7 minute read

ÉDITO

Next Article
CINÉ CULTE

CINÉ CULTE

Ce magazine est édité par Sparse Média. Siret : 750 725 806 00038 - APE : 5814Z www.sparse.fr - contact@sparse.fr media.sparse.fr - boutique.sparse.fr

DIRECTEUR DE PUBLICATION

Advertisement

Alexandre Claass

RÉDACTEUR EN CHEF

Antoine Gauthier

CONTRIBUTEURS

Frank le Tank, Nils Bruder, Zoé Charrier, Delphine Fresard, Yannick Grossetête, Erika Lorenzo, Le Kiosque, Chablis Winston, Nickdass Croasky, Maïa Mignotte, James Granville forever.

DIRECTION ARTISTIQUE

Cédric De Montceau

PHOTOGRAPHIES

Aline Chalumeau, Cédric De Montceau, Silou Ebastacosi, Thomas Lamy, Julien Lasota, Mathilde Lecomte, Nathan Roux, Max Rozzi, Louise Vayssié, Nicolas Waltefaugle.

ILLUSTRATIONS

Mathilde Lecomte, Michaël Sallit, Yannick Grossetête, Mr. Choubi.

COMITÉ DE RELECTURE

Martin Caye, Marion Godey, Lise Le Joncour Aurore Schaferlee, Coline Hejazi.

COUVERTURE

Cédric De Montceau (C’est sa mamy !... Mamy Lolotte.)

IMPRIMEUR Estimprim (25)

Dépôt légal : à la sortie du magazine ISSN : 2260-7617

Tous droits réservés © 2021

Merci à nos partenaires ainsi qu’à celles et ceux qui ont permis la réalisation de ce numéro. Prochain numéro : mars 2022

Sparse bénéficie du soutien du Ministère de la culture et de la communication, fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité, et de la DRDJSCS au titre du Fonds de développement de la vie associative (FDVA)

sommaire

3. ÉDITO 6. BD - LA PROPHÉTIE 8. CINÉ CULTE 10. GUESTLIST

REPORTAGE 14. TRUFFES EN HAUTE-PATATE RENCONTRE 18. FAITES ENTRER DOMINIQUE RIZET PASSION 24. LA LEÇON DE PIANO IMMERSION 30. TWIRLING BÂTON INTERVIEW 38. CLIMATOLOGUE DU GRENIER RENCONTRE 42. BENJAMIN EPPS RAP JEU BOULEVARD DES HITS 46. ENFANT SAUVAGE DIAPORAMA 48. BRÊVES DE COMPTOIR

56. ROMAN-PHOTO 60. LA PAGE MODE 62. LA MÉTÉO 64. LA TITRAILLE 66. COURRIER DES LECTEURS 68. HOROSCOPE 70. LA BOUTIQUE

JAN. JUIN 2022

ACID ARAB (LIVE) EMMA RUTH RUNDLE LA P’TITE FUMÉE KID FRANCESCOLI NOVA TWINS JOHNNY MAFIA ALKPOTE OTHER LIVES CABADZI L’ENTOURLOOP LOMBRE DISIZ

SMOKEY JOE & THE KID

DARK TRANQUILITY FILS CARA MAYHEM ENSIFERUM JOHNNIE CARWASH DEGIHEUGI

HELMET UNCLE BARD & THE DIRTY BASTARDS

PIH-POH ... «WHAT’S THE CRAIC?» : NUIT IRLANDAISE AVEC THE MOORINGS ET LES MUSICIENS DU CONSERVATOIRE DU PAYS DE MONTBÉLIARD

SUIVEZ-NOUS SUR LEMOLOCO.COM |

Par Nickdass Croasky

Rappelle-toi tes « fiches profil » pour préparer le bac. Tout était résumé. On n’avait pas besoin de lire les bouquins pour en parler. Chez Sparse, c’est pareil pour le cinéma : on a regardé des classiques pour toi. Plus besoin de t’emmerder à mater ces trucs trop lents alors qu’il y a plein de super films avec des explosions sur Netflix. Ne passe plus pour un inculte mais deviens un vrai usurpateur grâce à Sparse et fais croire à tout le monde que tu as vu ces bijoux du 7ème art. ATTENTION MAXI SPOILER !

