BA N 79 Juillet 2011

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ISSN 1241-7823

N°79 - JUILLET 2011

0,76 

Tirage : 1 600 exemplaires

ÉDITO

N’en déplaise à Monsieur Guéant ... Claude Guéant, toujours prompt à flatter l’électorat du Front National, multiplie les déclarations dénonçant les méfaits de l'immigration. Dimanche 22 mai, sur Europe 1, le ministre s'en prend aux enfants d’immigrés de la façon la plus choquante : «Contrairement à ce qu’on dit, l’intégration ne va pas si bien que ça : le quart des étrangers qui ne sont pas d’origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés.» Cette déclaration suit de nombreuses autres sur le même thème : - « Les Français ont le sentiment que les flux [migratoires] non maîtrisés changent leur environnement […] Ils veulent que la France reste la France » (15/03) ; - « Les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux … » (17/03). Et d’enchaîner sur l’idée que l'accroissement du nombre de Musulmans en France et qu’un certain nombre de leurs comportements « posent problème » (4/04), avant de bloquer des migrants tunisiens à Vintimille au mépris des accords de Schengen (17/04). Cette surenchère nauséabonde nous ferait presque regretter Brice Hortefeux, condamné pour ses propos sur les « Auvergnats ». Mais elle convient parfaitement à Marine Le Pen qui a proposé à Claude Guéant de devenir « adhérent d’honneur du FN». Elle est inacceptable, venant d’un ministre de la République, car elle incite à la discrimination et à la haine raciale. Rien d’étonnant dans un tel contexte à ce que le ministre de l’Intérieur stigmatise les enfants d’immigrés, en prétendant s’appuyer sur un rapport (*) du Haut Conseil à l’Intégration (HCI). Or, rien dans ce rapport ne confirme cette statistique, ce serait même plutôt le contraire. Certes, le HCI reconnaît que les enfants d’immigrés ont une scolarité plus difficile que la moyenne. Ainsi, seuls 40% parviennent en seconde générale et technologique sans avoir redoublé au collège (50% pour les autres élèves). Cependant, le rapport fait un constat essentiel : plus que l’origine des élèves, c’est la profession et le niveau d’étude des parents qui déterminent les difficultés scolaires. Si les enfants d'immigrés ont plus de difficultés, c'est d'abord parce qu'ils sont plus souvent issus de milieux modestes. Le rapport rappelle ainsi que plus des 2/3 viennent d’une famille ouvrière et employée (moins d’1/3 pour les autres). Plus de 58% ont un père non diplômé et 62% une mère non diplômée (contre 12% et 14%). Si on supprime ce biais social, les différences s'estompent. A milieu social équivalent, les enfants d'immigrés réussissent aussi bien, si ce n’est mieux que leurs camarades : « dans l’enseignement secondaire, à situation sociale, familiale et scolaire comparables, les enfants d’immigrés atteignent plus fréquemment une seconde générale et technologique, obtiennent plus souvent le bac général et technologique sans avoir redoublé et sortent moins souvent sans qualifications que les enfants de personnes non immigrées. » Selon le HCI : « Les ambitions scolaires des parents immigrés sont en effet plus fortes que celles des parents non immigrés. » Il n'y a donc pas de fatalité qui pousserait les enfants d’immigrés à l'échec scolaire. Ce sont les systèmes éducatifs qui font la différence. Le rapport Pisa 2009 (**) enjoignait la France à fournir aux élèves de primaire plus de soutien scolaire. Mais le gouvernement préfère supprimer encore 16 000 postes d'enseignants et charger les classes de deux élèves en moyenne à la rentrée 2011. Dans ces conditions, difficile de venir en aide aux élèves les plus en difficulté, issus de l'immigration ou non. Flatter les racistes n’y changera rien, n’en déplaise à Monsieur Guéant... La petite-fille d’immigré italien que je suis vous souhaite tout de même de bonnes vacances. Celine Rigo * Les défis de l'intégration à l'école, 2010 : http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/ BRP/114000053/0000.pdf ** Rapport PISA 2009 : http://www.oecd.org/dataoecd/33/5/46624382.pdf

SOMMAIRE ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

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Dernière minute ....................................2 CSA du 12 mai 2011 ........................... 3 Un peu de baratin et... ......................... 4 Dialogue social .................................... 4 LP : Carte scolaire 2011 ...................... 5 Rentrée dans les LP ............................. 6 Collèges et SEGPA du Nord ............... 7 Collèges et SEGPA du Pas-de-Calais .. 7 Les collèges éclairs sont chocolats....... 7 Cartes scolaire des Lycées ................... 8 Travailler plus pour gagner... ............... 8 Dispositif "Sport l'après-midi" ............ 9 Un dernier TZR pour la route ? ............ 9 Recensement des agents handicapés... 10 CPE "aller vers l'idéal et comprendre le réel" ............................................... 10 L'Unsa signe l'accord Fonction publique pour les contractuels ........... 11 Le livret de compétence... .................. 11 Congés de Formation Professionnelle ..... 12 Nos salaires encore bloqués en 2012 .......12 Une initiative pour créer du sens ....... 13 Masterisation ..................................... 14 Masters en alternance ........................ 14 Elections professionnelles 2011 ........ 15 Pétition .............................................. 16 Revue trimestrielle Directeur de publication : Céline RIGO N° CPPAP : 0610 S 06652 IMP. SCIE 62800 LIEVIN

Exigez la cohérence Section académique de LILLE 32, BD J.-B. LEBAS 59000 LILLE TEL. 03.20.62.22.84 FAX. 03.20.62.22.88 e-mail : ac-lille@se-unsa.org Web : www.se-unsa.org


MOBILISATION INTERSYNDICALE A LA RENTREE CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES !

Tous

grève

27 septembre

Conseil syndical du 12 mai Le conseil syndical académique s'est tenu au collège de Merville dans une ambiance studieuse. A l'ordre du jour, l'actualité de l'académie et la présentation des élections professionnelles d'octobre 2011 (voir p. 15)

Tous au boulot... 2


Conseil syndical académique du 12 mai 2011 : point d’actualité La crise : Même si une reprise est annoncée, seuls les principaux responsables, banquiers et financiers, ont retrouvé le sourire. Pour tous les autres, l’actualité reste synonyme de chômage et rigueur. Le gouvernement poursuit sa politique ultralibérale, au mépris de la réalité. Bien qu’ayant démontré leur rôle protecteur, les services publics sont toujours attaqués. Et pour les grosses fortunes, avec l’UMP, c’est toujours fromage et dessert, témoin l’allègement de l’ISF!

bousculent pas. Enfin la « réforme » du lycée technologique semble organiser...sa disparition ! En regroupant ses enseignements pour économiser des moyens, il perd son attrait et son équilibre entre formation générale et technologique pour ne laisser que le choix de la voie professionnelle. Dernière constante, le soutien indéfectible à l’enseignement privé. Déjà protégé des suppressions de postes, il vient de se voir attribuer 200 postes sur des crédits pris à l’enseignement public.

