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Comment concilier investissement immobilier et durabilité ?
Les projets d’investissement dans l’immobilier “vert” ont la cote auprès des banques. Le secteur de l’immobilier est très gourmand en énergie et gros émetteur d’émissions de CO². Il y a urgence à décarboner l’immobilier en repensant la manière dont les bâtiments sont construits et consomment de l’énergie. Voici 6 idées pour rendre votre patrimoine immobilier résilient et maximiser sa valeur.
Par Aline Cordier Simonneau
Se saisir des enjeux environnementaux
Les préoccupations environnementales irriguent peu à peu tous les pans de la vie quotidienne et le secteur de l’immobilier ne fait pas exception. La législation évolue et les caractéristiques environnementales des bâtiments changent, avec un double objectif : limiter les émissions de CO² et réduire les factures d’énergie. Les performances énergétiques des bâtiments influencent désormais la valorisation d’un bien immobilier, à la hausse comme à la baisse. Les biens immobiliers les plus performants sur le plan énergétique sont ceux qui sont les mieux valorisés. À l’inverse, les passoires thermiques connaissent des moins-values. Améliorer les performances énergétiques de son patrimoine immobilier est donc devenu un enjeu stratégique pour le valoriser sur le marché. Et cette tendance est bien partie pour durer.
Choisir des matériaux biosourcés
Qu’il s’agisse de construire ou de rénover des bâtiments, la décarbonation de l’immobilier passera par le recours à des matériaux biosourcés encore trop peu utilisés. Le pouvoir isolant du bois est désormais reconnu et la filière bois s’est structurée, mais d’autres matériaux biosourcés ne jouissent pas de la même notoriété. C’est par exemple le cas du chanvre, de la ouate de cellulose ou encore du liège, particulièrement efficaces pour améliorer l’isolation d’un bâtiment et maintenir une température intérieure confortable, quelle que soit la saison. Le recours à des matériaux biosourcés permet de réduire l’empreinte carbone d’un bien immobilier durant toute la durée de son cycle de vie.
Piloter intelligemment la consommation d’énergie
La domotique n’est pas réservée aux seuls technophiles, bien au contraire. Elle gagne peu à peu du terrain au sein des bâtiments. L’un des principaux avantages de la domotique est de pouvoir mesurer et surveiller ses consommations d’énergie. Elle permet par exemple de repérer les pics et de générer des alertes en cas de surconsommation. Différents dispositifs permettent aujourd’hui de gérer ses consommations d’énergie de manière plus rigoureuse et intelligente : thermostat connecté pour réguler le chauffage selon la température des pièces, réglage de l’éclairage en fonction de la luminosité extérieure, extinction automatique des appareils non utilisés… Les innovations sont nombreuses et prometteuses. Les économies potentielles d’énergie dans le logement sont de l’ordre de 10 à 20 %. La domotique est donc aussi un atout pour valoriser son bien.
Améliorer l’isolation thermique
Il est évidemment impossible d’espérer optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment mal isolé. Les déperditions thermiques y sont bien trop importantes. Améliorer l’isolation thermique de son patrimoine immobilier est donc la première action à entreprendre pour réduire ses consommations d’énergie : isolation de la toiture (principale cause de déperdition énergétique), placement de double vitrage sur les fenêtres, remplacement de la porte d’entrée et de garage... L’isolation thermique peut être vue comme un investissement puisqu’elle permet de valoriser son patrimoine immobilier. La qualité de l’isolation influençant positivement la valeur d’un bien immobilier. Les logements bien isolés se louent plus facilement et offrent de meilleures plus-values lors de la revente.
Repenser les espaces intérieurs
C’est bien connu, les logements ou les bureaux de volume important sont plus difficiles à chauffer et à climatiser, même avec des dispositifs performants. La solution ? Réfléchir à de nouvelles manières d’agencer les différentes pièces, en repensant les volumes pour les optimiser d’un point de vue de la consommation énergétique. Pour chauffer une pièce importante, l’installation d’un faux plafond permet, par exemple, d’atteindre la température souhaitée tout en maîtrisant ses dépenses d’énergie. Rafraîchir les pièces sera également plus facile dans des volumes restreints. Cette question de l’agencement des espaces intérieurs est loin d’être anodine lorsquon cherche à valoriser son patrimoine immobilier. Les logements qui disposent d’immenses volumes peuvent être difficiles à présenter auprès de futurs locataires ou acheteurs.
Choisir une localisation stratégique
Si les caractéristiques d’un bien immobilier entrent pour une part importante dans sa valeur (surface et isolation, par exemple), sa localisation joue également un rôle conséquent : quartier durable, densité du bâti, présence d’espaces verts ou de cours d’eau, etc. Avec la montée en puissance des enjeux climatiques, toutes ces questions vont gagner de plus en plus d’importance pour déterminer la valeur d’un bien immobilier. Attention toutefois aux arguments marketing. Réaliser un investissement immobilier réellement durable nécessite de réfléchir au-delà de l’étiquette “éco-quartier”. Il faut évidemment prendre en compte les critères de conception des bâtiments, d’économies d’énergie et de localisation, mais aussi les enjeux de mobilité et la proportion des espaces verts au sein du quartier.