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LES « Z » & LA MOBILITE
from Activmag_octobre2020
by Sopreda 2
Comment Xet Z font-ils pour aller de A vers B ?
Vous avez 1 heure pour plancher…
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SE DÉPLACER A TOUJOURS ÉTÉ LE PROPRE DE L’HOMME, POUR CHASSER LE MAMMOUTH, CONQUÉRIR DE NOUVEAUX TERRITOIRES, FAIRE DU COMMERCE OU ALLER DÉCLARER SA FLAMME A L’ÊTRE AIMÉ. À PIED, À CHEVAL, EN BATEAU, OU EN AVION, CETTE NECESSITÉ VITALE DEVIENDRAT-ELLE DIGITALE ?
PAR FRÉDÉRIC CHARPENTIER
Si tu lis cette superbe revue, lectrice ou lecteur, il est fort possible que tu sois de la générationX, cette génération qui a grandi dans l’ombre des baby-boo- mers, qui a été témoin de l’éclate- ment de la cellule familiale et du mur de Berlin, de la conquête de l’espace et du préservatif, des stridulations du Minitel et de la naissance d’internet. Et il y a de grandes chances également que tu croises en ville et sûrement chez toi, des natifs de la génération Z, ces sales gosses qui pensent avoir tout compris grâce à leur maîtrise du digital. Pour autant, vous vous côtoyez pacifiquement, au coin de la rue, d’un couloir ou à l’autre bout du monde. Vous vous croisez puis reprenez votre route… Mais sur quels engins ? Trois témoins, Magali, 45 ans et des pous- sières, Aurélien 25 ans et Jean 24 ans, jamais sans leur smartphone, vont comparer, pour toi, leurs us et cou- tumes sur le bitume.
LE PERMIS DE (BIEN SE) CONDUIRE
Décisif pour accéder à l’emploi, le permis B a toujours été un véritable symbole de liberté et d’indépendance pour les jeunes pressés de quitter le cocon familial et de gagner en auto- nomie. Pourtant, entre 2013 et 2017, le taux de jeunes de 18 à 20 ans titu- laires du permis de conduire est passé de près de 75% à moins de 40%* ! Et même sur la tranche plus large des 18 à 24 ans, on ne retrouve que 60% de jeunes conducteurs. Ce qui représente une baisse de 5% en 4 ans. En 2018, ils n’étaient que 640 000 âgés de 18 à 24 ans à avoir obtenu le fameux sésame, contre 740 000 en 2014. Est-ce le signe d’un manque d’intérêt pour le permis de conduire ? JeanPascal Assailly, psychologue et expert au Conseil national de la sécurité rou- tière considère que “ce qu’il faut dé- duire des chiffres, ce n’est pas que les jeunes ne passent plus le permis, mais qu’ils le passent de plus en plus tard.” Il nuance : “Être un jeune aujourd’hui en France, c’est aussi être un jeune urbain”. Or, en ville, la voiture est per- çue par eux comme une grosse source de complications : “C’est l’impossibilité de se garer, les amendes, les radars, l’énervement, le coût d’entretien…” Idem chez nos voisins belges : Annelies Develtere, chercheuse en Mobilité à l’Institut de la sécurité routière constate qu’actuellement 33% des jeunes de 18 ans passent leur permis contre 43% en 2009 : “Dans les zones urbaines, la voiture est moins popu- laire au sein de ce groupe-cible. On observe cette tendance dans d’autres villes européennes. Les jeunes Suédois, notamment, préfèrent dépenser leur argent en voyages, en vêtements et en équipements électroniques plutôt qu’en voitures.”
Jean, 24 ans


Magali, 45 ans




Aurélien, 25 ans

TOUT EST « PERMIS », MÊME L’AUTO-SATISFACTION !
