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SPÉCIAL LECTURE PARTY PYJAMA LITTÉRAIRE AVEC KIM THÚY ET SES AMIS l’inÉPUiSaBle riCheSSe DeS liVreS

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Volume XXI, n˚ 1 Montréal, 1er janvier 2014

www.itineraire.ca

GRAND DOSSIER

ÉGalitÉ SOCiale : l’UtOPie DU XXie SièCle? ZOOM SUR

Daniel PrinCe FEU VERT À

ÉriC GODin


LE PROGRÈS SOCIAL DÉPEND DE NOUS. CSN.QC.CA


Daniel Prince Camelot No : 495 | Âge : 53 ans Points de vente: Square Victoria angle Mont-royal/Saint-hubert

D

aniel Prince vient d'une famille modeste de Laval. Sans figure paternelle, il vivait avec sa mère et son frère aîné, qui l'inspirait beaucoup. Malgré les divorces et autres problèmes familiaux, il a évolué dans un milieu stable, mais, influencé par son frère (aussi camelot à L'Itinéraire), il a flirté avec la délinquance à un très jeune âge.

Avant de devenir camelot, Daniel était un homme qui vivait sans se soucier du lendemain. Excessif, il aimait faire la fête et faire de l'argent. Il est entré dans le monde de la drogue très jeune, et, avec son frère, il a fait ce qu'il appelle «de la business». Le commerce de la drogue l'a éventuellement rattrapé et l'a entraîné dans la rue. Recherché, il a pris la fuite juste avant que des policiers ne descendent chez lui et capturent son frère, qui a dû purger une peine de cinq ans en prison. Avec la crainte de se faire prendre à son tour, Daniel s'est éclipsé vers Montréal et y a vagabondé pendant quelques années. Pendant ses déboires, Daniel a rencontré un camelot pendant un séjour à la Maison du Père. Intéressé par l'opportunité de devenir camelot, il s'est rendu à L'Itinéraire et a réussi à avoir le poste qu'il occupe depuis plus de sept ans. La rue est un milieu très difficile et Daniel en avait assez de vivre dans la misère. La possibilité de travailler honnêtement et librement lui a fait réaliser qu'il y a moyen de s'en sortir. Daniel se donne cœur et âme dans sa nouvelle «business» et fait preuve d'une grande détermination dans plusieurs autres aspects de sa vie. Récemment, il a effectué sa première tentative de retour à l'école. Ses problèmes d'attention l'ont gêné dans ses apprentissages et, après quelques semaines, il a pris trop de retard pour continuer. Mais, toujours aussi déterminé, Daniel ne compte pas abandonner et il entrevoit déjà un deuxième essai. teXte : PhiliPPe laJeUneSSe PhOtO : GOPeSa PaQUette

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nOS PartenaireS eSSentielS De lUtte COntre la PaUVretÉ

rÉDaCtiOn et aDMiniStratiOn 2103, Sainte-Catherine Est Montréal (qc) h2K 2h9 le CaFÉ l’itinÉraire 2101, rue Sainte-Catherine Est

L’Itinéraire a pour mission de combattre la pauvreté et l’exclusion par le travail et une place en société. Notre organisme soutient et fait travailler quelque 200 personnes par semaine. Le magazine est donc une entreprise d’économie sociale qui s’autofinance. Mais son volet services sociaux comprend différents programmes pour offrir de l’aide psychosociale, du soutien alimentaire et en logement ou encore des services adaptés aux jeunes. Sans nos partenaires principaux qui contribuent de façon importante à la mission ou nos partenaires de réalisation engagés dans les programmes, nous ne pourrions aider autant de personnes. L’Itinéraire, c’est aussi plus de 2 000 donateurs individuels et corporatifs qui aident nos camelots à s’en sortir. Merci à tous!

PartenaireS MaJeUrS

tÉlÉPhOne : 514 597-0238 tÉlÉCOPieUr : 514 597-1544 Site : WWW.ItINERAIRE.CA

le MaGaZine l'itinÉraire Éditeur : Serge Lareault rédacteur en chef : Sylvain-Claude Filion Chef de pupitre actualités : Marie-Lise Rousseau Chef de pupitre Développement social : Gopesa Paquette infographe : Louis-Philippe Pouliot Stagiaires à la rédaction: Nafi Alibert et Catherine Martellini Collaborateurs : Éric Godin, Denyse Monté, Sophie Gillig et Philippe Lajeunesse adjoints à la rédaction : hélène Filion, Julie Locas, Emily hill et Lorraine Pépin révision des épreuves : Louise Faure et Sabine Schir Design et infographie du site internet : Vortex solution COnSeillèreS PUBliCitaireS renée larivière : 514 461-7119 | renee.lariviere18@gmail.com Josée Poirier : 514 273-5002 | josee.poirier@itineraire.ca le COnSeil D'aDMiniStratiOn Président : Stephan Morency Vice-président : Gabriel bissonnette trésorier : yvon brousseau Secrétaire : Serge Lareault Conseillers : yvon Massicotte, Jean-Paul Lebel, Philippe Allard et Martin Gauthier l'aDMiniStratiOn Directeur général : Serge Lareault Directrice générale adjointe : Sylvie Gamache sylvie.gamache@itineraire.ca Directrice du financement et des partenariats : Sylvie bouchard adjoint au développement social : Philippe boisvert responsable de la comptabilité : Duffay Romano adjoints aux communications et financement : Shawn bourdages et Dorian Keller GeStiOn De l'iMPreSSiOn tVA Studio 514 848-7000 Directeur général : Robert Renaud Coordonnatrice de production : Andrée-Anne Gauthier IMPRIMEUR : IMPRIMERIE SOLISCO

PrinCiPaUX PartenaireS De PrOJetS

Convention de la poste publication No 40910015, No d’enregistrement 10764. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada, au Groupe communautaire L’Itinéraire 2103, Sainte-Catherine Est, Montréal (Québec) H2K 2H9

ISSN-1481-3572 n˚ de charité : 13648 4219 RR0001

Desjardins DU MONT-ROYAL

l’itinÉraire eSt MeMBre De

Le magazine L’Itinéraire a été créé en 1992 par Pierrette Desrosiers, Denise English, François Thivierge et Michèle Wilson. À cette époque, il était destiné aux gens en difficulté et offert gratuitement dans les services d’aide et les maisons de chambres. Depuis mai 1994, L’Itinéraire est vendu régulièrement dans la rue. Cette publication est produite et rédigée par des journalistes professionnels et une cinquantaine de personnes vivant ou ayant connu l’itinérance, dans le but de leur venir en aide et de permettre leur réinsertion sociale et professionnelle.

AbONNEZ-VOUS AU WWW.itineraire.Ca ou par téléphone au 514 597-0238 poste 231


Mots de lecteurs tout est parfait

Je lis votre journal depuis très longtemps et je le trouve tout à fait inspirant et plein d'espoir. Il me touche beaucoup. J'aime le lire et je l'ai présenté à mon nouveau conjoint. C'est lui qui me l'achète, car il n'y en a pas dans le coin où je travaille. Nous demeurons à Rigaud. Je trouve votre nouvelle formule ou mise en page super. Tout est parfait. J'ai connu votre journal quand je demeurais à Montréal. Mon conjoint l'achète régulièrement au métro Square-Victoria. Continuez votre bon travail! Je souhaite un bon Noël à tous les camelots et à votre formidable équipe. Josée Sicotte et Bruno Gauthier Rigaud

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SOMMaire 7

ACTUALITÉS 8

ROND POINT

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PartY PYJaMa littÉraire

le magnétisme de Kim thúy 14

GranD DOSSier

Égalité sociale : l’utopie du XXie siècle?

› Les inégalités sociales pour les nuls › Quand les inégalités usent › Des solutions, en veux-tu, en v’là! › Ce qu’en disent les penseurs › Caravane citoyenne sur les inégalités sociales

Sympathique

23 LE CŒUR DE L'ITINÉRAIRE

J'achète régulièrement L'Itinéraire vendu par un camelot fort sympathique au marché Maisonneuve. C'est un excellent journal : contenu instructif, enrichissant et diversifié, mise en page exemplaire. Bravo aux itinéraires et à toute l'équipe du journal! Bonne continuation! Cltr

les mots des camelots 32 Inter-Loge fête ses 35 ans 33 INFO RAPSIM 37 VIVRE

Cadeau corporatif original

Étant une fidèle cliente du camelot Gabriel à la station de métro Berri-UQÀM, de même une cliente régulière de la librairie Le Parchemin, c'est avec grand plaisir que j'ai pris connaissance de l'exposition de photos. Quelle belle initiative! Quel beau partenariat! Je vous félicite d'avoir favorisé un tel événement. Et je vous prie de transmettre également mes félicitations à l'équipe de camelots qui y ont participé. Je profite aussi de cette occasion pour vous dire que j'apprécie beaucoup le magazine L'Itinéraire. J'anticipe le plaisir de lire, à chaque parution, les mots de camelots, de même que les articles sur les organismes communautaires, les livres (découverte de l'auteur Larochelle), les citations «À propros de…» et autres chroniques ou dossiers traités. Je souhaite notamment qu'un jour prochain, Pierre Saint-Amour puisse produire un livre. Ses écrits sont un tel délice pour l'esprit! Je ne peux que souhaiter longue vie à L'Itinéraire, lequel magazine, s'il n'était vendu par les camelots, mériterait une place de choix dans les librairies. Nicole Therrien Chargée de cours, UQÀM

Des lettres courtes et signées, svp! La Rédaction se réserve le droit d'écourter certains commentaires. Écrivez-nous à

courrier@itineraire.ca

39 PANORAMA 41

14 LES CAMELOTS SONT DES TRAVAILLEURS AUTONOMES. 50 % DU PRIX DE VENTE DU MAGAZINE LEUR REVIENT.

l’inÉPUiSaBle riCheSSe DeS liVreS

44 DÉTENTE 46 FeU Vert À… Éric Godin

La direction de L’Itinéraire tient à rappeler qu’elle n’est pas responsable des gestes des vendeurs dans la rue. Si ces derniers vous proposent tout autre produit que le journal ou sollicitent des dons, ils ne le font pas pour L’Itinéraire. Si vous avez des commentaires sur les propos tenus par les vendeurs ou sur leur comportement, communiquez sans hésiter avec Sylvie Gamache, directrice générale adjointe par courriel à sylvie.gamache@itineraire.ca ou par téléphone au 514 597-0238 poste 222.

Québecor est fière de soutenir l’action sociale de L’Itinéraire en contribuant à la production du magazine et en lui procurant des services de télécommunications.


Soignez

votre français

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ÉDitOrial

Pour que la faim du monde n'ait pas lieu en 2014 Les logements coûtent chers, le prix des aliments ne cesse d'augmenter, les banques alimentaires ne suffisent plus, les toxicomanes et les personnes ayant des problèmes de santé mentale qui ne peuvent aller au privé ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin et les organismes communautaires se sentent abandonnés par les gouvernements. Quand on me demande ce que sont mes souhaits pour la nouvelle année, je ne peux que répondre : un peu de compassion! Par SerGe lareaUlt | ÉDItEUR serge.lareault@videotron.ca

Le remède à la pauvreté est composé de compassion. C'est lorsqu'on a de la compassion pour quelqu'un ou envers une situation que l'on trouve la volonté de réagir, de changer les choses. Il n'y a pas de volonté politique au Québec et au Canada de réduire la misère. Et sans volonté, il n'y a pas de système coordonné ni de réelle stratégie. Cela fait 20 ans que je vois les trois paliers de gouvernement (municipal, provincial et fédéral) se garrocher la balle, travailler chacun de son côté ou, pire, s'opposer carrément les uns aux autres dans les maigres initiatives qu'ils mettent de l'avant. Pendant ce temps-là, ce sont les réseaux communautaires qui servent de mince digue contre un flot grandissant de problématiques sociales. Le système public n'est pas apte à recevoir les clientèles très vulnérables. Les groupes communautaires vivent avec de minces subventions gouvernementales, jamais assurées, et qui augmentent au compte-gouttes, stagnent ou disparaissent. Et on s'étonne que le nombre de personnes vulnérables augmentent. La première ministre Pauline Marois a annoncé un plan de solidarité, une politique sur l'itinérance, une Loi sur l'économie sociale, mais est-ce que ce ne sont que des mots ou des actions dispersées, sans réels budgets, qui n'auront pas d'impact encore une fois? Du côté d'Ottawa, le gouvernement Harper veut changer le financement des organismes communautaires, plongeant les salariés dans l'inquiétude et risquant de mettre fin à des services essentiels. Comme toujours, quand on traite de la pauvreté, c'est du n'importe quoi, voire de l'improvisation.

Mon vœu est probablement impossible, mais ce que je souhaiterais, c'est un véritable forum de lutte à la pauvreté qui impliquerait les instances concernées de tous les paliers de gouvernement et les grandes fondations et corporations qui investissent dans la lutte à la pauvreté. Mon vœu, c'est que quelqu'un, un jour, réellement, se retrouve en politique en démontrant la volonté de réaliser un grand plan de société permettant à tous de s'allier pour mettre fin à la misère. Il est possible de réduire de façon importante cette grande pauvreté et cet abandon social, mais il faut un plan qui inclut toutes les ressources nécessaires et les instances concernées. De la compassion, de la volonté, de l'organisation, c'est ce que je souhaite voir émerger de nos gouvernements en 2014 (ou dans les 100 prochaines années!). En attendant, je sais que je vais encore côtoyer des gens qui ont compris cela depuis belle lurette. Ils viendront à L'Itinéraire, sans attendre un geste de nos politiciens léthargiques et travailleront avec nous pour réaliser, à notre échelle, auprès des 200 personnes que nous aidons chaque mois, le miracle de la solidarité. Ce ne sera pas la fin de la faim en 2014, mais nous aurons changé une partie de la société. À vous tous qui contribuez déjà au changement en lisant ce magazine, je vous souhaite une belle année 2014 et le sentiment d'avoir apporté votre contribution en changeant des vies!

