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Volume XXI, n˚ 23 Montréal, 1er décembre 2014

www.itineraire.ca

LE GRAND COMBAT

DE LA VIE

JEAN PASCAL Zoom : Gaétan Prince Ianik Marcil : Contre la charité Gérard Bouchard  : Les valeurs québécoises Photoreportage de Jacques Nadeau :  Les facettes de l'itinérance


GRAPHISME : AMANDINE NAVARO

2 ème EDITION

Flash-Back 57/97

Concert spécial Beatles


Gaétan Prince Camelot No : 623 | Âge : 59 ans Point de vente: Métro Bonaventure et Promenade Masson

L

a vie n'est jamais un long fleuve tranquille. Cette maxime trouve tout son sens pour Gaétan Prince. Du haut de ses 59 ans, cet homme en a vu de toutes les couleurs. La vie n'a été ni clémente ni juste envers lui. À peine adolescent, Gaétan devait trimer fort pour subvenir aux besoins de sa famille en tant qu'aîné d'une famille de trois garçons et dont le père, aux prises avec des problèmes d'alcool, a divorcé de sa mère. Aujourd'hui encore, Gaétan ne comprend pas comment, à l'âge de 14 ans, sa vie a basculé du jour au lendemain. Il se souvient du déclic toutefois. Dans la période trouble des années 70, les forces de l'ordre ont fait irruption dans leur demeure à Blainville. «C'est à ce moment- là où j'ai viré sur le capot. J'ai commencé à me révolter contre toute forme d'autorité», nous confie-t-il. La même année, Gaétan est incarcéré dans une prison pour adulte. «Une école de crime pour moi. C`était une impardonnable erreur du système de justice», dit-il. Libéré 39 mois plus tard, sans la moindre ressource, Gaétan tombe aussitôt dans une spirale infernale de trafic et de consommation de drogue. Plusieurs séjours en détention se sont enchaînés au point d'être privé au total d'une douzaine d'années de liberté. À 54 ans, un juge l'oblige à suivre une cure de désintoxication. «Sans hésiter, je me suis dit qu'il était temps d'arrêter et de commencer une vie normale.» En 2009, son petit frère lui fait découvrir L'Itinéraire. Une vraie bouée de sauvetage qui va l'aider à changer de fond en comble sa vie, avec de nouveaux amis, plus de contact avec les lecteurs de L'Itinéraire et beaucoup moins de stress. Et ce n'est pas tout. Gaétan nourrit même le rêve de retourner vivre dans les Laurentides, sa terre natale, et y finir ses jours. «Vivre, ici à Montréal, c'est bien beau, mais la nature et le chant des oiseaux me manquent terriblement.» TEXTE : SAID EL HADINI PHOTO : GOPESA PAQUETTE

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Le Groupe L'Itinéraire a pour mission de réaliser des projets d'économie sociale et des programmes d'insertion socioprofessionnelle, destinés au mieux-être des personnes vulnérables, soit des hommes et des femmes, jeunes ou âgés, à faible revenu et sans emploi, vivant notamment en situation d'itinérance, d'isolement social, de maladie mentale ou de dépendance. L'organisme propose des services de soutien communautaire et un milieu de vie à quelque 200 personnes afin de favoriser le développement social et l'autonomie fonctionnelle des personnes qui participent à ses programmes. Sans nos partenaires principaux qui contribuent de façon importante à la mission ou nos partenaires de réalisation engagés dans nos programmes, nous ne pourrions aider autant de personnes. L'Itinéraire c'est aussi plus de 2000 donateurs individuels et corporatifs qui aident nos camelots à s'en sortir. Merci à tous !

NOS PARTENAIRES ESSENTIELS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

La direction de L'Itinéraire tient à rappeler qu'elle n'est pas responsable des gestes des vendeurs dans la rue. Si ces derniers vous proposent tout autre produit que le journal ou sollicitent des dons, ils ne le font pas pour L'Itinéraire. Si vous avez des commentaires sur les propos tenus par les vendeurs ou sur leur comportement, communiquez sans hésiter avec Shawn Bourdages, chef du développement social par courriel à shawn.bourdages@itineraire.ca ou par téléphone au 514 597-0238 poste 222.

PARTENAIRES MAJEURS

Nous reconnaissons l'appui financier du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien. Les opinions exprimées dans cette publication (ou sur ce site Web) ne reflètent pas forcément celles du ministère du Patrimoine canadien.

PRINCIPAUX PARTENAIRES DE PROJETS ISSN-1481-3572 n˚ de charité : 13648 4219 RR0001

DU MONT-ROYAL

Le magazine L'Itinéraire a été créé en 1992 par Pierrette Desrosiers, Denise English, François Thivierge et Michèle Wilson. À cette époque, il était destiné aux gens en difficulté et offert gratuitement dans les services d'aide et les maisons de chambres. Depuis mai 1994, L'Itinéraire est vendu régulièrement dans la rue. Cette publication est produite et rédigée par des journalistes professionnels et une cinquantaine de personnes vivant ou ayant connu l'itinérance, dans le but de leur venir en aide et de permettre leur réinsertion sociale et professionnelle.

Desjardins

L'ITINÉRAIRE EST MEMBRE DE

RÉDACTION ET ADMINISTRATION 2103, Sainte-Catherine Est Montréal (Qc) H2K 2H9 LE CAFÉ 2101, rue Sainte-Catherine Est TÉLÉPHONE : 514 597-0238 TÉLÉCOPIEUR : 514 597-1544 SITE : WWW.ITINERAIRE.CA

RÉDACTION Rédactrice en chef par intérim : Mélanie Loisel Chef de pupitre, Actualités : Martine B. Côté Chef de pupitre, Société : Gopesa Paquette Infographe : Louis-Philippe Pouliot Stagiaires à la rédaction : Mahaut Fauquet, Michaël Giguère et Said El Hadini Journaliste indépendant : Isaac Gauthier Collaborateurs : Denyse Monté et Ianik Marcil Adjoints à la rédaction : Sarah Laurendeau, Hélène Filion, Lorraine Pépin, Hélène Mai, Carolyn Cutler, Marie Brion Photo de la une : Mario Jean Révision des épreuves : Paul Arsenault, Lucie Laporte, Michèle Deteix

Convention de la poste publication No 40910015, No d'enregistrement 10764. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada, au Groupe communautaire L'Itinéraire 2103, Sainte-Catherine Est, Montréal (Québec) H2K 2H9

Québecor est fière de soutenir l'action sociale de L'Itinéraire en contribuant à la production du magazine et en lui procurant des services de télécommunications.

ADMINISTRATION Direction générale : Christine Richard Chef des opérations et des ressources humaines : Duffay Romano Conseiller aux ressources humaines et matérielles : Philippe Boisvert Responsable de financement : Gessi Vanessa Sérant

ÉQUIPE DE SOUTIEN AUX CAMELOTS Chef du Développement social : Shawn Bourdages Agent d'accueil et de formation : Pierre Tougas Agente de soutien communautaire : Geneviève Labelle Agent de développement : Yvon Massicotte

CONSEIL D'ADMINISTRATION Président : Stephan Morency Vice-président : Gabriel Bissonnette Trésorier : Philippe Allard Conseillers : Geneviève Bois-Lapointe, Julien Landry-Martineau, Guy Larivière, Jean-Paul Lebel Jean-Marie Tison

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1er décembre 2014 Volume XXI, n˚ 23

ACTUALITÉS

CARREFOUR

CULTURE

ÉDITORIAL

7 La découverte de la peur

HORS PISTE 13 Sur la calotte glaciaire

REPORTAGE

par Martine B. Côté

8 ROND-POINT 10 ROND-POINT INTERNATIONAL

par Gilles Leblanc

Mots des camelots 18 36 36 36 36 36 37 42 42 42

ROBERT MÉNARD GILLES BÉLANGER JEAN-PIERRE MÉNARD NICOLE GIARD SYLVAIN CLOT JOHANNE BESNER MARC SÉNÉCAL JACQUES ÉLYZÉ BENOÎT CHARTIER RICHARD T.

DOSSIER

DANS LA TÊTE DES CAMELOTS

CONTE DE NOËL 32 AH! NOËL NOËL par Michel Dumont

COMPTES À RENDRE

par Ianick Marcil

11 Contre la Charité RENCONTRE

14 Immersion au cœur de nos valeurs avec Gérard Bouchard

Par Mélanie Loisel

18 Donner peu importe la religion JEAN PASCAL

24 la détermination comme religion par Martine B. Côté

38 Quartiers populaires : déserts littéraires?

Par Mahaut Fauquet

40 VIVRE 41 PANORAMA 43 LIVRES 44 LE JOSÉE FLÉCHÉ 45 DÉTENTE 46 À PROPOS DE… LA SOLIDARITÉ SELON LES RELIGIONS

30 Croire

35 INFO-RAPSIM

26 Les différentes facettes de l'itinérance

photoreportage de Jacques Nadeau

50 % DU PRIX DE VENTE DU LES CAMELOTS SONT DES MAGAZINE LEUR REVIENT TRAVAILLEURS AUTONOMES ERRATUM

Continuez votre bon travail. Vous donnez Dans le numéro du 1er novembre de l'espoir et de la dignité à bien des gens. 2014, l'auteure du Zoom sur Claude Nicole Pigeon

Désilets à la page 3 était AnneFrédérique Hébert-Dolbec et non Laurence Laplante comme il était mentionné. Nos excuses sincères.

ÉCRIVEZ-NOUS ! à COURRIER@ITINERAIRE.CA Des lettres courtes et signées, svp! La Rédaction se réserve le droit d'écourter certains commentaires.


Joyeuses Fêtes et merci en tant que partenaire d'être le cœur de L'Itinéraire.

L'Itinéraire m'a sauvé la vie. En vendant le magazine, j'ai l'impression de travailler pour une grande cause et, pour moi, c'est réaliser un de mes rêves. Gisèle Nadeau, camelot

Un immense merci à tous ceux et celles qui nous permettent de lutter contre l'isolement et la pauvreté, en donnant plus de chances, de place et de dignité aux personnes démunies.  AIDEZ L'ITINÉRAIRE : DONS ♦ CARTES-REPAS ♦ ABONNEMENT IDENTIFICATION

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La découverte de la peur Les femmes présentes à Polytechnique le 6 décembre 1989 ont dû ressentir une peur immense, du genre de celle que vous et moi ne connaîtront jamais. Celles qui ont été frappées ou étouffées par l'animateur Jian Gomeshi, aussi. Dans la vie des femmes, il y a des moments de grandes peurs mais aussi de plus petites, quasi quotidiennes, qui nous grugent bien des moments de vie.

ÉDITORIAL En solidarité avec les milliers de femmes autochtones disparues ou tuées sur une période de 50 ans.

MARTINE B. CÔTÉ | Cheffe de pupitre, Actualités

J

usqu'à la mi-vingtaine, j'étais une téméraire. Une montréalaise, vous devenez un représentant d'une insouciante, dirait ma mère. J'aimais les manèges, la potentielle source de danger la nuit venue. Le bruit de frayeur, côtoyer le danger. Un soir, à 15 ans, je ne vos pas ne nous indique pas si vous êtes un doux, un suis pas rentrée de la nuit et je n'ai féministe ou un prédateur. Alors pas prévenu ma mère. Elle m'atnous marchons plus vite en sertendait terrifiée. Moi, je rentrais rant plus fort notre sac à main, à la maison, pleine de nouvelles comme s'il pouvait quoi que ce Saviez-vous expériences qui auraient pu mal soit pour nous. tourner. Mes petites peurs des rues messieurs que Puis, un jour, ça m'est tombé dessombres ne sont rien en comnous avons peur de sus : j'ai découvert la peur. C'était paraison avec celles que doivent en regardant le bouleversant film ressentir les prostituées, qui ne vous? Pas de vous Irréversible, de Gaspard Noé, et sa savent jamais dans quelle auto brutale scène de viol. Ce soir-là, elles s'apprêtent à monter. Rien à personnellement, j'ai compris que pour le reste de côté des femmes itinérantes qui mais dans une ma vie de femme, une menace risquent de se faire voler ou agresplanerait au-dessus de ma tête. ser pendant qu'elles dorment d'un ruelle montréalaise, Je pouvais me faire agresser ou œil ouvert. Rien à comparer avec vous devenez un violer au détour d'une rue. Je le les femmes sans domicile stable sais, la plupart des agressions sont qui acceptent les propositions de représentant d'une commises par des proches des logis d'un soir, sachant qu'il y aura victimes, mais je voulais vous parpotentielle source de probablement un prix à payer, ler de cette émotion qui s'insère qu'elles auront probablement danger la nuit venue. peur. dans le cerveau de beaucoup de femmes, de ce radar qui s'allume Je pleure les 14 femmes tuées par au moindre stationnement souMarc Lépine. Je pleure les femmes terrain ou gars qui marche trop et les hommes qui ont vécu la proche derrière soi la nuit. frayeur de mourir sous ses balles. Je pleure les victimes Saviez-vous messieurs que nous avons peur de vous? d'agressions. Je pleure nos relations hommes-femmes Pas de vous personnellement, mais dans une ruelle viciées par la peur. Et un peu ma perte d'innocence.

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ROND-POINT

PAR MARTINE B. CÔTÉ, SAID EL-HADINI ET MICHAËL GIGUÈRE

Chef Arnold récidivera Le nonagénaire et désormais célèbre activiste Arnold Abbott ainsi que deux pasteurs ont récemment été arrêtés en Floride pour avoir distribué de la nourriture à des sans-abri. Celui que les itinérants appellent Chef Arnold dit qu'il continuera ses activités, même si cela doit le mener en prison. Depuis deux ans, aux États-Unis, plus de 30 villes ont voté des lois contraignant la distribution de nourriture, souhaitant ainsi disperser les itinérants. Mais ironiquement, à New York, les décideurs s'inquiètent plutôt de la valeur nutritive des aliments distribués, tandis qu'à Orlando, on affirme que nourrir les itinérants les maintient dans le cycle de la dépendance. Vraiment? (MG)

Des Indignés au pouvoir? Si la tendance se maintient, en Espagne, un parti créé il y a moins d'un an créera la surprise lors des prochaines élections. Le parti Podemos (nous pouvons) regroupe des gens qui ont milité au sein du mouvement des Indignés, autour de l'idée de la force des 99 %. Le leader de la formation politique, Pablo Iglesias, 36 ans, mise sur un discours anti-austérité et lutte à l'évasion fiscale. Pour ce nouveau parti, il faut «entrer dans les institutions pour les contester et les remettre à leur véritable propriétaire : le peuple ». Le fonctionnement de Podemos est très participatif et basé sur le consensus de ses membres. (MBC)

Questions à

Lorraine Pintal Metteure en scène du spectacle Pour elles, qui souligne les 25 ans de la tuerie de Polytechnique. Que verra-t-on sur scène le 6 décembre?

