Février 2009
GRATUIT
Vol. Quatre - No. Un
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VOLUME QUATRE • NUMERO 1
BANG BANG
FÉVRIER 2009
Collaborateurs:
Julie Brunet, Stéfane Campbell, Alexis Charlebois-Laurin, Sunny Duval, Ed Hardcore, Simon Jodoin, Jean-Nicolas Labrie, Laurence Lepage, Valérie Thérien, Yanick « Klimbo » Tremblay, Martin Véronneau.
Dessin couverture: Julien Mineau
Graphisme / Mise en page: Nelson Roberge
Grille graphique: www.vaste.ca
Site web:
Simon Jodoin Nelson Roberge
Comité de rédaction:
Éditeur Patrice Caron patrice@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.359 Rédacteur en chef André Péloquin redaction@journalbangbang.com Directeur de la production/ BangBang TV Nelson Roberge nelson.roberge@gmail.com
EN EXCLUSIVITÉ
SUR LE WEB
»ARTICLES: “Klimbo” s’entretient avec Cattle Decapitation et Soilwork. Dominic Tardif placote avec Mr. Scuff. Les chroniques de Kathleen Gurrie, Jean-Nic Labrie, Julie Ledoux et Stéphanie Chicoine.
»BBTV 2.0 6 février: Entrevue avec les gars de Les pieds dans la marge, “making mf” du clip de “Porté Disparu” de Malajube, entrevue avec Mr. Flou de Blissa, on jase “Rock n’ Road” avec Rémi-Pierre Paquin, Krista Muir fait une chanson à la Casa Del Popolo et entrevue avec Ivy.
13 février: Entrevue dans les toilettes de la Salla Rossa avec Fucked Up, rencontre avec The United Steel Workers Of Montreal, entretien avec Craddle Of Filth dans les catacombes du Métropolis, Carl-Éric Hudon fait une chanson dans la “shed” de Dany Placard et jasette avec Villa Borghese. 20 février Marie-Pierre Arthur fait une chanson au Café Lézard, The Last Felony nous reçoit dans leur local, on parle avec Mara Tremblay de son nouvel album, entrevue avec le Tom Fun Orchestra et on vous résume le quatrième tournoi annuel de quilles du journal.
Malajube p.8
Et - comme toujours - beaucoup plus à venir!
Prochain numéro:
Spécial folk
Carl-Éric Hudon p.7
dans les rues: 6 mars
Réservation de publicité avant le 25 février Leonardo: 514-516-0832 / calcagno.l@gmail.com
Correction Sébastien Charest
Distribution Diffumag 514-842-6809
D-Tox / Amnesia www.d-tox.com/ www.amnesiashop.com
Ivy p.13
BangBang est une publication de Les Éditions Bangbang inc. Montréal 355 Ste-Catherine ouest 7e étage Montréal, Québec, H3B 1A5 514-845-1658 Québec 470, rue de La Couronne Québec (Québec) G1K 6G2 www.bangbangtemort.com www.myspace.com/journalbangbang *Tous droits réservés 2009* ISSN 1718 -3529 Dépôt Légal à la Bibliothèque nationale du Québec et Archives Canada
United Steel Workers Of Montreap p.7 p.12 L’abominable homme des cons Simon Jodoin p.23 Dj Booth Edouard Hardcore p.20 Le petit Tavernier Sunny Duval p.18 GÉRANT D’ESTRADE: MUSIQUE
BANG BANG
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MIMI 2009 p.10
VOLUME QUATRE • NUMERO 1
Directeur des ventes Leonardo Calcagno calcagno.l@gmail.com 514-845-1658 ext.364
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Publicité:
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MUSIQUE avec relève, scène locale et émergence au profit de buzzwords qui allument les annonceurs comme nightlife, urbain, lifestyle ou Sophie Durocher, la version papier de BangBang persiste, signe et se consacrera désormais qu’à la musique et à son contact privilégié avec les musiciens d’ici et d’ailleurs.
photo: Leonardo Calcagno
Sur la Toile, par contre, c’est une tout autre histoire. Le www.bangbangtemort.com tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge sur le Web: on pousse de plus en plus notre volet vidéo tout en comptant sur des collaborateurs allumés comme Kathleen Gurie, Julie Ledoux ou encore Jean-Nic Labrie pour canarder quotidiennement tout ce qui se fait d’intéressant au Québec des côtés cour et jardin, en littérature, en arts visuels et en cinoche. Sonic Avenues au party BangBang de Noël 2008.
Prologue Histoire de faire différent (well, comme toujours), le journal qui te tache les doigts à l’heure actuelle entame sa troisième année en faisant sa tête de cochon (once again, comme toujours!). Comme notre couverture griffonnée par Julien Mineau en témoigne, on profite de la houle (crise économique, déboires des médias traditionnels, l’industrie musicale qui déconne, alouette!) pour se réconcilier avec nos racines fanzine. Alors que la compet’ nous casse de moins en moins les oreilles
Saint-Valentin oblige, je conclus en remerciant nos collaborateurs aussi talentueux que passionnés qui nous accompagnent depuis longtemps ou peu dans cette aventure. Bref, j’aimerais vous amener sur une date, vous ramener jusqu’à l’escalier menant chez vous pis vous donner deux becs sur les joues, mais crissement proches des lèvres… sauf à Ed Hardcore, il me fait toujours peur celuilà. Pour les autres, merci de nous lire pis continuer de le faire… vous n’serez pas déçus! André Péloquin Nouveau rédac en chef redaction@journalbangbang.com
Radio Radio Sur les planches et dans le club
C’est sûr que si notre quatuor hip-hop acadien préféré considère l’Atlantique comme son jacuzzi, y’a VRAIMENT de la place en masse dedans! De retour depuis quelques mois d’un premier périple chez les cousins, le collectif «prend une marche, promenade» en plus de se remettre sur la route. En plus des concerts à Montréal (au National ce 12 février) et Québec (au Cabaret du Capitole le 18), LX et Tekstyle se joindront au DJ Khiasma (masalacism.blogspot.com pour plus de détails) qui organise deux soirées Boomboxx ce mois-ci: la première se tient le 20 février au Cercle à Québec, puis le party continue le lendemain au Zoobizarre à Montréal. Le port du «grosse fur coat» est fortement conseillé! (AP)
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musique
Faire son cinéma
Avec Contre le tien Ananas bongo love, Carl-Éric Hudon désire casser son image de chanteur folk. C’est pourquoi il lançait en décembre dernier un premier single Quand on s’emmêle des fois dans l’herbe qui sort de son registre usuel. En effet, depuis qu’il nous avait offert un premier maxi en 2004, Quatre chansons de tempête, le musicien composait des pièces folk simplistes au rythme lent. Une belle surprise pour plusieurs, ce nouveau single révèle un son à saveur pop, beaucoup plus étoffé que son matériel précédent. Reste qu’à travers cette évolution musicale, on décèle toujours sa maturité en tant que compositeur, ce qui fait de lui un artiste hors pair.
le musicien soit un ami de longue date, Carl-Éric Hudon évoque que c’est plutôt son lot de découvertes musicales et de rencontres au cours des dernières années qui l’a amené à s’éloigner du folk. «J’écoute vraiment des trucs éclatés, mais je n’avais pas les compétences de faire ça moi-même pour mon premier album, à 21 ans. Avec les expériences que j’ai eues avec Dany Placard, avec Émilie Proulx comme bassiste, et maintenant avec Navet Confit, j’ai appris. Je me suis entouré de beaucoup de musiciens et de compositeurs. Je parlais et je travaillais beaucoup pour me rendre à ce son-là. Je ne veux pas diminuer la part de Navet Confit, parce qu’il a fait un excellent travail, mais ça vient de moi, l’idée d’aller dans cette directionlà.»