LA FICHE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ (n°6)

Réalisateur : Jim Jarmush Genre : Comédie new-yorkaise (trop) décontractée. Année : 1984 Style : Plus tranquilou tu meurs. Durée : 1h29

Pitch Métaphysique

Willie, jeune con new-yorkais, reçoit (contre son gré) la visite d’Eva, vague cousine hongroise qui doit aller voir sa tante à Cleveland. Alors qu’il s’attend à accueillir une communiste moujik mal dégrossie, c’est au contraire une jeune fleur toute fraîche qui déboule et bouscule son quotidien minable, fait le ménage alors qu’on ne lui a rien demandé et fout en l’air le contenu de son frigo (dégueulasse). Mais Eva s’emmerde et veut sortir croquer la grosse pomme, tandis que Willie au départ excédé, est progressivement séduit par le tempérament tourbillonnant de sa couz’ en quête d’american dream… Notez qu’avec ce film, Jarmusch et son équipe ont monté les marches à Cannes, alors qu’Hélène et les garçons, qui propose à peu de choses près la même tambouille scénaristique le noir et blanc en moins, jamais. Pourquoi ? Mystère…

Le Casting

Personne de connu, à part John Lurie, musicien jazz bien connu des spécialistes du jazz new-yorkais, mais pas des autres. Bref, on est dans l’entre-soi sociologico-artistique local, avec des potes qui font un film du dimanche après-midi sans savoir qu’ils réalisent une master piece avec Jarmusch qui ne voulait pas finir vendeur chez Cash Converters ou modèle pour devanture de salon de coiffure.

L’Ambiance

« Il ne se passe pas grand-chose dans ce film et pourtant tout y est dit. » Les frangins Lumière parlaient de leur train fonçant en gare de la Ciotat (1896) et à part un train qui arrive sur un quai de gare, il ne s’y passe quand même pas grand-chose et donc tout est dit, c’est vrai 88 ans plus tard, Jarmusch leur rend hommage avec ce film dans lequel il ne se passe pas grandchose et pourtant, je vous l’assure, tout y est dit. IMMENSE ! Défendre ce film en 2021 est un défi face à l’armada actuelle des supers héros en collant Calzedonia. Stranger than paradise n’est pas un blockbuster : du noir et blanc crasseux avec 4 ou 5 personnages ; pas du tout d’action et surtout personne ne cherche à sauver le monde déguisé en chaussette noire ou à sortir une vanne toutes les trois répliques. Si vous choisissez de mettre ce film sur le tapis d’une conversation enflammée, vous êtes seul contre tous et c’est tout à votre honneur. BANCO.

La Défense Popov ©

La seule méthode valable dans ce type de situation : utiliser la DÉFENSE POPOV ©. Bien connue des amateurs slaves d’échec et adaptée par mes soins à l’art de la conversation avinée, elle vous permettra grâce à un enchaînement subtil de techniques dialectiques inspirées triompher de l’adversité. Idéal en conversation de bistrot contre des gens qui n’y connaissent rien, ou pire, au vernissage d’un pince fesse avec des amateurs de cinéma et des adjoints à la culture de mairies de province qui croient tout savoir…

Primo : prenez direct la main comme un chien errant enragé. Engagez la conversation en demandant à vos interlocuteurs s’ils ont déjà vu le film. A ceux qui vous répondent « oui bien sûr ! », prenez le contrôle et lancez la conversation sur le scénario. Remémorez-vous la scène clé du film. Placez-y un élément faux et dites-leur : « Hein, tu te souviens, c’était fort ça ? » Selon les réponses, vous saurez rapidly s’ils/elles l’ont vraiment vu ou s’ils/elles font semblant pour ne pas perdre la face.

Secundo : retournez les arguments de vos contradicteurs ! On reproche à Stranger than paradise d’être en noir et blanc ? Répondez économie de moyens et choix artistique majeur. On reproche au film d’être fauché ? Répondez Jim Jarmusch a su gérer les contingences économiques en bon père de famille et ce film est le plus rentable de l’Histoire. On reproche à Jim Jarmusch le manque d’action et la platitude des dialogues ? Répondez avec ce combo argumentaire ultime : Vision d’auteur + direction under control + film de la maturité + signature artistique infalsifiable. Coup en spirale très difficilement parable. Tierco : à ce moment de la conversation, vos adversaires présentent des signes de panique mal maîtrisée : Transpiration frontale abondante et crispation visagale douloureuse, rougeurs et clignements d’yeux stroboscopiques. Oubliez la pitié et portez le coup de grâce : pour maîtriser cette technique fatale, achetez mon livre culte : « film culte et Défense Popov : la victoire en trois temps et deux verres de blanc », 25€ dans toutes les bonnes boucheries.

Carte Joker imparable : Si vous vous révélez nul(le) dans l’utilisation de la DÉFENSE POPOV © et que vous vous enlisez dans la conversation, placez ce coup définitif comme une bombinette nucléaire : Tarantino a vu Stranger than paradise et s’en est inspiré pour une de ses œuvres majeures ! Tout le monde sait que Tarantino a vu tous les films et pour ceux qui l’ont inspiré, c’est LA CONSÉCRATION. Cet argument atomise le débat : match nul, mais en votre faveur. Reprenez à zéro l’apprentissage de la DÉFENSE POPOV©.

Conclusion : vous savez ce qui vous reste à faire. 1/ Voir ou revoir Stranger than paradise et Hélène et les garçons (comparatif) 2/ Maîtriser la DÉFENSE POPOV©. Oubliez Wikipédia : la notice consacrée à ce film est HONTEUSE 3/ Soyez en capacité de converser et débattre tout en buvant (au moins) deux verres de vin blanc.

This article is from: