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Volume XXI, n˚ 17 Montréal, 1er septembre 2014

www.itineraire.ca

DOSSIER

SANS-ABRI APRÈS 50 ANS

ZOOM SUR MARIE-SOLEIL THIBEAULT LA RENTRÉE CULTURELLE LIVRES OUVERTS AUX ITINÉRANTS

MARTINE ST-CLAIR

SOLO LO


PISTE

Pour innover socialement tous ensemble

Dans le cadre de son 20e anniversaire, L’itinéraire a lancé en mai dernier la plateforme web PISTE (Pour Innover Socialement Tous Ensemble) La PISTE a été créée en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM), le Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), le Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES), Imagination For People et le Centre de liaison sur l’intervention et la présention psychosociales (CLIPP).

Décrochez la

Bourse Fondaction en innovation sociale d’une valeur de

5000$ Vous êtes une entreprise située au Québec, déjà en activité et ayant un projet de développement en innovation sociale? Présentez votre candidature avant le 30 septembre 2014. En ligne : www.itineraire.piste.ca Par courriel : bourse.innovationsociale@fondaction.com Par la poste : Fondaction CSN a/s Bourse Innovation sociale 2175, boulevard de Maisonneuve Est, bureau 103 Montréal (Québec) H2K 4S3 Les innovations sociales sont ces idées nouvelles ou oubliées qu’on applique aux défis sociaux d’aujourd’hui. Que ce soit en créant des solutions inventives aux problèmes de l’insécurité alimentaire, la précarité économique, l’isolement social ou tout autre problème touchant l’ensemble de la population, l’innovation sociale contribue à la qualité de vie et au bien-être individuel et collectif.


marie-Soleil Thibeault Camelot No : 1212  |  Âge : 27 ans Point de vente: Angle 40e Avenue/St-Zotique

C

'est l'histoire d'une fille qui, malgré un manque de chance, fait tout pour s'épanouir et se découvrir. Issue d'une famille monoparentale dont la jeune mère éprouvait de la difficulté à prendre soin d'elle, la camelot a grandi avec beaucoup d'insécurité. La situation s'est améliorée à l'adolescence quand elle est allée vivre chez son père adoptif. Un regain de confiance lui a permis d'obtenir son diplôme d'étude secondaire. Par la suite, elle décide de voyager et de se découvrir. De là découle l'idée de proposer un atelier pour des personnes en manque de confiance. Le concept est très chaleureusement reçu par un centre. Cependant, un coup de massue est survenu deux jours avant son atelier. Une déplorable rencontre, qui donnera lieu à des menaces, plonge Marie-Soleil dans un état de choc post-traumatique. «Ça m'a complètement déroutée de mon chemin qui était déjà fragile», déplore-t-elle. À la suite de cela, la future camelot entre dans une dépression qui durera un an et demi. Ce qui la sort de sa dépression, c'est la rencontre d'un des camelots de L'Itinéraire avec qui elle a pu discuter de son mal de vivre. Cet événement lui a aussi et surtout permis de sortir de son isolement. Depuis janvier, elle vend L'Itinéraire plus assidûment. «Je me suis donnée une discipline afin de ven­ dre les Itinéraires. C'est à ce moment que j'ai com­ mencé à recevoir des encouragements. À force de voir que beaucoup de gens me confiaient leurs soucis, j'ai commencé à me sentir moins seule.» Aujourd'hui, Marie-Soleil vend L'Itinéraire avec le même camelot qui l'a aidée à quitter son isolement. Petit à petit, la jeune femme recommence à reprendre sa vie là où elle l'avait laissée. Un retour aux études est envisagé et son rêve d'ouvrir un centre d'aide a ressurgi. TEXTE ET PhOTO : aDil BOUkinD

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nOS ParTEnairES ESSEnTiElS DE lUTTE cOnTrE la PaUVrETé

L'Itinéraire a pour mission de combattre la pauvreté et l'exclusion par le travail et une place en société. Notre organisme soutient et fait travailler quelque 200 personnes par semaine. Le magazine est donc une entreprise d'économie sociale qui s'autofinance. Mais son volet services sociaux comprend différents programmes pour offrir de l'aide psychosociale, du soutien alimentaire et en logement ou encore des services adaptés aux jeunes. Sans nos partenaires principaux qui contribuent de façon importante à la mission ou nos partenaires de réalisation engagés dans les programmes, nous ne pourrions aider autant de personnes. L'Itinéraire, c'est aussi plus de 2 000 donateurs individuels et corporatifs qui aident nos camelots à s'en sortir. Merci à tous! la direction de L'Itinéraire tient à rappeler qu'elle n'est pas responsable des gestes des vendeurs dans la rue. si ces derniers vous proposent tout autre produit que le journal ou sollicitent des dons, ils ne le font pas pour L'Itinéraire. si vous avez des commentaires sur les propos tenus par les vendeurs ou sur leur comportement, communiquez sans hésiter avec shawn bourdages, coordonnateur au développement social par courriel à shawn.bourdages@itineraire.ca ou par téléphone au 514 597-0238 poste 222.

ParTEnairES maJEUrS

nous reconnaissons l'appui financier du gouvernement du canada par l'entremise du fonds du canada pour les périodiques, qui relève de patrimoine canadien. les opinions exprimées dans cette publication (ou sur ce site web) ne reflètent pas forcément celles du ministère du patrimoine canadien.

PrinciPaUX ParTEnairES DE PrOJETS ISSN-1481-3572 n˚ de charité : 13648 4219 RR0001

DU MONT-ROYAL

Desjardins

l'iTinérairE EST mEmBrE DE

Le magazine l'itinéraire a été créé en 1992 par Pierrette Desrosiers, Denise English, François Thivierge et Michèle Wilson. À cette époque, il était destiné aux gens en difficulté et offert gratuitement dans les services d'aide et les maisons de chambres. Depuis mai 1994, l'itinéraire est vendu régulièrement dans la rue. Cette publication est produite et rédigée par des journalistes professionnels et une cinquantaine de personnes vivant ou ayant connu l'itinérance, dans le but de leur venir en aide et de permettre leur réinsertion sociale et professionnelle. convention de la poste publication no 40910015, no d'enregistrement 10764. retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au canada, au groupe communautaire l'itinéraire 2103, sainte-catherine est, montréal (québec) h2k 2h9

Québecor est fière de soutenir l'action sociale de L'Itinéraire en contribuant à la production du magazine et en lui procurant des services de télécommunications.


Volume XXI, n˚ 17 réDacTiOn ET aDminiSTraTiOn 2103, Sainte-Catherine Est Montréal (Qc) H2K 2H9 lE caFé l'iTinérairE 2101, rue Sainte-Catherine Est TéléPhOnE : 514 597-0238 TélécOPiEUr : 514 597-1544 SiTE : WWW.ITINERAIRE.CA

réDacTiOn éditeur aux contenus : Sylvain-Claude Filion chef de pupitre, Développement social : Gopesa Paquette infographe : Louis-Philippe Pouliot Stagiaires à la rédaction : Adil Boukind et Laurence Laplante collaborateurs : Simon Cordeau, Éric Godin, Ianik Marcil, Christophe Perron-Martel, Denyse Monté, Marie-Lise Rousseau, et Pierre Saint-Amour adjoints à la rédaction : Sarah Laurendeau, Hélène Filion, Marie Brion, Hélène Mai et Lorraine Pépin Photo de la une : Mario Jean/MADOC révision des épreuves : Paul Arsenault, Audrey Besnier, Michèle Deteix et Lucie Laporte

VEnTES PUBliciTairES 514 597-0238, poste 241

Conseillères : renée larivière 450-541-1294 – renee.lariviere18@gmail.com ann-marie morissette 514-404-6166 – am.mori7@itineraire.ca 514-597-0238 – poste 241 aDminiSTraTiOn Direction générale par intérim : Libera, Ressources humaines inc. chef de l'administration et des ressources humaines : Duffay Romano conseiller au développement social : Philippe Boisvert chef du financement et des partenariats par intérim : Shawn Bourdages conseillère au financement et aux partenariats : Élisabeth Julien-Rocheleau chef des communications-marketing par intérim : Sylvain-Claude Filion éQUiPE DE SOUTiEn aUX camElOTS chef du Développement social : Shawn Bourdages agent d'accueil et de formation : Pierre Tougas agent de soutien communautaire : Geneviève Labelle agent de développement : Yvon Massicotte cOnSEil D'aDminiSTraTiOn Président : Stephan Morency Vice-président : Gabriel Bissonnette conseillers : Philippe Allard, Geneviève Bois-Lapointe, Martin Gauthier, Julien Landry-Martineau, Jean-Paul Lebel Jean-Marie-Tison

Vos commentaires sur Facebook J'ai commencé à acheter L'itinéraire pour faire ma petite part... Puis, je l'ai lu... Le niveau élevé de conscience que j'y ai trouvé m'a renversée. MERCI à L'itinéraire. Longue et heureuse vie. Vous tous qui y travaillez êtes exceptionnels, ne nous laissez pas tomber. Puisse ce journal apporter la paix dans votre vie. Johanne Gauthier À chaque fois que je vois un camelot, j'en achète un. Les articles sont divins et c'est un excellent moyen de réinsérer les gens qui ne l'ont pas eu facile. Bravo :) Julie Précourt-Gagné

1er septembre 2014

acTUaliTéS 7 Éditorial 8 rond-point 11 ianik marcil 12 marTinE ST-clair de retour après la pause 16 dossier

SanS-aBri aPrèS 50 anS

22 liVres ouVerts auX itinÉrants

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lE cŒUr DE l'iTinérairE

28 les mots des camelots 32 piste

L'itinéraire, un excellent moyen positif pour redonner la dignité humaine. Des articles toujours intéressants et le plaisir de connaître des personnes de la rue, ils nous en apprennent tellement sur la vie et la compréhension du monde. Merci! Constance Haché

35 info rapsim

37

PanOrama

38 la rEnTréE cUlTUrEllE 43 ViVre

Dossier slow Moi, j'aimerais bien vivre dans une ville où on ne court pas. Quelle belle vie ce serait de s'entendre respirer, de regarder le gazon pousser, de prendre le temps de se regarder dans l'blanc des yeux, de danser sous la pluie, de prendre le temps de bien faire les choses ... wow, c'est une utopie pour moi ... mais je suis bien heureuse que la lenteur soit louangée. C'est un exemple à suivre ! Jocelyne Trudeau Girard

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à cOUrriEr@iTinErairE.ca Des lettres courtes et signées, svp! La Rédaction se réserve le droit d'écourter certains commentaires.

44 liVres 45 dÉtente

ce magazine coûte

LES CAMELOTS SONT DES TRAVAILLEURS AUTONOMES 50 % DU PRIX DE VENTE DU MAGAZINE LEUR REVIENT


Donner, c'est permettre aux femmes de consolider

la SOLIDARITÉ et L'ENTRAIDE qui se

développent entre elles. Vos dons permettent entre autres de soutenir les femmes camelots en créant des comités de travail pour de la réinsertion spécifique. C'est un programme qui les sécurise et les encourage par des activités de revalorisation de soi. « Depuis que j'ai rejoint le comité des femmes,  je participe aux ateliers d'art, nous allons au  théâtre, au musée et nous faisons des sorties  entre filles. Je prête également main-forte à la  banque alimentaire. J'aime vraiment ça et je  me sens beaucoup plus épanouie ». — Johanne Besner Participante à L'Itinéraire et   membre du comité des femmes.

PHOTO: MICHEL ROUSSY

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Dons et abonnement disponibles en ligne au www.itineraire.ca


éDiTOrial

le quatrième âge Il n'y a pas si longtemps, au XXe siècle, les gens devenaient vieux à 50 ans. L'espérance de vie, en 1960, était de 71 ans et ils étaient nombreux, les travailleurs qui rendaient l'âme avant même d'avoir atteint l'âge de la retraite. Eh bien, c'était le bon temps. La vie s'arrêtait au troisième âge. SYlVain-claUDE FiliOn | Éditeur aux contenus

E

n 2014, l'indice de longévité des Canadiens frise les 82 ans. En un demi-siècle, la population a doublé au pays; la proportion de gens âgés aussi et nous sommes de plus nombreux à ne pas être pressés de mourir. La base du problème, c'est que désormais, après 65, 70, 75 ans, il reste encore un tas d'année à vivre, et seuls les ultra riches peuvent se financer cette période qu'on appelle «la retraite». Il faudrait officiellement appeler cette nouvelle Il est époque de la vie le quatrième âge. extrêmement ardu, Une donnée importante du problème, c'est la grave disparité qui existe entre passé 55 ans, ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en ont pas, ceux qui le gardent et ceux qui de trouver un le perdent, ceux qui sont syndiqués et ceux qui ne le sont pas. Plus grave enemploi décent. core, le fossé qui se creuse entre les poOù vont ces sitions de l'État et la réalité du monde du travail. travailleurs, L'âge de la retraite passe graduellement de 65 à 67 ans au Canada. Au Québec, femmes et l'âge requis pour recevoir l'allocation suphommes, jetés plémentaire pour les travailleurs plus âgés (un plantureux 129 $ par mois) vient aux poubelles de passer de 55 à 58 ans, chez les bénicomme de vieux ficières de l'aide sociale. Le message, assez clair, c'est que plus on vieillit, plus il va Kleenex? falloir se démerder tout seul.

