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Endiguer le risque de change : une stratégie payante

Pour être certaines d’exporter leur business à l’étranger, les PME ne peuvent plus ignorer le risque de change. Pour éviter de gros problèmes financiers, mieux vaut définir une stratégie préalable et se protéger pour chaque contrat.

Par Bastien Craninx

Dans un contexte économique mondialisé, les PME sont de plus en plus exposées aux fluctuations des taux de change. En effet, les échanges commerciaux internationaux, les investissements à l’étranger et même les opérations de financement peuvent être soumis à des risques de change qui peuvent avoir un impact significatif sur leur rentabilité et leur stabilité financière.

Le risque de change se réfère à la possibilité que la valeur d’une devise évolue par rapport à une autre, entraînant ainsi des gains ou des pertes pour une entreprise. Si dans la zone euro les taux de change sont fixes, ce n’est pas le cas dans le reste du monde. « La situation peut rapidement devenir dangereuse pour une entreprise qui signe un gros contrat en Chine sans réfléchir à une stratégie au préalable, par exemple », explique Bertrand Candelon, professeur de finance internationale à l’UCLouvain.

De même, si une PME belge importe des matières premières en dollars américains et que l’euro se déprécie par rapport au dollar, les coûts d’importation augmenteront, ce qui réduira les marges bénéficiaires de l’entreprise « Il suffit que l’euro se déprécie de 20% pour que votre contrat à 1 million d’euros de recette ne vous rapporte plus que 800 000 euros ». Or, les PME sont particulièrement vulnérables à ces fluctuations, car elles peuvent avoir moins de ressources pour faire face aux pertes et aux coûts associés. « De nombreuses PME négligent souvent ce risque dans leur stratégie de financement », poursuit Robin Maynadie, Head of Dealing pour Belgique et Luxembourg. « Elles préfèrent concentrer leur attention sur leur core

— BERTRAND CANDELON

business ou sur d’autres aspects comme le coût du capital, les taux d’intérêt et les conditions de prêt ».

Mais à quoi sont dues ces grandes fluctuations du marché des changes ? « On les doit principalement aux événements géopolitiques et économiques », précise Bertrand Candelon. On peut par exemple citer des événements comme la crise financière de 2008, la pandémie de Covid-19, ou encore la guerre en Ukraine. « Lorsqu’ils sont face à de tels problèmes mondiaux, les gens ont tendance à revendre les autres devises qu’ils possèdent et à se réfugier dans le dollar. Ce qui crée ce grand déséquilibre ». Prévoir de tels événements est généralement impossible. D’où la nécessité pour les PME de trouver d’autres solutions.

« S’il est essentiel de se renseigner souvent sur les marchés financiers, il faut également connaître les risques existants pour élaborer une stratégie personnalisée », explique Robin Maynadie. Une stratégie qui passera à coup sûr par l’une des trois techniques de couverture existantes sur le marché.

Il est possible d’acheter une couverture soit sur un marché à terme, soit sur un marché à option, soit sur un marché Swap. « Le premier type de couverture est utile si l’on vend un avion pour une somme négociée en dollars, par exemple », explique Bertrand Candelon. « Le temps de produire l’avion, on aura la possibilité d’acheter l’équivalent en euros sur une période de 6 mois ». Le marché à option, quant à lui, donnera l’opportunité d’exercer la vente / l’achat ou de ne pas l’exercer du tout. « Par exemple, si l’on achète une couverture pour anticiper une baisse de l’euro et que finalement, cette devise s’apprécie, on peut jeter le contrat à la poubelle ».

Enfin, l’option Swap est un contrat entre deux parties, généralement une entreprise et une institution financière, qui s’entendent pour échanger des montants équivalents dans deux devises différentes à des dates futures convenues. Si ces différentes couvertures ne sont pas données, elles sont cependant primordiales pour les entreprises qui souhaitent voir leur business florissant s’exporter.

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