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ROND-POINT

PAR NAFI ALIBERT, ÉRIC GODIN, CATHERINE MARTELLINI ET MARIE-LISE ROUSSEAU

questions à PIERRE GAUDREAU Coordonnateur du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) Par Catherine Martellini

Après avoir été annoncée il y a six mois, pour quand la Politique en itinérance est-elle finalement prévue? La politique devait être lancée en décembre 2013, mais pourrait être reportée au début de janvier 2014 pour des questions de stratégie politique.

Contrôlez Fort McMurray! Prendre le contrôle de Fort McMurray et de sa réserve de sables bitumineux, voilà ce que propose Fort McMoney, un web-docu lancé par l'Office national du film. À la croisée du jeu et du documentaire, cette création hybride de David Dufresne plonge le spectateur au cœur des enjeux socio-économiques, politiques et environnementaux de Fort McMurray, en Alberta. À travers de multiples rencontres, l'internaute explore la ville et en devient l'un des décideurs. Comme dans une assemblée virtuelle, les utilisateurs participent à des débats et des référendums qui influent sur la suite du jeu. Magnat du pétrole ou écolo dans l'âme? À chacun de faire les choix cruciaux pour l'avenir du plus important projet énergétique de la planète. Renseignements : http://fortmcmoney.com (FA)

Quels progrès ont été faits en 2013 pour sa mise en place? En octobre 2012, Mme Marois a enfin annoncé que le Québec se doterait d'une politique en itinérance, un pas de géant après sept ans de pressions. Les commentaires constructifs qui sont ressortis ensuite du forum de consultation de deux jours tenu en juin 2013 avec la ministre de la Santé et des Services sociaux Véronique Hivon et plus de 70 autres participants ont permis d'améliorer le projet de politique du gouvernement.

En quoi une politique est-elle nécessaire pour enrayer l'itinérance? La politique permet d'identifier des actions sur les plans du logement, de la justice et des services sociaux qui véhiculent qu'il est inacceptable de voir de plus en plus de gens dans la rue année après année. Le plan d'action qui suivra dictera les champs prioritaires et les moyens pour y arriver.

Quels seront les chevaux de bataille du RAPSIM en 2014? Durant les premiers mois de 2014, nous devrons nous assurer que le plan d'action qui suivra la politique en avril comportera des actions bien ciblées et des investissements importants. Du côté fédéral, nous devrons continuer à faire pression sur le gouvernement pour que sa stratégie de partenariat de lutte à l'itinérance demeure généraliste.

LE NOMBRE

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C'est le nombre de signalements faits à la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) à Montréal en 2012-2013, en augmentation de 2 % depuis l'an dernier. (MLR)

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LUTTE CONTRE LA FAIM

Deux initiatives innovatrices Bonne nouvelle au sujet du gaspillage alimentaire : deux projets pilotes sont en cours pour redistribuer les surplus des supermarchés aux banques alimentaires. Pendant 12 semaines, 12 épiceries Métro et Super C de la grande région de Montréal réaliseront un projet pilote afin de récupérer 550 portions de plats préparés par magasin chaque semaine pour les redistribuer aux ressources alimentaires. De leur côté, 16 supermarchés Provigo et Loblaws collectent leur surplus de viande pour les donner à Moisson Montréal. Ces projets se font en partenariat avec La Tablée des Chefs qui s'occupe de faire le lien entre les supermarchés participants et les organismes. Le secret de cette réussite? Les produits sont surgelés avant d'être acheminés aux organismes. (CM)


GODIN DANS LA RUE

Jeunesse, J'écoute 2.0 Fort du succès qu'a connu le service Clavardage en direct, Jeunesse, J'écoute lance sa toute nouvelle application mobile Toujours à l'écoute. Les jeunes pourront ainsi accéder dans l'anonymat aux renseignements et aux services dont ils ont besoin en un seul clic. La fonctionnalité «Journal des émotions» ajoute une touche personnelle qui leur permettra de mieux comprendre leurs émotions. (CM)

Des linges à vaisselle avec toute une histoire Connaissez-vous le melon de Montréal, la vache canadienne et la poule Chantecler? Slow Food Montréal relate l'histoire de chacune de ces semences patrimoniales du Québec en lançant trois linges à vaisselle à l'effigie de ces produits. Créés par la firme de design montréalaise Paprika, les linges se vendent au coût de 12,95 $ chacun. Les profits amassés serviront à soutenir l'organisme dans ses efforts de préservation et de mise en marché des races et semences patrimoniales du Québec, dont certaines sont menacées d'extinction. Renseignements : www.slowfoodmontreal.com (CM)

tOUChe PaS À MOn lOYer! «Les loyers sont trop chers! Stoppons les hausses!» C'est derrière ce slogan que le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a lancé sa campagne contre les augmentations «abusives» des loyers. Selon le RCLALQ, 83 % des propriétaires ont demandé des hausses jusqu'à quatre fois supérieures à celle que la Régie du logement leur aurait accordée en 2013. Conséquences? «Dans les pires cas, ce sont des dizaines de milliers de locataires qui sont jetés à la rue par la Régie annuellement pour défaut de paiement», s'insurge Catherine Tragnée, porteparole du RCLALQ. Pour remédier à cette situation, le collectif estime que seule la création d'un registre public des loyers permettrait d'atteindre un véritable contrôle des loyers. (NA)

l'Écomusée du fier monde primé L'Écomusée du fier monde a reçu le Prix d'histoire du Gouverneur général pour l'excellence dans les musées : Histoire vivante! pour l'exposition Citoyens – Hier, aujourd'hui, demain. Cet événement a mis de l'avant une quarantaine de portraits d'hommes et de femmes qui, par leur engagement citoyen, ont marqué l'histoire sociale de Montréal et du quartier Centre-Sud. (MLR)

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PartY PYJaMa littÉraire ! En spectacle ce mois-ci au Lion d'Or, Kim, Alain et Claudia sont fous des livres! Par SYlVain-ClaUDe FiliOn et Marie-liSe rOUSSeaU PHOTOS : PASCAL DUMONT

le magnétisme de Kim thúy On dit d'elle qu'elle a une beauté vive et un charme ensoleillé. Qu'elle est irradiante de bonheur, d'une force pétillante. Tout le monde est sous le charme de Kim Thúy et de son écriture sensorielle, fine et délicate. Malgré la pluie d'éloges qui lui tombe dessus, elle refuse le titre d'écrivaine. Elle dit aimer partager des mots, tout simplement. C'est ce qu'elle fera lors de son Party pyjama littéraire les 16 et 17 janvier en compagnie de ses comparses Alain Labonté, Claudia Larochelle et de leurs invités. Parions que son charme magnétique embrasera le public du Lion d'Or. Par Marie-liSe rOUSSeaU

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La vie est injuste. Pourquoi, moi, j'ai survécu aux boat people? Plein de gens sont morts dans le fond de la mer et auraient pu faire beaucoup plus que moi pour la société. Kim Thúy

S

on histoire est connue. À dix ans, Kim Thúy arrive au Québec avec sa famille après avoir survécu à la fuite en boat people du Vietnam et vécu dans un camp de réfugiés en Malaisie. Trente-six métiers plus tard, dont ceux de couturière, d'avocate et de restauratrice, elle publie trois ouvrages encensés tant par la critique que par le public : Ru, prix du Gouverneur général, À toi et Mãn. Son succès, elle l'attribue entièrement à sa chance d'avoir été au bon endroit, au bon moment. Et son talent, n'en est-il pas un peu responsable? Elle affirme tout bonnement que

des tonnes de bons livres sont publiés chaque année et tombent entre deux chaises, faute d'une mise en marché efficace. Humble, elle répète que l'écriture n'est qu'un hobby dans sa vie et non un métier. Elle dit éprouver un pur bonheur à jouer avec les mots, tout simplement. Quand je lui demande quel sera son 37e métier, elle hésite longuement. Aujourd'hui, l'écriture l'enchante, mais qui sait de quoi demain sera fait? L'important c'est qu'elle y trouve du plaisir. Le défi semble réaliste, car un rien l'émerveille. Kim Thúy possède une aptitude au bonheur. «Hier, j'ai pris le métro et un musicien jouait du violon. Je lui ai donné des sous et je lui ai souri. Ça a fait ma journée. Quelle chance on a d'avoir accès à la beauté comme ça!», ditelle de sa voix enjouée au bout du fil. Cette beauté, elle veut la transmettre au plus grand nombre. Passionnée, quand elle aime un livre, elle l'aime d'amour et ne se gêne pas pour bombarder ses amis d'extraits de texte par courriel. «Quand un livre me parle, je l'apprends presque par cœur», confie-t-elle. Elle me le prouve peu après, alors qu'elle me récite de mémoire des extraits qu'elle partagera avec le public du Party pyjama littéraire. La voix de Kim Thúy s'illumine en parlant de Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, un dialogue entre un vendeur de drogue et un drogué qu'elle lira lors de l'événement. «On dirait un discours amoureux. C'est difficile de saisir qui parle entre le vendeur et l'acheteur, c'est merveilleux!» L'idée originale du Party pyjama littéraire lui est venu il y a près d'un an. Elle voulait alors carrément inviter le public dans sa chambre, chez elle, mais cela était un peu trop farfelu à accomplir. Elle a donc contacté Alain Labonté qui a concrétisé le projet dans un plus grand espace.

que je ne voyais même pas!» Décidément Kim Thúy est l'opposée d'une tête enflée. Elle parle de ses créations d'art visuel avec la même nonchalance qu'elle parle de ses écrits. La nuit, entre 23h et 2h du matin, pendant qu'elle ne se sent pas coupable de «faire des niaiseries au lieu de travailler ou de laver la vaisselle», elle joue avec des ciseaux, des fils à coudre et des toiles. Une de ses création a été vendue au montant de 950 $ à un encan pour Le Chaînon, ressource d'hébergement pour femmes itinérantes.

De la tolérance à la joie En novembre, elle a reçu le prix de la tolérance Paul Gérin-Lajoie, attribué à une personnalité qui «contribue au rapprochement, à la promotion des valeurs humanistes et à la lutte contre la discrimination». Quand elle a appris la nouvelle, elle courait pour attraper un autobus et entendait très mal au téléphone. Elle a donc compris qu'elle recevait «le prix de la joie». «Je me suis dit : c'est dont ben le fun, quelle belle idée!» Un prix qui serait amplement mérité, car Kim Thúy irradie la bonne humeur. L'enregistrement de notre entretien, parsemé de ses éclats de rire contagieux, le démontre amplement. Mais quand elle a saisi le véritable nom du prix, elle s'est assombrie. «La tolérance, c'est endurer quelque chose qu'on n'aime pas, comme si on était pogné avec. Il y a quelque chose de très négatif dans ce mot. On ne tolère pas l'autre, on l'aime ou on ne l'aime pas.» En élaborant son malaise face au mot tolérance, elle se rappelle sa visite au Chaînon. «Là-bas, ils ne tolèrent pas l'itinérance, ils aiment ces femmes. Tolérer, ce serait laisser les gens dans la rue et ne rien leur offrir, ce

thérapie gratuite N'ayant aucune formation en littérature, Kim Thúy se sent imposteur dans son domaine. «Littérature est un grand mot pour moi, je n'y comprends pas grand-chose. J'ai toujours lu de façon instinctive», admet-elle, parlant avec aisance de cette fragilité. C'est pourquoi elle adore donner des entrevues à des journalistes, qu'elle voit comme des thérapies gratuites. «Ça m'apprend énormément sur moi-même. Ceux qui m'interviewent ont souvent fait une analyse de mon livre et me font découvrir des choses

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serait ne pas essayer de comprendre, ce serait ne pas faire ce pas de plus pour un rapprochement. À l'inverse, aimer c'est ce pas de plus pour créer un lieu pour les recevoir comme le Chaînon, c'est avoir un contact visuel avec eux, leur dire bonjour, tout simplement leur injecter un peu d'humanité.» Son rapport face aux gens de la rue, Kim Thúy le retient d'une conférence de Marc Lévy. Quand il était petit, l'auteur de Et si c'était vrai… voulait donner de l'argent à un mendiant. Sa mère lui a dit qu'il pouvait le faire seulement s'il le saluait. Depuis, elle s'est donnée le devoir de faire de même et elle exige pareil de ses enfants. «Si on prend le temps, il faut bien le faire, et dans ce cas, ce n'est pas de la tolérance», explique-t-elle.

«Rien ne me laisse insensible» Quand je lui demande si l'itinérance est un enjeu qui l'interpelle particulièrement, Kim Thúy répond : «Beaucoup d'enjeux m'interpellent, aucun me semble plus important qu'un autre, car ils le sont tous. Rien ne me laisse insensible. Je vous parle d'itinérance, car vous êtes L'Itinéraire, mais je pourrais aussi vous parler d'autisme.» Justement son fils Valmont, 11 ans, est autiste. Comment a-t-il changé sa vie? «Complètement. Un enfant nous change à la base. Mais lui réfléchit et communique différemment. Avec lui, j'ai eu la chance d'apprendre un autre langage. Je suis enrichie de cette expérience. Ça m'a obligé à ralentir pour aller au même rythme que mon fils.» Kim Thúy n'en veut à personne pour le manque de services pour les enfants autistes. Elle n'en ressent aucune injustice. «La vie est injuste de toute façon, il faut partir avec cette idée. Pourquoi, moi, j'ai survécu aux boat people? Plein de gens sont morts dans le fond de la mer et auraient pu faire beaucoup plus que moi pour la société. Moi, je ne fais rien de très utile, je ne suis pas médecin, je ne sauve aucune vie. La vie n'est jamais juste, mais il faut essayer de compenser un peu cette injustice.» On aurait pu remplacer tolérance par indulgence dans le nom du prix Paul Gérin-Lajoie. Son ouverture d'esprit, son regard sensible et son optimisme font d'elle la lauréate idéale. Humble, Kim Thúy répète que tout ce qu'elle fait, elle le fait d'abord et avant tout pour le plaisir. Croisons les doigts pour qu'elle trouve encore longtemps du plaisir à écrire, pour que dure notre plaisir de la lire.

