l'actu 2nd degré vue par le SE-UNSA Versailles, octobre 2009

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Octobre 2009

de Versailles Éducation : discourir n’est pas réformer ! > Au SE-UNSA, nous avons pour coutume de ne pas tirer sur les ambulances. Mais bon là, nous allons faire une exception parce que ce n’est pas nous qui avons commencé. Le lycée allait être réformé. Fortes d’un constat partagé dans les grandes lignes par tous les connaisseurs du dossier, les commissions d’experts et autres missions parlementaires qui se sont succédées, ont avancé des pistes plus ou moins ambitieuses qui devaient présider à terme à la mise en place d’une réforme comme on n’en avait jamais vu depuis le Consulat. Hélas cette illusion n’a pas résisté à un discours présidentiel d’une grosse heure, prononcé le 14 octobre dernier. Pour un discours, autocélébré comme le premier d’un président de la République sur le sujet, la déception est grande. Jugez plutôt ! Le lycée professionnel a été réformé et hissé ainsi à la hauteur symbolique des lycées généraux et technologiques. Stupeur dans la salle et devant les téléviseurs, personne n’a donc osé lui décrire la réalité de la rentrée scolaire dans les lycées professionnels. On va « casser » la hiérarchie des filières a-t-il répété à l’envie. Curieux ce vocabulaire de « bande organisée », lorsque l’on ne se donne pas la peine de citer la filière économique et sociale et que l’on élude la question des filières scientifiques à coup de lieux communs. On va enfin apprendre des langues étrangères … mais dans la filière littéraire … tant pis pour les autres et pour le collège avec ses classes de plus en plus surchargées. Heureusement qu’il y a eu les longues digressions sur le « Ciné club », les projections dans les salles prévues à cet effet d’œuvres culturelles libres de droit (Hadopi oblige !) et le recyclage du programme « envie d’agir » de Luc Ferry, sinon l’ensemble aurait été terne, en plus d’apparaitre au final sans ambition. Mais que pouvions-nous attendre de plus ? La bande annonce était celle d’une révolution, le long préambule corrigeait le tir à la hauteur d’un « train de mesures » Qu’attendre d’un pouvoir qui annonce faire une réforme à moyen constant, alors qu’il impose cette année encore une saignée à l’Education nationale en supprimant 16000 postes ? Qu’attendre d’une communication politicienne qui déguise la « brutalisation » de la voie professionnelle et l’oubli dans lequel sombre le collège -étant entendu que le mille-feuille que constitue désormais le Brevet ne saurait tenir lieu d’action ambitieuse- en progrès sans précédent ? En guise de conclusion, nous soumettons à votre sagacité la question suivante : rodomontades et réformette sont dans un bateau, devinez qui tombe à l’eau et qui reste ? Florent DUPREZ

SE-UNSA Versailles 69 rue du faubourg Saint Martin - 75010 Paris 01 53 72 85 35 - ac-versailles@se-unsa.org http://sections.se-unsa.org/versailles/


uNE CUILLEREE

POUR la...

Réforme du lycée : tout ça pour ça ! > NICOLAS SARKOZY A DÉVOILÉ mardi 13 octobre 2009 les orientations retenues pour la « réforme du lycée ». Il s’agit, sans surprise, d’un rafistolage de l’existant bien plus que d’une « refondation ». Trois points ont été évoqués : une amélioration de l’orientation, la mise en place de 2 heures d’accompagnement personnalisé par semaine et une série de mesures permettant une meilleure « adaptation à son époque ». Sur ces trois points, de nombreuses questions restent en suspend. Si certaines propositions vont dans le sens du projet du SE-UNSA pour le lycée (consultez notre numéro spécial : « Le lycée en débat », www.se-unsa.org), le projet dans son ensemble manque d’ambition et n’aboutit en aucun cas à une réelle « refondation » du lycée. Le SE UNSA propose la fin des trois séries générales, par la mise en place d’un parcours de formation plus personnalisé. Le projet de « réforme » maintient les trois séries sans trop y toucher. La mise en place de «stages passerelle » pour permettre une réorientation reste encore très floue et le risque de voir cette réorientation ne se faire que dans un sens est grand et ne remet pas en cause la logique des filières.

de Reno La la vat rénovation vo ion de la voie proie fessionnelle s’est pr généralisée, avec le o

bac pro en 3 ans, et des questions et des problèmes qui continuent à se poser ! Quelle valeur pour le diplôme du BEP, quel contenu pour une matière tel que l’enseignement professionnel ? Le cadrage de l’accompagnement éducatif est inexistant, tout comme les dispositifs pour les élèves qui décrochent, le nombre de places en CAP qui est trop réduit…Le SE-UNSA réclame de laisser la possibilité aux élèves en difficulté de passer le bac pro en 4 ans. Cette situation se rajoute à une situation explosive à la rentrée 2009 : TZR mutés sur 3 établissements, élèves qui ne trouvent pas de place à la rentrée en lycée pro, et multiplication obligatoire des heures supplémentaires ! Le SE-UNSA dénonce des suppressions de postes massives alors que des professeurs contractuels, au statut précaire, continuent à être recrutés.