Dans l’Education Nationale, la crise est créée par le gouvernement avec les suppressions de postes que le ministre de la Fonction Publique, Georges Tron avait parlé d'arrêter après 2012… Aussitôt recadré, il a démenti et vanté sa propre réussite scolaire avec 40 élèves par classe...à Neuilly sur Seine.

Au plan local, 865 postes en moins : 59 administratifs, 336 enseignants du premier degré, 470 du second. Dans les collèges du Nord : +29 postes pour + 1500 élèves, +19 postes pour 1200 élèves en plus dans le Pas-de-Calais. Dans les LP, plus fort : - 100 postes pour + 1000 élèves ! C’est un véritable sabordage de l’offre de formation. Tous les prétextes sont bons : formations attractives mais sans débouchés, ou des débouchés mais pas assez attractives. Cherchez l’erreur ! Enfin les LGT perdent 343 postes pour 88 élèves de moins, notamment sous le prétexte mensonger de la « réforme ».

Les évaluations internationales montrent une baisse des résultats scolaires et une aggravation des inégalités. Le budget de l’Education Nationale a baissé, en part, d’un demi point entre 1997 et 2007. Et la France se place parmi les nations où les élèves ont le moins d’enseignants. Si on voulait rattraper le taux d’encadrement du Danemark, il faudrait embaucher 180000 collègues ! Les quelques annonces intéressantes du ministère sont sabotées par manque de moyens (ex. le socle commun de compétences, sans formation pour le mettre en place...).

Face à cette situation, le SE-UNSA saura rester vigilant pour défendre nos collègues, mais aussi nos élèves et notre système éducatif. Marc Christofeul

Les établissements « Eclair » marquent un nouveau pas vers la libéralisation de l’école et attaquent le statut de fonctionnaire. Ce dispositif, généralisé sans bilan, déréglemente le mouvement et les programmes pour parvenir à une école à deux vitesses, où certains collèges prépareraient uniquement à la voie professionnelle. Il prépare aussi une refonte réductrice de l’éducation prioritaire. L’entretien individualisé d’évaluation s'attaque aux règles collectives en fondant l’avancement sur une relation individuelle. De même, le collège unique est menacé par les évaluations de fin d’année et le Dispositif d’Initiation aux Métiers par Alternance (DIMA), retour de l’« apprentissage junior » cher à de Robien. On n'investit plus pour remédier à l’échec scolaire, on invente de nouvelles voies de garage pour les élèves en difficulté...devant lesquelles les entreprises ne se

Chacun est concentré.. même près du buffet !

3


Un peu de baratin et ... de maths. Sur Europe 1, dimanche 17 avril, Luc Chatel a une nouvelle fois sorti un chiffre de son chapeau (qu’il a l’habitude de porter large) : « Je veux dire aux parents d’élèves qu’ils sont des citoyens éclairés et aussi des contribuables, et que depuis 1980, le budget moyen par élève a augmenté de 80%. Tout cela pour quoi ? » Les contribuables, étant effectivement des citoyens éclairés, ont certainement connaissance d’un phénomène qui a beaucoup d’impact, lui, sur le budget, surtout sur une période de 30 ans : l’inflation. Le site http://www.france-inflation.com/ propose un calculateur d’inflation. En haut à gauche, vous tapez 100 € en 1980 puis « calculer » et le site vous répond 293 €, le coût de la vie a donc augmenté de 193 % depuis 1980. Le budget moyen par élève n’a donc pas assez augmenté depuis 30 ans! Un autre calcul (1 - 180/293.4)×100, pour les puristes, permet même de dire qu’en euro constant, le budget moyen par élève a baissé de presque 39%. Il était en effet urgent que M. Chatel signale ce chiffre à tous les contribuables. Il a juste oublié d’en tirer le sens véritable… «Tout cela pour quoi ? » Pour démontrer que la politique de sa majorité depuis 2002 n’a pour seul but que de diminuer la dépense éducative et pour seuls arguments, divers baratins que le service marketing de L’Oréal n’aurait jamais imaginé utiliser ?

Dialogue social dans l’académie : Marie-Jeanne m’a tuer Qui aime bien, châtie bien : depuis son arrivée, notre nouvelle rectrice s’est toujours dite très attachée au dialogue social. Aussi Mme Philippe a-t-elle entrepris d’en éradiquer méthodiquement toute trace dans l’académie. Les instances de dialogue sont transformées en chambres d’enregistrement, quand elles ne sont pas purement et simplement supprimées. En effet, pour notre rectrice, les organisations syndicales ne doivent pas contrôler le travail de l’administration. Tout est donc fait pour les en empêcher, en ne communiquant les documents qu’au dernier moment, voire en nous les refusant. Le rectorat a même envoyé une convocation juste avant les vacances d’avril ... pour la rentrée de ces mêmes vacances... à charge pour les élus du personnel de venir consulter les documents sur place entre deux. Bizarrement, les délégués ont boycotté la commission. Dans ces conditions, l’ambiance des réunions s’est fortement tendue, avec plusieurs éclats regrettables et propos déplacés. «On» en est même venus à menacer des élus du personnel jugés irrespectueux, comme « on » menace aussi les collègues trop contestataires. En revanche, nous entendons à chaque réunion Mme Philippe déplorer le manque de respect dont font preuve les organisations syndicales...envers sa personne. Le mépris à notre égard est tel, qu’après nous avoir distribué des documents, on n’hésite plus à nous annoncer le contraire de ce qui y est écrit, en espérant sans doute que nous ne relèverons pas… La répression de l’action syndicale fait rage. Après avoir sanctionné des collègues qui avaient signé une pétition pour refuser d’être tuteurs, la rectrice a entrepris de punir ceux qui auraient, selon elle, incité parents et élèves à se mobiliser contre les réformes et suppressions de postes. De même, plusieurs mesures vexatoires ont été engagées pour restreindre l’action syndicale, telles que vérifier toutes les autorisations d’absence pour raison syndicale. C’était sans doute de la plus grande urgence dans une administration qui subit chaque année des suppressions de postes et qui a de plus en plus de mal à faire face à ses obligations. Face à une telle attitude, le SE-UNSA saura rester ferme, tout en continuant à apporter ses propositions. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons montrer aux collègues et à l’opinion publique que, loin d’être les conservateurs que peignent les amis politiques de notre rectrice, les syndicats sont simplement soucieux de la bonne marche du système éducatif, qui est abandonné par sa propre administration.

Laurent Charlemagne

Marc Chistofeul et Celine Rigo 4


LP : Carte scolaire 2011 La réduction de l’offre de formation, décidée par le Rectorat suite à la réforme du Bac Pro, provoque encore des modifications de structures.

