SIMENONsimenon Weekend N° 13 - ANNO XI VENERDì • VENDREDI 14/05/21 - SETTIMANALE • HEBDOMADAIRE
Les mille visages de Mme Louise
Jules e Louise la coppia tutta da scoprire
Maigret-Léonard: questo matrimonio non s’ha da fare?
l speciauise o L e m M eT r g i a M
Les romans avec Mme Maigret protagoniste
Georges et Teresa comme les Maigrets?
SIMENONsimenon Weekend in questo numero louise, la regina di boulevard lenoir
Come poteva tratteggiare Simenon un personaggio che sulla vita privata, e non solo, affiancasse il suo commissario?La via più semplice era quella di una moglie, ma rischiava di patire troppo l’ombra che gli poteva fare Maigret. E invece Mme Maigret rimane solo apparentemente nell’angolo, perché svolge un ruolo di primo piano, ma senza strafare, riuscendo ad entrare nel cuore dei lettori e degli spettatori.Non ha paura di aiutare quando può, il marito in un’inchiesta, è una donna che negli anni ‘60 guidava l’auto al posto del marito. E chi, se non Simenon poteva costruire un tale personaggio del genere?
dans ce numero La REINE DE BOULEVARD LENOIR Comment Simenon pouvait-il dessiner un personnage qui accompagnerait le commissaire dans sa vie privée, et au-delà ? Le moyen le plus simple était de le doter d’une épouse, avec le risque que celle-ci pâtisse de l’ombre que pourrait lui faire Maigret. Ce n’est qu’en apparence que Mme Maigret reste dans un coin obscur, car en réalité elle joue un rôle de premier plan, mais sans exagérer, réussissant à entrer dans le cœur des lecteurs et des spectateurs. Elle ne craint pas d’aider, quand elle le peut, son mari au cours d’une enquête ; c’est une femme qui, dans les années 1960, conduit une automobile à la place de son époux. Qui, si ce n’est Simenon, pouvait façonner un tel personnage ?
Mme Maigret au premier plan Dans les romans, Mme Maigret est souvent davantage une présence rassurante – mais indispensable – aux côtés de son mari, qu’une véritable protagoniste de l’intrigue. Cependant, il lui est arrivé de jouer un rôle plus important dans certaines enquêtes.
Même si elle ne prend pas la première place dans les romans, Mme Maigret est nécessaire, parce qu’elle contribue à donner encore davantage d’humanité au personnage du commissaire. Mme Maigret se manifeste soit en cours d’enquête, soit à la fin de celle-ci, comme une figure rassurante, qui veille au bien-être physique et moral de son mari. Celui-ci vient se ressourcer auprès d’elle, sustenté par sa cuisine, réconforté par sa tendresse rieuse. Il lui confie de temps en temps ses impressions sur les difficultés de son travail, et elle lui apporte parfois quelques conseils de bon sens. Mme Maigret est totalement absente dans seulement six romans: Le Charretier de la «Providence», Le Chien jaune, Un crime en Hollande, Le Port des brumes, L’Affaire Saint-Fiacre, L’Inspecteur Cadavre. Dans tous les autres, il est fait au minimum mention de
son nom, lorsque son mari pense à elle à propos d’un détail quelconque, mais le plus souvent elle est présente en personne. Dans quelques romans, elle devient une véritable protagoniste, prenant une part active à l’enquête. C’est déjà le cas dans le neuvième roman de la saga, Au Rendez-vous des Terre-Neuvas ; ce qui prouve que Simenon n’avait pas mis longtemps à s’apercevoir de l’importance de Mme Maigret, pas seulement comme gardienne du foyer, mais aussi comme confidente et collaboratrice aux côtés du commissaire. Dans ce roman, Maigret devait se rendre en vacances avec Louise dans la famille de celle-ci, mais, sollicité par un ancien camarade d’école, il décide d’emmener sa femme au bord de la mer, pour mener une enquête officieuse. Cela ne plaît qu’à moitié à Mme Maigret, qui aurait préféré aller préparer des confitures en Alsace. Fai-