Dans son jeune temps, Magali, notre quadra, n’avait pas spécialement envie du carton rose, mais comme c’était un passage obligé, elle a pris ses 20 leçons, a réussi le code et la conduite du premier coup, son bac dans la foulée, bravo, et peu de temps après, ses parents lui ont offert une 4L dont elle se rappelle avec nostalgie le levier de vitesse coulissant horizontalement, placé à droite du volant. Elle qui habitait Crolles, à 20 km de Grenoble, est ainsi devenue une étudiante libre. Elle trouve d’ailleurs qu’à cette époque les règles étaient plus relax, notamment pour la vitesse et pour l’alcool, et elle apprécie grandement, dans l’intérêt de ses fils, que les lois soient aujourd’hui plus sévères… Notre Z des champs, Aurélien, n’était pas non plus très motivé pour le passer, mais cela s’est fait naturellement : à 16 ans, comme de nombreux copains, il débute la conduite accompagnée, puis obtient le permis avant ses 18 ans, date à laquelle ses parents lui achètent une Dacia, très pratique pour faire le ramassage scolaire de ses potes du quartier. Autonomie appréciée car il habitait alors en dehors de La Roche-sur-Foron. Aurélien avait un atout de plus : ne buvant pas, il était - et l’est toujours - le Sam parfait ! Et notre Z des villes ? À 16 ans, Jean, résidant à Menthon-St-Bernard savait déjà qu’il monterait à la capitale pour ses études. Alors, il n’a perdu ni son temps ni son argent à passer le permis ! Maintenant âgé de 24 ans, parisien depuis 6 ans et monteur dans l’audiovisuel, il ne regrette pas son choix : “Je fais tout en bus et en métro, c’est tellement plus simple et économique avec mon Pass Navigo ! Quand j’aurai une famille, il sera temps de voir si une voiture est nécessaire. D’ici là, il y aura peut-être d’autres possibilités pour se déplacer !” Il n’est pas pressé de conduire, satisfait que sa décision participe aussi à la sauvegarde du climat, de la planète et de son porte-monnaie : “J’adore voyager en train pour rentrer à Annecy : je bouquine, je travaille, je regarde des vidéos, j’écoute de la musique, je sais que je serais à l’heure… Bon, après, il y a les grèves…”
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Nouveau Mazda MX-30 : Consommation mixte combinée de 19 kWh/100 km, Emission de CO 2 combinée de 0 g/km, à l’utilisation, hors pièces d’usure Autonomie en mode électrique : 200 km ; autonomie en mode électrique en ville : 265 km. Consommations et émissions homologuées en WLTP (règlement 2018/1832). Depuis le 1 er septembre 2018, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO 2, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. Depuis le 1 er septembre 2018, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), Mazda Automobiles France, 34 rue de la Croix de Fer - 78100 Saint Germain-en-Laye, SAS au capital de 304 898 € - RCS Versailles 434 455 960. procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO 2, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. Mazda Automobiles France, 34 rue de la Croix de Fer - 78100 Saint Germain-en-Laye, SAS au capital de 304 898 € - RCS Versailles 434 455 960.
D R I V E T O G E T H E R*
D R I V E T O G E T H E R* *Faire corps avec sa voiture
VÉLO-AUTO-MÉTRO-BOULOTÀ la capitale, Jean n’utilise ni les trotDODO tinettes ni les vélos, trop dangereux à D’après une étude de l’Insee en 2018, son goût : “Autour, ça roule n’importe les déplacements domicile-travail se comment, on doit rester sur le quifont à 70% en voiture, 15% en transports en commun, 6% à pied Entre 2013 et 2017, le taux et 2% en vélo à égalité avec les 2 roues motode jeunes de 18 à 20 ans risés. Alors quels sont les modus operandi de titulaires du permis de nos interviewés ? conduire est passé de près Magali, chirurgiennedentiste, prend sa de 75% à moins de 40% voiture pour les 40 minutes de trajet entre Saint-Gervais et Bonneville + 40 mivive et les accidents peuvent être vite nutes retour quotidiennes. Le choix graves.” Les seules voitures dans lesest vite fait, car il n’y a pas d’alternaquelles il monte sont des Uber que lui tive – à part descendre de la monpaye son employeur quand il