calendrier de l'aventure de l'art 2012

Le calendrier de l’avent(ure) de l’art

Guide des activités faites en classe

décembre 2012

Une petite histoire de l’art … Mythes et figures de l’artiste Qu’est-ce qu’un artiste ? Lorsque les enfants nous posent la question, nous nous retrouvons souvent dans une position délicate pour le leur expliquer. Des créateurs ?

Que dire de ceux qui travaillent des objets sériels et usinés. Des personnes maîtrisant une technique ? Que penser de ceux qui délèguent la production. Le beau n’est plus une fin, les oeuvres peuvent être immatérielles, déceptives, ou dénuées d’émotion.

Les artistes s’accaparent aujourd’hui des médium et des techniques de production empruntés à des corps de métiers traditionnels ou à l’industrie modifiant en profondeur l’image même de l’artiste. Alors pour définir l’artiste, on se raccroche comme on peut.

A quoi ? Aux grandes figures de l’art... de Vinci, Picasso, Van Gogh, Warhol... à ces personnalités devenues des personnages de leurs propres mythes composant une certaine mythologie de l’artiste.

Donc qu’est-ce qu’un artiste ? C’est à vous qu’on le demande. L’image de l’artiste est en partie déterminée par lui, mais aussi par son entourage, ses publics et ses contemporains. Que choisissez-vous : avant-gardes, héritiers, disciples, révolutionnaires, autonomes, libertaires, bourgeois, romantiques, sensibles, géniaux ou escrocs..? Son rôle et son image ont été sans cesse démentis, complétés, révisés ou transformés par nos sociétés au cours de l’histoire. Ce dont on est sûrs, c’est que l’artiste tient une place prépondérante dans la grande comédie humaine. Il est le fou du roi qui égaye, ironise, provoque, contraint les réalités économiques, philosophiques et sociales à l’instabilité des processus d’individuation et d’interprétation. Il s’amuse du caractère évanescent du concept, du beau, de l’esthétique et du goût qui lui permet d’inventer sans cesse de nouvelles logiques, de nouveaux filtres pour appréhender un monde s’étirant ainsi en de nombreux possibles. Finalement c’est un déclencheur de mouvement -d’élévation pour certains, anarchique pour d’autres mais surtout d’un mouvement hors-de-soi, de ce que l’on est, pense et perçoit.

Aujourd’hui, l’image de l’artiste est devenue centrale, ou du moins nécessaire, dans la réception de l’oeuvre. L’artiste ne reste plus dans l’ombre de ses oeuvres, il se met en scène, s’exhibe, parle et écrit sur son travail. Il utilise de nouveaux modes de production, profite de la multiplication des lieux de monstration, de la démocratisation de la culture et de l’explosion des moyens de communication. A coups d’apparitions, de déclarations ou de provocations -qu’elles soient intégrées dans son oeuvre ou non- cette figure tend alors vers le manifeste. Les grandes figures de l’art sont ainsi devenus des personnages de l’Histoire, participant à écrire les mythes qui construisent nos représentations de l’artiste. Ils apparaissent comme des modèles, des héros, des légendes ou au contraire des bannis, des réprouvés, des oubliés. Nos représentations de l’artiste sont donc des lieux d’invention et d’écriture, entre histoire et fiction, légende et hommage.

La reconnaissance du statut de l’artiste Aujourd’hui le statut de l’artiste n’est plus remis en cause mais cela n’a pas toujours été le cas. Cette reconnaissance a mis plusieurs siècles. Dans la Grèce Antique, le artistes étaient définis comme d’habiles artisans. Platon n’y voyait même pas cette connotation positive, il les considérait comme de mauvais imitateurs pervertissant la réalité.

Cette assimilation à l’artisan -caracterisé par la maîtrise technique pour répondre à une commande- perdurera jusqu’à la Renaissance. C’est à ce moment là, en Italie, que l’artiste s’émancipe des corporations, des commandes nobilaires et de l’église.

L’artiste commence alors à prendre son autonomie.

Mais c’est réellement à partir du siècle des Lumières que la notion d’art telle que nous la connaissons va apparaître. Des penseurs tels que Kant ou Hegel vont jeter les fondements d’une philosophie de l’esthétique. L’importance du respect des règles académiques et de la reproduction passent alors au second plan tandis que l’intention de l’artiste devient primordiale.

