magazine Classe Export mars 2012

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205 MARS

2012

ISSN 1254-17-37 6,00 €

Les ports français

de nouveau compétitifs

Dossier p. 13

L’innovation, clef de l’international nL a

Région PACA signe la charte de l’export

nL a

politique d'assurance-crédit pour 2012

n Suisse

: valeur ajoutée sinon rien !


CLASSE  EXPORTmagazine le

m e n s u el

pratique

du

c o m m e r ce

4 du Commerce international Actualités

ÉDITEUR : Classe Export s.a.s. 100, route de Paris 69260 Charbonnières - France Téléphone : 04 72 59 10 10 Fax : 04 72 59 03 16 e-mail : info@classe-export.com Internet : www.classe-export.com

DirectEUR de Publication : Marc Hoffmeister

RÉDACTION : Rédacteur en chef : Nicole Hoffmeister Journaliste rédacteur, secrétaire de rédaction : Sylvain Etaix Journaliste rédacteur : Julien Thibert redaction@classe-export.com A collaboré à ce numéro : Fanny Perrin d’Arloz, Ariane Puccini, Annick Béroud

RÉALISATION : Maquette : Patrick Ramadier Infographies : Ganaël Chappuis Mise en page : Studio Classe Export Crédit photo Couverture : GC Classe Export Sommaire : Wikimedia Commons - Grand Port Maritime de Marseille Ganaël Chappuis

PUBLICITÉ : Agence Rhône-Alpes : Fabien Soudieu Agence Ile-de-France : Marie-Laure Biard Bureau Tunisien : Samir Kotti Secrétariat commercial : Céline Villard com@classe-export.com

ABONNEMENT : +33 (0)4 72 59 10 10 www.classe-export.com Prix pour 1 an : 89 € incluant 9 numéros par an + les Guides pratiques hors série du magazine + accès aux archives (trois dernières années). Diffusion : par abonnements Tirage moyen : 10  000 exemplaires

IMPRESSION : Imprimerie de Champagne ZI Les Franchises - 52200 Langres Dépot légal à parution N°ISSN 1254-1737 N° de commission paritaire : 0112 T 85960

i n t e r n a t i o n al

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En couverture

Retour sur

Le Forum international de Reims

10

“ L’export ne s’invente pas il se travaille ! ”

Grand angle sur

l’innovation indispensable moteur pour les exportateurs

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13

Focus sur la Région PACA

PACA le Guichet Unique de l’export enfin officialisé

Enquête

Compétitivé où en sont les ports français ? Armateurs la nouvelle donne Un GIE pour repositionner la

La politique d’assurance-crédit pour 2012

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Le Havre

Seine

veut regagner ses parts de marché

Grèves : l’Anvers

du décor

Un fonds de 20 millions d’euros pour le fluvial

Marseille le port intègre la culture client Barcelone, un port exportateur

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Focus marché

Kazakhstan

Après le pétrole, quels enjeux pour les Pme ?

56 Allemagne : TIC

Les Français ne doivent pas avoir de complexes

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Réussir en Algérie

L’effet Renault à Tanger

Med

“Une partie de la réforme a été accomplie, reste à s’attaquer aux détails”

Suisse

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De la haute valeur ajoutée

sinon rien

62 La Chine Regard sur

Recadrage et prudence dans un pays toujours en croissance

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En direct des Pôles et Clusters

Source : Flash info

Alpitec China un événement au sommet Crédit : D.R.

Le pôle de compétitivité Mov’eo et le pôle de la Performance de Nevers MagnyCours ont signé une convention de partenariat qui fera notamment de l'organisme nivernais un « pôle de démonstration » et « d'intégration véhicule».

Le Pôle Mer Bretagne en mission à la Réunion Lors d’une mission à La Réunion début décembre, le Pôle Mer Bretagne a rencontré des acteurs de Qualitropic, pôle de compétitivité réunionnais avec lequel il a signé une convention de partenariat en 2007. Des pistes de projets émergent en 2012 autour de la pêche et de l’aquaculture. Au cours de son séjour, le Pôle a participé au colloque sur les énergies marines organisé par le GIP Gerri à Saint-Denis. Ce colloque a permis de faire un tour d’horizon des techno-

logies existantes et d’estimer comment elles peuvent contribuer à l’objectif d’autonomie énergétique de l’île, à horizon 2020. Ont été évoquées à cette occasion les possibilités d’appels à projets sur l’énergie spécifique à l’Outre-mer. Une mission col lective est envisagée au cours du deuxième semestre 2012, avec des adhérents des deux Pôles Mer, afin de concrétiser, en termes de contenus et de partenariats, des projets émergents.

7 entreprises rhônalpines des secteurs du sport/outdoor et de l’aménagement de la montagne, adhérentes du cluster CIM, ont exposé sur le salon ISPO / Alpitec China du 23 au 25 février dernier. Organisée par ERAI, l’opération leur a permis de présenter leurs savoir-faire et innovations aux décideurs chinois et leur a offert également la possibilité de visiter des stations des environs de Pékin. Avec 1,3 milliards d’habitants, des ressources touristiques exceptionnelles, une forte croissance économique et l’émergence d’une classe moyenne dynamique, la Chine constitue un marché porteur pour le monde de la montagne.

Le rail européen a rendez-vous à Lille Le pôle de compétitivité i-Trans participera au Rail Industry Meetings, le grand rendez-vous d'affaires international de l'industrie ferroviaire qui aura lieu les 7 et 8 mars prochains à Lille. Cette manifestation propose aux acteurs de l'industrie ferroviaire d'identifier facilement de nouvelles opportunités commerciales et/ou technologiques en un minimum de temps, grâce à des rendez-vous d’affaires ciblés. Rail Industry Meetings reçoit pour sa première édition le support industriel de Alstom Transport et Siemens Mobility qui participent activement à la réussite de cette première édition. Plus de 200 sociétés européennes et internationales sont attendues et 10 pays seront représentés.