14 artistes qui interprèteront 14 chansons à la mémoire des 14 victimes de cette tuerie sanglante, qui fait partie maintenant de notre esprit collectif. Nous avons tenu à la parité des genres. Il y aura 7 interprètes masculins et 7 interprètes féminins sur scène, parce que Polytechnique, ça a aussi beaucoup affecté les hommes. Julie Le Breton animera la soirée et récitera un poème dédié aux victimes.

Pourquoi avez-vous accepté la mise en scène de ce spectacle?

D'abord et avant tout, car je suis féministe, mais parce que je crois que la douleur de cet événement est profondément ancrée dans notre esprit collectif. Il faut en parler. Il faut s'en rappeler. Mais surtout, les choses doivent changer, et je suis très sensible à la situation du contrôle des armes en ce moment. Aux États-Unis et au Canada, il devient de plus en plus facile d'obtenir une arme à feu, et on abolit le registre des armes à feu fédéral, alors que depuis 25 ans, beaucoup d'événements comme ceux de Polytechnique ne cessent de survenir. C'était pour moi très important de rendre hommage aux victimes et de souligner l'espoir que l'on peut avoir, malgré la perte et la situation actuelle.

Que retenez-vous de la tragédie du 6 décembre 1989?

Je n'en reviens pas que ça fasse déjà 25 ans! À Radio-Canada, où j'étais lors du drame, les gens se prenaient dans leur bras ou paniquaient en appelant leurs proches pour savoir s'ils allaient bien. Nous étions tous devant le téléviseur à voir l'horreur défiler sous nos yeux. Je retiens l'incompréhension que nous avons ressentie à ce moment. Il est temps que les choses changent, et sans vouloir en faire un spectacle politique, il reste que des actions concrètes doivent être posées pour que de telles violences cessent. (MG)

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LE NOMBRE

Le nombre de femmes qui ont subi au moins une agression sexuelle depuis l'âge de 16 ans. Source : Direction de la prévention et de la lutte contre la criminalité. Ministère québécois de la Sécurité publique.

Les Valoristes Valoriste : personne qui travaille à ramasser les contenants consignés. La coopérative de solidarité Les Valoristes, qui s'est occupée tout l'été d'accueillir ces travailleurs et de les rémunérer pour leur récolte, souhaite maintenant ouvrir un dépôt permanent. Le dépôt temporaire a permis de récolter 310 000 contenants consignés et aux valoristes de se partager un montant de 25 000 $. La cueillette de contenants consignés fournit un revenu de 50 à 200 $ par mois à ces personnes, les éloignant ainsi de l'itinérance. Un dépôt permet aux valoristes de faire leur travail en côtoyant des gens, au lieu de le faire à la va-vite à l'épicerie du coin. Et Montréal a bien besoin de ce ménage de rues gratuit, non? (MBC)

Les commissions scolaires recevront-elles leur 4 %? (MBC)

2000 $ de plus pour les riches Le gouvernement Harper permet désormais aux familles de fractionner leur revenu, annoncé en grande pompe comme une bonne nouvelle. Une mesure pour les mieux nantis, oui. Imaginons un couple avec enfants… Monsieur gagne 100 000 $. Madame, 30 000 $. Au moment de faire leur déclaration de revenus, monsieur pourra « transférer» 50 000 $ de son revenu sur le rapport d'impôts de madame et déclarer ainsi un moins gros montant. Tadam : le faible revenu de madame favorise l'allégement fiscal. Cette réduction d'impôts, jusqu'à 2000 $, concerne les familles qui gagnent dans les six chiffres, soit environ 14 % des ménages canadiens, selon l'IRIS. (MBC)

L'artiste Isabelle Hayeur censurée Créée pour la Biennale de Montréal, l'œuvre vidéo Murs aveugles d'Isabelle Hayeur a dû être retirée, à la demande de la propriétaire de l'immeuble sur lequel elle était projetée. Présentée pendant quelques soirs seulement sur la façade de l'édifice qui jouxte la station de métro Saint-Laurent, l'œuvre était constituée de graffitis, de slogans, de symboles et de citations autour des thèmes de l'embourgeoisement, des inégalités sociales, de l'austérité, de la convergence des médias et de l'environnement. L'art engagé dérange-t-il encore? Une pétition pour le rétablissement de la présentation est disponible sur 99media.org (MBC) PHOTO: COURTOISIE DE LA BIENNALE DE MONTRÉAL

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ROND-POINT INTERNATIONAL

PHOTO : DAVEJDOE

ÉTATS-UNIS | Charte des droits des sans-abri

Denver Homeless Out Loud, un organisme de lutte pour les droits des sans-abris, refuse de se taire. Un an après l'échec des discussions avec le conseil de ville de Denver, le groupe travaille maintenant à l'élaboration d'une charte des droits des sans-abri. Plusieurs projets similaires existent déjà aux États-Unis en réponse à l'augmentation récente du nombre de règlements qui visent à repousser et discriminer les sans-abri. (Denver Voice)

Une trentaine de femmes de Stratford, à l'est de Londres, appartenant au groupe Focus E15 mothers a dernièrement mis fin à son occupation de deux semaines d'un complexe immobilier condamné par la municipalité. Les femmes protestaient contre la politique de fixation des prix des logements, qui rend la vie inabordable pour le citoyen moyen à Londres. S'attirant la sympathie de célébrités et de la population, les femmes avaient un message fort simple: «Tout le monde sauf le 1 % se fait de plus en plus rentrer dedans par un marché immobilier inabordable». (The Big Issue in the North)

PHOTO : ERICH FERDINAND

MONDE | Un économiste pour la décroissance

Kenneth Boulding, économiste anglais et militant pour la paix, affirme que «n'importe qui croyant que la croissance économique exponentielle puisse continuer pour toujours est soit fou soit… un économiste». Constat ironique pour un des rares économistes admettant que la Terre ait des ressources limitées. Concerné par le fait que le développement actuel ne soit que guerre économique et pillage de la nature, il croit que «la décroissance doit être perçue comme une route à suivre plutôt qu'un obstacle à surmonter.» Ce qui ne serait pas le cas de ses confrères économistes… (Hecho in Buenos Aires)

Avec une zone de pêche d'environ 240 000 km2, le Pakistan a le potentiel de devenir un énorme producteur de fruits de mer pour les marchés locaux et internationaux. Mais étrangement, cette industrie, qui emploie près de 400 000 personnes, ne représente que 1 % du PIB du pays. La majorité des activités de pêche du pays seraient, en fait, réalisées au noir. L'ex-directeur général du département de pêche de l'État pakistanais, Muhammad Moazzam Khan, soutient qu'il serait temps de mettre fin à la surpêche illégale. (IPS)

L'Itinéraire est membre du International Network of Street Papers (Réseau International des Journaux de Rue - INSP). Le réseau apporte son soutien à plus de 120 journaux de rue dans 40 pays sur six continents. Plus de 200  000 sans-abri ont vu leur vie changer grâce à la vente de journaux de rue. Le contenu de ces pages nous a été relayé par nos collègues à travers le monde. Pour en savoir plus, visitez www.street-papers.org.

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ITINERAIRE.CA | 1er décembre 2014

PHOTO: ZOFEEN EBRAHIM/IPS

PAKISTAN | Eaux troubles

PHOTO : ELLIOTT BROWN

ROYAUME-UNI | Des mères squatteuses


Contre la charité Qui serait contre la vertu ? Donner à son prochain, comme on disait dans les classes de catéchèse quand j'étais enfant, rien de plus noble, non ? Non. Le geste et l'intention le sont, bien évidemment. Il serait injuste de blâmer l'âme charitable qui offre un don. En revanche, il importe d'analyser les enjeux et conséquences politiques de la charité et de la philanthropie et, surtout, du rôle de plus en plus grand qu'elles jouent dans notre société.

COMPTES À RENDRE

IANIK MARCIL | Économiste indépendant

L

e recours de plus en plus fréquent à la charité ouvre rités sociales inquiétantes. D'une part, des communautés la porte à la réduction des services publics et au sociales ou géographiques économiquement mieux nanties démantèlement des institutions de l'État. Prenons seraient susceptibles de recevoir davantage de services que l'exemple de la clinique de pédiatrie sociale du Dr Julien. les plus pauvres. C'est un phénomène qui s'observe déjà Une partie importante de son dans le domaine de la culture : les fonctionnement est assurée par villes et quartiers les mieux nantis les dons amassés par une fondadisposent d'une offre d'activités tion attachée à l'organisation. culturelles beaucoup plus grande D'autre part, Nul ne contestera les inestimables que les moins riches. transférer la services rendus par le Dr Julien et D'autre part, transférer la resson équipe. En revanche, lorsque le ponsabilité de la fourniture de responsabilité de la ministère de la Santé examine les services publics dans la sphère de besoins de la population et l'offre la charité crée un potentiel déséfourniture de services de services du réseau de santé, il en quilibre dans la priorité de nos publics dans la sphère arrivera invariablement à conclure choix collectifs. Ces choix seront que l'action du Dr Julien comble un faits en fonction des sensibilités de la charité crée un besoin réel et que l'État n'a donc et des désirs des donateurs. Il sufpas besoin d'offrir ces services. De fira que quelques philanthropes potentiel déséquilibre manière plus proactive, le gouverou une campagne marketing effidans la priorité de nos nement pourrait être tenté de decace ciblent une cause à défendre mander à des organismes caritatifs pour que d'autres besoins ne choix collectifs. et communautaires de prendre soient pas comblés. Par exemple, le relais de l'État en offrant des les campagnes visant à interdire Il suffira que quelques services publics. C'est ce qu'a sugla chasse aux bébés phoques ont philanthropes ou une géré à la fin octobre le ministre des été très efficaces parce que c'était finances Carlos Leitão en déclarant une cause beaucoup plus facile campagne marketing que des groupes communautaires à vendre que d'autres, grâce à la efficace ciblent une cause beauté du petit animal. pourraient fournir les services actuellement dispensés par le minisLes services publics universels à défendre pour que tère de la Santé et des Services solidifient notre solidarité comsociaux. « Ce n'est pas nécessairemune, car ils sont financés par d'autres besoins ne ment à l'État québécois de fournir des taxes et impôts tout aussi soient pas comblés. des services », a-t-il alors affirmé. Le universels et qu'ils sont choisis financement de ces groupes comet orientés par le jeu politique et munautaires est nécessairement électoral. Recourir de plus en plus en partie tributaire du financement philanthropique privé. à la charité et à la philanthropie pour prendre le relais de En plus de fragiliser l'universalité de l'accès aux services l'État revient à renier ces principes essentiels, malgré toute publics, cette dérive potentielle risque de créer des dispa- la bonne volonté et les bons sentiments qui les guident.

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HORS PISTE

Sur la calotte glaciaire GILLES LEBLANC | Commis archiviste

Q

ui est ce personnage à l'identité devant rester secrète? Dévoilons l'enfer du décor de cette célébrité qui rentabilise sa rondeur corporelle pour ne pas dire son obésité. Depuis qu'il a cessé de voir son nombril, il oublie son trou… de mémoire. Ce personnage vint au monde sous une aurore boréale avec un physique inadéquat pour sa vocation future. Ce bébé, né avec une maigreur éthiopienne et dont les parents travaillaient pour Greenpeace, dût porter des couches d'ozone. Le lieu de sa naissance porte le même nom qu'un célèbre snack-bar du Plateau MontRoyal. Oui, il est né à la banquise, mais pas celle qui sert des poutines bizarres et excentriques. Comprenez bien, je parle ici du Pôle Nord! Après cela, pas surprenant qu'il soit dépressif chronique notre personnage. Résilient pour être accepté des autres, il pratiqua plusieurs sports pour obtenir un corps d'athlète, mais il n'en eut que le pied. Suite à cet échec, et pour reprendre contact avec les vraies affaires, il participa à des cours d'évanouissement personnel.

Au secondaire, il rencontra deux super potes; un muet qui comprenait très bien l'italien, et la super vedette des contes pour enfants : «Frosty the snow man». Et dire qu'il y a des parents qui pensent que leurs ados ont des crises d'identité heavy métal. Le bal des finissants fut, pour lui, un malencontreux mélange de bière d'épinette et d'alcool de graisse d'éléphant de mer. Les pantalons fétiches à manches courtes de notre intrigant personnage n'eurent aucun succès auprès des filles. Rendu au matin, sa gueule de déterré lui donnait l'air d'avoir mangé un coup de pelle en pleine face. Devenu B.S, il exerça les métiers traditionnels de lanceur de harpon et de pêcheur à la ligne. Quoiqu'une ligne pour lui, ça se trace plutôt avec de la coke! C'est ce qui fait en sorte que ses histoires de pêche sont hallucinantes! Alors imaginez lorsqu'on lui offre en cadeau un quarante onces de gros gin. Des extraits de son passé permettent de saisir qu'il s'est assumé en tant qu'anorexique. En dépit de cela, il opta pour une chirurgie plastique grossissant l'abdomen,

pour être en mesure d'afficher son authentique affection pour les tout-petits. Devenu maintenant trop pesant, il se doit de rénover sa chambre à coucher, et ce même si les firmes montréalaises corrompues sont les seules qui acceptent de venir travailler dans ce trou perdu. Sachez que nul contracteur en rénovation n'habite la calotte glaciaire. Donc, il a fallu ériger pour lui trois murs de soutien sur une gigantesque dalle en béton armé, pour tenir lieu de base de lit. On a terminé en y déposant un matelas grandeur small d'éléphant pour une paire de fesses de 250 livres. Partout sur le globe, notre étrange individu porte un nom différent, mais l'harmonie de ses rondeurs indique qu'il est bel et bien le king des centres d'achats de la municipalité de Laval. Éclairé par ces anecdotes d'autrefois, il est aisé de saisir les indices, et d'identifier l'énigmatique acteur. Une petite dernière ; sa devise personnelle est «qu'importe si on me coupe l'herbe sous le pied… le gazon, ça repousse!» Tadam! Avez-vous deviné? C'est un dénommé Santa Claus !