Les bases du jugement vont alors être transformées, passant de l’évaluation des oeuvres construites selon le bon goût commun à la nécessité de s’ouvrir à la subjectivité de l’artiste, illustré alors par les romantiques. L’individu est ainsi remis au centre du processus créatif. Depuis, l’art connaît une succession de ruptures et de mouvements transformant en permanence notre perception des artistes, des oeuvres et de notre environnement.

Pour les enfants : c’est quoi un artiste ?

C’est celui qui crée des oeuvres d’art Aujourd’hui, il utilise tous les moyens de production qui sont à sa disposition. Il peut faire de la photographie, de la vidéo, de la peinture, du dessin, des performances, des sculptures, des installations, utiliser toutes sortes de materiaux naturels ou industriels. En inventant des formes associées à des idées, il essaie de nous apporter quelque chose de nouveau à regarder. Ce n’est pas forcément beau. Il veut surtout nous questionner, nous interpeller, nous faire rire ou pleurer. Il veut bousculer notre regard sur le monde C’est un métier Etre un artiste, c’est un métier comme pompier ou dentiste -mais aussi une vocation.

La plupart ont fait de longues études d’art. Ils vivent grâce à la vente de leurs oeuvres à des particuliers ou à des musées. Certains font ça tout seul, mais la plupart sont aidés par des galeries qui jouent le rôle de marchands.

Des génies, des légendes Même si ce n’est pas toujours vrai, les artistes ont souvent été considérés comme des gens à part et mystérieux. Certains sont devenus des grandes figures de l’Histoire.

Leur sensibilité, leur manière de représenter le monde qui les entoure ont transformé nos manières de penser et de représenter le monde. De Vinci, Van Gogh, Picasso, Warhol, Beuys et pleins d’autres sont passés de personnes réelles, à des personnages mythiques, des légendes, des super-héros d’une histoire de l’art que l’on réinvente tous les jours et qui nous appartiendra pour toujours.

Le calendrier, présentation : Le calendrier de l’avent est un outil ludique et pédagogique pour partir à la découverte de grandes figures de l’art moderne et contemporain, des créateurs fantasques, fantasmés et ancrés dans le champ d’une mythologie personnelle. Le calendrier de l’avent c’est regarder, rire, partir à l’aventure tous ensemble. Ce sont d’étranges rencontres avec l’artiste rêveur, mystique, businessman, maudit, fou, rebelle, de la rue, ordinaire. C’est avoir la tête en bas, en voir de toutes les couleurs, revendiquer, reconstituer, collaborer, réinventer la vie de tous les jours. A chaque jour sa surprise, des jeux, des ateliers, des énigmes, un feu d’Arty’fices pour annoncer une année 2013 qui s’embrasera dans les folles utopies de l’art.

Règles du jeu Chaque enfant emporte son calendrier à la maison ce qui permet une implication des parents (un petit mot leur est adressé au dos du calendrier, et ils pourront avoir accès aux incitations sur un lien internet). Tous les matins, avant de venir à l’école, les enfants doivent découvrir l’image du jour qui est liée à une consigne. Le mieux serait qu’ils puissent coller l’image sur un cahier réservé, ou leur cahier de vie ou de textes, ce qui vous permettra de réaliser les consignes à faire en classe lorsque votre programme vous le permet.

Philippe Ramette / L’artiste rêveur mardi 4 et jeudi 6 décembre « Dans mes photos je ne vois pas d’attirance pour le vide, mais la possibilité d’acquérir un nouveau point de vue » Série de photographies de l’artiste sculpteur Philippe Ramette et du photographe Marc Domage : Philippe Ramette, sculpteur avant tout, décide de mettre en scène ses sculptures dans des photographies. Il se met lui-même en scène toujours dans son costume noir, il compose l’image d’un paysage dont il fera partie de façon étonnante ou renversante. Il produit les prises de vue en collaboration avec le photographe Marc Domage. Ces photographies ne subissent aucune retouche ou montage.

Enoncés dans leur relation au corps comme étant des objets à réflexion, ses oeuvres, dont le titre occupe une place importante, se présentent souvent comme autant d’appareils ou de dispositifs à expérimenter physiquement ce qui ne devrait être qu’un processus de pensée : Fauteuil à voyager dans le temps (1991), Objet à se voir regarder (1990), Point de vue individuel portable (1995), Potence préventive pour dictateur potentiel (1993), Prothèse à Dignité & Prothèse à Humilité (1992) Si Philippe Ramette se définit avant tout comme un artiste sculpteur, la photographie, souvent restée confidentielle au départ, est très vite intervenue dans son oeuvre comme une manière d’attester, se mettant lui-même en scène comme utilisateur de ses propres objets, - Socles à réflexion (utilisation), 1989-2002, Boîte à isolement (utilisation), 1989-2004, Objet à voir le monde en détail (utilisation), 1990-2004, Objet à voir le chemin parcouru (utilisation), 2003- puis est devenue le prétexte à toutes sortes d’expériences et de mises à l’épreuve.