les ravages de l'âgisme

Or, la réalité sur le terrain va complètement dans le sens contraire. Les lois du marché – ou l'insatiable appétit du capitalisme, appelez ça comme vous voulez – font qu'il y a de plus en plus de cinquantenaires qui perdent leur emploi. En effet, dans un monde

où tout va tellement vite, pourquoi s'encombrer de travailleurs qualifiés ayant la force de l'expérience, quand n'importe quel jeunot va faire le boulot pour la moitié du salaire. Il n'aura qu'à googler ou chercher sur Wikipédia l'expertise qui lui fait défaut. C'est ainsi que toute une tranche de travailleurs âgés de 50 ans et plus qui perdent leur emploi se voient précipités dans le grand trou d'un filet social en effilochage accéléré. Il est extrêmement ardu, passé 55 ans, de trouver un emploi décent. Où vont ces travailleurs, femmes et hommes, jetés aux poubelles comme de vieux Kleenex? Ils chutent de palier en palier, jusqu'à manger toutes leurs économies, jusqu'à s'accrocher aux miettes de l'aide sociale pour se retrouver, de plus en plus nombreux, dans la rue. Le spécialiste de la question de l'itinérance Jean Gagné, de la TÉLUQ, a mené une étude qui démontre que 38 % des baby-boomers atteignent l'âge de la retraite dans un état de grande précarité, contre seulement 10 % en 2001-2002. Un autre aspect du problème, c'est l'inégalité des revenus de retraite à l'heure où les fonds de pension créés le siècle dernier ne suffisent plus à la demande. On peut s'interroger sur la façon de faire du gouvernement, et la colère des employés de l'État visés par le projet de loi 3 est compréhensible. Mais elle n'excuse pas la désobéissance civile (à l'heure d'écrire ces lignes, les pompiers de Montréal viennent de saccager l'Hôtel de Ville) et surtout, cette attitude d'enfant gâté par le système qui témoigne d'un chacun pour soi particulièrement arrogant. Je ne serai pas étonné si la prochaine génération de décideurs, affolée par la perspective d'un avenir désargenté et la prolifération de petits vieux pauvres, inutiles et itinérants, ne soit celle qui va légaliser l'euthanasie. sylvain-claude.filion@itineraire.ca

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rOnD-POinT

Par aDil BOUkinD, SYlVain-claUDE FiliOn ET laUrEncE laPlanTE

Dors pas sur mon banc

photos: gopesa paquette

L'arrondissement Ville-Marie a récemment commencé à installer des bancs publics plutôt controversés. Ces bancs ont la particularité d'avoir leurs accoudoirs au milieu et non aux extrémités. Michel Dallaire, un designer réputé pour avoir entre autres créer le design des Bixi, a conçu ces bancs. Plusieurs observateurs ont sourcillé et la nouvelle a fait la manchette : la Ville de Montréal a-t-elle installé ces bancs afin de décourager les itinérants de s'y allonger ? L'attaché de presse de l'arrondissement Ville-Marie, Jean Poirier, explique : «Nous avons reçu plusieurs de­ mandes pour avoir plus de bancs dans le secteur. Le but premier de ce nouveau design est de permettre aux personnes âgées de se lever.» Ces bancs succéderont graduellement à ceux qui devront être remplacés dans le futur, sur tout le terriroire. Reste que l'arrondissement a décidé de commencer à les installer aux environs du métro Beaudry, soit une des zones les plus touchées par l'itinérance. L'arrondissement dément les dires de ses opposants. «On associe ces bancs à l'installation récente des pics. Cependant, il n'y a aucune corrélation entre eux.» Étant donné que chaque banc coûte près de 2000 $, l'arrondissement Ville-Marie dépensera au total près de 336 000 $ pour 162 bancs. «Le coût est un peu plus élevé, mais en contrepartie la qualité et la du­ rabilité sont au rendez­vous», décrit M. Poirier. On peut quand même se demander s'il n'aurait pas été plus judicieux d'investir cet argent dans la lutte à l'itinérance. (AB)

Boomerang et cuillère musicale

le manuel de la discorde

L'empreinte, une boutique-galerie spécialisée en créations locales, fête ses 40 ans. La coopérative organise donc une série d'ateliers tous les mardis de septembre, au cours desquels des artisans procéderont à des démonstrations de leurs spécialités respectives. Le 9 septembre, l'ébéniste-boisselier Emmanuel Péluchon initiera le public à l'histoire de divers objets tels le boomerang. Le 16, Ben Cliche démontrera comment jouer de la cuillère musicale et en décrira la fabrication. (LL)

C'est admis : la dépression est le cancer du XXIe siècle. La dernière édition du Diagno­ stic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM), manuel considéré comme la bible des psychiatres, est présentement très contestée par les chercheurs en raison de son manque de rigueur. Cet ouvrage recense près de 400 troubles mentaux. Les professionnels lui reprochent de simplifier à l'extrême les émotions et les comportements humains. L'ouvrage qui a été publié pour la première fois en 1952 est devenu au fil des ans la référence pour les psychiatres, les psychologues et autres intervenants en santé mentale au point d'en devenir un bestseller. Il est d'ailleurs très utilisé par les professionnels pour établir des diagnostics et des traitements. Cependant, plusieurs lui reprochent d'être trop influencé par le lobby des groupes pharmaceutiques. (AB)

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Pornographie féministe La pornographie estelle un milieu uniquement machiste ? Pas si sûr que ça. C'est aux mouvements pornographiques féministes que s'intéresse Julie Lavigne, professeure de sexologie à l'UQÀM, dans son nouveau livre La traversée de la pornographie (Éditions du remue-ménage). Pour documenter ce phénomène, l'historienne en art s'est penchée sur l'histoire de la pornographie à travers différents médias : cinéma, arts visuels et performances. La pornographie reste encore aujourd'hui un sujet sensible pour les mouvements féministes. (AB)


GODIN DANS LA RUE

C'est le nombre de nouveaux immigrants arrivés au Québec de 2009 à 2013. De ce nombre, 62,3 % démontrent une bonne connaissance du français, une nette amélioration par rapport aux 36,8 % qui pouvaient en dire autant en 1994-1998. (SCF)

De la viande pour les paniers Pour pouvoir distribuer de la viande à ses bénéficiaires, les organismes d'aide alimentaire dépensent jusqu'à 70 % de leurs ressources financières pour en acheter. Grâce à un projet pilote mis en place par Moisson Montréal, certaines grandes chaînes d'alimentation acceptent maintenant de congeler de la viande qui peut ensuite être distribuée aux démunis. Une excellente initiative qui contribue à rehausser le contenu des paniers alimentaires. (SCF)

Trouvez la source! Qui n'a pas entendu parler de ces vieux sages qui, grâce à des vibrations, trouvaient les points d'eau en pointant leur baguette vers le sol? On les appelle les sourciers. Ceux qui ont déjà été un maillon important des villages ne sont pourtant plus consultés de nos jours. Le dimanche 14 septembre, de 11 h à 17 h 30, la Maison Saint-Gabriel organise une journée dédiée à ces hommes. Une dizaine de sourciers viendront donc faire des démonstrations pour initier le public à leur travail. (LL)

FErmES En VillE Un nouveau concept de fermes urbaines vient de voir le jour. Ce projet d'Ova Studios pourrait bien créer une petite révolution dans le domaine de l'agriculture en ville. Le Hive­Inn City Farm est un concept de structure modulaire qui utilise des conteneurs. Chaque conteneur servira d'écosystème particulier et sera ainsi indépendant des aléas climatiques. Chaque emplacement pourra être aussi bien acheté que loué par des compagnies, restaurants ou des particuliers. Cet impressionnant bâtiment prendrait place en plein cœur de New York. (AB)

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rOnD-POinT inTErnaTiOnal Depuis janvier 2014, la loi californienne empêche de détenir les immigrants arrêtés pour des délits mineurs en vue de les déporter, mais certains corps policiers ne s'y conformaient pas. Suite à l'indignation des communautés immigrantes, les autorités de Sacramento ont déclaré en mai qu'elles arrêteraient définitivement de collaborer ainsi avec les services d'immigration fédéraux. Depuis 2008, plus de 300 000 immigrants en situation irrégulière ont été déportés dans le cadre du programme «Secure Communities» du gouvernement fédéral, alors qu'ils avaient été arrêtés pour des petits délits. (Homeward Street Journal)

Les habitants de la province du Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan, ne profitent pas des 10 millions de tonnes de blé qu'ils produisent chaque année. Des contrebandiers en subtilisent 3 millions de tonnes qu'ils vendent en Afghanistan à des prix excessifs, laissant 65 % des enfants et 40 % des femmes de la province pakistanaise en état de malnutrition. Cette contrebande gonfle les prix dans l'ensemble du pays, alors que les trafiquants étendent leurs activités aux autres provinces productrices de blé. L'agriculture afghane a lourdement souffert pendant les décennies de guerre, créant une forte demande en nourriture qui attire la contrebande. (IPS)

camErOUn | récession côtière

nicaragUa | Panne sèche

Le Nicaragua est confronté à une crise alimentaire sans précédent alors qu'une sécheresse décime les récoltes et les élevages, acculant les agriculteurs à la faillite et laissant plusieurs habitants du plus pauvre pays d'Amérique latine dans la faim. Le gouvernement a importé en urgence des millions de kilos de fèves et de maïs, sans toutefois arriver à combler les pénuries. La crise pourrait s'étirer jusqu'en 2015 si les techniques agricoles ne s'adaptent pas aux changements climatiques. L'économie du pays pourrait aussi en souffrir, les produits agricoles représentant plus de 60 % de ses exportations. (IPS)

Les effets des changements climatiques frappent l'industrie touristique du pays. La montée du niveau de la mer détruit les plages qui attirent les visiteurs et plusieurs commerces font faillite. Dans la ville côtière de Kribi, la mer a avancé de 50 mètres depuis 1990 et l'érosion, couplée aux débris qui s'y échouent régulièrement, a transformé les grandes plages de sable blanc en bandes de boue. Les touristes fuient les côtes au profit du centre du pays, alors que le climat change dans l'ensemble du pays avec une augmentation générale des sécheresses, des pluies diluviennes, des parasites et des maladies végétales. (IPS)

photo: guillermo flores/ips

L'Itinéraire est membre du International Network of Street Papers (Réseau International des Journaux de Rue - INSP). Le réseau apporte son soutien à plus de 120 journaux de rue dans 40 pays sur six continents. Plus de 200 000 sans-abri ont vu leur vie changer grâce à la vente de journaux de rue. Le contenu de ces pages nous a été relayé par nos collègues à travers le monde. Pour en savoir plus, visitez www.street-papers.org.

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photo : natapics

photo : REUTERS/anthonY albright

éTaTS-UniS | Détention reportée

photo: ashfaq YusufZai/ips

PakiSTan | Blé dingue


Tarifs d'électricité : la poule aux œufs d'or

ianik marcil

L'an dernier, Hydro-Québec a versé 2,2 milliards de dollars en dividendes au gouvernement du Québec – c'est-à-dire à nous tous –, soit près de trois fois et demi plus que l'année précédente. Pourtant, prétextant encore une fois une hausse de ses coûts, elle désire imposer une nouvelle majoration de ses tarifs. ianik marcil | Économiste indépendant

P

our 2014, Hydro-Québec réclamait une hausse de 5,8 % – un record en plus de 10 ans (j'en ai parlé ici même dans ma chronique du 15 mars dernier). La Régie de l'énergie lui avait tout de même accordé une hausse de 4,3 %, ce qui représente plus de cinq fois l'inflation en 2013 ! L'an prochain, Hydro-Québec demandera à la Régie de l'énergie une augmentation tarifaire de 3,9 %, plus du double de l'inflation actuelle. Les achats et les investissements dans l'énergie éolien­ ne expliqueraient en partie cette hausse très importante, selon la société d'État. Ce serait le «prix à payer» pour développer cette filière d'énergie verte. Pourtant, l'éolien représente une infime partie de la production d'électricité au Québec : 1,3 %. Comment Hydro-Québec peut-elle justifier une telle hausse, compte tenu des profits faramineux qu'elle produit et que le développement de la filière éolienne pèse si peu dans son bilan financier ? C'est qu'au fil du temps, on a connu un changement de mission subtil de la part d'Hydro-Québec. La société d'État a d'abord été instituée – bien avant la nationalisation des années 1960 – pour fournir aux familles québécoises de l'électricité à bon prix. Mais très rapidement, dès l'époque de Duplessis, elle a également été appelée à être un formidable outil de développement économique, notamment régional, et de stimulation de l'innovation technologique.

Une poule pas de tête

Or, depuis plusieurs années, on pourrait croire que l'objectif premier d'Hydro-Québec est désormais de générer le plus de profits possibles afin de régler les problèmes des finances publiques du gouvernement du Québec. Une véritable poule aux œufs d'or. Mais

une poule aux œufs d'or pas de tête. Si les défenseurs des projets d'Hydro-Québec (la Romaine, éoliennes) prétendent qu'ils permettent le développement économique régional de la pro­vince, l'imposant rapport de la Commission sur les enjeux éner­gétiques déposé il y a quelques mois montrait que «l'énergie provenant des nouveaux mo­yens de produc­ tion mis en service à partir de 2008 (...) se traduit par une subvention annuelle aux producteurs d'électricité qui atteindra 1,2 milliard de La société d'État dollars en 2017, aux frais des consomma­ teurs d'électricité et des contribuables» ; s'entête à vouloir facture qui devrait s'élever à 1,4 milliard en 2020 et à 2 milliards en 2025. gonfler nos Autrement dit, le développement de nouvelles sources d'énergie comme factures à tout prix l'éolienne coûte une fortune, le vériafin d'engranger table impact structurant sur l'économie le plus de profits québécoise est mitigé et les contribuables-clients que nous sommes possibles. payons la note par des hausses importantes des tarifs. Alors que la même Commission appelait Hydro-Québec et le gouvernement à revoir en profondeur toute notre stratégie éner­gétique afin de faire du Québec un des joueurs les plus innovateurs sur la planète en matière de limitation de l'émission des gaz à effet de serre, de réduction de la consommation d'énergie et de développement technologique, la société d'État s'entête à vouloir gonfler nos factures à tout prix afin d'engranger le plus de profits possibles.

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rencontre

MARTINE ST-CLAIR De retour après la pause Le temps passe – plus de trente années de carrière - et c'est comme si les années n'avaient aucune prise sur elle. Même visage fin, même teint de lys, même sourire de petite fille. Seuls ses immenses yeux d'un brun chaud ont pris une intensité troublante, témoignant d'une riche expérience de vie. Elle sait chanter et faire déferler l'émotion, mais elle possède aussi une présence enveloppante, bougeant comme une top-modèle pour le bénéfice de notre photographe. Martine St-Clair est de retour. TEXTE : SYLVAIN-CLAUDE FILION PHOTOS : MARIO JEAN/ MADOC

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rencontre

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'échelonnant sur plusieurs décennies, ses succès ont marqué la chanson francophone : On va s'aimer, Il y a de l'amour dans l'air, Je ne sais plus comment je m'appelle, Danse avec moi, Lavez lavez... Auréolée de son éternelle jeunesse, elle vient de présenter un nouveau single, Solo, accompagné d'un clip léché où elle apparaît plus femme que jamais. Cet automne sortira son premier album de chansons originales en dix ans. Question incontournable : doit-on parler d'un retour? «Dès qu'on s'éloigne un peu des pro­ jecteurs, des caméras, le public a tendance à penser qu'on a tout arrêté. En fait, quand on prend une pause, c'est qu'on fait autre chose, les idées continuent à se tramer», répondelle avec lucidité. Momentanément loin des feux de la rampe, Martine s'est impliquée dans plusieurs causes chères à son cœur et a animé la série Cliptographie pendant deux ans à MusiMax. Une expérience enrichissante. «Tu es devant la caméra non pas pour chanter, mais pour parler de la car­ rière d'autres artistes. En commentant le parcours en images de Céline, de Marjo, de Laurence Jalbert, je me suis dit : je ne suis pas la seule à avoir pris une pause! Chaque artiste a be­ soin d'un temps d'arrêt afin de se ressourcer», conclut-elle.

