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Interview : Fabrice Brion
Fabrice Brion
« Dans les cinq ans qui viennent, I-Care engagera mille personnes »
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Il y a un peu plus d’un an, I-Care, sa société spécialisée en intelligence artificielle dans l’industrie, obtenait le prestigieux prix de l’entreprise de l’année. Rencontre avec Fabrice Brion, un entrepreneur inspirant et tourné vers l’avenir.
L’objectif d’I-Care est de grandir de 20 % plus vite que la norme.
En recevant cette récompense, vous aviez déclaré qu’elle serait bénéfique pour votre évolution. « Clairement. Cela nous a déjà valu des contrats et des demandes supplémentaires. Un tel prix est un témoignage de sérieux, de qualité et de longévité, ce qui dope une notoriété. Et comme notre travail, qui reste intangible, consiste à diagnostiquer des pannes, nos clients sont surtout satisfaits quand on n’entend pas parler de… nous. Dans ce secteur, l’image de marque et la confiance sont primordiales. À cet égard, en 17 ans, pas un seul client ne nous a quittés. Et au niveau de l’emploi, nous n’avons jamais eu autant de candidats : on embauche une personne par semaine depuis 2019 et même une par jour ouvrable depuis le 1er juillet dernier… »
Ce surnom de « Docteur House de la maintenance industrielle » que certains spécialistes vous donnent, il vous convient ? « Vous voyez bien la ressemblance, non ? (rire). Mais oui, ça nous convient, puisque nous sommes un peu des docteurs pour machines. D’un côté, via la maintenance prédictive, qui consiste à trouver les défaillances d’une machine pour qu’elle ne casse pas. Un peu comme lorsqu’on va chez le médecin pour voir si on est malade. Et d’un autre côté, via la maintenance prescriptive où l’on fait en sorte que les machines fonctionnent le plus longtemps possible. Comme une prise de sang, dans l’espoir que votre médecin vous fasse vivre le plus longtemps possible… »
Et à l’heure actuelle, I-Care collabore avec des secteurs comme… ? « Un peu toutes sortes, mais l’agroalimentaire, la chimie et la pétrochimie sont nos principaux domaines. Puis, il y a celui de la production d’énergie, incluant le nucléaire, le gaz et le charbon dans certains cas, puisqu’à travers 12 entités juridiques, on sert plus d’une cinquantaine de pays dans le monde. Et enfin, il y a l’industrie lourde, avec l’acier, le ciment, etc. Ces trois axes représentent 70 % de notre chiffre d’affaires. On emploie plus de 500 personnes, avec des perspectives de croissance de 35 % par an. » est important, en grande partie pour les personnes sans diplôme. Et la meilleure manière pour que ce taux diminue, ce serait simplement d’avoir plus de personnes avec emploi qui s’y installent. C’est une région avec de splendides maisons qui coûtent souvent moins cher qu’ailleurs, sans parler des espaces verts, des bois, des anciens terrils qui sont formidables pour se balader. Le paradoxe, c’est qu’on me parle souvent de ce qui se passe à Mons quand je vais à l’étranger. On ne se rend vraiment pas assez compte de nos atouts… »
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Un chiffre au-delà de vos espérances, non ? « C’est vrai qu’au départ, on tablait sur une progression de 25 % par an. Mais le marché qui nous concerne s’est considérablement accéléré. L’an passé, quand j’ai évoqué un plan qui envisageaitde multiplier la taille de l’entreprise par cinq en cinq ans, quelques personnes m’avaient qualifié de doux rêveur. Or depuis, une dizaine d’études ont confirmé cette grosse accélération. Je n’étais donc pas si loin de la réalité. En fait, notre objectif reste de grandir 20 % plus vite que la norme. Ce n’est certes pas évident, mais c’est envisageable. »
Cet essor est-il lié au fait que certains pionniers se sont reposés sur leurs lauriers ? « Je l’ignore. En tout cas chez nous, la remise en question est permanente. D’ailleurs récemment, l’un de vos confrères m’a demandé “Quand avez-vous compris que vous y étiez arrivé ?”. Ma réponse, simple, a été… “Jamais”. C’est mon état d’esprit, depuis toujours. »