En 1996, il réalisait le Balcon 1 de Bionnay où lui-même en situation se maintenait horizontalement au-dessus d’une tranchée creusée dans la terre. La photographie de cette performance étant présentée à la verticale. La seconde photographie de cette série, réalisée en 2001 le présentait en position sur ce même balcon émergeant des eaux de la baie de Hong-Kong.

expression du visage Matériel : colle Jour 1 - Coller la première vignette sur le cahier et faire dessiner une moitié de visage avec une expression au choix : gai, triste, endormi, en colère, étonné, grimaçant....

Puis découvrir le portrait réel réalisé par Philippe ramette en collant la deuxième partie du visage...

Jour 2 - Coller la deuxième vignette face à la première et découvrir la totalité de la sculpture de Philippe Ramette. Puis dessiner l’autre moitié du visage commencé en changeant d’expression.

>> Philippe Ramette, “P0rtrait tragi-c0mique”, 2011

Vincent van Gogh / L’artiste maudit vendredi 7 décembre « Nous serons pauvres et nous souffrirons la misère aussi longtemps qu’il le faut, comme une ville assiégée qui n’entend pas capituler, mais nous montrerons que nous sommes quelque chose. » Vincent van Gogh est un artiste incontournable de l’histoire de l’art, né en 1855 aux Pays-Bas et mort en 1890 à Auvers-sur-Oise en France. Après plusieurs échecs professionnels, il décide à 27 ans de se consacrer à la peinture qui l’animera pendant 10 ans mais le mènera également à l’isolement, le dénuement et la folie.

Il incarne aujourd’hui à lui seul le mythe de l’artiste maudit, aussi bien à travers sa trajectoire sociale, ses accès de folie, sa mort tragique que par sa production frénétique. En 10 ans, il a peint plus de 800 toiles et fait 1000 dessins. Son arrivée sur Arles en 1888 a transformé en profondeur sa peinture. La découverte des couleurs et de la lumière du sud de la France a décuplé son absolue nécessité de peindre, laissant après son passage de 15 mois plus de 300 tableaux et 1000 dessins.

Vincent van G0gh, “Le semeur”, 1888

Créer, créer, créer !!!

Primaires Matériel : crayons de couleurs, pastels, feuilles.

Chaque élève note sur un bout de papier un élément naturel de son choix présent dans un paysage. Faire preuve d’originalité. (soleil, mer, arbre, fleur, montagne, lac....).

Les morceaux de papiers sont réunis dans un chapeau.

Le jeu de rapidité commence : l’enseignant tire un papier et énonce l’objet. A partir de cet instant, les enfants ont 45 secondes pour le dessiner sur leur feuille (variable selon le niveau de la classe). L’opération se répétera 3 ou 4 fois. Ajouter une dernière session pour ajouter ce qu’ils souhaitent.

Maternelles Matériel : crayons, pastels, feuilles 1. Montrer le tableau et discuter avec les enfants de ce qu’ils voient. Ce temps doit-être assez court. Cacher ensuite l’image, les enfants doivent alors essayer de reproduire de mémoire le tableau à l’aide de crayons, feutres, ou pastels. Laisser le temps qu’il faut.

2. Exposer à nouveau le tableau, et laisser 2, 3, 4, 5 ... minutes (variable selon les âges) chrono pour reproduire le tableau sur une nouvelle feuille avec le maximum de détails. N’oubliez pas que cela doit rester un jeu donc ce n’est pas grave si les enfants n’ont pas le temps de finir. Comparer les deux dessins.

ANISH KAPOOR / Artiste mystique samedi 8 décembre (Attention : incitation à faire en classe à partir du lundi qui suit) « J’éprouve le besoin de m’adresser à l’humanité, à un niveau plus profond. Mon travail s’oriente vers le non-objet.» (image : ANISH KAPOOR, Cloud Gate, 2004 / Stainless steel / 10x20x12.8m / Millennium Park, Chicago) Anish Kapoor est un sculpteur d’origine indienne qui vit à Londres depuis 1972 et crée des sculptures souvent monumentales partout dans le monde, pour des musées autant que pour l’espace public.

