs; on provoque

ce qui se passe. Ils sont livrés sans défense

chez eux des infections, inflammations,

à la souffrance et à la sourde crainte.

infarctus, attaques et cancers; des élec-

L’attention et le respect portés à la vie,

trodes sont implantées dans leur cerveau,

à celle des animaux également, consti-

les os leur sont brisés, les yeux cousus, les

tuent l’exigence essentielle, en particu-

organes prélevés et réimplantés.

lier dans la pratique médicale et scien-

Au cours des expérimentations, les

Protection SuiSSe deS AnimAux PSA

Les animaux ne sont pas des instruments de mesure

tifique. Et surtout, aucune fin ne sau-

3


Souvent, les humains et diverses espèces animales métabolisent très différemment certaines substances. C’est pourquoi les résultats d’expériences sur animaux ne sont généralement pas fiables.

Les expérimentations animales peuvent être dangereuses Les résultats d’études cliniques, qui se font

elle-même des effets contraires? Ce n’est

cès. Preuve à l’appui, le médicament a été

généralement sur des personnes d’un âge

qu’au moment où un principe actif médi-

la cause du décès pour 165 d’entre eux.3

moyen, ne sont pas transposables aux en-

camenteux a été appliqué à l’homme que

fants ou aux personnes âgées et il existe

l’on peut savoir si celui-ci réagit de façon

Inversement, personne ne sait combien de médicaments jugés vala-

même des différences entre hommes et

analogue à ce qui se produit chez l’ani-

bles parviennent jamais sur le marché

femmes. Si la transposition de résultats

mal. Se fier aux résultats de tels essais en

parce qu’ils ont été éliminés prématuré-

est déjà problématique d’un homme à un

dépit de ces incertitudes peut avoir des

ment sur la base d’expérimentations ani-

autre en raison de différences liées à l’âge

conséquences fatales. A cet égard, les in-

males trompeuses. Nous aurions été pri-

et au sexe, comment les résultats obtenus

nombrables médicaments retirés du mar-

vés d’une foule de remèdes utiles tels que

sur des rats ou des poissons pourraient-ils

ché par suite d’effets secondaires graves

l’aspirine, l’ibuprofène, l’insuline, la pé-

garantir une sécurité pour l’homme? Ce-

– quand ils ne sont pas mortels - sont

nicilline ou le phénobarbital si l’on s’était

lui-ci se distingue principalement des di-

plus qu’éloquents. Lipobay®, Vioxx®, Tra-

déjà fié à l’époque à ce genre d’expérien-

verses espèces animales sous l’angle de sa

sylol®, Acomplia® et TGN1412 ne sont en

ces. Ces substances causent de graves at-

constitution physique, des fonctions de

fait que la pointe de l’iceberg. En Allema-

teintes chez certaines espèces d’animaux

ses organes et du métabolisme. Transpo-

gne, selon des extrapolations, 58’000 dé-

parce que les processus métaboliques sont

ser aux humains les résultats tirés d’expé-

cès par an sont imputables aux effets se-

différents. Selon les procédés actuels,

riences sur les animaux s’avère donc sou-

condaires de médicaments; ce qui revient

vent problématique.

à dire que pour la population suisse, au vu

la découverte de la substance n’aurait tout simplement pas eu lieu!

Ces expérimentations ne permettent

du nombre supérieur de cas non recensés,

Des chercheurs prétendent effectuer

pas d’établir avec un degré suffisant de

ces effets provoquent en moyenne le dé-

des travaux sur les animaux pour le bien

sécurité quel sera l’effet d’une nouvelle

cès de 3500 personnes par an. En 2009,

de l’homme. En réalité, la plupart de ces

substance ou d’un agent chimique sur

Swissmedic a enregistré près de 5000 an-

scientifiques et, en particulier, les entre-

l’espèce humaine. Est-ce que la substance

nonces de réactions indésirables aux mé-

prises pharmaceutiques poursuivent éga-

agit sur l’homme exactement comme chez

dicaments, et un lien concret existe avec

lement une politique d’entreprise forte-

l’animal? Agit-elle autrement ou produit-

les effets secondaires dans 200 cas de dé-

ment axée sur les bénéfices. Parfois, on ne recule même pas devant des machina-

Exemples de médicaments qui – jugés inoffensifs pour les animaux – ont été retirés du marché en raison de graves effets indésirables chez l’homme TGN1412

Médicament agissant sur la réponse immunitaire

Défaillances multiorganiques, amputations

Lipobay®

Anti-cholestérol

Destruction musculaire, cas mortels

Médicament antirhumatismal Vioxx®

Infarctus du myocarde, attaques cérébrales, cas mortels

Trasylol®

Anti-coagulant

Défaillance des reins

Acomplia®

Médicament pour maigrir

Troubles psychiques, suicides

4

tions douteuses. Il est notamment courant d’offrir aux médecins des voyages pour participer à des congrès et autres manifestations, afin qu’ils recommandent une certaine préparation pharmaceutique.4 Pour tout nouveau médicament, des dizaines de milliers d’animaux ont dû subir des souffrances et mourir. Et souvent, il ne s’agit même pas de produits qui font avancer la médecine. Au contraire, sur près

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de 2500 nouvelles demandes d’homolo-

puisque, fréquemment, seules des études

depuis longtemps en Allemagne, il a été

gation de médicaments déposées chaque

«positives» sont publiées alors que les re-

sciemment passé sous silence pendant des

année en Allemagne, une véritable inno-

cherches «négatives» ne le sont pas.7 Lors-

années dans la notice d’emballage.

vation n’apparaît que tous les deux ans. Et

que des effets secondaires graves, voire

Les expérimentations animales n’ap-

les produits thérapeutiques vantés comme

souvent mortels, d’une préparation arri-

portent qu’une contribution marginale

des moyens miracles ne tiennent de loin

vent à la connaissance du public, les en-

au développement de nouvelles métho-

pas leurs promesses. Ainsi, par exemple, le

treprises pharmaceutiques font tout pour

des de traitement. L’industrie pharmaceu-

champion des ventes de Roche, l’Avastin®,

dissimuler ce fait ou pour l’embellir. Ainsi

tique procède également à ces expérien-

qui doit être inefficace contre le cancer du

en est-il du cas de l’antidépresseur Zo-

ces pour se prémunir contre des actions en

sein et qui a également de graves effets se-

loft®, de la société Pfizer, qui peut entraî-

dommages-intérêts au cas où un produit

condaires.5

La majorité des préparations

ner un renforcement de l’intention de se

tournerait un peu mal, et parce que des

existent déjà sous forme similaire ou ne

suicider.8 Aux USA, des avertissements

prescriptions légales imposent une partie

sont pas véritablement nécessaires. Dans

ont été exprimés à ce propos. Quand bien

de ce type d’essais.

cette optique encore, la Société Bayer a

même l’effet secondaire fatal était connu

déclaré des symptômes de vieillesse normaux chez l’homme comme étant un «syndrome de déficience en testostérone»,

Exemples où l’homme et l’animal réagissent différemment à diverses substances

et ce dans le but de créer un nouveau mar-

Substance

Homme

Animal

ché pour une préparation hormonale. Plus

Asbest

cancer

toléré par les rats, hamsters

Arsen

toxique

bien toléré par les moutons

de 6500 médicaments submergent le marché suisse, contre plus de 60’000 en Allemagne, et ils ont des conséquences peu

Thalidomide malformations

pas de malformations chez les animaux (sauf quelques espèces de singes et chez les lapins)

réjouissantes pour les dépenses privées et

Cortisone

tolérée

malformations chez les souris

Morphine

calmante

stimulante chez les chats, les bœufs et les chevaux

étatiques affectées aux «coûts de la santé». L’Organisation mondiale de la santé juge que seulement 325 principes actifs sont nécessaires pour traiter les maladies humaines.6 Les effets secondaires dommageables de substances ne sont pas toujours connus

Pénicilline bien tolérée

effets nuisibles sur les cochons d’Inde, les lapins et les hamsters

Paracétamol

bien toléré

effet toxique pour les chats

Phénobarbital

bien toléré

cancer du foie chez les rats

Saccharine

bien tolérée

cancer de la vessie chez les rats mâles

Utilité douteuse des expériences animales Comme la plupart des maladies humaines n’apparaissent pas chez les ani-

artère coronaire. Les symptômes ainsi créés artificiel-

passent pas le cap de l’examen clinique9,

maux, les symptômes sont imités de ma-

lement n’ont cependant pas grand-chose

soit par manque d’efficacité, soit en rai-

nière artificielle dans les dénommés «mo-

à voir avec les maladies qui affectent

son d’effets secondaires indésirables. Sur

dèles d’animaux». Et pour déclencher un

l’homme et qui sont supposés simuler. Des

les 8% des substances obtenant une auto-

Parkinson, par exemple, une neurotoxine

aspects importants de l’apparition d’une

risation, la moitié est à nouveau retirée

est inoculée dans la cervelle de singes, rats

maladie tels que l’alimentation, les habi-

du marché ultérieurement, parce qu’elles

ou souris, qui en détruit les cellules. Le

tudes de vie, le recours aux stupéfiants,

font apparaître chez les humains d’autres

cancer est provoqué par des manipula-

les effets nuisibles de l’environnement, le

effets secondaires qui sont graves, voire

tions génétiques ou l’injection de cellules

stress, les facteurs psychiques et sociaux

mortels.10

cancéreuses faites sur des souris. L’intro-

sont ignorés dans ce genre de recherches,

Ainsi croyait-on tenir enfin, avec la

duction d’une aiguille dans une artère de

dont les résultats prêtent fréquemment

«découverte» de la souris cancéreuse, la

la cervelle d’une souris entraîne une atta-

à confusion et sont souvent sans perti-

clé permettant de lutter contre des tu-

que cérébrale. L’inoculation d’un toxique

nence.

meurs malignes. Des chercheurs de l’Uni-

vélés efficaces et sûrs dans ce cadre ne

détruisant les cellules de l’îlot pancréati-

En réalité, la recherche axée sur ces

versité de Harvard avaient réussi, vers la

que chez le rat provoque le diabète. Chez

expérimentations animales ne cesse de se

moitié des années quatre-vingt, à inoculer

les chiens, un infarctus du myocarde est

heurter à des échecs. En effet, 92% des

un gène cancéreux humain dans le patri-

simulé par la pose d’une boucle sur une

médicaments potentiels qui se sont ré-

moine génétique de souris, de sorte que

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5


traitement étudiées étaient efficaces dans

tiquement a même fait l’objet d’un brevet

Des études scientifiques remettent en question l’utilité des expériences sur animaux

aux USA en 1988 et en Europe en 1992,

Les opposants à ces types d’expériences

geables pour l’homme.11

en tant que premier mammifère. Depuis

et les protecteurs des animaux ne sont

Dans une autre étude comparative,

lors, des milliers de souris cancéreuses ont

plus les seuls à remettre en cause l’uti-

une équipe de scientifiques britanniques

été «guéries». Mais toutes les méthodes de

lité de certaines de ces recherches; en ef-

a constaté que les résultats des recherches

traitement ayant remporté du «succès»

fet, toujours plus nombreuses sont les

effectuées de la même manière chez les

chez ces rongeurs ont échoué jusqu’ici

études scientifiques indépendantes qui le

animaux et les hommes divergeaient sou-

chez les humains.

font également. Elles prouvent que les ré-

vent très nettement entre eux. Selon cette

les rongeurs ont développé précocement des tumeurs. Cette souris manipulée géné-

l’expérimentation animale, mais elles ne servaient à rien, ou étaient même domma-

La recherche expérimentale sur ani-

sultats des expérimentations animales ne

étude, les résultats imprécis d’expérien-

maux annonce régulièrement en fanfare

concordent souvent pas avec les décou-

ces sur animaux peuvent mettre en dan-

une percée dans toutes les maladies pos-

vertes faites sur l’homme et qu’elles sont

ger la vie de patients et sont d’ailleurs un

sibles. En effet, dans ce contexte, telle ou

fréquemment non décisives pour l’appli-

gaspillage des fonds affectés à la recher-

telle méthode de traitement se serait révé-

cation clinique chez celui-ci.

che.12

lée efficace dans la lutte contre la mala-

Dans un travail récapitulatif en prove-

Une étude allemande a montré que sur

die d’Alzheimer, le Parkinson, la sclérose

nance d’Angleterre, les résultats de diver-

51 demandes d’expérimentation animale

multiple, le cancer, la sclérose des artè-

ses méthodes de traitement ont été com-

approuvées en Bavière et analysées sous

res, etc. Pourtant les espoirs des patients

parés sur des animaux et des patients, à

l’angle de leur mise en œuvre clinique, il

concernés sont sans cesse déçus. On n’en-

l’appui d’un article spécialisé sur le sujet.

