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Martin Gallant // Method Photo // Phil Tifo Spot // Whistler
ENTREVUE
MARTIN GALLANT a.k.a The Godfather
QUÉBEC Street Riding CAMP OF CHAMPIONS 20 ans déjà !
S om ma ir e Vo lum e 2 .1
08 Martin Gallant a.k.a The Godfather 22 Retour au Moyen-Âge du snowboard 32 Street Riding au Québec 36 Best and worst avec Campos et Craven 46 Photos Gallerie 50 Trick tip avec Dan Migno 62 Check out sur Front line 64 COC: 20 ans déjà ! 66 Musique avec Wes Makepeace 72 Outro: L’importance du team 74 Intro: Libérez-vous
Abonnement: www.slashmagazine.ca Handplant // Scott Shaw Photo // Oli Gagnon Spot // Mont Hood
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Directeur de publication: Pat Burns Directeur photo: Oli Gagnon Contenu éditorial: Etienne Gilbert Ventes publicitaires: Etienne Tremblay Direction artistique: Ralph Samson Claudia Renaud
Contributeurs aux photos: Ashley Barker, Angel Rodrigez, James Holm, Phil Tifo, Julien Sallenave, Dom Gauthier, Adam Moran, Alexis Paradis, Scott Sulivan. Contributeurs au texte: Etienne Gilbert, Louis Gravel, Sylvain Beauchesne, Nima Jilali, Eddie Wall, Emanuel Krebs, Dan Migno, Mike Hager, Muzzey, Alex Auchu.
Contribution artistique: Karen Lapointe Patrick Beaulieu Imprimé au Canada: ISSN 1913-8385 Impression: Litho Chic
Slash Magazine 425, Gérard-Moriset, suite 8 Québec, Qc, Canada, G1S 4V5 www.slashmagazine.ca info@slashmagazine.ca Le magasine Slash(ISSN 1913-8385) est publié 3 fois par année. La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos publiés, qui engagent la seule responsabilités de leurs auteurs. Les constributions sont les bienvenues, toutefois, vous devez fournir une enveloppe pré-affranchis pour le retour. Toute reproduction sans l’accord de l’éditeur est interdite. Slash magazine(ISSN 1913-8385) is published 3 times a year. Opinions expressed in articles are those of the autor. All rights reserved on entire content. Slash magazine welcomes edittorial submissions; however, return postage must accompagny all unsolicited manuscripts, art, or photographic materials if they are to be return.
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Libérez-vous par Étienne Gilbert
INTRO
« (...) c’est votre pensée qui parle, qui juge votre condition et essaie d’agir sur le nouveau besoin que vous venez de vous créer, celui «d’être libre». On ne «devient» pas libre; la liberté surgit d’elle-même. » Tout le monde veut être libre, mais connaissons-nous vraiment ce que la liberté signifie? Est-ce que la liberté est quelque chose que l’on devient ou serait-il possible qu’elle soit quelque chose que nous devons simplement laisser émerger d’elle-même? L’hiver dernier, j’ai eu la chance de visiter l’Autriche pour la première fois. Voyager est une des choses qui m’a toujours ouvert l’esprit et qui me permet de remettre certaines choses en perspective. Non seulement voyager nous sort de notre routine, mais pour plusieurs d’entre nous, cela réanime aussi notre présence et notre attention. Voir des gens avec des habitudes, des manières, un langage, des traits de visage et des styles de vie différents, mais avec la même ambition d’être heureux, me fait réaliser que nos différences, aussi nombreuses soient-elles, sont insignifiantes comparativement à nos ressemblances. 8 // slash snowboardmag
Dans les centres de ski que nous avons visités, la différence entre la scène du coin et celle de l’Amérique du Nord était évidente. Le pourcentage de skieurs était beaucoup plus élevé que celui de snowboarders. Les snowboarders ne portaient pratiquement aucune des marques les plus connues de par chez nous, et le niveau d’habileté général était, de beaucoup, inférieur. Une chose était cependant identique, l’enthousiasme des gens pour la montagne et pour la camaraderie. En écoutant les Autrichiens se faire la conversation en allemand, le concept du langage prenait à mes oreilles une toute autre dimension. Les mots n’étaient, pour moi, que de simples sons. N’est-ce pas précisément ce qu’ils sont? Cependant, au travers les millénaires, nous avons transformé les mots en concept rempli de symbolisation, des concepts créés pour représenter des choses, des actions, mais aussi des sentiments et des émotions. Les mots rendent-ils vraiment justice à ce que nous vivons, ressentons et voulons exprimer? Le langage a-t-il ses limites? Le langage corporel ne peut-il pas parfois en dire plus que les mots?
Layback // Devun Walsh Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler, BC
Sur mon chemin du retour, je me suis rendu compte aussi que le vrai voyage est celui que nous faisons à l’intérieur de nousmême. Pour accueillir une nouvelle expérience, il faut lui faire de la place. Vous pouvez faire le tour du monde, mais si vous n’êtes pas prêt à explorer votre propre condition humaine, à être vraiment attentif et non possédé par la petite voix dans votre tête, c’est comme si vous n’étiez jamais parti. Seul votre corps a voyagé, alors que vous êtes demeuré là où vous avez toujours été: dans votre tête. Pour certains, même voyager ne change aucunement leur disposition intellectuelle, et restent constamment prisonniers de leurs pensées. Plus facile à dire qu’à faire! Le système de la pensée est complexe. Il est facile de s’y faire prendre et de se dire : «il est «mauvais» d’être prisonnier de mes pensées, je vais donc m’en libérer.» Une fois de plus, c’est votre pensée qui parle, qui juge votre condition et essaie d’agir sur le nouveau besoin que vous venez de vous créer, celui «d’être libre». On ne «devient» pas libre; la liberté surgit d’elle-même. Nous sommes tous les esclaves de nos pensées à un niveau différent. Serait-ce possible de vivre chaque moment de nos vies sans constamment porter de jugement, sans interpréter, comparer, aimer ou détester, définir de bon ou de mauvais, etc? Qu’est-ce qui fait qu’une chose est meilleure qu’une autre? Sommes-nous libres de nos propres opinions? Sommes-nous réellement libres de choisir ce qui influence nos opinions? Nos opinons sont-elles vraiment libres, si nous ne contrôlons pas totalement ce qui les influence? Est-il possible de porter un jugement nouveau et totalement libre, si nous analysons constamment les événements du présent à travers de vieilles pensées et idéologies du passé? Est-il nécessaire d’avoir une réponse ultime pour chacune de ces questions? À quel point ces réponses seraient-elles libres et vraies? Je ne connais personne qui peut dire qu’il ne se perd jamais dans ses pensées. Cependant, il nous arrive, à tous, de vivre des moments au cours desquels notre pensée est absente
et notre présence est complète. Lorsque nous faisons du snowboard par exemple, il nous arrive tous de tout oublier. Notre esprit devient silencieux et certains diront même que le temps s’arrête. Bien, c’est précisément ce qui se passe! Le concept du passé et du futur doit se dissoudre pour que le seul vrai temps, le présent, puisse exister librement et être expérimenté pleinement. On pourrait dire que lorsque nous sommes libres de nous-mêmes et du temps psychologique, la vraie liberté émerge. C’est ainsi que le snowboard devient, pour plusieurs d’entre nous, une forme de méditation qui nous garde jeune et sain d’esprit. La pensée est évidemment essentielle pour fonctionner dans notre monde, mais elle a ses limites, un peu comme le langage. Un esprit libre est ouvert au présent et, par le fait même, ouvert au nouveau et au potentiel de créer. Combien de fois vous est-il arrivé de chercher un mot ou un nom où vous aviez le sentiment de l’avoir sur le bout de votre langue, mais que plus vous cherchiez, moins vous aviez l’impression de pouvoir vous en souvenir. Puis, au moment précis où vous cessez de chercher, il vous saute à l’esprit. Lorsque nous sommes libres de nos pensées et que nous faisons place à notre vraie nature, la vraie liberté surgit d’elle-même. Sortez de vos têtes! Libérez-vous! Go snowboard!
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Cab corked 540 indy // Martin Gallant Photo // Julien Sallenave Spot // Whistler, BC
AKA the God Father. Martin Gallant est un personnage unique. Son style, son langage, ses histoires, son style de vie, sa carrière, ses plans futurs ; tout à propos de Martin est unique. Nous avons fait notre mieux pour conserver l’interview en partie intégrale, et cerner les mille et une facettes de notre old timer préféré. Cependant, Martin, étant fidèle à sa réputation de raconteur d’histoires, en avait long à dire. Il nous a fallut raccourcir l’interview quelque peu. Pour ceux qui le connaissent bien, vous pourrez facilement vous imaginez de quoi cela aurait pu paraître. Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance de faire sa rencontre, le contenu vous donnera quand même un bon aperçu du personnage incomparable que représente notre cher Martin.
