Sorry mom 11

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No Hablo Español

Ving t m i nutes pl u s tard nous trave rsi ons u n qua r ti er fantôm e f ourni d’im m e uble s résid e ntie ls aux n oms am é r icai ns t el q ue Las Vega s, Los A n gele s, e tc…

Photos Thomas Lodin Texte Adrien Ballanger

[…] En observant longuement la plage qui court au pied des immeu en banc de sable, on distinguait une petite droite qui déroulait lente ne fonctionnant pas à cette heure de la marée, Mathieu et Thomas. regular n’eurent pas besoin d’insister longtemps pour nous convain Nous reprenons donc la route pour y retourner. Vingt minutes plus t traversions un quartier fantôme fourni d’immeubles résidentiels aux tel que Las Vegas, Los Angeles, etc… Le soleil commença à décline prirent des contrastes d’été. Les immeubles laissèrent la place aux d étendue d’herbe jonchée de remorques à bateau. Au bout de la rou sur le parking du Tibujon. À l’extrémité du banc de sable se trouve u désaffecté dont la proximité avec l’océan a certainement eut raison Notre petite droite esseulée laissait ses cinquante centimètres mour sableuse, tandis qu’au sud-ouest de la baie un banc de surfeurs enc off sur des vagues deux fois plus grosses. Combinaisons sur le dos e sous le bras nos deux surfeurs se jetèrent dans le courant qui refluai semblait pas si simple avec la marée montante, pleine d’eau. Pourta Thomas.M enchainèrent les noses et autres drop knee. Au fur et à m marée avançait, nous progressions vers les peaks du sud-ouest, laiss hors de vue. Le soleil se coucha sur la baie et les couleurs saturées t les nuages peignant les montagnes alentours. Revenant sur nos pas que l’eau s’engouffrait sur le parking. Ne connaissant pas le spot no la voiture au plus prés de l’océan mais n’aurions jamais imaginé que pénétrer. Nous arrivâmes à temps. Au milieux des débris transporté trônait paisiblement notre véhicule. Autour, plusieurs badauds s’affa le phénomène de la forte marée.

[…] Dans la voiture je repris la place du milieu entre Mathieu qui me les fesses à chaque fois qu’il mettait sa ceinture et les boards qui gis amas de fringues et de sac. La marée était encore trop haute pour n point. On prit le temps de capturer quelques paysages. Les montag à nouveau dans les couleurs pastels et la baie s’enflammait avec le l D’ailleurs cette dernière semblait fonctionner et avec le temps que n


ubles et finit ement. Le point .M tous deux ncre d’y aller. tard nous x noms américains er et les paysages dunes et à une ute nous arrivâmes un restaurant de son activité. rir sur la pointe chainaient les take et longboards it. La vague ne ant Mathieu et mesure que la sant le parking traversèrent s je constatais ous avions garé e l’eau allait y és par le ressac, airaient pour voir

e tripotais saient sous un notre fameux gnes baignaient levé du jour. nous avions

