L'art du livre (Le studio, 1914)

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L’ART DU LIVRE



LA RT DU L IV R E ÉTUD E SUR QUELQUES-UNS DES DERNIÈRES CRÉATIONS EN TYPO­ GRAPHIE, ORNA MENT ATION DE TEXTES, ET RELIURE, EXÉCUTÉES EN EURO PE ET EN AMÉR IQUE RÉDACTE UR : CHARLES HOLME

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MCMX1V ..LE STUD IO” LTD. LONDRES, PARIS, NEW YORK



NOTE PRÉLIMINAIRE Y? E R E D A C T E U R tient à exprimer ses remerciements aux per­ sonnes ci-dessous désignées, qui lui ont prêté leur obligeant con­ cours pour la préparation de ce volume : M M . les Administra­ it teurs d e la “ Kelmscott Press”, qui l’ont autorisé à reproduire les pages composées avec les trois sortes de caractèresdessiné espar W illiam Morris, et M . Emery W alker, qui lui a offert sa précieuse collaboration pour la reproduction des caractères grecs Proctor ; M . Lucien Pissarro, qui lui a permis de reproduiretroisp agescomposéesà la “ Eragny Press” ; M . C. H . S tjohn H o rn b y ,grâceauquelune pageaétécom posée spéciale­ ment à la “ Ashendene Press ” pour ce volume ; M . Philip Lee W arner, pour l’autorisation de reproduire deux pagesde la “ Riccardi Press” ; M M . Chatto et W indus, pour la page de la “ Florence Press” ; M M . M ethuen et Cie, pour la page imprimée en caractères “ E w ell” ; M M . H . W . Caslon et Cie, pour la page composée avec leur nouveau caractère “ Kennerley ” ; M M . P. M . Shanks et fils, pour la page en caractères “ D o lp h in ” ; M . F. V. Burridge, pour les deux pages composées spécialement à l’Ecole centrale des Arts et Métiers de Londres ; M M . George Allen et Cie, pour la reproduction de deux pages dessinées par M . W al ter Crane ; M . Percy J. Smith, pour l’en-tête composépar lui ; la “ Cuala Press”, la “ Vincent Press”,la“ Reigate Press”, M . B. T. Batsford,M M . J. M . Dent et fils, M M . George Routledge et fils, M M . Siegle, H ill et Ci e, pour l’autorisation de reproduire diverses pages de leurspublications ; et M . J. W alter W est, pour la reproduction de deux pages dessinées par lui. Le rédacteur doit également des remerciements aux divers relieurs qui lui ont prêté des volumes pour ses illustrations, et à M. Emile Lévy, qui lui a prêté des photographies de reliures de M . Douglas Cockerell ; à M . John Lane, qui l’a autorisé à reproduire des dessins de couvertures par Aubrey Beardsley ; et à M M . George Newnes, pour les pages de gardedessinées par M . Granville Fell. Le rédacteur exprime également sa reconnaissance envers les éditeurs, im prim eurs,fondeurs de caractères, relieurs et décorateurs de livres, d’Amérique et d’Europe, qui ont obligeamment mis à sa disposition les documents reproduits dans les divers chapitres, et notamment à M M . Klingspor frères, la Fonderie Bauer, M M . Em il Gursch, D. Stempel, Genzsch et Heyse, G. Peignot et fils, L. Pichon, et Jules M eynial, qui ont fait composer des pages de typographie spécialement pour ce volume.

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TABLE DES MATIERES PAGE

La Typographie Anglaise La Reliure de luxe en Angleterre L ’art du livre en Allemagne L ’art du livre en France L ’art du livre en Autriche L ’art du livre en Hongrie L ’art du livre en Suède L ’art du livre en Amérique

par par par par par

Bernard H. Newdigate 3 69 Douglas Cockerell 127 L. Deubner !79 E. A. Taylor A. S. Levetus 203 231 par August Brunius 243 par William Dana Orcutt 259

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GRANDE-BRETAGNE



LA TY PO G R A PH IE A NG LAISE. BERNARD H. N E W D IG A T E

PAR

O U R bien juger en matière de typographie, il faut avoir au moins quelques notions sur les premières formes qui ont pré­ cédé nos caractères modernes. Jetons donc un coup d’œil sur Les premiers livres l’histoire de l’imprimerie anglaise. imprimés, tels que la Bible de Mayence et les Psautiers, étaient en caractères gothiques, lesquels, d’une manière générale, reproduisaient l’écriture des copistes allemands. Mais, en Italie, le gothique ne satis­ faisait pas aux exigences des humanistes ; et ceux-ci firent adopter une écriture où les majuscules étaient imitées ou tout au moins inspirées des lettres romaines anciennes, dont les antiques inscriptions des monu­ ments offraient encore tant d’admirables exemples. Pour les minuscules, ils revinrent au bel alphabet qui, aux X I e et X II e siècles, avait été petit à petit tiré des minuscules Carolines du IX e, et était devenu l’alphabettype de la plus grande partie de l’Europe latine. Lorsque les Allemands Sweynheim et Pannartz introduisirent l’imprimerie en Italie, ils em­ ployèrent d’abord des caractères romains, fort beaux, mais un peu lourds, qui avaient un aspect gothique très apparent. Il semble, de fait, que cet aspect gothique était un peu trop marqué pour le goût raffiné des humanistes de cette époque ; et, lorsque ces deux imprimeurs passèrent à Rome, on adopta des lettres plus conformes à l’écriture des hommes de la Renaissance. D ’autres imprimeurs italiens avaient des fontes composées à la fois de caractères gothiques et de caractères ro­ mains. Le grand im prim eur vénitien Jenson, par exemple, employait parallèlement les uns et les autres, ainsi que beaucoup de ses confrères ; mais le romain finit par être seul adopté, en Italie d’abord, puis en Espagne et en France, et plus tard en Angleterre. D ’autre part, en Allemagne, berceau de cet art, un gothique dégénéré s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui. Cependant, dans ce pays l’usage des caractères ro­ mains s’est de plus en plus répandu depuis un certain nombre d’années, Le romain qu’employaient les en dépit des tendances nationalistes. premiers imprimeurs italiens est donc le prototype d’où procèdent tous les autres caractères romains. On peut suivre les étapes de son développe­ ment, représentées par les fontes qu’employèrent Aldus à Venise, Froben à Bâle, les Estienne à Paris, Berthelet et Day à Londres, Plantin à Anvers, les Elzévir à Leyde et Amsterdam, et, en général, tous les imprim eursduX V II e siècle et de la plus grande partie du X V III e . Pendant toute cette époque les caractères conservèrent cet aspect que les im ­ primeurs modernes qualifient d’ancien,* et qu’ils tenaient de l’écriture

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♦ Dans tout cet article nous avons employé, à propos des caractères typographiques, le qualifîcatif “ ancien ” par opposition à “ moderne” : ce choix estj’ustifié par l’ordre historique de leur

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des humanistes de la Renaissance italienne. Au X V II e siècle les lettres de l’alphabet romain commencèrent à présenter certaines particularités lorsqu’elles étaient tracées par les graveurs sur cuivre qui illustraient alors les livres. Employant le burin au lieu de la plume, ils avaient, na­ turellement, une ligne plus fine ; ils modifiaient un peu aussi les courbes des lettres, qui devenaient plus tendres, moins arrondies. Par exemple, la queue de l’R, qui dans les fontes de Jenson tombe en formant un angle d’environ 45 0 avec la ligne, se rapproche plus de la verticale avec cer­ tains graveurs du X V II e siècle, comme dans l’R moderne, dont nous cherchons à reconstituer la formation. Jusqu’à quel point, et à partir de quand, les écritures des graveurs-illustrateurs modifièrent-elles les caractères typographiques ? C’est une question qui, pour qu’on la ré­ solve, nécessite encore bien des recherches. Un témoignage matériel nous en est offert par 1’“ Horace ” qu’imprima John Pine en 1733- Le texte de ce livre, au lieu d’être composé en typographie, fut tiré sur des planches de cuivre gravées. Comme date, il précède d’une soixantaine d’années les premiers livres anglais imprimés en caractères “ genre moderne ” ; mais on y peut déjà découvrir, dans la coupe des lignes et dans la forme même des lettres, beaucoup d’éléments caractéristiques du genre moderne. On verra bien ce que sont ces éléments, en comparant un alphabet genre ancien à un alphabet genre moderne :

A BCD EFG H IJK LM N O PQ RSTU V A BCDEFGH IJK L M N O PQ R ST U V W X Y Z 1234567890 W X ÏZ 1234567890 abcdefgh ijk lm n o p q rstu v w x y z

abcdefgliijklmnopqrstuvwxyz La tendance “ moderne” s’observe dans certains éléments des caractères succession, et, pour quiconque n’est pas familier avec le vocabulaire typographique, il est le plus naturel. Mais il est bon de faire remarquer qu’en typographie française la véritable désignation du genre de caractère que les Anglais appellent “ ancien” , c’est le terme “ elzévir” (du nom des célèbres imprimeurs hollandais Elsevier). Cette sorte de fonte n’est pas la plus employée par les éditeurs français, elle est un peu considérée comme un caractère de luxe ; en Angleterre au con­ traire, elle est d’un usage presque général. C’est pourquoi, bien qu’au fond le terme “ elzévir” soit le plus exact, on risque en l’employant de faire croire qu’il s’agit d’un caractère spécial. N. dit Tr.

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dessinés par Baskerville, qui imprima son premier livre en 1757 » m a is elle n’est pas aussi prononcée que dans 1’ “ Horace ” de Pine, gravé trente-quatre ans auparavant. Les éditions de Baskerville eurent une vogue énorme, non seulement en Angleterre, mais aussi dans le reste de l’Europe, où elles exercèrent une influence considérable sur le style de la typographie d’alors. Parmi ceux qui subirent cette influence, se trouve Jean-Baptiste Bodoni, savant et imprimeur de Parme ; cette ville a récemment célébré le centenaire de sa mort. C ’est à Bodoni plus qu’à tout autre que l’on doit le caractère moderne. Il créa un grand nombre de fontes, dont les lettres avaient un “ œil ” étroit par rapport à la hau­ teur, des lignes excessivement fines, et les courbes et boucles serrées qui caractérisent ce genre. Comme Baskerville, il imprimait ses livres avec un soin extrême, sur de grandes pages, avec une composition très massée ; et, bien que parfois l’on protestât contre la laideur de ses lettres, ses livres furent au goût de l’époque, et ses caractères furent copiés par tousles fondeurs anglais d ’alors. La manière nouvelle supplanta complètement l’ancienne, qui remontait à l’invention même de l’imprimerie ; et, de­ puis la fin d u X V III 6 siècle jusqu’aum ilieu du X IX e, on imprima presque exclusivement avec les caractères “ modernes ”, & Les caractères “ an­ ciens ”, plus authentiques, eurent leur revanche en 1843, lorsque l’édi­ teur W illiam Pickering projeta avec son ami l’imprimeur Charles W hittingham de publier une belle édition de Juvénal dont les exem­ plaires devaient servir de cadeaux d’adieu aux élèves d’Eton ; et le livre devait être imprimé avec le caractère alors démodé qu’avait créé W illiam Caslon vers 1724. Avant cette dernière époque beau­ coup d’imprimeurs anglais allaient en Hollande chercher la plupart de leurs caractères ; mais ceux de Caslon surpassèrent en beauté tous ceux que l’on avait jusqu’alors employés en Angleterre, et ils servirent aux plus beaux tirages, jusque vers la fin du X V III e siècle, où ils furent supplantés par les “ m odernes”. Avant la publication du Juvénal, un roman intitulé “ Le Journal de Lady W illoughby”, et dont l’action se passait au temps des guerres civiles, fut également imprimé en caractères anciens des fontes W illiam Caslon, ce qui donnait au texte un aspect bien en rapport avec le sujet. C’était l’époque de Pugin et de la renaissance du gothique ; et le public s’éprit de ce livre imprimé avec les mêmes caractères que l’on avait abandonnés un demisiècle auparavant. Les fondeurs sont généralement prompts à adopter les modes nouvelles ; et au bout de peu de temps tous les fondeurs anglais avaient fait établir des poinçons et fabriquer des caractères ayant cet aspect analogue à l’ancien modèle Caslon, mais modifié, que l’on appelle “ néo-ancien ” . M . Adeney, de l’im prim erie de Reigate, a employé une fonte “ néo-ancienne” pour la “ B ritannia” de Camden, dont un extrait est reproduit à très petite échelle p. 57. On se rendra compte de son

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aspect, et de ses différences ou de ses ressemblances avec le veritable caractère ancien, en comparant les deux modèles ci-dessous :

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUV WXYZ 1234567890 WXYZ 1234567890 abcdefghijklmnopqrstuvwxyz abcdefghijklmnopqrstuvwxyz La faveur dont l’ancien caractère reconstitué et le néo-ancien jouirent au milieu du siècle derniei' n’a pas diminué depuis. Le caractère mo­ derne que nous a donné Bodoni s’emploie encore presque exclusivement pour certains genres d’ouvrages, et, pour certains autres, concurremment avec les caractères anciens et néo-anciens ; de sorte que l’imprimeur est obligé de pouvoir se servir des trois sortes. Pour les livres, actuellement, le caractère moderne est beaucoup moins employé que les deux autres. Pendant lescinquanteansqui s’écoulèrent aprèsque les W hittingham eurent remis en honneur les caractères Caslon, il ne se produisit guère d’événement important en ce qui concerne les dessins de caractères. Mais vers 1890 William Morris,inspiréàlasuited’uneconférencede M. Emery Walker sur l’œuvre des anciens imprimeurs, entreprit de créer des carac­ tères typographiques. Dans la “ Note by William Morris on his aims in founding the Kelmscott Press ”, qui fut imprimée après sa mort, il défi­ nit ainsi le but qu’il se proposa d’atteindre en imprimant des livres, et le style qu’il chercha à donner à ses fontes : “ Je commençai à imprimer des livres dans l’espoir de produire quelque chose qui put avoir de légitimes prétentions à la beauté, et qui en même temps fut facile à lire et ne pré­ sentât pas des lettres dont la forme excentrique put fatiguer l’œil. J ’ai toujours beaucoup admiré la calligraphie du moyen âge et les premières impressions qui l’ont remplacée. Quant aux livres du XV e siècle, j ’ai remarqué qu’ils devaient toujours leur beauté aux seuls mérites de la typographie, aussi bien quand ils étaient dépourvus de ces ornements qu’on y a parfois ajoutés avec tant de prodigalité. Et l’idée même de mon entreprise a été de créer des livres qu’on aurait plaisir à regarder en tant que travaux d’impression.. .. Passons aux caractères. Poussé par l’instinct plutôt que par la réflexion, je commençai par me procurer


une fonte de romain. Ce que je voulais, c’était du caractère d’une forme pure ; sévère, sans excroissances inutiles ; compact, sans épaississement ou amincissement de la ligne, défauts que présentent habituellement les caractères modernes et qui rendent la lecture peu facile ; enfin, sans ce resserrement dans le sens de la ligne que l’on a introduit depuis un certain temps pour des raisons d’économie. Il n’y avait qu’une source d’où l’on put tirer des exemples de ce romain parfait : c’était l’œuvre des grands imprimeurs vénitiens du XVe siècle, parmi lesquels Nicolas Jenson a, de 1470 à 1476, donné les caractères les plus conformes à l’esprit du romain. J ’ai étudié ce caractère avec beaucoup de soin, je l’ai fait photo­ graphier avec agrandissement, et je l’ai redessiné bien des fois avant de commencer à créer moi-même ; de sorte que, si je crois en avoir saisi l’esprit même, je ne l’ai pas copié servilement; de fait, mon romain, surtout en minuscule, rappelle le gothique plus que ne le fait le Jenson. Au bout de quelque temps, je m’aperçus qu’il me fallait du gothique aussi bien que du romain ; j ’entrepris donc d’adapter le gothique de telle sorte qu’on ne put plus l’accuser d’être difficile à lire, critique qu’on lui adresse si fréquemment. Et je sentis que cette' critique ne pouvait raisonnablement porter sur les caractères qui ont servi pendant les vingt premières années d’existence de l’imprimerie ; je vis que Schoeffer à Mayence, Mentelin à Strasbourg et Günther Zainer à Augsbourg évitaient les extrémités pointues et l’aspect trop compact qui, plus tard, donnèrent lieu aux critiques dont il est question ci-dessus. . . . Sérieusement attaché à mon intention, je dessinai un modèle qui, me semble-t-il, est aussi lisible que le romain, et que, à parler franchement, je préfère au romain. Il est de la force qu’on désigne par l’expression ‘grand prem ier’; mais plus tard je fus obligé, pour l’impression du Chaucer sur deux colonnes, de créer une fonte gothique du même genre, de la force qu’on désigne par le symbole‘Pica’ Des pages impri­ mées avec chacune des trois fontes de Morris sont reproduites ici, grâce à la bienveillante autorisation des gérants de l’établissement qu’il a créé. Il est intéressant de comparer le “ Golden” de Morris (c’est ainsi qu’il appelait son romain, d’après le titre de la“ Golden Legend”qu’il imprima avec ce caractère) au romain des imprimeurs italiens, qu’il avait étudié avec tant de soin avant de créer son modèle. Le “ Golden ” est plus lourd comme aspect que le Jenson ; et, assurément, il n’a pas la souplesse et la grâce qu’ont généralement les caractères italiens. Nous pouvons, par exemple, faire remarquer les petites lignes horizontales qui terminent les jambages de l’M et de l’N majuscules,et donnentà ces lettres une cer­ taine gaucherie. Par contre, les deux fontes de gothique que Morris dessina peuvent être classées parmi les plus belles qu’on ait jamais pro­ duites. Il faut, pour juger les lettres de W. Morris, les voir dans le cadre de riches bordures qu’il avait composées à cet effet. Si l’on y ajoute 7


les dessins de Burne-Jones gravés sur bois par W. H. Hooper, on a avec le Chaucer de la “ Kelmscott Press ” le plus magnifique livre qui ait jamais été imprimé. JS Le “ Golden ” de Morris a été copié en Amérique et réexpédié dans son pays d’origine sous divers noms. Sous des formes assez dégénérées, il a, pendant un certain temps, été en faveur, pour des travaux occasionnels, auprès des imprimeurs qui ignoraient ou connais­ saient mal la “ Kelmscott Press ” ; mais la lourdeur de ses lignes et son peu de conformité avec les modèles reconnus l’ont empêché de devenir d’un usage général. L ’intérêt que provoquèrent les livres imprimés par Morris amena beaucoup de gens à céder à la tentation d’installer une im­ primerie privée ou de créer des fontes particulières, lorsque, à la mort de Morris en 1896, la “ Kelmscott Press” cessa de fonctionner. La plupart de ces fontes, et les meilleures, suivaient de près les modèles des anciens imprimeurs italiens, qui, comme nous l’avons vu, sont les prototypes des lettres d’aujourd’hui. Déjà, avant la fondation de la “ Kelmscott Press ’, M. Charles Ricketts avait donné des dessins où il employait quelques-uns des caractères néo-anciens qui étaient alors d’usage général. Lorsque les livres dela“ KelmscottPress” apparurent,il fut aussi pris d’enthousiasm e pour cette magnifique typographie des anciens imprimeurs italiens, et il dessina pour lui-même lecaractère “ Vale”. Cedernier,par sa massivitéet son aspect général, a une très grande ressemblance avec le “ Golden”, dont il est, à certains égards, un perfectionnement. M. Ricketts fit ensuite re­ fondre le même caractère, mais en plus petit, pour son édition de Shake­ speare : d’où le nom d’ “ Avon ” qui lui a été donné. Il dessina encore un autre modèle, dont l’intérêt vient de ce qu’il servit à certaines expériences pour la réforme de l’alphabet. Dans le “ King’s ”, comme M. Ricketts l’appela, beaucoup de minuscules, telles que e, g, t, sont remplacées par des petites capitales. Cette innovation contraste trop avec les traditions pour plaire ; et l’on ne s’en est servi que pour deux ou trois livres. Les trois fontes de la “ Vale Press ” ainsi que leurs poinçons et leurs matrices furent détruits lorsque cette imprimerie cessa defonctionner. JS M .T .J. Cobden-Sanderson et M. Emery Walker fondèrent la “ Doves Press ” à Hammersmith en 1900 ; ils dessinèrent et firent fondre un caractère qui ressemble beaucoup au romain de Jenson. Il en diffère surtout par plus de régularité dans les lignes, et aussi par l’aspect carré de quelques lettres, bien qu’il n’y ait pas, à cet égard, l’exagération que l’on trouve dans le “ Golden” de Morris. Les livres delà “ Doves Press”, à l’opposé de ceux de la “ Kelmscott Press”, sont absolument exempts d’ornements et de dé­ coration, et ils ne doivent leur remarquable beauté qu’à ce que Morris appelait la qualité architecturale des pages et aussi aux belles lettrines dessinées par M. Edward Johnston et M. Graily Hewitt. Plus tard, nous aurons à revenir sur l’œuvre de ces artistes etdeleur école. JS Le caractère de la “ Ashendene Press ”(p. 23) est établi d’après celui qu’employaient


Sweynheim et Pannartz à Subiaco et qu’ils ont, comme nous l’avons vu, remplacé par un romain plus pur et plus conforme au goût des humanistes de leur époque. Morris lui-même avait dessiné des lettres d’après ce beau modèle, mais jamais il ne les donna à fondre. C’est un genre romain, avec beaucoup d’éléments gothiques. Le Dante in-folio, la “ M ort d’A rth u r”, le Virgile et les autres livres que M . St. John Hornby a imprimés avec ce caractère, en noir et rouge, avec parfois du bleu et de l’or, sont de magnifiques exemples de typographie. J# Les petits in-8° de M. Lucien Pissarro ont un charme particulier, que l’on ne trouve dans aucun des gros volumes qui sont sortis des autres im pri­ meries particulières. Les premiers livres qu’il tira à son “ Eragny Press” furent imprimés avec le caractère “ V ale” appartenant à son ami M . Ricketts. En 1903 il commença à im primer avec le caractère “ Brook” , qu’il avait dessiné lui-même. Bien que nous n’ayons à nous occuper ici que de sa typographie, nous ne pourrons faire autrement que de rendre hommage à la grâce et à la beauté de ces petits volumes ; qualités q u ’ils doivent beaucoup plus à l’admirable manière dont leurs différents éléments : caractères, gravures sur bois, couleurs, impression et reliure (le tout dû à M . et M m e Pissarro eux-mêmes), ont été com­ binés, qu’au mérite particulier de chacun. J^M . C. R. Ashbee a dessiné luimême le caractère “ Endeavour” (Effort) pour la “ Essex House Press ”, qu’il a fondée à Upton, dans les faubourgs de l’est de Londres, et qu’il a ensuite transportée à C hipping Campden, dans le comté de Gloucester. Ce caractère ne doit rien à ceux des premiers imprimeurs, et, en lui-même, il n’a rien qui plaise ; mais, avec un tirage en rouge et noir, comme dans le Livre de Chansons de Campden, il produit un très bel effet. Il a été également fabriqué en plus grand pour le Livre de prières du roi Edward, qui est l’un des essais les plus am bitieux qu’ait tentés une imprimerie particulière. M . H erbert P. H orne a créé trois fontes, toutes inspirées du romain des anciens imprimeurs italiens. Le premier de ces caractères, le “ M ontallegro” (p. 265), a été établi pour M M . Updike et Cie, de la “ M errym ount Press”, à Boston, aussi son examen nerentre guère dans le cadre de cet article. En 1907 M . H . P. H orne a dessiné pour M M . Chatto et W indus un caractère intitulé “ Florence”, avec lequel on a tiré, sur la demande des éditeurs, “ Le Roman de la Rose”, “ Les Petites Fleurs de St. Francois ”, les “ Chansons avant le lever du soleil ” de Swinburne, “ Virginibus Puerisque” (Aux Vierges et aux Enfants) de Stevenson, ainsi que les Poésies du même, à la “ Arden Press” . Ce caractère (p. 31) aun aspect net, et, à bien des égards, on pourrait le prendre comme modèle pour les travaux courants. Les majuscules en lignes continues, comme Aldus et d’autres grands imprimeurs vénitiens se plaisaient à les employer, sont d’un effet particulièrement charmant. Le caractère “ Riccardi Press” (pp. 33 e t 35) de M . Horne a été dessiné pour la Société Médicis, qui a 9


fait tirer àla “ Chiswick Press” nombre de belles éditions, parmi lesquelles un Horace, la “ Mort d’A rthur” de Malory et les “ Contes de Canter­ bury ”. Il est un peu plus lourd comme aspect que le “ Florence” et s eloigne un peu plus du genre humaniste. Il a été également fondu un mo­ dèle plus petit, qui a eu beaucoup de succès. Il faut ajouter a la serie des fontes appartenant à des particuliers le caractère “ Ewell”, dessine par M. Douglas Cockerell pour M M. Methuen et Cie, qui vont bientôt publier le premier livre auquel il aura servi, uneédition de 1’“ Imitation de JésusChrist”. Ce caractère, bien que compact, est fort gracieux ; il est inspiré d’un de ceux qu’employait un imprimeur de Rome, Da Lignamine. -M Une des fontes les plus intéressantes, parmi celles qui appartiennent à des particuliers, c’est le caractère grec “ O tte r”, dessiné par feu M. Robert Proctor, et que l’on verra sur la page de l’Odyssée reproduite p. 43. Le caractère grec avec lequel sont composées la plupart de nos éditions de classiques procède d’une cursive introduite par Aldus vers le commencement du XVIe siècle, et ne se recommande ni par la beaute ni par la clarté. Les majuscules surtout sont laides, elles appartiennent pres­ que toujours à ce genre “ moderne” que Bodoni a créé. Proctor prit pour modèle la plus belle des vieilles fontes grecques, celle qui a servi au Parmi les fontes que “ Complutensian Polyglot” imprimé en 1514. l’on vend pour les travaux courants, aucun n’a autant été en faveur que le “ Caslon ancien”, dans les différents “corps” ; et ce qui témoigne éloquem­ ment de son mérite, c’est qu’à présent, près de deux siècles depuis sa création, on l’emploie, pour les beaux livres, plus que tout autre carac­ tère. Le texte de ce numéro spécial du Studio est imprimé en “ Caslon ancien”, ainsi que les pages, composées à l’Ecole centrale des Arts et Métiers, qui sont reproduites aux folios 45 et 47. La renommée de ses caractères créa à Caslon des rivaux, outre Baskerville. L ’un d’eux fut Joseph Fry, médecin de Bristol, qui se fit fondeur en 1764, et créa une série de caractères un peu analogues à ceux de Baskerville. Mais quel­ ques années plus tard, semble-t-il, les caractères Caslon recouvrèrent leur avantage, et Fry mit sur le marché une nouvelle série, qui imitait franche­ ment les Caslon. Ces deux séries de Fry ont été reconstituées depuis quelques années par MM. Stephenson et Blake, de Sheffield, qui, en 1906, achetèrent la fonderie de Sir Charles Reed et fils, à laquelle celle de Fry avait été annexée. Comme les “ Caslon ancien”, ces séries furent refondues sur les anciennes matrices, ou les anciennes matrices re­ frappées sur les anciens poinçons, du moins sur ceux qui étaient restés. Jg Depuis que, vers le milieu du dernier siècle, on a composé des fontes néo-anciennes, les nouveaux caractères que l’on a fabriqués pour les travaux courants n’ont presque toujours été que de simples variations sur le modèle déjà en faveur. Les fondeurs ont peu tiré parti de l’abon­ dance de beaux caractères qu’offrent les vieux livres italiens, lorsqu’on 10


a assez de goût et de talent pour les adapter aux besoins modernes. Ce­ pendant M M . Shanks et fils, les fondeurs de Red Lion Square, se sont reportés à cette source pour en tirer leur série nouvelle “ Dolphin ” (p. 41 ), qui se recommande par bien des éléments de beauté. Elle est basée sur le romain de Jenson, mais les traits sont un peu plus épais. Les poinçons ont été établis par M . E. P. Prince, qui a également établi ceux de la “ Kelmscott Press ” et de bien d’autres imprimeries particulières. JÈf Une étude intelligente des modèles italiens nous a valu aussi le nouveau caractère “ Kennerley” (p. 39), dessiné par un Américain, M. Goudy, que M M . Caslon vont bientôt mettre sur le marché. Ce caractère n’est nullement la copie d’un modèle ancien. Il est original ; mais M . Goudy a si bien étudié le dessin des lettres, qu’il a su rendre à l’alphabet romain une bonne part de cette allure humaniste que les premiers imprimeurs italiens avaient héritée de leurs prédécesseurs, les copistes du début de la Renaissance. Outre la beauté du détail, ce caractère a une beauté d’ensemble ; et les lettres, assemblées en mots, semblent se lier avec cette manière naturelle qui est si fréquente dans les modernes. Le “ Kennerley ” est d’une grande clarté, il n’a aucun de ces éléments étranges qui risquent tant de déplaire au lecteur moderne. Depuis que le premier Caslon commença à fondre des caractères, vers Il y a 1724, on n’a rien vu d’aussi parfait dans la typographie anglaise. maintenant tant de livres composés à la machine que, malgré toutes nos préférences pour la composition à la main, nous ne pouvons passer sous silence les caractères qui servent pour ce procédé. Ces caractères, en général, semblent moins beaux que ceux qu’on emploie à la main ; mais cette infériorité est surtout accidentelle, et tient sans doute à ce que, pour l’établissement des modèles ou la fabrication des poinçons — laquelle se fait également à la machine — on n’a pas des techniciens aussi habiles. Cependant, la Compagnie des Monotypes Lanston a donné une ou deux très belles séries. L ’une d’elles est la série “ Im p rin t” (Empreinte), adaptée d’une des fontes qu’employait au X V I e siècle Christophe Plantin, le célèbre im primeur d’Anvers. Ces caractères sont francs et clairs, et les pages qu’ils perm ettent de composer sont à la fois agréables comme aspect et faciles à lire. En outre, ils sont assez modernes pour ne présenter aucun détail qui puisse surprendre le lecteur ordinaire. SS Aucun art ne peut vivre en se bornant à reproduire des formes an­ ciennes ; et, si l’on considère le rôle qu’ont joué les fondeurs d’autrefois et ceux d’aujourd’hui dans l’art du livre, on ne peut s’empêcher de voir comment et d’après quels précédents on pourra plus tard créer de bons caractères. Nous avons vu que les premiers imprimeurs tiraient leur in­ spiration des meilleurs manuscrits de leur époque. Mais l’invention de l’imprimerie tira l’art du copiste. Toute source de vie et de beauté pour l’art de l’écriture était tarie ; avec les lettres en plomb, il n’y avait plus 11


que la tradition qui pouvait leur donner ou leur conserver l’elegance. Les changements qu’elles subirent ne purent être que funestes, à moins que ce fussent simplement des retours aux formes abandonnées tempo­ M. Guthrie, de la “ Pear-tree Press” à Bognor, bien rairement. convaincu du sens fatal de cette tendance qu’il considère comme inevi­ table et irrésistible, a renoncé entièrement aux caractères ; il imprime ses livres sur des planches en relief, qu’il a gravées de sa belle écriture. Un pareil procédé, assurément, ne saurait s’appliquer à la grande majo­ rité des livres, en admettant même que l’on renonce aux beautés que présente un livre bien imprimé en typographie. Et rien ne justifie un pareil pessimisme, car depuis quelques années l’art du copiste même s’est régénéré ; et la plupart des lecteurs du Studio connaissent les beaux ouvrages de la section de calligraphie fondée il y a une dizaine d’années par M. Edward Johnston, et reprise par son élève M. Graily Hew itt, à la “ Central School of Arts and Crafts ” à Londres. L ’imprimeur d’aujourd’hui ne pourrait-il se reporter à ces modèles, pour trouver de beaux caractères ? Assurément, la typographie ne doit pas reproduire simplement l’écriture ; elle doit présenter sans fausse honte les particu­ larités que lui impose la nature de son métal et de celui du poinçon. Elle doit être facile à lire, et d’un aspect qui plaise ; de plus, elle doit, tout en respectant les traditions du passé, satisfaire aux idées de notre époque. Mais un calligraphe dont l’œil et la main ont été exercés à donner une belle écriture spécialement destinée au livre imprimé, peut seul connaître les multiples subtilités que présentent ces lettres, et trouverles moyens d’y satisfaire dans lafonte. Si les écoles d’écriture peuvent donner de pareils techniciens, elles rendront de grands services à tous ceux qu’intéresse l’art du livre. Notre espérance peut se justifier, car des spécialistes ainsi formés sont allés en Allemagne, et y ont exercé une sérieuse influence sur la fabrication des caractères modernes ; et, suprême ironie, les fondeurs allemands envoient en Angleterre des caractères nouveaux inspirés de créations anglaises dont les fondeurs de GrandeBretagne semblent n’avoir jamais entendu parler.