Idole instantanée

Martine St-Clair connaît des débuts fulgurants à 18 ans en incarnant le personnage de Cristal dans la création québécoise de l'opéra rock Starmania, en 1980. Un rôle porte-bonheur qui lui procure le Félix de la Révélation de l'année alors qu'elle n'a pas encore enregistré son premier album. Celui-ci sort en 1982 et comporte des succès comme Le fils de Superman et Pleure ma p'tite sœur, pleure. Puis, c'est le méga succès au milieu des années 1980 avec l'album Ce soir l'amour est dans tes yeux, qui suscite des ventes phénoménales et lui rapporte quatre Félix au gala de l'Adisq. Une moisson de grands moments pour la chanteuse, qui n'arrive pas à se départir de son image de petite fille sage. Et surtout, après de tels sommets, il lui a fallu apprendre à vivre l'après. «Je n'étais pas naïve, mais je ne me rendais pas compte de l'amplitude de ce succès. Je constatais les répercussions, la rencontre avec le public, les signatures d'autographes, les gens qui venaient me dire que Il y a de l'amour dans l'air avait changé leur vie; il y en a qui se sont mariés sur cette

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chanson-là!», se remémore-t-elle, pelotonnée au creux d'une causeuse en cuir dans le studio du photographe. «Je trouvais des fleurs, des ca­ deaux devant chez moi, poursuit-elle. Un jour, un fan est même venu frapper à la porte. Cela m'a pris du temps pour comprendre le phénomène et appren­ dre à vivre avec.» Une époque où l'ampleur de sa notoriété a failli l'inquiéter. «J'ai eu un peu peur lorsque j'ai constaté que l'on me suivait, que ça empiétait sur ma vie privée. Mais je me suis dit : c'est la vie que j'ai choisie, je me donne à un public et il y a une partie de moi qui lui appar­ tient. Je chante pour qu'on m'entende, comme un peintre va désirer que l'on voie ses tableaux. J'accepte ce partage avec le public, mais j'ai aussi mon côté solitaire».

La rebelle se révèle

À l'instar de la Cristal de Starmania, qui dévoile son côté rebelle en se joignant aux Étoiles Noires, Martine St-Clair a révélé le sien avec la chanson Solo, lancée cet été et qui a été réalisée avec la collaboration de Xavier Caféine, qu'elle a rencontré sur un plateau de télé il y a deux ans. Une rencontre professionnelle

Le moment où Martine St-Clair s'est sentie le plus démunie C'était avant un show que je devais donner, J'avais un début de laryngite et je ne pouvais pas atteindre mes notes hautes. J'étais là, dans ma loge, je pleurais, je demandais à toutes mes bonnes énergies de m'aider. J'ai pris mon courage à deux mains et en montant sur scène, j'ai parlé au public, je leur ai avoué que je n'avais pas toute ma voix. Le public m'a accueillie, motivée et je suis passée au travers. J'aurais pu annuler, mais je voulais me tester, essayer de faire ça autrement et cette expérience m'a beaucoup appris sur moi. Il y a toujours une solution.


Je trouve que le sens du mot partage se perd dans notre société parce qu'on court toujours après des choses qui n'existent peut-être même pas.

qui lui permet d'exprimer un côté plus mordant, plus dynamique de sa personnalité. Pour son prochain album, elle a aussi retrouvé ses collaborateurs de Caribou, Marc Lavoine et Fabrice Aboulker. Thierry Séchan lui a offert la chanson La vie est un truc. «J'ai sou­ vent eu cette chance de me trouver au bon endroit au bon moment. Il y a des gens qui sont arrivés dans ma vie pour me proposer des choses différentes. C'est un choix que j'ai vite fait dans ma carrière : ne pas avoir d'attentes. J'ai dû négocier avec le succès alors que j'étais encore très jeune et dans les moments où j'ai été plus dans l'ombre, j'ai com­ pris que si tu essaies de toujours répon­ dre aux attentes des autres, tu vas à la dérive», philosophe-t-elle. Après avoir abordé le blues avec Femme fidèle et sur l'album Les ja­ louses du blues où elle interprète une pièce du groupe Offenbach, Martine continue de varier sa palette. Sédui­ te par la reprise de son succès Ce soir l'amour est dans tes yeux par LouisJean Cormier, elle a décidé d'intégrer des reprises à son tour, «mes chan­ sons coup de cœur» dit-elle, dans son prochain spectacle qui comprendra notamment Kraft Dinner de Lisa LeBlanc et une pièce empruntée au répertoire du groupe Nirvana.

L'amour est dans son coeur

Martine St-Clair a chanté que l'amour était «dans l'air», «dans tes yeux» et il est aussi bien présent dans son cœur. Au plus fort de la lutte contre le sida, elle enregistrait la chanson Désir = danger. En 2010, elle s'est jointe à la tournée Mille mots d'amour en lecture et en chanson au profit de l'organisme Les Impatients. Et depuis trois ans, elle est la porte-parole du regroupement des Magasins Partage. «Ça me tient beaucoup à cœur, lâchet-elle spontanément. J'ai été conquise

Quand je vais quitter cette Terre, je n'emporterai pas avec moi mes costumes de scène, mes disques et mes trophées. Mais je veux laisser des fragments d'aide, d'entraide, d'énergie, de partage.

de voir combien les bénévoles travaillent d'arrache-pied pour amasser des sous afin d'aider les familles dans le be­ soin.» Sa première expérience au service de l'organisme, un matin de décembre, l'a bouleversée. «On préparait des paniers de Noël dans une église du quartier HochelagaMaisonneuve et de voir, à 9 heures du matin, des familles, des femmes, des hommes, des jeunes, des grand-mères, ve­ nir attendre en ligne pour pouvoir manger... c'est là qu'on réalise le véritable sens du mot partage.» Partage : le mot, qui selon elle, devrait recouvrer son sens le plus intégral. «Il faut partager la chance qu'on a, qu'on a eue. Quand je vais quitter cette Terre, je n'emporterai pas avec moi mes costumes de scène, mes disques et mes trophées. Mais je veux laisser des fragments d'aide, d'entraide, d'énergie, de partage.» Une réalité qui lui fait aussi voir les sans-abri d'un œil nouveau. «Quand je vois quelqu'un qui est dans le besoin, je veux prendre le temps d'offrir une écoute, de demander : comment se passe ta vie, fais-tu attention à toi, y a-t-il quelqu'un pour t'aider?... C'est un miroir de notre société qui nous ramène à soi. On est tous pareils. Parfois je me dis : si j'avais pas eu cet ami, cet agent pour me prendre par la main, moi aussi je serais peut-être dans la rue. Quand je vois une personne itinérante, je pense toujours que ça aurait pu être mon frère, ma sœur, moi... Une vie, ça peut basculer tellement vite. Je trouve que le sens du mot partage se perd dans notre société parce qu'on court toujours après des cho­ ses qui n'existent peut-être même pas.» Martine explique comment la notion de partage a nimbé son enfance. «On était huit à la maison, cinq filles et trois gars, et il y avait nos amis qui arrivaient après les pratiques de musique ou de hockey... Dieu sait que ma mère en a fait de la magie pour mettre sur la table des plats à manger trois fois par jour! Le succès, j'y ai goûté, j'ai été privilégiée et si tout devait s'arrêter demain, je dirais quand même merci à l'univers de m'avoir envoyé tout ça».

Les magasins Partage Durant toute la première semaine de septembre, Martine participera à l'Opération Sac à dos, une collecte de fonds pour le retour à l'école, qui veille à donner aux enfants plus démunis des sac à dos remplis de fournitures scolaires et des boîtes à lunch. Au terme de l'événement, le public est invité à continuer à faire des dons aux 24 magasins Partage sur le site magasinpartage.org Puis, en novembre, Martine chantera quelques chansons à l'occasion de l'annuelle Soirée des célébrités au profit des Magasins Partage, qui sera animée par le trio Les Grandes Gueules.

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Le nouveau visage de la détresse

L'itinérance après 50 ans Les itinérants ne sont pas tous des jeunes vagabonds, flanqués de leur chien et affalés contre les murs ou les palissades. La vérité, c'est que l'on trouve dans la rue une surpopulation de gens âgés en comparaison avec le reste de la société. Entre perdre son emploi à 55 ans et attendre sa pension de vieillesse à 65, il y a un grand trou noir dans lequel tombent de plus en plus de gens. PAR LAURENCE LAPLANTE photos: flikr/danilo mancha

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e plus en plus de gens âgés vivent dans la précarité. Plus souvent qu'on ne le croit, beaucoup d'entre eux se retrouvent à la rue. Depuis 1997, à l'instigation des Petits Frères des Pauvres, il existe l'organisme PAS de la rue, dont la mission est d'accueillir et de soutenir toute personne de 55 ans et plus, sans domicile fixe ou en situation de grave précarité, dans une perspective de stabilisation et d'insertion. «Depuis le milieu des années 2000, le nombre de personnes admises en centre de jour a plus que doublé» commente Sébastien Payeur, directeur au PAS de la rue. L'organisme vient en aide aux personnes de 55 ans et plus en situation d'itinérance, vivant dans la précarité ou n'ayant pas de domicile fixe. M. Payeur se désole de constater que depuis le début des années 2000, «il y a eu une augmentation chaque année». Même son de cloche du côté de l'Auberge Madeleine, un centre d'hébergement pour les femmes de 18 à 65 ans. Daphnée Quentin, inter­ venante au centre, observe le même phénomène : «Dans les dernières an­ nées, l'âge moyen des femmes que nous accueillons a vraiment augmenté. C'est un phénomène nouveau pour nous». Il arrive que des personnes soient itinérantes depuis longtemps. Il est plus récent d'apercevoir des gens d'âge avancé, n'ayant jamais été en situation d'itinérance, se retrouver à la rue. «De plus en plus de femmes tombent en situation d'itinérance assez tard dans leur vie», explique l'intervenante.

Intervenir différemment

Dahlia Namian est enseignante en sociologie à l'Université d'Ottawa et auteure de l'ouvrage Entre itinérance et fin de vie. Selon elle, plusieurs facteurs

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dossier sont à l'origine du nombre croissant de personnes âgées Un soutien aux femmes Daphnée Quentin, qui voit passer des femmes de tous dans la rue : la précarité de ces personnes et la précaâges à l'Auberge Madeleine, abonde dans le même sens. risation de l'emploi. «Les personnes âgées, de manière «Si notre intervention auprès des femmes est toujours per­ générale, sont fragilisées», résume-t-elle. sonnalisée, l'âge peut avoir des Les aînés souffrent plus souvent effets différents. Elles n'ont pas de solitude et leur santé physique toutes la même santé et il y a beau­ et mentale est plus facilement «Les personnes vieillissantes coup moins de ressources pour les compromise. Ils ne sont pas plus sont confrontées à un ensemble de aînées que pour les jeunes.» Les avantagés côté emploi, car rare sont plus souvent visés sont les employeurs embau­ problématiques qui s'autoalimentent jeunes par les programmes de réinserchant des individus de plus de 55 ans. Plus les années passent, les unes les autres. Elles n'arrivent pas tion sociale. Ils sont aussi plus au courant des ressources qui plus leur situation et leur santé se à garder la tête hors de l'eau et existent et peuvent aller chercher dégradent. Certains en viennent de l'aide par eux-mêmes. Mme même à perdre complètement finissent par se retrouver à la rue.» Quentin croit qu'il est urgent de leur autonomie. freiner la situation en attaquant L'intervention faite auprès des le problème à la base, entre aupersonnes âgées en itinérance Sébastien Payeur, directeur du PAS de la rue tres au niveau de l'accès au logedoit être différente de celle ment. «En vieillissant, la santé et faite auprès des plus jeunes. l'âge font que les gens perdent leur revenu et éventuellement Selon l'enseignante de sociologie, les facteurs liés à leur logement, précise-t-elle. Le prix des loyers n'aide pas, il la vieillesse forment sans aucun doute une difficulté manque de logements sociaux.» supplémentaire. «Il y a différentes problématiques, mais Daphnée Quentin souligne que l'itinérance féminine est très peu de ressources et très peu de soutien. On en parle beaucoup plus cachée. Les femmes étant plus à risque moins, mais ces gens ont besoin d'aide.»

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d'être victimes d'agression ou de viol, elles ont tendance à habiter temporairement chez des gens, avant de se retrouver sans ressources. Un problème fort différent de l'itinérance au masculin. L'Auberge Madeleine est une maison d'aide à court terme. On y accueille les femmes en difficulté et on les réfère à des ressources adaptées. La collaboration avec d'autres organismes est essentielle à la réussite de sa mission. Avec un taux d'occupation de 100 %, on est contraint d'y refuser plus de 4000 demandes par année.

Un grand pas pour l'aide aux aînés

M. Payeur attribue aussi une grande part du problème aux transformations des milieux de travail : «En vieil­ lissant, les travailleurs autonomes se retrouvent dans une situation précaire, d'autres ont trop peu de formation ou se retrouvent disqualifiés au profit de la jeunesse». Selon lui, la main-d'œuvre est plus que disponible, mais les employeurs n'en veulent pas. Les exigences étant de plus en plus élevées sur le marché du travail, les personnes d'un certain âge n'y trouvent plus leur place. Pour tenter d'aider ces gens en difficulté, le PAS de la rue a mis en place un continuum de soutien. L'organisme offre un centre de jour ou les gens peuvent se rendre pour obtenir de l'aide. De plus, des intervenants de proximité

se déplacent, dans la rue, dans les salles d'attente des cliniques ou même à domicile pour tenter de rejoindre ceux qui vivent une grande précarité. M. Payeur défend une formule adaptée à la population qu'il rejoint «On a un ser­ vice d'accueil et d'animation, un service de sécurité alimen­ taire. On a même un programme d'information sociopro­ fessionnelle en partenariat avec Emploi Québec, spécifique aux 50 ans et plus». L'organisation projette présentement de mettre en place un programme de logements sociaux à soutien communautaire pour aider les personnes sans domicile fixe.