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ClaUDia larOChelle

«la lecture, c'est la base de tout» Journaliste et chroniqueuse culturelle, elle a publié Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps chez Leméac en 2011 et anime depuis l'an dernier le magazine littéraire Lire, sur les ondes d'ARTV. Elle publiera en mars un nouveau roman intitulé Les îles Canaries chez VLB. Une amitié basée sur l'amour de la culture la lie à Kim et à Alain. «On est tous les trois des créateurs, des passionnés de littérature et d'art en général, résume-t-elle. J'ai connu Alain en déboulant les marches de l'Oratoire Saint-Joseph! À l'époque, j'étais journaliste au Journal de Montréal et Alain, qui était là comme attaché de presse, m'a retenue dans ma chute. Notre amitié a commencé comme cela il y a une dizaine d'années!» Depuis, ils ont collaboré sur différents projets caritatifs, pour Les Impatients notamment. «L'entraide, c'est très important pour moi», insiste-t-elle. Participer à un Party pyjama littéraire, c'est un retour à l'innocence de l'enfance. «J'en ai fait beaucoup quand j'étais jeune et ensuite il y a eu les soirées popcorn à regarder des films d'horreur à l'adolescence!» Il y a surtout l'importance de transmettre l'amour de la lecture. «Pour moi, la lecture, c'est la base de tout, ça aide à mieux vivre, à guérir. Dès qu'un enfant apprend à lire, on lui donne des outils qui lui permettent de se nourrir, de grandir et de pouvoir survivre aux obstacles de la vie. On trouve des réponses à tout dans les livres, parce que tout y est.» (SCF)

Le public est invité à se présenter au Lion d'Or en pyjama. «Même les serveurs seront en pyjama, précise Alain Labonté. Et les spectateurs qui ne viendront pas en pyjama pourraient devoir payer une pénalité», ajoute-t-il, mi-amusé, mi-sérieux. Il y a deux catégories de billets, un simple à 40 $ et un billet VIP à 125 $, pour une formule souper-spectacle incluant un passage au confessionnal et des pantoufles en Phentex tricotées par le Cercle des fermières de L'Avenir, le village natal d'Alain. Quant au contenu du spectacle, il variera au fil des événements. «Pour chacun des spectacles, on adapte le contenu à la cause, explique Alain Labonté. Pour celui au profit du Centre Philou, on va lire des extraits sur la nuit, le rêve, l'enfance. Il y aura des textes écrits spécialement pour l'occasion par Kim, Claudia et moi. Et il pourrait y avoir d'autres surprises», ajoute-t-il.


ALAIN LABONTÉ

«Ce qui nous réunit, c'est une même folie!»

PARTY PYJAMA LITTÉRAIRE

Avec Kim Thúy, Claudia Larochelle et Alain Labonté dans une mise en scène de Céline Lamontagne Artiste invités : Sophie Faucher, Caroline Bleau, Yves Marchand Au bénéfice du Centre Philou Jeudi 16 et vendredi 17 janvier, 21 h Cabaret Le Lion d'Or (1676, rue Ontario Est, www.cabaretliondor.com) Billets en vente à La Vitrine, au Cabaret Le Lion d'Or et au Centre Philou Prochaines soirées :

Vendredi 7 février, 21 h Au bénéfice du centre de crise et de prévention du suicide Le Tournant Artistes invités : Coral Egan, Mara Tremblay, Janick Belleau et Winston McQuade

Vendredi 25 avril, 21 h

Relationniste dans le domaine culturel, il a fondé sa boîte de communications il y a bientôt dix ans et s'est fait connaître pour son engagement auprès de plusieurs causes. On lui doit le coffret Mille mots d'amour conçu au profit de l'organisme Les Impatients, le concept des Ambassadeurs pour la campagne Nourrir un enfant de l'Œuvre Léger, et l'album Berceuses pour Philou, dont les profits vont au Centre Philou, une maison de répit pour les enfants handicapés. Ayant déjà eu la collaboration de Claudia Larochelle pour plusieurs projets philanthropiques au fil des ans, il s'est ensuite lié d'amitié avec Kim Thúy lorsque cette dernière a accepté d'écrire une lettre pour le coffret Mille mots d'amour. «Ce qui nous réunit, c'est une même folie!», commente-t-il. Au-delà de son travail de relationniste et de créateur, une passion pour la philanthropie distingue Alain Labonté. «J'ai été élevé sur une ferme laitière à la campagne, j'ai connu c'était quoi le sens de la famille. L'esprit de communauté et d'entraide m'habite beaucoup, explique-t-il. Avec le métier que j'exerce, j'ai la chance d'avoir un réseau énorme et quand j'appelle des gens pour participer à des projets, ils embarquent à 99,9 %.» (SCF)

Au bénéfice de la Fondation Le Sommeil Artistes invités : Florence K, Benoît Sarrasin et Monique Giroux

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DOSSIER

ÉGALITÉ SOCIALE : e L'utopie du XXI siècle? Justice sociale, égalité, solidarité... Autant de notions défendues depuis des décennies par les mouvements de gauche. Pourtant, le fossé entre riches et pauvres continue de se creuser. L'idée d'une société égalitaire n'est-elle que le rêve irréalisable d'une gauche essoufflée? Alors que les revenus des classes moyennes stagnent et que ceux des plus riches augmentent, L'Itinéraire a fait le tour de la question. UN GRAND DOSSIER PRÉPARÉ PAR NAFI ALIBERT, PHILIPPE LAJEUNESSE, CATHERINE MARTELLINI ET GOPESA PAQUETTE illustration: Éric Godin

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Les inégalités sociales pour les nuls Le discours populaire laisse penser que les inégalités sociales seraient la faute des personnes qui les vivent et que ce serait donc à elles de changer leur situation. Les inégalités sont pourtant créées par la société. La juste distribution des ressources devrait donc être la responsabilité de tous. PAR CATHERINE MARTELLINI

Les inégalités sociales sont moins grandes au Québec que dans le reste du Canada en raison de meilleures politiques sociales. Il n'en demeure pas moins qu'elles ont augmenté depuis 30 ans. «Les revenus du marché comme les salaires, les revenus d'actions ou d'intérêts et les gains en capital ont fortement augmenté pour le 1 % des plus riches alors qu'ils ont eu tendance à stagner ou à diminuer pour les 99 % autres», mentionne Julia Posca, chercheuse à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). Entre 1982 et 2010, les revenus des plus hauts salariés après impôt ont augmenté de 86 % alors que ceux des autres travailleurs n'auraient augmenté que de 12 %. En plus de cet écart majeur, la part d'impôt que les plus hauts salariés paient sur leur salaire a diminué de 22 % depuis 1998. Ces inégalités ne sont pas seulement dues à un problème d'imposition, mais sont accentuées par certaines dynamiques du marché du travail. Les hauts dirigeants dans les entreprises qui sont rémunérés en options sur titres s'assurent un revenu à long terme sur lequel ne peuvent pas compter les travailleurs ordinaires. Par ailleurs, la majorité des gens qui forment le 1 % au Canada travaille dans le secteur de la gestion ou des finances. «Ce milieu présente ce type de rémunération et, comme il comporte une forte concurrence, il offre en plus des bonis à la performance», ajoute Mme Posca.

Julia Posca et Simon Tremblay-Pepin, chercheurs à l'IRIS et Françoise David, députée de Gouin pour Québec solidaire.

Alors que les conditions d'emploi des plus riches offrent des avantages considérables, c'est tout le contraire pour le reste de la population. Marie-France Raynault, directrice générale du Centre Léa-Roback remarque que la prolifération des agences de location de personnel mine des acquis importants : elles offrent une moins grande syndicalisation et donc une moins grande protection des travailleurs. Cela a pour effet de réduire les recours que peuvent intenter les travailleurs.

L'œuf ou la poule Les inégalités se répercutent sur les espérances de vie des Au bas de l'échelle plus riches et des plus pausociale, les gens vres. Mme Raynault a obsont une fois servé qu'au bas de l'échelle sociale, les gens sont une et demie plus fois et demie plus malades malades qu'en qu'en haut. Elle a constaté que l'asthme chez les enhaut. fants de familles à faibles revenus était plus attribuable à des moisissures dans les logements qu'à la fumée de cigarette, comme on le croyait auparavant. Miriam Fahmy, directrice de la recherche et des publications à l'Institut du Nouveau Monde (INM) explique que les inégalités se créent parfois même avant la naissance. Elle donne en exemple le cas où une mère enceinte ne s'alimenterait pas bien en raison du manque d'argent. Cela aurait alors un impact sur le bébé. Le logement est une autre source d'inégalités, particulièrement à Montréal. Les logements mal entretenus sont loués à des immigrants récents ou à des personnes avec des problèmes de santé mentale, qui se débrouillent moins bien dans le marché locatif et qui ne revendiquent pas leurs droits. Mme Raynault mentionne

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également que le coût des logements a augmenté nettement audessus de l'évolution du coût de la vie. Les gens doivent couper dans d'autres secteurs comme l'alimentation pour joindre les deux bouts. L'accès au transport en commun a aussi une incidence sur l'accessibilité à l'emploi et aux études. Un cercle vicieux se crée sur ce plan aussi. Comme ils possèdent moins d'automobiles, les gens à faibles revenus devraient être plus près des transports en commun, mais les loyers près de ces services sont plus élevés. Ils n'ont donc pas le choix de s'éloigner. Les quartiers plus éloignés du centre offrent moins de services de transport en commun et, sans transport, il est plus difficile de se chercher un emploi ou de poursuivre des études.

Des réformes néfastes Les réformes des gouvernements, comme celle de l'aide sociale au Québec et celle de l'assurance-emploi au fédéral, contribuent à creuser les inégalités en diminuant davantage la protection offerte aux gens à faibles revenus. Elles véhiculent l'idée que ces personnes n'ont qu'à travailler pour améliorer leurs conditions. Par ailleurs, on ne peut pas parler d'inégalités sociales sans aborder la question de la discrimination selon le statut social, le genre, l'origine ethnique et l'âge. Françoise David, députée de Gouin pour Québec solidaire précise que tous les secteurs productifs, générateurs de hauts revenus, restent à prédominance masculine, sauf la médecine. Une étude menée par Mme Posca et Simon Tremblay-Pepin de l'IRIS sur le 1 % des plus riches au Québec démontre que les femmes y sont environ trois fois moins nombreuses que les hommes. Manquer d'argent, vivre dans un logement insalubre et travailler dans de mauvaises conditions ont tous des effets matériels mesurables. Mais il ne faut pas négliger les effets psychologiques de ces inégalités. Depuis les années 1990, nous assistons à une augmentation des inégalités qui se rapprochent des niveaux de l’entre-deux-guerres.

Les 5 principales sources des inégalités sociales › Le marché favorable à l'offre et à la demande en matière d'emploi (talent individuel et demande de telles capacités) et à la formation de travailleurs hautement qualifiés qui polarisent les revenus; › Le déclin des institutions économiques et politiques favorables aux travailleurs au profit notamment d'une privatisation des services publics et d'une déréglementation des marchés; › La baisse du taux de syndicalisation qui entraîne une moins grande protection des travailleurs et de moins bonnes conditions de travail; › L'essor des technologies qui nécessite une maind'œuvre plus spécialisée et une plus grande scolarité et le travail non spécialisé qui est sous-traité à l'étranger; › La mobilité sociale qui cristallise les positions des personnes selon leur niveau de revenu et rend impossible l'accès à une classe plus élevée. Entre 1982 et 2010, les revenus des plus haut salariés après impôt ont augmenté de 86 % alors que ceux des autres travailleurs n’auraient augmenté que de 12 %.

Part des revenus totaux du 1% entre 1920 et 2005, Canada

Augmentation des revenus entre 1982 et 2010, Québec 300 000

20,0 %

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1% 99 %

19 82 19 84 19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04 20 06 20 08 20 10

2005

2000

1995

1990

1985

1980

1975

0 1970

5,0 % 1965

50 000

1960

7,5 %

1955

100 000

1950

10,0 %

1945

150 000

1940

12,5 %

1935

200 000

1930

15,0 %

1925

250 000

1920

17,5 %


La part de la richesse détenue par le 1% a augmenté de 60% en 28 ans

Les classes sociales sont encore bien présentes.

Part des revenus totaux du 1%, Québec

Part des revenus au Québec en 2010

5,2% 7,0% 93,0%

8,3% 11,6% 88,4%

Provenance des revenus du 1%

Provenance des revenus du 99 %

30 %

56 %

1982

2010

Revenus du 1% après impôts Revenus du 1% avant impôts Revenus du reste de la population

44 %

70 %

Gains en capital, dividendes et autres titres financiers. Revenus provenant des salaires

Diverses mesures d’aide gouvernementale Revenus provenant des salaires

Quand les inégalités usent L'inégalité serait plus corrosive que la pauvreté. C'est l'argument principal défendu dans L'égalité, c'est mieux, une étude de Richard Wilkinson et Kate Pickett. Les auteurs ont compilé des décennies de recherche en épidémiologie sociale, soulignant les effets nocifs des rapports de domination qui caractérisent toute hiérarchie sociale. Un argumentaire convaincant pour la réduction des inégalités. Par GOPeSa PaQUette

Rejoint à sa résidence de York en Angleterre, Richard Wilkinson affirme qu'initialement, il cherchait la réponse à une question toute simple : pourquoi est-ce que les taux de mortalité étaient plus élevés chez les pauvres que chez

les riches? «Au début, rappelle le professeur retraité, je cherchais les causes matérielles affectant directement les taux de mortalité. J'ai réalisé, avec le temps, qu'un ensemble de facteurs psychosociaux créaient une vulnérabilité généralisée au bas de l'échelle sociale.» Des facteurs qui seraient exacerbés par les inégalités. La conclusion semble simple, mais elle est lourde d'implications : l'inégalité, plus que la pauvreté en soi, serait la source d'une pléthore de problèmes sociaux. Violence conjugale, maternité précoce, dépendance aux drogues, obésité morbide, diminution de l'espérance de vie, piètres performances scolaires, taux d'incarcération, etc., seraient tous plus élevés dans les pays où la richesse est moins bien répartie, et ce, peu importe le nombre total de pauvres. «Avec le temps, explique-t-il, nous avons commencé à comprendre que cette vieille intuition voulant que les inégalités soient socialement corrosives avait un fondement réel. Je ne me serais jamais attendu à voir ça dans les données.»