était impossible de prouver, même après

tend plus jamais parler du remède miracle

Il n’y avait concordance que dans trois

dix ans, qu’un seul projet ait été mis en

qui avait été fêté. L’homme n’est pourtant

des six tableaux symptomatiques analy-

œuvre en médecine humaine.13

pas une souris pesant 70 kg.

sés. Pour l’autre moitié, les méthodes de

Nos impôts affectés à des expériences douteuses Sans avoir été consultés et que cela nous plaise ou non, nous subvention-

nés à cette recherche douteuse? Personne

destinés à ces expériences. Le Fond Natio-

n’a été en mesure de le dire exactement

nal Suisse (FNS) de la recherche alimenté

nons toutes les expérimentations anima-

jusqu’à présent. Il n’y a pas de statisti-

par la Confédération investit environ 80

les avec nos impôts. Quels sont les mon-

ques à ce sujet. Des dizaines de millions

millions de francs par an dans la recher-

tants des fonds publics de la Confédéra-

de francs sont dépensés uniquement pour

che biomédicale et finance donc chaque

tion et des cantons effectivement desti-

la construction de nouveaux laboratoires

année 500 projets impliquant des expériences sur animaux. La Communauté allemande de recherche (DFG), qui finance en grande partie ce genre d’essais dans le secteur des hautes écoles, dispose chaque année d’un budget d’env. 1,7 milliard d’Euro, qui proviennent majoritairement des caisses de l’Etat.14 Face à ces montants, les subventions annuelles de la Confédération, soit 425’000 francs versés à la Fondation 3R, ou le soutien de l’Etat allemand, de 2,5 à 4 millions d’Euro pour la recherche sans animaux de laboratoire, ont tout l’air d’une aumône.

D’innombrables «souris cancéreuses» ont déjà été «guéries». Mais les méthodes de traitement «couronnées de succès» dans l’expérimentation animale ont échoué chez l’homme.

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Des microplaquettes sont pourvues de cellules humaines et fonctionnent comme un infime organisme.

Les méthodes sans animaux de laboratoire relèvent d’une science de qualité Techniques in silico Des méthodes informatiques sophisti-

Une substance circule dans un liquide nu-

voir si un produit chimique est nuisible ou

quées peuvent fournir des informations

tritif via le «mini-être humain» artificiel.

si un médicament produit l’effet désiré.16

sur la structure, l’effet et la nocivité de

L’effet sur les divers organes, son méta-

Au centre de biotechnologie et de bio-

substances comme dans le cas de nou-

bolisme ainsi que l’apparition possible de

médecine de Leipzig, un biomicroproces-

veaux médicaments ou de produits chimi-

produits de désassimilation toxiques doi-

seur a été développé en trois dimensions,

ques. Des modèles informatiques tels que

vent être testés de la sorte. Même des ma-

qui fonctionne comme un mini-labora-

QSAR (Quantitative Structure Activity

ladies humaines peuvent être simulées au

toire. Un morceau de tissu est placé dans

Relationship) se fondent sur des données

moyen de la microplaquette. L’équipe de

le biomicroprocesseur et un médicament

humaines. Moyennant intégration de la

l’Université Cornell travaille à la simu-

y est ajouté. Des électrodes y sont reliées

structure moléculaire d’une substance, il

lation de cancers. Des combinaisons de

afin de conduire du courant à travers le

est possible d’en prédire l’effet probable.

substances peuvent être étudiées quant à

système. A l’aide de la résistance électri-

D’autres modèles comme le CADD (Com-

leur efficacité et leur sécurité dans les «or-

que, il est possible de juger de l’effet d’une

puter-Assisted Drug Development) sont

ganes» dotés de cellules cancéreuses de la

substance. A l’avenir, des médicaments

utilisés par l’industrie pharmaceutique

microplaquette. Les tests qui font souffrir

doivent être découverts de cette manière,

pour écarter des substances potentielle-

l’animal pendant des mois peuvent être

rapidement, de façon fiable et à moindres

ment inefficaces ou toxiques à un stade

effectués à l’aide de microplaquettes en

coûts, pour lutter contre des tumeurs spé-

précoce du développement d’un médica-

l’espace d’un à deux jours seulement.15

cifiques et permettre un traitement plus

ment.

Aux USA, les chercheurs du «Rensse-

Une nouvelle puce ou microplaquette

laer Polytechnic Institute» de l’Université

combine des processus informatiques avec

de Berkeley en Californie ont développé

des méthodes in vitro. Dans un système

un biomicroprocesseur fait d’une combi-

découvert à l’Université Cornell aux USA,

naison d’algues et de cellules humaines

des cellules humaines de l’estomac, de

ou d’enzymes hépatiques. La substance à

l’intestin, du foie, du sang, des nerfs, etc.

tester est introduite dans le système et, à

sont implantées dans une microplaquette.

l’aide d’une coloration, il est possible de

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ciblé des patients.17

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Méthodes in vitro Nombre des méthodes existant aujourd’hui

de tout un organisme, mais ce n’est pas le

pour la culture de cellules ne sont certes

bon. Les méthodes se fondant sur des cel-

pas en mesure de prédire comment réagira

lules et tissus humains et combinées avec

un organisme complet, soit un être hu-

des programmes informatiques spéciaux

main dans son intégralité. Mais les expé-

donnent souvent, contrairement aux es-

rimentations animales ne le peuvent pas

sais sur animaux, des résultats plus précis

plus. Chez les animaux, il s’agit pourtant

et plus éloquents.

In vitro (lat.: «dans une éprouvette»): Systèmes de tests sur de la matière non sujette à la souffrance, sous forme de cellules, tissus, préparations organiques, microorganismes, etc.

In vivo (lat.: «sur un organisme vivant»): Expériences pratiquées sur un organisme vivant.

L’effet médicinal d’une substance chimique peut être testé sur des cultures tridimensionnelles de cellules de peau humaine.

Vue d’ensemble des possibilités La recherche in vitro offre un grand éventail de possibilités. Diverses méthodes sont exposées ci-dessous, que la recherche utilise à l’heure actuelle. Toutes ne sont pas sans souffrance animale, mais elles contribuent à réduire le nombre d’animaux exposés à la contrainte. Les méthodes les plus défendables au plan éthique et les plus appropriées au niveau scientifique sont celles appliquées au matériel humain.

continuer à se diviser sans interruption et

sur l’homme et sur les cellules hépatiques

sont capables de vivre presque «éternelle-

concordent. L’expérimentation animale a

ment». C’est souvent le cas des tumeurs.

donné un résultat trompeur.18

En tout état de cause, il y a plusieurs milliers de lignées cellulaires diverses.

Coupes de tissus

Grâce aux techniques les plus moder-

Les organes peuvent être coupés en tran-

nes, il est même possible de «reconstituer»

ches très fines. Ces coupes proviennent

aujourd’hui en éprouvette des structures

souvent d’animaux. Soit un animal est tué

complexes du corps humain. Ainsi a-t-

pour prélever l’organe souhaité, soit des

on réussi à recréer la peau humaine avec

résidus d’abattages sont utilisés. Par exem-

ses différentes couches cellulaires, tout

ple, dans le projet Sens-it-iv promu par

comme des tissus en trois dimensions du

l’UE, la nocivité de substances respirées est

cœur, du foie et de cartilages ou de vais-

étudiée à l’aide de coupes de poumons de

Cultures de cellules

seaux sanguins.

rongeurs. Le tissu est traité au moyen d’une

On distingue entre cultures de cellules primaires et permanentes. Les premières

Sur des cellules du muscle cardiaque,

substance et observé au microscope, pour

il y a aussi moyen d’étudier en éprouvette

voir quels sont les interactions des cellu-

sont tirées directement de l’organisme. La

des processus physiologiques et l’effet de

les. Mais on se sert également de tissus hu-

plupart du temps, les animaux sont tués

médicaments pour le cœur. La peau de la

mains qui sont de toute façon récoltés à

à cet effet. Les cellules humaines, par ex.

cornée de l’œil humain peut être recons-

partir des déchets d’opération.

du foie, de la peau, du cartilage ou de la

truite avec toutes ses couches. Des gouttes

moelle osseuse, proviennent de «maté-

pour les yeux peuvent être testées dans ce

riaux de rebut» d’opérations cliniquement

cadre, par exemple.

Organes isolés/matériaux organiques provenant de l’abattage

nécessaires, de dons d’organes ainsi que

Un système tiré de cellules du foie

de placentas et de cordons ombilicaux ré-

humain convient bien aux essais à ef-

Il est notamment possible de tester sur des

coltés à l’occasion d’accouchements. Les

fectuer sur de nouveaux principes actifs

organes isolés l’effet de produits chimi-

cellules primaires meurent après un cer-

médicamenteux. Dans une étude compa-

ques ou de médicaments potentiels. A cet

tain temps. Leur culture n’est donc possi-

rative, une substance anticancéreuse a

effet, des animaux sont abattus pour en

ble que temporairement.

fait l’objet d’essais en parallèle avec une

prélever les organes en question. Ceux-ci

Les cellules encore cultivables au bout

étude clinique effectuée sur l’homme, sur

conservent pendant un certain temps en-

d’une longue période sont dénommées

des rats et sur le système de cellules hépa-

core leur fonction naturelle hors de l’or-

cellules permanentes. Elles peuvent

tiques humaines. Les résultats des essais

ganisme.

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Dans chacun des petits «puits» d’une dénommée plaque microtite croissent des cellules.