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Entrevue
par Joel Muzzey et Étienne Gilbert
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Cab corked 540 indy // Martin Gallant Photo // Phil Tifo Spot // Whistler, BC
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- Qu’est-ce qui t’a amené à faire le move vers Whistler et dans quelles circonstances ? Un jour, moi et mon chum Pat Van, on écoutait le film de snowboard In Exile. Y’avait une section dans le film où on voyait le wind lip à Blackcomb. Après avoir vu la section du wind lip, on s’est dit : « Ayoye ! Faut qu’on aille à Whistler. » J’ai laché l’école ; j’avais environ 17 ans. Pat, lui, avait fini l’école. Je me suis acheté un 1968 Maverick, pis on est monté à Whistler. - Qu’est-ce qui est le plus mémorable des premiers moments passés à Whistler ? Quand on est arrivé à Whistler à l’automne, on n’avait pas de place où rester, fait qu’on veillait ben tard dans les bars à chaque soir. On vivait un peu partout comme des bums. On s’était construit un petit abri dans le bois. On a aussi dormi dans des saunas, des hostels, des salles de concierge, dans le toit du Château Whistler. On utilisait les douches et les gyms des hôtels dans lesquels on réussissait à rentrer par infraction. C’était la vie de roi, quand ça marchait ! Je me rappelle aussi de notre première journée au wind lip. On est monté sur Blackcomb et on demandait à tout le monde : « Where’s the wind lip, where’s the wind lip ? » Quand finalement on est arrivé au spot, nos yeux étaient ronds comme des trente sous. On a passé la journée à hiker et à jumper le wind lip. On avait l’impression que la mission était vraiment accomplie. - Qui faisait partie de ta gang d’amis originaux dans les premières années ? Pat Van, mon frère, Bebite Odet, Cafe Blouin, Bill Boine...une sale gang. Éric Marchand et Marc Morrissette étaient les deux autres seuls frenchies dans ce temps-là. - Comment était la vibe envers les jeunes frenchies ? Étiez-vous les bienvenus ? Pas longtemps après notre départ du Québec, c’était le référendum pour la séparation du Québec. Ça fait que partout où on allait, tout le monde nous disait : « Go back to Québec fucking frenchies etc. » Moi, avec mon pauvre anglais, je disais pas grand chose, mais Pat, lui, y’était bilingue, pis y’aimait pas ça se faire piler sur les pieds. Fait qu’on se battait à tous les soirs qu’on sortait pratiquement. Pat y’était capable d’en prendre. Un, deux, trois gars. Quatre gars, oups ! Là, Pat commencait à avoir de la misère. Ça fait que je rentrais dans le tas avec un bon coup de pied. On se tiraillait pas mal souvent. ( rire ) - Avais-tu des attentes envers le snowboard à ton arrivée à Whistler ? Dans ce temps-là, tout ce que je voulais, c’était de rider à chaque jour. Je pense que j’ai pas manqué une seule journée, le premier hiver que j’ai passé à Whistler. J’avais même pas de passe de saison, mais j’arrivais quand même à monter sur la montagne à chaque jour. On m’apellait l’homme invisible. ( rire ) Je ne savais pas vraiment où tout ça allait m’amener, mais je savais que je voulais continuer a faire des compétitions et à espérer pour le mieux. - Avais-tu des commandites ? Au Québec, j’étais déja commandité par Norteck Rebel Snowboard. Dans toute ma vie, j’ai seulement eu à acheter un snowboard, pour 100$ au cost de Norteck Rebel avant qu’il commence à me supporter. Norteck me payait mes compétitions et mes dépenses de déplacement. J’étais le champion canadien de half pipe dans ce temps-là. Une fois arrivés à Whistler, ça n’a pas été trop long que nos boards étaient complètement finis. Nos edges étaient tous pétés. Un jour, y’avait des boards en démo à la base de Blackcomb. Toutes les compagnies étaient là. Dans le temps, Kemper snowboard étaient les plus hot. C’était eux-autres qui avaient le team de malades. Ça fait qu’on est allé voir le rep à la tente Kemper. On lui a jasé ça un peu et on l’a amené avec nous autres sur la montagne pour tester ses boards. On a étourdi le gars ben raide. En arrivant en bas, le gars nous a donné des boards pis du linge O’neil. Sur le coup, j’avais aucune idée de ce que ça allait engendrer. Fait que là, on avait du beau stock ben neuf. J’ai rencontré un autre Québecois, Eric Berger, qui prenait des photos de kayak, dans ce temps-là. Il est maintenant un photographe reconnu dans l’industrie. Une bonne journée, y m’a demandé si je voulais aller shooter des photos sur la montagne. Moi, j’avais aucune idée, j’avais jamais fait ça auparavant, mais j’ai dit OK. Ça fait que j’ai sauté une couple de roches à droite pis à gauche. Sans même y repenser, l’hiver a fini et je suis retourné au Québec. J’avais une bonne job au skateparc pour la municipalité, ça fait qu’à chaque été, je retournais au skateparc. Je pense que je me faisait payer 20$ de l’heure en dessous de la table. La job de rêve ! J’pensais travailler là pour le restant de mes jours. Un jour, les kids du skateparc sont venus me voir en criant : « Martin, Martin, ferme le skateparc, viens au magasin, t’es dans le magazine ! » J’ai dit : « Ben voyons donc ! » Fait qu’on a mis le cadenas sur la porte du skateparc à Bois Brillant, pis on est parti au dépanneur en skate comme une belle gang d’énarvés. En arrivant au dépanneur, j’pogne le Transworld pis bang, la double page centrale, photo de Éric Berger. J’étais vraiment content, mais c’est tout. J’ai même pas appellé Éric ou quoi que ce soit. Après l’été, je suis retourné à Whistler. Le téléphone a sonné au début de l’hiver ; c’était Kemper Snowboard USA. Ils ont commencé à me faire une offre. J’étais vraiment content. J’étais encore amateur sur le team, mais ils m’aidaient avec mes dépenses pour aller au contest. 26 // slash snowboardmag
Backside 360 indy // Martin Gallant Photo // Julien Sallenave Spot // Whistler, BC
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Gap to rock // Martin Gallant Photo // Phil Tifo Spot // Whistler, BC
- Comment as-tu fait le saut au statut de pro ? Dans le temps, pour devenir pro, y fallait que tu gagnes de l’argent dans une compétition pro. Cet hiver-là, Simon, un des mes amis anglais, et moi, on planifiait d’aller faire le Baker bank slalom. À ce moment-là, j’étais encore amateur sur Kemper. Mais Simon voulait que je m’inscrive dans la compétition pro. L’inscription des compétitions pro coûtait plus chère et j’avais pas l’argent pour le faire. Ça fait que Simon a volé la carte de crédit de sa mère et m’a inscrit pro sans me le dire, parce qu’il avait confiance en moi. Y m’a dit : « Fais-toi s’en pas, va gagner la compétition pis remets-moi l’argent plus tard. » Quelques jours avant la compétition, Simon s’est cassé le genou. J’étais broke pis je me ramassais tout seul avec personne pour me driver à Baker. Simon m’a dit : « Pas de trouble, je vais te trouver une ride. Je connais un gars, Ross Rabligliati » ( rire ). Ça fait que j’ai embarqué dans la van à Ross et on est descendu au mont Baker. En route vers Baker, on avait du gros fun et on avait hâte à la compétition. Une fois arrivés à Baker, je vois-tu pas mon Ross qui met son suit en spandex pis ses hard boots. « J’étais là, ayoye je le connais pas lui ! ( rire ) Qu’est-ce qui fait ? » Lui, y s’en calissait. Tous les big guns étaient là. Andy Hetzel, Palmer, Craig Kelly, Ranket, Noah Salaznek, Tom Burt. Nomme n’importe quel pro du temps, tout le monde était là ! On faisait le party avec tout le monde. On buvait de la bière avant la course et pendant la course. C’était le gros party. Pis Ross enfile son tight suit pis ses hard boots pis on riait comme des malades. Ross, lui, était ben sérieux. Dans ce temps-là, Craig avait jamais perdu le bank slalom de toute sa vie. Ross disait : « La seule manière que je vais réussir à battre Craig Kelly, ça va être grâce à mon suit. On en riait un sale coup ! En bout de ligne, Ross a gagné, pis moi je suis arrivé sixième. On est retourné à Whistler ben content, gros party, j’avais de l’argent dans les poches. Ça allait bien ! Une fois l’hiver terminé, le monde à Kemper m’ont demandé de ne pas retourner au Québec. Il voulait que je ride tout l’été, que j’aille en Nouvelle-Zélande, au mont Hood, que je filme pour le film Creature of habit et que je tourne pro. Le gros kit. Ça fait que j’ai pas perdu de temps pour leur dealer ça. Je leur ai dit : « Moi, j’ai une bonne job au Québec ! Ça va me prendre la mote ou sinon je retourne au Québec. » ( rire ) Ça fait qui m’ont donné la mote. Ils m’ont donné un budget illimité, pis y m’ont donné une carte VISA or Kemper Snowboard. ( rire ) Free for all. ( rire ) Ça, c’etait le vrai rêve. C’était comme ma nouvelle job. Mais on prenait pas ça comme une job. Dans ce temps-là, c’était pas si sérieux que ça. On ne filmait pas beaucoup. C’était juste rider avec tes chums, avoir du fun, boire de la bière le soir, that’s it ! C’était juste d’être toi-même. Les attentes des compagnies n’étaient pas très grandes en fait de productivité médiatique. C’était la belle vie. Je faisais encore beaucoup de compétitions. Je me classais bien dans les compétitons freestyle. Pis un jour, les gars m’apellent pis me disent : « Martin, c’est ben beau les contests, mais on pense que tu devrais te concentrer plus sur les photos pis sur le film. » J’ai dit : « Ha ouin ! Préparez-vous, parce que la carte en or va se faire fouetter. Envoyez-moi un Tom Burt 170. Je ride pu mon p’tit 55, board de freestyle, j’m’en va en Alaska la semaine prochaine. » Y m’ont dit : « T’es ben trop petit pour un 170. » J’ai dit : « Envoyez-moi un 170, je décalisse en Alaska. » ( rire ) 28 // slash snowboardmag
Ça fait que je suis allé en Alaska, pis là j’ai trippé en malade. J’ai passé beaucoup de temps là-bas pour les deux saisons suivantes. Dans ce temps-là, y’avait pas de guide, rien pentoute. J’étais au bureau d’hélicoptère avec ma gold card. Je pointais les montagnes. « I want to go there ». Y te donnait des jetons. Les jetons bleus c’était 35 $. Pour 35$, y te droppait sur n’importe quel pic. Mais y fallait que tu rides jusqu’à la route. Pour 50$, un jeton noir, pour les pics plus loin où il fallait que tu te fasses ramasser après ta run. Les jetons noirs, c’était pour les big shot. Moi, j’avais les poches ben pleines de jetons noirs. ( rire ) J’ai fait plein de premières descentes. J’ai même fait une descente avec Craig Kelly, un à coté de l’autre, sur Diamand, une montagne vraiment populaire en Alaska, en criant comme des enfants. On avait du gros, gros, gros fun. On était dans les premiers à faire la descente. Craig était ben safe, moi je connaissais rien. Je savais même pas comment mon transever marchait. C’est un peu ridicule qui ne soit pas arrivé plus d’accidents que ça. Craig m’en a beaucoup appris sur la sécurité en montagne. Ça c’est des vraiment bons souvenirs. Pendant environ quatre ans, on a vécu comme des rock stars. La boisson, les restaurants, les femmes, pis les billets d’avion. On a voyagé partout à travers le monde. Nouvelle-Zélande, partout en Amérique du Nord, Chine, Alaska, Yukon, et partout en Europe. L’Europe est ma place préférée, je pense. Tu peux voyager de la France à l’Italie sur ton snowboard. Le terrain accessible en chair lift est infini. J’ai même eu un pro model la saison avant que la compagnie « pull la plogue ». Pendant plusieurs années, l’argent n’était pas un problème du tout. Je prenais même pas la peine de collecter mon photo incentive. J’ai dû perdre quelque chose comme 200 000$ dans ma carrière parce que j’étais trop lâche pour faire le suivi auprès de mes commanditaires. Dans le temps, les photo incentive étaient tellement gros que ça mettait des compagnies en faillite. Après ça, j’ai sauté d’une compagnie de board à l’autre. J’ai eu environ deux ans sans board sponsor où je faisais gros des compétitions de boader cross. Je me classais bien et je faisais de l’argent. - As-tu fais assez d’argent durant ta carrière de snowboard pour te bâtir un futur ? Oui ! Je dois tout au snowboard. Ma maison, truck, jouets, lifestyle, amis. Je suis vraiment reconnaissant. - Tu réussis encore à avoir autant de couverture photo que bien d’autres jeunes riders au pic de leur carrière. Comment expliques-tu ça ? Quand je monte en-haut, je ride ce qui me convient le mieux. J’aime ça rider beaucoup de différents terrains. J’essaie de ne pas passer une journée à bâtir un jump pour le pogner 20 fois. C’est aussi plus facile d’être productif côté photo quand t’as pas à te préoccuper de la caméra vidéo. - Es-tu toujours aussi enthousiaste envers le snowboard. Commences-tu à être burnt out ? ! Non, non ! Je ne suis pas burnt out pentoute ! J’adore ça monter quand que je veux, et prendre des photos. J’m’en venais burnt out quand je roulais le film Gathering avec toute la business qui fallait s’occuper. Asteur, je m’en fous. Quand je monte en-haut, c’est vraiment pour me faire du fun. J’ai toujours fait ça pour moi-même, mais maintenant plus que jamais. J’ai aucune attente de mes journées autre que de rester positif et d’apprécier. Je ride ce qui me tente. Je pense que c’est pour ça que je ride vraiment bien depuis les dernières années. J’ai pas de pression de mes sponsors ou envers moi-même. Je ride pis c’est tout.