Quand on s’emmêle…, également le titre d’un maxi qu’il offre gratuitement sur son site officiel, a attiré l’attention des gens du milieu pour son côté plus éclectique. Par contre, on a trop vite associé ce changement au réalisateur de l’album, Navet Confit. Bien que
Contre le tien… est un album qui fait foi d’une grande évolution par rapport à l’univers intimiste auquel le chanteur nous avait habitués. Lui qui est reconnu pour son excellente plume se révèle aussi un architecte ambitieux sur ce nouveau compact. «Il y a une
À en écouter ce deuxième album solo, le compositeur s’éloigne du folk pour mieux revenir vers ses anciennes amours. Carl-Éric Hudon admet avoir eu deux révélations musicales dans sa jeunesse: The Beatles, puis Bob Dylan. «La pop, c’est comme ma genèse et le folk est venu plus tard. Aujourd’hui, je retourne vers une pop alternative qui va citer mes premières références sans que ça soit trop évident parce que je n’ai pas le talent des Beatles!» (Valérie Thérien) Contre le tien Ananas bongo love en magasin depuis le 27 janvier www.bangbangtemort.com/ carl-eric-hudon-pousse-ananas/ www.carlerichudon.ca
7 février Le Cercle (Québec) Entrevue vidéo dès le 13 février sur tv.bangbangtemort.com
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Ses récits mélancoliques mais amers s’avèrent d’autant plus touchants suivant ce changement de cap. Un événement tragique – la mort d’une amie par un chauffard – et son arrivée brusque à Montréal ne sont que quelques inspirations pour ses textes. Le chanteur entame la magnifique pièce Porcelaine ainsi: «Si ton cœur est fait en porcelaine / J’le casserai à grands coups de marteau / Pour que plus jamais tu n’aimes / Pour qu’après moi, y’ait personne d’autre.»
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Carl-Éric Hudon Pousse l’ananas
narration qui se fait tout au long de l’album, sans être un album-concept à la manière de la musique progressive des années 70. Le récit est monté d’une manière très éclatée, un peu à la manière de David Lynch. J’veux pas être prétentieux, mais j’ai aimé beaucoup ses films et sa manière de déconstruire une histoire.»
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En salles dès le 6 février
Demain: Un film de Maxime Giroux. Réalisé par Maxime Giroux. Écrit par Maxime Giroux et Alexandre Laferrière. NùFilms/Films Séville
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Après plusieurs courts-métrages et près d’une quinzaine de prix glanés à l’international grâce à ceux-ci, le réalisateur Maxime Giroux nous propose ce mois-ci son dernier-né, Demain, un premier long-métrage de fiction tout en finesse et en subtilité. Projet co-scénarisé par Giroux et son fidèle acolyte, le romancier Alexandre Laferrière, le film raconte l’histoire de Sophie, une jeune femme solitaire à l’existence banale, s’occupant d’un père alcoolo et diabétique, et vivant en exergue une relation amoureuse à sens unique avec Jérôme, un être taciturne, stagnant et apathique. Assumé, mûri et d’une belle justesse dans le ton, ce portrait épuré d’une génération en voie d’en remplacer une autre est pour le moins remarquable. En plus d’une performance irréprochable de la comédienne Eugénie Beaudry, notons la belle présence de Guillaume Beauregard, leader de Vulgaires Machins, très à l’aise dans le rôle de l’amoureux flegmatique, son premier rôle au grand écran. À voir sans faute. (Jean-Nicolas Labrie)
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MUSIQUE
MALAJUBEe la bouche plein
photo: André Péloquin
de confettis
Julien Mineau revient de loin. Au propre comme au figuré. Le jeune chanteur de 27 ans a profité de cette année plus silencieuse pour s’exiler à Sainte-Ursule en Mauricie où la Maskinongé s’y dérobe pour former sept chutes. C’est dans ce paysage de fosse, de cascades et de gorges et planté dans un décor à des lieues de la rue Champlain dans un Hochelag’ défraîchi – «je restais dans un taudis avec des junkies qui se piquaient dans la cour arrière» – que Mineau a jeté les bases de ce qui allait devenir Labyrinthes, troisième album alourdi d’attentes tant du public que de la critique, suivant évidemment le retentissant succès de son prédécesseur – ici comme à l’étranger. Réputé pour être peu loquace, celui-ci se prête pourtant à l’entretien avec aisance, voire un quasi-plaisir, à l’aube du déluge promotionnel qui l’attend. «Je vais essayer de travailler l’aspect Tout le monde en parle de la chose sinon ça va être trop pénible», dit-il d’emblée non sans une pointe d’ironie, en référence aux refus répétés de la formation à participer au célébrissime talk-show. Quoi qu’il en soit, le groupe ne devrait pas se mettre à dos les amateurs qui l’ont déjà adopté (près de 50 000 exemplaires écoulés de Trompe-l’œil à ce jour), tant s’en faut. Avec ses dix pièces – sans chanson cachée cette fois – oscillant toujours entre rock et pop cristalline, truffées d’explorations tendancieusement progressives, Labyrinthes semble une fois de plus viser juste. «On a pris un répit, question de ne pas s’écœurer et de vivre un peu. Pour ma part, ça faisait quand même six ans que ça roulait sans arrêt – il n’y avait pas vraiment eu de pause entre les deux premiers albums – donc on a fait quelques spectacles, mais sans plus. On voulait aussi plus se concentrer sur la composition que l’on a d’abord fait chacun de notre côté. Puis on s’est éventuellement retrouvés en studio pour voir où nous en étions tous arrivés. La pause n’a pas duré si longtemps que ça, mais elle était
essentielle. J’avais besoin d’un break, d’une stabilité, de me taper une routine au quotidien… De faire un jardin.» Un break d’autant plus essentiel que le tourbillon (non, nous ne dirons pas labyrinthe) de la tournée/machine promotionnelle s’apprête à repartir de plus belle. «Là, on s’économise un peu, mais ça devrait reprendre en fou. Tout dépend de la réception de l’album bien sûr, mais une chose est sûre, c’est que ça sort partout (Europe, États-Unis) en même temps alors on ne se retapera pas une tournée de promotion ailleurs un an et demi après qu’il soit sorti ici comme ce fut le cas avec Trompe-l’œil. On prévoit un an, un an et demi de shows et puis après on replonge dans un autre album. On a déjà une ou deux pièces pour le prochain.» Déjà en fin d’année 2008, journalistes et blogueurs s’étaient emportés – dans
certains cas, inquiétés – lors de la mise en ligne de Internet, pièce rock aux allures garage postée par notre principal intéressé sur le MySpace de la formation. «Je voulais mettre une petite bande sonore en attendant les mix finaux de l’album, question de donner une idée. C’est le riff qui se retrouve à la fin d’une des pièces de l’album.» Une façon de faire peu commune s’il se trouve, mais qui s’inscrivait tout à fait dans le processus de création du groupe: «Ce qui était cool durant les enregistrements, c’était de laisser la place au jam à la fin de chaque pièce. On n’a pas tout gardé parce que ç’aurait été beaucoup trop, mais plusieurs éléments sont quand même restés, comme sur Ursuline et puis Les collemboles. Ça donne des fins plus naturelles, plus organiques.» Qualifié d’ambitieux par les quelques heureux qui y ont prêté l’oreille, Mineau se fait plus modéré: «Je ne sais pas si
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musique
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On ne voulait pas se faire un album commercial et encaisser, ça aurait dénaturé le projet. Ça reste du Malajube, nous avons trouvé un son qui nous colle bien et qui puise autant dans le reggae que le métal.
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-Julien Mineau
www.malajube.com
Malajube est – évidemment – en tournée ces jours-ci. Consultez leur site web pour plus d’information et bonne chance pour scorer des billets. Pour vous aider pis parce qu’on vous aime, on organise des concours autour du groupe! Dirigez-vous vers la section Concours de bangbangtemort.com pour plus de détails. Consultez aussi notre section spéciale Malajube pour visionner photos, vidéos et nos archives concernant le groupe. www.bangbangtemort.com/malajube
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Les membres du groupe – redevenu quatuor après le départ du guitariste Renaud Bastien – ont donc su tirer le meilleur de cette année loin de la scène. «Je trouve qu’on a fait une bonne job. Évidemment, je l’ai tellement écouté, démoli puis reconstruit qu’il y
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Et si, sur le plan des textes, Trompel’œil était l’album hypocondriaque par excellence, Labyrinthes jette son dévolu dans un propos lugubre, existentiel et… religieux. «Le négativisme, la mort, les cycles de la vie, c’est tout en paraboles. C’est aussi un peu l’ex-catholique qui s’exprime. J’ai quand même voulu croire en certains trucs lorsque j’étais
jeune, mais ça ne s’est pas concrétisé comme tel.» Comme en témoigne la très belle Ursuline, en ouverture, sur laquelle le chanteur s’inspire de la légende de sainte Ursule, figure canonisée par l’Église pour son refus au mariage afin de conserver sa virginité. «Elle voulait rester vierge toute sa vie avant de se faire violer, tuer et enterrer. C’est une légende assez troublante… Peut-être que le fait de demeurer en face de l’église paroissiale a influencé mon écriture.»