Ses premières oeuvres étaient recouvertes de poudres de pigments divers. Cette pratique était inspirée de son Inde natale où Kapoor voyait des tas d’épices colorées sur les marchés et les temples. Son travail est connu pour son inspiration à la fois d’origine occidentale et orientale. Ses sculptures sont généralement simples, de formes incurvées, et monochromatiques. Le plus souvent, l’intention de l’artiste est de susciter chez le spectateur une attraction et une fascination irrésistibles pour ces formes mystérieuses et belles qu’on ne se lasse pas de contempler. Extrêmement visuelles et tactiles, ayant souvent pour but d’évoquer l’immatérialité et la spiritualité, les oeuvres de Kapoor se présentent généralement comme des cavités sombres qui semblent prêtes à absorber le spectateur, des surfaces réfléchissantes dont on ne saurait dire si elles sont concaves ou convexes, des tas de couleurs d’une intensité étrange et presque surnaturelle ou encore des sculptures gigantesques en cire rouge.

L’artiste explore les notions de dualités comme terre-ciel, matière-esprit, lumièreobscurité, visible-invisible, conscient-inconscient, mâle-femelle et corps-âme.

Anish Kapoor travaille sur des environnements urbains avec des dimensions et des échelles si grandes qu’à elles seules, elles créent le spectacle. Pour lui, supprimer toutes les coutures des sculptures est nécessaire pour les rendre aussi parfaites que possible. L’effet provoqué augmente la fascination du spectateur et le fait de s’interroger sur ce qu’est l’oeuvre et d’où elle vient.

TOI AUSSI DEFORME LE MONDE !

Matériel : objets.

Comme Anish Kapoor, regarde autour de toi et essaye de trouver des objets ou des éléments qui réfléchissent et déforment l’environnement et les gens qui se trouvent autour pour en donner une image nouvelle et attirante. Amène l’objet que tu as trouvé en classe ou s’il est trop gros, prends le en photo. Ton objet et ceux amenés par tes camarades formeront ainsi une exposition à la manière d’Anish Kapoor et vous verrez que même les objets du quotidien peuvent parfois jouer avec la perception et devenir des sculptures prêtes à l’emploi, que l’on appelle aussi « ready-made ».

Anish kap00r, “Cl0ud Gate”, 2004

ANDY Warhol / L’artiste businessman lundi 10 décembre « J’ai commencé comme artiste commercial et je veux terminer comme artiste d’affaires » (image Warhol – Marylin) Publiciste mondain et excentrique, Andy Warhol a marqué l’art contemporain. Ses sérigraphies de vedettes de cinéma ont fait le tour de la planète. Figure de proue du Pop Art, il a compris, avant beaucoup, l’importance de l’image dans la société de consommation.

Au départ, un « artiste commercial » Andy Warhol, de son vrai nom Andrew Warhola, est né à Pittsburgh en 1928. Fils d’émigrés tchèques, il commence sa carrière en devenant dessinateur publicitaire à New-York, ville qui l’inspirera fortement. Il travaille pour les revues Glamour, Vogue, The New Yorker, Harper’s bazaar. C’est à cette époque qu’il commence à se faire appeler Warhol. Bouillonnant d’idées créatives, ses premiers tableaux représentent Popeye et Dick Tracy en 1960. Mais il abandonne rapidement les Comics, en découvrant une exposition de Roy Lichtenstein qui l’avait précédé dans cette voie-là.

Warhol choisit alors de reproduire les produits de grande consommation en sérigraphie.

Ainsi il fait des emballages de la soupe Campbell et des bouteilles de Coca-Cola les vedettes de ses toiles. Il stigmatise la société de consommation américaine et la standardisation des produits. Ses œuvres remportent rapidement un grand succès.

En 1962, il revisite les photos de stars comme la désormais célèbre série de Marilyn Monroe. Sa technique est de prendre des photographies en noir et blanc, de les colorier et de les reproduire ensuite par sérigraphie. Elizabeth Taylor, Elvis Presley et Marlon Brando, Mao TséToung sortiront se son atelier. Warhol devient le roi du Pop art et règne sur le milieu underground new-yorkais.

Un businessman Doté d’un bon sens des affaires, il recrute en 1963 un bataillon d’assistants, auquel il délègue la production en série de ses créations. Il emménage dans la « Factory », un local industriel qui devient son atelier. Le lieu, dont les murs sont recouverts de papier aluminium, devient le centre de la vie underground new-yorkaise. Warhol y réalise ses premiers films et produit en 1965 le groupe de rock The Velvet Underground.

