#8
www.slashmagazine.ca
Ben Bilocq // Japan Spot // Whistler Photo // Mike Jones
he Red Ledge
CHANGE IS IN THE AIR.
TIMEBOMBTRADING.COM STICKERS@TIMEBOMB.BC.CA
JP WALKER SIMON CHAMBERLAIN MARKKU KOSKI MARIE-FRANCE ROY CHRIS BRADSHAW JON KOOLEY NIMA JALALI DANNY LARSEN SCOTT STEVENS JOE SEXTON CHRIS GRENIER JOHNNY MILLER STALE SANDBECH TYLER FLANAGAN BEN BILOCQ
Directeur de publication: Pat Burns Directeur photo: Oli Gagnon Contenu éditorial: Etienne Gilbert Ventes publicitaires: Etienne Tremblay Direction artistique: Claudia Renaud, Claudia Simon, Ralph Samson Contributeurs aux photos: Ashley Barker, Renaud Gagnon, Ryan Gertken, Mike Jones, Dan Mathieu, Crispin Canon, Brian Hockenstein, Bob Plumb, Sean Hoglins, Colin Adair, Mike Azevedo, Dom Gauthier, Jonas Michilot Contributeurs aux textes: Eric Greene, LNP, DCP, Jason Dubois, Nic Sauvé, Max Baillargeon, Giom Morisset, Louif Paradis, Will Lavigne, FX, Andrew Geeve, Alex Cantin, Jeff Pearlman, Pat Trottier, Esthera Preda, Jan Snarski Le magasine Slash(ISSN 1913-8385) est publié 3 fois par année.La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos publiés, qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Les constributions sont les bienvenues, toutefois, vous devez fournir une enveloppe pré-affranchie pour le retour. Toute reproduction sans l’accord de l’éditeur est interdite. Hébergement: Gc media Imprimé au Canada: ISSN 1913-8385 Impression: Litho Chic Slash Magazine 425, Gérard-Moriset, suite 8 Québec, Qc, Canada, G1S 4V5 www.slashmagazine.ca pat@slashmagazine.ca
10 // slash snowboardmag
Darrell Mathes // BS 720 Photo // Oli Gagnon Spot // Utah
SOMMAIREVOLUME 3.2 12 Intro: Trouver le bon derrière le mauvais 24 Entrevue avec Mikey Rencz et Kale Stephens 36 Garder l’équilibre à travers son snowboard 40 Entrevue Jake Kuzyk 46 Gallerie photos 56 L’histoire derrière ‘‘The Red Ledge’’ 64 Photographe check out: Jonas Michilot 66 À faire et ne pas faire: Annie Boulanger et Matt Belzile 70 Art check out: Hugues Lauzier 72 Musique avec Congress 74 Compagnie check out: Bob le chef slash snowboardmag // 11
Trouver le bon derrière le mauvais par T. Bird Récemment, nous avons vécu des moments difficiles. Sans vouloir tourner le fer dans la plaie, c’est évident que les plus belles années du snowboard sont derrière nous. Les compagnies font des coupures budgétaires non pas au scalpel mais plutôt à grands coups de hache. À la grandeur du globe, les boutiques tentent de se maintenir à flot dans cette tempête économique qui menace de les avaler. Les compagnies n’ayant aucun rapport avec l’industrie du snowboard bavent à l’idée de voir « les mecs cool » assis à leur table pour discuter. Ils savent bien que c’est le moment idéal pour planter leurs crocs dans notre sport. Je ne mentirai pas, ça va mal. Heureusement, il est possible de renverser la situation. Trouver le bon dans le mauvais. C’est aussi simple que ça. Évidemment cela peut sembler aussi cliché que n’importe quel dicton qui sort de la bouche de vos vieux, mais le pire est que c’est vrai. Nous avons tous commencé à rider pour la même raison : parce que glisser sur la neige en se tenant debout nous procure des sensations positives qu’on ne peut retrouver dans la vie de tous les jours. Plus que jamais, c’est de cela que nous devons nous rappeler. Il y a de cela quelques saisons, j’étais au Mt. Baker. Cela faisait des mois que j’étais sur la route et je commençais à sentir que je brûlais la chandelle par les deux bouts. Ma boîte courriel débordait, les nombreux appels à retourner me troublaient l’esprit et mon horaire de voyage m’épuisait totalement. Ma tête tournait juste à penser à toutes ces choses que je devais faire à mon retour. Il commença soudainement à neiger, des flocons gros comme des 25 cents tombaient sur mon pare-brise. À cet instant précis, les problèmes qui me tourmentaient disparurent dans l’épais brouillard qui enveloppait la vallée plus bas. Une fois arrivé à la base, j’ai rapidement attaché mes bottes en regardant par la fenêtre pour voir la neige s’accumuler à l’extérieur et s’en sivi une journée de poudreuse des plus incroyable. Le lendemain fut une journée de poudreuse des plus incroyables. De la première remontée jusqu’à la dernière descente, j’en avais jusqu’au cou et je n’ai pas songé un seul instant à autre chose que le putain de fun noir que j’étais entrain d’avoir. Ce jour-là, le snowboard a sauvé ma santé mentale et à ramené la vie dans mon hiver. Ce que je veux dire en racontant cette histoire, c’est que nous avons une chose que les autres n’ont pas. Nous avons une porte de sortie, l’opportunité de se déconnecter de la dure réalité qui existe malheureusement autour de nous. Quand la présente crise se terminera, une autre pointera son visage sournois. Cela s’applique à autre chose que le cas actuel de l’économie. Que cela soit à petite ou à grande échelle, nous avons un moyen d’y échapper : faire du snowboard. Faites autant de snowboard que possible. Faites-en n’importe où, que ce soit une pente « slusheuse » en arrière de la maison ou à votre montagne locale un jour de poudreuse. Regardez toutes les vidéos qui vous passent entre les mains. Lisez chacune des publications de snowboard que vous trouvez. Achetez-vous cette nouvelle planche qui vous fait envie. Si vous n’avez tout simplement pas l’opportunité de sauter sur votre planche alors remémorez-vous votre meilleure journée, celle où l’optimisme a vaincu vos soucis. Plongez-vous dans ce que vous aimez faire et redonnez à cette pratique qui nous rend si fébriles lorsque qu’arrive l’hiver. Nous pouvons sauver le snowboard et nous devons le faire parce qu’une chose est certaine, un jour ou l’autre, c’est le snowboard qui vous sauvera.
12 // slash snowboardmag
David Aubry // Slash Photo // Crispin Canon Spot // Europe
slash snowboardmag // 13
“THAT’S IT, THAT’S MORE” TRAVIS RICE IN HIS SIGNATURE JACKET AND BIBS THE NATURAL SELECTION, SNOWMOBILES, ENORMOUS BACK COUNTRY KICKERS AND WHAT IT FEELS LIKE TO RULE THE WORLD. SHOT IN HD AND NOMINATED FOR SHOW OF THE YEAR. ALL ON THE TODCAST. QUIKSILVER.COM/SNOW
,
THE BACK COUNTRY IS OUR PARK
22 // slash snowboardmag
slash snowboardmag // 23
ENTREVUE AVEC
Mikey Rencz & Kale Stephens Photo // Oli Gagnon Spot // Squamish
Quand j’étais jeune, j’ai rencontré un jeune homme dénommé Kale au Canadian National à Whistler. Il avait un style vraiment solide et les yeux très rouges. Les années passèrent et nous sommes devenus de bons potes, des pro-snowboarders et avons lancé une entreprise appelée AIRHOLE. Quelques années plus tard, j’ai rencontré une petite crevette du nom de Mickey. Il avait 10 ans et pouvait déjà faire des 720. Je savais qu’il avait du talent. Pour ces gars-là, le snowboard n’est pas un passe-temps pour se changer de la routine du bureau, le snowboard c’est leur vie. Sans cela, j’ignore s’ils pourraient survivre. C’est un peu comme Kale sans le fromage et Mikey sans son Squamish tuxedo, cela n’arrivera tout simplement pas. S’il y a une chose dont je suis certain à propos de ces deux-là c’est qu’ils donnent tout sur leur board et n’en n’ont rien à foutre de ton job. Dans le fond, ils rident!