sant cependant contre mauvaise fortune bon cœur, elle suit son Jules, et elle va lui être utile par ses qualités d’écoute, lorsque le commissaire lui fait part de ses sentiments quant aux suspects. Dans Le Fou de Bergerac, Mme Maigret fait preuve de ses talents d’infirmière (qu’on connaissait déjà depuis Pietr le Letton) et de ses dons d’observation, qui lui permettent de se substituer à son mari, retenu au lit par sa blessure. Le commissaire l’envoie explorer les lieux où habitent les différents protagonistes, et les renseignements qu’elle lui rapporte sont suffisamment pertinents pour qu’il puisse s’en servir comme d’indices. C’est dans la délicieuse nouvelle L’Amoureux de Madame Maigret que celle-ci va mener une enquête parallèle à celle de son mari, découvrant aussi vite que lui (ce dont il se montre un peu jaloux, mais émerveillé aussi) la piste de la vérité. Il ne lui en voudra d’ailleurs pas,parce que c’est grâce à elle qu’il réussira à conclure son l’épouse du commissaire prend une place essentielle, puisque c’est à cause d’un incident qu’elle a vécu elle-même que Maigret peut reconstruire le fil des événements ; Mme Maigret va aussi, de sa propre initiative, apporter un renseignement précieux qui permettra au commissaire de comprendre les liens entre les suspects. Enfin, dans Maigret et le fantôme et Maigret et le clochard, c’est à la demande de son mari qu’elle recueille des informations importantes, tout en continuant à jouer, avec bonheur, le rôle d’une tendre épouse...
Maigret-leonard: questo matrimonio non s’ha da fare
Come il matrimonio tra Renzo e Lucia neI manzioniano “I Promessi sposi”, anche quello tra Jules e Louise era contrastato. I Léonard, famiglia della buona borghesia alsaziana, non vedeva di buon occhio l’unione della figlia con un semplice poliziotto di origine campagnole Gli inizi non furono facili. Era come al solito un problema di “status”. Da una parte la famiglia di Louise, da generazioni costruttori a Colmar nell’ambito delle opere pubbliche. La proprietà della loro azienda “Ponti e strade” si perdeva nella storia, risalendo, si diceva, addirittura all’epoca napoleonica. Borghesi, rigidi, con ogni membro della famiglia impegnato nell’azienda, mal sopportavano che qualcuno dei loro andasse a fare un altro lavoro. E questo valeva anche per le figlie, che avrebbero dovuto sposare qualche dirigente dell’azienda familiare. Dall’altra parte c’era un semplice poliziotto, che veniva sì da Parigi, ma aveva origine campagnole. Insomma il giovane Jules aveva capito l’antifona e non credeva che i genitori di Louise avrebbero concesso il loro benestare al loro matrimonio. Lei d’altronde spingeva perché lui parlasse con il padre. Lui avrebbe voluto aspettare, almeno qualche anno, per poter far carriera e guadagnare di più. Ma Louise era impaziente e non ci sentiva da quest’orecchio. Fece di tutto e di più perché Maigret ottenesse il permesso del padre a chiederla in sposa. E fu così che, contrariamente a tutte le previsioni, Louise e Jules nel 1912 si sposarono e andarono a vivere a Parigi. Colmar fu di colpo lonta-
no. Divenne un’occasionale riferimento geografico, dove qualche volta Louise andava a trovare sua sorella Henriette, ma che si concretava anche quando lei e il marito venivano
a Parigi a passare qualche giorno nella capitale. E inoltre veniva silenziosamente evocato ogni volta che Maigret beveva la prunella d’Alsazia fatta dalla cognata e che in casa Maigret
non mancava mai. La felicità dei giovani sposi venne purtroppo funestata da una tragedia: l’attesa di una figlia che morì dopo qualche giorno dalla nascita. E’ un tema di cui si parla poco o per niente nelle inchieste del commissario, ma che non è nemmeno argomento di conversazione tra i coniugi. Questa vita insieme iniziata a Colmar, dove viveva la giovane Louise, continua a Parigi durante tutta la carriera di Maigret, che con il tempo diventerà Commissario capo della brigata omicidi. E quando andrà in pensione, la loro vita si concluderà a Meungsur Loire, dove la coppia ha acquistato una casetta in campagna. La stessa dove si recavano durante i weekend, con la piccola utilitaria che avevano comprato, con Louise al volante, perché il commissario non sa guidare. E quello sarà anche la casa del riposo, della pesca, della coltivazione dell’orto, delle partite a carte del commissario nel bar del paese. Ma la signora Maigret si trova a suo agio. Sempre premurosa e attenta anche ai più infantili “capricci” del marito. Assecondandolo come una mamma, come succedeva quando a Parigi lui si ammalava e lei forse quasi contenta di tenerlo tutto per se, nella loro casa a Boulevard Richard Lenoir... loro due e nessun altro.
