Book de Christian

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Christian Chamorel www.christian-chamorel.ch

« Christian Chamorel is certainly one of the most remarkable pianistic personalities in his generation » Gerhard Oppitz


Biographie


Né en 1979, Christian Chamorel s’est établi dernièrement comme un soliste et chambriste réputé sur la scène musicale internationale. Il est invité par des festivals tels que le « Klavierfestival Ruhr », le « Menuhin-Festival Gstaad » ou les « Serres d’Auteuil » et joue dans des salles aussi renommées que le Konzerthaus de Berlin, la Tonhalle de Zurich, le Prinzregententheater de Munich, le Palau de la Musica de Valencia et le Wigmore Hall à Londres. Il collabore avec des orchestres tels que l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre de la Suisse Italienne, l’« Orquesta de Valencia », le « Musik­ kollegium Winterthur », le « Münchner Bach Collegium » et l’« Orchestra Sinfonica Carlo Coccia ». Il accompagne en outre des artistes tels que Ruth Ziesak, Christian Gerhaher, Pierre Amoyal, Ann Murray, Philip Langridge, Christoph et Stephan Genz ainsi que Rachel Kolly d’Alba. Christian Chamorel entreprend ses études au Conservatoire de Lausanne où il obtient à 17 ans une « Virtuosité » avec félicitations du jury dans la classe de Christian Favre, avant de compléter sa formation à la Hochschule für Musik und Theater de Munich auprès de Gerhard Oppitz, obtenant un diplôme de soliste en 2004. Il étudie en outre la musique de chambre avec Friedemann Berger et l’accompagnement du Lied avec Helmut Deutsch. En Mai 2006, il obtient le diplôme de soliste à la Musikhochschule de Zurich auprès de Homero Francesch. Christian Chamorel est l’un des pianistes suisses les plus primés de sa génération. Il est lauréat de plusieurs concours internationaux (Concours « Gian Battista Viotti » à Vercelli, « Premio Iturbi » de Valencia, Beethoven de Vienne, Konzertgesellschaft München) et remporte également les premiers prix de la Société des Arts de Genève et de la première édition du concours international « Virtuose du futur » à Crans-Montana. Parmi de nombreux prix suisses, citons le prix Yamaha 1999, le prix Leenaards 1999 et le prix Kiefer Hablitzel en 2001, 2003 et 2005. En 2005, Christian Chamorel enregistre un disque consacré à Franz Liszt qui enthousiasme la presse internationale. Le quotidien français Classiquenews notamment parle d’« événement » et le place dans ses « coups de coeur 2007 ». Un deuxième CD, consacré aux « Années de Pèlerinage » de Liszt, sort au printemps 2009. Depuis septembre 2007, Christian Chamorel est professeur de piano au Conservatoire de Genève. Il est également le fondateur et le directeur artistique du « Mont Musical », un festival de Lied et de musique de chambre au Mont-sur-Lausanne, Suisse.



Schumann  1 et 2 Sonate, 2 Lieder re

e

transcrits par Liszt


La forme mutante « So schnell wie möglich » écrit Schumann en tête du premier mouvement de sa deuxième sonate opus 22. « Aussi vite que possible », vraiment ? Pourtant le pianiste, en abordant la coda tumultueuse de ce premier mouvement, lira l’indication « noch schneller » - « encore plus vite » ! La majeure partie de la production schumannienne, et son œuvre pianistique en particulier, repose sur la contradiction, ou plutôt sur l’immense tension résultant de la conciliation forcée d’éléments musicaux ou poétiques a priori incompatibles. Cadre strict de la forme sonate bousculé par une inspiration jaillissante et tout juste canalisée (première sonate), écriture musicale malmenant la main du pianiste (contrairement à celle de Chopin par exemple) et tirant précisément une partie de sa puissance de cet inconfort, développements inhabituellement longs ou alors bizarrement avortés, extrême délicatesse de l’effusion lyrique dans les mouvements lents et extrême rudesse dans les scherzi… Ce qui distingue Schumann de Brahms de façon décisive, c’est que l’idée musicale, laissée à l’état brut, finit toujours par corrompre la forme qui la contient. Phénomène déjà présent chez Beethoven, mais alors que chez ce dernier, la forme n’est finalement plus qu’une simple émanation de l’idée, Schumann lui s’obstine à laisser croître une idée dans un cadre ne pouvant à terme la contenir qu’en muant (en mutant ?) de façon spectaculaire. Le chef-d’œuvre mal-aimé La première sonate opus 11 offre une parfaite illustration de ce phénomène. Le magistral premier mouvement adopte certes la forme sonate d’usage (exposition avec deux thèmes distincts – développement – réexposition, le tout précédé ici d’une introduction lente), mais son développement est si long qu’il met en péril l’équilibre de l’édifice musical. Pourquoi un développement d’une telle ampleur ? Sans doute parce que Schumann ressent le besoin de citer une seconde fois le thème de l’Adagio introductif en plein cœur de celui-ci, avant que le fandango qui alimente toute la partie vivace de la pièce ne reprenne ses droits. En vérité, c’est toute la sonate qui force l’admiration : l’Aria au lyrisme frémissant, le Scherzo et son caractère grotesque presque mahlérien (qu’il ne faut surtout pas atténuer en prenant un tempo trop rapide !), le finale robuste et expansif… Peu d’œuvres de Schumann offrent un tel foisonnement d’ambiances et d’idées, et pourtant le public – et beaucoup d’interprètes ! – lui préfère systématiquement les « Kreisleriana », ou « Carnaval »… La faute, peut-être, à la hardiesse même de ce chef-d’œuvre qui nécessite plusieurs écoutes avant d’être compris, puis aimé.