Labyrinthes en magasin dès le 10 février
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c’est un album ambitieux mais c’est certainement la continuité de ce qu’on a fait précédemment. On ne voulait pas se faire un album commercial et encaisser, ç’aurait dénaturé le projet. Ça reste du Malajube, nous avons trouvé un son qui nous colle bien et qui puise autant dans le reggae que le métal», avant de conclure: «Je crois que c’est un album qui a besoin d’être là.»
a plusieurs morceaux que je ne peux plus entendre, mais je ne suis pas encore tanné comme je l’ai été avec les deux premiers. Ça viendra fort probablement. Je suis quand même déjà motivé à l’idée d’un prochain album [le groupe travaille d’ailleurs sur la bande sonore du long-métrage The Trotsky de Jacob Tierney]. Mais pour le moment, j’ai surtout hâte de voir comment ça sortira en live.» (Stéfane Campbell)
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photo: Corner Shop Studio
mystère avec brio (ils photoshoppent leurs yeux sur leurs photos promo… LEURS YEUX!), Le Matos multiplie les soirées endiablées et les contacts (ils ont notamment remixé Omnikrom, Numéro# et… Cœur de pirate!). En attendant l’appel de Jay-Z, les gars accumulent les compos et se font leur cinéma (avant de terminer son premier clip pour le brûlot 88mph, on a entendu une de leurs chansons dans une bande-annonce de film d’horreur diffusé à SPASM l’année dernière). Leur succès est mérité, certes, mais la question demeure: si Le Matos gagne de l’équipement, peut-on considérer ce prix comme un pléonasme?
jeu de mots boiteux sur la bouffe, promis). Projet qui se voulait tout d’abord un duo à la bonne franquette (ok, un deuxième, mais j’arrête dès maintenant, je le jure), une rencontre fortuite avec Seba (de Gatineau, bien sûr, mais aussi un des instigateurs des soirées Rap Maudit) incitait la rappeuse Fab et la guitariste Fannie à participer à une édition du fameux happening rap. C’est là que Giselle Webber (exHot Springs, nouvelle Red Mass, Giselle Numba One depuis un bail) allait remarquer les filles et jammer un brin avec elles. Quelques mois et membres plus tard, Random Recipe peut name-dropper un troisième nom en ajoutant Catherine Pogonat à sa liste d’admirateurs alors que le groupe participe à l’émission Mange ta ville (toujours sans album!).
photo: Roger Aziz
photo: Sharon Davies
Alors que seulement quelques semaines de l’année 2009 se sont écoulées, les blogueurs, journalistes et autres mélomanes aimant argumenter font déjà leurs paris. Est-ce que tout la hype autour de La Roux et son électro bonbon made in Britain traversera l’océan? Estce que KiD CuDi, le nouveau protégé de Kanye West, arrivera à faire le pont entre les hipsters et les spectateurs de MusiquePlus? Chez nous, une cabale d’acteurs de la scène musicale montréalaise (dont le scribouillard Olivier Lalande, qui collabore notamment au ICI, et Dan Seligman, le grand manitou de Pop Montréal) se réunissait en janvier dernier pour tenter d’y voir plus clair. Profitant de sa douzième année pour faire peau neuve en se concentrant uniquement sur les artistes locaux alternatifs et indépendants démarrant leur carrière, le gala MIMI a ainsi nommé cinq projets qui devraient mériter notre attention tout au long de l’année et qui, ce 28 février, remporteront des prix qui leur donneront un ‘tit coup de pouce comme de l’équipement ou encore une prestation dans un festival de la province. Place aux vainqueurs et à la jalousie!
photo: Mathieu Fortin
MIMI 2009 Deux chaudières de sang… frais!
Lake of Stew www.myspace.com/lakeofstew Septuor folk qui lançait finalement un premier album en mai dernier, Lake of Stew suscite les hymnes folk du passé sans toutefois verser dans la nostalgie à deux sous (bref, c’est comme Mes Aïeux, sauf que c’est bon!). Bien que le collectif n’ait plus besoin de présentation à Montréal, le prix remis au groupe lors du gala pourrait certainement permettre à l’orchestre de s’entasser dans une camionnette et se faire voir ailleurs pour un petit bail. Pour ceux qui manqueront le MIMI 2009, la troupe se pétera un “ho Down” le 26 février au Quai des Brumes à Montréal. Yee haw!
Le Matos www.myspace.com/lematos Bien que le trio de DJ joue la carte du
Parlovr www.myspace.com/ parlourmontreal Secret indie rock le moins bien gardé de Montréal (avant le lancement de son premier compact prévu pour le 2 octobre dernier, le trio a fait parler de lui dans une myriade de blogues, dont celui de Bande à part), Parlovr est plutôt nul pour se faire discret, mais excelle pour s’attirer des comparaisons favorables (lorsque ton nom de groupe est prononcé dans une même phrase près des mots Animal Collective et Interpol, c’est que ça va pas pire!). En plus de participer au MIMI, Parlovr passe à l’Ouest ce mois-ci en s’offrant quelques prestations en Ontario et à Ottawa (avis aux intéressés, ils reviendront le 26 à Montréal pour faire une brassée avant de reprendre la route… et pour un concert au Divan Orange).
Random Recipe www.myspace.com/ randomrecipe Incroyable! Même la biographie du groupe hip-hop Random Recipe donne l’eau à la bouche (premier et dernier
Witchies www.myspace.com/witchies «Mon groupe préféré du moment», lançait Dan Boeckner (Wolf Parade, Handsome Furs) au magazine Exclaim! l’été dernier à propos de Witchies après les avoir invités en première partie de leur tournée. Mieux encore, un autre loup – Arlen Thompson – allait ensuite épauler le trio dans l’enregistrement d’un premier maxi paru depuis peu. En combinant admirablement pop, romantisme et années 80 dans leur chaudron (sans la mode vestimentaire et sans verser dans des putains de reprises à saveur manouche!), Chad Jones et ses sorcières devraient charmer le grand public d’ici la fin de l’année. (André Péloquin) www.mimimtl.com 28 février - Saints (Montréal)
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MUSIQUE milliard d’internautes dans le monde… Il suffirait donc que chacun d’entre eux télécharge en moyenne une trentaine de chansons pour atteindre le chiffre astronomique de 40 milliards… Mais attendez… 1,4 milliard d’internautes… Ça inclut ma blonde, mon beau-père, ma grande tante et sans doute une bonne quantité d’individus qui ont encore une connexion dial-up pour consulter la météo et lire Patrick Lagacé… Ça inclut aussi la pauvre héritière de la Côte-d’Ivoire qui m’écrit tous les jours pour m’offrir 10% de sa fortune en échange de mon numéro de carte de crédit…
Mon chien chie des mp3 Le 16 janvier dernier, l’International Federation of Phonographic Industry (IFPI) publiait son rapport annuel pour l’année 2008. Un chiffre a frappé de plein fouet l’imaginaire de quelques observateurs: 95% des téléchargements musicaux seraient illégaux… En effet, les internautes auraient téléchargé la babiole de 40 milliards de fichiers… 40 milliards… Ça fait beaucoup comme le chante Daniel Bélanger… Tony Tremblay sur le blogue de Bande à part affirmait sa plus complète incrédulité face à ces chiffres pour le moins alarmistes: «Le rapport, écrivaitil, me semblait sérieux jusqu’à ce que je lise ces chiffres invraisemblables.» Et pourtant… On sait, selon le site Internet World Stats, qu’il y aurait 1,4
Acceptons donc, à titre d’hypothèse, de considérer que plus de deux tiers de la population internaute mondiale ne télécharge pas de musique. Disons qu’il y a 400 millions d’internautes intrépides et vraiment motivés. Chacun de ces internautes devrait alors télécharger autour de 100 chansons pour arriver au chiffre de 40 milliards… Cela vous semble peu probable? Je connais personnellement des dizaines d’internautes qui téléchargent des milliers de mp3 chaque année par le biais de logiciels peer-to-peer. Il suffit de 40 millions de sales pirates de cette trempe pour atteindre le chiffre magique de 40 milliards… Et hop… 40 millions… C’est tout à fait possible. C’est moins que 5% de la population de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Acceptons donc ces chiffres comme justes et réalistes… Car de toute façon, le problème n’est pas là. Ce qui me chicote à la lecture de ce rapport, c’est les solutions envisagées