Lueur d'espoir

Dahlia Namian croit que trop peu d'endroits comme le PAS de la rue existent «Il y a déjà peu de soutien en iti­ nérance, quand en plus on rajoute les problèmes associés à la vieillesse...» Selon elle, les politiques sociales devraient cibler mieux cet enjeu, parce qu'elles ne sont tout simplement pas adaptées. «L'évaluation des besoins d'une per­ sonne âgée ne correspond pas à la situation de quelqu'un dans la rue». L'enseignante en sociologie croit que les programmes de sécurité du revenu et la pension de la sécurité de la vieillesse, entre autres, devraient être revus. Les itinérants étant considérés comme plus difficiles à gérer ne correspondent souvent pas aux critères. «Il y a

2013-2014 en chiffres 46 personnes par jour,

en moyenne, se sont présentées au centre d'aide, une augmentation de 9 % par rapport à l'année précédente.

405 personnes

différentes ont fréquenté le centre de jour sur 790 personnes inscrites, une hausse de 7 % par rapport à l'année précédente.

11 856 personnes au total ont eu recours aux services du PAS de la rue, une augmentation de 13 % par rapport à l'année précédente.

62 % des gens

étaient âgés entre 55 et 64 ans. 38 % étaient âgés de plus de 65 ans. Source : Rapport annuel, PAS de la rue.

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une fragilisation globale de la population vieillissante, il faut instaurer des mesures structurelles en amont.» Sébastien Payeur va dans le même sens. Il décrit le pro­ blème comme résultant d'un ensemble de facteurs structurels et croit que les «De plus en plus de pistes d'interventions doivent en tenir «Il faut intervenir avant. Le pas­ femmes tombent compte. sage entre 50 et 65 ans, vécu dans la pré­ carité, est très difficile. C'est à ce moment-là en situation ont le plus besoin d'aide.» Il souligne d'itinérance assez qu'ils l'importance de la solidarité et du soutien tard dans leur vie» communautaire. Il précise que les intervenants autant au niveau de la santé qu'au niveau social doivent absolument travailler en amont. «Tous les acteurs doivent travailler Daphnée Quentin, ensemble si l'on veut éviter le vase clos». SelMaison Madeleine on lui, le marché du travail doit aussi faire sa part. Il est important de l'adapter aux personnes de 50 ans et plus, alors que 8 % des baby-boomers atteignent cet âge dans une situation de précarité. «Notre but, en tant qu'organisme, c'est de permettre aux gens de se stabiliser à leur rythme. On ne peut pas demander à quelqu'un de se réinsérer facilement» affirme le responsable du PAS de la rue. Il est fier de la qualité de l'accompagnement

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offert par son organisme et se réjouit de toutes les petites victoires auxquelles il assiste. « Toutes les semaines et tous les mois, il y a de petites et de grandes réussites». Qu'il s'agisse de stabiliser un problème de santé ou de trouver un logement, M. Payeur croit que rien n'est à négliger. Pour lui, il est important que les gens retrouvent leur dignité, peu importe le chemin qu'ils empruntent. «On est pas ici pour les mettre dans des cases.» L'itinérance n'a pas de visage, d'âge ou de couleur. Beaucoup de gens dorment dans leur voiture et s'habillent bien, par fierté. Le soir, ils n'ont pourtant nulle part où aller. M. Payeur croit qu'il est important d'ouvrir les yeux du public sur cette situation qui prend sans cesse de l'ampleur. Il ajoute qu'il ne faut pas se fier aux appa­ rences.  «Éduqué ou pas, il y a de tous les parcours. Ce qui est préoccupant et peut-être un peu cliché à dire, c'est que personne n'est à l'abri.»

Pour en savoir plus :

Vieillir dans la rue : Mieux comprendre l'itinérance et la très grande précarité des personnes de 55 ans et plus, PAS de la rue, rapport de recherche, septembre 2013. www.pasdelarue.org


BOURSE FONDACTION

Plus qu'un mois pour soumettre vos projets Dans la foulée du lancement de la plateforme web PISTE, Fondaction participe avec L'Itinéraire à l'attribution d'une bourse de 5000$ pour stimuler le meilleur nouveau projet en innovation sociale. PAR GOPESA PAQUETTE

L

a bourse vise à encourager des entrepreneurs qui veulent apporter une contribution positive à la société en répondant à des enjeux sociaux ou environnementaux. Montréal est déjà un vivier de l'innovation sociale avec des initiatives comme l'autopartage de Communauto, les serres maraîchères urbaines des Fermes Lufa ou le réseau social d'échange de connaissance E-180. Mais pour affronter les défis sociaux de l'avenir, il n'y aura jamais assez d'innovation. Les partenaires cherchent donc des projets qui ont de l'ambition. Plus qu'un simple projet d'entreprise, c'est une micro-révolution que cette bourse veut encourager en privilégiant des initiatives bien ancrées dans leur milieu et qui démontrent une vision claire de ce qu'elles veulent atteindre. Cela peut être en privilégiant de nouvelles manières de faire travailler les secteurs public, privé et

communautaire ou en créant un produit ou service uti­ lisant un modèle d'affaires qui conjugue viabilité financière et bien-être des individus. En mai 2014, le Groupe L'Itinéraire lançait la plateforme web PISTE - Pour innover socialement tous ensemble. L'objectif est de sensibiliser le grand public aux innovations sociales. La PISTE a été créée avec l'Institut du Nouveau Monde (INM), le Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), Imagination for people et le Centre de liaison sur l'intervention et la prévention psychosociales (CLIPP). Dépêchez-vous, il ne vous reste qu'un mois pour participer! La période de candidature se termine le 30 septembre et le lauréat sera annoncé le 30 octobre 2014.

Renseignements : http://piste.itineraire.ca/ bourse-fondaction-en-innovation-sociale/


SOciéTé BiBliOThèQUES mUniciPalES

livres ouverts aux itinérants La bibliothèque a plus qu'une fonction littéraire. C'est un lieu d'échange social et culturel, ouvert à tous les citoyens, y compris les personnes itinérantes qui y trouvent refuge. Alors que des villes comme San Francisco et Winnipeg ont embauché des intervenants sociaux pour favoriser la cohabitation, qu'en est-il à Montréal?

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'itinérance est bien présente aux alentours de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), angle Berri/ de Maisonneuve. Assis à la sortie de l'établissement, Anthony Johnston, venu de la Saskatchewan, est globalement satisfait du service qu'il y trouve, hormis une altercation qu'il a eue une fois avec les gardes de sécurité dans les toilettes. «J'ai une carte d'invité pour utiliser In­ ternet, explique-t-il. C'est un endroit accueillant.» Il ne croit pas que des services d'intervention sociale soient nécessaires. Stand Salomon, rencontré au parc Émilie-Gamelin, à deux pas de la BANQ, renchérit. «Je n'ai eu qu'un petit différend avec un garde de sécurité qui voulait vérifier le contenu de mon sac, mais il ne faisait que son travail, raconte-t-il. C'est un endroit paisible où je peux m'évader en lisant à propos des artistes que j'aime.» Originaire de la Gaspésie, Gaëtan Bernier qualifie le personnel de la Grande bibliothèque de «gens bien corrects». «Ils donnent tous les renseignements néces­ saires et me traitent bien», assure-t-il.

crises occassionnelles

Véronique Tremblay, chef du service de l'accueil à la Grande bibliothèque n'est

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Par chriSTOPhE PErrOn-marTEl

pas surprise de ces propos. «La biblio­ thèque est sécuritaire et ouverte à tous, dit-elle. Des conflits surviennent, parfois avec des itinérants, mais pas toujours.» Ces problèmes surviennent surtout en cas de crise de santé mentale. Le personnel est formé pour intervenir à ce moment-là. «On tente de calmer la personne, de discuter avec elle, explique Mme Tremblay. Si ces tentatives échouent, nous devons appeler la sécurité pour la faire évacuer.» Selon elle, tous les citoyens ont droit d'accéder à la bibliothèque, même si cet avis n'est pas toujours partagé. «Il arrive que certaines personnes nous de­ mandent pourquoi on laisse entrer des personnes itinérantes», relate-elle.

la Ville s'en mêle

Véronique Tremblay avoue candidement que ce il serait une bonne idée d'informer les employés de la Grande bibliothèque sur les besoins des personnes itinérantes, car elle n'en sait rien pour l'instant. Manon Gauthier, responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Montréal, a peut-être une solution. «Nous ferons un recense­ ment cet automne sur l'état des lieux de l'itinérance à Montréal, annonce-t-elle. L'objectif sera de connaître les besoins de

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cette population pour qu'ils se sentent inclus dans les lieux publics.» M me Gauthier ne peut dire avec exactitude les mesures qui seront mises en place dans les bibliothèques à la suite du recens ement. Cependant, elle nous informe déjà de son objectif. «Il faut veil ler à ce que l'itinérance ne soit pas consi­ dérée comme un silo isolé, exp liquet-elle. Ultimement, nous devrons répondre à la demande des per­ sonnes itinérantes en déterm inant les lieux stratégiques et en y inve stis­ sant les ressources appropriée s.» Pour y arriver, l'élue n'écarte pas d'avoir recours aux organisme s communautaires. «La culture poli tique a changé depuis que le maire Denis Coderre est arrivé. C'est sur le terrain que l'itinérance doit être combat tue et j'ai réalisé en les visitant que les biblio­ thèques sont des lieux importa nts pour y arriver», constate-t-elle.

ailleurs à montréal

Réal Ménard, maire d'arron dissement d'Hochelaga-Maisonneuve , juge que le problème est lié aux commerces. «Dans les bibliothèqu es de mon quartier, il y a des itinéran ts, mais leur comportement n'est pas problé­

«C'est sur le terrain que l'itinérance doit être combattue. Les bibliothèques sont des lieux importants pour y arriver.» Manon Gauthier, responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Montréal


ANNONCEZ

photos: 123rf.com/diete r hawlan, brandon bou rdages

dans L’Itinéraire

matique, selon le maire. C'est plutôt les commercants qui nous appelent parce que des itinérants couchent devant leur commerce.» Selon lui, il ne manque pas de ressource s à l'heure actuelle. Ro be rt Ch am be rot , che f de section à la bibliothèq ue Côte-des-Neiges nous do nne sa vision dans son qua rtier. «Certains itinérants vienne nt se reposer, d'autres pour aller aux toilettes, parfois pou r lire et finalement certains von t sur Internet», commente-t-il. Certains viennent aussi pou r boire et se piquer. M. Ch anbe rot tro uve pa rfo is de s seringues et des boute illes vides dans les toilettes. «S'ils sont saouls ou si leur hyg iène est problématique, on leu r de­ mande poliment de partir, raconte-t-il. Les recevoir, ça fait partie des règles du jeu ; nous sommes un édifice public.» Le chef de section rappelle que ces règles s'appliquent à tous les usagers sans exception . M. Chamberot s'entreti ent parfois au sujet des itinéra nts dans sa bibliothèque avec les fonctionnaires du dé veloppement social de la Ville de Montréal. «On ab orde la bibliothèque comme le troisième lieu après le dom icile et le travail, dit-il. Mais vous comprendrez qu'il est diff icile d'inclure les itinérants dans cette vision de la bibliothèq ue, puisqu'ils n'ont pas les deux premiers lieux.»

Assurez votre visibilité et aidez à faire avancer la lutte contre l’itinérance pour la justice sociale.

514 597-0238 poste 241 publicite@itineraire.ca


PUBLI-REPORTAGE

Grâce au Magasin-Partage du Centre-Sud

Une rentrée scolaire abordable pour des familles à faible revenu Chaque année, les familles montréalaises à faible revenu doivent faire face aux dépenses de la rentrée scolaire. Depuis 2002, le Magasin-Partage du Centre-Sud vient en aide à plusieurs d'entre elles pour que la rentrée des classes soit réussie. Crayons à bille et à mine, cartables multicolores, gommes à effacer et calculatrices… la rentrée scolaire est parfois synonyme de stress financier pour bien des familles. Pour les aider à commencer l'année sans ce souci supplémentaire, les Magasins-Partage de l'île de Montréal offrent des articles scolaires, des denrées alimentaires et d'autres articles bien pratiques.

lent aider les ménages à améliorer leurs conditions de vie et leur faciliter l'accès au réseau d'entraide de leur quartier.

Réunis au sein du Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal, les 19 Magasins-Partage montréalais rassemblent des intervenants de plusieurs organismes communautaires, des commerçants, des citoyens et des institutions publiques qui veu-

Une rentrée scolaire bien organisée

Depuis 12 ans, le Magasin-Partage du Centre-Sud ouvre ses portes pendant une journée en août, tout juste avant le début des classes.

PHOTO FOURNIE PAR L'ASSOCIATION LES CHEMINS DU SOLEIL

« La rentrée scolaire est une activité qui nécessite chaque année plus de 325 heures de bénévolat de la part d'une soixantaine de

De gauche à droite : Daniel Lauzon, directeur de l'Association Les Chemins du Soleil, Lysa-Marie Janelle, coordonnatrice du Magasin-Partage du Centre-Sud, David Boudreau, Julia Mikhail et Omayma Chakib, bénévoles.