SIMENONsimenon Weekend
Madame Maigret Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le personnage de Mme Maigret n’est pas facile à interpréter pour une actrice. Il faut savoir le jouer sans tomber dans le travers d’en faire une femme trop effacée. Certes, Mme Maigret n’aime pas se montrer sur le devant de la scène lors des enquêtes de son mari, mais sa présence est cependant forte, à l’arrière du front, si l’on peut dire. Elle est le réconfort du commissaire, la personne en laquelle il vient se ressourcer, et Louise Maigret a un caractère bien trempé, même si elle n’en fait pas étalage. La comédienne qui prend en charge le rôle doit trouver le ton juste, tout en nuances, et surtout, elle doit accorder son jeu à celui de l’acteur qui interprète son mari. La présence essentielle de Mme Maigret consiste à incarner le couple, tendre et complice, qu’elle forme avec le commissaire. Ce sont cette tendresse et cette complicité qui doivent transparaître. C’est peut-être à cause de ces difficultés que l’on a mis longtemps avant d’introduire le personnage de Mme Maigret au cinéma. En effet, aucune trace d’elle aux côtés de Pierre Renoir, Abel Tarride, Harry Baur, Albert Préjean, Charles Laughton et Michel Simon. La première Mme Maigret de l’écran apparaît dans le premier film où Maigret est incarné par Jean Gabin, Maigret tend un piège. L’actrice qui interprète le rôle est Jeanne Boitel. Physiquement, elle se
Plusieurs actrices ont incarné Mme Maigret au cinéma et à la télévision; certaines ont davantage marqué les esprits, en étant plus proches du personnage imaginé par Simenon.
rapproche de Mme Maigret telle qu’on peut l’imaginer: blonde, peut-être un peu moins boulotte que dans les descriptions qu’en fait Simenon ; lors de sa première scène à l’écran, elle porte des bigoudis, comme dans plusieurs romans. Jeanne Boitel incarne une Mme Maigret qui a du caractère, et qui n’hésite pas à donner son avis à son mari. Mais, conformément aussi aux romans, son rôle reste discret dans le scénario du film. Elle n’apparaîtra d’ailleurs pas dans les deux autres films avec Gabin. Jeanne Boitel reste à ce jour la seule interprète de Mme Maigret au cinéma. C’est sur le petit écran que la femme du commissaire va arriver plus en force. Ce qui n’a rien d’étonnant, car, d’une part, Maigret lui-même sera plus souvent présent à
Quand Simenon desets la télévision qu’audécrit cinéma, Q Quand Simenon décrit des d’autre part, une série d’épisodes scènes de repas, celles-ci ne permet de développer davansont jamais anodines.Toutef tage tous les aspects du comQuand Simenon des missaire, et donc dedécrit donner scènes de repas, celles-ci plus de place aux à-côtés dene sont jamais l’enquête, à laanodines.Toutevie personnelle fois, les longues descriptions et familiale du héros. lyriques ne sont pas le fait La première Mme Maigret de de notre romancier, et, le la télévision est Helen Shinplusdans souvent, il se contente gler, la série avec Rupert de quelques notations sur Davies. Physiquement, elle la nourriture, en mettant s’éloigne du personnage : elle l’accent sur goûts, odeurs est brune, le les visage un peu anet saveurs. guleux, mais par contre, elle Les menus Maigret incarne trèsfavoris bien la de relation sont devenus mythiques : tendre et complice du couple coq au vin, blanquette de Maigret, et son entente avec veau ou fricandeau l’oseille. son mari transparaîtànetteMais en réalité, ces ment. Helen Shingler arepas aussi sont apparus tard dans réussi à capterassez avec exactitula saga, carde dans lesMaigret premiers de la place Mme : romans, le commissaire se attentive aux humeurs de son contentait le plus souvent époux, se permettant parfois d’un sandwich ou d’un un conseil, mais jamais de en-cas rapidement façon envahissante. Ceavalé. qui Et même plus tard, lorsqu’il découvrira les délices de la