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Spines // Martin Gallant Photo // Phil Tifo Spot // Whistler, BC
- Trouves-tu que le snowboard a évolué pour le mieux ? Côté riding c’est complètement sick à quel point les air sont plus gros et les trucs plus sick, etc. Mais dans le temps, on était plus original. Tout le monde avait son propre style. De nos jours, tout le monde suit une mode ou une autre. Dans certain cas, y’a du monde qui saute d’un style à un autre, d’une année à l’autre. Même les compagnies suivent les mêmes modes. C’est sur que c’est pas tout le monde de nos jours qui sont fake. Mais à mon avis, dans notre temps, tout le monde était plus real. Soyez vous-mêmes les jeunes ! - Qu’est-ce qui te rends le plus reconnaissant envers ta carrière de snowboarder ? Le snowboard m’a reconnecté avec la nature. Quand j’étais kid et que je vivais à Montréal, je rêvais d’un monde en béton, pu d’arbre, pu de gazon. Une place où on pourrait faire du skate partout. J’ai commencé à faire du snowboard, et maintenant j’apprécie et je respecte les montagnes et la nature. Ça m’a aussi appris à apprécier la vie, le paysage et à prendre le temps de respirer par le nez.
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Method // Martin Gallant Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler, BC
- As-tu un road trip en tête qui était particulièrement mémorable ? Y’a de ça environ presque 10 ans, je me tenais tout le temps avec mon frère, Dom Gauthier, Pelchat, Chanut et Martin Gagné. Mon frère était tanné de travailler dans les restos. Fait que j’ai dit à mon frère : « On va acheter un motor home, deux ski-doos, un trailer, une caméra, pis on va partir sur la route. Tu vas filmer tout l’hiver, pis à la fin de l’hiver, tu vendras le footage pour te faire de l’argent. Fait qu’on est parti un hiver complet avec notre photographe Ryan O’down. On a même fait une histoire pour SBC( magazine ). L’hiver suivant, on se jasait dans le motor home. Pis là, c’était Martin Gagné qui disait qui était tanné de travailler dans les restos et qui pensait retourner au Québec. C’est là que j’ai lancé l’idée de faire un film. On s’achète un ordi, pis Martin Gagné va s’occuper du montage et tout le monde va filmer pis rider en malade. J’ai acheté d’autres caméras pis on est reparti sur la route avec le motor home, une couple de fois à droite pis à gauche au courant de l’hiver avec différents riders. Pis c’est comme ça que le Gathering est né. En bout de ligne, on a fait Le Gathering, Triumph, Clockwork, Gong Show et Remote Control. Pendant toutes ces années-là, on a donné la chance à plein de jeunes up and comer de faire leur place dans l’industrie. On a été comme un genre de tremplin. Malheureusement, l’industrie étant ce quelle est, à chaque année on perdait nos meilleurs riders aux mains de plus grosses compagnies de film. C’était bon pour la carrière des gars, mais éventuellement c’est ça qui a tué notre compagnie. Mais en bout de ligne, ça quand même été 5 ans de gros fun. Ça m’a permis de faire mon retour au freestyle, étant donné que pendant plusieurs années, je m’étais concentré sur le freeride. - Qu’est-ce que tu fais maintenant et depuis les dernières années ? - As-tu des plans pour le futur ? C’est incroyable, mais I’m still leaving the dream. J’ai encore des sponsors qui me supportent. Apo snowboard. « C’est un honneur de rider pour Régis Rolant, une légende du snowboard. » Dakine, Drake North Wave, Wick wam, Black flys, North Face. J’ai encore la chance d’aller rider à chaque jour durant l’hiver et de mettre du gaz dans mon truck et dans ma sled. Je suis vraiment chanceux. Pendant les mois de l’été, je fais de la construction. Cet été, par exemple, je travaille sur un log bridge. Mon maître Yoda a eu un contrat pour recréer le premier log bridge de Whistler à Rainbow Park pour les Olympiques. Je suis en train d’apprendre le métier. J’accumule des log présentement pour éventuellement construire ma propre log house sur mon nouveau terrain. Une fois que ma maison va être fini, je vais vendre celle dans laquelle je vie présentement. Je m’achète un bateau de 40 pieds, pis je m’en vais faire le tour du monde. Je vais acheter mon bateau à San Diego. Le plan, c’est de m’engager un capitaine pendant le premier mois environ. Il va tout me montrer. Après ça, je vais lui acheter un billet d’avion, je vais le « re-shipper » à San Diego, pis je pars à l’aventure. slash snowboardmag // 31
FS 360 // Charles Reid Photo // Julien Sallenave Spot // Whistler, BC
RETOUR AU MOYENtexte par Louis Gravel Un banal communiqué de presse le 8 novembre 2007 va créer une commotion dans l’univers du snowboard canadien (oui oui ... le ski aussi). Le fameux Resort of the Canadian Rockies (RCR) décide d’être «précurseur» en matière de sécurité. La haute direction dévoile une nouvelle politique en matière de sécurité dans leurs parcs à neige, l’élimination de tous les sauts de type big air. Selon RCR, les sauts sont un trop grand risque de blessures et ils ne veulent pas compromettre la sécurité de leur clientèle. Cette décision fait suite à une poursuite intentée contre une station de ski américaine qui a été ordonnée de verser 14 millions de dollars à un skieur qui est devenu quadraplégique suite à l’utilisation d’un saut mal entretenu. Par contre, chez RCR, on essaie de nous faire croire que ce n’est pas vraiment à cause de ce jugement, mais bien parce que la haute direction juge mettre en danger la sécurité de leur clientèle en laissant les sauts dans les parcs à neige. La décision a été prise par la haute direction sans vraiment consulter chacune de ses stations et leur réalité locale. Bref, elle a été prise par 32 // slash snowboardmag
une bande d’hommes à cravate aveugle. Le qualificatif utilisé dans le communiqué a mal été choisi. En voici un meilleur: rétrograde! L’industrie canadienne du snowboard est en état de choc devant le communiqué de presse de RCR. Quelques représentants de compagnies de snowboard ont essayé de boycotter RCR sans vraiment réussir à regrouper les riders. La modification de cette politique arrive après la période de pré-vente de billets de saison, ce qui en choque plus d’un. RCR offre ainsi des remboursements à tous ceux qui ne sont plus intéressés à rider dans leur station. Ce que RCR veut dire à sa clientèle en offrant un remboursement: on n’a pas besoin de votre opinion, notre décision est prise, GOODBYE! Les parcs seront ainsi exclusivement composés de rails, et d’un halfpipe pour certaines stations, pour la saison 2008.
ÂGE DU SNOWBOARD C’est un résumé sommaire de ce qui est arrivé lors du début de la saison 2008. Bien entendu, il y a eu un certain mouvement sur Internet principalement. Un site web save rcr snowparks a vu le jour, plusieurs groupes Facebook se sont formés et plusieurs forums se sont insurgés de cette décision. L’argument principal de ce mouvement : RCR va à contre-courant d’un sport qui a ses racines ancrées profondément dans le freestyle et je suis bien d’accord. Le snowboard est un sport qui évolue constamment et le retrait des big air est un retour au MoyenÂge pour notre sport. C’était plus facile d’avoir un saut à Stoneham dans les années 80 lors de l’éclosion de notre sport! Est-ce vraiment un moyen efficace pour augmenter la sécurité sur nos montagnes? Au lieu d’avoir un endroit spécifiquement pensé et conçu pour sauter, les riders vont aller partout dans la montagne à la recherche de air-time, ce qui risque de mettre en danger la sécurité, non seulement des riders, mais
de toute la clientèle de RCR. On va maintenant sauter partout dans la montagne, sur les bords de pistes et dans les sous-bois. J’imagine que c’est ça qu’ils voulaient dire par diminution du risque. Right? Les stations qui sont dans le même marché que les stations RCR en ont profité grandement. Elles ont même utilisé ce mouvement pour se publiciser, elles et leurs big air. Stoneham était reconnue pour avoir une affluence incroyable dans son slope-style, mais cette année, ce fut très calme dans le parc toute l’année. Des rumeurs de baisse de revenus sont venues à mes oreilles d’employé de la station, mais c’est bien des rumeurs. J’espère bien que cette baisse de revenus est réelle. Pourquoi? Parce que ces hommes à cravate tiennent plus à leurs pesos qu’à tout autre chose : money talks. En espérant qu’ils comprennent que le retrait des sauts a été une cause majeure de cette baisse de revenus. (Ce que je doute.)