–Browner
24 // slash snowboardmag
Kale Stephens // Method Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
slash snowboardmag // 25
Mikey Rencz // Bs720 Photo // Scott Serfas Spot // Whistler
Vous rappelez vous de votre première rencontre ? MR : Je me rappelle la première fois que j’ai vu Kale, c’était lors d’une compétition à Calgary. Il avait sauté une clôture et les agents de sécurité essayaient de le mettre dehors ou quelque chose comme ça. Sa mère s’était fâchée contre eux. Haha! Je crois que la première fois où nous nous sommes rencontrés, c’était au Japon. Je le voyais ici et là parce que je savais qui il était. Notre première vraie rencontre date probablement d’une fois au camp de Superpipe à Brohm Ridge. Je ne me rappelle pas parfaitement. KS : Ouais au Superpipe de Brohm! C’est la première fois où je me rappelle d’avoir rencontré Mikey. Je l’ai regardé dans « The Search for Mountain Jim » quand il avait 11 ou 12 ans et je me souviens de m’être dit : « Damn, ce gars-là, ça va être du trouble! » Quand avez-vous commencé à vous tenir ensemble? KS : Au camp de Superpipe en 98-99. Mikey était une starlette préadolescente, mais il prenait quand même les gros jumps avec les plus vieux. Il a su se tailler une place dans la bande à un très jeune âge. MR : Ouais j’allais au Superpipe tous les étés. C’était génial de rider avec les gars de là-bas. Tous les pros y étaient alors j’y allais avec mes potes de l’Alberta. On y passait une semaine ou deux et on adorait ça. Le dernier été où ça a exister j’étais là en permanence. J’ai oublié combien de temps j’y ai passé mais c’était un bon bout. Pas de douche. Comment c’était de faire du backcountry avec Kale, ayant grandi en l’admirant et en le regardant dans les films? MR : C’est clair que c’était fou. Je me suis ramassé dans les zones que j’étais habitué de voir dans les films. Et là en passant devant les cliffs et le reste, le monde était là : « Ouais, Kale a fait ce truc-là ici et ce truc-là aussi et un autre! ». Il est vraiment un gars unique et il arrive toujours quelque chose quand il est là.
26 // slash snowboardmag
Mikey Rencz // Fs180 Photo // Scott Serfas Spot // Whistler
slash snowboardmag // 27
Kale Stephens // Indy Photo // Scott Serfas Spot // Whistler
28 // slash snowboardmag
slash snowboardmag // 29
Kale Stephens // Fs360 tree bonk Photo // Scott serfas Spot // Whistler
30 // slash snowboardmag
“
“
Mikey et Kale sont des gars uniques et hilarants. S’il faillait un jour que tu rencontres Mikey, il ferait probablement une blague que tu ne comprendrais pas du tout, mais qui ferait quand même plier tout le monde en deux. S’il fallait que tu rencontres Kale, il serait bien possible que tu finisses à covoiturer avec toute sa famille et que tu dormes sur son canapé sans que personne ne trouve ça étrange. Ils sont deux des meilleurs snowboarders de backcountry qu’on ai vu au Canada en plus d’être deux des gars les plus comiques que j’ai jamais rencontrés. –J Bone
Mickey Rencz // Method Photo // Chris Owen Spot // Northstar
Kale, quand nous habitions à 8mile, tu faisais la fête et dormais chez nous vraiment souvent. Pourquoi? KS : Parce que je finissais toujours bien saoul et que je ne pouvais pas conduire pour retourner à Squatamala. C’était le meilleur endroit pour descendre plusieurs cannettes de bière en bonne compagnie… et ils ne me foutaient jamais à la porte. Haha! Vous avez tout les deux été résidents de Whistler et vous habitez maintenant officiellement à Squamton. Pourquoi cela ? MR : Ouais j’ai habité à Whistler pendant environ 9 ans. C’était naturel de me diriger vers Squamish parce que c’est beaucoup trop cher de s’acheter une maison à Whistler. C’est une transition assez facile à faire. À Whistler, il arrive un temps où tu as l’impression d’avoir pas mal fait le tour. Il faut que tu sortes de là. Tout en restant pas trop loin. KS : J’ai acheté une maison en 2006. C’est à une demi-heure de Whistler et une demi-heure de Vancouver. C’est dur à battre. De toute façon on fait pratiquement juste de la motoneige et les endroits où l’on ride sont à la même distance en partant de Whistler. Et ouais…Whistler ça fait son temps.
Avec qui habitez-vous à Squamish? KS : Ma copine Billie-Jo, ma grand-mère Muriel et ma mère qui vient toujours passer quelques mois quand c’est le temps de rider. MR : En été, il n’y a que moi et ma copine. En hiver, elle s’en va pour l’école et les potes emménagent. Haha. Benji et Eero habitent avec moi pendant l’hiver. Il y a également Trout, qui filme pour 8mile, qui vient de se joindre à nous. Ça va être cool. Que pense votre grand-mère de ce mode de vie? KS : Elle approuve de temps en temps, mais habituellement elle est horrifiée. (Je ne peux pas vraiment la blâmer). MR : Haha. Elle m’a dit que les gens qui habitent en C.B. ne faisaient que fumer du pot et faire du snowboard. Elle n’aime pas ça. Parlez-moi des débuts de Airhole et de comment ça va maintenant ? KS : Browner et moi nous sommes dit que cela serait bien mieux s’il y avait un trou dans notre bandana et qu’il soit fait d’un matériel vraiment confortable. Donc, je suis allé enregistrer la compagnie, j’ai engagé des grand-mères afin qu’elles cousent et nous avons commencé à travailler. Ensuite, Karl Fuhre a publié une vidéo publicitaire assez ghetto de AIRHOLE sur son blog et là, on s’est fait inondés de commande et l’on ne produisait pas assez. slash snowboardmag // 31
Kale Stephens // Cab540 Photo // Scott Serfas Spot // Whistler
32 // slash snowboardmag
Rider avec tes potes est la meilleure chose qui soit alors nous nous sommes arrangés pour pouvoir continuer à le faire en payant quelqu’un pour nous filmer et mettre le tout sur le site Internet. On fait quelque chose ensemble. Ça marche assez bien. Allez voir : 8milelife.com!!
- Mikey Rencz
slash snowboardmag // 33
Mikey Rencz // Shiffty ollie to rock ride Photo // Blotto Spot // Whistler
34 // slash snowboardmag
Max Jenkie de Endeavor Snowboards a rapidement reconnu notre potentiel et nous a aidé à donner vie au projet. MR : C’est fou de voir ce que Browner et Kale ont réussi à faire avec ça. Avoir vu ce projet devenir une vraie compagnie et maintenant voir les produits sur les tablettes, c’est malade. Je me souviens des premiers Airholes, ils étaient vraiment ghetto mais trop cool. Je ne peux pas croire que les gars en sont rendus là! Haha! Mikey, c’est quoi l’histoire avec 8mile? MR : C’est parti de notre colocation à Whistler. Les gens voulaient toujours en voir plus alors nous avons gardé le nom, continué de rider ensemble et d’avoir du fun ensemble. Rider avec tes potes est la meilleure chose qui soit alors nous nous sommes arrangés pour pouvoir continuer à le faire en payant quelqu’un pour nous filmer et mettre le tout sur le site Internet. On fait quelque chose ensemble. Ça marche assez bien. Allez voir : 8milelife.com!! KS : C’était l’endroit pour décompresser après une soirée de mongole à Whistler. Maintenant, c’est la même bande qui se tenait là qui est toujours en pleine puissance et qui documente nos meilleurs moments à la montagne et partout ailleurs. Qu’est-ce que vous pensez faire dans 10 ans les gars ? KS : Je suis certain que je vais encore faire du snowboard, du skateboard, voyager et peut-être montrer à mon enfant à faire la même chose. Peu importe ce que je fais, ce sera vraiment vraiment excitant. Probablement aussi me promener avec l’hélicoptère AIRHOLE et m’éclater, yeah ! MR : Haha. Je n’en ai aucune idée. Ça me fait capoter d’y penser. Pour ce qui est de ma carrière, je ne sais pas. Je vais continuer de faire du snowboard en tout cas. Haha !
slash snowboardmag // 35
RETROUVER L’ÉQUILIBRE Par Etienne Gilbert Dans le dernier numéro, on y parlait de progression. Nous en avions une approche assez peu conventionnelle. Le snowboard a sans aucun doute évolué de plusieurs manières depuis son invention. Notre compréhension de la « mécanique » de la planche à neige et des possibilités que cela amène a également évoluée. Nous allons plus vite, plus haut, plus loin. Nous flippons plus, nous « spinnons » plus, et ce, avec plus de contrôle, plus de confiance et beaucoup plus de technique qu’auparavant. La planche, les bottes, les fixations, les vêtements, les parcs, les films; tout a évolué. D’un autre coté, il y a un aspect qui ne change pas beaucoup et c’est le corps humain. Il est certain que nous pouvons nous entraîner plus efficacement. Nous avons une plus grande connaissance de l’effet du snowboard sur le corps, mais les limites demeurent les mêmes et à mesure qu’elles sont repoussées, les conséquences sont plus graves chaque année.