est également le cas pour les deux Mme Maigret de la série avec Michael Gambon : aussi bien Ciaran Madden (cheveux châtains et silhouette fine) que Barbara Flynn (brune et boulotte) campent une Mme Maigret pleine de sollicitude pour leur mari, tout en ne se privant pas de lui dire ce qu’elles pensent de son enquête. Dans la série avec Gino Cervi, gastronomie, en s’installant c’est Andreina Pagnani deà quelque bonne tablequi d revient « la ou signora Maigret ».les staurant en dégustant Physiquement, elle est proche spécialités de Madame Maidu personnage : blonde, gret, il ne s’attardera paspeutplus être peine moins grassouilque ànécessaire à ces agapes, lette que Mme Maigret telle l’enquête primant sur tout… qu’on se lascènes représente. Les rares où onOn le voit raconte attabléque enSimenon, prennentaprès donc avoir vu des d’elle d’autant plusphotos de signification, avant la série soithasard lancée, et ceque n’est pas par aurait ditapparaissent, qu’il la trouvait qu’elles car le trop jolie pour le rôle, mais romancier leur donne une qu’un maquillage savant avait importance particulière, réussi à la transformer une souvent symbolique,en dans
l’économie du roman. En
t est à l’écran Mme Maigret convenable… Le couple qu’elle forme avec Gino Cervi alias Maigret est convaincant et leur complicité est patente. On citera en passant les deux Mme Maigret des séries néerlandaises : Mieke Verstraete et Lies de Wind ; la Mme Maigret japonaise, Tomomi Sato ; l’Italienne Margherita Buy dans les deux téléfilms avec Castellitto ; les Anglaises Barbara Shelley dans le téléfilm avec Richard Harris, Anne Blake dans celui avec Basil Sidney, et Lucy Cohu dans les téléfilms récents avec Rowan Atkinson. Venons-en aux interprètes du rôle dans les deux séries françaises. D’abord Annick Tanguy, qui incarne Mme Maigret aux côtés de Jean Richard, qui était également son époux dans la vie. C’est probablement celle qui a été la Mme Maigret la plus proche du modèle, d’abord physiquement (elle était blonde et potelée), mais surtout dans l’image qu’elle donnait de son attachement à son mari : la douceur et l’écoute qu’Annick Tanguy exprimait envers Jean Richard étaient proverbiales. Le fait que le couple ait réellement existé en dehors de l’écran a donné toute sa puissance à leur complicité et leur tendresse dans leurs rôles respectifs. Enfin, Anne Bellec a joué Mme Maigret dans sept épisodes de la série avec Bruno Crémer. Physiquement, elle ne correspondait pas vraiment au personnage:
rousse et pas très enveloppée; mais ce n’était pas cela le plus grave : la Mme Maigret qu’elle incarnait avait un caractère assez « sec », sans le moelleux propre à la femme du commissaire ; elle semblait aussi un peu trop «intellectuelle » (sans vouloir
dénigrer Mme Maigret…), posant des questions presque trop pointues à son mari, sans la réserve qu’on lui connaît dans les romans. Ce n’est peut-être pas un hasard si elle a rapidement disparu de la série, car probablement les producteurs ont dû réaliser
qu’elle s’éloignait trop de ce que les lecteurs appréciaient en Mme Maigret. Certes, comme pour tout ce qui concerne cette série, la volonté était d’en gommer certains aspects qui apparaissaient trop datés, en particulier une image de la femme telle qu’on la voyait au temps où Simenon écrivait ses romans. Mais, si on peut admettre cette nouvelle vision, encore faut-il ne pas supprimer ce qui fait l’essence même du personnage de Mme Maigret : sa douceur, son côté maternel. On peut ne pas apprécier cette image-là, mais pourrait-on vraiment comprendre Maigret si on lui retire l’attachement particulier qu’il voue à sa femme ?…