Les matériaux organiques provenant de l’abattage peuvent aussi servir lorsqu’il s’agit de dresser l’état d’une recherche. Au lieu de contraindre des animaux vivants, il y a moyen d’étudier sur des poumons de porcs le mode de fonctionnement de l’organe et les effets de la pollution, de

HET-CAM (test sur la membrane chorio-

est possible de tirer des conclusions sur le

la fumée et des nanoparticules. Tester des

allantoïde de l’œuf de poule). L’essai est

degré de toxicité d’une substance.

substances sur des matériaux provenant

effectué sur des œufs incubés, avant le 10e

de l’abattage comme la cornée de l’œil de

jour de la couvée. A cette fin, la substance

Procédure analytique

bœuf ou l’œil de poulet isolé permet de

est déposée sur la membrane traversée par

Antérieurement, d’innombrables expé-

dépister des substances nocives qui ne fe-

des vaisseaux sanguins. Les apparitions

riences sur animaux ont été faites pour le

ront plus l’objet d’examens sur l’œil d’un

d’hémorragies et les modifications dans

diagnostic de maladies infectieuses ainsi

lapin vivant.

les vaisseaux sanguins sont évaluées. Le

que pour l’analyse quantitative et qua-

test HET-CAM a été développé à titre de

litative de substances propres au corps,

Œuf de poule

remplacement du test de Draize, où des

comme l’insuline ou d’autres hormones.

L’effet nocif de substances sur les yeux et

substances sont mises au contact de l’œil

Dans les années soixante et septante, on

la muqueuse est vérifié au moyen du test

de lapin pour en examiner l’effet sur les

a développé des procédures d’analyses qui

muqueuses. Mais jusqu’à présent, le test

étaient bien plus précises et qui – effet ac-

HET-CAM se limite à un usage partiel, en

cessoire – renonçaient aux expérimenta-

tant qu’étape préliminaire aux essais ef-

tions animales.

Pourquoi les cellules animales sont le mauvais choix D’un point de vue scientifique, il n’est

fectués sur les lapins.

Dans la chromatographie liquide à haute performance (HPLC), les diverses

guère pertinent de faire de la recherche

Microorganismes et pollens

propriétés chimiques de substances sont

sur des cellules ou organes animaux, car

De nombreux examens de la toxicité ou

étudiées. La procédure remplace à ce jour

de la nocivité possible de produits chimi-

en Allemagne une expérience très cruelle

ques peuvent être réalisés sur des bacté-

menée sur des souris, où des moules sont

ries, des champignons et des pollens. En

testées sous l’angle des poisons qui y sont

pratique, on se sert en masse de ces pro-

inoculés. Après plus de 25 ans de valida-

cédés car ils sont rapides et très signi-

tion, cette procédure doit enfin être in-

ficatifs. Par exemple, le test Ames, qui

troduite, dès juillet 2011, à l’échelle euro-

porte le nom de son inventeur et agit sur

péenne.

ces cellules proviennent d’un organisme inapproprié et peuvent donc entraîner des résultats erronés, lourds de conséquences. Si par exemple une crème solaire est testée sur des cellules de peau provenant de souris, on ne peut pas prévoir comment la peau humaine ou les divers types de peau vont réagir. Les différences sont bien trop grandes dans la constitution des couches de peau respectives des souris et des humains et quant à la sensibilité des types de peau humaine. Les données relatives à l’homme, et par conséquent significatives, ne peuvent être acquises que par des es-

des salmonelles, est employé de manière

Les radio-immuno-essais (RIA), les

standard dans l’examen pharmacologique

enzymo-immuno-essais (ELISA) et les

pour déterminer si les principes actifs mé-

tests immunofluorescents (IFT) permet-

dicamenteux potentiels sont susceptibles

tent de dépister des microorganismes, par

d’endommager le patrimoine génétique.

ex. des bactéries génératrices de maladies

Diverses prescriptions de l’OCDE en ma-

ou des hormones.

tière d’essais sur l’effet modificateur du patrimoine génétique se fondent sur des

sais sans douleur sur du matériau humain

tests pratiqués sur des bactéries ou des le-

ou par des méthodes telles que celles dé-

vures. L’effet de substances toxiques sur

crites sous le chapitre «Pour une méde-

des pollens s’exprime par une inhibition

cine éthiquement défendable est axée sur

du développement du gamète mâle. En

l’homme» (page 18).

fonction de la longueur des gamètes, il

Protection Suisse des Animaux PSA

La Protection Suisse des Animaux PSA se mobilise pour une science et une recherche qui, autant que faire se peut, atteignent leurs objectifs sans avoir recours aux animaux.

9


La validation et ses problèmes La «méthode de l’expérimentation animale» est considérée depuis plus de cent ans comme la «règle d’or» de la science et a donc trouvé place dans d’innombrables lois, soi-disant pour protéger l’homme et l’environnement des effets dommageables qu’ils pourraient subir. A cette fin, nous connaissons par exemple en Suisse la loi sur les produits chimiques, la loi sur la protection de l’environnement et la loi sur la protection des eaux, la loi sur l’agriculture et la loi sur les produits thérapeutiques, ainsi que les ordonnances y relatives (sur les produits chimiques, les produits biocides, la réduction des risques liés aux produits chimiques, sur les moyens de protection des végétaux et sur les produits thérapeutiques). Même dans l’UE et au plan international, il existe des prescriptions s’appliquant entre autre lorsqu’un produit doit être commercialisé hors de Suisse. S’agissant notamment de la sécurité des produits chimiques, on trouve en Suisse, en Europe et au niveau international des règles obligatoires concernant les essais et impliquant de nombreuses expérimentations animales. En Europe, c’est le programme des tests de substances chimiques REACH19, alors qu’au niveau international, il existe des règles correspondantes de l’OCDE.20 Une grande partie des essais prescrits dans ces dispositions représentent des expériences sur animaux, en particulier dans la série des tests toxicologiques qui engendrent les plus lourdes contraintes pour ces êtres vivants. Certaines des expérimentations animales inscrites dans ces dispositions de l’UE et de l’OCDE remontent aux années 1930–1940 et n’ont jamais été réexaminées jusqu’ici sur le point de savoir si elles sont vraiment aptes à évaluer avec sécurité les risques pour la santé de l’homme. Comme une véritable sécurité du consommateur ne devient réalité qu’après avoir passé par des tests bien conçus, sans animaux de laboratoire et portant sur des humains, il s’agit de libérer la voie aux méthodes scientifiquement fondées et éthiquement défendables. Mais pour ce faire, de grands obstacles doivent encore être franchis.

10

Car avant qu’une méthode exempte d’expériences animales soit reconnue officiellement et entre dans les textes légaux, elle doit franchir le cap de la procédure de validation, où elle sera examinée sous l’angle de son efficacité scientifique et de la fiabilité des résultats. En l’occurrence, l’exécution d’une étude multicentrique est une étape importante. La nouvelle méthode est alors testée dans divers laboratoires sur des substances connues, au moyen d’un processus uniforme, avant d’être évaluée de manière indépendante. Lorsqu’une méthode a été validée de la sorte, le travail se poursuit pour qu’elle soit reconnue par les autorités et inscrite dans les prescriptions légales. Et pour éviter qu’au vu des réglementations en vigueur, les expérimentations animales ne soit exécutées hors d’Europe, il est très important que des méthodes exemptes de telles expériences soient reconnues à l’échelle européenne et au plan international et que les règles en la matière soient harmonisées. Dans ces procédures, le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM) et le Service central de saisie et d’évaluation de méthodes de substitution et complémentaires à l’expérimentation animale (ZEBET) jouent un rôle capital. Mais les expérimentations animales imposées aux fins de vérifier la sécurité ne sont en fait responsables que d’une petite partie de ces essais sur animaux. Durant les dernières années, leur part représentait en Suisse 20%. Les domaines de la recherche sur les médicaments et de la recherche fondamentale, qui englobent un large éventail des activités de recherche, ont des conséquences bien plus graves pour les animaux. En effet, dans cette catégorie se rangent les tests ne servant que le pur intérêt de l’expérimentateur et dans lesquelles les essais peuvent se faire presque à volonté sur les animaux. Vous trouverez des exemples à ce sujet dans le chapitre «Abandon des expériences animales douteuses» (p. 21). Depuis quelques années, ces expériences sont également à la mode dans le domaine du génie génétique, ce qui entraîne une augmentation massive du nombre de ces expérimentations.

ZEBET: le Service central de saisie et

d’évaluation de méthodes de substitution et complémentaires à l’expérimentation animale est rattachée au Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR) (Office fédéral de l’évaluation des risques) et a été fondée en 1989. C’est un institut scientifique dont la tâche est, spécialement dans le domaine des expériences sur animaux prescrites par la loi, de documenter, évaluer des essais de substitution et de complément auxdites expériences, pour en recommander ensuite l’application au plan national et international, jusqu’à leur avènement.

ECVAM: le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (European Centre for the Validation of Alternative Methods) développe des procédures sans recours aux expériences sur animaux ou celles qui, tout au moins, réduisent le nombre et la souffrance des animaux concernés. L’ECVAM valide des méthodes d’essais et met tout en œuvre pour leur reconnaissance officielle. Les nouvelles techniques sont documentées dans une banque de données. OCDE: l’Organisation de coopération et de développement économiques (Organisation for Economic Cooperation and Development) est une organisation interétatique dont le siège est à Paris, et qui réunit près de 30 pays industrialisés. Au sein de l’OCDE, les gouvernements échangent entre eux, ils évoquent et mettent au point des standards obligatoires au plan international. Dans ce cadre, des conventions et des directives contraignantes sont notamment adoptées, telles que la Ligne directrice de l’OCDE pour les essais de produits chimiques, qui se fonde dans une large mesure sur des expérimentations animales. La reconnaissance par l’OCDE de procédures renonçant aux animaux de laboratoire pour tester les produits chimiques au plan international est donc d’une grande importance car, pour la commercialisation d’une substance audelà des frontières du pays ou de l’UE, des normes uniformes s’appliquent aux méthodes d’essais qui, dans le cas optimal, n’impliquent pas d’expériences sur animaux. REACH est le règlement de l’UE sur l’en-

registrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions de produits chimiques. Cette réglementation entrée en vigueur en 2007 prescrit que, jusqu’en 2018, plusieurs milliers de produits chimiques doivent être vérifiés sous l’angle de leur toxicité. Des experts considèrent que 54 millions d’animaux vivants seront utilisés pour REACH.

Protection Suisse des Animaux PSA


Points critiques

gle d’or», qui inspire davantage confiance

notoirement cancérigènes pour l’être hu-

qu’une technique sans recours aux ani-

main, comme le dichlorvos et le lindane,

maux de laboratoire. Et ce quand bien

sept seulement ont provoqué un cancer

L’OCDE prétend que ses règles concernant

même il est prouvé scientifiquement que

chez des rongeurs également. Le taux

les essais ne doivent contenir que des mé-

les expériences animales sont fréquem-

d’erreur était donc de 63%.24 A l’inverse,

thodes validées, autrement dit qui four-

ment non fiables et ne permettent pas de

la saccharine a été classifiée à tort pen-

nissent des résultats scientifiques fiables

tirer des conclusions sur les risques pré-

dant deux décennies comme étant can-

et reproductibles. En théorie, cela n’est

sentés par des produits chimiques pour

cérigène parce que des rongeurs mâles

pas seulement valable pour des métho-

l’homme. Dès 1962 déjà, des doutes sont

ont développé un cancer de la vessie avec

des sans expérimentations animales (in

apparus au sujet de la fiabilité des tests

cette substance. De nombreuses études

vitro), mais également pour celles qui y

pratiqués sur les yeux de lapin.21 Dans une

faites sur la population n’avaient nulle-

ont recours (in vivo). Mais en pratique, ces

étude multicentrique effectuée en 197122,

ment établi le risque de cancer pour cet

conditions ne sont pas respectées. Comme

il a été montré que le test de Draize révèle

édulcorant. Malgré cela, l’administration

auparavant, expérimentations animales

dans ses résultats des fluctuations insou-

américaine en charge de la santé publi-

et méthodes dites alternatives sont éva-

tenables, de sorte qu’il est non fiable et in-

que, la FDA, a exigé qu’une mise en garde

luées selon deux poids et deux mesures.

justifié en tant que méthode scientifique

figure sur les emballages de saccharine.