Le pôle Images et Réseaux participera aux 14e Rencontres Internationales de la Réalité Virtuelle qui se tiendront du 28 mars au 1er avril 2012, à Laval. Cette année, la manifestation propose notamment le VR Mix, un nouveau concept, rassemblant les conférences scientifiques ainsi que des présentations de projets innovants et de projets étudiants. Renseignements : www.laval-virtual.org.

Fruits et légumes les 3 missions internationales du PEIFL

Crédit : acreagelife

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En 2012, le pôle européen d’innovation fruits et légumes prévoir 3 missions dites exploratoires » à l’international. L’objectif ? La découverte des compétences scientifiques, techniques et industrielles et le renforcement des coopérations scientifiques et économiques. En septembre, le pôle se rendra au Canada (Québec et Ontario) pour traiter du thème de « l’extraction du végétal. La délégation se rendra notamment au Salon Benefiq 2012. Qualitropic encadrera par ailleurs une mission en Afrique du Sud, dans la Province du Cap, pour aller à la rencontre des acteurs de la vigne et des céréales. En décembre, Végepolys accompagnera des entreprises au Chili et au Brésil pour découvrir les filières locales des fruits et légumes. A noter que les missions sont ouvertes en priorité aux Tpe et Pme et ETI. Mais les centres techniques, les laboratoires, les grandes entreprises et les agences de développement pourront y participer sous certaines conditions Plus de renseignements : claire.mermet@peifl.org

Crédit : Medical research

La réalité virtuelle physiquement présente en Bretagne

Trois pays s’unissent pour les sciences de la vie Alsace BioValley coordonne et anime le cluster trinational BioValley qui associe la France (Alsace) à l’Allemagne (sud-ouest du Bade-Würtemberg) et la Suisse (nord-ouest). Une union qui vise à dynamiser, sur ce territoire la coopération des acteurs de la filière des sciences de la vie et de la santé. In fine, il s’agit d’accompagner la croissance des entreprises à l’échelon du Rhin Supérieur. Renseignements : mona.boye@alsace-biovalley.com.

Le mensuel pratique du commerce international


Retour sur le Forum international de Reims

“   L’export ne s’invente pas il se travaille ! ” Par Julien Thibert

Tandis que la France enregistre un déficit record de sa balance commerciale avec près de 70 Mds € en 2011, la région Champagne-Ardenne fait figure d’exception grâce à un solde positif de 1,44 Mds €.

Crédit : CLASSE EXPORT

C

 De g. à d. : Marc Hoffmeister, président de Classe Export aux côtés de Jean-Paul Bachy, Président du Conseil régional de ChampagneArdenne : « Il faut mobiliser sans relâche et entraîner les entreprises à l’international » a-t-il martelé.

ette bonne santé à l’international était visible lors du Forum International de Reims (21 février) qui a rassemblé 110 experts et 34 pays. Les organisateurs ont recensé plus de 1400 rendez-vous BtoB, preuve de la volonté et du dynamisme des entreprises régionales à se développer hors des frontières hexagonales. « Les entreprises de Champagne-Ardenne sont celles qui bénéficient le plus d’aides à l’export. Et les exportateurs ne les utilisent encore pas assez ! » remarque Marc Hoffemeister Pdg de Classe Export, organisateur du Forum International.

et par la filière automobile (équipementiers), la région Champagne-Ardenne est marquée par un commerce international très contrasté : d’un côté une culture internationale presque « naturelle » avec les vins de Champagne mondialement connus, et de l’autre, un pan de l’industrie encore très local et peu ouverte à l'export. De ce constat, les acteurs de l'international ont signés la Charte de l’export pour officialiser « l’équipe de France régionale de l’export » (l’Etat, OSEO, Ubifrance, Coface, les CCE, les Chambres de Commerce) et doper la croissance des Pme régionale hors des frontières.

Selon lui « Malgré la crise, le succès du salon est total et montre le besoin d’ouverture des entreprises vers l’extérieur. Les institutions régionales ont bien simplifié les problématiques d'accès aux marchés étrangers grâce à la mise en place d’un vaste réseau de relais internationaux et à de nombreux financements. Deux facteurs accélérateur pour l’export ». Portée par un excédent de son agriculture, précisément par l’industrie agroalimentaire

L’objectif annoncé est ambitieux : sensibiliser 3500 entreprises, accompagner 10 d’entre elles à l’export et signer 10 contrats de volontariat international en entreprise. « Autant d’outils pour accompagner nos entreprises. Car l’export ça ne s’invente pas, ça se travaille, notamment en innovant et en produisant de la qualité gage de valeur ajoutée » déclare Sylvain Convers, président de la commission internationale à la CCIT de Troyes et de l’Aube.

Crédit : CCIR CHAMPAGNE ARDENNE

Crédit : CCIR CHAMPAGNE ARDENNE

Les lauréats Projet Export

 A gauche Bertrand Trepo a fondé sa propre maison de Champagne et assure lui-même le suivi et l’élaboration de ses vins. Fort de quelques arpents de vignes hérités de ses ancêtres, il a imaginé un nouveau concept pour moderniser la célèbre boisson à bulles en créant 4 cuvées différentes et complémentaires.

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 A gauche, Jean-Hugues Bourgeois, PDG de Manquillet Parizel (fabrication de pièces forgées, usinées, soudées) fondée en 1934. La société emploie 75 personnes et produit annuellement 2000 tonnes de pièces finies. Sa flexibilité permet la fabrication d’une large variété de pièces dans un délai court, soutenu par son savoir-faire, son parc machine et ses certifications.

Le mensuel pratique du commerce international


Grand angle sur l'INNOVATION

Pégase et la stratégie pionnière des comptoirs

Quand on parle d’innovation en France, on fait souvent référence aux technologies, mais n’oublions que les innovations de process ou du modèle économique qui nous font aussi considérablement avancer, les unes et les autres allant d’ailleurs souvent de pair.

différences dans les structures des entreprises. L’approche des élites politiques, qui est aussi celle des grandes entreprises, est radicalement inverse de celle des Pme et pour cause : la grande entreprise établit des business plans, peut prendre le temps de réfléchir à l’avance alors que la Pme est forcée à plus de réactivité. Elle va innover par exemple pour résister à ses concurrents, pour résister soit à ceux qui viennent sur son territoire, soit à ceux qui sont à l’étranger, sur les marchés qu’elle vise (cf. étude de l’U.E. sur l’internationalisation des Pme).