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RENCONTRE

Immersion au cœur de nos valeurs avec Gérard Bouchard Sociologue, historien, professeur, Gérard Bouchard s'est fait connaître du grand public lorsque le débat sur les accommodements raisonnables battait son plein en 2007. Mais depuis des années, ce grand observateur de la société québécoise a réfléchi autant à ce qui nous a façonnés qu'au chemin que nous devrions maintenant emprunter. Alors que l'année 2014 tire à sa fin, l'occasion était trop belle pour parler de « Nous ». PAR MÉLANIE LOISEL PHOTOS : JACQUES NADEAU

Le temps des Fêtes approche et cette période est très propice au partage et à l'entraide. Trouvez-vous que les Québécois sont généreux?

J'ai toujours pensé que la générosité était quelque chose d'ancrée dans notre culture. On peut même l'expliquer par le fait que les Québécois ont un passé de « colonisés ». Dans les années 60, les Canadiens français étaient toujours les moins bien payés au pays. Ils savent donc ce qu'est la pauvreté et de vivre dans des conditions modestes. Dans ce contexte, ils ont développé un sentiment d'entraide, une forme de compassion et de générosité envers les plus mal pris. Mais ce qui me trouble c'est que les francophones ne sont pas autant généreux que les anglophones quand on regarde les études sur la philanthropie.

Avez-vous une explication?

On vit dans une illusion qu'on est très charitable et c'est gênant. Peut-être que dans le temps des Fêtes, on donne un coup pour se donner bonne conscience et pour montrer qu'on est généreux, mais le reste de l'année, on n'est pas si généreux qu'on aimerait le croire quand les différentes associations caritatives passent à nos portes.

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Est-ce que les Québécois vivent avec d'autres illusions selon vous?

Un peu en ce qui concerne l'égalité. On a toujours accordé beaucoup d'importance à l'égalité sociale. Mais jusque dans les années 70, on n'était pas si égaux que ça. Au cours des 30 années qui ont suivi, on a tout de même fait un effort considérable pour réduire les inégalités sociales et lutter contre la pauvreté. On est même devenu la société la moins inégale en Amérique du Nord au tournant des années 2000. Mais ces dernières années, on est en train de perdre du terrain et ce qui s'en vient n'annonce rien de bon.

Est-ce que vous craignez que les compressions du gouvernement creusent l'écart entre les riches et les pauvres?

Les coupes, on peut toujours se convaincre qu'elles sont nécessaires et qu'il faut les faire, mais il

«C'est impossible qu'il n'y ait plus de filet social au Québec. Il y aurait inévitablement une levée de bouclier.»


y a des endroits où on ne devrait peut-être pas couper. Or, ce n'est pas évident, pour le moment, que les choix sociaux qui vont être faits vont aller dans le sens souhaité. Si on coupe dans des programmes qui sont extrêmement importants pour la clientèle visée alors qu'on aurait peut-être plus à gagner ailleurs, c'est très inquiétant. Ce l'est d'autant plus que certains programmes sociaux ne coûtent pas si chers que ça.

On ne voit pas encore le portrait global, mais jusqu'à maintenant, ce sont surtout les populations les plus vulnérables qui sont touchées. Est-ce possible, selon vous, de renverser la vapeur?

Le problème c'est que ces clientèles démunies sont les moins bien organisées pour se défendre. Quand le gouvernement coupe dans la classe moyenne, coupe dans les fonds de pensions, il s'attaque au syndicat et ces gens sont bien organisés. Les grosses centrales syndicales savent comment mener des luttes et mettre le gouvernement en échec. Les itinérants, les pauvres, les handicapés, ces gens n'ont pas les même moyens pour se défendre. Des organismes vont essayer de tirer la sonnette d'alarme, ça va faire une mention dans le journal, mais ils ont rarement un grand impact.

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1123RF.COM/TOMAS ANDERSON

ÉDUC'ALCOOL Le Temps des Fêtes:

Prendre un p’tit coup, c’est agréable! Le Temps des Fêtes, c’est cette période féérique où toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver en famille ou entre amis autour d’un bon repas arrosé! Rien de plus agréable que de partager une bonne bouteille ou de se réchauffer d’un café irlandais après avoir affronté le froid hivernal. Comme en témoignent les files d’attente à la SAQ, l’alcool est un fidèle compagnon de Noël et du Jour de l’An. Il n’y a rien de mal à cela, tant que l’on consomme de façon raisonnable. Bien que l’on soit souvent porté à faire plusieurs excès pendant cette période, votre foie vous remerciera d’avoir su dire non au verre de trop. Contrôler votre consommation d’alcool vous permettra d’être plus en forme tout au long de la période des Fêtes, mais cela pourrait aussi vous éviter un accident grave. Pour votre santé et celle des autres, n’oubliez pas de toujours prévoir votre retour avant de vous rendre à une fête, que ce soit en ayant un chauffeur désigné, en prenant un taxi, en appelant Nez Rouge ou tout simplement en prolongeant l’hospitalité de vos hôtes pour la nuit!

Les conseils du pro • Mangez! La prise de nourriture en même temps que

l’alcool retarde son passage dans le sang. Ne buvez pas l’estomac vide.

• L’eau est une alliée! Pour chaque consommation d’alcool, vous devriez boire au moins un verre d’eau. Si vous recevez, pourquoi ne pas laisser constamment un pichet d’eau sur la table?

• Sous antibiotiques? Vous avez attrapé le rhume du

beau-frère? Lisez bien les indications sur votre bouteille d’antibiotiques pour connaître les contre-indications. Plusieurs médicaments voient leur effet réduit lorsqu’on consomme de l’alcool.

• Une cigarette avec ça? Pour certains, boire et fumer

vont de pair. Saviez-vous que le mélange alcool-tabac accentue les symptômes du lendemain de veille? De toute façon, avec ou sans alcool, fumer est nocif. Pourquoi ne pas ajouter « cesser de fumer » dans vos résolutions?

• Enfants curieux. Vos enfants remarqueront peut-être

que les adultes boivent plus que d’habitude autour d’eux. N’hésitez pas à répondre à leurs questions et surtout donnez l’exemple!

Prendre un p’tit coup… Quiz utile et agréable Complétez les paroles de la chanson. « Prendre un p’tit coup, c’est agréable, prendre un p’tit coup, c’est doux! Prendre un gros coup... » a) ...ça rend l’esprit malade. b) ...ça fait perdre les pédales. c) ...ça me donne du talent musical. Un bon repas de Noël est composé de ragoût de pattes, purée de pommes de terre, tarte au sucre et... a) un apéro suivi d’un ou deux verres de vin. b) un apéro, plusieurs verres de vin et le fond de la bouteille de crème de menthe de grand-maman. c) un apéro, trop de verres de vin, un trou normand pour faire passer tout ça, et on recommence! En tant que bon hôte, vous faites remarquer à votre ami qu’il devrait ralentir sa consommation lorsqu’il: a) se prend pour Gilles Vigneault et s’essaie d’une gigue de son cru. b) se met à chanter à tue-tête « Les violons d’Acadie » de Sweet People en faisant la danse de « YMCA » de Village People. c) se met en tête de téléphoner à son ex pour lui expliquer ses résolutions du Nouvel An dans l’espoir de la reconquérir.

La modération a bien meilleur goût.

educalcool.qc.ca


Depuis la Révolution tranquille, ces programmes d'aide aux plus démunis font pourtant partie de notre fierté. Comment en sommes-nous rendus à vouloir nous en départir?

Le néolibéralisme semble avoir les coudées plus franches depuis un certain temps et on va inévitablement en subir les effets. Pourtant, le Québec a longtemps réussi à amortir le choc du néolibéralisme lors de son apparition dans les années 70. Certes, on a accepté la déréglementation des marchés, mais cela a permis à des entreprises de se montrer très dynamique pour augmenter leurs exportations aux États-Unis. Cela a permis des rentrées d'argent importantes dans les coffres de l'État. Si bien que, pendant la grande vague néolibérale, on a non seulement réussi à protéger le filet social, mais à l'étendre. C'est dans ce contexte que les garderies sont nées, que la gratuité des médicaments a été imposée et qu'on a permis des congés de paternité pour les hommes.

Si on a si bien réussi à s'en sortir, avez-vous l'impression qu'on est en train, dans ce cas-là, de créer volontairement un trou dans notre filet social voire de l'enlever carrément?

C'est impossible qu'il n'y ait plus de filet social au Québec. Il y aurait inévitablement une levée de bouclier et à mon avis, le gouvernement se heurterait à un mur. Mais on peut s'attendre à ce qu'il y ait des reculs importants.

Est-ce que vous trouvez que le Québec peut encore se considérer comme étant une province solidaire avec des mesures sociales très fortes?

On va l'être moins qu'avant. On va subir les effets du néolibéralisme comme tout le monde. Avec les politiques d'austérité, les compressions souvent à l'aveugle, c'est sûr qu'on ne sera plus tout à fait la même province. Par contre, ce qu'on pourra éviter, ce sont des compressions qui vont trop loin. Au Québec, il y a des bases sociales qui demeurent très fortes. Les institutions coopératives, les mouvements d'action sociale, les organismes de vigilance et les centrales syndicales sont toujours aux aguets même si elles se sont un peu embourgeoisées ces dernières années.

Comment expliquez-vous que cette conscience sociale demeure très présente malgré le tournant néolibéral?

Je pense que la source de cette valeur vient, encore une fois, de notre passé de colonisés. Comme les franco-

« Ce n'est pas évident, pour le moment, que les choix sociaux qui vont être faits vont aller dans le sens souhaité. »

phones ont été victimes de discrimination, qu'ils plafonnaient dans les entreprises, qu'ils étaient souspayés, que leur langue était bafouée, c'est dans ce terreau qu'est né, à mon avis, l'égalité, la solidarité, et une sensibilité sociale. Dans les sociétés colonisées, c'est toujours ces valeurs qui ressortent.

Est-ce que le temps des Fêtes demeure encore une bonne période pour perpétuer nos valeurs et nos traditions?

Sans l'ombre d'un doute. Toute société a besoin de symboles, d'identité et de signes qui font qu'on se sent moins seuls. Il faut continuer de créer des liens avec les autres êtres humains. Les traditions, c'est fait pour ça. Une société ne peut pas seulement être que du pragmatisme, du matériel et de l'arithmétique. Elle a besoin de ce qu'on appelle la fraternité. Les gens qui sortent de la messe de minuit, par exemple, qui se serrent la main, c'est beau et on a besoin de ces symboles forts de la fraternité.

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MOT DE CAMELOT Restons solidaires L'homme se conduit comme un animal social qui se regroupe pour affronter ses ennemis communs : le froid, l'austérité des animaux sauvages et les autres hommes. Par contre, il arrive que, malgré la richesse de la civilisation, nous restions en marge pour des raisons qui échappent aux apparences. Cela nous est arrivé à tous. Nous étions alors bien placés pour être les bénéficiaires de gestes de solidarité qui nous redonnent foi en la nature humaine. Comment alors exprimer notre gratitude autrement qu'en devenant à notre tour solidaire, en posant des actes charitables et généreux? Cela nous permet de se serrer dans les rangs de notre société pour qu'elle devienne instinctivement rassurante et moins hostile. Pour moi, la charité et la générosité nous donnent ainsi la sensation d'un monde qui a plus d`avenir où nous pouvons nous épanouir individuellement et collectivement.

ROBERT MÉNARD Camelot, Square Phillips

DOSSIER

Donner peu importe la religion Au cœur des enseignements des religions du monde se trouve la culture du don et du partage. Alors que Jésus nous enjoignait à nous aimer les uns les autres, le prophète Mohamed aurait été envoyé en signe de bonté divine. Dans ces deux traditions tout comme dans le judaïsme, l'entraide et le partage ont été érigés en valeur centrale. Chez les bouddhistes, la générosité totale est l'aboutissement de leur quête alors qu'ils cherchent à suivre le chemin du bodhisattva. En ce temps des Fêtes, où l'on ranime notre flamme de générosité, nous vous offrons un petit tour d'horizon des multiples manières dont la générosité et l'entraide se déclinent dans quelques-unes des religions pratiquées à Montréal.

PAR SAID EL HADINI ET GOPESA PAQUETTE ILLUSTRATIONS : LOUIS-PHILIPPE POULIOT

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Bouddhisme Le bonheur dédié aux autres

PHOPTO: 123RF.COM/WORACHAT SODSRI

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vec 500 millions d'adeptes dans le monde, le Bouddhisme est la quatrième religion la plus pratiquée derrière le christianisme, l'islam et l'hindouisme. À l'instar des grandes religions et comme dans toutes les formes de spiritualité, les notions de don et de partage ont une place de choix au sein de la tradition bouddhiste. «À beaucoup d'égards, la générosité est l'expression concrète de la voie spirituelle. Dans le bouddhisme, la pratique du don est un moyen incontournable de ce que l'on appelle le mode de vie du bodhisattva, celui qui a formulé le souhait d'atteindre l'éveil complet, l'état de bouddhéité uniquement pour le bien des autres», souligne Guèn Kelsang Donsang, moine bouddhiste kadampa. Alors, en quoi consiste le mode de vie du bodhisattva ? Explication de Guèn Kelsang Donsang : «c'est l'entraînement à ce que l'on appelle les six perfections. La perfection du don est le premier de ces entraînements. La voie spirituelle du bodhisattva en entier est offerte au bénéfice des autres et de ce fait, peutêtre considérée à juste titre comme une forme de don en soi.» En d'autres termes, l'ensemble des activités et gestes du bodhisattva, qu'ils soient physiques, verbaux ou mentaux, sont dédiés aux autres. «La pratique du don est ce qui rend le bodhisattva heureux. Celui-ci s'entraîne à vivre dans le but de tout donner aux autres, même son propre bonheur.» «L'expression la plus pure de l'amour est le souhait de procurer le bonheur à l'être cher. Le bodhisattva est l'être le plus riche du monde, même s'il a tout donné, parce que la vraie richesse est dans le cœur», conclut Guèn Kelsang Donsang, qui est par ailleurs enseignant résident au Centre de Méditation Kadampa de Montréal. (SH)

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DOSSIER

Christianisme Donner, un signe de foi authentique

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Cette culture de solidarité se manifeste plus clairement et atteint son summum durant les fêtes de Noël. Mais pourquoi à cette date précise du calendrier grégorien? «À Noël, les chrétiens fêtent la naissance de l'Emmanuel, Dieu avec nous, dans la personne de Jésus de Nazareth, explique Mme LouiseÉdith Tétreault, présidente du Centre culturel chrétien de Montréal. Le christianisme a fait de la charité et du partage des signes de foi authentique. Les membres des communautés religieuses qui font vœu de pauvreté personnelle ont mis et mettent aujourd'hui encore leurs talents et leurs biens au service des plus démunis.» Il faut dire que dans la tradition chrétienne, la solidarité ne se limite pas à ses semblables et elle dépasse même les frontières du monde chrétien. «La fraternité ne se limite pas à ceux qui nous ressemblent, l'aide est inconditionnelle et sans frontière», ajoute Mme Tétreault, qui en veut pour preuve les nombreux organismes de bienfaisance ici et ailleurs dans le monde qui ont été fondés par des chrétiens. «Un exemple parmi d'autres : Dans la rue qui vient en aide aux jeunes itinérants. Les paroisses mettent aussi sur pied des comités Aide-Partage. L'Office de pastorale sociale du diocèse de Montréal fait la promotion des droits humains et des droits sociaux, surtout des personnes en situation de pauvreté, favorise l'accueil et l'intégration des réfugiés et des immigrés, participe à la réinsertion sociale des ex-détenus», poursuit Mme Tétreault. (SH)

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123RF.COM/FELIX PERGANDE

epuis la nuit des temps, la tradition chrétienne, qui compte aujourd'hui un peu plus de deux milliards de fidèles dans le monde, a toujours célébré l'amour, mais aussi la charité et l'entraide.