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Où sont passés nos Le fait que le big air ne soit pas encore une discipline olympique (lors de cet écrit) et l’absence d’une voix forte, comme une fédération qui nous considère vraiment ou un porte-parole reconnu a permis à RCR de prendre cette décision sans contrecoup. Pourquoi la CSF n’a-t-elle pas obligé Stoneham, qui est un centre national d’entraînement en halfpipe, à avoir des infrastructures d’entraînement comme, par exemple des big air? Franchement ridicule comme centre d’entraînement. Je crois, par contre, que cette situation doit nous amener à réfléchir sur la sécurité dans notre sport. Oui, la pratique du snowboard comporte des risques, mais quel sport est totalement sécuritaire? J’ai eu la chance de parler avec un patrouilleur à ce sujet dans un remonte-pente. Il m’a affirmé qu’il y avait plus de blessés depuis le retrait des big air. Surtout des membres cassés, mais moins de commotions cérébrales. Bien entendu, plusieurs mesures ont été prises depuis quelques anan34 // slash snowboardmag
nées comme le port du casque obligatoire, la park-pass pour le parc XL et les normes d’aménagement des parcs à neige qui ont été resserrées. La plupart de ces mesures sont appliquées de mauvaise façon. La park-pass est, selon moi, mal appliquée (du moins à Stoneham), car on ne fait que remplir une décharge (qui, selon une de mes sources, n’a aucun poids juridique) et on ne vérifie pas l’expérience du rider avant de lui vendre la passe. On ne sait pas alors si le rider est de calibre pour utiliser des modules XL. Pourquoi ne pas vérifier le calibre du rider? Du moins lui faire visionner un vidéo de sensibilisation avant de lui donner la passe. Pour ce qui est des normes d’aménagement des parcs à neige, les stations utilisent la plupart du temps des sauts de type step-down, ce qui augmente la force d’impact à l’atterrissage. Pourquoi ne pas avoir
BS 720 // Torstein Horgmo Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler, BC
jumps ? simplement utilisé de vraies pyramides (true-table) ou des sauts de type step-up comme vu au X-Games 2008? Une réponse simple, les step-down sont plus faciles d’entretien et coûtent moins cher à fabriquer en neige. Je ne sais pas si ces arguments ont pesé lourd dans la balance, mais comme j’ai déjà dit : money talks! Toute cette histoire nous ramène à la responsabilité personnelle des riders. Chaque utilisateur doit connaître ses limites et accepter le risque qui se rattache à la pratique de son sport, mais chaque station doit aussi offrir des modules de qualité. C’est ce qui est vraiment frustrant pour nous. Nous n’avons plus la liberté de pratiquer notre sport de la manière qu’on veut. Des gens ont choisi de prendre, pour nous, la décision ultime comme si nous étions des enfants d’âge préscolaire.
Il se pourrait que les sauts fassent un retour dès la saison 2009, selon une de mes sources. Ils seront, par contre, beaucoup moins accessibles au commun des mortels et il y aura beaucoup de supervision près de ces modules. J’espère voir un retour des sauts dans un avenir rapproché. Pourquoi? Pour l’évolution de notre sport et voir de nouveaux jeunes riders locaux percer au niveau international. Je suis quand même un peu résigné et défaitiste, car ce n’est pas facile de faire bouger les choses avec une organisation comme RCR. Par contre, vous, les riders, faites-vous entendre. Il en revient à vous de faire pression, vous êtes clients comme tous les autres! Dites que vous voulez des sauts lors de l’achat de votre passe de saison ou de votre billet de journée, car où il y a de la demande, il va éventuellement avoir de l’offre, et c’est sûrement de cette manière que les sauts vont faire un grand retour dans les stations de RCR. slash snowboardmag // 35
Nosepress Pop out // Will Lavigne Photo // Oli Gagnon Spot // Chicoutimi
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par Étienne Gilbert Au cours des dix dernières années, l’industrie du snowboard a vu la popularité du jibing et du street riding grandir à un rythme exponentiel. Pour une province comme Québec qui se retrouve couverte de neige pour un solide quatre mois par année en moyenne, l’enthousiasme pour ce style de riding ne pouvait pas tomber mieux. La diversité du terrain des villes comme Montréal, Québec, Trois-Rivières, Chicoutimi, pour n’en nommer que quelques-unes, est telle que le potentiel est simplement infini. Au fil des saisons, les riders locaux ont su prendre avantage de leur terre natale, et malgré leur isolement face au reste de l’industrie, ils ont su se faire une niche au sein de cette dernière, et bien plus encore. De nos jours, l’industrie entière connaît la belle province autant pour ses milles et un spots parfaits que pour le talent des riders du coin. Évidemment, il y a beaucoup d’autres facteurs qui ont influencé l’émergence et la visibilité de notre scène, comme les films du Gathering, les films Sugar Shack, l’Empire Shake
Down, mais depuis les trois ou quatre dernières années, notre street riding est la raison principale pour laquelle on fait parler de nous. C’est aussi pourquoi plusieurs compagnies internationales de vidéos spécialisés, comme MDP, Absinthe, Rome team video, Forum team video, Standard et People, organisent un ou plusieurs voyages au Québec durant leur saison pour venir chercher les meilleures images possibles pour leur nouveau vidéo. Nous sommes fiers de les recevoir chez nous et je crois que notre hospitalité est définitivement une autre raison pour laquelle ils reviennent chaque année. C’est grâce à des gens passionnés, dédiés, motivés et au nombre grandissant de riders excellant au niveau international que la scène du snowboard au Québec est plus solide que jamais présentement. Tant et aussi longtemps que nos villes seront couvertes de neige durant l’hiver, de nombreux snowboarders venant de partout en feront leur terrain de jeux.
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180 switch 50-50 // Darrell Mathes Photo // Alexis Paradis Spot // QuĂŠbec
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J’ai commencé à faire du snowboard en décembre 1994. Reste que, mon premier hiver complet avec une passe de saison fut à Whistler en 1998-99. Pendant mes trois premières saisons, la ville de Québec était mon terrain de pratique. Nous passions des heures, des jours, bref des saisons à se bâtir des sauts un peu partout à travers la ville. Mes amis et moi avons commencé à rider des rails de ville en 1997. C’est, cependant, en 2000 que nous avons vraiment commencé à exploiter le potentiel et l’opportunité que la ville nous offrait. Guillaume Brochu, Phil Paré, Mat Laroche et moi formions notre propre crew avec Fritou comme filmeur, Karl Rousseau et Oli Gagnon comme photographe. Nous étions un des peu nombreux crew originaires de la ville de Québec. Le ledge rouge, ledge vert, le kink rouge de l’université, le kink de l’Hôtel-Dieu, les ledges du Carré d’Youville, les rails verts de Chicoutimi, pour n’en nommer que quelques-uns, sont tous des spots que nous avons découverts et ridés les premiers. C’est fou de voir à quel point le phénomène a explosé depuis. Je suis fier d’avoir ma place dans l’histoire du street riding de Québec et de voir que notre scène gagne beaucoup de visibilité depuis. Je lève également mon chapeau aux nouvelles générations qui ont steppé up et maintenant portent le flambeau.
- Etienne Gilbert
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«Ce n’était qu’une question de temps, ça devait arriver.» Contrairement à bien des riders de la scène québécoise, j’ai grandi sur la rive-sud de Montréal, où le skate était déjà bien établi. J’ai adopté le skate comme un lifestyle plusieurs années, avant même de connaître le snowboard. C’est grâce à cette envie de skater incontrôlable durant la saison hivernale que plusieurs autres skateurs de la région et moi avons découvert le snowboard. C’était notre façon de rider toute l’année. Finie la saison de procrastination. Tellement de nouvelles possibilités s’offraient maintenant à nous; c’était comme un cadeau du ciel. Tout était encore à faire. Mais détrompez-vous, ce n’est pas d’hier que le street jibing a sa place dans cette merveilleuse industrie. Certains des plus vieux vidéos, comme Scream of consciousness, de Burton en 1991, vous surprendrons en vous offrant de délicieuses images de Terje Haakenson qui descend des rues en jumpant les bancs de neige et qui boardslide des multi-kinks! (définitivement à voir!) C’est ce qui me fait dire aujourd’hui, en voyant l’ampleur du street jibing au sein de l’industrie du snowboard, que «ce n’était qu’une question de temps, ça devait arriver.»
- Sylvain Beauchesne
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Switch bs nosepress // Travis Kennedy Photo // Oli Gagnon Spot // Trois Rivières
Quand je suis allé à Québec pour la première fois, je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait deux pieds de neige partout et la ville semblait avoir été faite pour le snowboard. Le look de la vieille ville est extraordinaire, alors les filmeurs sont toujours fous de joie. D’un spot à l’autre, nous n’avions jamais besoin de rampe d’accélération; on avait peine à croire que des handrails puissent être aussi parfaits. Qu’on ne se demande plus pourquoi les jeunes de Québec sont tellement meilleurs que nous sur les rails! - Nima Jalali
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Nosepress // Nic Sauvé Photo // Oli Gagnon Spot // Québec
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Pour le snowboard, Québec est comparable à ce qu’est Barcelone pour le skateboard. Depuis les 3 dernières années, c’est devenu le spot le plus progressif pour le snowboard ‘’urbain’’. Des rails aux wallrides, des gaps aux ledges, Québec a de tout et il n’y a rien qui n’ai pas été fait. Dû à leurs talents, beaucoup de riders québécois se sont démarqués. Des riders comme LNP, Charles Gagnon, Nic Sauvé, Marie-France et plusieurs autres ont prouvé encore et encore que le Québec influence le snowboard grâce à ses spots parfaits et ses shredders. - Eddie Wall
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Switch 50-50 bs 180 out // Frank April Photo // Oli Gagnon Spot // MontrĂŠal
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Les rues de la ville de Québec ont toujours été propices au snowboard, et ce, peut-être même plus que la forte résurgence actuelle de l’exploitation de rails, ledges et autres obstacles urbains ne pourrait l’indiquer. Lorsque j’ai découvert le snowboard dans les années 80, comme moyen fort agréable de combler les longs mois d’attente hivernale entre la dernière session de skate de l’automne et la première du printemps, nous n’avions que l’infrastructure existante de la vielle Capitale, puisque l’accès aux stations de ski, comme le nom l’indique, nous était interdit. Que ce soient les côtes Sherbrooke, Gilmour, et autres, ou bien les historiques Plaines d’Abraham, le milieu urbain de la ville historique de Québec a été au coeur du snowboard depuis son envol sur le sol québécois. La reconnaissance internationale des dernières années n’a fait que confirmer ce que nous, snowboarders de Québec, savions depuis toujours.