Niveau d’entrée

Créations divisions

Suppressions divisions

1ère Pré-CAP

0

0,5

1 CAP2 ans

0

3

2 CAP 2ans

4,5

6,5

Terminale CAP

8

9

Transformation des BEP CSS en seconde Pro SS et SVL

40

43,5

Bac Pro 3ans Seconde « industrielle »

7

12,5

Seconde « tertiaire »

1,5

12,5

Bac Pro 3ans Première « industrielle »

4,5

112

Bac Pro 3ans Première « tertiaire »

3

63

- Le nombre de CAP 2 ans n’a pas augmenté contrairement aux directives de la réforme. - Le BEP Carrières Sanitaires et Sociales en Bac Pro 3 ans n’est pas transformé en totalité comme souhaité. - Le nombre des 2des professionnelles industrielles et tertiaires est ajusté de façon hasardeuse (voir les ½ sections) au vu des effectifs prévus et des constats d’élèves présents cette année. - Comme le « bourrelet » des anciens BEP avance dans le cursus Bac Pro, beaucoup de sections de 1ères industrielles et tertiaires sont supprimées, mais sans création de sections Terminales Pro, surtout en tertiaire, pour les accueillir. Qu’en sera-t-il à la rentrée 2012 lorsque ce bourrelet n’existera plus ? Assurément beaucoup de suppressions de sections et de postes !

Bac Pro 3ans

Bac Pro 3ans Terminale « industrielle »

149

13

Bac Pro 3ans Terminale « tertiaire »

53

28,5

A partir des données rectorales sur les nouvelles structures pour la rentrée 2011 (tableau cicontre), le SE-UNSA constate que :

- Le rectorat refuse d’ouvrir assez de places pour permettre à tous les élèves de poursuivre leur cursus dans la classe supérieure, avec des vastes promesses d’ajustements … - Des cursus de formation et des structures dans un bassin (électrotechnique, maintenance, usinage, tertiaire) sont modifiés ou supprimés sans réelle concertation, ni réflexion préalables en matière d’orientation, d’insertion et de mobilité des élèves. Le SE-UNSA réitère sa demande pour une étude sérieuse :

- sur les décrochages plus conséquents dans un cursus plus long et plus théorique qui rebute les élèves plus faibles. - sur les choix des élèves non respectés et les recasements non désirés. - sur des passerelles Bac Pro- CAP nécessaires pour certains élèves. - sur les modalités de réorientation en fin de seconde Bac Pro prévues dans les textes. - sur la carte des formations au sein d’un bassin, sans rationalisation systématique ! Sinon, la formation professionnelle initiale continuera de se réduire, d’être dénigrée et les personnels des LP seront confrontés à de nouvelles difficultés de gestion, de suivi et de réussite des élèves. Jacques Laurent 5


Rentrée dans les LP : on taille encore à la hache ! des postes bloqués. Ceux-ci viendront donc grossir les effectifs des TZR, et subiront les conditions déjà bien aggravées de cette fonction !

Lors du groupe de travail de mars, nous avons dénoncé :

- Le manque de transparence du rectorat encore plus flagrant puisque cette année nous n’avons même pas obtenu les TRMD des LP ni les effectifs élèves prévus dans chaque établissement! Car le - La disparition du LP LALO sur LILLE concerne 18 Rectorat considère « que ces documents adminis- postes et 230 élèves. Le SE-UNSA a voté contre tratifs sont internes à chaque LP et n’ont pas voca- lors du CAEN d’avril car ces élèves de secteur tion à être divulgués aux syndicats ». Le dialogue tertiaire seront envoyés sur 3 LP : LP Ferrer à LILLE, LP Sonia Delaunay à LOMME et LP Dinah sur les décisions rectorales est donc compromis ! Derycke à VILLENEUVE D’ASCQ, sans tenir - L’augmentation des HSA (+685) et la diminution compte de leur souhait et du temps de transport. des heures postes (-2430) qui suppriment encore 175 postes ! On continue à « optimiser » les grilles - La transformation de 4 LP (Picasso à AVION, horaires des BAC PRO globalisées sur 3 ans et à Forest à MAUBEUGE, Eiffel à ARMENTIERES, d’Armettre en place l’accompagnement personnalisé tois à NOEUX LES MINES) en SEP dans les lycées voisins. Ceci augure la « mixité sociale » voulue en HSA ou HSE, ce qui est contraire aux textes ! - La rationalisation programmée et appliquée par Mme Le Recteur pour, d'après elle, améliorer qui s’appuie sur le nombre de places vacantes et le pilotage pédagogique, le suivi et l’orientation se traduit par des réductions de capacités d’ac- des élèves et pour permettre le travail autour d’un cueil, des ajustements du nombre d’élèves entre projet commun. Le SE-UNSA s’est abstenu car les les 2des, 1ères et Tales Pro dans un même cursus projets ne sont pas encore finalisés autour des et des regroupements de ½ sections de spéciali- dotations, des cursus et des passerelles entre tés différentes. Les décrochages augmenteront et filières. D’autant plus que les conseils d’adminisdes élèves seront oubliés au « bord du chemin ». tration fusionneront, ce qui peut nuire à la repréLes conditions de travail des personnels se dégra- sentation des élèves comme des personnels. deront, avec encore des suppressions de postes à - La fusion de la SEP Lazare Carnot et du LP Ferry la prochaine rentrée. à ARRAS, avec 14 collègues de la SEP et 32 du LP, - Les difficultés pour réaffecter les collègues tou- dont certains subiront des MCS car les 46 supchés par une mesure de carte scolaire (MCS), vu pressions ne sont pas compensées dans ce noule faible nombre de postes vacants mis au mou- veau LP par les 34 créations de postes, rationalivement intra, raréfiés encore par l'implantation sation oblige ! Jacques Laurent des nouveaux stagiaires à 18h (115 en LP) sur Les LP les plus touchés par des suppressions de postes à la rentrée 2011 : Dans le Nord : LP J.Monnet LILLE LP Auto MARCQ EN BAROEUL LP Jean Moulin ROUBAIX LP LA BASSEE LP HALLUIN LP Auto GRANDE SYNTHE LP Savary WATTRELOS LP WORMHOUT Dans le Pas de Calais : LP AIRE SUR LA LYS LP Salvador Allendé BETHUNE LP Ferry ARRAS LP Mendes France BRUAY LA BUISSIERE LP Jean Moulin BREBIERES LP Carnot ARRAS

12 !!! 4 5 14 !!! 7 5 5 8 4

LP Courtoy HAUTMONT LP Bettignies CAMBRAI LP WASQUEHAL LP ANICHE LP Lalo LILLE LP AUBY SEP AVESNES SUR HELPE LP BAPAUME

9 32 !!! 6 7 14 !!! 6

LP LP LP LP

Auguste Béhal LENS J. Durand, SAINT OMER D’Artois NOEUX LES MINES Henri Senez HENIN

