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Interview - Rémi Feuillet, Vice-Champion de Judo (-90Kg) aux Jeux de Birmingham

« UN PEU DÉÇU DE N’AVOIR PU OFFRIR LA MÉDAILLE D’OR AU PAYS »

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Pour sa première participation aux Jeux du Commonwealth (Birmingham 2022, du 28 juillet au 8 août), le judoka Rémi Feuillet, né en décembre 1992 à Maurice, a décroché la médaille d’argent en finale des -90 kg. C’est l’Anglais Jamal Petgrave qui a été sacré durant le ‘golden score’. Cette deuxième place lui permet malgré tout de devenir le premier judoka mauricien à avoir atteint un tel niveau aux Jeux du Commonwealth. Le 15 août, le jour de son départ pour regagner la France via Dubaï, il a accordé une interview à Sport Together.

Rémi Feuillet, vous étiez le mieux classé au niveau mondial parmi les six participants inscrits à la compétition de judo chez les -90 kg aux Jeux du Commonwealth de Birmingham. Au bout du compte, vous obtenez la médaille d’argent. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Pour un paradoxe, c’en est un ! Même si je traîne une blessure depuis les championnats d’Afrique en mai dernier à Oran, j’ai fait tout mon possible pour donner le meilleur de moi-même. Certes, cette blessure m’a quelque peu handicapé, mais loin de moi l’idée d’en faire tout un plat pour justifier ma défaite en finale. J’avais la possibilité de surpasser mon adversaire, mais j’ai commis certaines erreurs de jugement durant l’ultime combat. Je suis un peu déçu de n’avoir pu offrir la médaille d’or au pays. A mon avis, elle était à ma portée. C’est ça, le judo. Un simple mauvais calcul peut avoir des conséquences. J’assume l’entière responsabilité.

Une médaille d’argent aux Jeux du Commonwealth n’est pas rien...

Tout à fait ! Mais quand vous terminez septième dans un championnat du monde (Ndlr : en juin 2021 à Budapest), et que vous êtes de surcroît qualifié pour les Jeux de Tokyo, vous vous attendez à mieux pour un rendez-vous comme le Commonwealth. Certes, une médaille d’argent est certainement la bienvenue, mais j’aurais préféré avoir la médaille d’or.

En décrochant la médaille d’argent, vous êtes devenu le judoka mauricien le mieux titré des Jeux du Commonwealth. Quelle est votre réaction ?

Je suis honoré. C’est aussi une récompense des efforts consentis pendant des années. Cette prestation fait désormais partie de mon palmarès de judoka. Mais je suis en quête d’autres performances, pourquoi pas un dans une compétition mondiale ou olympique.

En tant que médaillé d’argent, quelle est votre réaction du fait d’avoir obtenu 75 pour cent du ‘cash prize’ selon les critères de la High Level Sport Unit ? Vous avez reçu une récompense de Rs 150 000 et non Rs 200 000 comme les deux autres médaillés d’argent de ce même événement sportif...

J’ai été informé au préalable que je n’allais pas recevoir la totalité de la récompense en raison des critères, notamment avec six participants dans la catégorie des -90 kg au lieu d’un minimum de sept participants par rapport aux réglements de la High Level Sport Unit. J’ai accepté sans broncher.

Je pense qu’il y a une raison pour imposer de tels critères. Je ne vois pas pourquoi il faudrait aller à l’encontre. Je profite de l’occasion pour remercier l’État mauricien, à travers le ministère des Sports, pour cette récompense.

Pour être franc, je suis plutôt déçu de n’avoir pu offrir la médaille d’or au pays que de ne pas avoir reçu la totalité des Rs 200 000 comme cash prize. Maintenant, chacun est libre de se faire son opinion. D’ailleurs, avant la compétition, je me posais des questions sur le faible nombre d’inscrits pour une compétition comme le Commonwealth.

Déjà deux médailles à votre actif cette année, une de bronze décrochée aux championnats d’Afrique en mai dernier à Oran et maintenant une d’argent aux Jeux du Commonwealth. Comment s’annonce la suite de 2022 ?

Je vais d’abord traiter ma blessure à la jambe et me remettre dans une bonne condition physique. J’ai en point de mire les championnats du monde qui auront lieu du 6 au 13 octobre prochain à Tachkent, en Ouzbékistan. Je vais essayer de faire mieux qu’une septième place.

Après les mondiaux, je verrai pour les circuits de la Fédération internationale. De telles participations impliquent des coûts financiers. Les pointages pour les Jeux de Paris 2024 sont déjà lancés. Il me faut commencer à engranger des points en vue de décrocher une deuxième qualification olympique.

Qu’en est-il de 2023 ?

Une année assez charnière avec plusieurs événements, les compétitions continentales et les Jeux des îles de l’océan Indien, notamment. Sans compter le fait de faire autant de circuits internationaux que possible. Pour ça, je vais bientôt intensifier mes séances d’entraînement, supervisées notamment par mon père (Ndlr : Frédéric Feuillet, ancien directeur technique national du judo mauricien) et d’autres techniciens.

Réalisée par Danielo Ramsamy

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