36 // slash snowboardmag
Avec les années, j’en suis venu à croire que n’importe quelle activité physique qu’une personne pratique régulièrement pendant une longue période de sa vie peut devenir nocive d’une certaine manière. Il semble qu’un certain degré d’équilibre soit important. Évidemment, le point d’équilibre n’est pas le même pour chaque personne. Maintenant, le snowboard n’est certainement pas le sport le plus naturel qui existe. Il faut se le dire: nos pieds sont fixés à une distance précise pour une grande variété de mouvements. Le haut de notre corps est toujours tordu et tendu, jamais aligné avec le bas du corps. Un côté du corps tire alors que l’autre pousse. Le snowboard est le cauchemar des physiothérapeutes, mais il est également leur meilleur ami côté finances.
Alex Cantin // Nosepress Photo // Oli Gagnon Spot // SLC
SUR VOTRE SNOWBOARD Quand j’ai commencé à faire du snowboard, j’étais jeune et fort. J’étais fier de pouvoir me péter la gueule et me relever tout de suite. Combattre la douleur a commencé à faire partie de la routine. C’est particulièrement le cas lorsque le snowboard devient ton job. Si tu as mal quelque part, tu fais avec jusqu’à ce que tu ne puisses vraiment plus le supporter. Finalement, au printemps dernier, toutes ces années à vivre avec une telle mentalité m’ont rattrapé. Comme on dit, j’ai frappé un mur. Je ne pouvais littéralement pas marcher pendant deux mois et encore moins rider pour huit mois. Tout cela à cause de problèmes de dos. Disons que ma carrière de Pro snowboarder a pris le bord et j’ai dû passer à la prochaine étape de ma vie.
J’ai toujours cru que je faisais attention à mon corps : j’allais au gym, je jouais au hockey, au tennis et je faisais du vélo tout l’été pour être certain d’être en forme à l’hiver. J’avais même, à ce que je sache, une très bonne diète. J’allais toujours voir le physiothérapeute quand il y avait quelque chose qui n’allait pas bien et j’ai toujours fait ce que je croyais qui me garderait en bonne santé. Tout le monde est différent et il est évident que chaque personne emmagasine le stress dans différentes parties du corps. Nous avons tous différentes habitudes de postures et différentes prédispositions physiologiques, mais l’usure c’est l’usure. Le corps de n’importe quel athlète professionnel reste marqué par différentes traces physiques attribué à sa carrière.
slash snowboardmag // 37
“Les muscles ont une très grande mémoire. Un déséquilibre musculaire peut sérieusement vous mettre dans le pétrin. La prévention est la meilleure solution… ”
Revenons-en à nos moutons! Ce que je veux dire, en fait, est que si vous faites du snowboard, vous devez savoir certaines choses qui vous éviteront de frapper un mur et d’avoir à apprendre de vos erreurs. Les muscles ont une très grande mémoire. Un déséquilibre musculaire peut sérieusement vous mettre dans le pétrin. La prévention est la meilleure solution. On a parfois tendance à sousestimer les effets de la prévention. J’imagine que dans une société où le traitement des symptômes est une industrie de plusieurs milliards de dollars, le véritable intérêt de la prévention se dissipe, mais c’est une autre histoire. Tout passe par les habitudes. Les habitudes demandent parfois beaucoup de temps et d’énergie à modifier. Surtout quand cela a rapport au corps. Votre état d’esprit peut passer d’un extrême à l’autre, et ce, en une fraction de seconde, mais il en est autrement pour votre corps. Évidemment, nous savons que théoriquement nous ne faisons qu’un avec notre corps. Cependant les gens sont surpris d’apprendre qu’un problème de cheville peut occasionner des problèmes de cou et un problème de cou peut se transformer en douleur au bas du dos. Les troubles émotionnels peuvent évoluer en maladies. Une mauvaise alimentation peut occasionner un cancer. La liste est longue. La mémoire des muscles s’applique à certains mouvements en particulier, mais infiltre le corps en entier par les mouvements du quotidien, la posture, la position dans le sommeil, les habitudes de travail etc. Entraîner les muscles et le cerveau à faire tel truc est une chose mais entraîner le corps au complet à descendre la montagne, descente après descente, jour après jour, années après années, dans la même direction dans 80 % du temps en est une autre. La posture de snowboard occasionnera sans aucun doute un déséquilibre musculaire dans votre musculature, et donc, dans votre posture et vos mouvements. Cela amène toutes sortes de problèmes le jour où le corps décide qu’il en a assez de fonctionner avec des membres qui sont déséquilibrés. Je crois qu’il est important pour les jeunes d’apprendre à rider dans les deux sens dès le début. Faire en sorte que « rider switch » soit un concept qui n’existe plus. Faire en sorte que même pour faire du freeride les snowboarders se sentent aussi confiants d’un côté comme de l’autre, que se soit pour passer à travers les arbres, sauter une falaise ou faire une ligne de pillows.
Je crois également qu’il est important pour quelqu’un qui ride, entre 150 à 200 jours par année, de faire un autre exercice qui ferait fonctionner le corps de manière différente afin de compenser et de ramener un équilibre musculaire. S’entraîner en salle à l’année avec un entraîneur compétent peut vraiment prévenir le pire. Les Snowboarders n’aiment pas se faire qualifier d’athlètes et pour certaines raisons. Ils ont tendance à croire que le gym est réservé aux athlètes olympiques. Je dirais que peu importe ce que l’on croit, foutez-vous de ce que l’on dit et ne laissez pas cela vous retenir de vous garder en forme. Cela vous aidera à court et à long terme. Je suis persuadé que plusieurs se disent en eux-mêmes : « Je me sens très bien, juste un peu courbaturé ici et là, mais c’est normal. Je n’ai jamais eu de grosses blessures. Je suis en forme, je suis bien flexible, mon corps est équilibré, etc. » C’est ce que je me disais aussi avant de frapper un mur. J’aurais pu le prévenir. Je croyais savoir, mais je savais seulement ce que je voulais savoir. Je vois l’approche du concept de l’équilibre de manière très large. La notion d’équilibre va plus loin que la mémoire musculaire. La vraie bonne santé dépend de ce que l’on donne à notre corps, que ce soit la nourriture, les médicaments, la pensée positive ou négative, les livres et les films auxquels nous nous exposons. Cela dépend également de ce qui ressort du corps: les toxines expulsées lors de l’exercice, les pensées positives et négatives qui sont partagées, les choses que vous dites, les choses que vous écrivez et les chansons que vous chantez, etc. Il n’en tient qu’à vous de décider de quoi vous allez vous alimenter et de ce que vous allez donner au monde qui vous entoure. Nous n’irons pas plus loin pour aujourd’hui, mais vous verrez que si vous trouvez l’équilibre dans une partie de votre vie, vous aurez tendance à adopter cette attitude pour les autres aspects de votre vie. Traiter votre corps comme un temple, et rappelez-vous que la force de ce temple s’étend en dehors de ses murs. Ne prenez jamais votre santé pour acquise. Prenez l’habitude de faire les bonnes choses à tous les niveaux. Recherchez ce qu’est la « bonne chose » à faire. Vous serez heureux de l’avoir fait. Rappelez-vous que « l’équilibre » ne veut pas dire que vous êtes un saint, cela veut dire que vous êtes humain…
Je crois que si quelqu’un se pratique à faire ce genre de choses de manière ambidextre dès les premières années sur une planche, il ne pourra que devenir meilleur à long terme et avoir une musculature équilibrée. Aujourd’hui avec la nouvelle génération de bananes et de rockeurs, cette manière de rider n’est que plus sensée. Peter Line // Backside air Photo // Ryan Gertken Spot // Snoqualmie
38 // slash snowboardmag
slash snowboardmag // 39
Barker Ashley Photo //
40 // slash snowboardmag
Jake Kuzyk l’entrevue Jake Kuzyk // Noseblunt Photo // Ashley barker Spot // Calgary
Chaque minute que j’ai passé en compagnie de Jake, il trippait sur quelque chose ou il était tout simplement content. Tellement content que quelqu’un de sérieux ou cynique détesterait probablement ce gars. Moi, je ne déteste pas Jake, il est de très bonne compagnie. Si vous avez la chance de passer un moment avec Jake, profitez-en ! -Lance Hakker
slash snowboardmag // 41