6 5 4 4 18 !!! 4 6 6 6 11 !!! 8 4


Collèges et SEGPA du Collèges et SEGPA du Pas de Calais : plus d’heures, mais 9 NORD : rentrée en collège, rentrée qu’on postes en moins ! Le CTPD 62 (Comité Technique Paritaire Départemental) traiallège tant de la rentrée dans les collèges, et donc des suppressions Pour 1500 élèves de plus, Mme le Recteur accorde, avec sa générosité légendaire, 29 ETP en plus (50 élèves par classe serait-il le taux d’encadrement idéal ?). Pour la plupart des collèges, il faudra pousser les murs ou serrer les tables. Avec toujours autant de postes partagés, d’heures supplémentaires et le sentiment de ne n’être que des pions. Sentiment aggravé par la situation idiote dans laquelle nous sommes : souvent c’est un collègue "mesuredecartescolarisé" ou un stagiaire qui arrive sur les postes créés. Ce ne seront donc pas les derniers arrivés qui « sauteront » à la prochaine suppression … Avec les chefs d’établissement entre deux établissements, pas assez de secrétaires ni de personnels d’entretien, des assistants d’éducation qui se succèdent sans arrêt (mais toujours sans formation), les enseignants et CPE risquent de se sentir bien seul dans les locaux. Laurent Charlemagne

de postes, a été boycotté par l’ensemble des organisations syndicales le 15 Mars 2011, étant donnée la situation qui sera faite au département à la rentrée. La situation des 528 collègues en service partagé reste difficile, avec une centaine d’entre eux qui ont plus de 15km de distance entre 2 établissements, malgré les efforts des services de l’IA. Cependant, le nombre de compléments de service a diminué, parce qu’il est de plus en plus difficile de relier les postes (éloignement, manque d’enseignants …). Des blocs d’heures (BMP) restent donc vacants et les TZR qui les occuperont verront leur situation se dégrader encore plus, alors qu’ils subissent déjà la fusion des zones de remplacement. Les vacataires sont désormais implantés sur les heures postes, contrairement aux années antérieures, ce qui ôte de la souplesse aux établissements. Au sujet de la mise en place de « directions multi-sites » (un

chef d’établissement pour 2 établissements), qui est une volonté rectorale non affichée, aucune réponse claire n’a été apportée par l’Inspecteur d’Académie sur les établissements concernés cette année. Ariane ALFRED

Les collèges éclairs sont chocolats… Quand l’imprévoyance se mêle à l’idéologie et au marketing, on obtient des OPTI (Objets Pédagogiques Totalement Incompréhensibles) confinant à l’ufologie. Dernière divagation de notre ministre, relayé par le Rectorat avec son entrain habituel, le label ECLAIR vient de frapper certains collèges qui n’en demandaient pas tant.

faire de « l’expérimentation ». Problème : l’article 34 doit être adopté par le conseil d’administration... dont les membres concernés n’ont pas souvenir d’avoir vu cet embrouillamini administratif proposé à leur vote. Pour ne pas s’exposer aux foudres (beaucoup plus efficaces) du tribunal, l’administration avance dans le flou (sans décret d'application, et pour cause) et se prépare à des mutations acrobatiques avant une rentrée très aléatoire. Il ne reste plus qu’à se livrer à de discrets chantages : «si vous ne votez pas l’entrée dans le dispositif, on vous supprime des heures d’enseignements». Au passage, l’administration semble prête à liquider ce qu’il reste de l’éducation prioritaire, en dehors des fumeux éclairs.

À l’ouverture du serveur mutations, quelques collèges oubliés de la vague CLAIR deviennent ECLAIR. Dans l’urgence et la confusion, le rectorat demande aux chefs d’établissements de déclarer des postes spécifiques pour le mouvement. Des fiches postes bricolées à la hâte apparaissent (la veille de la fermeture du serveur) et leur lecture laisse perplexe sur leur aspect «spécifique ». Pour beaucoup, tous les enseignants peuvent postuler ! Bizarrement ( ?), les établissements ont eu du mal à construire un projet « innovant » en 3 ou 4 jours : il ne reste donc que les « préfets des études », aux missions aussi vastes que floues, qui marchent sur les pieds des CPE, des conseillers d’orientation et des professeurs principaux, sans qu’on connaisse leur place dans la hiérarchie. L’habillage « éducatif » ne cache pas le plus lamentable : ces postes « profilés » seraient pourvus par le chef d’établissement ! Sous couvert d’innovation pédagogique, l’administration s’attaque au statut des enseignants, sans doute pour assouvir le vieux fantasme que les professeurs seront moins pénibles quand ils risqueront de perdre leur poste… On a beau être idéologue, on a du mal à cacher ses gros sabots et, en plus, à respecter le droit : pour dissimuler les atteintes au statut, on utilise l’article 34 qui permet d’y déroger si le projet d’établissement veut

Le SE-UNSA n’a rien contre les expérimentations pédagogiques. Encore faut-il qu'elles viennent des équipes pédagogiques et non pour mettre la pression sur les personnels et s’affranchir des statuts des enseignants. Rappelons au ministre et aux recteurs zélés que les enseignants n’ont pas que des devoirs et que le SE-UNSA combattra toute attaque à leurs droits. Il sera donc aux côtés de tous les personnels qui seront malmenés par ce dispositif, qui n’a rien à voir avec la pédagogie mais tout avec l’idéologie la plus crasse. Signez la pétition sur http://www.se-unsa.org/spip.php?article3363 Signez et faites signer www.clairementnon.org/ et faites circuler notre 4 pages à télécharger sur notre site ! Laurent Charlemagne 7


Carte scolaire des lycées Le dialogue social, c’est bien joli, mais il ne faudrait pas qu’il vienne gêner le rectorat… Comme pour les LP, l’administration a décidé de ne plus nous communiquer les TRMD des établissements, ni même leurs effectifs...que nous avons finalement obtenus. Mais pour les TRMD, pas question ! En effet, cela nous permettrait de «contrôler le travail de l’administration », et cela, de son propre aveu, Madame la Rectrice n’en veut à aucun prix…