PUBLI-REPORTAGE

bénévoles », explique Daniel Lauzon, directeur de l'Association Les Chemins du Soleil, l'organisme qui s'occupe de la rentrée scolaire du Magasin-Partage dans le Centre-Sud. « Les bénévoles contribuent de plusieurs façons au succès de l'opération : emballage, montage et démontage des étalages, accueil, accompagnement et service de livraison… Nous voulons que les gens et les familles qui viennent chez nous pour la rentrée scolaire soient bien accueillis et puissent trouver ce dont ils ont besoin. »

scolaire sont fournis par le Regroupement des Magasins-Partage, qui tient plusieurs activités de financement tout au long de l'année afin d'approvisionner les 19 succursales réparties dans l'île de Montréal, précise Daniel Lauzon. Nous bénéficions également de la générosité de certains commerces et citoyens. Et quelques élus de l'arrondissement de Ville-Marie n'hésitent pas à nous donner un coup de main. »

Le Magasin-Partage de la rentrée scolaire dans le Centre-Sud rejoint près de 200 enfants âgés de 4 à 18 ans issus d'une centaine de familles dont près de la moitié étaient monoparentales en 2013. Ce nombre est stable depuis plusieurs années. PHOTO : 123RF.COM/KIM REINICK

Pour pouvoir bénéficier de cette activité, les familles doivent s'inscrire d'avance en juillet, habiter le Centre-Sud, fournir des preuves de résidence et de revenu, et présenter la carte d'assurance-maladie de chacun de leurs membres. L'événement de la rentrée ne sert pas qu'à distribuer des fournitures scolaires, mais aussi des denrées alimentaires et des produits d'hygiène courants. Chaque enfant reçoit un sac à dos rempli de crayons, de papier, de cahiers, de cartables et d'accessoires comme règles, aiguisoirs, gommes à effacer; on lui donne aussi une boîte à lunch dont il pourra se servir toute l'année. Au rayon des aliments, le Magasin-Partage offre des fruits et des légumes frais, des produits laitiers et des denrées non périssables. Moyennant une contribution volontaire, chaque participant peut parcourir les rayons et choisir ce dont il a besoin. « Je suis contente d'avoir eu une place dans votre organisation, car cela me soulage de ne pas avoir à dépenser pour les fournitures scolaires de mes enfants. Et en plus, vous nous donnez de la nourriture, c'est vraiment génial! », a témoigné une participante en 2013. « Les articles et les denrées alimentaires distribués à la rentrée

Nourrir aussi l'espoir Le Magasin-Partage du Centre-Sud profite de l'activité de la rentrée scolaire pour mieux faire connaître le réseau d'entraide du quartier. On y distribue des dépliants et on invite des représentants des divers organismes communautaires à venir rencontrer les familles et les gens qui se présentent. « Nous souhaitons faciliter ainsi leur entrée au sein d'un réseau où il devient possible d'amoindrir les effets de la pauvreté en offrant des outils qui peuvent améliorer leur qualité de vie », conclut Daniel Lauzon.

L'Association Les Chemins du Soleil L'Association Les Chemins du Soleil organise le Magasin-Partage de la rentrée scolaire du Centre-Sud depuis 2002. Cet organisme à but non lucratif intervient principalement auprès des jeunes de 6 à 18 ans de l'arrondissement de Ville-Marie. Fondée en 1983 par sœur Léona Desgagné, de la congrégation des Oblates Franciscaines de Saint-Joseph, l'Association mène ses activités de sports et de loisirs en misant sur une approche éducative afin de prévenir des problèmes sociaux chez les jeunes, notamment la délinquance. Ses locaux sont situés au 1155, rue Alexandre-DeSève dans le quartier Centre-Sud.


lE cŒUr DE L'ITINÉRAIRE

Rêves d'enfance

rt à toutes Enfant, chacun est encore ouvees et d'amour, les possibilités. On rêve d'aventuraires libres. Nos rien n'est trop beau, nos imagin faire part de ce camelots ont accepté de nous aient tout-petits. qui les faisait rêver lorsqu'ils ét

Un monde idéal

Un rêve haut en couleur

Serge Trudel erine Est Camelot, angle Morgan/Sainte-Cl.ath Un monde de

Sylvain Clot Camelot, angle Saint-Denis/Ontario

idéa Je rêvais de vivre dans un monde idéal, mais je ne crois rêve un ait justice et d'amour. C'ét vera. C'est un rêve pas être encore ici le jour où ça arri partie de la vie. plutôt poétique, car la poésie fait

Au sommet de la gloire

Nathalie Lauzon Camelot, angle Mont-Royal/Fabre

Lorsque j'étais petite, tout le monde me disait que je jouais bien la comédie, que j'étais une étoile née. Je rêvais de devenir actrice, de déve lopper mon talent et de jouer dans des films. J'ava is d'ailleurs une idole, c'était Wonder Woman.

J'ai toujours rêvé de devenir pilote de F-18. Ça fait depuis mes 13 ans que j'y pense. J'ai été chanceux, mon neveu est devenu pilote. Il m'a déjà amené faire un tour dans son avion. Il faut avoir le cœur solide, l'avion tournait. J'aime beaucoup les sensations fortes.

ve Fabriquer sn-oHonanrg ê

Tuan Trie Henri-Bourassa ot el Cam , métro is petit, un vieux

and j'éta Kwaï. J'ai vu un film qu pont de la rivière Le t ai de le s film. Il s'appel pa is pont, je n'arrêta rs ou uj to C'était un beau i ffiche du film. J'a s de regarder sur l'a ou ts en -d e des cure rêvé de prendr e réplique le et de faire un ic ps bâtons de po la rivière avoir le pont de de ce pont-là. D' ez réduit ch moi. Kwaï en modèle

Sortir de la masse

e Michel Marcil bault, angle Berri/Sainte-Catherin pas beaucoup ant Camelot, Place Dupuis et au Archam n'ay , ans 15 À ail. trav bon lais avoir un

vou Je rêvais de devenir constable. Je temps là, les manufactures, r dans une manufacture. Dans ce aille trav à cé men com d'éducation, j'ai tons qui suivent le troupeau. mou des gens agissaient comme les îne, cha la à ail trav du t men c'était vrai que comme col bleu. x travailler en tant que col blanc mieu ais j'aim urs, aille rdé rega j'ai Moi

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ITINERAIRE.CA | 1er septembre 2014

Les voitures électriques Raoul Joubert Camelot, métro Montmorency Quand j'étais enfant, je rêvais d'avoir une voiture électrique. Ça fait longtemps qu'on entend parler de ça, les automobiles qui fonctionnent à l'électricité. Aujourd'hui on en vend des voitures comme ça, il y en a de plus en plus. C'est bon pour l'écologie, ça a plein de bons côtés. C'est un beau rêve, je trouve. J'en ai eu des voitures, mais pas électriques, malheureusement.


lisé Jacques Énde veau Mo ent re du Nou m

agique, Théât m t n e le mo m o Camelot rbre de Noël. C'était à la maison. Un m

décorer l'a le comme rêvais de assemblait, à l'éco spéciales. Je rêvais je , t n a f ais en n se r ivités pour moi. Quand j'ét e j'aimais le plus. O t à l'école les act portante im e e u t q n ê o e f ill é e e le rév est un de l'ann n c'était olle. Noël À la maiso de cette période f née toute l'an

‘Tites jobs, grosses jobs

Benoît Chartier Camelot, IGA Place Be rcy et Métro Radisso Comme tous

Rêver d'être aimée

Nancy Boucher et métro Villa-Maria Camelot, angle Saint-Denis/Ontario l'amo ur. Je rêvais de sentait Enfant, je rêvais de découvrir ce qu'é toujours d'ailleurs, je comtir que quelqu'un tenait à moi. J'en rêve e aimée. J'ai aussi toujours mence à connaître la sensation d'êtr re, j'adore la poésie. Ce sont rêvé de vivre de mon art. J'adore écri dans ma vie. les deux choses qui sont importantes

n les enfants, je voulais devenir pompier, polici avocat... mais surtout er, médecin, devenir menuisier co mme mon père. Cepe jamais voulu m'encour ndant, il n'a ager dans ce sens. Il voulait que je devienn car il disait que j'étais e électricien, trop petit pour les gro sses jobs et trop gros pour les petites jobs. Ce que j'aimais le plus, c'était la senteur du bois fraîch ement coupé, la sent eur de la rosée du matin et le sentimen t du travail bien acco mpli quand le client était content. Mon pè re disait toujours qu'un menuisier était une personne qui répa rait les dégâts que les plombiers et les électriciens faisaient dans la rénovation. Ma mère, elle, voulait que je devienne un prê tre, mais j'aimais trop les femmes! Je ne savais pas quoi faire comme métier et mon père voulait qu je prenne un temps de e réflexion pour considé rer la vocation d'agriculteur. Mais j'ét ais allergique aux anim aux. Notre médecin nous avait su ggéré de me mettre en contact avec les animaux pour cont rer mes allergies. J'ai alors suivi ses conseils et suis allé ch ez mon oncle qui était agriculteur. J'ai été malade un pe u au début, mais je me suis fait des anticorps pour mes alle rgies aux animaux. J'a i donc été guéri avec le contac t constant avec ceux -ci. Aujourd'hui, c'est mon cousin qui a pris la relève de son père. Mon cousin ayant suivi des cours en agriculture, je le re specte beaucoup. Cependant, il est extrê mement occupé alors de communication en nous avons peu semble. Il est égaleme d'érable et producteu nt producteur de sirop r laitier. Son sirop d'éra je connaisse. Sa tire ble est l'un des meille d'érable et son sucre urs que d'érable sont égaleme Il est très courageux nt excellents. et s'occupe aussi de trois personnes âgée j'essaie de lui en dema s. Pour ma part, nder le moins possible pour ne pas le dérang féliciter nos vaillants er. Je souhaite et courageux agricult eurs qui nous nourris qu'il est important d'e se nt et je crois ncourager nos produ Moi j'ai fini fonctionn its locaux. aire et j'ai eu une be lle grande maison su avec un bateau et r le bord de l'eau un garage sur l'eau pour le garer. J'avais jardin en arrière. J'a aussi un grand i réussi à avoir tout cela, malheureuseme un burn-out à force nt j'ai fait de trop travailler et j'ai tout perdu. C'éta aussi un rêve d'enfan it ce et il s'est envolé.

1er septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

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photo: ArianneClement

Mots de camelots

photo: gopesa paquette

Nicole Giard Camelot, métro Longueuil

Des beaux cadeaux Sylvain Clot Camelot, angle Saint-Denis/Ontario

J'avais prédit dans mon dernier texte qu'il m'arriverait de bonnes choses, et c'est enfin arrivé. Je suis fier de moi, de ce que j'ai accompli ces derniers temps et mon entourage l'est aussi. Je travaille fort et ça m'a enfin servi. Les sous que j'ai gagnés dernièrement, j'en ai profité pour me gâter, pour me faire des beaux cadeaux, au lieu de le dépenser dans la drogue. Je me suis payé ce que j'attendais depuis très longtemps, depuis 17 ans : un air conditionné. Je me suis aussi gâté avec un système de son et une belle télévision. De plus, je me suis acheté un vélo. J'adore visiter la ville à vélo, mes coins préférés sont le VieuxPort, le Mont-Royal et le parc Lafontaine. J'ai aussi un projet de partir à vélo jusqu'à Québec. En même temps, j'en profiterais pour visiter mon neveu qui travaille sur la base militaire de Valcartier. Deux jours de vélos, 100km par jour, ça va être un bon exercice pour rester en forme!

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ITINERAIRE.CA | 1er septembre 2014

Cindy Tremblay Poète de rue et camelot, angle Beaubien/28e avenue

Le suicide... Une idée ou une réalité? Sa souffrance était trop pesante pour continuer. Par une journée glaciale d'hiver Ma sœur a choisi d'en finir avec sa chair Elle s'est accroupie sur un chemin de fer Pour soulager son enfer.

L'été musical Pendant le Festival de Jazz, je suis allée sur la rue Saint-Denis faire un blitz pour vendre des magazines. L'ambiance et la musique étaient très bonnes. Au coin des rues Duluth et Saint-Denis, les gens étaient vraiment sympathiques. J'ai beaucoup aimé la musique qui jouait, mais il faut dire que j'ai toujours aimé ce genre de musique, le jazz et le blues. Je suis aussi une grande fan de plusieurs styles différents. Je vais dans toutes sortes de festivals, du Festival Western de StTite au Festival International de Jazz de Montréal. L'autre jour, ma voisine Marie m'a amenée dans une maison pour personnes âgées où on a dansé la danse en ligne. Je suis restée très surprise par une femme de 90 ans qui dansait avec énergie et dynamisme. Elle était vraiment en forme pour son âge, ça m'a impressionnée comme elle dansait bien. J'aime participer à un maximum des festivals pendant l'été, si j'en ai la chance, car j'adore la musique.

Le suicide...

Détruite par sa sensibilité Les démons étaient sans pitié Elle ne voyait plus les couleurs de sa beauté Elle devenait une zombie effacée. La mort la suivait pas à pas Même durant son enfance, elle pensait à ça Est-ce qu'on aurait pu éviter ce froid Est-ce le destin ou un choix? Serais-je vivante avant d'avoir complété ce poème? Je voudrais apaiser cette peine bohème Dans les astres, il y a tes caresses Tes gestes sont livrés à mon adresse. Un destin détaché s'est écrit Dans l`ombre de mon esprit Malgré les souvenirs qui me déchirent J'aspire à ne plus me détruire. Parfois ma peine est trop forte pour être retenue Celle qui est de mon sang est disparue Un chant vole jusqu'à mon oreille... Où suis-je? Un paradis céleste, un Enfer où tout le monde se déteste? Mon crayon veut parler, mais je manque d'inspiration Il ne peut plus s'exprimer, ma tête est un canon L'encre de mon stylo est éteinte et triste La page blanche m'a rattrapée, je ne contrôle plus mes pensées. Où sont passés mon talent et ma liberté En ce moment ma cage est fermée Mes doigts dansent sur ses lignes en cherchant la vérité. Vicky, je veux te venger pour toutes les fois où tu t'es sentie rejetée Même par celle qui t'a enfantée. Pour toutes les fois où tu t'es fait manipuler, battre, intimider. Pour toutes les fois où tu as demandé de l'aide et tu t'es sentie délaissée. Pour toutes les fois où tu as été malheureuse, seule, perdue, et abandonnée. Vicky, je veux te venger parce que ta vie t'a été volée. Je t'aimerai éternellement.


chEmin FaiSanT

histoire de blogue et d'amitié michEl DUmOnT | Chroniqueur de rue

C

hers lecteurs, je vous présente flashmike.blogspot.com. Ceci est le nouveau site que j'ai monté récemment en collaboration avec mon ami Éric Chartrand. Laissez-moi vous dire en quoi consiste ce blogue. Son but premier est de me faire connaître de vous dans tout le Québec, par mes messages, mes textes, mes histoires à propos d'événements comme mon implication à L'Itinéraire. Je vous informe sur les parutions, les événements spéciaux et ce qui se passe en ville. Ce blogue va aussi véhiculer mes idées, mes sentiments, mes impressions, mes inspirations... Ça va me servir à grossir mon groupe d'amis. C'est un autre moyen de communication pour se rencontrer et aussi pour s'exprimer et se faire comprendre. C'est le début et mon blogue va s'enrichir de bonnes et belles choses que vous aimerez lire. D'où vient l'idée? Ça a commencé par une simple réunion avec un de mes meilleurs amis, au centre-ville. Il m'a aidé à le construire. Cet ami s'appelle Éric Chartrand. Nous avons fait connaissance il y a quelques années dans une fondation où j'étais téléphoniste et lui, répartiteur. Éric est une personne simple, facile d'approche, mais sélective pour ses amitiés. On peut lui faire confiance, il est franc, a bon cœur et pour ses amis il ne regarde pas le fond de son portefeuille. Il aime aider les gens à condition qu'ils veuillent s'aider. Il a aussi de l'expérience avec le public, car il a déjà travaillé dans les bars avant de travailler pour la fondation. Présentement, Éric travaille pour les Transports funéraires Sanscartier, son public est très calme! :) D'après moi, ses trois passions principales sont : la musique rock, la photo et les armes d'imitation. Éric est pour moi un exemple de relation amicale.