Jean-François Boisson est l’homme du développement international des entreprises du Pôle Pégase, le pôle qui incarne une nouvelle vision de l’industrie aéronautique et spatiale.

Un comptoir-pilote au Brésil

Crédit photo : DR

Réfléchissons seulement aux

Jean François Boisson (à gauche) au salon de Sao Jose, avec les sociétés Atem, Apsys, Luna et Erma.

spécialisé ». Ce pôle de compétitivité modèle, créé en 2007, comprend une dizaine de grandes entreprises dont Eurocopter, mais aussi quelque140 Pmi qui profitent de son esprit pionnier mais aussi apportent leurs compétences spécifiques et variées. Au delà du montage de projet de R&D, Pégase assure un accompagnement complet, du soutien à l’émergence d’idées à la mise sur un marché étranger de produits et services. Jean François Boisson estime en effet que les Pme ont à leur disposition de nombreux outils.

Pour lui, l’innovation vient en appui de la démarche internationale. « Bien sûr elle fait partie du plan de montée en charge de La voie de la l’entrée sur un pays » explique t-il réussite pour « mais on ne peut se contenter Pégase : conduire d’innover en France. Il faut aller les entreprises dans le pays qu’on vise afin vers leur de « customiser » ses produits, autonomisation. prendre en compte tous les éléments du mix-business, monter « On ne demande pas à l’Etat de sur place de nouveaux projets multiplier les outils. Le problème précis de R&D avec des par- est de se tourner vers l’entreprise tenaires. Avec eux, on adapte pour la faire devenir plus mature l’offre. Nous Français, sommes et compétitive. Articuler judicieufinancés principalement par sement les moyens, chercher de Oseo pour les innovations, et nouvelles approches innovantes nos partenaires étrangers le dans la manière d’articuler les sont par leur organisme local outils, de s’informer, de prospec-

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ter, de vendre, de monter des qu’il fallait animer l’équipe, faire partenariats ». Pour le respon- de l’intelligence économique, les sable de l’international de Pégase, écouter, tirer des bilans avec eux il y a deux points importants à pour les faire progresser dans assurer pour la bonne internatio- leur implantation ». La progresnalisation des Pme du Pôle : l’ac- sion est bien réelle puisque de compagnement de l’entreprise TROIS entreprises au départ, le et la qualité de l’écosystème de comptoir rassemble maintenant destination. J-F Boisson prend 14 entreprises, un chiffre signil’exemple du « comptoir » que le ficatif qui offre la masse critique Pôle a ouvert au Brésil, en parte- attendue et représente 2 000 nariat avec son homologue bré- emplois en France ! silien, le « Cecompi » dédié à l’aéronautique et basé à Sao José L’avantage de jouer dos Campos, la ville d’Embraer. groupé : autre Hélibras n’est pas non plus trop enseignement loin. Le but était d’offrir des pos- de la réussite du sibilités de croissance et de faci- comptoir liter l’implantation des Pme françaises sur un marché jugé plein « Les entreprises savent bien que de promesses pour le secteur : seul un pôle peut réussir une telle une idée innovante dont les effets performance. Il faut être capable sont très positifs. « Au début, on de s’entourer de spécialistes a cherché à créer des structures, dans tous les domaines, faire des « comptoirs » avec des chefs, en sorte de partager les risques, des sous-chefs, etc, mais les appréhender facilement l’écosysentreprises ont vite gagné en tème du pays, trouver des partepratique du marché et donc en naires. On consolide notre image, maturité. Les responsables de on fait masse, ainsi on peut plus chaque entreprise sur place nous facilement recueillir des aides. ont dit qu’ils appréciaient surtout Même une entreprise de 5 perde partager, de faire équipe. sonnes peut se placer au centre Nous avons compris que nous de l’intérêt » affirme J-F Boisson. ne devions pas nous contenter Quel modèle choisir ? Au Bréde donner des moyens, mais sil, les salaires sont élevés, les Le mensuel pratique du commerce international


La compétence de l’exportation n’est pas donnée qu’aux seuls grands groupes. « Je suggère de procéder à un large diagnostic de toutes les aides qui existent à l’export, pas seulement celles venant de l’Etat et des grands acteurs connus de l’international, mais aussi celles des Conseils régionaux, des fédérations, des Communautés urbaines, etc… : il y a une multitude de dispositifs mais ils ne sont pas répertoriés et c’est pourtant ce qui conditionnera la mise en place de process d’innovation, indispensables pour exporter ».

Crédit : T.VAUDE

Se challenger en permanence “la Pme Attitude” F

ervent défenseur de la Pme Attitude, Stephan Brousse a la certitude que c’est le mental du chef d’entreprise et non la taille de sa société qui détermine sa réussite. Se challenger en permanence, avec courage et détermination, pour aller de l’avant, c’est ce que ce patron de Pme qui est aussi Président de l’Union Patronale de PACA et conseiller de Laurence Parisot, applique à longueur de journée.

Des pommes de chine, pas plus grosses que des cerises Connaissez-vous les pommes de Chine, pas plus grosses que des cerises et de toutes les couleurs : elles sont devenues le produit phare de Brousse Vergez, comme tous les fruits de taille mini, produits au Vietnam, en Thaïlande, en Espagne, au Maroc ou en Israël. Il faut conditionner ces produits, en faire des gammes pour les vendre en France bien sûr mais aussi les exporter, surtout sur l’Europe, la Grande-Bretagne, les pays de l’Est. « Il faut s’assurer une présence partout. Aussi on fait les grands salons internationaux du SIAL, ANUGA, SIRHA dans tous les pays où ils se tiennent et aussi d’autres salons à Singapour, à Dubai, à São Paulo, entre autres. Cela permet de détecter des prospects évidemment, mais aussi de tester la demande de la clientèle : j’augmente mes gammes sans arrêt en fonction des besoins exprimés ».

