Printemps 2017, no.8 - Version Française

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SEMBEQ MAGAZINE PRINTEMPS 2017–n°8

FOR mER pour la multiplication

NUMÉRO 3 DE 3 SUR LES PRINCIPES FONDATEURS DU SÉMINAIRE


TABLE DES MATIÈRES Récapitulation P.3 | Mot du directeur P.4 Briser les mythes au sujet de la multiplication P.5 Multiplication P.6 | Nouvelles P.10 Un pas plus loin P.12 | Colloque sur les origines P.14 Exemple pratique P.15 SEMBEQ et la multiplication P.19 Nouveau microprogramme P.21 | Liste de cours P.22 Cours spécial P.22

Nous rêvons de contribuer à bâtir une province solidaire à travers un mouvement de l’Évangile qui engendre des conversions personnelles, des communautés en mission, une société de plus en plus juste et le renouvellement de la culture dans le Québec et la francophonie.

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FORMER POUR LA MULTIPLICATION


NOUS ASPIRONS À CE QUE NOTRE VISION ET NOS EFFORTS SE DÉPLOIENT DANS L’OPTIQUE ULTIME ­D’OBÉISSANCE AU MANDAT QUE DIEU DONNE À L’HUMANITÉ DEPUIS LA ­CRÉATION : REMPLIR LA TERRE EN TANT QUE ­PORTEURS DE SON IMAGE (GENÈSE 1.28) Pour nous, la multiplication, en tant qu’objectif global, est accomplie de manière idéale par le moyen du coaching. Le coaching quant à lui — bien qu’il puisse être exercé de maintes façons et dans une variété de contextes — doit, en fin de compte, se faire sous l’autorité que Dieu a confié à son église. C’est donc ce milieu qui se trouve à être le contexte privilégié pour coacher les disciples de Jésus, en vue de leur propre ministère de multiplication dans la vie des autres.

SEMBEQ existe pour servir la communauté qui veut former des disciples : Par l’Église, au moyen du coaching et pour la multiplication des ­porteurs de l’image de Dieu, pour sa gloire, à travers le monde. MAGAZINE SEMBEQ–PRINTEMPS 2017, n°8

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MOT DU DIRECTEUR Cette édition du magazine SEMBEQ est la troisième d’une série de trois sur le thème de la formation. Nous avons d’abord parlé de l’Église, parce que SEMBEQ offre une formation ecclésiocentrique. Nous avons ensuite discuté de coaching, parce qu’il demeure la pierre d’angle de notre paradigme de formation. Le présent magazine porte sur la multiplication, parce que notre modèle implique la formation d’ouvriers qui se multiplient, en vue de la multiplication d’Églises. Ainsi, SEMBEQ forme dans l’Église, au moyen du coaching, pour la multiplication. Quelle bénédiction d’avoir vu et vécu personnellement la multiplication ! J’ai investi en Donald Rodier pendant mon pastorat à l’Église de Saint-Hyacinthe, et j’ai eu la joie de le voir être accepté comme pasteur avant mon départ. Je l’ai coaché alors qu’il faisait partie du programme la Réserve. Il a à son tour coaché Steve Archambault, et ce dernier coache actuellement Sylvain Lacombe. Quand chaque ouvrier s’investit en plusieurs autres, nous pouvons voir l’effet multiplicateur, qui dépasse de loin le résultat de la simple addition d’ouvriers. Le but premier de SEMBEQ n’est pas seulement de donner des cours, mais de prendre part au mouvement de multiplication d’ouvriers dans le ministère. Je comprends un peu l’émotion de nos pionniers qui ont vécu la multiplication du fruit de leurs efforts à plus grande échelle. J’aimerais que tous saisissent l’urgence d’annoncer le Royaume de Dieu et de former des disciples qui font des disciples pour la gloire de Dieu, et qu’ils puissent ressentir une émotion comparable. Jésus demande de prier pour des ouvriers pour la Moisson. Et le besoin d’ouvriers est criant au Québec et dans la francophonie. Nous croyons à la puissance de la multiplication de disciples qui font des disciples. Nous l’avons expérimentée ! Prions donc le Maître de la Moisson pour qu’il nous envoie, tous et chacun, là où il veut que nous contribuions à sa mission. J’espère que cette lecture vous inspirera et vous incitera à réfléchir à la multiplication dans votre contexte.

François Turcotte Directeur général

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BRISER LES MYTHES AU SUJET DE LA MULTIPLICATION

1 SE MULTIPLIER N’ENTRAÎNE PAS UN ­ALLÈGEMENT DES TÂCHES La multiplication apporte plutôt un surplus de travail, car équiper et former exige du temps et de l’énergie. Celui qui se multiplie doit être engagé et disponible.

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SE MULTIPLIER NE VEUT PAS DIRE SE CLONER La multiplication exige beaucoup de sagesse pour amener les gens à vivre puissamment l’appel de Dieu pour leur vie selon leurs propres dons. Elle ne consiste absolument pas à produire des copies de soi-même.

2 SE MULTIPLIER EST POSSIBLE MÊME SI NOUS NE VOYONS PERSONNE EN QUI NOUS ­MULTIPLIER Pour nous multiplier, nous devons prier que Dieu nous aide à voir le potentiel des gens dans l’Église, et non seulement ce qui est évident à première vue.

SE MULTIPLIER NE VEUT PAS DIRE DIRIGER ET DÉLÉGUER DES TÂCHES La multiplication n’implique aucunement l’établissement d’une hiérarchie d’autorité. Se multiplier c’est équiper des gens afin qu’ils deviennent matures et autonomes dans l’accomplissement de certaines tâches. C’est aussi leur transmettre l’ADN de la multiplication afin qu’ils puissent à leur tour équiper d’autres personnes de la même façon.

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Multiplication

Par Daniel Saglietto

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UN PROJET ANTIQUE Depuis la création de l’univers, le monde vivant jouit de cette grâce providentielle de pouvoir s’étendre sur notre belle planète bleue en se multipliant. Bénéficiant ainsi de la générosité imméritée de son Créateur, l’être humain peut expérimenter les joies et les responsabilités liées à sa propre multiplication, fruit d’une union qui célèbre la beauté d’une altérité qui se découvre au sein de l’alliance conjugale. Cette réalité de la « multiplication » ne doit pas être réduite à une simple formulation arithmétique. C’est une multiplication créatrice par la seule providence divine qui exprime un authentique dessein antique que notre père à tous, Adam, entendit formuler de la propre bouche de Dieu alors qu’il posait le pied sur un jardin venant tout juste d’être créé. Ce plan, ce projet fabuleux, était que l’homme se multiplie afin de couvrir la terre et qu’il en atteigne les extrémités. Ce faisant, cet être unique créé à l’image de Dieu pourrait alors répandre, par sa descendance, la beauté de la gloire de Dieu dont son visage était le miroir. C’est une descendance innombrable que Dieu désirait enfanter par l’intermédiaire de ce jeune homme et cette jeune femme qu’il venait d’établir comme vice-régents sur sa création. UNE INTERRUPTION NON ­DÉCISIVE La suite de l’histoire nous la connaissons trop bien : elle est notre lot quotidien. Ce jeune couple royal, incité par un ennemi bien séducteur, crut au mirage de l’autonomie et au mensonge que la créature était plus digne que le Créateur. Mais

regardons la fin de cette grande narration de la création, dans laquelle cet épisode de la désobéissance et de la chute n’était que le second chapitre. Nous voyons avec émerveillement que ce projet multiplicateur n’a pu être arrêté, que rien n’a pu s’élever contre celui-ci : c’est une foule innombrable qui remplira effectivement cet univers alors transformé, une foule chantant des louanges destinées à l’Agneau qui a été immolé et à celui qui est assis sur le trône1. Imprégné alors de cette vision future à la fois glorieuse et majestueuse, notre cœur change chacune de nos respirations en profondes aspirations au sein desquelles nous déclarons avec le psalmiste que toutes les extrémités de la terre penseront à l’Éternel et se tourneront vers lui et que toutes les familles des nations se « Le but de la vie de l’homme prosterneront devant sa face, car est de glorifier Dieu et de se c’est à l’Éternel réjouir en lui » qu’appartient le règne, lui qui domine sur les nations2. Et ce n’est qu’en se tournant vers le Christ ressuscité qui a donné sa vie comme offrande pour nous délivrer du juste jugement de Dieu le Père que ce psaume trouve alors sa réalisation. MULTIPLICATION, ADORATION ET MISSION La mission de l’Église n’est rien de moins que l’incarnation d’une telle narration. Néanmoins, cette narration multiplicatrice n’est pas une fin en soi. Elle n’est que le serviteur d’un but bien plus grand qui la dépasse : l’adoration3 . Comme le souligne adroitement la première question du petit catéchisme de Westminster, le but de la vie

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de l’homme est de glorifier Dieu et de se réjouir en lui. Et c’est effectivement la gloire de Dieu manifestée dans le Fils, dans sa vie, sa mort et sa résurrection, qui constitue le fondement et le but de notre dévotion et de notre mission. Ainsi, cette multipli« [...] la gloire de Dieu cation, qui trouve son inauguration pleine manifestée dans le Fils, et entière dans la dans sa vie, sa mort et sa personne du Christ, lui le premier-né d’entre résurrection constitue les morts, se révèle le fondement et le but être l’articulation de de notre dévotion et notre désir de voir la connaissance de Dieu de notre mission » remplir la terre4 , de notre désir de voir une passion croissante pour la sainteté et la gloire de Dieu dans les cœurs de nos semblables. PROCLAMATION, ­MULTIPLICATION ET FORMATION Dans sa grâce, Dieu a établi qu’une telle multiplication soit accomplie par le biais des vases d’argiles bien fragiles que nous sommes. Dans cet effort de multiplication, c’est le précieux parfum de l’Évangile du Royaume de Dieu inauguré en Jésus-Christ que nous répandons. Cette multiplication qui se traduit par l’expansion de l’Église possède donc avant tout, à l’image de l’expansion de l’Église primitive décrite dans les Actes des Apôtres, une profonde insistance sur la proclamation de l’Évangile, ou autrement dit, un cœur kérygmatique. C’est ainsi que dans l’énoncé de la mission donné par Jésus en Matthieu 28.19-20, le Christ souligne que cet accomplissement

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multiplicateur s’exprime en faisant des disciples parmi toutes les nations qui garderont et observeront sa Parole. L’Évangile, ce kérygme dont le Christ est le cœur, est alors à la fois le seul médium par lequel le Saint-Esprit libère et transforme le cœur des esclaves que nous étions, mais il est aussi le seul substrat qui assure la pleine croissance des disciples en formation que nous sommes devenus. C’est entre autres pour cela qu’il est important de nos jours que l’Église de Jésus-Christ ne cède pas à la tentation de troquer son appel kérygmatique pour le bol de lentilles de l’acceptabilité sociale. Ainsi cette multiplication est une multiplication de disciples qui ont été engendrés par le Saint-Esprit lors de la proclamation de l’Évangile. C’est cette multiplication qui assure à l’Église non seulement sa croissance et sa pérennité, mais qui préserve son identité. Cependant, comment les gens entendront-ils si personne n’est envoyé ? Qui plus est, qu’entendront-ils si personne n’a pris le temps d’enseigner à ces envoyés comment « enseigner » ? Car si la mission que nous a laissée le Seigneur est bien d’aller et de faire des disciples parmi toutes les nations en les baptisant et en leur enseignant à observer tout ce que le Christ nous a prescrit : qui leur enseignera à enseigner ? Notre désir demeure toujours de pouvoir faire croitre un disciple qui fera des disciples dans la dimension de son cœur, de sa connaissance et de ses compétences. Mais pour ce faire, une telle vision multiplicatrice nous impose de penser à la formation de croyants qui seront ces futurs pasteurs et leaders qui pourront à la fois nourrir l’Église locale et la former de façon adéquate pour remplir un tel mandat. Ainsi, notre vision


