Frontenex

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LE PATIO DE FRONTENEX


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Le Patio de Frontenex La luxueuse réinvention de l’esprit loft Eaux–Vives et Frontenex : pour les Genevois, de souche ou d’adoption, ces deux mots marient l’animation de la cité lacustre et les promesses des espaces bucoliques tout proches. Mais cette alliance n’est pas celle de la carpe et du lapin : Genève l’artisanale, avec ses rues piquetées de cafés et ses airs méditerranéens, ne cède pas à la vulgarité banlieusarde avant de se muer en Genève la rurale, la verdoyante. Non, elle ne consent à quitter sa vivacité urbaine que pour une transition patricienne, celle des grands parcs, puis s’abandonne peu à peu aux paisibles dou­ ceurs campagnardes. Envié de tant de condamnés au boulevard périphérique et aux faubourgs poisseux, ce privilège inestimable – la proximité de l’activité et de la sérénité – relève d’un vrai secret de l’art de vivre à la genevoise. Au–delà de Frontenex, il y a Cologny, et la cam­ pagne. À côté des Eaux–Vives, il y a le centre–ville trépidant. Mais on le sent bien, rien n’est absolu


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à Genève : le lac est là aussi, avec son échappée vers le libre horizon; et puis, encore discrète mais déjà promise à un avenir brillant, la gare des Eaux–Vives, qui sera demain la clef des liai­ sons de Genève avec sa région, son pays, son continent – au–delà, prière de changer de véhi­ cule à l’aéroport. Un défi inédit Le maître d’ouvrage du Patio de Frontenex et ses architectes, Anderegg & Rinaldi, ont bien com­pris ce que l’emplacement que le destin plaçait à leur portée avait d’exceptionnel, d’unique. Unique parce que c’étaient les Eaux–Vives et Frontenex. Unique parce qu’il y avait là un défi architec­tu­ral de taille, un grand défi pour une petite taille. Concevoir un immeuble administratif et résidentiel dans une cour, créer un lieu où l’on pût jouir d’un calme propice au travail comme à la détente, telle fut la mission qui échut aux hommes de l’art. Pascal Anderegg, Daniel Rinaldi et leur colla­bo­ rateur Benoît Frignani vécurent dès lors une expé­ rience d’immersion totale; la légende dit même


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que le dernier cité, pris dans son travail et quasi domicilié dans la cour de Frontenex, n’entendit jamais parler de l’éruption du fameux volcan islan­ dais qui paralysa l’Europe au début de l’an 2010. « Il était évident que l’objet que nous allions instal­ler en lieu et place d’une scierie–menuiserie vieillotte, bruyante et probablement dangereuse, devait être exemplaire », expliquent les architectes. Le maître d’ouvrage, attaché à la valorisation de surfaces constructibles urbaines trop souvent galvaudées, souhaitait aussi que le Patio de Frontenex soit un lieu de vie emblématique de la qualité urbanistique volontiers prônée à Genève, mais rarement concrétisée. L’interprétation magistrale Le choix d’une architecture industrielle s’impo­ sait. « Nous avons créé un loft neuf », sourient les concepteurs du Patio de Frontenex. Le gabarit raisonné, harmonieux, de l’immeuble – il eût été possible de construire un peu plus haut – et les toitures plates, végétalisées, des deux corps de bâtiment, tout comme les façades toutes d’ar­ doise, de verre, de pierre et de métal, confèrent


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à l’ensemble cette élégance profondément urbaine qui a fait le succès des lofts new–yorkais, berlinois ou londoniens. Ces espaces industriels ou arti­ sanaux, réhabilités en habitat ou en bureaux, ressortent par essence à l’ancien et non au neuf; ici, l’on n’a pas craint de réinterpréter le mythe. Tournant littéralement le dos à la rue, l’immeuble parfaitement insonorisé offre une atmosphère paisible, favorisant tant la concentration et les réu­ nions de travail qu’une vie quotidienne sereine. L’un des moindres paradoxes de cette réalisation originale n’est pas que les architectes aient conçu « une cour dans une cour », puisque le Patio de Frontenex s’articule lui–même autour d’une cour intérieure et dispose de balcons donnant sur celle– ci. Tout autour de l’immeuble, ce sont en quelque sorte des cheminements urbains que l’on a re­ créés. Est–ce à dire que, stimulés par la difficulté, les auteurs du projet se sont livrés à une forme de microchirurgie architecturale? Nenni : les vo­ lumes des pièces, de la cour et des balcons sont considérables, le sentiment – justifié – d’espace omniprésent. « L’immeuble n’est pas encaissé et la distance aux bâtiments voisins s’avère plus