devant nous nous décidâmes d’aller y jeter un œil. Vingt minutes plus tard nous voici devant une vague finalement inconsistante, le spot était vrillé. En toile de fond, le point d’où nous venions sembler commencer à fonctionner, mieux valait y retourner rapidement. Vous voyez Tom qui court en vain après Jerry ? Bref vingt minutes passèrent nous voici à nouveau sur le toit du fort à contempler cette gauche. Cette fois-ci nous y étions. Déjà une ribambelle de voitures pleines de planches à vagues étaient stationnées le long des rues qui bordait l’entrée de la lagune. Ça n’arrêtait pas d’affluer, à tel point que l’on imaginait déjà le spot surpeuplé. À défaut de places nous nous garâmes en double fil, les gars ce changèrent rapidement et se jetèrent à l’eau sur le fameux bout de sable découvert. Thomas.L les accompagnaient en aquatique, quant à moi il m’était impossible de filmer d’ici, la montagne obstruait la vue sur le spot. Je repris donc la voiture pour monter à nouveau en haut du fort. L’endroit ressemble a un autre pays tel que : la NouvelleZélande avec tout ses point à goofyfoot. Ce jour là ils devaient largement être une centaine à l’eau et au milieu de ce joyeux tohu-bohu il me fut difficile de distinguer nos deux merlus. Après plusieurs dizaines de minutes je vis enfin Mathieu prendre une vague sur son longboard, il ne semblais pas très à l’aise, déstabilisé par les remous, les sections moles et le courant qui l’empêchés à plusieurs reprises de manœuvrer correctement. Thomas.M quant à lui trouva, avec son twin, quelques sections où mettre des tunrs mais rien de concluant non plus. Finalement une petit heure passa avant que Thomas.L me fit signe qu’ils sortaient. A part ce dernier qui trouva quelques cliché se fut un échec pour le reste de la troupe. […] Nous voici à nouveau sur ce bout de sable entouré par l’eau. Le vent légèrement mal orienté à quelques peu affecté le plan d’eau et la vague semblait charger de remous. Mais finalement nos deux malins donnèrent un chouette spectacle sur leurs longboard, entre tricks maitrisés et cabrioles aériennes involontaires la session nous donna de quoi remplir nos cartes mémoires. La pluie alterna avec le soleil qui commença à décliner et cette fois-ci le temps changea rapidement. Les nuages finirent par se dissiper, laissant place en ce mois de Janvier à de vraies couleurs d’été. À côté de moi deux pécheurs étaient installés pour du surf casting, l’un deux intrigué par mes affaires vint me parler. Et en bon Français je lui répondis avec le sourire « no hablo Español »


Réflexion Photographique

« Je ne suis pas sur Instagram car je suis Photographe. Ce qu’il y c’est un nouveau langage qui s’appelle l’image. » Sebastião Salg le, là Sebastião fait son malin. Facile lorsque l’on est l’un des ph plus influents du moment avec une notoriété assise dans la cour remarque mérite que l’on s’attarde sur plusieurs choses ; Est-ce encore un art ? Et est-ce que le numérique a fait du mal ?

Avec cette boulimie d’images dont sont victimes les réseaux soc a de quoi être perdu quant à déterminer l’émérite de l’opportun sommes pas là pour faire le procès des réseaux sociaux, ni mêm au numérique. Mais tout cela génère une nouvelle vague d’imag stéréotypées qui nous conduit à ces remarques ; Est ce que l’art

Qu e fe ra i ent Warhol e t Da li (d eux ar ti stes à fo r t taux de narci ssi sm e !) à l’époque d’i n stagr am , un c om pte i dentique à cel ui d e K im K ardashian ? Po s sible .

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Texte Adrien Ballanger

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O V L A P H O T O G R A P H I E Il y’a, bien entendu, une différence entre une personne prenant choses qui le touchent avec un smartphone et expose cela à d’a faisant de même, et un photographe, qui au terme de plusieurs (sans compter tout l’apprentissage technique et artistique) expo ou imprime un livre. Je rejoins Sebastiao sur ce point, nous pouv bien des choses mais le travail et le talent sépareront toujours le grands artistes. Je pense donc finalement qu’Instagram se défin nouvelle consommation de l’image au sens de masse, qui peut portail vers la photo pour certains, permettant de toucher des p une vision commune. Mais pour la majorité, ils dépensent leur te


y a sur Instagram gado. Ok, avouonshotographes les r des grands. Sa que la photo est

perpétuelle création ? Ou est ce que la reproduction peut en être aussi ? Pour exemple le faussaire et artiste Elmyr de Hory a déjà soulevé cette question avec son oeuvre. Combien de comptes Instagram et de blogs ont les mêmes images prises avec le même angle, les mêmes lumières, victimes de retouche colorimétrique identique ? Mais vous me direz : « cela plaît ! », cela plaît car c’est la norme ! Il est évident qu’aujourd’hui nous sommes dans la course au likes au détriment de la valeur artistique. Seulement, parfois vous tombez sur des comptes à faible « popularité » et esthétiquement bluffants. Alors, pour le photographe à l’oeil aiguisé qui se penche pour la première fois sur Instagram, la crédibilité du réseau social doit paraître risible. Et face à des comptes à la popularité exagérément grande, qui présentent un travail similaire à des milliers d’autres, on se demande qui du petit ou du gros est le plus légitime dans cet art.