de la multiplication des disciples nécessite et impose une vision cohérente pour la formation des pasteurs et des leaders. Une telle formation doit nécessairement s’articuler dans un contexte ecclésial, mais elle nécessite la plupart du temps l’appui de centres de formation qui pourront procurer les ressources théologiques et professorales nécessaires à un tel parcours. Notre désir est de voir des disciples qui croissent dans la sagesse, car leurs pasteurs et leurs leaders transmettent et croissent dans une telle sagesse. Comme le souligne très justement Henri Blocher : « La sagesse […] intègre et totalise la connaissance de Dieu et de son œuvre, envisagée dans son ensemble (1 Co 2.6s. ; cf. Ep 3.1-12) ; elle s’assimile, la “digère” de telle sorte que le sage en a les principes comme vivant en lui-même. “Nous avons la pensée de Christ” (1 Cor 2.16) ; ils lui servent alors de guide dans le gouvernement de sa vie5 . » Ainsi, dans cette optique d’une multiplication, l’Église locale doit relever le défi de pouvoir faire grandir ses membres dans une profonde connaissance de Dieu, liant à la fois relation et soumission au sein d’un cadre d’alliance6. En plus de souligner le fait qu’une vision multiplicatrice de disciples implique une vision multiplicatrice de pasteurs et de leaders, le Nouveau Testament, nous encourage aussi à y ajouter une vision multiplicatrice d’Églises locales. En effet, de la même manière que chaque membre de l’Église est appelé à être un disciple qui engendre d’autres disciples, et que parmi ceux-ci certains sont appelés à intégrer cette multiplication dans un cadre de formation théologique pour être de futurs pasteurs et leaders, l’Église locale

elle-même doit apprendre à développer une vision multiplicatrice d’Églises-filles pour répandre la connaissance de Christ au-delà de sa sphère d’influence géographique. Nous devons ainsi saisir que la direction multiplicatrice de l’histoire de la rédemption est un mouvement organique d’engendrement de disciples, de pasteurs et leaders, et d’Églises locales dont le Christ est la source et sa Parole, la semence. Cette multiplication implique nécessairement une multiplication de disciples formés et solidement ancrés dans une théologie orthodoxe pour transmettre droitement l’Évangile et être ainsi participants de son expansion. C’est ainsi que nous répondrons à l’appel urgent que le Seigneur souligne en nous annonçant que la moisson, la multiplication, est déjà prête, mais que nous avons besoin d’ouvriers… Et pour cela, nous avons besoin de les préparer, les équiper afin d’en ­bénéficier ou de les envoyer. La beauté du projet de l’Église dépasse toute entreprise sociale, elle s’ancre dans un projet créationnel et s’oriente vers une gloire future éternelle. Notre désir est que vous soyez participants de cette narration multiplicatrice aux proportions éternelles inégalables en gardant toujours en tête cette perspective glorieuse du trône de Dieu vers lequel affluent des hommes de toutes langues et dont l’Agneau immolé est le joyau le plus éclatant.

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Apocalypse 7.9

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Psaume 22.27-28

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John Piper le souligne avec justesse en disant : « Le but suprême de l’Église n’est pas la mission, mais ­l’adoration. Si la mission existe, c’est parce que l’adoration n’existe pas. Le but suprême est l’adoration, non pas la mission, car Dieu est suprême, non pas l’homme. Lorsque cette période de l’histoire arrivera à sa fin, et que d’innombrables millions de rachetés se prosterneront devant le trône de Dieu, la mission cessera. La mission est une nécessité temporaire ; l’adoration, en revanche, demeure éternellement. L’adoration est donc à la fois le moteur et l’objectif de la mission. » (John Piper, Que les nations se réjouissent, BLF) 4

Esaïe 11.9

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Henri Blocher, Sagesse et connaissance, Fac Réflexion n° 46-47 (1999), p.32. 6 Beaucoup ont souvent objecté, et objectent encore que la connaissance intellectuelle n’est pas ce qui construit un disciple, mais le remplit simplement de connaissances froides et stériles. Mais il y a là une erreur subtile que ces personnes ont acceptée vis-à-vis de la définition biblique de la connaissance. Lorsqu’elle est considérée dans sa compréhension biblique, la « connaissance » est bien plus qu’une simple activité intellectuelle, mais elle intègre une pratique et une soumission au sein d’une relation. En effet, « dans l’Ancien Testament, “connaitre” Dieu ne consiste pas seulement à être conscient de son existence. Connaitre Dieu, c’est confesser qu’il est le Seigneur souverain qui exige de l’être humain l’obéissance, en particulier de son peuple, Israël, avec lequel il a fait alliance. (…) Le critère de cette connaissance est l’obéissance ; son contraire n’est pas simplement l’ignorance mais la rébellion, le fait de se détourner volontairement de Dieu. » (Le Grand Dictionnaire de la Bible, Excelsis, 2004, p. 352). Le langage néotestamentaire doit alors toujours être compris avec cet arrière-plan vétérotestamentaire.

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N O U V E L L E S LE MICROPROGRAMME ­LEADERSHIP Le microprogramme Leadership s’est poursuivi cet hiver, en même temps que la cohorte, avec le cours « Le leader et son influence ». Nous nous réjouissons de ce que le cours soit donné à plus d’une quarantaine de personnes par Louis Bourque. Ce dernier vient tout juste de terminer son doctorat sur le sujet du leadership et apporte donc des réflexions pertinentes et actuelles pour les étudiants. Ces derniers sont ainsi amenés à considérer les différentes applications de leur influence dans leur entourage et à reconnaître les modèles à suivre et à éviter. Ils réfléchissent également sur leur propre style de leadership, qui n’est pas forcément le même pour tous. Priez avec nous que Dieu suscite des hommes et des femmes qui auront une influence pour son Royaume dans chacun de leurs contextes. NOUVELLE CHAÎNE YOUTUBE La mission de SEMBEQ est de soutenir l’Église locale en lui donnant des outils pour la formation de disciples. Vivant à l’ère numérique, nous voulons offrir des ressources sur des plateformes qui capteront l’attention des gens, là où ils posent les regards et là où leur intérêt se porte. Dans cette optique, nous avons récemment lancé notre chaîne vidéo sur YouTube © dans le but d’offrir des ressources à l’Église, ainsi que des nouvelles ponctuelles en format vidéo. Abonnez-vous pour recevoir directement ces ressources et utilisez-les comme tremplin pour votre formation. Bon visionnement ! 10