Alors que les méthodes «alternatives» doi-

(voir encadré).

Ce n’est qu’en l’an 2000 que l’erreur a été

vent passer, de la phase du développement

Dans une autre étude, les propriétés

jusqu’à l’application, au travers de très

cancérigènes de substances ont été com-

longues et coûteuses études de validation

parées sur des rats et des souris. 46%

Bien que l’expérimentation animale

et d’essais multicentriques pour mettre à

des substances testées étaient carcinogè-

soit, preuve à l’appui, une méthode dé-

l’épreuve leur valeur scientifique, les ex-

nes chez les rats mais pas chez les sou-

ficiente et non fiable, les techniques sans

inversement.23

admise. L’urine des rats est d’une autre composition que celle de l’homme.

périmentations animales n’ont jamais été

ris ou

Si déjà les résultats

recours aux animaux sont mesurées à

soumises à pareille procédure.

ne concordent pas entre ces deux espèces

cette aune et l’on attend qu’elles pro-

Comme les essais sur animaux sont

animales, comment s’étonner que l’on ne

duisent les mêmes résultats. Et, parado-

utilisés depuis longtemps déjà, on justifie

puisse tirer aucune conclusion fiable pour

xalement, on ne leur accorde une valeur

leur pertinence et leur fiabilité par l’expé-

l’homme à l’appui des résultats d’expé-

scientifique qu’à ce moment-là.

rience qui en a découlé. Cette méthode est

rimentations animales? Ainsi, dans une

donc toujours considérée comme la «rè-

étude menée en 1983 sur 19 substances

Exemple de la non-fiabilité des expérimentations animales: le test de Draize sur l’œil du lapin

thode scientifique et n’autorise aucune

l’homme (épaisseur de la cornée humaine:

déclaration fiable sur le danger encouru

0,51 mm, lapin: 0,37 mm).

Dans une étude

multicentrique22,

par l’homme. La cause en est imputable à la structure fondamentalement différente

il avait

de l’œil de l’homme et du lapin. Le lapin

déjà été établi dans les années septante

a une triple paupière qui peut modifier le

que le test effectué sur l’œil du lapin ne

contact entre la cornée et la substance tes-

permettait nullement des conclusions fia-

tée. Le mécanisme lacrymal du lapin est

bles sur l’effet nocif de substances chimi-

moins marqué que celui de l’homme, ce

ques.

qui engendre des différences dans la durée

Douze substances ont été étudiées

de l’effet d’une substance. Par conséquent,

dans divers laboratoires au moyen du

le réflexe du battement de paupière peut

test de Draize pour établir leur compati-

ne pas se manifester pendant 20 minutes

bilité avec la peau et les muqueuses. Les

chez le lapin, ce qui fait que la substance

résultats furent complètement différents.

demeure plus longtemps dans l’œil.

Nombre de substances testées ont été clas-

Les valeurs pH de l’humeur aqueuse

sées par certains laboratoires comme «for-

sont différentes (homme: pH 7,1 – 7,3; la-

tement irritantes», et «non irritantes» par

pin: pH 8,2); il en va de même pour l’épais-

d’autres. La méthode ne satisfait donc pas

seur, la structure du tissu et les propriétés

aux exigences fondamentales d’une mé-

biochimiques de la cornée du lapin et de

Protection Suisse des Animaux PSA

Lors du test de Draize, des produits chimiques sont appliqués sur l’œil du lapin. Le test n’est pas seulement d’une très grande cruauté, mais manque énormément de fiabilité.

11


Plus qu’une substitution

mentation animale comporte le danger de voir les exécutants des essais s’en tenir à la «bonne vieille méthode éprouvée» et ne pas appliquer la nouvelle technique.

Le terme «alternatives» implique que les

des sont acceptables aux yeux de la Pro-

essais sur animaux soient remplacés par

tection Suisse des Animaux PSA à titre

Dans les règles de l’OCDE en la ma-

quelque chose d’autre. Or en réalité, les

de transition, jusqu’au remplacement des

tière, une série de tests in vitro est men-

méthodes sans animaux ne sont pas sim-

expériences sur animaux. Voir à ce sujet

tionnée en tant que véritable «alternative»

plement une substitution, mais elles re-

le chapitre «Réduction, remplacement ou

au test respectif in vivo, par exemple les

présentent un progrès par rapport aux

suppression?» (p.22).

essais sur l’absorption de la peau, la cor-

expérimentations animales. Dans les mi-

La coexistence des expériences anima-

rosivité de celle-ci et des tests pour étu-

lieux scientifiques, le terme «alternatives»

les et des dénommées méthodes alternati-

dier des atteintes aux chromosomes. Mais

est souvent utilisé aussi pour des techni-

ves constitue aussi un problème dans les

comme les deux méthodes coexistent, le

ques qui ne remplacent pas lesdites ex-

prescriptions régissant les essais. Ajouter

choix est laissé à l’exécutant quant aux

périmentations, mais les réduisent ou

simplement à ces prescriptions une mé-

essais qu’il privilégie, ce qui défavorise

les affinent seulement. De telles métho-

thode «alternative» en parallèle à l’expéri-

l’application de la méthode in vitro.

Que se fait-il déjà? Histoires de succès de la recherche sans contraintes pour les animaux La pratique ne cesse de montrer qu’il est tout à fait – voire précisément – possible de faire des progrès médicaux sans animaux. Toujours plus nombreux sont les chercheurs qui reconnaissent ce fait et qui se consacrent à des méthodes innovantes, sans expérimentations animales.

d’une souris, ceux-ci se multiplient pour

haités par la méthode dénommée «Phage

former une tumeur dans sa cavité abdo-

display library». C’est ainsi qu’à l’Univer-

minale. Après quelques jours, le liquide

sité de Genève, une technique a été ré-

qui s’y est formé est retiré pour se procu-

cemment développée, qui permet de clo-

rer les anticorps monoclonaux. Ce pro-

ner des anticorps au moyen de bactéries.

cédé cause d’immenses douleurs aux sou-

Dans une éprouvette, l’anticorps voulu est

ris. qui finissent par mourir ou sont tuées.

isolé du mélange par «phage display» et

Grâce à des systèmes in vitro de grande

peut être produit ensuite en quantité il-

Les anticorps monoclonaux sont des pro-

valeur, qui ont été développés dans les

limitée. Grâce à ce procédé, il y a moyen

téines qui se lient à certains antigènes,

années 80 à 90, la production dans l’as-

d’épargner à l’avenir en Suisse une par-

donc à des substances étrangères dans le

cite de souris est, à quelques exceptions

tie de la consommation de lapins, qui re-

corps, et obligent le système immunitaire

près, interdite en Suisse, en Allemagne et

présente chaque année quelque 6000 ani-

à développer une défense. Ils jouent un

aux Pays-Bas. Toute une série de procé-

maux sacrifiés dans les essais.

grand rôle dans le diagnostic et la thé-

dés de culture tels que la «tecnomouse» ou

Pour toutes les solutions d’infusion,

rapie du cancer. La production des anti-

la «souris éprouvette» conservent la pre-

vaccins et autres substances injectés dans

corps monoclonaux intervient générale-

mière étape, soit l’acquisition des globu-

le corps humain, il faut examiner s’ils

ment dans le dénommé ascite de souris ou

les blancs dans la souris. La production

contiennent des substances pouvant dé-

chez le lapin. Dans la procédure utilisant

des anticorps monoclonaux sous forme de

clencher de la fièvre. Jusqu’à présent, la

la souris, on réunit d’abord des globules

tumeur, liée à tant de souffrances, a lieu

substance est administrée à des lapins.

blancs de souris présentant des cellules

dans des flacons de culture ou dans de

Pendant plusieurs heures, on vérifie si la

cancéreuses avec des hybridomes. Si l’on

grands réservoirs contenant jusqu’à des

température monte. Et durant toute l’ex-

injecte les hybridomes dans l’organisme

centaines de litres. Mais il existe déjà des

périence, les lapins sont entravés de ma-

approches pour fabriquer des anticorps

nière à ne plus pouvoir bouger. Les résul-

monoclonaux sans aucun recours aux

tats ne sont pas fiables, car la température

animaux. Au lieu de souris ou de lapins,

des animaux peut être influencée par des

des bactéries produisent les anticorps sou-

facteurs insaisissables et, en cas de répétition, elle présente de fortes variations.

Au lieu d’injecter des solutions d’infusion (test pyrogène) dans le corps de lapins fixés dans des caisses, il est possible d’utiliser un test du sang humain pour découvrir des substances déclenchant la fièvre.

12

Il est bien plus aisé de prouver la présence de pyrogènes dans le sang humain, autrement dit de substances d’origine microbienne provoquant la fièvre, et ce à l’appui de la réaction de cellules immu-

Protection Suisse des Animaux PSA


nitaires. La substance à tester est ajou-

il n’existe pas de directives nationales ou

tée aux cultures cellulaires tirées du sang

internationales précisant quelles sont les

humain. Les globules blancs répandent

techniques d’analyse à utiliser.

le transmetteur interleukin 1ß lorsqu’ils

Il y a quelques décennies seulement,

entrent en contact avec des éléments de

d’innombrables expériences sur ani-

bactéries déclenchant la fièvre. La quan-

maux étaient effectuées pour découvrir si

tité d’interleukin 1ß est mesurée tout à

un être humain souffrait du diabète. De

fait automatiquement, à l’aide de réac-

même, de pénibles expériences animales

tions chromatiques. On obtient des résul-

étaient exécutées par le passé afin de dé-

tats très précis et reproductibles, qui sont

tecter une maladie due à une déficience

directement significatifs pour l’homme.

en vitamines. Les tests prenaient énor-

Ce test pyrogène à partir du sang total

mément de temps, n’étaient pas fiables

fut développé au début de 1990 déjà, à

et présentaient un taux élevé d’erreurs.

l’Université de Constance. En dépit de ré-

Aujourd’hui, il existe des méthodes ana-

sultats extraordinaires obtenus dans di-

lytiques modernes permettant de diagnos-

verses études de validation, il n’est utilisé

tiquer rapidement et sûrement des mala-

qu’avec hésitation jusqu’à présent, mais

dies humaines.

il est inscrit dès 2010 dans la Pharmaco-

En 1930, on a découvert que des hor-

pée européenne (Ph. Eur.). Il est dès lors

mones dans l’urine de femmes enceintes

valable en Europe en tant que test pyro-

après injection dans des xenopus laevis

gène in vitro (IVPT) autorisé par les auto-

(grenouilles africaines à griffes) déclen-

rités, et doit être utilisé en lieu et place

chaient une ponte des œufs en l’espace de

des expériences effectuées jusqu’ici sur

quelques heures. Le besoin en grenouilles

des lapins.

à griffes pour le constat de grossesses fut

Dans le domaine du diagnostic, de très

énorme et a conduit cette espèce au bord

nombreuses expérimentations animales

de l’extinction. Plus tard, les grenouilles

ont été remplacées au cours des dernières

furent élevées en laboratoire pour satis-

décennies. Pour pouvoir introduire une

faire la forte demande. A l’heure actuelle,

thérapie envisagée, il est important de dé-

la détermination des hormones de gros-

couvrir si un patient (humain ou animal)

sesse sans expérimentation animale ne

souffre d’une certaine maladie d’origine

présente plus aucun problème.