SIMENONsimenon Weekend louise e la vocazione della moglie-mamma
Lo aspetta la sera e lo anticipa nell’aprire la porta. Lo vizia con manicaretti e intingoli. Quando poi sta male lo coccola come un bambino (e lui, gongolando, calca la mano sulla malattia) e lei si fa ancora più premurosa e materna. Lo asseconda quando fuma la pipa, quando passa la notte fuori per la caccia a un assassino, quando lascia tutto in giro. L’istinto della mamma prevale su quello di moglie? Louise Léonard, alsaziana di Colmar, di famiglia della buona borghesia. Incontra ad una festa un giovane un po’ impacciato che viene da Parigi. É subito attrazione. Nonostante la disparità di status, quello che la famiglia fa pesare per intralciare il loro matrimonio, é delicata, ma volitiva e quando si mette in testa una cosa coinvolge tutti e riesce nei suoi intenti. Infatti nel 1912 sposa il giovane poliziotto che fa il segretario di un commissario, che ha appena smesso la divisa della ronda in bicicletta e non dimostra certo i segni della carrierà che farà. Ma Louise rimane affascinata dalla mitezza e dal carattere timido e candido di Jules. É come se prevedesse che potrà coccolarlo e accudirlo quasi come fa la mamma con il suo bambino. É vero, Maigret, un po’ per indole, un po’ per il lavoro che svolge è a volte brusco, quasi sempre di poche parole e la sua massiccia figura incute, se non altro, un certo rispetto. Ma fin dal principio Louise ha bucato quella cortina che il commissario si è creato e conosce il suo vero carattere, bonario, modesto, un ghiottone che non si sa trattenere nel mangiare, nel bere e nel fumare la pipa.
Una vita di coppia che è fatta di piccole cose. Ad iniziare dal loro piccolo appartamento di boulevard Richard Lenoir, la loro prima casa, che sembrava provvisoria e che invece sarà quella della loro vita. Una casa che non lasceranno nemmeno quando, Maigret in pensione, si trasferiranno a Meung-sur-Loire, in una casetta di campagna. La domenica pomeriggio fanno di solito una piccola passeggiata, sottobraccio, che finisce spesso ad un cinema dove danno un film western, durante la proiezione del quale Maigret si assopisce circondato dall’amorevole
abbraccio di Louise. Ma non facciamoci strane idee. Certo la signora Maigret si dedica alla casa e alla preparazone di quei manicaretti che fanno la felicità del marito. Ma è una donna moderna. Intanto è lei che guida la loro automobile e non Maigret che non è capace. Poi quando, sia pure con riluttanza, il marito commissario si serve di lei per seguire qualcuno, per carpire informazioni, lei non si tira mai indietro. É lei che alla sera sente i passi del marito sulle scale e lo previene nell’aprire la porta di casa. E’ lei che lo cura e lo
accudisce quando è malato, quasi contenta che no possa andare al lavoro. Questa donna che Simenon ha voluto mettere al fianco del suo personaggio più famoso . “..non è grassa, è una femmina paffuta [...] Ha le forme che un uomo può desiderare, ma senza eccessi - spiega lo stesso Simenon in un intervista a Roger Stéphane - Mme Magret è rotondetta, un tipo francese dei più comuni...” . E arriva a scrivere in uno dei suoi Dictées (Des traces de pas) “...Quando mi hanno chiesto se il mio ideale di donna era Mme Maigret, ho senza esitazioni risposto di sì...”.