par les bonzes de l’industrie du phonogramme… Pour contrer ce fléau, l’IFPI demande la collaboration des ISP (Internet Service Provider). Votre ISP, c’est la compagnie qui vous fournit votre accès Internet. En quoi consiste cette collaboration? C’est simple: on leur demande, dans un premier temps, d’entrer en contact avec ceux qui abusent du partage de fichiers afin de leur servir quelques avertissements et, en dernière instance, de couper leur connexion pour une période pouvant aller d’un à douze mois. Or, il a un piège… Si les fournisseurs d’accès Internet acceptent de collaborer, c’est dire qu’ils revendiquent une certaine responsabilité en ce qui concerne la circulation des informations sur leurs réseaux. Ils deviendraient ainsi des fournisseurs de contenu qui ont un droit de regard «éditorial» sur le matériel qu’ils véhiculent. Or, ce droit vient avec une responsabilité: celle de rétribuer les créateurs de contenu, au même titre qu’une station de radio ou de télévision. Pour démêler cet imbroglio dans lequel on risque fort de se perdre, je vous propose ma fameuse théorie du caca de chien. Pour la comprendre, il suffit de s’imaginer quelques propriétaires canins qui fréquentent quotidiennement le parc de leur quartier et qui, chaque fois qu’ils le font, laissent sur les lieux les excréments de leurs fidèles toutous… Si bien qu’à un certain moment donné, il y a plus de marde que d’herbe… Devant une telle situation, que devraient faire les responsables du parc? Ils auraient deux choix: soit ils payent en permanence un agent de police qui surveillera les fautifs pour leur donner des contraventions ou leur barrer l’accès, soit ils installent simplement une poubelle et un distributeur de sacs en plastique. Dans la mesure où ils reconnaissent qu’ils sont responsables du parc où la merde s’accumule, les fournisseurs d’accès Internet sont devant le même problème. Ou bien ils menacent les internautes de leur barrer l’accès et devront alors mettre sur pied un complexe et coûteux mécanisme de surveillance et de réprimande, ou bien ils implantent simplement un système qui permet de rétribuer les créateurs et les ayants droit… Voyons les choses en face: les chiffres de l’IFPI ne servent vraiment pas leur cause. Si le partage de fichiers illégaux sur Internet atteint vraiment le chiffre astronomique de 40 milliards, ce n’est pas les internautes qu’il faut corriger, mais bien la législation et les modes de rétribution. www.bangbangtemort.com/ abominable-mon-chien/
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musique je ne sais pas quoi puissent venir parce que c’est grand public. Je rencontre aussi souvent des jeunes, parce que les écoles m’appellent pour que j’aille leur parler du slam, et malheureusement ils ne peuvent pas venir dans les soirées de slam poésie parce que c’est dans des bars et qu’il y a de l’alcool. Là ils peuvent venir, c’est plus familial. (Martin Véronneau)
Ivy
Amérique poétique
www.bangbangtemort.com/ ivy-amerique-poetique/ Visionnez l’entrevue complète dès le 6 février au tv.bangbangtemort.com. www.ivycontact.com
19 février Théâtre du Petit Champlain (Québec) 25 février Auditorium Le Prévost (Montréal) 28 février Maison des Arts (Laval) 5 mars Cabaret-Théâtre du Vieux Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) 17 mars Centre d’études collégiales (Montmagny) 18 mars Hôtel du Mont-Gabriel (Sainte-Adèle) 14 avril Cégep du Vieux-Montréal (Montréal)
1 mai Café-théâtre Côté-Cour (Jonquière)
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17 avril Chasse-Galerie (Lavaltrie)
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Tu présentes ton spectacle Slamérica à la Place des Arts ce 7 février. Est-ce que c’est Monsieur et Madame Tout-le-monde qui vont voir ce genre d’événements? C’est un peu pour ça qu’on fait ça à la Place des Arts: pour que les gens qui ne vont pas nécessairement au Club Soda ou au Cabaret Juste pour rire parce que c’est plus underground ou
7 février Cinquième salle de la Place des Arts (Montréal)
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Le slam était originellement des soirées de poésie; aujourd’hui, ça semble être devenu un style, non? C’est toujours des soirées de slam poésie, en fait. À la base, ce sont des soirées où les poètes sont jugés par le public. La clé de voûte du slam, c’est le public. Donc, ç’a été conçu, avec les règles, pour rester à la plus pure expression du texte. Faut faire triper le public. À la base, c’est pour ramener la poésie chez les gens, pour leur montrer que ce n’est pas juste un petit phénomène. Maintenant, ce dont tu me parles, c’est le slam sur disque, comme avec Grand Corps Malade. J’ai fait un disque et comme je fais des scènes slam, on dit que c’est un disque de slam. Mais pour moi, le cœur du slam, c’est les soirées de poésie, la Ligue québécoise de slam, etc.
Il y a de plus en plus un succès d’estime de la part des médias et du grand public. Comment se porte la scène québécoise? Je dirais que le public le connaît de mieux en mieux. Dès le début, j’ai été amené à être le défricheur de ça. Sur le coup, on ne le voit peut-être pas, mais après, les endroits où je suis passé, des équipes se sont créées. Il y a maintenant cinq équipes dans la ligue. Dans les autres provinces canadiennes, il y a qu’une seule ville, nous on est cinq. Alors ça va très bien! Je te dirais en plus qu’on a un contexte particulier ici. On est des gens de parole, on aime le conte, même nos chansons à répondre, c’est dans notre folklore. Je pense que ç’a préparé les gens à entendre des phrases dont ils ne comprennent pas forcément le sens immédiatement.
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Après avoir roulé sa bosse pendant de longues années avec différents groupes, Ivy trouve sa voie à travers le slam. Aujourd’hui, il est l’expert. Celui qu’on appelle lorsqu’on veut un avis sur la question ou lorsqu’un événement spécial le nécessite. Il est celui qui s’implique, qui organise et qui enseigne le slam.
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On est maintenant confortables de sortir des limites qu’on s’était imposées, faire des choses dont autrefois on se tenait loin, comme du celtique. On s’est affranchis de notre passé et la musique en a bénéficié.
The United Steel Workers of Montreal Les unions, c’est ça qu’ça donne
- Gern F
Dans l’arrondissement Sud-Ouest, plutôt Saint-Henri, dans la Petite-Bourgogne pour être précis, se trouve une ancienne taverne qui m’a toujours intrigué. Une petite taverne typique, avec les fenêtres qui ne laissent passer que la lumière, dans un quartier ouvrier qui l’est de moins en moins. En regardant les photos de presse des United Steel Workers of Montreal (USWM), il m’avait semblé reconnaître cette même taverne, ça fittait avec le band, ça valait la peine de se déplacer pour prendre une photo. Mais en bookant l’entrevue pour cet article, l’adresse où je devais me rendre m’était très familière et en allant repérer mon chemin pour m’y rendre, j’ai constaté que l’ex-taverne et notre lieu de rencontre étaient le même. Et ça s’avère le bureau de UrbanHanded Works ainsi que le studio de Gern F, chanteur, guitariste et harmoniciste du sextuor «citygrass», où le band a enregistré une partie de ses deux premiers albums. Sous le charme et de bonne humeur, entretien avec Gern F et Felicity Hamer, chanteuse et accordéoniste, dans l’ex-taverne Squire à Saint-Henri. À l’aube de la parution de son troisième album, les membres des United Steel Workers of Montreal s’activent chacun de leur côté à être prêt pour le lancement, parce qu’ensuite le groupe embarque sur la route pour le reste de l’année et ce ne sera plus le temps de régler ces détails. «On passe tellement de temps devant l’ordinateur, les yeux sont en train de nous sortir de la tête», dit Felicity en roulant des yeux. Gern F
ajoute: «Si tu n’étais pas là, on serait sûrement encore en train de répondre à nos e-mails, faire des budgets. Merci pour le break.» Le succès de Kerosene & Coal, son précédent album, lui a ouvert plusieurs portes, mais le band tient encore sa destinée entre ses mains. «On s’occupe pas mal de tout, moi je m’occupe du booking au Canada, Gern F des CD et de ces affaires-là et ainsi de suite. On a un peu
d’aide de l’extérieur, mais c’est surtout nous», explique Felicity. «On compte aussi sur ce qu’on appelle le Réseau de la musique canadienne indépendante, des amis un peu partout qui nous orientent, nous aident et font un peu de pression si nécessaire, précise Gern F. Sans eux, notre boulot serait un peu plus difficile.»
