Rapport sur les cirques 2014

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RAPPORT-PSA PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA

Rapport sur les cirques 2014


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RAPPORT SUR LES CIRQUES 2014

Contenu Introduction 3 Digression autour du thème «éléphants au cirque» 5 Cirque Knie 11 Détention des animaux dans la ménagerie 12 Représentation circassienne 21 Cirque Nock 26 Détention des animaux dans la ménagerie 27 Représentation circassienne 29 Cirque Royal 33 Détention des animaux dans la ménagerie 33 Représentation circassienne 38 Cirque GO 40 Détention des animaux dans la ménagerie 40 Représentation circassienne 41 Cirque Harlekin 43 Détention des animaux dans la ménagerie 44 Représentation circassienne 47 Cirque Helvetia 50 Cirque Stey 51 Détention des animaux dans la ménagerie 51 Représentation circassienne 53 Spectacles animaliers avec des animaux de compagnie et de rente 55 Le spectacle animalier de Bruno Isliker 55 Circus Maus 57

Editeur Protection Suisse des Animaux PSA, Dornacherstrasse 101, Case postale, 4018 Bâle, tél. 061 365 99 99, fax 061 365 99 90, CCP 40-33680-3, sts@tierschutz.com, www.protection-animaux.com/rapport_cirques

Impressum Cirque Knie: Sara Wehrli1,Sandra Dürrenberger2 Cirque Nock: Sara Wehrli, Sandra Dürrenberger Cirque Royal: Dr.sse méd. vét. Martina Schybli3, Sandra Dürrenberger Cirque Stey: Sara Wehrli, Dr.sse méd. vét. Martina Schybli Cirque Harlekin: Sara Wehrli, Dr.sse méd. vét. Martina Schybli Cirque GO: Sara Wehrli Cirque Maus: Sara Wehrli Spectacle animalier Isliker: Sara Wehrli, Dr.sse méd. vét. Martina Schybli Coordination, Introduction et rédaction de ce rapport: Sara Wehrli Traduction: Walter Rosselli 1 2

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Zoologue, Département Animaux sauvages Zoologue, Département Animaux de compagnie et Service de conseil vétérinaire Département Animaux de compagnie et Service de conseil vétérinaire


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Introduction 1. Origines de ce rapport Au printemps 2014, la Protection Suisse des Animaux PSA a visité les cirques suisses qui présentent des animaux dans leur programme, pour la septième fois depuis 2008: il s’agit des cirques Knie, Nock, Royal, Gasser-Olympia, Harlekin et Stey. À nouveau et à notre grande satisfaction, nous avons pu dresser une attestation entre acceptable et très bonne à tous les cirques, en ce qui concerne la détention des animaux et les numéros mettant en scène des animaux. Nous n’avons pas constaté d’anomalies graves dans la détention des animaux ni dans le dressage. Les espèces animales conduites en tournée se limitent essentiellement à des espèces peu problématiques. Nous avons visité et évalué les ménageries des cirques et les représentations. Toutes les visites ont eu lieu sur rendez-vous et les cirques ont pu prendre position quant au rapport avant sa publication. Pour des questions de temps, il a fallu renoncer à visiter un dernier cirque qui conduit un petit nombre d’animaux en tournée (et qui avait été bien évalué lors de notre visite de l’an dernier): le cirque romand Helvetia. Cependant, ce dernier nous a renseignés par écrit quant à sa détention animalière et à ses numéros avec des animaux. Par contre, pour la première fois nous avons visité deux petits cirques: «Isliker’s Nutztiere» et le «Circus Maus». Il s’agit de deux cirques qui ne font pas de tournée mais qui sont engagés dans le cadre de fêtes privées et de sorties d’entreprise. Nous sommes d’avis que ces deux «cirques» démontrent qu’on peut très bien présenter des numéros de dressage tout à fait respectables avec certains animaux de rente et de compagnie que nous connaissons bien. Pour une «atmosphère bestiale» dans le manège, les animaux exotiques difficiles à détenir ne sont donc pas indispensables! Cette recherche a été réalisée par les Départements Animaux sauvages, Animaux de compagnie et par le Service de conseil vétérinaire de la PSA. Nous avons contacté préalablement tous les cirques en tournée régulière, par lettre, en leur demandant un rendez-vous officiel. À la suite de cela, nos contrôleurs ont été accueillis auprès des cirques Knie, Nock, Harlekin, Stey et GO aux dates convenues. Les cirques ont donc eu la possibilité de nous renseigner sur place quant à la détention des animaux et aux représentations mettant en scène des animaux. Seul le Cirque Royal n’a pas donné suite à notre demande, si bien que notre visite s’est déroulée sans annonce préalable et nos spécialistes ont assisté à la représentation comme des spectateurs ordinaires. Nos spécialistes, dotés d’esprit critique, ont évalué les enclos et les représentations. Ensuite, les cirques ont reçu un compte rendu de l’évaluation pour qu’ils puissent s’exprimer. Lorsque nous avons considéré cela utile, nous avons intégré leurs réactions à ce rapport. L’intention de cette recherche était de documenter les détentions d’animaux actuelles des cirques suisses. Lorsque cela est possible, nous présentons des exemples positifs et négatifs de détentions animalières et représentations. D’éventuelles infractions aux exigences minimales de l’ordonnance fédérale sur la protection des animaux seront mentionnées.

2. Réflexions de principe quant à la problématique de la protection des animaux dans les cirques En 2014, sept cirques, sur plus d’une vingtaine de cirques et de variétés qui sont en tournée en Suisse chaque saison, emmènent un grand nombre d’animaux (les cirques Knie, Nock, Royal, Gasser-Olympia GO, Harlekin, Stey, Helvetia) et présentent au programme des numéros avec des animaux – les leurs ou des animaux engagés. Dans les cirques itinérants, il faut considérer que les animaux ne restent que peu de jours à la même place. Ensuite, ils sont transportés à la prochaine localité. Le chargement, le déchargement et le transport perturbent toujours les animaux d’une une certaine façon, quand bien même ils y sont habitués. Cette pression peut être différente selon l’espèce animale: chez les animaux sau-

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vages, elle doit être tendanciellement plus importante que chez les animaux domestiques. De plus, la façon dont se déroule le transport est décisive quant à la charge exercée sur les animaux. Les facteurs importants sont le contact avec les animaux et la manière de s’y prendre avec eux, le chargement et déchargement, l’aménagement des véhicules et des rampes, la durée du déplacement, la manière de conduire les véhicules, l’arrivée dans les nouveaux enclos, les températures. Fondamentalement, on peut se demander si des animaux (sauvages) sont justifiables dans le cirque et si l’effet du spectacle légitime le stress et la limitation de l’espace vital qui serait propre à chaque espèce. Finalement, chaque direction de cirque et chaque spectateur et spectatrice doit trouver sa réponse personnelle à cela, car la législation en vigueur permet fondamentalement les représentations circassiennes qui mettent en scène des animaux. Le présent rapport sert donc d’aide à la décision aux profanes intéressés à la protection des animaux. Aux yeux de la PSA, la détention et les numéros animaliers dans les cirques posent plusieurs problèmes qu’il est opportun de décrire ci-dessous. La PSA est d’avis que plusieurs espèces animales – parmi celles-ci des espèces sauvages, mais aussi certains animaux domestiques – ne se prêtent que peu ou pas à être dressés et à apparaître dans un manège bruyant; par exemple, les grands félins et les ours, les otaries, les lapins, les cochons d’Inde, les rats, les chats domestiques et les singes. En particulier, les petits animaux fuyards tels que les lapins et les rats, par exemple, nécessitent pour leur bien-être des places facilement accessibles où se retirer (trous, nid) et évitent les espaces ouverts. De plus, ils sont intimidés par des inconnus et réagissent au bruit et aux mouvements brusques. Ils ne sont dès lors pas appropriés au spectacle dans le manège! Souvent, lors des représentations, ces animaux sont traités sans ménagement: attrapés, présentés autour de soi, parfois même lancés, ils restent trop longtemps dans les containers de transport ou sont tendus au public pour être caressés. Dans ces situations, ils ne peuvent presque pas se défendre, ils se raidissent par la peur (posture penchée, oreilles rabattues, yeux écarquillés; des sécrétions trop abondantes d’urine peuvent également être des signes de stress). Malheureusement, le profane ne remarque quasiment pas la peur de ces animaux… De même, la détention de petits animaux – lapins, chats, rats ou cochons d’Inde – pendant la tournée est souvent problématique. Puisqu’ils sont considérés «faciles à détenir», on ne met pas à leur disposition assez d’espaces de sortie, de grandes volières ou le contact social nécessaire (rats, lapins!). Les animaux étrangers (souvent provenant d’Europe de l’Est), fréquemment engagés pour une seule saison par plusieurs cirques, voyagent parfois dans des conditions étriquées dans des roulottes. Dans ces conditions, les prescriptions de l’ordonnance sur la protection des animaux, déjà minimalistes, sont à peine respectées (ou le sont grâce à beaucoup de bienveillance de la part des autorités vétérinaires cantonales!). Il n’est pas rare, par exemple, que 4-6 chats soient détenus dans la même roulotte, où l’on ne peut pas garantir que les caisses à sable et les écuelles soient suffisamment éloignées les unes des autres, ce qui est nécessaire pour le bien-être de ces animaux. C’est également difficile de garantir des places de retrait pour chaque animal ou des engins pour grimper à une hauteur d’au moins deux mètres! La question quant aux animaux qui se prêtent mieux que d’autres à travailler dans les cirques ne trouve pas de réponse catégorique par le seul critère «animal sauvage» et «animal de compagnie ou de rente». Certes, il est vrai que les animaux sauvages, par leur comportement et leur constitution physique, ne sont pas adaptés à vivre en captivité. Ils sont donc généralement plus difficiles à détenir d’une façon «conforme aux espèces» que les animaux de compagnie et de rente. Ces derniers sont mieux adaptés à la captivité et sont clairement moins farouches vis-à-vis de l’être humain. Cependant, il faut admettre que la définition d’animal «domestiqué» est relativement vague (par exemple si l’on pense aux chameaux ou aux éléphants indiens, qui sont détenus en captivités et se reproduisent dans ces conditions depuis de nombreuses générations). Même l’ordonnance sur la protection des animaux est en partie incohérente à ce sujet. De plus, il y a de grandes différences


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individuelles et de caractère (y compris au sein d’une même espèce) et il faut considérer d’autres critères, par exemple s’il s’agit d’un animal fuyard ou d’un prédateur, d’un solitaire ou appartenant à une espèce grégaire, de même que les dispositions territoriales de chaque espèce. Tous ces aspects peuvent avoir une grande importance dans l’adaptation potentielle d’une espèce à «l’habitat cirque». Il est cependant incontestable, du point de vue de la protection des animaux, que certaines espèces animales ne sont pas adaptées à être détenues dans des cirques et d’une façon respec-

Digression autour du thème «éléphants au cirque» La détention des éléphants au cirque est un sujet de discussion fréquent. Fondamentalement, les exigences d’une détention d’éléphants moderne et le plus possible conforme à l’espèce ne correspondent pas à ce qu’un cirque peut offrir – simplement en raison de leur taille, de la place qu’ils demandent et de leur système complexe de relations sociales (la vie dans le troupeau). La tendance en matière de détention d’éléphants va clairement vers les grands enclos où les animaux vivent avec leurs congénères dans un troupeau le plus stable possible, où ils peuvent chercher de la nourriture, se baigner, s’occuper et élever leurs petits. Cela va tout à fait dans le sens du bien-être des animaux! En effet, les éléphants indiens partagent une histoire millénaire avec les êtres humains, ces animaux étant parfois détenus et élevés depuis des générations sous la houlette de l’être humain. Certains experts considèrent dès lors les éléphants indiens comme une espèce semi domestiquée qui interagit avec l’être humain comme avec un partenaire social et qui peut s’adapter à la vie en captivité. De plus, les migrations des éléphants indiens semblent être moins longues que celles de leurs congénères africains. Ils seraient également moins irritables et agressifs que ces derniers. Finalement, les éléphants des cirques semblent être stimulés mentalement et physiquement, tandis que ceux des mauvais zoos végètent simplement et développent des troubles manifestes du comportement (stéréotypies). La PSA est fondamentalement d’avis que les éléphants n’ont pas leur place dans les cirques. Cependant, en ce qui concerne le Cirque Knie – actuellement et probablement aussi à l’avenir le seul cirque suisse qui détient des éléphants – sa position est pragmatique: dans les conditions d’un cirque itinérant, le Cirque Knie détient ses éléphants de manière exemplaire et en accord avec les connaissances scientifiques les plus récentes. Il n’épargne pas ses efforts voués à améliorer constamment les conditions de vie de ses animaux, chaque fois que cela est possible – en renonçant à la détention à l’attache; en pratiquant la détention en groupe et dans des chapiteaux chauffés; en emmenant des «baignoires» et en sortant les éléphants à la baignade dans les lacs; en leur procurant de grands espaces de sortie; en les occupant par l’entraînement quotidien et avec des possibilités de s’occuper par eux-mêmes toujours croissantes. Du fait que les éléphants du Cirque Knie ne présentent aucun trouble du comportement (p.ex. des comportements stéréotypés ou de l’agressivité qui pourraient faire penser à des conditions de détention inappropriées ou à un contact problématique avec les animaux),et du fait que ces animaux, en-dehors de la tournée, sont détenus de façon exemplaire dans le Zoo Knie des jeunes, à Rapperswil, la PSA est d’avis que la détention des éléphants du Cirque Knie peut être acceptée. Par conséquent, la PSA considère le «modèle Knie» comme le standard indispensable pour qu’une détention d’éléphants dans un cirque soit acceptable aux yeux de la protection des animaux. Une telle détention, demandant un énorme investissement de finances, d’infrastructure et de personnel, ne peut être prise en charge que par le plus grand cirque de Suisse, tandis qu’elle n’entre pas en ligne de compte pour les autres cirques de notre pays. Certains numéros animaliers provenant de l’étranger devraient également se mesurer au très haut standard du Cirque Knie!

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tueuse des animaux: en particulier, les grands prédateurs au comportement territorial et aux énormes exigences en matière de place; les animaux aquatiques tels que les otaries, les morses, les dauphins et les pingouins; les rhinocéros, les hippopotames les girafes, en raison de leur taille et de leur «tempérament» difficile; les animaux solitaires tels que les tigres et les ours bruns (qui sont généralement détenus en groupes dans les cirques!); les animaux fuyards particulièrement peureux (p.ex. les lapins, les cochons d’Inde) et les reptiles qui, en tant qu’animaux à sang froid nécessitent un terrarium climatisé. De plus, la pertinence en ce qui concerne la protection des animaux comporte le parcours de vie des animaux, les méthodes de dressage auxquels ils sont soumis et les comportements qu’ils manifestent dans le manège, notamment si ces derniers correspondent au répertoire de comportements naturels des espèces concernées. Les cirques présentent également de grandes différences en ce qui concerne le dressage des animaux, eu égard à la transparence envers l’opinion publique. Alors que le Cirque Knie, par exemple, présente régulièrement des preuves accessibles et publiques, on ne peut qu’émettre des hypothèses quant à l’entraînement des animaux (en partie provenant de l’étranger) présentés dans certains autres cirques. Fondamentalement, on peut apprécier la réduction généralisée de l’effectif d’animaux et des numéros qui mettent en scène des animaux dans la plupart des cirques, ainsi que la représentation se limitant à des espèces adaptées comme les chevaux, les chiens et les chèvres. De manière isolée, certains cirques tentent encore de «nager à contre courant» et de s’assurer une niche de marché en mettant en scène des numéros avec des animaux le plus exotiques possible ou peu ordinaires. Il faut espérer que la conscience du public vis-à-vis de la détention d’animaux appropriée et d’une présentation de ces animaux respectant leur dignité augmente et que les cirques concernés s’adaptent aux attentes du public. De plus, nous sommes d’avis que les autorités compétentes en matière d’octroi des autorisations à des troupes circassiennes emmenant des animaux de l’étranger devraient agir de manière plus restrictive (notamment dans le cas d’animaux sauvages et en relation avec le respect de l’ordonnance fédérale sur la protection des animaux). Les numéros avec des grands félins, des singes, des pingouins et des otaries, mais aussi avec des animaux domestiques non adaptés devraient donc être relégués au passé. La détention d’animaux de compagnie dans des roulottes devrait également correspondre à des standards plus élevés! Dans plusieurs pays d’Europe, des interdictions partielles ou générales de détenir des animaux dans des cirques sont en vigueur. Cela concerne souvent la détention d’animaux sauvages, par exemple dans le Royaume-Uni, en Autriche, en Slovénie et en Grèce. On peut discuter longuement sur l’utilité ou l’inutilité de ces interdictions et sur la différence, parfois arbitraire, entre «animaux sauvages difficiles à détenir» et «animaux familiers faciles à détenir». Cependant, il est évident que la Suisse devra aussi faire face à cette discussion, tôt ou tard. Par son classement annuel des cirques, la Protection Suisse des Animaux PSA souhaite contribuer à faire augmenter la sensibilité au sujet de la détention d’animaux dans les cirques, tant auprès des détenteurs que du public. La PSA ne demande pas une interdiction générale de détenir des animaux: elle revendique l’application conséquente des standards de détention les plus hauts, la levée des «dispositions exceptionnelles» en faveur des cirques selon l’art. 95 OPAn – par exemple en ce qui concerne la place à disposition des animaux emmenés en tournée. Elle en appelle à la raison des exploitants de cirques afin que certaines espèces animales ne soient plus considérées pour des représentations circassiennes, en raison de la difficulté à les détenir et de leur comportement inapproprié. Sur ce point, la PSA est ouverte à une convention de droit privé, réunissant tous les exploitants de cirques, ou à une liste officielle des animaux faciles et difficiles à détenir dans un cirque.

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3. Des localités-hôtes différentes Les conditions et les possibilités qu’offre chaque localité qui accueille un cirque sont très différentes. La situation varie fortement d’une place à l’autre et il n’est pas possible d’obtenir partout des pâturages, p. ex. pour les chevaux. Bien entendu, les exploitants de cirques responsables utilisent une grande place au profit de leurs animaux et serrent leurs roulottes d’habitation les unes aux autres en faveur des enclos pour les animaux, lorsque la place fait défaut. De plus, ils n’emmènent que le nombre d’animaux qui peuvent être hébergés sur la place d’accueil la plus petite. De plus, l’exemple du Cirque Knie montre qu’il est souvent possible de louer des prés et des pâturages, lorsque la place d’accueil est restreinte (dans cette réflexion et dans le doute, les coûts ne devraient pas constituer le facteur prédominant: il faudrait plutôt songer à renoncer à prendre quelques animaux en tournée!). Il faudrait également renoncer à emmener des animaux qui n’apparaissent pas dans le manège, pour autant que possible, à moins que les capacité du cirque ne permettent d’aménager un «zoo itinérant» dans les règles de l’art.

