Date: 20.10.2014
Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch
Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 39'716 Parution: 6x/semaine
N° de thème: 999.109 N° d'abonnement: 1094734 Page: 18 Surface: 61'391 mm²
Eclairage psychologique d'un choix rationnel > Comportement Les investisseurs s'intéressent toujours autant aux produits structurés dits d'optimisation de la performance, au premier
rang desquels figurent les Barrier Reverse Convertible (BRC). Une analyse rationnelle ne suffit cependant pas à expliquer cette préférence
Sacha Duparc* Dans un contexte de taux d'intérêt très bas et de risques de crédit peu rémunérateurs, la recherche de rendements attrayants alliés à une protection partielle du capital incite gérants et investisseurs à s'intéresser aux produits structurés dits d'optimisation de la performance, au premier rang desquels figurent les Barrier Reverse Convertible (BRC). Hors produits à effet de levier, ces structurés représentent à ce jour plus des deux tiers des produits cotés à la SIX. Au-delà du manque d'alternatives d'investissement attractives, la popularité de ces instruments s'explique par des facteurs rationnels, et d'autres qui le sont moins. Au chapitre rationnel, les structurés d'optimisation de la performance sont recherchés par nombre d'investisseurs afin d'exploiter une des anomalies de marché les plus persistantes, à savoir la surévaluation historique de la volatilité implicite par rapport à la volatilité subséquemment réalisée. Cette anomalie
leur permet d'offrir une espérance de rendement comparé au risque encouru potentiellement supérieure à un investissement direct sur une stratégie ou un sous-jacent donné. La préférence pour ces structures s'inscrit donc pleinement dans la théorie classique de l'utilité espérée, qui est généralement appliquée comme modèle descriptif du comportement économique et reconnue comme modèle normatif du choix rationnel. Une analyse purement rationnelle ne suffit cependant pas à expliquer à elle seule cette préférence marquée pour cette classe de produits par rapport à l'ensemble des solutions d'investissement envisageables. Tenir compte des biais psychologiques des individus permet de compléter la compréhension des décisions prises dans un environnement à la fois risqué et incertain. A ce titre, les théories d'économie comportementale décrivent la façon dont les agents choisissent entre les alternatives impliquant des risques dont les probabilités de résultats sont connues. En
particulier, la théorie des perspectives, issue des travaux de recherche de Daniel Kahneman et Amos Tvers4 à la fin des années 1970, travaux qui ont été récompensés par un Prix Nobel d'économie, décrit de multiples situations de choix dans des contextes risqués, où les préférences des agents transgressent invariablement les principes de la théorie de l'utilité espérée. C'est donc à la lumière de ces principes que nous tentons d'expliquer les comportements des investisseurs face aux produits d'optimisation de la performance et aux Barrier Reverse Convertible. Dans les travaux de Kahneman et Tversky, l'approche empirique de la modélisation économique du risque et de l'incertitude se fonde sur trois concepts primordiaux. Tout d'abord, plutôt que d'utiliser l'ensemble des données disponibles à tout moment, les investisseurs reconnaissent que les informations dont ils disposent sur l'incertitude de leur
Le payoff du Barrier Reverse Convertible correspond à l'utilité attendue par l'investisseur Profil de pertes et gains d'un BRC à maturité
Fonction d'utilité hypothétique
SOURCE:BCV BCV SOURCE
Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques
ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch
Réf. Argus: 55547624 Coupure Page: 1/3