L'épidémiologiste Richard Wilkinson est professeur émérite à l'École de médecine de l'Université de Nottingham. PhOtO : JOhN hOULIhAN

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Anxiété sociale Certains problèmes sociaux découleraient de la frustration ressentie par le double effet de la privation personnelle et du spectacle de la richesse des autres. D'autres seraient liés au stress perpétuel vécu en bas de l'échelle. Cette exposition au stress chronique maintiendrait les plus pauvres en état constant d'alerte, affaiblissant leur résistance à la maladie. M. Wilkinson est convaincu que la source principale de ce stress perpétuel est l'anxiété concernant le statut social. «Les

Certains problèmes sociaux découleraient de la frustration devant l'étalement de la richesse, d'autres seraient liés au stress perpétuel vécu en bas de l'échelle. gens croient que les inégalités de revenus sont un facteur plutôt superficiel, précise-t-il, sans comprendre qu'elles structurent l'ensemble des interactions sociales. Dans les sociétés plus inégalitaires, les gens sont plus sensibles à leur position dans la hiérarchie.» Une sensibilité qui augmente en temps de crise alors que les dominants resserrent leur contrôle sur les ressources. Depuis sa première publication en 2010, le livre de M. Wilkinson et Mrs Pickett a été traduit en 23 langues et a inspiré la fondation de l'Equality Trust vouée à stimuler la recherche et le débat sur les inégalités sociales. Et comme pour plusieurs succès de librairie, un film est en cours de production.

L'égalité, c'est mieux. Pourquoi les écarts de richesses ruinent nos sociétés. Par Richard Wilkinson et Kate Pickett, Écosociété, 384 pages.

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«Inégalités sociales» une définition Selon Jean-Baptiste Leclercq, sociologue et chercheur au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations (CREMIS), les inégalités sont le «résultat d'une distribution inégale de différentes ressources entre les membres d'une société donnée». Les ressources n'englobent pas uniquement les revenus, mais aussi d'autres éléments comme la santé, le logement, le transport, etc.

Les inégalités à Montréal Parmi les 10 territoires des CLSC les plus pauvres du Québec sept sont sur l'île de Montréal. Les inégalités sociales sont polarisées à Montréal: certains de ses quartiers riches ont une espérance de vie parmi les meilleures au monde tandis que les quartiers pauvres se comparent avec des pays comme le Brésil (68 années) ou le Paraguay (70,7 années). Source: Centre Léa-Roback: www.centrelearoback/ coup_d_oeil

«On a éliminé plusieurs paliers d'imposition pour qu'un peu tout le monde soit imposé de la même façon, ce qui enlève à l'impôt sa fonction de justice distributive.» Miriam Fahmy, directrice de la recherche et des publications à l'Institut du Nouveau Monde


Des solutions?

En veux-tu, en v'là! Les inégalités s'entremêlent et finissent par créer une boucle de problèmes. Il existe diverses façons de défaire cette maille et à différentes échelles. Le communautaire peut changer le quotidien des gens, mais devrait compléter les actions gouvernementales et non remplacer l'inaction. PAR CATHERINE MARTELLINI

produits de leurs placements dans les paradis fiscaux et de rapatrier ces sommes au pays. Les entreprises pourraient ainsi établir des règles comme l'a fait Lee Valley Tools, une entreprise privée d'outils qui compte 850 employés au Canada et qui a déterminé que le salaire d'un employé de la haute direction ne pouvait dépasser plus de dix fois le salaire d'un employé ordinaire. La Coopérative Mondragon qui compte 25 000 employés partout dans le monde applique aussi une telle politique.

Redistribution équitable

Claude Vaillancourt, président d'ATTAC-Québec

Marie-France Raynault, directrice générale du Centre Léa-Roback et co-auteure du dernier Rapport du directeur de santé publique sur les inégalités sociales de santé à Montréal.

photo : Cinq-Mars Photo St-Hubert

Une fois cette richesse récupérée, il faudra prendre des mesures pour la distribuer efficacement. Selon plusieurs intervenants, le fédéral doit investir en priorité dans le logement social. Différentes mesures sont à sa disposition, que ce soit les coopératives, les logements supervisés pour les aînés ou les loyers subventionnés. Marie-France Raynault, directrice générale du Centre Léa-Roback, rappelle que les villes peuvent, de leur côté, assurer une meilleure salubrité des logements, en augmentant le nombre d'inspections et en obligeant les propriétaires négligents à agir. Du côté provincial, il faudrait augmenter les prestations d'aide sociale qui n'ont pas été indexées depuis des années au lieu d'être encore plus intrusif sur le plan des droits des personnes à faibles revenus. Les organismes communautaires pourront ensuite compléter les politiques gouvernementales avec des projets comme Bien dans mes baskets qui vise à lutter contre le décrochage scolaire ou Au-delà du préjugé qui est un projet de recherche participatif menée par le CREMIS. De telles initiatives favorisent la participation des personnes aux solutions et jouent sur leur estime, deux facteurs déterminants dans la réduction des inégalités, explique Nadia Giguère, chercheuse au CREMIS.

photo: Martine Doyon

Les inégalités peuvent «s'égaliser» à différents niveaux. Il faut redistribuer les richesses aux paliers inférieurs sous forme de ressources. Plusieurs considèrent qu'une juste redistribution des richesses n'a pas le choix de passer par l'impôt. «On a éliminé plusieurs paliers d'imposition pour qu'un peu tout le monde soit imposé de la même façon, ce qui enlève à l'impôt sa fonction de justice distributive», précise Miriam Fahmy, directrice de la recherche et des publications à l'INM. Il faudrait ainsi augmenter le nombre de paliers ou mieux taxer certaines formes de revenus, comme les gains en capital qui sont seulement imposés à 50 % alors que les salaires le sont à 100 %, ajoute Julia Posca de l'IRIS. Claude Vaillancourt, président d'ATTAC-Québec, est en faveur d'une taxe sur les transactions financières dans les marchés boursiers internationaux et nationaux. Cette taxe pourrait être minime, soit un dixième de 1 % et pourrait rapporter près de 650 milliards de dollars par année au niveau mondial. La lutte contre les paradis fiscaux contribuerait également à capter des sommes colossales. On estime à environ 140 milliards de dollars les sommes placées dans les six paradis fiscaux les plus utilisés par les Canadiens. «Si l'évasion fiscale est illégale, l'évitement fiscal, lui, est légitimé par les gouvernements par la signature de conventions fiscales avec différents pays», ajoute M. Vaillancourt. Ces mécanismes permettent aux entreprises de déclarer les

Nadia Giguère chercheure au CSSS Jeanne-Mance pour le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations (CREMIS).

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INÉGALITÉS SOCIALES

Ce qu'en disent les penseurs Bien que les séquelles de la dernière crise économique se fassent encore sentir, les faits le montrent : les classes moyennes ou défavorisées ne votent que rarement en faveur de politiques redistributives qui les avantageraient. Par Nafi Alibert et Philippe Lajeunesse

Dans leur essai La juste part, David Robichaud et Patrick Turmel soulignent que près de 40 % de la population américaine croient qu'ils profitent ou profiteront de politiques fiscales qui avantagent plutôt le 1 % le plus riche. «Cette croyance selon laquelle les inégalités seraient une condition nécessaire à l'enrichissement collectif découle de ce que l'on pourrait appeler l'illusion capitaliste», concluent les deux auteurs. «Il y a une tendance à conclure que l'État impose aux individus, notamment via la taxation et l'impôt sur le revenu, des choix qu'ils n'auraient pas fait autrement, et qu'en ce sens, la société brime leur liberté», analysent les deux philosophes. Pour plusieurs penseurs de gauche, l'idéologie dominante fait valoir que la situation des plus démunis est liée à un poids trop grand donné à l'État. Mais, «si les électeurs ne votent pas à gauche, c'est essentiellement le fait d'un manque d'information qui permet de faire des choix. Par exemple, si nous avons un débat, mais que nous n'avons pas d'informations fiables, et bien ce débat risque de tourner à vide», déplore Christian Nadeau, professeur de philosophie à l'Université de Montréal et auteur de Christian Nadeau, l'ouvrage Liberté, égalité, soliprofesseur de philosophie à l'Université de Montréal. darité. Photo : Brigitte Duplessis Selon M. Nadeau, si la socié-

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té civile se revendiquant de gauche doit faire des efforts, elle doit être relayée dans ses efforts par les institutions de l'État. Mais des coupes budgétaires à la restriction de la liberté de parole des fonctionnaires, la vie parlementaire et l'expression de la citoyenneté se retrouvent réduites à peau de chagrin. «Ce que le gouvernement a coupé dans l'État, c'est tout ce qui permet plus de transparence, de délibération, plus de citoyenneté. Alors que tout ça, normalement, devrait être fourni par l'État», se désole M. Nadeau.

Liberté, égalité, solidarité. Refonder la démocratie et la justice sociale. Par Christian Nadeau, Boréal, 272 pages.


CARAVANE CITOYENNE SUR LES INÉGALITÉS SOCIALES

Le Parti de l'égalité au pouvoir Le Parti de l'égalité a été élu avec plus de 41 % des voix, une avance de près de 7 points sur son principal concurrent, le Parti moins d'inégalités. Les électeurs ont aussi établi les priorités dont le nouveau gouvernement devra tenir compte : favoriser l'accès à l'éducation, aux soins de santé et aux politiques familiales et augmenter l'impôt des plus riches. PAR GOPESA PAQUETTE

Les résultats de l'élection fictive tenue par l'Institut du Nouveau Monde (INM) lors de sa Caravane citoyenne sur les inégalités sociales ont été dévoilés le 5 décembre dernier par Michel Venne, directeur général de l'INM, et Nicolas Zorn, responsable du projet à l'Institut. La tournée consultative a visité 30 villes du Québec au cours de l'été pour entendre près de 3000 personnes et les organisateurs constatent «une volonté claire au sein de la population québécoise en faveur d'une réduction importante des inégalités sociales». La Caravane citoyenne s'inscrit dans le Rendez-vous stratégique sur les inégalités sociales organisé par l'INM afin d'engager et de nourrir un débat sur l'avenir du Québec. S'y joignent une encyclopédie déjà accessible en ligne qui permet de s'informer sur le sujet, et une série de Cafés citoyens à venir dans plusieurs régions de la province. L'Institut prévoit aussi une simulation grande échelle ainsi qu'une conférence internationale et d'autres activités thématiques avant de clore le tout par un livre dressant le bilan de l'ensemble du processus.

Nicolas Zorn, chargé de projet à l'INM et responsable de la Caravane citoyenne sur les inégalités sociales.

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LES MEMBRES DU CONSEIL DE L’ARRONDISSEMENT DE VILLE-MARIE VOUS OFFRENT LEURS

Faites du centre-ville votre destination de choix pour le temps des Fêtes !

Valérie Plante

Steve Shanahan

Conseillère de la Ville District de Sainte-Marie

Conseiller de la Ville District de Peter-McGill

Richard Bergeron

Karine Boivin Roy

Jean-Marc Gibeau

Conseiller de la Ville District de Saint-Jacques

Conseillère de la Ville désignée

Conseiller de la Ville désigné

Denis Coderre Maire de Montréal


LES MOTS DE

CAMELOTS

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résolutions 2014

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hOrS PiSte

Soirée mémorable à la Place-desarts Par Jean-Marc Boiteau

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CheMin FaiSant

incognito

Par Jean-Guy Deslauriers


Vends, vis, aime

Je veux vendre encore plus de magazines qu'en 2013! Puis, je souhaite aller mieux; et si possible rencontrer quelqu'un d'intéressant pour que ma vie soit un peu plus belle. C'est tout!

les résolutions, un sacré contrat… Il y a bien sûr la plus facile à tenir, soit de pas en prendre, mais ça ne cadrerait pas très bien avec le thème.

niCOle GiarD, CaMelOt, MÉtrO lOnGUeUil

Aussi, choisissons plutôt de prendre la vie du bon côté, tiens, c'est déjà une bonne résolution, ça! Quand on s'en donne la peine, il y a toujours moyen de trouver des aspects positifs dans tout et dans tous. Ça nous changerait du pessimisme ambiant. Et d'une.

Je pourrais aussi tenter de devenir ou de continuer à être un citoyen engagé et responsable. Un petit coup de bénévolat par-ci par-là, ça ne devrait pas faire trop de dommages. Donner un coup de main à des organismes de mon milieu, aider un voisin, soutenir un projet, tout ça peut se faire sans avoir à y mettre trop d'heures ou d'efforts. Et de deux. Ah oui, je pourrais m'inclure dans ces résolutions. Pourquoi ne pas me donner un peu de bon temps ou simplement de prendre le temps de prendre mon temps pour apprécier cette nouvelle année? Prendre le temps de profiter de la vie, de dire aux amis qu'on les aime, de dire merci? Et de trois! Là-dessus, Bonne Année à tous, santé, bonheur et prospérité, comme disait mon père! Et de quatre!