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grande que la largeur des rues du quartier. La par­ celle, autrefois encombrée de dépôts de bois et d’amas de matériaux divers, était plus vaste qu’il n’y paraissait », confient Pascal Anderegg et Daniel Rinaldi. La démonstration est ainsi faite que l’on peut éviter le gâchis de précieuses parcelles en ville, où bien souvent, au prétexte de « préserver un square », l’on fige une cour goudronnée dans le statut de terrain vague où voisinent conteneurs à ordures et carcasses de vélos. La réalisation, du point de vue urbanistique, de­vrait faire date : le Patio de Frontenex représente – incarne, serait–on tenté de dire – la quasi– quadrature du cercle. Alors que le coefficient de densité est élevé, il a été possible de réserver au centre de l’ouvrage ce volume d’échange, ce patio éponyme, qui filtre sereinement les accès au rez et aux étages. Les sophistes agitateurs de concepts sulfureux comme « l’entassement des populations urbaines » ou le « remplissage des cours » en seront pour leurs frais : on assiste là au démenti de leurs fantasmes. On vit ici au large, dans le confort, la verdure et l’agrément, au cœur de la cité. La qualité architecturale, l’art pour l’art,


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puisque le passant de la rue ne l’aperçoit que s’il est initié ou fort curieux, enveloppe et cajole les heureux habitants et visiteurs des lieux. Le moindre détail Le Patio de Frontenex, avec ses sept appartements – dont cinq duplex – de sept à huit vastes pièces et ses surfaces de bureaux de près de sept cent cinquante mètres carrés, fait ainsi figure d’« îlot dans un îlot urbain  », mais d’îlot de grande classe. L’en­ semble des choix de matériaux convergent vers un seul objectif : le confort, l’élégance sans osten­ tation, la sécurité et le bien–être, assortis d’un caractère fonctionnel. Chaque détail, jusqu’à la forme de la poignée de la porte d’entrée – figurant des « L » renversés correspondant à la silhouette des deux corps d’immeuble – a été éla­boré, pen­ sé, peaufiné. L’interphone audio–vidéo en couleur, l’accès sécurisé, les balustrades percées de mi­ nuscules orifices et dotées d’un système d’éclai­ rage interne générant un effet féérique de Voie lactée dès la nuit tombée : qui ne se sentirait pas privilégié de résider ou de travailler en un tel environnement? Le visage de l’immeuble, durant


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les heures nocturnes, ouvre d’ailleurs en lui–même un nouvel univers : les jeux d’éclairage finement conçus mettent en valeur la végétation alentour, les façades et la structure contemporaine du Patio. Les éclairagistes lausannois Aebischer & Bovigny signent ici une création subtile, qui concilie la fonction prosaïque – donner de la lumière, de la sécurité, éviter les recoins obscurs – et la discré­ tion. En étroite coopération avec les architectes, ils sont parvenus à illuminer sans éblouir, avec en point d’orgue ces coursives évoquant la Voie lactée grâce à des « led » sertis entre deux plaques métalliques ouvragées. Chaque chambre des appartements est dotée d’une prise téléphonique et de télévision ; les stores à lamelle à commande électrique, le chauf­ fage au sol de dernière génération et les équipe­ ments ménagers de pointe ajoutent au sentiment de distinction moderne que communique le Patio. Sentiment avivé par le bois massif de la cuisine, marié au granit du plan de travail, ou par la pierre naturelle des balcons. La couleur apaisante des murs et crépis n’a pas non plus été laissée au ha­ sard; l’effet « zen » est convaincant. L’automobile,