»
Satisfaits de cet album, Felicity et Gern F ont hâte de le sortir, de voir ce que les autres en penseront, tout en étant confiants de cette réponse. Gern F: «Je pense que c’est notre meilleur, on a vraiment trouvé l’équilibre entre toutes nos influences et ce que The United Steel Workers of Montreal a développé comme identité. Au point qu’on est maintenant confortables de sortir des limites qu’on s’était imposées, faire des choses dont autrefois on se tenait loin, comme du celtique. On s’est affranchis de notre passé et la musique en a bénéficié.»
de prévu jusqu’à maintenant pour la prochaine année, ça devrait être correct.» Gern F: «C’est sûr que ça va être correct.»
Et c’est avec cet album que le groupe ira revisiter des endroits où Kerosene & Coal et son travail l’avaient amené auparavant, tout en continuant de défricher des nouveaux débouchés, question de rentabiliser le fait que tous laisseront leur emploi alimentaire après le lancement montréalais pour s’occuper à plein temps du groupe. Felicity: «On aurait dû le faire avant. L’année dernière, y’a plein de choses qu’on n’a pas pu faire à cause des emplois de tout le monde. Maintenant, ça va assez bien pour qu’on le fasse, et on va s’arranger pour ne pas le regretter, si je me fie à ce qu’on a
8 février L’AgitéE (Québec)
On le pense aussi. (Patrice Caron) Three on the Tree en magasin dès le 3 février www.uswm.ca
6 février Club Soda (Montréal)
4 mars Divan Orange (Montréal) 28 mai Club Lambi (Montréal) Jetez un œil (voire deux) à notre webTV pour visionner l’entrevue dès le 13 février! tv.bangbangtemort.com
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de Daniel Lavoie m’a même fait brailler, bordel! Tout simplement mon CD préféré en ce début d’année et les amateurs de Mara Tremblay, Cat Power et Ariane Moffatt devraient s’en enticher tout autant. (AP) www.mariepierrearthur.com Lancement le 3 mars à Montréal au Lion d’Or. À surveiller dans notre édition de mars: une entrevue avec l’artiste. Elle nous offre aussi une prestation acoustique pour notre webTV. Hé qu’on est gâtés!
Malajube Labyrinthes (Dare to Care)
Troisième opus du quatuor originaire de Sorel-Tracy, Labyrinthes est un voyage excessivement riche en rebondissements, d’autant plus surprenant que Trompel’œil. Au cours des dix pièces, on plonge dans la noirceur, on remonte à la surface, on se repose et on replonge dans le creux. Que dire d’Ursuline, hallucinante pièce d’ouverture à saveur prog, qui ouvre la porte aux thèmes du disque: la rêverie, la peur, la souffrance et la religion. Labyrinthes n’a peut-être pas son hit pop du genre Montréal -40°C, mais les plus romantiques trouveront un bel héritier à Étienne d’août sur Le tout-puissant, touchant hymne à la souffrance intérieure. «Quel genre de cancer se cache au fond de mon cœur?», lance Julien Mineau. Particulièrement réussies sont Ursuline, Porté disparu, Luna, Casablanca, 333, Les collemboles, Hérésie, Dragon de glace, Le tout-puissant et Cristobald. On s’entendtu que c’est un disque merveilleux? (VT) www.malajube.com Malajube est – évidemment – en tournée ces jours-ci. Consultez son site web pour plus d’information et bonne chance pour scorer des billets. Pour vous aider pis parce qu’on vous aime, on organise des concours autour du groupe! Dirigez-vous vers la section Concours du bangbangtemort.com pour plus de détails.
Animal Collective
quelques mois plus tard!) toutes griffes sorties avec Merriwheater Post Pavilion, une œuvre autant consacrée «une des meilleures parutions de 2009» que «le CD le plus percutant de la discographie du groupe». Bien qu’il soit un peu – beaucoup – tôt pour le glisser dans le best of de l’année, Merriwheater Post Pavilion demeure le compact le plus abordable du lot, sans toutefois compromettre ce joyeux bordel et sa direction artistique. Alors que la pièce d’ouverture In The Flowers suscite les bons jours (well, les mauvais en ce qui le concerne) de Brian Wilson et ses symphonies aigres-douces, l’électro de Brother Sport fait écho aux compositions de Four Tet tandis que No More Runnin’ rappelle l’inquiétante étrangeté des Georges Leningrad. Un incontournable, tout simplement. En concert le 15 mai au Métropolis. (AP) www.myanimalhome.net
(Domino)
Après un septième album de pop d’avantgarde plutôt bien reçu, David Portner et ses drôles de bêtes reviennent (à peine
(Oboro)
Peu de projets hip-hop ont emprunté cette voie où se mélange aisément et avec une efficacité surprenante un funk bien gras à des textes philosophiques. Se superposent des lignes de basse et des effets de wahwah funk, des claviers électro et des beats et des scratchs hip-hop. Mais ce qui confère à Blissa une réelle originalité, ce sont les textes philosophiques et spirituels qui rappellent un mélange entre hip-hop et slam. Les textes sont cependant très denses à certains moments, ce qui donne l’impression d’être dans un cours de philo au cégep. On cherche la musicalité des mots à travers cette prose somme toute stylisée. Beau travail de production qui charme et qui risque de trouver des preneurs parmi les fans de Payz Play. (MV) www.blissa.ca
Marie-Pierre Arthur Marie-Pierre Arthur
Consultez notre section web tv pour visionner l’entrevue!
(Bonsound)
Musicienne auparavant dans l’ombre (elle a autant accompagné à la basse Kevin Parent et Stefie Shock lors de leurs spectacles), Marie-Pierre Arthur passe finalement sous les projecteurs avec un premier album éponyme aussi sensible que percutant. Enregistrée en compagnie de contemporains de Karkwa, Galaxie 500 et de l’entourage de Patrick Watson, l’œuvre – définitivement ancrée dans le folk comme en témoignent les entraînantes Pourquoi et Elle – se retrouve évidemment imprégnée de sonorités pop planante. Au niveau des textes, on abonde dans les sujets privilégiés par le genre (le miel et le fiel des relations interpersonnelles, quoi!) sans toutefois trop verser dans les clichés. La voix, elle, est tour à tour veloutée, puissante puis éthérée. Son interprétation sur Entre nous et sa reprise de Qui sait
PLOGUES
Merriwheater Post Pavilion
Blissa
Imaginocide
Born From Pain Surviva
(Metal Blade)
«Fucking Euros»… C’est la première chose que je peux dire à propos de ce groupe de Hollande à la réputation assez bien établie dans le monde hardcore/métal. Rien de trop compliqué, un hardcore direct, dégénéré et rempli de mosh parts qui doivent assurer des shows bien énergiques et un dance floor violent. C’est l’ancien bassiste Rob Fransen qui occupe maintenant le rôle de chanteur après le départ de Ché Snelting. La meilleure description à donner de ce disque est qu’il est à mettre dans votre discographie à côté de vos albums de Madball et de Terror. Scott Vogel (de Terror) a d’ailleurs agi à titre de chanteur remplaçant pour
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Calendrier Février 2009
Ven 6 // Mon Oeil fest.: Greg Cocaine, Milanku et Penchblend
Cannibal Corpse
Sam 7 // Mon Oeil fest.: Daniel Stryped Tiger et La Maladresse
Evisceration Plague (Metal Blade)
Fermont Rocks! en collaboration différée avec Honky Tonk Vicky
Jeu 12 // Deweare Ven 13 // The Stables et Dan Livingstone Sam 14 // Combat de groupe: Venez les humiliers en public! Jeu 19 // Mixylodian Ven 20 // Slim Sandy and The Crazy Rythm Daddies Sam 21 // Colin Moore et Clothe Make the Men
Jeu 26 // Keith Kouna et Geraldine Sam 28 // Saveur Marmelade - lancement d’album www.myspace.com/lescobar
En cette ville où la température atteint les –50 degrés l’hiver, j’ai eu la chance d’aller donner un spectacle. Située dans le Nord-Est Québécois, Fermont est une ville sympa qu’on peut rejoindre après quelques heures d’avion. Ou seize heures d’auto. À l’aéroport de Québec, on prend place à bord de ce que je nommerai un «p’tit coucou», avec au total 7 places. Je suis assis à côté du pilote. Pas peur du tout. Escale à Sept-Îles pour mettre d’autre carburant. «Mais pas trop, l’avion doit être léger. Y’a pas de raison de s’inquiéter, 15 fois j’ai atterri dans le bois pasqu’un moteur marchait pus.» Gulp! On approche de l’aéroport de Wabush, Terre-Neuve. On voit estierien mais c’est pas grave, le pilote regarde même pas dehors, il fait juste peser sur des pitons pis parler dans son casque. À un moment il me crie : «On va atterrir de côté!» Je dis : «Haha, good one captain!» Sauf que lui il niaise pas. La piste approche, on vole tout croche, et à la dernière seconde, il ramène l’avion et on touche la piste. Je suis comme humide sous les bras. Camionnette jusqu’à Fermont. «Le Mur» apparaît. C’est une immense structure qui protège le village des vents trop froids, et qui contient l’école, la pharmacie, la salle de spectacle, deux bars, et ma chambre d’hôtel, à la décoration probablement intouchée depuis les années ’70. Stucco blanc et rideaux rouges transparents. Ça donne le goût de se coller. Comme l’allée de quilles, couleur lilas.