élèves de première L ? De la même manière, les heures d’accompagnement personnalisé ont été globalisées alors que les textes demandent qu’elles soient assurées par les professeurs des enseignements principaux de la série. Enfin une relecture imaginative des décrets de 50 permet à l’administration d’envisager de supprimer un nombre important de postes en comptant désormais les heures de dédoublement comme Or la carte scolaire lycée est particulièrement des heures à effectif réduit (voir encadré). désastreuse cette année. A la rentrée, ce sont pas moins de 377 postes qui auront disparu, alors Les lycées technologiques industriels. Le que les effectifs sont stables (- 90 élèves entre les SE-UNSA l'avait dénoncé : en diminuant les prévisions de l’an dernier et celles de cette année, filières et en les regroupant, au détriment du caractère concret qui faisait la spécificité de cette sur un total de 79000 environ…). filière, l’administration a fermé un grand nombre L’indicateur pour mesurer le taux d’encade divisions et augmenté le nombre d’élèves par drement a même été changé. Il n’est plus posclasse. On peut déjà prévoir les conséquences : sible de conserver le P/E (professeur par élève) ou confrontés à un enseignement plus abstrait, dans le H/E (heures par élève), trop défavorables. Ainsi, des classes plus chargées, les élèves les plus fraest né le E/S, nouvel indicateur censé nous faire giles se retrouveront en difficulté. Mais il y a longcroire que les élèves et les professeurs auront l’an temps que ce genre de préoccupations n’est plus prochain de meilleures conditions d’enseignepris en compte dans les calculs du ministère. ment. Quand on ne peut pas faire baisser la température, autant casser le thermomètre ! Heures supplémentaires (HSA). Par rapport à Bizarrement la démonstration savante de l’an dernier, l’augmentation de la part des HSA Monsieur le Secrétaire Général n’a pas convaincu dans les dotations a fait perdre 60 postes. Si la grand monde. Peut-être parce que les représen- limite d’une HSA par enseignant était respectée, tants du personnel connaissent la réalité de la ce serait pas moins de 530 postes qui seraient rétablis. Outre son indécence en temps de crise et situation des lycées de l’académie… de chômage, cette politique de destruction d’em« Argument » bien pratique, mais faux : plois a aussi un effet déplorable sur les établisseavec la réforme des lycées, tout serait devenu ments. En diminuant le nombre de collègues possible ! Et tant pis si ce prétexte fallacieux torprésents et en les surchargeant d’HSA, elle les pille de fait cette réforme et fait le jeu des conserrend moins disponibles pour s’investir dans des vateurs qui s’y sont opposés. projets, pour aider des élèves et leur permettre de Vraie campagne d’intoxication ! Certes, la réforme réussir. Elle rend aussi assez savoureuse la constapermet certains regroupements d’élèves, grâce tation que fait le rectorat de l’inefficacité du disnotamment au tronc commun d’enseignement positif de remplacement court ! en classe de première. Mais l’administration est allée jusqu’à regrouper pour les TPE tous les élèves de première, quelle que soit leur filière ! A Marc Christofeul quand des TPE maths/physique-chimie pour les

Travailler plus pour gagner… autant (au mieux) Toujours à la recherche de postes à supprimer, le rectorat fait preuve d’inventivité : il a décidé d’augmenter l’an prochain le service de tous les professeurs de physique-chimie ou de SVT de lycée d’une heure ! Eh oui, d’après les décrets fixant les obligations de service, les enseignants qui ont plus de huit heures de cours dans des classes de moins de 20 élèves doivent effectuer une heure de plus. Par une relecture audacieuse, le rectorat estime maintenant que ce n’est pas « classe » (pourtant écrit en toutes lettres) qu’il faut lire mais « groupe ». Ainsi, les collègues dont les enseignements sont largement dédoublés (physique-chimie, SVT ou certaines disciplines technologiques) se verraient imposer une heure supplémentaire non rémunérée. Le SE-UNSA conteste cette interprétation hautement fantaisiste d’un texte pourtant très clair. Il invite tous les collègues à être vigilants sur leur service à la rentrée. Il soutiendra tous ceux qui feront appel à lui pour lutter contre cette mesure injuste et infondée. 8


Dispositif « Sport l’après-midi » : c’est toujours non ! Luc Chatel veut doubler le dispositif « Sport l’après-midi » à 125 établissements, sans évaluation préalable. Le SE-UNSA est toujours hostile à ce dispositif. Guidé davantage par des préoccupations médiatiques qu’un souci de développer l'EPS, ce dispositif sert d’écran de fumée au débat de fond qu’il conviendrait de mener sur les rythmes scolaires. Il ne profite pas à l’AS des établissements scolaires. Mise en place sans consultation, cette expérience modifie l’organisation des emplois du temps, perturbe les équipes pédagogiques et provoque des inégalités chez les élèves dans le choix des classes. Seulement 41% des horaires consacrés à cette expérimentation sont assurés par des professeurs d’EPS, le reste l’étant par des intervenants extérieurs ! Pour le SE-UNSA, elle fragilise le statut des enseignants d’EPS. A contrario, le SE-UNSA revendique : • plus d’EPS pour l’ensemble des élèves et non pour une petite élite sportive : 4h en collège et 3h en lycée. • le passage au statut de certifié pour les professeurs d’EPS afin d’assurer et de pérenniser leur place dans l’Education Nationale. • des relations enrichies entre le monde sportif et celui de l’école, mais dans le cadre du sport scolaire. Retrouvez notre dossier sur le dispositif « Cours le matin, sport l’après-midi » ici : http://www. se-unsa.org/UserFiles/File/publications/dossiers/145/livre/index.html Isabelle Provoost

Un dernier TZR pour la route ? Cela faisait peut-être trop longtemps que le Rectorat n’avait pas trouvé d’idée pour pourrir la vie des TZR. Et quand on aime, on ne compte pas ! Épisodes précédents : affectations partagées sur 2, 3 ou 4 établissements, puis affectations hors-zone, puis partagées ET hors-zone, ensuite hors-discipline puis hors-zone ET hors-discipline et enfin hors-discipline ET hors-zone ET sur 2 établissements ! Pour les contraintes géographiques : fusion des 3 zones de Lille, Roubaix et Tourcoing, celles de Douai et Valenciennes et, cette année encore, « restreindre » à 6 zones seulement (« Artois-Ternois » est bien impropre puisqu'on peut être nommé sur toutes les autres zones, de Fourmies à Dunkerque en passant par Montreuil et Arras!). Plus les perpétuelles mesquineries sur le paiement des frais de déplacements… Mais il était encore possible d’« améliorer » le système ! La phase d’affectation des TZR « AJUAFA » de juillet a été supprimée. Elle permettait pourtant aux représentants syndicaux de surveiller les affectations des postes à l’année, sur des critères communs de sélection et des vœux des personnels. L’argumentation est simple, voire simpliste : dorénavant, les remplaçants seront affectés au plus près de leur établissement de rattachement, devenu seul critère en dépit du barème. Donc, plus besoin de discuter avec les élus du personnel ! Et moins de frais de déplacement ! A ceux qui vendraient cela comme un progrès social, rappelons que le Rectorat ne fait qu’appliquer la loi, contraint par une circulaire du ministère qui a (enfin) mis les points sur les « i ». Le SE-UNSA a dénoncé les couplages « infernaux », voire triplages (« ben oui, il y a 50 km entre les deux établissements mais ça fait 18h, c’est l’essentiel »). À chaque problème soulevé, seul un silence assourdissant nous a répondu. Les TZR colmatent tous les trous face aux élèves, qu’importe s'ils se retrouvent ainsi dans des positions intenables. Pour le SE-UNSA, le Rectorat n’améliore pas le dialogue social en supprimant les moments de rencontre, bien au contraire, et nous serons aux côtés des TZR pour les soutenir dans tous les tourments créés par la gestion « humaine » du Rectorat. Laurent Charlemagne 9


Recensement des agents handicapés : plus de droits pour les personnels Le Rectorat a lancé un recensement des personnels handicapés pour prouver qu'il avait dépassé 1,21% du taux d'emploi en 2009, le ministère s'étant engagé à atteindre 1,35% pour 2011. Au-delà de la polémique sur le chiffre, les personnels handicapés peuvent bénéficier d'avantages non négligeables : aménagement du poste de travail, temps partiel de droit, conditions améliorées pour le départ en retraite dès 80% de handicap, priorité pour les mutations, bonification de 30% pour les chèques vacances, formations spécifiques et aide à la reconversion en cas d'inaptitude aux fonctions. N'hésitez pas à contacter votre section pour constituer et suivre votre dossier !

