III
Sorry Mom / N째3 / Write Issue
MMXIII ! Des résolutions ? Trop de paroles futiles pour d’infimes actes. Ici nous aurions pu vous dire qu'en cette nouvelle année, nous sortirons aux dates prévues chaque numéro de Sorry Mom, mais ce n'est pas garanti, nous nous en excusons et puis, il est peu probable que quelqu'un ait remarqué que ce numéro avait du retard… Malgré ces petits désagréments, le numéro trois est bien devant vous. Cette fois-ci, nous avons mis de coté les combinaisons, les planches et les vélos de vingt pouces au profit des bombes de peintures qui vous dégueulassent les mains et d'une encre qui vous marque à vie !
PREMIÈRE PARTIE Tatouage
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SECONDE PARTIE Graffiti
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PREMIERE PARTIE
TA
-touage
original custom tattoos
ous avons tous en tête ce vieux tatouage coulant de l'oncle de la mère du pote de son père ! Un truc qui devait ressembler à un papillon, il me semble, ou peut être un dauphin, je ne sais plus… Il est vrai que lorsqu'on atteint cinquante huit ans, cette forme indélébile est plus proche d'un dripping sur un vieux mur crasseux que d'une toile parfaitement réalisée à la manière des surréalistes… Alors pourquoi un français sur dix, en moyenne, se fait tatouer aujourd'hui ? Les mœurs évolueraient-ils dans notre vieux pays ? On y crois ! Histoire de ne pas rester sur des aprioris douteux, nous sommes partis interroger un tatoueur, en essayant de comprendre ce qu'est le tatouage de nos jours. 15
itw rom’s tattoo
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-Quelle fut ta première approche du tatouage ? J'ai vu le pote de mon frangin qui tatouait, ça m'a marqué et plus les années avançaient, plus je me suis rapproché de ce milieu, notamment par le biais du dessin que ce soit à l'école ou chez moi. - Et ta première approche en dessin c'était quoi ? Tu t'es lancé directement dans le tatouage ? Je dessine depuis tout petit. Je me suis intéressé à beaucoup de formes de dessin notamment le graff. Le lettring (travail typographique) n'était pas mon point fort alors j'ai préféré travailler les personnages, et puis d'années en années, et de magazines en magazines, je me suis tourné vers les motifs de tatouage. J'y ai trouvé ma voie ! -Du graff ?! T'as touché à la bombe, dis nous tout : Rien de fou, j'ai approché le milieu avec quelques réalisations, mais pour être franc ce n'était pas mon fort ! En puis ça coute assez cher. C'est comme tout, si on veut bien faire les choses, il faut investir du temps et de l'argent… Je reste sensible tout de même à ce milieu, j'ai un collègue qui peint encore, je ne dis pas non à une belle journée de printemps avec une bonne idée de fresque et quelques bières ! 17
D'autres passions ? La peinture sur toile, du figuratif surtout, mais j'apprécie tous les styles !
-Salut, tu sors d'où ? Je viens de Pivaut, une école d'art graphique à Nantes.
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Comment t'es-tu professionnalisé dans le tatouage ? J'ai d'abord acheté mes propres bécanes, et c'est par le biais d'amis basés à Couëron : Néo Tattoo que j'ai commencé à tatouer dans le cadre de stages. Une expérience importante car j'ai appris les premiers gestes comme le réglage de la machine, l'hygiène, etc... J'ai aussi bricolé à la maison… Ensuite j'ai fait un second stage chez Mikado Tattoo. Je l'ai rencontré grâce à mon projet de fin d'étude : j'ai réalisé un livre qui regroupe une large partie des tatoueurs de l'ouest. C'est en partie grâce à ce livre que je suis ici actuellement.
Tu te sens privilégié de faire ce métier aujourd'hui ? Bien sur ! Je fais un métier que j'ai voulu depuis le début, je dessine toute la journée ! Parfois, bien sûr, j'ai des commandes qui me plaisent moins, des dessins et des gens pas forcément de mon goût, mais c'est le travail aussi, on fait avec… Tout le monde n'a pas la même éducation graphique, j'essaye de convaincre les gens de me laisser un peu de liberté pour leur faire un meilleur dessin, mais certains restent bloqués sur les anciens tatouages…
Il y a du renouveau en tatouage ? Ça évolue ? Enormément, aujourd'hui la plupart des tatoueurs sont illustrateurs et manient aussi bien le dessin que la peinture, la couleur a énormément évolué grâce à ça ! C'est fini les tatouages de prisonniers ! On voit des gars partir du graff ou de la peinture sur toile arriver au tatouage. Le tatouage est une technique à adopter, plus on pratique plus on s’améliore ! Ce qui est dur c'est de savoir dessiner, et si tu as des lacunes en dessin tu auras forcément des lacunes en tatouage. Un dernier mot, une envie ou suggestion ? C'est moche !