Crédit : BROUSSE VERGEZ

De l’authenticité, de l’esprit d’entreprise, il n’en manque pas. Brousse Vergez est une société marseillaise, familiale, spécialisée dans le négoce des fruits frais et secs et qui a su diversifier son activité en lançant sa marque, Brover : des conserves haut de gamme de fruits exotiques, inconnus du grand public, destinées aux fins gourmets. Stephan Brousse résume l’activité de son entreprise de façon lapidaire : 20 personnes, 32 Millions Euros de chiffre d’affaire, 25 000 tonnes de produits sur l’année venant de 80 usines de 40 pays du monde.

« Depuis 1978, les conserves de fruits salés et sucrés font 60% de notre activité » dit-il. « Ces produits haut de gamme qu’on ne trouve pas dans la grande distribution, qui s’adressent à une clientèle spécialisée de grands chefs de cuisine ou de pâtissiers tous plus exigeants et créatifs les uns que les autres, j’ai voulu en faire notre cœur de métier ».

Crédit : BROUSSE VERGEZ

Stephan Brousse

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En février Brousse Vergez a fait une augmentation de 30% de son chiffre export. « Si on ne travaillait que sur la France où la croissance est atone, on ne pourrait pas augmenter notre chiffre ». Et pourtant, il est difficile pour une Pme, si tenace et courageuse soit-elle, de disposer du personnel nécessaire pour être en permanence dans une démarche innovante… Le « Business model » de Stephan Brousse tient compte des faiblesses des Pme. Aussi a-t-il décidé dans son entreprise, d’externaliser les postes clefs dans les trois domaines les plus sensibles qui sont l’export, les RH, la R&D. « Les deux leviers de croissance sont bien l’international et l’innovation, mais ne pas oublier le troisième levier, les Ressources Humaines ». Pourquoi les Pme ne se partageraient-elles pas les compétences de cadres qu’elles ne pourraient s’offrir seules ? Si les Pme veulent bien mutualiser leurs efforts, elles disposeront ainsi de cadres spécialisés cher payés et certes à temps partagé, mais qui présenteront l’avantage d’accompagner l’entreprise sur le long terme. « Si j’avais eu deux fois plus de moyens financiers et de quoi embaucher, j’exploserais mes chiffres » affirme Stephan Brousse. A méditer pour amélioration, tant par les Pme que par tous les grands décideurs ! Nicole Hoffmeister

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Délais de paiement vers un retour

à la situation d’avant crise

E

n moyenne annuelle, les retards de paiement des entreprises reculent d’une demi-journée en 2011 par rapport à l’année précédente après avoir déjà gagné près d’une journée en 2010, la tendance européenne est tirée par l’Allemagne, dont les retards sont au plus bas, et par la Grande Bretagne où l’amélioration des comportements de paiement s’accélère, en France, les reports de règlement sont très stables. Les paiements se détendent sur l’ensemble des secteurs à l’exception du transport.

demeurent disparates en Europe. Les retards de paiement varient de plus de 20 jours dans la péninsule Ibérique, à environ 8 jours en Allemagne et aux Pays-Bas. En fin d’année 2011, la France quitte de peu le podium européen au profit de la Belgique ; les deux pays présentent des retards de paiement proches de 12 jours. Le redressement le plus rapide est à mettre à l’actif de la Grande Bretagne dont les reports de règlement encore à près de 19 jours fin 2009, tombent à 15,7 jours fin 2011.

Altares constate que les entreprises européennes payent leurs fournisseurs avec un retard de 13,3 jours en fin d’année 2011, en moyenne annuelle, le retard s’établit à 13,5 jours. Les reports de règlement sont au plus bas depuis le printemps 2008.

L’Allemagne est le mètre étalon en Europe avec des retards de règlement tombés sous les 8 jours. Fin 2011, plus de 6 entreprises allemandes sur dix (61,4 %) payent leurs fournisseurs dès l’échéance voire en avance.

Dès cette période la crise avait été très sensible ; les retards de paiements bondissaient d’une journée et atteignaient 13,6 jours avant d’approcher les 15 jours fin 2008 et en 2009. Néanmoins, les habitudes de paiement

Au Royaume-Uni, les retards de règlement ont dérapé très rapidement avec la crise des subprimes jusqu’à approcher les 19 jours fin 2009. 2011 confirme une détente rapide. Sur le dernier trimestre 2011, les reports de

règlement repassent sous les 16 jours (15,7 jours) soit en baisse de 2 jours sur seulement un an. En Italie, en 2011 les retards se fixent aux environs de 15,5 jours (15,6 jours fin 2011). 45,3 % des entreprises italiennes respectent les dates de facture fin 2011, soit 4 % de mieux qu’il y a un an. Pour autant, ce bon ratio tient à des délais contractuels plus longs en Italie et au sud de l’Europe qu’ailleurs. Le délai contractuel italien est généralement proche de 90 jours pendant qu’il est inférieur à 60 jours en France, ou d’environ 30 jours aux Pays-Bas ou en Allemagne. De plus, encore 11,4 % des entreprises italiennes réglaient leurs fournisseurs avec des retards supérieurs à 30 jours fin 2011. En Irlande, les retards de paiement avaient franchi les 22 jours en été et automne 2009. Depuis près de deux ans, ils se stabilisent aux environs de 18,2 jours. En Espagne, les reports de règlement repartent à la hausse depuis 9 mois, en fin d’année

Crédit : D.R.

En 2011, les retards de règlement s’établissent en moyenne annuelle à 13,5 jours, meilleure performance depuis le printemps 2008 selon les dernières données d’Altares, professionnel de l’information BtoB.