Islam Partager, essence de la miséricorde

123RF.COM/PAKHNYUSHCHYY

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ans l'islam, le don et le partage sont fortement encouragés et hautement recommandés. Ces gestes traduisent en effet une notion beaucoup plus sublime, celle de la miséricorde. Dieu dit, en s'adressant à son prophète Mohamed, «Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers.» Mais en quelles occasions ou circonstances cette solidarité se traduit-elle concrètement? «Dans les cas de détresse ou en cas de décès d'un des leurs, explique Youssouf Fofana, imam de la mosquée Attawba, sur la rue Ontario. Ce partage est même obligatoire si c'est un proche qui en a besoin. Un proche par le lien du sang ou par le voisinage peu importe la foi du voisin. Nos collègues de travail ou à l'école sont nos voisins.» Mais une des occasions les plus propices au partage dans l'islam est durant les fêtes, notamment durant

la fête du sacrifice appelée l'Aïd, où l'on offre aux nécessiteux le tiers de la bête sacrifiée, et la fête de la fin du mois de Ramadan lors de laquelle tout musulman doit faire la zakat, c'est-à-dire une aumône (l'équivalent de 8 dollars ou plus) pour les pauvres. Le sens du partage trouve, cependant, son fondement religieux dans l'aumône légale (Al-Zakât) qui est le troisième pilier de l'islam. Ainsi, chaque musulman dont la condition financière est confortable, doit s'acquitter de cette obligation financière. Comment se définit alors la relation riche et pauvre? « Les biens sont la propriété d'Allah et ne sont qu'un dépôt dans les mains du riche qui a l'obligation de bien les gérer et de prendre soin des besogneux. Le sens de partage est le fondement de la foi musulmane, on imagine mal une foi sans solidarité», précise M. Fofana. (SH)

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DOSSIER

Judaïsme Donner pour réparer le monde

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Comment expliquer cet engouement à donner aux plus vulnérables et à faire preuve d'une aussi grande générosité au sein de la communauté juive ? «C'est quelque chose qui est inculqué depuis le jeune âge. C'est le concept de la Tsedaka, qui est le terme hébreu désignant dans le judaïsme le principe religieux de l'aumône. Nous avons ainsi une obligation de rendre le monde meilleur pour tout le monde», nous explique Mme Natou Suissa, directrice de la campagne l'Appel juif unifié. Cette obligation ne saurait se limiter aux seuls riches. «Même le pauvre a l'obligation de donner, ne serait ce que de son temps pour venir en aide à ses voisins», poursuit Mme Suissa. Pour 2014-2015, la Fédération a des allocations qui s'élèvent à près de 31 millions de dollars, dont près de 7 millions seront affectés à prendre soin des plus vulnérables. «Nous essayons de briser le cercle de pauvreté, en donnant aux pauvres les moyens et les outils pour s'en sortir, notamment à travers l'éducation», renchérit Mme Suissa. (SH)

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u sein de la communauté juive de Montréal, estimée à près de 90 000 personnes, la Fédération CJA est un acteur des plus importants pour venir en aide aux gens démunis et dans le besoin. Sa force, ce sont les 16 000 donateurs qui n'hésitent pas à mettre la main à la poche à chaque campagne lancée par la Fédération. Grâce à la campagne de l'Appel juif unifié 2013, la Fédération CJA a réussi à collecter 35,7 millions de dollars, en plus de 3,7 millions de dollars en contributions uniques.


Hindouisme Dompter l'avarice en nous

123RF.COM/YURY TARANIK

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elon la Dre Shanta Srivastava, enseignante de biologie au Collège Dawson et figure active de la communauté hindoue de Montréal, l'essence des enseignements hindous se trouve dans une prière védique : «Que tous les êtres du monde soient heureux». Cela implique de voir les autres comme étant une partie de soimême tout en travaillant pour le bien commun. «Lorsque l'on travaille à notre avancement spirituel, explique Mme Srivastava, c'est tout le monde qui en bénéficie.» C'est à travers la notion de Seva que cette solidarité se concrétise. L'idée est de servir ceux qui sont dans le besoin de manière désintéressée et de le faire par charité. «La vertu de la charité est de donner sans rien attendre en retour, précise-t-elle. Ceci peut être en donnant à des organisations de charité, des écoles, des hôpitaux ou en faisant du bénévolat.» Cette charité prend plusieurs sens : les dons, le bénévolat, la transmission des connaissances, le simple partage autour de soi ou la protection des plus faibles. Selon l'enseignante, «les textes hindous affirment que cette charité est le moyen privilégié pour assurer son avancement spirituel dans notre époque.» Donner fait plaisir aux Dieux et permet de se purger de nos pêchés, ainsi la charité agit comme une sorte de guérison et de purification. «Ça aide à dompter notre nature avare,» ajoute-t-elle. Un des textes hindous, le Rig Véda, affirme que manger lorsque son voisin a faim c'est comme manger de la nourriture volée. Il est écrit que «si un homme affamé vient à votre porte, il vient en tant que votre hôte. Il est considéré comme étant un être divin». Un regard qui semble bien loin de celui qui circule présentement à Montréal alors que les mendiants et les itinérants font souvent l'objet de mépris et de mauvais traitements. (GP)

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La détermination comme religion Jean Pascal vient de fêter ses 32 ans. Avec plus de 18 ans de boxe dans le corps, il est presque un vétéran. On le connaît pour son côté flamboyant et sa force de caractère, mais qu'est-ce qui se cache sous ses gants? PAR MARTINE B. CÔTÉ PHOTOS : MADOC

Vous avez consacré la majorité de votre vie à la boxe et l'entraînement, sentez-vous que vous avez tout de même eu une vie en dehors du ring?

Je n'ai pas eu vraiment de jeunesse. Je m'entraînais énormément et je voulais aussi réussir académiquement. Ça m'a permis de me tenir loin des problèmes. Je devais toujours soit rentrer chez moi pour mes devoirs ou aller m'entraîner. Je n'avais donc pas le temps d'aller traîner au parc ou niaiser dans le métro. Bon, évidemment, j'ai fait quelques mauvais coups, mais grâce à Dieu, je ne suis jamais tombé dans les gangs de rue ou des situations qui auraient pu mal tourner. Je me souviens d'un ami avec qui je m'entraînais, peut-être plus talentueux que moi, qui est tombé dans la drogue et les mauvaises fréquentations et à l'âge de 17 ans, ça été la fin pour lui. Moi, j'étais tellement focussé sur mes objectifs de réussir à l'école et d'aller aux Olympiques que je ne laissais rien se mettre dans mon chemin et m'empêcher de réaliser mon rêve.

De quoi vous méfiez-vous dans la vie?

Du facile. Quand c'est trop facile, il y a anguille sous roche. Par exemple, la nourriture qui goûte super bon, ce n'est pas toujours la meilleure pour la santé. Quand un planificateur financier te promet des rendements de 20 %, c'est louche. Les belles choses dans la vie, on les acquiert par le travail.

Vous employez l'expression « Grâce à Dieu ». C'est une simple façon de parler ou vous êtes un homme croyant?

J'ai la foi, oui. Je crois en Dieu. Je ne vais pas à l'église, chaque dimanche, mais je pense que pour voir Dieu, on n'est pas obligé d'aller dans une bâtisse. Je prie beaucoup et je me force à prier pour remercier, pas juste quand je suis en détresse.

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La question de Luc  Qu'est-ce qui vous donne cette confiance inébranlable en vous?

Je ne suis pas né avec cette confiance. Au contraire. Jeune, j'étais timide et très complexé. J'étais petit. À 13 ans, je ne pesais même pas 100 livres. Le sport m'a aidé à bâtir ma confiance. La confiance que je me suis construite m'a ouvert plein de portes. Je pense que les gens mettent leurs propres barrières, s'imposent leurs propres limites. Mais avec une bonne discipline et de la détermination, « sky is the limit ». Mais même ça, c'est pas vrai! Guy Laliberté l'a prouvé, il est allé dans l'espace! Le travail combiné avec la discipline et la détermination, enveloppé avec la confiance en soi, c'est LA recette.

Comme père, est-ce que vous tentez de transmettre cette confiance à votre fille?

La fois où

Jean Pascal s'est senti le plus démuni… (très long silence)

«C'est une question difficile pour moi, parce je suis quelqu'un qui regarde toujours le positif, partout, tout le temps. Dans le négatif, je regarde toujours le positif pour réussir à m'en sortir, pour aller de l'avant. Donc, je ne me sens jamais à la merci des gens, je ne me sens jamais acculé au pied du mur.»

Quel bilan faites-vous de votre année 2014?

Elle a très bien commencé avec une belle victoire sur mon compatriote Lucian Bute. Après, des problèmes de contrats m'ont empêché de participer à d'autres combats, mais je compte finir l'année en force le 6 décembre au Centre Bell en battant Donovan George et, ensuite, je mets le cap sur 2015.

Est-ce qu'il y a de la place pour la sensibilité dans votre vie? Devez-vous être un tough tout le temps?

Oh oui! C'est très important de donner ça à ma fille, qui a maintenant 11 ans. Chez nous, le « pas capable », il est mort et enterré. À la maison, on connait juste capable!

LUC DESCHÊNES Préposé à l'entretien ménager et grand connaisseur des sports

Je suis une personne très sensible, mais je laisse ça à la maison dès que j'entre dans l'arène. Pour être boxeur, il faut être un guerrier, prêt à tout, avoir un esprit dur. Dans le ring, il n'y a pas de place pour la sensibilité. Mais dans ma vie d'être humain, plusieurs personnes m'appellent le Robin des bois des temps modernes. J'aime redonner autant que je peux. Je n'accepte pas l'injustice. Les inégalités financières me choquent, l'abus des personnes âgées, la brutalité policière. Je ne tolère aucune forme d'injustice.

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Photoreportage de Jacques Nadeau

Les différentes facettes de l'Itinérance

Source : Ensemble pour éviter la rue et en sortir, Politique nationale de lutte à l'itinérance, gouvernement du Québec, 2014

À chaque année, dans le temps des Fêtes, votre générosité est sollicitée pour venir en aide aux plus démunis et aux sans-abri. Malheureusement, les médias abusent trop souvent du cliché du vieil homme barbu habillé avec des vêtements usés et sales. Or, l'itinérance a plus d'un visage. Ces dernières années, les organismes communautaires ont remarqué qu'il y avait de plus en plus de jeunes femmes, d'autochtones et d'immigrants qui se retrouvent dans la rue ou dans les refuges. Depuis une trentaine d'années, le photographe Jacques Nadeau a saisi les différentes facettes de l'itinérance à Montréal. Il nous présente une série de photos qui montrent une réalité sans fard sur laquelle on ferme trop souvent les yeux. · Les jeunes dans la rue, souvent en fugue, sont aux prises avec des problèmes d'alcool, de drogue, de maladies infectieuses.

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· Plus de 70 % des femmes en situation d'itinérance ont vécu de la violence.

· Près de 80 % des itinérants sont des hommes à Montréal.

· Les banques alimentaires ont observé une croissance de 50 % de leur clientèle immigrante vivant dans la rue.

· 45 % des autochtones en situation d'itinérance sont Inuits. · Une personne en situation d'itinérance est considérée comme âgée à 50 ans. · L'Itinéraire vient en aide à plus de 350 personnes par année (camelots ou participants).

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Un commerce en santé pour Noël PAR ISAAC GAUTHIER PHOTOS :UMA

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e temps des Fêtes arrive à grands pas et rime souvent avec achats. Pour trouver leurs cadeaux, les consommateurs ont tendance ces dernières années à envahir les grands centres commerciaux plutôt que les commerces de quartier. Une simple balade sur les rues Saint-Laurent ou Saint-Denis démontre l'ampleur du phénomène : boutiques fermées, locaux vides pendant des mois. Qu'est-ce qui explique cette réalité et surtout, que faire pour l'améliorer? Exploration des changements dans un commerce près de chez vous. Il n'y a pas si longtemps, les Montréalais déambulaient sur les rues Sainte-Catherine ou Saint-Hubert, qui abritaient alors de grandes boutiques et des magasins de luxe. Cet âge d'or du magasinage urbain offrait de multiples stationnements, des rues à rôle unique et des décorations à perte de vue durant les fêtes. Mais les commerces florissant d'autrefois ne le sont plus autant. Qu'est-il arrivé? La conjoncture économique difficile, une spéculation immobilière menant à une hausse des loyers, la concurrence de l'achat en ligne, la congestion automobile et le manque de stationnements. Ajoutons aussi les manifestations, les banlieues comme lieu de magasinage (quartier Dix30), les travaux d'infrastructures de longue durée, la hausse de l'impôt foncier, etc. Force est de constater qu'être commerçant, ce n'est plus seulement un métier, c'est une vocation.