Le finale sacrifié Lorsque Schumann soumet la première épreuve de sa sonate opus 22 à la critique de la toute jeune Clara, celle-ci émet des réserves sur le mouvement final de l’œuvre. Elle le juge presque injouable et incite son futur mari à le remplacer par une pièce plus abordable. Schumann, en amant docile, s’exécute… Décision extrêmement malheureuse – mais tout d’abord, je ne résiste pas à relever cette délicieuse ironie : Clara accueillera avec enthousiasme la Fantaisie opus 17 de son compagnon, œuvre magistrale dont elle appréciera particulièrement le deuxième mouvement – or celui-ci contient indéniablement les pages les plus redoutables de l’œuvre pianistique schumannienne ! Le second finale – qui encore de nos jours a la faveur et la préférence des interprètes comme du public – n’est pas sans charmes. On pourrait même argumenter (c’est ce que Schumann fit), qu’il s’intègre plus harmonieusement au reste de l’œuvre que la pièce initialement prévue, formant un tout particulièrement homogène. Et cependant… Cette deuxième mouture, un peu académique dans sa forme comme dans sa substance (un comble chez Schumann !), pâlit horriblement aux côtés du « Presto passionato » d’origine – sorte de perpetuum mobile à la densité thématique étouffante et aux modulations harmoniques d’autant plus hardies que le tempo effréné de l’œuvre ne laisse guère le temps à l’oreille de les identifier. Les Lieder matriciels Les sonates de cet enregistrement comportent en leur cœur des mouvements lents relativement brefs, mais puissamment expressifs – sortes de concentrés lyriques qu’il ne serait pas faux de considérer comme les véritables matrices de ces œuvres. Ces pièces sont toutes deux des refontes sublimées de Lieder préexistants, « An Anna II » pour l’opus 11 et « Im Herbst » pour l’opus 22, si bien que le processus annonce de façon troublante les premières symphonies de Mahler, ces imposants monuments eux aussi issus de Lieder souvent modestes à première vue, mais dont la puissance poétique se révèle incroyablement féconde. C’est pour cela qu’il m’a semblé judicieux de placer au cœur de cet enregistrement deux Lieder parmi les plus célèbres de Schumann dans une transcription pour piano seul de Franz Liszt. Clara jugea très sévèrement (décidément !..) le premier d’entre eux, « Widmung », accusant Liszt de pervertir le matériel et le message schumanniens au profit d’une virtuosité vaine. L’argument est sans doute défendable, mais l’exaltation lisztienne est malgré tout parente de la ferveur schumannienne, et l’hommage du contemporain hongrois d’une absolue sincérité.

Texte de Christian Chamorel


Prochains concerts 2011

2012

04.06 Allemagne, Külbingen Konzertpodium Külbingen — 19.06 Allemagne, Zarrentin Festspiele Mecklenburg-Vorpommern — 25-26.06 Suisse, Mézières Stravinsky

08.01 Suisse, Corpataux Dimanche-musique — 13-15.01 Suisse, Mont-sur-Lausanne Le Mont Musical — 16.01 Allemagne, Berlin

— 31.07 Suisse, Les Haudères Festival de musique des Haudères — 03.08 France, Bretagne Les Musicales du Golfe — 05-07.08 France, Villeneuve sur Tarn Musique en vallée du Tarn — 10.08 Suisse, St-Ursanne Piano à St-Ursanne — 12-13.08 France, Poisson Au château de Martigny — 03 - 04.09 Suisse, Porrentruy Schubertiade 21.10 Allemagne, Diessen Klavierfest Diessen — 23.10 France, Thonon-les-Bains Au château de Ripaille — 26.10 France, Châteauroux Lisztomanias

Liederabend


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