Tu sais quoi Jake? Je n’étais pas certain d’avoir assez d’informations sur toi pour une entrevue, alors j’ai parlé à ton pote Haydan (Recsh ). Il m’a parlé d’un coté de toi des plus intéressant. Il a dit, et je cite: « Même s’il est un assez beau gars, il ne se pogne pas de filles. » Qu’est-ce qui se passe avec ça? Ayoye, ça commence raide! Disons que je ne suis pas le gars le plus confiant avec les filles, mais je travaille là-dessus. J’imagine que j’ai passé trop de temps à faire du skateboard et du snowboard quand j’étais jeune et pas assez à « courailler » les filles à l’école. Les quelques fois où tu as séjourné à ma résidence familiale, ma mère t’appelait le « gars propre ». Cela veut dire quelque chose. Il faut remercier mes parents pour ça. J’aime croire qu’ils m’ont élevé de manière à faire de moi un humain décent. Qui sait ? Ouais, je dirais que tu es décent. Te rappelles-tu le montage de skateboard que tu m’as envoyé environ un an avant qu’on te mettre sur Ashbury ? Je pense que tes trucs de skate étaient aussi bons que tes trucs de snowboard. Comment est la scène de skate à Winnipeg ? C’est vraiment l’fun de skater ici. En fait j’ai commencé à skater avant de faire du snowboard. J’essaie de filmer un part de skate à tous les étés, c’est un bon défi et c’est vraiment l’fun. Pratiquement tout le monde qui skate à Winnipeg filme aussi. Je ne crois pas qu’il y ait une autre ville au Canada qui produise autant de vidéos locaux. Notre crew s’appelle Wreck-Creation ou Wreck Posse. Ce sont les meilleurs gars avec qui skater. On est tous vraiment passionnés. En ce moment, tu essaies de filmer un part de skate? Ouais, bien qu’il fasse assez froid ici maintenant (fin novembre). J’ai aussi beaucoup filmé pendant la deuxième partie de l’été après les camps au glacier. Je me suis foulé le pied, en septembre dernier en Californie avec vous autres, donc je n’ai pas beaucoup skaté durant les deux derniers mois, c’est poche. Comment va ton pied ? Mon pied se remet, on dirait qu’il est vieux d’un siècle quand je me lève et il est habituellement correct vers midi. Pourrais-tu expliquer comment tu t’es blessé? Ha, merde. Un autre moment embarrassant de ma vie. Et bien, c’était le dernier jour du voyage et quelques-uns d’entre nous sommes allés à la plage. Laurent (Nicolas Paquin) et Louif (Paradis) avaient un skim board. Je l’ai essayé et j’étais frustré parce que je n’arrivais pas à en faire ou à skimmer ou appelle ça comme tu veux… À mon troisième essai, je me suis roulé le pied et je suis tombé assis dessus. Je crois que c’est la chose la plus douloureuse qui me soit arrivée de ma vie. Ensuite, il a fallu que tu ailles au skateparc de Costa Mesa, tu étais là à regarder skater les jeunes, tu as dû fulminer encore d’avantage! Oh man, c’était tellement brutal. Habillé en vacancier. Je me sentais comme un surfeur-poseur qui traînait au skateparc avec le pied enflé. Par contre, Jed et moi avons vu le jumeau de Leo Romero! C’était Elijah Berle, le gars skate en malade. Je sais que Laurent et toi skatez beaucoup ensemble l’été, qui est-ce qui l’emporte habituellement à S-K-A-T-E ? Pour être honnête et avoir l’air d’une graine, c’est moi. Laurent a gagné plusieurs des dernières parties qu’on a joué en Californie. Il m’a battu avec ses maudites variations étourdissantes de double flip. Je suis certain qu’il pourrait me battre à tout coup, mais il n’aime pas faire subir aux gens ses trucs à la Chris Cole. Quel est le truc qui le fera prendre une lettre à chaque fois ? Soit dit en passant, Laurent est 100% meilleur que moi sur un skateboard. Frontside bigspin haha! Mais, il passe proche et ça m’inquiète. Je t’ai vu lui donner des trucs en face de la cabine de Desiree. Tu te mets dans le trouble! Je sais, je suis con avec ça, mais j’aime profiter des bonnes choses avec le monde. C’est parfois un défaut en ce qui concerne le snowboard haha! Je veux que mes potes trippent. Je dévoile des spots et des trucs comme ça, pas bon. Maintenant que ton pied se remet et que les stations ouvrent leurs portes, as-tu eu l’occasion de rider un peu? Ouais, je reviens tout juste d’un voyage à Whistler. J’ai regardé les prévisions météorologiques et ils ouvraient tôt alors qu’ici il n’y avait pas de neige. Je voulais me remettre en forme un peu avant de commencer à filmer afin de ne pas avoir à essayer des trucs sans même avoir pris le temps de reprendre le tour dans mes virages. Il y avait tellement de neige, il y a eu trois jours de suite où 50 cm sont tombés. Je crois bien que c’était la semaine de snowboard la plus l’fun de ma vie. Wow! J’ai entendu dire que des records ont été battus? On a aussi ridé à Seymour, c’était super même si cet endroit est pourri. Les jeunes ne voudront pas aller là. Nous avons eu la plus grosse bordée de neige en novembre depuis l’ouverture de la station, c’est-à-dire il y a environ 60 ans. Ils l’ont battu le 19 aussi. Je gage que vous n’avez même pas eu encore de poudreuse à Bear? Prends ça ! Peu importe. Tu t’es foulé le pied en faisant du skim board. Alors pète-toi les bretelles maintenant. C’est trop tôt Lance. Alors tu as filmé avec Sandbox l’année dernière, comment c’était? C’était très bien. L’hiver dernier était extraordinaire. J’ai commencé la saison en étant super motivé, j’avais deux emplois et j’ai amassé 7000$ pour mon argent personnel afin de voyager. Ils ont été assez cool de me donner le dernier part. Je suis très reconnaissant envers Kev et Clay. Vous m’avez même laissé venir avec vous pour un voyage Videograss! Tu as dépensé ton argent personnel pour voyager ? Est-ce qu’avoir le dernier part a motivé certaines personnes à t’aider un peu plus cette année? Cette année sera plus facile. Je n’ai pas eu à travailler autant cet été pour amasser du fric. Un peu de budget de voyage m’a été donné, cette fois, alors je suis très content. Je veux juste attaquer les rues et j’ai déjà filmé quelques trucs lors de mon voyage à Whistler.
42 // slash snowboardmag
Jake Kuzyk // Fs360 nosebonk Photo // Evan Chandler Spot // Seymour
Tu accumules déjà du matériel vidéo ? Habituellement, les premiers clips que tu filmes ne passent pas au montage, mais il faut bien commencer à quelque part. Je suis assez content de ce que j’ai jusqu’à maintenant, alors je croise les doigts. L’an dernier, Tous tes rails étaient super gros. Est-ce comme ça que tu vois ton part pour l’an prochain ? J’essaie d’avoir une certaine continuité dans la manière dont je ride. Cela ne veut pas dire que j’en ai terminé avec les rails, mais je travaille là-dessus. Je trouve simplement que les gros rails sont plus excitants à regarder. Ce que je veux dire c’est que si tu deviens à l’aise avec un truc en particulier, alors il devient intéressant de travailler fort pour le faire sur le plus gros rail possible. Au risque de passer pour un snowboarder bas de gamme, je n’ai pas en poche autant de trucs techniques que Jed, Louif, Laurent et ces gars, alors il faut bien que je compense à quelque part.
J’ai remarqué que tu étais suivi par un hélicoptère pendant certains trucs. Astu pensé à « pogner » l’hélico pendant que tu étais dans les airs ? Non, j’étais concentré à essayer d’éviter de tomber dans le trou sans fond de ce saut ou encore de me faire trancher la tête par une hélice. Qu’on se le dise, je ne suis pas totalement un fan des prises de vue en hélicoptère, mais peut-être que j’essaie trop de garder ça « real ». Est-ce que le bruit des hélices était fort pendant ton saut ? Et bien tu ne t’en rends pas trop compte tellement que tu es dans ton monde, mais je crois que oui.
slash snowboardmag // 43
Jake Kuzyk // Ollie to 50-50 Photo // Bob Plumb Spot // Calgary
Qui étaient présents lors du voyage Videograss à Calgary auquel tu as participé ? Il y avait Darrell Mathes, Mikey LeBlanc, Justin Bennee, le photographe Bob Plumb, Jan Snarski et Sean McCormick qui étaient là pour filmer… Incroyable! J’ai harcelé Jan (mon coloc de ces temps-ci) tout l’hiver pour qu’il me traîne avec lui en voyage avec un des crews. Je ne croyais pas que ce serait le seul voyage où Mickey serait présent. Il est sans doute le gars le plus comique que j’ai rencontré dans ma vie. C’était vraiment intéressant de voir ces gars fonctionner dans un environnement urbain. C’était en mars alors les rails étaient pas mal déjà faits et ils cherchaient à faire des « hammers ». Je crois bien que Jan a menti pour pouvoir m’amener et je suis content qu’il l’ait fait. Ce sont mes snowboarders favoris depuis que j’ai environ 13 ans. Le premier truc que j’ai fait pendant ce voyage est le ollie par-dessus la clôture to ledge smash. J’étais vraiment nerveux et je ridais comme un épais.