En 1967, Andy Warhol est blessé par balle par la féministe par Valérie Solanas et délaisse l’aventure collective de la Factory. Au début des années 80, il encourage des artistes new-yorkais, comme le peintre Jean-Michel Basquiat, le chanteur Lou Reed et le photographe Robert Mapplethorpe. Le génie du Pop art meurt le 22 février 1987 à la suite d’ une opération.

Be Pop Be Pop...

Primaires Matériel : visuel de stars, feuilles de papier calque, crayons de couleurs ou pastels Apporter en classe un portrait de sa star favorite (page de magazine, impression...).

Redessiner les contours sur une feuille de papier calque. Mettre le portrait en couleur (Crayon de couleurs ou pastels uniquement) à la manière d’Andy Warhol.

Garder les portraits pour les réutiliser lors de l’atelier Warhol & Basquiat du mardi 18.

Maternelles Matériel : photocopies N/B des portraits des élèves, pastels.

L’enseignant distribue des photocopies noir et blanc agrandies des photos des élèves (trombinoscope), Chaque élève colorise son propre visage à l’aide de pastels gras.

Garder les portraits pour les réutiliser lors de l’atelier Warhol & Basquiat du mardi 18.

ANDY Wahr0l, “Marilyn”, 1964

Keith Haring / L’artiste de la rue mardi 11 décembre « Ma contribution au monde est ma capacité à dessiner .» (image Keith Haring) Keith Haring est un artiste et activiste américain né en mai 1958 en Pennsylvanie. À 18 ans, il entreprend des études de graphisme commercial, puis il continue à l’école des Arts visuels de New York. Il s’essaie au le collage, à la peinture, la vidéo, mais son mode d’expression privilégié demeure le dessin. À New York, il découvre la foisonnante culture alternative des années 80 qui développe son expression sur de nouveaux territoires : rues, métros, entrepôts, etc. Il rencontre des artistes de la vie underground new-yorkaise avec qui il devient ami, et organise ou participe à des expositions et des performances au Club 57 qui devient le lieu fétiche de l’avant-garde. Inspiré par les graffitis, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro. Il exécute ainsi plusieurs milliers de dessins, aux lignes énergiques et rythmées. La « griffe Haring », c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes, sur différents supports. C’est un récit permanent où l’on retrouve des bébés à quatre pattes, des dauphins, des postes de télévision, des chiens qui jappent, des serpents, des anges, des danseurs, des silhouettes androgynes, des soucoupes volantes, des pyramides ou des réveils en marche, mais aussi la sexualité et la pulsion de mort. Sa notoriété internationale ne cesse dès lors de croître. Le marché de l’art a d’ailleurs très vite récupéré le phénomène Haring. Pourtant l’artiste a toujours cherché à démocratiser l’œuvre d’art et à miner son statut élitiste. Dans son désir de rencontrer un large public et de rendre son art accessible au plus grand nombre, il ouvre, en 1986, sa Pop Shop, etc. En 1988, Keith Haring apprend qu’il est infecté par le virus du sida. Il s’engage dès lors fortement dans la lutte contre cette maladie, mettant son art et sa notoriété au service de cette cause et de sa visibilité. Il meurt à 31 ans des complications dues à sa maladie.

Silhouettes en fêtes Matériel : craies de couleurs A la manière de Keith Haring, les élèves doivent dessiner leurs corps par le contour.

Pour cela l’enseignant défini des binômes et leur donne un morceau de craie de couleur. Les élèves dessinent à tour de rôle les contours de leur corps sur les murs de la cour de récréation ou de la classe (sinon feutres larges sur rouleau de papier fixer au mur). Les silhouettes doivent donner l’impression d’interagir l’une avec l’autre.

Keith haring, “p0p sh0p”, 1987

Présence Panchounette / Les artistes rebelles jeudi 13 décembre « La boucle est bouclée ! » Présence Panchounette est un collectif d’artistes bordelais à géométrie variable qui a souhaité rester anonyme tout au long de son existence (même si au fil des ans, l’identité de ses membres est un secret de Polichinelle).

Créée en 1968, l’Internationale Panchounette devient Présence Panchounette en 1971 et le glissement étymologique s’est opéré quant les membres du groupe ont décrété que l’esprit Chounette était partout (pan) et que sa présence se faisait plus manifeste. Par ailleurs, si l’on s’attarde sur la signification du nom qu’ils ont choisi, la « chounette » décrivant dans le sud de la France ce qui est fragile, branlant, mal fait, et, de là, de mauvais goût aussi, on comprend mieux la production artistique du groupe pendant ses 20 ans d’existence.