4. Évaluation des enclos Les enclos ont été évalués par des spécialistes (zoologues et vétérinaires). Il a donc été possible d’identifier clairement les détentions particulièrement bonnes ou particulièrement problématiques. Toutefois, une évaluation détaillée et définitive demanderait davantage de temps et de travail (en plus de la permission des cirques quant à un rapport interne et quand même critique!). Cela aurait comporté des entretiens avec les détenteurs et les gardiens des animaux quant à des détails tels que l’alimentation, l’occupation, la gestion, l’accès aux enclos extérieurs, le temps de stabulation, le changement d’enclos, etc. Il aurait également fallu observer les animaux plus longtemps (état sanitaire, troubles du comportement, utilisation de l’espace, etc.). Cela aurait dépassé le cadre du rapport annuel sur les cirques. Nous voulions plutôt indiquer les bonnes pratiques de la détention d’animaux dans les cirques et les formes de détention qui sont problématiques à nos yeux. Il n’a pas été possible de mesurer en détail les surfaces des enclos. Là où c’était possible, elles ont été estimées. Lorsque l’estimation faisait présumer des enclos trop petits, c’est-à-dire là où le manque de place était évident, nous sommes partis du principe qu’ils se tenaient aux prescriptions minimales de l’OPAn («in dubio pro reo»). De plus, les exploitants avaient la possibilité de s’exprimer quant aux chiffres indiqués et d’y apporter d’éventuelles corrections avant que ce rapport ne soit publié. Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) La nouvelle ordonnance sur la protection des animaux (ci-après «OPAn») est en vigueur depuis le 1er septembre 2008. Elle comporte quelques changements en ce qui concerne les détentions d’animaux dans les cirques. Les prescriptions minimales pour détenir des animaux sauvages ont été partiellement durcies (Annexe 2) et les exceptions ont été limitées. L’article en question (art. 95, al. 2, lit. a) se présente désormais comme suit: Ne sont pas tenus de remplir toutes les exigences minimales fixées à l’annexe 2: a. les enclos d’animaux éduqués, entraînés ou présentés fréquemment et régulièrement au public, si la surface des locaux sur les lieux d’accueil du cirque ou de la ménagerie ne permettent pas de les remplir. L’autorisation exceptionnelle ne vaut donc explicitement que pour les animaux qui travaillent effectivement dans le manège. A contrario, cela signifie aussi que les prescriptions minimales doivent toujours être satisfaites pour tous les animaux qui ne sont emmenés que pour être exposés mais qui n’accèdent pas au manège. Ce rapport sur les cirques n’est qu’une instantanée: la localité de la visite a donc son importance et il peut s’avérer que les animaux disposent d’enclos plus grands

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(mais aussi plus petits!) dans d’autres localités et que des espaces de sortie y soient disponibles. Toutefois, l’expérience de plus d’une demi-décennie de rapport sur les cirques et des visites sur place dans les localités les plus diverses, l’impression que donne le contact avec les animaux lors des représentations, ainsi que les réactions de visiteurs privés donnent petit à petit une vision qui permet de tirer des conclusions quant aux détentions des différents cirques. D’une manière générale, il semble que la plupart des cirques qui emmènent des animaux appliquent souvent l’autorisation exceptionnelle, hélas, cela également pour des animaux qui n’apparaissent pas dans le manège! Cette autorisation exceptionnelle concerne particulièrement la détention de chevaux sans possibilité de sortir ou sans accès au pâturage, la détention de lamas et de chameaux (dont les enclos sont souvent trop petits), ainsi que la nécessité de litière et de matériel pour occuper les animaux. En 2014, l’office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, OSAV, a promulgué une nouvelle ordonnance sur la détention des animaux sauvages apte à réglementer les nouvelles conditions sous lesquelles les cirques peuvent appliquer les dérogations à l’art. 95, al. 2, let. a de l’OPAn. La surface des enclos intérieurs et extérieurs ne pourra désormais être inférieure que de 30 % au maximum aux dimensions prescrites par l’OPAn. Cette dérogation ne sera plus valable que pour les animaux qui peuvent être occupés au moins trois fois par jours – par des entraînements ou des numéros dans le manège, ou alors par des structures supplémentaires dans l’enclos, telles que des cachettes à dénicher de la nourriture ou des soins (p.ex. aspersions, bain). Cependant, l’occupation peut être réduite pendant les jours de montage et démontage du cirque et pendant les jours sans spectacle (!). De plus, un cirque ne peut appliquer la dérogation qu’une fois toutes les deux semaines: le formulaire pour la demande d’autorisation de la tournée prévoira une notice pour indiquer au préalable les localités dans lesquelles le cirque réduira les surfaces de ses enclos. La PSA se prononce décidément contre l’intention des autorités d’octroyer de généreuses dérogations aux cirques, en ce qui concerne la détention des animaux! Cela nous est incompréhensible que, pendant la tournée, même les prescriptions minimales (!) quant à la détention des animaux puissent être négligées tous les 14 jours. En effet, ces prescriptions minimales définissent déjà la limite de la cruauté envers les animaux! La PSA demande que les dérogations soient complètement abrogées. Délais transitoires Comme de coutume, quand de nouvelles dispositions légales entrent en vigueur, les détentions d’animaux existantes bénéficient de délais transitoires. Les détentions d’animaux sauvages qui existaient avant le 01.09.2008 bénéficient d’un délai d’adaptation de 10 ans. Par conséquent, ces enclos ne doivent satisfaire qu’aux anciennes exigences minimales, tandis que les nouveaux enclos (y compris pour de nouveaux numéros circassiens avec des animaux) doivent respecter les dispositions de la nouvelle OPAn. Infractions à l’OPAn Nous partons du principe que tous les cirques que nous avons visités possèdent les autorisations des offices vétérinaires cantonaux compétents. Nous n’avons pas accès aux autorisations; par conséquent, nous ne savons pas si les cirques ont parfois obtenu des autorisations exceptionnelles pour petits enclos, prescrites par l’OPAn. La compétence d’octroyer ces autorisations incombe à l’office du vétérinaire cantonal du canton dans lequel le cirque a ses quartiers d’hiver.

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«Conforme à l’espèce» et «respectueux des animaux» selon la Protection Suisse des Animaux PSA Lors de la discussion sur la qualité d’une détention d’animaux, les experts se sont ralliés derrière l’avis qu’il faut distinguer entre les détentions «conformes à l’espèce» et «respectueuses des animaux», car la maxime de la «détention conforme à l’espèce» ne peut jamais être satisfaite à 100 %,


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du moins en ce qui concerne les animaux sauvages. La PSA est de ce même avis: pour les animaux sauvages, seule la nature est vraiment «conforme à l’espèce» – malgré ses dangers et ses peines. Les animaux ainsi dits «domestiqués» reviennent aussi très vite au comportement original de leurs ancêtres, lorsqu’ils se trouvent dans des conditions proches de l’état naturel. Toutefois, l’animal isolé peut souffrir aussi lorsqu’il est en liberté (prédateurs, maladies, faim). Par détention «respectueuse des animaux» – contrairement à la détention conforme à l’espèce – on entend une détention qui ne sollicite pas outre mesure les capacités d’adaptation naturelles de l’espèce et qui garantit en même temps le bien-être physique et psychique de chaque animal. Une détention respectueuse des animaux est donc possible dans un zoo ou dans un cirque, dans certaines conditions – qui ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces animales! La PSA est d’avis que les exigences minimales de l’OPAn sont clairement en contradiction avec les connaissances actuelles de la biologie comportementale de plusieurs espèces animales. Elles ne satisfont pas aux exigences d’une détention respectueuse des animaux et se bornent à établir la limite entre les infractions poursuivies par l’autorité et celles sanctionnées. Pour cette raison, notre évaluation des enclos se base sur les besoins naturels des animaux, sur leur comportement essentiel, sur leur capacité d’adaptation et sur l’état des animaux. Nous évaluons la capacité des enclos à offrir aux animaux un espace vital qui leur permette une existence dans le respect de l’animal, en nous basant sur notre expérience dans l’évaluation des enclos pour animaux et sur l’état sanitaire des animaux. Ce dernier et le comportement des animaux constituent d’importantes aunes auxquelles évaluer une installation de détention. Ils donnent des indications compréhensibles de la qualité d’une détention et des soins accordés aux animaux. Puisque l’OPAn s’avère minimaliste justement en ce qui concerne les détentions d’animaux sauvages et de rente, une détention d’animaux légale selon les exigences minimales de l’OPAn n’est donc de loin pas une détention respectueuse des animaux!

5. Les exigences de la Protection Suisse des Animaux, PSA, quant à la détention des animaux dans les cirques en Suisse En raison des faits et des problèmes décrits ci-dessus quant à a détention et à la présentation d’animaux dans les cirques, la Protection Suisse des Animaux, PSA, adresse les exigences suivantes à l’attention des autorités et des exploitants de cirques: • plus aucune dérogation pour les cirques! L’art. 95 al. 3 OPAn, selon lequel les cirques ne doivent pas satisfaire les exigences minimales de la détention d’animaux dans toutes les localités, doit être abrogé. • tant que l’art. 95 al. 3 est en vigueur, la PSA considère nécessaire que l’office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, OSAV, et les autorités vétérinaires cantonales établissent une liste qui indique les cirques qui appliquent cette dérogation, dans quelles localités et à quelle fréquence. • l’office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, OSAV, doit établir une «liste noire» des espèces animales que les cirques ne doivent plus emmener en tournée. Cette liste doit être établie par des experts reconnus dans le domaine de la détention animalière dans les cirques et de la protection des animaux. • indépendamment de cela, les cirques doivent renoncer spontanément à emmener et à présenter des espèces problématiques dans le manège. En font partie, par exemple, les grands félins, les ours, les singes, les otaries et autres espèces de phoques, les pingouins, les rhinocéros, les hippopotames, les girafes, mais aussi les lapins, les cochons d’Inde et les reptiles. • les cirques ne doivent emmener, spontanément, que les animaux qu’ils peuvent détenir en respectant toutes les prescriptions de l’OPAn, dans toutes les localités de la tournée.

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6. Évaluation des représentations Nos spécialistes ont évalué les numéros dans lesquels apparaissent des animaux. Ils ont prêté attention au contact avec les animaux, à un éventuel surmenage, à d’éventuelles punitions dures ou incompatibles avec le comportement. Puisque la plupart des cirques interdisent de prendre des photos durant les représentations, il n’y a pas de matériel photographique pour cette partie de la recherche.

© Protection Suisse des Animaux PSA, mai 2014

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Cirque Knie www.knie.ch

Nous avons visité le Cirque Knie à Buchs (SG). Il s’est installé sur une place moyennement grande, au sol en partie gravelé, goudronné et naturel, avec un petit pâturage adjacent pour les poneys. Les enclos pour les animaux sont spacieux, proportionnellement à la place. Ils sont abondamment recouverts de substrats divers (paille, copeaux de bois, terreau) et sont dotés de matériaux pour occuper les animaux. Les enclos et les box sont aménagés afin que le public ne s’approche que sur un ou deux côtés et que les animaux puissent se retirer au besoin. Lorsque le cirque se trouve pour plus d’une semaine dans une localité où la place est limitée (comme à Bâle), certains animaux (p.ex. les lamas et les guanacos) sont ramenés à Rapperswil, au zoo Knie des jeunes, où les possibilités de sortir sont meilleures. Cela laisse également davantage de place aux animaux restants! Fondamentalement, tous les chevaux disposent de box paddock, quand la météo et l’emplacement le permettent, si bien qu’ils peuvent choisir eux-mêmes s’ils veulent se tenir sous le chapiteau ou en plein air. Cette année, trois nouveaux chevaux ont été intégrés au groupe. Par conséquent, on a démantelé les box paddock sur un côté du chapiteau servant d’écurie, afin d’habituer progressivement les étalons au groupe (1. au niveau olfactif et acoustique, 2. sur le plan visuel, 3. par le contact physique). Dans toutes les localités où le cirque fait halte, les chevaux peuvent sortir quotidiennement au pâturage dans les environs. À Buchs, quatre pâturages sont à disposition. Dans les localités où les pâturages ne sont pas disponibles sur place, les chevaux sont transportés chaque jour sur des pâturages éloignés, ce qui augmente considérablement la qualité de la détention chevaline. Ces mesures en faveur du bien-être des animaux distinguent Knie de la plupart des autres cirques. Deux groupes de poneys sont utilisés chaque jour pour des tours de deux heures. Le petit parcours est recouvert de sciure et de copeaux de bois et peut être varié en déplaçant des éléments mobiles (piliers, cordes). De cette façon, les animaux ne tournent pas toujours dans le même cercle monotone mais sur un chemin chaque fois renouvelé. Les animaux du Cirque Knie apparaissent sains et très soignés. Il est évident que le contact avec eux est bon. Les animaux sont tolérants et confiants vis-à-vis des êtres humains. On travaille une fois par jour dans le manège avec la plupart des animaux (sauf avec les singes, les chèvres et les cochons), même quand les animaux n’apparaissent pas au programme. Le Cirque Knie offre des conditions optimales aux animaux dans les conditions d’une entreprise itinérante. Plusieurs améliorations apportées au cours des dernières années, notamment dans la détention des éléphants et des chevaux (pas de détention d’éléphants à l’attache mais en groupe, box paddock et pâturage en permanence pour les chevaux) montrent que le Cirque Knie tend à appliquer les nouvelles connaissances à la détention animale.

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Détention des animaux dans la ménagerie Détention mixte de chèvres et de cochons Animaux 2 cochons du Vietnam, 4 chèvres naines africaines (trois chèvres, un bouc castré). Ces animaux n’apparaissent pas dans le programme. Leur état est bon. Étable Il s’agit d’un véhicule en trois parties doté d’échelles, places de repos surélevées (vérandas) et lucarne sur le toit. Les côtés équipés de rampes sont ouverts en permanence durant la journée. Tous les compartiments sont recouverts de sciure de bois et de foin. Une sortie avec véranda extérieure et une sortie vers l’extérieur se trouvent sur le pignon du véhicule. Les chèvres peuvent donc assouvir leur besoin de grimper à tout moment dans un milieu très varié. Espace de sortie Un espace de sortie d’env. 50 m² est aménagé à côté du véhicule. Le sol est goudronné mais généreusement recouvert de litière variée (paille, terreau, copeaux de bois). Les chèvres jouissent aussi d’une structure pour grimper, les cochons de paille pour s’occuper. Des espaces ombragés se trouvent près du véhicule et sous les structures de grimpe. Les animaux en profitent bien lors des journées chaudes. Dans les localités où le sol est revêtu, les animaux disposent d’une place supplémentaire avec du matériel adapté pour fouiller et d’une souille. Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Bonne détention, généreuse et appropriée pour ces petites espèces domestiques. L’espace de sortie et le véhicule, avec les possibilités de grimper et les zones de repos surélevées et abritées, sont aménagés de façon intéressante pour ces animaux. La taille et l’emplacement de l’enclos permettent aux animaux de s’éloigner ou de se retirer de la vue des visiteurs lorsqu’ils en sentent la nécessité. Les visiteurs jettent régulièrement du pop-corn dans l’enclos, malgré l’interdiction générale de nourrir les animaux. Le personnel n’intervient malheureusement pas, bien qu’il soit instruit à indiquer aimablement aux visiteurs qu’il est interdit de nourrir les animaux. L’étable ouverte offre en permanence assez de protection aux animaux (contre la pluie et le soleil). L’enclos ne peut pas être approché et il est interdit de nourrir les animaux – ce n’est donc pas un zoo qui permet le contact direct avec les animaux. Situation légale Les prescriptions minimales de l’OPAn sont amplement dépassées. Pour ces espèces animales, il n’existe que des exigences minimales conçues pour l’agriculture.

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Lamas / Guanacos Animaux 6 lamas et 4 guanacos sont détenus ensemble. Les guanacos proviennent du zoo de Zurich («animaux surnuméraires»), les lamas font partie du Zoo Knie des jeunes, sis à Rapperswil. Il se traite de hongres ou de femelles (pas d’étalons dans le groupe, car l’élevage de ces animaux n’est pas permis dans le cirque). Cette année, ces camélidés n’apparaissent pas au programme. L’état des animaux est bon. Étable Les animaux ont à disposition une remorque avec un espace extérieur couvert adjacent. Ce dernier est un peu plus spacieux que les dernières années, puisqu’on a installé un «chapiteau» plus grand. La remorque est ouverte sur un côté et est entièrement recouverte de paille, tout comme l’espace extérieur. La surface globale (remorque et place extérieure couverte) est de 45 m². Espace de sortie Les animaux disposent librement d’une surface d’env. 400 m². Cette année, il a été même possible d’agrandir l’espace de sortie, car des surfaces se sont libérées à l’arrière de la place du cirque, à Buchs. Le sol est gravelé. Plusieurs aires de repos sont recouvertes de sciure et de copeaux de bois et sont visiblement utilisées. Il y a une mangeoire, de l’eau et du sel. Des branches fraîches à grignoter font également partie de «l’inventaire standard» des enclos (pour les lamas et les guanacos, mais aussi pour les singes, les éléphants, les chèvres, les chameaux et les zèbres). Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Bonne détention, appropriée aux camélidés du Nouveau Monde. L’étable ouverte en permanence et dotée d’un espace extérieur couvert protège les animaux des intempéries et leur permet de se retirer. Pour ces animaux robustes, cela est suffisant. L’enclos n’est accessible au public que sur un côté. Cela permet aux animaux de se retirer dans la partie postérieure de l’enclos, au besoin, et de maintenir ainsi une distance suffisante des visiteurs. Situation légale La surface minimale pour 6 lamas est de 250 m². Pour chaque animal supplémentaire sont prescrits 30 m² en plus. La surface pour 6 guanacos est de 300 m². La pose de l’enclos se base sur la surface minimale supérieure (celle des guanacos). Les dimensions minimales spécifiques à chaque espèce sont donc satisfaites, bien que la surface soit tout juste suffisante pour les 10 animaux, puisqu’il s’agit d’une détention mixte. En plus des 300 m² prévus pour un troupeau jusqu’à 6 guanacos, il faudrait ajouter 180 m² pour les 6 lamas additionnels. (480 m² au total). Toutefois, les cirques ne sont pas tenus de respecter complètement les exigences minimales selon l’art. 95 OPAn, si les conditions de certaines localités ne le permettent pas. Dans certaines localités aux conditions spatiales particulièrement limitées, les lamas et les guanacos sont emmenés sur des pâturages loués ou ils sont ramenés à Rapperswil.

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Chapiteau servant d’écurie 1: chevaux Animaux Le chapiteau aménagé en écurie héberge actuellement 27 chevaux (7 frisons, 1 palomino, 8 arabes, 1 akhal-teke, 3 andalous, 3 lusitanos, 1 Knabstrup, 2 pintos, 1 boulonnais). Ce n’est que dès le moment où le cirque passe à Zurich que tous les 31 chevaux suivent la tournée. Seuls des étalons participent au programme. Les chevaux sont aspergés quotidiennement, sauf lors de journées hivernales froides. État des animaux: très bon, tous les animaux apparaissent sains, soignés et ont une belle prestance. Écurie Tous les box dans le nouveau chapiteau-écurie mesurent 3,5 x 3 m, donc 10,5 m². Ils sont recouverts de paille, épandue sur des tapis de caoutchouc antidérapant; l’eau et des blocs de sel sont à disposition. Les étalons ont le contact visuel, auditif et olfactif avec leurs congénères, au moyen de grillages dans la partie supérieure des box. Ils ont les mêmes voisins que dans les quartiers d’hiver, c’est-à-dire des animaux avec lesquels ils ont un contact harmonieux. Espace de sortie Tous les box pour les chevaux disposent d’une sortie permanente (env. 9 m²). Les chevaux sont libres de choisir s’ils veulent se tenir dans l’espace intérieur recouvert de litière ou à l’extérieur, pour s’exposer ainsi à la météo (soleil, pluie). La sortie leur permet également le contact social. Dans la localité visitée cette année, il a fallu renoncer temporairement à des espaces de sortie sur un côté du chapiteau servant d’écurie, afin d’intégrer les trois nouveaux étalons au troupeau. Pâturage Dans cette localité, les chevaux et les poneys ont à disposition six pâturages: deux petits pâturages à poneys en marge du terrain du cirque (les poneys l’occupent par groupes de quatre) et quatre pâturages à chevaux à l’extérieur de la localité. Les chevaux sont transportés au pâturage par groupes de quatre et passent la plus grande partie de la journée à l’extérieur de l’écurie.

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Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Tous les chevaux sont détenus individuellement, mais en assurant le contact visuel et social avec leurs voisins. Il en va de même au pâturage. La taille des box est suffisante, tous les box sont bien recouverts de litière et disposent d’eau, de foin et de sel. La détention des chevaux en groupe est souhaitable, mais elle est difficile avec des étalons. Au point de vue de la protection des animaux, il est réjouissant que, depuis 2011, tous les chevaux jouissent de box plus grands et, depuis 2009, d’espaces de sortie accessibles en permanence, outre les sorties quotidiennes au pâturage. Chaque cheval dispose désormais de presque 20m². Nous évaluons très positivement le pâturage, dont les animaux peuvent profiter au quotidien.


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Situation légale Cette détention satisfait les exigences minimales selon l’OPAn et les dépasse grâce au pâturage quotidien.

Chapiteau servant d’écurie 2: poneys Animaux 12 poneys (tailles différentes, pour la plupart des hybrides de Welsh), tous mâles. Quatre d’entre eux apparaissent au programme, les autres ne sont utilisés que pour de tours en poney. Les poneys sont montés à tour de rôle et sont également entraînés dans le manège, bien qu’ils n’apparaissent pas au programme. État des animaux: très bon et très bien soignés. Écurie / espace de sortie Les animaux sont détenus par paires ou individuellement dans des box. Les stalles se trouvent sous un chapiteau et ont accès libre à un petit espace extérieur. Les box individuels mesurent env. 12 m², les box doubles 24 m². Les stalles (places pour se coucher) sont recouvertes de paille, le sol de l’espace de sortie est gravelé. Les animaux ont de l’eau, du foin et du sel. Pâturage Dans cette localité, les poneys disposent d’un pâturage en marge du terrain du cirque. Ils profitent du pâturage par paires. Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Les poneys sont détenus individuellement ou par paires, en contact visuel et social avec les voisins. La détention dans les box avec espace de sortie accessible en permanence est bonne; chaque jour, des groupes d’étalons qui se tolèrent sont détenus au pâturage. Situation légale Cette détention satisfait les exigences minimales de l’OPAn et les dépasse clairement, disposant d’un pâturage quotidien.

Chameaux, zèbres des plaines et bœufs watusi Animaux 4 zèbres des plaines (juments, apprivoisés), 4 chameaux blancs, 2 bœufs watusi (race bovine africaine domestiquée: 2 vaches). État des animaux: très bon. Tous les chameaux ont les bosses dressées, ils sont très curieux et exubérants (on a observé des comportements joueurs et de confort); les bœufs watusi ont des cornes extraordinairement développées. Les bœufs n’apparaissent pas dans le manège. Au moment de notre visite, un zèbre (l’animal dominant) avait un problème au sabot et était sous l’effet de la narcose pour être traité par le vétérinaire du zoo. L’animal a été brièvement séparé du groupe, dans le calme et en lui permettant de se maintenir en contact visuel avec ce dernier. Dès que l’effet de la narcose a passé, le zèbre traité a pu rejoindre le troupeau avec un nouveau pansement au sabot. Son box (sous le couvert, entre l’espace de sortie des zèbres et des chameaux et celui des bœufs watusi) est rembourré par une épaisse couche de paille. Le soir de notre visite,

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une partie du dressage libre (frisons et zèbres, présentée par Géraldine Knie) a été rayée du programme, parce que les autres zèbres s’orientent particulièrement en suivant la jument dominante au cours de la représentation. Étable / abri L’abri est constitué d’un chapiteau ouvert sur tous les côtés (env. 72 m²) à l’écart du chemin des visiteurs. Il est recouvert de litière et est ouvert en permanence sur l’espace de sortie des chameaux et des zèbres, sur la partie antérieure, et, sur la partie postérieure, sur l’espace de sortie des bœufs watusi, plus petit. Espace de sortie Les espaces de sortie sont goudronnés et sont accessibles en permanence. À plusieurs endroits, ils sont abondamment couvert de sciure, paille et copeaux de bois. Cette année, il y a plusieurs tapis en caoutchouc qui servent de places de repos; l’un d’eux est «extra mou» et constitue une place très confortable pour les chameaux et les zèbres. La taille des espaces de sortie est d’env. 500 m². Il y a un abreuvoir, du sel et des branches à ronger. Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Bonne détention mixte avec sortie possible en permanence. L’abri / étable abrite suffisamment des intempéries, les animaux peuvent s’y rendre. Il n’y a pas de pâturage dans cette localité. Pendant notre visite, une collaboratrice du cirque s’occupe avec passion des chameaux. Ces animaux apparaissent très éveillés et heureux. Situation légale Exigences minimales de l’OPAn: pour des zèbres (groupe jusqu’à 5 individus), elle prescrit une surface minimale de 500 m², pour 4 chameaux, 350 m². Pour les 8 animaux, la surface est un peu serrée, si l’on s’en tient à l’OPAn. Toutefois, les cirques ne sont pas tenus de satisfaire entièrement les exigences minimales selon l’art. 95 OPAn, si les conditions locales dans certaines localités ne le permettent pas. Cette détention dépasse les exigences minimales quant à la détention de bovins (animaux de rente domestiqués).