- Emanuel Krebs
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BS 360 // Shandy Campos Photo // Oli Gagnon Spot // BC Interior
os p m a C y Shand Meilleur contest à vie : Combats dans les toilettes à l’épée. Pire contest à vie : Combats dans les toilettes à l’épée. Meilleur journée : Il y en a souvent mais laissez moi vous expliquer ça un peu.. Je me réveille, gros déjeuné, café/cigarette, je sors mon sled, j’explore les trails pour trouver des nouveaux spots et les shredder en malade avec mes amis, je soupe, bières/cigarettes, je vais dormir à 8 pm. Pire journée : Pas être capable de rider après une grosse dump de neige. Meilleur trick jamais landé : Je vais travailler sur ça cette année et je vous reviens la-dessus. Les tricks c’est pour les enfants. Pire bail à vie : Je me suis gravement éclaté la clavicule. J’étais dans Chatter Creek à 3h de n’importe quelle autoroute à proximité. L’incident est arrivé dans le run in avant d’atteindre la cabane à gapper. J’ai ensuite attendu 1h sur mon sled, pendant que mes amis le loadait pour moi. Avec un bras qui ne tenait qu’à un fil et une main pour conduire, ça m’a pris 11h revenir à Whistler. Meilleur façon de tourner la page : L’alcool Pire façon d’apprécier du bon temps : L’alcool Meilleur moment de la journée : Le début Pire moment de la journée : Un boovey day Meilleur chose que tu ai déjà fait : Sortir avec ma blonde Pire chose que tu ai déjà fait : Laisser ma blonde 46 // slash snowboardmag
Meilleur voyage (de snowboard ou non) : Je dois avouer que mon meilleur voyage overall fut celui à Kootenay Region (chez moi) avec Graig Kelly et Jon Cartwright (mon meilleur ami et un des plus talentueux rider que je connaisse) . Il a neigé tous les jours et nous avons ridés comme des amis de longue date. C’était trop cool de faire ce voyage chez moi avec mon meilleur ami et mon héro de tout les temps. Beaucoup de plaisir. Pire voyage (de snowboard ou non) : Jamais eu de mauvais voyage. ‘’life is what you make it’’ et ma vie rock, yahoo! Meilleur autre sport que le snowboard : Skateboard et soccer Pire autre sport que le snowboard : Monoboard et fruitbooting Meilleur chose qui te sois jamais arrivée : Mon premier skeet Pire chose qui te sois jamais arrivée : Mon Pré-majeur skeet Meilleur saison : La saison passée fut bonne. Il a beaucoup neigé, je me suis lancé en affaire avec une buisness de voyages organisés pour des groupes médias sportifs (bcactionadventures.com) et j’ai ridé avec pas mal d’amis. Pire saison : Pas encore à date Meilleur party : Parrrrty Pire party : Noo parrty
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n e v a r C Dustin
FS 360 // Dustin Craven Photo // Ashley Barker Spot // Whistler, BC
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Meilleur autre sport que le snowboard : Le surf Pire autre sport que le snowboard : Le patin à roulettes Meilleur façon de tourner la page : Se remémorer à quel point les bons moments passés ont été le fun. Pire façon d’apprécier du bon temps : Avoir un ami négatif autour de toi qui t’influence. Meilleur contest à vie : Arctic challenge Pire contest à vie : ASA Halfpipe contest Meilleur journée : 3 pieds de poudreuse à Revelstoke Pire journée : Quand c’est nuageux Meilleur trick jamais landé : Double cork 10 Pire bail à vie : J’avais 14 ans et j’ai écrasé mes vertèbres Meilleur voyage (de snowboard ou non) : Un des meilleurs voyages est probablement celui du Shakedown où on fait le party chaque année. Pire voyage (de snowboard ou non) : Le pire voyage fut lorsque nous sommes allés au Nord du BC et sur un mois il n’a fait soleil que 2 jours.
Meilleur moment de la journée : Quand le bar ferme Pire moment de la journée : Couché du soleil Meilleur chose que tu ai déjà fait : Probablement gagner le Shakedown Pire chose que tu ai déjà fait : Le condom qui brise Meilleur chose qui te sois jamais arrivée : Naître fut pas mal rad Pire chose qui te sois jamais arrivée : Ma chambre qui pris feu. C’était vraiment pas cool. Meilleur saison : Celle qui s’en vient Pire saison : J’en ai jamais eu Meilleur party : Ma fête Pire party : Ceux qui sont cancellés
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DCP // Method Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler, BC Illustrations // Patrick Beaulieu
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FS 540 // Tj Schneider Photo // Oli Gagnon Spot // Keystone
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Gaetan Chanut // Pillow Line Photo // Oli Gagnon Spot // BC Interior
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SW BS 540 // Matt Dano Photo // Dom Gauthier Spot // Whistler, BC
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FS 360 // Mikey Rencz Photo // Adam Moran Spot // Revelstone
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Ben Bilocq // Air to fakie Photo // Ashley Barker Spot // Whistler, BC
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Method // Jake Blauvelt Photo // Angel Rodrigez Spot // Whistler, BC
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Kareem El Rafie // Tailbonk revert Photo // James Holm Spot // Akureyri, Iceland
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FS 180 switch 5-0 // Max Ballargeon Photo // Oli Gagnon Spot // Ontario
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C’est par un vendredi soir que j’ai reçu un appel m’informant qu’une de mes séquences avait été choisie pour un trick tip de deux pages dans le prochain numéro de Slash Magazine. J’étais déjà sur ma lancée pour rejoindre la vie nocturne de Whistler, quand j’ai appris la nouvelle, mais je me suis quand même assis, avec mon ordinateur sur les genoux et un rafraîchissement à la main, pour écrire le trick tip en question. Je devais le faire à l’instant, car les gars en avait besoin le plus tôt possible. Ça aura pris quelques tentatives avant que mon travail soit approuvé… On ne devrait pas boire et écrire des mots en même temps… Hahaha. Alors, c’est comme ça que ça se passe: voici ma meilleure séquence de switch frontside 270 revert en date d’aujourd’hui. Remerciements à mon bro photographe Oli G. qui nous revient toujours avec des photos incroyables. J’espère que vous apprécierez. Tout d’abord, j’ai besoin d’être dans un état d’esprit positif pour bien performer. Ma vie et la manière dont je ride ne font qu’un, alors si je suis content de ma vie, je suis content de la manière dont je ride et vice-versa. Tout le monde devrait trouver ce qui fonctionne bien pour eux et vivre leur vie à la manière dont ils l’entendent sans laisser les autres leur dire ce qui est bon pour eux-mêmes. Étant donné que j’arrive switch, j’aime bien approcher le rail en parallèle. Comme j’approche du rail, je regarde exactement où mon tail passera par-dessus le rail, afin de m’assurer que rien n’accroche. Laisser le tail accrocher le rail est la pire chose qui puisse arriver et, pourtant, c’est l’erreur de plusieurs débutants qui apprennent à sauter sur un rail en tournant. Commences la rotation en frontside, pendant que tu fais le switch ollie tout en regardant l’endroit sur le rail où tu vas atterrir. Le rail est à pic à mort, dans ce cas-ci, alors, tu dois t’assurer d’être incliné dans le bon angle pour aller avec le rail, sans oublier que tu devras revenir droit pour l’atterrissage. En milieu de rotation, il faut commencer à tourner le haut du corps dans l’autre sens pour être prêt à faire le frontside board. Assurez-vous de ne pas trop faire la rotation si vous voulez revenir dans la bonne direction. C’est, sans aucun doute, un truc plus difficile que la version to fakie. Yeah bro! Une fois que tu as pris la position de fronstide board, regardes vers le bas du rail jusqu’à temps que tu vois le lieu où tu veux atterrir. La partie la plus difficile, mis à part le fait de faire une rotation de 270 degrés et non 200, est de prendre la position de fronstide boardslide parfaitement. Cela veut dire que le rail doit rester à la même place sous tes pieds jusqu’en bas du rail (sans se promener sur les cotés). C’est aussi de cette façon que tu seras capable de le faire parfaitement jusqu’en bas du rail sans sortir avant la fin. C’est ce qui rend le truc légitime. Ça fait toute la différence entre une séquence correcte et une séquence à tout casser! Sur les rails, il faut faire les trucs à la perfection. Tu ne veux pas rentrer chez toi, regarder la photo et te dire: «j’aurais dû le refaire.» En arrivant à la fin du rail, reviens vers l’avant et absorbes l’impact d’une piste d’atterrissage longue et plate. Plus le rail est à pic et long, plus c’est difficile d’atterrir, car l’impact est brutal, contrairement aux atterrissages dans les snowparcs où l’on atterrit toujours dans une pente. Amusez-vous en essayant ce truc, essayez-le sur des rails de parc en premier et amenez-le dans la rue si vous osez. Check out Dan dans le prochain film Standar! Peace ! Dan Migno 62 // slash snowboardmag
Photo Trick // Oli Gagnon Photo Face shot // Alexis Paradis
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COMPAGNIE CHECK OUT Depuis quand Frontline est en affaires ? (donne un petit résumé de la manière dont FL a fait ses débuts, où ça en est maintenant et où tu vois la compagnie dans les prochaines années) KER : Frontline a débutée autour de 1999-2000 comme une bande d’amis incluant mon ami Fredric Heiroth et moi-même. On aimait juste trop faire du snowboard, on en faisait chaque jour et on voulait notre propre affaire. Le temps passait et la bande grandissait à mesure qu’on rencontrait du nouveau monde avec qui on ridait. Au début, on a commencé par imprimer nos t-shirts avec du papier-transfert et un fer à repasser en plus de faire des autocollants. On a vendu ça à nos amis et aux gens qu’on rencontrait en voyage de snowboard et ça s’est répandu de plus en plus vite. Vers 2004, on a commencé à faire une vraie collection de t-shirts, coton-ouatés à capuchon, gilets de laine, couvre-chefs, bandanas, etc. On a fait produire la collection en Égypte pour avoir une bonne qualité et un vent nouveau. Depuis, on réalise et améliore la collection chaque automne.