CPE : « aller vers l’idéal et comprendre le réel » Pour les CPE, comme pour le reste de l’Education nationale, les chiffres tombent et les postes se ramassent à la pelle. Le conseiller principal d’éducation d’aujourd’hui se trouve confronté à des situations de plus en plus sensibles. Il devient dès lors, selon les lieux et les publics, soit le spécialiste de la sécurité de l’établissement, soit le raccrocheur professionnel des élèves. Mais ajoutez à cela (ou déduisez !) une nouvelle suppression de 347 ETP (équivalent Temps Plein) pour les assistants d’éducation et la donne s’aggrave. 300 ETP concernent le premier degré. Les 47 autres viendront encore amoindrir les équipes de la vie scolaire dans le second degré, alors que celles-ci subissent des coupes sombres depuis plusieurs années au même titre que les professeurs. Ces équipes doivent faire face à des sollicitations humaines, éducatives et administratives. Elles doivent défendre les valeurs et la continuité du service public d’éducation et dans le même temps gérer une nouvelle pénurie. Qui ne connaît pas aujourd’hui un collège ou un lycée où les surveillants se comptent sur les doigts d’une main ? Il ne faudrait pas oublier non plus la fin de nos contrats aidés miracles. Xavier Darcos, souvenez-vous, avait trouvé le remède contre l’absentéisme : le médiateur de réussite scolaire. Il devait sortir de l’établissement, être formé, être l’allié du CPE, de l’assistante sociale … Il s’éteint au fil des mois et des contrats non renouvelés. Ces collègues, souvent investis dans leur mission, retrouveront le chemin de Pôle Emploi dans les prochaines semaines. Ce bilan comptable n’est pas gai, et pour cause, c’est la réalité. Le CPE, à la tête de son équipe, dirige parfois une armée sans soldats et continue avec sa bonne vieille circulaire de 1982 d’animer la flamme éducative. Pourquoi arrêter ? Pour l’instant, ça tient … Alors, je ne reviendrai pas sur la différence de pourcentage retenu entre CPE et enseignants pour l’accès à la hors-classe, ni sur notre rôle dans le livret personnel de compétences, parce que les réalités diverses de nos établissements font notre richesse et prouvent notre plus-value au sein de l’EPLE (essayez un bahut sans CPE !). Le SE-UNSA, en défendant ses mandants, en proposant et s’opposant, ne fait que nous conforter dans notre posture professionnelle : éduquer , c’est aussi donner du sens. Nicolas Penin 10


L’Unsa signe l’accord Fonction publique pour les contractuels Six syndicats (Unsa, CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC) ont signé, jeudi 31 mars, l’accord pour les agents contractuels. Après six mois de groupe de travail et deux mois de négociation, nous avons obtenu du gouvernement qu’il réaffirme le principe du recrutement de fonctionnaires sur les emplois permanents de l’Etat et qu’il mette la priorité à l’accès à la titularisation pour les contractuels en CDD comme en CDI. Pour ce faire, pendant 4 ans, des concours avec épreuves aménagées (RAEP) seront organisés dans chaque ministère. Plusieurs autres mesures bénéficieront aux contractuels après la publication de la loi et de ses décrets : clarification juridique des contrats et des modalités de renouvellement, engagements concernant l’amélioration des droits (formation, rémunération, droits sociaux, clarification du passage de CDD en CDI, prise en compte des interruptions de contrats inférieures à trois mois…) Le gouvernement a fini par accepter également de faire entrer dans l’accord le principe d’une indemnité de fin de contrat. Cet accord est loin d’être parfait, surtout dans le contexte de restriction budgétaire que le gouvernement impose à la Fonction publique. Pour autant, face aux attentes très fortes des contractuels, c’est une nouvelle étape et le SE- Unsa se félicite de la décision prise par le bureau national de l’Unsa Fonction publique.

Livret de compétences : que de gâchis ! ment dans chaque discipline ce que recouvre chaque compétence.

Le ministère, à la demande du SE-UNSA, s’était engagé à organiser une demi-journée banalisée dans les établissements pour la mise en œuvre du LPC (livret personnel de compétences). Mais notre rectrice n’y tenait pas. Aussi a-t-elle fait trainer les choses jusqu’au 6 mai dernier, avant d’annoncer aux chefs d’établissements médusés qu’ils devaient organiser cette demi-journée entre le 10 et le 20 mai, conformément à la circulaire qu’ils n’avaient pas reçue puisqu’elle n’a jamais été écrite… Autant dire que tout a été fait pour que le socle commun entre en vigueur dans de bonnes conditions...

Cette occasion riche et unique de mettre de la cohérence dans notre enseignement, entre profs d'une même matière, en interdisciplinaire et, ne les oublions surtout pas, avec les acteurs de la vie scolaire (CPE en tête) est gâchée par une mise en œuvre chaotique. Pire ! Certaines pratiques dans les établissements qui consistent à faire pression sur des profs pour qu'ils valident telle ou telle compétence au mépris du niveau réel de l'élève, pour améliorer les chiffres de réussite au brevet, rendent les collègues méfiants sur l'utilisation de ce livret de compétences. On a pu voir le B2I, l'histoire des arts ou les évaluations de langue manipulés pour revaloriser les résultats d'un établissement. Toutes les dérives d'une évaluation locale sans la richesse du suivi individuel... Evitons le gâchis en nous appropriant ce livret de compétences, tout en résistant aux pressions ! Virginie Deleu

Pourtant, l'évaluation par compétences peut apporter aux élèves non seulement une meilleure visibilité de nos attentes et de leur progression, mais permet surtout de les responsabiliser en les rendant plus acteurs de leur parcours. Au-delà des notes et cette notion si trompeuse de « moyenne» ! Mais elle modifie aussi profondément notre manière de travailler et d'évaluer... ce qui nécessite un temps de formation et surtout de concertation pour reposer concrète11


Congés de Formation Professionnelle : des moyens toujours insuffisants Les règles générales Tout personnel ayant au moins 5 années d’ancienneté de service a droit dans sa carrière à 12 mois de congé de formation professionnelle (10 mois payés 85% du salaire brut et 2 mois à plein traitement). Le contingent annuel de congés représente 0,2% de la masse salariale du corps. Le CFP est attribué en fonction du nombre de demandes antérieures, même si elles ne sont pas faites en continu. En cas d’égalité, la priorité est donnée au plus jeune. 3 modalités : à temps plein sur un an ou à mi-temps Corps

Effectifs

Contingent ETP*

Agrégés Certifiés EPS PLP CPE PEGC COP Non titulaires

2318 13858 1886 4645 > 900 473 294 985

6 42 6 13 2 0 1 3

Nb demandes <10ans 3à6 7 4à6 1 1à3

Nb demandes >10 ans 4à8 7à8 6à8 1à2 1à3 4 -

* ETP : équivalent temps plein

sur 2 ans. On peut aussi demander 6 mois à temps plein de septembre à février deux années de suite. Dans tous les cas, on reste titulaire de son poste. La formation doit être en rapport avec le métier exercé, voire la discipline enseignée (on a ainsi refusé à un collègue de technologie un CFP pour passer une licence de philosophie, malgré sa lettre de motivation argumentée). Le bénéficiaire est ensuite redevable de 3 fois la durée du CFP. Ainsi, pour un an de CFP, vous devez 3 ans à l'éducation Nationale. Ce temps est prorogé si vous exercez à temps partiel : 6 ans à mi-temps par exemple. Sinon, il faut rembourser.