Ainsi qu’un positivisme qui semble… inné. « Peut-être, mais n’oublions pas que nous avons un rôle à jouer. On parle ici d’I-Care, mais on pourrait évoquer d’autres successstories belges. Car reconnaissons qu’il y a parfois un traitement qui n’est pas toujours neutre de la part de certains médias, fort orientés sur des minorités qui crient fort. Y compris dans le monde des entreprises, où on relaie souvent des cas de sociétés qui tournent mal – certes parfois, à juste titre. –, sans parler de la majorité qui tourne bien. On sait qu’en Belgique, et peut-être plus encore au sud, on garde un complexe d’infériorité. On se sousestime encore trop… »
Vous avez d’ailleurs dit qu’il y avait encore à faire concernant l’attractivité en région montoise… « Oui, et je trouve ma région fantastique. Mais ça, on ne le vend pas assez. On ne donne pas assez envie aux gens et aux entreprises de s’installer ici. Orje pense que c’est fondamental, surtout dans une région où le taux de chômage Vous continuez à miser sur la formation continue et sur la reconversion ? « Oui, tout à fait. D’ailleurs, on lance en ce moment deux initiatives. La première, c’est la création de l’I-Care Academy à Charleroi, en vue de former de manière opérationnelle notre personnel et nos clients. Et la deuxième, en collaboration avec Solvay, c’est le développement d’ICare Université où là, tous les employés volontaires vont pouvoir se former, afin qu’ils deviennent les managers de demain. »
Pour conclure, un petit mot sur la construction de votre éolienne ? « Elle se poursuit. Un de nos objectifs est d’atteindre l’indépendance énergétique. Avec cette éolienne, mais aussi via des panneaux solaires et l’une ou l’autre solution prototype de transformation de fabrication d’hydrogène. Ce qui ne sera certainement pas inutile pour le millier d’employés qu’on va embaucher dans les cinq prochaines années… »
Smart Fact.
Qui vous inspire ? « Des leaders de la technologie comme Steve Jobs, Elon Musk, Richard Branson, parce qu’ils montrent une voie à suivre. Mais je songe aussi à Thomas Edison et Henri Ford, car c’est en les lisant plus jeune que j’ai eu l’envie de devenir ingénieur. » Un CEO également président En l’occurrence, du Club Mons 2025 Entreprises & Cultures, un organisme créé en 2015 dans la foulée de la désignation de la ville wallonne comme capitale européenne. Fondé avec l’esprit « L’Union fait la force », ce regroupement d’entreprises qu’il préside rassemble plusieurs centaines de membres. Lesquels sponsorisent des événements au sein de la région, favorisant ainsi plus de ponts entre les mondes culturel et économique.
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Un mémoire de fin d’études déterminant Sorti major de sa promotion à l’Institut Supérieur Industriel Catholique (ISIC) de Mons, Brion a eu le nez fin dès son mémoire, intitulé « La maintenance prédictive par l’analyse des vibrations : établissement des niveaux d’alarme », soit en lien direct avec son métier. « J’ai bien été influencé par un prof, M. Deroubaix », dit-il. Brion a complété son cursus à la Polytech de Mons, par un Master de l’innovation.
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Les entrepôts tirent des profits importants de l’automatisation
L’automatisation des entrepôts logistiques et techniques permet aux entreprises d’enregistrer des gains importants, à plusieurs niveaux. Utilisation de l’espace, personnel, efficacité, continuité, rapidité et erreurs humaines : l’automatisation est précieuse pour de nombreux aspects de l’organisation.
Entretien avec Andy Van Mieghem, Managing Director chez Vanas Engineering.
Quels sont les défis actuels des entrepôts techniques et logistiques ?
Andy Van Mieghem : « Les entreprises avec des entrepôts logistiques et celles avec des entrepôts techniques ont chacune leurs besoins spécifiques en matière d’aménagement. Cependant, elles ont bien un point commun : elles veulent tirer le maximum de l’espace disponible, que ce soit en raison d’un manque de place ou d’une volonté de stocker davantage dans le même espace. La construction ou location d’un espace d’en- trepôt supplémentaire est très onéreuse. Plus la surface exploitée est réduite, plus les économies sont élevées. »
Quelle plus-value pouvez-vous offrir aux exploitants d’entrepôts techniques ?