On mange à la brasserie, qui est un des deux bars. J’adore les patates pilées, ça tombe bien. Ça fait un bon fond pour le spectacle. Les gens sont vraiment cools. Ils sont très contents d’avoir de la visite musicale. Une fois que tout est terminé je file au bar, je veux pas manquer ça. La FerTek est l’autre place de divertissement, celle où tout le monde va le soir, hommes et femmes. Ah oui, y’a une prime d’éloignement : des danseuses. Leurs noms sont annoncés sur le babillard-sandwich dans le couloir. Du dimanche au mardi, Nancy et Maria. Le reste de la semaine, Anita et Josée. Fameux, on est mardi. Arrive sur scène Maria, latinaude aux cheveux platine, tatous de papillons dans le dos et grosse couverte en léopard, faux seins et bronzage en maillot = deux triangles de peau blanche sur fond orange. (Où est passé le troisième triangle, celui des Bermudes?) Elle danse devant le miroir sale en s’agrippant au poteau pas luisant, au son de nu-métal poche. Les quelques amateurs d’action au bar applaudissent pas fort, mais c’est correct, les filles dansent pas fort non plus. Pis le fort coûte $6,50 la shot! Je préfère siroter ma grosse Poors Light à $7,50. Les coûts de transport, faut croire. Le plus drôle fut de croiser les danseuses endormies le lendemain midi dans le lobby de l’hôtel. La camionette qui devait les ramener a eu un bris mécanique! Et on a croisé le nouvel arrivage de filles, vraiment moins trash, mais on repartait nous aussi. Fermont Rocks, définitivement! www.bangbangtemort.com/ petit-tavernier-fermont-rocks/
sunny@lesbreastfeeders.ca
Il n’y a aucun doute que l’an 2009 a bien commencé dans le domaine métal avec les sorties d’albums de Satyricon, Cattle Decapitation et maintenant Cannibal Corpse. Comme de raison, il ne faut pas s’attendre à une révolution musicale avec le groupe, c’est la même formule tellement efficace qui est répétée sur les douze nouvelles pièces qui composent cette galette toute fraîche. Erik Rutan est encore derrière la table de la production, ce qui procure à la formation un son pur et très clair dans les tonalités, mais avec moins de décibels gras dans les basses par contre. Quelques chansons passeront le test et deviendront quelques hymnes de brutalité lors des concerts comme Priests of Sodom ou To Decompose. Contexte économique inégal, vous aurez besoin d’une trame sonore pour évacuer la pression, Evisceration Plague est l’album idéal pour donner l’impression que l’on peut anéantir n’importe qui… sans se faire prendre! (YKT) www.cannibalcorpse.net En concert le 21 avril au Medley à Montréal. On profitera aussi de l’édition d’avril pour interviewer les cadavres. Oh que oui!
quelques shows. Derrière des paroles assez simples se cache un groupe qui en a beaucoup à dire sur l’état de notre planète et des gouvernements en plus de prêcher une réelle recherche de la vérité. Allez faire un tour sur son site pour savoir ce qu’il tente vraiment de communiquer. HARDcore, tout simplement. (ACL) www.bornfrompain.com
Brutal Knights Living by Yourself (Deranged Records)
En termes de cohésion et de rapidité d’exécution, difficile de faire mieux: vingtcinq pièces en trente-cinq minutes bien comptées. Voilà ce que nous balance la formation de Toronto vue par plusieurs observateurs comme les sauveurs du hardcore de ce côté-ci de la feuille d’érable. On y regroupe plus précisément cinq différents enregistrements (disponibles a priori sur vinyle), nous donnant donc l’essentiel, si ce n’est le meilleur, de ce que peut recenser le groupe. Fidèle à la tradition dont il se réclame, nous avons droit ici au classique combo de pièces rapides, crasses et pastichées plus souvent qu’à leur tour dans le catalogue 77-80 du genre. Avis à qui éprouve un faible pour ce genre: vous serez comblé, à défaut d’être profondément remué. Pour ceux qui ne l’auraient pas déjà fait, une perfo live du groupe vaut probablement cent fois ce qui est proposé sur album. Pour le reste, il y a Living by Yourself. (SC) www.myspace.com/brutalknights
Cattle Decapitation The Harvest Floor (Metal Blade)
Il faut admettre qu’avec un nom aussi particulier, on s’attend à une véritable boucherie sonore. Et c’est ce que l’on retrouve sur cette nouvelle offrande de Cattle Decapitation. Incisif à souhait, The Harvest Floor allie le grind, le death et quelques riffs saligauds très black metal à quelques endroits très précis. Ce qui impressionne grandement, c’est surtout la grande technique vocale et la versatilité de Travis Ryan, le chanteur du groupe. Souplesse vocale et cris inhumains s’entremêlent pour nous prouver qu’il est bel et bien le Mike Patton du métal extrême. Les thèmes misanthropiques pullulent tout au long de l’album et la lecture de ces derniers vous donnera la chair de poule, car ils regorgent de vérité. Brutal, il y a tout de même un répit lors de la neuvième pièce lorsque la voix de Jarboe (la chanteuse de Swans) nous transporte… vers la prochaine chanson, dernière tuerie avant de quitter les lieux du crime. (YKT) www.cattledecapitation.com
Carl-Éric Hudon
Contre le tien Ananas bongo love (Fruit/La Confiserie)
Entre Les Tempêtes que l’on avale et celui-ci, quatre ans ont passé. Un disque avec Dany Placard, beaucoup de collaborations et de rencontres plus tard, Carl-Éric Hudon a élargi son horizon. Réalisé par Navet «studioman aguerri» Confit, l’album dont il est question ici mérite de l’attention, défait l’hermétisme qu’on pouvait sentir avant. Les références littéraires restent dans l’esthétique et le
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(indépendant)
Mina May (Le jardin collectif)
www.musicformoney.ca
Joue avec les maux
Straight out de downtown Blainville, le MC Jertrude Battue et ses compères Paperboy, Mysta Y et Addicc Laccro se présentent finalement à un public plus large que leurs contacts MySpace avec Joue avec les maux, un premier compact notable. Tenant plus du rap rococo de Gatineau que du hip-hop old school de Sans Pression ou encore des électro rimes d’Omnikrom et compagnie, ces zigotos se ramènent en ville avec une poignée de strophes coups-de-poing livrées avec un aplomb rappelant autant Paul Barman que Chilly Gonzales (surtout sur la décapante Pourquoi j’rap). Bref, si elle joue ses cartes correctement, la bande menée par Battue jonglera plus avec le succès (puis les haters, bien sûr) que ses maux d’ici la fin de l’année. À découvrir! (AP) www.jertrudebattue.com
The Magnificents Year of Explorers
Mina May
Débarqué à Montréal pour un an, ce groupe du sud de la France (Toulon) fait du rock qui ne sent pas du tout ses origines, en anglais sans accent. Un rock épidermique, des explorations vocales directement branchées sur les années 70 sans pour autant renoncer aux possibilités de bruitage qu’apportent les moyens de maintenant. Les pseudonymes et les couleurs pop art du MySpace appuient l’appel du psychédélique. Il y a de l’état d’urgence dans chaque chanson, ainsi que du grinçant. Ajoutons que l’expérimental a voie partout, visite chaque instrument: les guitares, les basses, les claviers. Les squelettes des pièces sont malléables et tordus sans devenir inaccessibles. (LL) www.myspace.com/minamaymusic En concert à Montréal le 17 février au Divan Orange et le 28 à la Casa del Popolo.