Notre avis

Depuis la disparition du congé mobilité, le Congé de Formation Professionnelle est la seule possibilité offerte à ceux qui souhaitent améliorer leur qualification ou faire le point sur leur métier. Il ne prend malheureusement pas en compte la volonté de reconversion fréquemment exprimée par les collègues épuisés par un métier de plus en plus ingrat et difficile. Cette année encore, le contingent attribué pour l’ensemble des corps est bien mince. Il diminue même à mesure que le ministère supprime des postes. Pour réduire l’attente chez les certifiés, les agrégés et les profs d’EPS ayant plus de 10 ans d’ancienneté (jusqu’à 8 ans d’attente !), le rectorat a décidé cette année de reprendre des moyens sur les PLP, en moyenne moins demandeurs (2 ans d’attente). Déshabiller Pierre pour habiller Paul n’est pas une solution satisfaisante, même si elle permet exceptionnellement de diminuer la pression. Le SE-UNSA demande que les moyens attribués au CFP soient abondés pour correspondre à la demande légitime des collègues. Autre décision surprenante cette année : tous les collègues qui avaient demandé 10 mois pour passer l’agrégation ont obtenu 6 mois. Ils seront donc en congé de formation de septembre à février, puis devront retourner en classe en cours d’année ! Céline Rigo

Nos salaires encore bloqués en 2012 ! François BAROIN a certifié cette année « un renforcement du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Cet effort dépasse ce qui s’est fait dans les années précédentes » grâce à l’augmentation du volume des mesures individuelles et du « haut niveau de promotion ». Le gouvernement va poursuivre la rémunération au mérite mais « en 2012 comme en 2011 il n’y aura pas d’augmentation de la valeur du point. C’est, de toute façon, la mesure individuelle qui a la plus faible valeur ajoutée. Vous le voyez, nous sommes loin de ce qui se passe en Espagne, en Grande-Bretagne, au Portugal et surtout en Grèce» L'UNSA Fonction Publique, est intervenue pour dire la désespérance des fonctionnaires par rapport à la baisse de leur pouvoir d’achat et au manque de reconnaissance de l’Etat employeur. Ni préparation, ni respect, ni écoute, ni même volonté d’améliorer la situation des agents, quelle négociation ?! Pour l’UNSA FP, ce n'est pas à l'avancement d'échelon de compenser l’augmentation des prix. Nous avons revendiqué une hausse du point d’indice, la refonte des grilles, des mesures immédiates pour les personnels de catégorie C, une harmonisation par le haut des indemnités et la revalorisation des indemnités kilométriques. 2 ans de blocage des salaires est sans précédent dans la Fonction publique. Encore une fois, on rend responsable les fonctionnaires de toutes les difficultés du pays. Pour l’UNSA FP, d’autres choix budgétaires sont possibles : bouclier fiscal, révision de l’ISF démontrent qu’on peut trouver de l’argent pour des choix beaucoup plus discutables. 12


Une initiative pour créer du sens et du partenariat : le Groupe « FemmeS » Depuis décembre 2010, suite à la clôture de la 3ème Marche Mondiale des Femmes (http:// www.mmf-france.fr) avec l’aide du Corif (www.egalite-mixite.com) et des Centres d’Information pour le Droit des Femmes et de la Famille, nous avons lancé une dynamique de mobilisation sur déjà 4 réunions d’échanges, tenues à la maison des enseignants du Se-UNSA. Syndicats, associations, institutions et même entreprises s’interrogent sur la réalisation concrète de l’Egalité lorsque cela met en jeu la question des « FemmeS ». Ainsi, nous avons pu constituer une liste de diffusion qui nous permet de faire circuler : o les actualités des différentes structures dans le Nord sur ce thème dans l’emploi, l’école, la santé, la culture... o les ressources web ou initiatives dans lesquelles il est possible de s’investir. o le compte rendu de nos échanges autour de « comment chacun agit ? », puis « comment agir ensemble ? » sur les rapports sociaux, les représentations sociales, l’appartenance à un groupe… sans pour autant entrer dans les débats militants autour des « féminismes » ! Agir sur ce thème nous oblige à nous positionner collectivement, prioriser nos actions avec comme lignes l’égalité professionnelle et les violences faites aux femmes, car l’approche juridique ne va pas sans une prise en compte des potentielles victimes. Nous avons ainsi cherché à développer la richesse liée à la pluralité des acteurs du groupe en termes de savoirs et savoir faire mobilisables, et à nous constituer en Pour l’UNSA l’égalité femmes/hommes «groupe ressource». doit se vivre ensemble...

La confiance et la connaissance de nos actions qui naissent des échanges et des rencontres, nous permettent de chercher une solution vers plus d’égalité. Comment ? En nous entre-aidant, sans dissocier ces approches. Comment faire prendre conscience qu’il existe bel et bien une différence de traitement entre homme et femme (voir campagne d’information UNSA du 8 mars 2011) sans savoir qu’il existe des rapports de domination de genre qui s’exercent dans les milieux même du travail, le harcèlement moral ou sexuel en sont le plus souvent les signes tardifs ?

V i VRE ENSEMBLE L’ É GAL i TÉ t tous les jours, à l’école, au travail, à la maison...

Ensemble agissons pour que le droit des femmes serve l’égalité pour tous.

le Syndicat qui vous va !

Béatrice Ray UNSA chef de projet LCD contact beatrice.ray@unsa.org 0621401230 13


Masterisation : le rapport Jolion enfonce le clou « Le système actuel met les étudiants en situation d’échec par accumulation de contraintes au lieu de les mettre en situation de réussite. » Cette remarque de Jean Michel Jolion, Président du comité de suivi Master, confirme une fois de plus l’analyse du SE-UNSA concernant la réforme de la formation des enseignants.

une disciplinarisation de la formation et accroît le décalage entre concours et exercice du métier. Ce mode de recrutement est de nos jours totalement inadapté. Pour M. Jolion, il « est indispensable que les concours soient pleinement articulés avec l’exercice réel du métier par une prise en compte d’une expérience professionnelle et donc des stages dans le processus de recrutement. » Tous les entretiens conduits indiquent que « positionner l’admissibilité des concours en fin de M1 serait une moins mauvaise solution. »

Dans son rapport d’étape, il pointe : − la place du concours qui rend difficile une vraie alternance, − un cahier des charges intenable pour les étudiants dans le cadre d’un master, − un concours de plus en plus inadapté car les contenus ne tiennent absolument pas compte de l’articulation nécessaire avec le master. − la non prise en compte de l’activité professionnelle en cours de formation, principe difficile à comprendre pour les étudiants, − la discipline comme point d’entrée principal pour l’ensemble des épreuves y compris «agir en fonctionnaire de l’Etat de manière éthique et responsable.»