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tr « r » c 4 w -c c r o p p e o , a n c t

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(Reproduced by permission o f the Trustees o f the Keim scott Press)

KELM3COTT PRESS : PAGE FROM “ THE WORKS OF GEOFFREY CHAUCER” PRINTED IN THE “ CHAUCER” TYPE DE8IGNED BY WILLIAM MORRI8. ILLUSTRATION BY 8IR EDWARD BURNE-JONE8, BART., BORDER AND INITIAL LETTER BY WILLIAM MORRI3

Rath m the Ram bîs halte cours yronne, Hnd smale foweles maken melodye, C bat slepen al tbe n yg b t w ith open eye, So priketb bem nature in b ir corages ; Cbanne longen folk to goon on pilgrimages, Hnd palmeresfortose ken straungestronde s Co feme balwes, kowtbe in sondry londes ; Hnd specially, from every sbires ende O f Cngelond, to Caunterbury they wende, Cbe booly b lis f ul m artir fo r to seke, C bat bem batb bolpen wban that they were seeke. I f l L that in th a t seson on a day, in Soutbwerk at tbeCabard as X lay, Redy to wenden on my p ilg rym age Co Caunterbury w ith fu l devout C fjH C H prille w ith bis sboures soote corage, C bedrogbteof JVïarcb batb percedtotberoote, H t nygbt were come in to th a t bostelrye Hnd batbed every veyne in swicb licour, d e l nyne and twenty in a compaignye, O f wbicb vertu en gen dr ed is tbe flour; O f sondry folk, by aventure yfalle d b a n Zepbirus eek w ith bis swete breetb In felawesbipe,and pilgrim es were they alle( Inspired batb in every b o lt and beetb Chat toward Caunterbury wolden ryde.


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X X X II» bow the d o r m came to the Bowe, and bow be was robbed o f a cup; and bow be fe ll on tbe f o lk / ? ^ at all w ith self/wie lding tbe craft o f tbe wornvh oards De sought o f hie own w ill, who sore him self harmed; B u t fo r threat o f oppres sion a thrall, o f I wot n o t d h ic h bairn o f mankin d, fro m blows w ra th fu l fled, Bouse/needy forsoo th,and hied him therein, H man by g u ilt troubled» ‘Chen soon i t betided C ha t therein to the guest there stood g risly terror; However tbe wretched, o f every hope waning Che ill/shap en w ight, whenas tbe fear gat him, Che treasure/vat saw ; o f such there was a many U p in th a t earth/house o f treasures o f old, Hs them in the yore/days, though what man I know no t, Che huge leaving s and loom o fa kindred o f high ones, d e ll th in kin g o f though ts there bad bidden away, Dear treasures. B u t all them bad death borne away In tbe times o f erewbile; and the one at the last O f tbe dough ty o f that fo lk th a t there longes t lived, Cbere waxed be friend/s ad, yet ween’d be to tarry, C ha t he fo r a little those treasures tbe longso me JVIight brook fo r himself» B u t a burg now all ready d o n n 'd on tbe plain nigh tbe waves o f tbe water, jWw by a ness, by narrow /crafts fasten'd; d it b in there then bare o f tbe treasures o f earls C hat herd o f the rings a deal bard to carry, O f gold fa ir beplated, and few words he quoth :

K E L M S C O T T PRESS: PAGE FROM " T H E TA LE OF B E O W U L F ” PR IN T E D IN T H E " T R O Y ” TY P E D ES IG N ED BY W IL LIA M MORRIS (R EPR O D U C ED BY P E R M IS SIO N OF T H E T R U S T E E S O F .,T H E K ELM SC O TT PR E 88) 17



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N O T E BY W IL L IA M M O R R IS X l V j j K i O N H IS A IM S IN F O U N D IN G T H E K E L M SC O T T P R E S S S /? I B E G A N printing books with thehopeofproducingsomew hich q l X l y would have a definite claim to beauty, while at the same time AzzU.^?'|fXS they should be easy to read and should not dazzle the eye, or trou, ble the intellect of the reader by eccentric city of form in the letters. I have always been a great admirer of the calligraphy of the Middle Ages, & ofthe earlier printin g which took its place. As to the fifteenth, century books, I had noticed that they were always beautiful by force ofthe mere typography, even without the added or, € nament, with which many of them are 1 so lavishly supplied. And it was the es, ® senceofm yunderta kingto produce books fl which it would be a pleasure to look upon /g as pieces of printing and arrangem ent of \ type. Looking atmy adventure from this point of view then, I found I had to con, sider chiefly the following things: the paper, the form of the type, the relative spacing of the letters, the words, and the

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K E L M S C O T T PR E SS : PAGE P R IN TED IN T H E " G O L D E N ” TYPE D ESIG NED BY W IL L IA M MORRIS (R E PR O D U C ED BY PERM ISSIO N OF T H E T R U S T E E S OF T H E K E LM S C O TT PRESS)

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oua hanno penne:o fquame:o cortecria:ogufcio: comefono laTeftugine:oueram en te hâno lapelle pulita:com e fono leferpi.Ta glâdo laparte difopra delle pêne no crefco no : fueglendo le nrnettono :Glinfefti hanno ale di pannicoli & cofi le rondini marine & epipiftrel luMa lale diquefti hanno ledita. Dalla gro iïa pelle efcono epeli afperi. Le femme glha'no piu fottili.Ecauagli nel collo & eleoni nelle fpalle glhanno maggiori. Etafli glhanno nelle gote drento & ne piedidequ ali duecofeT rogo attnbuifc e ancho ra alia lepre:& con quefto exemplo conclude cheglhuo minilibid inofi fono pilofi.La lepre e uelodffim a fopra tutti glanimali.Solo Ihuomo mette epeli nelletaap taagene raretllche fenon e:dimoftr a flenlita cofi nel mafchio come nella femina. Epeli nel h u om o parte fingenera no infieme:p arte pot. Q uegli chefono infiemeco n lui generati non manchon o dipoi come ne anchora m olto.Sonf i trouateal chuneche quando get tono ecapellr diuentano inualideicome anchora nel fluxo del meftruo. Equadrup edi m udano ogni anno. Amafchi crefcono aflat nel capo & poi nella barba. Taglati non rimettono tn fu lataglatur acomerim ettono lherbe:m aefconinf uoridalla radice.Cr e fcono in certe malattie & maximen ella toffa ÔCnella uecchiaia & ne corpi morri. E co geniti caggiono piu tofto a libidinofi :M a enati crefcono piu tofto. Nequadru pedi in grofiano per la uecchiaia & lelane diuentano piu rade.Edoffi dequadru pedi fono pilo ft : euentri fanza pelo. De chuoi de buoi cocendogli fifa optima colla. Item de tori. So lo ditutrigla nim aliIhuom o mafchio halepopp e:neglaltr ianimalie mafchihâ no cer ri fegnidipo ppe:M a n e anchora le femine hanno lepoppe fenon quelle che poflono nutrireefigluoli. Q uegli che generano huoua non hanno poppe:Ne (Tuno animale ha ladle fenon quegli che generono animali.T ragluccelli folo elpipiftrello.Credo che fia fauolofo quello che fidice delle Streghe che müghino ellaéte inboccha a fâdulli.E nelle Beftemie antiche quefto nom edi ftreghetM a non fifache uccello fi fia. N A T V R A . D ELLE P O P P E DEGLAN IM A LI.CAP.X L. Lafine dolgono lepoppe dopo elparto:Ilperche Ifuezano lafinino elfexto m e' a fe:conaof ia che lecaualle dieno lapoppa un anno.T utti glanimali che hâno u n ghia dun pezo non generano piu chedue per uoltaine hanno piu che due poppe & q l le nel pedhgnon emel medefimo luogho lhanno quelle che hanno lunghiad iduepezi & fono cornute:le uacche quattro.de pecore & capre due.Quel leche partorifco no piu chc due & hanno le dita nepiedi hanno moire poppe per tutto eluentre in due filari. Le troi e generofe hanno dodici poppe: le uu Igari due m eno. Similmen te le cagne. A l' chune hanno quattro in mezo del corpotcom e fono lepanthere.Alchun e due chôme fono le lioneffe.L ohelephan te folo ha due poppe fotto lebraccia & no nelpedto .Nef funa che habia dita nepiedi ha poppe nel pedtigione.Eporcellini prima nati fucciano leprime poppe & benche habbino laltre preffo alia bocca:ciafchuno conofce lefue in quello ordine che e nato co quella finutnfce & non con altra.Et leuato un porcellfo

PAGE FROM T H E “ P L IN Y ” P R IN T E D A T V E N IC E BY NICOLAS JENSO N IN 1 4 7 6 21



— > I C C O M E D IC E I L F IL O S O F O N E L P R IN C IP E ) della Prim a Filosofia ‘ tu tti g li uomini naturalmente desi* -x derano d i sapere.’ La ragione d i cbe puote essere, cbe ciascuna cosa, da provvidenza d i p ro p ria nature impinta, è inclinabile a lb sua perfezione. Onde, acctoccbè la scû enza è [’ultima perfezione della nostra anima, nella quale sta la nostra ultima félicita, tu tti naturalmente al suo desiderio siamo soggetti. Veramente da questa nobilissima perfezione mold sono p riv a ti per diverse cagioni cbe dentro d a ll’ uomo, e d i fiio ri da esso, lu i rimuovono d a ll’abito d i scienza. (QjDentro d a ll’uomo possono essere due d ife tti e impediment!: l ’uno dalla parte del corpo, l ’altro dalla parte dell’anima. D a lla parte del corpo è, quando le p a rti sono indebitamente disposte, siccbè nulla ricevere pub ; siccome sono sor* d i &i muti, e loro sim ili. D a lla parte dell’anima è, quando la malizia vince in essa, siccbè si fa seguitatrice d i viziose dilettazioni, nelle quali riceve tanto inganno, cbe per quelle ogni cosa dene a vile. D i fiio ri d a ll’uomo possono essere similmente due cagioni intese, l ’una la cura fam igliare &l>civile, la quale convenevolmente a sè dene degli uom ini i l m aggior numéro, siccbè in ozio d i speculazione essere non possono. L ’altra è i l d ife tto del luogo ove la persona è nata e nudrita, cbe talora sara da ogni stu dio non solamente private, ma da gente studiosa lontano. ( ^ L e due prim e d i queste cagioni, cioè la prim a dalla parte d i dentro la prim a dalla parte d i fiio ri, non sono da vituperare, ma da scusare d i perdono degne; le due altre, a w e , gnacbè l ’ una p iù , sono degne d i biasimo e d ’abominazione. M a n i/ festamente adunq; pub vedere cbi bene considéra, cbe pocbi riman* gono quelli cbe a ll’abito da tu tti desiderate possano pervenire, ô i innumerabili quasi sono g l’ im pediti, cbe d i questo cibo da tu tti sempre vivono affamati. O beati que’ pocbi cbe seggono a quella mensa ove il pane degli A n g e li si mangia, e miseri quelli cbe colle pecore banno comune cibo!

A S H E N D E N E P R E 8 8 : PAGE PR IN T E D IN G REAT PRIM ER TYPE M O D E L L E D UPON T H E TYPE USED BY 8 W E Y N H E IM AND PA N N AR TZ A T SUBIACO IN 1 4 6 5


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FOR THE LIBERTY OF UNLICENC’D PRINTING. M m HEY t

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W H O TO ^STA TE|

WITH DOUBT ofWHAT-WILL

BE THE SUCCESSE, OTHERS WITH FEARE OF W HA T WILL BE THE CENSURE; SOME WITH HOPE, OTHERS W ITH CONFIDENCE OF W HAT THEY HAVE TO SPEAKE. AND ME PERHAPS EACH OF THESE DISPOSITIONS, AS THE SUBJECT WAS WHEREON I EN/ TER'D, MAY HAVE A T OTHER TIMES VARIOUSLY AFFECT/ ED; & LIKELY MIGHT IN THESE FOREMOST EXPRESSIONS NOW ALSO DISCLOSE WHICH OF THEM SWAY'D MOST, BUT T H A T THE VERY ATTEM PT OF THIS ADDRESSE THUS MADE, AND TH E THOUGHT OF WHOM IT HATH RE/ COURSE TO, H ATH GOT THE POWER WITHIN ME TO A PASSION, FARRE MORE WELCOME THEN INCIDENTALL TO A PREFACE, WHICH THOUGH I STAY NOT TO CONFESSE ERE ANY ASKE, I SHALL BE BLAMELESSE, IF IT BE NO OTHER, THEN THE JOY AND GRATULATION WHICH IT BRINGS TO ALL WHO WISH & PROMOTE THEIR COUNTRIES LIBERTY; WHEREOF THIS WHOLE DISCOURSE PROPOS'D WILL BE A CERTAINE TESTIMONY, IF NOT A TROPHY. FOR I THIS IS NOT THE LIBERTY WHICH WEE CAN HOPE, TH A T

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From The Forest

From The Forest

RINKE to me, onely with thine eyes, And I will pledge with mine: Or leave a kisse but in the cup, And lie not looke for wine. The thirst, that from the soule doth rise, Doth aske a drinke divine: But might I of Jove’s Nectar sup, I would not change for thine. I sent thee, late, a rosie wreath, Not so much honoring thee,

XVIII. TO CELIA.

At morne, and even, shades are longest; At noone, they are or short, or none: So men at weakest, they are strongest, But grant us perfect, they're not knowne Say, are not women truly, then, Stil’d but shaddowes of us men?

OLLOW a shaddow, it still flies you, Seeme to flye it, it will pursue: So court a mistris, shee denyes you; Let her alone, shee will court you. Say are not women truely, then, Stil'd but shaddowes of us men?

XVII. T H A T WOMEN ARE BUT MEN’S SHADDOW ES.

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Drink to me on/ly with thine eyes, &

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From Joseph îî Ritson's Collection Drink to me ondy with thine eyes, & of English 2$ft R - J — --------------- 4— Songs. ’J i s îâ 18th Cenz Drink to me ondy with thine eyes, & tury air. A AA A A -------------Â J----------* —TI------- M T ’4J 1I—4t4--- 4— *6g— — ----------- ----------

As giving it a hope, that there It could not withered bee. But thou thereon did'st only breathe, And sent'st it backe to mee: Since when it growes, and smells, I sweare, Not of itself, but thee.



THE MIDDLE OF NIGHT BY T H E ^ § 2 1 CASTLE CLOCK, kf% AND THE OWLS HAVE A W A K J æ ENED THE CROWING COCK, PCf I T U —W HIT ! TU WHOO ! M g ? AND HARK, AGAIN! THE C R O W /< 1 ING COCK, y HOW DROWSILY IT CREW. CM

E R A G N Y P R E S S : O P E N IN G

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FROM B O CCA CCIO ’S L E T T E R TO PE­ T R A R C H , DESCRIBING HIS VISIT TO FRANCESCA, P E T R A R C H ’S D AU G HTER, AT VENICE, IN T H E YEAR M CCCLXVII, & TELLIN G OF ELETTA , FR A N C E SC A ’S L IT T L E DAUGHTER. E sat chatting in your garden, and some of your friends who were there joined in the talk. Francesca most graciously pressed me to make myself at home, and proffered me your books & all your belongings,-all she had I was to consider mine; but not for a moment did she forget the modest demeanour of the perfect wife. She was welcoming me, when, lo, there before me was your dear little Eletta, my little friend ! How gracefully she came along ! One could not have ex­ pected such grace in so young a child. Before she could know who I was, she smiled at me so sweetly. W h at joy was mine when I saw her !W hat a hunger seized my heart as I held her in my arms I At first I thought it was my own girlie-the little maid once mine. N eed I say more ? You’ll hardly believe me. But ask Doctor W illiam of Ravenna and our friend Donatus. T hey know. Your little Eletta is the very image of my lost one. She has the same laugh, the

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FLO R EN C E PRESS: PAGE FROM BOCCACCIO’S " O L Y M P IA ” SET IN ENGLISH TYPE D ES IG N ED BY H E R B E R T P. HO R N E , AND P R IN TED AT T H E ARDEN PRESS, L E T C H W O R T H , FOR M ESSRS. CHATTO AND W1NDUS

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THE SONNETS OF MR. WILLIAM SHAKESPEARE : TO THE ONLIE BE­ GETTER OF THESE INSUING SON­ NETS, MR. W. H., ALL HAPPINESSE AND THAT ETERNIT IE PROMISED BY OUR EVER-LIVING POET WISHETH THE WELL-W ISHING ADVEN­ TURER IN SETTING FORTH.- T . T. THE FIRST SONNET FOLLOW ETH

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'll— ROM FAIREST CREATURES W E DEr=4 SIRE INCREASE. THAT THEREBY TL BEAUTY’S ROSE MIGHT NEVER DIE. BUT AS THE RIPER SHOULD BY TIME DE­ CEASE, HIS TENDER HEIR MIGHT BEAR HIS MEMORY: BUT THOU. CONTRACTED TO THINE OWN BRIGHT EYES. FEED’ST THY LIGHT’S FLAME WITH SELF-SUBSTANTIAL FUEL. MAKING A FAMINE WHERE ABUND­ ANCE LIES, THYSELF THY FOE, TO THY SW EET SELF TOO CRUEL. THOU THAT ART NOW THE WORLD’S FRESH ORNAMENT & ONLY HERALD TO THE GAUDY SPRING. WITHIN THINE OWN BUD BURIEST THY CONTENT AND, TENDER CHURL, MAK’ST WASTE IN NIGGARDING. PITYTHE WORLD, OR ELSE THIS GLUTTON BE, TO EAT THE WORLD’S DUE, BY THE GRAVE AND THEE. H HERE FOLLOWS SONNET THE SECOND _______

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RICCARDI PRESS: PAGE FROM “ SONNETS OF S H A K E S P E A R E ” PR IN T E D IN 14 AND 11 P O IN T CAPITALS DESIG NED BY H E R B E R T P. HO RNE. BORDER FROM BERNARD PICTOR AND ER H A R D T R A T D O LT ’S*' APPIANUS.” 1 4 7 7

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M arius the E p icu rean stream of moving lights across the w hite Forum , up the great stairs, to the palace. And, in effect, that night w inter began, the hardest that had been known for a lifetime. T h e wolves came from the mountains; and, led b y the carrion scent, devoured the dead bodies w hich had been hastily buried during the plague, and, emboldened b y their meal, crept, before the short day was well past, over the walls of the farm ­ yards of the Campagna. T h e eagles w ere seen driving the flocks of smaller birds across the dusky sky. Only, in the city itself the w inter was all the brighter for the contrast, among those who could pay for light and warmth. T h e habit­ makers made a great sale of the spoil of all such furry crea­ tures as had escaped wolves and eagles, for presents at the ‘ Saturnalia *; and at no time had the w inter roses from C ar­ thage seemed more lustrously yellow and red. C H A P T E R XIII. T H E ‘M ISTR ESS AND M O T H E R ’ O F PA L A C E S "Y\ F T E R that sharp, brief w inter, the sun was already at /A \ work, softening leaf and bud, as you might feel by a .yç j k faint sweetness in the air ; but he did his work be­ hind an evenly w hite sky, against w hich the abode of the Caesars, its cypresses and bronze roofs, seemed like a picture in beautiful but m elancholy colour, as Marius climbed the long flights of steps to be introduced to the em peror Aurelius. A ttired in the new est mode, his legs wound in d ain ty 4fasciae ’ of w hite leather, w ith the heavy gold ring of the 4 ingenuus,’ and in his toga of ceremony, he still retained all his country freshness of complexion. T h e eyes of the 4 golden youth ’ of Rome w ere upon him as the chosen friend of Cornelius, and the destined servant of the em peror; but not jealously. In spite of, perhaps partly because of, his habitual reserve of m anner, he had become ‘the fashion/ even among those who felt instinctively the irony w hich lay beneath that rem ark­ able self-possession, as of one taking all things with a differ­ ence from other people, perceptible in voice, in expression, and even in his dress. It was, in truth, the air of one who, entering vividly into life, and relishing to the full the deli­ cacies of its intercourse, yet feels all the while, from the point

RICCARDI PRESS : PAGE FROM W A LT E R P A TE R ’ S “ M ARIUS T H E E P IC U R E A N ,” PR IN T E D IN 11 P O IN T FO U NT D ES IG N ED BY H E R B E R T P. HO RNE

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C A PIT V L V M V I.IN T E R R O G A T E DE EX' ERC ITIO A N T E C O M M V N IO N E M V O X DIS CIP VLI V M T V AM D IG N IT A T E M , D O M b

n e , et meam uilita tem p e n so , uald e co n tr em i' sco et in me ipso c o n fu n d o r. Si enim n o n ac* cedo uitam fugio , et si indig ne me inge ssero offen sam in c u rro . Q uid ergo facia m , D eus m eus, auxi ' liato r m eus in nece ssita tibus m eis? T u doce me uiam rec ta m , p ro p o n e b reu ealiq u o d ex ercit iu m sacra e c o m ' m unio ni c o n g ru u m . V tile esten im scire q u a lite rsc ili' cet deu o te ac reu eren ter tibi prae p arare debe o cor m e ' u m a d recip iend um sa lu b rite rtu u m sacra m entu m , seu etiam celeb rand um tarn m agnu m et diuin um sacri fici' um .

C A PIT V L V M V II. DE DIS CVS SIO NE PR O ' PR IA E C O N SC IE N T IA E ET E M E N D A T b O N IS PRO POS ITO VOX DIL ECT I V P E R O M N IA C V M S V M M A H V M IL b

tate cord is et supp lici reu eren tia, cum plen a fide \ e tp ia inten tione h o n o ris Dei adho c sacra m entu m celeb rand um tra c ta n d u m et sum endu m o p o rte t Dei sace rdote m acce dere . D ilige nter exam ina cons ci' entia m tu a m , e tp ro poss e tu o uera cont rition e ethu m ili conf essio ne earn m u n d a et c la rific a ,ita u tn il grau e ha* béas a u t scias q u o d te rem orde at et liber um acce ssum im p ed iat. H ab eas displ icent iam om nium pecc atoru m tu o ru m in g e n e ra li, et p ro quot idian is exce ssibu sm agis in speci al! dole as et gem as. E t si tem pus p a titu r, Deo in secre to cord is cunc tas conf itere pass ionu m tu aru m m iseri as, Inge m isce et dole quod ita carna lis adhu c es et m u n d a n u s, tarn im m ortif icatu s a pass ionib us, tarn plen us conc upis cent iarum m otibu s, tarn incu stod itus

A B E R D E E N U N IV E R S IT Y PR E SS : PAGE FROM T H E " DE IM IT A T IO N E C H R IS T I” P R IN T E D IN T H E “ E W E L L ” TYPE D ESIG NED BY DOUGLA S C O C K E R E L L FOR MESSRS . M E T H U E N AND CO.

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A N O T E O N T H E SPECIMENS OF LETTER IN G , ILLUML N A T IO N , P R IN T IN G A N D BOOKBINDING S H O W N A T T H E EXHIBITION OF A R T S & C R A FT S HELD A T T H E N E W G R O SV EN O R GALLERY, BOND ST., LO N D O N , W . T the Exhibition of A rts and Crafts nothing gives such complete satisfac­ tion as the fine specimens of writing done by M r. Edward Johnston and by M r. Graily H ew itt, and other disciples of the school of lettering which he has established. T he importance of these exhibits is, of course, not to be gauged by the actual beauty of the specimens themselves, though in many cases th at is very great indeed. If we encourage fine writing, it is not because we wish to hang on our walls w ritten and gilded texts from the Psalms, or to treasure in our cabinets finely illuminated passages from Keats or from the Book of Job ; it is because fine writing w ill give us fine lettering, wherever lettering is used, w hether in our printed books, or on the hoardings in the streets, or in the advertisement columns of our newspapers, or on the monu­ ments and memorials in our graveyards and churches. It is the chief glory of the school th a t the fine lettering which is taught there has already begun to penetrate to all these places. It is also finding its w ay into the typefounders’ specimen books, and it is well for the future of printing th a t it should do so. Just as in the first years of printing the typefounders produced beautiful letter because the fine w riting of their day gave them their inspiration and their models, so in this modern school of writing we have the best hope for the inspiration and the models which will enable our typefounders to give us fine letter in the future. T he value of the work of the school to the printer is shown at the Grosvenor Gallery in the versai and initial letters w ritten for the splendid quarto Virgil printed by M r. Hornby at the Ashendene Press, in the fine books from the Doves Press, in the exhibit of type-letter designed by Miss Zompolides and used at the A rden Press in printing their folio volume on “T he Gold and Silver of W indsor Castle,” and in other works of merit.

PAGE P R IN T E D IN T H E “ K EN N E R L E Y " T Y P E , 14 PO IN T, D ES IG N ED BY FR ED ER IC K W. GOUDY AND CAST BY H. W. CASLON AND CO. L TD . IN IT IA L L E T T E R BY PAUL W O O DRO FFE, L E N T BY T H E ARDEN PRESS

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A N O T E O N T H E SPEC IM EN S O F L E T T E R IN G , IL L U M ­ IN A T IO N , P R IN T IN G A N D B O O K B IN D IN G S H O W N A T T H E E X H IB IT IO N O F A R T S A N D C R A F T S H E L D A T T H E N E W G R O S V E N O R G A LLER Y , B O N D S T R E E T , W. T the Arts and Crafts Exhibit ion nothing gives such complete satisfac tion as the fine examples of writing done by Mr. Edward Johnsto n and by Mr. Graily H ew itt,and by other disciples of the school of lettering of which he is the founder. The importa nce of these exhibits is, of course, not to be measured by the beauty of the specimens them ­ selves, althoug h in m any cases that is very great indeed. Ifwe encourage fine writing , it is not because we wish to hang on our walls written and gilded texts from the Psalms or to treasure in our cabinets finely illumina ted passages from Keats or the book of Job ; it is because fine writing will give us fine lettering, wherev er letter is used, w hether in our printed books, or on the hoardin gs in the streets, or in the advertis ement column s of our newspapers, or on the monum ents and memorials in our graveya rds and churches. The glory of the school is that the fine lettering which is taught there has already begun to penetra te to all these places. It is also finding its w ay into type­ founder s’ specimen books, and it is well for the future of English printing that it should do so. Just as in the first years of printing the typefou nders produce d beautifu l letter, because the fine writing of their day gave them their inspiration and their models, so in this modern school of writing we have the best hope for the inspiration and the models which will enable our typefou nders to give us fine letter in the future. The value of the work of the school to the printer is shown at the Exhibition in the versai and initial letters w ritten for the splendid quarto Virgil printed at the Ashendene Press by Mr. H ornby, in the fine books from the Doves Press, in the framed exhibit of type-letter designed by Miss Zompolides and used at the Arden Press in printing their folio volume on “ The Gold and Silver of W indsor Castle.” So far, howeve r, the school has not produced a letter suitable for printing the text of a book. We feel sure that, if training and study be directed to that end, there may be designed under its influence founts of type-letter as graceful in the lower-case as in the majuscules, which shall fulfil all the requirem ents of modem printing . The true lines of develop ment would seem to be those of the Italian humanistic letter of the fifteenth century , which gave the early printers their first roman letter. Q, Book illustration is not so well represented at the Exhibition as we should have wished. M any of the exhibits show a lack of the sym pathy which should attach the drawing to the printed page which it is to accom­ pany. It is, perhaps, difficult to bring the ordinar y three-co lour book

PAGE P R IN T E D IN T H E " D O L P H IN OLD S T Y L E ” T Y P E , 12 PO INT D E 8 IQ N E D AND CAST BY P. M. SHANKS AND SONS

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OAYSŒIAC B1BÀOC ACYTCPA. IOAKH^KDN ArOPA. THÀ6MAXOY ATTOAHM1A. ’H juloç X’ H piyeN eia tpotNH poX oX aK TvX oç ’H œ ç , œpNVT d p ’ eg evNHcpiA ’O à v o ’cjhoç q>iXoç v îô ç , eïjuuxra è o o d u e N o ç n e p i Xè gitpoç o g v get œjuicp, n o tftfi À’ vtto X in a p o ïo iN IX hooto KaXà neX tX a, 6 h à ’ ÏJuieN en e a X d u o io eeœ eNaXiyKioç o n t h n . a ï \ p a Xe KHpvKetftfi X iyvcpeoyyoïtfi KeXevcye KHpVtftfSlN ayopH N X e KCtp H KOJULOGùNTaÇ ’A x a i o v ç

OÎ JU18N 8KHpV(7OON, TOI X’ HyetpoNTO JUldX’ œKO. a v r à p enei p HyepeeN ôuH yepeeç t êyeNONTo, fîîï p ÏJX8N 8iç dyopH N , TraX duy X’ 8xs xaX neoN e y x o ç ovk oioç, â u a tcp y e kvncç n ô X a ç à p y o i cttonto. eeorreo’iHN X’ d p a Tœ y e x d p iN KaTexevsN A ûhnh . t o n X’ d p a naN T eç X a o i enepxôjuteNON ûhsvnto * 8J8TO X ’ 8N TTaTpOÇ ûûùKCp, eîgCN Xè yépONT8Ç. T oïci X’ en ete’ Hpœç A î y v n n o ç Hpx’ a y o p e v e iN , o ç X h y A p a ï Kvtpoç shn Kai îx v p ia hX h. Kai y à p t o v cpiXoç v îô ç a u aN Tteeœ ’O X v o h ï *lXlON 81Ç 8V7TCoXoN ÏB h KOtXtfÇ 8NI NHVfflN, A n TIÇOÇ aiXJUtHTHÇ TON X’ dypiOÇ 8KTaN8 K vk X oaP 8N OTTHÏ yXaCDVpœ, TTVUOTON X’ ûùTTXltfOaTO XÔpTTON. Tpeîç Xé oî dX X oi eoaN , Kai ô julen UNHtSTHpoiN ôuîX ei, €vpvNOJUtoç X v o X’ ai8N exoN iTaTpcùïa epya* àX X ’ o v X ’ œ ç t o v X hûst’ ôX vpojaeN oç Kai d x ev œ N . t o v 6 y e X a n p v x s ^ n a y o p H O a ro Kai ueTeeine*

OXFORD U N IV E R S IT Y PRESS: PAGE FROM T H E ’ ’ ODYSSEY,” P R IN TED IN T H E " O T T E R ” T Y P E D E S IG N ED BY ROBERT W. PROCTOR

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O V E that long since hast to thy mighty powre Perforce subdude my poore captived hart, And, raging now therein with restlesse stowre, Doest tyrannize in everie weaker part; Faine would I seeke to ease my bitter smart By any service I might do to thee, Or ought that else might to thee pleasing be. And now t’ asswage the force of this new flame, And make thee more propitious in my need, I meane to sing the praises of thy name, And thy victorious conquests to areed, By which thou madest many harts to bleed Of mighty Victors, with wyde wounds embrewed, And by thy cruell darts to thee subdewed. Onely I feare my wits enfeebled late Through the sharpe sorrowes which thou hast me bred, Should faint, and words should faile me to relate The wondrous triumphs of my great god-hed: But, if thou wouldst vouchsafe to overspred Me with the shadow of thy gentle wing, I should enabled be thy actes to sing. Come, then, O come, thou mightie God of Love, Out of thy silver bowres and secret blisse, Where thou doest sit in Venus lap above, Bathing thy wings in her ambrosiall kisse, That sweeter farre then any Nectar is; Come softly, and my feeble breast inspire With gentle furie, kindled of thy fire.