Depuis 2008, le projet À Louer expose des œuvres artistiques dans les vitrines de commerces inoccupés. C'est une manière de diffuser des artistes de la relève tout en mettant en valeur les espaces commerciaux. « Ça fonctionne, affirme le directeur de UMA, La Maison de l'image et de la photographie, André Cornellier responsable du projet. Un propriétaire avait un local à louer depuis un an et demi. Une fois qu'on a installé les photos, ça a pris trois semaines pour le louer. » Les voisins aussi apprécient cet embellissement de façades souvent déprimantes avec leur croûte de graffiti et de saleté. (GP)

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Le commerce durable

Le développement d'artères commerciales à fonction unique est une anomalie : c'est ce que déduit l'étude Reimagining urban spaces to help revitalise our high streets du Département des Communautés et du Gouvernement local anglais. Une ville ou un quartier financièrement viable doit assurer un équilibre entre résidences, boutiques et points de service public. La durabilité des espaces marchands serait donc aussi responsable de leur vitalité économique. La Fondation Rues principales arrive aux mêmes conclusions. Selon cet organisme spécialisé dans la revitalisation municipale, une artère commerciale en santé offrirait une formule d'environ 15% de commerces d'achats quotidiens (épicerie, pharmacie), 30% de commerces hebdomadaires (quincaillerie, vêtements), 35% d'achats réfléchis (magasin d'électroménagers) et 20% de services (banques). L'organisme estime que plus de 90% des artères en difficultés économiques présentent un déséquilibre dans ce ratio, souvent par manque de boutiques d'achats quotidiens et un surplus de services.

Comment trouver le commerce idéal lorsqu'on possède un local à louer? La jeune entreprise montréalaise Potloc a une solution simple : demandez aux gens du quartier! Pendant quelques jours, l'équipe de Potloc investit le local vide et à l'aide de décors accrocheurs et de café gratuit, interroge les résidents sur leurs préférences de commerces. Une épicerie biologique? Une boutique de jeux? Un bistro? L'entreprise compile ensuite les données électroniques et rend publics les résultats. Le but est d'offrir à de futurs commerçants un portrait des besoins commerciaux et de contribuer au développement de quartiers dits «intelligents». À ce jour, quelques commerces ont ouvert grâce à Potloc, notamment le café Sfouf sur la rue Ontario ou le bar à jus Fruitologie sur l'avenue Mont-Royal.


ACTUALITÉ

Dialogue du développement Inoccupation critique

Selon Le Devoir, le taux d'inoccupation moyen des commerces à Montréal en 2013 était de 8%, certaines artères affichant jusqu'à 13%. La présence de lieux vacants n'est pas en soi un facteur négatif pour la vitalité économique d'une ville ou d'un quartier. Selon Pierre Lessard-Blais, copropriétaire de l'Espace Public, une microbrasserie située sur la Promenade Ontario, la disponibilité de locaux permet un roulement de boutiques et ouvre la porte à de nouveaux marchands. «Les jeunes entrepreneurs ont beaucoup de cœur, mais pas nécessairement beaucoup d'argent. Quelques locaux inoccupés gardent le prix des loyers bas, ce qui permet aux jeunes d'entrer dans la game», explique-t-il. Un loyer abordable comme sur la rue Sainte-Catherine Est n'est pas une solution miracle. L'ambiance décrépite et le laisser-aller commercial font fuir les clients potentiels. Il faut trouver un «taux d'inoccupation critique», estime M. Lessard-Blais, qui laisse place à de la nouveauté sans compromettre le succès des entreprises établies. Par contre, la gestion de ce taux ne doit pas être aux mains seules de l'offre et de la demande, sinon on risque des inégalités entre les artères marchandes.

Conserver L'Immobile de Catherine Aboumrad

Bâtis ta place dans Villeray est un exemple d'entrepreneurs à l'écoute des particularités d'un quartier. En 2013, le bar Le Mundial au coin des rues Saint-Denis et Villeray, ferme ses portes. Au lieu de rénover simplement leur établissement, les propriétaires décident de sonder les gens du quartier sur le genre de bar qu'ils voudraient voir ouvrir. Sur le questionnaire électronique, le client devait répondre à des questions sur ce qu'il désirait boire ou manger dans son futur bar et dans quelle ambiance et décor il souhaitait le faire. Plus de 1000 questionnaires plus tard, le Huis clos a ouvert ses portes et ressemble à ce que la majorité des répondants ont exprimé : une cuisine urbaine, une ambiance festive mais soignée.

«La concertation est la clé du succès», explique Émilie Têtu, de la Fondation Rues principales, puisque c'est ainsi qu'on peut «trouver un consensus d'action» qui saura établir de façon durable la vitalité marchande d'une ville ou d'un quartier. La Fondation vient en assistance à cette démarche en proposant une relance économique qui correspond à la mixité résidentielle. «Si on n'écoute pas la mixité et les besoins des résidents, on se retrouve dans un ghetto», évalue-t-elle. À Montréal, la quinzaine de Sociétés de développement commercial (SDC) utilisent aussi la concertation comme un outil. À la SDC Promenades Hochelaga-Maisonneuve, on cherche à «marier des locataires privés à des propriétaires privés», explique le directeur Donald Guy. Pour ce faire, il consulte les citoyens du quartier sur leurs besoins et fait l'intermédiaire entre marchands et propriétaires potentiels. Chez Interloge, une entreprise sociale de location de logements, on loue des locaux commerciaux en fonction des impératifs de l'arrondissement. «Ça prend plus de temps», relate Tanéa Castro, administratrice aux communications et développement stratégique. «La difficulté n'est pas de trouver un commerçant qui veut s'établir, mais plutôt de répondre aux besoins des résidents en s'assurant que le potentiel de pérennité du commerce soit bon», estime-t-elle. La tendance à la concertation est la nouvelle norme internationale, comme le démontre Hambourg ou Portland, deux exemples de succès en revitalisation économique. Ces villes ont réussi grâce à des partenariats entre résidents, commerçants, organismes communautaires, propriétaires et le gouvernement. Même chose en Angleterre, où l'État a établi une politique de développement municipal qui mise sur le dialogue entre ces différents acteurs.

Une artère commerciale en santé offrirait une formule d'environ 15% de commerces d'achats quotidiens (épicerie, pharmacie), 30% de commerces hebdomadaires (quincaillerie, vêtements), 35% d'achats réfléchis (magasin d'électroménagers) et 20% de services (banques). 1er décembre 2014 | ITINERAIRE.CA

Re-creational Spaces de Jessica Auer

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DANS LA TÊTE DES CAMELOTS Le verbe croire vient d'une époque perdue où l'on sentait qu'on devait porter quelque chose en nos cœurs pour animer nos vies. C'est le temps d'avant les religions, lorsque les philosophies de vie commençaient à s'ériger en croyances collectives. Nos camelots portent en leur cœur leurs propres philosophies de vie, des croyances qui les animent et ils ont accepté de les partager avec nous.

Miraculée MANON FORTIER | CAMELOT, VILLAGE CHAMPLAIN

J'ai une certaine foi chrétienne. Je crois surtout aux miracles, car je suis une miraculée de la vie. Plus jeune, j'ai réussi à vaincre mon asthme, j'ai guéri d'une leucémie et un taxi m'a roulé dessus sans que je n'aie aucune séquelle. Je crois toutefois que le royaume de Dieu est ici-bas, autour de nous, et non là-haut.

Jésus dans la rue JACQUES ÉLIZÉ | CAMELOT, ANGLE SAINTE-CATHERINE/JEANNE-MANCE

Si Jésus revenait, je ne pense pas que c'est dans Westmount qu'il irait. Il viendrait ici, à L'Itinéraire, il irait à l'Accueil Bonneau, à la Old Brewery Mission et autres organismes similaires. Il regarderait les yeux des enfants qui en disent beaucoup. Il approcherait les gens, leur parlerait, leur donnerait de l'amour, comme il l'a fait avec Marie-Madeleine et d'autres gens dans le besoin qu'il a accepté sans juger.

Papi

Combat ordinaire SERGE SAVARD | CAMELOT, MÉTROS BERRI-UQÀM ET MONT-ROYAL

La vie, parfois, c'est une guerre, un combat qu'on doit mener. C'est normal que des fois, ça brasse. Mais faut pas virer « sul' top » avec ça. Quand on le comprend, qu'on l'accepte, on est mieux avec soi-même.

JEAN-PIERRE MÉNARD | CAMELOT, ANGLE SAINT-ZOTIQUE/SAINT-ANDRÉ

Dieu, c'est mon grand-père rendu au ciel. Mais je crois surtout en moi. Pas en personne d'autre. Je pense que sans croire en soi-même, tu ne peux rien faire. C'est le début de tout.

JOHANNE BESNER | CAMELOT, ANGLE SAINTE-CATHERINE/BEAUDRY

Les gens méritent d'avoir quelque chose à mettre sur leur table à Noël et au jour de l'An, d'avoir des amis, de la famille et des enfants à recevoir, à qui faire plaisir. Je crois que si on perd son emploi, son logement, et qu'on se retrouve à la rue, tant qu'on a des amis pour nous aider, ça permet de passer au travers. D'où l'importance de donner sans attendre rien en retour.

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ITINERAIRE.CA | 1er décembre 2014

Paranormal SYLVAIN PÉPIN GIRARD | PRÉPOSÉ À L'ENTRETIEN

La vie après la mort, le paranormal, les voyages astraux et les rêves prémonitoires font partie de mes croyances. J'ai déjà expérimenté ces deux derniers. Le bouddhisme m'inspire beaucoup aussi, et les principes du karma et de la causalité m'influencent. J'aime beaucoup l'ésotérisme. J'essaie d'en apprendre le plus possible là-dessus. Ça me nourrit.

PHOTO: JACQUES NADEAU

Don de soi


Équilibre Chacun son heure GUY THIBAULT | CAMELOT, AVENUE MONT-ROYAL

Définitivement, il y a quelque chose de plus fort que nous les humains. Qu'on soit un Desmarais ou un itinérant, quand notre heure est venue, il n'y a pas grandchose que l'on puisse faire. C'est bien la seule justice ici sur Terre. Justement, avec le temps des Fêtes, je pense que c'est un bon temps de réflexion sur le fait que nous sommes si petits dans l'Univers, mais tellement chanceux d'être là en même temps. Il faut en profiter, parce que ça ne sera plus le temps quand on sera parti.

DANIEL TOURANGEAU | PRÉPOSÉ À L'ENTRETIEN

Je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule voie. La recherche d'absolu et de vérité et le fanatisme ne m'attirent pas. Ce dont j'ai besoin, c'est d'un chemin où je peux me tenir droit, entre les extrêmes, en allant parfois plus d'un côté que de l'autre, mais jamais trop, jamais trop longtemps. Et plus que tout, je crois qu'on doit respecter le chemin que les autres choisissent de prendre.

Action concrète CLAUDINE BOUCHER | PRÉPOSÉE AUX LOISIRS

My Mission BILL ECONOMOU | MARCHÉ ATWATER

I'm not here to prove anything and I don't want to compare myself to other people. When someone succeeds I'm not jealous, instead I look at how I can also succeed. I'm here to serve God and be an example; a shining light for people to see. Not much needs to be said to prove who I am. I'm a nice guy and people who have known me have appreciated me and that's great. I've helped a number of people out in my lifetime, but at the same time I also need to help myself. I need to be watchful of the Devil, my adversary, even if God is for me. I don't put my full trust in man and money, but I know I need some of it to help me. I understand my priorities and nothing can change them. I'm striving to do my best and receive the highest prize from Christ. With confidence I can say that the Lord Jesus Christ God Almighty is my best friend. Thank you for being my friend and saviour now and through all eternity. Amen.

Que ce soit Dieu ou autre chose, je crois qu'il y a plus fort que nous. Mais avant tout, je crois en moi et dans les activités que je crée, qui ont pour but de nourrir les gens et de récolter des fonds pour L'Itinéraire. J'organise des soupers communautaires, des journées spaghetti, des bazars. Tout pour venir en aide à l'organisme!

Ô Canada MICHEL GÉRALD CASGRAIN | CAMELOT ANGLE, JEAN-TALON/CHRISTOPHE-COLOMB

Dix belles provinces et trois beaux territoires forment notre beau grand pays. Ce que je veux dire, c'est qu'ici, peu importe qui tu es, si tu veux et que tu es bon et honnête, il y a de la place pour toi, peu importe d'où tu viens. Tout arrive à point à qui sait attendre.

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Ah! Noël Noël MICHEL DUMONT | Conteur

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'histoire se passa en Abitibi, le 24 décembre 1955. Mon récit débute au matin avec une petite famille qui se prépare pour le réveillon de Noël. Mon oncle Arthur et sa femme Georgette se levèrent tôt comme tous les autres matins, car c'était la tradition. La journée commença donc par un déjeuner accompagné d'un bon café ; le couple avait la tâche de garder leur petitfils Gopesa pour la période des fêtes puisque ses parents n'en venaient pas à bout. Le petit de dix ans était un enfant hyperactif et conséquemment, il ne pouvait se tenir en place (pas juste lui mais ses bébelles, aussi). Il était tellement têteux puisqu'il jouait un rôle connu de tous et dont nous étions tous coupables lors de notre jeunesse : jouer la victime. Par exemple, dans un esprit d'évitement de l'autorité, il disait : «Ce n'est pas ma faute avec toutes les pilules blanches que j'ai prises. Je ne peux pas faire autrement!» Mais croyez-moi, chers lecteurs, Gopesa était un enfant charmant et était capable d'exprimer – à sa manière – tout son amour envers les autres (surtout quand il dormait) ! Après le déjeuner, oncle Arthur prit la parole et dit à Gopesa : «Amène ton cul icitte, on s'en va bûcher dans le bois pour nourrir le foyer pour le réveillon». «OK grand-papa», lui répondit-il. Et pendant ce temps tante Georgette commença à préparer les tourtières, la dinde et les pâtés, sans compter les desserts. Vers midi, oncle Arthur et Gopesa revinrent à la maison pour le dîner. En mangeant, oncle Arthur jeta un coup d'œil vers la télévision et s'exclama tout à coup de vive voix : «St-Croche de balloney de cibole d'Hérode ! Regardemoi Shawn devant le parlement d'Ottawa avec un dossard.... Mais c'est quoi ça, Georgette?» Elle lui répondit : «Qu'est-