2011, ils se situent à 22 jours, contre 20,8, trois mois auparavant et 19,8 jours six mois plus tôt. 17 % des entreprises espagnoles règlent leurs fournisseurs avec des retards supérieurs à 30 jours. 6,7 % reportent le paiement de leurs factures de plus de 90 jours. C’est le pire ratio en Europe. Le voisin portugais est logé à la même enseigne. Les retards de paiement ont atteint 30 jours début 2011 avant de redescendre à 26 jours puis remonter au-delà de 27 jours en fin d’année. « En France, comme à l’international, connaitre et suivre les comportements de paiement réels de ses clients, voire de ses fournisseurs, est indispensable à la bonne gestion de sa trésorerie et donc de sa croissance » commente Thierry Millon responsable des études chez Altares. 

La nouvelle directive 2011/7/UE devra être transposée en droit national au plus tard le 16 mars 2013 Les dispositions de la nouvelle directive comprennent, entre autres : Harmonisation de la période de paiement des autorités publiques aux entreprises. Les autorités publiques devront payer pour les biens et services qu’ils se procurent dans les 30 jours ou, dans des circonstances très exceptionnelles, dans les 60 jours. Liberté contractuelle dans les transactions commerciales : les entreprises devront payer leurs factures dans les 60 jours, à moins qu’elles en décident expressément autrement. Les entreprises seront automatiquement autorisées à réclamer des intérêts pour les retards de paiement et pourront aussi obtenir un montant fixe minimum de 40 euros à titre de compensation pour frais de recouvrement. Elles pourront réclamer des compensations pour tous les autres frais raisonnables de recouvrement. Le taux d'intérêt légal pour retard de paiement augmentera d’au moins 8 pour cent au-dessus de la référence de la Banque centrale européenne. Les États membres peuvent continuer à maintenir ou à mettre en vigueur les lois et règlements qui sont plus favorables au créancier que les dispositions de la nouvelle directive. Source : www.europa.eu.

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Grèves l’Anvers

du décor

NON ! les ports français n’ont pas le monopole des conflits sociaux ! Le port d’Anvers vient de le découvrir à ses dépens. Il y a un mois, les pilotes de navire cessaient le travail pour protester contre la réforme de leur système de retraite. Plus de 80 navires étaient bloqués durant plusieurs jours dans l’estuaire de l’Escaut. Premier client du port, MSC est allé jusqu’à menacer de revoir ses positions en Flandres.

Il y a un an, Eddy Bruynincks affir-

mait dans nos colonnes qu’un scénario de blocage des ports à la française était impossible à Anvers. Flexibilité et forte cohésion sociale étaient le ciment de la paix sociale. Les conflits avec les différents corporatismes étaient désamorcés grâce à une négociation permanente au sein de la communauté portuaire. C’est pourquoi le blocage du port par la grève des pilotes en février a été vécu comme un véritable choc.

choc est un euphémisme. Les pertes économiques se sont chiffrées à 1 million par jour de blocage. Nous négocions avec toutes les parties prenantes pour faire en sorte que cette situation ne se reproduise plus ».

Avec les armateurs, les autorités tentent de « limiter les dégâts ». Ces troubles sociaux ne placent cependant pas Anvers au niveau des perturbations que les ports français ont connu ces dernières années. Mais il est pris très au 1 million de pertes sérieux. Sans minimiser la situapar jour de blocage tion, G. Bernaers réaffirme les atouts d’Anvers : « flexibilité, fia« Nous avons bien terminé l’an- bilité et productivité » annonçant née 2011 avec une hausse de 5% une cadence de chargement/ du trafic global, mais les grèves déchargement de marchande février ont plombé le trafic de dises de 28 000 tonnes par ha ce début d’année. Depuis 20 ans, et par an, soit 77,8 t/ha/ jour, ce nous maintenons la paix sociale. qui positionne le port parmi les tend pas investir dans les canaux, les 300 millions de tonnes contre Ces grèves des pilotes ont sur- premiers mondiaux. « ce n’est pas notre rôle », en 187 en 2011. « La nouvelle écluse pris tout le monde » commente revanche, G. Bernaers n’exclut sur la rive gauche devrait renGreet Bernaers (en photo), n°2 de HAROPA : pas pas la possibilité « d’investir dans trer en service dans 4 ou 5 ans les plateformes multimodales le et augmentera la capacité de la d’impacts sur long du futur canal si une oppor- rive gauche. Le Deurgangdock le trafic de qui traite aujourd’hui 8,6 millions tunité se présente ». conteneurs de conteneurs ne tourne pas à Comment Anvers voit-il les gains En revanche, G. Barnaers se pleine capacité. Une nouvelle de productivité annoncé par les montre plus ennuyée par le fait darse est en projet et permettra ports français et la naissance qu’Anvers a perdu une escale dans quelques années d’accroître d’HAROPA, le GIE de l’Axe dans les nouvelles rotations Asie considérablement les trafics Seine ? « Il s’agit surtout d’une Europe du Nord mise en place conteneurisés. Parmi les autres coopération au niveau promotion- par l’Alliance G6, des grands projets d’infrastructures, l’extennel. Que les ports du Havre, de armateurs mondiaux, « nous sion du canal Albert pour perRouen et de Paris se rapprochent espérions plus d’arrêts, mais cela mettre l’accès à de plus grandes est bien pour eux, nous n’y ne veut pas dire qu’il y en aura barges. Enfin, le port vient de voyons pas plus de concurrence pas davantage à l’avenir. Les publier, avec le secteur privé, un car nous n’avons pas les mêmes armateurs ont pris leur décision rapport sur la durabilité, certifié l’autorité portuaire anversoise qui clients. Les trafics de conteneurs avant les grèves. Nous allons tout par le Global Reporting Initiative dénonce l’irresponsabilité d’une ne vont pas changer ». Idem pour mettre en œuvre pour que tout (GRI) et qui identifient un certain nombre d’indicateurs, socio-écocorporation qui menace l’en- le futur Canal Seine Nord : « il y se passe comme avant ». nomiques, environnementaux de semble de la communauté por- aura certainement un report du tuaire et écornifle l’image du port camion vers la barge mais cela Le deuxième port européen l’activité portuaire. Anvers est le scaldien. Un discours maintes n’amènera pas beaucoup de tra- poursuit son ambition de doubler premier port à réaliser ce type de S.Etaix fois entendu en France ! « Le mot fic supplémentaire ». Le port n’en- son trafic d’ici 2030 et dépasser diagnostic ».