PHOTOSTORY gourmande
QUICHE LORRAINE • QUICHE LORRAINE
COQ AU VIN • POLLO AL VINO
Quiche lorraine, avec beurre, crème, œufs et lard; un plat bien nourrissant, de quoi rassasier l’appétit du massif Maigret. Quiche lorraine con burro, crema, uova e lardo: un piatto molto nutriente con cui placare l’appetito del massiccio Maigret
Coq au vin, préparé au vin rouge ou au vin blanc, et que Mme Maigret affine avec son arme secrète: la prunelle d’Alsace. Pollo al vino, preparato con vino bianco o rosso, e che Mme Maigret personalizza con la sua arma speciale: la prunella di Alsazia
CHOUCRUTE A L’ALSACIENNE • CHOUCROUTE A L’ALSAZIANA Choucroute à l’alsacienne, au Riesling, avec saucisses, petit salé et viandes diverses; tous les parfums de la patrie de Mme Maigret… Choucroute all’alsaziana, al Riesling, con salsicce, pancetta, e vari tipi di carne: tutti i profumi della patria di Mme Maigret
CRÈME AU CITRON • CREMA AL LIMONE Crème au citron, le chef-d’œuvre des desserts préparés par Louise; c’est le préféré de Maigret, avec la crème au caramel. Crema al limone, la specialità nei dolci preparati da Louise è il preferito di Maigret, insieme alla crème-caramel
SIMENONsimenon Weekend teresa la Louise di simenon?
Se Mme Maigret, a quanto detto da Simenon, è la sua donne ideale, nella vita reale come stanno le cose? Tra le compagne/mogli del romanziere Tigy, Denyse e Teresa, quest’ultima è quella che più si avvicina al personaggio da lui creato per affiancare il commissario nella vita privata. Ormai é noto che la friulana Teresa Sburelin è entrata nella vita di Simenon nello stesso modo in cui era successo per esempio ad un altra femme de chambre, Boule. Teresa è raccomandata ai coniugi Simenon (Denyse non era ancora andata via di casa) dalla moglie di Arnoldo Mondadori editore del romanziere francese fin dal 1932 ed ormai buon amico. Dopo un periodo di “addestramento” sotto la supervisione di Denyse, Teresa fu oggetto delle attenzioni sessuali di Simenon. Con la partenza della seconda moglie, il loro rapporto s’intensificò ,
diremmo, si approfondì e da una semplice relazione sessuale, divenne un sentimento più profondo e completo. Simenon invecchiava e con l’età avanzata arrivarono i primi acciacchi seri, e addirittura i primi ricoveri. E Teresa era sempre lì, amorevole e premurosa, proprio come una vera madame Maigret, accanto al suo Georges, sostenendolo fisicamente e psicologicamente. Era un brava cuoca? Le cronache non ce lo raccontano, ma sicuramente Simenon, in quel periodo non beveva più alcol, mangiava poco (soprattutto in rapporto a quanto faceva
Maigret). Soprattutto va sottolineato che Teresa aveva accompagnato Simenon in un periodo di tranquillità, in cui come aveva più volte aspirato, era ormai un “homme comme les autres”. Lui era molto grato di tutto questo a Teresa, anzi diremmo qualcosa in più della gratitudine. Ecco infatti cosa disse in un intervista a Paul Giannoli del 1981 “...la nostra unione è completa e totale, perché tra noi esiste la tenerezza, la passione e la sessualità.Noi siamo una vera coppia: un maschio e una femmina da parte mia é un complimento...”.E per
completare l’atteggiamento materno che accomuna la letteraria Louise e la reale Teresa ci vengono in soccorso ancora le parole del romanziere: “...in fondo ora tocca a me ritornare bambino, aver bisogno di calore umano, giorno e notte, e lei sa di essere la sola a potermelo donare...”. Infatti ormai è lei che lo cura, lo assiste e che durante le passeggiate lungo il lago spinge la carrozzina su cui è ridotto. E Simenon la prima cosa che vede svegliandosi è il suo volto ed è anche l’ultima che vede prima di cadere addormentato.