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FORMATION DES FEMMES À SAINT-JÉRÔME Composée en grande partie de jeunes familles et de personnes seules, la communauté chrétienne de Saint-Jérôme est très active sur le plan de la formation. Leur souci est d’offrir des occasions de grandir dans la foi à tous ceux qui le désirent. Le microprogramme pour femmes a vu le jour en janvier avec le cours Coaching au féminin. Dix-huit étudiantes démontrent un intérêt tangible pour leur développement personnel. C’est une bénédiction de voir que ces femmes sont en train de poser des fondements pour leur vie. Elles investissent du temps qui leur profitera grandement dans l’avenir. NOUS SOMMES RECONNAISSANTS POUR NOS BÉNÉVOLES Avant même d’être à la retraite, Luc Séguin a entendu l’appel de Dieu à servir le Royaume avec ses dons et son expérience. Quand la retraite est venue à la fin 2016, il a décidé d’offrir son temps et ses connaissances au service de SEMBEQ. Ayant travaillé au sein de la direction dans un milieu hospitalier, il apporte avec lui beaucoup de sagesse, et il a accepté de venir nous aider en tant que consultant, ainsi qu’en assumant certaines tâches administratives pour le directeur. Nous sommes reconnaissants pour ces bénévoles qui contribuent à la formation d’ouvriers !

UNE CONFÉRENCE À M ­ INNEAPOLIS Nous avons eu le privilège de nous joindre à la conférence pour pasteurs, organisée à Minneapolis en janvier, par l’Église et le Séminaire Bethlehem. Nous avions un kiosque sur place qui nous a permis de présenter notre ministère ainsi que les besoins du Québec. De nombreuses personnes ont été sensibilisées à notre réalité et la majorité ignorait notre situation réelle : plus de 99 % de la population québécoise ne connait pas le Seigneur Jésus comme son espoir de salut. Nous avons établi de bons contacts et nous anticipons même la visite de certains d’entre eux. Priez que Dieu envoie des ouvriers dans sa moisson (Luc 10.2) ! Ce fut aussi un privilège de travailler avec Zac Diamanti, un homme qui nous aide en tant qu’ambassadeur aux États-Unis, afin de partager les opportunités au Québec avec des Églises et des individus que Dieu lui permet de rencontrer ! MAGAZINE SEMBEQ–PRINTEMPS 2017, n°8

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impacts, réflexions et encouragements

En janvier dernier, 240 personnes se sont réunies lors de notre rencontre bisannuelle Un pas plus loin pour réfléchir à leur engagement dans le ministère. Durant ces 24 heures, hommes et femmes de tous âges ont pu entendre des témoignages édifiants de pasteurs et d’ouvriers dans divers ministères. Ils ont aussi été touchés par les partages de quelques femmes qui ont ouvert leurs cœurs sur leurs expériences avec le leadership et leur service pour l’Église lors de deux panels de femmes. Tous ont bénéficié d’un contenu profond et pertinent et d’une bonne communion fraternelle. Chacun a été motivé à poursuivre ses réflexions. En voici quelques-unes : GUILLAUME, ÉGLISE DE L’ESPOIR DE LONGUEUIL J’ai beaucoup apprécié la façon dont le texte a été présenté le vendredi soir par Barton Priebe. L’angle qui a été choisi pour adresser ceux qui, comme l’apôtre Pierre, ne se sentent pas qualifiés pour le service de Dieu était encourageant. La table a été bien mise. Ensuite, ce que je retiens du témoignage de l’avant-midi est que Dieu s’occupe des barrières et des compétences. Il nous équipe pour l’œuvre qu’il a préparée pour nous. Il ne cherche pas des personnes qualifiées, mais des cœurs disponibles, des réponses à un appel. La présentation SEMBEQ qui a suivi m’a beaucoup touché. Je suis sensible à l’œuvre et j’ai toujours voulu servir Dieu. Je désire plus pour ma vie et mon service. 12

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Je suis interpellé par ce qui se passe dans les Églises (groupes de quartier, missions) et par la vision de l’Association et l’ADN qu’elle veut transmettre, mais des obstacles m’ont toujours empêché d’avancer. D’abord, je ne me suis jamais senti moi-même qualifié pour l’œuvre, alors que j’ai ce désir de l’être. Dieu m’a donné du succès dans mon travail, par lequel je me sens valorisé. Par contre, l’Esprit me fait prendre conscience que tous les aspects de ma vie lui appartiennent (même mon travail). Je suis prêt à lui faire confiance s’il veut m’utiliser à autre chose pour sa gloire. J’ai quand même toujours laissé une porte ouverte pour voir ce que Dieu voulait faire de ma vie. Et il travaille dans mon cœur depuis plusieurs années. Il m’a convaincu de cesser de trouver des échappatoires et de fuir. J’ai compris que Dieu peut m’utiliser même si je ne me sens pas compétent,

car aucune qualification n’est requise. Il peut me former pour l’œuvre qu’il a planifiée pour moi. Dieu est en train d'abaisser les barrières et je vois des options de ministère. Ce qui m’a le plus surpris durant ces 24 heures est la vision de l’Association. Je ne savais pas qu’il y avait autant de besoins au Québec. Je cherche la face de Dieu et je veux participer à ce beau projet. Je sais maintenant que c’est possible et je veux me rendre disponible pour qu'il m’utilise.


ANNA, ÉGLISE ECCLÉSIA DE SAINT-JÉRÔME

THALINA, ÉGLISE DU PLATEAU À MONTRÉAL

J’ai été contente d’entendre Karl Fortin expliquer que son travail séculier était aussi important que son ministère dans l’Église, et que ce travail constituait pour lui un ministère.

J’ai beaucoup aimé ce temps de réflexion collective. Ça fait du bien, en tant que croyant, de s’arrêter, de se détacher de notre routine et de tout le reste pour écouter Dieu. On voit d’ailleurs dans la Bible que Dieu permettait des temps d’arrêt pour parler aux gens de façon spécifique.

Je m’intéresse davantage à l’aspect pratique de la réponse à l’appel de la mission dans tous les aspects de notre vie. Je cherche donc à réfléchir en dehors du moule du « ministère » comme tel. J’ai apprécié la diversité des appels et les excellents témoignages, entre autres ceux de Karl Fortin, Steve Cloutier et Barton Priebe. Je trouve ça stimulant de constater qu’il y a une réflexion collective qui se fait et que l’Association donne une direction quant à la mission. Je constate qu’il y a beaucoup de choses à faire au Québec et j’ai été exhortée en entendant ce qui se passe dans d’autres Églises.