Crédit : Antwerp Port Authority

Crédit : Antwerp Port Authority

PORTS DU NORD

Compétitivité portuaire

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Le mensuel pratique du commerce international


Barcelone, un port exportateur Après avoir enregistré une hausse de 4% de son trafic conteneurisé en 2011, le Port de Barcelone envisage de doubler ses capacités et compte sur la voie ferrée pour élargir son hinterland terrestre. Pour la première fois, le port enregistre davantage de trafic à l’export qu’à l’import.

A Barcelone, l’actualité de ce

premier semestre 2012 sera la mise en service du nouveau terminal à conteneurs (Moll Prat) exploité par Hutchison Port Holding (HPH) qui a investi 500 millions d’euros. « Le quai sera semi-automatisé. La productivité devrait passer de 35 mouvements/heure aujourd’hui à plus de 40 mouvements » explique Xavier Lluch, conseiller du port. « Ce nouveau terminal permettra

Crédit : Port de Barcelona

PORTS DU SUD

Compétitivité portuaire

de doubler les capacités du port, L’objectif du port est de passer à « Sur une longue distance, vers pour atteindre 5 millions d’EVP. 13%. « Récemment, l’hinterland Bordeaux, ou Lyon, le train a Sa mise en service est prévue de Barcelone se limitait à moins toute sa pertinence ». Depuis pour le début de l’été ». Pour de 100 kilomètres. L’intégration la vallée du Rhône, nombre l’heure, la paix sociale est de des services ferroviaires vers de chimistes empruntent cette mise. « On ne peut jamais pré- Saragosse, Madrid, puis Lyon, liaison ferroviaire qu’ils jugent sager de rien mais l’activité des Toulouse et Bordeaux a permis moins risquée que le mode roudockers est gérée par la société d’élargir notre zone d’influence ». tier, notamment pour les produits dangereux. privée Estibarna, dans laquelle le port ne détient aucune part. Les Lancé au plus fort de la crise dockers ont intérêt à maintenir en février 2009, le Barcelyon a « On retrouve également l’enune bonne productivité » poursuit trouvé sa clientèle. La connexion semble des biens de consommaX. Lluch qui souligne que « des avec Bordeaux via Toulouse tion. La liaison a gagné en attraccontrôles qualité sont réalisés à a été mise en place il y a tout tivité depuis 2010 et l’adoption l’ouverture des conteneurs ». juste un mois. « Lancé en juillet de l’écartement UIC européen. Il 2011, le service entre Barcelone n’y a plus de rupture de charge et Toulouse s'est étoffé en janvier liée à l’écartement des voies. A La part du ferro2012, passant à deux services Perpignan, un convoi part sur viaire est passée hebdomadaires, et intégrant Bordeaux, l’autre sur Lyon ». Les de 2,6 % à 11% une connexion supplémentaire: services sont opérés par Naviland L’autre priorité : le ferroviaire, dont Bordeaux » expliquent Nathalie Cargo, filiale de la SNCF, Contren la part modale qui était de 2,6% Thomas et Claire Pérez, les deux (filiale de Renfe Mercancías) et le port de Barcelone. en 2006 est aujourd’hui de 11%. déléguées du Port en France.

L’effet Renault à Tanger Med Embarquement des Dacia Logan à Tanger

Le 10 février dernier a été inauguré le terminal à véhicules. Une cérémonie marquée par l’embarquement vers l’Europe des premiers véhicules fabriqués par l’usine Somaca (Renault) de Casablanca.

Concession de 30 ans à Renault Doté de deux postes à quai pouvant accueillir des navires “car-carrier“ de dernière génération d'une longueur de 240 mètres, et d'une capacité permettant un trafic, à terme, d'un million de véhicules par an, le terminal à véhicules est destiné aux activités d'exportation, d'importation et de transbordement. Sur la superficie totale de 18,5 hectares de terre-pleins, 13 hectares, d'une capacité de stockage de 5 600 véhicules, ont été concédés pour une durée de 30 ans à Renault. Cette concession permettra l'exploitation logistique export d'un volume à hauteur des 400 000 véhicules pouvant être produits au sein de l'usine Renault basée sur la zone industrielle franche de Melloussa.

Renault Communication

Le terminal à véhicules du port de Tanger Med a été inauguré le 10 février dernier. Il permettra au constructeur français d’exporter 400 000 véhicules.

avril 2010. Les travaux d’aménagement des terre-pleins ont été confiés à l’entreprise SGTM. Le coût global de réalisation des principaux ouvrages composant le terminal à véhicules est de 600 millions DH : 460 millions DH pour le môle, 108 millions DH pour les terre-pleins et 27 millions DH pour le terminal ferroviaire à véhicules d'une capacité de traitement d'environ 500 000 véhicules par an. ■

Tanger Med 1. A droite, le terminal à véhicules à l'arrière plan le terminal containers

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Crédit : TANGER MED

Les 5,5 hectares restants seront dédiés à d’autres clients du port. Les travaux de construction des quais, attribués au groupement Bouygues Travaux Publics – SAIPEM – BYMARO, ont été achevés en Le mensuel pratique du commerce international


Zoom sur les TIC

A l’international, Oodrive ne lésine pas sur les investissements Créé seulement quelques mois

après l’éclatement de la bulle Internet, Oodrive, pionnier du mode Saas en France, a réussi son pari sur le web en moins de 7 ans. Celui de l’international, lancé en 2007, en est un autre. Porté par un export dit d’opportunité - BMW Allemagne l’ayant contacté sans aucune démarche commerciale préalable – l’éditeur de logiciels commande une étude de marché à un cabinet de conseil pour identifier, dans les six pays européens qu'il a d’ores et déjà présélectionnés (Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, Italie, Suisse), les sociétés dont elles pourraient faire l’acquisition. « Notre business modèle reposant uniquement sur la commercialisation d’abonnements, racheter une entreprise qui évolue dans notre domaine d’activité est un moyen d’atteindre plus rapidement la taille critique et ainsi d’assurer la pérennité de notre filiale », justifie Stanislas de Rémur, fondateur et Pdg du groupe Oodrive.

de ces marchés. « Ils sont plus complexes à aborder. Contrairement à la prospection espagnole qui est assez similaire à celle que l’on connaît en France, la vente en direct n’est pas la meilleure façon de rentrer en contact avec les Allemands. Nous testons la vente indirecte, c’est-à-dire que nous nous appuyons sur des intermédiaires qui assurent la promotion de nos produits ».

