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DOSSIER HRC
juin 2020
Quel avenir pour l’Hôpital Riviera-Chablais?
Redonner sa place au corps médical dans la gouvernance Défenseur convaincu depuis le début des années 2000 de la nécessité d’une fusion hospitalière Riviera-Chablais et engagé dans le processus de construction d’un hôpital de soins aigus sur le site de Rennaz, je suis aujourd’hui choqué par la tournure des événements.
L’
hôpital est non seulement en grave crise financière (on nous faisait miroiter des économies annuelles de 5 millions de francs), mais aussi structurelle et fonctionnelle.
DÉMISSIONS EN CHAÎNE
Dr JEAN-JOSEPH BOILLAT MÉDECIN AGRÉÉ HRC, ANCIEN PRÉSIDENT GMH
Bon nombre de collaborateurs à tous les niveaux sont en souffrance, déstabilisés et inquiets pour leur avenir. Leur remarques, légitimes exigences et demandes ne sont que très rarement prises en compte par la direction générale, avec, à la clé, absentéisme et burn-out. Il est difficile pour eux de s’exprimer librement, par crainte de représailles. Malgré cela, l’ensemble du personnel, au prix d’ef-
forts considérables, réussit à maintenir un travail de qualité dans des conditions difficiles. Les médecins qui sont et doivent rester la pierre angulaire de l’édifice ont été progressivement relégués par la nouvelle gouvernance au statut de simples employés. La verticalité pure et dure dans la hiérarchie a tué la transversalité garante d’un travail d’équipe et d ’un fonctionnement efficace. Ceci explique la démission, ces dernières années, de près de 30 médecins cadres expérimentés et démotivés. POUR UN PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ FORT
Nos hôpitaux publics se sont de tout temps appuyés sur un collège de médecins solide et soudé, avec
à la tête un doyen chargé de transmettre à la direction les décisions et orientations prises par le collège. Un collège fort doit être rétabli et écouté. Il doit être représenté au sein du GMH, organe de la SVM, qui défend les intérêts des médecins cadres des hôpitaux publics. Les règles cantonales de nomination des médecins sont totalement occultées par la direction actuelle. Elles doivent aussi être rétablies. Il est grand temps de remettre le train sur les rails, sans oublier que l ’hôpital n’est pas le seul acteur de la région. La collaboration avec les médecins de ville, les établissements et cliniques privés dans un partenariat privé-public fort est une condition incontournable, sans quoi l’avenir de l’HRC restera sombre. ■