Ce qui m’a le plus interpellée, dans toute la rencontre, est cette entrevue avec un couple. Les deux époux avaient des appels très différents pour le ministère. La femme voyait le ministère de son mari comme seulement ça : le ministère de son mari. Elle se voyait derrière lui, uniquement dans un rôle de soutien, sans appel personnel. Je vois que c’est en train de m’arriver. Mon mari va commencer dans le profil Immersion, son appel et son ministère, alors que moi je vais élever notre fils. J’ai besoin que Dieu ravive mon appel

personnel. Ce n’est pas un hasard si mon mari et moi sommes ensemble ; Dieu nous a mis dans la vie l’un de l’autre dans un but. Dieu a appelé mon mari au ministère et il a quelque chose pour moi aussi. Je dois réaliser quel est l’appel de Dieu pour ma vie dans mes circonstances. À ma surprise, Dieu m’a parlé personnellement durant cette rencontre et il me demande de le prier et de le chercher. Je ne veux pas avoir l’impression de seulement me tenir derrière mon mari pour le soutenir dans son ministère, mais je veux que ma vie soit aussi un ministère. Parfois, nous mettons en veilleuse ce que Dieu place sur notre cœur. Il est facile de fuir dans les distractions de la vie. Mais Dieu n’oublie pas ce qu’il a mis en nous, et ça refait finalement surface. À moi d’entretenir la flamme et de poursuivre ces réflexions.

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samedi 30 septembre 2017 É G L I S E B A P T I S T E É VA N G É L I Q U E e M m A N U E L

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EXEMPLE PRATIQUE La vision multiplicatrice de l’Église Évangélique Baptiste de la Haute-Yamaska

L

e phénomène d’expansion que vit la région de Granby est le fruit de la vision de Jacques Alexanian : étendre la mission au Québec par la multiplication. Cette vision lui venait de l’intention des premiers missionnaires et pionniers de se reproduire, de passer le bâton. Cet ADN de la multiplication, l’Église Baptiste de la Haute-Yamaska l’a reçu des hommes de Dieu ayant fait partie de sa genèse. PETIT HISTORIQUE D’UNE ­RÉGION EN DÉVELOPPEMENT De Drummondville à Granby, en passant par Saint-Hyacinthe M. Hurtubise était pasteur à l’Église de Drummondville au début des années 1970. Il lança le ministère Jeunesse en Mouvement (plus tard devenu JBEQ), qui consistait à amener des jeunes dans le champ missionnaire pour faire de l’évangélisation. De ces groupes naquirent des réunions de prière et la formation plus intentionnelle de certains des jeunes, dont Richard Houle, alors étudiant au CÉGEP de Saint-Hyacinthe.

À cette époque, Mme Hurtubise aidait à l’élaboration des premiers cours ecclésiocentriques de SEMBEQ, les cours programmés. Richard, nourri par SEMBEQ, démarra l’Église de Saint-Hyacinthe en 1977 avec un petit noyau composé de trois familles de la région venues au Seigneur à travers JBEQ. Il y introduisit les cours SEMBEQ et commença à coacher quelques jeunes, dont François Picard. Ensemble, ils élaborèrent un programme de serviteur en formation personnalisé. François suivait des cours programmés à l’Église et se rendait à Montréal pour des cours SEMBEQ intensifs, où il rencontrait des ouvriers d’autres régions du Québec. En 1981, il fut envoyé à Granby pour y prêcher dans le cadre de son apprentissage. L’Église Évangélique Baptiste de la Haute-Yamaska (ÉÉBHY) vit le jour en 1983. François y fut envoyé comme pasteur jeunesse en 1987, sous le leadership du pasteur Serge Pinard, et il devint lui-même pasteur principal en 1991. Il donnait chaque année quelques cours ecclésiocentriques. Imprégné d’un ADN de multiplication, il

coachait, avec ses collègues et dans le cadre de l’Église locale, plusieurs jeunes hommes, dont les frères Stéphane, JeanPierre et Jean-Paul Gagné. Ceux-ci et une trentaine d’autres jeunes disciples s’enra­ cinaient dans la Parole de Dieu et faisaient eux-mêmes des disciples. L’Église de Granby connut une forte croissance et en 1994, François demanda à son coach Richard Houle, alors pasteur à Longueuil, de venir le seconder. Comme Dieu fait tourner la roue ! Richard se plaça humblement sous le leadership de son ancien protégé. La multiplication s’étend en région François conduisait une cellule de prière les mercredis soir à Cowansville. Des gens étaient formés par l’Église mère de Granby et par SEMBEQ, et ils évangélisaient à Cowansville. Les cellules se multiplièrent en groupes de quartier. Tous ces croyants continuaient à se rassembler à Granby les dimanches matin. Le même phénomène se produisit à Saint-Liboire, Waterloo et Saint-Césaire. François explique que cette multiplication fut stimulée par des conférences sur le réveil, l’exhortation mutuelle,

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la formation et le développement des dons spirituels des leaders. La communauté chrétienne de Cowansville, la plus mûre, fut la première à devenir officiellement une Église. François quitta l’Église de Granby en 2000 pour accepter la direction de SEMBEQ. Et comme la roue continue à tourner, Richard Houle devint alors le pasteur principal. L’un de ses protégés, Simon Bélanger, entre-temps devenu pasteur de l’Église de Cowansville, lui succéda, suivi de François Provencher en 2014. LA TRANSMISSION DE L’ADN DE LA MULTIPLICATION L’Église de Granby a reçu l’ADN de la multiplication en héritage de François Picard, Richard Houle et Serge Gagné dans les années 1990 et 2000. François a d’abord donné le ton. Qui n’a pas déjà été exhorté de la sorte par lui : « Amène toujours quelqu’un avec toi » ou « Qui peux-tu former pour prendre ta place » ? D’après Jean-Pierre Gagné, François a toujours pratiqué et vécu la multiplication de façon organique, en modelant ses principes. Richard Houle a, pour sa part, mis en place une structure de multiplication simple et efficace, axée sur le cœur et le caractère. Avec l’aide de Jean-Pierre, il a bâti un plan et développé les outils d’un processus de formation intentionnelle de deux ou trois ans appelé « parrainage ». Jean-Pierre explique ce modèle intentionnel de multiplication de disciples, de leaders, de petits groupes et d’Églises. « Il s’agit d’une chaîne inductive de quatre maillons : la multiplication de disciples, la multiplication de cellules (petits groupes, Églises maison), la multiplication par la formation de leaders (avec des outils pour chaque niveau, de sous-bergers à ouvriers) et la multiplication d’Églises (par l’implantation). » Il illustre le principe par un exemple vécu. Cinq ans après qu’il ait reçu, en tant que responsable de la jeunesse, le mandat d’y intégrer l’ADN de la multiplication, 65 jeunes étaient coachés dans cinq cellules jeunesse par douze leaders jeunesse, desquels ont émergé des anciens, d’autres ouvriers et par la suite des Églises-filles. Jean-Pierre partage : « Pour vivre la multiplication, il faut mettre de côté des activités et des événements (dans mon cas, diminuer les sorties, les sports, etc.) pour se concentrer sur la formation intentionnelle de disciples par des relations individuelles ou en groupes de deux ou trois personnes. Des jeunes recevant un bon coaching deviennent des leaders 16