Exemples tirés du domaine du diagnostic Maladie des perroquets: le test sur des souris était prescrit par la loi pour établir la preuve de l’agent pathogène de la psittacose (maladie des perroquets). L’échantillon d’urine ou organique était injecté dans la cavité abdominale de souris. Elles étaient tuées après une semaine afin d’injecter des parties du foie et de la rate dans d’autres souris. Ces animaux étaient également supprimés pour observer au microscope les modifications typiques du foie et de la rate. A l’heure actuelle, plusieurs procédés de recherche et d’identification sans recours aux expériences sur animaux sont disponibles, tels que les cultures de cellules ou des méthodes analytiques. Tuberculose: depuis plus de cent ans, les cochons d’Inde ont été utilisés pour le diagnostic de cette maladie. Le matériau à analyser, soit par exemple la salive, leur était injecté dans le flanc. Après 6 à 8 semaines, les animaux étaient tués et analysés sous l’angle de modifications organiques spécifiques. Des techniques modernes impliquant des bouillons de culture spéciaux permettent aujourd’hui la mise en culture d’agents pathogènes de la tuberculose. Dans les pays anglo-saxons, cette expérience sur animaux de laboratoire est interdite.

bactérienne, virale ou parasitaire. Pour ti-

Pendant des décennies, le dénommé

rer au clair une suspicion d’infection, des

test de poissons a été exécuté pour dé-

algues et qui réagissent tous de manière

échantillons sont prélevés sur le patient,

terminer la toxicité d’eaux usées indus-

plus sensible que le test de poissons sont

par ex. de la salive, du sang, de l’urine ou

trielles et pour calculer les taxes liées

inscrits dans les ordonnances et auraient

des tissus, etc., et ils sont envoyés au la-

au déversement de telles eaux dans des

dû remplacer ce dernier. Sur pression du

boratoire où des analyses sont entreprises.

cours d’eau. La loi prescrivait ce test. En-

mouvement de la protection des animaux

En d’autres temps, ceci impliquait pres-

tre 30’000 et 50’000 poissons d’eau douce

et après de longues années de luttes, l’ex-

que toujours une expérimentation ani-

ont dû laisser leur vie année après année,

périmentation animale a enfin été rem-

male. Après injection du matériau d’ana-

endurant de cruelles souffrances. Le test

placée en 2005 par un test sans poissons.

lyse dans un animal de laboratoire, des

consistait à établir à partir de quelle dilu-

Pourquoi en dépit de l’existence de divers

symptômes typiques ou des modifications

tion des eaux usées tous les poissons sujets

procédés de substitution, le test de pois-

des organes se manifestaient en cas de ré-

à expérience ne mourraient plus d’empoi-

sons n’a-t-il pas été supprimé en 1997

sultat positif, souvent accompagnées de

sonnement après 48 heures. Depuis 1997

déjà, et pourquoi a-t-il fallu développer

douleurs insoutenables pour l’animal. Si

déjà, divers essais sans

encore un autre test «alternatif», voilà qui

le cas était négatif, autrement dit lorsque

fondés sur des bac-

le patient ne souffrait pas de la maladie

téries ou des

en question, l’animal ne présentait pas de

animaux,

est incompréhensible. Alors que la base légale est maintenant claire, le test de poissons est toujours en usage partiel.

symptômes. Il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes in vitro, mais les animaux sont toujours utilisés pour le diagnostic. A part quelques rares exceptions,

Protection Suisse des Animaux PSA

L’utilisation de grenouilles africaines à griffes pour le test de grossesse appartient au passé, grâce à des procédures biochimiques.

13


Grâce aux tests cellulaires automatisés, la toxicité de substances peut être analysée rapidement et de manière fiable.

L’avenir appartient aux méthodes sans recours aux animaux De nombreux exemples le montrent:

rent aux méthodes alternatives, aucun es-

Malgré cela, elles sont toujours la règle,

l’expérimentation animale ne pose pas

sai sur animaux ne figurerait plus dans

comme, par exemple, dans le cas du test

seulement un problème éthique, mais

les dispositions légales. Comme des études

de toxicité par l’influence de la lumière

conduit aussi à une impasse scientifique.

comparatives n’ont cessé de le démontrer,

solaire (phototoxicité). Parce qu’il n’y

Les procédures évitant ces expériences

les expériences animales ne fournissent

avait pas de méthode uniforme reconnue

offrent au contraire une série d’avan-

pas de résultats reproductibles – contrai-

à cet effet, une expérience sur animaux a

tages sans concurrence. Si l’on voulait

rement aux tests sans animaux – et ne

été mise sur pied. Crèmes, lotions et autres

échanger les rôles et exiger des expéri-

remplissent donc pas les critères d’une

produits de soins corporels sont appliqués

mentations animales qu’elles se mesu-

reconnaissance de la part des autorités.

sur la peau du dos rasé de lapins, cochons d’Inde, rats ou souris. Puis les animaux sont placés dans des tubes étroits pour qu’ils ne puissent plus bouger et reçoivent des rayons ultraviolets. A l’appui de vagues observations des modifications de la peau, des conclusions sont tirées au sujet de la toxicité. Cette technique inappropriée n’a jamais été mise à l’épreuve quant à son efficacité, mais elle a trouvé sans problème sa place dans les prescriptions relatives aux essais. Et ce bien qu’existe, preuve à l’appui, une meilleure méthode sans expérience animale. Dans le test de rouge 3T3, la substance est analysée dans

Après addition d’une substance à tester, la croissance des cellules est analysée au microscope.

14

Protection Suisse des Animaux PSA


grandes faiblesses de ses tentatives. Finalement, on est revenu aux données humaines pour la comparaison dans la va-

Quelle est l’importance des systèmes in vitro par rapport à l’expérimentation animale?

lidation du test de rouge 3T3. Un déroulement unique à ce jour dans la façon de procéder à la validation.

Les systèmes in vitro bien mis au point scientifiquement présentent toute une série d’avantages imbattables en

Coûts et durée L’administration américaine EPA, en charge de la protection de l’environnement, et l’Institut national américain de

comparaison des essais sur animaux. • Fiabilité: des études au moyen de

la santé (NIH) ont annoncé en 2008 qu’ils

cultures cellulaires et de tissus four-

voulaient tester à long terme des produits

nissent des résultats bien reproducti-

chimiques et autres substances au moyen

bles et manifestes, car il est possible

de systèmes automatisés, sur une base de

d’analyser par extraits isolés une in-

cellules.26

Les expérimentations anima-

fluence toute spéciale ou une modifi-

les étaient à leurs yeux non fiables, trop

cation spécifique alors que, dans l’ex-

onéreuses et trop longues. Ce qui prend

périmentation animale, c’est l’ensem-

des semaines ou des mois dans les essais

ble du processus qui est généralement

sur animaux peut être réglé en l’espace de

évalué, par ex. un empoisonnement ou

des cultures cellulaires. Le nombre de cel-

quelques heures au moyen de tests auto-

lules mourant sous l’effet de la lumière

matisés sur cellules. Des robots peuvent

une atteinte. Ceci est surtout vrai pour

UV autorise des conclusions quant à la

analyser plusieurs milliers de substance

toxicité. Cette technique donne des ré-

par jour. Ce qui serait tout simplement

sultats très précis et reproductibles. Lors

impossible avec des expériences sur ani-

de la validation de la méthode de culture

maux. Les deux administrations américai-

cellulaire, il s’est avéré que les résultats

nes sont certaines qu’à l’avenir, les exa-

des expérimentations animales étaient

mens de toxicité seront uniquement faits

si mauvais qu’ils ne pouvaient être pris

sans essais sur animaux.

les systèmes in vitro réagissent net-

Le tableau suivant donne une vue d’ensemble des coûts usuels d’expérimentations animales à des fins toxicologiques, en comparaison des méthodes in vitro correspondantes.27

toxiques que l’animal vivant.

Les cellules sont cultivées dans l’étuve bactériologique.

que les résultats d’essais sur animaux ne concordaient que dans 40% des cas avec les données connues chez

l’homme.25

En

1991 déjà, l’OCDE a renoncé à harmoniser cette expérimentation animale, vu les

d’une substance peut être très différent entre l’animal et l’homme. • Sensibilité: pour une part d’entre eux,

• Coûts: les études avec cultures cellulaires sont, une fois établies, nettement moins onéreuses que les expériences sur animaux. • Durée: les analyses effectuées avec

Comparaison des coûts des expérimentations animales/méthodes in vitro

des systèmes in vitro donnent des ré-

Test de toxicité (exp. animale toxicologique)

Coûts usuels (en CHF) Exp. animale Test in vitro

Irritation oculaire

2100.–

1125.–

Effet corrosif sur la peau

2100.–

175.– à 975.–

Irritation oculaire sous influence de la lumière (phototoxicité)

11 800.–

1500.–

Atteinte au patrimoine génétique (mutation)

36 000.–

24 000.–

Atteinte au patrimoine génétique (échanges de chromatides sœurs)

26 500.–

9600.–

Atteinte au patrimoine génétique (synthèse DNS non planifiée)

38 500.–

13 200.–

Test pyrogène (substances provoquant la fièvre)

480.–

130.–

Protection Suisse des Animaux PSA

main, car le traitement (métabolisme)

tement plus sensiblement aux effets

en compte pour une comparaison. Un groupe de travail de l’OCDE a découvert

les études in vitro sur un matériau hu-

sultats au cours des heures qui suivent, tandis que les études impliquant des animaux peuvent durer des semaines, des mois, voire des années. • Quantité: les systèmes in vitro permettent, en particulier dans les études toxicologiques, d’analyser parallèlement un grand nombre de produits pharmaceutiques ou chimiques, alors que les expérimentations animales sont limitées sous cet angle.

15


Vaccins

maux sont utilisés aux fins de contrôle de

sont infectés au moyen de l’agent patho-

la charge, mais aussi pour la fabrication.

gène en question afin d’établir si le vac-

Auparavant, des vaccins contre des ma-

cin est à même d’empêcher les symptômes

Une fois sur le marché, les médicaments

ladies telles que la rage, la poliomyélite,

typiques de la maladie. La seule injection

ne peuvent plus faire l’objet de tests. Il

la maladie de Carré ou la peste porcine

de l’agent pathogène, qui intervient sou-

semble qu’il en aille autrement avec les

étaient donc généralement fabriqués sur

vent directement dans la cervelle, est une

dénommés médicaments immunologi-

l’animal. Aujourd’hui, la production de

torture. Les animaux déficients ou non

ques (IAM) tels que les vaccins et les sé-

vaccins a passé en majeure partie en mo-

vaccinés subissent par ailleurs une mort

rums immunologiques. En raison de fluc-

dalité de cultures cellulaires. Pour certains

cruelle. Le test est critiqué même dans des

tuations naturelles dans le processus de

vaccins cependant, des œufs de poule in-

milieux spécialisés du fait de son impré-

fabrication, chaque unité de production

cubés sont employés, comme en particu-

cision.28

(charge) doit être à nouveau soumise à un

lier dans la fabrication de divers vaccins

essai. Des dispositions nationales et in-

contre la grippe porcine en 2009.