sort très tagne à cheval, singing aïe, aïe, youpi, tard du travail. Et la majorité de ses youpi, aïe ! . Pratiquer le covoiturage ? potes fonctionnent comme lui. Avec une petite moue navrée, elle reconnaît avec franchise qu’elle se IL N’Y A PAS QUE DES CADRES sent égoïste et qu’elle n’a pas envie de EN VÉLOS ! transporter quelqu’un avec qui elle va Pourtant, malgré ses dangers, dus devoir parler : “Déjà les autostoppeurs, principalement à la cohabitation avec après 10 minutes, ça me gave... Non, les voitures, le vélo est plébiscité pour perso j’aime bien être tranquille dans se rendre au travail : d’après l’assoma voiture, j’y téléphone, j’écoute la ciation Vélo & Territoires qui publie radio ou des podcasts. C’est mon sas les chiffres de la PNF (Plateforme de décompression.” On peut la comNationale des Fréquentation), les cyprendre : 2 adolescents et 1 mari… Et clistes sont en nette augmentation en de monter dans la voiture d’un autre? France depuis le confinement : du 11 au Magali n’a jamais osé essayer, elle se 31 mai, +28% par rapport à la même sent un peu décalée et surtout : “j’ai période en 2019 (+16% en semaine et besoin de confort et de sécurité, dans +59% le week-end). A noter que ce une voiture que je connais…” chiffre passe à +50% dans les villes de Aurélien, lui, a fait ses déplacements plus de 100 000 habitants. La créaétudiant à pied et à vélo : “30 minutes tion de pistes cyclables sécurisées se à pied, c’était mon sport quotidien, ça développe enfin, soutenue par l’Etat, me faisait du bien. En vélo aussi, mais et boostée conjointement par l’ença montait. Le bus en cas de mauvais vol des ventes de VAE (vélo à assistemps, mais pas de trottinette ou autre tance électrique) : en 2019, elles sont objet roulant dangereux de djeunes, je 388 000 montures à avoir trouvé un n’en sens pas le besoin.” Aujourd’hui, cavalier (+12%) en sachant que 74% ce jeune ingénieur en mécatronique de ces engins sont prisés pour un rayonne depuis La Roche-sur-Foron, usage du quotidien ! Sur le Grand où il réside, en voiture : c’est plus Annecy, l’association Roule & Co, qui simple pour aller travailler dans la milite pour l’accès de tous aux mobiVallée de l’Arve. lités douces, enregistre une hausse continue de demandes d’initiation à la circulation en ville en vélo électrique, ce sont principalement des femmes, Monsieur gardant la mainmise sur la voiture… non mais ! Cette tendance est confirmée par Vélonecy, le service de vélo urbain sur l’agglomération annécienne, acteur important dans le multimodal qui voit s’envoler les demandes de location de VAE à l’année : son succès est tellement fulgurant que tout le stock de vélos a fondu comme neige sur le Semnoz et que la liste d’attente rivalise désormais avec celle du Père Noël ! Mais une nouvelle livraison de VAE flambant neuf, en ce mois d’octobre – qui portera le parc à 1300 fiers et verts destriers – devrait y remédier pour partie. Il faut dire que le tarif de 30 € mensuel est attirant, calculez donc le coût de votre voiture, carburant et parking compris !
ADAPTER SON TRAIN-TRAIN DE VIE …
Pour les destinations plus exotiques, quand Magali « monte » à Paris, elle va privilégier le TGV : “C’est plus confortable, le trajet est peut-être plus long que l’avion, mais je m’occupe facilement : lire, travailler sur mon ordinateur, le temps m’importe peu dans un train…” Et une fois à Panam’, elle préfèrera le bus : “On peut contempler la ville, c’est toujours animé et puis brrrr… je n’aime pas être enfermée sous terre dans le métro.” Elle n’est pas rassurée non plus par la circulation en ville sur des roues ou des roulettes. Alors qu’à Saint-Gervais, son VAE est devenu son meilleur ami pour faire les courses ! Par contre, pour les trajets vacances ou les petits week-ends entre amis, Magali et son mari qui aiment leur liberté de mouvements, sans contraintes horaires, utilisent leur voiture, enfin le fourgon, puisqu’ils emmènent tout leur attirail sportif : vélos, voiles de kite, sacs de golf…

© olly
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LE PRINCIPAL MOYEN DE TRANSPORT DU Z ? SON SMARTPHONE !