Un pas de plus

Cette année, ma résolution serait d'aller plus loin que là où je suis allé jusqu'à date, de progresser plus. Je veux m'en sortir, comme on dit, et devenir autonome!

rOGer PerreaUlt, CaMelOt, anGle rOSeMOnt/ DeS ÉCOreS

rÉJean leClerC, CaMelOt, anGle SherBrOOKe/ hOGan

Pas convaincue

J'ai toujours la résolution d'être résolue à ne pas avoir de résolutions. J'ai horreur de ça! Je me demande d'ailleurs s'il y en a qui les tiennent leurs résolutions. CÉline MarChanD, rÉCePtiOnniSte À l'itinÉraire

abstinence

aller mieux Ma résolution est simple : faire en sorte que ça aille pas mal mieux qu'en 2013. Puis, si ça ne va pas mieux, j'aimerais qu'il y ait plus d'aide pour nous autres dans la société en général. riCharD t., CaMelOt, PlaCe-DeS-artS

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En 2014, je vais essayer d'arrêter de boire. Comme ça, je vais pouvoir garder l'argent que je me fais en vendant L'Itinéraire pour m'acheter de la nourriture, parce qu'une bonne pizza au pepperoni de temps en temps, ça fait du bien. MiChel hOUle, CaMelOt, anGle SainthUBert/OntariO


Moins de tabac, plus de paix

la tempérance

Personnellement, mon grand défi serait d'arrêter de fumer en 2014. Pour le reste, je souhaite la paix dans le monde, et davantage d'argent pour les personnes qui en ont le plus besoin.

Ma résolution, c'est d'abord d'arrêter de fumer des cigarettes et de modérer ma consommation de marijuana. Puis, il faudrait que je planifie plus de sorties avec mes amis. Mais la chose la plus sûre, c'est que je ne me laisserai plus intimider pour rien en 2014!

JOhanne BeSner, rÉCePtiOnniSte À l'itinÉraire

BOB BÉrUBÉ, COMMiS À l'entretien À l'itinÉraire

Un défi

Moi, ma résolution pour 2014, c'est d'être sobre! Et c'est déjà beaucoup en ce qui me concerne!

Être autonome Ma résolution c'est de me tenir debout le plus longtemps possible, c'est-à-dire de ne pas avoir à se mettre à genoux devant les autres juste parce qu'on veut de la drogue ou de l'argent pour manger. Je veux être complètement autonome, sans avoir rien à demander à d'autres personnes.

lUC lenOir, CaMelOt, anGle Saint-DeniS/ De MaiSOnneUVe

rOBert MÉnarD, CaMelOt, anGle Berri/ MOnt-rOYal

nOn!

En 2014, je vais apprendre à dire «non!» Moi, je dis toujours oui! Je fais de l'arthrose au cou, même mon médecin me dit de ralentir, surtout au travail. Il faut que j'accepte de lâcher prise de temps en temps. MarCel BeaUDOin, COMMiS À l'entretien À l'itinÉraire

rester sobre

Je veux continuer à être sobre! J'ai arrêté de consommer depuis un an et demi, et je veux que ça dure. Aussi, je voudrais réussir à enfin mettre de l'argent de côté. MariO reYeS, CUiSinier À l'itinÉraire

Des vacances

En 2014, j'aimerais pouvoir partir quelque temps en vacances. J'aimerais beaucoup pouvoir retourner à Terre-Neuve, dans les environs de Saint-Jean. rODriGUe MarShall, CaMelOt, MarChÉ Jean-talOn

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rien…

Cette année, je ne prends pas de résolution. J'en ai déjà pris, mais ça arrive trop souvent que je ne les tienne pas. Dans le fond, je ne crois pas que le fait de prendre une résolution nous aide à la tenir.

Bien dans sa tête, bien dans sa peau

CYBelle aUBertin PilOn, CaMelOt, anGle PleSSiS/OntariO

J'en ai parlé dans un ancien numéro, je souffre de troubles mentaux. Bien que je ne sois pas un gars à résolution, en 2014 je souhaite guérir de mon problème de troubles obsessionnels compulsifs pour pouvoir commencer une formation pour devenir secrétaire médical.

Un bol d'air frais

Daniel MOraiS, rÉCePtiOnniSte À l'itinÉraire

Je veux me reposer, parce que je suis hyper fatiguée et que des fois je n'ai plus de force. L'idéal, ce serait de prendre des vacances dans un endroit tranquille à la campagne. J'aimerais tellement pouvoir passer du temps dans une belle maison avec un doux bain-tourbillon; être dans la nature en face d'un beau lac et écouter les oiseaux. Ça, ce serait un repos total. FranCe laPOinte, CaMelOt, anGle MOnt-rOYal/ Mentana

la vie en vert Ma résolution est d'être encore plus préoccupé par les questions environnementales. La planète va mal, je vais donc continuer d'acheter des produits écologiques, et être moi-même encore plus écolo que je le suis maintenant. Pierre FOUrnier, CaMelOt, anGle ChaMBOrD/ laUrier

esprit critique D'une manière générale, j'aimerais que les gens fassent preuve de plus de critique constructive, je veux qu'on arrête de me dire ce que je veux entendre. Je suis camelot, et une autre bonne idée pour 2014 serait qu'il y ait plus de «mots de camelots» dans le magazine. nOrMan riCKert, CaMelOt, MÉtrO OUtreMOnt

en français! J'estime avoir pris toutes les résolutions importantes, vu qu'il ne faut pas attendre la dernière minute pour changer dans sa vie. En tant qu'anglophone, ma résolution serait de mieux comprendre le français, par exemple pour être capable de regarder des films francophones.

Un meilleur logement

Del WilKeY, CaMelOt, anGle SainteCatherine/Peel

J'aimerais que la vie me gâte un peu par rapport à mon logement. J'espère avoir la chance de sortir de mon logement à loyer modique et peut-être me trouver une coopérative, même si ça me coûtera plus cher. BenOît Chartier, CaMelOt, iGa PlaCe BerCY

Une chose à la fois J'ai toujours eu du mal avec les résolutions, parce que je change vite d'idée. Mais cette année, je vais commencer par m'attaquer aux petites choses qui me dérangent, comme la cigarette, pour pouvoir mieux changer les grosses. Jean DeVOSt, CaMelOt DeVant tVa

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Péché sucré Je suis diabétique, ma résolution ce serait d'arriver à manger moins d'aliments sucrés l'année prochaine. Je voudrais aussi être moins bonne, dans le sens d'arriver à dire non. rÉJeanne MaSSOn, CaMelOt, anGle MOnt-rOYal/ De lanaUDière

Une meilleure gestion Ma résolution cette année est de remettre mes finances en ordre et amasser assez d'argent pour régler mes dettes.

Sur les ondes Cette année, je suis décidé à faire de la radio. J'en ai déjà fait il y a longtemps, et j'en garde un bon souvenir. J'aimerais bien être animateur à CIBL ou à Radio Centre-ville.

MiChel DUMOnt, CaMelOt, MÉtrO JOliette

FranÇOiS GaUthier, rÉCePtiOnniSte À l'itinÉraire

Des retrouvailles Ce que je souhaite le plus c'est de retrouver mon fils, Michael. Il est porté disparu depuis le 15 février 2013, et je n'ai pas eu de nouvelles depuis cette date. J'aimerais savoir ce qui lui arrivée. SYlVain MOriSSette, CaMelOt, anGle PaPineaU/ De MaiSOnneUVe

Jamais deux sans trois Je souhaite arrêter de consommer pour la nouvelle année. Je tente de le faire depuis quelques années et j'espère sincèrement que cette fois-ci ce sera la bonne. SYlVain ClOt, CaMelOt, anGle Saint-DeniS/ OntariO

Pourquoi attendre?

Énergie positive Pour la nouvelle année, je désire projeter une énergie positive autour de moi par ma présence, mon accueil et mon sourire. Je veux participer à la vie de manière positive. Marie-anDrÉe Baril, CaMelOt, anGle Sainte-Catherine/ UniOn

C'est maintenant le début d'une nouvelle année. Nous sommes déjà rendus en l'an de grâce 2014 (comme on disait dans le temps). Hé oui! C'est la vie : une année se termine et une autre débute. C'est aussi le temps des résolutions. Personnellement, je n'en prends pas, car je n'y crois pas vraiment. D'après moi, on n'est pas obligé d'attendre une nouvelle année pour changer de comportement ou d'attitude face à la vie. Voyez-vous, c'est un choix personnel. Quant à moi, j'essaie plutôt de corriger certains de mes défauts au jour le jour et j'espère pour 2014 progresser pas à pas vers la sérénité et l'acceptation de moi-même. Sur ce, je vous souhaite une bonne et heureuse année à toutes et à tous et aussi bon courage à tous ceux qui prennent des résolutions. SerGe trUDel, CaMelOt, anGle SainteCatherine/MOrGan

1er janvier 2014 | ITINERAIRE.CA

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MOTS DE CAMELOTS

Le temps d'une dinde Benoît Chartier Camelot, métro Radisson et IGA place Bercy

Questionnements? Pierrette Camelot, épicerie Metro, rue Saint-Hubert

D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours questionnée sur la vie, sur les comportements et attitudes des gens, de même que sur moi. Parfois seule, parfois en étant accompagnée, car il est bon d'avoir d'autres perceptions que les nôtres qui sont à l'occasion trop étroites ou réduites. Et je peux dire après tout cela, ce que j'ai appris sur moi : je me connais mieux, je sais davantage pourquoi j'ai agi de telle façon ou de telle autre. Mais cela n'empêche pas d'avoir des difficultés à intégrer des deuils psychologiques (pertes très importantes pour une personne), pour pouvoir passer à une autre étape de la vie; cela n'enlève pas les regrets et les doutes sur des choix faits et des façons d'agir passées. Cela même si, avec ma tête, je suis consciente que j'ai fait ces choix et que j'ai agi de telle façon, parce qu'au moment où je l'ai fait, j'ai cru que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, compte tenu de mon bagage intellectuel, psychologique et de mes expériences de vie. Alors peut-être penserez-vous : «Est-ce que cela vaut la peine de se questionner?» Ma réponse est oui, même s'il y a des douleurs vives, des vérités qu'on ne peut plus nier. Personnellement, je trouve que cela a au moins le mérite de faire que je me sente plus en accord avec moi-même. Je n'aurais pas pu vivre en étant en contradiction avec mon intérieur (pensées, valeurs, etc.) pour être en accord avec mon entourage et ainsi d'éviter leur rejet au prix de ma personne. Alors, oui, personnellement, je continue de me questionner sans trouver de réponses parfaites ni de solutions idéales aux défis quotidiens de la vie. Alors à vous d`évaluer si cela vaut la peine pour vous!

Merci à tous mes clientes et clients.

Habituellement, après le mois de janvier, on a pris quelques kilos en trop, ce qui n'est pas mon cas depuis quelques années. Le meilleur moyen de perdre ces kilos en trop c'est de prendre des marches rapides, de faire de l'exercice et de se nettoyer le foie à cause des abus, avec des pilules d'artichaut ou de la soupe au chou. Personnellement, quand je suis capable, étant une personne seule, je me fais cuire une dinde en spécial après les fêtes. Je la désosse et je me fais des portions au congélateur. Ce qui est assez économique, vu le prix des dindes avant les fêtes. On peut faire des vol-au-vent à la dinde, des croissants à la dinde. Je fais même du macaroni au fromage avec un poivron ou deux et des morceaux de dinde! Ça fait changement du restant de l'année, du simple macaroni au fromage à l'eau. Aujourd'hui, je suis de moins en moins autonome et le temps pour moi est très précieux, car vu l'âge que j'ai, je ne suis plus aussi efficace et performant qu'auparavant. C'est pourquoi il faut que je prenne mon courage à deux mains pour réussir à vendre L'Itinéraire. Bonjour et bonne année!

Le paradis selon Freud Robert Ménard Camelot, angle Mont-Royal/Rivard

Vous êtes-vous déjà demandé d'où vient et de quoi est fait le bonheur? Il m'est arrivé souvent d'avoir logiquement tout ce qu'il fallait et de ressentir une douleur existentielle, et de n'avoir rien du tout et de ressentir la plénitude. D'où vient cette douleur? Cette recherche du bonheur est peut-être due à un paradis qu'on a tous déjà connu. L'amour inconditionnel, un danger inexistant et une santé (pour la plupart) parfaite se côtoyaient lorsque nous étions dans le ventre de notre mère. Cette osmose, d'où l'on a été chassé, cause un manque qu'on essaie de retrouver dans divers abus : la drogue, l'alcool, la nourriture, etc. Le problème consiste à recréer cet état par la diversité et la modération. Ou sinon, se laisser miroiter un paradis promis lorsque cessera cette douleur de vivre. Je dis douleur, car celle-ci a entraîné beaucoup de gens dans le suicide. Peut-être que la solution se trouve dans l'acceptation que le passé ne nous appartient plus. Il en est de même pour le futur. L'important, c'est de savourer le bonheur lorsqu'il est présent et d'en profiter pour recharger nos batteries.