Il sait écouter les autres, les conseiller et les aider selon leur demande. Bref, c'est une personne que tout le monde voudrait avoir près de soi. C'est grâce à lui que j'ai pu construire ce blogue. Je le remercie du fond de mon cœur pour tout ce qu'il a fait pour moi dans le passé, pour ce qu'il fait dans le présent, pour ce qu'il fera dans le futur. Ah! j'oubliais : un gros merci pour le photographe Emmanuel Lapointe qui a pris le temps de nous photographier pour la page de présentation de mon blogue. Toutes les présentations sont maintenant faites : le blogue, Éric et Emmanuel. Je vous remercie tous les deux ainsi que mon public qui m'appuie dans ce projet qui me tient à cœur. Grâce à ce blogue, nous pourrons voyager ensemble. Je fais aussi des textes pour L'Itinéraire et je veux continuer même si j'en fais pour le blogue. J'ai encore des textes écrits, mais inédits. J'aime le magazine et je veux me faire connaître par plusieurs moyens. Vous pouvez me lire dans la revue et dans mon blogue. Il faut desservir tout le monde, car ce n'est pas 100 % de la population qui a accès à Internet. J'ai aussi d'autres écrits que je voudrais vous faire lire. Je suis sûr que ça va vous intéresser. J'ai un secret à vous confier : une de mes tantes est écrivaine et va m'aider dans le futur à faire mon premier livre. Je vous en parlerai dans une de mes chroniques prochainement. Avant de terminer, je voudrais vous confier ceci : j'ai planté une graine en terre, j'en prends soin tous les jours en la nourrissant pour la faire germer, pour qu'elle devienne un arbre et qu'elle me donne des fruits, ça, c'est mon blogue. Vous pouvez me lire à flashmike.blogspot. com pour faire grandir mon arbre. Je vous aime tous!

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Mots de camelots

Tout est possible Geneviève Bois-Lapointe Camelot, métro Laurier (sortie Laurier)

Un gros plus André Guy Camelot, tour de Radio-Canada

Bonjour, je m'appelle André Guy. Je suis camelot pour L'Itinéraire à la tour de Radio-Canada depuis plusieurs années. Je rencontre beaucoup de personnes et je parle à beaucoup de monde. Je suis bien satisfait de travailler à cet endroit. Je suis près de chez moi et je n'ai pas d'autobus à prendre. Je peux y aller à pied, le jeudi midi, jusqu'à trois heures de l'après-midi. Je vends beaucoup de magazines qui me permettent de subvenir à mes besoins personnels et à payer mes repas. D'être camelot pour L'Itinéraire m'a permis de me faire des amis et de rencontrer des vedettes de la télévision. Une fois, j'ai même rencontré un député du Parti Québécois. Il m'a serré la main. Je remercie beaucoup le groupe L'Itinéraire de m'avoir accueilli. Et je les remercie également pour les bons repas préparés par les cuisiniers au café. J'encourage les gens à acheter des cartes-repas de L'Itinéraire pour les offrir aux gens dans le besoin et pour les aider à passer à travers des jours plus difficiles.

Je suis heureuse de vous annoncer que le 17 juin dernier a eu lieu l'assemblée générale de L'Itinéraire et je me suis présentée aux élections du conseil d'administration. Ce fut pour moi un grand défi de prendre le micro, vu que j'ai fait énormément d'anxiété et de phobie sociale la plus grande partie de ma vie. Mais j'ai pris tout mon courage et ma bonne volonté pour dépasser mes peurs et atteindre mon objectif et j'ai été élue à un des postes de représentants des camelots pour un mandat d'un an! Le lendemain, je suis allée avec Serge Lareault, l'ancien directeur général, faire un témoignage pour la levée de fonds de l'Omnium de l'Oeuvre Léger au profit des jeunes de la rue. Ce fut pour moi, un peu comme l'apogée de mon accomplissement bien qu'en réalité ce n'est que le début. Bref, j'ai dû raconter mon parcours de vie, qu'estce qui m'a amené à L'Itinéraire et pourquoi j'y reste. L'Itinéraire, j'y crois! C'est un milieu de vie, une machine vivante, une entreprise d'économie sociale qui redonne aux personnes en marge de la société du pouvoir sur leur vie. Le magazine est un outil de communication qui permet de faire entendre la souffrance et l'appel à l'aide des plus démunis pour conscientiser et sensibiliser le citoyen au phénomène grandissant de l'itinérance et des troubles de santé mentale. Je suis convaincue que les camelots sont remplis de potentiel et c'est pourquoi je ferai entendre leur voix!

Les maladies mentales

photo: Lucie Larin

Cécile Crevier Camelot, métros Fabre et L'Assomption

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Je trouve dommage, en général, le traitement fait aux personnes atteintes de maladies mentales dans notre société. Selon moi, elles sont souvent jugées injustement. En réalité, ces gens ne peuvent pas fonctionner normalement comme les autres, car ils ne sont pas bien entourés. Il faut arrêter de les juger et commencer par les aider davantage. Bien souvent, ces gens ne sont pas réalistes et n'ont pas conscience de leurs problèmes, c'est pourquoi ils ont besoin d'une aide extérieure. Ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils peuvent faire aux gens qui les entourent et ils tombent bien souvent dans l'alcool et les drogues. Il faut que ça change. Je pense qu'un meilleur encadrement et un bon suivi pourraient faire une différence pour ces personnes. On pourrait essayer de leur trouver des occupations afin qu'elles soient mieux encadrées et qu'elles puissent mieux fonctionner. On devrait les inciter à prendre un programme de réinsertion sociale, afin de leur donner un but : un programme de musique, de peinture, etc. Par exemple, moi je travaille, je suis autonome et responsable de mes actes. Eux aussi devraient, comme nous à L'Itinéraire, être réintégrés dans la société. Il faut arrêter d'être complaisant. Je suis contre la paresse, contre la violence et je pense que dans la vie, il faut faire tout en notre pouvoir pour se sortir de la rue. S'ils sont capables de boire une bière ou prendre de la drogue, ils sont capables de faire autre chose de leur vie.

ITINERAIRE.CA | 1er septembre 2014


hors piste

Je crois au destin Linda Pelletier | Chroniqueuse de rue

J

e crois au destin. En venant sur Terre, on ne choisit pas ses parents. Par conséquent, ni son éducation ni le pays où on va naître ni par quelle religion on va être conditionné. Je vais prendre un exemple au hasard. Heeeu... moi! Je vous résume mon enfance jusqu'à ce que j'atteigne la majorité. Je viens d'un foyer dysfonctionnel, feu mon père était un pédophile doublé d'un homme d'une violence extrême, il m'a battue jusqu'à mes dix-huit ans. Puis, je me suis enfuie de sa maison. Quant à ma mère, elle est partie avec un autre homme alors que j'étais âgée de dix ans, me laissant par une lettre la charge de mon père et de mes trois frères plus jeunes. J'étais l'aînée et la seule fille. Voilà. Quand j'étais petite, j'avais un grand rêve. C'était de faire le tour du monde, de devenir polyglotte et d'écrire des romans d'aventures de voyage. Lorsque je suis partie de la maison, c'était pour suivre ce rêve de liberté. J'ai bien commencé à voyager avec mon amie Marielle, mais, à l'âge de vingt-cinq ans, en Égypte, mon destin m'a rattrapée. J'ai fait ma première psychose. Là-bas, je suis allée en prison, car j'ai déchiré mon passeport en affirmant que j'étais Égyptienne, puis j'ai été transférée à l'hôpital psychiatrique et rapatriée par le médecin de l'ambassade, qui m'a fait hospitaliser. J'ai été diagnostiquée psychotique maniaco-dépressive à cause des sévices vécus dans mon enfance. Depuis mes 25 ans, il y a une coupure dans ma vie. Un avant et un après. Avant, je voyageais en Afrique, en Europe, en Amérique du Sud, après je voyageais plutôt dans ma tête. C'était moins mais beaucoup moins agréable si je peux me permettre cet euphémisme. Et depuis je Je coûteux, n'ai plus jamais voyagé. Voilà pourquoi je crois au destin. Mon rêve d'enfance ne s'est jamais réalisé. On ne fait pas ce n'ai qu'on veut dans la vie. Je n'ai pas choisi d'avoir une maladie mentale, comme une personne ne pas choisit pas de devenir paraplégique. Remarquez, j'aurais pu aussi devenir éperdument amoureuse d'un homme qui m'aurait aimée choisi en retour et m'aurait enfin guérie de mon fantastique manque d'orientation (je me perds dans d'avoir un trois et demi) rien que par son amour vivifiant. Ou mourir écrasée par un dix-roues. Ou encore naître en Turquie et, dès mon jeune âge, mes parents auraient décidé avec qui je me marierais. une Secrètement je serais amoureuse d'un autre garçon, lui aussi destiné à une autre fille et nous au Canada. maladie fuirions Vous voyez j'étais destinée à vivre au Québec! Y'a pas de hasard! Alors je vous retourne la question. Que choisissons-nous dans la vie? Notre personnalité, nos mentale, qualités, nos défauts? Non. On peut choisir d'améliorer sa personnalité et de travailler à amoincomme drir ses défauts. Pas plus. Je crois en une puissance supérieure aimante qui a tout créé et qui a déterminé notre destinée. une Aujourd'hui, à l'approche de mes 60 ans et depuis l'âge de 55 ans, je peux me dire que je m'aime personne sans me sentir ridicule. Alors toutes les épreuves que j'ai vécues ont fait de moi une meilleure une personne humaine, empathique et qui sait que le bonheur est dans les petites ne personne : choses. Et ça n'a rien à voir avec les religions. Je ne crois pas aux religions. Pour moi, les religions ont été inventées par les humains et c'est du choisit pareil au même. Y'a que les simagrées qui changent. Les catholiques ont une religion assez canpas de nibale : buvez mon sang, mangez ma chair. J'imagine qu'une personne qui entend ces paroles pour première fois doit avoir envie de se sauver. Sans faire le tour de toutes les religions, prenons les devenir lamusulmans. Ben eux ils prient sur un petit tapis, n'importe où, en direction de la Mecque. Une paraplégique. chance que je ne suis pas née dans cette religion avec mon manque d'orientation!

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in memoriam Récemment, deux de nos camelots, aimés de leurs collègues et de leurs clients, nous ont quittés. Nous leur rendons un dernier hommage. PIERRE TOUGAS | Agent d'accueil et de formation

Roderick Marshall (1956-2014) Tout le monde l'appelait Rodrigue. Pourtant son prénom était Ro­derick. Natif d'Angleterre, il était le camelot devant la SAQ du Marché Jean-Talon depuis plus de 3 ans. Toujours souriant, la voix tout en douceur, il aimait exécuter quelques arabesques, en vendant, au grand plaisir de ses clients. Homme discret, secret même, il était toujours prêt à venir en aide aux plus démunis que lui. D'ailleurs, son plus grand rêve dans la vie c'était de rendre quelqu'un heureux. Il est décédé d'un bête accident dans un escalier au mois d'août dernier. Il venait d'avoir 58 ans.

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ITINERAIRE.CA | 1er septembre 2014

Nancy Boucher (1970-2014) Nancy parlait à tout le monde sans exception. Résidant juste à côté du Café L'itinéraire, elle le fréquentait tous les jours. C'est sans aucun doute pour cette raison qu'autant les employés que les camelots la connaissaient si bien. Sur son point de vente, Nancy entrait naturellement en contact avec les clients, trouvant les mots justes pour attirer leur attention. Malgré ses nombreux problèmes de santé, jamais a-t-on senti le découragement modifier son caractère. Certains camelots qui la connaissaient bien vous diront qu'il y avait quelque chose de beau en elle. Elle qui disait aimer tout le monde doit pouvoir constater aujourd'hui de là-haut combien beaucoup de gens l'aimaient aussi.