“Les marques et les modèles de voitures ont perdu en importance à leurs yeux”, analyse Talitha Muusse, cofondatrice de De Duurzame Jonge, plateforme de jeunes entrepreneurs et professionnels durables, “ce ne sont plus des symboles de statut, mais des objets de consommation pratique, qu’on peut louer ou partager, une solution parmi d’autres dans le vaste domaine des transports…”. Ainsi, Aurélien, qui visite régulièrement sa chérie dans le Ch’nord, va toujours étudier les différentes possibilités, et sur le pouce, grâce au digital. Son penchant économe (non non, pas radin) lui fera choisir l’avion GenèveLille, si le prix est canon et “qu’un parent compréhensif pourra m’emmener à l’aéroport pour éviter les frais de parking…” Oubliés le covoiturage et ses contraintes, le train et ses correspondances ! Par contre, en prenant l’avion, le Z lambda aura tendance à «oublier » ses motivations écologiques. Honte aux offres de billets d’avion bon marché !! Car pour de longues distances, c’est souvent l’option la plus rapide et la moins chère !
LE TRAVAIL, C’EST LA SANTÉ, SURTOUT À L’ÉTRANGER !
Aurélien, jeune salarié qui aime bouger, espère donc pouvoir adopter, grâce à son entreprise, le nouveau concept du « bleisure » – contraction des mots anglais « business » et «leisure » – qui veut que les voyages professionnels se prolongent de quelques jours pour le plaisir. Un concept développé par cette génération digitale native. 90% des jeunes actifs l’ont déjà pratiqué, d’après une étude en 2019 de National Car Rental. Et ils auraient tort de s’en priver puisque leurs employeurs approuvent à 76% : « c’est bon pour le moral ». Pour Aurélien, partir à l’étranger, pour les vacances, c’est bien, mais y vivre, c’est encore mieux : “J’aime l’idée de voyager pour découvrir, aller voir ce qui est différent…”, lui qui a pris l’avion bébé n’est pas blasé : “Je suis attiré par le Brésil et les Etats-Unis, mon séjour de 5 mois au Québec m’a mis l’eau à la bouche, tabernacle !”. Jean est également partant pour le Canada : lui qui bosse dans l’audio-visuel a très envie de découvrir d’autres facettes de ce métier à l’étranger. Il irait bien également en Russie, voire à Cuba l’année prochaine, ça dépendra des finances et du Covid. Des jeunes avec des fourmis dans les pieds, ça fait réagir Magali, elle qui voulait partir à l’étranger comme jeune fille au pair après le bac… Mais la conseillère d’orientation lui avait déconseillé : elle avait un bon dossier et la suite de ses études allait en être perturbée ! Alors que maintenant «l’exil » est devenu incontournable…
LIRE L’AVENIR DANS LES CARTES… GÉOGRAPHIQUES ?
Le monde post Covid ? Magali pense qu’il y aura moins d’avions, car la conscience collective « planète-responsable » fait son chemin. Aurélien lui, nuance : si une grande partie des Français va limiter ses déplacements, certaines populations bien moins sensibilisées aux défis écologiques (Chine, Inde) ne vont pas se priver des voyages. Quant à Jean, sa vision est qu’une fois la page Covid tournée, chacun va reprendre son rythme d’avant, sinon plus, avec la forte envie de rattraper le temps perdu !! Mais savent-ils que pour mettre en œuvre des politiques de transport agiles et adaptées aux besoins des citoyens, les autorités se servent des traces GPS laissées par leurs smartphones, enregistrées sous forme de DATA ? Ces données gigantesques sont analysées en permanence par des algorithmes pour préparer les scénarii des mobilités de demain. Pour plus de sérénité ? L’avenir sera de toute façon digital !
*Selon une étude réalisée en 2017 par OpinionWay pour l’enseigne de centres auto Point S
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C’est le très grand bonus de la petite citadine.