A. V. M. : « Les entrepôts techniques peuvent être des entrepôts d’entretien et de produc- tion. Généralement, les exploitants ystockent de nombreuses pièces du service technique interne, nécessaires pour l’entretien de la production propre. Les entreprises sont de plus en plus demandeuses de solutions pour réduire, voire supprimer complètement leur besoin en personnel pour ces entrepôts. Les techniciens peuvent s’y rendre eux-mêmes pour se servir des pièces nécessaires. Dans les entrepôts techniques, il est indispensable de disposer de toutes les pièces, en tout temps, afin de pouvoir relancer la production le plus rapidement possible en cas de panne. C’est pourquoi chaque retrait de pièce doit être dûment consigné. Grâce à l’automatisation, plus aucune erreur humaine n’est possible à ce niveau.
En outre, il n’est plus évident de trouver du personnel d’entrepôt compétent. Cette main- d’œuvre coûte également très cher, étant donné que les entreprises sont actives 24 h/24 et 7 j/7 et qu’il faut donc trois shifts pour assurer le suivi et la disponibilité des stocks. Pourtant, la quasi-totalité de ces tâches peut être automatisée. Des investissements dans l’auto- matisationsontdèslorsrapidementamortis.»
Et les besoins des entrepôts logistiques sont différents ?
A. V. M. : « Dans les entrepôts logistiques, le délai de traitement est sous pression, la tendance est à la rapidité. Les consommateurs s’attendent à ce que leurs commandes en ligne leur soient livrées le plus rapidement possible. Cela exige des entrepôts logis- tiques une flexibilité considérable, mais aussi une grande évolutivité. Grâce à l’automatisation, les commandes arrivent directement chez le préparateur, ce qui réduit considérablement les distances qu’il doit parcourir. Un seul magasinier peut ainsi traiter jusqu’à 300 lignes de commande par heure, soit quatre fois plus qu’avec le système de rayonnage classique. L’ergonomie au travail s’en voit également améliorée.
En outre, nos lifts Modula permettent d’accélérer la productivité, mais aussi de gagner de la place. Ces machines exploitent en effet la hauteur disponible de l’entrepôt. De plus, l’automatisation permet également de réaliser une croissance même en cas de déficit du personnel et de continuer à livrer les commandes dans les temps. En outre, puisque le contrôle supplémentaire devient superflu, le nombre d’erreurs de préparation humaines est considérablement réduit, ce qui permet de diminuer les retours coûteux et le nombre de clients mécontents. Nous pouvons même aller plus loin encore. En combinant nos lifts automa- tiques à des convoyeurs à rouleaux, nous pouvons automatiser le transport interne de la préparation jusqu’à l’emballage. Plus per- sonne ne doit se déplacer dans l’entrepôt, et un seul magasinier peut traiter jusqu’à 400 lignes de commande par heure. Nous offrons ainsi les mêmes avantages que les systèmes de préparation de commande haute technologie, à moindre coût. »
Qu’est-ce qui vous rend uniques sur le marché ?
A. V. M. : « Grâce à notre intégration totale, nous pouvons assurer l’automatisation d’un entrepôt sur toute la ligne. Les entreprises n’ont besoin que d’un seul point de contact, ce qui nous permet d’offrir à tous les clients une solution optimale, adaptée à leurs besoins. Nous pouvons les aider à optimiser l’ensemble de leur entrepôt, mais aussi à réa- liser un quick-win rapide, pour un investisse- ment limité de quelques milliers d’euros. »
Texte Joris Hendrickx
Chez Greenyard Frozen, Vanas Engineering a équipé l’entrepôt technique d’une tour de stockage pour toutes les pièces de rechange, pièces de réserve et outils. Le lift ade cette tour est piloté par un logiciel à l’aide d’un système caméra. Les tech- niciens peuvent donc se servir eux-mêmes dans le stock de pièces. Le stock utilisé est immédiatement consigné et enregistré dans le logiciel d’entreprise, afin que les pièces de rechange soient attribuées à la machine et l’entretien adéquats.
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Nous considérons que le paquet le plus important au monde
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