Éléphants asiatiques Animaux 3 éléphantes; elles apparaissent toutes dans le manège et sont entraînées chaque jour. De plus, l’une d’elles est employée pour des tours montés. État des animaux: bon.

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Étable et espace de sortie L’étable consiste en un chapiteau ouvert sur un côté (selon les conditions météorologiques, elle est ouverte sur un à trois côtés). L’intérieur est clôturé avec des câbles électriques le long des parois.


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Les éléphantes connaissant très bien cette clôture, elles s’en approchent de très près et arrivent même à passer leur trompe par-dessus et par-dessous. Les éléphantes sont aussi gardées en groupe de nuit et ne sont plus attachées, ce qui était habituel auparavant. Ces animaux ont ce chapiteau de 30 x 10 m à leur disposition, jour et nuit. Ils ne sont attachés qu’env. 20 minutes par jour, pour les soins (pieds). Actuellement, deux femelles ont été séparées de l’autre (Ceylon), en raison de combats pour le pouvoir. Depuis l’été dernier, Ceylon agresse souvent MaPalaj pour prendre la place d’animal dominant. L’enclos utilisé pour la tournée ne pouvait plus retenir ces éléphantes «dans le vif du combat». Selon les déclarations de Franco Knie junior, la relation entre les deux animaux s’est déjà détendue (notamment durant la pause hivernale à Rapperswil), mais ils ne peuvent pas encore s’approcher l’un de l’autre sans surveillance. Actuellement, l’enclos et l’étable sont donc partagés et sont séparés par une surface inoccupée servant de «tampon». Hélas, la liberté de mouvement des éléphants est donc quelque peu limitée, en comparaison avec les années précédentes; cependant, il s’agit d’une situation temporaire. Les éléphantes se réhabituent l’une à l’autre dans l’espace de sortie et dans le manège, au cours des entraînements, sous la surveillance de Franco Knie junior et des gardiens. Il faut relever que l’enclos des éléphantes s’est également agrandi d’environ 150 m², grâce à la place disponible à Buchs, ce qui est positif. Malheureusement, les éléphantes en profitent peu, puisque leur enclos a dû être partagé et qu’il a fallu créer une «zone tampon» inoccupée entre les deux enclos… Le sol est en gravier, sauf une partie qui est en bois. Il est recouvert de foin. Au printemps (par des températures < 15° C), ce chapiteau est encore chauffé. Les animaux disposent d’un espace de sortie d’env. 900 m² (l’éléphante séparée des autres, MaPalaj, occupe actuellement environ 300 m², les deux autres env. 550 m²). Le sol est gravelé. Sur l’espace de sortie se trouve du foin frais en abondance. Plusieurs endroits sont également recouverts de sciure et de copeaux de bois. Les animaux utilisent volontiers la sciure pour les soins du corps, comme on a pu constater sur place. Les animaux sont lavés chaque jour, ce qui peut remplacer des structures aptes à être utilisées comme grattoirs (troncs d’arbres ou rochers) et le bain de sable. En été, on leur met à disposition un bassin avec de l’eau, où il y a la place pour un animal à la fois. De plus, les trois éléphantes sont occupées par des jeux d’adresse: au milieu de l’espace il y a une petite cage, dans laquelle se trouvent des récipients troués et du foin. Dans les trous de ces jouets, on dépose des fruits ou des légumes frais, p.ex. des carottes, que les éléphantes essaient d’attraper en tâtant dans la cage avec leur trompe, patiemment et avec beaucoup d’adresse, et en tournant les boules et les blocs. Apparemment, les animaux peuvent s’occuper durant des heures avec ce jeu. Cependant, au cours de notre visite, Ceylon s’occupait principalement en quémandant du popcorn. Malgré l’interdiction de nourrir les animaux, les visiteurs lui tendent du pop-corn à tout moment. Un petit enfant pose un bout de plastique à l’extrémité de la trompe et l’éléphante l’avale. À Neuchâtel et Lausanne, les éléphantes peuvent même se baigner dans le lac.

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Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Fondamentalement, la détention d’éléphants dans le Cirque Knie est exemplaire, compte tenu des conditions que la tournée permet d’aménager pour ces animaux. On peut cependant se demander pourquoi l’éléphante MaPalaj a été emmenée en tournée pendant qu’il y a des troubles dans la hiérarchie du groupe. N’aurait-on pas pu emmener seulement deux individus – ou trois animaux qui cohabitent en meilleure harmonie (d’autant plus que ce problème se présente depuis l’été dernier)? De cette manière, on aurait pu garantir plus de place et de meilleures relations sociales aux éléphants. Dans les zoos modernes, la tendance est à détenir les éléphants dans des parcs, c’est-à-dire dans des enclos paysagers le plus vastes possible, de quelques milliers de m², à l’état naturel, avec de la végétation, des possibilités de se baigner, des arbres. Ces conditions ne peuvent pas être aménagées dans la situation d’un cirque en tournée. Toutefois, les éléphants indiens sont détenus en captivité depuis des millénaires, en tant qu’animaux de travail, et peuvent visiblement s’habituer à vivre avec des êtres humains – s’ils sont déjà nés en captivité (animaux semi-domestiqués). De plus, il faut relever que la direction du Cirque Knie s’engage beaucoup en faveur du bien-être de ses animaux. Dans le zoo Knie des jeunes, à Rapperswil, les éléphants vivent en troupeau, lorsqu’ils ne sont pas en tournée. L’installation qui est à leur disposition mesure déjà 2010 m², elle est bien structurée, présente des substrats diversifiés, des objets pour se gratter et pour s’occuper. De plus, elle constitue l’étable en stabulation libre la plus grande de Suisse. D’ici 2015, un parc à éléphants moderne surgira dans le zoo Knie des jeunes sur une surface de 6500 m². Ces animaux bénéficieront ainsi des conditions de détentions les plus modernes. Les éléphants du Cirque Knie profiteront de ce nouvel espace durant plusieurs mois par année. Situation légale Exigences minimales de l’OPAn: pour 3 éléphantes, la nouvelle OPAn demande un en-clos extérieur de 500 m² et un enclos intérieur de 75 m². L’enclos intérieur et extérieur dé-passent ou satisfont ces exigences. La localité de Buchs est moyenne en ce qui concerne la taille. Selon les informations de la direction du cirque, dans certaines localités il y a moins de place à disposition, tandis que dans d’autres il y en a davantage (y c. du pâturage).

Singes capucins (capucins à huppe noire) Animaux 12 adultes et juvéniles, dont 5 mâles. L’état des animaux est bon, la détention maintient le lien social naturel. Ces animaux proviennent du zoo d’Appeldorn, destiné aux primates.

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Détention L’installation se compose de trois remorques (chauffées), reliées les unes aux autres. Celle du milieu est ouverte sur toute la longueur, ce qui double sa surface au sol. De plus, les deux frontons sont dotés de vérandas. Il en résulte une détention «compartimentée» sur une surface totale d’env. 125 m². S’y ajoute une cage aménagée en vigie de quelque 3 m de haut: on peut ériger une petite volière supplémentaire sur le toit d’une véranda, ce qui offre une structure supplémentaire aux animaux, leur permettant d’avoir une bonne vue d’ensemble de la situation. Les animaux y accèdent en grimpant par une barre ou une corde. La répartition compartimentée de cette détention est très bien arrangée. Elle permet aux animaux, au besoin, de se retirer dans l’un des compartiments. Ils peuvent ainsi éviter leurs congénères et se mettre à l’abri de leurs regards, ce qui est très important en cas d’affrontement.


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L’installation est très structurée avec des cordes, des branches pour grimper, des planches pour s’asseoir (en partie avec un chauffage!) et des écrans visuels. Deux caisses spéciales pour la nourriture sont suspendues et remplies des matériaux les plus disparates (des pommes, des raisins secs, du foin, une fois par semaine des grillons). Les singes ne peuvent accéder à la nourriture que par de petites ouvertures et avec un certain «travail», ce qui constitue un défi mental et une occupation intelligente. Au printemps, dès que les branches mettent les feuilles, les singes reçoivent également du fourrage vert pour s’occuper. Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux Cette détention peut être considérée très bonne pour de petits singes de cette espèce. Les animaux disposent d’une installation parfaitement structurée et intéressante, satisfaisante également du point de vue de la taille. Les animaux profitent intensément des occupations intelligentes et variées (caisses de fourrage, rameaux feuillus). Lorsqu’il y a un conflit dans le groupe, les animaux peuvent s’éviter sans problème en occupant des remorques différentes. Situation légale Cette détention dépasse amplement les exigences minimales de l’OPAn en ce qui concerne la superficie (10 m² d’enclos extérieur et 10 m² d’enclos intérieur pour un groupe allant jusqu’à 5 individus). Les exigences supplémentaires (possibilités de se retirer, de grimper, occupation) sont satisfaites dans leur ensemble. Pour 12 singes capucins, l’OPAn ne demande qu’une surface de 48 m² (enclos extérieur et intérieur).

Chiens Animaux 11 chiens de races différentes, tous des mâles, mais la moitié d’entre eux sont castrés (1 barzoï, 2 bouviers bernois, 3 bergers australiens, 1 border collie, 1 chihuahua, 1 chien de ferme dano-suédois, 1 chien nu chinois, 1 malamute de l’Alaska). Tous les chiens apparaissent sains et soignés et leur comportement est attentif et parfois joueur. Pendant la journée, le malamute châtré (l’animal alpha) porte une muselière lorsqu’il n’est pas surveillé. Selon les déclarations de sa détentrice, de nuit il est détenu seul et sans muselière dans l’enclos extérieur. Sans muselière, il tyranniserait et mordrait ses compagnons, d’après la détentrice; la muselière lui permet de se comporter paisiblement, sans pour autant perdre sa position dans la meute. Lors de notre visite, il est équilibré et calme et ne montre aucune agressivité envers les autres chiens. Il ne pose pas de problème dans le manège non plus. Détention La détention canine idéale est en meute, conformément à leur espèce. Cependant, cela peut créer des problèmes en raison des luttes pour le rang dans la hiérarchie, comme ici, ou d’incompatibilités. Les chiens ont à disposition une roulotte à deux étages dotée de plusieurs places de repos (lits,

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corbeilles, autres places pour se coucher). Elle donne accès en permanence à un espace de sortie. La roulotte et l’enclos se trouvent à l’extrémité de la place du cirque et sont bien dissimulés par les roulottes et une haie. L’espace de sortie est relativement grand (env. 200 m²) et étiré en longueur. Il est structuré par une «estrade» en bois et des possibilités de retrait. Les chiens ont assez de place pour trotter, jouer ou se mettre tranquillement à l’écart. Selon la détentrice, ils sortent chaque jour; elle sort se promener ou courir avec 2-3 chiens à la fois. La roulotte consiste en deux compartiments séparés, ce qui augmente les possibilités de se retirer. Le chien nu et le chihuahua passent la nuit dans le logement de leur détentrice; les autres chiens ont leur propre «logis»; Évaluation de la détention dans l’optique de la protection des animaux La détention en meute avec un contact étroit avec une personne de référence est idéale en ce qui concerne les chiens. La personne de référence stimule physiquement et mentalement les chiens (training, promenades), les dirige et leur prodigue les soins. La présence permanente d’un espace de sortie relativement grand est réjouissante, tout comme la possibilité de se mettre à l’abri dans la roulotte et dans les places de repos isolées. Dans la meute, les chiens peuvent avoir un comportement très naturel et conforme à leur espèce, en exprimant tout le spectre de leurs comportements sociaux. Toutefois, un problème de la détention dans un enclos est que les animaux «ennemis» ne peuvent pas s’éviter, contrairement aux loups vivant dans la nature. Détenir un chien muselé en permanence n’est aucunement une solution conforme à la protection des animaux ni à leur détention! La muselière empêche le chien de se soigner le pelage, de boire, de manger et d’exprimer des mimiques faciales. Cela porte atteinte à l’animal et donne de faux signaux à l’intérieur de la meute. Il faudrait clarifier à fond les causes des incompatibilités, éventuellement à l’aide d’un psychologue canin (car ce n’est pas normal qu’un animal dominant morde ses compagnons de meute jusqu’au sang sans accepter leurs signaux de soumission). Déplacer le chef de meute ne devrait être considéré qu’en dernier ressort (puisque cela causerait davantage de trouble dans la meute, avant qu’un autre animal alpha ne se soit imposé, en plus de comporter une forte atteinte à l’animal concerné). Au niveau de la protection des animaux, on recommande un accompagnement professionnel de la détentrice par un ou une comportementaliste de la STVV, Association Vétérinaire Suisse pour la Médecine Comportementale (encore pendant la tournée). Ces professionnels s’occupent de conseil en matière de traitements médicamenteux et de thérapie du comportement. Il faudrait également assurer un contrôle à posteriori, en Allemagne, pour vérifier que le problème ait été résolu. Situation légale Les prescriptions minimales légales quant à la surface des enclos et à la taille des couches ne valent que pour les chiens qui sont détenus en permanence dans un chenil ou un enclos. La détention dans un chenil sans possibilité de sortir doit prévoir, outre une surface minimale définie en fonction de la taille du chien, un box ou une couche individuelle pour chaque chien. La détention que nous avons observée n’est pas un chenil, puisque les animaux disposent d’un espace de sortie et sont régulièrement accompagnés à l’extérieur. De plus, indépendamment du type de détention, les chiens doivent avoir suffisamment de contact social avec des êtres humains et être accompagnés chaque jour en plein air ou avoir accès à un espace à l’extérieur du chenil. Cette détention dépasse les exigences légales minimales.

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Représentation circassienne 1er numéro animalier: ouverture, dressage libre, Haute École, «Grand et Petit» présenté par Fredy Knie junior, Ivan Frédéric Knie, Mary-José Knie et Chanel Marie Knie 1 éléphant, 2 chevaux pinto, 4 poneys, 1 andalous, 1 boulonnais, 1 akhal-teke Pendant l’acrobatique spectacle d’ouverture du « Ballet du Cirque Bingo », un spot éclaire soudain l’entrée, restée sombre jusque-là, et un éléphant «surgit du néant». Fredy Knie junior se tient près de la tête de l’animal. Un artiste du ballet entre dans le manège et exécute un saut spectaculaire par-dessus l’éléphant. Ensuite, l’animal est ramené à l’extérieur. Mary-José Knie entre dans le manège. Elle est suivie par un étalon pinto (dépourvu de harnais, seulement avec le licou). Les artistes du ballet tiennent de longues tiges lumineuses devant eux et, sur une commande de la dompteuse, l’étalon réalise un slalom entre ces tiges, en étant aidé au licol. Ensuite, un deuxième étalon pinto entre en trottant. Les deux chevaux trottent autour du manège, l’un derrière l’autre, puis ils sautillent plusieurs fois par-dessus les tiges lumineuses, maintenues comme si c’étaient des obstacles bas, en réalisant également un changement de direction. Pendant ce temps, deux grands poneys ont été placés l’un à côté de l’autre à l’entrée du manège, près d’une tige de bambou posée à hauteur de poitrine. Ils sont légèrement harnachés et deux assistants les tiennent au licou. À une commande de Mary-José Knie, les deux pintos quittent le manège au galop et sautent par-dessus la tige de bambou et les deux poneys. Les poneys quittent le chapiteau et le jeune Ivan Frédéric Knie entre en montant le fier étalon andalou «Evento». Il montre une séquence harmonieuse de figures et de pas de la Haute École, parmi celles-ci piaffer, exécuter des voltes, changer de direction, appuyer, faire la révérence. Le cheval et le cavalier sont en bonne harmonie; les commandes sont à peine visibles et l’étalon se montre sûr et concentré. Après cette partie, Fredy Knie junior entre avec un cheval de trait blanc au licol. Chanel Marie, de trois ans seulement, monte le cheval. Le cheval est harnaché. Il est conduit au licol, il tourne d’abord autour du manège, puis Fredy Knie aide la fillette à descendre et Chanel prend une courte cravache. Un petit poney blanc entre dans le manège. Le cheval et le poney font un tour au pas, changent de direction et marchent d’abord l’un à côté de l’autre, puis l’un derrière l’autre. Chanel, au milieu du manège à côté de Fredy Knie junior, «aide» déjà à diriger les chevaux. À la fin de cette partie «Grand et Petit», le cheval pose ses pattes antérieures sur une estrade posée au milieu du manège et le poney tourne plusieurs fois autour de lui, avant de s’arrêter sous la puissante poitrine du cheval et de poser à son tour les pattes avant sur l’estrade. Comme les autres, ces deux équidés apparaissent détendus et semblent savoir à tout moment ce qu’on s’attend d’eux. Finalement, le poney s’incline au signe de cravache de Chanel et le cheval quitte le manège. Le poneys saute encore plusieurs fois par-dessus une corde à sauter, jusqu’à ce qu’il soit également congédié. Ensuite, Ivan Frédéric entre sur un akhal-teke, fait lever le cheval sur l’arrière-main et le fait sortir du manège en «marchant». Suit un petit poney fauve, monté par Chanel Marie. Fredy Knie junior reste à côté de l’animal quand il se lève également sur un ordre et sort du manège dans cette position, pendant que Chanel, trois ans, se tient parfaitement en selle. En conclusion Dressage sans problème au point de vue de la protection des animaux. Les commandes sont claires, très discrètes et les êtres humains et les animaux forment des équipes expérimentées. Aucun exercice ne demande des mouvements non naturels ou exigeants aux animaux. Les chevaux ont manifestement du plaisir à travailler, ils sont pleins de tempérament, attentifs et concentrés, mais jamais

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stressés. L’enfant de trois ans démontre déjà beaucoup d’empathie et a un contact très doux avec les animaux.

2e numéro animalier: sketch avec un cheval Knabstrup présenté par Maycol Errani 1 cheval Knabstrup Maycol Errani entre dans le manège suivi par un grand cheval de trait appartenant à Rosi Hochegger. À l’arrière-plan se trouve un lit avec matelas et couverture, à l’avant-plan se trouve un obstacle du genre de ceux qu’on emploie pour les parcours de saut. Suit une sorte de sketch, dans lequel l’homme et l’animal entament un «dialogue». Maycol Errani parle au cheval, l’incite à sauter par-dessus l’obstacle et le cheval se nie en secouant la tête, obligeant son partenaire à baisser de plus en plus l’obstacle. Ensuite, le cheval «se rebelle» de plusieurs manières aux invitations de Maycol Errani, en le poussant de la tête par derrière, en «se moquant de lui» ou en «bâillant», en ouvrant grand la bouche. Ensuite, l’homme et le cheval «se disputent» au sujet d’un mouchoir, puis le cheval exécute quelques voltes et se laisse convaincre à s’asseoir sur le bord du lit, puis à s’y coucher, la tête sur les genoux de Maycol Errani, et carrément à se couvrir pour rester, finalement, tranquillement couché. À la fin du numéro, le cheval se lève et quitte le manège en sautant par-dessus un obstacle bas. Durant toute la représentation, le cheval montre un talent d’acteur surprenant, en connaissant à tout moment le déroulement de la pièce, ce qu’on s’attend de lui et dans quelle séquence. Il n’est pas aidé, ni par des ordres verbales, ni par des gestes visibles, ni en le guidant au licol. Une seule fois on remarque un très léger geste de la cravache, pour indiquer au cheval qu’il doit s’asseoir sur le lit. Ce cheval se montre très attentif par ses oreilles dirigées vers l’avant et apparaît très équilibré et motivé. Maycol Errani le félicite et le récompense chaque fois par de brefs câlins ou par une poignée de nourriture. En conclusion Représentation sans problème du point de vue de la protection des animaux. Le cheval est stimulé mentalement, (à peine physiquement) et est à la hauteur de ce qu’on lui demande à tout moment. Son langage corporel ne montre aucun surmenage ni réticence ou refus, plutôt de la concentration et de la motivation. Le renforcement positif (félicitations, fourrage) lui confère de la sécurité. L’ambiance joueuse de ce numéro étale au grand jour le talent insoupçonné de cet animal. Maycol Errani a un contact remarquablement doux avec ses animaux. Dans ce numéro animalier, la relation entre l’être humain et l’animal est très important. L’animal est traité très aimablement et avec patience, bien qu’il «se moque» de son maître. C’est également un bon message pour le public.