Voilà donc un nouveau rapport qui apporte de l’eau au moulin du SE-UNSA qui revendique la réécriture des décrets sur la masterisation afin d’aboutir à une formation s’étendant des années de licence à trois à cinq ans après le concours. Une formation professionnelle digne de ce nom pour en finir avec le bricolage permanent qui prévaut aujourd’hui. Serons-nous entendus ? Il est encore temps ! Plus d’info : http://www.se-unsa.org/spip. php?rubrique175

Cette disciplinarisation des épreuves conduit à

Masters en alternance : entre économies et embrouilles Les Ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche viennent d’annoncer la mise en place de masters en alternance. Pour le SE-Unsa, le dispositif présenté n’est qu’une pâle copie d'autres masters puisque la part du stage représentera, au plus, un cinquième de la formation. Une alternance digne de ce nom impliquerait au moins la moitié de l'année sur le terrain et nécessiterait un accompagnement pendant cette mise en situation. Encore une fois, la tentative d’habillage ne saurait masquer l’approche budgétaire de la mesure ! Car les Recteurs font coup double : pallier la pénurie chronique de remplaçants et, cerise sur le gâteau, économiser puisque les étudiants coûteront entre 10 et 50% de moins qu’un contractuel ou un remplaçant en titre. Le SE-Unsa dénonce ce nouvel artifice médiatique tandis que la suicidaire logique budgétaire poursuit son œuvre. Après les contractuels et les vacataires, voici les étudiants : la précarisation continue dans le second degré et se propage à l’école primaire. Le SE-Unsa souhaite remettre à plat du dispositif pour positionner les concours en fin de M1, introduire des modules de préprofessionnalisation dès la licence et instaurer un système d’aides permettant de préserver la mixité sociale parmi les futurs enseignants. 14


Élections professionnelles 2011 : pour que ça change ! Du 13 au 20 octobre, vous renouvellerez vos élus en CAPA et en CAPN. Mais vous élirez aussi, pour la première fois, vos représentants aux nouveaux Comités Techniques, institués par la loi du 5 juillet 2010 « relative à la rénovation du dialogue social». Ces élections d’un nouveau genre se feront par vote électronique. Elles constituent un enjeu essentiel pour l’UNSA et les valeurs qu’elle porte.

tatifs, ils vont disposer d’un pouvoir accru sur toutes les questions collectives : organisation et fonctionnement des administrations, des établissements ou des services, problèmes d'hygiène et de sécurité, gestion prévisionnelle des effectifs, règles statutaires, politique indemnitaire, méthodes de travail et conséquences sur les personnels, sur l’égalité professionnelle, parité et lutte contre toutes les discriminations.

Qui est concerné ?

Et la nouvelle procédure de vote ?

L'ensemble des personnels (titulaires, stagiaires et contractuels) votera en même temps. Les organisations syndicales légalement constituées depuis au moins deux ans et qui satisfont aux critères de respect des valeurs républicaines et d’indépendance pourront se présenter.

Les élections se déroulent au scrutin de liste à un seul tour par internet du 13 au 20 octobre 2011. Le vote sera possible à partir de n’importe quel ordinateur. Pour voter, vous aurez besoin de votre NUMEN et de votre identifiant personnel attribué pour le vote (remis sous pli fermé dans l’établissement).

Pour quoi on vote ?

Trois instances de concertation : - les Commissions Administratives Paritaires Académiques (CAPA) et Nationales (CAPN) pour les titulaires des corps du second degré (Certifiés, Agrégés, PLP, Profs d’EPS, CPE …) - les CCP (Commissions consultatives paritaires) pour les agents non titulaires - les Comités Techniques Ministériel (CTM) et Académique (CTA) pour tout le monde (titulaires, stagiaires et contractuels).

Pourquoi ces élections sont-elles importantes ?

Siéger en CT sera dorénavant la condition pour être reconnu représentatif et avoir le droit de négocier dans la Fonction publique. Une organisation absente en CTM ne pourra donc plus participer aux discussions, que cela concerne la gestion des moyens ou la politique indemnitaire. Dans ces conditions, il est primordial que Selon votre situation administrative, vous émettrez chaque adhérent de l’UNSA vote ! jusqu’à quatre votes. Ainsi, un Certifié titulaire de l’académie de Lille votera 4 fois (CAPA + CAPN + La loi sur la modernisation du dialogue social aura CTM + CTA) tandis qu’un stagiaire ne votera que un impact sur le syndicalisme car elle instaure le 2 fois (CTM + CTA). Un PEGC à gestion unique- principe de l’accord majoritaire, obligeant les ment académique votera 3 fois (CAPA + CTM + organisations syndicales à s’engager et à abandonCTA), de même qu’un assistant d’éducation (CCP ner les gesticulations stériles. A partir de 2014, en effet, un accord ne pourra être + CTM + CTA). considéré comme valide que s’il est signé par une ou plusieurs organisations syndicales, représentant Pour quoi faire ? - Aux CAPA-CAPN, les représentants des person- au moins 50 % des voix aux élections. Elle les oblinels suivent et contrôlent la gestion des carrières gera donc à travailler ensemble en dépassant leurs (promotions d’échelon, notations, changements clivages. Elle devrait conduire les ministères et les rectorats à proposer des accords négociables et les de corps, affectations, etc). organisations syndicales à s’engager au niveau - Les CCP ont été créées récemment pour gérer la national comme académique, rendant toute policarrière des personnels non titulaires (MA, tique d’opposition systématique intenable. contractuels, CDI, non titulaires des GRETA, CFA, En octobre 2011, votez et faites voter UNSA ! MGI, assistants d’éducation …) -Les CT sont une nouveauté. Tout en étant consul-

Celine Rigo

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appel_papier:appel_college_endetresse

16/03/11

16:03

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“Collèges en détresse” Appel national Le collège a une mission essentielle : accueillir tous les élèves et les conduire à la maîtrise du socle commun. Aujourdʼhui, les conditions déplorables dʼenseignement nuisent à cette ambition. Ce sont les élèves les plus fragiles qui en souffrent le plus. Dans le même temps, la charge de travail des personnels ne cesse de sʼalourdir. Lʼamélioration des conditions dʼenseignement au collège est une urgence. Avec cet appel national, nous exigeons : > un moratoire sur les suppressions de postes prévues à la rentrée 2011 ;

> la diminution des effectifs par classe afin de consacrer plus de temps à chacun ; > les moyens de mettre en place des groupes à effectifs réduits ;

> lʼarrêt de la multiplication des services partagés et de lʼavalanche dʼheures supplémentaires imposées.

signe lʼappel national “Collèges en détresse” Nom

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