Le SE UNSA s’efforcera de peser dans les négociations qui vont s’ouvrir pour que les modalités pratiques de ces mesures servent réellement l’intérêt des élèves et n’entraînent pas une aggravation des conditions de travail des collègues.

Dès juin 2008, nous avons refusé de signer le protocole d’accueil alors que le gouvernement ne prévoyait pas assez de moyens pour faire réussir cette rénovation : la capacité d’accueil amoindrie par la suppression des BEP n’a pas été compensée par les quelques créations de CAP. Un rapport de l’inspection générale rejoignant les analyses du SE-UNSA, publié mi-septembre, doit amener le ministère à prendre des mesures rapides pour organiser l’accompagnement éducatif, préciser le contenu des nouvelles matières et proposer plus de débouchés en CAP !

Frédéric LEDRU

Nicolas ANOTO

Le SE UNSA propose la mise en place de 3 h d’accompagnement par semaine pour améliorer l’orientation et assurer le suivi de l’apprentissage des élèves. Le projet de « réforme » veut mettre en place deux d’accompagnement. Mais de nombreuses questions restent se posent : Combien d’heures/profs pour ces deux heures/élèves ? Seront-elles incluses dans l’emploi du temps des élèves et des enseignants ? A la place de quoi ?

Modification du DNB : un OVNI dans les collèges ?

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Un objet étrange vient d'atterrir dans la cour de l'ensemble des collèges de France : le nouveau brevet. Sans formation, mais forts de leur « liberté pédagogique » les collègues devront faire passer, l'oral d'histoire des arts qui, cette année, n'est qu'une option. L'attestation du socle commun ne sera délivrée qu'en 2011. Ce nouveau diplôme est curieusement construit, alors que l'évaluation progressive des acquis apparaît, le contrôle continu et les examens terminaux sont maintenus. Avec deux logiques très différentes pour un même diplôme, cela n'aide pas le DNB à gagner en simplicité et en lisibilité à l’extérieur du système éducatif. Pour cela, il doit être conçu comme une attestation des compétences et des connaissances acquises au cours de la scolarité obligatoire. Le SE-UNSA continuera à militer dans ce sens.

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Revalo ? vous avez dit revalo ? Révalorisation : on est loin du compte !

Le Master 2, promesse de revalo ?

> SAVIEZ-VOUS que le 5 octobre dernier, c’était la journée mondiale des enseignants ? Monsieur Chatel a devancé cette célébration en lançant le 1er octobre quatre chantiers de revalorisation de la rémunération des enseignants: En début de carrière, M. Chatel propose une augmentation "qui ne saurait être inférieure à cent euros par mois", en lien avec la masterisation. L’idée d’un rattrapage est évoquée, pour éviter que les professeurs les plus anciens se retrouvent moins bien payés que les débutants augmentés. Le ministre annonce la prise en compte de nouvelles misions, comme l’orientation ou le tutorat. S’agissant de l’avancement de grade, Luc Chatel affirme qu’il faut trouver un meilleur équilibre entre mérite et ancienneté. Un nouveau grade dot être créé.

MASTÉRISATION OBLIGE, le ministre envisage « un effort particulier » pour les débuts de carrière.

Pour le SE-UNSA, ces propositions sont insuffisantes. L’augmentation mensuelle de cent euros en début de carrière est dérisoire au vue de l’élévation du niveau de formation. Pour tous, les primes, indemnités et heures supplémentaires mises en place depuis deux ans ne sauraient constituer une revalorisation. Elles sont la légitime rémunération de travaux effectués en plus par les seuls enseignants qui peuvent y prétendre. Monsieur Chatel a insisté dans son discours sur les vertus du dialogue social. Tant mieux ! Car le SE-UNSA entend bien faire entendre au ministre les attentes légitimes de nos collègues sur ces questions, qui appellent à un effort budgétaire conséquent.