3e numéro animalier: éléphants présenté par Franco Knie junior, Linna Knie-Sun et Chris Rui Knie 3 éléphantes indiennes «MaPalaj», «Delhi» et «Ceylon»

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Les trois éléphantes entrent l’une derrière l’autre et posent les pattes antérieures sur trois estrades. Linna Knie-Sun monte l’animal du milieu et Franco Knie junior les dirige. Les éléphantes tournent d’abord autour de leurs estrades, en laissant les pattes avant posées là-dessus. Elles lèvent une patte avant au tempo, alternativement. Ensuite, elles montent sur les estrades, descendent sur les


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pattes avant et répètent la volte puis, sur un ordre, elles s’asseyent (brièvement) sur les estrades. Finalement, elles font un tour du manège, l’une derrière l’autre, l’animal qui suit tient avec la trompe la queue de celui qui le précède. Linna Knie-Sun met le pied à terre et les trois éléphantes «marchent au pas» l’une à côté de l’autre, en levant alternativement les pattes avant. Arrivée au bord du manège, elles font marche arrière dans la même formation et de la même manière, puis elles s’inclinent. Ensuite, Franco Knie junior fait coucher les trois éléphantes. Dans cet exercice, un animal nécessite de l’aide au licol et un autre s’y refuse jusqu’à ce qu’un assistant pose un énorme coussin. Puis Linna Knie-Sun et Chris Rui se couchent sur les éléphantes. Ensuite, les éléphantes s’asseyent de nouveau (brièvement), puis elles se lèvent et deux animaux quittent le manège. Pendant ce temps, on a posé un tapis au sol et Franco Knie junior s’y couche sur le dos. Sur un ordre, l’éléphante se positionne au-dessus de lui et se couche doucement, si bien que le dompteur se trouve sous la poitrine et entre les deux pattes avant du pachyderme. En guise de récompense, Franco Knie junior tend une banane entière à l’animal. À la fin de la représentation, une autre éléphante entre dans le manège en portant Linna KnieSun, qu’elle tient dans sa bouche par la jupe. L’animal pose ses pattes antérieures sur une estrade et exécute une volte. Ensuite, elle libère Linna Knie-Sun et s’incline. Finalement, les trois éléphantes reviennent dans le manège et marchent l’une derrière l’autre, puis chacune pose les pattes avant sur la croupe de celle qui la précède et elles quittent le chapiteau. En conclusion Ce numéro se déroule sans pression ni stress et ne demande pas de mouvements non naturels aux animaux. (Dans la nature, on observe les animaux s’asseoir brièvement ou se lever sur les pattes postérieures, prendre appui sur les congénères et se coucher sur le ventre, par exemple dans les bains de boue, dans les jeux entre jeunes individus et jeunes adultes et lors de la quête de la nourriture sur de hauts arbres). Les animaux sont calmes et dociles. Les ordres sont clairs, calmes et le fouet et les crochets ankush (émoussés!) sont à peine utilisés (et avec beaucoup de doigté). Représentation sans problème.

4e numéro animalier: numéro d’artistes avec des étalons frisons présenté par Maycol Errani 7 étalons frisons Maycol Errani entre en chevauchant (sans selle) un étalon frison. Le cavalier et le cheval s’inclinent, puis Maycol Errani descend. À une commande discrète, l’étalon sautille autour de son dompteur et marche «au pied» par le manège, au pas, puis au trot et au galop à côté de Maycol Errani, au pas de gymnastique. Ensuite, sur une commande, le cheval se lève sur les pattes arrière et quitte le manège. Deux autres frisons entrent. Ils sont harnachés de la même manière et trottent épaule contre épaule et, avec une aide au licol, appuient également sur le côté. Maycol Errani impartit les ordres avec calme et n’utilise le fouet que pour diriger; une seule fois il donne une légère «pique» au ventre à un cheval. Les chevaux sont régulièrement félicités et reçoivent des «friandises» comme récompense. Le langage corporel d’Errani est discret et calme, les gestes subtils, son contact avec les animaux est respectueux. Errani monte de nouveau sur la croupe d’un cheval, en conduisant l’autre à la bride. Il dirige les deux étalons l’un à côté de l’autre, avec les pattes antérieures sur le bord du manège, il se lève

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aussi, ensuite il fait trotter les deux chevaux autour du manège en se tenant en équilibre – un pied sur le dos de chaque cheval. Des autres frisons se précipitent dans le manège et se dirigent, lentement et en arrière et seulement sur commande, près de l’attelage. Deux autres chevaux suivent. Quand l’un des animaux refuse momentanément de réaliser l’exercice, lorsque les animaux marchent en arrière, Mary-José Knie aide à diriger par de légers signes du fouet depuis le bord du manège. Ensuite tous les chevaux se tiennent épaule contre épaule; Maycol Errani se trouve sur les animaux du milieu et fait trotter cet imposant «attelage» quelques fois autour du manège, en dirigeant légèrement les chevaux du milieu à la longue bride et ceux des côtés à l’aide du fouet. Ensuite, les six étalons se tiennent sur un rang au milieu du manège. Ils tournent encore une fois, puis quatre d’entre aux quittent le chapiteau et Errani s’assied sur le dos de l’un de ceux qui restent. Ils tournent encore une fois, puis le cinquième cheval sort aussi. Le dernier frison reçoit de nouveau une récompense quand son cavalier descend et suit les autres. Finalement, un cheval arabe gris entre au galop dans le manège, se lève sur les pattes postérieures et sort; suivent deux étalons arabes qui entrent au galop, se lèvent épaule contre épaule et quittent également le manège. En conclusion Les commandes et les aides sont calmes et claires. Les chevaux connaissent manifestement bien ce numéro et peuvent être dirigés par des gestes de la main ou de légers mouvements du fouet. Les aides sont à peine visibles. Les animaux sont calmes et dociles. Représentation sans problème.

5e numéro animalier: la revue canine présentée par Rosi Hochegger 1 chien de ferme dano-suédois, 2 bouviers bernois, 3 bergers australiens, 1 chien nu chinois, 1 Malamute de l’Alaska

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La dompteuse entre avec un chien de ferme dano-suédois (une race scandinave de pinscher, semblable au fox-terrier à poil court, provisoirement reconnue par la FCI). Ce dernier porte un jouet dans la gueule et exécute quelques figures de «dogdance» (slalom autour des jambes de sa dompteuse, aller et retour, tourner autour de son axe, se rouler au sol, sauter en longueur et en hauteur dans les bras de la dompteuse). Il aboie par l’excitation et est visiblement à son affaire avec élan. Ensuite, il quitte le manège à travers une sorte de «coulisse» au motif de façades de maisons et d’escaliers. Deux bouviers bernois se précipitent dans le manège depuis une autre petite porte dans la coulisse et réalisent également quelques exercices de dogdance, p.ex. sautiller sur les pattes arrière. Suit un berger australien qui «marche» à son tour sur ses pattes arrière et se roule au sol, puis un autre représentant de cette race, qui fait le fou par le manège avec son congénère, chaque chien sautant à tour de rôle par-dessus le dos de l’autre. Ces deux chiens aboient aussi par l’excitation. Suit le chien nu chinois (un chien nu est un produit de l’élevage constituant un sérieux problème du point de vue de la protection des animaux!), en tournant autour de son axe et en sautillant sur ses pattes arrière; de nouveau le chien de ferme, il gratte le sol de ses pattes arrière en imitant les «steps» de sa partenaire humaine; ensuite, il exécute quelques sauts étonnamment hauts en suivant la main encourageante de Rosi Hochegger. Un autre berger australien court à un rythme soutenu autour du manège et saute à travers un pneu; il est suivi par le border collie qui saute encore plus haut à travers ce même pneu. Finalement, le Malamute d’Alaska entre lentement, au trot, ce qui veut donner l’impression d’un chien «démotivé». Sur un ordre, il donne la patte et puis refuse, de manière ostentatoire, de sauter à travers le pneu (tenu d’abord intentionnellement trop haut), y compris quand ce dernier es tenu juste au-dessus du sol. Successivement, il se roule dans la sciure et la dompteuse le récompense avec des


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câlins. Ensuite, il fait «le mort» et reste immobile au sol. Un berger australien amène une pompe à vélo que Mme Hochegger «connecte» au chien de traîneau, en le ressuscitant «par pompage». Ainsi, le Malamute se lève et sort du manège en trottant. Pour clore la représentation, les assistants installent deux obstacles au bord du manège et sept chiens entrent tumultueusement (le border collie, le Malamute, les deux bergers australiens, les deux bouviers bernois et le chien de ferme). Tous les chiens courent à travers le manège et sautent aller et retour par-dessus les obstacles, avant de quitter la scène par les petites portes du décor. En conclusion Représentation sans problème du point de vue de la protection des animaux; éléments standard de la dogdance, qui ne surmènent et ne surchargent ni physiquement ni mentalement les chiens (tous des représentants de races «sportives»). On remarque que le travail dans le manège amuse les chiens: ils sont joueurs, parfois presque un peu surexcités. La dompteuse dirige les chiens à l’aide de gestes de la main et d’appels; elle et les animaux forment une équipe bien rôdée – les chiens connaissent manifestement le déroulement du numéro et ne nécessitent presque pas que Mme Hochegger les incite. Tout le numéro se déroule donc très rapidement. La PSA est contre l’élevage de chiens nus, qui représentent à ses yeux l’expression d’une sélection cruelle. Le pelage constitue une protection thermique et mécanique importante pour le corps du chien, mis à part sa fonction sociale. Par contre, la détention et la présentation des animaux décrites ci-dessus ne posent pas de problèmes du point de vue de la protection des animaux.

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Cirque Nock www.nock.ch

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Cette année, le Cirque Nock a été visité à Bienne (BE). Il s’était installé au milieu de la ville, sur une surface gravelée. À cet endroit, il n’y a pas de pâturage. Les animaux sont à peu près les mêmes que l’an dernier. Outre les chevaux frisons et ibériques, il y a un zèbre, deux ânes nains, deux chameaux et cinq poneys (dont trois petits Shetland). Un des poneys Shetland et les deux ânes apparaissent dans le manège; les autres sont régulièrement employés pour être montés par des enfants. Le groupe d’animaux compte également cinq caniches. Ces derniers sont gardés par les artistes, dans leur roulotte, on n’a donc pas pu en évaluer la détention. Les deux chamelles, un vieux zèbre et les deux grands poneys se partagent un espace de sortie doté d’un abri simple, bien recouvert de litière. De plus, une rampe à faible pente permet aux animaux d’accéder aux véhicules de transport, ouverts mais très peu recouverts de litière. Les chevaux, d’autres poneys et les deux ânes sont installés dans un chapiteau servant d’écurie. Les box paddock disposent d’un espace extérieur adjacent au box situé dans l’écurie. On utilise les box externes pour les chevaux chaque fois que la place et les conditions météorologiques le permettent. Selon les déclarations du Cirque Nock et d’après l’expérience de la PSA, basée sur plusieurs visites dans des localités différentes, il n’y a que peu de localités qui ne permettent pas aux animaux de sortir au cours de la tournée. Dans ces localités, les animaux peuvent parfois au moins se mouvoir librement dans le manège, lorsqu’il n’y a pas de représentations. Les trois poneys Shetland et les deux ânes sont détenus selon leurs races dans le chapiteau servant d’écurie, dans de grands box doubles bien recouverts de litière, ce qui est plus réjouissant car, en plus de ces box les animaux profitent d’espaces de sortie qui doublent la surface disponible. De plus, dans certaines localités, les chevaux et les chameaux sortent au pâturage (droit accordé au Cirque auprès de divers paysans). Près de la roulotte d’un artiste se trouve un petit enclos à lapins, où il y a un sel lapin nain. La détention individuelle des lapins n’est pas conforme à leur espèce (mais malheureusement légale)! Le sol gravelé est recouvert de paille de façon «homéopathique»; la seule possibilité de retrait consiste en une caisse de transport au milieu de l’espace de sortie, qui ne couvre que 1.5 m² environ. Il y a des écuelles pour le fourrage et l’eau. Toutefois, cet enclos se trouve en marge de l’espace destiné au cirque; il n’est séparé du trottoir et de la route que par une grille. Cela pourrait perturber un animal fuyard tel que le lapin, car il ne peut s’abriter des personnes et des chiens qui passent à côté qu’en se retirant dans la caisse. En effet, il reste immobile devant l’entrée de sa caisse et regarde fixement les passants. Ce serait certainement souhaitable d’aménager un lieu protégé pour cet enclos; de plus, il faudrait proposer au moins un congénère à ce lapin! Selon les informations reçues par la direction du cirque, il s’agit


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d’un individu ancien, de 13 ans, qui ne supporte plus le contact avec les congénères. Il semble qu’il passe ses nuits dans la roulotte «avec sa famille» et qu’il ait développé des relations sociales avec les êtres humains et avec un chien. Il semble qu’il joue avec ce dernier. D’une façon générale, les numéros présentés dans le manège ne posent pas problème du point de vue de la protection des animaux, et donnent une impression harmonieuse. Les animaux ne sont pas surmenés, le contact avec eux est calme et amical et les gestes et les ordres sont tranquilles et discrets.

Détention des animaux dans la ménagerie Chamelles, poneys et zèbre Animaux 2 chamelles, 1 zèbre, 2 poneys. État des animaux: bon. Le zèbre et les poneys sont âgés; un poney et le zèbre se sont visiblement roulés sur un pré, dans la localité précédente, leur pelage est dès lors un peu sale. Étable / espace de sortie Deux chamelles, un zèbre et deux poneys occupent une surface d’environ 200 m². Le zèbre, seul animal sauvage dans la détention de Nock, n’entre plus dans le manège et passe les derniers jours de sa vie dans un milieu connu, y compris en tournée. L’abri pour tous ces animaux consiste en une toile de tente, ouverte sur tous les côtés mais au sol bien recouvert de litière, d’à peine 21 m² (3x7 m). Dans les localités qui offrent plus de place, cette surface est doublée. S’y ajoutent les remorques à côté, bien qu’elles soient frugalement recouvertes de litière. La surface globale recouverte de litière semble également être un peu restreinte, compte tenu de la quantité d’animaux. Les animaux disposent d’un grand bassin en matière plastique avec de l’eau; des blocs de sel sont fixés aux grilles du couvert. Il y a également du matériel pour occuper les animaux (branches sèches). Les chameaux apparaissent sains: leur pelage est propre, soigné, ils sont bien nourris, ne présentent pas de blessures et leurs bosses sont dressées (sauf chez un), ce qui ne va pas de soi chez les chameaux en captivités, surtout à nos latitudes! Au moment de la visite, ils se chamaillent un peu, mais le calme revient rapidement. Le zèbre et l’un des deux poneys présentent des signes de vieillissement avancé, mais même ces animaux sont absolument en bon état physique et se comportent en manière détendue et équilibrée lorsque des personnes s’approchent de la grille (y compris quand s’avance un Staffordshire bull-terrier, en laisse et à l’air amical). Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Les conditions de détention sont fondamentalement en ordre, mais dans cette localité, la surface de l’espace de sortie est un peu restreinte. C’est réjouissant de constater que les animaux ont à disposition du matériel pour s’occuper (branches, feuilles, sel), que les stabulations sont bien

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recouvertes de litière et que la remorque qui sert de place de retrait est ouverte (cependant, la stabulation recouverte de litière sous l’abri serait trop petite pour permettre à tous les animaux de s’y reposer en même temps). C’est également réjouissant que le dernier zèbre survivant soit en contact avec le troupeau de chevaux (ce devrait toujours être ainsi, pour autant que possible)! Situation légale Les exigences minimales de l’OPAn prescrivent un espace de sortie de 500 m² pour 1-5 zèbres femelles. 1-3 chameaux nécessitent 300 m². De plus, il devrait y avoir des possibilités de se gratter ou un espace pour se rouler (le gravier devrait satisfaire cet objectif) et au moins 8 m² par animal dans un enclos à l’intérieur ou une étable (dans le cas présent, la remorque et le couvert). Pour les poneys, on prescrit 12 m² de surface de sortie par animal. De toute façon, l’article 95 OPAn permet aux cirques de se tenir au-dessous de ces dimensions minimales, si les circonstances spatiales de certaines localités ne permettent pas de faire autrement (à Bienne, il en est visiblement ainsi, puisque toutes les roulottes doivent également être parquées à ce même endroit).

Chapiteau servant d’écurie: chevaux, poneys Shetland, ânes Animaux 3 frison (deux étalons, un hongre), 7 étalons Pura Raça Española PRE (6 gris, 1 brun); 3 poneys Shetland, 2 ânes. Les animaux apparaissent sains, en forme et attentifs. Plusieurs chevaux profitent du soleil dans la détente et montrent des signes de «sommeil» typiques des chevaux (lèvre inférieure retombante); un cheval s’était même couché sur la paille. Écurie Les chevaux sont hébergés sous un long chapiteau servant d’écurie et se tiennent dans des box bien recouverts de litière (les étalons)! Les box sont constitués de parois qui peuvent être ouvertes, comme dans cette localité, si bien que la surface du box est plus que dédoublée par un espace en plein air. Les grilles latérales des box facilitent le contact avec les congénères. Les trois poneys se trouvent ensemble dans un box double doté d’espace de sortie, de même que les deux ânes. Tous les box sont très bien recouvert de litière et sont propres. Les box des chevaux mesurent 3 x 2.5 m (7.5 m²), ceux des poneys et des ânes 6 x 2.5 m (15 m²) chacun. Ce sont des tailles standard. Les espaces de sortie des poneys et des ânes sont aussi amples que les box. De plus, les animaux disposent de foin, de sel et d’eau.

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Espace de sortie Un espace de sortie permanent agrandit les box: les parois latérales peuvent être ouvertes à 90° et produire des compartiments extérieurs librement accessibles. Les espaces de sortie des trois poneys et des deux ânes ont une surface d’env. 15 m² et ceux des chevaux de quelque 10 m². Cependant, ce n’est probablement pas possible de dresser ces espaces de sortie dans toutes les localités où passe la tournée. Dans cette localité, il n’y a pas de pâturage.


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Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux On relèvera l’aspect positif des espaces de sortie accessibles en permanence aux équidés (pour autant qu’ils soient aménagés) et les box où les poneys et les ânes sont détenus par paires. Il est important de maintenir ce concept, lorsque c’est possible et de le sacrifier le plus rarement possible aux contraintes de la localité. Là où cela est possible, il faudrait veiller à permettre l’accès au pâturage! Situation légale Les chevaux et les poneys sont des animaux domestiques. Les exigences minimales de l’OPAn sont satisfaites.

Représentation circassienne 1er numéro animalier: la revue canine de Monica Rivoli 5 caniches blancs La Polonaise M. Rivoli entre avec un caniche blanc dans les bras. Les autres quatre caniches la suivent, s’asseyent sur des estrades à côté de l’entrée du manège et attendent sagement. La dompteuse pose le cinquième chien au milieu du manège, où il accomplit plusieurs «slaloms» autour des jambes de la dame, puis il s’assied aussi sur une estrade. Un assistant tend un pneu à Mme Rivoli et elle le lève à quelque 1.2 m de haut. À sa commande, un des chiens saute athlétiquement à travers le pneu. On tend un deuxième pneu doté, cette fois, d’une «paroi» en papier de journal. Un autre chien saute à travers le pneu en déchirant le papier de journal. Un autre chien est appelé au milieu du manège. Sur un geste des doigts, il danse sur ses pattes arrière en se tournant plusieurs fois autour de lui-même. Ensuite, il saute à la corde avec la dompteuse. Successivement, un chien s’assied dans une poussette jouet en bois et un autre chien la pousse sur quelques mètres à travers le manège, en posant les pattes avant sur le manche et en marchant sur les pattes arrière. Un autre caniche court le long du bord du manège, également sur les pattes arrière et en appuyant les pattes avant sur le rebord. Ensuite, tous les chiens sautent par-dessus de petits obstacles; l’un d’eux se glisse sous les obstacles (cela fait partie du programme), tandis qu’un autre les couche avec ses pattes avant. Puis on monte deux grandes estrades reliées par un mât sur lequel sont montés des pneus. L’un des chiens monte à l’estrade par une rampe et saute à travers les pneus jusqu’à l’autre estrade et saute de nouveau sur la première. On augmente la distance et la hauteur et c’est au tour d’un autre caniche de sauter. Quand on augmente à nouveau la difficulté, ce même chien refuse de sauter, mais c’est prévu ainsi car, lorsque l’assistant se penche pour motiver le chien, ce dernier saute par-dessus son dos jusqu’à l’autre estrade. Il reçoit une «friandise» comme récompense. À la fin de la représentation, on enlève le pneu et on installe une poutre pour l’équilibre, relativement étroite, entre les deux hautes estrades. Sur un ordre, le caniche le plus petit marche en équilibre sur la poutre, lentement, aller et retour. Arrivé au milieu de la poutre, il ne se sent pas rassuré et «se sauve» en sautant sur l’estrade. Au cours de cet exercice, le chien montre quelques léger signes de surmenage, notamment il halète et il tient la queue entre les pattes; son regard est concentré et dirigé vers la poutre; au milieu, il semble perdre le courage et il saute, quelque peu apeuré, en glissant légèrement avec les pattes arrière. Ce caniche ne semble pas avoir de plaisir à accomplir cet exercice. Les autres chiens, quand ce n’est pas leur tour, sont assez patiemment assis sur l’estrade et attendent leur tour. Ils apparaissent rassurés et attentifs et semblent savoir à tout moment ce que l’on attend d’eux. C’est une condition importante pour éviter un éventuel surmenage et du stress

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dans le manège! Certains chiens halètent assez fort ou ils remuent, l’un d’eux se lèche le flanc et les organes génitaux, ce qui peut être un indice de tension nerveuse. Cependant, le comportement de ces chiens doit fondamentalement être attribué à la concentration et au «stress positif»1 (eustress) plutôt qu’à du surmenage. Les animaux sont à la hauteur de la situation et savent à tout moment ce qu’ils doivent faire. La dompteuse se meut calmement et aisément entre ses chiens, elle impartit les ordres de manière discrète et d’une voix calme ou en indiquant tranquillement des doigts. Elle récompense régulièrement les chiens avec des câlins et des «friandises». Finalement, tous les chiens franchissent plusieurs fois une rampe escarpée, du genre de celles qu’on utilise dans les parcours d’adresse et à obstacles. Ensuite, ils sont généreusement récompensés et quittent le manège. En conclusion Représentation sans problème aux yeux de la protection des animaux. Elle n’exige pas d’exercices qui surmènent physiquement ou mentalement les chiens. La dompteuse est calme et encourageante, elle récompense régulièrement les animaux. Les caniches apprennent très facilement, ils sont pleins de tempérament, sains, athlétiques et agiles; fondamentalement, ils conviennent parfaitement au manège. Le répertoire de cette «Revue» correspond aux séquences de mouvements et d’exercices que les chiens accomplissent dans le domaine sportif très répandu de la dog-dancing et de l’agility. Malgré tout, il faut tenir compte de la disponibilité individuelle et de la capacité de chaque chien, et il faut accepter qu’un chien manifestement surmené par un exercice puisse l’omettre. Le petit caniche qui s’est montré quelque peu «craintif» lors de l’exercice d’équilibre devrait être exonéré de cet exercice s’il continue à manifester de l’insécurité lors des entraînements et de sa préparation.