Comment s’est fait l’association entre Intransit trading et Frontline ? RM : J’ ai rencontré Kareem à Whistler en hiver 2005. L’été suivant, j’ai passé deux semaines à Stockholm chez une amie et j’ai abouti dans un snowboard road trip en Norvège pour le Folgofonna summer camp. Suite à ce voyage, nous avons commencé à discuter d’importer les vêtements au Canada. Après 2 ans de discussions et de recherches, j’ai démarré la compagnie Intransit trading dans le but de distribuer Frontline.
En ce moment, on commence à obtenir de plus en plus de visibilité autour du globe et ceci est dû en grande partie à notre railjam (Frontline railjam) et à notre équipe de malades qui assure dans les films, les mags, les compés et les parcs.
Qui sont les complices ? Qui est dans l’équipe ? Où peut-on voir les gars de l’équipe en action ? RM : Frontline est principalement gérée par Kareem et John Uppfeldt. Ils collaborent aussi avec la designer Erika Erlando et d’autres designers graphiques pour la production de logos et autres designs. Pour ce qui est de l’équipe , on ne pourrait pas demander mieux. Nous avons des
Nom complet: RENO MILETTE / Intransit Trading KAREEM EL RAFIE / Frontline Clothing Date de naissance: RM:1978/03/30 KER:1984/06/20 Où habitez-vous maintenant ? RM: Whistler KER: Stockholm mais je passe beaucoup de temps à Whistler Nombre d’années sur une planche: RM: 20 KER: 11 Où avez-vous grandit ? RM: TRcity KER: Stockholm / Sweden
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Qu’est-ce qui t’as intéressé et motivé à démarrer une compagnie de snowboard dans cette industrie déjà assez saturée ? KER : Et bien comme je disais, ce n’était pas dans notre intention au début. C’est plutôt une passion qui s’est étendue avec le temps avec un désir de créer quelque chose à nous, en utilisant notre créativité et notre ingéniosité pour autre chose que rider.
gars d’ un peu partout à travers le monde. Au Canada, nous sommes allés chercher David Melançon, un pionnier du snowboard et E-man Andersson, un «up and coming» à surveiller de près, qui se sont joints à Kevin Griffin et Jody Wachniak . Pour ce qui est des autres membres, nous avons : Eiki Helgason, Fredu Sirvio, Peter König, Chris Sörman, Halldor Helgason, Andreas Gidlund, Werni Stock, Benjamin Wetcher et le dernier à se joindre à nous est Mike Casanova. Vous allez pouvoir voir l’équipe en action dans plusieurs films dont : Sugarshack, Rome et Stepchild team movies, Factor Film, Pirates film, Sandbox et Action Horse . De plus en plus de riders, comme toi, démarrent leur propre entreprise, que penses-tu des grandes firmes et des compagnies de ski qui sont impliquées dans notre industrie ? KER : Je crois que c’est pourri que des compagnies sans âme viennent dans notre industrie seulement pour s’enrichir. On a qu’à se rappeler à quel point les compagnies de skis détestaient et craignaient le snowboard lorsque c’est devenu populaire. Quand le marché du snowboard a pris assez d’ampleur et qu’ils ont compris qu’ils pourraient faire de l’argent, les compagnies de skis ont commencé à faire des snowboards. Il y a tout simplement trop de compagnies ces temps-ci qui me semblent dépourvues d’âme et de passion pour le snowboard et qui sont là seulement pour faire des profits. En même temps, les compagnies originales et pures de snowboard ont plus de misères que jamais à survivre.
Malheureusement, ça dépend juste des jeunes qui achètent ce que leurs pros favoris portent sans se soucier du pourquoi et du comment. Cela laisse la porte grande ouverte à quiconque ayant les moyens de supporter une bonne équipe de marketing. Comment s’est passé votre première année au Canada? RM : Pour être franc, on ne savait pas à quoi s’ attendre ! Ce que nous avions décidé pour la première année était seulement de faire de la promotion dans Slash. Lorsque David Melancon s’est joint à notre équipe, nous avons décidé d’investir un peu plus et de collaborer avec Sugarshack . Lorsque la saison s’est terminée, nous avons eu une offre pour participer au camp des Champions. La “Frontline team week “ qui a eu lieu durant la session B. Ensuite, cela nous a ouvert plusieurs portes, dont celle du magasin The Circle à Whistler. C’est bien au-delà de nos espérances et nous en sommes très heureux. Remerciements SB , TM, Euro and Whistler crew, tout les riders, Yanick Nolet, Etienne tremblay, Slash mag, Strategik Creation, Jeff Pearlman, James Holm, Daniel Blom, Oli Gagnon, Matt George, S. Mihalik, Fabia at C.O.C, Steve and Dre @ the Circle, Dave Milette, agence KL et tout le monde qui nous a aidé de loin ou de proche, Thanks a lot ! «If you believe in something, go for it and make it happen»
Photo // James Holm
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20
ans
du Camp of Champions Depuis 1989, des milliers de snowboarders, de skieurs, et récemment de cyclistes de montagne, se sont précipités à Whistler pour avoir leur dose de bon temps, et passer une partie de leurs vacances d’été à ce qui est devenu le légendaire Camp of Champions. Tenu par le fondateur du camp et membre du Temple de la renommée du snowboard, Ken Achenbach, le camp a prouvé qu’il est l’endroit où se trouver, si vous êtes passionné d’une des disciplines mentionnées plus haut. En commençant avec à peine 75 campeurs à l’été 1989, le Camp of Champions (COC) reçoit maintenant une moyenne de 1000 campeurs par année. Le snowparc avec lequel le COC s’est bâti une réputation légendaire, prend maintenant un mois à construire. C’est Steve Petrie et Arena Snowparks qui réalisent avec soin cette tâche qui coûte un beau demi-million de dollars. Ils transforment cette section du glacier en 8 allées qui constituent le plus grand snowparc d’été privé du monde. Quand le camp est en activité, cela prend environ 100 employés pour orchestrer et garder un œil en tout temps sur les centaines de campeurs. Le personnel est formé de plusieurs athlètes respectés, mais aussi de designers et de constructeurs de parc, de dameurs, de photographes et filmeurs, de responsables des services et bâtiments ainsi que de conducteurs qui sont tous là pour s’assurer que tout le monde ait le meilleur été de sa vie. Cet été, quand les campeurs n’étaient pas en pleine voltige dans le parc ou encore occupés à garder leur ligne dans le parc de vélos boneyard, ils pouvaient visionner les plus récents films, jouer au paintball, s’amuser dans le skateparc de Whistler ou la mini-rampe privée, frapper des balles de golf, jouer au mini-putt, au basketball, à des jeux vidéos, au ping pong, ou simplement relaxer et discuter avec des campeurs qui ont le même état d’esprit qu’eux, tout en vivant une tranche de vie à Whistler. J’ai eu la chance de m’entretenir avec le grand chef du camp en personne, et voilà ce qu’il avait à dire. Permettez-moi seulement, avant de commencer, de lui adresser mes remerciements sincères pour m’avoir donné du travail depuis déjà 8 ans et pour avoir créé ce camp qui a amené tellement de bonnes choses et de bons moments dans ma vie.