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jeunesse, qui deviennent des ouvriers qui implantent des Églises. » Comme François et Richard, il prône le modèle enseigné par Jésus, qui devrait être notre philosophie de ministère : faire des disciples qui forment des disciples, en développant une culture de coaching. D’après Jean-Pierre, pour atteindre une région il faut considérer la multiplication dans le contexte d’un mouvement de l’Évangile. Celui-ci comporte trois incontournables : 1) viser la maturité en Christ à l’intérieur au moyen de la formation, en enseignant à vivre l’Évangile au quotidien, en le rendant pertinent au cœur des protégés en accentuant Jésus dans tous les domaines ; 2) transmettre la mission intentionnelle en étant centré vers l’extérieur ; 3) pratiquer la multiplication en mettant stratégiquement des mécanismes en place. La multiplication est la démonstration d’une Église en santé. L’ÉCOLE DE LEADERSHIP ­XTENSION Ce qui a fait la force de cette communauté dans la Haute-Yamaska depuis le début, en plus de l’engagement de membres solides dans la prière, est sa capacité d’offrir une formation personnalisée, centrée sur les relations et touchant le cœur, selon le modèle Paul-Timothée. Au fil des années, l’ÉÉBHY a mis sur pied l’école de leadership Xtension, dans le but de former des disciples qui font des disciples, avec une vision d’implantation d’Églises, selon le même paradigme que SEMBEQ. Le coaching y est donc un incontournable. Elle est devenue une fructueuse pépinière d’ouvriers grâce à la volonté des coachs de s’investir intentionnellement dans la vie de leurs protégés, de leur faire de la place pour qu’ils apprennent sur le terrain, de les évaluer et de leur permettre de les dépasser. « On prend la personne là où elle se trouve et on crée un plan de formation personnalisé, autant pour les aspirants pasteurs que pour les membres voulant être équipés pour un ministère particulier », explique Normand Charest, président du conseil des anciens de l’ÉÉBHY. Les futurs pasteurs joignent une cohorte de SEMBEQ alors que d’autres leaders sont formés à l’aide de cours intensifs, de cours ecclésiocentriques ou de cours maison. Ces derniers peuvent être des cours SEMBEQ adaptés à une clientèle moins scolarisée. Une centaine d’ateliers sur des thèmes précis (famille, couple, finances, MAGAZINE SEMBEQ–PRINTEMPS 2017, n°8

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etc.) sont utilisés dans les programmes de formation personnalisés et sont donnés individuellement ou à des petits groupes. Les nouveaux microprogrammes de SEMBEQ, qui offrent des formations spécifiques, attirent de nombreux croyants. LE MOUVEMENT ­D’IMPLANTATION XTENSION « L’implantation d’Églises-filles dans la région résulte d’une intention de former des pasteurs et autres dirigeants investis de la Mission et capables de transmettre l’ADN de la multiplication : des Timothée, des Paul et des Barnabas », explique François Picard. La philosophie de passation du bâton et d’implantation selon un plan bien établi est systématiquement transmise aux nouveaux leaders (anciens, responsables de ministères, responsables de cellules, etc.) entre autres, à l’aide de cours tels qu’Actes des Apôtres et L’Église et sa mission. « Dès le début, l’objectif du mouvement de multiplication d’ouvriers et d’Églises de l’ÉÉBHY fut de former 70 ouvriers et d’implanter 15 Églises dans la région », précise Normand Charest. Quatre Églisesfilles ont vu le jour entre 2000 et 2007 :

Cowansville, St-Liboire, Waterloo (en réimplantation) et Saint-Césaire (communauté missionnelle composée de quelques groupes-maison se réunissant encore à Granby sauf un dimanche par mois, selon le modèle campus). Deux autres projets sont en cours d’implantation, dont l’un à Bromont. Une quinzaine d’ouvriers de la région sont actuellement formés et servent dans l’une ou l’autre des Églises. Normand explique : « Ce mouvement est évolutif, organique. Une structure au service des besoins. Nous sommes toujours en train de former de nouveaux anciens pour des Églises en implantation ou en vue de les envoyer ailleurs. C’est pour cette raison que nous l’appelons mouvement Xtension. »

En conclusion, l’expansion que connaît la région de Granby, depuis la naissance de l’Église Évangélique Baptiste de la Haute-Yamaska, est le fruit d’une vision de multiplication qui s’est concrétisée grâce à la transmission de l’ADN du coaching dans la formation de disciples qui font des disciples, en vue de l’implantation de nouvelles Églises. Tout cela dans le but de répandre l’Évangile, pour la gloire de Christ.

Le mouvement Xtension, c’est a­ ujourd’hui un réseau de dix Églises de la Montérégie qui collaborent dans un effort de répandre l’Évangile dans la région, par la formation d’ouvriers et l’implantation d’Églises. « La clé de la croissance est l’entraide et le partage des ressources », affirme Jean-Pierre Gagné. Normand Charest déclare que ce qui fait la force d'Xtension est sa volonté de contextualiser l’implantation et la formation.

par Lise Dionne Écrit par Lise Dionne, avec la collaboration de Normand Charest, ­Jean-Pierre Gagné, François Picard et François Provencher.