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ce que tu veux dire ?» Il rétorqua: «C'est quoi ce signe sur son dossard ? On dirait un bœuf qui demande la charité. Non, mais tu vois sa corpulence ? On dirait Louis Cyr, mais pas comme lui : il n'a pas besoin d'un dossard pour s'identifier ». On sonna à la porte et on demanda à Gopesa de répondre. «OK, pépé !», répondit-il. Dès lors, la famille Tougas composée de Pierre, sa femme Joséphine et leur fils adoptif Jean-Guy Deslauriers se manifesta. Je spécifie le nom de ce dernier pour vous montrer qu'il est vraiment adopté ! «Comment ça va ti-Pierre ?», demanda oncle Arthur. «Numéro un», lui répondit-il. D'un ton gaillard, oncle Arthur lui demanda avec confiance: «Hey ti-Pierre, veux tu venir m'aider à transporter les bûches pour le foyer ?». Pierre lui répondit : «Okaydo. Joséphine restera avec Georgette pour terminer la préparation du réveillon et les enfants s'amuseront ensemble pendant ce temps». L'après–midi se déroula comme prévu : les deux femmes mirent la main à la pâte afin que le repas soit prêt pour le souper. Simultanément, Gopesa et Jean-Guy eurent tellement de plaisir qu'éventuellement, Georgette n'eut d'autre choix que de faire appel au docteur du village puisque Gopesa frappa durement le nez de Jean-Guy. Pourquoi? On ne le saura jamais. Vous souvenez-vous du comportement que je vous ai décrit tout à l'heure, c'est-à-dire être têteux et jouer la victime ? Et bien figurez-vous que Gopesa n'était pas le seul à jouer ce rôle de fou : Jean-Guy le faisait aussi! Quel beau duo ils faisaient ces deux-là, cibole! Lorsque leur travail fut terminé, les deux femmes préparèrent la table et les deux hommes revinrent à la maison et tout le monde se rassembla dans la salle à manger. Au menu : du chevreuil, du caribou et du dessert. Alors qu'il buvait une gorgée de caribou ti-Pierre tourna la tête vers son fils et lui dit d'un ton sévère : «Jean-Guy, si tu continues de jouer avec ton assiette, ce n'est pas juste ton nez qui va être magané, tes fesses le seront aussi». Après un bain qui les fit digérer, les enfants allèrent se coucher en préparation pour la messe de minuit et le réveillon, tandis que les adultes


CONTE DE NOËL

finissaient les derniers préparatifs pour la fête imminente. Les parents décorèrent ensuite la cabane et firent un bel arbre de Noël afin d'égayer l'ambiance. Vers vingt-trois heures, on réveilla les enfants afin qu'ils se préparent à aller à la messe de minuit. Pendant ce temps, oncle Arthur attela ses quatre chevaux à sa charrette de voyage. Alors que tout le village était en route pour la cérémonie, le père Noël fit son apparition avec l'intention de faire la distribution des cadeaux dans toutes les maisons. Arrivé au domicile d'oncle Arthur, le père Noël s'introduit par la cheminée et en s'exécutant, il perdit l'équilibre, glissa, se ramassa tête première en bas et se péta la gueule sur le plancher de bois. Heureusement qu'il n'était pas trop magané et que les cadeaux n'étaient pas brisés (il faut dire qu'il n'y avait pas grand-chose dans sa poche rouge qui était devenue grise). Ah ! Je blague, car c'est cette maison qui a reçu le plus de cadeaux puisque cette famille était exemplaire pour le village! Le croyez-vous vraiment? Hi! Hi! Hi! De retour à la maison, Jean-Guy et Gopesa firent une grandiose découverte en bas de l'arbre. Jean-Guy prit la parole et dit à Gopesa : «Mon Dieu ! Le père Noël est très généreux cette année». Gopesa lui répondit : «Bonté divine, Jean-Guy, tu ne sais pas encore que le père-Noël a eu un chèque d'allocation familiale de plus grâce au nombre incalculable d'enfants qu'il a à sa charge ? C'est pour ça qu'il peut gâter les enfants de ce village et du monde entier». Jean-Guy rétorqua: «Y'est mieux d'être gros son chèque supplémentaire parce qu'il ne pourra jamais fournir tout le monde». Gopesa reprit la parole : «T'en fais pas Jean-Guy, car il a également gagné à la loterie la semaine dernière». «Oups! OK», répondit ce dernier. Environ 15 minutes plus tard, on sonna à la porte. «Salut la compagnie!», s'exclama Sylvain-Claude avec sa compagne Geneviève, son neveu Yvon avec son chapeau de cowboy, sa bombarde et qui sentait le parfum Stetson à plein nez ! Ensuite, l'écrivain Pierre St-Amour et sa princesse Nancy accompagnés de Josée firent leur apparition. Pour votre information, Pierre est une personne qui a beaucoup d'imagination et qui fait montre d'une inspiration totale dans ses textes à tel point qu'il peut te noircir une feuille à ta demande ! Tout à coup, oncle Arthur s'exclama : «Peau de

PHOTOS: 123RF.COM/KIRILL KEDRINSKI, JON HELGASON, RAFA RYNKIEWICZ ET RUTCHAPONG MOOLVAI

chien, il manque une personne!» Alors qu'il disait cela, on sonna à la porte et oncle Arthur ouvra et dit de nouveau : «Ah ben, Saint-Sirop de calmant, y manquait juste toé pour que le party commence!» C'était mononcle Paupaul muni de son violon. On commença aussitôt à jouer de la musique : mononcle Paupaul au violon, oncle Arthur avec son harmonica, Yvon avec sa bombarde tandis que les autres chantaient et dansaient au son du rythme du temps des Fêtes. Les rigodons, les blagues et les niaiseries s'accumulaient au fur et à mesure que le monde buvait, à tel point qu'oncle Arthur prit la parole et dit d'un ton sec : «Hey Pierre, arrête tout de suite ! T'as pas besoin de nous conter tes scènes de ménage! Et en plus, on n'a pas besoin de savoir qu'à côté de ton lit c'était les petites culottes de Rita et de l'autre côté, les strings de Gilles, Saint-Cibole d' Hérode !». Plus tard, vers trois heures du matin et après avoir mangé, on cogna de nouveau à la porte et devinez qui était là ? C'était Shawn avec son fameux dossard de L'Itinéraire. Les deux bras dans les airs, oncle Arthur, bouleversé, lui demanda : «Que fais-tu là toé et pourquoi un dossard marqué Itinéraire sur ton dos?». Shawn lui répondit : «J'ai faim, cibole ! Pis j'ai le goût de prendre un coup, StCroche de Balloney ! Je n'ai pas de famille et pas d'ami : Me, Myself and I !». Oncle Arthur lui dit, en le regardant, fou de rire : «Je comprends pourquoi ! On dirait Rambo en détresse!». Après s'être moqué de lui, oncle Arthur se ressaisit et lui dit : «Shawn, je te souhaite la bienvenue chez nous : bourre-toé la face pis boé comme un trou. Y'a même du pot dans le grenier! J'enverrai ensuite ton bill au parlement d'Ottawa». Le reste du réveillon se passa dans la joie et dans la gaieté et ce fut le plus beau Noël de leur vie. C'est sur ces derniers mots que je vous souhaite à tous un cibole de joyeux Noël!

P.-S. : Attention au père Noël pour qu'il ne se casse pas la gueule en passant par la cheminée.

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Ça va prendre plus que ça pour passer l’hiver au chaud.

AIDONS LES SANS-ABRI

1 87 PAUVRETÉ

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Abolition de l'Agence de santé : menace pour la lutte à l'itinérance Au moment d'écrire ces lignes, le gouvernement du Québec se dirige vers l'adoption de son projet de loi 10, une réforme majeure du réseau de la santé, qui prévoit entre autres l'abolition des Agences de la santé et des services sociaux. De Claude Castonguay en passant par les syndicats, les corporations professionnelles et les organismes communautaires, les opposants à cette énième réforme sont nombreux.

INFO RAPSIM

PIERRE GAUDREAU | Coordonnateur du RAPSIM

L

es inquiétudes sont grandes sur les impacts négatifs de cette réforme, notamment sur son soi-disant objectif d'améliorer les services. Sa vision hospitalo-centriste, la création de mégastructures de gestion, l'affaiblissement de la démocratie et la concentration des pouvoirs dans les mains du ministre de la Santé font craindre de nombreux reculs. À Montréal, l'abolition de l'Agence de la santé signifierait en plus la perte d'une expertise et d'une vision régionale sur de nombreux enjeux, telles la santé publique et les problématiques sociales, dont l'itinérance.

Un leadership nécessaire

Depuis plus d'une vingtaine d'années, l'Agence de la santé et des services sociaux (auparavant la Régie régionale) a joué un rôle important pour concerter le milieu, planifier et soutenir le développement de services en itinérance. L'Agence a ainsi pu agir en utilisant sa marge de manœuvre au-delà des mandats et moyens que lui donnait au niveau national le ministère de la Santé. L'Agence est intervenue dans l'hébergement d'urgence, le logement social avec soutien communautaire et les services de répit et de dégrisement. Elle a aussi contribué au développement de services ailleurs qu'au centre-ville. Avec des actions menées pour prévenir et réduire l'itinérance, sur l'accès aux chèques d'aide sociale, la sortie du milieu carcéral et la judiciarisation, l'Agence a fait preuve de leadership et a dépassé ses responsabilités en santé et services sociaux. En février dernier, le gouvernement du Québec adoptait la Politique nationale de lutte à l'itinérance. Face à une itinérance en croissance, il est important, comme le prévoit cette Politique, de faire plus et mieux. Pour ce qui est de

Montréal, la mise en œuvre de celle-ci est prévue, à raison, sous le leadership de l'Agence de la santé.

1 milliard $ de budget et 10 000 employés !

Le projet de loi 10 prévoit le transfert de certaines responsabilités régionales à l'une des cinq mégastructures, les Centres intégrés de santé et de services sociaux, (CISSS) qui seront créés à Montréal fusionnant les 12 CSSS existants, des hôpitaux, des centres de réadaptation, les centres jeunesse et d'autres établissements. L'itinérance est un des dossiers qui relèverait du CISSS Centre-Est, qui aurait un budget d'un milliard $ et environ 10 000 employés. Il y a fort à craindre que l'itinérance se trouverait noyée dans la masse de responsabilités qui relèveraient de cet organisme  Même avec une bonne volonté, quelle marge et quels moyens aurait ce CISSS pour soutenir le milieu et pour interpeller des actions à la grandeur de l'ile? De concert avec les autres regroupements régionaux d'organismes communautaires, le RAPSIM demande le maintien d'une instance responsable des responsabilités régionales.

Améliorer les services ? La précédente réforme du réseau de la Santé et des services sociaux, menée par le ministre Philippe Couillard en 2003, est loin d'avoir livré ses promesses d'améliorer l'accès aux services. Le présent projet de réforme ne convainc pas grand monde… « Le ministre Barrette est déterminé à annihiler toute forme de proximité et à faire errer les malades dans les corridors de mégastructures déshumanisées. » Nathalie Elgraby-Levy, de l'Institut économique de Montréal, Journal de Montréal, 9 novembre 2014.

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MOT DE CAMELOT Noël s'en vient Quand j'étais petit, j'ai vécu dans une famille d'accueil de 4 ans à 14 ans. Dans cette famille, nous avons eu de beaux Noëls à la campagne. Lorsque je suis revenu dans ma vraie famille, je me suis demandé comment on y fêterait Noël. Eh bien, je me souviens que dès les premières neiges, ma mère disait : «Noël s'en vient. Préparez-vous, les enfants». Le jour de Noël, on attendait le père Noël avec impatience. Mais d'abord, on était invité à passer à table pour déguster des petites bouchées. Puis le père Noël arrivait. C'était un ami de la famille qui jouait ce rôle, mais les plus petits croyaient dur comme fer que c'était le vrai. Lors de la distribution des cadeaux, nous étions onze enfants assis au pied de l'arbre. Les cadeaux variaient selon l'âge des enfants : des tuques et des foulards pour les plus vieux, des jouets pour les plus jeunes. Nous étions tous très contents de nos présents. Après la distribution, c'était le repas du réveillon : de la dinde, des tourtières, des marinades et la traditionnelle bûche de Noël. Imaginez la grande tablée que ça faisait avec 11 enfants! C'est à mon tour de vous dire : «Noël s'en vient, préparez-vous». Je vous souhaite donc de passer de très joyeuses fêtes et d'avoir du plaisir dans votre famille. Merci de votre belle présence. Votre camelot, Gilles.

GILLES BÉLANGER Camelot, angle Jeanne-Mance et René-Lévesque

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Mon cadeau de Noël Pour l'année 2015, le cadeau que j'aimerais m'offrir serait de revenir dans le système régulier de la société. Malgré tout, mon expérience à L'Itinéraire m'a redonné ce qui me manquait, le social et la chance de manger à tous les jours. Pour ça, je leur suis très reconnaissant. Toutefois, pour la nouvelle année 2015, mon objectif serait d'être autonome et de vivre par mes propres moyens, tout en étant indépendant de L'Itinéraire. Cet organisme, qui m'a redonné le goût de revenir dans le système, a été très important dans mon parcours personnel, et ce pour moi et plusieurs autres de mes collègues.

JEAN-PIERRE MÉNARD | Camelot, angle St-Zotique/St-Hubert

La fée Que je suis contente! Enfin, le temps des Fêtes! J'avais tellement hâte de me costumer en fée des étoiles comme l'an dernier pour aller vendre le magazine. J'avais eu une expérience formidable : mes clients et clientes étaient joyeux et s'ils ne l'étaient pas, la vue de mon costume leur mettait un sourire au visage. J'avais eu aussi plein de compliments. Je ressors donc mon costume cette année. Cette année encore, je vais me retrouver chez une de mes sœurs, pour le réveillon. Ma nièce Julia aura eu un an et ce sera tout un plaisir de la voir commencer à marcher et fouiller dans les cadeaux. Je tiens à souhaiter une belle période des fêtes à tous mes clients et clientes.

ITINERAIRE.CA | 1 décembre 2014

Un fou rire inoubliable Dans mon enfance, ma famille et moi allions passer les fêtes de Noël chez des parents à la campagne. Mon Dieu qu'il neigeait dans ce temps-là! Je me rappelle en particulier une année où il était tellement tombé de neige que mon oncle avait dû sortir le traîneau et le cheval pour nous emmener à la messe de minuit. Car il n'était pas question de manquer la messe. Normalement, cela nous prenait 20 minutes à pied pour nous rendre à l'église, mais cette fois-là, en traîneau, nous avons mis une heure et quart. Imaginez la quantité de neige! Quelques minutes avant la fin de la messe, mes frères et moi sommes sortis et avons fait un tas de boules de neige. Quand les gens sont apparus à la porte, nous les avons bombardés. Quel fou rire! Même les personnages vivants de la crèche extérieure riaient comme des fous de nous voir nous amuser.