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mal nécessaire ou objet de passion, entre au par­ king souterrain par la rue Maunoir; le piéton roi, lui, accède à l’immeuble par le porche de la Route de Frontenex. Ce porche ne donne pas, comme souvent, sur un bout de corridor blafard, mais sur un espace de transition, une antichambre avant l’arrivée dans l’univers du Patio. Les parois végé­ talisées et scintillantes semblent vouées à purifier l’atmosphère, à séparer le havre serein que l’on va découvrir, que l’on entrevoit déjà, du trottoir vul­ gaire et de son trafic. C’est presque un passage initiatique, un sas de décompression, une trans­ mutation délicate; on était passant anonyme, on devient hôte du Patio. L’un des nombreux motifs d’étonnement du visi­ teur reste que les appartements et bureaux du Patio de Frontenex, jusque dans les espaces sani­ taires, bénéficient d’une si complète luminosité naturelle. « L’ensoleillement de cette parcelle est optimal, durant toute la journée, relève–t–on chez SPG Asset Development, pilote du projet. Le Patio s’inscrit dans l’axe du soleil et sa concep­ tion architecturale, avec ses baies vitrées, ses cours intérieures, ses puits de lumière, assure que


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ses habitants jouissent de cet éclairage béné­ fique ». Nous évoquions la couleur blanc–beige des murs; elle n’est pas étrangère à l’omnipré­ sence de la clarté : « Il existe un effet de réflexion évoquant un parapluie de photographe, souligne Daniel Rinaldi. Nous avons mesuré la luminosité par tous les temps, y compris dans la grisaille hivernale : elle demeure toujours excellente ». La seconde cour, au nord–ouest, offre même aux hôtes des bureaux ou des lofts une petite pincée de chlorophylle bucolique. La pierre durable C’est que le Patio de Frontenex ne se satisfait pas de pure urbanité. Sa personnalité n’est pas que graphique et fonctionnelle; on a là un immeuble citadin, et même citoyen. Si la nappe phréatique, qui gît dans les profondeurs de la parcelle, n’a pas autorisé de sondage géothermique, ingénieurs et architectes sont néanmoins parvenus à réduire la consommation énergétique du bâtiment sans rien sacrifier de son extrême confort. L’air est renouvelé en permanence au moyen d’un système de ventilation à double flux, l’isolation des façades


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et du toit est optimale et l’immeuble a brillamment passé son examen d’obtention du sévère label Minergie. Au garage, des prises électriques ad hoc permettent la recharge des vélos, scooters et voitures électriques; le Patio de Frontenex fait, là encore, figure de pionnier. Mais le respect de l’environnement et la quête de la « durabilité » ne se limitent pas à l’économie de gaz et d’électricité, ni à la mobilité douce. Il est un fluide plus noble, plus insaisissable et plus magique : celui que distille imperceptiblement le sinople des héraldistes, la prosaïque « verdure » du langage populaire; ce bien–être profond que l’on ressent, même au cœur de la ville, lorsque Mère Nature réapparaît tendrement. Or, grâce au talent de l’architecte paysagiste Denogent, c’est cette harmonie que l’on a atteinte au Patio de Frontenex. En ces lieux où il n’y avait jadis que sciure et planches, la revanche de l’arbre vivant est complète. Les végétaux de toute taille ont conquis les abords du bâtiment, ses cours et sa toiture. Les espaces disponibles, là encore, ont été valo­ risés au–delà des espoirs initiaux du maître d’ouvrage. Nul centimètre n’a été abandonné au


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hasard, puisque le moindre passage, le plus mo­ deste recoin, tels les accès au parking ou les pas­ serelles, ont bénéficié du vert profond, du vert flamboyant, du vert vivifiant. Îlot dans un îlot, cour dans une cour, joyau dans une géode, le bâti­ ment parvient à rayonner sans ostentation – vertu propre à un ordre des choses très genevois. Il est un détail, encore, à relever, comme rien, dans le Patio de Frontenex, n’a été laissé au hasard, ni à l’approximation. Usuellement, le parking souterrain n’est pas un espace réellement aménagé; même dans les immeubles de standing, on se satisfait du fait qu’il soit sûr, propre et bien éclairé. Mais dans ce bâtiment hors du commun, ce lieu où som­ meillent les véhicules est considéré comme partie prenante du pari créatif. Benoît Frignani y a disposé une sorte de frise débridée de néons, sorte de « wall art » sans autre prétention que d’annoblir ce sous–sol forcément utilitaire, qui s’intègre ainsi à l’harmonie de cette œuvre architecturale totale.