Comment c’était de changer de crew et de faire des choses complètement différentes avec une grande partie de gars que tu ne connaissais pas ? Un peu bizarre au début. Je me sentais un peu comme le gars de trop. Les gars sont vraiment relax alors ce fût très cool la plupart du temps. Les gars cherchaient vraiment des street gap et ne cherchaient pas trop les rails alors je n’étais pas très utile pour la recherche de spot. Il suffit de voir la page couverture qu’a fait Bennee pour comprendre. Je capotais, quand ils voulaient s’envoyer sur le coté du camion. Sérieusement, je ne pensais même pas que c’était une option haha! L’as-tu toi-même essayé? T’es malade! Crois-moi, c’était complètement fou. Je crois que nous avons couvert l’essentiel mon pote. Peut-être pourra-t-on encore t’amener lors d’un voyage VG cette saison. Prends soin de toi Jacuzzi. Merci Lance.
44 // slash snowboardmag
Jake Kuzyk // Switch fs180 tailpress Photo // Brian Hockenstei Spot // Northern BC
slash snowboardmag // 45
46 // slash snowboardmag
Greg Desjardins // Gap to tailpress Photo // Oli Gagnon Spot // Quebec
slash snowboardmag // 47
Chris Diffucy // Crail Photo // Colin Adair Spot // Whistler 48 // slash snowboardmag
Devun Walsh // Fs540 Photo // Colin Adair Spot // Whistler
slash snowboardmag // 49
50 // slash snowboardmag
Chris Grenier // Switch Backlip Photo // Mike Azevedo Spot // New Hampshire
slash snowboardmag // 51
Martin Gallant // Method Photo // Dom Gauthier Spot // Whistler 52 // slash snowboardmag
TJ Shneider // FS 1080 Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler slash snowboardmag // 53
Chris Carr // 50-50 Photo // Mike Azevedo Spot // New Hampshire
54 // slash snowboardmag
slash snowboardmag // 55
Photo // Renaud Gagnon
he Red Ledge
La ville de Québec est bien connue pour l’incroyable quantité de rails qui s’y trouvent. C’est ce qui fait que des snowboarders de tous les coins du globe débarquent dans la vieille capitale pour avoir la chance de rider quelquesuns de ces fameux spots. Le Red Ledge est l’un de ceux que l’on voit dans les vidéos et magazines depuis quelques années. Nombreux sont ceux qui disent que le spot est brûlé, mais personnellement, je crois qu’il n’y a rien de plus faux. Un spot brûlé cela n’existe tout simplement pas. Il y a toujours possibilité de faire un nouveau truc. C’est comme en skateboard, j’apprécie chaque fois où je vois quelqu’un, dans un nouveau vidéo ou en photo, faire un nouveau truc sur un spot connu. Je crois que les gens disent que les spots sont brûlés simplement parce qu’ils ont peur et qu’ils ne peuvent pas penser à un nouveau truc à faire. Il faut garder ces spots en vie pour qu’il y ait une progression. Le Red Ledge se situe en dehors du centre-ville de Québec, il est tout près des chutes Montmorency. On retrouve dans le même parc le Green Ledge. Ce dernier est identique au Red Ledge, mais il est plus petit. On trouve également en face du Green Ledge un flat rail to bank de ciment. Je crois que ce parc est un des meilleurs spots au Québec parce qu’on peut y avoir deux ou trois sessions en une seule journée sans se faire mettre dehors par la sécurité en plus d’avoir la possibilité de finir la journée en beauté avec une poutine au restaurant qui se situe dans le stationnement. Comme tout bon spot il y a de mauvais cotés. Quand vous prévoyez une session au Red Ledge, il faut vous lever tôt et être prêt à pelleter longtemps. Le ledge est en plein milieu d’une plaine qui se trouve près d’une grosse rivière et du fleuve alors le vent apporte beaucoup de neige à cet endroit, donc le spot est habituellement enseveli. Quand je dis enseveli cela veut dire qu’on ne le voit même pas. Je ne me rappelle pas d’y être allé sans avoir eu à pelleter pendant au moins deux heures et à casser la glace dans les marches. Ensuite, il faut s’accommoder du fait que le dessus du ledge est en angle et rend encore plus difficile le truc. Quand tu sautes dessus, tu te retrouves habituellement éjecté du côté extérieur. Cela veut dire qu’il faut y aller à fond et se tenir sur la partie intérieure, donc plus près des marches pour être capable de se rendre au kink. C’est en fait le plus gros défi de ce spot. À l’époque où les gens commençaient à s’attaquer à ce géant rouge, la surface était très rugueuse. Avec les années, il a été poli par le grand nombre de snowboards qui sont passés dessus, il est devenu lisse et rapide. Ce qui fait qu’aujourd’hui, quand tu atteins le kink, c’est à une vitesse folle parce que tu viens de descendre très rapidement les 40 marches. Ça fait boom! Tu frappes un mur. Vu d’en haut, le kink semble incroyablement difficile à amortir et c’est dur de croire qu’il y a moyen de le passer. Somme toute, ce ledge est connu partout dans le monde et j’espère que les gens vont continuer à faire monter la barre. Donc levez-vous de votre canapé, habitez vos couilles et allez-y à fond.
56 // slash snowboardmag
Phil Paré // Backside Noseslide Photo // Renaud Gagnon Spot // Quebec
« Je crois que les gens disent que les spots sont brûlés simplement parce qu’ils ont peur et qu’ils ne peuvent pas penser à un nouveau truc à faire. Il faut garder ces spots en vie pour qu’il y ait une progression. . »
-Oli Gagnon slash snowboardmag // 57
he Red Ledge
Guillaume Brochu
Phil Paré
En 2002, quand j’ai vu pour la première fois les séquences vidéo d’Etienne Gilbert et de Mat Laroche faire 50-50 sur le Red Ledge, je me suis dit : « Ce ledge, c’est de la bombe ». Dans ce temps-là, les rails des rues de Québec commençaient à peine à êtres découverts et le premier qui se tapait le rail jusqu’au bout était un héro. Chaque jour, Etienne Gilbert, Mat Laroche, Phil Paré et moi étions à la recherche de nouveaux rails et nous avons vu en ce ledge la possibilité de voir nos photos publiées dans les magazines, en plus d’obtenir de très bonnes séquences vidéo. L’année suivante, Gilbert était dans l’Ouest et Mat travaillait sur ses projets de design graphique, alors Phil et moi étions motivés à aller au spot et à monter la barre d’un cran par rapport à ce que nos potes avaient fait l’année précédente. Avec beaucoup d’efforts, à une température glaciale, nous avons finalement réussi à faire boardslide et lipslide et ainsi passer à l’histoire de ce ledge. Dans mon cas, la photo fût publiée sur deux pages dans SBC et en page complète dans Snowboarder (ce furent les premières fois où l’on a vu le ledge dans des magazines). J’étais tellement content de ce que nous avions réussi à faire. Je me rappelle avoir pensé que c’était physiquement impossible de repousser les limites de ce spot. En voyant ce qui a été fait là dans les années qui suivirent, j’ai réalisé que nos trucs étaient morts et enterrés. Aujourd’hui, je suis toujours content d’être témoin de l’évolution du snowboard et de voir ce que les plus jeunes ont réussi à faire sur cette grosse masse de ciment.