2e numéro animalier: dressage libre avec des frisons, des étalons ibériques, des ânes et des chameaux présenté par Franziska Nock 3 frisons (1 hongre, 2 étalons), 3 PRE (étalons), 2 camelles «Shakira» et «Fatima», 2 ânes nains (hongres) F. Nock entre dans le manège avec trois frisons. Les chevaux sont légèrement harnachés et font quelques tours au trot. Sur un ordre, ils changent de direction et avancent en file indienne, puis sur un rang, jusqu’à ce que trois étalons ibériques entrent et trottent dans les sens opposé à celui des frisons, en se croisant toujours au milieu. Deux étalons ibériques portent une muselière; L’un d’eux est parfois impétueux et envahissant vis-à-vis de ses congénères. La vue des chevaux semble être en partie limitée (la crinière couvre les yeux, la tête est baissée). Deux chevaux se heurtent légèrement en se croisant. Sur une commande discrète, les chevaux exécutent des voltes et deux étalons gris se lèvent sur l’arrière-main. Ensuite, tous les chevaux s’arrêtent et sont récompensés par des câlins et des «friandises». Puis ils trottent de nouveau autour du manège, cette fois par paires, un frison à côté d’un ibérique. Leurs oreilles sont dressées et tantôt dirigées vers l’avant, tantôt légèrement rabattues vers l’arrière. Les chevaux apparaissent calmes et équilibrés; on n’observe pas de sueur trop abondante, ils ne rongent pas le frein et ne donnent pas d’autres indices de surcharge. F. Nock les dirige

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1 Eustress = par ce terme, on indique les exigences auxquelles un animal est en mesure de réagir, par une attention accrue et par une action physique conforme à son espèce et à son comportement naturel. Modérément, l›eustress stimule les «capacités fonctionnelles» physiques et psychiques d›un être vivant et produit une sécrétion d›adrénaline et de dopamine (les «bonnes» hormones du stress, contrairement à la «mauvaise», le cortisol, qui cause des dégâts chroniques).


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d’une voix calme et avec le langage corporel, les deux fouets ne servent qu’à indiquer la direction et à renforcer les gestes. Ils ne touchent quasiment pas les animaux. Les deux chamelles entrent dans le manège et tournent dans la direction opposée à celle des chevaux. Ces derniers les croisent à l’intérieur et à l’extérieur. Ensuite, deux assistants font coucher les chamelles au milieu du manège en les aidant au licol; l’une d’elles se roule voluptueusement dans la litière. F. Nock dirige les chevaux et leur fait accomplir des huit autour des chamelles; les assistants restent près des chamelles, à la hauteur de leur tête et les rassurent en les gratouillant sur la tête en leur donnant des «friandises». Ensuite, les étalons ibériques quittent la scène et les trois frisons, sur un ordre, posent les sabots antérieurs sur le bord du manège. Puis, deux petits ânes hongres trottent dans le chapiteau et tournent autour du manège en passant sous les frisons. Comme l’an dernier, un âne porte une muselière; tout compte fait, les ânes sont plus tranquilles et souverains que l’an dernier. Celui qui va devant a les oreilles dressées et tournées vers l’avant, celui qui suit les a légèrement tournées vers l’arrière, mais elles sont dressées. Après avoir accompli leurs tours, ils sont dirigés au milieu du manège. L’un d’eux se roule abondamment au sol et n’y renonce pas, malgré les nombreuses tentatives F. Nock et de son assistant, qui l’aident aussi au licol. On le laisse faire et on fait lever délicatement les deux chamelles qui se trouvent encore au milieu du manège. Les ânes et les chevaux quittent le manège et les deux chamelles restent seules. On récompense de nouveau les chamelles, puis elles trottent l’une à côté de l’autre autour du manège en réalisant plusieurs voltes, avant de quitter la scène à leur tour. À la fin de la représentation, un étalon ibérique se précipite au galop dans le manège et se lève, sur un ordre, sur les pattes postérieures. Il avance de quelque pas sur l’arrière-main, F. Nock le dirige à la coulisse et il quitte le manège. En conclusion Représentation sans problème du point de vue de la protection des animaux; elle montre bien que des chevaux et des chameaux peuvent être présentés avec respect dans le manège. Les chevaux ne sont que légèrement harnachés et les animaux savent à tout moment ce qu’on leur demande. Leur comportement est équilibré et plein de vie, mais ils ne sont jamais nerveux; on accepte qu’un animal s’écarte du déroulement prévu du numéro ou qu’il refuse un exercice. Bien qu’il y ait parfois beaucoup de grands animaux dans le manège (chevaux, chamelles), F. Nock les a toujours sous son contrôle et il n’y a pas d’agitation. Le langage corporel des chevaux, mais aussi des ânes et des chamelles, ne montre ni d’indices de surmenage ni de comportements d’évitement; au contraire, il témoigne d’attention et de concentration. On observe même un comportement de confort (se rouler au sol). Tout au plus, on peut critiquer qu’en attachant la tête des chevaux avec le cou replié vers le bas, la crinière tombe sur leurs yeux et couvre leur vision, ce qui cause une légère collision.

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3e numéro animalier: Haute École présentée par Franziska Nock et Paolo Finardi 2 PRE (gris), 1 PRE (brun), 1 poney Shetland blanc F. Nock et P. Finardi entrent à cheval de deux PRE gris et font plusieurs tours l’un à côté de l’autre. Ensuite, ils exécutent plusieurs figures et séquences de pas de la Haute École, entre autre des appuyers, du pas espagnol, des voltes et des cercles autour des uns et des autres, des pas au rythme décalé, etc. Les deux cavaliers montent tranquillement; l’usage combiné des rênes, de la cravache, de la pression des cuisses, du déplacement du poids et des éperons (émoussés) est subtil et à peine visible. P. Finardi tient les rênes relativement lâches, F. Nock un peu plus courtes. Le cou des chevaux n’est jamais tendu au-delà de la verticale. Un cheval ronge intensément le frein et salive: dans ce contexte il s’agit d’un indice de forte concentration. Les deux cavaliers quittent le chapiteau et une assistante entre avec un poney Shetland blanc à la bride. Elle lui fait poser brièvement les sabots antérieurs sur le bord du manège, puis il se cabre sur commande et marche quelque pas sur les pattes postérieures, avant de «s’asseoir» sur l’arrière-main à côté de la sortie. Sous les applaudissements du public, le poney est ramené. F. Nock entre de nouveau dans le manège en chevauchant, cette fois, un étalon PRE brun. Elle montre de nouveau des séquences de pas de la Haute École et traverse plusieurs fois le manège en appuyer, puis en «dansant» au rythme de l’orchestre. Lors de cet exercice relativement difficile, elle tient les rênes assez courtes. En conclusion Numéro de dressage classique, sans problème du point de vue de la protection des animaux. Les chevaux sont montés correctement et ne sont pas surmenés par les séquences de mouvements ni par la durée des exercices. Les chevaux ne sont jamais soumis à l’hyperflexion (rollkür, interdite en Suisse), même quand les rênes sont tenues courtes. Les chevaux se montrent concentrés et équilibrés et l’harmonie entre cheval et cavalier est parfaite.

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Cirque Royal www.circusroyal.ch

Cette année, le Cirque Royal a été visité à la piscine de Granges. La ménagerie peut être visitée en payant une entrée de 5.- (3.- CHF pour les enfants). À Granges, le chapiteau et les enclos des animaux se trouvent sur le terrain adjacent à la piscine. Le chapiteau et la suite sont posés sur le sable, car il n’y a pas de pâturage. Les animaux sont hébergés dans des enclos couverts, dans des box pour chevaux, dans un véhicule ad hoc. Les lapins ont à disposition un espace avec possibilité de sortir. Le grand enclos est couvert par un grand chapiteau communautaire ouvert, où trois nandous, quatre chèvres et quatre lamas se partagent l’espace. Sous un autre chapiteau se trouvent plusieurs petits enclos adjacents les uns aux autres, où sont hébergés des poneys, des chevaux, un âne de grande taille, deux autres lamas, huit chameaux et cinq bœuf watusi (séparés par des grilles). Cinq chevaux sont parqués dans des box couverts par une toile de tente. Des colombes occupent une volière; deux lapins ont à disposition un clapier, d’où ils peuvent sortir librement. Les lapins et les chèvres ne sont pas engagés dans la représentation. Pendant la pause, tous les enclos étaient vides, y compris ceux des bœufs, des lamas et des quatre chevaux. Probablement les animaux avaient déjà été préparés pour partir.

Détention des animaux dans la ménagerie Lamas, chèvres et nandous Animaux 4 lamas, 4 chèvres, dont 3 valaisannes à cou noir, 3 nandous Étable / espace de sortie Les animaux sont hébergés dans un enclos en forme de P, d’une surface d’env. 180 m². La clôture consiste en une alignée de grilles, le sol est naturel, sablonneux. Cette localité n’offre pas de possibilité de sortir les animaux au pâturage. L’enclos est immédiatement adjacent au mur de l’édifice de la piscine. Le long du mur se trouvent des râteliers à vélos. Ceux-ci peuvent représenter le risque de se blesser pour les animaux! Environ la moitié de l’enclos est couvert par un chapiteau. Sous ce dernier se trouve une surface couverte de litière d’env. 36 m²; la litière se compose essentiellement de paille et, pour ce type de substrat (gravillons parfois tranchants), est plutôt maigre. Du foin et de l’eau sont à disposition. Les nandous disposent également d’un récipient avec des pellets. Ce dernier se trouve à l’extérieur de la grille de division, si bien que ces animaux passent la tête à travers la grille pour manger les pellets. Cette mesure empêche les chèvres de les atteindre. Les nandous ne disposent toujours pas de bac à sable pour les bains, bien que l’ordonnance sur la protection des animaux la prescrive. Les chèvres sont très confiantes et aiment se laisser caresser. Les lamas et les nandous se

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tiennent en retrait mais sont détendus. Cependant, deux chèvres à cou noir présentent des sabots mal soignés. De plus, l’une d’elles boite et l’autre présente une mauvaise position des dents à la mandibule. La chèvre blanche a une ancienne blessure ouverte à l’oreille droite, mais dans son ensemble elle donne une bonne impression et semble saine, tout comme les lamas et les nandous, c’est du moins ce que l’on peut percevoir à la distance. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux En ce qui concerne l’aménagement de l’enclos, on déplore le manque d’un bac à sable pour les nandous (bains de sable) et la présence des râteliers à vélos qui peuvent représenter un risque de blessures. La litière pourrait être plus généreuse. L’état sanitaire des sabots des chèvres pose également problème; il faut envisager des soins urgents et emmener la chèvre qui boite chez le vétérinaire. Situation légale L’ordonnance sur la protection des animaux prescrit un espace de sortie de 250 m² pour détenir un groupe de lamas jusqu’à 6 individus, auxquels s’ajoutent 2 m² d’espace abrité pour chaque animal. La détention de nandous demande un espace de sortie de 500 m² pour un groupe allant jusqu’à 6 individus, plus un espace abrité de 4 m² par animal et un bac à sable pour les bains. La taille minimale des surfaces n’est donc satisfaite ni pour les lamas ni pour les nandous. De toute façon, l’article 95 OPAn permet aux cirques de se tenir au-dessous de ces dimensions minimales, si les circonstances spatiales de certaines localités ne permettent pas de faire autrement. On ne comprend pas pourquoi on n’a pas aménagé plus de place pour les animaux, alors qu’il y a encore des surfaces inoccupées. Les chèvres font partie des animaux domestiques et les exigences minimales de l’OPAn sont plus que satisfaites. Pour une détention caprine vraiment bonne il serait souhaitable d’y aménager des structures pour grimper et des aires de repos surélevées. Ces deux possibilités manquaient.

Chapiteau servant d’étable pour l’âne de grande taille, les bœufs watusi, les petits chevaux, les poneys, les lamas et les chameaux Animaux 1 âne, 5 bœufs watusi, 8 chameaux (dont 1 jeune), 3 poneys, 2 chevaux Haflinger, 2 lamas

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Étable / espace de sortie Ces animaux sont détenus sous un grand chapiteau servant d’étable et sont répartis dans sept enclos, séparés par un corridor central. Dans cette localité, il n’y a pas de possibilité de sortir ni de pâturage. Le plan horizontal des box et les grilles de séparations, basses, permettent aux animaux grégaires de maintenir le contact social. Tous les enclos sont recouverts de litière, généralement par un mélange de paille et de foin. Il y a un récipient d’eau dans tous les enclos.


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Enclos 1: dans cet enclos d’env. 3 x 6 m se trouve un poney seul. L’espace est recouvert de litière, mais il manque du foin. Il y a un récipient d’eau, mais au moment de la visite il avait été renversé, probablement par l’animal. À la pause, le récipient est toujours vide mais le poney a été chargé. On ne sait donc pas quand il a bu pour la dernière fois avant le transport. Le poney semble presque trop bien nourri. Enclos 2: dans cet enclos communautaire il y a deux Haflinger et trois chameaux. Ses dimensions sont d’env. 9x7 m. Les Haflinger semblent en bon état, pour autant qu’on puisse en juger. Ils sont également bien, voire très bien nourris. Les bosses des chameaux retombent un peu, ce qui est fréquent en captivité, chez ces animaux, surtout à nos latitudes (pas de réserves de graisse). Enclos 3: cet espace d’env. 7 x 10 m abrite cinq chameaux. L’un d’eux est un jeune. Un animal perd beaucoup de pelage à la gorge, au ventre et sur le dos: on en voit souvent la peau. C’est probablement dû à la mue printanière. Cet animal ne participe pas à la représentation. Enclos 4: deux lamas sont détenus sur une surface d’env. 3 x 4.5 m. Enclos 5: cinq bœufs watusi aux cornes remarquables se partagent cet enclos d’env. 4x9 m. Enclos 6: sur une surface d’env. 4x4 m se trouvent deux poneys. Ces animaux apparaissent très bien nourris. On remarque qu’un animal tousse plusieurs fois pendant env. trois minutes (allergie?). Ces animal et ses problèmes pulmonaires ont déjà attiré l’attention d’observateurs attentifs il y a plus d’une année! Enclos 7: le dernier enclos, également d’env. 4x4 m, est occupé par un âne de grande taille, mâle. Seul le milieu de l’enclos est recouvert de litière. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Détention médiocre. Les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux ne sont de loin pas satisfaites en ce qui concerne les lamas. Ce terrain ne permet pas de sortir au pâturage, ce qui serait souhaitable, de même que davantage de litière. Cependant, les animaux pourraient être sortis sur des pâturages loués, ce que fait, par exemple, le Cirque Knie! Les exigences minimales pour les équidés sont satisfaites. Toutefois, on ne comprend pas pourquoi un poney est détenu individuellement. La forte toux persistante chez un animal est également frappante. De nombreux observateurs l’ont observée depuis longtemps déjà. En principe, les cirques peuvent se tenir au-dessous des exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux dans des cas isolés (!), là où les conditions spatiales ne permettent pas de les respecter. Toutefois, après avoir visité ce cirque dans différentes localités de Suisse et sur un laps de temps de sept ans, nous avons l’impression que la détention médiocre des chameaux (mais aussi des lamas et des chevaux) décrite ci-dessus constitue malheureusement la norme chez le Cirque Royal. Situation légale Chameaux: la détention date d’avant le 1.9.2008. Elle était donc encore soumise à l’ancienne OPAn, pour laquelle il y a une période transitoire de dix ans. Trois chameaux devraient avoir à disposition un espace de sortie de 300 m², plus 50 m² pour chaque animal supplémentaire (400 m² pour cinq chameaux). S’y ajoutent 8 m² de surface pour se coucher dans l’étable (40 m² pour cinq animaux). Les quelque 60-70 m² (enclos 2 et 3) satisfont les exigences quant à la détention à l’étable des trois chameaux, des deux chevaux (enclos 2) et des cinq chameaux (enclos 3); cepen-

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dant, il manque les sorties au pâturage prescrites pour les chameaux. Les cirques ne peuvent rester au-dessous des exigences minimales de l’OPAn que dans des cas isolés (!), c’est-à-dire dans des localités qui ne permettent pas de faire autrement, en raison de leurs conditions spatiales. Bœufs watusi: Déjà les stabulations pour les vaches laitières dans des étables à stabulation libre se situent, selon l’OPAn, à 4.5 m² (135 cm de hauteur au garrot +/- 5 cm) voire 5 m² (145 cm de hauteur au garrot +/- 5 cm)! L’OPAn prévoit des stabulations et des places à la mangeoire de tailles différentes pour les bovins, en fonction de l’âge et du poids des animaux. La race watusi peut atteindre de 300-400 kg. Dans des systèmes de détention sans stabulations, il devrait y avoir 4.5-5 m² par animal (sans compter la place à la mangeoire). Cinq bovins demandent dès lors une surface de stabulation d’au moins 25 m², plus la place à la mangeoire. La détention visitée satisfait donc à peine les exigences légales, et seulement si l’on ne considère pas la taille des amples cornes des bœufs watusi. Lamas: un groupe allant jusqu’à six individus doit disposer d’une surface de 250 m², et la surface de l’abri couvert doit être d’au moins 2 m² pour chaque animal. Les exigences quant à la détention dans les box sont donc satisfaites; cependant, il manque la possibilité de sortir au pâturage, prescrite légalement! Équidés: comme les bœufs watusi, ils font partie des animaux domestiques. Les exigences minimales de l’OPAn sont plus que satisfaites. Pour atteindre une bonne détention, il faudrait quand même veiller à permettre aux animaux de sortir le plus régulièrement possible au pâturage.

Les box des chevaux Animaux 4 chevaux Écurie / espace de sortie Les quatre chevaux sont hébergés dans des box individuels d’env. 9 m² de surface; les box sont couverts par un chapiteau ouvert. Ils sont tous recouverts de litière. Il n’y a ni de possibilité de sortir ni de pâturage. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Du point de vue de la protection des animaux, cette détention n’est pas optimale. La taille des box correspond à peine aux prescriptions de l’ordonnance sur la protection des animaux (9 m²). Cependant, les chevaux ne peuvent pas sortir. Certes, la surface globale de l’endroit est restreinte, mais il y aurait encore assez de place pour l’étendre. Situation légale Les chevaux et les poneys sont des animaux domestiques. Les exigences minimales de l’OPAn sont satisfaites.

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Lapins Animaux 2 gros lapins Étable / espace de sortie Les deux lapins disposent d’un clapier à deux étages, posé dans un espace de sortie ovale. Ce dernier occupe env. 7 m², sur sol naturel et gravier. Il ne présente pas de cachettes et n’est pas couvert. Le clapier mesure env. 1m x 0.6 m x 1.2 m et est disposé sur deux étages. Les deux compartiments sont très bas, en particulier l’étage inférieur. Il manque une rampe pour accéder à l’étage supérieur. Les box sont abondamment recouverts de paille de bois et d’un mélange de paille et de foin. Il y a de l’eau et un bol de pellets à disposition. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Du point de vue de la protection des animaux, cette détention mérite clairement d’être améliorée. La surface de sortie est, certes, suffisamment grande, mais cet espace n’est pas structuré et ne dispose pas de surfaces surélevées (hormis le clapier), de cachettes ou de facilités pour s’appuyer, de même que d’objets à ronger. Le clapier constitue la seule possibilité de retrait mais n’est pas conçu conformément à l’espèce – en particulier l’étage inférieur, trop bas pour que les lapins puissent se tenir assis. L’étage supérieur est également bas et permet tout juste aux lapins de s’asseoir – ou peut-être pas. Toute la partie antérieure du clapier permet d’y regarder, il manque donc une protection visuelle, importante pour les lapins. Situation légale Les lapins font partie des animaux domestiques. Les exigences minimales de l’OPAn sont satisfaites en ce qui concerne la surface. Par contre, le manque d’objet à ronger, nécessaires quotidiennement aux lapins, se heurte aux exigences légales.