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SEMBEQ et la multiplication

par Janick Fortier

O

n nous rappelle fréquemment l’importance d’étudier l’histoire. On nous dit que nous ne pouvons pas savoir où nous allons si nous ne savons pas d’où nous venons. On nous dit également que le passé est garant de l’avenir. La majorité d’entre nous sont certainement en accord avec de tels énoncés. Pourtant, lorsque nous prenons des décisions concernant l’avenir, le faisons-nous réellement à la lumière du passé ? Il est facile de voir tout le travail à faire et de se lancer dans l’action sans s’arrêter et regarder d’abord derrière. Après tout, notre situation actuelle est nouvelle et elle demande de nouvelles stratégies. N’est-ce pas ? Pourquoi donc se tourner vers le passé ? Certes, nous devons contextualiser. Certes, nous devons parler à notre génération et non à celle qui nous a précédés. Toutefois, qu’allons-nous lui dire ? Qu’allonsnous contextualiser ? En tant qu’Église de Christ, nous avons encore le même message et nous avons encore la même mission qu’il y a deux mille ans. D’autres nous ont précédés. Soyons prêts à tirer des leçons de notre histoire. Affermissons-nous dans l’héritage que nous avons reçu en accord avec les Écritures et soyons prêts à être créatifs dans nos efforts visant à rejoindre une nouvelle génération pour Christ !

L’histoire de SEMBEQ est inspirante par le témoignage qu’elle rend du travail de Dieu. En effet, depuis 1973, Dieu emploie SEMBEQ pour l’avancement de son œuvre ici au Québec, dans une terre aride, et nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il a fait. Nous reconnaissons que sa bonne main a été avec ceux qui nous ont précédés. En regardant derrière et en portant un regard sur ce que Dieu a fait parmi nous, il est possible de tirer des leçons pour l’avenir. Cela peut nous aider à mieux comprendre où nous sommes aujourd’hui et pourquoi nous faisons ce que nous sommes en train de faire. Cela nous permet également de mieux orienter nos efforts pour l’avenir. L’histoire de SEMBEQ comporte plusieurs facettes et l’angle sous lequel j’aimerais maintenant la regarder est celui de la multiplication. SEMBEQ a débuté dans un contexte de réveil spirituel. Le nombre d’Églises dépassait le nombre d’ouvriers disponibles et peu de missionnaires voulaient venir au Québec. Les séminaires traditionnels permettaient de former un ouvrier rapidement, mais il devait quitter son Église locale et même s’expatrier pour le temps de ses études. Pire encore, il ne revenait pas toujours ! En suivant

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le conseil d’hommes sages et en observant différents modèles de formation en émergence dans le monde, des hommes ont été mandatés par l’Association d’Église Baptistes Évangéliques du Québec (AÉBÉQ) pour mettre en place leur propre séminaire : SEMBEQ. Le champ missionnaire serait le contexte même de la formation des ouvriers dont il avait besoin. Beaucoup de travail et d’efforts ont été nécessaires et plusieurs ont mis la main à la pâte pour rendre cette vision réalité. SEMBEQ allait former des ouvriers pour nos Églises, en les gardant au Québec, dans leur Église locale. Les différents étudiants se réunissaient plusieurs fois par année pour recevoir l’enseignement de professeurs du Québec et de l’extérieur et ils retournaient ensuite dans leur Église locale. C’est là qu’ils complétaient leur formation, à l’aide des cours ecclésiocentriques (programmés). Avec le recul, nous constatons que ce modèle a fortement favorisé la multiplication des ouvriers, car ceux qui étaient en formation et qui recevaient de l’instruction retournaient dans leur Église locale et redonnaient ce qu’ils recevaient. Ils devenaient des formateurs à leur tour. Il y avait une multiplication. En étudiant les Écritures et en voyant les fruits que portait la formation dans l’Église locale, SEMBEQ a déduit de ces expériences que l’Église est un milieu adéquat pour former des pasteurs. Ce modèle comporte de grands défis, mais il s’agit probablement de celui qui se rapproche le plus des Écritures. Nous en avons un exemple dans le livre des Actes. En effet, au chapitre 11, Paul et Barnabas s’ajoutent à l’Église d’Antioche en tant que leaders, où ils entreprennent un ministère d’enseignement pendant plus

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d’une année. Au chapitre 13, lorsque l’Esprit de Dieu les appelle à partir en mission, nous découvrons que l’Église s’est affermie et que des leaders ont été formés et sont capables de prendre la charge de l’Église. Ils ont œuvré au milieu de l’Église locale et ils ont multiplié le leadership de l’Église en demeurant au sein même de l’Église. L’expérience des premières années de SEMBEQ a également mis en lumière la nécessité de mettre en commun nos ressources, en formant un partenariat. Ce dernier permet à certains d’entre nous d’approfondir les Écritures et de se spécialiser dans un domaine spécifique, afin de mettre cette expertise au profit de toute la famille d’Églises. Le fonctionnement de type « coopérative » permet également de réduire les coûts et d’augmenter le sentiment d’appartenance et de responsabilité de chacun. Enfin, nous avons le sentiment qu’en faisant ainsi, SEMBEQ se soumet au modèle biblique décrit dans l’Épître aux Éphésiens. En effet, au chapitre 4, Paul présente un modèle de formation et de croissance dans le contexte de l’Église, où les leaders forment les saints à faire l’œuvre du ministère. Le texte met clairement en évidence le fait que ce sont les saints qui sont à l’œuvre. Les responsables de l’Église sont là pour les former et les équiper. SEMBEQ croit que cette multiplication de disciples amène également une multiplication de leaders. Depuis le tout début de son histoire, SEMBEQ est au service des Églises locales en vue d’une multiplication de disciples et de leaders. Que la bonne main de Dieu continue à agir puissamment au milieu de nous pour la gloire de son nom !


nouveau Microprogramme Ministère auprès des enfants Comment préparer une leçon pour une classe d’école du dimanche ? Nos enseignements montrent-ils aux enfants comment revêtir les signes extérieurs du christianisme ou ouvrent-ils la porte à l’Évangile dans le cœur de cette génération qui grandit au milieu de nous ? Quels sont les fruits du ministère ? Savons-nous comment bien gérer ce ministère si important ? Quels devraient être les critères de sélection d’un curriculum d’enseignement ? Comment faire pour inclure les parents dans le ministère des enfants ? Beaucoup de questions et de défis entourent ce ministère si précieux. Il mérite que nous nous arrêtions pour réfléchir et apprendre comment maximiser notre impact. Plusieurs doivent piloter ce ministère sans avoir été formés adéquatement.