LONDON CO UNTY C O U N C IL C E N TR A L SCH O O L OF ARTS AND C R A F TS : PAGE FROM E D M U N D S P E N S E R 'S " FOUR H YM NS ON EA R TH LY AND H EA VEN LY LOVE AND BEAUTY ” P R IN T E D IN CASLON T Y P E . W O O D C U T IN IT IA L BY W. F. N O R T H E N D . S T U D E N T

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QUE LI QUENS BOUGARS DE VALENCE FAISOIT guere au conte Garin de Biaucaire si grande et si mervelleuse et si mortel, qu’il ne fust uns seux jors ajornés qu’il ne fust as portes et as murs et as bares de le vile a .c. cevaliers et a .x. mile sergens a pié et a ce val; si li argoit sa terre et gastoit son païs et ocioit ses homes. Ç|Li quens Garins de Biaucaire estoit vix et fraies si avoit son tans trespassé. Il n ’avoit nul oir, ne fil ne fille, fors un seul vallet. Cil estoit tex con je vos dirai. Aucasins avoit a non li damoisiax ; biax estoit et gens et grans et bien tailliés de ganbes et de piés et de cors et de bras. Il avoit les caviax blons et menus recercelés et les ex vairs et rians et le face clere et traitice et le nés haut et bien assis, et si estoit enteciés de bones teces, qu’en lui n’en avoit nule mauvaise, se bone non. Mais si estoit soupris d’amor qui tout vaint, qu’il ne voloit estre cevalers ne les armes prendre n’aler au tornoi ne fare point de quanque il deust. Ses pere et se mere li disoient: €[ Fix, car pren tes armes si monte el ceval si deffént te terre et aïe tes homes. S’il te voient entr’ex, si defenderont il mix lor cors et le avoirs et te tere et le miue. Ç Pere, fait Aucassins, qu’en parlés vos ore ? Ja dix ne me doinst riens que je li demant, quant ere cevaliers ne monte a ceval, ne que voise a estor ne a bataille, la u je fiere cevalier ni autres mi, se vos ne me donés Nicholete, me douce amie que je tant aim. Ç F ix, fait li peres, ce ne poroit estre. Nicolete laise ester ; que ce est une caitive qui fu amenee d’estrange terre, si

LONDON CO UNTY C O U N C IL C E N TR A L SCH O O L OF ARTS AND C R A FTS : PAGE FROM “ AUCASSIN AND N IC O L E T T E ," IN OLD FR E N C H , P R IN T E D IN CASLON T Y P E , W IT H DEC O R A TIVE HEA D IN G

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( Reproduced byperm ission o f Messrs. George A llen a n d Co. L td .)


Foule ^pocribie^himlb enîtappe, D oth to hb home eaînsàr.

( Reproduced by permission o f Messrs, George A llen and Co. L td .)

FULL-PAGE ILLUSTRATION BY WALTER CRANE FOR T H E FIRST BOOK OF “ T H E FAERIE QUEENE.” (S IZE OF ORIGINAL WOOD-ENGRAVING 9 j X 7 i INCHES)

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VRRIA, which Bede named Suthnona,commonlycalledSuthrey,and Surrey and by the Saxons, of bor­ dering South (upon the river, Suthrea.for Suth.with thém betokeneth the South, and rea a river or floud) from theWest boundeth partly upon _______________ Barkshire and Hantshire, from the South upon Sussex: and from the East on Kent* toward the North it is watered with the river Tamis, and by it divided from Middlesex. A country it is not very large, yet wealthy enough, where it beareth upon Tamis, and lieth as a plaine and champion country ityeeldeth corne mcetely well, and forrage abundantly especially towards theSouth,where a continuait valley falling lowe by little and little,called in times past Holmesdale of the woods therein, runneth downe very pleasant to behold,by rea­ son of the delectable varietie of grou.es, fields, and medowes. On each side there bee prety hills rising up a great way along in the country, parkes every where re­ plenished with Deare, rivers also full of fish whereby it affordeth for pleasure faire game of hunting, and as delightsome fishing Likened it is by some unto acourse freese garment with a greene gard, or to a cloath of a great spinning and thin woven,with a greene list about it, for that the .inner part is but barame, the outward edge or skirt more fertile. In my perambulation through this shire, I will follow the Tamis and the rivers run­ ning into it as guides of my journey: so, shall I bee sure

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REIGATE PRESS: TITLE AND OPENING PAGES DESIGNED BY W. BERNARD ADENEY

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TITLE-PAGE OPENING OF THE FICTION SECTION OF “ EVERYMAN’S LIBRARY” DESIGNED BY REGINALD L. KNOWLES FOR MESSRS. J. M. DENT AND SONS LTD.


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TITLE-PAGE OPENING OF THE POETRY SECTION OF “ EVERYMAN’S LIBRARY” DESIGNED BY REGINALD L. KNOWLES FOR MESSRS. J. M. DENT AND SONS LTD.


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FRIENDSHIP TS<1

” F E L L O W S H IP ” BOOK. T IT L E AND O PENING PAGES D ES IG N ED BY JAM ES G U T H R IE L E T T E R IN G BY PERCY J. S M IT H . P U B L IS H E D BY MESSRS. B. T. BATSFORD LTD .

S3 revere.

I N C E on a certain cloudless day of July at the pleasant hour which falls about midway between noon and sunset, my work being finished I went out into the garden and lying there in the grass I wondered at the happiness of my life. ££ Now when I questioned myself “ W hat element in your life has seemed to you the most beautiful of all ? ” I realized that I must answer w ith the one word “ Friendship.” And then, like an astronomer who turns his telescope from star to star, I thought of the men and women whose temperaments and characters I have come to love and

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T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY C H A R L E S R O B IN S ON FOR M E S S R S . J. M. D E N T A N D SO N S L T D . 6 2


T H E B IR T H L IF E AND ACTS OF KING A R T H U R OF HIS N OBLE K N IG H TS OF T H E ROUND TA B LE T H E IR M A RV ELLO U S ENQUESTS AND A DVENTURES T H E A CHIEVING OF T H E SAN G R EA L AND IN T H E END LE M ORTE DART H U R W ITH T H E DOLOUROUS D EA TH AND DEPARTING O U T OF TH IS WORLD OF TH EM ALL.

THE T E X T AS W R IT ­ TEN BY SIR THOMAS MALORY AND IMPRINTED BY WILLIAM CAXTON AT WESTMINSTER TH E YEAR MCCCCLXXXV AND NOW SPELLED IN MODERN STYLE. W ITH AN INTRODUCTION BY PROFESSOR RHYS AND EMBELLISHED WITH MANY ORIGINAL DESIGNS BY AUBREY BEARDSLEY. MDCCCC1X.

TITLE-PAGE DESIGNED BY AUBREY BEARDSLEY FOR MESSRS. J. M. DENT AND SONS LTD.

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IL L U S T R A T IO N AND PAGE OF T E X T FROM “ ROBIN HOOD B A L LA D S .” BY R. JAM ES W IL L IA M S P U B L IS H E D BY T H E V IN C E N T PRESS

SHEENE, AND SWARDS FULL FAYRE AND LEAVES BOTH LARGE AND LONGE, ITT IS MERRYE WALKYNC IN THE FAYRE FORREST TO HEARE THE SMALL BIRDES' SONGE, THE WOODWEELE SANG, AND WOLD NOT CEASE, SITTING UPON THE SPRAYE, SOE LOWDE, HE WAKENED ROBIN HOOD, IN THE GREENWOOD WHERE HE LAY. "NOW, BY MY FAYE,” SAID JOLLYE ROBIN, " A SWEAVEN I HAD THIS NIGH T, I DREAMT ME OF TWO WIGHT YEMEN, THAT FAST WITH ME CAN FIGHT. METHOUGHT THEY DID MEE BEATE AND BINDE, AND TOOKE MY BOWE MEE FROE-, IFF I BE ROBIN ALIVE IN THIS LANDE ILE BE WROKEN ON THEM TOWE.” 17

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ROBIN HOOD AND GUY OF GISBORNE.

DESIG NED


DESIGN FOR A T IT L E -P A G E . BY TH O M A S DERRICK P U B LIS H E D BY MESSRS. SIEG LE, H IL L AND CO.



T IT L E -P A G E

AND PAGE OF T E X T DESIG NED

BY J. W ALTER W EST


TH E LOVER TELLS OF TH E ROSE IN HIS HEART LL thin gs- unc onu lx| and, broken, a ll tkin ge worn. and, olct ? | ke crt| oj" a. chxlcL bi| th e roacb* tuax| th e creak, cPa, lum beri ng cart, ^JT c keawj steps oj-t ke pLc x^h nwv , spla shin g t h e ww trvj mouJLdL?

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Q ^lzvpn ccs.

PAGE D E S IG N ED BY CHARLES B R A IT H W A IT E

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LA RELIURE DE LUXE EN ANGLE­ TERRE. PAR DOUGLAS COCKERELL XPRESSION “ reliure de luxe” ou “ reliure fine” que l’on emploie dans le commerce, signifie que l’artisan a opéré de son mieux avec les meilleurs matériaux. Elle peut être simple ou décorée ; mais, quel qu’en soit le genre, il faut qu’elle soit ce que l’artisan sait donner de mieux. Les livres imprimés sont générale­ ment des ouvrages faits à la machine, et il semblerait rationnel qu’il en fût de même pour leurs couvertures ; c’est effectivement le cas

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On a une tendance à croire que le prix de la reliure doit être en rapport avec le prix du livre ; mais comme les volumes sont imprimés par milliers, et que les belles reliures ne peuvent être exécutées que séparé­ ment, à la main, et au prix de beaucoup de soin, il est inévitable qu’en général une pareille reliure soit beaucoup plus coûteuse que le livre qu’elle recouvre. Cet état de choses existe probablement depuis qu’on a pu imprimer à bon marché et cependant il y a toujours eu des gens qui attribuaient à certains livres une valeur assez haute pour qu’ils méri­ tassent d’être décorés et reliés richement. Car un véritable bibliophile estime un volume autrement qu’à son prix de librairie, et il peut tenir à ce qu’une œuvre d’un de ses auteurs favoris soit précieusement recou­ verte. Certains livres demandent à être richement garnis en raison de leur nature et de leur emploi. Les livres liturgiques, par exemple, se prêtent très bien à l’ornementation, pourvu qu’elle soit de bon goût. Ils donnent simplement une note somptueuse, dans une grande église ou dans une cathédrale ; il faut les apprécier en fonction du milieu, et non isolément. On a à présent une tendance à estimer la décoration en raison inverse de son abondance, à demander qu’elle soit concentrée en certains endroits, laissant vide la plus grande partie de la surface de l’objet. C’est une manière fort raisonnable de comprendre la reliure, mais ce n’est pas la seule. On peut donner une reliure satisfaisante avec peu ou pas d’ornementation, on ne risque guère, dans ce cas, d’aboutir à un désastre complet. Couvrir toute la surface d’une reliure avec des ornements et des dorures, c’est beaucoup plus difficile, si l’on veut un résultat satisfaisant, mais c’est possible, et cela vaut la peine qu’on le fasse si on le réussit. Actuellement, il y a en Angleterre beaucoup de relieurs qui sont capables d’exécuter des ouvrages tout à fait supérieurs ; et, heureusement, il y a chez nous et en Amérique des amateurs de livres qui ont assez de goût et assez de moyens pour leur donner des com­ mandes. Il est probable que si quelqu’un avait la hardiesse de consacrer cent ou deux cent mille francs à la reliure des plus beaux livres que l’on fabrique actuellement, il trouverait, s’il répartissait judicieusement les 69


dépenses, qu’il aurait acquis une bibliothèque destinée à devenir célèbre dans le monde entier. Un fait intéressant, c’est la renaissance de l’usage des armoiries sur les reliures ; lorsque certaines bibliothèques modernes seront dispersées, les noms des propriétaires des livres seront rappelés comme ceux des détenteurs primitifs de tant de livres armoriés qui nous viennent du passé. Il y a des qualités qui sont communes à tous les livres bien reliés. Bien entendu, les volumes d’un genre tout à fait par­ ticulier doivent être traités d’une façon spéciale ; mais on peut dire, d’une façon générale, que chaque page doit pouvoir s’ouvrir franche­ ment jusqu’au fond. Cela veut dire que toutes les feuilles ou planches séparées doivent être fixées au moyen d’onglets, qu’il ne faut tolérer ni collage sur bord ni remplissage, et que le dos doit être parfaitem ent souple. Les cahiers doivent être cousus avec des cordons souples, dont les bouts doivent être solidement fixés aux plats ; le dos doit être couvert d’une bande solide, par exemple en cuir, ce qui, tout en protégeant les cordons, donne plus de force à la reliure. Une belle reliure peut encore se distinguer par divers caractères de raffinement et de soin, mais, si elle n’a pas les qualités que nous avons indiquées, il y a des chances pour qu’elle ne constitue pas un ouvrage satisfaisant. Un livre bien relié doit pouvoir s’ouvrir aisément et rester ouvert, se fermer aisément et rester fermé. On peut relier n’importe quel livre de telle façon qu’il ne s’ouvre pas, mais il y a des livres que l’on ne peut relier de telle façon qu’ils s’ou­ vrent et se ferment doucement. La reliure n’est qu’une partie de l’in­ dustrie, si vaste, du livre, et, pour obtenir un livre parfait, il faut que les artisans, dans chaque partie, aient la même idée de ce que doit être un livre, et que chacun d’eux contribue à la réalisation de cet idéal. M al­ heureusement, il arrive trop fréquemment que les imprimeurs se con­ tentent de la perfection du tirage; il résulte de là,par suite d’erreurs dans le choix du papier ou de l’imposition, que le relieur a à affronter des diffi­ cultés qui ne s’imposaient pas et qui parfois sont insurmontables. U n livre qui ne s’ouvre pas aisément, et qui, lorsqu’on veut le fermer, reste entr’ouvert comme une huître, n’est pas d’un maniement agréable ; et lorsque l’on remarque ces défauts, on les met généralement sur le compte du relieur. Parfois il le mérite, mais le plus souvent la faute en est due au papier. Pour ouvrir un livre, il faut courber un certain nombre de pages ; et lorsque le papier est si raide qu’un folio seul ne peut s’abaisser par son propre poids, le livre ne pourra s’ouvrir convenablement si on le relie de la manière habituelle. On peut relier un paquet de cartes à jouer en fixant chacune sur un onglet, de façon à former une sorte de volume qui s’ouvre et se ferme aisément ; mais si la chose est réalisable, cela ne justifie pas la fabrication de livres qui exigent un procédé aussi forcé pour se prêter à une reliure satisfaisante. Lorsque W illiam M orris fondai Im prim erie Kelmscott, il ne rénova pas seulement l’imprimerie 70


artistique ; il établit un mode de reliure tout à fait rationnel, et les éditeurs qui suivirent son mouvement l’appliquèrent, de sorte que nous avons en Angleterre quantités de livres bien imprimés qui sont dignes d’avoir une magnifique reliure, sans imposer au relieur d’obstacles inu­ tiles. Sff M. Cobden-Sanderson a beaucoup contribué à rétablir l’usage du dos collant ou souple. Le cuir est fixé directement au dos des cahiers, et contribue ainsi à les maintenir solidement ensemble. Jusqu’à ces cent dernières années, tous les livres reliés en cuir avaient des dos collants ; vint alors l’usage du dos creux. U n dos collant doit se retourner quand on ouvre le livre ; c’est-à-dire que, convexe lorsque le livre est fermé, il doit devenir concave quand on l’ouvre. Cela produit un certain écrase­ m ent du cuir, écrasement qui est funeste à la dorure ; mais quand le livre est bien relié l’inconvénient n’est pas grave, et il ne faut pas que l’on sacrifie à l’ornementation des questions importantes en ce qui concerne la structure. Le dos creux n’écrase pas le cuir, aussi est-il préféré par les gens du métier ; en outre il est plus aisé de couvrir proprem ent un dos creux qu’un dos collant ; mais les efforts auxquels donnent lieu l’ouverture et la fermeture, qui devraient se répartir également sur tout le dos, sont, dans le cas du dos, localisés aux jointures ; de sorte qu’en cas endroits le cuir est sujet à se briser s’il n’est pas spécialement renforcé, comme c’est le cas des registres bien reliés. -M' Si les dos souples — lors­ qu’ils justifient vraiment cette appellation — sont incontestablement les meilleurs, quelques relieurs m ettent au dos une doublure qui le raidit au point q u ’aucun mouvement, ou presque, n’est possible, lorsque le livre est ouvert. Cela évite l’écrasement du cuir et laisse la décoration intacte, mais le livre ne s’ouvre pas, et un dos aussi raide ne vaut rien. Dans le choix du cuir, on tient compte surtout de sa force et de sa souplesse ; cependant bien des relieurs sacrifient délibérément cette dernière qualité, pour s’assurer une netteté parfaite ou pour pouvoir cacher des défauts. Il est de mode, dans certains milieux, de considérer le travail comme parfait lorsque les plats ont un bord bien régulier. On ne peut y arriver qu’en rognant le cuir comme du papier, ce qui lui laisse peu de force. Il est naturel qu’un objet recouvert de cuir ait des bords mous et arrondis, et il n’est pas rationnel d’exiger qu’une matière n’ayant rien de commun avec le bois puisse être égalisée comme une planche. Les bords d’un plat recouvert de cuir doivent avoir une surface parfaitement plane, et n’im porte quel bon ouvrier saura éviter dedonner un aspect trop gauche. C ’est seulement quand ils sont extrêmement fins, ce qu’adm irent tant les profanes, qu’ilsprêtent à critique. Pour les tranches,la mode a adopté deux partis extrêmes : quelques bibliophiles veulent qu’elles restent in­ tactes, d’autres exigent qu’elles offrent une surface unie comme celle d’un métal. Les bords de pages inégaux, à barbelure, sont,avec le papier à la main, un inconvénient inévitable, dû au mode de fabrication de ce 71


papier. Les anciens relieurs égalisaient légèrement ces bords, parce qu’autrem ent ils auraient présenté un aspect désagréable, ils auraient gêné pour tourner les pages, et auraient emmagasiné la poussière. Par­ fois, on ne touchait pas aux pages qui étaient plus courtes. Les gens de métier, en Angleterre, appellent ces pages des “ preuves” , parce qu’elles prouvent qu’on n’a pas rogné à tort et à travers. Pour dorer les tranches d’une façon bien uniforme, le relieur doit rogner au ciseau les pages les plus basses, ce qui amène souvent à réduire exagérém ent le format ; mais on peut réaliser un compromis, en égalisant légèrement chaque signature et en la dorant séparément, avant que toutes soient cousues. De cette façon, les tranches ont un aspect plus riche et cepen­ dant naturel, et n’ont pas besoin d’un rognage trop excessif. JS Dans ces derniers temps on s’est, en Angleterre, livré à de sérieuses recherches portant sur les matériaux de reliure. La Commission des cuirs de reliure de la Société Royale des Arts a établi des modèles, de sorte que les relieurs peuvent se procurer des peaux qui ne se détériorent pas au cours du travail ; et l’on prépare maintenant, dans notre pays, des cuirs excel­ lents pour la reliure. Les fabricants sont arrivés à donner au cuir toutes les teintes désirables, pourvu qu’elles n’aient rien d’extravagant, sans re­ courir à l’acide sulfurique ; il y a seulement quelques nuances claires de fantaisie que l’on ne peut obtenir avec les cuirs non traités à l’acide. Il est d’ailleurs véritablement avantageux que l’on ne puisse se procurer ces nuances de fantaisie sur du cuir non travaillé normalem ent, car elles se fanent presque toujours, et les livres ainsi reliés ont généralement l’air d’être destinés à ne pas servir. Il y a differentes manières de décorer les livres reliés en cuir ; mais la plus fréquemment employée, de beaucoup, c’est l’estampage, avec ou sans dorure ; et c’est des reliures estampées que nous nous occupons ici. L ’estampage ordinaire se fait à chaud ; les meilleurs instruments pour ce travail sont analogues à des sceaux : lors­ qu’on les applique, ils forment un creux sur lequel l’ornement se dé­ tache en relief. Les instruments qui servent pour la dorure sont fabriqués de telle sorte que l’ornement et l’or viennent plus bas que la surface du cuir ; on peut employer aussi ces ornements sans mettre d’or, mais la décoration qu’on obtient alors n’a guère le caractère qu’elle présentait à la meilleure époque, c’est-à-dire à la fin du XV e siècle. L ’estampe avec dorure nous vint de l’Orient, et pendant très longtemps les motifs con­ servèrent un style asiatique. Les reliures anglaises, avec dorures du XVII e et du X V III e siècles, ont souvent un étrange cachet oriental. JS La décoration des reliures de luxe en Angleterre descendit presque à son plus bas niveau vers le milieu du dernier siècle. Le talent technique ne manquait jamais, mais l’ornementation avait perdu toute vitalité, et les reliures ornementees de cette epoque sont pour la plupart des copies ou des imitations d’ouvrages anciens. William Morris composa quelques 72


trèsbeaux modèles de reliure toutes couvertes d’estampag es avec dorures, dont chacun représenta it une plante complète. Son ami M . CobdenSanderson, qui abandonna le droit pour apprendre le métier de relieur, créa des ouvrages dont la décoration délicate n’a pas été surpassée. Avant lui, il y avait eu quelques essais pour combiner les poinçons de façon à former des ensembles. Les motifs de M . Cobden-Sa nderson étaient d’un caractère très simple ; chaque fleur, chaque feuille, chaque bourgeon était marqué à l’aide d’un poinçon spécial. Il les combinait pour donner l ’impressio n de la végétation naturelle, sansjamais enfreindre les limites et les convention s qu’imposa it la tradition de son métier. M. CobdenSanderson arriva à des résultats uniqueme nt grâce au génie qu’il déploya pour employer normalem ent des éléments simples. Il usait très modéré­ ment des incrustatio ns, et l’aspect de ses belles reliures est déterminé uniquem ent par l'effet de l’or sur le cuir. Le genre de m otif qu’il a créé s’est répandu dans tout le commerce , principale ment grâce à l’enseigne ­ m ent donné dans les diverses écoles techniaues _L ’: et il est m aintenant assez rare de trouver une reliure soignée de date récente où l’on n ’ait pas cherché à combiner les divers poinçons de façon à constituer un ensemble. L ’emploi de poinçons composés (c’est-à-dire formant eux-même s un dessin com plet, et ne pouvant se combiner à aucun autre) est m aintenant restreint aux reliures bon marché. Les coins et les rosaces qui ornent le dos des livres pour distributio ns de prix sont des exemples inférieurs, mais bien connus, de l’emploi de ces instruments. Avec l’apparitio n du style Cobden-Sa nderson a coïncidé une reviviscence très active de l’usage des entrelacs pour les dorures. Ces lignes enchevêtré es, lorsqu’elles ne le sont pas avec exagératio n, peuvent être fort belles ; mais là, comme dans la plupart des autres métiers, les artisans qui ont beaucoup de talent cherchent presque l’impossible ; et quelques-u ns des motifs nouveaux à entrelacs sont manqués parce que trop recherchés. M . Charles Ricketts a dessiné quelques excellente s reliures avec dorures pour l’im prim erie Vale. Elles ont à peine soulevé l’attention qu’elles méritaient , et leur style ne s’est pas répandu, probablem ent parce qu’il n’est pas aisé de reproduire la délicatesse et le raffinement extrêmes avec lesquels M . R icketts sait manier les lignes fines. Ces reliures ont une harmonie qui leur vaut d’être classées àpart. M . Cobden-Sa nderson etM . Ricketts ont, avec des manières bien différentes, montré tous les deux que la dorure peut donner une fort belle décoration sans dépasser les limites qu’impose au métier la tradition, et que les plus belles reliures qu’on produit ac­ tuellemen t ont fait reconnaîtr e. L ’estampage avec or est, par sa nature, un mode d’expression très limité, mais, pour en trouver exactemen t les limites, il faut du sentiment et du goût plutôt que du savoir. Certaine­ ment, dans quelques-u nes des reliures de luxe que l’on exécute actuelle­ ment, on a dépassé ces limites ; et, si les résultats m ontrent la dextérité 73


extraordin aire de l’artisan, ils sont moins heureux que bien d’autres ouvrages moins ambitieux. J& Il n’y a, à présent, aucune école caracté­ ristique, en ce qui concerne l’estampag e à froid ; mais parfois ce procédé est appliqué avec succès. M . W illiam M orris a dessiné une reliure re­ marquable , en peau deporc blanche,po urla grandeédi tiondu“ C haucer” de l’im prim erie Kelmscott. De nombreux exemplaire s en ont été reliés sur ce modèle aux ateliers de reliure de la “ Doves P ress” ; mais la plupart des essais qu’on a tentés pour exécuter des ouvrages du même genre ont assez peu réussi. J# On s’est livré à beaucoup d’efforts pour ressusciter l’art du cuir modelé et l’appliquer à la décoration des livres ; mais bien que cette méthode puisse donner d’excellents résultats, on ne peut dire qu’en général les reliures de ce genre qui ont figuré aux ré­ centes expositions soient réussies. T out travail exécuté sur le cuir avant que le livre soit relié est presque condamné à un échec, parce que, si le cuir est modelé avant d’être appliqué sur le livre, le relieur ne peut le manier avec la liberté nécessaire. Mais on peut donner au cuir un modelé suffisant une fois que le livre est relié, si ce cuir est suffisamm ent épais ; d’ailleurs un modelé trop en relief ne convient pas à la plupart Beaucoup de vieilles reliures comportaie nt de belles m on­ des livres. tures en métal et des fermoirs. Lorsque l’on met des fermoirs à des livres modernes, il faut qu’ils ne dépassent pas les plats, de façon à ne pas abîmer les volumes voisins. Les fermoirs qui forment saillie et les cabochons ne conviennen t qu’à des livres qui sont destinés à rester sur un lutrin. Lorsqu’on traite des reliures décorées, on est exposé à cette erreur fréquente, qui consiste à généraliser des cas particulier s ; on ne saurait m ettre trop d’ornements sur un objet aussi petit qu’une couverture du livre si ces ornements ont assez de valeur. Un livre bien relié avec un bon cuir peut être tout à fait beau et satisfaisant, grâce à la qualité du travail, de la matière et de la couleur. Un livre tout couvert de belles dorures peut être de tout aussi bon goût et beaucoup plus beau ; mais, si une reliure simple comporte assez peu de chances de non-réussi te, il y a par contre des risques effrayants quand la couverture est abondam­ ment ornementé e. Il y a, assurément, toute une série de gradations entre une reliure toute unie et une entièremen t couverte d’or, mais il y a des qualités communes à toutes les sortes de décoration avec dorures. JS II y a peu de reliures qui soient tout à fait réussies sans que l’ornementation soit disposée avec symétrie. T out essai pour repré­ senter un paysage, des personnage s ou des fleurs naturelles, est presque condamné à ne pas réussir. L ’estampage à chaud ne convient pas pour rendre des sujets de ce genre. La lettre doit être bien dessinée, et sans excentricités. La disposition d’un titre long sur un dos étroit peut obliger à des coupures fâcheuses : on ne doit s’y résoudre qu’à la der­ nière extrémité, et lorsque la nécessité de cette mesure est manifeste. 74