Il y a cependant des développements positifs dans le contrôle des vaccins. C’est

ternationales fixent une série de critères

Mais l’examen de l’efficacité dans les

ainsi que, par exemple, les tests ELISA,

stricts pour l’examen de chaque charge.

contrôles de charge des vaccins est tou-

qui permettent d’établir l’existence de cer-

Ainsi des expériences sur animaux doi-

jours effectué en majeure partie sur des

taines protéines, ont été inscrits dans la

vent être établies pour le contrôle de la pu-

animaux, qui en souffrent énormément.

Pharmacopée européenne pour le contrôle

reté, l’innocuité et l’efficacité des produits,

Souris, cochons d’Inde ou hamsters re-

de vaccins contre le rouget du porc et le

avant qu’une autorité étatique chargée du

çoivent une injection du vaccin d’une

tétanos.

contrôle donne le feu vert à la commer-

charge, une partie des animaux n’étant

cialisation. Pour nombre d’IAM, des ani-

pas vaccinée à titre de contrôle. Puis ils

Recherche fondamentale Le terme «recherche fondamentale» re-

maux de laboratoire ne souffrent généra-

ligaturés dans la cervelle de rats ou de

couvre des expériences et études desti-

lement pas de maladies humaines à étu-

souris. A titre de «modèle» pour les ma-

nées à élargir les connaissances générales

dier, on se sert des dénommés «modèles

ladies rhumatismales, un liquide irritant

en biologie et en médecine. Nombre d’ex-

d’animaux». Ces termes signifient qu’il est

est injecté dans les articulations des ge-

périmentations animales dans le domaine

porté atteinte à un animal par voie chirur-

noux d’animaux afin d’y provoquer une

de la recherche fondamentale sont totale-

gicale, au plan toxique ou génétique, de

inflammation. Une boucle est posée sur

ment hors but et servent surtout les car-

telle sorte qu’il manifeste les symptômes

une artère coronaire de chien, qui peut

rières de certains individus (voir chapitre

de la maladie humaine. Pour déclencher

être serrée depuis l’extérieur pour pro-

«Abandon des expériences animales dou-

notamment des attaques épileptiques, des

voquer un infarctus du myocarde. Dans

teuses», p. 21). Mais il s’agit aussi, pour

rats ou des souris subissent des injections

la recherche contre le cancer, des souris

une part, de la recherche sur des mala-

toxiques ou des électrochocs. Dans le do-

reçoivent une injection sous-cutanée de

dies humaines et sur des approches thé-

maine de la recherche sur les attaques

cellules cancéreuses humaines. Souvent,

rapeutiques. Comme à l’évidence les ani-

cérébrales, des vaisseaux sanguins sont

sont également utilisés des animaux génétiquement modifiés qui, par suite d’une déficience naturelle ou d’un défaut génétique créé intentionnellement, souffrent de maladies comme le diabète, l’hypertension, l’obésité ou le cancer. Mais dans ce genre de recherche, des aspects essentiels de la maladie humaine sont

Un infarctus du myocarde est provoqué artificiellement chez un chien en bonne santé en posant une boucle sur une artère coronaire. En l’occurrence, les causes de l’infarctus chez un patient humain ne sont donc pas prises en considération.

16

Protection Suisse des Animaux PSA


totalement ignorés. La maladie de l’homme

faudrait exercer sur elles seraient donc

est souvent un phénomène multifactoriel,

des éléments cruciaux, plutôt que de dé-

autrement dit, elle n’apparaît que par l’inte-

velopper sans cesse de nouveaux «modèles

• Il y a moyen d’étudier sur des cultures de

raction de nombreux facteurs physiques et

d’animaux», d’ailleurs inutilisables (voir

cellules cancéreuses la propagation et la

psychiques, sur une longue période. Il faut

chapitre «Pour une médecine éthiquement

croissance de tumeurs et de tester de nou-

citer à ce titre les effets de l’alimentation

défendable et axée sur l’homme» p. 18).

ladie de Parkinson, de l’épilepsie et de la recherche sur la douleur.

veaux médicaments contre le cancer. • Les cultures cellulaires des divers types

et de l’environnement, une prédisposition

De surcroît, nombre de questions scientifiques posées dans le cadre de la recherche fondamentale peuvent être étudiées grâce aux méthodes in vitro. On citera simplement ici quelques exemples:

de cellules d’artères humaines peuvent

contre les maladies de civilisation actuel-

• Les cultures de cellules nerveuses permet-

• Les cellules de culture du muscle cardia-

les que sont le cancer, les maladies car-

tent d’étudier la répartition de substances

que conservent même en éprouvette leur

diaques et circulatoires, le diabète, le rhu-

neurotransmettrices du système nerveux

capacité à s’assembler. Les corrélations

matisme, etc.

individuelle, le stress ainsi que des conditions sociales les plus diverses. La maladie humaine n’est donc nullement comparable aux déficiences provoquées artificiellement sur les animaux de laboratoire. En conséquence, la recherche axée sur l’expé-

être utilisées dans la recherche sur l’artériosclérose. Les artères sont fournies par les transplantations de rein et de foie. En conséquence, la cause et le traitement de maladies des parois artérielles peuvent faire l’objet de recherches par ce biais.

rimentation animale échoue dans la lutte

ainsi que leur influence pharmacologi-

physiologiques et l’efficacité de médica-

La recherche des causes réelles des

que. Il est donc possible de rechercher des

ments pour le cœur peuvent être testées

maladies actuelles et les influences qu’il

médicaments dans le domaine de la ma-

sur ces cellules.

Méthodes d’enseignement sans expérimentation animale pour les études et la formation Les étudiants en biologie, en médecine

lement à l’écran les expériences classi-

davre humain alors qu’un vétérinaire le

humaine et vétérinaire doivent exécuter,

ques sur grenouilles ainsi que de nom-

fait sur des animaux sans vie, décédés

dans de nombreuses universités et hautes

breux autres essais, voire des dissections.

naturellement ou endormis pour des rai-

écoles, des expérimentations animales ou

La physiologie peut être apprise au moyen

sons médicales. A l’étape suivante, il as-

des essais sur des animaux abattus. Dans

d’expérimentations sans douleur sur son

siste un chirurgien expérimenté jusqu’à ce

le stage pratique de physiologie, l’ensei-

propre corps. Par exemple, à l’aide d’une

qu’il soit finalement en mesure de procé-

gnement des processus vitaux naturels, les

procédure myographique, il est possible

der lui-même aux opérations – d’abord

essais classiques sur des grenouilles sont

de déterminer, au lieu de travailler à cet

sous surveillance – sur le patient. C’est

toujours au premier plan. Depuis sa dé-

effet sur un muscle de grenouille, les fais-

la seule manière d’apprendre le métier de

couverte en 1791, des générations d’étu-

ceaux nerveux et musculaires sur le pouce

chirurgien, et non pas en s’exerçant sur

diants dans le monde entier ont disséqué

d’un étudiant. Des modèles d’opération en

des animaux de laboratoire.

des millions de grenouilles pour étudier

plastique conviennent pour s’exercer à la

sur leurs muscles et nerfs les lois régissant

dextérité chirurgicale. Même pour appren-

la physiologie. Même les dissections d’in-

dre l’anatomie des animaux, il n’est abso-

sectes, vers de terre, escargots, poissons,

lument pas nécessaire d’en tuer spécia-

rats et autres animaux tués spécialement

lement. Les animaux endormis pour des

à cette fin figurent au programme des étu-

raisons médicales ou trouvés morts peu-

des. D’un autre côté, il existe à l’heure ac-

vent très bien servir à cet effet. Lorsque de

tuelle plusieurs centaines de moyens di-

tels animaux sont plastifiés, ils sont par

dactiques sans expérimentation animale.

ailleurs conservables sans limite.

Nombre d’universités misent déjà sur ces

Un futur médecin apprend d’abord à

innovations alors que d’autres s’entêtent

opérer en faisant des exercices sur un ca-

à poursuivre dans la voie de méthodes archaïques. Des programmes informatiques interactifs permettent de reconstituer virtuel-

Protection Suisse des Animaux PSA

Grâce aux simulations informatiques modernes, les fonctions de l’organe peuvent être présentées de façon claire.

17


Par un procédé tomographique, des organes voire des fonctions de l’homme peuvent être présentés en trois dimensions.

Pour une médecine éthiquement défendable et axée sur l’homme Recherche clinique Une grande partie des connaissances mé-

dicaments utiles s’appuie sur l’observa-

qu’il chantait. Il a reçu le titre de docteur

dicales actuelles se fondent sur la recher-

tion clinique. De cette façon, l’efficacité

honoraire de l’Université de Königsberg

che clinique, qui est l’observation atten-

du somnifère phénobarbital a été décou-

pour sa découverte du laryngoscope.31

tive de personnes malades. Les études me-

verte pour la thérapie de l’épilepsie, ainsi

Il existe aujourd’hui toute une sé-

nées sur des patients souffrant de trou-

que les substances tirées d’espèces de di-

rie d’appareils médicaux permettant une

bles du système immunitaire ont fourni

gitale, soit la digoxine et la digitoxine,

recherche sûre et éthiquement défenda-

des informations-clés précieuses pour la

pour le traitement de patients souffrant

ble sur l’être humain. Appareils d’ana-

compréhension des réactions de défense

de déficiences cardiaques. L’utilisation

lyse sanguine, microscope électroni-

propres au corps. Les neuroscientifiques

de la chinidine tirée de l’écorce de l’ar-

que, électrocardiographie (ECG), élec-

portugais Antonio et Hanna Damasio ont

bre à quinquina pour réguler les troubles

troencéphalographie (EEG), ultrasons, en-

observé des patients présentant des at-

du rythme cardiaque s’est fondée sur l’ob-

doscopie, analyses ADN, etc. – toutes ces

teintes au cerveau et ont mis en rapport

servation du fait que la quinine, médi-

techniques permettent des examens ap-

les modifications du comportement de ces

cament presque identique et utilisé pour

profondis de patients humains. Avec des

patients avec les parties endommagées de

traiter la malaria, réduisait la fibrillation

procédés modernes assistés par ordinateur

cet organe.29 Ils ont fait des découvertes

chez un patient.

et fournissant une imagerie, comme la to-

importantes, notamment dans le domaine

Bien d’autres découvertes décisives de

mographie par résonance magnétique et

des attaques cérébrales. Le couple de mé-

la médecine ne sont pas imputables aux

la tomographie par émission de positons,

decins fait aujourd’hui partie des neuro-

expériences sur animaux. Le stéthoscope

des organes voire des fonctions d’un corps

logues les plus en vue au plan mondial.

a été découvert en 1819 par le médecin

vivant peuvent être présentés en trois di-

Face à ce que font ces deux éminents neu-

français René Laennec, après avoir roulé

mensions. Même la mise en œuvre de sti-

rologues, il y a, par exemple, 25 substan-

une simple liasse de papier pour écouter le

muli nerveux dans le cerveau peut être

ces tirées de la recherche impliquant des

bruit produit par la cage thoracique d’un

étudiée sans douleur sur des volontaires.

expérimentations animales, qui réduisent

patient malade du cœur et des poumons.