Ses premiers faits d’arme s’exercent à Bordeaux et prennent la forme d’inscriptions sur les murs de la ville rappelant les slogans de mai 68 puis d’« Events » au sein de leur espace Le Studio F4 dans lequel sont conviés à exposer tous les artistes en exprimant le souhait à condition qu’ils offrent une oeuvre au collectif.

S’ensuivent des productions qui, faites d’objets récupérés, de bibelots, bref, de tout ce qui à l’époque est considéré comme de mauvais goût, questionnent les pratiques dominantes de la période, comme les artistes du mouvement Support Surface, qu’ils ne considèrent pas comme sincères et dont ils critiquent le « bon » goût (en opposition au mauvais, le leur) bourgeois.

Un autre volet, mais non le moindre, de leur pratique consiste à s’approprier et à réinterpréter des oeuvres d’artistes de renommée internationale. On peut citer ici le « Championnat de boxe des artistes plasticiens », organisé en 1973 par les PP comme réponse au combat de boxe de Joseph Beuys présenté à la Documenta V de 1972 (Beuys vs Christian en réaction à la politique allemande de l’époque).

En 1977, ils rejoignent le circuit traditionnel de l’art en intégrant une galerie, puis connaissent des succès mitigés jusqu’en 1990, année qui marque la fin du collectif puisqu’ils décident de se saborder alors qu’ils sont en pleine gloire.

Depuis, il semble que l’Esprit Chounette ait continué à se diffuser puisqu’ils font l’admiration de bon nombre d’artistes qui, en l’avouant, ou non, empruntent aux PP un certain nombre d’idées quant ils ne copient pas purement et simplement leurs production.

Esprit Chounette, es-tu là ?

Primaires Matériel : pour réaliser cette action artistique : besoin d’une journée, d’un accès libre aux espaces de l’école sélectionnés par les groupes d’enfants, d’une liberté accordée dans l’emprunt des objets dont ils auraient besoin, d’un visionnage collectif de l’ensemble des propositions.

Sur une journée en classe : avec tes camarades, formez des groupes d’artistes d’un jour. Donnez-vous un nom et expliquez son choix (interprétation, symbolique, éthymologie…). Votre mission de la journée : Réaliser votre mini-exposition éphémère qui revendiquera quelque chose qui vous est cher, au moyen de l’art et de l’humour (ex : pour plus de temps de récré, pour de la raclette à la cantine, pour de meilleures notes pour tous, etc…). Choisi un endroit de l’école (salle de classe, casiers, cantine, cours, toilettes, couloirs etc…) dans lequel tu réaliseras l’exposition.

Avec tes camarades, réfléchissez, imaginez et réalisez des œuvres qui traduiront vos revendications, au moyen des choses disponibles à l’école (ex, des sauts, des cerceaux, des feuilles et des stylos, des objets récupérés, du sable, des feuilles, etc…) sculptures, installation, assemblages, dessins au sol, au murs etc…, ou en organisant un événement (ex : pétition collective, performance, manifestation, rassemblement et action collective dans un endroit précis (faire un ronde et s’enchainer autour d’un arbre, etc…) Composez votre installation (accrochage au mur, disposition d’objets sur un bout de table, dans un casier, au sol avec scotch délimitant l’espace d’exposition, suspension avec fils au plafond etc…) et donnez un titre à votre exposition.

Pour garder une trace, prenez vous en photo devant (doivent apparaître : le nom du collectif, le nom de l’exposition – la revendication – les « œuvres » réalisées pour le traduire, la date. Exemple : scotcher un objet à racler sur la porte de la cantine avec un écriteau « Exposition « de la raclette à la cantine ! », collectif Les bons vivants, Décembre 2012).

Maternelles Matériel : grandes feuilles, crayons de couleurs Par petits groupes, rassemblez-vous autour d’une grande feuille horizontale. Avec des crayons de couleurs, dessinez devant vous tout ce que vous imaginez faire dans une journée sans école. Quand la maitresse frappe des mains, changez de place avec un camarade et intervenez sur son dessin en le continuant. Quand la frise est remplie, l’assembler avec les frises des autres groupes et attachez-la au mur. C’est votre banderole revendicatrice « pas d’école aujourd’hui ! ».