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T A G
Graffiti dont les signes personnalisés ressemblent à ceux de l'écriture et permettent à celui qui les dessine de se faire reconnaître.
ertains y voient un art, d'autres une dégradation, une manière de s'exprimer, ou encore de quoi expérimenter de nouvelles choses. Tous les jours, nous passons devant ces fresques qui recouvrent le paysage. Vous n'avez peut-être pas encore pris le temps de vous arrêter, nous l'avons fait pour vous. Le graff exprime, revendique, montre ! 37
Depuis des milliers d'années ce mouvement a évolué de diverses façons que nos ancêtres ont côtoyé et que nous même côtoyons tous les jours. Pour un peu d'histoire et si l'on s'intéresse à une forme des plus basique, le graffiti commence sur les parois des grottes datant de la préhistoire ou bien des civilisations telle que la Grèce antique.
« Un message sur un mur » : voilà peut être la meilleure définition d'un graff… C'est en tout cas comme ça que débute son histoire en Grèce. On exprime beaucoup de choses : des mots d'amour, des rivalités, de l'affection, de la pornographie ; bref, les murs tombent sous le poids des mots. Une avance très rapide sur quelques siècles et nous arrivons à New York vers la fin des années soixante. Comment parler du graff sans parler du mouvement nord Américain qui anime la scène mondiale. Les premiers mots s'inscrivent dans les métros et ne tardent pas à affluer sur les murs de la ville qui ne dort jamais. Les différentes formes de cette art se définissent petit à petit et le graff évolue, nous pouvons ainsi parler du « tag ». Forme singulière et plus brut de l'art premier, il se résume à écrire son blaze (pseudonyme du graffeur) inscrit en général, rapidement dans tous les lieux arpentés au hasard. L'une des meilleurs façons d'exprimer sa présence sur la scène graff : « je suis là et bien actif ! ». Tout ça deviendra vite ce que l'on trouve partout aujourd'hui, une sorte de jeux entre graffeurs.
En France, le graff commence par une revendication d'idées, Mai 68 en est un exemple concrêt. Sans parler de technique, l'approche se résume et se compare aux phrases laissées sur les murs de la Grèce antique. On voit alors apparaître un mouvement pratiqué par une bonne partie de la population qui souhaite s'exprimer sur la vie et la politique en France durant cette période de crise. Pour ce qui est du graff Américain, il s'exporte chez nous vers le début des années quatre-vingt et n'est finalement remarqué que vers la fin… Sorry Mom s'est immiscé dans l'intimité du graff nantais en suivant deux graffeurs dans les rues. Une soirée et une après-midi plus tard, nous sommes plus avertis quant à leurs approches personnelles du graff et du tag, une expérience intéressante qui nous montre que cet art a beaucoup de ressources. 38
01h24 - quartier : zola
01h23 - quartier : zola
01h26 - quartier : zola
« Putain les flics ! Non ! ha oué ! tu devrais l’écrire ça aussi ! »
02h09 - quartier : mellinet
02h54 - quartier : nantes centre
02h41 - quartier : nantes centre
03h51 - quartier : chantenay
02h55 - quartier : chantenay
ot italien signifiant "dessins gravés". Il s'agit des inscriptions ou dessins gravés ou dessinés sur les murs, les palissades ou les véhicules de transport public. Les tags sont les inscriptions de logos individuels réalisés à l'aide d'une bombe de peinture ou de larges crayons feutres.
près avoir manqué de prendre une amende pour une histoire de ligne blanche, s'être fait traiter de pauvres vendéens par nos amis de la fonction publique* et s'être vautré lamentablement dans la glaise, nous sommes enfin arrivés aux abattoirs de notre chère ville…
Nantes : Ses abattoirs, connus de tous comme vestige d'une austérité perdue, les bâtiments restent là, délabrés et laissés aux mains de la nature. Bizarre, à deux pas du centre ville, ça, un terrain qui en vaudrait mille mais qui reste en friche depuis des années… A qui profite ? Bonne question. Je ne saurais y répondre. Nous nous enfonçons dans les bâtiments à la recherche de l'Endroit, il n'est pas des plus accueillant. Les nombreuses salles et débris vestiges de son activité nous projettent des années en arrière. L'impression que les gens sont partis hier n'est pas des plus agréable… Pourtant d'autres ont eu le temps d'investir les lieux et sont apparemment repartis aussitôt : oreillers, ciseaux rouillés, chaussures, petite culotte, jouets et autres palettes disposées en véritable champ d'entrainement pour aficionados du paint-ball ou armes douteuses nous mettent un peu plus en confiance…
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a pluie tombe en abondance et ruissèle sur les fresques qui courent les murs. Chaque recoin d'obscurité est le prétexte à un scénario de mauvais film… Chaque bruit est source de suspicion, l'impression d'être suivi est oppressante et pourtant il n'y a personne. Oui, il n'y a personne… Nous continuons d'arpenter ces lieux au rythme d'une visite au musée. Cela pourrait ressembler à un musée à qui voudrait bien en voir un : les fresques innombrables aux murs donnent la seule dimension artistique à cette endroit, certes toutes ne sont pas remarquables. Tout est une question de goût et d'interprétation, comme au musée. Les formes y sont aussi diverses : lettrages, personnages, formes abstraites ou géométriques…etc, avec tout autant de techniques telles que la bombe, le rouleau ou l'extincteur, comme au musée.