(KFM Records)
Avec une énergie punk cinglante, comparable à leurs voisins britanniques Kaiser Chiefs et qui rappelle parfois Joy Division ou The Clash, emballée de claviers qui s’apparentent à Tears For Fears, les lads de Magnificents nous offrent un beau cadeau avec ce Year of Explorers. Second album complet du quatuor écossais, le compact roule à un rythme effréné où guitares, claviers, drums et glockenspiel forment des couches sonores irrésistibles. On croit même entendre Dan Boeckner
Music For Money X
(EreKtiK Records)
Music For Money marque son territoire avec X, nouvel opus de la formation instrumentale montréalaise qui nous empreigne de noirceur dès les premières minutes d’écoute. Sur ce premier effort complet, une guitare à la Morricone, un piano classique et des synthétiseurs
Lancement le 6 février au O Patro Vys à Montréal, en concert le 12 au Cercle à Québec.
A.C. Newman Get Guilty
(Last Gang Records)
Le pornographe en chef A.C. Newman profite de la nouvelle année pour se salir les mains avec Get Guilty, un petit bijou pop aussi sympa musicalement qu’épatant textuellement. Côté mélodies, rien de neuf pour le leader de facto des New Pornographers: les instrumentations sont saccharinées à souhait (les rythmiques enjouées de The Heartbreak Rides en témoignent… malgré le sujet de la chanson!). C’est surtout les mots qui sont à souligner avec ces textes qui abondent dans le méta dès les premiers accords avec There Are Maybe Ten Or Twelve, une pièce consacrée à l’art… d’écrire une pièce. Power pop obligeant, les chansonnettes d’amour pullulent (on parle quand même d’un album solo du chanteur des New Pornographers, tout de même!) et ne révolutionnent pas le genre (on se serait passé de Prophets, disons), mais la plume aiguisée et prosaïque de Newman pourrait autant être comparée à celle de Costello que celle d’Alek Dupras (leader d’Alex et les Mauvaises Raisons). Bref, le seul crime dont Newman est coupable sur
Mara Tremblay Tu m’intimides (Audiogram)
Étrange chose que d’appeler son disque Tu m’intimides alors qu’on retrouve Mara Tremblay en plein contrôle de ses moyens sur ce quatrième opus. Sur la pochette (puisqu’il faut bien la mentionner), l’ex-Frères à Ch’val, dénudée, nous tend un de ces regards la tête haute. Voilà une femme qui s’assume. L’auteure-compositriceinterprète se renouvelle amplement sur Tu m’intimides et ça fait du bien. Côté textes, Mara délaisse les déceptions amoureuses pour parler de liberté. Que c’est beau de l’entendre être bien, en tant que femme, aujourd’hui. Côté musique, Tu m’intimides est teinté d’électro et le piano est un pion plus important que ses œuvres précédentes. Côté interprétation, elle pousse sa voix dans des hauteurs peu explorées: à ravir. Mais n’ayez crainte, fans de Mara, chanteuse nasillarde au penchant country, elle se cache en fin de disque. (VT) www.maratremblay.com En concert le 16 avril au Café culturel de la Chasse-Galerie de Lavaltrie. Consultez notre section Web TV pour visionner notre entrevue avec l’artiste!
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www.myspace.com/themagnificents
www.carlerichudon.ca
BANG BANG
Jertrude Battue
ambiants se chevauchent. Le tout est enrobé de nombreux bidouillages industriels qui sont un peu trop omniprésents, mais dont on ne peut dénigrer l’essence puisque le groupe ne se cache pas d’être expérimental sur les bords. Sans voix, mise à part quelques chants oniriques, le quatuor offre une musique mystérieuse et sombre, tout droit sortie d’un bon film de vampires, mais qui évite d’être funèbre. L’univers de Music For Money s’éclaircit dans la deuxième moitié de X, où on laisse plus de place aux beats et à la basse. Plus on avance dans X, plus on gagne en vivacité. Un beau regain d’énergie conclut X. (VT)
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et sa gang de loups sur Yellow Hand. «Uncanny», comme diraient les Anglos, et la comparaison ne s’arrête pas là. Ayant toutefois un registre résolument plus pop que Wolf Parade, le brio de Magnificents est qu’il ne s’essouffle pas. Et c’est parfait comme ça! À mi-chemin du compact, lors d’un court intermède, on veut plus, plus, plus d’énergie! Bref, un vrai (bon) Red Bull pour les oreilles. (VT)
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déchirement, mais les avenues musicales et ludiques s’ouvrent. Ses textes sont toujours aussi émotifs et sensibles, mais on a ajouté des couches rythmiques qui apportent une texture, une distance qui rend la chose plus portée vers l’extérieur. (LL)
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Total Abuse Total Abuse
(Deranged Records)
Fier descendant des grands fleurons de la belle époque du hardcore de la côte Ouest fin 70/début 80 (pensez Void, Deadline, State of Alert et, oui, Minor Threat) agrémenté d’une sale dose de noise aux antécédents no wave, Total Abuse arrive avec un premier CD regroupant vingt-sept pièces tirées de tous les enregistrements du quintette à ce jour – du premier démo au dernier vinyle éponyme en passant par le maxi Sex Pig – balancé telle une dose de violence nihiliste dans-ta-face et sans compromis. Définitivement enragé (I’m All Wrong, Fucked and Injured), délicieusement autodérisoire (Money Power Fame Respect, Peace and Quiet) et livrant son propos avec une urgence que nous n’avions pas entendu depuis des lustres, et bonifié de feedbacks et d’un vocal tout à fait dénué d’inhibition, Total Abuse pourrait bien être la meilleure proposition du genre venue à nos oreilles cette année (oui, oui, il est outrageusement trop tôt, mais tout de même). Vraiment, mais vraiment, réussi. (SC) www.myspace.com/totalabuse
Danny Twang Stereo (YFB)
Retour dans le temps pour les «exJaguars-deuxième-mouture» (ceux qui accompagnaient Arthur Cossette lors de la reformation), Danny Twang propose ici douze compos et une reprise (Brazil de Ary Barosso) qui font honneur au surf en ne cherchant absolument pas à renouveler ou actualiser la donne. Rappelant les maîtres du genre – Dick Dale trônant tout haut bien que The Ventures ne soient pas très loin –, on s’y laisse ainsi prendre par la chaleur des arrangements classiques: guitares toutes en réverbération, solos lascifs et batterie soutenue. Du rock’n’roll foutrement bien ramassé (Kill The Accordeonist, Mr Coconut) à un hommage au Grand Antonio (!!!), en passant par la lancinante Kaleidoscope: oui, le tout fait Twang. (SC) www.myspace.com/dannytwang En concert le 20 février au Divan Orange à Montréal, le 21 au Complex Bar de Trois-Rivières et le 25 au Téléphone Rouge de Sherbrooke. Consultez son site pour les autres dates!