NICOLE GIARD | Camelot, métro Longueuil

Noël dans le Nord Quand je vais dans le Nord, à Mont-Laurier, pour fêter Noël, j'aime que toute ma famille soit réunie. J'adore aller à la messe de minuit. Quand on s'en va, tous les arbres sont chargés de neige. Il y en a encore qui vont à la messe ce soir-là en calèche. Noël est plus beau dans le Nord, il y a plus d'amour. Là-bas on se connaît tous, les gens sont ouverts et généreux, la joie de Noël est là, ça me rend heureux. C'est une atmosphère euphorique, on n'a pas besoin de consommer pour avoir du fun. Ça serait mon plus beau cadeau de Noël de retourner dans mon coin. Je souhaite que les Noëls à Montréal soient plus joyeux. Bon Noël à tous les camelots et aux membres du personnel de L'Itinéraire, soyez heureux!

SYLVAIN CLOT | Préposé à l'entretien er

MOT DE CAMELOT

JOHANNE BESNER Camelot, métro Beaudry


MOT DE CAMELOT

Faisons connaissance

Nous sommes vos PÉRISOIGNANTS

Arrêtez de me parler du ti-Jésus!

On accueille, assiste, sourit, dose, analyse, nourrit... On cuisine, répare, entretient, nettoie, prépare, soutient... On renforce, rééduque, archive, transporte, radiographie, stérilise... On travaille pour les Québécois de mille et une façons à la grandeur du réseau public de la santé et des services sociaux.

Quand j'étais plus jeune, au début des années 70 (n'essayez pas de faire les smattes et de deviner mon âge!), comme toutes les familles du Québec, nous célébrions Noël. Pour moi, cela signifiait qu'il y aurait des festivités et que la parenté serait présente pour le réveillon. Mon plus grand plaisir pour cette période de vacances était de parcourir les différents sentiers en motoneige, car nous passions ce temps à notre chalet dans les Laurentides. Il y avait aussi beaucoup de bouffe, du chant en famille et l'alcool coulait à flot. Et le clou de cette journée : la traditionnelle messe de minuit! (aujourd'hui, la messe de minuit est à 20 heures!) Juste avant la messe, mon oncle Gaston me racontait l'histoire de la naissance du ti-Jésus, tout en me décrivant les personnages de la crèche en dessous de notre arbre. J'étais fasciné, lorsqu'il me racontait que les animaux étaient la principale source de chauffage pour le ti-Jésus. Il ajoutait que les rois mages avaient suivi une étoile pour venir adorer le ti-Jésus. J'étais sans mot. Plus tard, après quelques autres apéritifs, nous nous rendions joyeusement à l'église, parce qu'après tout, la messe de minuit, ça arrive qu'une fois par année! À l'intérieur, j'étais toujours un peu déçu, car je ne comprenais pas vraiment ce qu'on faisait là.

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Trente ans plus tard, un ami m'a suggéré de lire la bible et de prier le ti-Jésus et de lui demander de se révéler à moi. Ça se peux-tu! Veux-tu ben me dire qu'est-ce qui peut ben faire CPAS_L’ITINÉRAIRE_09_13 2013-09-11 FORMAT 13:15DU PAP ARTWORK DIMENSIONS pour moi? J'ai suivi son conseil : j'ai prié Jésus et j'ai enfin comANNONCE 3,675”x 4,652” pris sa grandeur. Aujourd'hui, je suis pleinement heureux, je n'ai FORMAT FINAL 3,675” x 4,652” FORMAT/DIMENSIONS aucune anxiété ni peur devant la vie, car je sais qu'il est avec L’ITINÉRAIRE COULEURS moi. LeCMYK ti-Jésus, si vous ne le saviez pas, a grandi et il est mon COLOURS Seigneur et Sauveur INFOGRAPHISTE CLAUDE HÉON personnel. Joyeux Noël et que le puissant COMPUTER GRAPHICS Jésus vous bénisse! 514 691-7209 DESIGNER

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Quartiers populaires : déserts littéraires? La librairie jeunesse Lire, Créer, S'amuser (LSC), dans Mercier, ferme boutique. Les trois librairies autrefois situées sur Sainte-Catherine Est ont toutes disparues. Où se procure-t-on des livres dans les quartiers populaires de Montréal? PAR MAHAUT FAUQUET PHOTOS : ÉLIZABETH DELAGE ET ADTQUARTMONDE

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l existe actuellement quatre librairies dans les quartiers Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et un Renaud-Bray à Anjou. «C'est une mission assez difficile de s'établir dans les quartiers défavorisés pour les libraires, compte tenu des conditions commerciales. Mais il y a de la place pour ça, explique Benoit Allaire, conseiller en recherche en culture et communication à l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Ça nécessite un libraire de quartier pour bien connaitre les besoins de sa clientèle. Les librairies sont importantes, elles sont vues comme un moyen de diffusion de notre culture.» Depuis la fin novembre, une nouvelle librairie tente l'aventure de vendre des livres dans Hochelaga. Sans même avoir fait d'études de marché, Serge Hudon, propriétaire de la boutique de jouets Bric-à-Brac sur la promenade Ontario, ouvre sa librairie en toute confiance, se basant sur les ventes de livres qu'il fait déjà dans son magasin.«Depuis cinq ans le quartier est en gros développement, la clientèle change et la section des livres n'est pas assez grande pour la demande que l'on a. » Son Bric-àBrac Livres, situé juste à côté de la boutique de jouets,

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«Nous nous battons cependant contre un mouvement de société qui veut de l'immédiateté et de la gratuité. Alors que plusieurs divertissements sont gratuits, le livre a son prix»

sera entièrement consacré à la jeunesse, de l'éducatif au divertissement, pour les 0 à 17 ans. La fermeture brutale de la LSC, établie sur Sherbrooke depuis une dizaine d'années, ne l'inquiète pas: « Tant mieux ! Les clients viendront chez moi, s'exclame-t-il avec enthousiasme. On est un commerce différent, on organise des soirées de lectures, de collages, des activités. On va pouvoir commander les livres pour mieux répondre à la demande des acheteurs. On veut suivre notre clientèle de près.»

La lecture, un loisir démodé ?

Aujourd'hui, face aux nombreux nouveaux moyens de divertissement, le livre perd du terrain. « La lecture en général est en diminution, rappelle


REPORTAGE

M.Allaire. Les gens consacrent leur temps libre à un plus grand éventail d'activités qu'avant : les livres sont loin derrière le cinéma et la télévision, c'est une minorité de personnes qui en achètent.» Les livres coûteraient-ils trop cher? Selon l'OCCQ, le prix moyen d'un livre, entre 28 $ et 30 $, est demeuré relativement stable depuis une dizaine d'années.« Nous nous battons cependant contre un mouvement de société qui veut de l'immédiateté et de la gratuité… alors que plusieurs divertissements sont gratuits, le livre a son prix », conclut Katherine Fafard, directrice de l'Association des Libraires du Québec (ALQ).

Stimuler l'amour du livre

Afin d'insuffler le goût de la lecture aux personnes défavorisées, des démarches associatives ou autonomes fleurissent dans l'Est de l'île. Parmi elles, les « bibliothèques de rue », un club de lecture pour enfants organisé depuis trois ans par l'ATD Quart-Monde, se tient dans le parc Edmond-Hamelin (Hochelaga) une fois toutes les deux semaines. «Les deux objectifs majeurs sont d'amener des livres, du savoir et de la culture dans des quartiers qui couvrent des situations de grande pauvreté et d'exclusion », explique David Régnier, volontaire international à l'ATD. Ouvrir une librairie n'est pas une vraie solution, selon lui. La bibliothèque d'Hochelaga, consacrée à la jeunesse, gratuite et accessible, non plus. «Il y a beaucoup d'obstacles à l'accès aux livres qui ne sont pas forcément dus à un manque de ressources. Ça ne

se règle pas seulement avec une bibliothèque, peut-être encore moins avec une librairie ». À travers cette démarche, l'ATD espère ouvrir les gens à la lecture et leur donner l'envie de lire. Ils misent ainsi sur la rencontre avec l'autre, prennent le temps de trouver le livre qui va permettre à un enfant de le lire du début à la fin, afin de provoquer un déclic.« C'est un travail de fourmis, une étape dans une construction beaucoup plus large qui vise à combattre la pauvreté en permettant d'accéder au savoir et à la culture. »

Depuis septembre, de petites boîtes de livres pleines de livres jeunesse ont fait leur apparition dans les rues de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Croque-Livres, un réseau de livres à partager est une initiative de la Fondation Chagnon. Les citoyens, les, bibliothèques et les commerçants peuvent se doter d'une boîte de livres ouvertes à tous. Il suffit d'acheter ou de construire une boite et de l'inscrire sur le site croquelivre.ca. En consultant la carte, il est facile de repérer la boîte la plus près de chez soi. Vous passez devant une boîte croque-livres? Servez-vous! Les passants peuvent prendre un livre, le consulter, l'emporter pour le ramener une fois terminé ou le remplacer par un autre.

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VIVRE

PAR DENYSE MONTÉ | montex9@videotron.ca

Égocadeaux de Noël

Ski avec huskies

Prendre un coup pas de chaleur Il fait froid et on a besoin de s'échauffer autant physiquement que mentalement. L'alcool est-il la meilleure solution? Prendre un p'tit coup aura pour effet de dilater les vaisseaux sanguins et de simplement déplacer la chaleur corporelle interne vers la surface du corps. Le sang se rapproche donc de la peau mettant de la rougeur sur le visage, mais le reste du corps ne se réchauffe pas. Au contraire, il se refroidit par l'effet de la vasodilatation. Pour se donner de la chaleur durablement, thé, tisane, chocolat chaud sont nettement plus efficaces. Il y a aussi la doudoune.

Une seconde pour jeter, une éternité pour s'en remettre La neige est une belle excuse pour garrocher les déchets par la fenêtre : elle nous en cache la vue. Du moins jusqu'à la fonte! Mais la Terre, elle, en porte la trace infiniment plus longtemps. Un mégot de cigarette pollue 500 litres d'eau et un mètre cube de neige; un papier de bonbon met 5 ans pour se dégrader dans le sol; un briquet en plastique : un siècle; une gomme à mâcher : 5 ans; une cannette d'aluminium : de 10 à 100 ans; un sac de plastique : 450 ans; une bouteille de plastique : un demi-siècle; une bouteille en verre : 4000 ans; une couche jetable : 400 ans; une pile au mercure : l'éternité! Recycler, composter, revaloriser vaut mille fois mieux que transformer les rues, les bordures de routes, de champs et de trottoirs en dépotoirs. Source : sirtom-sedan.fr

Envie d'ajouter du oumf à la pratique du ski de fond cet hiver? Vive le skijöring! Originaire de la Scandinavie, ce sport, qu'on peut pratiquer à Rawdon, s'adresse aux fondeurs et fondeuses d'expérience, solides sur leurs skis et capables d'exercer un bon contrôle du chien qui les tire… plutôt vigoureusement! Mais pour un plaisir semblable, moins exigeant, le canicross en raquettes, avec des chiens moins rapides, est tout désigné. Dans les deux cas, un guide vous accompagne. Plus de détails sur kinadapt.com

On se lasse des lacets Siècle de la vitesse oblige : voici venir les lacets qui se nouent et se dénouent d'un seul clic. Plus besoin de faire remonter le sang à la tête, se casser le dos et s'empêtrer les doigts dans des boucles qui se déferont à chaque pas. Ryan Wiens, de San Francisco, a inventé un dispositif muni d'aimants qui réunit les lacets de part et d'autre de la chaussure. Facile comme bonjour. Génial comme Zubits, qui est le nom du gadget qui sera en vente dès le mois prochain. À visionner sur www.goodnesstv.org/en/videos/voir/53312

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PHOTOS: 123RF.COM/MARKAUMARK, ZERBOR, ROMAN SAMOKHIN ET PAKHNYUSHCHYY

Écrire au père Noël ce que l'on veut en cadeau pourrait-il ressembler à ce qui suit? Donner rendez-vous en tête-à-tête à une personne que je n'ai pas vue depuis des lunes. Passer toute une journée dans une bibliothèque, à l'abri du bruit, sans cellulaire ni tablette. M'offrir un cours dans une activité qui révélera un talent ou un désir qui sommeillait en moi. M'écrire une trentaine de pensées agréables de mon crû ou glanées ici et là, que je lirai chaque jour pour me faire plaisir. Tout mettre en branle pour réaliser un vieux rêve ou un exploit qui me valorise. Faire un grand changement dans mon appartement. Retomber en enfance en créant un bonhomme de neige... en faisant une sieste! Trouver une annonce de chat ou de chien à donner, et l'adopter. À vous de faire vos listes, maintenant…


PANORAMA

PAR MARTINE B. CÔTÉ

D pour Dieu De prisons en prisons Le cinéaste Steve Patry nous propose un film sensible, un documentaire sur une femme et deux hommes qui fréquentent la prison et la drogue comme d'autres vont en voyage. En faisant des allers-retours constants. L'histoire de Julie-Chantal, mère de deux enfants dont elle a perdu la garde, est particulièrement bouleversante. On la découvre au début du film, joyeuse, fière de ses tatouages, et après, en proie à une rechute de consommation, la gorge gonflée par la peine, fâchée d'être encore une fois sur le point de sombrer. Il y a aussi JeanFrançois, qui vend depuis 14 ans. Il déclare « Au fond, on fait la même chose en dedans qu'on fait dehors, mais sans le stress. On vend mais sans risquer de se faire prendre parce qu'on est en prison. » Avec toutes ces fictions et téléséries autour de la prison, il fait quand même un bien fou d'entendre du vrai, sans intrigue, juste des histoires de lutte quotidienne contre ses démons.

De prisons en prisons

un film de Steve Patry En salles à compter du 5 décembre

On a dit grand bien de ce spectacle de Simon Boudreault, présenté pour la première fois en 2012. La Maison de la culture Frontenac, dont la programmation mérite des éloges, le présente gratuitement. Les grands questionnements existentiels du genre qui suis-je? où vais-je?... sont explorés par l'auteur dans un récit théâtral qu'on dit touchant et très drôle. Sur scène, l'auteur qui est aussi l'acteur incarne de multiples personnages et a pour partenaires de jeu diverses marionnettes.