par Etienne Gilbert 66 // slash snowboardmag
Photo // Angel Rodrigez Spot // Overview COC, BC
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Entrevue avec Ken Achenbach par Étienne Gilbert
E. D’où viens-tu? K. Calgary. E. Depuis quand vis-tu à Whistler? K. Temps plein depuis 1992, et temps partiel depuis 1988. E. Pourquoi temps partiel? K. En 1988, des amis et moi étions ici pour tourner un film français intitulé La nuit de la glisse. Nous sommes immédiatement tombés en amour avec la place. Nous avons loué le premier local commercial disponible, et avons ouvert notre deuxième boutique de snowboard. E. Donc vous aviez déjà à l’époque une boutique ouverte, et qui fonctionnait à Calgary? K. Ouais! J’ai ouvert ma boutique en 1980; c’était la première boutique de snowboard exclusivement dans le monde. Ça s’appelait The snoboard shop. E. Wow! K. Six mois plus tard, nous étions le plus important détaillant au Canada. E. Peut-on dire que tu étais en quelques sortes, au bon endroit, au bon moment, avec la bonne idée? K. On peut dire ça. En fait, ça semble être l’histoire de ma vie. Mais en même temps, ce n’est pas seulement d’être à la bonne place, au bon moment, mais surtout d’agir en fonction de la situation. Plus du genre: «Au diable, faisons-le nous-même»! Un peu comme vous et votre mag. Pour moi, ça a toujours été: «Je ne peux pas attendre que quelqu’un d’autre le fasse pour moi, je me lance et je le ferai moi-même». E. Alors, d’où vient cette attitude? K. Je crois que cela vient de ma mère. Tu sais, une mère monoparentale qui élève 4 gars… E. Sans blague! Elle s’est donnée toute une tâche! Ha ha! K. Ouais! Elle a tout fait pour nous, tu sais! E. Alors, quand as-tu fait du snowboard pour la première fois? K. Je crois que c’était en janvier 1980. J’ai quitté le ski de compétition en 1979 à l’âge de 15 ou 14 ans. E. Alors, tu as d’abord été un skieur? K. Oh oui! J’ai quitté le ski de compétition parce qu’il fallait être riche pour faire de la course en ski. J’aurais pu commencer le snowboard un peu plus tôt, mais le ski était dans ma vie dans ce temps-là. J’aimerais avoir commencé plus tôt par exemple, juste pour pouvoir dire que j’ai commencé à rider dans les années 70. Ha ha! J’ai manqué ça par seulement un mois. E. Alors, tu étais au courant que le snowboard existait? K. Ouais! C’est drôle, je peux fermer les yeux et je revois tout. J’ai pris le téléphone, j’ai appelé Tom Sims et j’ai commandé une planche. J’ai reçu ma première planche, et une journée plus tard, j’étais comme: «Ciiiiii-boire, c’est la chose la plus l’fun au monde». J’ai emprunté la carte de crédit à ma mère, et rappelé Tom pour commander six snowboards et c’était parti! K. Je regarde en arrière, et je me rappelle qu’un jour, je pense que c’était en 81 ou 82, mes amis et moi disions: «Imagine mon gars, comment ça va être en l’an 2000. Le snowboard va être énorme, le bmx va être énorme, le skateboard va être énorme; ça va passer à la télévision tout le temps, et les gens qui en font vont faire des millions. Ça serait pas incroyable!» Et puis, tu fais tes choses, ce que tu as à faire et tu ne réalises pas que tu crées le futur. Tu n’agis pas consciemment en te disant: «Ok, je vais créer le futur.» E. Ouais, tu fais ce que tu fais, et dix ans plus tard, tu regardes en arrière, et tu te rends compte de l’apport que tu as livré. K. Exactement! C’est drôle, je me rappelle m’être levé le premier jour de l’an 2000 chez un ami, et après avoir allumé la télévision, la première chose que j’entends est: «On vous revient avec la rampe en skateboard et ensuite la rampe en bmx». J’étais comme: «Sacrament man, je me suis réveillé dans le futur». C’était comme si j’avais oublié ça depuis 1980, et puis tout d’un coup, ça m’a frappé. «On a créé le futur auquel on rêvait!» K. C’était même pas voulu, et c’est pas comme si je me donnais le crédit de ça ou quelque chose du genre. E. Ouais, mais tu en as fait partie depuis le début! K. C’est juste tripant, tu sais! E. Alors, tu es content du monstre que tu as créé? K. J’veux dire, je ne l’ai pas créé du tout début évidemment, mais c’est comme si quelqu’un devait vendre son âme pour que ça se passe et je suis content que ça ait été moi. E. Ha ha! K. Ouais, mais c’est vrai! Du premier au dernier jour de la boutique, on a pris chaque cenne noire de profit de la boutique pour que ça se passe dans le snowboard. On était tellement gros à un moment, que les compagnies pensaient qu’on était un distributeur. Nous vendions environ 3000 planches par mois pendant l’hiver, et tout cet argent est allé dans le snowboard. E. C’est malade! K. Peut-être que je ne suis pas le plus intelligent des hommes d’affaires. Certains pourraient dire: «Tu aurais dû aller à l’école en administration ou bla bla bla et faire de l’argent.», mais je ne l’ai jamais fait pour faire de l’argent. Si j’avais voulu faire de l’argent, je me serais trouvé un «vrai» travail! Pour moi, cela n’a jamais été une corvée; c’est juste ce que je fais. 68 // slash snowboardmag
Pivot to fakie // Eiki Helgason Photo // James Holm Spot // Whistler, BC
Marie-France Roy ‘‘Quand j’étais jeune, c’était mon rêve d’aller à un camp de snowboard. Maintenant que j’y suis, je peux dire que plusieurs de ces jeunes passent le meilleur été de leur vie. Cela vaut tellement la peine d’endurer ce boulot estival pour pouvoir être ici quelques jours. Mettez le meilleur parc avec une parfaite température et une neige slushy d’été; tu apprends tellement plus vite chaque jour ici qu’en un hiver à la maison. De nouveaux amis, du bon temps, one life!!’’ slash snowboardmag // 69
FS 720 // Alex Cantin Photo // James Holm Spot // Whistler, BC
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Je n’ai jamais vraiment été commandité par personne. Je n’ai jamais eu le meilleur style et je n’étais pas le meilleur rider, mais mes amis et moi étions tellement engagés envers le snowboard. Une des meilleures choses à propos de la boutique était le lab à l’arrière où l’on avait de nouvelles idées pour les fixations, les formes et le design. Nous étions les premiers à amener la forme twin tip des planches et les fixations sans base. Nous travaillions avec Barfoot et nous les aidions à développer les planches. Ils nous fabriquaient ce que l’on avait en tête, et nous les vendions nous-mêmes. E. Je dis toujours que le snowboard a sauvé le ski. Que penses-tu des skieurs freestyle qui s’inspirent des snowboarders? K. Évidemment, je ne pensais pas que ce que l’on fait influencerait le ski un jour. Mais, je pense que c’est fou aussi. Je n’ai jamais pris part à la «guerre» ski vs snowboard, c’est-à-dire que j’ai été un gros skieur aussi, et je suis allé vers le snowboard parce que c’était récent et tripant. Je me fous de ce que tu fais tant et aussi longtemps que ça te rends heureux. E. Alors, le Camp of Champions a commencé de la même manière que la boutique? K. En quelques sortes. La boutique a commencé parce que j’avais acheté six planches et que j’ai fais le tour des boutiques de ski et de skate en leur demandant s’ils vendraient des snowboards et ils étaient comme: «Em non!» Alors, j’ai décidé d’ouvrir ma propre boutique et de les vendre moi-même. Le camp a commencé parce que nous avions la boutique à Whistler et que Craig Kelly avait son camp à Whistler et c’était super. Mais, il y avait cet autre camp de l’ACS qu’on appelait Alcooliques Complètement Supervisés. Alors on s’est dit: «OK, nous allons faire le nôtre l’an prochain.» Nous avions pratiquement la meilleure équipe dans ce temps-là, alors nous nous sommes dit que les membres de l’équipe seraient les entraîneurs. «Allez! Passons à l’action!» E. N’as-tu jamais pensé que toute cette histoire de snowboard pourrait aller si loin? K. Certainement! Dès le début, nous avons vu et su que le snowboard avait un tel potentiel. E. De quoi es-tu le plus fier, quand tu regardes les 20 ans du camp? K. C’est vraiment bien d’entendre les parents dire que leur enfant regarde la vie différemment après être venu au camp. Il y a beaucoup de parents qui envoient leurs enfants, années après années, en disant que cela a changé leur vie. Cela me rend très heureux aussi. C’est très agréable d’être la personne qui rend possible la rencontre entre ces jeunes qui viennent de partout dans le monde, et qui ont la même mentalité. Ils voient que le monde ne tourne pas seulement autour de l’argent, du travail, des objets ou des autres choses auxquelles les jeunes se font programmer. C’est fantastique de voir des jeunes prendre conscience qu’il existe un monde dans lequel on peut avoir du plaisir à faire du snowboard, du ski ou du vélo de montagne, en étant dans un endroit aussi merveilleux que Whistler, sans être obligé de suivre le chemin déjà tout tracé que la société dicte. C’est drôle parce que, pour moi, la moitié des meilleurs moments n’est même pas le fait de rider, même si c’est tellement malade. Le simple fait de passer du temps avec 200 personnes, comme toi, qui aiment la même chose que toi et font la même chose que tu fais. Pour la plupart des campeurs, c’est la chose qu’ils aiment le plus du camp, ça l’est pour moi aussi. On m’accuse souvent d’agir comme un jeune de 14 ans. Parfait, je pense que cela veut dire que j’ai le meilleur travail au monde. E. Je suis d’accord. Souvent, c’est avec qui tu fais les choses, plutôt que ce que tu fais. E. Et qu’en est-il de l’autre moitié?
K. Mon gars, le parc est tellement malade. Je dois dire que la construction de snowparc a beaucoup évoluée, depuis le jour où j’ai commencé tout ça. E. Sans blague! K. Depuis qu’on a contracté Steve Petrie et Arena Snowparks pour faire notre parc, on est passé d’un bon parc au meilleur parc du monde. C’est incroyable quand les snowboarders et skieurs professionnels affirment que l’on a l’un des 3 meilleurs parcs au monde, que ce soit en hiver ou en été. C’est ce que l’on vise à chaque été; le meilleur parc de la planète et que chaque personne qui vient au camp, campeur ou entraîneur, doit avoir la meilleure semaine de sa vie. E. Alors, est-ce que tu vas faire ça pour toujours? K. Oh Oui! Il n’y a rien après le snowboard pour moi, c’est pour la vie.
Handplant // Dustin Craven Photo // James Holm Spot // Whistler, BC
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WES MAKEPEACE Wes est le genre de gars qui ferait n’importe quoi, n’importe quand pour aider un ami, et ce, peu importe les circonstances. C’est pourquoi ses amis feraient la même chose pour lui. Ce n’est pas pour rien que Wes remplisse BBK’s à chaque fois qu’il y joue; sa musique est écoeurante! Allez voir sa page myspace, comptez le nombre de fans et lisez les commentaires! Il met beaucoup d’efforts et de passion dans sa musique et c’est vraiment cool de voir que de plus en plus de gens y sont exposés. C’est impossible d’expliquer le fun que je peux avoir avec Wes à faire du snowboard et du skateboard. Il n’y a jamais de mauvaise session quand Wes est là. Il t’inspire à pousser tes propres limites à chaque fois. Quand quelqu’un me dit: «You’re the man», je dis: «Non! Wes is the man.» Mike Hager Photo // Scott Sullivan
E- Certaines personnes se demandent peut-être si Wes Makepeace est ton vrai nom. W- Oui! Je ne l’ai pas changé. Si je l’avais changé, je l’aurais changé pour Slim Pickins ou Buck Naked ou quelque chose comme ça. (Rire) Makepeace est un nom d’Angleterre, c’est tout ce que je sais vraiment. E- Où as-tu grandi? W- Je suis né à Surrey BC, mais je me considère de Red Mountain, Rossland BC. C’est là que j’ai commencé à faire du snowboard durant l’hiver 1987-88. C’était le bon vieux temps. Fast and Loose forever!
pour visiter des amis, boire de la bière, se faire tatouer et skater. Mes amis rule. E- Comment la transition en dehors du monde de pro snowboarder s’est-elle faite? W- J’ai déchiré mon ligament croisé dans mon genou pour une deuxième fois en 1999. Après ma réhabilitation, Bruce Irvin, un ancien coloc et horrible partenaire de boisson, m’a offert un job d’entraîneur pour les employés de l’école de snowboard de Whistler/Blackcomb avec un autre de mes meilleurs amis, Mike Hager. Je ne pouvais refuser.