Je me rappelle la première fois où je suis allé là avec Guillaume Brochu en 2003. Il faisait tellement froid (environ -30 degrés Celsius), le ciel était bleu et il y avait un vent fou qui nous glaçait les os. Ça avait l’air tellement gros, 40 marches et un kink monstrueux à la fin. Après avoir déneigé les marches pendant des heures (parce qu’elles étaient pleines de glace et de neige), nous avons finalement pu essayer le ledge. J’y allais pour la première tentative de boardslide et Guillaume pour le lipslide. Après probablement plus de deux heures à essayer, Guillaume a commencé à penser que ce n’était peutêtre pas le temps et la température idéale pour prendre des images sur cette grosse bête. Frits était notre filmeur dans ce temps-là et je me rappelle qu’il se couvrait d’un sac de couchage tellement il faisait froid. Alors Guillaume a arrêté d’essayer et je me demandais si c’était réellement possible. Je voulais vraiment l’avoir alors je lui ai demandé de me pousser quelques fois de plus. Six ou sept essais plus tard, je l’ai finalement réussi. Frits était tellement content que la session soit terminée à cause du froid qui l’incommodait. Mais Guillaume a dit : « Pas question qu’on arrête, vous restez ici à pousser et à filmer jusqu’à temps que je me tape cette pute de ledge. » J’ai recommencé à le pousser et il a réussi son front lip cinq minutes plus tard. C’était une superbe session. Nous sommes partis de là avec des images malades et sommes allés directement au restaurant qui se trouve dans le stationnement pour manger une poutine.
TRUCS RÉUSSIS JUSQU’À MAINTENANT BS 50-50: Mat Laroche BS 50-50 BS 180 out: Etienne Gilbert FS 50-50 BS 180 out: Jeremy Cloutier FS 50-50 FS 360 out: Will Lavigne FS 50-50 BS 360 out: Jason Dubois 50-50 from top flat: Greg Desjardins Nose slide: Phil Pare, Sylvain Beauchene Boardslide: Nick Houle, Louif Paradis, Alex Cantin, Max Baillargeon Boardslide to fakie: Robbie Sell Boardslide to switch 50-50: Louif Paradis Boardslide to 50-50: Louif Paradis Lipslide: Guillaume Brochu FS tailpress: Jason Dubois BS tailpress: Phil Jacques Blunt: LNP FS boardslide: Louif Paradis, FS boardslide to fakie: Jordan Mendenhall BS lipslide to fakie: Chris Dufficy
58 // slash snowboardmag
BS lipslide: Austin Smith FS 180 fakie 50-50: Louif Paradis & Nick Sauve FS 180 fakie 50-50 switch FS 180 out: Jeremy Cloutier Hardway Switch FS 180 BS 50-50 BS 180 out: Yan Devau BS 180 fakie 50-50 switch frontside 180 out: Cale Zima BS 180 fakie 50-50: Joe Sexton Nollie lipslide to fakie: Simon Chamberlain Nollie tailpress FS 180 out: Max Legendre Backside 270 boardslide: Will Lavigne Switch FS 50-50: Etienne Gilbert Switch BS 50-50: Etienne Gilbert, Will lavigne Switch BS 50-50 BS 180 out: Reno Belisle Switch boardslide: Dan Migno & Jon Kooley Switch Nose slide: Keegan Valaika Switch lipslide: Nick Houle Switch FS boardslide: Kael Hill Switch BS lipslide to fakie: Keegan Valaika Switch FS 180 tailpress: Jason Dubois Switch fs 270 frontboard to fakie: Keegan Valaika
Guillaume Brochu // Lipside Photo // Oli Gagnon Spot // Quebec
slash snowboardmag // 59
Etienne Gilbert // Switch Backside 50-50 Photo // Oli Gagnon Spot // Quebec
60 // slash snowboardmag
he Red Ledge
LNP
Le Red Ledge a toujours été un spot de fou. Tout le monde a toujours voulu aller là parce que c’est un gigantesque ledge rouge de ciment qui glisse bien. C’est bon pour la vidéo et encore mieux pour faire des photos. L’histoire de ma page couverture est la suivante: une bonne journée, nous y sommes allés avec Louif, Dan Migno, Oli Gagnon et Will Demers. Louif voulait y retourner parce qu’il avait déjà fait un front board, mais il voulait le refaire mieux et avoir une photo. C’était un jour de pluie au printemps et nous avions pelleté les marches pendant plus d’une heure dans la glace et la gadoue. Nous avons commencé à nous réchauffer, mais je n’avais aucun truc en tête quand nous avons commencé à nous élancer alors j’étais un peu frustré. J’ai essayé quelques trucs, mais rien ne fonctionnait. C’est toujours un peu épeurant d’arriver en angle sur ce monstre, car il n’y a pas de façon de savoir si cela va glisser. Alors, j’ai commencé à faire des noseslide pour me mettre d’humeur. Le ledge en soit n’est pas parfait, en fait il y a un angle qui fait que tu te fais éjecter alors c’est super épeurant, car pour réussir son truc il faut y aller à fond sur la partie intérieure en gardant le corps au-dessus des marches. Les marches ne sont pas très dangereuses, mais il y en a beaucoup, alors il y a quand même possibilité que cela finisse mal. Après quelques blunts à me faire éjecter, j’en ai finalement maintenu un. Cependant, la partie n’est pas jouée tant que tu n’as pas passé le kink à mach 10, mais tout s’est bien passé, j’ai passé le kink et j’ai continué à rider. Quelques semaines plus tard, j’ai vu la photo qu’Oli avait prise ce jour-là sur la couverture de SLASH et ce fût ma première page couverture à vie!
Louis-Felix Paradis // Frontside Boardslide Photo // Oli Gagnon Spot // Quebec
Louif Paradis
Personnellement, je crois que plusieurs trucs ont été faits sur le Red Ledge, mais il y en a encore beaucoup à faire. Pour n’en nommer que quelques-uns, je ne crois pas qu’un nosepress légitime a été fait et il reste deux des quatre 270 à faire. En plus, la partie plate du haut n’a pas été utilisée très souvent. Je n’ai pas vu tellement de trucs en nollie ou en fakie. C’est ce qu’il y a de cool à propos d’un spot avec une histoire semblable, le défi est encore plus grand. C’est une chose de faire un frontside boardslide sur un quelconque nouveau rail, mais c’en est une autre de faire un nouveau truc sur le Red Ledge ! Toutefois, je suis certain que la prochaine génération n’aura pas trop de difficulté à le faire et je gage qu’il y aura quelqu’un pour embarquer dessus en backside 360 dès l’année prochaine.
slash snowboardmag // 61
KEEGAN VALAIKA : Je crois que la première fois où j’ai vu le Red Ledge c’était dans un des premiers films People. Je me rappelle qu’Austin Smith l’avait fait en back lip et que sa partie dans la vidéo était excellente cette année-là. Le Red Ledge apparaissait sans cesse dans ce vidéo People et je me rappelle seulement avoir été obsédé par ce spot. Cela me rappelait un fameux spot de skate comme El Toro ou quelque chose du genre. C’est trop facile à reconnaître à cause de sa couleur rouge et de l’énorme kink ! Tu ne peux pas vraiment voir des images du spot sans penser : « Oh! C’est le Red Ledge de Québec ». L’autre chose qui rend ce spot malade c’est qu’il y a une pente naturelle qui mène au ledge alors on peut se passer d’une rampe boiteuse pour avoir de la vitesse. De plus, JE DÉTESTE avoir à utiliser une rampe. Cela m’énerve tellement, c’est probablement une bonne raison pour laquelle j’étais si intéressé par ce spot. Alors, avant même d’y aller j’avais une parfaite image du spot dans ma tête. Cela représentait le spot parfait. Nous étions tous à Québec pour un voyage BozWreck2 et pendant tout le temps j’essayais de voir où pouvait bien se trouver ce maudit ledge. Après environ une semaine à se promener partout et après avoir attaqué tous les spots connus de Québec, j’avais perdu espoir de tomber sur le Red Ledge. C’était le dernier jour et nous étions prêts à retourner à l’aéroport. Ce jour-là, j’ai jeté un coup d’œil à ma stupide page facebook et un jeune m’avait envoyé le lien vers un site Internet qui donnait les indications pour se rendre au ledge. Je capotais et je n’en revenais tout simplement pas : « Incroyable qu’un jeune que je n’ai jamais rencontré m’ait envoyé par hasard les indications pour aller là le dernier jour de notre voyage ». Évidemment, j’ai dit aux autres : « Yo! J’ai les indications pour se rendre à un endroit où il faut absolument aller avant de rentrer. » À ce moment-là, les gars étaient pas mal tannés et je dirais que le deux tiers de la bande a dit : « Dans
l’cul, on s’en va chez nous ». Mais ça ne m’importait que très peu, je les ai forcés à m’y conduire puisque que ce n’était pas très loin de l’aéroport de toute façon. Comme si les gars n’étaient pas déjà assez écoeurés, quand nous sommes arrivés au spot, les marches et même le ledge étaient complètement recouverts de neige. On ne pouvait qu’à peine voir le plat en haut du ledge et environ 5 marches. Nate a passé un petit commentaire de fin finaud du genre : « Bon…Je crois que tu n’auras pas besoin de ton board aujourd’hui! » Tout le monde a bien ri, j’ai simplement ramassé une pelle et je suis sorti de la voiture. Je suis certain que les gars devaient être assez agacés par mon attitude à ce moment-là, mais je m’en foutais complètement. J’étais prêt à être abandonné là tout seul pourvu que je puisse me mesurer à ce spot. Comme ils sont de bons potes, Cale Zima et Bob Plumb ont fini par venir me donner un coup de main à pelleter pendant au moins 4 heures. Quand nous avons finalement terminé, je suis remonté pour l’essayer une ou deux fois et Boznuts s’est excité sur le coup. Il me tirait un peu et au lieu de simplement me catapulter et de me laisser aller, il courrait à côté de moi et me suivait jusqu’au bord du ledge. Si cela n’avait pas été de lui je n’aurais probablement rien réussi à faire ce jour-là. Il m’a tellement motivé, j’ai complètement oublié le tas de problèmes et de pelletage qu’on a dû se taper pour attaquer ce spot. À partir de ce moment-là, tout s’est passé très vite. Je me rappelle avoir pensé : « Je crois bien pouvoir faire switch back lip sur ce truc », mais également d’avoir douté de moi-même. La seule chose qui m’effrayait était le kink. Évidemment, cela s’est avéré être la pire partie et je me suis cassé la gueule quelques fois en essayant de le passer. Il y a une fois où j’ai bien dû faire un back flip complet en sortant de kink avant de toucher le sol. C’était assez brutal, mais cela a fini par fonctionner. C’était sans aucun doute une des meilleures journées de ma vie sur ma planche et j’espère bien retourner là un jour.
