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Grand Ponte : Jon ooooPzyel

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GRAND PONTE

JOHN PYZEL - PYZEL SURFBOARDS

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Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, place au shapeur de bon nombre des meilleurs surfeurs pros du monde : Jon Pyzel. Il nous parle du business des surfboards, de l’impact de la pandémie sur son entreprise et partage son point de vue sur le surf de compétition, aux J.O. et au CT. Nous explorons également les offres de l’entreprise récemment établie en Europe et comment il préserve leur éthique “Surfboards Built by Surfers”. Interview réalisée par le rédac chef de Source, Harry MT.

Parlez-nous de votre implantation actuelle en Europe.

L’an dernier, nous avons créé notre propre société de vente et de distribution, Sugar Mill Europe. En plus d’un licencié distinct pour le Royaume-Uni, nous travaillons maintenant avec deux partenaires différents pour fabriquer nos planches (Polen Surf au Portugal et World Shapes en France) ; nous gérons tout le reste de l’activité nous-mêmes. Récemment, nous avons aussi ouvert un espace de vente au détail/ entrepôt à Biarritz, en France, où les clients peuvent venir acheter nos planches et d’où nous expédions du stock directement à d’autres magasins, afin de répondre rapidement à leurs besoins. Deux choses qui nous ont vraiment aidés à fournir des boards, beaucoup plus rapidement, à tous les magasins de surf européens, tout en maintenant notre niveau de qualité.

Quels ont été les points forts/faibles de ces 18 derniers mois pour la marque ?

Ainsi que tous ceux qui travaillent dans le secteur des surfboards le savent déjà, les 18 derniers mois ont été les plus chargés de toute l’histoire de l’industrie ! Notre plus grand défi a été de pouvoir fabriquer suffisamment de planches pour répondre à la demande, sans toutefois compromettre la qualité et tout en restant raccord avec notre philosophie “Surfboards Built by Surfers”. Nous n’avons pas fait appel à des fabricants de planches étrangers, nous travaillons plutôt avec des locaux, qui emploient de nombreux artisans de longue date et leur offrent de bonnes perspectives d’emploi. Soutenir la communauté européenne des fabricants de boards est très important pour nous et nous sommes ravis de contribuer à son développement !

Quel est votre délai actuel pour la production d’une planche de surf personnalisée, en Californie, en Australie et en Europe ?

En général, je dirais entre 6 à 10 semaines et, si possible, nous essayons toujours de donner la priorité aux commandes personnalisées plutôt qu’aux planches en stock.

Avec la hausse du coût des matières premières qui affecte les prix de détail, avez-vous l’espoir que nous puissions enfin voir une augmentation durable du

Nous n’avons pas fait appel à des fabricants de planches étrangers, nous travaillons plutôt avec des locaux, qui emploient de nombreux artisans de longue date et leur offrent de bonnes perspectives d’emploi. Soutenir la communauté européenne des fabricants de boards est très important pour nous et nous sommes ravis de contribuer à son développement !

prix des planches de surf pour les consommateurs ?

Nous faisons de notre mieux pour vendre des planches à des prix équitables, tout en augmentant les prix pour faire face à nos coûts. Pour être honnête, les planches de surf sont encore vraiment sousévaluées. Si vous comparez les prix d’aujourd’hui à ceux d’il y a 15 ans, vous verrez qu’ils n’ont pas autant augmenté que ceux de tout ce que nous achetons (sauf peut-être les ordinateurs, dont le prix a baissé). Les gens sont prêts à payer 1200 dollars pour un iPhone qui n’en coûtait que 400 il n’y a pas si longtemps, mais ils sont un peu contrariés qu’une planche de surf coûte 100 dollars de plus qu’il y a trois ans ! Les surfboards sont fabriquées à la main et nécessitent un savoir-faire minutieux, à chaque étape du processus, pourtant l’échelle des salaires de l’industrie a à peine évolué. Je pense que les planches coûtent environ 500 $ DE MOINS que ce qu’elles devraient si nous ajustions nos prix pour suivre l’inflation.

Quelles sont les catégories de matières premières pour lesquelles vous avez eu le plus de difficultés à vous approvisionner au cours des 18 derniers mois, et comment avez-vous amélioré votre chaîne d’approvisionnement pour lutter contre ce problème à l’avenir ?

Nous avons eu beaucoup de chance jusqu’à présent, mais nous sommes une des plus grandes marques et nous avons des relations de longue date avec nos fournisseurs de matières premières. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu d’interruptions majeures.

Que pensez-vous du fait que la WSL couronne son champion à Trestles ?

Personnellement, je n’aime pas du tout cette idée.

Les gens sont prêts à payer 1200 dollars pour un iPhone qui n’en coûtait que 400 il n’y a pas si longtemps, mais ils sont un peu contrariés qu’une planche de surf coûte 100 dollars de plus qu’il y a trois ans ! Les planches de surf sont fabriquées à la main et nécessitent un savoir-faire minutieux, à chaque étape du processus, pourtant l’échelle des salaires de l’industrie a à peine évolué. Je pense que les planches coûtent environ 500 $ DE MOINS que ce qu’elles devraient si nous ajustions nos prix à l’inflation.