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La signature Inséré avec grâce dans son environnement urbain et doté d’un châle de nature dispensateur d’oxygène et de rêve, le Patio de Frontenex, confortable, élégant, efficace et pour tout dire beau, avait déjà une personnalité indéniable. Il lui manquait, ont jugé ses créateurs, un élément qui sublimât son caractère d’œuvre d’art urbanis­ tique, une clef de voûte ou un tympan symbolique, à l’image de ceux des cathédrales. Mais nous ne sommes plus au Moyen Age et même si l’entrée sur rue du 41A, Route de Frontenex, présente un arc du plus bel effet, on est loin du portail roman de Poitiers. Les architectes ont alors eu l’idée d’adjoindre aux deux corps de bâtiment, les sur­ plombant en partie et paraissant les unir ou les séparer, comme l’on voudra, un huitième loft, que l’on baptisa « loge d’artiste ». On ne peut s’y rendre que par un escalier à colimaçon métallique prenant appui au second étage. Ce parallélépipède d’une surface de quelque soixante mètres carrés, doté du même équipement de haut de gamme que les autres appartements


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du Patio de Frontenex, fait figure de vigie, un peu à l’image de ces tourelles que les gentilshommes campagnards appondaient à leurs manoirs pour les ennoblir. La « loge d’artiste », bardée de verre et de plaques métalliques, brille au soleil comme une signature architecturale, mais offre aussi à son heureux locataire un lieu de vie qui rendrait éperdu de jalousie le plus branché des designers new–yorkais, le plus excentrique des créateurs parisiens. A mille lieues du fonctionnalisme aveugle régnant trop largement en Suisse et du culte, récemment dénoncé par le grand architecte bulgare Boyko Kadinov, de la « boîte à chaussures », le Patio de Frontenex s’inscrit dans une lignée d’immeubles emblématiques qui marqueront le XXIe siècle genevois. Encore faudra–t–il, bien entendu, que les amateurs éclairés le découvrent, la dis­c rétion, la quiétude et la sécurité participant, nous l’évoquions tout à l’heure, de la philosophie de ce projet urbain d’exception. Mais après tout, n’est–ce pas un trait de caractère bien genevois que ne livrer secret de sa richesse qu’à des gens de confiance ?


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English version


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The Patio de Frontenex The De Luxe Reinvention of the Loft Spirit Eaux–Vives and Frontenex : for the people of Geneva, whether they are native to the city or have chosen it as their adoptive home, these two place names together depict the vibrancy of this lakeside city along with its promise of nearby bucolic spaces. To some this may sound like an unlikely combination, yet Geneva’s artistic character of avenues dotted with street cafes accompanied by a distinct Mediterranean flavour does not give way to suburban roughness as it merges into the green areas that constitute the rural part of the Canton of Geneva. On the contrary, the city’s urban viva­c ity makes way for a dignified transition of vast parks, before gradually opening up to the peace­ ful calm of the countryside. Geneva is the envy of cities whose inhabitants are condemned to orbital motorways and shabby suburbs, and this priceless privilege – the proximity both to vibrancy and to tranquillity – comes from a genuine Geneva secret in the art of living.