D pour Dieu

Maison de la culture Frontenac, 9 décembre, 20 h, Gratuit

Attentat poétique Très prometteuse que cette fête des mots qui s'installe au Quat'Sous pour deux semaines. La liste des interprè­ tes fait saliver : du flamboyant Jean-Paul Daoust à la toujours excellente Marjolaine Beauchamp, en passant par Évelyne de la Chenelière, Steve Gagnon et une dizaine d'autres. Attentat promet de nous mettre de la poésie en pleine face à quelques jours du temps des Fêtes, qui trop souvent, en manque cruellement.

Attentat

Mise en scène de Gabrielle Côté et Véronique Côté Théâtre de Quat'Sous  2 au 17 décembre

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MOT MOTDE DE CAMELOT CAMELOT La toile Une toile, un pinceau avance On est dans l'inconnu On avance On découvre Pour l'instant c'est l'inconnu L'inconnu qui se manifeste On avance L'imaginaire se manifeste On avance On découvre On se réalise On avance On réalise Une toile qui nous donne un message Une toile qui te découvre Une toile qui te nourrit Une toile qui restera Qui restera avec toi toute ta vie Les yeux sont les outils de l'artiste. Étant donné que c'est la période des fêtes, je vous donne en cadeau une toile.

JACQUES ÉLYZÉ Camelot, Théâtre du Nouveau Monde

Traditions de Noël

Vive la neige! Chers lecteurs et lectrices, quelle belle nature qui arrive à chaque année au mois de décembre! Cette magnifique neige faite de beaux cristaux blancs qui tombent à chaque année réchauffe nos cœurs et nous rend joyeux. Le mois de décembre est aussi le mois du célèbre ballet Casse-Noisette. Ce spectacle traditionnel pendant le temps des Fêtes rend le monde heureux, autant les petits que les grands. Le temps des Fêtes est un excellent moment pour aller voir un concert ou un spectacle de toutes sortes à la Place des Arts : il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. Profitez-en, en même temps, pour venir me voir, je serai fidèle au poste comme à toutes les autres années d'ailleurs! Je suis toujours heureux de vous servir. Passez un bel hiver et des belles fêtes. Je vous remercie de votre collaboration.

RICHARD T. | Camelot Place-des-arts

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Noël est malheureusement devenu trop commercial avec les années. Les enfants rencontrent le père Noël pour faire leur demande de cadeaux avec leurs parents. Selon la tradition, le père Noël leur demande s'ils ont été sages durant la dernière année. Les parents se fendent donc en quatre pour trouver des idées de cadeaux originaux à mettre sous le sapin, sapin qui demeurera jusqu'à la fête des Rois, le 6 janvier. Il ne faut surtout pas oublier le bas de Noël, le verre de lait et le biscuit pour le père Noël sur le bord de la cheminée ou dans la cuisine comme la tradition l'exige. Espérons que nos enfants dans la province aient des cadeaux en abondance. Cependant, il n'y aura jamais rien qui pourra remplacer l'amour que les parents peuvent donner à leurs enfants. Pour ma part, je me remémore le bon temps où mes grands-parents étaient vivants et où il y avait une abondance de cadeaux et de nourriture. J'aimais particulièrement le jour de l'An où la famille se rassemblait pour discuter, fêter et danser. Je vous souhaite un bon Noël, une bonne année et surtout bonne santé!

BENOÎT CHARTIER | Camelot, IGA Place Bercy et métro Radisson


PAR MARTINE B. CÔTÉ, MAHAUT FAUQUET ET ISAAC GAUTHIER

LIVRES

S'arracher à la passivité Howard Zinn, vous connaissez? Né en 1922 à Brooklyn, il fut à la fois travailleur d'usine, militaire, étudiant en histoire et professeur à la Boston University. Important militant pacifiste, son implication dans le mouvement des droits civiques est autant intellectuelle que physique. Il est l'un des premiers historiens américains à consacrer sa carrière aux oubliés de l'histoire de son pays : Premières Nations, femmes, mouvements sociaux et Afro-Américains. Se révolter si nécessaire regroupe ses principaux articles et discours. L'ouvrage posthume aborde puissamment les thèmes de la justice sociale, de l'égalité et de l'inutile dévouement des professionnels à l'objectivité et la neutralité, professeurs et journalistes inclus. Il n'y va pas de main morte non plus sur le thème de l'injustice : pour lui, l'injustice en Occident n'est pas due à la corruption d'individus mais bien aux institutions publiques «qui font primer la propriété sur les droits de l'homme.» Une lecture obligatoire à qui voudrait ajouter une dimension intellectuelle à son militantisme. (IG)

Se révolter si nécessaire Textes et discours (1962-2009)

Howard Zinn, Agone, 496 pages.

Briser les idées reçues à coup de sabre laser Pharmacien de profession, passionné de sciences et graphiste improvisé, Olivier Bernard lance un plan d'attaque contre les innombrables mythes médicaux : les médicaments sont dangereux, les toxines du monde moderne nous tuent à petit feu, etc. À travers des comparaisons farfelues, des personnages fantaisistes, des dessins faits de sa main et une bonne dose d'humour, il pourfend les rumeurs, défend la logique et essaie de réconcilier les différentes sphères de la médecine. (MF)

Est-ce qu'on dit…? Les passionnés de la langue française et de ses subtilités – que d'autres appellent des complexités - auront envie de feuilleter ce petit ouvrage publié par l'Académie française, gardienne un peu sévère de la langue. Inspiré du site internet Dire, ne pas dire, le livre recense quelques questions fréquentes de celles et ceux qui le fréquentent. Dit-on « elle a l'air malin ou maligne? » Pourquoi dit-on en voiture mais à vélo? On est dans le pointu, mais les mordus savoureront. Un peu franchouillard, les expressions « pas de souci » et « carrément » en prennent d'ailleurs pour leur rhume, l'ouvrage est à classer dans la catégorie petit dictionnaire de difficultés, format poche. (MBC)

Dire, ne pas dire, du bon usage de la langue française

Collectif sous la direction de Yves Pouliquen, éditions Philippe Rey, 196 pages.

Le Pharmachien, différencier le vrai du n'importe quoi en santé! Olivier Bernard, éditions Les Malins, 205 pages.

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cresson hésitiez orbitas globale

ventres

boit

notera sodium

oiseau déchireraient ivette froissée

LE JOSÉE FLÉCHÉ

jolie digéras note

loque

absolu écarterai argent

«Je m'appelle Josée et je cultive mes péchés.»

ventiler

poème

versus

salpêtres

fourniaire de de vent nerfs biens creusées

pâté dalle

SOLUTION DU 15 NOVEMBRE Réponses du 15 NOVEMBRE 2014 Réponses du 1er decembre 2014

mort mouche

amiral lettre

hagen

hésitiez globale

le espagnol divers

otera parvenais

G

iridium intenter

absolu argent

A fourni de nerfs

vers pronom

creusées

coupes pauvreté

lettre

titane notre-dame

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E

courroux

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A Solution dans le prochain numéro

T CB A L SB EG NR EA RV A I LT EA R AE DP I A CV AE L GI S OO DL EE R LA I NS NS EE R VN EE VD IO DT E EP SE R E TN AI N RA TE RE RN I L VE AV I E SR S EE NL AL I E RS E IO ST EE RS E T T I E T SR IO NN UE SR ZM TE A EN TD RR EE cresson

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pâté

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amiral

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le espagnol

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iridium intenter

pronom

courroux

coupes

titane

notre-dame

présidera

sinuosités

cavité

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A S S I M I L A S tiens

A S

JOSÉE CARDINAL | Distributrice


DÉTENTE 1 1 2 3 4 5 6 7 8 8 9 10

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7 6 Solution dans le prochain numéro

HORIZONTALEMENT 1. Résultats. 2. Chemisette - Onde. 3. Mesure de la surface d'un terrain - Fleuve de France. 4. Trameraient. 5. Pronom indéfini - Petits - Note. 6. Qui ressemblent à un grain de mil - Neuf romain. 7. Renard - Tchin-tchin. 8. Saint - Erbium - Organe photosensible. 9. Fins - Existes - En matière de. 10. Vis - Aire du vent - Judicieux. VERTICALEMENT 1. Analyste minutieux. 2. Graveurs. 3. Oiseaux - Note. 4. Utilisas - Éléments. 5. Araignées. 6. Recommençais - Sélénium. 7. Stère - Allure. 8. Boîtes à musique. 9. De la Hesse. 10. Gaz - Argent. 11. Croyances et rites hindous. 12. Transpire - Ravissement.

HORIZONTALEMENT 7 Résultats. Jeu1. réalisé par Josée Cardinal | joseecardinala1@yahoo.ca 2. Chemisette. -­‐ Onde. DE DIFFICULTÉ: 5 4dud15e novembre 2014 3. Solutions Mesure la surface d'un terrain. NIVEAU -­‐ Fleuve de France.DIFFICILE Placez un chiffre de 1 à 9 4. 1 T 2 rameraient. 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 dans chaque case vide. 6 4 3 Chaque ligne, chaque 1 G E N E R A L E M E N T colonne et chaque boîte -­‐ N ote. A D E indéfini. A G -­‐E Petits. O U 2 R5. UPronom 3x3 délimitée par un trait 3 2 4 3 1 3 A M P E L I D A C E E S plus épais doivent contenir tous les chiffres de 1 à 9. E ressemblent I L I àS un S gUrain S de mil. -­‐ Neuf romain. 4 N6. EQui Chaque chiffre apparaît 65 U7. NRenard. 7 2 6 E T8 E L L E O D A donc une seule fois dans -­‐ T chin-­‐ t chin. N U N E P U 6 L E S une ligne, dans une colonne et dans une boîte 3x3. A T T I T R E E S 7 A S 8 5 8. Saint. -­‐ OB rgane O N -­‐ Erbium. A N R photosensible. 8 I 9 R E S A L I R A I E N T NOTRE LOGICIEL 1 8 4 9. Fins. -­‐ Existes. -­‐ En matière de. DE SUDOKUS EST 10 E N T R E T A I L L E R MAINTENANT 1 2 6 7 8 DISPONIBLE. 10. Vis. -­‐ Aire du vent. -­‐ Judicieux. 9 10 000 sudokus inédits de 2 3 5 6 9 4 8 7 1 HORIZONTALEMENT 4 niveaux par notre expert, 1. VERTICALEMENT Habituellement. 8 7 4 2 5 1 9 6 3 5 1 7 Fabien Savary. En vente 2. Coup de pied. - Ère. - Conjonction de coordination. exclusivement sur 6 9 1 8 3 7 4 2 5 3. 1. Famille de plantes dont la vigne est le type. A9nalyste minitieux. 4 8 personnel. 1 6 2- Venus. 3 5 7 6 4 notre site. 4. Issue. - Pronom www.les-mordus.com 5. Nom5désignant 2 7 anonymement 4 8 3 1une 9femme.6 Seigneur de guerre japonais (1534-1582). Graveurs. 6. 2. Largeurs. - Déshabillé. - Politique économique établie par Lénine en 1921. 5 2 3 1 6 9 7 5 2 8 4 7. Champion. - Habituelles. O4iseaux. -­‐ N2 ote. 6 3 -5Année. 8 7 1 9 8. 3. Pronom indéfini. Solution dans le prochain numéro 9. Souilleraient de nouveau. 1 8 9 7 4 6 5 3 2 10.4. SeU heurter les pattes l'une contre l'autre (s'). tilisas. -­‐ É léments. 7 5 2 3 1 9 6 4 8 VERTICALEMENT Jeu réalisé par Ludipresse | info@les-mordus.com 1. Composé de grains. 5. Araignées. 2. Guêpes. - Dans. 3. Nymphes des bois. - Armée médiévale. 5 8 1 6 2 4 7 3 9 Recommençais. -­‐ Sélénium. 4. 6. Ville du Nigeria. - Libertaire. 6 4 9 7 3 5 8 1 2 5. Joignent. - Laize. 45 71 3décembre 2 1 8 2014 9 4 | 6ITINERAIRE.CA 5 6. 7. Enduisait de boue. Stère. -­‐ Allure. 7. Garçon d'écurie. - Institut national de la recherche agronomique. 4 6 8 3 5 7 9 2 1 8. Animent. - Paresseux. 2 1 7 8 9 6 5 4 3 8. Boîtes à musique. 9. Gus. - Ville d'Irak.

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A PROPOS DE...

LA SOLIDARITÉ SELON LES RELIGIONS Venez en aide à vos frères dans le besoin et pratiquez sans cesse l'hospitalité. Romains 12:13

Celui qui vit au prix de ses efforts et donne charitablement une partie de ses gains, a trouvé la voie du Seigneur.

S'il y a chez toi quelque indigent d'entre tes frères, dans l'une de tes portes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras point ton cœur et tu ne fermeras point ta main devant ton frère indigent. Mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins.

Guru Nanak

Deutéronome 15

Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles.

Le plus grand gain est de donner aux autres. La plus grande perte est de recevoir sans gratitude.

Luc 14:13

Bouddha

«L'enfer, c'est les autres», écrivait Sartre. Je suis intimement convaincu du contraire. L'enfer, c'est soi-même coupé des autres.

Notre seul pouvoir véritable consiste à aider autrui. Dalai Lama

Dans le cerveau, l'empathie seule est un moteur sans eau qui brûle. Ce qui manque, c'est la chaleur humaine. Prendre l'autre dans ses bras est un baume qui empêche le burnout. Le cerveau pallie la détresse empathique.

Abbé Pierre

Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela aux pauvres et à l'étranger.

Mathieu Ricard

Lévitique 19

Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône.

Sourate 2, verset 177

Ô, les croyants ! Faites largesses sur ce que Nous vous avons attribué.

Sourate 2, verset 254

Les riches et les pauvres sont tous frères, ceci a été décrété par le Seigneur et nul ne peut le dénier.

Bhagat Kabir

Si chacun ne conservait que ce dont il a besoin, nul ne manquerait de rien, et chacun se contenterait de ce qu'il a. Mohandas Karamchand Gandhi

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Chez Tim Hortons, si nous ne pouvons servir notre café de première qualité dans les vingt minutes suivant sa préparation, nous ne le servons tout simplement pas. C’est pour cette raison qu’à chaque nouvelle carafe que nous préparons, nous y inscrivons l’heure. De cette façon, vous êtes assurés que nous vous servons un café toujours savoureux.


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