PiSTE

Pour innover socialement tous ensemble piste.itineraire.ca cOmmUnaUTé

commerces cherchent familles Combien de parents ont déjà fait l'expérience de manger dans un restaurant et, au moment d'avoir à changer la couche du petit dernier, s'apercevoir qu'il n'y a aucune table à langer? Combien de mères ont déjà affronté le regard désapprobateur d'un employé parce qu'elles devaient allaiter dans un commerce? Malheureusement, ce genre de situation est encore fréquent aujourd'hui et pour plusieurs parents, aller au restaurant ou faire ses emplettes peut devenir une expérience difficile. L'environnement public est souvent mal adapté aux besoins des jeunes familles et peu accueillant envers elles. La situation peut même favoriser l'isolement social; ne se sentant pas les bienvenus, les parents peuvent en venir à ne plus sortir et à rester confinés chez soi. Pour lire le texte intégral: piste.itineraire.ca

rEVEnU

lOgEmEnT

la boutique où tout est gratuit ! loger les itinérants : Entrer dans une bou- le défi d'un homme d'affaires tique, prendre un article dont vous avez besoin et sortir sans rien payer, ce n'est pas voler. Ce ne l'est pas à Berlin, en tous cas. Dans la capitale allemande, des bénévoles ont créé une boutique où les clients peuvent se procurer ce qu'ils veulent gratuitement et sans avoir non plus à troquer un objet contre un autre. Le concept Systemfehler – en français «erreur du système» – souhaite ainsi remplacer les concepts capitalistes axés sur la réussite financière par les bienfaits de la coopération, du partage et de la vie communautaire. Si quelqu'un a un objet usagé dont il ne veut plus, il l'apporte simplement à la boutique ; si une personne aperçoit parmi les présentoirs un vêtement, un article de cuisine ou un livre qu'elle convoite, elle n'a qu'à le prendre. Bonjour l'entraide ! Pour lire le texte intégral: piste.itineraire.ca

Dave Martyshuk s'occupe de la location de chambres dans vingt maisons et quelques lofts de l'immeuble locatif MacDonald. À la

demande des responsables du programme d'allocations aux handicapés sévères (AISH) et de la coopérative Boyle Street Community Services, il a entrepris d'aider les personnes itinérantes chroniques d'Edmonton à se loger. «Nous comptons 2008 clients, dit M. Martyshuk. Chaque personne possède une chambre et partage des aires communes bien Pour lire le texte intégral: piste.itineraire.ca

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la caisse populaire Desjardins du mont-royal :

Un mouvement coopératif solidaire

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e par sa nature coopérative, Desjardins se démarque des autres institutions financières. Les caisses sont soutenues par un réseau solide pour répondre aux besoins de leurs membres et de la communauté. Engagées dans leurs collectivités, elles optimisent leurs ressources ou travaillent en inter-coopération afin de contribuer à des projets de grande envergure. À cet effet, la Caisse populaire Desjardins du Mont-Royal et celle de l'Est du Plateau unissent souvent leurs moyens. Une partie des excédents est redistribuée à la collectivité sous forme de dons et de commandites. Sur proposition du conseil d'administration, les membres décident, à l'assemblée générale annuelle, du montant alloué à ce fonds. Ainsi, grâce à leur caisse, ils peuvent appuyer des causes qui leur tiennent à cœur. Le Fonds d'aide au développement du milieu (FADM) de la Caisse du Mont-Royal est composé de membres dirigeants élus qui siègent au conseil d'administration. Il soutient divers projets touchant, entre autres, la culture, l'environnement, la jeunesse, l'économie sociale, les œuvres communautaires et la coopération.

En 2014, le FADM a notamment contribué à la réalisation de projets comme: Cinéma sous les étoiles par Funambules Médias, une soirée diffusant des documentaires au parc Laurier chaque mercredi soir de l'été; Culti­ vons le Plateau par la Maison de l'amitié de Montréal, une foire d'agriculture urbaine à ciel ouvert, ainsi qu'aux efforts de l'organisme Les Impatients qui vient en aide aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale par le biais de l'expression orale. L'Itinéraire est heureux de collaborer avec ce partenaire dont l'engagement envers la communauté est exemplaire.

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Au-delà de la rue Pour mieux comprendre le phénomène de l'itinérance

inFO raPSim

marJOlainE DESParS | Coordonnatrice adjointe du RAPSIM

L

e Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec, un regroupement national de 13 tables de concertation en itinérance provenant de différentes régions du Québec et dont le RAPSIM est membre, a tout récemment lancé un important document au titre évocateur : Au­delà de la rue, Réalités et en­ jeux de l'itinérance au Québec. C'est le 18 juin dernier qu'avait lieu le lancement montréalais de ce document. Plus de 70 personnes y ont assisté dont des membres du RAPSIM, des alliéEs communautaires et institutionnels et des éluEs. Avec ces textes sur les différentes réalités de l'itinérance au Québec, faisant état de plusieurs interventions et stratégies, Au­delà de la rue apporte une vision diversifiée de la question et contribue au partage des connaissances. On y traite de l'itinérance des femmes, des jeunes, de la question du vieillissement, des enjeux de la santé, du logement et de l'hébergement. Les auteurEs proviennent de différentes régions et organismes, ce qui permet d'avoir une vision transversale du phénomène.

Quelques mois après la sortie de la Politique nationale de lutte à l'itinérance, et alors que les organismes attendent toujours le dévoilement du plan d'action interministériel prévu pour l'automne Au­delà de la rue permet également de mieux saisir les diverses interventions menées pour prévenir et réduire ce phénomène complexe. Depuis les lancements dans différentes régions, plus de 750 copies d'Au­delà de la rue se sont déjà écoulées. Que ce soit pour le grand public, les étudiantEs, les intervenantEs, les bénévoles, les membres de conseils d'administration d'organismes communautaires, ce document constitue une bonne source de référence et de formation, pour mieux comprendre l'itinérance et ces différentes réalités. Il est possible de se procurer ce précieux document, au coût de 5 $, en remplissant le bon de commande disponible sur le site du RSIQ : http://www.rsiq.org/publications/audela-de-la-rue

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LES PERSONNES DÉMUNIES ONT AUSSI DES ENFANTS. PARTICIPEZ À LA CAMPAGNE

COMME IL EST BON DE

GOÛTER À LA VIE!

Du 4 au 13 septembre prochain, aidez un enfant à manger à sa faim en faisant un don chez votre épicier Metro et tout au long de l’année sur le site web leger.org/enfant 100% DES DONS REÇUS SERVENT LA CAUSE DES ENFANTS.

leger.org


panorama

PAR sylvain-claude filion

Les Oscars de la photo Le World Press Photo est la plus prestigieuse compétition de photographie professionnelle au monde. Cette année, 5 800 photographes de 130 pays ont soumis 98 000 images au jury qui s'est réuni à Amsterdam, afin de choisir 150 photos lauréates dans neuf catégories que pourront apprécier les visiteurs (ils étaient 35 000 l'an dernier) dans le cadre de l'exposition qui s'arrête à Montréal au Marché Bonsecours jusqu'à la fin du mois. Plusieurs événements satellites se greffent à l'événement, dont la venue du photojourna­liste William Daniels, l'un des lauréats 2014, et de Marie Sumalla, rédactrice photo des pages internationales du journal Le Monde.

WORLD PRESS PHOTO MONTRÉAL Jusqu'au 28 septembre Marché Bonsecours wppmtl.com

Photo du haut: Philippe Lopez, France, Agence France-Presse. Photo du bas: John Stanmeyer, États-Unis, VII pour National Geographic.

Ciné-club 2.0 Longtemps lieu culte du cinéma de répertoire, le Théâtre Outremont reconquiert une place de premier plan dans le circuit des salles de cinéma grâce à l'implantation de la techno­logie numérique la plus avancée de l'heure. Ce rehaussement technique, qui inclut un projecteur DCP2K, un son ambiophonique et un écran performant, s'inscrit dans le cadre de la Stratégie culturelle numérique du Québec. Au programme, une projection hebdomadaire avec notamment Uvanga de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq (8 septembre), En solitaire de Christophe Offenstein (15 septembre) et 9 mois ferme d'Albert Dupontel (22 septembre). La série Ciné-Zoom proposera aussi, sous peu, des films pour enfants.

Uvanga

THÉÂTRE OUTREMONT Les lundis à 16 h et 19 h 30

theatreoutremont.ca

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culture

C'est la rentrée! Déjà septembre! Après une saison riche en festivals et en festivités de toutes sortes, l'univers culturel québécois entre dans le virage de la rentrée. Auteurs, acteurs, metteurs en scène, danseurs, chorégraphes et commissaires d'expositions sont à pied d'œuvre pour animer une saison culturelle qui s'annonce pleine d'éclat.

C

'est au Théâtre de Quat'Sous que revient l'honneur d'ouvrir le bal avec un titre parfaitement opportun : Opening Night, l'adaptation de Fanny Britt d'après le film de John Cassavetes. Dès le 2 septembre. Le lendemain, le NoShow d'Alexandre Fecteau refait surface à Espace Libre jusqu'au 13 septembre. On misera ensuite sur Le pain et le vin, dernier volet de la trilogie Histoire révélée du Canada français d'Alexis Martin et Daniel Brière. La production du NTE théatre met en scène une riche distribution qui compte Danielle Proulx, Dominique Pétin, Alexis Martin, Gary Boudreault et Steve Laplante du 23 septembre au 11 octobre. Autre création, au Rideau-Vert cette fois : Le prince des jouis­seurs de Gabriel Sabourin, qui a l'ambition de faire revivre le roi des claqueurs de portes, Georges Feydeau luimême, incarné par Alain Zouvi dans une mise en scène de Normand Chouinard. Du 16 septembre au 11 octobre. Enfin, l'événement de la saison pourrait bien être l'humour cinglant de Pour réussir un poulet, une production du Théâtre de La Manufacture écrite et mise en scène par Fabien Cloutier. Denis Bernard, Gabrielle Côté, Guillaume Cyr, Marie Michaud et Hubert Proulx sont les protagonistes d'une sinistre farce sociale qui promet de laisser une empreinte profonde.  Du 23 septembre au 1er novembre, à La Licorne.

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C'est aussi à La Licorne que se déroule l'échange dramaturgique entre le Québec et l'Écosse (sera-t-elle devenue indépendante?) du 29 septembre au 1er octobre. La scène de la rue Papineau accueillera ensuite L'Homme invisible/The Invisible Man du poète franco-ontarien Patrice Desbiens et, en novembre également, le Projet Bocal revient nous étonner avec une nouvelle proposition intitulée Oh Lord. Chez les institutionnels, ils se mettront à 30 pour ouvrir la saison le 9 septembre du côté de l'Espace GO avec Le vertige, une production du Théâtre de l'Opsis de l'auteure russe Evguénia S. Guinzbourg, qui plongera les spectateurs dans l'univers sordide des prisons russes du siècle dernier. Suivra en novembre Lumières, lumières, lumières d'Évelyne de la Chenelière qui pose un œil contemporain sur le roman Vers le phare de Virginia Woolf. Chez Duceppe, les personnages de Lewis Carroll Peter (Pan) et Alice revivent dans une fantaisie qui prend place dans le Londres des années 30 du 10 septembre au 18 octobre avec une distribuSylvie Drapeau ouvre la saison au Quat'Sous dans Opening Night .

photo: PIERRE RIVARD

PAR SYLVAIN-CLAUDE FILION


tion dominée par Béatrice Picard. Puis, ce sera la reprise du texte de Jean-Marc Dalpé Août - un repas à la campagne dès le 29 octobre. Une reprise fort attendue au Théâtre du Nouveau Monde : Being at home with Claude, l'un des plus grands textes de René-Da­ niel Dubois, qui n'a rien perdu de son actualité trente ans après sa création. Marc Béland y incarne le rôle de l'inspecteur après avoir joué, il y a un quart de siècle, celui du prostitué, confié cette fois à Benoit McGinnis. Dès le 16 septembre. Deux autres reprises très attendues complètent la rentrée : La Déprime, qui revivra en octobre au Théâtre du Rideau-Vert, plus de trente ans après sa création, et Ma première fois, qui a connu un franc succès cet été, pour quatre soirs au Théâtre Saint-Denis, les 12, 13, 19 et 20 septembre.

Ma première fois, de retour au théâtre Saint-Denis.

Sheryl Crow

U

n automne varié s'annonce côté musique populaire. Le Club Soda accueillera notamment The Constantines (4 octobre), Alexandre Désilets (9 octobre), Pascale Picard (30 octobre), l'australien Kim Churchill (1er novembre) et l'ex-Joy Division Peter Hook (10 novembre). Beaucoup de va-et-vient au Théâtre Outremont avec les spectacles de Lina Boudreau (16, 17 et 19 septembre), Grand Corps Malade (2 octobre), Yves Musique et chanson Duteil (24 octobre) et le 25 octobre, Fabiola Toupin, qui vient y chanter Piaf et Brel. En novembre, la scène sera visitée par Michel Rivard, Bruno Pelletier (qu'on n'a pas vu depuis quelques temps), Zébulon reformé en formule acoustique et Émile Proulx-Cloutier avec son spectacle Aimer les monstres. Côté légendes et grosses pointures, signalons Salif Keita à L'Olympia le 17 septembre et Sheryl Crow au


même endroit le 19. Le suave Bryan Ferry hantera au Théâtre Saint-Denis le 26 septembre, Sarah McLachlan y sera le 15 novembre. Toujours vivants, Eric Burdon and the Animals seront à L'Olympia le 18 novembre. Enfin, dans la série jazz à l'année, on relève la présence à L'Astral de John Abercrombie le 24 octobre et de Jordan Officer le 21 novembre. Emmanuel Bilodeau donne son premier spectacle solo au Monument National à partir du 25 septembre; Valérie Blais y cassera le sien en novembre.

De haut en bas: Bryan Ferry, Sarah McLachlan, Alexandre Désilets et Peter Hook

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L

a saison commence sur une note contemporaine du côté Grands Ballets Canadiens avec Léonce et Léna, une comédie politique et satirique de Georg Büchner, à qui l'on doit Woyzeck, sur des musiques variées, de Delibes à Johann Strauss en passant par Ponchielli. Six représentations du 18 au 27 septembre. La Salle Wilfrid-Pelletier accueille ensuite le Ballet de l'Opéra National de Paris qui dansera Paquita de Joseph Mazilier du 16 au 19 octobre. Thomas Lebrun, figure importante de la danse contemporaine en France, chorégraphie Trois décennies d'amour cerné, spectacle qui évoque comment l'apparition du sida a fragmenté le geste amoureux. Du 23 au 26 septembre à l'Agora de la danse. La salle de la rue danse Cherrier accueille du 8 au 10 octobre Dominique Porte, qui s'offre trente partenaires sur écran pour le spectacle Système D.

La compagnie Danse Danse présente au Théâtre Maisonneuve, les 30, 31 octobre et 1er novembre le chaotique et animal spectacle iTMOi du britannique Akram Khan, qui incorpore le kathak indien à sa danse contemporaine. À surveiller également du 1er au 4 octobre, elsewhere de Heidi Strauss, présenté par la compagnie Dance-Cité au Théâtre Prospero.


D

eux événements marquent la rentrée automnale au Musée des beaux-arts de Montréal. Les expressionnistes allemands et français de la période 1900-1014 nous donnent une idée de l'avant-garde telle qu'on la concevait il y a cent ans avec des gravures et près d'une centaine de toiles de Cézanne, Delaunay et consorts. De Van Gogh à Kandinsky occupera les cimaises dès le 11 octobre.