ciaux, le néophyte niste. Nous ne me tordre le cou ges lissées et t doit être une C

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L A S E N S I B I L I T É Je pense que la photo, artistique ou non est très différente pour chacun. L’architecture, tu aimes ou tu n’aimes pas mais tu vois la differenc entre Frank Ghery et l’architecte de bureau qui t’a fait un cube avec six fenêtres et une porte. La photo fait appel à la sensibilité, à la mélancolie, c’est un peu une musique dans la tête de chacun, toi tu entends de la pop et moi du blues... Son choix photo : J’ai grandi entourer de photo de mode, de surf et de skate dans la boutique de ma mère, mais celle que je garderais toujours en tête c’est celle de Helmut Newton. Elle était affichée dans le couloir de l’entrée chez nous, au sol, je ne sais pas pourquoi mais ma mère n’accroche jamais les tableaux au mur. La prestance de cette femme habillée en Homme, cette ambivalence, l’élégance de ces deux femmes dans l’interdit… Je me rappelle, petite, avoir demandé à ma mère ce que représentait cette image, elle m’a répondu «l’interdit» et encore aujourd’hui moi je vois la passion de son alter ego. I

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en photo des autres personnes s années de travail ose dans une galerie vons voir l’art dans es amateurs des nit comme une également être un personnes ayant emps pour montrer

qu’ils existent, se pensant plus important qu’ils ne le sont, pour des raisons de followers ou de likes, ne prenant que rarement du recul sur eux mêmes. Pour ceux ci, le mot image est largement suffisant, laissons la Photo au sens noble du terme, un Art. Son choix photo : Lester Young par Herman Leonard (Ci-dessus). Et de manière genérale les photographes qui ont capturés l’âme du jazz des 50’/60’s comme William Claxton, Jean Pierre Leloir, Francis Wolff. Pourquoi? Parce que pour commencer c’est principalement du noir et blanc. Et puis il y a cette atmosphere très retro. Fumée, contraste, et toujours cette magie du moment captée sur l’instant. Comme le jazz et la plupart des jazzmen qui avaient des personnalités un peu torturés ou sensibles, et ça donne du coup beaucoup d’âme et d’humanité à la photo.. Je pourrais continuer pendant 100 lignes mais je m’arrête promis !


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U L L ’ A R T De la première photographie de Niépce debut du 19 ème au dernier selfie de Kim Kardashian l’art photographique a considérablement évolué, passant d’une avancée technologique des plus incroyables à un ‘objet’ du quotidien des plus banals. Ce qui prenait plus de dix heures à réaliser pour apercevoir un semblant de toit en camaieux de gris, nous prend désormais un quart de seconde pour réaliser une image en ultra HD. […] Alors me diriez vous qu’elle est la difference entre un autoportrait de Nan Goldin et le dernier selfie de la dernieres blogueuse à la mode ? La force du travail de Goldin est de tout nous raconter sans bruits sans filtres et sans poses. Le spectateur s’immisce dans sa vie sans voyeurisme par la force de l’image construite et réflechie. Elle a un sens. L’autoportrait à la canne de Mapplethorpe en est un autre exemple, simple photographie noir et blanc, elle change complètement de dimension dés que vous en connaissez le contexte. C’est selon moi la force d’un travail artistique et d’un contexte fort contre la force du vouloir être face aux autres. Le sens est l’unique difference mais il fait toute la force de l’image. Sur facebook, la vie de tout un chacun s’expose en image aux yeux de tous […] Mais dans quel but ? Montrer à tout le monde que l’on existe ? Que notre vie est meilleure que celle de sont follower ? Le travail de certains photographes comme Robert Frank montre