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ITINERAIRE.CA | 1er janvier 2014


HORS PISTE

Soirée mémorable à la Place-des-Arts PAR JEAN-MARC BOITEAU Chroniqueur de rue

J

'ai contacté Matthias Maute, chef d'orchestre de une soirée magnifique, un temps doucereux, ma copine l'Ensemble Caprice avec lequel je me suis entre- et moi avions décidé de marcher jusqu'à la Place des Arts. tenu à quelques reprises pour la réalisation de Je me sentais fébrile et heureux de partager ma passion mon opérette ayant pour sujet les marginalisés et les pour l'opéra avec ma copine! Arrivés sur place, je lui ai fait visiter les lieux et, fatiguée de la marche, elle a ensuite politiques sociales. Je lui ai demandé des billets pour que les camelots demandé à s'asseoir. J'en ai profité pour aller chercher les de L'Itinéraire puissent assister aux concerts présentés billets réservés à mon nom. C'était l'heure, j'étais ému, par sa troupe. À 150 $ le billet, les camelots n'ont pas les nous sommes entrés à l'intérieur de la salle pour nous asmoyens d'assister à des opéras et des concerts. La cul- seoir dans la septième rangée. Les lumières se sont tamiture ne devrait pas être la chasse gardée des riches. Les sées en même temps que mon excitation augmentait. Le chef d'orchestre a donné le départ et l'orchestre camelots, avec leur maigre revenu, ont de la difficulté à s'acheter de quoi manger, alors assister à des concerts ne s'est agité. Au son de la musique, j'ai senti mes stress difigure pas dans leur budget. Le chef d'orchestre, l'illustre minuer peu à peu. Un des barytons (Oleg Bryjak) jouant Sir John Falstaff, a entamé quelques Kent Nagano, maestro de l'Orchestre notes d'une voix grave. En moi-même symphonique de Montréal, révélait je lui demandais déjà d'en donner plus. récemment avoir observé les bienfaits À la finale, Ensuite sont venus les ténors, les sode la musique de concert sur les moins ils étaient une pranos et contraltos. Je n'étais plus dans nantis de notre société. Selon lui cela a mon siège, mais transporté sur la scène l'effet d'apaiser le stress inhérent à leur vingtaine à à épier les moindres intonations et les condition sociale. J'avais fait part de ma démarche chanter en chœur, gestes. À la finale, ils étaient une vingà notre rédacteur en chef qui m'a detaine à chanter en chœur, émettant émettant une mandé quelles étaient mes préférences une acoustique qui vibrait jusque acoustique qui musicales. J'ai répondu que j'aime bien dans mon corps. le classique, surtout l'opéra. Falstaff est une comédie lyrique vibrait jusque Deux jours plus tard, alors que je en trois actes de Giuseppe Verdi (1813dans mon corps 1901), inspiré de Les Joyeuses Commères travaillais sur une autre chronique, Sylvainde Windsor et Henry IV de Shakespeare, Claude est venu à ma rencontre: «J'ai et qu'il me ferait plaisir de revoir. C'était réussi à avoir deux billets pour toi afin un véritable enchantement que de voir que tu puisses assister à la présentation et surtout entendre les artistes faisant de Falstaff. Cependant, tu devras m'écrire un papier sur ta soirée.» Surpris! Mon cœur battait la partie de la distribution. Ils et elles étaient tous sans exchamade! Je l'ai remercié chaleureusement. Un cadeau ception dans une forme exceptionnelle pour une presdu temps des Fêtes que je me suis dit. Mon consente- tation frisant la perfection. Deux barytons, trois ténors, ment et ma réponse ne se sont pas fait attendre. Croyez- dont un basse, deux sopranos, une contralto et une mezzo-soprano avec un chef d'orchestre exceptionnel. moi, j'ai accepté la condition illico! Après deux jours d'attente, c'était enfin le grand jour. Je sentais que tous ces gens n'étaient là que pour moi Une belle journée s'annonçait : petit-déjeuner avec ma et ma copine. Une soirée enchanteresse, je vous dis! En mère au resto, magasiner pour m'acheter de nouvelles terminant, j'aimerais aussi remercier L'Opéra de Montréal bottes d'hiver et pour finir assister à un opéra. Il faisait pour les billets.

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Don en cartes-repas Un repas à la carte En offrant une carte-repas à 5 $, vous permettez à une personne démunie de manger avec dignité un repas complet au café L’Itinéraire. La carterepas solidaire est aussi échangeable auprès des organismes Comité social Centre-Sud, MultiCaf, Resto Plateau et Chic Resto Pop.

Donnez autrement, aidez des gens dans le besoin à manger à leur faim! Grâce à vos dons, L’Itinéraire sert gratuitement plus de 17 000 repas complets par année aux personnes démunies. Les cartes-repas peuvent vous être envoyées pour vous laisser le soin de les donner, ou être distribuées par des bénévoles et nos intervenants qui offrent ainsi réconfort et service d’aide pour la réinsertion sociale. Un projet de L’Itinéraire appuyé par L’œuvre Léger, Moisson Montréal et la fondation Tirelire

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Dons et abonnement disponibles en ligne au www.itineraire.ca


Vos dons font du chemin L'Itinéraire est une œuvre collective qui ne pourrait exister sans l'apport de généreux donateurs et de bénévoles dévoués. Nous sommes fiers de pouvoir compter sur ces gens qui comprennent la valeur de la solidarité et l'importance d'offrir de nouvelles opportunités à des gens qui ne demandent qu'un peu d'aide et d'empathie pour reprendre le contrôle sur leur vie. Par ShaWn BOUrDaGeS

Depuis maintenant 20 ans, L'Itinéraire soutient la réinsertion sociale de quelque 200 camelots en leur proposant un changement de cap et une place active en société. Être camelot n'est pas a priori facile. Leur estime de soi étant au départ souvent à plat, il faut beaucoup de courage et une forte volonté de changement pour s'installer à un coin de rue et y vendre un magazine.

min d'une nouvelle vie. Ces personnes, à l'origine éloignées du marché du travail, contribuent au bon fonctionnement de l'organisme en occupant divers postes à la distribution du magazine, au Café et dans les bureaux. L'ensemble des employés les aident dans leur cheminement personnel et professionnel.

S'ils persistent, c'est qu'ils y trouvent une activité valorisante qui les aide à vivre dignement. À L'Itinéraire, ils trouvent une équipe à l'écoute de leurs besoins et un lieu d'appartenance. Les camelots se construisent un petit univers fait de succès, de visages amicaux et de possibilités d'expression. Surtout, ils entrent dans un rapport d'égal à égal avec le reste de la population et développent une clientèle avec qui ils entretiennent des rapports chaleureux. C'est toujours un grand plaisir de rencontrer le public et entendre les gens parler avec fierté de «leurs» camelots.

L'Itinéraire est également l'instigateur du réseau des cartesrepas, un regroupement de restaurants à prix modique où les gens peuvent échanger les cartes-repas de L'Itinéraire contre un repas complet et nutritif. Ce réseau comprend le Chic Resto Pop, le Comité Social Centre-Sud, MultiCaf et le Resto Plateau, existe depuis mai 2012 et est un véritable succès. Il permet aux gens hésitants à donner de l'argent aux sans-abri de tout de même leur porter assistance.

Outre les camelots, une vingtaine de participants à notre programme de réinsertion prennent également le che-

En vous abonnant, vous encouragez la cause des plus démunis qui se prennent en main pour améliorer leur sort.

ABONNEMENTS SOLIDAIRES AUX CAMELOTS Pour les modalités, consultez notre formulaire dans le magazine ou sur notre site web :

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Merci à tous les partenaires qui nous aident dans notre mission! Nous n'avons pas fini de trouver des moyens et de faire circuler des idées pour une société plus juste et solidaire.

Don pour soutien aux

Camelots Les besoins sont toujours grandissants. Faites un don maintenant et aidez-nous à soutenir nos Camelots et à appuyer notre mission. Pour les modalités, consultez notre formulaire dans le magazine ou sur notre site web :

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Inter-Loge fête ses 35 ans!

M. Pierre Paiement, chef de cabinet de l'arrondissement Ville-Marie.

D

epuis 1978, l'organisme a contribué à la réalisation de plus de 2 500 logements abordables et s'est constitué un parc immobilier qui comptera sous peu plus de 600 unités. En 2012-2013 seulement, avec un parc immobilier de 490 unités, Inter-Loge a remis 1,5 millions $ à sa communauté. Depuis 1978, ce total s'élève à plus de 25 millions $. Ces résultats concordent avec la mission d'Inter-Loge qui consiste à procurer des logements abordables aux ménages à faibles revenus tout en contribuant à la revitalisation socioéconomique des quartiers. Ce retour à la collectivité permet aux individus ainsi qu'aux familles de s'enraciner dans leur milieu et d'améliorer leur qualité de vie. La mission d'Inter-Loge n'a jamais été autant d'actualité. Le développement sauvage des quartiers centraux des grandes villes et régions du Québec fait d'Inter-Loge une réponse adaptée aux besoins de nombreuses familles québécoises. L'événement du 18 novembre a eu lieu aux Terrasses de L'Hibiscus, la dernière réalisation d'Inter-Loge. Étaient présents M. Pierre Paiement, chef de cabinet de l'arrondissement de VilleMarie, de Mme Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve, ainsi que de nombreux partenaires et collaborateurs. Mme Catherine Roy-Goyette, représentante de Mme Marjolaine Boutin-Sweet, députée NPD d'Hochelaga-Maisonneuve et

Le 18 novembre dernier, Inter-Loge a fêté son 35e anniversaire. L'entreprise d'économie sociale a pour mission de procurer des logements abordables aux ménages à faibles revenus et de contribuer à la revitalisation socioéconomique des quartiers. PAR SHAWN BOURDAGES

Mme Lauren Touchant, représentante de Mme Hélène Laverdière, députée NPD de Laurier-Sainte-Marie, étaient également présentes.

Mme Carole Poirier, députée du Parti québécois de Hochelaga-Maisonneuve à l'Assemblée nationale du Québec

Nouveau partenaire L'Itinéraire est fier d'ajouter un partenaire à son réseau des cartesrepas solidaires! Situé dans le secteur du métro Berri-UQAM, l'organisme Le Phare nous permettra d'aider beaucoup de gens à se nourrir dans ce secteur stratégique. Le Phare sert le souper du lundi au vendredi de 17h00 à 18h30 au 1280 Berri (angle Sainte-Catherine).

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INFO RAPSIM Une politique ne fait pas disparaÎtre un problème, au contraire, elle le nomme et en fait un enjeu.

ENFIN EN 2014 :

L'an 1 d'une Politique en itinérance Début décembre, au moment d'écrire ces lignes, il n'est pas certain que le gouvernement du Québec ait dévoilé sa Politique nationale en itinérance annoncée en 2012. L'agenda du gouvernement est cependant clair : cette Politique sera adoptée et un premier plan d'action la concrétisera dans des mesures et des moyens dès le printemps. Par Pierre Gaudreau, coordonnateur du RAPSIM

Après huit ans de lutte de la part du RAPSIM et du Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec (RSIQ) en faveur de cette Politique, cet engagement pour 2014 représente une victoire importante. La tenue possible d'élections au Québec pourrait modifier le calendrier de mise en œuvre de la Politique en itinérance, mais une fois adoptée, cette Politique ne pourra être remise en question.

Il était temps C'est à l'unanimité que les députés de tous les partis siégeant à la Commission parlementaire sur l'itinérance avaient conclu en 2009 à la nécessité d'adopter une telle Politique dans les plus brefs délais (sic). Le gouvernement péquiste a mené les travaux en 2013, pilotés par la ministre Véronique Hivon, de concert avec le milieu concerné dont le RSIQ, pour adopter cette Politique. Une politique dépasse cependant les partis. Elle positionne une question comme enjeu de société, comme l'ont fait au Québec les politiques en matière de violence conjugale et celle de lutte à l'homophobie. Une politique ne fait pas disparaitre un problème, au contraire, elle le nomme et en fait un enjeu. L'adoption d'une Politique en itinérance par le gouvernement du Québec interpellera au premier rang sa responsabilité. Les différents ministères concernés devront être responsables et imputables de leurs actions pour prévenir et réduire l'itinérance, telles celles menées au niveau du logement, de l'aide sociale, par le milieu carcéral, les hôpitaux et les centres jeunesse. La Politique, avec sa

vision, devra améliorer la cohésion et la cohérence des actions gouvernementales. Face à une itinérance qui est sans cesse en croissance, non seulement à Montréal mais dans plusieurs régions du Québec, le plan d'action qui sera adopté au printemps devra être pourvu de moyens importants. Dans le contexte des finances publiques, cela sera un défi. Le RAPSIM interviendra avec ses alliés pour rappeler que la lutte à l'itinérance est un investissement et qu'il ne faut pas couper dans les actions nécessaires, mais plutôt les accroître.

Et l'aide fédérale? Une question qui n'est toujours pas réglée est l'orientation du soutien qu'apporte le gouvernement fédéral avec sa Stratégie de partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI). Ce programme apporte depuis 12 ans un appui important à l'intervention menée dans la rue et des ressources pour prévenir et réduire l'itinérance. Il soutient aussi l'amélioration de refuges, d'hébergement, de centres de jour et contribue au développement de logements sociaux pour sans-abri. Ottawa a annoncé sa volonté d'orienter la SPLI vers le Housing First, une intervention visant la réduction de l'itinérance par l'offre de logements sur le marché privé. Ce modèle ne vise qu'une partie de la population itinérante et malgré son nom, ne contribue pas à accroître l'offre de logements, ce qui est une des causes de l'itinérance. Depuis l'annonce en mars dernier de cette volonté fédérale, le milieu communautaire, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal n'ont cessé de demander le maintien du caractère généraliste de la SPLI. Le travail mené à Montréal dans 50 organismes pour prévenir et réduire l'itinérance auprès de 25 000 personnes est menacé au-delà du 31 mars prochain.

Le 8 décembre 2009, tous les partis étaient en faveur d'une politique en itinérance.

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TraiTeur

Cocktails • Événements corporatifs ou privés • Repas pour écoles et CPE • Service de comptoir alimentaire • Pâtisseries pour cafés, restaurants, cafétérias ou pour vos occasions personnelles • Service aux tables • Location de salle. Bis est une entreprise d’insertion sociale et professionnelle à but non lucratif spécialisée dans la restauration.

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Bonne et Heureuse Annee 2014

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Bonne et heureuse annee 2014


MOTS DE CAMELOTS

Jour de l'An Luc Tanguay Camelot, Marché Maisonneuve

Cette année, pour le Jour de l'An, je vais passer la journée bien tranquille à la maison avec mes deux chiennes carlins. Ce n'est pas l'envie qui manque de me rendre dans ma famille en Abitibi, mais c'est vraiment trop loin. Bien sûr, plusieurs personnes du Marché Maisonneuve (travailleurs ou clients) m'invitent, mais la seule idée de laisser mes deux toutous seuls à la maison me fait rester chez moi. Une des deux est très âgée et je veux profiter le plus possible du temps qu'il me reste avec elle, d'autant plus que vendant L'Itinéraire toute la semaine, je suis rarement à la maison. Je profite de l'occasion pour souhaiter une bonne année 2014 à tous mes fidèles clients et clientes ainsi qu'aux gens du marché. Je pense plus particulièrement à Elvis Jahel Jimenez, propriétaire du petit resto au centre du marché, qui est toujours prêt à m'aider financièrement. Je remercie aussi Walther Palacios, vendeur à la poissonnerie, qui me rend de nombreux services.