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Beyond Frontenex there is Cologny and then the countryside. Eaux–Vives is alongside the pulsating city centre. We soon sense, however, that here in Geneva nothing is absolute: the lake is also located here, with an unobstructed view reaching straight to the open horizon. Even more discreet yet with the promise of a bright future, the railway station at Eaux–Vives is tomorrow’s key to Geneva’s links with its region, its country and its continent – at which point the traveller is requested to change vehicles at the airport. Unprecedented Challenge The owner of Patio de Frontenex and its architects, Anderegg & Rinaldi, understood only too well the ex­ ceptional and unique nature of the site that destiny had placed into their hands. Unique because of the location: Eaux–Vives and Frontenex. Equally unique because there was an architectural challenge of size, a considerable challenge for a project of small dimension. To design an office and residential building within a courtyard; to create a space pro­ viding ideal tranquillity to be enjoyed both during


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work and leisure time; this is how we could sum up the assignment awarded to these technical artists. Pascal Anderegg, Daniel Rinaldi and their employee Benoît Frignani subsequently immersed themselves completely in the assignment. Legend has it that Benoît Frignani was so buried in work and virtually living at the heart of Frontenex that he never even heard about the eruption of the famous Icelandic volcano that paralysed Europe in the early months of 2010. “It was clear that the building that we were installing on the site of an outdated, noisy and probably dangerous old sawmill workshop would have to be exemplary,” the architects explained. The building owner had a fondness for developing and enhancing the very type of urban spaces with building potential that are frequently squandered; the Patio de Frontenex was therefore to be a place of life, a symbol of the urban quality so readily ad­ vocated in Geneva but rarely fulfilled. Ingenious Interpretation Industrial architecture was the obvious choice. “We created a new loft,” smiled the designers of Patio


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de Frontenex. The building has carefully studied and harmonious dimensions – it would have been possible to build a little higher; its two components have flat, vegetated roofs and its facades consist entirely of slate, glass, stone and metal. The result is an example of architecture with the profoundly urban elegance that led to the success of lofts in New York, Berlin or London. Rehabilitated as homes or offices, these industrial or craft trade spaces do not reappear as sterile reincarnations but instead retain their old charm; there was no reluctance to reinterpreting the myth. Turning our backs, quite literally, on the street, the perfectly soundproofed building offers a peaceful atmosphere, providing a place ideal for contem­ plation, for business meetings and for tranquillity in one’s day–to–day life. One of the more paradoxes of this unique creation is not that the architects should have designed ‘a yard within a yard’, since the Patio de Frontenex is built around an inner courtyard, which its balconies overlook. The building is surrounded by urban routes and roadways that have been recreated. Does this mean that the


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designers, stimulated by the assignment’s complexity, engaged in architectural micro–surgery? Definitely not: the rooms, the courtyard and the balconies are all of considerable size, and the feeling of space, which is entirely justified, is omni­ present. “The building is not enclosed and the dis­ tance to neighbouring buildings turns out to be greater than the width of the surrounding streets. The plot, which was once cluttered with depots of wood and a whole heap of other materials, was vaster than it seemed,” Pascal Anderegg and Daniel Rinaldi revealed. It had thus been demon­ strated that it was possible to avoid the waste of precious land within the city, where the pretext of ‘preserving public garden spaces’ frequently leads to the status of ‘green space’ being forced upon a tarmac square lined with waste containers and the remains of ravaged bicycles. From a town–planning perspective, this project could turn out to be an architectural milestone : the Patio de Frontenex represents, one is even tempted to say embodies the squaring of the circle, as it were. By maintaining a greater level of density, it was possible to preserve the volume of exchange and


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movement at the core of this eponymous patio that acts as a gentle filter, dispersing access to the ground floor and the upper levels. The sophist agi­ tators of inflammatory concepts such as ‘stacking the urban population into towers’ or ‘filling court­ yards’ will eat their words as the inaccuracy of their forecasts becomes clear. This living space offers spaciousness, comfort, greenness and pleasure in the heart of the city. This is sophisticated archi­ tecture, art for the true sake of art, enveloping and embracing its contented inhabitants and those visi­ting it. The passer–by in the street only becomes aware of the Patio de Frontenex if he or she is pointed in its direction or brings along a sense of curiosity. Minute Detail The Patio de Frontenex features seven apartments, five of them duplexes, consisting of seven or eight spacious rooms and office surfaces measuring almost 750 square metres. The complex can thus be seen as an ‘islet within an urban islet’, albeit a very exclusive one. The combination of materials selected converges on the objective of comfort,