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L’A RT DU LIVRE EN ALLEM AGNE PAR L. DEUBNER “ W A TY PO G RA PH IE,m êm e dans les éditionsde luxe, n’est pas un art, et le compositeur n’est pas un artiste, non plus que l’im­ prime ur.” Voilà ce qu’écrivait en 1887 Ludw ig Nieper, ■ directeur de l’établissement qui s’appelle aujourd’hui l’Académie Royale des Arts graphiques et de l’indu strie du livre à Leipz ig; et c’est dans cette ville que se tient actuellement une Expo­ sition internationale du Livre, où tous les aspects possibles de cette in­ dustrie sont représentés, ainsi que tous les arts qui s’y rattac hent : témoignage frappant et éloquent, comme on n’en a peut-ê tre jamais eu jusqu ’ici, de la civilisation qui unit les nations. Les lignes que nous venons de citer, et où l’on nie l’influence de l’art sur le travail industriel, datent d’une époque où le véritable sentiment artistique manq uait com­ plètem ent, et où l’on se contentait d’imiter et de reprendre les styles historiques, en se dispensant d’envisager les exigences d’ordre pratiq ue de 1’industrie. Aujou rd’hui, l’on sait combien l’influence réciproque de l’art et de l’industrie, dans tous les domaines, a été bienfaisante et féconde pour l’un et pour l’autre ; l’on sait aussi que c’est là le seul moyen qui a permis de passer d’un simple embellissement extérieur à la forme artistique, de l’ornementation à la véritable esthétique du livre. Ainsi, dans l’espace de vingt-cinq ans à peine, nous avons com­ plètem ent changé notre conception de l’art, et de sa fonction ; il faut laisser à ceux qui viendront après nous le soin d’estim er plus justem ent que nous ne le pourrions aujourd’hui l’œuvre considérable qui a été accomplie au cours d’une génération. Les premières phases de ce mouvement de rénovation en Allemagne remon tent à une vingtaine d’années. A cette époque, nous regardions avec envie les publications qui sortaient des imprimeries d’Angleterre, et nous ne pouvions rien montrer qui soutint la comparaison avec le célèbre “ Faust ” de la “ Doves Press ” ; et si aujourd’hui enfin nous pouvons voler de nos propres ailes, il serait inexact d’affirmer que l’art du livre moderne en Allemagne a une origine absolument nationale, et de désavouer le précieux encouragement et les enseignements que nous devons partic ulière ment à l’Angleterre. Et, bien que nous com­ prenions parfaitement que le livre dans son ensemble, avec des carac­ tères, une décoration, un papier et une reliure constituant un tout bien coordonné, doit être une œuvre d’art, ce n’est qu’après une série d’erreurs et de faux départs que nous sommes parvenus au but. Ainsi personne aujourd’hui ne cherch erait sérieusement à défendre un ouvrage comme le catalogue officiel de la nation allemande à l’Expo sition de Paris en 1900; de même le caractère “ Eckm ann”, qui fut à un 127


certain moment l’objet d’un enthousiasme sans précédent, et dans le dessin duquel on avait cherché à concilier le “ romain ” avec l’ornemen­ tation moderne à lignes sinueuses, est à présent presque complètement oublié. Ces productions, et bien d’autres, que l’on accueillit alors comme des révélations, appartiennent à ce genre d’erreurs qui n’est réellement qu’une exagération de la vérité. Mais, sans de tels excès, et sans ces idées extravagantes qui se manifestèrent alors si vivement, on n’eût pu réaliser en si peu de temps ce qui a été effectivement réalisé et ce qui, malgré des “ ratés ”, a conservé toute son importance dans l’histoire de Le premier fait significatif qui arriva la rénovation de l’art du livre. une fois qu’on eut de nouveau reconnu la valeur décorative de la lettre typographique, ce fut la publication de quelques nouveaux caractères dessinés respectivement par Otto Eckmann et par Peter Behrens ; les premiers minces, délicats et arrondis, les autres hardis, pleins de dis­ tinction et anguleux, mais tous présentant autant d’aisance et de naturel, et également faciles à lire. Ce furent cesfontes qui marquèrent vraiment l’origine du nouveau mouvement; et la fonderie des Frères Klingspor, qui les a produits, s’est ainsi placée à la tête de tous ces établissements qui ont depuis enrichi notre typographie de quantité de caractères nou­ veaux et excellents. On était arrivé à reconnaître que la lettre et l’orne­ mentation du texte, loin de pouvoir être considérées comme une fin en soi, doit être adaptées au style du caractère, afin que l’espace rectangu­ laire que représente une page fût rempli de façon à donner un bon effet général et à satisfaire l’œil d’un lecteur de goût. Il ne restait donc qu’à confier le dessin de caractères nouveaux à des artistes qui se fussent déjà signalés par leur mérite et leur originalité comme décorateurs de livres ; et comme aucun des nombreux fondeurs allemands ne désirait ou même ne pouvait rester en arrière dans un pareil mouvement, il en résulta qu’en l’espace de quelques années les imprimeries furent inondées d’une quantité de nouveaux caractères “ artistiques”, dont cependant un assez petit nombre ont pu subsister jusqu’à aujourd’hui. Dessiner un nouveau caractère ou modeler à nouveau les anciens types de romain ou de gothique, de façon non seulement à obtenir un aspect plaisant mais aussi à permettre à l’œil de saisir aisément les groupes de mots formant image ainsi que les lettres isolément, et de lire les lignes rapidement et commodément, tout cela constitue une tâche d’une difficulté singulière, et dont l’importance n’a pas toujours été appréciée par ceux qui l’ont entreprise. Pour avoir une idée de la multitude d’obstacles qu’il y avait à surmonter, il faut se rappeler que les formes fondamentales des lettres sont fixées rigoureusement, et qu’on ne peut modifier que légèrement 1’ “ œil” du caractère, les proportions de ses éléments composants, l’alternance des lignes verticales, horizontales ou obliques, la courbure des majuscules, l’ampleur des boucles qui commencent ou terminent 128


une lettre ; que la lettre imprimée, à l’opposé de la lettre écrite, est assujettie à des lois établies, et que, pour avoir droit à la considération, elle doit, tout en traduisant la personnalité du dessinateur, ne rien avoir de trop original, si elle doit être d’un usage courant. De plus, il faut qu’elle soit conforme à l’esprit de notre époque, mais sans non plus y être trop assujettie, afin de pouvoir subsister plus tard, comme tant de beaux caractères que nous ont légués les X V II e et X V III e siècles. jgT Comme nous l’avons déjà dit, il n’y a dans notre pays qu’un petit nombre de dessinateurs de caractères typographiques qui aient surmonté toutes ces difficultés, et parmi leurs noms ceux de Behrens, Tiemann , Koch, Kleukens, Weiss et Wieynk viennent au premier rang. Peter Behrens était véritablement né pour être architecte ; après avoir commencé par peindre des tableaux de chevalet et décorer des livres, il bâtit maintenant des palais, des usines, et de gigantesques maisons pour le commerce. Au cours des treize dernières années, il a composé quatre fontes ; ces créa­ tions traduisent toute l’évolution artistique de son puissant tempéram ent, et ont un caractère si spontané, qu’on ne se douterait nullement qu’il a fallu des années de travail pour les améliorer et les perfectionner, depuis les premières ébauches jusqu’à la fonte proprement dite. A côté de la première fonte de Behrens, à laquelle ses formes austères et anguleuses donnent un aspect architectural, sa fonte “ italique ” ou “ Kursiv ” (p. 141), créée six ans plus tard, paraît plus décorative, avec ses lignes d’allure douce et régulière ; dans ses caractères “ romains ” les mieux réussis, toute la vigueur imposante de sa dernière phase est clairement traduite, et dans ses plus récents, les caractères “ Mediæva l” (p. 140), qui ont été fondus il y a quelques semaines seulement, l’élément orne­ mental, avec la beauté uniforme des lignes, domine davantage, et remplit parfaitem ent son rôle, qui est de représenter les traits typiques de la typograp hie de la Renaissance italienne. Un autre caractère “ Mediæval ”, qui surpasse pour la beauté et la clarté de la forme celui que nous venons de mentionner a été dessiné par Walter Tiemann (pp. 146 et 147), qui est professeur à l’Académie Royale d’Art gra­ phique de Leipzig, et qui se consacre presque exclusivement à l’avancement de l’art des caractères et du livre. Ce type de lettres, comme tous les autres dûs à cet artiste, est assez impersonnel, et il y a plus de raison que de sentiment dans l’inspiration ; mais sa discrétion froide et distinguée lui donne un mérite tout à fait exceptionnel. De plus, il est complètement indépendant des prototypes classiques et de leurs imitations Romanesques ; ses diverses séries ont toutes beaucoup d’effet, et leur emploi n’est pas restreint aux éditions à tirage limité ; de fait, c’est actuellem ent un de nos caractères les plus répandus. Les caractères romains dessinés par F. W . Kleukens (pp. 151, 153 et 156) comptent aussi parmi les plus heureuses productions de notre école. 129


Us sont exempts de toute excentricité, leurs formes sans prétention mais distinguées sont séduisantes, et même les variétés minces destinées à l’ornementation ont une clarté qui plaît. Malgré le peu d’épaisseur des traits, les lettres de cette fonte svelte se combinent en formant des lignes d’une lecture facile. Les caractères Kleukens sont pratiques autant qu’attrayants ; et, associés à une vaste série de bordures, de lettrines et de vignettes de toutes sortes, ils se prêtent parfaitement aux emplois les plus divers. Les gracieux caractères dessinés par Heinrich Wieynk (pp. 149 et 150) ont un charme beaucoup plus personnel, mais l’usage en est beaucoup plus restreint. Leur style est inspiré du rococo, de cette époque de charme badin et de grâce enjouée à laquelle la typographie française doit tant de chefs-d’œuvre. On retrouve dans la “ Kursiv ” et dans le “ Trianon” de Wieynk jusqu’aux inutiles boucles et fioritures et iusqu’à toutes les bizarreries propres à cette période; et cependant chacune de leurs lignes a une vitalité et un coulant remarquables ; l’effet général en est extrêmement artistique, et, comme le montrent les spéci­ mens reproduits, ces caractères se prêtent admirablement à des emplois variés. JSÎ On a entrepris beaucoup de tentatives pour moderniser le vieux caractère “ Schwabacher”,qui remonte au milieu du XVe siècle,et difFère de la “ Fraktur” (gothique allemand) en ce qu’il est plus compact. Dans ces essais, c’est Rudolf Koch qui jusqu’à présent a le mieux réussi ; son “ allemande”, comportant trois sortes de formes, a révélé une fois de plus la riche beauté et la solidité inhérentes à tous les aspects du gothique. Dans ces lettres d’un dessin hardi se traduit une virile gravité et aussi une grandeur simple qui, dans les initiales aux formes enlevées et puissantes, devient vraiment imposante. De plus, la composition en est soignée, dans tous les détails ; et, malgré la vigueur des lignes, ils sont d’une beauté très expressive. JS Heinz Kônig, lui aussi, a bien réussi avec son caractère “ Schwabacher ” (p. 152). Ce caractère est d’une clarté re­ marquable ; et, grâce à son mélange d’éléments romains et gothiques, il est à la fois solide et commode ; de plus, il ne présente aucune difficulté à l’étranger. On n’y trouve pas les crochets ni les boucles qui dans le gothique sont si souvent critiqués par les partisans du romain ; c’est un gothique expurgé de tous les détails inutiles, et qui a à la fois de la gra­ vité et des qualités décoratives. JS Parmi les gothiques nouveaux il faut mentionner avant tout celui qu’on appelle le “ Gothique Weiss” et qui, dessiné par E. R. Weiss, a été de sa part l’objet de perfectionnements après de longues années d’une infatigable collaboration avec la Fonderie typographique Bauer et Cie. Ce caractère a gardé un style purement germanique, mais il est débarrassé des fioritures que comportait le vieux gothique allemand. L ’aspect léger et dégagé des textes qu’il permet de composer leur donne une clarté qui est vraiment agréable, de sorte qu’on peut les lire avec aisance et commodité, tout en éprouvant la paisible 130


satisfactio n que causent la simplicité et la netteté de ce caractère ré­ pondant égaleme nt aux exigence s d’ordre pratique et d’ordre esthétiqu e. La Maison d’édition Tem pel a, de même que nombre d’import ants éditeurs allemand s, adopté le “ W eiss-Fra ktur ” pour ses éditions modèles de classiques allemands. Lorsqu’il y a à satisfaire à de nouveau x désirs et que de nouvelles formes commen cent à se dé­ velopper , ce sont toujours les domaine s où la producti on est facile et agréable qui constitue nt les meilleurs champs d’expérie nces. Ainsi, il y a une quinzain e d’années, le dessin de reliure était une des occupations favorites des artistes qui s’intéressaient à la réforme de l’art industrie l ; et tous ceux qui ont des idées nettes à ce sujet n’ont pas besoin q u ’on leur rappelle quelle sorte d’ouvrag e on produisa it alors. Sous l ’influenc e de Van de Velde qui enseigna it que chaque ligne est une force, les cou­ vertures et les reliures furent surcharg ées d’un fouillis de lignes, ce qui exprim ait simplem ent la résolutio n qu’on avait prise de rompre com­ plètem ent avec les anciennes méthode s. Mais beaucoup de ceux qui, au début, pratiqua ient cet art plus ou moins en dilettante s, en sont venus, à force de travailler avec calme et sérieusem ent, à en résoudre les problèm es, et à se consacre r presque exclusive ment aux arts graphiqu es et à l’indus­ trie du livre ; de sorte qu’à présent nous possédons de ce côté toute une im portante organisa tion : l’Union des artistes allemands du livre, dont l’exposit ion collectiv e est une des plus intéressantes sections de l ’Exposition internati onale qui se tient actuellem ent à Leipzig. Parmi les artistes dont l ’œuvre est représen tée sur nos illustratio ns, Cissarz, Ehm cke, Kleuken s, Kôster, Koch, Renner, Steiner-P rag, Tiemann , Weiss et W ieynk appartie nnent à ce groupe. JS Johann Vincenz Cissarz s’était, dès 1900, si bien signalé dans ce genre, qu’on lui avait confié l’organis a­ tion artistiqu e de la section de la typograp hie allemande à l’Exposi tion Universe lle de Paris. Bien que son catalogu e date déjà, c’était du moins à cette époque un véritable modèle, comme caractères, comme orne­ mentatio n, comme tirage et comme reliure ; il valut à l’auteur un grand nombre de comman des, et c’est peut-être pour cette raison qu’il se con­ sacra principa lem ent à l’art du livre, malgré son penchan t et son talent très marqué pour la peinture décorativ e et même monume ntale et sa pré­ dilection pour l’eau-for te. De Dresde il passa à Darmsta dt, puis à S tutt­ gart ; là, ayant été nommé professeu r à l’Ecole Royale d’A rt appliqué , il fut bien placé pour commun iquer aux autres ses excellents principe s sur le travail du livre, à l’intérieu r et à l’extérieu r ; et il a déjà accompli une carrière d’éducat eur au cours de laquelle il a rencontr é le succès. Bien des tâches agréables lui ont été confiées, non seulemen t des ouvrages d’actualité, comme l’établiss ement de diplômes , d’adresses à offrir, etc., mais surtout sous forme de travaux entrepris pour les éditeurs de Stutt­ gart. Si les reliures de luxe exécutée s à la main avec des matières coûÏ3 1


teuses ont l’avantage au point de vue artistique, il n’en est pas moins vrai qu’au point devue économique et au point de vue éducatif les reliures de bon goût, que produisent par quantités les grandes maisons d’édition, ont beaucoup plus d’importance. On verra représentée pp. 168 et 172 une série de modèles divers de ces publications ; elles montrent comment le dessinateur a réussi à utiliser l’espace pour présenter son titre en lettres hardies ou bien pour le couvrir entièrement d’ornements bien appro­ priés. Hugo Steiner-Prag, qui a d’abord été connu pour ses poétiques dessins de contes de fées et de livres de vers, est aussi depuis quelques années professeur à l’Académie Royale des Arts graphiques à Leipzig. C’est à l’illustration qu’il doit ses principaux succès, mais les reliures reproduites pp. 166 et 167 permettront de voir qu’il a un talent très prononcé pour l’ornementation du livre. Au moyen de lignes simples et de motifs décoratifs, généralement confinés dans une partie centrale dont les limites sont bien proportionnées, il arrive à des effets vraiment charmants. JS" Karl Kôster a été autrefois élève de Peter Behrens ; et, pour posséder toutes les ressources dont peut disposer un relieur, il n’a pas hésité â se soumettre à un apprentissage en règle. Aussi dans ses travaux, il n’a pas seulement visé à l’embellissement extérieur du livre, qu’il a toujours cherché à mettre en harmonie avec le contenu, il a aussi tenu compte du rôle pratique de la reliure en tant que couverture pro­ tectrice. Les nombreuses reliures qu’il a composées pour des éditeurs montrent bien le talent considérable qu’il a pour obtenir des effets délicieux avec les moyens les plus simples. Ainsi, dans les deux repré­ sentées ici, “ Heim kehr” (Retour au foyer) et “ Buch Joram ” (p. 169), trois lignes de lettres suffisent à décorer et à animer toute la surface ; mais il sait parfaitement aussi appliquer de plus riches motifs décoratifs avec bon goût et discrétion. De la façon dont il a placé une simple croix de cuir violet sur le plat richement ornementé de la reliure rouge pour missel (p. 163), de façon à avantager le plus possible la couleur des améthystes enchâssées dans desmontures d’argent, on peut déduire qu’il est à même d’imaginer des combinaisons nouvelles et originales de formes et de couleurs, sans rompre avec les bonnes traditions. Dans sa seconde reliure de missel, la croix, qui domine tout le fond, couvre douze panneaux circulaires, dont celui du centre est incrusté de cuir blanc et estampé d’or. Les autres cercles sont bordés de cuir violet, et, avec les quatre améthystes des rosettes des coins, le maroquin vert de mer et la riche dorure, produisent un magnifique effet de couleur. Parmi les professionnels de l’industrie du livre qui ont adopté les idées nouvelles, Paul Kersten est peut-être le plus connu, et sans aucun doute il est celui qui a le plus réussi. A une très grande expérience pratique, qui lui permet de posséder toutes les ressources techniques, il joint un sentiment artistique et un goût littéraire grâce auxquels il a pu exposer dans des 132


livres écrits avec beaucoup de jugeme nt les idées qu’il a à cœur. Il dirige l’Ecole technique de reliure de Berlin, et cette situation le met à même d’exercer une influence éducatrice des plus favorables. Les illustrations des pages 164 et 165 permettent de juger de sa versatilité en matière de technique, et d’apprécier ses méthodes de décoration, qui ne se limiten t pas à un thème spécial. Elles consistent toutes en reliures sur cuir, où le titre est placé à part sur le dos ou dans un panneau spécial, et par conséquent n’affecte pas l’ornem entation de la couverture. Dans les reliures riches, il aime beaucoup employer des couleurs très variées, pour le plaisir de donner de l’animation à l’effet. Ainsi, dans sa reliure en maroquin bleu foncé dont le panneau central est occupé par cinq hexa­ gones inscrits dans des cercles, les fleurs représentées sont en cuir rouge, vert et violet ; tandis que sur la reliure chamois des “ Fleurs du mal ” de Baudelaire, pour l’ornementation de laquelle il n’a pas fallu moins de 18000 estampages, avec ou sans or, des pièces de cuir de sept couleurs différentes ont été appliquées. Mais, même avec une décoration aussi abondante, on n’a pas l’impression d’excès, et peut-être éprouve-t-on cette agréable sensation d’assurance que sait donner une main expéri­ mentée. Trois couleurs : le noir, le rouge et le bleu, sont employées pour l’ornem entation de la reliure en veau, avec un panneau circulaire au centre, et dont la décoration a été exécutée par un procédé spécial de façonnage et de mise en couleurs. L’œuvre de Franz Weisse est d’un caractère beaucoup plus simple. Lui aussi sort du rang des artisans ; à présent il est professeur à l’Ecole d’Art appliqué de Hambo urg. L ’estampage à froid, simple mais hardi, qui constitue la décoration de sa reliure sur peau de porc (p. 170) convient bien à la naïveté du “ Simplicissimus” de Grimmelshausen. Une particularité intéressante, c’est l’emploi du batik pour l’ornem entation florale qui couvre les plats et le dos de la reliure en parchem in. Les reliures sur cuir, richem ent dé­ corées, de F. A. Demeter (pp. 161 et 162), dénotent aussi la main sûre du praticien expérim enté qui sait profiter des beautés que comportent la matière etlatech niquep ourréalisersesidées artistiques. Son ornementa­ tion, assurément, n’est pas des plus originales, mais elle se distingue par l’habileté avec laquelle sont traités les motifs floraux et par le bon goût avec lequel ils sont appliqués ; et, même lorsqu’il couvre complètement le dos et les plats d’une décoration uniforme, on n’éprouve aucune sensa­ tion d’excès. Un beau spécimen de ses ouvrages, c’est la reliure avec motif de feuilles en or sur cuir vert réséda. Demeter est aussi un profes­ sionnel de la reliure, et il occupe actuellement le poste de chef de la section d’art appliqué aux établissements de reliure en gros de Hübel et Denck à Leipzig. Même ces grandes maisons industrielles, organisées pour la production en grandes quantités de reliures bon marché, ont dû tenir compte du désir croissant que manifeste la clientèle, d’avoir des ï 33


livres possédant une valeur artistique, et s’annexer des services spéciaux où, sous la direction de praticiens doués de sens artistique, l’on prépare, non seulement les simples cartonnages, mais aussi les reliures les plus coûteuses qui nécessitent le travail le plus soigné. JS Un des plus person­ nels, parmi tous les artistes allemands qui se sont consacrés à l’art du livre moderne, c’est Emil Preetorius. C’est un illustrateur par vocation, il pratique avec le même talent les modes d’expression les plus variés; même dans le simple dessin de contours que constitue la silhouette, il sait donner un caractère et une vitalité intenses. Les silhouettes repro­ duites ici (p. i 60) sont empruntées à une édition populaire de “ Tartarin de Tarascon ”, qu’il a embellie et illustrée avec un sentiment artistique plein de raffinement ; elles ne figurent que comme “ bandeaux” en tête de certains chapitres, dont elles forment une sorte de résumé comique. Sans jouer le rôle de véritables illustrations, elles donnent certainement une excellente idée de la façon heureuse dont il a su rendre, avec les étranges petits personnages noirs, l’allure bouffonne de ce curieux roman. Il aime aussi donner au lecteur, sur les pages de titre, un avant-goût de ce qui va suivre, à exprimer graphiquement, dans des dessins contenant parfois un grand nombre de personnages, le contenu et l’esprit du livre. Ses personnages sont souvent de l’époque “ Biedermeier”, du bon vieux temps ; ils ont une allure tout à fait vieillotte, mais sans rien de cette sorte d’effusion sentimentale qui rend si souvent les “ Stimmung”,* comme on appelle les scènes de cette époque, insipides à notre goût de modernes. Mais, malgré sa prédilection marquée pour les personnages de l’époque “ Biedermeier”, Preetorius a bien l’esprit moderne, ses dessins ont de l’austérité plutôt que de la faiblesse sentimentale, et même leurs défauts esthétiques sont ceux qui correspondent à son art. JS II ne faut pas s’est accru d’une façon si extraordinaire, en Allemagne, au cours des dix dernières années. A cet égard, la maison Eugen Diederichs, d’Iéna, mérite d’être citée en premier lieu, pour la bienveillance avec laquelle elle a donné à tous ceux qui se sont acquis une autorité dans l’industrie du livre, l’occasion d’exprimer leurs idées et de montrer leur talent. Cette maison favorise les multiples aspirations intellectuelles de notre époque ; et, comme ses publications sont d’un genre sérieux, le travail de ces artistes s’est surtout limité aux couvertures et aux reliures, aux pages de titre, aux lettrines, aux bordures ornementales, et autres détails décoratifs. D ’autre part, il y a des maisons, comme celle de Georg * La “ Stimmung ” , qu’il est impossible de traduire par un seul mot, désigne une sorte d’état d’âme plus ou moins morbide que les Allemands se plaisent souvent à évoquer. Il faut bien connaître la mentalité allemande et son expression dans l’art et dans la littérature pour se rendre compte de tout ce que signifie ce vocable si caractéristique. Ici il signifie, par extension, les œuvres d’art dont la “ Stim m ung” est le m otif psychologique. N, du Tr.

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Mülle r à Munich, qui ne se contentent pas seulement d’une bonne décoration, elles s’occupent très sérieusement de l’illustration , qui a donné lieu à de nombreux et intéressants développements, et notam ­ ment à la renaissance de divers procédés tombés presque dans l’oubli, comme la gravure sur bois, la lithog raphie et l’eau-forte ; ces procédés sont redevenus très en faveur en matière d’illustration. Les maisons d’édition Insel, de Leipzig, S. Fischer, de Berlin, Paul et Bruno Cassi­ rer, de Berlin, Kurt Wolff, de Leipzig, et bien d’autres, ont contribué matériellem ent à cette réviviscence de l’Art de l’illustration en Alle­ magne. Mais en même temps il y en a un certain nombre qui estim ent qu’un livre bien imprimé, d’une typographie, d’un papier et d’une reliure impeccables, n’a pas besoin de décoration ni d’illustration, et que son mérite intrinsèque dépend de la perfection que l’on apporte à la partie technique. Ainsi les célèbres éditions de l’imp rimer ie H y­ perion et les magnifiques publications de l’imprimerie du Siècle de la maison d’édition Hans von Weber, de Munich, sont de magnifiques specimens de typog raphie allemande ; de même les tirages de l’im pri­ merie Janus de Leipzig, exécutés avec le plus grand soin sous la direction de Walte r Tiem ann et de Cari Ernst Poeschel, ne craignent pas la com­ paraison avec les livres qui sortent des meilleures typographies anglaises. Ces volumes ne sont im -~ primés qu’à petits tirages de cent cinquante à deux cents exemplaires, et sont destinés à des bibliophiles. Les “ Im ­ pressions R udolf ”, publiées par Rudo lf Koch avec le con­ cours de Rudo lf Gerstung à Offenbach (Maison d’édition W ilhelm Gerstung), ont beaucoup de distinction, grâce à leurs caractères d’un cachet bien allemand. Dans ces livres, dont le contenu aussi est éminemmen t na­ tional, on s’abstient expressé­ ment de tout ce qui s’écarte des considérations de pre­ mière importance : bon es­ pacem ent des lettres, har­ monie de la composition delà page, dont les caractères sont de la fonte Koch, excellente TITLE-PA GE DESIGNED BY PROF. PAUL LANG-KURZ 1 35


exécution générale. Ainsi les pages de titre sont dessinées spécialement, et le texte n’est que sobrement orné des lettrines majestueuses que com­ porte la fonte ; mais les reliures, avec leurs plats en papier coupés et im­ primés par l’artiste lui-même, témoignent de la mâle beauté de son talent. Plus sensationnelles et plus luxueuses sont les publications de l’imprimerie Ernst Ludwig du Grand duc de Hesse, dont la direction artistique a été confiée à F. W. Kleukens, ainsi que les somptueuses éditions de l’imprimerie Pan de Berlin, qui sont embellies de litho­ graphies par Slevogt, Corinth et Pascin, ou d’eaux-fortes par Geiger ou Walser ; mais ce genre d’ouvrages n’appartien t pas à notre domaine. JS'Ce que l’Allemagne peut maintenant donner à l’industrie du livre se voit en toute abondance à l’Exposition internationale qui se tient cette année à Leipzig. Si en une douzaine d’années à peine nous avons pu sérieusement nous risquer à inviter les pays civilisés à lutter pacifique­ ment sur ce domaine, ce fait prouve que nous avons conscience de la valeur de notre production et que nous ne craignons pas le jugement universel.

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DESIG NED BY PROF. PETER BE H R EN S CAST BY G EBR. KLINGSPOR. O FFEN B AC H A.M.

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BOY should never be al­ lowed to see an instance iof d e c e it .^ A lad should not w ear a jacket of fur or the skirt. He must stand straight and square, and not incline his head in h e a r in g .^ It is the rule for all sons that in the winter they should warm the bed for their parents, and to cool it in summer; in the evening to make everything ready, and to make inquiries in the morning. W hen with their companions they must not quarrel. 'F ' W hen an older person is holding a boy by the hand, the boy should hold the elder s hand with both hands. W hen the elder has shifted his sword to the back and is speaking to him with his face bent down, the boy should cover his mouth with his hand in answ e r in g .^ W hen following one older they ascend to a level, he must keep his face tow ard the quarter to which the older is looking. W hen he has climbed to the wall of a city, he should not point

T H E W IS D O M O F C O N F U C I U S /O N D U TIES O FSO N S


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STUD IE*C LUB AM STER DAM T E N T O O N S T E L L I N G 1913

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THE “ MEDIÆ VAL" TYPE. DESIGNED BY PROF. PETER BEHRENS CAST BY GEBR. KLINGSPOR, OFFENBACH A.M.

lois Senef elder , d e uitvin der van h e t steen drukp rocéd é, was de zoon van een acteu r. D e cude h eer P eter Sene­ feld er had zich in M ünche n to t hoftoone elspe ler w eten op te w erken . D aardo or ging Alois van zijn prilst e jeugd af veel m et toone elspe lers om en had hi; zelf veel lust zich aan die ed ele kunst te wijde n.Ter geleg enhei d van een vaste navon d, w erd hem door eenig e zijner vrien den verzo cht een com edies tuk te schrij ven,w aarin hijzel f evene ens een rol vervulde . D it blijsp el w erd m et bijzo nder veel succè s ontva ngen en de jonge Alois v e rd iende er zijn eerst e vijftig gulde n m ee. Hij w aande d e goud en dagen ree d s gekom en en beslo ot zich op h e t b eroep van toone elspe ld id ite r toe te legge n. M aar ook hier bleke n d e rozen n ie t zonde r doorn en te zijn. D e tw e ed e pogin g van den jonge n au teu r w erd m et veel m inder succè s bekro ond. Terna uwern ood re d d e hij u it d eze trans actie d e koste n van h e t drukk en. M aar één ding had hij er m eegew onne n,hi jwas tijden s h e t drukk en van zijn stu k e en b e etje op de hoog te gekom en van de boekd rukke rij. En d aarui tonts tond zijn beslu it zichz elf een druk*

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A PARIS, CHEZ MUSIER FILS, QUAI DES AUGUSTINS A SAINT ÉTIENNE

NOUVELLE ÉDITION PLUS CORRECTE ET PLUS AMPLE QUE LES PRÉCÉDENTES TOM E II

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D ES IG N ED BY PROF. PETER B EH RENS T H E " M E D IÆ V A L ” T YPE . CAST BY GEBR. KLINGSPOR, OFFENBACH A.M.

XIPHARES O n nous faisait, A rbate, un fidèle rapport. Rome en effet triom phe, e t M ithridate e st m ort. Les Romains,vers l'E uphrate, ont attaqué m on père, E t trom pé, dans la nuit, sa prudence ordinaire. A près un long com bat, to u t son cam p dispersé, Dans la foule des m orts, en fuyant, l'a laissé; E t j'ai su qu'un soldat, dans les mains de Pom pée, A vec son diadèm e a rem is son épée. Ainsi, ce Roi, qui seul a, durant quarante ans, Lassé to u t ce que Rome eu t de C hefs im portants, E t qui, dans l'O rien t balançant la fortune, V engeait de tous les Rois la querelle com m une, M eurt, e t laisse après lui, pour venger son trépas, D eux fils infortunés qui ne s'accordent pas. ARBATE Vous, Seigneur! Q uoi l'ard eu r de régner en sa place Rend déjà X ipharès ennem i de Pharnace? XIPHARES Non, je ne p réten d s point, cher A rbate, à ce prix, D ’un m alheureux E m pire acheter le débris. Je sais en lui des ans re sp e c te r l'avantage; E t co n ten t des E tats m arqués pour m on partage, Je verrai, sans regret, to m b er en tre ses mains

TRAGÉDIE ACTEI SCÈNE PREMIÈRE XIPHARÈS/ARBATE

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| Voyage au | | centre be ta terre | i par Verne i

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A GERMAN TYPE D ES IG N ED BY RUDO LF KOCH CAST BY GEBR. KLINGSPOR, OFFENBACH A.M. I

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A G ERM AN TYPE D E S IG N E D BY RU D O LF KOCH CAST BY G EBR. KLING SPO R, O FFEN B AC H A.M .

Udie bin id) fofdjen Jriedens S e if lange n id jt gew ofjnt! S e i du in meinem Ceben D e t iiebevolle JUond!

Und was in Tagesgiuten J u t S liite nicf)t etw adjf, <rs dffnet feine Relcfje Und duftet in det H a d ji.

Die Vdinde mûffen fdjweigen, So fa n ft ift diefer Scfjein; S ie fciufeln n u t und weben Und fdjiafen endlicf) ein.

UDie lie g t im lïîon de nlidjte Segraben nun die TJOeit; TDie feiig ift d e rjrie d e , Dev fie umpfangen tjâlt.

WonMidft

ttlin g f im 'W in d einlD iegenlied, Sonne warm f)etniedetfiei)f, Seine flljre n fe n ft das K orn, lîo te Seere fd jw ilif am D orn, Scfjwer von Segen ift die f f iu t Junge J r au, w as fin n ft du n u t?

Juli


Pfaneten-Raknbarmm ❖ ❖ eingeridjtet ouf bno ^n^r des ÇeiU 1^0$. " €in gar |înnreid| éuctylein fiber bie tïntur ber ptaneten unb beren Jnffaen^ unb fonjïige letyr[orne Singe, mit Snuern-prohiba unb Kegeln fur ben ttïenjtyen inegemein verfcben. 6 e jieret mit artigen Bilblein, fo £Uei)ïer 6ebalb Setyam von Hutenberg in Çolj gejtynittem 3ufnmmenge|ïeUt von M arie von Kebroi$

190S ❖JnfeLVertag in icipjig-

A GERMAN TYPE D E 8IG N E D BY R UDO LF KOCH CAST BY GEBR. KLINGSPOR, O FFENB ACH A.M.

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Çcrman Crimtn

Meben IHidjelangelo^—

0ed)ftc6 Ropitel 1505-08 Ciulit> ôer 3roeite - Ciuliano ôi Can Callo, Üerufung nadj Rom, Cramante -Crabmo nument des Papftes -Umge* ftaltung ôer altenCafiliFa non Ct.peter -Reifenad ) Carrara-C innesânô erung des Papftes -$ lu d )t - <5d)tcibcn Ciu= lio ’s an ôieCigno rie von $ lo re n j-/ln erbicten von feîten des C ultansRücffcbr nad) Rom als Cefanôtc r ôer K c p u b lif-J c ld ju g des Papftes gegen Cologna -Cinnabm e ôer C ta ô f Pie Poli t if des V otif ans botte ôurdjôen Wedjfel ôer perfonen Feine alljugroSe Vcrânôer ung er lift en. Cefarc Corgia’s 3»ecf roar ôie tjerftcUung eines nationalen einigen Reicbes geroefen,Ciulio ôer Jweiteroc lite nidjts in h e re s, Rud) er batte cine $amilie, die er grog ju madjcn fud)te, audj ib« unterftütjten Cîff,m orô,Verft ellung unô offeneCeroaltfamf eit. £Dîe ôieCorgia ’s mufjte er 3roifd)en Spanien unô $ranfreid j ôie vorteilbajitefte Uîitte ju balten fudjen. 3n 3tv ci punFten aber unterfd)ieô er fidj vom Papfte /llexanôc r: er liejÇ nidjt ôurcb ^nôere firieg fübren, fondera 30g in eigenerP erfon 3U $elôe unô roas er erobertc, follte ôerfîirdje gebôren unô nidjt ôenRove re’s, feiner $amilie.P iefe befcbrâ'nPte er auf Urbino, ib r fjec3og= turn, f ils er ftarb, binterlieg er einen 6d)atj in ôen Ceroôlben ôer Cngelsburg, ôen feine Verroanôten nidjt berübren ôurftcn, ôen Fein anôerer als ôeraufibn folgenôe Papftbefitjenfollte. Cine raube,ftol3etüürôe liegt inC iulios fluftreten unô feine tVilôbeit artete nie inCraufa m Feit a us. Was ibn aber vor allen anôeren pâpften vor ibm unô nad) ibm geaôelt bat, iff feine Jreuôe an ôen tVerFen grower fiünftler unô ôcrClicf, m it ôem er fie erfannte unô 3U fid) emporçog. Unterden flïânnern ,ôieerfog leidj na<b Rom berief, roar einer ôer vornebmften

6cd)ftes fiapitel

Ciuliano ôi Can Callo. Piefer batte in früberen Jeiien (Pftia fu r ibn, als fia rôinal Vincula, befepigt. flîan fetjt ôiefe Cautcn in ôen flnfang ôer adjtsiger 5obre. Cangallo Fam, als er ôamals nadj © ftia berufen roarô, aus Heapel, roo er im flufirage des altenCorenso ôei Uleôici einen palaft fur ôen Jjerçog von Calabrien ,ôenCobn ôesfîônig s,baute. Cr gebôrte 3U ôen glücflidje n ieuten, ôie überall Rubm unô fiirftlidjes Woblroollen finôcn. Jn ffla ila n ô roar er von îuôovico 6fot3a gtàn3enô empfangen roorôen; in Rom mu^te er fu r Vincula einen Palaft bauen, Alexande r V I. bef<f)âftigtc ibn. Cefare Corgia ôesglci<ben; in Cavona, ôem Ceburtso rt ôer Rovere, haute erfürVinc ula roieôerum, ôem er ôann nad) ÇranPreidj folgte, roo ibn ôer fionig in Affection nabm; cnôlidj, nadj $loren3 3uracfgePebrt,rourôe er von ôer Regierun g m it fortlaufen ôen fïrbeitenv erfeben,b isibn;ebtf einalter Conner abermals nadj Rom befabl. Cangallo mad)te ôenPapft auflRidje langelo aufmerFfam, unô mitten aus ôer Rrbeit amfîarton heraus rourôe ôiefer jet)t nad) Rom berufen. fjunôert Ccuôi Reifegelô 3ablte man ibm a u f ôerCtelle aus. € r mug 3U flnfang ôes Jatytts 1505 in Rom eingetroffen fein. Ciulio rougte, trot; ô e r€ ile ,m it ôer er ibn verlangt batte, nidjt gleid),roas er ibm pu tun geben follte.Cin igeSeit ging ôarüber bin, bis er ibm ôen^ufira g 3U einem Folo/falen Crabmon umente erteilte, ôas er fur fid) felber im CanFt Peter erridjtcn laflen roollte. RlicbeU angelo cntroarf eine Jcid)nung unô ôer Papft,ent3Ü<ft ôavon,bc fablibm,tn ôer C afilifa von CanFt Peter fogleidj ôen beffenpia t; fur ôas monumen t ausfinôig 3u mad)en.P iefe f ilt r e , ein ungebeuresiVerF aus ôen alteftenje iten des Chriftentu ms, an ôem ^abrbunô erte binôurdj roeitergebaut roorôen roar,befaB eine$ulle von £unft|3)â ben.Ciotto

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A GERM AN TY P E D E S IG N ED BY R U D O LF KOCH CAST BY G EBR. KLING SPO R, O FFEN B AC H A.M .

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LEIPZIG VERLAG VON JULIUS ZEITLER

D E S M E IS T E R S W E R K E IN S D E U T S C H E Ü B E R T R A G E N V O N K L -A M M E R

FRANÇO IS VILLON

T IE M A N N ,

D E S IG N E D B Y^PR O F. W A L T E R C A ST BY G E B R . K L IN G S P O R , O F F E N B A C H 3 A .M .

T H E “ M E D IÆ V A L ” T Y P E .

'R A N Ç O I S M O N T C O R B IE R wurde 1431 zu Paris aïs derSohn armer ElternausderniedrigftenVolksfchichtegeboren. Den Namen Villon nahm er von feinem«plusquepère»GuillaumedeVillon, einem Kaplan der Kirche St. Benoît le Bé~ tourné zu Paris, an,der fich um feine jeden^ falls argvernachlâffigteE rziebung kümmerte und ihn zu fidi nahm. E r ermôglichte Fran=? çois auch den Befudh der Schule der Faculté des A rts, wo derfelbe Latein, Logik und Rhetorik lernte. Spâter, aber nicht lang verdiente er feinen Lebensunterhalt als Schrei­ ber bei einem Jurilten. Der junge Burfche, der fchon als kleiner Knabe jedenfalls in dem armenViertel,wo feine Eltern wohnten, aut der Gaffe fo mandhes fah,was nicht gerade nach M oral roch, geriet leicht auf Abwege. A ls armer Student, der wie feine Gefâhrten fein Brot durcfi Betteln verdiente, in elenden Quartieren haulte, dabei der Freund von Dirnen und Zuhâltern war, führte er ein redites Lotîerleben und zog bald die A u fmerkfamkeit der Behôrden auf fich. Heute


C O N F U C IU S

ON PROPRIETY

N T H E R IG H T G O V E R N M E N T O F A S T A T E the rules o f propriety serve the same purpo se as the steeF yard in determining what is light and what is heavy,- or, as the carpenter's line in determining what is squar e and what is round. If the weigh ts o f the steely ard be true, there can be no imposition in the matter o f weight,- if the line be rightly applied there will be no doubt abou t the evenn ess o f the sur­ face,- if the squar e and comp ass be exact there will be no uncer tainty as to the shape o f the figure. W hen a superior man cond ucts the government o f his State with a discrimina ating attention to these rules o f propriety he cann ot be imposed on by traitors and impostors. The ceremonies o f the C o u rt audie nces at the different seaso ns were intended to illustrate the righteous relations between ruler and subject,- the friendly messages and inquiries to illustrate the mutual hono r and respe ct between the feudal princes,- those o f mourning and sacrifice, to illustrate the kindly feelings o f ministers and sons,those o f socia l meetings in the coun try district, to show the order that should preva il between youn g and old,- and those o f marriage to exhibit the separation that should be maintained betwe en males and fema les.Th ose cerem onies prevent the rise o f disorder and confu sion, and are like embankments which or event the overf low o f water. H e who thinks the old em­ bankm ents useless and destroys them is sure to suffer from the desolation cause d by the overflowin g water,- and he w ho considers the old rules o f propriety useless and woul d abolish them, woul d be sure to suffer from the calam ities o f disorder. If the cerem onies o f marriage were discontinued, the path or husband and wife woul d be embittered, and there woul d be many instan ces o f licentiousn ess and depra vity. If the drinking cerem onies at coun try feasts were discontinued, the order be> ween old and youn g woul d be neglected, and quarrelsom e liti= gâtio ns woul d be frequent. If the cerem onies o f mourning and sacrifice were omitted the kindly feeling o f officers and sons

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T H E “ M E D IÆ V A L " T Y P E . D E S IG N ED BY PROF. W ALTER T IE M A N N , CAST BY GEBR. KLINGSP OR, O FFENBAC H A.M.

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A U S S 7 E L L U N G VON W E R K E N 7N D E N S À L E N D E S TRAN KTU R7ER KUNS7 VERE1 NS

HAN S VON MARÉES

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T H E “ M E D IÆ V A L -K U R S IV ” TYPE . DESIG NED BY PROF. W A LTER T IE M A N N , CAST BY G EBR. KLINGSPOR , O FFENBACH A.M.

"f her die A hftam m ung H a n s von Mare'es f i n d m a n d e e Irrtüm er verhreitet. E r tv ird m it U n re c ftfiir cfen A £ fiômmfing fra n zô fifd e r E m igranten gehaften. D ie urafte Lamifié - v ie ! after a fs (fie E m igration - , die u. a. a u d in Eranft.reich verhreite t ift, fta m m t aus Efan dern. S e it cfem lô .Ja h rh u n d e rt ift der deutfde Z w e ig am Rhein anfâjfig. E in A h ne unferes Künftfers , gehorene rB rem er,geht nach Schivecfen u n d heiratet eine Schwedin . E in e r ihrer Sohne ift der ha yrifh e H o f na fer cfes 18.Jahrh underts, Georg de Mare'es, dejfen B ifdnijfe im Schfeifihe imerSchfo jfe u n d in anderen, namentfic h hagrifchen Sa m m fu n g en hàngen. H a n s von Mare'es ift nichtfe in N a d h o m m e, fo n d era der Liren fiefeines anderenS ohnes derSchtve din. D ieferging a fs Prediger nach D ejfa u z u L eo p o fd von A n ha ft. D o rt hfieh die Eam ifie his zu m Vater des M afers. D ie meiften Mare'es tvaren Paftôre u n d oft nicht n u r des geiftfichen , auch des gereim ten uieftfiden VJorte s mâchtig. DieDichte r* g a h e ift am ftà rifte n in A d o f f von Mare'es, dem Vater von a H a n s, ausgehifd et. A d o f f von Mare'es tvar ein hervor ragender jurift. E r heiratete 183o a fs dreifligjâh riger die Tochterd esB anhiersSu fim ann in Hafherfta dt, e in e jü d in von reidier B ifd u n g des H e r z e n s u n d d e s Geiftes. D a s Paar fehte zu erft in D üjfefdorf, dann in Efherfefd H her* aus g fü d fid , n i d t ohne W ohfftand, u n d a ife n edfen In* tereffen, z u m a f der Literat ur, eifrig erg eh en. D ies die E ftern. H a n s von Mare'es ivurde in E fh e r fe fd am 24. D ezem h er 1 8 3 7 gehoren. 1 8 4 7 fiedefte die Eamifie nad) G ohfenz iiher, tvo der Vater P raft dent des Kammerg e* r i dits tvurde.H ier verfehte H a n s die gfiicfdichfteKindheit. E r fo ffte urfpriingf id) tvie fe in e B riider O jfizier iverden. M it einer auffaffend en B eftim m theit entfchied erfidi fd o n f r ü h fü r d e n M a fe rh e ru f B efegfein es La fentes tvaren die Portrâtze ichnunge n nach den Ereunden des H aufes, die fchon uni d a s ja h r fiin fz ig heginnen . D ie M utter, z u der er fich, f o fange f ie fehte, am meiften hingezog en fü h fte, unterftiitz te den W unfch.Nid jt ohne W iderftrebe ng ah der

A US DER LEBEN SG ESC H IC H 7E VON H A N S VON M ARÉES


U c te p re m ie r sare [e p[anc6er.

Suzanne

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T H E “ T R IA N O N ” T Y P E . D ESIG NED BY H E IN R IC H W IE Y N K CAST BY T H E BAU ER S C H E G IE S S E R E I, FRAN KFU R T A.M.

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S i g aro C5ix=neufpie ds sur vingt six. Suzanne Tjiens, Sigaro, voilà mon p e tit cfiapeau : le trouves-tu mieux^ainsi? Sigaro Sa n s comparaison ma charmante. 0 ! fui prends gue ce jo li bouquet virginal, élevé sur [es mains [a tête d'une belle fille, est doux, le matin de noce, à [' œ il amoureux d'un époux!. . . . Suzanne Que mesures-tu donc là, mon f i s ? se retire fje regarde, ma petite Suzanne, si Sigaro ce beau lit que TSpnseigneu r nous donne, aura bonne grace ici.

S i g aro, Suzanne

cfcène premiere

attache à sa tête, devant une glace, le p e tit bouquet de fleur d'orange, appellé Chapeau de la TTÇariée.

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SQ e théâtre représente une S ambre à demi=démeu= blée, un grand fa u te u il de malade est au milieu, avec une toise me-

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Bine preuflifcbe

tyenkœ ürdigkeiïen der zM arkgrôfin oon tyayreutb ôchtDefler Friedrichs des Qrofien

Flerausgegeben oon Johannes Çlrmbrufler F lit einem Fildnis der Flarkgrâfin

c Wilhelm

Êangetviefche -tyrandt

Qbenbaufen bei Fdünchen

T H E " W IE Y N K -K U R S IV " T Y P E ,

D ES IG N ED BY H E IN R IC H W IE Y N K CAST BY T H E BAUERSCHE G IE S S E R E I, F R A N K FU R T A.M.


VOLKSKUNST LIND VOLKSGUNST UR der Kundige weift es, daft die schônen ErzeugDisse der bâuerlichen Handfertigkeif so ziemlich aufgekauft sind. Die Landbewohner entledigfen sich mit Freuden des alien Plunders, um dafiir die ihrer Meinung nach vornehmere stadfische Fabrikware in buntestem Durcheinander anzuschaffen. Der Suchf, es den Stadtern gleich zu tun, konnte auch die treueste Anhanglichkeit an sehr wertvolle alte Erbsfiicke nicht wider^ stehen. So erleben wir die merkwiirdigeTatsache, bauerische Dielen mit all den schônen Gegenstânden in einfachster Kiinstlerschaft in siadtischen Wohnraumen wiederzufinden und die Hauser der Landbewohner im ôdesten Geschmack protéger Kleinstadter ausgesiattet’zu sehen. Alles dreht sich ! Der Vorgang ist ein naturlicher. Seif der Zeit, da es auf dem Lande als selbstverstandlich gilt, jeden zur Verfugung stehenden Wohnraum für klingendes Geld an stadtische Sommergaste zu vermieten, muftfen die alien und schônen Erzeugnisse bauerischer Künsiler auf Geschmacksmenschen der Stâdfe einen sehr groften Einfluft ausüben. Daraus ist die Wechselwirkung entstanden. Gewift ist es heute noch môglich, hier und dort in verlorenen Winkeln eine schône bemalfe Truhe, einen schweren geschniftten Schrank, sowie zinneme Becher, Teller, Leuchier, ja sogar noch Porzellan zu entdecken, aber wer wirklich Volkskunst finden will, der Wird in die Museen gehen miissen, die gottlob vor den Spuraugen englischer Sammler noch vieles gereifet haben. Wir kônnen ruhig sagen, daft der kiinstlerische Betatigungsdrang im Volke noch nicht verloren gegangen ist; aber er ist verwirrt, verstiimmelt und verdorben. Die Geschmacks^ verheerungen der verflossenen Stilrevolution spuken in den Stâdfen noch herum, es ist also nur ein natürlicherVorgang, wenn wir ihnen jeftt auch auf dem Lande iiberall begegnen. Die besfe Ueberlieferung kann allmahlich verloren gehen. Sefjte sich irgend ein groftstadtischer Prof? in einem Dorfe fest, so genügte seine Bau- und Lebensweise vollkommen, um die ganze Gegend nach und nach kiinstlerisch zu veroden. 32

T H E “ SCHLANKE K L E U K E N S -A N T IQ U A ” T YPE . D E S IG N E D BY PROF. F. W. KLEUKENS, CAST BY T H E B A UERSCHE G IE S S E R E I, FRANKFU RT A.M.

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$tüt)Jat)ïô=ftàtâlôg] tn Beginn der Srüi)jaf)rs=S aifon beei)re id) mid) ergebenft, )f)nen meinen Catalog mit der Bitte 3Uüberreid)en,denfeïben ein er ge= fdiligen Durd)fid)t 311 unter3iei)en und bei ___ IBeforgung der Binbauf e geneigteft berüdv S b 3 S S fld)tigen 30 molten. £erner erlaube id) mir, if)nen an3U3eigen, dafr fdmtiid)e Heutyeiten in deutfd)en und englifd)en Stoffen fur die Sruf)jai)rs= und Sommer=5aifon am Bager find und gebe id) auf den nad)folgend en Bldttern einen fdeinen Hberblidt uber die maftgebendften ÎTïodelle. Die Rnfertigung feiner Damen= und 0erren=lTioden erfolgt in eigener Hlaf3fd)neiderei unter (Garantie tadeliofer Husf û^rung 3Umaftigen preifen. ftufterdem geftatte id) mir, auf mein Bager fertiger Damen= und 0erren=G5arderoben I)in3uweifen, das reid)i)altige Rusroa^l in modernen fileidungsftû dien bietet und den oermo^nteft en Hnforderung en entfprid)t. H(s Spe3ialitat fui)re id) ein gropes Bager famtlid)er Sport=Behle idungen fur Rafen= und Wafferfport fowie fur £ouriftifc. Durd) meine Jaf)reïangen Brfa^rungen ift es mir moglid), meinen ftunden mit facOgemdfren ftatfd)ldgen dienen und n u r Uor3üglid)es bieten 3a bonnen, und I)offe id), mit )i)ren gefd)â(5ten Ruftrâgen beef)rt 3U werden.

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T H E “ 8C H W A B A C H E R ” T YPE . D ES IG N ED BY H E IN Z KÔNIG, CAST BY E M IL GURSCH, B E R L IN

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seines Innern, seiner Seele. Wird das Ausstellungsmaterial, von diesem Standpunkt vereinigt geordnet und bewertet, wird dieser Gesichtspunkt auch dem ganzen llntemehmen gegenüber von derLeitung zur Geltung gebracht, dann schildert jede verstandnisvoll ausgebaute Abteilung Natur und Seele in inniger Verknüpfung und Wechselwirkung. So erhebt sich das in Leipzig geplante Werk nicht allein zum Sammelpunkt ailes dessen, was bisher erreicht ist, sondern zur ungeheueren ideell belebenden Kraft fur den einheitlichen Vormarsch unserer Technik und Kultur !

DIE KINEMATOGRAPH IE ALIF DER BUCHGEW ERBEAUSSTELLLING IN LEIPZIG eradezu’beispiellos ist die Entwicklung der Kinematographie gewesen. Der armselige flimmernde Kinematograph um 1900, der wie eine krankhafte Spielerei von kleinen Unternehmem den kleinen Leuten in fragwürdigen Buden und schlechten niedrigen Laden vorgeführt wurde, ist nicht mehr. DerTypus jenes Kinematographe n von ehedem, der brutal, schreiend bunt wie seine Plakate, auf die verworrenen Sinne des niederen Volkes spekulierte, liegt in den Iefyten Zügen. Der Kinematograph von heute bannt sein Publikum, das nicht mehr zu unterscheiden ist von dem des Sprech-Theaters , in grof)en, wundervollen Lichtspielhausern mit der G ebarde und dem mimischen Spiel der grôlyten Schauspieler, errolltmit unbeschreiblich lebenswahrem Ausdruck die Wogen des Meeres über den Strand und lal^t das Laub der Silberpappel leise im Winde zittem, er zeigt mit einer Klarheit, die etwas Schreckliches hat, den Kampf der Blutkorper mit den Spirochaeten des Fiebers und Iaf}t aile die komplizierten Maschinen, die der Mensch erfunden, lautlos vor uns ihre Arbeit verrichten. Das Wesen des Kinematographe n ist nicht mehr ohne Würde, nicht mehr ohne Form und Inhalt. Wer steht nicht ailes im Dienste des Filmbildes! Zuerst waren es die Bühnenkünstler, auch die Groben kamen; dann dieMaler und Wissenschaftler und zule^t —ein wenig widerstrebend zwar —die Literaten. Einmal haben dem Kinematographe n die bedeutenden Verbesserungen geholfen, mit der die Aufnahme- und die W iedergabeappara te ausgestattet wurden, auch dieVerwendung des Mikroskopes und

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T H E “ H E L G A -A N T IQ U A " T Y P E . D E S IG N E D BY PROFESSOR F. W. K L E U K E N S, CAST BY D. S T E M P E L , FR ANKFU RT A.M.

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DI ANTON IO PUCGI SOVRA IL RITRATTO DI DANTE

Questo che oeste di color sanguigno,

E come par nell’abito benigno,

posto scguente aile mérité sanie,

cosi nel mondo fu, con lutte quante

dipinse Giotto in figura di Dante,

quelle oirtù, ch’onoran chi daoante

che di parole fe’ si bell’ordigno.

le porta con affetto nello s c r ip s .

Diritto paragon fu di sentence:

E ’1 suo parlar fu con tanla misura,

col braccio manco aooinchia la scrit-

che ’ncoronô la ciità di F irenje

perchè signoreggio molto scïenje. (tura

di pregio, onde ancor fama le dura.

Perfetto di fatte33e è qui dipinto, com’a sua Dita fu di carne cinto.

T H E “ H Ô L Z L -M E D IÆ V A L " TYPE. D E S IG N ED BY E M IL H Ô L Z L , CA8T BY D. 8 T E M P E L , FR ANKFU RT A-M.

154


W ER BU ECH ER LIEST, VERDIENT DEN PREIS V O R EINEM , DER UNWISSEND 1ST, UND DER 1ST JEN EM VORZUZIEHEN.DERDÀS GELESENE NICHT V E R G ISST ; EIN SOLCHER 1ST VON HOEHERM WERT, DER DAS GELESENE ÀUCH VERSTEHT, DOCH HOEHEREN W ERT ALS DIE S E R HAT DER MANN, DER DÀNACH FRISCH ANS HÀNDELN GEHT

IN D IS C H E R

SPRU CH

T H E “ H O L Z L -M E D IÆ V A L " TYPE .

D E S IG N ED BY E M IL

H Ô L Z L , CAST BY D. S T E M P E L , FRA N K FU R T A.M.

155


ZIELE UND AUSSICHTEN DER GARTENSTADT-BEWEG UNG VON DR. KARL MANGOLD DRESDEN AS Problem des Stadtebaues ist hcute, im Gegensah zu friiher, wo unsere Stadte klein und ihr Wachstum gering war, bei dem ungeheueren Wachstum derselben auBerordenllich dringlich. Die schwersten MiBstande liegen vor: die groBeMasse der Bevblkerung ist von derNafur in einem Grade abgeschlossen, wie er in der deutschen Geschichte iiberhaupt noch nicht dagewesen ist; die ganze Anlage der Stadte ist nicht entfernt so planvoll, wie sie sein miiBte. Die Preise des Bodens sowie derWohnungen sind ungeheuerlich und vor allem auch der aufjere Anblick von einer schreckenerregenden HaBlichkeit. Wohl hat man durch Bauordnungen und Bebauungsplane, durch Schaffung offentlicher Anlagen, durch Anlegen von Villenstadtteilen und Vororten und ahnliches mehr Abhilfe zu schaffen versucht, aber doch nur mit ganz ungeniigendem Erfolge. Es drangt sich der Gedanke auf zu versuchen, auf einer neuen Grundlage, auf billigem Land drauBen, ganz neue Stadte aufzubauen, die nicht durch die Siinden der Vergangenheit belastet sind. Vorstufen zu einem solchen Vorgehen sind ja ohnedies vorhanden in den Griindungen so mancher groBen Terrain-Gesellschaften, namentlich in Berlin und Umgebung, ferner in den groBen Arbeiter-Kolonien der GroBindustrie, wie z. B. in den bekannten Anlagen der Firma Krupp, und endlich auch ineinigen ganz besonders hervorragenden und umfangreichen Baugenossenschafls- Griindungen. Hier reiht sich nun zwanglos der Gedanke der Gartenstadt ein, der aus England zu uns gekommen ist. Dort veroffentlichte Ende 1Ô9ÔEbenezer Howard, von Beruf Stenograph und jefet am Ende der fiinfziger Jahre stehend, ein Buch ’To morrow' (spaler unter dem Titel ’Garden Cities of to morrow', deutsch unter demTitel’Gartenstadte inSicht', Jena.Diederichs), das groBesAufsehen erregte. Es geht aus von dem Grundgedanken, daB auf der einenSeite die groBen Stadte iiberfiillt, auf der anderen das Land entvolkert sei und daB es darauf ankornme, Stadt und Land miteinander zu vermahlen durch Schaffung von Gartenstadfen, welche dieVorteile des Landes mit denen der S tadtvereinigen. Eine solche Gartenstadt soil nur eine begrenzte GroBe haben, etwa 30000 Einwohner, dann soli ein dauernd zu erhaltender, gro&er landwirt-

T H E “ ING EB O R G -A N TIQ U A ” TYPE. F.

W . K LE U K E N 8,

CAST

BY

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D ES IG N ED BY PROFESSOR

S T E M P E L, FR A N K FU R T

A.M.


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T IT L E -P A G E S D E S IG N ED BY PROF. F. H. EHM CKE P U B LIS H E D BY EUGEN D IE D E R IC H S

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O R N A M EN TS DESIG NED BY PROF. F. W. KLEUKENS, FOR T H E BAUERSCHE G IE S S E R E I, FR A N K FU R T A.M.

O RNAM ENTS DES IG N ED BY PROF. W ALTER T IE M A N N , FOR GEBR. KLINGSPOR, O FFENB ACH A.M.

158


F. W. KLEUKENS, FOR D. STEMPEL, FRANKFURT A.M. INITIAL LETTERS AND ORNAMENTS DESIGNED BY PROF.

159


H E A D -P IE C E 8 BY E M IL PR E ETO R IU S FOR D A U D E T'S “ T A R TA R IN DE TA R A 8C O N .” P U B L I8 H E D BY D E R G E L B E VERLAG, M Ü N C H E N -D A C H A U 160


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B O O K B IN D IN G

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V IN C E N Z C IS S A R Z , E X E C U T E D BY G USTAV F R O LIC H

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PROF. JO H. V IN C E N Z C IS S A R Z


B IN D IN G -C A S E .

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174

D E S IG N E D BY E M A N U E L JOSEPH M ARGOLD


PAPER COVERS.

DESIG NED BY E M IL P R E ETO R IU S


E N D -P A P E R D E S IG N E D BY PROF. PA U L L A N G -K U R Z

E N D -P A P E R D ESIG NED BY PROF.