E- Parles-nous un peu de tes premiers temps passés à Whistler. Je me souviens de ta part dans le film de snowboard Milk, il y a de ça environ treize ans. Milk était un de mes films préférés à l’époque. W- Je me suis installé à Whistler en 1992-93. Un an plus tard, j’ai rencontré Jamie Mosberg qui avait produit le film Child Games mettant en vedette le stylish Kevin Young. Le film était complètement sick et une de mes idoles, Christian Hosoi, avait aussi de l’incroyable footage dans lequel il skatait une piscine. Jamie m’a donné la chance de faire partie du crew l’année suivante. Nous avons commencé à filmer en 1995 au Utah. Je me rappelle aussi de la première journée où nous avons loué des motoneiges. Je pense que nous avons démoli trois motoneiges en une journée. C’était une journée dispendieuse pour tout le monde. (Rire)
E- Tu as déchiré ton ligament croisé à deux reprises? W- J’ai déchiré la moitié de mon ligament en 1997 en faisant du snowboard, et j’ai déchiré l’autre moitié en jouant au basket-ball un an plus tard. Après ça, j’ai arrêté de rider. J’ai commencé à rester éveillé pendant plusieurs jours à la fois, à jouer de la guitare. Le monde pensait que j’étais fou, mais pour moi, ça me semblait comme la bonne chose à faire. C’était comme un cours accéléré, et je me suis lancé tête première avec un sourire et une bouteille de Jack. (rire) Je ne le regrette pas pour une seconde. C’est comme ça que j’ai appris à jouer.
E- As-tu vécu de ton snowboard pendant quelques années? W- Je n’avais aucun autre job que le snowboard pendant environ huit ans. Les dernières cinq années pendant lesquelles je ridais pour Lamar, je faisais de la bonne argent. J’ai voyagé partout à travers le monde. Parfois, je voyageais où mes commandites m’envoyaient, et il y a d’autres fois où j’allais tout simplement où bon me semblait. (rire) Beaucoup de voyages à San Francisco
E- Quel genre de musique aimes-tu écouter? W- Les groupes que j’aime sont tous originaux. Motorhead, Queens of the Stone Age, The Hellacopters, The Ramones, Townes Van Zandt, Hank Williams, et, évidemment, The Fall of Summer.
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E- Comment as-tu commencé à écrire? W- Environ un an plus tard, après avoir appris à chanter les chansons que j’apprenais, l’écriture est arrivée d’elle-même. J’ai juste commencé à improviser, et tout à coup, j’avais ma première chanson.
E- Comment décrirais-tu ta musique? W- Techniquement barbare, mais remplie de douleur sorrow et d’aventure. Je joue aussi de l’harmonica dans certaines chansons. Mark
Bannok m’accompagne au drum tout en buvant une vingtaine de bières. Il peut facilement vider mon tab au bar avant même d’avoir commencé à jouer. D’une certaine façon, tu dois respecter ce genre de consommation. (rire) Tu n’as pas vraiment besoin d’être un bon guitariste pour écrire de bonnes chansons. Mais tu dois avoir un feel pour ce que tu veux faire et de la passion. Comme ça, tu peux te laisser aller, jouer et chanter à tue-tête. Je pense que les gens qui aiment ma musique feel ce que j’essaie de projeter. E- As-tu un album? W- Même pas proche! Mais mes CD copiés ont passé gold à Whistler, il n’y a pas si longtemps. (rire) E- Comment les gens à l’extérieur de Whistler peuvent-ils écouter ta musique où en apprendre plus sur toi? W- Impossible! (rire) Je vais rester undground pour toujours. Je vais juste essayer d’écrire de bonnes chansons. C’est tout ce qui compte. Peu importe ce que le monde pense. Je ne veux pas sauter d’étapes. Si le son est bon, je ferai un CD, sinon j’aurai encore mon intégrité. Les gars à Gnarcore.com vous le laisseront savoir comme ils le font toujours. Merci à Dave Rouleau! E-WAR IS HELL était dans les crédits pour le film de snowboard Pop , TO WHOM IT MAY CONCERN était dans les crédits de Promo Copy, Future Mag ont utilisé HOLD THE LINE et FORSAKEN pour un de leur DVD. FORSAKEN a aussi été utilisé par Fuel TV, et Temple Cummins a utilisé 639er dans sa part pour le Gnu (Mervin) promo video. Burton va utiliser THE HARD WAY pour les crédits dans leur nouveau DVD. Il y en a quelques autres, mais je les oublie. E- Donc as-tu fait des enregistrements!? W- C’est un secret! (rire)
L’importance du Team
texte par Alex Auchu et Blue Montgomery illustration par Ralph Samson
« (...) l’ensemble du team donne l’image à la marque et, de cette façon, influence les goûts des consommateurs. Plusieurs marques optent pour l’entité d’un team au lieu d’avoir des mégas stars... » - Alex Auchu En côtoyant des gens à l’extérieur de notre industrie, il est clair que plusieurs imaginent difficilement que des snowboarders professionnels puissent vivre de leur passion, sans être des champions olympiques. Les sports comme le skateboard, le surf et le snowboard permettent aux riders professionnels de gérer eux-mêmes leur carrière. En effet, ils ont l’opportunité de promouvoir leurs commanditaires à travers des films et des magazines sans nécessairement être le numéro un mondial. Pour le bon fonctionnement de cette industrie, il est indispensable pour les compagnies d’avoir un team, c’est-àdire des athlètes qui puissent les représenter, leur donner une image crédible et promouvoir leurs produits. 74 // slash snowboardmag
Ce phénomène peut être expliqué par l’importance du style de vie que les médias spécialisés tentent de véhiculer. Le style vestimentaire des riders et l’image qu’ils dégagent sont à la base du marketing des compagnies de snowboard. En effet, celles-ci supportent des riders ayant une image qui les représente bien. Ce lifestyle fait rêver les passionnés de ce sport qui aimeraient pouvoir rider tous les jours et faire le party sans avoir à faire du 9 à 5 pour payer les factures. Il est évident que ce n’est pas tout le monde qui achète un snowboard qui rêve de ce style de vie. Toutefois, cette image rend ce sport attrayant auprès du public. Enfin, une compagnie sans team ne serait pas acceptée par l’industrie. Il y a plusieurs échelons à gravir avant de devenir pro. Le premier est la commandite du skate shop local. Les boutiques
« (...) Vous comprendrez que les vrais snowboarders sont l’âme de toute compagnie crédible. Ils sont des athlèthes professionnels devant la caméra mais ils sont à la fois des riders passionés qui oriente l’image que la compagnie veut dégager...» choisissent des riders pour les représenter à travers leur région ou lors de compétitions. Ensuite, elles contactent les représentants de différentes compagnies et aident leurs riders à se trouver des commanditaires. À ce moment, certains d’entre eux ont la chance de recevoir de l’équipement et de bénéficier de certains privilèges. Étant souvent employés dans ces magasins, le mandat des riders est de promouvoir les produits de leurs commanditaires et de véhiculer les valeurs de la compagnie. En effet, ils deviennent des éléments essentiels à la vente du produit. Malheureusement, les riders ont souvent tendance à oublier leur rôle et à croire qu’un backlip sur un rail de 40 marches leur permet d’exiger tout d’une compagnie. Ils doivent comprendre la raison pour laquelle ils sont commandités et être conscients que le talent, l’effort et la personnalité pourront leur permettre d’accéder à la prochaine étape. Au Canada, plusieurs compagnies ont un distributeur pour faciliter le service aux magasins. Toutefois, ce procédé a tendance à ralentir l’ascension de nos riders. N’ayant pas immédiatement un lien direct avec les compagnies, ils doivent contacter le distributeur canadien. À ce moment, le snowboarder devient un outil promotionnel au niveau national. Leur objectif est d’obtenir de la visibilité dans les magazines et les films canadiens. Habituellement, si le rider obtient assez de hype, il sera convoité pour filmer avec une production américaine ou encore, participer à des compétitions aux USA. Le rider devient professionnel, lorsque son nom circule dans les publications internationales et que ses commanditaires le payent assez pour qu’il puisse vivre sans avoir aucune autre source de revenus. Chaque compagnie a son team de pros qui donne une image à leur marque. Le team ne sert pas directement à vendre le produit, mais plutôt d’outil promotionnel pour le brand. De plus, le team aide au développement des produits. Il donne son feedback et utilise l’expérience des riders pour créer des snowboards, des vêtements, des bottes et des fixations de qualité supérieure. Les compagnies peuvent aussi donner des pro models aux riders les plus talentueux avec l’image recherchée. Les pros les plus connus comme Shaun White, JP Walker ou Devun Walsh pour n’en nommer que quelques-
uns, donnent la chance à leurs commanditaires de vendre des produits à leur nom. Ce n’est pas tous les riders qui peuvent bénéficier d’un pro model. Toutefois, l’ensemble du team donne l’image à la marque et, de cette façon, influence les goûts des consommateurs. Plusieurs marques optent pour l’entité d’un team au lieu d’avoir des mégas stars pour promouvoir leur image. Ils choisissent des riders qui ont des styles uniques et influents auprès des jeunes. Alors, pourquoi avoir un team? Les riders aident les compagnies à vendre une image et elles utilisent leurs connaissances pour créer des produits supérieurs. De plus, ils nous font rêver avec leur style de vie unique et leurs images vidéo qui font progresser le sport chaque saison. Un team de riders non respecté équivaut à une marque non respectée. Les shops sont au courant de ce qui se passe dans le monde du snowboard. Ils font alors leurs achats en conséquence. C’est la raison pour laquelle on retrouve les compagnies sans team dans les magasins non spécialisés. Du shop rider au pro rider, tous les échelons sont essentiels au marketing et au développement de produit pour une marque de snowboard. Le team est l’élément fondamental des compagnies et celles qui les écoutent sont de loin les plus prospères.
- Blue Montgomery Vous comprendrez que les vrais snowboarders sont l’âme de toute compagnie crédible. Ils sont des athlèthes professionnels devant la caméra mais ils sont à la fois des riders passionés qui oriente l’image que la compagnie veut dégager. Une des choses qui a donné a CAPiTA une longeur d’avance depuis longtemps est le fait que les riders et l’équipe créative est généralement constitué des mêmes personnes. Ce sont des gars comme Tj Schneider, Tyler Lepore et Corey Smith qui se sont démarqués en tant que riders mais qui ont aussi désigné des boards, inventé des concepts, peinturé des kiosques dans les congrès de snowboard et également réalisé des présentoirs dans des boutiques. Plusieurs compagnies se disent dirigée par des riders mais nous sommes une coche et peut-être même deux coches au dessus de ça. Alors pour répondre à la question qui était « À quel point le team est important chez CAPiTA? » je répondrais la même réponse que toujours : « TRÈS important ». slash snowboardmag // 75