Ce mode de recherche fournit des données

les atteintes dues aux attaques cérébrales

Le chanteur d’opéra espagnol Patricio Ro-

pertinentes, qui peuvent réellement aider

provoquées artificiellement sur des ani-

driguez Garcia a été le premier à étudier

des patients humains atteints notamment

maux mais qui toutes, sans exception, se

en 1855 l’anatomie du larynx humain, en

de la maladie d’Alzheimer, du Parkinson

observant au moyen d’un miroir dentaire

ou d’autres maladies neurologiques.

révèlent inefficaces chez

l’homme.30

Le développement de nombreux mé-

18

le mouvement de son propre larynx alors

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Micro-dosage Le micro-dosage est une technique rela-

sang, est de 20 à 24 heures chez l’homme.

puis quelques années seulement, il existe

tivement nouvelle dans la recherche de

Les chats ont besoin du double de cette

des appareils de mesure suffisamment

médicaments, où des volontaires se voient

durée pour éliminer cette substance, de

sensibles pour déceler la présence d’infi-

administrer une dose extrêmement faible

sorte qu’en cas d’administration répétée,

mes quantités dans le corps. Si l’on jetait

d’un médicament potentiel. L’absorption,

le danger d’empoisonnement existe. Ad-

un litre d’une substance à tester dans l’in-

la distribution, la métabolisation et l’éli-

ministrer de l’aspirine à des chevaux est

tégralité des eaux des mers de la planète,

mination de la substance sont mesurées

vain, car chez cette espèce, elle est suppri-

la spectrométrie de masse par accéléra-

au moyen de techniques très sensibles.

mée et éliminée en une heure. Le micro-

teur (AMS) serait encore capable de détec-

dosage contourne ce problème et s’adresse

ter cette substance.33 La preuve est pos-

directement à l’être humain.

sible par le marquage radioactif au C14,

Pour ce dénommé profil pharmacocynétique d’un médicament, les méthodes in vitro ne conviennent que sous certai-

Un micro-dosage est si infime qu’il n’a

la radioactivité étant si infime qu’elle ne

nes conditions. Mais les expérimentations

aucun effet pharmacologique sur le su-

porte pas atteinte au sujet de recherche.

animales effectuées normalement à cette

jet de recherche. Il est défini comme le

Pour des substances qui doivent produire

fin donnent tout aussi peu d’enseigne-

centième de la dose considérée efficace

des effets dans le système nerveux cen-

ments. Les diverses espèces animales et

au plan thérapeutique ou, au maximum,

tral, leur enrichissement peut se voir, no-

les humains ont souvent un métabolisme

100 microgrammes; on choisira entre ces

tamment dans le cerveau, au moyen de

totalement différent. Par exemple, s’agis-

deux options celle qui présente la dose la

la tomographie par émission de positons

infime.32

sant de l’aspirine, la demi-vie, autrement

plus

dit la période durant laquelle la moitié

de sang et d’urine, le cheminement de la

d’une dose est encore décelable dans le

substance à travers le corps est suivi. De-

Par des analyses régulières

(TEP).

Epidemiologie Par épidémiologie, on entend les études

and Health» en 1964 ne laissa plus l’om-

l’amiante a été finalement découvert par

menées sur la population, autrement dit

bre d’un doute: fumer la cigarette provo-

des études menées sur des travailleurs en

les examens effectués sur des groupes de

que le cancer des poumons et la bronchite

contact avec ce matériau.

personnes. De cette manière peuvent être

chronique.34

découvertes les corrélations entre certai-

Pendant des décennies, les proprié-

nes maladies et le style de vie, ou les cir-

tés cancérigènes de l’amiante ont été

constances de vie de personnes, telles que

niées parce que les rats tolèrent nette-

la nourriture, les habitudes et le travail.

ment mieux la substance que ne le font

L’épidémiologie s’est développée à partir

les hommes. Il a été constaté dans une

de l’observation de maladies infectieuses.

étude que les humains sont quelque 300

Au 19e siècle, on a pu identifier des si-

fois plus sensibles à l’amiante que les rats.

tuations intenables au plan hygiénique et

Dans une autre étude, des rats ont dû res-

social comme étant les causes des foyers

pirer une concentration cent fois plus éle-

épidémiques de l’époque. Sur la base des

vée d’amiante que les travailleurs expo-

résultats d’études épidémiologiques, des

sés à ce matériau pour contracter un can-

mesures préventives ont été prises.

cer des poumons, voire une concentration

C’est ainsi qu’entre autre, le rapport

mille fois plus élevée pour développer un

entre la fumée et le cancer a été découvert.

cancer du péritoine et de la plèvre. Les

Dans les années 50, on doutait encore des

hamsters sont même plus insensibles en-

effets nocifs de la fumée, surtout au vu

core à l’amiante.35 L’effet cancérigène de

Nos connaissances sur les voies de transmission du VIH et sur les mesures

des résultats des expérimentations animales qui induisaient en erreur. L’évaluation de 7000 études épidémiologiques dans le «Surgeon General’s Report on Smoking

Protection Suisse des Animaux PSA

Ce sont des études menées sur la population qui ont révélé que l’apparition de maladies est fortement influencée par le mode de vie.

19


protégeant du SIDA se fondent exclusive-

cardio-vasculaire. Sur les 5209 citoyens

rition, le développement et les conséquen-

ment sur des études épidémiologiques.

suivis initialement, la majorité d’entre

ces de maladies cardio-vasculaires. Dans

L’étude épidémiologique certainement

eux sont décédés dans l’intervalle, mais

les années 60 déjà, il était clair que la fu-

la plus renommée et la plus ancienne est

l’étude a été poursuivie sur leurs enfants

mée, un taux élevé de cholestérol, l’hy-

l’Etude Framingham, dans le cadre de la-

et petits-enfants. Les données acquises

pertension, l’obésité, le manque de mou-

quelle les habitants de la ville du même

depuis plus de 60 ans maintenant ont

vement ainsi que des facteurs psychoso-

nom au Massachusetts (USA) ont été ob-

permis des découvertes révolutionnaires

ciaux augmentaient le risque de maladies

servés depuis 1948 concernant leur état

concernant les facteurs de risque, l’appa-

cardio-vasculaires.36

L’examen de personnes décédées permet

l’hépatite, l’appendicite, le typhus, l’in-

d’ordre financier car, pour ce genre de re-

des conclusions sur l’apparition de ma-

flammation chronique de l’intestin (coli-

cherche, les fonds ne sont guère libérés; il

ladies et sur les modifications subies de

tis ulcerosa), les insuffisances cardiaques

y a cependant aussi des facteurs sociaux

ce fait par les organes. L’autopsie a été

congénitales, l’hyperactivité de la glande

qui jouent leur rôle. En effet, bien que

de tout temps une source inestimable de

parathyroïdienne

(hyperparathyroïdie).37

l’examen de cadavres puisse sauver la vie

découvertes précieuses pour les scientifi-

Les autopsies constituent un complément

d’autres personnes, nombre de proches du

ques. La pathologie, soit l’enseignement

important de la recherche clinique.

défunt rejettent l’autopsie, en particulier

Autopsies

tiré de l’apparition de maladies, a contri-

C’est une évolution dramatique que

bué considérablement à la compréhension

de voir le nombre d’autopsies régresser

de diverses d’entre elles, par ex. le diabète,

depuis des années.38 Les raisons en sont

pour les enfants.

Prévention Les principales causes de décès sont

évitables, et un quart des suites d’un can-

Les facteurs de risque évitables des ma-

aujourd’hui connues grâce aux études

cer. Plus des trois quarts des cancers sont

ladies cardio-vasculaires sont également

épidémiologiques. La moitié des humains

dus à la fumée, à une surconsommation

la fumée, l’alimentation riche en graisse

du monde occidental meurent à l’heure

de viande et de graisse, aux polluants,

et l’alcool, hormis le stress, la surcharge

actuelle de maladies cardio-vasculaires

à l’alcool et à d’autres causes évitables.

pondérale et le manque de mouvement. Les trois quarts des Européens de l’Ouest meurent de maladies dont les causes sont connues et évitables pour la plupart, et c’est là une preuve de l’incapacité de la recherche par l’expérimentation animale. Les mesures préventives pourraient sauver des millions de vies humaines. Mais les fonds ne sont guère affectés à cette fin. En lieu et place, l’argent du contribuable est dilapidé pour rechercher dans les gènes de souris les «causes» de ces maladies de masse.

Un mode de vie plus sain permettrait d’éviter de nombreux cas de maladie.

20

Protection Suisse des Animaux PSA


Abandon des expérimentations animales douteuses Celui qui croit que les expériences sur ani-

mélangée au lait artificiel donné aux

souffraient encore d’hypertension, de

maux sont exclusivement pratiquées pour

veaux pour découvrir pourquoi les to-

modifications du comportement hor-

développer de nouvelles thérapies pour des

mates et les melons étaient si bons pour

monal et de sévères troubles psychiques

malades est dans l’erreur totale. Nombre

la santé

humaine.40

agissant sur leur comportement. Le Fonds national (FNS) a financé l’étude

de projets fondés sur l’expérimentation

• Afin d’étudier les conséquences d’un

animale, en particulier dans la recherche

traumatisme acoustique aigu sur l’oreille

par plus de 700 000 francs suisses.44

fondamentale, n’ont même pas une pré-

interne de cochons d’Inde, l’Université

• Dans 11 séries d’essais impliquant à

tendue utilité pour la médecine. C’est gé-

de Mainz a exposé les oreilles des ani-

chaque fois de nombreux singes, une

néralement en vain que l’on en attend une

maux au bruit de coups de fusils (156

recherche portant sur le vertige est ef-

source de connaissances concrètes. La re-

+ - 4 Db). Puis les cochons d’Inde ont

fectuée à la Clinique neurobiologique

cherche fondamentale, qui représente en

été

tués.41

pendant plus de dix ans, recherche qui

moyenne suisse 50% des expériences sur

• A l’Institut de recherche sur les oiseaux

crée de fortes contraintes pour les ani-

animaux, se distingue nettement en cela

à Wilhelmshaven, 22 goélands argentés

maux. A cette occasion, un socle de ci-

de la recherche appliquée. Il s’agit sou-

de la Mer du Nord ont été enfermés et

ment est implanté dans le crâne, à tra-

vent aussi d’empocher des fonds pour

privés de nourriture pendant 22 jours.

vers lequel des sondes peuvent être in-

la recherche, d’une pression exercée par

Le but était de découvrir pendant com-

sérées de manière ciblée dans le cerveau

des chercheurs et, en premier lieu, d’une

bien de temps les goélands pouvaient

afin de mesurer les courants de celui-

question de publications. Plus longue est

jeûner.42

ci. Après atteinte chirurgicale portée à

en effet la liste des publications, plus les

• A Ulm, un groupe de chercheurs se pen-

l’organe de l’équilibre dans l’oreille in-

fonds pour la recherche sont aisément ré-

che depuis des années sur les effets de

terne des singes, ceux-ci sont spéciale-

coltés. La recherche devient alors un but

la pesanteur sur le développement et le

ment sujets au vertige. Ils sont placés

en soi. Ceux qui en subissent les souffran-

biorythme de diverses espèces anima-

dans une chambre noire sur une chaise

ces sont les animaux, mais nous aussi, les

les. Dans ce cadre, un dispositif a été

tournante qui pivote dans tous les sens.

contribuables qui finançons cette recher-

construit, à l’aide duquel un scorpion

Ce procédé cause chez les singes, en rai-

che douteuse effectuée au moyen d’expé-

vivant peut être soumis des mois du-

son du dommage subi par l’organe de

rimentations animales très contraignan-

rant à de longues mesures. L’animal est

l’équilibre, les étourdissements les plus

tes. Le Tribunal fédéral a stoppé en 2009

fixé sur un plateau, sans pouvoir bou-

violents et incontrôlables, de fortes nau-

des expériences menées sur des singes à

ger. Des électrodes sont placées sur les

sées et de pénibles sentiments de peur.