Colombes Animaux 8 colombes Volière / espace de sortie Les colombes sont détenues dans une volière d’env. 2 x 1.5 x 2 m. Dans sa partie arrière se trouvent plusieurs nichoirs en bois. La volière se trouve dans une remorque appartenant au cirque. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Acceptable, pour autant que les oiseaux puissent s’envoler librement chaque jour, durant l’entraînement, ce qui n’a pas pu être vérifié.

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Situation légale Les prescriptions minimales de la volière satisfont l’ordonnance sur la protection des animaux. Les colombes domestiques demandent 0.5 m² de surface intérieure par paire pendant la période d’élevage. Si l’on détient des adultes en-dehors de la période d’élevage, on peut augmenter la densité d’occupation de 50  %. (Sur les 2 m² nécessaires, selon OPAn, pour 4 paires nidifiant, on pourrait donc détenir jusqu’à 12 animaux qui n’élèvent pas). Dans le cas d’envol quotidien, mais non permanent (ce qui est le cas pour les détentions dans les cirques), il faut quand même augmenter la surface de 50 % (= 3 m² pour 12 oiseaux; dans les fait on ne détient dans cette volière que 8 oiseaux sur 3 m²).

Représentation circassienne 1er numéro animalier: chevaux arabes pur-sang présentés par Katja Kossmayer 3 chevaux arabes, 1 cheval de race non définie (probablement frison) Le numéro débute par une démonstration de plusieurs figures de dressage, telles des voltes avec changement de direction, appuyer, pesade, piaffer, boxer, faire la révérence. Le cheval monté par Mme Kossmayer apparaît détendu lors de la représentation. Il n’est pas harnaché et est guidé sans éperons et en utilisant à peine la cravache. Trois chevaux arabes pur-sang entrent après le numéro de dressage. Mme Kossmayer les dirige à travers diverses figures au moyen de la gaule, de gestes et de commandes vocales. Les chevaux exécutent, entre autres, des voltes, se dressent et font des révérences. Les trois chevaux sont harnachés, l’un d’eux trop court, si bien que son cou est trop courbé. En conclusion On présente diverses figures de dressage à terre et sous la selle. Compte tenu de la nervosité typique de leur race, les chevaux arabes sont calmes et le numéro ne pose pas de problème du point de vue de la protection des animaux.

2e numéro animalier: bœufs watusi, lamas, chameaux, nandous, âne de grande taille présentés par Oliver Skreinig 6 chameaux, 2 lamas, 1 âne, 3 nandous, 3 bœufs watusi

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Les bœufs watusi entrent les premiers dans le manège. Ils sont dirigés en cercle, puis ils posent les pattes antérieures sur une estrade. Deux d’entre eux exécutent l’exercice sans problème. Par contre, le troisième est intimidé par l’estrade et recule plusieurs fois. M. Skreinig et un assistant essaient de le motiver en tirant énergiquement au licou et en le frappant aux pattes arrière avec la cravache. On renonce après quelques tentatives infructueuses; le bœuf reçoit un blâmable coup à la tête. Après que les bœufs sont sortis du manège apparaissent deux lamas qui sautent par-dessus deux obstacles d’env. 70 cm de haut. Un âne devra ensuite monter sur une estrade, ce qui réussit sans frictions. En guise de «bis», il se couche et se roule dans la litière. Durant sa courte représentation, l’âne apparaît calme et obéit bien; on ne le touche que quelques fois, légèrement, avec le fouet. Il


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est relayé par les trois nandous qui tournent plusieurs fois autour du manège. On ne demande pas davantage à ces oiseaux coureurs et on les congédie rapidement. Finalement, six chameaux entrent et tournent plusieurs fois en réalisant des changements de direction, pour s’aligner ensuite dans le manège. Les deux animaux aux extrémités se couchent. Les chameaux apparaissent calmes et placides pendant la représentation. En conclusion Représentation en grande partie sans problème. La plupart des animaux apparaissent calmes; la plupart des exercices ne demandent pas de grand effort aux animaux. On relèvera que tous les animaux sont récompensés en nourriture, ce qui est réjouissant (renforcement positif). Parmi les aspects quelque peu négatifs il y a l’utilisation pareillement intense du fouet; en particulier, les chameaux sont dirigés par de nombreuses «pétarades» de fouet. De plus, la manière de s’y prendre avec le troisième bœuf watusi, celui qui refuse de monter sur l’estrade, apparaît quelque peu problématique. Si possible, la contrainte (bien que légère) et le renforcement négatif (soit la punition, la réprimande) devraient être évités dans le contact avec les animaux dans le manège!

3e numéro animalier: colombes de race 5 colombes Au cours de la pause, le manège est remplacé par un grand bassin d’eau; la deuxième partie du programme présente «Le fabuleux monde aquatique». Les représentations qui suivront se dérouleront autour de ce thème. Le seul numéro animalier consiste en une représentation avec cinq colombes, par Josy Casselly. Mme Casselly se trouve sur une barque, sur la partie arrière de laquelle est monté un perchoir. Quatre colombes y sont posées et l’artiste tient le cinquième en équilibre sur ses mains. Alors que la barque tourne dans le bassin, Mme Casselly fait marcher l’une ou l’autre colombe sur ses mains. Ensuite, elle installe deux colombes sur un petit anneau et les oiseaux doivent se tenir en équilibre sur l’anneau qui tourne. Finalement, Mme Casselly prend une petite échelle et une colombe y monte plusieurs fois. En conclusion Représentation paisible, sans problème du point de vue de la protection des animaux. Le contact avec les colombes est tranquille et approprié; les animaux apparaissent détendus. Ce qui est étonnant, c’est que les oiseaux n’aient pas réalisé un numéro de vol. On espère qu’ils peuvent quand même voler librement au cours de l’entraînement.

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Cirque GO www.circus-go.ch

Cette année, nous avons visité le Cirque Gasser-Olympia (abrégé: GO) à Bubendorf (BL). Il se trouvait dans un pré en bordure de la localité. Un seul numéro animalier était au programme: la revue canine d’Anja. Dans notre pays, c’est le seul cirque qui se produit sur un plateau et non dans un manège. Pour le moment, il n’y a donc plus de grands animaux (tels que des chevaux) dans son spectacle. Les quatre chiens qui apparaissent sur scène vivent dans une roulotte avec leur détentrice, ce qui est conforme à l’ordonnance sur la protection des animaux. Cela ne pose pas de problème du point de vue de la protection des animaux non plus, s’agissant de petites races, pour autant que les animaux soient quotidiennement en contact avec une personne de référence et puissent s’occuper. La détention des animaux dans le cirque n’a donc pas été évaluée à fond.

Détention des animaux dans la ménagerie Chiens Animaux 3 caniches, 1 chien nu chinois Détention / espace de sortie Les chiens vivent dans la roulotte, dans le «clan familial»; ils sont accompagnés plusieurs fois par jour à l’extérieur et sont occupés (entraînements). Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux La détention de petits chiens tels que des caniches et les chiens nus dans une roulotte est judicieuse et justifiée, pour autant que les animaux puissent sortir régulièrement et soient suffisamment occupés. La PSA désapprouve l’élevage de races telles que le chien nu chinois, car le pelage constitue une protection thermique et mécanique importante pour le corps du chien et a une fonction sociale. Nous sommes d’avis que cette race doit être classée parmi les sélections cruelles. Situation légale Les exigences légales quant à la détention des chiens sont remplies. Le chien nu chinois fait partie d’une sélection interdite.

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Représentation circassienne La revue canine d’Anja 3 caniches (1 noir, 2 blancs), 1 chien nu chinois Deux caniches et le chien nu chinois portent une sorte de «tutu» sur un maillot pour chiens bariolé (!)

Sur le plateau se trouvent deux estrades reliées par une poutre. L’une d’elles est dotée d’une échelle et l’autre d’un toboggan. À côté se trouve une estrade pyramidale avec plusieurs tabourets sur les côtés. L’artiste «Anja» et son partenaire montent sur le plateau avec chacun un caniche dans les bras et suivis de l’autre caniche et du chien nu. Sur un ordre, tous les chiens s’asseyent sur les tabourets en pyramide au bord du plateau. Ensuite, «Anja» appelle un caniche au milieu du plateau. Sur un ordre, il fait du slalom entre ses jambes. Pendant ce temps, les autres chiens attendent sagement à leur place. Le premier caniche est renvoyé à son tabouret et un deuxième le remplace à l’exercice. Il fait le beau, marche quelques pas sur les pattes arrière et fait une pirouette. Le troisième caniche saute à travers un tunnel élevé, en plastique flexible. Tous les chiens sont récompensés avec des «friandises» pendant le numéro ou juste après, de retour à leurs places. Puis, le chien nu exécute quelques figures de dogdance, saute par-dessus les jambes de sa maîtresse, tendues en avant, et à travers des anneaux qu’elle forme avec ses bras. Il reçoit également une «friandise» comme récompense. Successivement, les caniches blancs sautent l’un par-dessus le dos de l’autre, sur commande, et se roulent au sol, tandis que les autres chiens, assez patients et équilibrés, attendent sur leurs tabourets. Seul le petit caniche noir semble un peu «surexcité», mais d’une façon sympathique: il sautille, remue, incite les autres chiens et l’assistant au jeu et, en général, il arrive tout juste à se tenir tranquille. Puis on aligne plusieurs obstacles bas et les chiens sont envoyés sur ce parcours. Cependant, au lieu de les franchir en sautant, ils font toute sorte de farces: le caniche noir saute comme une balle de caoutchouc, pour la joie du public, et renverse les obstacles. L’un des caniches blancs fait du slalom entre les obstacles et l’autre se glisse par-dessous. Seul le chien nu chinois fait l’exercice «correctement», en sautant habilement par-dessus les obstacles. Ensuite, les caniches le font aussi. Sur un ordre, l’un d’eux marche encore quelques pas en «stand sur les mains», sur les pattes avant. Finalement, les chiens grimpent l’un après l’autre à l’échelle, marchent souverainement en équilibre sur la poutre et glissent sur le toboggan. Cet exercice ne semble leur poser aucun problème; ils apparaissent sûrs et manifestent du plaisir à travailler. À la fin de la représentation, lorsque les autres chiens attendent d’être congédiés sur leurs tabourets, «Anja» prend encore un caniche blanc dans ses bras, l’installe assis sur la paume de sa main ouverte et étirée et le balance plusieurs fois. Le chien doit faire considérablement preuve d’équilibre et tendre son corps pour éviter de tomber de cette surface minuscule, mais il domine l’exercice avec virtuosité.

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En conclusion Représentation sans problème du point de vue de la protection des animaux. Les chiens ne manifestent aucun signal de stress tel que se gratter souvent, bâiller, se lécher les organes génitaux ou coincer la queue entre ses pattes. Au contraire, ils apparaissent détendus (lorsqu’ils attendent à leurs places) et joueurs et assurés (lors des exercices). La dompteuse dirige les animaux d’une voix calme et, principalement, par des gestes et des signes des doigts. De plus, les animaux sont régulièrement récompensés avec de la nourriture ou de brefs câlins. Ces chiens ne doivent pas accomplir des exercices qui les surmènent. Certes, le «stand sur les mains» n’est pas une posture ni une forme de déplacement naturelle chez les chiens, mais cet exploit ne dure que très peu de temps (deux, trois pas) et ne semble pas trop demander au caniche, agile et athlétique. De même, être balancé sur une paume de main tendue droit devant est certainement inhabituel pour un chien (les chiens ne sont pas des animaux grimpeurs, contrairement aux chats!); cependant, l’animal semble démontrer confiance en sa partenaire humaine et être physiquement à la hauteur de ce défi.

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Cirque Harlekin www.circusharlekin.ch

Le Cirque Harlekin effectue sa tournée toute l’année, dans le canton de Berne et dans une partie du Plateau suisse. Du point de vue de la protection des animaux, il donne de nouveau une bonne impression à plusieurs niveau: le numéro avec un cheval et un mulet, préparé par Susanne Mani, et un numéro avec des chameaux, «emprunté» à un cirque suédois, sont convaincants par leur manière respectueuse de se comporter avec les animaux. Les détentions animalières sont également exemplaires. La troupe de clowns russe «Sloby», engagée pour la deuxième fois, met de nouveau en scène un chien, un chat et un rat. La manière de s’y prendre avec le rat dans le manège et certaines acrobaties qui mettent en scène le chat sont, certes, un peu douteuses du point de vue de la protection des animaux. La conformité de la détention du rat et du chat dans une roulotte doit également être remise en question en ce qui concerne la protection des animaux. Cette année, le Cirque Harlekin a été visité à Steffisburg (BE). Le chapiteau et les caravanes se trouvent sur un pré au bord de la localité; les chameaux, les équidés et les bœufs disposent de grands espaces de sortie et de pâturage. La forte pluie au moment de la visite ramollit le terrain et les animaux se tiennent essentiellement à l’abri dans les espaces couverts. Les animaux apparaissent sains et soignés. Les quatre chameaux (deux hongres de trois ans, nés en 2011 lors de la tournée du Cirque Harlekin, et deux femelles de cinq ans) passent le semestre hivernal en Suède, chez le «Cirkus Olympia» qui les prête à Harlekin depuis plusieurs années pour ses tournées (le lien http://www.cirkusolympia.se/galleri/kameler donne une impression de la détention des chameaux en Suède). Les deux bœufs et les lamas viennent également de Suède. Tous les animaux sont sains et apparaissent très soignés; les bosses des chameaux sont dressées, ce qui ne va pas de soi chez des camélidés en captivité et sous nos latitudes (où les défaillances du tissu conjonctif et le manque de graisse stockée sont fréquents). Le comportement des animaux est attentif et équilibré. Les comportement stéréotypés (p.ex. le mouvement oscillatoire répétitif) n’ont pas été observés. L’âne, les mulets et le hongre gris Franches-Montagnes, appartenant au cirque, passent une partie de l’été sur des pâturages alpins du Jura bernois ou de l’Oberland. L’été prochain, les animaux qui n’entrent pas dans le manège (deux mulets nains et l’âne) devraient être estivés sur un alpage dans le Diemtigtal. Pendant la tournée, les équidés peuvent sortir au pâturage et disposent (dans la plupart des localités) de box doubles et d’espaces de sortie couverts spacieux, bien recouverts de litière, propres et avec de l’eau, du foin et du sel. Une remorque bien recouverte de litière, ouverte et dotée d’une rampe d’accès constitue un espace supplémentaire de retrait et de protection contre les intempéries pour les deux mulets et l’âne. Cette année, le Cirque Harlekin propose de nouveau trois numéros animaliers: Nicole Pichler présente un numéro de dressage libre avec quatre chameaux, deux lamas et deux bœufs, la gardienne d’animaux diplômée Susanne Mani présente un numéro avec un cheval et un mulet nain. De plus, un duo de clowns russes propose un spectacle mettant en scène un chat et un rat domestiques et un Yorkshire terrier. Selon les déclarations de la direction du cirque, il n’y a que deux localités sur l’ensemble de la tournée où ce n’est pas possible de faire sortir les animaux. Dans toutes les autres localités, on donne le plus grand espace de sortie possible aux animaux. En principe, le cirque n’emmène en tournée que les animaux qui sont nécessaires pour le spectacle. Toutefois, au printemps (jusqu’au début de la saison d’alpage) deux mulets nains et un âne se trouvent encore dans la ménagerie du cirque, bien qu’ils n’apparaissent pas dans le manège.

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Détention des animaux dans la ménagerie Chameaux, lamas, bœufs Animaux 4 chameaux (2 hongres clairs, 2 femelles brunes), 2 lamas (1 hongre, 1 femelle), 2 jeunes bœufs (race brune). État des animaux: bon et soigné, l’un des bœufs porte des cornes, l’autre non. Après les représentations, un chameau est monté par les enfants dans le manège. Étable / espace de sortie Les animaux ont à disposition un enclos d’env. 60 m², partiellement couvert, adjacent aux remorques (une bâche protège env. 50 m² de cet espace contre les intempéries). Ils peuvent également sortir dans deux grands pâturages de plus de 100 m² adjacents à l’enclos (probablement utilisés en alternance ou partagés avec les chevaux). Au moment de la visite, le pâturage était accessible, mais seul un bœuf en a brièvement profité, en raison des fortes pluies. L’espace de sortie sous toit est bien recouvert de litière et un grand récipient avec de l’eau s’y trouve également. Toutefois, l’accès à la remorque, l’autre espace abrité, est bloqué, car les rampes latérales auraient pris trop de place. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Les chameaux, les lamas et les bœufs disposent d’un grand pâturage où ils peuvent trotter ou (par temps sec) se rouler au sol (les chameaux et les lamas). Ils s’abritent du soleil et des intempéries sous le chapiteau servant d’étable. L’enclos est suffisamment spacieux et permet aux animaux de se retirer du regard des visiteurs, si cela est nécessaire. Le sol sous le chapiteau est bien recouvert de litière et reste sec même par temps pluvieux. Du point de vue de la protection des animaux et compte tenu des conditions du cirque, il s’agit d’une bonne détention animalière! Situation légale Exigences minimales de l’OPAn: l’ordonnance prescrit 350 m² d’espace de sortie pour 4 chameaux adultes (100 m² par animal pour les trois premiers, 50 m² pour chaque animal supplémentaire), ainsi que des espaces couverts d’au moins 8 m² par animal. Deux lamas nécessitent 250 m² d’espace de sortie et 2 m² de surface abritée pour chaque animal. Les prescriptions légales concernant les bœufs (bovins) découlent du domaine des animaux de rente et sont minimalistes (au moins 4-5 m² de stabulation pour chaque bœuf ou taureau adulte, en fonction de sa taille), comparées à la situation observée. Ici, elles sont donc plus que satisfaites.

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Cheval, mulets nains et âne Animaux 1 hongre Franches-Montagnes, 3 mulets nains, 1 âne Écurie / espace de sortie Le cheval et son «partenaire de manège», l’un des mulets nains, se partagent la moitié du box de groupe, tandis que les deux autres mulets et l’âne occupent l’autre moitié (ces animaux n’apparaissent pas dans le manège et passent l’été sur l’alpage). Les deux enclos sont en partie abrités par une bâche (env. 8 m²) et sont bien recouverts de litière. Les box ont une surface totale d’env. 18 m² (pour le cheval et le mulet nain), et de 24 m² (pour les deux mulets et l’âne). De plus, ce dernier enclos, plus spacieux, permet d’accéder à la remorque par une rampe. Les box disposent de sel, d’abreuvoirs et de filets avec du foin. Des panneaux apposés aux grilles renseignent sur les noms, les races et les dates de naissance des animaux. Il n’y a pas d’accès direct au pâturage, mais les animaux peuvent être emmenés en tout temps sur le grand pré adjacent à l’enclos. Tous les animaux apparaissent sains et équilibrés. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Cette détention d’équidés en groupe et bonne et conforme à ces espèces animales. On précise que ces animaux profitent quotidiennement d’une sortie au pâturage, bien qu’ils ne puissent pas y accéder directement. C’est ce que nous avons également observé par le passé dans plusieurs localités où nous avons visité le Cirque Harlekin. Situation légale Exigences minimales de l’OPAn: la détention d’équidés demande, en fonction de la taille au garrot et du type de détention (box individuel ou écurie en stabulation libre), des stabulations de tailles différentes: la détention dans un box de groupe (comparable à la détention que nous avons observée ici) prescrit 5.5 m² pour chaque individu de taille inférieure à 120 cm au garrot, ou 8 m² pour des chevaux de plus de 134 cm. Si le pâturage n’est pas adjacent à l’écurie, il faut mettre à disposition de chaque animal une surface de pâturage d’au moins 18 m², voire 24 m² (toutefois, on recommande 150 m²). Quatre petits équidés (ou un âne) et un cheval doivent dès lors disposer de 30 m² de surface recouverte de litière et d’un espace de sortie de 96 m². La détention de ces animaux à Steffisburg satisfait donc ces exigences de l’ordonnance sur la protection des animaux.