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non–ostentatious elegance, security and well– being in full harmony with a functional character. Every single detail was thought–out, elaborated and refined, right down to the design of the door handles at the entrance, which feature inverted L’s corresponding to the silhouette of the building’s two modules. The audio–video colour interphone, the secure access, balustrades interspersed with minute orifices and designed with an internal light­ ing system generating an enchanting Milky Way effect when night falls: who would not feel privi­ leged to live and work in such an environment? During night hours the building’s face also opens a new universe within itself: the lighting was finely designed to enhance the surrounding vegetation, the facades and the Patio’s contemporary structure. The lighting engineers Aebischer & Bovigny from Lausanne have created a unique design that satis­ fies the unspectacular function of providing light, security, avoiding dark recesses – yet not at the expense of discretion and privacy. In direct co­ope­ ration with the architects they succeeded in cre­ ating non–glaring lighting whose highlight is the walkways with LED lamps set between crafted metallic plaques that generate a Milky Way effect.


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Each of the apartments’ bedrooms is equipped with telephone and television connection points; the outer strip blinds are electrically powered, the floor heating is the latest of its kind and state–of– the–art household devices add to the sensation of modern distinction conveyed by the Patio. This sensation is only amplified by the granite worktops and solid wood featured in the kitchens or the natural stone on the balconies. The soothing colour of the walls and the roughcast was likewise care­ fully chosen; the result is a convincing ‘Zen’ effect. The car, at times a necessity and occasionally even object of passion, enters the underground car park via the Rue Maunoir; the pedestrian is king, access­ ing the building via the porch from the Route de Frontenex. This porch does not, as is so often the case, lead to one end of a bleak corridor but in­ stead to a transitional space, an anteroom located prior to the arrival in the universe of the Patio. The vegetated, twinkling walls appear dedicated to puri­­ fying the atmosphere, to excluding the bleak pave­ ment and traffic outside from the serene haven waiting to be discovered and already becoming visible ahead. The experience is almost reminiscent of a passage of initiation, a decompression chamber,


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a delicate transmutation; having once been the anonymous passer–by, the visitor is now guest to the Patio. One of the numerous motifs that do not cease to surprise visitors is the natural sunlight, from which the apartments, offices and even the sanitary facilities at the Patio de Frontenex all so greatly benefit. “The sunlight that enters this location is optimal throughout the day,” we’re told by SPG Asset Development, the project’s pilot. “The Patio is aligned with the sun’s axis and its architectural design, with its bay windows, its interior court­ yards, its skylights – ensure that its tenants enjoy this beneficial light source.” The white–beige wall colouring mentioned above is akin to the omni­ presence of brightness: “There is indeed a reflective effect reminiscent of a photographic reflector umbrella,” Daniel Rinaldi points out. We measured the brightness during ev­ery season, including the bleakest of winter months : the results were ex­ cellent throughout.” The second courtyard to the northwest even offers those inside the offices and lofts a dash of bucolic chlorophyll.


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Durable Stone The Patio de Frontenex strives for more than just urban design. Its personality is not merely graphic and functional; this is a building both with an urban and a civil purpose. The groundwater deep below the premises prevented a geothermal probe from being carried out; engineers and architects none­ theless succeeded in reducing the building’s energy consumption without any loss to its extreme comfort. The air is constantly renewed by way of a dual–stream ventilation system, the insulation of the facades and the roofs is optimal and the build­ ing passed its examination to obtain the stringent Minergie label with flying colours. Custom–made electric sockets in the parking garage provide a recharging station for electric bicycles, scooters and electric cars; the Patio de Frontenex once again demonstrates its pioneering character. Nonetheless, environmental awareness and the quest for ‘sustainability’ are not restricted to saving gas and electricity. There exists a more noble fluid, more elusive and more magical: that which imperceptibly distils the vert of heraldry, the prosaic


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‘verdure’ used in popular speech; that deep sense of wellbeing that can be felt even at the heart of the city when Mother Nature returns to make a graceful appearance. Thanks to the talent of land­ scape architect Denogent, this very harmony was achieved in the Patio de Frontenex. In places where there used to be little more than sawdust and planks the living tree has made a complete comeback. Vege­t ation of all dimensions has conquered the areas surrounding the building, its courtyards and the roof. Free spaces have also been enhanced be­ yond the initial aspirations of the building owner. Not a single centimetre was overlooked; all hallways, the most modest recesses, such as access to the parking area or the walkways, greatly benefitted from being vegetated and enhanced with flamboy­ ant, lively greenery. An islet within an islet, a court­ yard within a courtyard, a gem within a geode, the building manages to radiate unostentatiously – a virtue well in keeping with the true spirit of Geneva. There is one further detail to point out, as nothing has been left to chance at the Patio de Frontenex, everything has been meticulously calculated.