Striving For Better Bill Economou Camelot, Marché Atwater

I try to have a clear mind with good thoughts, but there are some things from the past that have hurt me. Sometimes I remember these events and they make me mad. Words uttered from people's mouths have had an effect, whether good or bad. Sometimes it's encouraging, other times it's wounding. I will never forget important events that have shaped my life. Death in the family, new friends, working with the public, writing articles – these have all made me stronger and more confident. I'm constantly working to make my life better and more fulfilling. I learn from different people and places, and I'm more informed about life.

Un honnête homme Gisèle Nadeau Camelot, métros Jarry et D'Iberville

Samedi passé, je m'en allais travailler à la station Jarry. J'avais déposé mon sac de journaux sur le trottoir près du magasin Dormez-vous, sur l'avenue du Mont-Royal. Tout à coup, l'autobus est arrivé, j'ai embarqué et j'ai complètement oublié de prendre mon sac jaune Yellow sur le trottoir. Je me suis rendue sur mon poste de camelot. J'ai bien vu qu'il me manquait des journaux. Sur le coup, c'est sûr que cela m'a choquée et déçue. «Ah!, je me suis dit, ça va me revenir». J'ai commencé à offrir mes journaux aux gens. Lorsque je suis allée me réapprovisionner à la station Berri-UQAM, le distributeur m'a demandé si j'avais oublié un sac de journaux sur l'avenue du Mont-Royal sur le trottoir près du magasin Dormez-vous. Il me l'a remis. Je lui ai dit : «Oui, c'est bel et bien à moi!» À ma grande surprise et je n'y pensais même plus. J'étais très heureuse de le ravoir grâce au camelot distributeur de la station Berri-UQAM. C'est une personne très honnête qui l'a retrouvé. C'est Gabriel Bissonnette. Je le remercie immensément. Merci sincère à tous mes clients et clientes.

I think every person has been disappointed or hurt in the past. With prayer and forgiveness over a certain amount of time, I believe healing is possible. Am I totally healed? Some things still haunt me. But these things take time. It's good to seek someone to guide or council you. I know that in every moment there is hope for something better.

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CHEMIN FAISANT

Incognito Le syndrome de la page blanche me frappe de plein fouet : comme séquestré au plus profond de mon être, j'éprouve le besoin de me mettre à jour et d'apprivoiser la structure de mon sentiment d'interdiction. Par Jean-Guy Deslauriers Camelot, Promenade Masson

A

utant de mots qui m'emprisonnent et qui m'empêchent de manifester et d'exprimer mes sentiments les plus refoulés, pourtant si nécessaires et vitaux pour mon équilibre. Voilà ce qui pourrait expliquer en partie mon mutisme. L'inspiration me manque. Je fais le dur d'oreille comme si j'avais tiré la plug sur ma réalité de tous les jours, sur mes désirs les plus chers. Le temps qui passe m'interpelle. J'ai comme l'impression de vivre une agaçante et très vieille relation de couple. Maudite merde! J'fais quoi? Comment me séparer de cette routine qui me donne la nausée, qui me donne l'impression de tourner en rond, d'aller nulle part, comme sans but, sans ambition?

y verront un exemple de courage et d'humilité. Ça, ça ne m'appartient pas! Gouvernement robotisé Ce qui pourrait également expliquer mon absentéisme du monde de l'écriture, c'est cette impression de frustration, de ne pas être entendu par ceux et celles qui tirent les ficelles. Ces gens en poste d'autorité dressent des obstacles sur ma route et anéantissent tous mes désirs et mes espoirs de m'en sortir. De devenir autre chose. De passer à l'étape suivante.

Je m'efforce de ne pas accorder trop de pouvoir à ces Mais je vous rassure, mes chers amis, et je m'en ré- décideurs robotisés, même si cela me perturbe. Emploi jouis, je demeure optimiste et déterminé face aux Québec rejette mon projet d'étude même si celui-ci avait merveilles du monde et de la vie. Je n'ai vraiment pas été accepté par l'École du Meuble de Montréal. C'est l'intention de finir mes jours comme beaucoup mieux pour ma santé menDans mes efforts tale de rester chez moi à me tourner les prisonnier de mon état telle une vieille boule à mites. Je crois le temps de me forger une pouces et à attendre mon chèque de venu de quitter la barque. J'ai reçu, j'ai BS? Bravo! C'est ça, l'avenir! donné et nous avons échangé, ri et meilleure vie, je me bavardé. Bravo et merci pour toutes dis que le mieux à Et comble de malheur, après deux ces belles années passées avec vous à mois d'attente et d'espoir, Inter-Loge faire, c'est peut- m'informe qu'à cause des coupures de L'Itinéraire, mais le temps est venu de passer à autre chose. être d'en demander subventions de l'Office municipal d'habitation de Montréal, mon HLM est cile moins possible. blé et ne bénéficiera donc pas d'une asLe journal est un formidable instrument de développement certes, mais sistance financière tel que prévu. Dans toute bonne chose doit avoir une mes efforts de me forger une meilleure fin. Ce tremplin que L'Itinéraire nous vie, je me dis que le mieux à faire, c'est propose m'a permis d'évoluer et de me transformer, peut-être d'en demander le moins possible, de rester inmais ne doit pas perdurer comme choix personnel de cognito et de réduire la liste des intervenants à un strict demeurer camelot à plein temps. C'est le temps pour minimum pour ne pas dire à zéro. moi de passer à l'étape suivante. Je dois me trouver une direction, de nouveaux défis et faire les choses Mes efforts seraient probablement mieux récomd'une manière différente. Peut-être tenter de me rap- pensés ou du moins les revers de mes tentatives procher du monde de la création. Certains parmi vous moins frustrants et dangereux pour mon être et mon se détourneront peut-être, choqués par la platitude équilibre mentale. Vaut-il mieux faire cavalier seul? de ce texte et par ma folie d'un mieux-être. D'autres Prudence!

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Par DenYSe MOntÉ

ViVre

V'là le bon vent! Clouer le bec au mal de dent Épice vedette du temps des Fêtes, le clou de girofle agit également comme anesthésiant local, réputé pour soulager le mal de dents, en attendant le rendez-vous chez le dentiste. Placez un ou quelques clous de girofle sur la dent douloureuse et exercez une pression à cet endroit pour en libérer l'huile essentielle. Laissez agir pendant 30 minutes, puis recrachez. Autre méthode : appliquer sur la dent douloureuse un tampon imbibé d'un peu d'huile essentielle de girofle; elle engourdit la douleur grâce à l'eugénol qu'elle contient.

La tourtière et sa bûche crémeuse vous ont rempli la panse outre mesure, et s'ensuit une pétarade malodorante? Gênant quand on est en train de causer avec les invités. Heureusement, un designer futé a commercialisé, sous la marque Shreddies, une culotte dotée d'un panneau arrière en tissu de charbon actif, le zorflex, qui absorbe, filtre et neutralise les odeurs des gaz intestinaux. Ne reste plus qu'à inventer le slip antibruit de prout...

Un jeu d'enfant à redécouvrir Cette année, partez du bon pied avec le saut à la corde : c'est un exercice complet et bon pour tous, sauf pour ceux qui souffrent de maladies cardiaques ou de problèmes articulaires. Selon Kino-Québec, le saut à la corde améliore la posture, l'équilibre et renforce la tonification des muscles des mollets, l'agilité et la coordination. Mais on doit commencer doucement : au début, ne pas dépasser cinq minutes pendant les premières séances. Il faut chausser une bonne paire d'espadrilles pour amortir l'impact, sauter sur la pointe des pieds et dans un endroit approprié (ménagez les voisins!). D'autres bons conseils sur www.paperblog. fr/1602581/7-exercices-de-corde-a-sauter/

(Sources : lemagfemmes.com, doctissimo.fr, plaisirssante.ca, hitec.fr)

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Par SYlVain-ClaUDe FiliOn

PanOraMa

Sans titre, technique mixte Est-ce qu'on se remet de la découverte du corps de son fils de 16 ans, pendu et suicidé? L'artiste et illustrateur Éric Godin, qui a vécu ce drame il y a quatre ans, répond catégoriquement «Non. On survit.» Son œuvre personnelle, qui désormais tient aussi lieu d'exutoire, s'en trouve transformée. Les douze tableaux et la quinzaine de sculptures qu'il expose présentement témoignent d'une réflexion profonde sur la vie, la mort, la perte, la douleur et la résilience. Avec ce retour sur les cimaises, Éric Godin renaît. Poignant. ÉRIC GODIN | Jusqu'au 26 janvier | Galerie ROCCIA 5691, boul. Saint-Laurent | galerieroccia.com

Jeu de cartes

Comme un feu de cheminée Derrière l'ambiance folk et l'apparente simplicité des chansons se lève un homme de paroles, qui ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de critiquer le consumérisme – et d'imaginer des solutions au lieu d'énumérer les plaies du monde d'aujourd'hui. Après de bonnes ventes avec son album précédent, ce quatrième opus confirme que Kelly est un chanteur engagé, mais qui ne cède en rien à la chaleur et la convivialité qui émanent de ses mélodies. Un peu plus pop, le disque pénètre l'âme comme la danse des flammes dans l'âtre. L'auteur-compositeur de Morin-Heights nous transmet ainsi un peu de la paix qui l'habite.

Créée en 2012 à Madrid et acclamée de l'autre côté de l'Atlantique, la tétralogie Jeu de cartes, la plus récente création de Robert Lepage, promet d'être le coup de cœur de la saison. Le premier volet, Pique, se déroule dans un casino de Las Vegas et met en opposition le désert du Nevada avec celui de l'Irak en guerre. 30 personnages interprétés en trois langues par six acteurs y jouent leur destin. Ce qui fera aussi l'événement, ce sont les prouesses scénographiques et technologiques auxquelles Lepage nous a habitués, utilisant ici une scène à 360° autour de laquelle seront disposés les spectateurs. Le deuxième spectacle, Cœur, abordera le matérialisme à travers cinq générations de personnages.

et enCOre...

ALL THESE LINES | Ian Kelly | AUDIOGRAM

PIQUE | Du 14 au 25 janvier, 20h | LA TOHU COEUR | Du 30 janvier au 9 février, 20h | LA TOHU 2345, rue Jarry Est | tohu.ca.

réconfort musical

absurdité capitaliste

Un phénomène, une tradition, un plaisir coupable, c'est un peu tout cela. Les publicités de la Fédération des Producteurs de lait du Québec séduisent depuis des années par leur douceur, leur approche pratiquement anti-publicitaire, qui ne cherche qu'à nous faire sentir bien. Ce nouvel album des chansons associées aux pubs du lait de 2011 à 2014 réunissent notamment le classique Le temps est bon (Isabelle Pierre), des airs de Ferland, Léveillée, Bélanger, Dubois, Leclerc et une tendre interprétation de Smile par Nat King Cole. Le Lait volume 3, artistes variés (Disques Audiogram).

En gestation depuis des années, la pièce de Denis Lavalou attaque de front la folie matérialiste qui consume l'individu d'aujourd'hui, critiquant le retour à la normale du système bancaire malgré la crise de 2008, et les inégalités sociales qui ne font que s'aggraver. Pas superstitieux, ils seront 13 sur scène, incluant Jean-François Blanchard, Léa-Marie Cantin, Henri Chassé et Jasmine Dubé. Le souffleur de verre, du 14 janvier au 1er février à Espace Libre (1945, rue Fullum, espacelibre.qc.ca).

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AUX ENFANTS VULNÉRABLES

DONNEZ LE SAMEDI 14 DÉCEMBRE 2013

SOURIEZ C’EST LA GUIGNOLÉE DU DR JULIEN

Pour faire un don jusqu’au 14 janvier 2014 1.855.DR-JULIEN | www.guignoleedrjulien.org . don. Donnez 10$ en textant DRJULIEN au 80100. TELUS s'engage à doubler votre


L'inépuisable richesse des livres Entre le Réveillon et un Nouvel-An trop arrosé, c'est presque avec impatience qu'on attendait janvier pour se remettre des excès des Fêtes de fin d'année. Pourquoi ne pas en profiter pour se prélasser sous la couette avec un bon roman? Une activité ludique et aux bienfaits insoupçonnés sur le stress, les relations sociales et les troubles de santé mentale. Par Sophie Gillig Illustration : Marianne Leblanc et Sarah Rousseau

«On lit avec nos yeux, mais j'espère qu'on lit aussi avec nos autres sens car la lecture est un partage d'émotions. C'est un acte d'abandon où on se laisse pénétrer par l'univers que l'écrivain nous propose.» C'est ainsi que Dany Laferrière définit la lecture. Dans ses deux derniers livres, L'art presque perdu de ne rien faire et Journal d'un écrivain en pyjama, l'auteur québécois d'origine haïtienne partage sa vision du monde, de l'écriture et de la lecture, comme s'il voulait suspendre le temps pour mieux l'analyser. «Lire est un temps rêvé. On fait quelque chose qui nous retient, nous calme. La plus grande force de la lecture est d'arrêter le mouvement et de développer notre richesse intérieure», affirme-t-il. Même si se laisser happer par un livre est une activité solitaire, elle permet de pénétrer des mondes imaginaires qui dévelop-

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On lit avec nos yeux, mais j'espère qu'on lit aussi avec nos autres sens car la lecture est un partage d'émotions. Dany Laferrière, écrivain

leur livre... L'Itinéraire a demandé à diverses personnalités quel est le livre qui leur fait du bien. PrOPOS reCUeilliS Par Marie-liSe rOUSSeaU

Paroles, de Jacques Prévert

PhOtO : COURtOISIE NORMAND bAILLARGEON

nOrManD BaillarGeOn PROFESSEUR À L'UqAM Et ESSAyIStE

Lucidité, tendresse, humour et révolte savamment amalgamés dans le feu ardent de la poésie. J'ai lu et relu ce chefd'œuvre ma vie durant et en ai énormément appris : sur le monde, sur l'écriture, mais aussi sur moi-même. Son auteur est vite devenu mon ami et mon frère : mon frère Jacques.