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Chiens, chats, rats Animaux 4 petits chiens, 3 chats, 3 rats Selon les déclarations de la direction du cirque, ces animaux sont détenus dans une roulotte et dans le bus qui la remorque. Les chiens sortent plusieurs fois par jour et il semble que les chats sortent également avec régularité en plein air. Les rats seraient détenus dans une traditionnelle «cage à hamsters» en métal. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Détenir un si grand nombre d’animaux de ces races dans un espace si réduit et en changeant constamment de localité est à peine conforme à la protection des animaux, malgré l’attention et les soins prodigués. Une roulotte abritant des chats devrait disposer de vraies possibilités de grimper (bien qu’au moins un individu parvienne à grimper régulièrement pendant les entraînements et les spectacles). De plus, les trois caisses de toilette avec du sable, légalement prescrites pour trois chats, peuvent difficilement être isolés du reste de l’espace (espaces pour se nourrir, pour dormir) et des autres animaux. Cela peut résulter dérangeant (les chats sont des animaux propres et nécessitent un coin tranquille, à l’écart des dérangements; ils nécessitent également que leurs écuelles et leurs zones de confort soient éloignées les unes des autres). Dans la situation présente, il y a probablement peu de possibilités de s’éloigner des autres animaux. La détention des chiens devrait être moins problématique, puisqu’ils peuvent sortir et ont des contacts avec la «harde» étendue (autres chiens, êtres humains, autres animaux), très importante pour leur bien-être. Ce qui est bien, c’est que les rats qui sont emmenés en tournée sont détenus en groupe. Cela est absolument indispensable pour ces animaux extrêmement sociaux! Cependant, les prescriptions légales concernant les dimensions minimales de la cage ne permettent pas de garantir une détention conforme à leur espèce. Ces animaux sont tout de même occupés lors du spectacle et peuvent dès lors sortir régulièrement dans un espace plus vaste. Cependant, nous avons des doutes quant à la détention de ces animaux dans une roulotte, avec trois chats et quatre chiens, par-dessus le marché (c’est-à-dire avec des prédateurs potentiels!): les rats la tolèrent-ils, nonobstant une certaine habitude qui peut s’instaurer? Situation légale Les prescriptions quant à la détention des chats et des rats sont minimalistes. La surface requise pour quatre chats est d’à peine 7 m² pour une pièce de 2 m de haut. De plus, l’espace doit disposer de surfaces surélevées, de possibilités de retrait, de structures adéquates pour grimper et se gratter, de la possibilité de s’occuper et d’une caisse de toilette avec du sable pour chaque chat. Les prescriptions pour détenir des rats ne concernent que les animaux de laboratoire et les rats d’égouts sauvages, elles ne concernent pas les rats domestiques. Les exigences quant aux cages à rats pour les animaleries des laboratoires diffèrent en fonction de la masse corporelle (taille) des animaux. Des individus de 300-400 g doivent disposer d’une surface minimale de 800 cm², mais au moins 350 cm² pour chaque animal (ce qui signifie 1050 cm² pour trois rats, soit env. 1/10 m²). De plus, la cage doit avoir un sol rigide, doit contenir des objets à ronger, du matériel pour aménager son nid et doit permettre de grimper. Il n’y a pas de prescription quant à la taille de l’espace destiné aux chiens qui partagent le logis de leurs maîtres et qui peuvent sortir quotidiennement.

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Représentation circassienne 1er numéro animalier: dressage libre avec des chameaux, des lamas et des bœufs présenté par Nicole Pichler 4 chameaux de Bactriane, 2 lamas, 2 bœufs de la race brune Le cirque suédois «Cirkus Olympia» loue ce groupe et le numéro qu’il réalise à d’autres cirques. «Nicole» entre dans le manège, suivie de deux splendides jeunes chameaux hongres. Ces derniers tournent d’abord autour du manège, l’un derrière l’autre, puis l’un à côté de l’autre, en changeant plusieurs fois de direction. Ils sont dirigés en tendant le fouet ou à l’aide d’un geste, pratiquement sans contact avec l’animal. Ensuite, un assistant et la dompteuse conduisent les chameaux au licou en direction du public. Les animaux posent les pattes avant sur le bord du manège. Après cette brève salutation au public, les chameaux sont ramenés au centre du manège et les deux chamelles brunes, nettement plus petites, font leur entrée en trottant autour. Les quatre chameaux marchent en rond, d’abord en file indienne, puis sur un rang. Ensuite, les deux bœufs arrivent. Ils sont harnachés desserrés (sans mors) et peuvent étirer la tête en avant sans peine, en tendant à peine les rênes. Le harnais, appliqué normalement aux chevaux, fait en sorte que le cou s’arrondisse et que l’animal ronge le frein (pas présent ici). De plus, il empêche l’animal de bouger latéralement le cou. On ne cherche pourtant pas à faire déplacer le poids de l’animal sur l’arrière-main. Le harnais est problématique si la tête est attachée trop près de la poitrine (ce n’est pas ainsi dans la situation présente). On peut toutefois se demander pour quelle raison les bœufs sont harnachés, bien que cela ne pose ici aucun problème du point de vue de la protection des animaux. Les bœufs trottent en suivant les deux lamas. Tous les huit animaux marchent ou trottent en file indienne, puis sur un rang, exécutent quelques voltes et changent leur ordre dans la file. Le manège est un peu petit pour ce grand groupe d’animaux; ça bouchonne et il y a une certaine inquiétude, les deux jeunes chameaux et une chamelle réagissent avec un peu d’excitation ou d’impatience: la chamelle pousse les autres chameaux et les lamas vers l’extérieur en les dépassant et rue un coup; un chameau (celui qui marche en tête) rue plusieurs fois en arrière contre l’animal qui le suit ou piaffe impatiemment. Nicole Pichler rétablit le calme avec des gestes maîtrisés et des commandes discrètes. Son langage corporel est subtil et n’intimide jamais les animaux. Les animaux sont rassemblés au centre du manège, les chameaux se couchent (l’un d’eux se roule voluptueusement dans la litière). Ils sont récompensés avec des câlins et des «friandises» par Nicole Pichler et son assistant. Puis ils remarchent en rond. Les bœufs, qui closent la file, exécutent une volte avant de sortir, suivis par les chamelles et les lamas. Les deux chameaux restants se couchent sur commande au bord du manège, en tournant la tête vers le public. Ensuite, les lamas rentrent en trottant. Ils semblent d’abord un peu «nerveux», se tiennent serré l’un contre l’autre, mais regardent attentivement et avec curiosité autour d’eux; un animal se sépare de son partenaire et s’approche du public. Les deux lamas galopent en rond sur un ordre et sautent par-dessus un chameau couché. Cependant, ils refusent de sauter par-dessus le deuxième chameau. Nicole Pichler essaie de motiver l’animal qui est devant par des ordres et en l’aidant légèrement au licou, mais l’animal se refuse toujours à sauter. Il reçoit quand même sa récompense et les lamas sortent du manège. Les deux chameaux se lèvent, tournent encore une fois en rond, exécutent une volte avant la sortie et quittent également le manège.

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En conclusion Il s’agit d’un numéro qui ne pose pas de problème à la protection des animaux. Les animaux – hormis deux chameaux – sont tranquilles, les commandes sont imparties parcimonieusement, les indications au moyen du fouet et du langage corporel sont claires mais discrètes. Les animaux sont généreusement récompensés après avoir réalisé les exercices. La dompteuse reste tranquille même quand un exercice ne se déroule pas comme prévu ou si un animal ne coopère pas tout de suite. Elle instruit calmement les animaux et ramène le groupe à l’ordre sans agitation inutile. De plus, les animaux qui ne veulent pas exécuter un exercice n’y sont pas forcés. Il y a une bonne harmonie entre l’être humain et l’animal, on ne demande par d’acrobaties exigeantes aux animaux.

2e numéro animalier: spectacle de clowns avec un Yorkshire terrier, un chat et un rat domestiques présenté par le duo «Sloby» 1 Yorkshire terrier, 1 chat à poil mi-long (Angora, roux), 1 rat domestique (blanc) Les clowns russes entrent en scène accompagnés par un Yorkshire terrier, un chat roux à poil milong du type Angora et un grand rat blanc.

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Bilan du numéro Les exercices avec le chien ne posent pas de problème: il fait le beau au milieu du manège (il s’assied et se met sur les pattes arrière), «s’incline» sur les pattes avant ou il reste longtemps assis immobile dans le manège, pendant que don son «dompteur» feint de l’inciter, en vain, à sauter par-dessus une cravache (tenue intentionnellement trop haut). Ce n’est que quand son maître baisse ridiculement la cravache que le chien se décide s’exécuter, de façon extrêmement lente, pour amuser la galerie. Ensuite, il doit rester un peu trop longtemps debout sur les pattes arrière, ce qui ne semble pourtant pas lui poser un problème (il sautille même par le manège dans cette posture), bien que cela ne soit pas une manière naturelle de se déplacer pour les chiens! Les exigences physiques et mentales rentrent dans le domaine de la discipline «sportive» connue dans notre pays comme dog-dancing e ne semblent pas surmener la capacité d’apprendre, le fort caractère et l’agilité du terrier. Par contre, l’apparition du rat est un peu douteuse du point de vue de la protection des animaux. On imagine que le bruit dans le manège, l’ample espace (les rats se meuvent de préférence le long de murs ou d’autres objets qui les protègent, en évitant les espaces ouverts, notamment s’ils ne peuvent pas les reconnaître et les marquer au préalable) et le spot éblouissant dirigé sur l’animal ont fait peur au rat. Il se tient sur les épaules du clown, marche le long de son bras, se tient en équilibre sur une tige avec le chat et on le tend aux enfants dans la première rangée (il gigote, bouge la queue et lâche de vigoureux jets d’urine). Le rat n’est attrapé que d’une main, par le dos, quand bien même il faudrait aussi soutenir les rongeurs sous le ventre ou l’arrière-train lorsqu’on les transporte (c-à-d les prendre avec les deux mains). Le stress causé par un spectacle de cirque doit être grand pour un petit animal fuyard et attaché à son entourage social comme le rat, qui évite par sa nature de se mouvoir sur des surfaces ouvertes sans recoins pour se mettre à l’abri à proximité (bien qu’il s’y habitue dans une certaine mesure). En effet, le rat est fortement exposé et soumis au bruit et, en partie, à des odeurs inhabituelles. La grande quantité d’urine que le rat a émis lorsqu’il a été tendu aux enfants est un indice de peur (normalement, les rats n’émettent que quelques gouttes, régulièrement, pour s’orienter). L’entrée du chat devrait également être améliorée du point de vue de la protection des animaux. Certes, il ne semble pas particulièrement impressionné par le public ni par la musique à haut vo-


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lume, il accepte les récompenses en «friandises» et réalise la grande partie de son programme de manière tout à fait souveraine. Il est porté sur les épaules des clowns, il se tient en équilibre sur des poutres ou les parcourt en s’y agrippant de ses pattes avant, saute dans les bras, grimpe en haut d’une haute vigie, reste dans un siège oscillant, élevé à plusieurs mètres du sol, dans la lumière du spot et, finalement, saute sur un matelas. Toutefois, le chat apparaît un peu tendu („weakly tense“ ou au palier 3 selon le Cat Stress Score de Kessler/Turner) – pas seulement «concentré» (il frappé la queue plusieurs fois, il grogne une fois contre le dompteur; de plus, il se lèche le flanc à deux reprises, un comportement typique en cas de surmenage). On observe un exercice qui se heurte au comportement et aux mouvements naturels du chat: traverser des barres parallèles en appui sur les coudes. Cet exercice était déjà au programme l’an dernier et avait fait l’objet de notre critique. De plus, détenir un chat dans une roulotte n’est pas une situation idéale. Certes, l’animal a ses occupations et peut considérer la petite roulotte comme sa maison, mais les possibilités de s’y mouvoir sont fort limitées, les toilettes pour le chat peuvent difficilement être isolées du reste de l’espace et les déménagements fréquents ne sont certainement pas optimaux pour un animal territorial tel que le chat domestique, quand bien même – ou justement parce que! – le chat est conduit à la laisse lorsqu’il sort.

3e numéro animalier: dressage d’un cheval et d’un mulet présenté par Susanne Mani 1 Franches-Montagnes, hongre (gris), 1 mulet nain Un Franches-Montagnes gris et un mulet nain entrent avec Susanne. Les deux animaux sont légèrement harnachés. La dompteuse fait marcher les deux animaux en rond, parfois l’un derrière l’autre, parfois l’un à côté de l’autre, puis aussi dans le sens opposé ou en se croisant. Le hongre Franches-Montagnes apparaît très calme (ses oreilles sont toujours dirigées vers l’avant, la tête et la queue sont tranquilles), tandis que le mulet semble clairement plus inquiet (il ronge le frein, il bat de la queue, ses oreilles sont souvent légèrement rabattues en arrière, il secoue la tête à deux reprises), mais son comportement rentre encore dans le domaine de la «nervosité» normale (signe de concentration). On n’observe pas de comportement d’évitement (détourner la tête, coucher les oreilles) ni de signes de peur (rouler des yeux). Un assistant dresse une petite estrade au milieu du manège et le cheval y pose les sabots antérieurs. Sur un ordre, le mulet nain passe plusieurs fois sous le ventre du cheval. Ensuite, les deux animaux sont récompensés avec des câlins et des «friandises». Puis le cheval et le mulet exécutent de nouveau quelques voltes et font trois tours au pas et au trot, avant de quitter le manège. En conclusion Numéro sans problème du point de vue de la protection des animaux. Le contact avec les animaux est amical et respectueux et l’on ne prétend pas de numéros exigeants. Les animaux sont récompensés et savent à tout moment ce que l’on veut d’eux. Les signes de stress occasionnels (battre de la queue, ronger le frein) observés chez le mulet nain peuvent être interprétés comme l’expression d’un «stress positif» (dû à la concentration).

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Cirque Helvetia www.cirque-helvetia.ch

Cette année, le Cirque Helvetia n’a pas pu être visité pour des raisons de temps. Ce cirque n’emmène que très peu d’animaux en tournée (ses propres animaux: des poneys) et tant la détention que la présentation de ces animaux dans le manège ont été bien évaluées lors de la dernière visite de la PSA. Pour cette raison, nous avons priés la direction du cirque de nous renseigner par écrit quant à sa détention d’animaux. La PSA visitera de nouveau le Cirque Helvetia l’année prochaine. Détention et présentation des animaux Les deux poneys américains de six ans sont détenus dans des petits enclos à stabulation libre avec accès aux véhicules de transport. Leurs box ont récemment été agrandis, à la demande du Service du vétérinaire cantonal. On veillera désormais à ce que le sol de l’espace de sortie soit sec et, si nécessaire, abondamment recouvert de litière. Les animaux peuvent également sortir chaque jour au pâturage car, selon les précisions de la direction du cirque, toutes les localités se trouvent sur des prés. Les animaux sont en contact social permanent, tant dans les box que sur le pâturage, bien que séparés par une clôture, s’agissant d’étalons. Ils ont une bonne entente et peuvent également «s’étriller» mutuellement (soins au pelage liés au comportement social). Il semble qu’une attention particulière est vouée à leur correcte alimentation, car les poneys ont tendance à prendre du surpoids (ce que la PSA peut effectivement constater)! Le chien qui apparaît cette année dans le programme des clowns est un Bichon, en tournée avec sa détentrice. Il s’agit d’un «membre de la famille», en contact avec un congénère, un hybride Yorkshire-Shi Tzu appartenant au directeur du cirque. La représentation des poneys peut être visualisée sur Youtube: www.youtube.com/watch?v=mFjKat31VeA&feature=youtu.be

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Un poney entre dans le manège par l’entrée inférieure du public, en trottant sur une musique dramatique; sur sa croupe se trouve un grand tigre en matière synthétique. Le poney est normalement harnaché. Sur un ordre gestuel du dompteur, il se lève brièvement quelques fois sur ses pattes arrière et est récompensé avec des «friandises». Ensuite, le deuxième poney entre en trottant. Il porte une «panthère rose» sur sa croupe et reçoit également une «friandise» comme récompense. Ce poney est harnaché plutôt court. Les deux animaux trottent plusieurs fois autour du manège, en file indienne et l’un à côté de l’autre, jusqu’à ce qu’ils se lèvent, sur commande, épaule contre épaule, et sont de nouveau récompensés. Les poneys apparaissent concentrés mais calmes et équilibrés, ce qui est reconnaissable à la position de leurs oreilles. Le dompteur les dirige avec un langage gestuel très subtil et en indiquant avec le fouet. Il distribue de généreuses récompenses. Les deux poneys effectuent des changements de direction relativement complexes, des figures circulaires et des huit. À la fin, les deux poneys se lèvent de nouveau sur les pattes arrière et font presque le tour du manège dans cette position, puis ils quittent le chapiteau. De nouveau, du point de vue de la protection des animaux, la détention et la présentation des animaux dans le Cirque Helvetia ne semble pas poser de problème.


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Cirque Stey www.zirkus-stey.ch

Le Cirque Stey effectue sa tournée durant toute l’année, dans la Suisse septentrionale et orientale. Cette année, nous l’avons visité à Uster (ZH), sur la place Püntwiese, au milieu de la ville. Les enclos des animaux se trouvent sur gazon, le chapiteau sur un sol gravelé. Dans cette localité, le cirque dispose de beaucoup de place et les poneys qui lui appartiennent jouissent heureusement d’un grand espace de sortie. Les chiens disposent également d’un espace de sortie suffisant. Cette année, le Cirque Stey emmène cinq poneys Shetland et quatre chiens (trois border collies et un Jack-Russell terrier). Les animaux apparaissent sains et équilibrés; les chiens sont curieux et amicaux, y compris quand on s’approche de l’enclos.

Détention des animaux dans la ménagerie Poneys Shetland Animaux 5 poneys Shetland Un animal présente des zones d’alopécie, où le pelage semble être juste en train de repousser. La raison de cela nous est inconnue; il ne se traite indiscutablement pas de la perte du pelage hivernal (cela se produirait dur l’ensemble du corps et ne causerait pas de zones presque glabres chez les chevaux, contrairement aux chameaux). Écurie / espace de sortie L’écurie des poneys consiste en deux vans bien recouverts de litière, accessibles par des rampes peu pentues, et en un espace couvert par une toile de tente (ca. 12 m²), adjacent à l’un des deux vans. Ce dernier espace est également bien recouvert de litière. Les animaux peuvent sortir en permanence dans un pâturage de quelque 400 m²; il y a de l’eau et du foin (le sel se trouve à l’intérieur du véhicule). Les animaux peuvent y paître, trotter, se rouler au sol et, au besoin, se retirer du regard des visiteurs. Il est réjouissant de constater que ces équidés sont détenus en groupe. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux En tournée, une détention de poneys de ce type est exemplaire du point de vue de la protection des animaux. Les animaux maintiennent le contact social dans le troupeau, peuvent sortir suffisamment, peuvent se mettre à l’abri des regards et des intempéries. Ce serait souhaitable que ce modèle de détention puisse être pratiqué, pour autant que possible, également dans d’autres localités où l’offre d’espace est inférieure (parquer les roulottes serrées les unes contre les autres et utiliser l’espace libre pour sortir les animaux, ou alors louer des pâturages, adapter le nombre et les espèces animales à emmener en fonction des conditions spatiales des différentes localités).

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Situation légale Les poneys sont des animaux domestiques. Les prescriptions légales minimales sont plus que satisfaites par cette détention.

Chiens Animaux 3 border collies, mâles, âgées entre 11 mois et 6 ans 1 Jack-Russell terrier Détention / espace de sortie Les chiens (provenant d’Allemagne) ont leur propre roulotte avec véranda. Son intérieur n’est pas visible de l’extérieur, mais la roulotte est ouverte et accessible par une rampe. Un espace de sortie d’env. 50 m² sur gazon, amovible, circulaire, clôturé par un grillage est adjacent à la roulotte. Cet espace est propre; les chiens apparaissent sains, ils sont amicaux et attentifs. Il y a de l’eau. Lors de notre visite, il n’y a que les trois border collies dans l’enclos; le terrier n’apparaît que brièvement: il marche en laisse sur l’aire du cirque, puis il disparaît dans la roulotte de son détenteur. Ce dernier nous assure que les chiens sont sortis régulièrement et qu’ils s’occupent beaucoup. Le matin, il s’entraîne régulièrement avec eux. Évaluation de la détention du point de vue de la protection des animaux Cette détention est en ordre du point de vue de la protection des animaux. Les chiens maintiennent le contact dans la meute et ont une personne de référence; ils sont visiblement bien socialisés. L’espace de sortie n’est pas grand, mais au moins il est toujours à disposition et les animaux sortent manifestement de l’enclos avec régularité et sont occupés. Situation légale Les prescriptions minimales légales quant à la surface des enclos et à la taille des couches ne valent que pour les chiens qui sont détenus en permanence dans un chenil ou un enclos. La détention dans un chenil sans possibilité de sortir doit prévoir, outre une surface minimale définie en fonction de la taille du chien, un box ou une couche individuelle pour chaque chien. Selon les déclarations du détenteur, ces places sont disponibles dans la roulotte. La détention que nous avons observée n’est pas un chenil, puisque les animaux disposent d’un espace de sortie et sont régulièrement accompagnés à l’extérieur. De plus, indépendamment du type de détention, les chiens doivent avoir suffisamment de contact social avec des êtres humains et être accompagnés chaque jour en plein air ou avoir accès à un espace à l’extérieur du chenil. Cette détention dépasse les exigences légales minimales.

