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CHRISTEL PETITCOLIN
from ACTIVMAG - Juin 2022
by Sopreda 2
UN ADIEU

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© Fotovika
En général, les humains vivent mal les séparations, les fins de cycles ou ce qu’on appelle « les petites morts ». Dans beaucoup de cas, c’est bien dommage, car la fin d’un cycle en annonce un nouveau que nous pourrions aborder avec enthousiasme, optimisme et curiosité. Mais on ne nous y a pas habitués. Alors comment faire pour vivre joyeusement nos aurevoirs ?
PAR CHRISTEL PETITCOLLIN
Tristesse et joie sont les deux faces de la même médaille. La tristesse s’enclenche dès qu’une fin de quelque chose est perçue. C’est un processus d’archivage qui permet de transformer son vécu en souvenir et de faire de la place pour le nouveau qui va arriver. Ainsi, le blues du dimanche soir permet d’archiver le week-end pour être disponible pour le lundi matin. Oui, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple. Mais il est important de comprendre qu’on ne peut être triste que pour ce qui nous a procuré de la joie. Et la tristesse sera évidemment proportionnelle à la joie que j’ai emmagasinée. Si mon week-end était nul, je n’aurai pas le blues du dimanche soir ! Alors, sentez-vous sourdre la joie sous votre tristesse ?
LA NOSTALGIE HEUREUSE
Repenser aux bons moments ne s’accompagne pas forcément de regrets et de spleen. Les Occidentaux vivent souvent une nostalgie douloureuse. Pourtant, on peut ressasser ses souvenirs avec plaisir et même bonheur. Quelle chance d’avoir vécu tout cela ! Quelle délectation de pouvoir le revivre mentalement ! Dans son roman éponyme, Amélie Nothomb nous apprend que les Japonais ont un mot spécial pour décrire cet état qui pourrait se traduire par « nostalgie heureuse ». Nous le connaissons plus que nous voudrions l’admettre : qui n’a jamais rigolé avec ses amis en évoquant ses frasques passées ?
LA ZÉNITUDE BOUDDHISTE
Un des principaux principes bouddhistes est le suivant : « Dans la vie, tout a une naissance, une croissance, une plénitude, un déclin et une fin. » C’est en allant à l’encontre de cette loi immuable de la nature que l’être humain cultive son propre malheur. De fait, quand on achète un verre, on devrait garder à l’esprit que le destin de ce verre est de finir cassé, au lieu de nous désespérer parce que le service est dépareillé. Vérifiez ce principe : il marche pour tout, y compris pour nous. Soyons bons joueurs : si nous allons vers notre déclin, c’est que nous avons eu notre période de plénitude. Tout ça pour vous dire à quel point c’est chouette que Activ’ ait pu exister toutes ces années et quelle gratitude je garde d’avoir pu participer à cette aventure. Belles nouvelles expériences à tous !



Ado, quel poster figurait au-dessus de ton lit ? Claude François (j’ai honte !) Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’on y trouve ? Rien, je n’ai plus d’idole. Quel est le premier vinyle que tu as acheté ? Supertramp Even in the quietest moments : je l’écoute toujours avec autant de plaisir. Le dernier morceau que tu as téléchargé ? Concerti per violino VIII d’Antonio Vivaldi par Julien Chauvin : c’est juste divin. Le livre qui a tout changé ? Illusions de Richard Bach Le film dont tu connais les dialogues par cœur ? Amadeus, j’ai dû le voir plus de 30 fois en 30 ans. La dernière série que tu as bingée ? Dix pour cent Ton héros / héroïne ? Cédric Hérou, droit dans les bottes de son humanité. Ta première voiture ? Une mini Cooper rouge Un plaisir coupable ? Je ne me sens plus du tout coupable de prendre du plaisir ! Avant ta participation à Activmag, tu faisais quoi ? J’étais hôtesse de l’air et reconversion vers du coaching. Et après ? Ecrivain, grâce à ce merveilleux training qu’ont été ces années de chroniques psycho. Clairement, Activ’ a musclé ma plume ! Ton meilleur souvenir d’Activmag ? Comment trier dix ans de souvenirs ? Je retiendrais peut-être mon immense fierté d’être publiée lors de ma toute première chronique : pour moi, l’écrit imprimé est magique et sacré. C’est le moyen le plus simple et le plus puissant de faire circuler l’information. Une anecdote marquante? J’ai un jour écrit d’une traite une chronique pour Activ’ sous le coup de la colère. Elle s’appelait « Chronique de la bêtise ordinaire ». Bien que narré à la 3e personne, ce harcèlement scolaire était mon vécu de la veille. Une fois calmée, j’ai culpabilisé d’avoir écrit à chaud, mais les lecteurs ont fait un très bon accueil à cet article, au point qu’il a été choisi pour une réédition. J’y ai appris que les lecteurs aiment quand on parle avec authenticité et avec ses tripes. Le mot de la fin ? Chaque fin annonce un commencement. Merci pour tout et allons de l’avant !





© DR
Ton surnom : Madame Irma Ton activité, dans la « vraie » vie : Écrivain, conférencière, formatrice et coach.
Ton personnage de fiction préféré :
Candice Renoir Ton objet fétiche : Mon sand wedge : il me sort de toutes les situations et peut même servir d’objet contondant. Ton adage : Pas de problème, que des solutions ! De toi, tu gardes : Tout, même et surtout le pire. De toi, tu jettes : Rien, je risquerais d’être parfaite. Toi, dans 20 ans ? J’hésite entre l’EPAD et le cimetière. Madame Irma Écrivain, confé-