lui aussi son quotidien, la vie de tout les jours sans filtres, comme un documentaire. Un quotidien ordinaire qui se montre et qui questionne, interpelle. Un travail qui ne tourne pas autour du photographe mais sur les autres. Un regard sur les autres qui en dit bien plus sur lui même que n’importe quel selfie. Donc aujourd’hui la photo doit être soit vendeuse, agreable à l’oeil et pas trop compliquée. Ces images créent une dégradation de l’imagination et de l’émotion dans le but de se vendre, ou de vendre objet et non plus de comprendre. La photographie ne semble plus se suffir à elle même, elle se vend moins comme oeuvres d’art qu’elle ne sert à vendre une chose qui y est presente. Les images reseaux sociaux sont aujourd’hui à l’image de la société, prétentieuse et narcissique. Et avec cet outil tout le monde peut tomber dans le panneau; Que feraient Warhol et Dali (deux artistes à fort taux de narcissisme ! ) à l’époque d’instagram, un compte identique à celui de Kim Kardashian ? Possible. Mais, bien sur, il y a toujours la photo plaisir […] Pour moi, de beaux paysages, des jardins verdoyants, de belles vagues, des sommets enneigés, ou des fleurs sur les alpages. Des souvenirs de moments vécus, ou de moments à vivre disponible sur un glissement de doigt. la technologie a aussi du bon. Son choix photo : la guerre en Ukraine par Edouard Elias (Ci-dessus).


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S O C I A U X Par exemple, pour mon cas, les réseaux sociaux m’ont offert de réelles opportunités. De rencontre, de partage, d’inspiration, de plaisir, et important, de motivation pour continuer à prendre des photos. Il se trouve que les images que je suis payée à créer vont en partie alimenter les réseaux sociaux des marques, ou des athlètes pour lesquels je travaille. Sans réseaux sociaux, je serai sûrement employée dans un bureau aujourd’hui. Moi, photographe opportuniste donc? Peut-être, et je n’aurais pas de problème avec ça. Être opportuniste, c’est avoir tendance à profiter des occasions qui s’offrent à nous et est-ce forcément péjoratif ? Les réseaux sociaux, pour moi, ne sont rien de plus qu’un canal, un vecteur de diffusion de photographie. Ils permettent de partager notre travail. Ils permettent à des gens qui ne nous connaissent pas, d’accéder à notre travail. Presque une galerie à ciel ouvert de tout genre de photographie. Alors évidemment on pourrait dire qu’il y a à manger et à boire, mais personne ne force personne à suivre son compte. L’audience se forme délibérément si le contenu l’attire. Alors les gros comptes Instagram qui balancent des photos de landscape à la pelle, les blogueuses suivies par des milliers de personnes, evidemment d’un point de vue puriste, la légitimité est à revoir. On peut pourquoi pas parler d’imposture si on en a envie, mais on est toujours l’imposture de quelqu’un ou de quelque

chose. Il se trouve que ces gens ont réussi à fédérer une audience énorme, parfois de vraies communautés. C’est leur force. Comme il se trouve que les services Marketing de plusieurs marques essaient de toucher cette audience, ces comptes, ces blogueurs ou photographes sont des intermédiaires de la publicité. D’ailleurs ils en deviennent presque des vendus, encore plus illégitimes à prétendre au statut d’artiste. Ce qui peut être complément fondé.Et les photographes commerciaux alors, les photographes de l’industrie de la mode, ceux dont les travaux dans les magazines servent à faire vendre une robe ou des chaussures? Sont ils des artistes à proprement parler? Alors effectivement il y a une maîtrise de la technique, de la lumière, la direction d’un modèle; c’est un métier à part entière. Son choix photo : Vivian Mayer, Self-Portrait, Undated (Ci-dessous).


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Verso

Blue Hour

Par Thomas Lodin


REMERCIE

Sorry Mom 11 Couverture © Thomas Lodin D.A. & Maquette saltypaper.fr

Contributeur Six Feet Galerie sixfeetgalerie.com

Rédacteur Adrien Ballanger

Remerciements Claudia Ledere - Clovis Donizetti Paul Legrix - Candice Delauné

Corrections Noëllie Coutisson

sorrymommag.com sorrymommag@gmail.com


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