pent notre empathie et nous préparent à de meilleures relations avec notre entourage. «La fiction nous entraîne dans le monde de l'auteur, mais aussi de ses personnages, ce qui permet de mieux comprendre les émotions de chacun. On utilise alors les personnages de fiction pour réfléchir aux personnes qui nous entourent dans notre quotidien», indique Keith Oatley, professeur émérite de psychologie cognitive de l'Université de Toronto qui a mené une série d'études sur le sujet en 2009. Lire fait du bien, peu importe l'âge. «À chaque âge, des livres aident les gens à se structurer ou à se retrouver, souligne Rémi Côté, psychologue scolaire. Au primaire, par exemple, la collection Dominique et compagnie est très riche et aide les enfants

à comprendre une situation de conflit, mais aussi à apprendre à se faire des amis, à être attentif et ne pas se disperser.» Des bienfaits également valables pour les adultes, à tel point qu'un nouveau traitement psychologique à base de livres a vu le jour : la bibliothérapie (voir encadré : Des livres pour remplacer les pilules). Ça ne s'arrête pas ici. Lire permet également d'aider les jeunes qui éprouvent des troubles d'apprentissage. «Pour suivre une histoire, on réfère toujours à ce qui a été dit précédemment, que ce soit une situation ou un personnage. Cela fait donc travailler ce qu'on appelle la mémoire de travail, explique le psychologue scolaire. Les bandesdessinées sont un excellent support dans les cas de troubles d'apprentissage car les images

Des livres pour remplacer les pilules Le groupe Literature for Life, basé à Toronto, est un groupe de lecture bien particulier. «C'est une sorte de thérapie en groupe, où les participants lisent des livres aux thématiques qui leur sont proches et en discutent par la suite ensemble», définit Keith Oatley, professeur émérite en psychologie cognitive à l'Université de Toronto. Cette forme de thérapie est appelée bibliothérapie et vise à guérir ou prévenir des troubles mentaux par la lecture. Les animateurs «prescrivent» des livres de développement personnel à leurs «patients» afin de leur montrer que leur situation n'est pas isolée et qu'il existe des solutions à leurs problèmes. «Ce sont des lectures qui peuvent prévenir la dépression car les participants se concentrent sur des choses qui leur font du bien, mais qui ne remplacent cependant pas un traitement traditionnel», analyse Rémi Côté, psychologue scolaire.

Quand la beauté nous sauve, de Charles Pépin

Trilogie, de Jon Kalman Stefànsson

Les quatre accords toltèques, de Don Miguel ruiz

Catherine Perrin ANIMAtRICE DE MÉDIUM LARGE À ICI RADIO-CANADA PREMIÈRE

ManOn BarBeaU COFONDAtRICE Et DIRECtRICE GÉNÉRALE DU WAPIKONI MObILE

JOSÉe BlanChette ChRONIqUEUSE RESPONSAbLE DE LA PAGE ZEITGEIST DANS LE DEVOIR

Un jeune philosophe français totalement accessible et bon conteur. Il montre comment la beauté sous toutes ses formes (musique, peinture, paysage, sourire) nous libère du doute. Comment elle arrime le sensuel à l'intellectuel. Comment elle nous apprend le renoncement : ni posséder, ni comprendre, juste se sentir mieux.

Véritable coup de cœur! Une trilogie lue à l'envers : Entre ciel et terre, La tristesse des anges, Le cœur de l'homme. Dans un spectaculaire décor hivernal, un petit garçon devient postier. Entre temps, il apprivoise l'amitié, la littérature et l'amour. Œuvre magistrale dans une langue précise, poétique et apaisante, magnifiquement traduite par Eric Boury.

Dans la vaste soupe ésotérico-spirituelle, ce classique ce démarque car il relève davantage de la philosophie que du Nouvel Âge. Les quatre accords pourraient être grecs, slaves ou orientaux tant ils font partie d'une sagesse universelle balsamique. Ce sont quatre règles de vie. Facile à retenir et très thérapeutique au niveau individuel et social.

PhOtO : ANNE MARIE PIEttE

PhOtO : COURtOISIE JOSÉE bLANChEttE

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Pennac et les passeurs Qui a dit que la lecture était un acte solitaire? Avec Gardiens et passeurs, Daniel Pennac, l'auteur de Au bonheur des ogres, souligne l'interaction des gens autour d'un livre. Que ce soit votre meilleur ami qui vous raconte, les yeux brillants, l'intrigue de son dernier roman préféré ou du libraire qui vous dirige tel un sage vers cette fiction qui vous marquera jusqu'à la fin de vos jours, un livre ne saurait avoir une vie complète sans ces «passeurs» qui font partager leurs trésors et transmettent leur

des signes pour leur donner un sens. C'est un travail où le cerveau est actif et ne fait pas que recevoir des codes déjà traduits comme c'est le cas quand on regarde la télévision.» Lorsqu'on se sent angoissé et submergé par ses pensées, plonger dans un roman permet de se détacher des tracas du quotidien. «La

La lecture est un travail où le cerveau est actif et ne fait pas que recevoir des codes déjà traduits comme c'est le cas quand on regarde la télévision.

enthousiasme de la lecture à leur

cent Medicine a établi que la littérature est le médium le plus bénéfique (comparativement à la musique, la télévision, les jeux vidéo et Internet) pour la santé mentale des adolescents et préviendrait même la dépression. Mais encore faut-il éprouver le désir de lire pour en ressentir tout le plaisir. Dany Laferrière met en garde devant ce type d'études. «Je n'ose pas entrer dans cette vision pharmaceutique de la littérature. Je préfère penser que lire a un impact parce que l'individu avait déjà choisi de prendre cette direction-là et de lire cet auteur-ci. Comme le disait ma mère, c'est la femme qui a choisi l'homme qui la choisira.»

les bienfaits de la lecture • Enrichir son vocabulaire

entourage. Rémi Côté, psychologue scolaire

• Développer son imagination • Améliorer ses habiletés sociales

Mieux vaut bouquiner que zapper, révèle Rémi Côté. «La lecture est fondamentale pour notre activité humaine car elle implique un décodage et une interaction. On décode

lecture a un aspect proche de la méditation, qualifie Keith Oatley. On s'installe dans un endroit calme, dans une position confortable et notre attention se concentre sur l'histoire qu'on lit.» Selon le psychologue Rémi Côté, lire permet de se créer une bulle pour ne pas être déconcentré par l'environnement extérieur. «C'est une situation où on peut tout oublier.» Une étude américaine datée de 2011 publiée dans Archives of Pediatric and Adoles-

La déclaration d'interdépendance, de David Suzuki

Les raisons d'espérer, du docteur andré robidoux

Les Poésies complètes, de rimbaud

Karel MaYranD DIRECtEUR GÉNÉRAL POUR LE qUÉbEC DE LA FONDAtION DAVID SUZUKI

liSe PaYette JOURNALIStE, ANIMAtRICE Et ÉCRIVAINE FÉMINIStE

alain VaDeBOnCOeUr URGENtOLOGUE Et bLOGUEUR

Ce court texte me redonne espoir en l'avenir, et surtout le goût de poursuivre la lutte quand j'ai le goût de baisser les bras : «Nous ne sommes qu'une espèce parmi les trente millions qui tissent ce mince voile de vie enveloppant la planète. Nous ne sommes qu'une génération dans la longue marche du temps, nous n'avons pas le droit d'effacer l'avenir.»

C'est un livre essentiel que toutes les femmes devraient lire. Le Docteur Robidoux est une sommité dans le traitement du cancer du sein. Son livre apporte la réponse à toutes les questions que les femmes se posent. Il nous apprend surtout qu'il y a de l'espoir. Bientôt la solution au problème sera trouvée.

Suisse, 1985, j'avais 22 ans. Ayant abandonné la médecine depuis des mois, je traversais l'Europe sur le pouce, sans itinéraire, descendant vers la lointaine Afrique. Je dormais souvent dehors. Les Poésies complètes, découvertes à Lausanne en édition de poche, ne m'ont plus jamais quitté depuis. Je reviens toujours aux Illuminations et je connais Le Bateau ivre par cœur.

viennent supporter le texte. Le jeune lecteur va améliorer ses capacités avec l'expérience et la pratique et deviendra ainsi un meilleur lecteur.»

Mieux que la télévision

PhOtO : FONDAtION DAVID SUZUKI

PhOtO : JOCELyN MIChEL

• Développer son empathie et son ouverture aux autres • Améliorer sa conscience sociale • Réduire son stress

PhOtO : MARIO LANGLOIS

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À PrOPOS DU...

JOUr De l'an

À nouvel an, nouvel élan. CHRISTELLE HEURTAULT

Janvier est le mois où l'on offre ses meilleurs voeux à ses amis. Les autres mois sont ceux où ils ne se réaliseront pas. GEORG CHRISTOPH LICHTENBERG

Tout geste que l'on fait le Jour de l'An; Toute l'année s'en ressent. PROVERBE FRANÇAIS

tenez, dit l'avare : voici un calendrier neuf, et qu'il vous fasse toute l'annÉe! JULES RENARD

Au premier de l'an, fais deux crêpes pour avoir de l'argent. DICTON FRANÇAIS

Cette année j'ai pris la résolution d'arrêter de vieillir. J'ai même pas tenu une seconde, tu parles d'une volonté!

Jour de l'an beau; Mois d'août très chaud.

L'année à venir n'existe pas. Nous ne possédons que le petit instant présent. MAHMÛD SHABESTARÎ

SACHA GUITRY

Il faut tenir à une résolution parce qu'elle est bonne et non parce qu'on l'a prise. FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD

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Une tortue dans l'autobus! Daniel, rOSeMOnt

J'ai déjà été témoin d'une drôle d'opération de sauvetage animal dans l'autobus 34. Nous étions un groupe de personnes à l'arrière de l'autobus quand une adolescente se met à crier. Elle venait de voir à ses pieds une petite tortue. Son chum se penche pour la ramasser. «Pauvre petite, elle a l'air déshydratée. On va l'amener à la maison et la garder.» La jeune fille ne semblait pas vraiment d'accord en disant qu'elle sera morte avant leur arrivée. «Tu ne vas pas traîner ça dans tes mains tout le long,» dit-elle, dégoutée.

PROVERBE FRANÇAIS

JEAN-MARIE GOURIO

Le premier janvier est le seul jour de l'année où les femmes oublient notre passé grâce à notre présent.

SOliDaritÉ DanS le MÉtrO

Une femme ouvre alors son sac et sort son sandwich de son plat Tupperware. «Prenez ce bol pour la mettre dedans». Un autre jeune sort une bouteille d'eau pour mettre de l'eau dans le plat. Enfin, une autre femme tend un bout de salade en proposant de la nourrir. Tout le monde semblait mobilisé pour secourir la tortue et les jeunes sont sortis de l'autobus en remerciant les gens. On souriait en se disant qu'on avait sauvé une vie!


DÉtente

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hOriZOntaleMent 1. trouble. 2. C’est avoir perdu l’esprit… 3. Formes de retours. 4. huit jours – N’est pas devant. 5. Dans l’édito – Fêla. 6. Sieur en désordre – Femelle palmée. 7. Malédictions? – Article – L’argent du chimiste. 8. Pas acquises – Après elle, c’est fini? 9. La fin de Véronèse – Enrouler – Personnel. 10. Dans la poche d’Astérix?

VertiCaleMent

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Vous trouverez la solution dans l'édition du 15 janvier 2014

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1. Missel. 2. Scrutins. 3. Remises. 4. Se sustenta à la source – Commence au solstice. 5. Devraient convenir à tous. 6. Loupe – balourd. 7. Unité de chaleur – bouclier – quartier de Genève. 8. Auxiliaire – Admonester. 9. Riche pelage – bout de garçon. 10. Pas croyable! 11. Long ruban africain – beaux au musée. 12. Amour du passé.

7 8 réalisé par MaxwoodMedia | grille@maxwood.ca Jeu 9 10

SOLUTIONS DU 15 DÉCEMBRE 2013

NIVEAU DE DIFFICULTÉ: FACILE

SOLUTION du 15 décembre 2013 1

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H I Q U 2 H A R U S 3 E B R E 4 V I E D 5 A T E M I 6 L A L A 7 E T C R 8 R I C H E 9 I O E V 10 E N T R E

E P A I S S E S

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Placez un chiffre de 1 à 9 dans chaque case vide. Chaque ligne, chaque colonne et chaque boîte 3x3 délimitée par un trait plus épais doivent contenir tous les chiffres de 1 à 9. Chaque chiffre apparaît donc une seule fois dans une ligne, dans un colonne et dans une boite 3x3.

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U D E S E R T G R E L E A R M A N N E F U M A T O U S E T S S E Z E L A N C E R E N D R E

NOTRE LOGICIEL DE SUDOKUS EST MAINTENANT DISPONIBLE.

10 000 sudokus inédits de 4 niveaux par notre expert, Fabien Savary. En vente exclusivement sur notre site.

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www.les-mordus.com

Vous trouverez la solution dans l'édition du 15 décembre 2013 Jeu réalisé par Ludipresse | info@les-mordus.com

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FeU Vert À…

ÉriC GODin

Éric Godin s'est fait connaître comme dessinateur éditorial à l'hebdomadaire Voir de 1988 à 1999. Il a ensuite collaboré à TVA et à des publications telles que La Presse, Reader's Digest et La Tribune. Il signe depuis juin dernier le commentaire visuel Godin dans

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la rue dans les pages de L'Itinéraire. Peintre et sculpteur, il expose ses oeuvres depuis plus de vingt ans et a conçu, avec le peintre Zïlon, le court-métrage interactif Lettre à Vincent, produit et réalisé par l'ONF, qui rend hommage à son fils décédé tragiquement en 2009.




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