C

omment évaluez-vous le ministère auprès des enfants de votre Église locale ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Les personnes en place ont-elles toutes les ressources nécessaires pour bien faire l’œuvre du ministère ? Sont-elles laissées à elles-mêmes ? Dieu est-il en train d’agir dans la vie des enfants de votre Église ? Quels sont le but et la mission du ministère auprès des enfants dans votre Église locale ? Ce but coïncide-t-il avec celui de toute l’Église ? Quel est le rôle du ministère ?

SEMBEQ désire offrir la possibilité à ceux qui veulent grandir dans leur service auprès des enfants de recevoir une formation avec des professeurs d’expérience, qui sauront les encourager et les équiper en vue de l’œuvre à laquelle le Seigneur les a appelés. Que vous soyez responsable du ministère ou moniteur(trice) d’école du dimanche, ce microprogramme vise à vous fournir les outils nécessaires pour avancer et progresser dans votre service.

Voici les 4 cours qui forment le microprogramme

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LISTE DE COURS COURS 2016-2017

DATES

Leadership II– Le leader et son influence-MI

Septembre à décembre

Samedi

L. Bourque

Rosemont

3,0

Leadership IV– – Théologie pastorale–MI

Septembre à décembre

Samedi

F. Picard

Shawi-Sud

3,0

Principes d’interprétation

Septembre à décembre

Samedi

P. Constant

SEMBEQ

3,0

Gérer sa vie et coaching

Septembre à décembre

Samedi

G. Lapierre

Québec

3,0

Counseling biblique I

Septembre à décembre

Flexible

M. Caron

Web

3,0

Counseling biblique I

Septembre à décembre

Soir

M. Caron

Île-Jésus

3,0

Counseling biblique III

Septembre à décembre

Flexible

M. Caron

Web

3,0

Initiation à la recherche

21-24 août

Jour

N. Charest/M-J Fortin SEMBEQ

2,0

Coaching au féminin

24-26 août

Jour

M. Saulnier

SEMBEQ

1,5

Influente dans sa communauté–MI

15-16 sept. ; 10-11 nov.

Soir/Samedi M. Saulnier

St-Georges

1,5

La femme dans son milieu de vie–MI

29-30 sept.; 17-18 nov.

Soir/Samedi M. Saulnier

Bécancourt

1,5

Histoire de l’Église II

20-22 sept.; 29 nov. – 1er déc. Jour

SEMBEQ

3,0

Philosophie chrétienne de la femme – MI

20-21 oct.; 24-25 nov.

Soir/Samedi M. Saulnier

St-Jérôme

1,5

Vision biblique de la justice et de la pauvreté

20-21 oct.; 24-25 nov.

Soir/Samedi R. Tobias

SEMBEQ

1,5

Atelier de prédication

26-27 octobre

Jour

SEMBEQ

1,0

Influente dans sa communauté–MI

27-28 oct.; 1-2 déc.

Soir/Samedi M. Saulnier

SEMBEQ

1,5

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FORMER POUR LA MULTIPLICATION

HORAIRE PROFESSEUR LIEU CRÉDITS

S. Gagné

N. Joseph


COURS SPÉCIAL VISION BIBLIQUE DE LA JUSTICE ET DE LA PAUVRETÉ

U

n survol de la littérature théologique démontre rapidement que l’intérêt que nous portons aux différents sujets théologiques n’est pas toujours proportionnel à l’intérêt que la Bible elle-même y porte. Par exemple, les événements entourant la fin des temps ont souvent été traités avec plus d’intérêt que la Bible elle-même leur porte. Ainsi, certains sujets moins prédominants de la Bible ont souvent fait couler beaucoup d’encre.

À l’opposé, certains thèmes abordés maintes et maintes fois par la Bible ont occupé très peu de place dans la littérature théologique. Le thème de la pauvreté (matérielle ou spirituelle) en est un bon exemple. L’intérêt actuel pour le sujet est grandissant, mais nous sommes loin d’avoir atteint un équilibre. Nous avons besoin de réfléchir et d’écouter ce que la Bible a à nous dire sur les notions de pauvreté et de justice. La manière dont le sujet peut parfois nous diviser ou nous rendre inconfortables est un bon indice de notre besoin d’y réfléchir sérieusement. Dans le cadre de son nouveau programme d’aumônerie, SEMBEQ a donc choisi d’inviter un expert sur le sujet, afin de nous instruire et nous sensibiliser à cet important thème biblique.

«

Professeur : Rick Tobias Dates : 20-21 octobre et 24-25 novembre 2017 (vendredi soir et samedi)

«

« Le Dr Rick Tobias est, au Canada, l’un des plus célèbres défenseurs des personnes carac­ térisées par la pauvreté et l’exclusion. Avec la crédibilité que lui confèrent l’expérience acquise sur le terrain et un leadership innovateur, il a impliqué des milliers d’individus et de communautés dans une vision de changement durable. Depuis 1983, Rick œuvre à la Yonge Street Mission de Toronto. En 2012, après 23 ans de service à titre de PDG, il a accepté le nouveau rôle de porte-parole de la communauté. La vision et les convictions de Rick suscitent l’engagement chez ceux qu’il rencontre en tant que conférencier, consultant et mentor, de même que chez ceux qu’il a côtoyés au cours de ses 25 ans d’enseignement au Tyndale University College and Seminary. Parmi ceux qui se sentent interpelés à agir, on trouve notamment des leaders du monde des affaires et des leaders religieux, des membres d’Églises et un public séculier, des étudiants et des érudits, des gestionnaires de services sociaux et des travailleurs de première ligne. » www.ricktobias.com/about-rick-tobias [ traduction libre ]

»

« Depuis le tout début de notre ministère auprès des gens de la rue en 1993, notre relation avec Rick a été inestimable. À une époque où les valeurs de la classe moyenne occidentale viennent souvent brouiller l’effort chrétien auprès des pauvres et des margi­ naux, la compréhension qu’a Rick de l’amour de Dieu envers les démunis, qui resplendit comme un phare dans les saintes Écritures, a contribué à établir un solide fondement théologique sur lequel nous avons bâti la Communauté de Rue PAX. »

»

Duane et Miriam Mansveld

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