« Je déteste avoir à utiliser une rampe[...] c’est probablement une bonne raison pour laquelle j’étais si intéressé par ce spot [...] j’avais une parfaite image du spot dans ma tête. Cela représentait le spot parfait. »
he Red Ledge
62 // slash snowboardmag
Keegan Valaika // Switch Backside Lipside Photo // Bob Plumb Spot // Quebec
slash snowboardmag // 63
JONAS MICHILOT par Oli Gagnon
Quand et comment as-tu commencé à faire de la photo? Qu’est-ce qui t’as amené à aimé ça? J’ai toujours aimé prendre des photos. J’ai pris des cours de photographie lorsque j’étais au secondaire et ce fut probablement mon cours favori dans cet endroit de merde. À ce moment-là, je n’étais pas vraiment sérieux avec la photo. Quand j’étais jeune, mon frère avait l’habitude de prendre des photos avec son appareil Polaroid, cela m’a amené à m’intéresser aux films à développement instantané de Polaroid. Après avoir utilisé ces simples appareils photo, j’ai commencé à m’intéresser aux autres appareils photo à film et aux différents photographes. J’ai commencé à expérimenter et à apprendre différentes techniques avec tout ce qui me tombait sous la main. Est-ce que tu trimbales toujours avec toi un appareil photo lors de tes voyages snowboard et quand tu vas rider ? Quand je pars faire du snowboard pour une journée ordinaire, je ne m’encombre pas d’un appareil. Je veux seulement m’amuser et ne pas avoir à me soucier de ne pas oublier ma caméra à quelque part (ce qui m’est arrivé). J’apporte des appareils photo à chacun des voyages de snowboard auquel je participe, habituellement j’en ai quelques-uns de trop. Il vaut mieux prévenir que guérir (apporter plus de films qu’il n’en faut et des trucs du genre). J’ai souvent trop d’appareils photo et pas assez de sous-vêtement. Quel appareil utilises-tu ? Rapport complet. Hmmm, je vais faire de mon mieux…J’utilise habituellement le moyen format et des feuilles de film Polaroid. J’utilise parfois un appareil russe 35 mm parce que le développement est meilleur marché. J’ai une SX-70 moyen format et plusieurs télémètres d’appareil moyen format. Pour ce qui est du moyen format, j’ai aussi une Bronica SQ-AI, Holga, Pinholga, Horseman 985, Mamiya RZ-67 et une bonne quantité d’appareils antiques que je n’utilise pas très souvent. Il y a quelques mois, j’ai commencé à me renseigner sur la photographie grand format (que j’ai toujours voulu essayer) alors je me suis finalement aventuré dans les appareils 4x5. J’ai une Toyo 45A et c’est tellement l’fun de travailler avec un négatif si grand et si clair. Lequel utilises-tu le plus souvent et pourquoi ? Ou alors lequel est ton préféré ? Je dois dire que c’est le Mamiya RZ67 parce que j’ai plusieurs objectifs, dos à film et dos Polaroid. De plus, cela ne prend pas beaucoup de temps à faire le focus et à capturer une image. La Holga est aussi une excellente caméra pour faire de la photo point and shoot. J’ai beaucoup utilisé mon appareil 4x5 récemment. Cela prend beaucoup de temps et de patience, mais tu peux prendre exactement la photo que tu veux.
64 // slash snowboardmag
Quels sont les sujets que tu aimes prendre en photo ? J’aime prendre en photo les gens intéressants que je rencontre en voyageant. Ceux qui ont des histoires à raconter comme des clochards ou des personnes âgées. Les paysages sont probablement les photos les plus difficiles à faire, mais c’est aussi une des choses que je préfère photographier.
Crois-tu que la photo est un domaine dans lequel tu continueras d’évoluer et éventuellement passer à un autre niveau quand tu en auras terminé avec le snowboard ? Et bien, j’espère faire du snowboard encore un petit bout de temps. Cependant, je veux définitivement continuer d’apprendre à propos des films et des appareils photos et continuer à expérimenter de nouvelles choses avec tout cela. Je ne sais pas trop où j’en suis en ce qui concerne être un photographe de snowboard, mais c’est clairement mieux que d’être un autre de ces photographes commerciaux qui prend des photos de bouffe ou d’électroménagers pour des pamphlets que les gens ne regardent même pas. slash snowboardmag // 65
Photo // Oli Gagnon
À FAIRE & À ÉVITER Après avoir gagné une compétition: À faire: Boire le Champagne À éviter: Partir sans le chèque
La dernière descente de la journée: À faire: Dire qu’il en reste deux et sauter la dernière À éviter: Foncer dans un arbre
C’est ton anniversaire, tu as déjà trop bu et ton meilleur pote te paye un “shooter” : À faire: Lui dire que tu l’aimes À éviter: Vomir
Pendant la saison morte : À faire: Oublier la dernière saison À éviter: Se blesser
Tu viens de te blesser et tu sens que tu vas être sur le carreau pour quelques semaines: À faire: Partir au Mexique À éviter: Surveiller les prévisions de neige
Tu te diriges vers le plus gros saut de ta vie : À faire: Grab ta planche À éviter: Mourir
C’est le premier jour de la saison: À faire: Se rappeler son « stance » À éviter: Oublier son billet de remontée
66 // slash snowboardmag
Ça fait 5 jours de suite que tu fais des sessions de photos/tournage et la température s’annonce pourrie pour la semaine à venir : À faire: Rien À éviter: s’en faire C’est une journée de ciel bleu et il y a 3 pieds de poudreuse : À faire: Amener ta copine À éviter: Oublier ses lunettes
Annie Boulanger // Method Photo // Oli Gagnon Spot // Pemberton
slash snowboardmag // 67
À FAIRE & À ÉVITER Après avoir gagné une compétition: À faire: Se la péter solide et dire de la marde sur le fait que t’es meilleur que tous les autres riders et que tu leur a donner une leçon À éviter: Aller au bar, la règle du 10% c’est de la merde et en plus tout les autres riders vont y être et vont se rappeler que tu es meilleur qu’eux C’est ton anniversaire, tu as déjà trop bu et ton meilleur pote te paye un “shooter” : À faire: Le prendre et s’en faire plus tard. Tu vas te sentir comme une merde le lendemain de toute façon alors un shooter de plus ne fera pas la différence À éviter: Le balancer par-dessus ton épaule ou le verser par terre, au moins le donner à quelqu’un Tu viens de te blesser et tu sens que tu vas être sur le carreau pour quelques semaines: À faire: rider dès que tu te sens mieux alors tu pourrais aggraver ton cas et faire durer ça beaucoup plus longtemps mais au moins tu peux t’écraser sur le divan pas vrai ! 68 // slash snowboardmag
À éviter: Faire n’importe quoi qui aiderait à guérir plus vite, c’est tout simplement mongole C’est le premier jour de la saison: À faire: Rester couché, tu sais que tu as toute la saison devant toi alors pourquoi se presser ? À éviter: Répondre au téléphone parce que tes potes vont t’appeler hyper tôt et être super motivé d’aller rider pour je ne sais quelle raison La dernière descente de la journée: À faire: Déclarer que c’est la dernière descente À éviter: Être lâche pour ta dernière descente ! Essaye ton truc le plus difficile et termine ça en beauté ! Il ne pas se blesser par exemple! Pendant la saison morte : À faire: Avoir trois boulots ! Il faut bien que l’argent rentre ! À éviter: Profitez de l’été. C’est bien le pire. Le soleil rayonne constamment, tu passes ton temps au lac à passer du bon temps et à faire la fête, c’est plate. En plus le skateboard c’est trop difficile.