PA U L L A N G -K U R Z


FRANCE


I


L’ART DU LIVRE EN FRANCE. E. A. TAYLOR

PAR

~ " S Q U ’ON se reporte par la pensée au temps jadis où l’édition et l’imprimerie florissaient en France, on trouve que tous les changements qui ont affecté ces arts depuis quelques années reviennent à peu de chose. Parmi les vieilles rues comme il en reste encore en France, il y en a bien peu où l’on puisse passer sans remarquer une enseigne de relieur-doreur. Pour donner un exem­ ple frappant de ce curieux état de choses, qu’il suffise de rappeler la vente de la collection du vicomte de la Croix-Laval, en 1902, où les livres étaient catalogués, non pas d’après les noms des auteurs, mais d’après ceux des relieurs. Mais cela n’a rien de surprenant, si l’on considère la qualité du travail d’hommes tels que M. G. Canape, Chambolle-Duru, S. David, Charles Lanoë, Marius Michel, G. Mercier, René Kieffer, et les ravissantes décorations sur vélin d’André Mare. Cependant il n’est pas rare d’entendre des voyageurs dire qu’il n’y a pas, à Paris, de livres présentant un aspect attrayant. A l’opposé des Anglais, les Français se préoccupent peu des qualités de durée dont les reliures à plats recouverts en toile ou en papier sont susceptibles, et se contentent de leur demander un certain cachet extérieur ; et les papiers de garde, tels qu’on les con­ naît à l’étranger, y sont jusqu’à présent peu appréciés. JS' On dépense beaucoup de soins pour les éditions de luxe qui montrent l’œuvre d’ar­ tistes devenus populaires, et sont très belles comme papier et comme typographie ; mais elles consistent en volumes brochés, tirés à petit nombre, d’une excellente exécution, et causent souvent une déception, à cause de la disposition et de la forme des pages et du peu d’harmonie entre le texte et le caractère, entre le caractère et l’illustration. JS Mais ceci m’amène à un commentaire sur l’indépendance dont l’imprimeur d’autrefois jouissait vis-à-vis des autres artisans, dont les métiers sont actuellement séparés en classes distinctes. Et il est curieux que cet état de choses soit aussi général, car peu de villes sont attachées autant que Paris àleurs artistes. Peut-être la faute en est-elle à l’artiste,plus enfermé dans s on métier que ne le voudrait le développement de l’art. JS Mais en ces dernières années l’imprimerie a réalisé de grands progrès, qui sont dûs pour une bonne part aux efforts de MM. G. Peignot et fils. Dès 1900 leur fonderie a produit des caractères nouveaux,d’un style franche­ ment moderne ; les meilleurs exemples, comme lettres et comme vi­ gnettes, en sont le “ Grasset”, que suivirent 1’ “ Auriol”,puisle “ BelleryDesfontaines ” . En même temps, comme ils désiraient ne pas perdre ce qui dans l’héritage du passé convenait parfaitement à notre temps, les frères Peignot publièrent un petit livre intitulé “ Les Cochins ”, qui montre clairement les résultats obtenus par eux. Cet ouvrage n’est pas 179

E


seulement un inventaire de leurs recherches, il exprime aussi un ardent désir de voir les éditeurs et les imprimeurs comprendre l’importance qu’aurait une renaissance de la typographie française, et l’influence qui en résulterait sur tous les arts graphiques. Malgré les remarquables progrès de la gravure industrielle, sans compter que la plupart des per­ fectionnements sont d’origine française, la gravure sur bois, appliquée à l’illustration, est encore plus brillante en France qu’en tout autre pays européen. Parmi les plus récentes publications de haut mérite, le “ Daphnis et Chloé ” (p. 190), imprimé et publié par M . L. Pichon, est tout à fait remarquable ; d’ailleurs, tout ce qui sort du modeste établisse­ ment de M . Pichon est d’un rare raffinement. Il y en a encore d’autres, mais la place ne nous permet pas d’insister sur les mérites de chacun. Cependant, il ne faut pas que je néglige de mentionner la remarquable édition du “ Grand Testam ent ” de François Villon, que j ’ai vu en pré­ paration chez M. A. M . Peignot, avec des illustrations et des caractères dessinés spécialement par Bernard Naudin ; ni les curieux petits volumes delà collection “ Les M aîtres du Livre”,publiée par M M . Georges Crès et Cie, sous la direction de M. Ad. Van Bever ; et, sans les efforts de judicieux et infatigables éditeurs de livres de luxe, tels que M M . Lucien Vogel, A. Blaizot, L. Carteret, H . Floury, F. Ferroud, Jules M eynial, R. Helleu, René Kieffer, E. Rey, Octave C harpentier, E. Lévy et H . Piazza, les bibliophiles de Paris n’auraient pas grand choix. Parm i les autres publications, il faut citer, dans des genres divers, celles des maisons Ollendorff, Larousse, H achette et Cie, Fayard et Cie, Calmann Lévy, Plon-N ourrit et Cie, Adrien Sporck, L. M ichaud, E. Flammarion et A. Vaillant. Enfin, il ne faut pas que j ’oublie de parler de la puissante influence de la “ Société des Amis des Livres”, des “ Cent Bibliophiles”, de la “ Société Normande du Livre illustré”, et de la “ So­ ciété du Livre d’A rt contemporain” ; et, sans entrer dans un long exposé pour chacune, je me contenterai de faireallusion à la prospérité dontjouit la “ Société des Amis desLivres”,sousla présidence de M . H enri Beraldi, Parmi ses premières publications, les plus remarquables sont “ Paysages Parisiens ”, par Emile Goudeau, et “ Paris au Hasard ”, par G. M ontorgueil, tous deux illustres par Auguste Lepère ; je lui dois mes rem ercie­ ments polir le bienveillant intérêt qu’il a porté à mon enquête biblio­ graphique ; de même au Président des “ Cent Bibliophiles” , M . Eugène Rodrigues, qui a généreusement mis à ma disposition des pages et des illustrations des volumes de son admirable collection. jg'En somme, c’est àdes hommes comme eux età des groupements comme ceux auxquels ils appartiennent que la France doit le haut rang qu’elle occupe dans le culte du livre et la liberté grâce à laquelle ses excellents artistes et artisansnous donnent l’enveloppe, si bien appropriée, sous laquelle nous conservons l’œuvre des grands écrivains. 180


V illie r s

de l ^ s l e - A c t a m i •:

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GCORGS CR€SÆIlé B ^ G C R Œ A in H r is '9 5

T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY P. E. V IB E R T , FOR MM. GEORGES CRES E T C IE

181



LE DERN IER LIVRE D’ÉDOUARD PELLETAN. Voici donc le point final mis à la page et voici le dernier feuillet tourné! Nul livre désormais ne portera cette firme réputée, ornée de la devise empruntée à Thucydide : kthma es aei.' De même qu’il n’y a plus d’éditeur, il n’y aura plus d’éditions Pelletan. Avec quel amour, avec quels soins, pourtant, le maître a travaillé à ce dernier fils de son génie! Cet ouvrage, tout en gravures origi­ nales, était avec La Rôtisserie, toute en gravures de reproduction, les deux livres qu’il affectionnait le plus. Dans La Rôtisserie deJa Reine Pédauqae, il avait écrit, en quelque sorte, le testament de la gravure sur bois d’interprétation, et, par 1-illustration et l’habillage du texte, posé le sceau sur les ouvrages de cet ordre. La Rotisserie reste le livre e du xixc siècle, Hésiode et La Terre <&' VHomme appartiennent au xx . Plus d’illustrations proprement dites, mais une suite de libres compo­ sitions, parentes du texte par leur sentiment général, — et une page renouvelée, qu’égaient des bandeaux de couleurs, qu’une extraordi­ naire abondance de sujets décore. Le grec de'Caramond qui, depuis plus de quarante ans, dormait dans les casses de l’imprimerie natio­ nale, apporte la séduéiion de son écriture fleurie; en regard, les pages de la traduction, en caraCtères romains de même origine,'se disposent avec noblesse. E t, quand on arrive à la partie moderne, l’aspeCt change. Le texte de M. Anatole France s’y déroule comme un fleuve entre les cent îlots des gravures. Puis, çà et là, aux endroits choisis, de grandes compositions en pleine page. Partout, un ordre évident et une richesse non moins évidente. Chaque livre de Pelletan est pareil à la salle d’un musée bien disposé; la salle d’Hésiode et de La Terre l ’Homme est une des plus somptueuses et des plus étranges. Son grec,

PAGE P R IN T E D IN “ G A R A M O N D " TY P E (ENG RAVED FOR FRANÇOIS I ), W IT H W O O D C U T BY PAUL É M IL E CO LIN , L E N T BY MONS. R. H E L L E U

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LE TRAN SFORMISMï ES origines de la terre à l’apparition de l’homme, le développem ent des formes est pareil à celui de l’arbre. Les organismes définis sont les feuilles éparpillées, les fruits naissants et les fruits mûrs, les fruits tombés, les fleurs ouvertes. Plus bas les rameaux indistincts, les branches frustes, le tronc massif, les racines perdues qui lient la forme épanouie à la substance originelle. A insi, les formes de la Vie qui cherchent l’équilibre à la clarté de la conscience, tendent à se différencier de la forme de l’univers. La terre est nue à l’origine, et paraît nue encore à l’heure où la Vie essentielle s’élabore au fond de la mer. Puis, les forces inté­ rieures se révèlent à sa surface en Végétaux gras et confus, en bêtes chaotiques où le sol attache le poids des alluvions primitives ; puis ce sont de hautes forêts qui répandent dans le ciel libre leurs bras chargés de feuilles Vertes, ce sont d’harm onieux animaux; l’homme apparaît, s’efforçant d’or­ donner son être, de marier son rythme intérieur au rythme entier de la nature; enfin l’esprit Veut s’affranchir, dominer les lois de la Vie : les lois de la Vie le suppriment. O r, l’in­ telligence des hommes prend contact avec la nature en sui­ vant les mêmes chemins. De son éveil à son éclosion, à ses éclipses périodiques, elle répète mot à mot l’histoire des âges confus qui l’ont précédé sur la terre. L ’artiste prim itif laisse engagées dans la forme du monde les architectures transitoires, hommes, bêtes et plantes, où la substance de la Vie fleurit pour un moment. Dans leurs manifestations brutes, tous les archaïsmes se touchent, l’esprit humain n’a qu’un berceau. La forme des statues antiques est empri­ sonnée dans la pierre, comme ces monstres indistincts que le sol ne Veut pas quitter et dont il empâte toujours les articulations épaisses. En elles, pesamment, circule une Vie torpide et muette, une chaleur qui n’est pas flamme encore : dans sa matrice de granit, le germe de l’esprit tressaille.

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PAGE P R IN TED IN ROMAN FACE TY P E DESIG NED A U RIO L, CAST BY G. P E IG N O T E T FILS, PARIS

184

BY GEORGE


GIROUETTES E S hommes sages comparent Volon­ tiers leurs contemporains à des girouettes que le moindre Vent fa it pense qu'on a peut-être tort de les ju g e r

et le bateau Voguer dans la même direction, et le lévrier courir au même but indiqu er du doigt le même point mystér ieux. 1 II y a donc entente absolue entre toutes les girouettes. 1 ./limer le changement ne me parait pas si détestable que ça.... L 'im ­ portan t c'est que tout le monde soit d'accord.

George Auriol.

PAGE P R IN T E D IN IT A L IC FACE TY P E D E S IG N ED A U R IO L, CAST BY G. PE IG N O T E T FIL S , PARI8

BY GEORGE

<85


E n e s a u ra is a p p r o u v e r c e tte lâ c lie e sp è c e d h o m m e s q u i m e s u r e n t la d u r é e d e le u r a fïe c tio n à ce lie d e la fé lic ité d e le u rs a m is ; e t p o u r m o i, L ien lo in d ê tr e d u n e h u m e u r si L asse, je m e p iq u e d a im e r ju s q u e s e n l a p r is o n e t d a n s le s é p u lc re . J e n a i r e n d u d es té m o ig n a g e s p u L L cs d u r a n t l a p lu s c h a u d e p ersé~ c u tio n d e ce g r a n d e t d iv m T h é o p h il e , e t j a i f a it v o ir q u e , p a r m i 1 m fid é lité d u siècle o ù n o u s so m m e s, il se tr o u v e e n c o re d e s a m itié s asse z g é n é re u se s p o u r m é p ris e r t o u t ce q u e le s a u tre s c r a ig n e n t; m a is , p u is q u e sa m o r t m a r a v i le m o y e n d e le s e r v ir , je v e u x d o n n e r à sa m é m o ire les so m s q u e j a v a is d e s ­ tin é s à s a p e r s o n n e , e t fa ire v o ir à la p o s té rité q u e , p o u r v u q u e 1 ig n o ra n c e d es im p rim e u rs n e m e tte p o i n t d e fa u te a d es o u v ra g e s q u i d e u x -m ê m e s n e n o n t p a s u n e , e lle n e s a u r a it r ie n a v o ir q u i p u is s e é g a ­ l e r ce q u i l s v a le n t. ...Q u ic o n q u e a c h è te r a ce d ig n e liv r e , s a n s d o u te s e ra c o n tr a in t d a v o u e r q u e c e s t la p r e m iè r e fois q u il a h ie n lu T h é o p h ile . D e s o r te q u e je n e fa is p a s d iffic u lté d e p u b lie r h a u te m e n t q u e to u s le s m o rts n i to u s le s v iv a n ts n o n t r ie n q u i p u is s e a p p r o c h e r d e s fo rc e s d e ce v ig o u re u x g é n ie ; e t si, p a r m i le s d e r n ie rs , il se r e n c o n tr e q u e lq u e e x tr a v a g a n t q u i ju g e q u e j o lle n se sa g lo ire im a g in a ire , p o u r lu i m o n tr e r q u e je le c ra m s a u t a n t c o m m e je 1 e s tn n e , je v e u x q u il s a c h e q u e je m a p p e lle M7

PAG E P R IN T E D IN “ N IC O L A S C O C H IN ” T Y P E , A D A P T E D A N D C A S T BY G. P E IG N O T E T F IL S , P AR IS

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S c UDÉRY.


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Le Grasset. â>y L ’époque contemporaine semble, par ses recherches, vouloir trou­ ver une nouvelle expression du vrai et du beau. Cependant, il est certaines personnes chez lesquelles le besoin d ’un A rt nouveau ne se fait pas sentir d ’une façon bien intense. « N os aînés, disent-ils, nous ont laissé de tels monuments d ’art que nous ne pouvons espérer les surpasser. Pourquoi ne pas nous en tenir aux interprétations de ces A cette objection, notre réponse semblera moins téméraire en nous aidant des déclarations qu’a faites le grand critique Taine, avec son autorité indubitable, dans sa Philosophie de l ’A rt. « L’œuvre d ’art, dit-il, est déterminée par un ensemble qui est l’état général de l’esprit et des mœurs environnantes. » Plus loin il la définit ainsi : « 11 y a une direction régnante qui est celle du siècle; les talents qui voudraient pousser dans un autre sens trouvent l’issue fermée; la pression de l’esprit public les comprime ou les dévie en leur imposant une florai­ son déterminée. » E t encore : « L ’œuvre de l’artiste à laquelle auront contribué secrètement des millions de collaborateurs inconnus sera d ’autant plus belle qu’outre son travail et son génie elle contiendra le génie et le travail du peuple qui l ’entoure et des générations qui AissoNs donc aux Elzévir, aux Fournier le Jeune et aux D idot la gloire d ’avoir si merveilleusement résumé l’art typogra­ phique des xv]e , xvni e et xix e siècles, et que notre œuvre à nous soit comme une résultante de la période contemporaine. Ce qui a toujours été le caractère dominant de l’art français, c’est ce souci de la clarté, de la précision, qui fait que dans ses diverses manifestations l’imagination n’a jamais empiété sur le domaine de la raison. O r, en observant le type dessiné par E ugène G rasset, ne retrouvons-nous pas l’indice de toutes ces qualités ? T out d’abord, il est simple, c’est-àdire qu’il n’y a rien qui soit superflu, rien qui ne vise pas uniquement à donner à chaque lettre ses caractères distinctifs. C ’est pour ainsi dire la synthèse de la lettre indiquée au pinceau, sans déviations, sans inutilités, mais d ’un trait sûr et ferme qui ne laisse rien au hasard.

TY P E AND O RNAM ENTS D ES IG N ED BY GRASSET CAST BY G jP E IG N O T E T FILS, PARIS

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C ’était, iL m'en souvient, par une nuit d ’automne, Triste et froide, à peu près semblable a celle-ci; Le murmure du vent, de son bruit monotone, Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci. J étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ; Et, tout en écoutant dans cette obscurité, Je me sentais dans L’âme une telle détresse, QdiL me vint le soupçon d'une infidélité. La rue ou je logeais était sombre et déserte ; Quelques ombres passaient, un falot â la main ; Quand la bise soufflait dans la porte entr ouverte, On entendait de loin comme un soupir humain. Je ne sais, à vrai dire, à queL fâcheux présage Mon esprit inquiet alors s ’abandonna. Je rappelais en vain un reste de courage, E t me sentis frém ir lorsque L’heure sonna. Elle ne venait pas. SeuL, fa tête baissée, Je regardai longtemps les murs et le chemin, — Et je ne t ’ai pas dit quelle ardeur insensée Cette inconstante femm e allumait en mon sein ; Je n’aimais quelle au monde, et vivre un jour sans elle Me semblait un destin plus affreux que la mort. Jê me souviens pourtant qu’en cette nuit cruelle Pour briser mon lien je fis un long effort. Je la nommai cent fois perfide et déloyale, Je comptai tous les maux quelle m’avait causés. Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale, Objets maux et quels chagrins n’étaient pas apaisés ! Le jour parut enfin. — Las d ’une vaine attente,

PAGE FROM A. DE M U S S E T ’S “ LES N U IT 8 ” (J U L E 8 M EYN IA L, PAR I8), PR IN T E D IN TYPE D ESIG NED BY ADOLPH E GIRALDON CA8T BY LA M AI8O N D EB ERNY

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Deux causes essentielles ont produit cet effet. D abord, et bien visiblement, une morbidesse native le prédestinait aux émotions aiguës, voluptés ou tourments : la frénésie d’aimer trépide en ses premiers poèmes, tout comme la fureur de se tourmenter exaspérera les derniers. Donc, à corps perdu, l’adolescent s’est rué à la joie : iL y tord et use ses nerfs, si bien qu’iL en arrive avant L’heure à L’épuisement des énergies vitales, qui sera la seconde cause de son abat­ tement. A cette étape de sa vie, pour que la crise se mani­ feste, iL suffira de quelque amour trompé, événement banaL, prévu, et dont iL devisait naguère sans amertume, mais qui, cette fois, coïncide avec un état de réceptivité anormale; la volonté ne réagit plus, et le blessé, beaucoup moins blessé que malade, accepte son sort, adopte sa destinée, concentre en elle ses facultés pensantes comme ses facultés nerveuses, et délibérément se couche sur son lit d’incu­ rable, pour crier jusqu’à ce qu’iL en meure. A parler franc, et pour tout dire, Musset avait reconnu dans sa douleur la source même de son génie ; ce besoin de souffrance, qui déjà lui était devenu natureL, allait ainsi lui devenir précieux. Est-ce un jugement téméraire, de con­ sidérer que cet amoureux au désespoir ait eu la prétention de s’ériger en personnage de légende et d’incarner, dans la mémoire des hommes, le type de L’amant au dix-neuvième siècle? Les grandes passions, en somme, sont assez rares; L’amour totaL, exclusif, absolu, ne se rencontre guère que dans les livres ; chaque siècle à peine nous en donne un : Héloïse et Abeilard, Dante et Béatrice, Laure et Pétrarque, Roméo et Juliette, puis, toute seule, Manon Lescaut ou Mllc de Lespinasse, et Musset tout seuL... Pourquoi pas? IL s’égale, en pensée, aux illustres romans d’amour; à lui seuL iL sera le poème et le poète tout à la fois, L’œuvre vécue, une monographie du désespoir chanté, l’inoubliable, l’unique, et sans que même un nom de femme s’accroche à L’auréoLe du sien... Oui, pourquoi pas ? Et poétiquement, avec une complaisance d’exception, iL s’aide à la douleur. Guérir? IL ne le voudrait pas! Au besoin, des poisons L’empêcheront

PAGE FROM A. DE M USSET'S “ LES N U IT S ” (JULES M EYNIAL, PARIS). P R IN T E D IN TYPE D E S IG N E D L Y ADOLPHE GIRALDON CAST BY LA MAISON DEBERNY

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DE DAPHNIS E T CHLOÉ

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du trespas de leur maistre. Apres que Dorcon fut enterré Chloé mena Daphnis en la caverne des Nymphes, où elle le nettoya, et quant et quant pour la premiere fois en presence de Daphnis lava aussi son beau corps d'elle-mesme, blanc et poly comme albastre, et qui n’avoit que faire d’estre lavé pour sembler beau, puis en cueillant ensemble des fleurs que portait la saison, en firent des chappeaux aux images des Nymphes, et attachèrent contre la roche la fluste de Dorcon pour offrande, puis cela faict retournèrent vers leurs chevres et brebis, les­ quelles ils trouvèrent toutes tapies contre la terre sans paistre ny besler, pour l’ennuy et le regret qu’elles avoyent, ainsi qu’il est à présumer, de ne veoir plus ny Daphnis ny Chloé, mais aussi-tost qu’elles les apperçeurent, et qu’eux se prindrent à les sifler comme de coustume, et à jouer du flageollet, elles se levèrent incontinent, et se prindrent à pasturer comme devant, et les chevres à sauteler

PAGE FR O M “ D A P H N IS E T C H L O E .” T Y P E BY L. P IC H O N , PA RIS,

PR I N T E D I N “ J E N SON ”

W IT H W O O D C U T BY C A R L E G L E


B O O K B IN D IN G IN L E V A N T MOROCCO, W IT H IN LAY AND T O O LIN G D E S IG N E D BY A D O L P H E G1RALDON, E X E C U T E D BY G. CANAPE


B O O K B IN D IN G IN L E V A N T M O R O C C O , W IT H IN L A Y A N D T O O L IN G .

B O O K B IN D IN G S IN L E V A N T M O R O C C O , W IT H

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A N D T O O L IN G .

BY G. C A N A P E

BY C H A M B O L L E -D U R U


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, B O O K B IN D IN G IN MOROCC O, W IT H GOLD T O O LIN G

BY S, DAVID

GOLD T O O LIN G . B O O K B IN D IN G IN RED MOROCC O, W IT H IN LAY AND

BY S. DAVID


BO O KBINDING IN GREEN MOROCCO, W IT H IN LAY AND GOLD T O O LIN G BY R EN E KIE FF E R

BO O K B IN D IN G IN DARK B L U E FR EN C H MOROCCO, W IT H IN LA Y AND GOLD T O O L IN G BY S. DAVID


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(In the possession o f Mons. II. Piazza)

BO O K B IN D IN G IN FR EN C H MOROCCO, W IT H IN L A Y AND GOLD T O O LIN G D E S IG N E D BY E T IE N N E D IN E T , E X E C U T E D BY DURVAND

MOROCCO, W IT H GOLD T O O LIN G

(In the possession o f Mons. II. Piazza)

D E S IG N E D BY J. DE LA N E Z IE R E , E X E C U T E D BY DURVAND

B O O K B IN D IN G IN F R EN C H


B O O K B IN D IN G IN P A R C H M EN T, T O O LE D AND C O LO URED BY ANDRÉ MARE

(In the possession o f Mons. P a u l Aaani)

BO O K BIN D IN G IN P A R C H M E N T , T O O L E D AND C O LO URED.

(In the possession o f Mons. L . Vauxcelles)

BY A N D R E MARE


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( h i the j'OSscssiOH o f Madame d‘.-Hemau.)

B O O K B IN D IN G IN PARCH M E N T, T O O L E D BY A N D R É M A R E AND C O LO U R ED .



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B IN D IN G -C A S E D E S IG N E D BY G. A U R IO L.

FOR MAISON LAROUSSE

(Lent by Maison Hachette & Cie)

B O O K B IN D IN G IN B LU E MOROCCO, W IT H IN LAY AND GOLD TO O LIN G D E S IG N E D BY A. SEG AUD, E X E C U T E D BY P. SO UZE


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B IN D IN G -C A S E D E S IG N E D BY G. A U R IO L FOR MAISON LARO USSE

B IN D IN G -C A S E D E S IG N E D BY L U C IE N LAFO RG E FOR M AISO N LAR O U S SE

Poésie

XVe ET XVIe SIÈCLES

ÉCRI VAIN S FRANÇAIS

anth olog ie des


AUTRICHE



L’ART DU LIVRE EN AUTRICHE. PAR A. S. LEVETUS O M M E les autres pays, l’Autriche a passé, pour tout ce qui concerne le livre, par des phases brillantes, suivies d’une période d’inactivité qui risquait d’aboutir à la décadence. Au­ trefois, diverses imprimeries ont publié nombre d’ouvrages de haute valeur artistique au point de vue de la typographie, de l’illus­ tration et de la reliure ; il existe encore bien des exemplaires qui en donnent la preuve. D ’une manière générale, les imprimeurs autri­ chiens n’ont jamais été très nombreux, et ce pays n’a jamais été très producteur en matière de livres; Vienne même, à cet égard, ne peut être comparée à Nuremberg, Augsbourg et Leipzig. Sous l’impératrice Marie-Thérèse, l’art du livre fut florissant, car cette souveraine, qui avait des goûts très artistiques, accorda beaucoup de privilèges à l’in­ dustrie du livre, et elle appréciait beaucoup les volumes de valeur. Son fils, l’empereur Joseph II, suivit, dans sa jeunesse, une mode de l’époque qui voulait qu’on pratiquât un métier : il choisit celui d’imprimeur, et s’en rendit parfaitement rr ître. Il accorda également certains pnvilèges aux imprimeurs et donna à leur art toute sorte d’encouragements. Pen­ dant la seconde moitié du MILOS JIRÂNEK X V III e siècle, l ’art du livre prit un développement con­ sidérable. On inventa de nouveaux caractères, la gra­ vure sur bois céda la place à la gravure sur cuivre, la qualité du papier s’améliora, la reliure devint magni­ fique comme cuir etcomme dessin, et tout, jusqu’aux pages de garde, atteignit la plus haute perfection. Mais une réaction devait se pro­ •MANES VPRAZE IQO8duire inévitablement, en Autriche comme dans les autres pays, car l’époque du modernisme était arrivée. Le papier à la main, qui avait son principal entrepôt T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY R. R Ô Z IC K A . P U B L IS H E D BY T H E en Moravie depuis 1520, M ANES S O C IE TY . PRAGUE

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DOJM YA POTULKY

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époque où fut fondée la première papeterie à Gross-Ullersdorf, devint moins bon ; la machine à imprimer remplaça la presse à bras ; les belles reliures en cuir façonnées à la main durent céder la place à des produc­ tions d’un caractère plus commercial. JS- Mais en Autriche, comme ailleurs, l’art du livre devait avoir sa renaissance. William Morris fut l’initiateur de ce mouvement, car la renommée de la “ Kelmscott Press” arriva jusqu’à Vienne. Les hommes de la nouvelle école : Alfred Roller, Josef Hoffmann, Koloman Moser, Myrbach, Rudolf von Larisch et d’autres, ont répandu les enseignements nouveaux. Le mo­ ment était propice, le besoin de réformes dans tout ce qui se rattache à l’industrie du livre fut admis parmi les questions à l’ordre du jour lorsque l’on aborda, en 1897, le problème général de l’enseignement artistique ; mais la renaissance de l’art du livre ne date réellement que du commencement de ce siècle. Il ne faut pas croire qu’avant cette grande réforme on n’avait tenté aucun effort pour relever l’art ; bien loin de là. Il y a vingt-cinq ans, on prit les devants en fondant l’institut d’é­ tudes et d’essais pour l’art graphique ; et dès le début, sous la direction du Conseiller aulique Eder, on y fit d’excellente besogne. L ’Imprimerie de la Cour et de l’Etat avait déjà été fondée quatre-vingts ans aupara­ vant. Mais le grand élan fut donné il y a une douzaine d’années, lorsque des hom­ mes formés avec les idées nouvelles en art décoratif furent pris comme profes­ seurs dans les divers éta­ blissements. J^L’art du livre en Autriche n’a donc que depuis peu de temps son aspect moderne ; mais le développement en est des plus intéressants. On en a pris les éléments fonda­ mentaux dans les meilleurs héritages du passé ; et, avec l’appoint de ces qualités de raffinement, de goût et de sérieux, on est arrivé à des résultats fort satisfaisants ; d’abord, dans l’enseigne­ ment de l’écriture orne­ mentale, avec le professeur T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY V L A D IM IR ZUPANSKY. P U B LIS H E D BY T H E M ANES SO CIETY, PRAGUE

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IxUClOil VOL1 L/HriSCh.

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exposé ses principes dans un livre qui est d’une grande valeur pour tous ceux qu’intéresse ce sujet. Ce qu’il cherche, c’est à faire contribuer la forme et l’espacement des lettres à leur harmonie ; même lalettre la plus simple doit être décorée. Il n’attache pas une importance extrême à la création de formes nouvelles, il insiste plutôt sur le rapport de la lettre au mot et du mot à la phrase. Celles-ci doivent s’unir de la même façon que les parties constitutives d’un ouvrage d’architecture parfait ; car, de même que l’architecture est la base de tous les arts, de même c’est sur l’établissement du texte que doit reposer le style de l’illustration d’un livre. Cette théorie est confirmée par les enseignements que l’on tire de l’examen des premiers livres imprimés et surtout de ceux qui datent de la fin du XVIe siècle. On y voit que le but visé a été de réaliser l’harmonie entre les caractères, l’ornementation et l’illustration. C’est aussi le but visé par ceux qui cherchent à créer des livres artistiques, bien différents de ceux que l’on publie ordinairement. Malheureuse ­ ment, ils sont peu nombreux en Autriche. Mais beaucoup de nos ar­ tistes travaillent à l’illustration de livres pour les éditeurs allemands, et autres. A Vienne, Artur Wolf a publié quelques très beaux ouvrages illustrés par Franz von Bayros, Ferdinand Staeger et autres artistes; leslivres d’en­ fants de la collection Konegen, illustrés par Marianne Hitschmann - Steinberger, sont pleins de charme, et montrent bien le senti­ ment de la vie; les livres pour enfants de Gerlach et Wiedling ont été illustrés par divers artistes, notam­ ment le professeur Czeschka, Karl Fahringer, F. Staeger, Franz Wacik, Mlle Frimberger. Mlle C. Hasselwander a donné d’excellentes illustrations pour histoires enfantines ; C. Kôystrand s’est acquis la réputation d’un dessinateur fin et en­ joué ; Ferdinand Staeger est un des meilleurs illustra­ end. de TITLE-PAGE DESIGNED BY J. BENDA. PUBLISHED BY THE du journal du? teurs ° , zensky klu b . Prague M unich; il est un artiste u

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plein de variété et de vita­ lité ; W enzel Oswald et ic lîlu ttc r €rbc w ar alfo non je* Gustav Kalhammer, anciens Ijcr ber Juflucfjtsort, wofyîn fldj élèves de l’Ecole impériale gcporîc Zicbc barg. Die unglürf* lidjcn tüid)te unter ben /îô a m ^ d’art industriel (KunstgeHnbcrn, w ddjc tDunpf) unb ÇoflT» niing taupty, ôffnen ftâ) unter werbe), ont un style essen­ foldjcn Umpânbcn ben Wcg ba* tiellement décoratif ; et Da­ bin buref) 6 tricf unb Doldj, durdj Ole! unb 0 i ft, butd) D a rrfu d jt unbûlutbupen, ober gobert Peche, qui est sorti fonpwic auf cine unbequeme / I r t . Tiber die 6 e ifte r bcbûrfcn nÜ ber llm jïânblidjteiten nid)t unb genie* de l’Académie impériale, a fien ûbcrbîea bca Vorteila, bag fie n a ^ Ôclicben in également un style haute­ bie (Dberwdt jurûcffcbrcn fônncn, wenn pe aus* gctrogt, ober i^re £cibenfd)aft auagetobtbabcn, ba ment décoratif. AlfredKeller benO tcrbiidjcnber W cg ju rK u cffe b ra u fe w i'g a e r* fd)loflcn i/1. Der unmutavoUe <5nome oerlîeg bie exerce, comme ce dernier, (Dberweltinitbcm <£ntgf)iug,niewieberba5Îage8lid jt 311 fd)aucn; bodj bie <5 i oerwijdjte la profession d’architecte, nadj unb nadj bie <êinbrucfe [eincs d ra in s ; gleicfjmais il s’occupe également d’illustration ; il se distingue surtout dans le dessin au trait. JS1Quelques artistes au­ PAGE D E S IG N E D BY H E D W IG S C H M IE D L , FOR T H E IM P E R IA L trichiens excellent aux desG R A P H IS C H E f L E H R -U N D V E R S U C H S A N S T A L T , V IE N N A sins de reliures, et l’on peut dire en toute sécurité que leur œuvre a acquis une réputation qui durera. Il suffit, pour justifier cette assertion, de citer des noms comme ceux du professeur Josef Hoffmann, de Koloman Moser, de Czeschka ; Anton H ofer et Rudolf Geyer, tous deux anciens élèves de l’Ecole impériale d’art industriel, ont également donné de très beaux ouvrages que resteront. Tous ces ar­ tistes ont créé des reliures qui, comme dessin, comme matière et comme exécu­ « q jtî/e « TDOPHOMillf H O M L E /» « tion, satisfont à tout ce « « « U y iO D lU Z P H 1 D A IlM * (!« r a 3 »S^UiH3UMDDnEijJZi(Urtri qu’on peut demander. JS uiSJUMDDnEürziûnïre M a n deîjK ûahzüihJ Dans le dessin de caractères w M aicM iflM pqfiirm nEPl d’imprimerie, on est arrivé J itH E D U EiT. ill DEH UO DHEUK UTEH/TADTU1 à d’excellents résultats. L ’ U M D A U f D C H IA H M IIF A Z /E M F iM D E T îM A H W iQ T E IJ H A U /E R A D E R D iE T Z E C U H U H Ü k n “ antique C zeschka”, créé DER HJiRTEIE J iH D IIHIJERJCEIAHIE. DA DA/ par le professeur Czeschka, 1AMD FAGUREftAll H liï «ECGEH UNO UüG EUf R E D E tk li/F J O H ittH M T h lA IIH lIR Z Il KLEIHEH est, dans sa simplicité, ex­ HJEGEH PUEIRW ERK A U C E i q m i J Z l î i m i trêm em ent beau. Il a été JE E JB O EID iE E IE H H H E EITE GEBRAUCMEW. EüB L A H G E R E t R P iJ E H Q M U /Z <FMAH H W IE acheté par M M .G enzsch et TU iE H E IU A M LE H IIH D Z U R T R A G U H G ’DPJ Heyse, de H am bourg, et G P P A tk E / E iH iÛ E JklSUJEH it liU iC U E ü l * O B I. est reproduit p. 2 1 1. JS La fonte nouvelle du D r R u­ dolf Junk se distingue par PAGE D E S IG N ED BY B E R TA B IN D T N E R , FOR T H E IM P E R IA L les mêmes qualités, bien G R A P H IS C H E L E H R -U N D 'V E R S U C H S A N S T A L T , VIENNA c,

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COVER DES IG N BY F. KYSELA, FOR NOVA ED IC E , PRAGUE

et l’art graphique moderne, beaucoup d’artistes tchèques se sont distingués. Les di­ verses reproductions que nous donnons d’ouvrages montrent qu’ils ont bien l’in­ spiration de véritables ar­ tistes. La collaboration que les éditeurs offrent aux ar­ tistes est de bon augure, et les années qui vont suivre ver­ ront, sans aucun doute, de nouveaux développements. Le fait même que le mouve­ ment moderne a donné lieu à tant de bonnes productions permet de compter beaur m in c u u p

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qu’elle diffère notablement, comme forme, de celle du professeur Czeschka. Celle de M. Mader, quoique moins claire, présente de l’intérêt;le professeurHoffmann y a assorti des bor­ dures et des vignettes. Mlle Schmidt peut également compter parmi les artistes qui ont créé des caractères typographiques nouveaux et intéressants. Ces fontes ont toutes été employées par l’imprimerie de la Cour Parmi les et de l’Etat. provinces, la Bohème oc­ cupe le premier rang dans l’art du livre, ce qui n’a rien d’étonnant, si l’on songe que Prague, Pilsen,Kuttenberg et autres villes remon­ tent à une époque lointaine. Dans la décoration du livre

gen, mit alten £umpen bebecft, ate man p flegfin die irbfen ju Italien, die genafdjigen © pagen bamit 311 fd)eudjen. Worûbet |î(fj bie Çcrren non Ç irjfy berg bag rounberten, liegen pe in aller 6 tilie den 0trofymann abnefymen unb breiteten aus, her groge tt)inb Ijabe jur Uadjtseit ben leidjten Cdjneibet oom Calgen uber bie è r e n je gewetyet.