Crédit : OODRIVE

En 2007, sept ans après sa création, Oodrive, spécialiste des solutions professionnelles de sauvegarde et partage de fichiers en ligne, décide de s’attaquer de près aux marchés étrangers. Premier bilan.

Stanislas de Rémur, fondateur et Pdg du groupe Oodrive

En 2011, la Pme, qui compte aujourd’hui 160 salariés dont 40 installés à l’étranger, embauchait un commercial bilingue pour se faire une place en Suisse. Cette année, elle compte renflouer ses équipes commerciales en Allemagne en s’entourant de natifs, plus au fait des habitudes et des tendances de consommation. Des investissements qu’elle peut allouer à son activité internationale depuis qu’elle a réalisé une levée de fonds de 3,5 millions d’euros en avril 2011.

unique. Dès que vous mettez nous sommes dotés d’accélérales pieds dans un pays, vous teurs de flux. Concernant la confirepartez de zéro. Il vous faut vous dentialité des données, les clients familiariser avec les us et cou- nous font confiance, nos centres tumes du pays, voire des länder d’hébergements étant situés en en Allemagne et des régions en France et en Belgique. Cela serait Belgique ». Il faut aussi apprendre différent si nous les avions instalà composer avec l’administra- lés hors de l’Europe », confie Station administrative et fiscale ; ce nislas de Rémur. qui n’est pas toujours une mince affaire. « En Espagne, il nous a fallu Aujourd’hui, l’export représente plus de 2 mois pour ouvrir une 25% du chiffre d’affaires du filiale comme nous n’étions pas groupe et les filiales affichent résidents. En Belgique, si vous des taux de croissance à deux ambitionnez de vous développer chiffres. Et pour continuer d’asen Wallonie et en Flandre, vous seoir sa renommée internationale, « En Europe, il n’y devez adopter deux positionne- ce dernier mise sur les relations Une filiale est créée en Belgique a pas de marché ments différents, soit deux filiales », publiques européennes. « Les en 2008. L’année suivante, c’est unique » détaille le Pdg. Allemands sont très influencés au tour de l’Espagne. « Comme par ce qu’ils lisent ou entendent aucune société espagnole ne Stanislas de Rémur l’avoue « La législation sur sur votre entreprise. Les relations correspondait à notre cible, nous aujourd’hui, même s’il commer- la protection des publiques jouent un rôle d’autorité. avons procédé différemment. cialise uniquement des solutions données est plus En Espagne, la relation one ton Nous avons monté une filiale qui dématérialisées de sauvegarde stricte en Europe » one est privilégiée mais leur poids est dirigé par un responsable en ligne et de partage de fichiers, reste important ». Prochainement, franco-espagnol ». En 2010, ce qui simplifie grandement les Le groupe a déjà traduit ses l’entreprise devrait lever 4 millions Oodrive ouvre un bureau de démarches, la conquête des solutions en 25 langues, dont 6 d’euros supplémentaires pour représentation à Singapour puis marchés étrangers n’en reste pas pour le seul continent asiatique. financer son développement et en Allemagne pour vérifier, avant moins complexe et chronophage. « Pour que nos solutions soient faire de nouvelles acquisitions. d’engager des dépenses plus « Je pensais que cela irait plus vite. aussi performantes d’une zone Fanny Perrin d’Arloz conséquentes, les opportunités En Europe, il n’y a pas de marché géographique à une autre, nous

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Marché

Réussir en Algérie Amira Lehtihet, représentante de la Société Générale Algérie, présente les atouts et opportunités du marché algérien, elle insiste sur la nécessité qu'a l'Algérie de diversifier son économie afin de s'affranchir des ressources de gaz et pétrole qui la rendent dépendante et qui ne suffisent plus à porter sa croissance économique.

rappelle quelques données macroéconomiques de l’Algérie : 4% de croissance du PIB en 2011, diminution de la dette extérieure (20,3 milliards de dollars en 2000 contre 4,14 milliards en 2010), une réserve de change de plus de 150 milliards de dollars en 2011 avec des projections allant jusqu’à 210 milliards en 2012 !

Son PIB par habitant est d’environ 7400 dollars et son taux de chômage qui touche beaucoup les jeunes avoisine les 10 %. L’Algérie a lancé un programme d’investissement public de 285 milliards de dollars pour la période 2010-2014 principalement axé sur les infrastructures et sur la relance de l’appareil productif. Les réserves de pétrole représentent moins de vingt ans d’exploitation au niveau actuel et celles de gaz cinquante ans. L’économie est largement tributaire de ces deux secteurs qui représentent 50 % du PIB, plus de 97% des exportations et 80 % des revenus fiscaux.

L’Algérie prépare l’après-pétrole et doit donc diversifier son économie. Pour l’instant, elle est un grand pays importateur : 2e importateur de voitures en Afrique et, au niveau mondial, elle est par exemple le 3e importateur de céréales, le 3e pour les produits laitiers, le 5e pour le sucre… Ses principaux fournisseurs sont la France, l’Italie, la Chine, l’Espagne et l’Allemagne.

1 million de nouveaux logements en 5 ans Le gouvernement algérien s’est fixé comme objectif de construire un million de logements en cinq ans, dont 150 000 nouveaux logements dans l’Algérois et une ville nouvelle à Bouinan, dans le sud, pour 3,2 milliards de dollars. Les projets sont nombreux en matière d’infrastructures routières, ferroviaires (pour 18,8 milliards de dollars), portuaires et également dans la filière agro-alimentaire et la pêche.

Crédit : D.R.