Et maintenant ? Ceux qui ont soutenu ce projet hier sont les premiers à dénoncer aujourd’hui. Positionnement syndical facile, amant éconduit ou promesses non tenues, toujours est-il que le ministre ne semble pas vouloir faire d’efforts pour les enseignants actuellement en poste ? Considérant qu’il a déjà beaucoup fait (heures sup’, primes diverses...), le ministre ne semble se soucier de l’immense majorité des enseignants en dehors d’une rémunération au mérite et à l’investissement.. Qui sera légitime pour juger de ce mérite ?

Pour rappel, les décisions unilatérales du gouvernement prévoyaient deux augmentations de nos traitements pour l’année 2009. Après les +0,5% du 1er juillet, la deuxième hausse de 0,3% est intervenue le 1er octobre. En 2010, il n’est prévu qu’une seule revalorisation de 0,5% au 1er juillet. Quand nous vous disions que nous sommes loin du compte… Damien GLEMAREC

Abordons cette question sous l’angle de la revalorisation des salaires. Nous avions immédiatement pointé le caractère illusoire des promesses présidentielles d’amélioration des rémunérations. A croire que tout le monde n’a pas eu cette analyse. En effet, l’alliance objective du SNES avec le projet Darcos (voir son vote en abstention lors de l’examen des décrets) a non seulement rompu la dynamique de mobilisation pour les IUFM, mais a surtout permis au Ministère d’obtenir une légitimité sur sa réforme.

En savoir plus sur la formation des enseignants ? http://sections.se-unsa.org/versailles/

Voyages scolaires : questions récurrentes ! Peut-on me reprocher d’organiser un voyage scolaire ? La circulaire du 20 août 1976 rappelle que le voyage scolaire est « un moyen pour atteindre un objectif éducatif. Il doit être considéré à ce titre comme l'un des types d'activités qui s'inscrivent dans le cadre d'une pédagogie rénovée. » Quels sont les sources de financement possible ? Les ressources propres de l’établissement. Les aides des collectivités territoriales. Les subventions du FSE (votées en assemblée générale de l’association). Les subventions d’entreprises privées (mais non assorties d’obligations publicitaires). La participation des familles. Peut-on demander aux accompagnateurs de payer ? Les accompagnateurs, qui exercent une mission au service de l'établissement, sont considérés comme étant en activité de service. Ceci justifie le principe de gratuité. Mais il faut respecter pour cela deux règles : Le coût du voyage des accompagnateurs ne doit pas être supporté par les familles des élèves quand il existe des subventions ou des conditions avantageuses en matière de tarification, elles doivent bénéficier à l'ensemble des participants, et non concerner les seuls accompagnateurs.

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Vous... et le SE-UNSA

Élus au CA: et maintenant ? > LES ÉTABLISSEMENTS du second degré sont depuis 1985 des EPLE (Etablissements Publics Locaux d’Enseignement), dans lequel les décisions sont prises par un conseil d’administration élu dont le chef d’établissement ne fait qu’exécuter les décisions ! Trois ou quatre fois par an, le C.A. se réunit pour discuter et voter budget, projet d’établissement ou répartition des heures de cours entre les matières. Etre élu sur une liste SE-UNSA permet de relayer les questions et les demandes des enseignants, revendiquer des moyens pour assurer le bon fonctionnement des cours et des activités pédagogiques. C’est aussi le bon endroit pour interpeller les collectivités territoriales sur l’avancement de tel ou tel projet (voyage, rénovation, etc.). Au conseil d’administration, les élus au CA peuvent poser des questions, demander une explication ou encore une modification...ils peuvent présenter des motions, sous forme de déclaration. Avant la fin de l’année, ils se réunissent pour voter le budget, qui repose essentiellement sur la subvention de la collectivité territoriale de rattachement.

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Adhérent(e) du SE-UNSA devenez correspondant d’établissement : soyez mieux informé sur l’actualité éducative et les questions de carrière communiquez-nous les problèmes votre établissement,

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investissez-vous, selon votre envie, au SE-UNSA ! Le SE-UNSA Versailles organise un stage de formation à Paris sur deux jours pour les adhérents qui souhaitent devenir correspondant d’établissement, Ca vous intéresse ? Inscrivez-vous : • par mèl (ac-versailles@se-unsa.org) • par téléphone (01 53 72 85 35)

Pour s’impliquer dans le CA, il faut comprendre le fonctionnement de l’établissement ! Le SE UNSA Versailles met à la disposition des élus des kits pratiques pour comprendre comment réagir sur un projet de budget, comment discuter avec ses collègues sur un projet de dotation globale horaires (DGH), ou comment participer à l’élaboration du projet d’établissement! N’hésite pas à nous contacter !

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Contactez l’équipe académique du SE-UNSA 69 rue du faubourg Saint Martin - 75010 Paris

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