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T A IL P IE C E D E S IG N ED BY H E D W IG S C H M IE D L . FOR T H E IM P E R IA L G R A P H IS C H E L E H R -U N D VE R S U C H S A N S TA L T, VIENNA

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O R N AM EN T BY W E N Z E L OSW ALD


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“ NOVA E D IC E .” PRAGUE

D E S IG N E D BY F. KYSELA.

D E D IC A T IO N PAGE D E S IG N ED BY V. H. BR U N N ER . FOR P U S H K IN ’ S " H IS T O R Y OF P U B L IS H E D BY T H E "S P O L E K CESKY'CH B IB L IO F IL U ” T H E CZAR S A L T A N .”

ilostivâ para', vzpomînâm na ony hodiny, kdy poprvc jste naslouchala torsûm této knihy, tarn daleko na jiznim )rchu Svoji vlasti, vynofujidm se jako pohâdka z bilych pën Siného more, ziji v jasné vzpomince ony sfastné, slunné dny, pod jejichz nebem zrâlo me dflo, i hedvâbné, cikâdami zvonîd nod, kdy rise rostlo' rozhoroYânim velicÿch Vasich hvëzd a s rhytmickÿm harasenim oblâzku pod vlnami pobrezt vidim celÿ ten V âs divoce krâsny svët mezi zlatymi vezerni Jalty a stoletymicedry Alupky, utesy pobreznich sk at podobnÿch zkamenëlé bouri zerne, îâje sametovych cyprisû a ojinenÿch oliv, z mchz bile zâmky sviti mramorem, tatarské chaty na strânîch a prasné silnice, zvuci'd kavalkâdami, pohori boru, tmicich se vysokô nad plamennou radosti brehu a zvedajidch sfavne k nebi a k jeho orlûm bflÿ trûn Aj-Petrû vzpominâm na jemnou laskavost Vasich dlani, s jakou mi otevrely tento svët, na dobrotu Vasich oci, s jakou hledely na zrâhi mého dfla, vzpomînâm na lâsku a obdiv, jaké prinâsite touhâm a konâni vseho mého nâroda, na veskerou radost, kterou se s nîm radujete ve dnech Sfastnÿch, i na bolest, jakou s nîm tipite ve dnech bloudëni a smutku a kladu s uctou i radosti do Vasich rukou, Pani, tuto knihu. Prijmëte ji, prosim, jako skromnÿ vyraz hlubokÿch dtu. D"- A R N O S T D V O R A K

KNIHA JE VÉNOVÂNA MNOHOVAZENE NADÉZDÉ NIKOLAJEVNÈ KRAMÀROVÉ


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T IT L E -P A G E D ES IG N ED BY J. BENDA. P U B L IS H E D BY H EJD A A T U Ô E K , PRAGUE

OPRAHA'/MCMVUO

T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY V L A D IM IR ^U P A N S K Y . T H E “ SPO LEK M A N E S ,” PRAGUE

P U B L IS H E D BY


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Quid sum m isertuncdicturus Quern palronum rogalurus Dum v ix justus sit securus Qex trcmendae maiestatis Qui salvandos salvas gratis Salva me fons pietatis Qecordare Jesu pie Quod sim causa tuae viae Ne me perdas ilia die

Tantus tremor est futurus Quando iudex est venturus

Cuncta stricte discussurus

Tuba mirum sparget sonum

P e r sepulcra regionum

Cogens omnes ante thronum

Mens stupescit et natura

Cum resurgit creatura

Judicanti responsura

BY P R O F E S S O R C. O. C Z E S C H KA, C A S T BY G E N Z S C H A N D H E Y S E , H A M B U R G

A N D B O R D E R -D E S IG N E D

N il incultum remanebif

Teste David cum Sybilla

P AG ES OF T Y P E

Quidquid latet comparebit

Solvet saectum cum favilla

25

Iudex ergo cum sedebit

Undeo mudus iudicelur

In quo tolum continetur

Liber scriptus turn docetur

Dies irae, dies ilia

C ELA N O

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TH O M A S


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BY

RUDO LPH

G EYER,

EXECUTED

BY

ALBER T

GUNTHER

BO O K B IN D IN G IN BLACK SHAG REEN, W IT H EM BO SSED GOLD O R N AM EN TATIO N D E S IG N E D


D E S IG N E D B O O K B IN D IN G IN RUSSIAN L E A T H E R , W IT H IN LAY AND T O O LIN G . BY HEN R YK U Z IE M B L O , E X E C U T E D BY R O BE R T JAHO DA

D E S IG N ED B O O K B IN D IN G IN RUSSIAN L E A T H E R , W IT H IN LAY AND T O O LIN G . BY HEN RYK U Z IE M B L O , E X E C U T E D BY RO BE R T JAHO DA

214


(In the possession of II. E. Dr. Friedrich Pijjff Prince-Bishop o f Vienna)

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LEATHER BY A N T O N H O F E R

B O O K B IN D IN G , W IT H G O L D T O O L IN G .

IN L A Y A N D


L E A T H E R BO O KBINDING , W IT H IN LAY AND GOLD T O O L IN G . DESIG NED BY PROF. JO SEF HO FFM AN N EX EC U TED BY T H E W IE N E R W E R K S T A E TT E

B O O K BIN D IN G IN BU C K S K IN , W IT H IN LA Y AND T O O L IN G . DESIG NED BY PROF. JO SEF HO FFM ANN E X E C U T E D BY T H E W IE N E R W E R K S T A E TT E

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PAPER COVER DESIGNED BY DORA GROSS

PAPER COVER D ES IG N ED BY HANSI B U R G E R -D IV E C K Y , P R IN T E D IN T H E IM P E R IA L G R A P H IS C H E LE H R-U N D-VER SUC H SAN S T A LT , VI EN N A

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PAPER COVER DESIG NED BY R O BE R T FUCHS, P R IN T E D IN T H E IM P E R IA L G R A P H IS C H E LE H R-U N D -VE RSUCHS AN STA LT, V IE N N A

PAPER COVER D E S IG N E D BY GUSTAV K A L H A M M E R


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PAPER COVER D ES IG N ED BY ANTON HOFER.

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BORDER AND END -PAPER DESIGNS BY ALFRED K ELLER. FOR L. STAAKMANN, L E IP Z IG 22 1


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O R N A M E N T S A N D E N D -P A P E R

D E S IG N BY D A G O B E R T P E C H E


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FO R G E N Z S C H A N D H E Y S E , H A M B U R G

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O R N AM EN TS AND T A IL P IE C E S BY W E N Z E L OSW ALD

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O R N AM EN TS BY GUSTAV KALHAM M ER.


D E C O R A T IV E IL L U S T R A T IO N S BY F E R D IN A N D S T A E G E R

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DEC O R ATIV E IL L U S T R A T IO N S BY FE R D IN A N D STAEG ER

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D E C O R A T IV E IL L U S T R A T IO N S BY A L F R E D K E L L E R , FOR R. H. B A R T S C H ’ S “ B IT T E R S Ü S S E LI E B E S G E S C H IC H T E ” P U B L IS H E D

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BY L. S T A A K M A N N , L E IP Z IG


DEC O R ATIV E IL L U S T R A T IO N BY ALF R E D KE LLE R FOR " D A S BUCH DER K L E IN E N K L E IN E N ” P U B LIS H E D BY L. STAAKM ANN, L E IP Z IG

D E C O R A T IV E IL L U S T R A T IO N BY C. HAS SE LW AN D E R

DEC O R ATIVE IL L U S T R A T IO N BY C. KÔYSTRAND FOR " P IE R R O T ALS S C H IL D W A C H E ” PUB­ L IS H E D BY S. C Z E IG E R

IN IT IA L L E T T E R BY GUSTAV M ARISCH


D EC O R ATIVE ILL U S T R A T IO N S BY M ARIANNE H ITSC H M AN N -S T E I N BBRGER FOR “ KO NEG EN’S K IN D E R B Ü C H E R .” P U B LIS H E D BY KONEGEN, VIENNA

23O


L’AR T DU LIVR E EN HON GRIE E développement de l’art en Hongrie atteignit son apogée au XV e siècle. L’influence de la Renaissance italienne pénétra en ce pays plus tôt qu’ailleurs, car Mathias Corvin réunit à sa cour un grand nombre d’artistes et d’humanistes italiens, et acquit quantité de livres et de manuscrits ornés de belles peintures. Les quelques trésors qui restent de sa bibliothèque, et qu’on appelle corvinas, sont de magnifiques exemples d’illustrations de la Renaissance, exécutées surtout par des miniaturistes italiens, car il semble que le monarque n’ait pas employé d’artistes hongrois. Les luttes politiques et les guerres mirent fin au développement de l’art ; puis vint la domi­ nation des Turcs, qui détruisirent ou laissèrent perdre les œuvres d’art existantes. JS' Il y a bien des raisons qui expliquent la longue période de décadence par laquelle passa ensuite l’art du livre et de l’illustration. Jusque vers la fin du XIX e siècle, les classes cultivées, en H ongrie, em­ ployaient le latin pour la conversation ; le latin était également la langue administrative et officielle de ce pays. Les jeunes gens allaient en Alle­ magne et en Italie pour compléter leurs études. Par suite, les influences étrangères dominaient, et l’on ne publiait en Hongrie que des livres très bon marché. La typographie hongroise ne pouvait rivaliser avec celle des autres pays, l’art du livre était dans une situation inférieure, et l’on n’employait les artistes hongrois que pour des travaux peu im­ portants. Jff Les livres que l’on a publiés en Hongrie depuis quelques années montren t une supériorité marquée sur ceux que l’on produisait auparavant. Cela est dû pour une bonne part àl’enseignement donné par l’Ecole nationale des Arts et Métiers de Budapest, où l’on peut étudier la typogra phie, et où l’on a introduit des caractères dont le style est basé sur l’art national. Il y a une classe spéciale d’écriture artistique, où l’on prend pour modèles les meilleurs des vieux manuscrits qui réunissent les qualités W<arucui!dg désirables : lisibilité et élégance des formes. Trois excellents exemples des travaux des élèves sont reproduits randazk pages 237 à 239. J^ La Hongrie a la bonne fortune de posséder nombre ellàffa d’excellents décorateurs de livres, bien •kardo^atberf que quelques -uns se soient établis à v1etranger / 1 1 • T IT L E -P A G E W R IT T E N IN C O R K . BY B L A S IU S , et que !leur oeuvre nÎait busay ( ar ts and c r a fts s c h o o l , Bu d a p e s t ) 23 1

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guère conservé un caractère purement national. Un des plus remar­ quables d’entre ces derniers est Franz von Bayros, de famille hon­ groise mais né en Croatie : son œuvre ne présente aucune affinité avec l’esprit de sa nation. Pleine de délicatesse et de raffinement, et éminem­ ment décorative, elle a une grâce qui rappelle le charme poétique des fêtes galantes ; et cependant, par son habileté technique et sa subtile intelligence des exigences du noir-et-blanc, elle est d’un senti­ ment bien moderne. Nous reproduisons quelques charmants spécimens de l’œuvre de cet artiste. JS Très différentes comme conception et comme traitement, mais d’un caractère plus national, sont les illustra­ tions décoratives dessinées par Charles Kos (p. 236) pour son poème “ La Mort d’Attila ”. Parmi les meilleurs décorateurs de livres se trou­ vent encore Willy Pogany, Alexander Nagy et Kriesch Kbrôsfoi ; ces deux derniers sont à la tête du fameux groupe artistique de Godollô. Nagy est un maître de la ligne, il est doué d’une imagination poétique, et il réussit admirablement en adoptant les formes si particulières à la Hongrie. Le bandeau d’en-tête reproduit p. 232 caractérise son art. Un frontispice traité d’une façon curieuse par Blasius Busay est égale­ ment reproduit; le modèle original a été exécuté sur du liège brûlé. 232


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T IT L E -P A G E DES IG N ED BY FRANZ VON BAYROS P U B LIS H E D BY ARTUR W O LF, VIENNA


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P U B L IS H E D BY GEORG M U L L E R . M U N IC H

D EC O R ATIV E IL L U S T R A T IO N BY FRANZ VON BAYROS FOR VON S C H LO E M P S 'S “ DER PERVERSE M A IK À F E R ”

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E X A M P LE OF W R IT IN G W IT H REED PEN. BY PAUL BENCSIK S T U D E N T OF T H E ARTS A N D lC R A F T S SCHOOLS, BUD APEST


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EX A M P LE OF W R IT IN G W IT H REED PEN. BY IM R E KATONA S T U D E N T OF T H E ARTS AND CRAFTS SCH OO L, B U D A P E S T

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EX A M P LE OF W R IT IN G W IT H REED PEN. BY IM RE KATONA S T U D E N T OF T H E ARTS AND CRAFTS SCHOOL, BUDAPEST

A z anarkia bipihelôsége- dr Schmid Jenô-lôl-. Teljesen hihefelien am o nézefek feiülefëssége, melyek az ellenseges laborban s ez az egész pildg, az anarkia kipiheîôségére ponatkozdlag uralkodnak s hihefeîlen durpak az ellenérpek, melyeket tiszldn az elp ellen îôlhoznak- Tudosok, ludatlanok egyirâri hasznâljâh ezl a durpa érpelésf es nyugodfan mondhaljuk, hogy soha nagyobb dolgol noha poï red alkalom nyom orusdgossabb îegyperekkel m egnem lâmadfak- A m il legeloszôr is lépfen-nyomon szemünkre Iobbantanak, az a z eîlenpelés, hogy ha a kôzpordi ercszahuralm al megszüntdjük, akkor szabad a pâsar rabldhnak, lolpqjoknak ulonalldknak, azuldn hogy az anarkia gyôzelmépe l zürzapar âlîanabe- halonalmre -


O R N A M E N T BY FRANZ VON BAYROS, FOR “ DIE S E C H Z E H N T E E H E F R E U D E .” P U B LIS H E D BY ARTUR WOLF, VIENNA

240


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L’ART DU LIVRE EN SUÈDE. AUGUST BRUNIUS

PAR

N SUÈDE, comme ailleurs, la seconde moitié du XIX e siècle a ramené une période d’éclat pour l’art du livre, au point de vue de la typographie, du papier et de la reliure. Néanmoins, ’ la décadence avait été plutôt moins grave que dans les autres parties de l’art appliqué. Deux maisons d’édition, P. A. Norstedt à Stockholm et Berling à Lund, ont maintenu l’art du livre à sa hauteur. D ’autre part, on avait adopté un style plus artistique, entre 1870 et 1880, en appliquant les procédés traditionnels, en imitant les manuscrits gothiques, ou en s’inspirant, d’une façon sans doute un peu arbitraire, de l’art décoratif de la Scandinavie antique. La renaissance qui se mani­ festa chez nous au commencement de ce siècle amena d’abord une re­ crudescence d’intérêt pour les arts décoratifs, et surtout pour l’art des tissus de l’époque des Vikings et des Sagas. L ’esprit de la vieille Scan­ dinavie nous anima de nouveau,et l’apogée de ce mouvement fut marqué par un véritable événement, la fondation du Musée du Nord à Skansen, par Artur Hazelius. Précisément à ce moment l’industrie du livre se régénérait en Europe. Les idées nouvelles que William Morris avait mises en avant avec tant d’énergie subjuguaient toute une génération. M Pour créer un mouve- ;----------------------------------------------ment dans lequel l’art et sa | \ pratique ont également leur j part, il faut un idéaliste pas­ sionné. Cet idéaliste, ce fut Waldemar Zachrisson, im­ primeur à Gôteborg (né en 1861). Il travailla en Suède ©H'ûfcn fjârtiU (fa ll Ça ua rit ndgra anflàtliaa ffrifte r rittabe mot Sutfjcr o<Ç reformationen, foin biftop $8ra(¥ et dans les meilleures im­ Id tit trpcfa ocÇ utfpriba i lanbet. <£tt papperdbruf, upprdttabt f î t trpcteriets ràfning dr 1523, bief pdfamma gang neblagbt. 23oftrpcteriet fèrfattabetf febermera t i l l primeries de Hambourg, de ©fane. <L?8ib ndmnba trpcferi Çabe emellertib en màngb Leipzig, de Vienne, de Ber­ ffriftc r b lifb it utgifha, t i l l Ijbilfatf utftprfel M f n i t t anbdnbttf. ©dlunba bar »Hi?toria S. Nicolai», utgif* lin et de St. Pétersbourg, et ven t i l l minne a f bifïop îhcolautf (£>elge Sftilé tal(ab), fôrfebb meb ett titelblab i trd fn itt f&reftàllanbe en biffop meb ÉrâHa, SJetta* fn itt bar entelt ocÇ affina son goût en étudiant bacfcrt (furet. € t t par anbra trd fn itt, fom anbdnbts bib betta trpcferi, boro Sungfru SKaria meb 3efu$« sans cesse les chefs-d’œuvre barnet fam t ett minbre ©vea bapen. (L£>et dr fannolift, a ttU lr ic i fjà lf fpfilat meb trAfnttttfdu passé et les belles im­ tonftcn ocÇ utfôrt trdfnitten bib betta trp<terl. (£fter dr 1527 dterfinna bi Çonom fom boftrpcfare i «Dlalmô. (L O u fta f ® a fa , fom bar mpctet intreflerab a f bot* pressions anglaises et améri­ trprterifonflen, upprdttabe f jd lf dr 1525 „unber fW r beloftnab' ett trp a e ri i StoctÇolm, bet febermera f. t. caines de Morris et de De Vinne. Dès qu’il put s’éta­ blir, il s’efforça de relever le niveau de tout le métier. Il fonda un groupement PAGE FROM ** A H IS T O R Y OF S W E D IS H W O O D C U T S .” O R N A M EN TS d’hommes compétents, la BY ARTUR S A H LÉN . P R IN T E D BY N O R S T E D T UND SÔNER 243

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Société des Imprimeurs suédois, qui travailla à l’établissement du Musée d’art industriel de Stockholm et de l’Ecole technique d’art industriel à Gôteborg. Il s’efforça de toutes sortes de manières, par des affiches artistiques, par des articles dans les journaux profession­ nels, de préparer les éléments nécessaires au relèvement du métier ; et le caractère éminemment pratique de ses idées assura le succès de ses efforts. En ces derniers temps, le trait dominant, dans le dé­ veloppement de l’art du livre, a été une tendance accentuée à donner un caractère national. Les difficultés, à cet égard, étaient considérables. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore de caractères dessinés par un artiste suédois, mais ceux que nous avons sont basés sur une prédilection, qui remonte à loin, pour le “ romain ”. Dès 1550 le romain avait été in­ troduit en Suède. Au cours des X V II e et X V III e siècles le goût de nos ancêtres se porta surtout sur les modèles hollandais et français. Le ro­ main que l’on emploie maintenant en Suède, et qui est fabriqué à Ham­ bourg, rappelle la fonte de Caslon, mais avec un style un peu plus moderne. On l’appelle “ romain-moyen-âge ” ; il a beaucoup d’avan­ tages, il est facile à lire, et il a une simplicité sans prétention. Sa légèreté donne peut-être parfois aux pages un aspect gris et monotone. Il pré­ sente une ressemblance certaine, mais aussi des différences, avec les fontes anglaises. JS Une des caractéristiques de la typographie suédoise, c’est qu’elle produit son meilleur effet et paraît le plus originale dans les publications d’un caractère spécial et destinées à un public restreint. Le reste de nos productions est d’une qualité sensiblement inférieure. Pour des lecteurs anglais ou français, nos textes présentent un singulier défaut d’unité, au point de vue typographique. Le format et la disposition sont très variés, de même que les papiers de couleur pour couvertures, qui sont tantôt bons et tantôt mauvais. Cependant, depuis quelques années un progrès se manifeste, un meilleur goût apparaît. Un fait heureux, à cet égard, c’est la publication des classiques suédois édités par la Société littéraire de Suède, et imprimés chez Albert Bonnier. Un style pur et sévère s’y combine au choix excellent des matériaux ; et la typographie y est l’objet du plus grand soin. Une semblable entreprise fait honneur à un pays. Les mêmes qualités de style caractérisent l’édi­ tion suédoise de 1’“ Histoire des Peuples du Nord ” par Olaus Magnus, que publie une autre société, la “ Corporation M ichel”. Cette œuvre fut écrite en 1550 par le dernier archevêque catholique de Suède, qui fut un des plus grands voyageurs et un des plus intéressants écrivains de la Renaissance. Le texte de la présente édition est illustré de vieilles gravures sur bois, exécutées d’après les dessins de l’auteur même. Deux volumes de ce magnifique ouvrage ont été imprimés par Almqvist et Wiksell à Uppsala. JS De même, à la grande Exposition des métiers, tenue à Stockholm en 1909, on a pu voir quatre éditions de classiques ; 244


les exemplaires ont été donnés pour une loterie. Ces quatre volumes avaient été établis et imprimés par quatre maisons différentes : résultat qu’on n’aurait pu obtenir dix ans plus tôt. J# Cet aperçu de l’art du livre à notre époque serait incom plet si nous n’y mentionnons une imprimerie qui s’est placée au prem ier rang. Les frères Hug o et Cari Lagerstrôm se sont sérieusement occupés de relever le niveau de l’imprimerie. Ils ont fait leur apprentissage en Allemagne, en Angleterre et en Fran ce, et ont travaillé quelques années, l’un à Stockholm, l’autre à Copenhague, avant de fonder leur maison, en 1903. Ils ont également joué un rôle impo rtant dans l’évolution générale des arts et métiers. Ils ont créé une revue, Z’A rt de l'imprimerie dans les pays du Nord, et ont fondé deux sociétés, dont l’une est la Corporation Michel, que nous avons déjà citée. Le docteur Isak Collijn, bibliothécaire érudit, en a été le troisième fon­ dateur. JS La prem ière publication imprimée par les frères Lage rstrô m était une sorte de prospectus typographique. Parm i les huit volumes d’Au guste Strindberg, il y a un ouvrage de chimie intitu lé “ Antibarbarus ”. La décoration a été exécutée par un jeune artiste, Artu r Sjogren, qui a une sérieuse connaissance de la typographie suédoise ancienne. Le livre a été tiré avec soin, et à petit nombre d’exemplaires, sur papier àla main ; nous donnons un fac-similé de quatre de ses pages. Depu is, les frères Lager­ strôm ont publié nombre de livres, grands et petits, tou­ jours à tirage limité, mais à F Ô R T A A L E T E L L E R IN G Â N G : un prix peu supérieur à celui EEN ALLMENNELIGH PRACTICA ELLER VÀDERBOOK/ EFFTER THE GAMBLE OCH V1JSE des livres ordinaires. Leurs publications ont bien cet ETÂRITT VISTOCH SANTORD SPRÂK esprit de conciliation que som allmeent sàycs: Dhet ar een godh Vân som varnar een annan fOr Olyckan och Skadan fôr ân den kommer. Therl’on observe dans celles de la fôre Sr een gladh och godh tiende vûl vârd/ at man henne fôrkunnar. Effter thet Société Médicis, en Angle­ alla Practikor och'Proph etier/ icke allenast are skriffne aff then Helge Andes uppenbarelse/ uthan terre. JS Le public biblio­ och andre/ hvilket een part eendels aff lâng Himmelens Lopp/ aff Planeternes och andra Stiernors beskàdelse/ och een part phile , en Suède, a une pré­ eendels aff làng Fôrfahrenheet/ aff Himmelens Tâckn och màr.ga Omstàndigheeter are uthdragne och begrundade/âre dilection pour les vieux ther fôrordnat och i varcket stàlte/ at vij dher aff om Lycko och olycko om/ Vûder och Ovader tilfôrenne eller framfôre livres, et n’est guère enclin àpi medh goda tiender och sann Budhskap undervijste/skulle varnade varda/ och sà stâdze och altijdh om Lycko och Olycko 1 à servir de clientèle à une F0rorsaka3 at fruchta och troo den alzmachtig e gode Gudh. jSè ar thet ratt och tllbôrligit/ ja Christeligh KArleek och maison d’éditions de luxe Plicht fordrar thet ock sâ medh sigh/ at man gladeligh och medh Tackaâyelse anammar alla Praktiker eller Prophetler/ modernes. Cependant les som Are genom then H. Anda tlllkenna giffne/ jemvAl aff an- | drorrV bide konstrfjke naturlige Stiemokikare/ och andre r frères Lage rstrô m ont im­ 7 prim é quelques-uns des plus beaux livres qu’il y ait chez nous, avec ou sans décora­ tions : deux ouvrages de FROM “ BON DE-PR ACTICA.” INITIAL LETTER BY LEON mémoires historiques du PAGE WELAM SON. PRINTED BY BRÔDERNA LAGERSTRÔM ALBERTI, ALKINDI, HALI, OCH PTOLOMEI LÂRDOM/ STÂDZE VARANDES ÂHR 1FRÂ ÂHR

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temps de Charles X II ; une série de petits ouvrages dont le texte appar­ tient à la littérature suédoise; et enfin une réimpression d’un ouvrage qui, bien que n’ayant pas d’équivalent dans les autres littératures, pré­ sente un certain intérêt pour le public étranger. C ’est une sorte de manuel d’histoire naturelle et d’hygiène à l’usage des paysans, et dont certaines parties sont en vers. Il contient un grand nombre d’observa­ tions basées sur l’astrologie, et le ton en est assez enjoué. Ce livre, qui fut publié pour la première fois en 1662, nous montre les idées qu’avaient jadis les Suédois sur la vie et sur l’éducation. Un jeune artiste, Léon Welamson, a dessiné pour la nouvelle édition de ce curieux ouvrage des illustrations pleines de simplicité et de vigueur, et qui, sans être des imitations, sont exécutées dans le style d’autrefois. C ’est un chef-d’œuvre de la typographie suédoise. .të Les illustrations et les vignettes jouent un grand rôle dans l’art du livre moderne. Les livres illustrés ont toujours été en faveur, et beaucoup de nos meilleurs artistesont débuté comme illustrateurs. L ’ém inentpeintre Carl Larsson est un illustrateur bien suédois. Il orne ses propres textes de com­ positions en blanc et noir ; mais il reste attaché aux principes d’autre­ fois, en ce sens qu’il ne se préoccupe pas beaucoup de la décoration. Olle H jortzberg est presque un jeune. Il a subi en partie l’influence des décorateurs de livres anglais modernes, et ses ouvrages peuvent satis­ faire les critiques les plus exigeants. Il a acquis une singulière érudition dans le langage des anciens symboles chrétiens, et il en a tiré parti, pour ses ornementations de livres, avec le plus grand succès. A ctuellem ent il est occupé à décorer richem ent une “ Bible de l’E ta t”, la “ Bible de SVER1GE5 KYRKOR Gustave V ”, gigantesque entre­ KONSTHISTORISKT INVENTARILM prise, où l’artiste et l’im prim eur se MED 5 T O D AV K.VTTT HIST- O A N T AHAD. UTCHVET AV .SIGURD CURMAN surpasseront. 38 Si Olle H jo rtz­ OCH JOHNNY ROOSVAL berg et A rtur Sjôgren observent scrupuleusement la technique du livre, Einar N erm an, un de nos plus jeunes artistes, a plus d’indé­ pendance. Il a illustré plusieurs livres d’enfants, et publié égale­ XASTERGOTLAND ment quelques caricatures. Ses D A N DI. H A FT I. * dessins ont un peu du style rococo, K Â L L A N D S HARAD N O R K A DELEN ils unissent aussi l’élégance à une DEARBET AV E. FISCHER spirituelle hardiesse, ce qui dénote » l’influence de la France. Ses lignes courbes ont un caractère d’espiè­ glerie sans précédent dans l’art paper cover pr in te d by N ORSTEDT und soNER suédois ; et ses ouvrages soutien— 246 :

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nentla comparaison avec les meilleures productions de l’étranger. Ses illustrations du conte bien connu d’Andersen, “ Pierre le gardeur de porcs” (p. 256), sont d’une pure originalité. Enfin, quelques mots e sur la reliure suédoise moderne. Depuis le X V I siècle jusqu’à présent, nos productions en ce genre ont été inspirées de modèles, tantôt alle­ mands et tantôt français ; mais à certaines époques, nos spécialistes ont donné des créations assez remarquables et assez originales pour qu’on puisse les considérer comme vraim ent suédoises. Le milieu du X V III e siècle, en particulier, a été une véritable époque de floraison pour notre reliure. Cent ans plus tard, cet art commença à tomber en décadence ; mais après quelques dizaines d’années seulement, les premiers signes d’une renaissance se manifestèrent. Ce fut lorsque G ustaf Hedberg revint, en 1886, de Paris et de Londres, où il avait longtemps étudié. Il a particulièrem ent réussi à obtenir de riches effets avec des moyens simples. Son ingéniosité et son talent pour donner de l’originalité même à une reliure simplesont des qualités qu’il a en commun avec les grands artistes de tous les temps. JS Bien que la bonne clientèle soit peu nombreuse, il y a deux artistes suédois qui consacrent tous leurs efforts à cet art. M m e Eva Sparre est à présent notre plus grande artiste en reliure, car ses ouvrages sont tout à fait personnels, ils ne se rattachent à aucune tradi­ tion, et tout y est original : la composition, l’exécution et surtout les effets de couleur. Elle n’a pas produit beaucoup, mais tous ses ouvrages se distinguent par leur caractère personnel, par la sobriété de leur déco­ ration et le goût exquis avec lequel les matériaux sont employés. M lle G reta M orssing est aussi une remarquable artiste dans cette spécialité.