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Représentation circassienne 1er numéro animalier: numéro de clown avec des chiens présenté par Peter Taylor Balder 3 border collies, 1 Jack-Russell terrier Peter Taylor Balder entre habillé en facteur, en poussant devant lui trois grands paquets sur un chariot. Il pose les paquets dans le manège. Un des paquets est visiblement plus lourd que les autres et est posé au sol avec précaution, tandis que les deux autres sont laissés tomber maladroitement. Quand le «facteur» lui tourne le dos, le couvercle du paquet le plus lourd s’ouvre et en sort un border collie qui saute sur le dos du facteur. Ce dernier se retourne, étonné, mais le chien a déjà disparu dans le paquet. Cela se répète deux, trois fois, jusqu’à ce qu’un deuxième border collie entre en trottant dans le manège et s’assied sur un autre paquet. Il a un petit tonneau au cou, que le facteur retire pour récompenser ensuite le chien avec une «friandise». Ce chien quitte le manège et le Jack-Russell terrier se précipite dans le chapiteau pour sauter dans les bras du facteur. Ensuite, le premier border collie glisse hors de son «paquet» et pousse Peter Taylor Balder depuis l’arrière, avec ses pattes. Le clown simule l’étonnement et laisse tomber le Jack-Russell terrier, mais le petit chien agile retombe sur ses pattes. Les deux chiens s’asseyent chacun sur un paquet et le deuxième border collie revient. Ce chien doit maintenant sauter à travers un pneu, mais il refuse cette performance de manière démonstrative en faisant le mort. Par contre, le Jack-Russell terrier saute d’autant plus enthousiaste à travers le pneu et par-dessus le dos de l’autre chien, descendu de son siège. Ensuite, les deux collies ne se font plus prier et sautent aussi à travers le pneu. Le terrier continue à sauter par-dessus le dos des deux collies. Tous les chiens sont récompensés par des «friandises» et sont brièvement câlinés. Puis on amène une sorte de corbeille à papier et le troisième border collie entre. Ce dernier renverse la corbeille à papier et, avec elle, le facteur «apeuré». Ce dernier va chercher un balai derrière la coulisse et fait mine de se ruer sur le chien. Le chien saute habilement par-dessus le balai que brandit le facteur et puis contre le bras de ce dernier, come s’il voulait le mordre. A la fin de cet intermezzo, ce chien reçoit également une récompense à grignoter. À la fin de la représentation, les trois collies sortent en file indienne; les deux derniers sur les pattes arrière, en se tenant avec les pattes avant sur le congénère qui les précède. Le Jack-Russell terrier les suit comme lanterne rouge, en sautant par-dessus la croupe du dernier collie. En conclusion Représentation sans problème. Les chiens sont à leur affaire avec un plaisir manifeste; en particulier, le Jack-Russell terrier remue et aboyé par l’excitation et réalise ses acrobaties avec beaucoup d’élan. Le dompteur est respectueux, joueur et précautionneux vis-à-vis de ses animaux et les récompense constamment. Les ordres sont à peine perceptibles; l’être humain et les chiens forment une équipe bien rôdée.

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2e numéro animalier: dressage libre avec des poneys Shetland présenté par Martin Stey 5 poneys Shetland Les cinq poneys, légèrement harnachés, entrent en trottant dans le manège. Martin Stey les fait tourner plusieurs fois en file indienne et sur un rang, puis les fait arrêter au milieu et récompense chaque animal avec une «friandise». Les poneys se remettent à trotter en changeant plusieurs fois de direction. Martin Stey emploie le fouet de façon relativement énergique (sans toucher les animaux mais comme signal acoustique, en le faisant pétarader, et comme ligne de direction); il impartit ses ordres en s’investissant physiquement avec vigueur, en marchant constamment avec les poneys, en passant entre eux, en se positionnant devant eux, etc. Cependant, les poneys sont toujours récompensés et n’apparaissent pas stressés. Ensuite, une assistante sort quatre poneys du manège. L’animal restant se déplace en marche arrière, sur un ordre, et fait un tour entier de cette façon. Martin Stey l’accompagne et le tapote aux pattes avant et à la poitrine avec le bout du fouet. À la fin, le poney gratte le sable et «s’incline» sur un ordre. Il reçoit une récompense et est également conduit à l’extérieur. Les assistants amènent une bascule et deux poneys sont conduits dans le manège. Martin Stey et son assistante les conduisent chacun à une extrémité de la bascule. Le dompteur fait avancer et reculer légèrement l’animal placé sur un bras de la bascule, si bien que cette dernière se met en mouvement. Puis les animaux sont à nouveau récompensés avec de la nourriture. En conclusion Cette représentation ne pose pas de problèmes du point de vue de la protection des animaux. Les poneys n’apparaissent pas stressés et savent toujours ce qu’on leur demande. Ils sont régulièrement récompensés. Le langage corporel et les gestes du dompteur pourraient être plus discrets, mais ils ne posent pas de problème, pour autant que les animaux soient touchés doucement avec le fouet et qu’ils ne soient pas harcelés.

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Spectacles animaliers avec des animaux de compagnie et de rente Des numéros animaliers qui valent la peine d’être vus peuvent être réalisés sans animaux exotiques tels que des grands félins ou des éléphants et sans un cirque à proprement parler. Nos animaux de compagnie et de rente sont en mesure de réaliser des performances étonnantes, moyennant de la sensibilité et du respect de la part du «dompteur». Les dompteurs ne doivent pas faire preuve d’un talent extraordinaire ni se convertir en «animal alpha» humain pour pouvoir travailler harmonieusement avec des animaux. Ce qu’il faut, pour enseigner des acrobaties aux animaux, ce sont des dons tels que la patience, la connaissance du langage corporel des animaux, la sensibilité et la passion à travailler avec des animaux. Le comportement des animaux dans le manège reflète la manière dont on les a dressés: au moyen d’une motivation positive ou par l’intimidation et la contrainte. Ceux qui apparaissent dans les cirques comme des «enseignants d’animaux» ne se donnent pas tous la peine de travailler vraiment avec des animaux! On ne cachera pas qu’il existe des groupes d’animaux formés «sur mesure» et qui se produisent d’un cirque à l’autre et que certains «dompteurs» présumés ne se limitent qu’à devoir lever ou baisser le fouet au bon moment! Dans le cadre de son rapport sur les cirques, cette année la PSA a visité également deux spectacles animaliers alternatifs et a jeté un regard dans leur travail quotidien et joueur avec des animaux de compagnie et de rente, dont la performance est applaudie jusque dans le Hallenstadion de Zurich et dans le Théâtre de Bâle! Ce sont justement des animaux de rente tels que des bovins, des chèvres, des chevaux, des poneys et des ânes, mais bien sûr aussi des chiens, des chats ou des cochons qui sont en mesure d’apprendre, d’interagir avec des partenaires humains et de produire des performances impressionnantes dans le manège. Leur grand avantage par rapport aux animaux «exotiques» tels que les tigres, les zèbres ou les nandous réside dans le fait qu’ils ont été domestiqués il y a des millénaires. Ils se sont donc adaptés à vivre sous la protection de l’être humain aussi en ce qui concerne leur demande d’espace et leur comportement. Ces animaux sont faciles à transporter et un cirque en tournée peut les emmener et les détenir de manière conforme à leur espèce. Et ils créent à tous les coups une «atmosphère bestiale» dans le manège!

Le spectacle animalier de Bruno Isliker Dans le centre d’équitation Isliker, à Oberseen, Winterthur, les enfants et les jeunes peuvent exercer des acrobaties avec des chevaux, des poneys, des vaches et des chèvres et les présenter au public. Ce spectacle animalier se produit plusieurs fois par année à diverses occasions, qu’il s’agisse de fêtes d’entreprises, des mariages, le CSI de Zürich ou l’OLMA de Saint-Gall. Quelque quarante chevaux vivent dans cette écurie. Tout le troupeau sort quotidiennement au pâturage. Plus de la moitié de ces chevaux participe au Sechseläuten, à Zürich, avec la Guilde de Fluntern.

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Les numéros de dressage que des enfants préparent avec les animaux, avec beaucoup de cœur et de sensibilité, sont d’un niveau artistique tel qu’on ne l’observe dans aucun cirque suisse. Par exemple, une jeune fille montre diverses figures de dressage avec un hongre Franches-Montagnes (sans selle!) et saute par-dessus des obstacles, une imposante vache brune, pleine de tempérament, montée par une autre fille, saute par-dessus un obstacle de 40 cm de haut, d’originales chèvres exécutent le «pas espagnol» comme des nobles chevaux de dressage, ou alors un Franches-Montagnes, paisible et détendu, reste couché au sol, tandis que des vaches, des chevaux, des poneys et des chèvres sautent par-dessus après avoir pris l’élan au grand galop. Détention des animaux Les chevaux, poneys, chèvres et vaches engagés dans le spectacle animalier d’Isliker vivent à la ferme et sortent chaque jour au pâturage. Les box sont relativement vieux (ce sont des box de 12 m²) mais bien recouverts de litière; il y a de l’eau et du sel; les stabulations sont sans fenêtres mais sont ouvertes. Les chevaux et les vaches sortent tous les jours dans les grands pâturages appartenant à la ferme. Une quarantaine de chevaux sortent ainsi dans le même pâturage, où ils peuvent entretenir les contacts sociaux et les amitiés. Environ la moitié des individus appartient à l’écurie, les autres sont des chevaux en pensions. Monsieur Bruno Isliker souligne qu’il ne prend que des pensionnaires de longue durée, afin que la structure du troupeau ne soit pas inutilement bouleversée par des changements constants. Les poneys et les chèvres ont leur propres compartiments de pâturage, un peu plus petits, où les chèvres ont même des balles de paille qui leur servent de places de repos surélevées. Les deux vaches appartenant à l’écurie vivent ensemble dans un box double, spacieux, bien recouvert de litière et peuvent sortir à tout moment (sur l’asphalte). De plus, elles sortent chaque jour au pâturage. Deux chèvres et deux poneys se partagent un box pour chevaux restructuré; le compartiment des chèvres est séparé de celui des poneys par une planche de bois. Cette détention dans le box offre peu de place aux animaux; une stabulation à part pour les deux chèvres serait souhaitable. La détention à l’étable est conforme aux prescriptions légales et les sorties quotidiennes au pâturage renforcent clairement la qualité de la détention, d’autant plus que les stabulations sont relativement anciennes. Tous les animaux que nous avons vus donnent une bonne impression et apparaissent sains; les vaches sont très bien nourries, la plus jeune des deux est même un peu grasse.

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La représentation animalière Les vaches, chèvres, chevaux et poneys sortent chaque jour au pâturage et peuvent s’y mouvoir librement, certains chevaux et les poneys s’exercent également dans le centre d’équitation ou sont montés pour des promenades. Les animaux du spectacle animalier s’entraînent une à deux fois par semaine pendant une heure à une heure et demie. Les entraînements ont lieu dans l’écurie, après les cours d’équitation. Quatre à cinq filles et des adolescents y participent régulièrement, avec Monsieur Bruno Isliker et la palefrenière Andrea Helbling, en qualité d’instructeurs. Les spectacles animaliers de M. Isliker ont commencé avec l’imposante vache brune «Sibylle»,


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aujourd’hui âgée de 20 ans. Cette vache est montée par A. Helbling et détient le record de saut en hauteur, réalisé dans son jeune âge: 80 cm, avec la cavalière sur sa croupe. Encore aujourd’hui, les enfants montent régulièrement cette vache pour sortir en promenade. Les entraînements quotidiens consistent surtout à travailler au sol avec les animaux, en plus du dressage et du saut avec deux chevaux. La vache «Circe», actuellement en formation (très bien nourrie, hélas, en raison des abondantes récompenses en fourrage lors des entraînements…) saute déjà par-dessus des chevalets de 40 cm de haut, avec une cavalière sur le dos. Au cours des entraînements, elle apparaît imperturbable et elle rumine: c’est un signe de sérénité, car un ruminant perturbé ou apeuré cesse de ruminer pour reprendre plus tard, quand le calme est revenu! Au début de l’entraînement, les filles conduisent leurs chevaux, poneys et chèvres autour du manège, en suivant A. Helbling qui conduit «Circe». Elles apprennent à changer de direction sur commande, à faire des écarts et à trotter en sautant par-dessus des obstacles bas. Un cheval est monté sans selle. On continue en marchant en arrière, en faisant coucher et asseoir les animaux, ce que tant les chevaux que les vaches et les chèvres exécutent avec virtuosité. Les animaux sont régulièrement récompensés avec des câlins et reçoivent des «friandises». Ensuite, le hongre Franches-Montagnes se couche sur le sol et les enfants prennent l’élan avec leurs animaux et les font sauter par-dessus. La vache «Circe» est montée au pas, au trot et au galop, elle exécute des voltes et quelques pas en arrière, les enfants sautent par-dessus le dos du cheval à l’aide d’un trampoline. Puis ils font trotter les deux poneys Shetland à la longe à travers la halle et sauter par-dessus des chevalets. Une fille monte le hongre Franches-Montagnes sans selle et réalise plusieurs séquences de pas de dressage, entre autres des voltes, des parades, des départs au galop, le pas espagnol, des appuyers. Le contact avec les animaux est toujours détendu et amical. Les animaux sont félicités et les fautes sont ignorées, pas punies. Selon Bruno Isliker, c’est important que les animaux manifestent d’eux-mêmes la motivation à apprendre et à travailler et qu’ils reconnaissent la manière de diriger des êtres humains. Les enfants adoptent ce rôle de conduite en apprenant à interpréter correctement le langage corporel des animaux et à réagir en conséquence. Les animaux se montrent sensibles à la position du corps, à la pression des mains ou des cuisses, au toucher léger du pied ou du fouet, à la récompense, à la dissimulation, à la manière de tourner ou de détourner le corps, etc. On n’observe aucune agitation ni contrainte, aucune intimidation, on ne tire pas aux licous et on ne fait pas pétarader les fouets (contrairement à ce qu’on observe encore, malheureusement, dans certains cirques…).

Circus Maus Le pédagogue animalier et gardien d’animaux diplômé Heini Gugelmann gère son «Circus Maus», le cirque «le plus petit du monde», depuis 1972. Ce cirque est basé à Blauen, dans l’idyllique Jura Bâlois. M. Gugelmann travaille avec des chats, des chiens, des chèvres, des lapins, des rats, des canards, des poulets et des colombes, entre autres. Les animaux du cirque Maus apparaissent régulièrement dans des spectacles du Théâtre de Bâle. H. Gugelmann propose également des ateliers pour enfants: une occasion, pour les enfants des villes, d’entrer en contact avec les animaux, d’apprendre le

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comportement à adopter avec eux et de réaliser des numéros artistiques avec eux. Ce cirque est engagé par des entreprises et des particuliers dans toute la Suisse, à l’occasion de fêtes. Généralement, H. Gugelmann se déplace avec ses animaux et les accessoires nécessaires et rentre le jour même, afin que les animaux se retrouvent dans l’environnement qui leur est familier après la représentation. Sous les instructions et la conduite patientes de H. Gugelmann, les petits animaux du Cirque Maus réalisent des performances étonnantes. Les représentations de ce petit cirque offrent tout ce que le public d’un grand cirque souhaite savourer d’un numéro animalier: des performances étonnantes, réalisées par des animaux motivés et détendus, qui ont du plaisir à accomplir leur tâche. Une cohabitation harmonieuse entre l’être humain et l’animal, avec une grande variété d’animaux et un mélange d’acrobaties et d’éléments drôles font l’attrait de ces représentations. H. Gugelmann s’exerce chaque jour dans son jardin et dans le «chapiteau» avec ses animaux, dans une routine joueuse. De cette manière, les animaux sont occupés et stimulés; les chats, les chiens et les chèvres peuvent se mouvoir et profiter de la nature sans restrictions, dans la cour de la ferme isolée. Les poulets, canards, lapins, rats, un vieux cochon du Vietnam et deux grands corbeaux peuvent sortir et s’envoler librement chaque jour. Les corbeaux sont les seuls animaux sauvages dans la détention du «Circus Maus»; cependant, ils n’apparaissent pas dans les spectacles. Tous les animaux dans ce cirque apparaissent sains, en forme et leur comportement est équilibré, vif et motivé.

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Détention des animaux La détention animalière du Cirque Maus est exemplaire et très respectueuse des animaux. Les animaux vivent dans une ferme isolée dans le Jura Bâlois. Les chats, les chiens et les chèvres sortent pratiquement toute la journée à l’air libre. Ce n’est que lors de longues absences de H. Gugelmann que les chats sont détenus temporairement dans une sorte de volière avec un fourré de bambous, des branches pour grimper et des caisses de repos surélevées. Au moment de notre visite, les deux hybrides siamois «Fritz» et «Karl» et les deux jeunes Egyptian Mau rôdaient librement autour de la ferme. Fritz et Karl se laissent attraper sans problème pour les représentations et participent avec beaucoup d’attention et de motivation à l’entraînement quotidien. Les chats et les chiens partagent le logis de H. Gugelmann – une roulotte ouverte en permanence, dotée d’une sorte de pergola sur l’avant. Ils y ont plusieurs corbeilles pour dormir, des jouets, de la nourriture et de l’eau. Les colombes, les poulets et les canards vivent dans une volière passablement spacieuse, protégée des regards par des arbustes et protégée des intempéries et des prédateurs (l’autour!) par un toit. Il s’y trouve des perchoirs à différentes hauteurs, de la nourriture et de l’eau, du substrat pour gratter et pour les soins au plumage, ainsi qu’un généreux bassin d’eau pour les canards. Les poulets et les canards peuvent sortir tous les jours dans la cour et chercher de la nourriture dans les prés. Quatre lapins nains blancs vivent dans un enclos extérieur aménagé de façon exemplaire, avec un très vieux cochon du Vietnam qui passe le soir de sa vie dans cette ferme. L’enclos est très


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ample, son sol peut être creusé (ce qui procure également des souilles au cochon) et une partie se trouve sous une roulotte désaffectée, accessible par une rampe peu pentue. De cette manière, les animaux peuvent se mettre à l’abri des intempéries et peuvent se retirer dans la «grotte» sous la roulotte et regarder le monde de là-dessous, en toute sécurité. Au milieu de l’enclos se trouve encore un tas de branches, disposé de façon intéressante, avec des espaces creux, des nids de paille et des tuyaux. Une branche porte une brosse pour se gratter que le cochon utilise pour les soins du corps. Les deux grands corbeaux vivent dans une volière haute, assez spacieuse, disposée autour d’un feuillu qui offre pas mal de perchoirs élevés et de protection visuelle. De plus, les deux grands corbeaux, dociles, sortent chaque jour et volent en traçant des cercles au-dessus de la ferme ou ils font une escapade dans la forêt voisine, sautillent par le jardin et les prés et s’occupent avec tout ce qui les rend curieux. Ces corbeaux sont si dociles qu’ils reviennent presque immédiatement lorsqu’ils sont appelés, pour se poser sur le bras étiré de H. Gugelmann. La représentation animalière Les entraînements et les représentations ont lieu sous un petit chapiteau, où H. Gugelmann monte et démonte les accessoires. Ses seuls outils auxiliaires sont deux cravaches qu’il emploie pour diriger les animaux, ou dont la pointe sert de «cible» que les animaux doivent toucher de leur nez quand ils font les beaux. Ils y trouvent également leur «friandise» en guise de récompense. Pendant la représentation, H. Gugelmann maintient constamment le contact vocal avec les animaux et les félicite quand ils accomplissent bien leur exercice; de plus, il n’est pas avare de récompenses sous la forme de nourriture et de câlins. De cette manière, les animaux restent calmes et motivés en public dans les localités qui leur sont inconnues, parce qu’ils perçoivent le soutien et la bienveillance de leur maître. S’il arrive qu’un animal refuse d’accomplir son exercice ou «fait faux», il n’est pas puni et l’exercice est interrompu. Selon H. Gugelmann, les punitions et la contrainte ne font qu’inquiéter durablement les animaux et rendre le travail avec eux plus difficile. L’accessoire principal de la représentation est une grande estrade. Dans ses espaces vides sont intégrées des caisses dans lesquelles les chats, les rats, un lapin, les canards et les colombes attendent brièvement (!) d’entrer en scène. Pendant la représentation, ces caisses restent ouvertes, si bien que les lapins et les rats, qui sont des animaux fuyards, peuvent s’y réfugier s’il le faut. Le lapin reçoit des herbes fraîches même pendant la représentation; il ne doit que sauter par-dessus quelques obstacles bas, avant de se retirer dans sa caisse et y manger. Pendant ce temps, les poulets se tiennent sur des perchoirs montés sur l’estrade. Les colombes sortent en volant de leur caisse de transport dès que le couvercle s’ouvre, pour se poser également sur des perchoirs. Les canards peuvent aussi se mouvoir librement dans le manège dès qu’ils y entrent et pendant la représentation. La représentation se compose de plusieurs éléments: des chiens, des chats, des colombes et des poulets se tiennent ensemble sur l’estrade, puis les quadrupèdes font les beaux. Les chiens font du slalom autour des jambes de H. Gugelmann, sautent par-dessus le dos de leurs congénères et à travers des pneus et des tuyaux, se roulent par terre sur commande et la dalmatienne maîtrise le «pas espagnol». Les chats et les rats font de l’équilibre sur une poutre étroite sur les hauteurs;

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le chat fait du slalom entre les perchoirs des poulets et des colombes; un chat saute à travers des pneus, l’autre marche sur une grande boule. Le lapin saute aller et retour par-dessus une rangée de quatre obstacles bas («Kanin-Hop»). Pour cet exercice, il suffit de lui montrer du doigt et de l’aider légèrement en le poussant ou en le levant. Cet animal fuyard (!) apparaît placide même dans le manège et ne donne aucun signe de peur. Les canards montent, sur un ordre, sur une rampe en forme de pyramide et font le toboggan sur leur dos. Les colombes et les poulets ne font que de la «figuration». Trois boucs exécutent des voltes sur leurs estrades, l’un d’eux marche quelques pas sur ses pattes arrière comme un cheval de dressage. De plus, ces ongulés font de l’équilibre sur une poutre, sautent à travers des pneus et font de la balançoire. Le bouc blanc «Felix» maîtrise même l’équilibre sur la boule! Les acrobaties sont exercées en félicitant et en récompensant une attitude spontanée des animaux, p.ex. se rouler par terre, donner la patte, sauter en longueur. De cette façon, ils sont de plus en plus motivés à manifester ce comportement. Les nouveaux animaux sont peu à peu intégrés aux entraînements quotidiens et apprennent «by doing» par les autres animaux. On ne met pas de la musique à chaque entraînement; cependant, les animaux s’habituent aux bruits et aux lumières des lieux (y compris au Théâtre de Bâle) avant les représentations. Les exercices et la représentation dans le manège ne posent aucun problème du point de vue de la protection des animaux.

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