Yayoi Kusama / L’artiste fou lundi 17 décembre « Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois... » Yayoi Kusama est une artiste contemporaine japonaise qui est née en 1929 à Nagano. Après une enfance et des études au Japon, elle décide de partir pour les Etats-Unis, convaincue que son travail, incompris au Japon, y serait mieux accueilli.

En effet, la particularité de cette artiste hors norme s’appréhende mieux quand on sait qu’un professeur de psychiatrie japonais a reconnu sa folie comme source de son talent, lui donnant ainsi la liberté d’être folle et lui accordant toute légitimité à s’exprimer. Depuis l’enfance, Yayoi Kusama souffre d’hallucinations qui prennent la forme de tâches colorées, de pois, qui envahissent tout son espace visuel, lui donnant l’impression d’être englobée dans le paysage, intégrée au décor.

Avant-gardiste, elle est souvent associée au mouvement psychédélique et au Pop Art dont elle fréquente les principaux acteurs, comme Andy Warhol. Invitée dans le monde entier à montrer ses oeuvres et à développer de nouveaux projets, elle vit cependant de son plein gré depuis 1977 dans un hôpital psychiatrique au Japon dans lequel un atelier a été aménagé.

Mets des pois dans ta vie !

Primaires Matériel : objets personnels, feuilles de couleurs ou feuilles blanches et peinture, colle.

Apporte en classe un objet qui t’est cher, qui te représente, qui fait partie de ta vie de tous les jours et « customise » le à la façon de Yayoi Kusama. Des petits, des gros, des colorés, tu as le choix, pourvu que ce soient des pois !

Maternelle : Matériel : objets personnels, feuilles blanches, peinture, feutres, colle.

Après avoir dessiné, colorié, découpé des pois de différentes tailles et couleurs, colleles dans la salle de classe de manière à mieux comprendre le monde dans lequel vit Yayoi Kusama

YAY0I Kusama, “D0ts 0bsessi0n”, 2004

Andy Warhol & Jean-Michel Basquiat mardi 18 décembre « La production de peintures collectives nous a permis d’affirmer notre identité, chacun donnant à, prenant de, affectant l’autre. » Jean-Michel Basquiat.

Andy Warhol / L’artise Businessman voir lundi 10 Jean-Michel Basquiat / L’artiste de la rue « Je pensais que j’allais être un clodo le reste de ma vie. » Peintre majeur des années 1980 et figure emblématique de la figuration libre, JeanMichel Basquiat a tout pour devenir un mythe : artiste afro-américain, il connaît une carrière explosive, consume sa vie et meurt prématurément à l’âge de 27 ans d’une overdose. Il se fait connaître par ses graffitis, à la fois humoristiques et énigmatiques sur les murs de Soho qu’il signe sous le pseudonyme SAMO (Same Old Shit), puis fait irruption avec fulgurance dans le marché international de l’art. Ami et collaborateur d’Andy Warhol, il devient rapidement l’un des artistes les plus en vue. Ses oeuvres témoignent d’une force interne avec une écriture violente, des signes sauvages et élémentaires. Poète du fragment, il réalise de vastes collages où les images, les signes et les mots s’entrechoquent. Il peint l’histoire du peuple noir, le jazz et les jazzmen qu’il vénère, les réalités urbaines et le corps humain, trace encore vive du traumatisme de l’accident de voiture dont il fut victime à l’âge de 7 ans. La mort est omniprésente dans son oeuvre, comme un présage puisqu’il décèdera à l’âge de 27 ans d’une surdose d’héroïne. Jean-Michel Basquiat aura marqué par son style le renouveau de la scène artistique new-yorkaise des années 1980.

Parasites Matériel : portraits réalisés durant l’atelier Warhol, feutres et stylos.

Chaque élève reprend le portrait exécuté lors de l’atelier Warhol du lundi 10 et le donne à son voisin/camarade, en vue d’une collaboration à la manière d’Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat. À l’aide de feutres et stylos, chaque élève détourne/parasite le dessin qui lui a été distribué.

Basquiat et Warh0l (C0LLAB0RATI0N), “Aut0p0rtrait”, 1982

Sophie Calle / L’artiste Madame tout l’monde jeudi 20 décembre « Je tente de trouver des solutions pour moi-même, c’est ma thérapie personnelle.

Le fait que ce soit de l’art me protège - l’art me donne le droit de faire ces choses » Sophie Calle est une artiste plasticienne, photographe, écrivaine et réalisatrice française, née à Paris en 1953. Depuis plus de trente ans, son travail consiste à faire une oeuvre de sa vie, de ses rencontres (notamment les moments les plus intimes) en utilisant tous les supports possibles (livres, photos, vidéos, films, performances, etc.).