Les dimanches des Maigret Dans les romans, la présence de Mme Maigret se manifeste tout particulièrement le dimanche, lorsque le couple peut passer de bons moments ensemble. Les apparitions de Mme Maigret sont liées à des circonstances particulières : le commissaire téléphone à sa femme pour lui annoncer son retard ou son proche retour ; Maigret rentre chez lui pour déjeuner, dîner ou se coucher après une longue journée de travail. Parfois, un début de roman le surprend au saut du lit, au petit déjeuner, ou encore au milieu de la nuit lorsqu’il se fait réveiller par un coup de téléphone. Quelquefois, Simenon décrit un jour de repos de Maigret, un dimanche qu’il passe en compagnie de sa femme. Chacun de ces moments donne l’occasion au romancier de décrire les relations au sein du couple : petits moments de complicité, de tendres échanges, de confidences de Maigret sur les difficultés d’une enquête. L’enquête du commissaire se poursuit souvent le dimanche, sans faire de pause, afin qu’il puisse rester sur sa lancée, parce qu’il a « horreur d’interrompre une enquête, prétendant qu’une des principales chances de succès est la rapidité » (La Colère de Maigret). Maigret peut contourner le problème en emmenant sa femme pour le week-end dans un endroit où il continue à fureter à la recherche d’indices. Ainsi dans Signé Picpus, il passe le dimanche à Morsang: pendant que Mme Maigret travaille à un ouvrage de broderie, lui fait la sieste, questionne les uns
et les autres, et fait quelques découvertes importantes pour son enquête. Dans La Colère de Maigret, même s’il regrette de devoir interrompre son investigation, parce qu’il «y avait un dimanche, c’est-àdire un trou », il décide de prendre les choses du bon côté et il propose à sa femme d’aller encore à Morsang, pour « un dimanche nonchalant au bord de l’eau », pendant lequel il pêche, aux côtés de Mme Maigret qui lit un magazine, « s’interrompant de temps en temps pour le regarder avec un sourire amusé ». Dans Maigret et le client du samedi, il profite de la promenade dominicale avec Mme Maigret pour examiner les lieux où habite son étrange visiteur de la veille.
«Maigret avait l’habitude, ce jour-là, quand par chance, il le passait chez lui, de faire la grasse matinée ». Une fois levé, il mange des croissants (un rite souvent réservé au dimanche), lit quelques hebdomadaires, prend son bain. Après déjeuner, il emmène sa femme à Montmartre, et en fin de journée, il regarde un film policier « qui le fit grogner toute la soirée ». Un bon dimanche, en somme, même si le narrateur ajoute: « Au fond, s’il savourait la monotonie des dimanches, il savourait encore plus le moment où, le lundi main, il reprenait possession de son bureau. » Parce que mener des enquêtes est finalement sa vraie raison de vivre… Une fois que les Maigret ont acheté leur petite maison à Meung, ils y passent souvent
les dimanches. Dans La Patience de Maigret, qui débute un lundi, le commissaire évoque avec grand plaisir le «bon dimanche » de la veille : un ragoût odorant qui mijote, Mme Maigret qui nettoie, et Maigret, en chapeau de paille, qui jardine, puis, après déjeuner, fait la sieste dans son « fauteuil-hamac à rayures rouges et jaunes». Parfois, l’après-midi, il va jouer à la belote à l’auberge du village, comme dans Maigret et le tueur, où il a passé « le week-end qu’il avait décidé d’avoir, mais il ne pouvait pas espérer que ses préoccupations et ses responsabilités ne le suivraient pas à la campagne.». Dans Maigret et le marchand de vin, les Maigret restent chez eux à Paris, car le commissaire est un peu grippé. Mme Maigret en profite pour le chouchouter, et lui prépare un rôti du dimanche qui lui rappelle ceux de son enfance; l’après-midi, il regarde un western à la télévision ; « un bon dimanche, malgré tout», se dit Maigret. Enfin, dans La Folle de Maigret, par un beau dimanche printanier, le couple se promène au jardin des Tuileries, puis Jules invite Louise au restaurant pour conclure la journée en beauté ; et on peut retenir cette phrase du roman, qui résume bien l’entente du couple : « même quand ils se contentaient de marcher côte à côte le long des trottoirs, ils ne s’ennuyaient jamais »...
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