Plus près de notre époque, l'événement Les affiches d'Andy Warhol offre une vue d'ensemble fort complète des affiches réaEXPOSiTiOnS ET éVénEmEnTS lisées par le maître du pop-art, présentées par ordre chronologique et accompagnées d'une catalogue raisonné. Du 26 octobre au 4 janvier 2015. Du côté du Musée McCord, l'expo Le Québec de Charlebois à Arcade Fire se termine le 14 octobre, cédant la place à la traditionnelle exposition de jouets anciens dès le 16 novembre et de L'amour sous toutes ses coutures, qui présente à compter du 20 novembre un panorama du XXe siècle vu à travers la lorgnette du mariage : robes de mariées, souliers, sacs, accessoires... un événement franchement romantique!

En 1982, Andy Warhol signait l'affiche du film Querelle de Rainer Werner Fassbinder. Ci-haut, l'affiche d'un festival de film.

Parmi les autres événements qu'on ne voudra pas manquer : le Festival du burlesque de Montréal du 16 au 18 octobre au Club Soda pique vraiment la curiosité, puis on se jettera dans les bras de la chanson avec la 27e édition du Coup de cœur francophone (7 au 18 novembre) en compagnie, notamment, d'Isabelle Boulay, Albin de la Simone, Michel Rivard et de l'intrigante Klô Pelgag dans différentes salles sont le Club Soda, L'Astral et le Lion d'Or. Enfin, ferez-vous partie des 120 000 amoureux des livres qui afflueront au 37e Salon du Livre de Montréal à la Place Bonaventure? (collaboration : Laurence Laplante)

Dans nos pages dès le 15 septembre :

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vivre

Par Denyse Monté

Comment emballer

Courir peu, vivre plus

L'Institut de recherche énergétique et environnementale d'Heidelberg (IFEU) a réalisé une étude approfondie qui conclut que, d'un point de vue environnemental, l'aluminium, même si sa fabrication cause une empreinte écologique négative sur les écosystèmes, n'est pas à déconseiller comme emballage d'aliments. Le contenant de plastique, peu recyclable, ne constitue pas un meilleur choix. Bien que les deux soient réutilisables, on doit prendre en compte l'entretien du contenant en matière plastique qui nécessite une importante consommation d'eau comparativement au papier d'alu. Finalement, c'est le verre qui semble être la solution la plus saine pour protéger les aliments et l'environnement. Et, nouvelle emballante, dans la lutte au grand pollueur qu'est le plastique, le géant de l'électronique Sony a conçu un nouveau type de matière plastique, nettement plus écologique, qu'il utilise dans la fabrication de ses appareils. Le SoRPlas, fait à partir d'écrans de DVD et de téléviseurs recyclés, sera également vendu à d'autres manufacturiers de produits électroniques et électroménagers.

Courir aussi peu que cinq à dix minutes par jour peut réduire de manière importante les risques de maladies cardiovasculaires et de mortalité prématurée, d'après une étude de l'Université de l'Iowa, publiée dans le Journal of the American Col­ lege of Cardio­logy. Pour prolonger l'espérance de vie, 50 petites minutes de course par semaine et même à faible vitesse, se révèlent aussi efficace qu'un long jogging de 3 heures par semaine, ont constaté les cher­ cheurs. Avis aux très pressés, une course de seulement 5 minu­ tes apporte les mêmes bénéfices sur la santé qu'une marche d'un quart d'heure. Sérieux! L'étude a été réalisée sur 15 ans auprès de quelque 55 000 adultes âgés de 44 ans en moyenne.

Aimons nos pommes tachetées Une pub d'Intermarché, en France, fait l'éloge des fruits et légumes moches, et démontre que malgré leurs difformités ils sont aussi bons que les autres qui passent le test de beauté. Sachant que des milliers de tonnes de fruits et légumes sont jetés chaque année parce qu'ils ne correspondent pas aux standards exigés par les distributeurs (et les consommateurs), le supermarché français a décidé de les réhabiliter. La carotte à deux pattes, la tomate double menton et leurs congénères imparfaites ont maintenant leur place à l'épicerie, telles quelles! (Pour visionner la pub : youtube.com/user/Intermarche).

Trop de tout La profusion de choix, le bombardement de sons, d'images, d'informations et la surconsommation consti­ tuent une autre forme de pollution : la pollution sociale. Tout comme nous avons besoin d'activité physique, il nous faut aussi lenteur, silence et calme. À essayer pendant quelques minutes chaque jour : ne rien faire, juste se sentir exister sans musique, sans images, sans lecture, sans action. Pour sa part, constatant que notre dépendance à la vitesse a dépassé les bornes, le pionnier du slow movement, Carl Honoré, rappelle l'importance d'apprendre à ralentir, à faire la différence entre l'essentiel et le superflu. Ses conseils pour retrouver un rythme de vie plus naturel : arte.tv/sites/fr/yourope/2014/03/21/carl-

honore-le-maitre-de-la-lenteur

iCher ! Pour acheter moins, la dernière invention australienne, le iBag, serait-elle une solution? Ce sac à main connecté et intelligent, vendu 175$, est équipé d'un système de géolocalisation et d'un module pour envoyer automatiquement des SMS aux proches pour empêcher les acheteurs compulsifs d'utiliser leur carte de crédit à outrance. Si personne dans l'entourage ne peut intervenir, le sac pourrait se verrouiller de lui-même!

photos : 123rf.com/belchonock, Manuel Fernandes, ariwasabi et altomedia

(Sources : AFP, cerveau & psycho.fr). 1er septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

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Par SimOn cOrDEaU, chriSTOPhE PErrOn-marTEl, ET PiErrE SainT-amOUr

liVrES Québécois de souche Il y a peu de mythes qui représentent aussi bien le Québécois et son héritage que celui du bûcheron. Cette image de l'habitant aux bras gros comme des troncs d'arbre, portant une chemise à carreaux et la hache sur l'épaule. Raymonde Beaudoin se souvient même d'un spectacle où on les représentait avec une petite bouteille de gin chacun. Alors qu'on ne buvait jamais dans les camps...! Que connaît-on vraiment des bûcherons d'antan? Des histoires de feu de camp, des légendes... et peu de faits. Par exemple, les bûcherons de l'époque de la chasse-galerie étaient bien rares; ce serait dans les années 20 qu'aurait vraiment commencé l'exploitation de nos forêts. La Vie dans les camps de bûche­ rons... remet les pendules à l'heure. Un parfait «Petit guide du bûcheron» que tout vrai Québécois devrait lire. (SC)

La Vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune

Par Raymonde Beaudoin, Septentrion, 176 pages.

Esprits libres Figures de pensée est un recueil regroupant des biographies de penseurs tous azimuts, tel l'intellectuel québécois Fernand Dumont et le penseur britannique Gilbert Keith Chesterton. Qu'ontils en commun? Ils sont humanistes, parfois oubliés et toujours en marge des grands paradigmes de leur temps. L'ouvrage se veut une incursion autant dans la vie de ces libres penseurs que dans l'héritage philosophique qu'ils ont laissé. Par exemple, une biographie de l'universitaire québécois Gérard Bergeron montre à quel point l'homme était entre l'arbre et l'écorce. Malgré les demandes de politiciens souverainistes, il refusa de prendre position sur le débat référendaire tout en analysant les causes et les conséquences de ce dernier. Un ouvrage qui permet de découvrir des penseurs pour qui la liberté de réfléchir prime. (CPM)

Figures de pensées, Vingt-cinq portraits de lucidité et de courage

Sous la direction de François Charbonneau,, Liber, 285 pages.

noir désir Léonora Miano, écrivaine d'origine camerounaise et lauréate du prix Fémina 2013, a eu l'idée de demander à dix écrivains francophones de race noire de décrire leur première nuit d'amour. Pratiquement absent des littératures du monde noir, le désir - l'intimité - est un sujet occulté par ses ténors, non par pudeur, note Léonora Miano, mais est perçu comme une parce que celui-ci «est ». Dans cette anthologie du désir, agression». pourtant, nulle réserve ne vient édulcorer le thème proposé, à la grande satisfaction du lecteur. À tour de rôle, les auteurs sélectionnés traitent de la dérive du corps et des sens avec un indéniable talent. L'instinct de vie coudoie ici l'instinct de mort dans une danse lascive où l'imaginaire se confond avec la réalité. Un projet similaire s'adressant à des écrivaines de race noire est actuellement en gestation. (PSA)

Première nuit - Une anthologie du désir Sous la direction de Léonara Miano, Mémoire d'encrier, 199 pages.

l'œil de la tempête Entre les courriels, les réunions et les coups de téléphone, la vie de bureau ne laisse aucun répit... Méditer au travail conseille de s'arrêter un moment. Quelques secondes seulement. Et avec le temps, quelques minutes. S'arrêter et méditer. Mais la méditation n'est-elle pas pratiquée sur de petits tapis, les jambes croisées, pour atteindre l'illumination? L'auteur prétend qu'elle a autant sa place, sinon plus, dans votre bureau. Études à l'appui, il démontre qu'elle réduit le stress, améliore la concentration, l'intelligence émotionnelle et votre vie en général. Son secret: la pleine conscience. C'est quoi? C'est sortir du tourbillon un instant, pour observer le monde et soi-même. Comment vous sentez-vous, ici, en ce moment? Que ressentez-vous? Après une respiration ou deux, vous êtes déjà plus calme. Bon pour les commis et les PDG. (SC)

Méditer au travail: pour rester zen dans le tourbillon

Par Michael Chaskalson, Les Éditions Transcontinental, 272 pages.


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Mots croisés  L'Itinéraire  - 15 août 2014 1

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HORIZONTALEMENT 1. L'argent de l'or noir. 2. Atteindrais 3. Dors plutôt - Pompes anglaises. 4. Nettoyé à fond - Mieux vaut garder les pieds dessus. 5. Hermann de Siddhartha - Alice est allée derrière. 6. Possédé - Finira bien par se manifester. 7. Mister - Dieu solaire - Un peu de rigueur - Apporté par la femme. 8. Mettaient en péril. 9. Querelle à chercher - Coups sur une peau. 10. Hégire - Producteurs. VERTICALEMENT

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1. Flétri. 2. Ramasse ce que l'on jette - Rêve d'athlète. 3. Poussent au centre-ville - Sous la croûte. 4. Réalisés sur des rochers. 5. Le feu au pavillon - Chargement. Solution dans 6. Queue de crocodile. 7. Parle du nez - Fonctionne. 8. Nous a donné Napoléon Bonaparte. 9. Bordé - Vieille rogne. Fait un beau carré - Contient 13 vers. Jeu10.réalisé par MaxwoodMedia | grille@maxwood.ca 11. Habitait Albion. 12. Supermarchés de l'Hexagone.

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HORIZONTALEMENT Révocations. Partais en éclats - Comprimée. Égarés - Empereur. Harpies - Caractère ancien. Mettraient à niveau. Bas - Ni vous     ni moi. Singeais - Parfaitement unie. Donc, on lui a dit bonjour - Ressemblent à des images? Il est salé - Recommandera à Dieu. Quartier de Londres - Riposteras. VERTICALEMENT Faire une montagne avec un rien. On recherche ses plumes - Pas polie. Antilope - Rivière d'Asie. Amenés vers soi - Liquider. Descend des Alpes - Dégagé. N'a plus qu'à savourer. Vieille clef - Connais - Un peu de bonheur. Suit le tic - Bout de persil - Monnaie. Le 38 en France - Capital d'Afrique du Sud. Au pied des Pyrénées - Faire quelque chose. Éliminera. Fromage - Causas un préjudice.

1. Révocations. 2. Partais en éclats - Comprimée. 3. Égarés - Empereur. 9 Harpies - Caractère ancien. 5 du 15 août 2014 NIVEAU DE DIFFICULTÉ: MOYEN 4.Solutions SOLUTION du 15 août 2014 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 31 P1 5.E2 Mettraient à niveau. T R O D O L L A R S 4 B Bas - Ni vous ni moi. O U T I R A I S U 2 A 6. 53 R 7.O Singeais - Parfaitement unie. U P I L L E S B P 6 5 T E R R E 4 C U R E T E E Donc, on lui a dit bonjour - Ressemblent à des images? S S E M I R O I R 5 H 8. 7 8 T L A T E N T E 6 E U 9. Il est salé - Recommandera à Dieu. R A R I D O T 7 M R 7 3 1 E N A C A I E N T 8 I10. M Quartier de Londres - Riposteras. H R A E 9 N O I S E VERTICALEMENT 3 E L E V E U R S 10 E R E

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À PrOPOS DE...

la vieillesse On ne voit vieillir que les autres.

On commence à vieillir quand on finit d'apprendre. PrOVErBE JaPOnaiS

Vieillir, c'est passer de la passion à la compassion.

anDré malraUX

alBErT camUS

Vieillir, c'est quand on dit «tu» à tout le monde et que tout le monde vous dit «vous». marcEl PagnOl

Le temps, c'est de l'argent. Sur les tempes. rOBErT SaBaTiEr

L'idée de vivre longtemps plaît à tout le monde, mais, paradoxalement, l'idée de vieillir ne plaît à personne. anDY rOOnEY

Le vieil éléphant sait où trouver de l'eau.

Vous commencez à vous rendre compte que vous vieillissez quand les bougies coûtent plus cher que le gâteau.

PrOVErBE aFricain

BOB hOPE

Vieillir est encore le seul moyen qu'on ait trouvé de vivre longtemps.

Quand on vieillit, les colères deviennent des tristesses.

cESarE PaVESE

hEnrY DE mOnThErlanT

SainTE-BEUVE

La vieillesse, c'est l'hiver pour les ignorants et le temps des moissons pour le sage. PrOVErBE YiDDiSh

Il y a quelque chose de plus triste que de vieillir : c'est de rester enfant.

Vieillir : c'est très mauvais signe quand on oublie de reboutonner sa braguette après avoir pissé, mais c'est pire quand on oublie de la déboutonner avant. maUricE chEValiEr

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Chez Tim Hortons, si nous ne pouvons servir notre café de première qualité dans les vingt minutes suivant sa préparation, nous ne le servons tout simplement pas. C’est pour cette raison qu’à chaque nouvelle carafe que nous préparons, nous y inscrivons l’heure. De cette façon, vous êtes assurés que nous vous servons un café toujours savoureux.


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