The Welcome Wagon Welcome to the Welcome Wagon (Asthmatic Kitty)
On croirait presque à une blague tellement ceci peut sembler étrange et ironique, et pourtant, il n’y a rien de plus simple et de plus sincère: The Welcome Wagon, c’est le pasteur new-yorkais Vito Aiuto et son
www.myspace.com/ welcometothewelcomewagon
William Elliott Whitmore
DJ BOOTH
Animals in the Dark (Anti-)
On s’entend qu’il y a une certaine hype. Le genre country-folk aux influences punk et à la voix maganée a le vent dans les voiles depuis un petit bout. William Elliott Whitmore fait partie de la crème dans le genre. Pas nécessairement de succès commercial énorme ni d’album culte parmi ses quatre disques «officiels» précédents, mais un talent brut facilement reconnaissable. Pour son premier album dans les ligues majeures, l’artiste de l’Iowa ne se dégonfle pas. Sa voix unique, qui pourrait se trouver quelque part entre le ton rassurant de Johnny Cash et celui indescriptible de Tom Waits, nous transporte à travers ses histoires de démêlés avec la justice, de désespoir, de remise en question de nos dirigeants ou encore de simples moments de la vie. Le tout à travers une simplicité poignante. C’est vraiment un artiste qui ressort simplement ce que les grands artistes folk américains, que ce soit les Dylan, Hank Williams ou Guthrie, ont fait avant lui. Mais la différence, c’est qu’il les clenche côté voix. C’est à entendre. (ACL) www.williamelliottwhitmore.com En exclusivité sur www.bangbangtemort.com Elodie O – Stubborn Rose Funeral – The Resting Sonata Built By Snow – Mega The Matadors – Sweet Revenge Candlemass – Lucifer Rising Valery Gore – Avalanche to Wandering Bear Edguy – Tinnitus Sanctus Portico – First Neighbours Peter Project – Peter Project Mothlite – The Flax Of Reverie Sonic Syndicate – Love and Other Disasters Dirty Dead – Carnivorous Lunar Activities Frank Fuller – Seven Songs Avenged Sevenfold – Live in the LBC & Diamonds In The Rough James Yorkston – When the Haar Rolls in Jedi Mind Tricks – A History of Violence The Neins Circa – C.S. Rippen Destroy Destroy Destroy – Battle Sluts The Organ – Thieves Gregory and the Hawk – Moenie and Kitchi
et plus sur archives/vol04no1
MA GENÈSE C’est au début des 90’s que j’ai commencé à faire spinner des hits rock dins débits débiles de boisson de la belle Joliette. Mon maigre courricouloume en la matière se résumait à la radio étudiante de mon école secondaire, pis aux nombreux mixtapes* que je compilais dans ma cave. C’est mon chum, le Morin d’Amérique, qui m’a offert mes premières soirées aux platines. Il était, à l’époque, gérant d’un minuscule bar, le Canyon, situé au sous-sol du légendaire Speak Easy, un bar « alternatif » qui avait connu son heure de gloire dins 80’s. C’est le soir du défunt « rallye des bars » organisé par l’asso du cégep que j’ai eu mon baptême de DJ. Juste pour te mettre dans le contexte, je vais t’expliquer en quoi consistait le fameux « rallye des bars » qui, lors de cette édition, se terminait dans la gorge du Canyon. Le rallye était LE happening du carnaval du cégep de Joliette, une sorte de party non-stop qui durait toute la semaine de relâche. Un paquet d’équipes d’étudiants devaient, pendant la journée, parcourir pas mal tous les bars de la bourgade lanaudoise, pis y accomplir des défis fascinants tels que le calage de pichet de bière à la paille, diverses courses à obstacles ponctuées de nombreuses shots de fort, tests de coktails trash à l’aveuglette, &c. Dans ce temps-là, ce genre d’activités décadentes était légal parce qu’on était faite forts, on marchait nus-pieds dans neige pour aller à l’école, pis on se nourrissait de deux kilos de graisse de rôti quotidiennement, c’est pas le cas des djeunes fifs d’aujourd’hui, oh no ! Faque. Cette année-là, après s’être saoulés comme des mongoles, les ados sont débarqués au Canyon pour finir la soirée en « beauté ». Voilà la première crowd ever que j’ai eue à entertainer, une méchante crowd ! La capacité legit du Canyon devait se situer à environ cinquante personnes, on dépassait ça facilement par trois fois. Pis saoule morte en plus ! Quand on est DJ, c’est normal d’avoir affaire à une coupe de personnes qui ont bu plus que leur quota, mais quand la presque totalité de la population a l’estomac au bord des lèvres pis le parler pâteux, c’est plutôt intense. Même demander les Rita Mitsouko peut devenir un exercice laborieux, c’est dire ! Ça sera
donc dans ces conditions extrêmes que je n’aurai pas eu le choix de me forger une personnalité de disc-jockey à l’épreuve des balles. Combien de fois j’aurai répondu par « farme ta yeule pis vas te rassir le grand », combien de fois j’aurai hocher « hm-hm » à une spéciale request demandée dans un dialecte que seuls les initiés peuvent déchiffrer. Fuck ! C’était ma première soirée de DJ, faque, n’en déplaise aux fuckin fillettes, je me suis payé la traite**. Les pièces progs des early Genesis pis Pink Floyd ont côtoyé allègrement les Jean Leloup (facile !), Led Zep (encore plus facile !), pis autres Me Mom & Morgentaler (meilleur nom de band ever !). J’ai même été capable de glisser, avec succès, du Ludwig Von 88 pis du Nirvana (je te rappelle qu’on était en région début 90’s, juste avant que le phénomène grounge n’explose à la face du monde tel un bukkake démentiel) sans qu’on ne m’en tienne rigueur. Ç’aura été ça ma première soirée aux commandes d’une console de DJ, dans une cage plus petite que ton garde-robe (je vais reviendre sur cet endroit mystique dans une chronique subséquente), ç’aura été ça ma première expérience de Maître de l’ambiance — une piqûre abominable, violente & totale addictive ! _____________ * Quand je parle de mixtapes, je me réfère pas au terme technique utilisé par les MCs pis les beatmakers, mais bien aux compilations enregistrées sur des cassettes pour écouter dans le char des potes en fumant des battes, ou à donner aux chicks pour lesquelles on a un crush. Aussi, je me défini comme étant un DJ, dans le sens de « metteux de tounes » pas dans celui de mix master, t’sais. J’ai le plus grand respect pour ces artistes qui fabriquent des pièces musicales originales à partir de samplings, qui créent des beats monstres, qui conçoivent leur son propre avec leur artillerie électronique. Chuis un DJ, mais chuis pas DJ. Pour certains, cette précision peut sembler tout à fait inutile, mais c’est par soucis de respect que je tiens quand même à en faire la mention. ** Je sais, chuis au courrant : un DJ travaille pour la clientèle, sa job, c’est que le monde ait du fun, passe une belle soirée, pis boit de la crisse d’alcool jusqu’à p’us soif. JE LE SAIS. Mais vois-tu, j’en étais à ma première veillée, je ne croyais pas le client aussi débile (même sans rallye des bars, le client est débile), faque j’ai pris sur moi de me fier à mon instinct. Ç’a l’air prétentieux comme ça, mais mon instinct, quoique discutable chez la communauté fag (je parle pas d’homosexuels icitte), est juste, précis & impeccable. www.bangbangtemort.com/edhardcore-ma-genese/
FÉVRIER 2009
En concert le 12 mars à Montréal au Il Motore. Entrevue avec mister Newman dans notre édition de mars!0
BANG BANG
www.acnewman.net
épouse Monique qui chantent leur foi à travers douze petites chansons folk, parfois même gospel, un peu comme des cantiques, en plus d’offrir quelques reprises. Réalisé et arrangé (et peut-être plus) par nul autre que Sufjan Stevens, il est difficile de ne pas penser à ce dernier pendant une seconde à l’écoute de Welcome to the Welcome Wagon, un album irrésistible et touchant, à l’occasion maladroit, mais magnifiquement dépouillé, et qui ne perd pas de son entrain même dans les pièces les plus simples, bien que leur côté pieux pourrait agacer certains. (JB)
VOLUME QUATRE • NUMERO 1
Get Guilty, c’est de prendre trop de temps pour endisquer ses propres compacts (cinq années séparent son premier à celuici… franchement!). (AP)
GÉRANT D’ESTRADE - musique
22 - 23
M.