l’Université de Zurich (ATF 135 II 405) et

yeux, les muscles des jambes, le cerveau

Les sondes mesurent les réactions dans

avait signalé par là que, même dans le do-

et le corps, qui mesurent constamment

la zone du cerveau. Le Fonds national

maine de la recherche fondamentale, une

les courants

nerveux.43

(FNS) a financé l’étude par un montant de près de 800’000 francs suisses. 44

source de connaissances pouvait être at-

• A l’Institut de neurobiologie de l’EPF

tendue sans qu’un résultat – pour autant

de Schwarzenbach, des recherches ont

qu’il y en ait véritablement un – ne soit

été menées d’abord avec des souris et

De telles expérimentations animales aussi

disponible qu’au bout d’une chaîne d’ex-

des rats, puis avec des ouistitis (calli-

douteuses peuvent être stoppées sans

périmentations animales supplémentai-

triches) dans des modèles de dépres-

dommage pour l’homme et l’animal car,

res; on peut espérer que les expériences

sions causant de fortes contraintes. En

mis à part des coûts engendrés pour le

sur animaux, approuvées et exécutées

créant un isolement social chez les jeu-

contribuable, elles n’apportent stricte-

comme dans les exemples suivants, sont

nes animaux, ceux-ci ont fait des dé-

ment rien!

désormais chose révolue:

pressions: les bébés singes étaient sans

Une multitude d’expériences suspec-

• A l’Université de Leipzig, il a été dé-

cesse retirés de leurs mères durant le

tes et insensées effectuées sur les animaux

couvert qu’une hibernation protège le

premier mois de leur vie et ils étaient

sont documentées dans NewsTicker Tier-

tissu nerveux des hamsters et peut no-

placés dans des cellules individuelles.

versuche de la Protection Suisse des ani-

tamment prévenir la maladie d’Alzhei-

Les jeunes singes étaient morts de peur

maux PSA (www.tierschutz.com/tierver

mer.39

à chaque séparation (en liberté dans la

suche/index.html) et dans la banque de

• A l’Institut fédéral de l’alimentation

nature, ce serait certainement la mort).

données Internet (www.datenbank-tier

à Karslruhe, de la carotinoïde a été

Des mois plus tard, les jeunes animaux

versuche.de).

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Pourquoi encore des expériences sur animaux? Si les expérimentations animales donnent

seule voie possible pour se profiler dans le

ciers – de la recherche sans animaux de

d’aussi mauvais résultats et si les métho-

monde de la science est d’exhiber une lon-

laboratoire ainsi que dans les procédures

des in vitro sont bien meilleures, pourquoi

gue liste de publications dans des revues

de validation qui n’en finissent pas, retar-

tant d’animaux doivent encore périr dans

scientifiques renommées. Quant à la qua-

dant ou empêchant de la sorte l’utilisation

des essais sur animaux?

lité de celles-ci, elle est jugée à l’appui du

de méthodes in vitro.

Souvent, l’obstination crasse avec la-

dénommé facteur d’impact; plus celui-ci

Enfin, pour l’industrie pharmaceuti-

quelle on se raccroche à l’expérimenta-

est élevé, plus la revue est lue, et meilleur

que, les expérimentations animales revê-

tion animale n’a aucun fondement scien-

c’est pour la carrière. Les revues mettant

tent une fonction alibi. En effet, lorsqu’un

tifique, mais se base essentiellement sur

en exergue la recherche fondée sur l’ex-

médicament commence à mal tourner, le

la tradition, les directives internationales

périmentation animale ont les plus forts

fabricant peut se référer aux études effec-

(OCDE) et les législations. Il y a plus de

facteurs d’impact. La recherche clinique et

tuées sur des animaux, dans lesquelles les

150 ans, le physiologue français Claude

sociologique est nettement moins en vue.

effets secondaires ne sont pas apparus et,

Bernard (1813-1878) a joué un rôle décisif

Le montant des fonds alloués à la recher-

par conséquent, il s’en lave les mains. De

à cet égard en faisant de ce genre d’expé-

che dépend de la liste des publications.

nombreux essais sur animaux sont appré-

riences la pierre angulaire de toute décou-

Ces fonds sont affectés à de nouvelles ex-

ciés aussi parce que grâce à eux, des résul-

verte médicale et scientifique. Dans le sys-

périences sur animaux qui, à leur tour, dé-

tats peuvent être présentés, qui figurent

tème scientifique, les maladies deviennent

bouchent sur une nouvelle publication. Ce

sur des listes de souhaits actualisables.

des défauts techniques et les animaux des

système absurde se maintient lui-même et

N’importe quel espèce animale et man-

instruments de mesure.

engloutit des sommes faramineuses sous

dat d’expérimentation finiront bien par

C’est d’ailleurs aussi la raison pour la-

forme de fonds de recherche, moyens de

donner les résultats souhaités – ne serait-

quelle la qualité d’un chercheur n’est pas

tiers ou bourses, sans qu’il n’en résulte

ce, au plus tard, qu’à l’aide d’un modèle

mesurée au nombre de personnes qu’il a

quelque chose de pertinent ou d’applica-

d’animal qui a fait l’objet d’une manipu-

aidées, mais à la quantité de ses publi-

ble pour des personnes malades.

lation génétique.

cations spécialisées. Selon la devise «Pu-

Un autre problème réside dans la pro-

blish or perish» (publier ou mourir), la

motion – qui manque de moyens finan-

Réduction, substitution ou suppression? En 1959, le dénommé concept 3R a été

Ce concept se fonde sur la reconnais-

ment pour des raisons éthiques mais aussi

présenté par Russel et Burch. Les 3R si-

sance du fait que l’expérimentation ani-

parce qu’il s’agit généralement d’une mé-

gnifient:

male est en principe une méthode perti-

thode erronée qui, fréquemment, ne four-

nente. Mais un abandon de cette méthode

nit guère de résultats transposables. L’as-

(remplacement):

est malheureusement encore trop peu en-

pect de la critique scientifique n’est pas

l’expérimentation animale est rempla-

Replacement

visagé. Pour la Protection des Animaux

pris en compte comme il se doit dans la

cée par une méthode sans recours aux

PSA, les R de Reduction et Refinement ne

philosophie 3R. Dans certains milieux

expériences sur animaux.

sont donc acceptables qu’en tant qu’étape

scientifiques, on parle également de «mé-

intermédiaire, jusqu’au remplacement

thodes alternatives» ou de «méthodes de

Reduction (réduction): au lieu de la

(Replacement) d’une expérience sur ani-

substitution ou complémentaires». Ces

traditionnelle expérimentation ani-

maux. Car en tant que telle, celle-ci ne

formulations induisent elles aussi en er-

male, une méthode est utilisée, qui di-

fournit pas à la science et à la recher-

reur, car les méthodes scientifiques ne re-

minue le nombre des expériences sur

che la qualité requise sous l’angle de sa

présentent pas «seulement» un remplace-

animaux.

valeur significative, telle qu’on peut l’at-

ment mais aussi, à l’inverse des expérien-

tendre aujourd’hui, qualité qu’il faudrait

ces sur animaux, une bonne science, d’un

pouvoir établir.

haut niveau qualitatif.

Refinement (réforme): mesures qui

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réduisent les souffrances des animaux.

En réalité, il y a souvent lieu de rejeter

De meilleures conditions de détention

les expérimentations animales contrai-

en font également partie.

gnantes et très contraignantes, non seule-

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L’avenir est dans la recherche sans animaux de laboratoire La plupart des expérimentations anima-

sur l’homme ainsi que la prévention des

être la réalité de demain déjà. Le mouve-

les, en particulier celles qui sont contrai-

maladies doivent être intensifiées afin que

ment de la protection des animaux a posé

gnantes et très contraignantes pour les

la médecine fasse davantage de progrès.

la première pierre de l’édifice à construire

animaux, sont dans une très large mesure

En dépit d’une aide financière dé-

à cet effet. Sa pression exercée sans re-

des méthodes d’essais sans valeur signi-

ficiente, la recherche in vitro a réalisé

lâche durant des décennies sur le monde

ficative et inutiles, des reliques de temps

d’énormes progrès au cours des dernières

politique et scientifique a fait avancer

révolus, qui ne devraient plus avoir leur

années. Nombre d’expérimentations ani-

considérablement la recherche de métho-

place au 21e siècle. Au lieu de s’en tenir

males qui étaient considérées il y a peu

des sans animaux de laboratoire. Chacun

à des modèles d’expériences remontant

d’années encore comme absolument in-

d’entre nous peut contribuer à accélérer

au 19e siècle, les techniques de recher-

contournables sont heureusement de l’his-

encore cette évolution.

che scientifique sans expériences sur ani-

toire ancienne à l’heure actuelle. Ce qui

maux et impliquant des études cliniques

est encore inconcevable aujourd’hui peut

Que peut faire chacun d’entre nous? Informez-vous et informez autrui. Ecrivez au Conseil fédéral, au Parlement et exigez l’aide financière et la reconnaissance accrues pour des procédures sans recours aux animaux ainsi qu’une interdiction légale des expérimentations animales qui sont douteuses, contraignantes et très contraignantes. Soutenez notre travail en faveur d’une médecine et recherche modernes, sans expériences sur animaux. Vous trouverez de plus amples informations sur notre site Internet, sous la rubrique Expérimentations animales (www.protection-animaux.com). Informations PSA/contact expérimentations animales Service spécialisé Expérimentations animales et génie génétique, Protection Suisse des Animaux PSA, Dr med. vet. Julika Fitzi-Rathgen, Dornacherstr. 101, 4008 Bâle, julika.fitzi@tierschutz.com, www.protection-animaux.com

www.protection-animaux.com/experimentation • Cosmétiques avec cœur; liste des commerces et des lignes de produits cosmétiques sans expériences sur animaux ainsi que liste de produits cosmétiques fabriqués dans le respect des animaux • Expérimentations animales pour liquides de vaisselle

Les informations suivantes sont disponibles uniquement en allemand: www.tierschutz.com/tierversuche • STS NewsTicker Tierversuche • Tierversuchsstatistik Bundesamt für Veterinärwesen (BVET) • Blick über die Grenzen: 6. EU-Tierversuchsstatistik • Tierversuchsstatistik der europäischen Kommission • Bericht der Europäischen Kommission zur Statistik der Tierversuche

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www.protection-animaux.com/publications • Flyer PSA «Cosmétiques avec cœur» • L’AMI DES ANIMAUX – L’organe officiel de la Protection Suisse des Animaux PSA, www.tierreport.ch • Flyer PSA «Forschung ohne Tierleid» (en allemend)

Autres liens • Altweb: Center for Alternatives to animal Testing, http://altweb.jhsph.edu • Ärzte gegen Tierversuche e.V., www.aerzte-gegen-tierversuche.de • Ärztinnen und Ärzte für Tierschutz in der Medizin, www.aerztefuertierschutz.ch • Animalfree Research, www.animalfree-research.org • ALTEX: Revue des alternatives aux expérimentations animales, www.altex.ch • OVF – Expérimentations animales, http://www.bvet.admin.ch/themen/tierschutz/00777/index. html?lang=fr • Fondation Recherches 3R www.forschung3r.ch

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2’/8.2011

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PHotos: istockphoto/Ärzte gegen tierversuche

Sources


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