Elle utilise ainsi la plupart du temps des récits d’histoires qu’elle a vécues (Histoires vraies). Son travail nait du « narrative art », un mouvement apparu aux Etats-Unis. Il s’agit, en général, d’associer une photo à un texte ou le contraire, sans réel souci du vrai et du faux dans les liens qui en émergent.

Dans Le Léviathan, livre écrit par Paul Auster, Maria, personnage fictif, est inspirée de Sophie Calle. Les aventures de Maria dans l’histoire vont à leur tour inspirer Sophie Calle dans une série d’œuvres. Parmis elles : « Des journées entières sous le ligne du B, du C, du W », réalisée en 1998. Elle présente des photographies qui mettent en scène l’artiste imitant Maria, dont l’une des lubies est de placer certaines de ses journées sous le signe d’une lettre de l’alphabet.

S0phie Calle, “Des j0urnées entières s0us le signe du B, du C, du W. BB”, 1998 (Détail)

le jeu d’une vie Primaires Matériel : appareil photo.

Comme Sophie, choisie une lettre, et tente d’effectuer un maximum d’action commençant par celle-ci le temps d’une journée. Prends toi en photo. Dans un petit carnet, inscrit le titre : « Une journée sous le signe de… », et colle sous chaque mot – ou expression - la photo correspondante. Pour chacune, tu peux rédiger quelques lignes qui racontent ton expérience. C’est ton journal intime d’une journée pas banale… à faire des choses banales !

Nb : tu peux te munir d’objets, de vêtements, de maquillages etc… pour tes mises en scènes photographiques.

Maternelles Matériel : appareil photo.

En mêlant « Des journées entières sous le signe de… » avec les « Régimes chromatiques » de Sophie Calle (repas cuisinés à partir d’une seule couleur) : Choisi une couleur, et réalise toutes les choses que tu feras dans la journée avec celle-ci (s’habiller, manger, jouer, dessiner, etc…). Demande à quelqu’un (un parent, ton professeur) de faire des photos. Colle-les dans un petit carnet, et inscrit l’heure à laquelle celle-ci a été réalisée. C‘est ton journal intime : « Ma journée colorée ».

Gilbert & George / Le duo d’artistes vendredi 21 décembre « Nous dirons que nous sommes bizarres et normaux et que c’est d’un grand secours pour nous. » Gilbert Proush et George Passmore forment le célèbre couple d’artistes Gilbert&George.

Ils se rencontrent en 1967 alors que tous deux étudient la sculpture à la St Martins School of Arts.

Dès lors, leur production artistique se conjugue au pluriel ou plutôt dans un singulier composé de deux artistes indissociables l’un de l’autre. Ils ne se déplacent jamais l’un sans l’autre et ont adopté en guise d’uniforme un costume d’homme d’affaire qu’ils revêtent lors de leurs performances ou à l’occasion de toutes leurs apparitions publiques. Ils refusent par ailleurs de dissocier leur vie de leur oeuvre, se considérant eux-mêmes comme des sculptures vivantes.

Révélés dès les années 70 pour leurs performances étonnantes, comme les Living puis les Singing Sculptures, ils sont aujourd’hui plus connus pour leurs photomontages surdimensionnés, aux couleurs vives, quadrillés de bandes noires qui évoquent des vitraux ou, plus récemment, pour leur série Jack Freak Sculptures présentées dans les plus grands musées du monde.

S’ils puisent leurs objets de recherches dans les grands désordres du monde, politiques, sociaux, économiques, ils se mettent souvent en scène dans leur production avec un sens de la dérision et un humour pince-sans-rire très british qui fait leur marque de fabrique et les a rendus célèbres.

Perform’danse Matériel : nécessite de projeter cette vidéo visible sur Internet à cette adresse http://bit.ly/U2pyWC C’est dans leur capacité à rester le plus sérieux du monde dans des situations souvent comiques que cette incitation trouve sa source. En effet, les deux artistes ont « commis » une performance dansée hilarante sur un fonds musical proche du sirtaki mais revu par un obscur groupe pop des années 60. « Bend It ! » est le titre de cette performance que nous vous proposons de rejouer ensemble. Let’s dance ! (performance Gilbert&George, musique originale, Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick et Tich). Un petit plus consisterait à revêtir pour l’occasion une tenue a peu près identique pour chaque élève.

GILBERT & Ge0rges, “0f the cl0th”, 2008

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