Tu te diriges vers le plus gros saut de ta vie : À faire: Simplement s’enligner et être conscient de sa vitesse À éviter: faire le cave Ça fait 5 jours de suite que tu fais des sessions de photos/tournage et la température s’annonce pourrie pour la semaine à venir : À faire: Y aller comme tu le sens, si ça te le dit tu vas trouver un moyen de continuer de rider mais si ça ne te le dit pas alors c’est correct de prendre un peu de repos À éviter: se stresser C’est une journée de ciel bleu et il y a 3 pieds de poudreuse : à faire: Rider le parc, il n’y aura pas un chat! C’est tout à toi! à éviter: Partir en motoneige, tu vas resté pris et les zone accessible en motoneige vont être noires de monde
Matt Belzile // Bs720 Photo // Russel Dalby Spot // Whistler
slash snowboardmag // 69
HUGUES LAUZIER par Oli Gagnon
Qu’est-ce qui t’a amené à tatouer? Et cela fait combien de temps? J’ai jamais pensé une minute que je serais tatoueur un jour. J’ai rencontré un gars qui tatouait et deux semaines plus tard, je l’ai croisé sur la rue, il vendait tout sont équipement. Je venais juste de recevoir un peu d’argent pour l’université alors, sur un coup de tête, j’ai emprunté ce qui manquait et j’ai tout acheté! Cela fait maintenant neuf ans. Est-ce que tu fais beaucoup de peintures également? Qu’estce que tu aimes le plus faire? Je peins le plus souvent possible, mais c’est jamais assez. Je n’ai vraiment pas de sujet favoris. C’est certain que l’imagerie du tatouage m’inspire beaucoup. Quelles sont tes influences? Comment classifierais-tu ton style? Presque tout m’influence! Surtout les tatoueurs avec qui je travaille et que j’ai rencontré au cours des années. Certain disent que mon style est « néo-traditionnel » J’imagine que c’est ca! Tu restes maintenant à Vancouver, qu’est-ce qui t’a fait déménager là-bas? J’étais sur un roadtrip qui a duré presque un an. Sur la route du retour, je suis arrêté ici pour voir un bon ami à moi, et j’ai fini par y rester! Ça fait déjà presque quatre ans de cela! Faut dire qu’il y a pas mal plus de béton à skater ici qu’au Québec! As-tu toujours fait du snow et du skate? Je fais du snow et du skate depuis 23 ans. Tu as un choix seulement, faire des tatous ou du skate. Quel est ton choix? Dude, c’est pas une question. Du skate for sure! Où peut-on voir ton travail? Où aller pour se faire tatouer? Je travaille chez Craftsman Tattoo Parlor à Vancouver et mon site web est: www.tearinthebucket.com Craftsman Tattoo Parlor 27 west Pender 604-331-0341 70 // slash snowboardmag
CONGRESS
by Oli Gagnon
Pouvez-vous nous en dire plus à propos de vous et d’où venez-vous ? Danny vient de Winfield et il aime les friandises. Hoops vient de la forêt et il aime les vélos. Mattsky vient de North Delta et il aime les souliers de « asshole ». John vient de GVRD et il n’aime absolument rien. Pourquoi vous êtes-vous lancés dans ce nouveau projet ? Pendant environ un an, Mattsky et moi travaillions dans un entrepôt froid et merdique à mettre des codes barres sur des bouteilles de jus toute la journée. La seule chose qui nous a permis de survivre à ce job abrutissant c’est qu’on pouvait écouter toute la musique qu’on voulait sur le stéréo. On écoutait souvent The Jesus lizard et Karp et on parlait du fait qu’il serait cool d’avoir un groupe de rock enragé et bruyant. C’est là où on en est. C’est quoi le trip de Congress ? Le trip de Congress c’est : G.T.’s, Docker’s, Breakfast, Black Sabbath, Chips, Eastbound and Down, Root Brewskies, la puissance, la gloire et la grandeur de la vitesse du son. Avez-vous enregistré quelque chose jusqu’à maintenant? Où peut-on trouver ça? Certainement, nous avons enregistré un démo de six chansons pendant deux journées de juin dernier avec notre bon ami 72 // slash snowboardmag
Bobby Froese. Si les gens le veulent, ils peuvent l’acheter à un de nos spectacles ou aller faire un tour sur myspace.com/ congressband. Que pensez-vous de la scène musicale à Vancouver ? Et bien, je pense qu’il y a définitivement des groupes qui sont vraiment bons et aussi d’autres qui sont vraiment mauvais. Prévoyez-vous partir en tournée bientôt ? Qu’est-ce qui s’en vient pour vous ? Nous n’avons pas de tournée prévue pour le moment. Ce sera peut-être au printemps ou à l’été. En ce moment, nous sommes en train de composer avec l’objectif d’enregistrer un disque cet hiver et de le sortir dès que possible. Y-a-t-il quelque chose que vous voulez dire aux lecteurs snowboarders ? Même si certains membres de Congress préfèrent le skateboard et que les autres sont tout simplement de lâches musiciens, nous vous souhaitons de nombreux centimètres de belle poudreuse pour vous éclater cette saison. John
BOB LE CHEF par Pat Burns
Sur 33 Mag, tu es l’animateur d’une émission de cuisine pas comme les autres et vraiment populaire qui se nomme “L’Anarchie Culinaire Selon Bob”. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ? C’est un show qu’on a commencer pour le fun il à 5 ans (alexis Brault, sa femme reine des skirtboarders Mathilde Pigeon et moi). Je voulais seulement apprendre à mes chums comment cuisiner peut te faire économiser du $$$, ce qui te permets de sortir plus. lol. 5 ans plus tard on est rendue à plus de 100 capsules avec plein de recette pas chère et facile à faire. Ce que nous faisons dans la vie n’est bien souvent que le medium que nous employons pour expérimenter les vraies choses de la vie (la joie, l’insécurité, la jalousie, l’amour, l’anxiété, etc). Qu’esce qui vous a amené, toi et Alexi, à créer le personnage de Bob le chef ? Il n’a pas réellement de personnage Blc. En fait c’est moi, c’est pas mal comme ça que je vis tous les jours. lol. Moins les biscuits au canabis. On voit souvent du skateboard dans tes émission et on remarque que toutes les photos de ton livre (Disponible dans toutes les bonnes librairies et en ligne sur le cyberpresse.ca) ont été prises par Dan Mathieu, photographe et éditeur du magazine Exposé. Selon toi c’est quoi le lien entre slasher et faire à manger ? haha Si on mange bien et de façon économique, ça nous donne plus de temps et d’énergie pour skater. En plus savoir cuisiner ça pogne avec les filles. Preuve je suis marié.
74 // slash snowboardmag
“
“
Si on mange bien et de façon économique, ça nous donne plus de temps et d’énergie pour skater. En plus savoir cuisiner ça pogne avec les filles.
er... Slush à slash à la vodka!!! dka 1 40oz de vo d’ananas s 1 litre de ju d’orange 1 litre de jus ion it de la pass 1 litre de fru e in d a e gren 1 bouteille d p e 1 litre de 7u d e 1 bouteill a d la o pina c du vin 1 canne de la section s n a d le (disponib s épiceries) dans tous le uf le grédients sa in s le s u to r Mélange hrs r pendant 24 glacé 7up congele ère à crème ill u c e n u c servir ave des bulles p pour faire verser du 7u
photo Oli Gagnon
2480, CHEMIN STE-FOY (STE-FOY) 1028 RUE ST-JEAN (VIEUX QUÉBEC) 1 877 613 0783
planc
m o c . e x elu d x l e d n r u u r s i e o n t i n s c r i s - a n c e d e g a gn R a i d e n ch tio a a l x i s f r u c o et c subpop ave he Nitro
1