Cette année, Gabe Medina a dominé le circuit et, à mes yeux, il mérite de porter la couronne du champion ! Il a un grand avantage pour la dernière journée mais, s’il ne rate ne serait-ce qu’une seule manche, il pourrait encore perdre face à quelqu’un qui a beaucoup moins de points que lui. S’il n’est pas champion du monde cette année, alors je considèrerai ce système comme un total échec. La WSL veut ajouter une dose dramatique pour accéder facilement à la TV, quitte à sous-estimer la reconnaissance de tout le travail que les surfeurs ont accompli sur de nombreux événements différents, tout au long de l’année et partout dans le monde.

Parlez-nous de votre expérience olympique. Quelles leçons en avez-vous tirées et quelles sont vos prévisions pour l’avenir du surf olympique ?

C’était mieux que ce à quoi je m’attendais, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les non-surfeurs puissent vraiment s’y intéresser. Par contre, je pense que l’expérience vécue par les surfeurs était vraiment spéciale : participer aux premiers Jeux olympiques de surf les marquera à jamais, bien au-delà que tout autre événement ; je suis très heureux pour tous ceux qui y étaient. J’espère que les prochains Jeux seront organisés dans des vagues incroyables et qu’ils seront plus divertissants pour le public non-surfeur. Je doute

que les gens qui ne surfent pas s’y intéressent suffisamment un jour pour soutenir tout ça. Tahiti sera bien plus à la hauteur de ce à quoi les surfeurs pensent vraiment lorsqu’ils rêvent d’un endroit magique pour se mettre à l’eau.

Quelle est la prochaine tendance en matière de shapes de surf ?

Je ne sais jamais comment répondre à cette question, car je suis constamment en train d’imaginer de nouveaux designs et de les tester avec mon équipe, tout autour du monde. J’essaie simplement de trouver des formes qui aident les surfeurs, pros comme débutants, à passer les meilleurs moments à l’eau.

Avec une nette augmentation du nombre de pratiquants de surf, quel sera, selon vous, l’impact sur l’industrie du surf dans les prochaines années ?

Je vois toute l’industrie se relever en ce moment et je ne vois pas pourquoi ça s’arrêterait de sitôt. Cette pandémie a permis aux gens de prendre du recul et de prendre conscience de ce qu’ils apprécient vraiment dans la vie; il semble que beaucoup d’entre eux aient décidé de tester de nouvelles choses. Le surf permet de sortir en plein air et de s’éloigner des soucis de la vie quotidienne ; je suis sûr que tout un tas de gens ont trouvé ça formidable. Nous sommes ravis de pouvoir contribuer à ça, et nous espérons que le surf aide les gens à avoir une vie meilleure que celle qu’ils avaient avant de le découvrir.

Quelle est l’empreinte carbone de l’entreprise ?

Actuellement, nous plantons un arbre pour chaque planche vendue dans le monde, par l’intermédiaire du groupe Grow Ahead. Il était très important pour nous de travailler, en confiance, avec une entreprise dont les résultats sont visibles et qui œuvre sur des projets à petite échelle pour aider des personnes concrètes. Notre empreinte carbone est assez faible, mais nous sommes bien conscients que les planches de surf ne sont pas les produits les plus respectueux de l’environnement, alors nous essayons, autant que possible, de nous améliorer. Nous travaillons actuellement sur un projet d’emballage assez révolutionnaire avec Peter King, dont vous entendrez parler dans les prochains mois et dont nous sommes très contents.

Quelle va être, selon vous, l’influence des piscines à vagues artificielles sur le design des surfboards dans les années à venir? Chaque fois qu’il y a une nouvelle vague, nous modifions les designs. Les piscines à vagues ne sont pas vraiment différentes et il y en aura certainement d’autres, dans les prochaines années.

S’il n’est pas champion du monde cette année, alors je considèrerai ce système comme un échec total.

Quelle est la part de soft boards vendues parmi les planches Pyzel ; comment a-t-elle augmenté ces dernières années ?

Nous avons démarré une autre marque avec John John : JJF by Pyzel. Elle ne vend que des softboards, elle est donc à part de notre activité hautes performances. Depuis peu, cette activité s’est beaucoup développée mais, pour faire simple, nous ne pouvons pas produire suffisamment pour répondre à la demande. Je pense que ça finira par se stabiliser, mais le boom du surf est bien réel et nous sommes ravis de voir de nouvelles personnes adopter le lifestyle surf.

Parlez-nous du team Pyzel ; comment le marketing des athlètes a-t-il évolué ces dernières années ?

Nous sommes restés plutôt cohérents ; le plus grand changement est la possibilité pour les team rideurs, comme Nathan Florence et Koa Rothman, d’avoir des débouchés tellement influents via leurs chaînes YouTube et autres médias sociaux. C’est super cool parce que les fans peuvent les suivre dans leur quotidien et leur vie réelle et, ainsi être en connexion ; nous sommes très contents de la façon dont ça a progressé au cours des dernières années. Même chose pour John John, sa société de production Parallel Seas produit du contenu de haut niveau dont il est très fier ; c’est fou de le voir mettre continuellement la barre plus haut dans ses projets.

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