Le port d'Oran, moins saturé que celui d'Alger est une solution alternative pour importer des marchandises.

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CLASSE EXPORT - G.G.

A mira Lehtihet

La capitale Alger 2 300 000 habitants en 2011

L’Algérie voudrait aussi s’ache- mé est recommandé pour les miner vers une société de l’infor- sociétés de revente en l’état et mation et des télécommunica- de prestations de services. « Les tions. Des opportunités existent entreprises de production ont la aussi dans le secteur de la santé possibilité d’importer les matières dans ce pays où en l’espace premières par remise documende quarante ans, l’espérance taire ou transfert libre dans une de vie a considérablement aug- limite annuelle de 40 K euros. menté. « L’Algérie compte sur C’est un assouplissement récent les fournisseurs étrangers pour » précise Mme Lehtihet. cet ambitieux ensemble de projets » relève A. Lehtihet qui rap- Un compte CEDAC pelle encore « que les matières pour débuter premières sont disponibles et qu’elles n’attendent qu’à être Pour ouvrir un bureau de liaison exploitées » ! en Algérie, pour une première approche du marché, il faut préalablement ouvrir un compte Assouplissement CEDAC, compte étranger en des paiements des dinars algériens convertibles. importations L’agrément du ministère du comle dinar algérien DZD n’est pas merce est requis. Il n’y a pas de une devise convertible, la ges- possibilité de recettes locales tion des devises étrangères est et un blocage de 20 000 dolassurée par la Banque d’Algé- lars auprès d’une banque algérie et il n’existe pas de méca- rienne est demandé. « La phase nisme de couverture à terme de démarrage ne doit pas être des devises. Pour exporter des négligée car c’est souvent là que biens, le recours au paiement tout se joue » résume A. Lehtihet. par crédit documentaire confirAnnick Béroud Le mensuel pratique du commerce international


De la haute valeur ajoutée sinon rien La Suisse est certes un pays riverain et en partie francophone mais ne

est donc indispensable de proposer des technologies innovantes pour lesquelles les Suisses sont très friands. A la fois respectueux et pragmatiques, ceux-ci ne perdront pas de temps avec vous si ils ne sont pas intéressés.

Crédit : D.R.

Un distributeur plutôt qu'un agent

L’export sur un marché voisin peut s’avérer

plus compliqué à appréhender que sur un pays long courrier. « Il sera plus difficile pour un entrepreneur de se rendre compte des différences en Suisse que par exemple au Japon, d’abord en raison de la langue (pour la Suisse romande) et de la proximité du pays » explique Fabrice Bernard, directeur-adjoint de la Chambre française de commerce en Suisse. Ainsi, l’existence des réseaux en tant force relationnelle ne doit pas être négligée : « Le fait d’avoir effectué son service militaire compte énormément car il n’est pas rare de recroiser des anciens collègues de régiment. L’armée représente en cela un creuset relationnel pour les affaires. Il en est de même pour Suissemem, qui regroupe l’ensemble des industriels des filières machines, équipements électriques et métaux. Il s’agit du premier employeur suisse avec une concentration de 80 % des emplois ». Quatre secteurs clés portent l’économie suisse : l’industrie mécanique, la banque, l’horlogerie et la « medtech » comprenez les technologies du médical. Ne perdez pas de vue que la Suisse est un marché mûr, autrement dit personne ne vous attend. La France est le troisième fournisseur tous secteur confondu après l’Allemagne et l’Italie. Il

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Fabrice Bernard incite les entreprises intéressées par ce marché à travailler sur leurs avantages comparatifs : « En quoi mon produit estil supérieur à celui de la concurrence ? C’est une question essentielle mais bien souvent oubliée des entrepreneurs français qui par manque d’expérience à l’international oublient de se positionner ». Il n'est pas obligatoire de s'implanter localementd'autant plus que l'immobilier (bureaux et entrepôts) coûtent cher. Le choix d'un intermédiaire en cela est une bonne solution. Préférez d’ailleurs un distributeur qu’un agent, plus rare et qui le plus souvent n’a pas besoin d’une carte supplémentaire pour gagner sa vie. Précisons que le distributeur est très attaché à son territoire et qu’il faudra prévoir une représentation par canton pour assurer une bonne commercialisation de son produit. La

Crédit : Medical research

vous y trompez-pas ! Cette petite confédération possède une culture des affaires spécifique selon les cantons visés. Zoom sur un marché très mûr qui n’attend que des produits et services innovants.

collaboration entre le chef d’entreprise et le distributeur est prépondérante. Il ne s’agit pas seulement d’un contrat entre avec un prestataire. C’est un travail de terrain régulier : des tournées de clientèle avec son distributeur ne sont pas à exclure. Investir le marché suisse d’abord par les cantons francophones (1/3 de la population) est une solution envisageable pour les Pme bien qu’il ne s’agisse que d’un premier pas ! La présence en masse de grandes entreprises mondiales en Suisse Alémanique et accessoirement dans la partie italienne montre le potentiel de développement dans le reste du territoire. Dans un pays où la main d’œuvre est très qualifiée, travaille entre 42 et 45 heures par semaine, le rachat d’entreprise ou les jointventure sont une autre manière d’envisager une implantation, d’autant plus que les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union Européenne facilitent la mobilité des salariés étrangers. Julien Thibert

Comparatif France

Suisse

Population (millions)

62,75

Population (millions)

Superficie (millier Km2)

551,5

Superficie (millier Km2)

PIB (milliards $)

2214

PIB (milliards $)

PIB/habitants ($)

35000

PIB/habitants ($)

7,8 41,3 3405 43400

Croissance PIB (%)

1,7

Croissance PIB (%)

2,1

Inflation des prix à la consommation (%)

2,5

Inflation des prix à la consommation (%)

0,2

Taux de chômage (%)

9,7

Taux de chômage (%)

3,3

Sources : Comparaisons internationales 2010/2011 - Rép. du Canton de Genève, Secrétariat d'Etat à l'Economie - Décembre 2010 - INSEE - 3e trimestre 2010 - CIA - The world factbook 2011

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