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Underground parking areas are not generally subject to substantial development; even in more sophisti­ cated apartment buildings security, cleanliness and ample lighting satisfy requirements. Yet in this unusual building, this place where vehicles lie dor­ mant is considered to have a stake in the creative venture. Benoît Frignani has positioned a frieze that is unbridled by neon lighting, a kind of ‘wall art’ with the sole intention of ennobling this inevitably functional basement, thus allowing it to become an integral part of the overall harmony that encom­ passes this work of architectural design. Signature Set gracefully in its urban surroundings and cloaked in natural flora that dispenses oxygen and aspi­ rations, the Patio de Frontenex was already an ex­ ample of comfort, elegance, efficiency and indeed beauty; its personality was undeniable. Yet accord­ ing to its designers it still lacked an element to boost its character as a work of urban art : a key­ stone or a symbolic tympanum not unlike those found in cathedrals. The Middle Ages are long gone, and even if the entrance to number 41A, Route de


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Frontenex features an exceptionally beautiful arch, it has nothing in common with the Roman Gate of Poitiers. The architects therefore had the idea of joining the building’s two modules, adding an eighth loft between the two buildings to partly protrude them, uniting or separating them, depending on how it is perceived. This eighth loft was given the name ‘artist’s lodge’. It is accessed solely via a met­ al spiral staircase, supported by the second floor. This parallelepiped of an approximately sixty– square–metre surface, equipped with the same state–of–the–art fittings found in the apartments of Patio de Frontenex, appears rather like a watch­ tower, like the turrets that country gentlemen added to their manors in order to make them nobler. The ‘artist’s lodge’ is covered in glass and metallic plaques, causing it to shimmer in the sun like an architectural signature that nonetheless offers its contented inhabitant a living space that would be the envy of the trendiest of New York designers or the most eccentric of Paris artists. Far from the blind functionalism that dominates Switzerland and from the ‘shoebox’ cult recently condemned by the renowned Bulgarian architect


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Boyko Kadinov, the Patio de Frontenex takes its place in a lineage of emblematic buildings that will come to characterise 21st窶田entury Geneva. Enlightened amateurs would be well advised to discover this exceptional urban project, whose philosophy embraces discretion, tranquillity and sanctuary. Ultimately, is it not a true trait of the Geneva character to only share the secret of our wealth with those we trust?


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— Rue du 31–Décembre —

— Rue Viollier —

— Rue des Vollandes —

— Rue Ernest–Bloch —

— Rue du Nant —

— Route

de Fro

— Rue des Cordiers —

ntenex

— Rue Maunoir —


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Vues extérieures, nuit Outside views, night–time


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Vues intĂŠrieures, bureaux Inside views, offices


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Parking et sous–sols, installation lumineuse Parking lot and basements, light installation


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« Le Patio de Frontenex » est une réalisation : SPG Asset Development Route de Chêne 36 CH – 1208 Genève Tél. (41) 22 849 64 00 Fax (41) 22 849 61 00 asset@spg.ch www.assetdevelopment.ch Maître d’ouvrage : Thierry Barbier–Mueller Architectes : Anderegg–Rinaldi, Architectes Associés Rédaction : Thierry Oppikofer Traduction : Kayvan Rouhani Coordination : Clarisse Colliard Crédits photographiques : Régis Golay Design : Federal Studio Achevé d’imprimer : Février 2012 Imprimerie : Sro–Kundig S.A Edité à : 1500 exemplaires © Société Privée de Gérance 2012 Tous droits réservés


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Route de Frontenex 41A CH –1207 Genève


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