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Les deux « artistes » d'un jour que nous suivons opteront pour l'association du rouleau et de la traditionnelle bombe de peinture afin de réaliser leur œuvre d'un jour. C'est après un bref tour du propriétaire qu'ils trouvent l'endroit propice pour exposer leurs idées. Sans se le dire, nous ne sommes pas aller arpenter trop loin… Simple spectateur de leurs routines, croquis à la main, ils démarrent. C'est donc ici que nous démarrons leurs entrevues.
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a pluie tombe en abondance et ruissèle sur les fresques qui courent les murs. Chaque recoin d'obscurité est le prétexte à un scénario de mauvais film… Chaque bruit est source de suspicion, l'impression d'être suivi est oppressante et pourtant il n'y a personne. Oui, il n'y a personne… Nous continuons d'arpenter ces lieux au rythme d'une visite au musée. Cela pourrait ressembler à un musée à qui voudrait bien en voir un : les fresques innombrables aux murs donnent la seule dimension artistique à cette endroit, certes toutes ne sont pas remarquables.
Les deux « artistes » d'un jour que nous suivons opteront pour l'association du rouleau et de la traditionnelle bombe de peinture afin de réaliser leur œuvre d'un jour. C'est après un bref tour du propriétaire qu'ils trouvent l'endroit propice pour exposer leurs idées. Sans se le dire, nous ne sommes pas aller arpenter trop loin… Simple spectateur de leurs routines, croquis à la main, ils démarrent. C'est donc ici que nous démarrons leurs entrevues.
Tout est une question de goût et d'interprétation, comme au musée. Les formes y sont aussi diverses : lettrages, personnages, formes abstraites ou géométriques…etc, avec tout autant de techniques telles que la bombe, le rouleau ou l'extincteur, comme au musée.
ix sept heure…En hiver… Il est temps de stopper nos deux graffeurs. La nuit commence à dévorer les couleurs du jour et l'obscurité envahit peu à peu le bâtiment. Il est temps de rentrer. Sur notre chemin, nous remarquerons quelques détails omis à l'aller ; une chaise attend seule, au milieu de rien, que quelqu'un veuille bien prendre pitié d'elle… Dernier obstacle avant la sortie des artistes : les tas de terre humides et glissants qui encerclent le terrain qui furent l'objet de déséquilibres pour l'un d'entre nous. C'est fait… Retour au point de départ, où les éclairages tapent les murs ; toute la ferveur de la ville monte en nous, celle qu'on avait oublié l'espace de quelques heures…
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Salut ! Pas de réponse... Un dernier mot, une envie ou suggestion ? Mets y les boules
C'est quoi ta couleur préférée ? Bleu Expliques nous ta démarche : Le graff wild style (flèches, double contours, 3D) tourne en rond, ça finit par me faire chier, je me penche plus sur la Tu barbouilles depuis longtemps sur structure de la lettre pour mieux la déconstruire. les murs ? 5 ans
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(kobe)
Quel est le style de ton graff en ce moment ? Le géométrico pas de style. Le geometrico ? Dû à tes origines espagnoles ? Si tu veux.
EUGENE
Après un bon graff, qu'est ce qui te ferai plaisir ? Boire une bonne bière
(aieur)
GASTON
Explique nous ta démarche pour ce graff là : Sans connaissance du lieu, j'ai voulu faire un graff simple, je savais qu'on avait pas le temps de faire quelque chose de compliqué, du coup j'ai tapé une sorte de flop qui mélange le graff «classique» et les formes gestuelles arrondies. Salut ! Salut mec C'est quoi ta couleur préférée ? Orange
Après un bon graff qu'est ce qui te ferai plaisir ? Prendre une photo Tu barbouilles depuis longtemps sur les murs ? Ça fait deux ans
Un dernier mot, une envie ou suggestion ? Bon appétit !
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"GEOMETRICO PAS DE STYLE"
Design & photographie Thomas LODIN thomaslodin.tumblr.com Adrien BALLANGER adrienballanger.tumblr.com
Remerciements Première Partie Romain - “ Rom’s Tattoo ” “ Mikado Tattoo ” - Nantes mikadotattoo.com Deuxième Partie Les graffeurs “ Kobe ” - “ Aieur ” & “ Blues ”
sorrymommag@gmail.com
WATCH, ENJOY AND THEN RIDE
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