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^M SV A FL E T S NATUR HS^SOM FOSSILT HARZ TTRYCKTI FORMELN C H * .O = C H 3.H O = C H 2.H 2 O TILL SVAFLETS ONTOGENI eller HÀRLEDNINGSHISTORIA AN VID* hâller a tt Svaflet âr ett element och dâ jag âgarhvad menar medettele* ment, sva* en opp som ànnu icke ar sonderdelad. Man definierar sâlunda med en negation och defini tionen âr sâlun* da vârdelôs likasom begreppet element. <EJag pâstod dâremot med en viss be* stamdhet att Svaflet var ett sammansatt

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arnne af analog konstitution med ett fos* silt Harz, ett Mineralharz, ett Brandharz, med ett ord: att Harz sâlunda innehôlle Koi, Vâte, Syre eller var ett Ç H O utan att jag ville âtaga mig bestamma for* eningens proportioner. Och dâ man ut* fordrade mig att framlâgga Kolet, V àtét och Syret svarade jag : vi tro ej pâ den absoluta identiteten utan nôja oss med analogier ledande till hog grad af sanno* likhet. I minegenskap af Aristoteles lar* junge trorjag icke sâ mycket pâ kroppar* nas konstitutiva olikheter utan m era pâ egenskapemas differenser under vissa gifna forutsattningar. I min egenskap af monist har ja g tills vidare bundit mig vid antagandet att alla âmnen och alia krafter âro fôrvandta och om de âro hâr* ledda ur ett ?de uppstâtt genom fortatning och fôrtunning, genom kopulation och korsning, genom arf och omvandling, genom urval och kamp, addition och sub* stitudon och hvad mera man vill fôreslâ, men att jag dârvid ej sâ strangt antagit den lagbundna ordningen, ândamâlsen* ligheten och dylika svâfvande begrepp, hvilka jag dock fortfarande skulle vilja

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OM SV A FLE TS N A TÜ R hâlla svafvande tills begreppen blifvit fullt utredda, eller hvad battre ar, af* lâgsnade ur terminologien* AG ÂTERVÀNDER nu till Svaflet och staller upp min positiva analogi med ett harz emot den poetiska eller metafy* siska liknelsen med ini terim sbegreppet element, interims ernes dan man tillagger de viktiga orden >annu icke> till ordet sonderdeladt. SELikasom ett Harz, C H O , ar Svaflet vid vanlig tem peratur: Kristallinskt eller amorft; Sm altbart; O lôsligt i vatten ; Losligt i Kolsvafla,Terpentin, kolvâten , etc.; B rannbart; Icke ledare af elektricitet; N egativt elektriskt genom gnidning; Smak- och luktlost; S prodt; Gifver syror (Bemstenssyra, Sylvius* syra); Gifver med alkalier H arsâpor (=S vafvel* lefrar) ; Gifver som syror salter med metalioxi* der, dar V âtet substitueras af metallen. <ENu m âste dessa likheter tagas med ett visst ofverseende, ty detfinnes luktande harzer och icke luktande, kristalliniska och amorfa, och Svaflet sjâlft âr en sâdan kameleont a tt det endast kan i ett visst gifvet m oment gripas och stallas înfôr jamforelseprismat. ÊEMen ja g gâr vidare: vi veta att bar*

zerna tillhbra ennaturligfamilj som bor* ja r med de atheriska oljoma, stracker sig ofver terpentiner och camphrar samt stortar â andra sidan ner till Kautschuck och Guttapercha. D e atheriska oljoma aro ju kolvaten, hvilka uppgifvas lukta genom sin stôrre vatehalt, dâ syrerika anses lukta mindre. Och de hafva alia, lik* som Terpentinoljan och Linoljan egen* skapen a tt forharzas genom uptagande af Syre. ÊEJag sâtter digeln ofver elden ochlâter Svaflet smalta. D et fly ter bemstens-gult v id H f? och nu forst luktar det, men ej af Svafvel utan af Terpentin eller Harz nar* mast dock Bonvax (=Vax ochTerpëntin). Tem peratur en stiger, fârgen gâr utât spektrums roda ànda, och blir orange, passerar hastigt det rôda, sâ hastigt a tt orange lagger sig pâ det roda och g er blandfargen rôdbrunt vid i6o°. En for* tatnining, om kemisk eller fysisk, eller bâda, har âgt rum och nu framtrader. en campherlukt. Nâr jag fbrsta gângenob* serveradedetta,troddejagej m ittkanskè âldsta och kanske dârfôr finast utveck* ïade sinne, utan tillkallade min lâbora* torielârare, hvilken, ja g sager det till hans heder, konstaterade faktum, och det utan att han ville fbrringa vârdet af min iakttagelse genom att talà om fôr* oreningar. Och jag har sedan flerfaldiga gânger upprepat fôrsôkét i narvaro a f . trovârdiga vîttnen. gEHvad har nil skett med Svaflet idigeln? Eh lâng his toria som har î fdrkortning kan uttryckas sâ, dock med starka réserva* tioner. A f vârmen dissorierades Svaflet och bief ett annu tamligen syreriktH arz ?

PAGE FROM AUG U S T S T R IN D B E R G ’ S “ A N TI BARBARUS,” W IT H IN IT IA L L E T T E R BY ARTUR SJOGREN.

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ljuset, det vet jag, men skulle âfven Svafs het ledes ofver glbdande koi, man fâr vel fâllas ur ren Kolsvafla, dâ âr jag nods Kolsyra; men om man leder svafvelângor sakad tillgripâ sâsom nodfallsfôrklaring ofver glodande koi, fâr man Kolsvafla. min forsbksteori om ancestrala energier, Ofver Kolsvaflans natur kampades bios hvilken jag velat spara till ett senare digt fôre midten af detta ârhundrade, och bref, men nu finner râdliga st présentera redan lângt fore trodde L ampadius att och sâ formulera: Kroppa rsom engâng Kolsvaflan bestod af Svafvel och Vâte. utgjort kompo santer i en fbrening bis Om han sagt Koi och Vate hade jag haft behâlla foreningsenergien stod for min mening att ns, "Mark hârtill att Benzole âfven sâsom skilda. Kolsvaflan ar ett kolvate He, atomsum ma âr 77,82 Ce SExempel : —Antag att analogt med Benzol. O* under det Kolsvaf lans âr Svafvel âr Koi, Vâte, Syre Hvarfb r j ag tror att Koh 75,93. H ur skall jag krângla i vissa forhâllanden. Lât s vaflan ar en benzol ? Dars mig ur detta, utan att vâlds det glodand e kolet dissos fora siffror? Jo, Benzolen har for att jag tror Svaflet bes ciera dessa och borttag a en kàma, som upptrad er vid stâ af Koi, Vate ochSyre, olika substitutionstillfa llen, Syret, sâbibeh âllai detnu ytterst los finner j a g samt H± Ce heter och denna suppon erade âterstâe nde giskt att nâr svafvelângor harKols vaflans atomsum ma kolvâte t Kolet och Vâtet (icke S vafvels yrlighe t !) (molekularvikt) 75,82. Och sin ârfda benâge nhet att nâr den upptrad er i harzers ledas ofver glodande koi, med ett ny tt Syre, ur luften nas sônderd elningsp roduks dessa ângor mâste berofs hâmtad t till exempel, âter ter Resorcin , Phtalsyr a etc., vas sitt Syre och bli frân sâsom an Kolsvafl synes sâ bilda Svafvel och ej nâgot C H O ett C H (harzemas en Svaflets sonderdelningss annat C O H , sâsom Cels sbnderd elnings produk ter produkt hjâlpa mig betyds lulosa, Socker, Stârkelse, tillhora ju mest benzolses ligt vid bevisand et af Svafs Linolja, Alkohol eller dyl. lets analogi med ett harz! rien!). Och nâr Kolsvaflan Corolla rium: Dârfor âr besitter nâstan alla en bens Svaflets ifriga upptrâd ande i djur och zols egensk aper, finner jag mig berâttb vâxtkroppar beroende af en Svaflets bilds gad godkan na antagandet. Absolut ren ning af Koi, Vâte och Syre, antinge n Kolsvafla âr svafvelfri, luktar atheriskt, dessa forr gjort sin metempsykos i svafs behagligt (mark val) som Benzol; har en velsyrade salter, vâtesvafla eller svafvels mycket lâg kokpunkt, âr ytterst lâtt ans alkalier etcetera. tandlig, âr olbslig i vatten, âr starkt ljuss Jâg har nu kommit sâ lângt att jag i brytand e, loser harzer, fetter, olja, Kauts fjârran ser Kolsvaflan som ett kolvâte, schuk, Svafvel etc. alldeles som Benzol. men mâste bekânn a att jag haft ogons Ja dess fysiologiska verknin garâro âfven blick, dâ jag trott den vara en alkohol, desamrna, dâ dess ângor ger svindel, kons icke dârfor att den i farmak opéema lânge gestion er, krâkningar etc. (se Eulenberg: kaLlades Svafvelalkohol, utan af andra Gewerbehygiene) alldeles som Benzol. grander. Hvad som passera r i det gibs O r oren Kolsvafla falles Svafvel i sols

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H E A D P IE C E S BY E IN A R N E R M A N FOR H A N S A N D E R S E N ’ S “ PER SVI N AH E R D E .” P U B L IS H E D BY P. A. N O R S T E D T U N D S O N E R




L’ART DU LIVRE EN AMERIQUE. PAR WILLIAM DANA ORCUTT A R T du livre en Amérique a reçu une impulsion considérable à la suite du mouvement produit en Angleterre par l’œuvre de W illiam M orris. Auparavant, la typographie américaine — ne présentait aucune originalité ; les plus beaux ouvrages étaient tout à fait inspirés des meilleures productions anglaises de l’époque. L ’apogée fut atteint entre i860 et 1870 ; et l’on ne saurait citer de meilleurs exemples de ce genre orthodoxe que la “ Vie de Prescott ” , tiré par l’im prim erie de l’Université en 1864. Après 1870, et jusqu’à la renaissance amenée par Morris, de bons volumes sor­ tirent des im primeries de l’Université, Riverside et De Vinne, mais la qualité générale baissa. La transformation de l’industrie du livre en art du livre date de l’apparition des volumes Kelmscott. Chose assez naturelle, l’enthousiasme que provoqua l’œuvre de M orris eut d’abord pour effet la création d’une série de monstruosités ; mais les erreurs même que commirent ses zélés disciples furent un enseignement, et am enèrent un état de choses qui finit par avoir d’excellents résultats. Ceux qui copiaient M orris échouèrent ; ceux que son aversion pour les chemins rebattus encourageaient aux idées personnelles surent, tout en m aintenant les principes essentiels qui ont toujours été la solide base des œuvres des maîtres-imprimeurs, les adapter aux conditions d’aujour­ d’hui, et tirer de leurs expériences personnelles l’originalité. L ’œuvre de M orris apprit aux hommes à penser, à abandonner la recherche du pim ­ pant et perm it à l’im primerie de devenir un art. L ’œuvre de CobdenSanderson contribua beaucoup à ramener la typographie américaine à un état plus calme, après l’enthousiasme fébrile qu’avait amené l’époque de M orris. Ceux qui étudiaient la typographie com prirent enfin que W illiam M orris était un grand décorateur plutôt qu’un m aître-im prim eur ; que c’étaient ses magnifiques tirages, et l’har­ monie générale de tous les éléments constitutifs des volumes, plutôt que ses caractères trop ornementés, qui représentaient son apport à l’œuvre d’embellissement du livre. Lorsque la Doves Press, continuant l’œuvre de M orris, adopta un caractère plus classique, inspiré d’un modèle italien du XV e siècle, l’Amérique s’empressa de suivre ce mouve­ m ent en abandonnant sa tendance au gothique qui avait eu son point de départ dans les fontes de la Kelmscott Press. Pendant les dix années qui suivirent, on fondit des caractères plus originaux et meilleurs, et l’on publia des volumes où l’art de la typographie était porté à un point qu’elle n’avait jamais encore atteint. Parmi les caractères correspon­ dant à l’époque dite de l’influence gothique, les “ R enner”, employés à l ’imprimerie De Vinne, sont des meilleurs. Théodore L. DeVinne,décédé 259

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récemment, était le doyen des maîtres-imprimeurs d’Amérique ; c’est à lui que sa “ Press ” doit la réputation dont elle jouit ajuste titre. D ’une compétence et d’une habileté consommées, il s’est exprimé tout entier dans ses livres. On aura une idée de sa sérieuse formation professionnelle si l’on examine la façon dont il a transformé le modèle de Renner en lui donnant une rigidité des caractères modernes. La page qui est repro­ duite ici (p. 264), tirée d’une des nombreuses et magnifiques publica­ tions du Club Grolier imprimées par la De Vinne Press, montre à la foisle type Renneret l’adaptation moderne qu’en a donnée M. De Vinne. Le trait oblique de Ve, la courbe fantaisiste de l’/z et la boucle inutile au sommet dug, tous ces éléments sont étrangers au modèle, et donnent au caractère moderne un aspect recherché qui nuit à l’aspect, par ailleurs plein de dignité. JS La Gilliss Press,qui actuellement ne fonctionne pas, a contribué pour sa part à la renaissance de l’imprimerie en Amérique. Ses tirages limités des livres de William Loring Andrews, et ses autres éditions non mises dans le commerce, dénotent la perfection du travail et l’harmonie de la conception plutôt que l’originalité du traitement. Au lieu d’être imprimés avec des caractères composés spécialement, ces volumes doivent leur richesse à la décoration, dont la qualité artistique est tout à fait supérieure. JS A la Merrymount Press, D. Berkeley Up­ dike a imprimé un certain nombre de volumes qui ont fait sensation dans la typographie américaine, grâce à la sincérité avec laquelle ce maître a, ainsi qu’il l’avait annoncé, “ entrepris un travail moderne avec l’esprit qui régnait aux beaux jours de l’imprimerie ”. Deux modèles spéciaux de caractères ont été dessinés pour la Merrymount Press, et tous deux sont parmi les plus heureux qu’on ait créés en Amérique. Le modèle “ Montallegro ”, composé par Herbert P. Horne, de Londres, est employé pour les volumes de la “ Bibliothèque d’humanités ” publiés par M. Updike, et dont une page est reproduite ici (p. 265). Au sujet de ce caractère, VcAthénée de Londres dit : “ Nous sommes portés à trouver que, non seulement c’est la meilleure de toutes les tentatives entreprises à la suite de la renaissance de l’art d’imprimer amenée par Morris, mais encore que cette fonte est supérieure à toutes celles du quinzième siècle dont l’étude a donné lieu à cette renaissance. Elle est . . . absolument exempte d’affectation . . . et les proportions des lettres présentent une telle harmonie que chaque page est une œuvre de beauté. Nous regret­ tons qu’il ait été réservé à un imprimeur américain de créer une fonte aussi admirable. . . . C’est la première fois, à notre époque, que l’on pro­ duit une fonte qui satisfait à la fois aux exigences pratiques et esthé­ tiques. M. Horne a résolu un problème qui s’était posé depuis que l’on avaitrecomme ncéàconsidére rl’imprimerie commeunart” . JS Lecaractère “ M errymount”, dessiné par Bertram Grosvenor Goodhue, est in­ spiré de modèles du XVe siècle, et a été l’objet d’appréciations favorables. 260


La “ Sainte Bible” et la “ Vie de Benvenuto Cellini ”, dont nous repro­ duisons des pages (p. 269), donnent une idée des caractères employés et des méthodes typographiques appliquées dans cette imprimerie. JS graphie comme un essai tenté d’une manière toute particulière. Les caractères primitifs étaient, comme l’on pense bien, imités de la calli­ graphie de l’époque ; mais l’art de l’écriture n’atteignit son apogée qu’après la découverte de l’imprimerie, avec les manuscrits du temps des humanistes. Ce caractère est donc inspiré, non pas d’un modèle primitif, mais de l’écriture manuscrite lorsqu’elle avait atteint son plus haut point. Les pages représentées ici (pp. 266 et 267) sont em­ pruntées aux “ Triomphes de Pétrarque”, imprimés à la University Press. En examinant ces pages on pourra voir que le principe sur lequel est basé ce modèle diffère essentiellement de celui d’après lequel sont établis les caractères courants d’aujourd’hui : c’est-à-dire que les lettres montantes sont courtes et les lettres descendantes longues. Le dessin des lettres suit de très près celui des lettres écrites à la main, mais il est exempt des légères irrégularités qu’elles comportent,et qui seraient déplaisantes dans une page imprimée. Au lieu d’un seul caractère pour chaque lettre, il y en a plusieurs, ce qui donne plus de variété ; le com­ positeur est exercé à les choisir tout comme s’il écrivait. Charles Eliot Norton dit à ce sujet: “ La plupart des caractères modernes n’ont ni fraîcheur ni personnalité ; la nouvelle fonte, à laquelle on a donné le nom d’ ‘Humanistic’, contraste avec les formes sèches et raides auxquelles nous sommes habitués. Il y a une aisance charmante et une grâce peu commune dans ses lignes, qui sont directement inspirées des lettres à la main, tout en répondant aux conditions de rigidité qu’impose l’impression.” JS Parmi les im­ portantes publications imprimées à la University Press se trouvent les volumes décorés par Bertram Grosvenor Goodhue et W ill Bradley, deux artistes dont l’œuvre en ce genre occupe une place à part. Beau­ coup de créations de Goodhue accusent l’influence de Morris, comme on le verra sur la page tirée d’ “ Esther” (p. 268) ; mais son originalité comme compositeur est bien mise en évidence avec la bordure et la lettrine des “ Poésies de H érédia” qui sont reproduites sur la même page. JS Les ouvrages de Bradley sont ceux de l’artiste décorateur le plus versatile que l’Amérique ait jamais eu. Dans quelques-uns on re­ trouve l’influence de Beardsley ; mais aucune influence ne pouvait dominer complètement un génie aussi original. Les deux spécimens reproduits ici (pp. 270 et 271) représentent les aspects extrêmes de son art : l’un est dessiné avec une délicatesse et une exactitude de ligne qui se traduisent par une exécution admirable ; l’autre, plus hardi et plus 261


massif, donne l’impression d’une gravure sur bois. JS Aucun artiste n’a autant contribué au progrès de la typographie américaine que Bruce Rogers. Son caractère “ M ontaigne” est de beaucoup le meilleur et le plus pratique ; et ses créations pour la Riverside Press se distin­ guent par une originalité et une constante supériorité sur celles de tout autre imprimeur américain. Il a su mieux que tout autre, grâce à sa science des caractères et à son talent de compositeur, ex­ primer les principes fondamentaux des maîtres-imprimeurs d’autrefois, mais en les adaptant aux conditions de notre temps. Sa monumentale édition in-folio de Montaigne, dont des pages sont reproduites ici (pp. 27 2 et 273), montre une harmonie d’effet très appropriée à la nature du texte et à son époque. Le caractère est inspiré d’un vieux modèle français; pour la décoration et les lettrines, M. Rogers a interprété librement les dessins originaux de Tory, dont il a su admirablement conserver l’esprit. JK" Au cours des cinq dernières années, la Plimpton Press a beaucoup contribué à relever le niveau de l’impression et de la reliure, en rejetant fréquemment l’usage, observé par les éditeurs, de fabriquer les volumes par parties, pour ainsi dire. Il en est résulté un changement qui a amé­ lioré la qualité. Lorsque la composition, le tirage et la reliure sont exé­ cutés séparément par différentes maisons,le résultat de cette division des responsabilités est un abaissement de la qualité. Au contraire, avec la méthode de “ fabrication complète ”, la marche des opérations, jusqu’au choix du papier, du dessin de la couverture et des illustrations, est déterminée par une seule personne. Ainsi l’imprimeur est, pour un bon nombre de ses clients, un producteur expérimenté, et il peut ainsi con­ server des modèles, et réaliser des économies en achetant les fournitures par grandes quantités, et en combinant des types de textes et d’illus­ trations dans la fabrication. JS L ’influence qu’un éditeur peut exercer sur l’art du livre nous est montrée par la série de classiques publiée par M. Thomas B. Mosher, sous uneforme ravissante, et à des prix abordables pour tous. Ces volumes sont certainement des témoignages de son bon goût et de son savoir plutôt que des succès pour l’imprimeur ; car M. Mosher y a mis sa marque personnelle dans le choix des caractères, des marges, du papier et du format général de ses publications. JS On ne saurait trop estimer les importants résultats, en ce qui concerne le pro­ grès de la typographie, que représentent les deux revues ThePrintingArt (L’Art de l’impression) et The Graphe Arts (Les Arts graphiques). Leurs numéros mensuels ont montré aux imprimeurs ordinaires comment on peut produire de l’ouvrage qui sorte de l’ordinaire, en leur mettant sous les yeux des exemples concrets des meilleures combinaisons comme caractères, comme papiers et comme harmonies de couleurs. Elles ont été extrêmement instructives, car elles ont montré aux imprimeurs ainsi qu’aux clients de ces derniers comment on pouvait obtenir les 262


effets désirés. JS? Parmi ses propres productions,F Amérique n’apas beau­ coup de papiers pour impressions très originaux ; le “ Vieux Stratford” est la seule exception importante. On ne fabrique actuellement, aux Etats-Unis, pas de papier à la main, principalement à cause del’élévation des salaires. Aussi est-il plus avantageux de l’importer d’Angleterre, de France et d’Italie. Mais le “ Vieux Stratford” est un produit unique, on l’emploie beaucoup pour les volumes de luxe, et pour ceux où l’on exige des qualités de durée. Par contre, pour les papiers de couverture, l’Amériqu e a une production extraordinaire, qui dépasse tout à fait celle des autres pays; et la variété de choix qu’elle offre aide considérable­ ment l’imprime ur à obtenir des résultats artistiques. JS La reliure fine, en Amérique, est actuellement pratiquée par un petit nombre de travail­ leurs isolés, pour la plupart élèves des grands relieurs anglais et français ; et l’on peut dire que leur principal titre d’originalité consiste en ce qu’ils unissent la méthode anglaise de fabrication et la décoration artis­ tique des Français. La “ Club Bindery” (Atelier de Reliure “ Club”), qui florissait à New York du vivant de M. Robert Hoe, ne peut guère être considéré comme un établissement américain, car ses meilleurs ouvriers ont été appelés de l’étranger. Depuis la mort de M. Hoe, l’établisse­ ment a cessé d’exister, et les plus beaux ouvrages d’aujourd’hui sont faits par des femmes. Elles ont beaucoup de talent, mais par contre le prix de la main-d’œuvre est extrêmem ent élevé, et de plus tous les cuirs sont importés. La cherté qui en résulte oblige naturellement les collection­ neurs américains à continuer d’envoyer leurs volumes à l’étranger s’ils veulent de belles reliures. JS' Parmi les artistes dont les ouvrages sont les plus estimés, on peut mentionner Miss Sears etMiss St.John, de Boston, et Miss Lahey, de New York. JS' Pour les reliures ordinaires, les reliures de commerce, on travaille de plus en plus à la machine ; mais cela n’a nullement entraîné, dans les bonnes maisons, un abaissement de la qualité. Les livres ordinaires, en Amérique, soutiennent générale­ ment bien la comparaison avec ceux des autres pays ; mais il est parfaite­ ment vrai que l’augmentation croissante des prix de revient, dans toutes les phases de l’industrie du livre, oblige parfois les éditeurs américains à faire des économies, et à accepter des ouvrages inférieurs comme qualité à ce qu’ils auraient accepté il y a quelques années. Mais la critique qui ressort de cette constatation ne porte pas sur le travail des Américains, elle porte sur les conditions qui créent cet état de choses. Pour les couvertures, les lettres simples sont toujours employées pour les romans et les ouvrages sérieux, mais on apporte plus de recherche aux modèles pour petits volumes “ de saison” ou pour ceux dont le lancement doit être sensationnel. Quelques spécimens caractéristiques sont reproduits pp. 275 et 276. 263


8

COLOPHONS IN METRE

and set his colophon entirely in capital letters. To call attention to the information in this colophon he put a broad blank between each line so that the composition should have a proper relief of white space and be made more readable. Here it may be remarked that Jenson’s beautiful roman type could be used to advantage only in large and high-priced books which were slow of sale. To insure a readier sale for subsequent books he, and Franz Renner too, had to print them upon new types,

N o te 8

R ubertus celeber finxit non parua mmorum Gloria me fratrum Paulo régnante fecûdo. Q uarto fed Sixto ueniês Halbrûna alemânus Francifcus formis ueneta me prefft in urbe M ill equadringentis &feptuagmta duobus . From a book by Roberto de Litio. Franz Ronner, Venice,3472.

much smaller in size, and of the condensed gothic face or style then in favor as the only proper char­ acter for service books of devotion or of theology. There were many printers in Italy during the last quarter of the fifteenth century who were not- content with the mean position and scant wording of the tra­ ditional colophon. Some of them tried to vary the usual form of words, and to make the colophon more attractive by putting it in metre. Franz Renner and the brothers Speyer of Venice, Ulric Hahn of Rome, and others gave to the reader colophons in metre that call for merciful criticism. They did their best.

PAGE FROM “ T IT L E -P A G E S " (T H E G RO LIER CLUB) P R IN T E D IN T H E “ RENNER " TYPE D ESIG NED BY T H E O D O R E LOW DE VINNE

264


II THOUGHTS ON ART

** *

HE painter’s work will be of littie merit if he takes the painting of others as his standard, but if he studies from nature

Paint­ in g ^e " c l' n e s clines

ers oT the age after the Komans, who continued to Naimitate one another and whose art consequently t u r e declined from age to age. After thesecameGiotto the Florentine, who was born in the lonely moun­ tains, inhabited only by goats and similar ani­ mals; and he, being drawn to his art by nature, began to draw on the rocks the doings of the goats of which he was the keeper; and thus he likewise began to draw all the animals which he met with in the country : so that after long study he surpassed not only all the masters of his age, but all those of many past centuries. After him art relapsed once more, because all artists imi­ tated the painted pictures, and thus from cen­ tury to century it went on declining, until Tomaso the Florentine, called Masaccio, proved by his perfedt work that they who set up for them­ selves a standard other than nature, the mistress of all masters, labour in vain.

M E R R Y M O U N T P R E S S : PAGE FR O M “ T H E H U M A N IS T IC L IB R A R Y ” P R IN T E D IN T H E “ M O N T A L L E G R O ” T Y P E D E S IG N E D BY H E R B E R T P. H O R N E

265


T H E T E 1 U M Î H S OF FIL A N C E SC O TET 'FLA KCH ÎL 0 1 E N T 1 N E TOET L A U R E A T E T R A N S L A T E D BY H E N R Y BOY D W IT H AN I N T R O D U C T I O N BY D O C T O R G U ID O B I A G I L I B R A R I A N OF T H E ROYAL M E D IC E A N LAU REN TIAN LIBR ARY F L O R E N C E

IM PR IN T E D POR L IT T L E BROW N AND C O M PA N Y BOSTO N M A S S A C H U S E T T S BY T H E UNIVE RSITY PRESS CAMB RIDGE U-S-A-

T IT L E -P A G E FR O M “ T H E T R IU M P H S OF F R A N C E S C O P E T R A R C H " ( L IT T L E , B R O W N A N D CO. A N D JO H N M U R R A Y ) P R IN T E D IN T H E “ H U M A N IS T IC ” T Y P E D E S IG N E D BY W IL L IA M DANA O R C U T T

206


HERE. AUSPICIOUSLY EEGTNNET H T H E T H U M T H OT L O V E B Y TTLA N CESCO T E T T L A K C H TLO K EN TTN E TOET L A U R E A T E F A R T O N E OT T H E T E l U M t H O f L O V E N e l tem po cbe rinnovai i m iei sospiri

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he eatal m oen I N G DAW N 'D T H A T

BR.OUGHT AGAIN* T H E A L OB O RtoIknow. M EofMLove theDplagues When I beganSA MY A N C T E N T T A IN Between tbe splendid boms of Taurus wheel'd; And from ber spouse tbe Queen of Morn withdrew H e r sandals, gemm'd with frost-bespangled dew. Sad recollection, rising with tbe morn.

PAG E FR O M “ T H E T R IU M P H S O F F R A N C E S C O P E T R A R C H " ( L IT T L E , B R O W N A N D CO. A N D JO H N M U R R A Y ) P R IN T E D IN T H E “ H U M A N IS T IC " T Y P E D E S IG N E D BY W IL L IA M

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267


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BORDER AND IN IT IA L L E T T E R S D E S IG N E D BY B E R TR A M GROSVENOR G O O DHUE FOR “ E S T H E R ” (C O PELA N D AND DAY)

H E N is life other than K S l M g W a tragedy, W hether it is played in tears I 1 ff O m ^rs t s c e n e ’ M re ■ In sable robes and grief’s ^ m u te pageantry, g For loves that died ere they / V a t c » '1 Pj had ever been, B S Or whether on the edge of < Hoys set keen, )Vlt? S B IW hile all the stage with laughter is agog, Death stepping forward with an altered mien a Pulls off his mask, and speaks the epilogue? utfxll O ^ L i f e is a play acted by dying men, JMR W here, if its heroes seem to foot it well And go light-tongued without grimace of pain, S m Death will be found anon. And who shall tell rg^j| W hich part was saddest, or in youth or age, W hen the tired actor stops and leaves the stage? f W

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E S T H E R : A YOUNG M A N’S T R A G E D Y : S5g|O T H E H A N D T H A T HAS F O R G O T - g g S ^ T E N : T H E EARS T H A T CANNOT H E A R : AND T H E L IP S T H A T S H A L L f&jj SPEA K O F L O V E NO M O R E F O R E V E R / S

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BO RDER AND IN IT IA L L E T T E R D E S IG N ED BY BE R TR A M GROSVENOR G O O DHUE F O R /S O N G S OF H E R E D IA ” (S M A L L , M AYNARD AND CO,)


hi O\ xo

R. H. HINKLEY COMPANY BOSTON

I

THE FIR ST BOOK OF SAMUEL

AND

JOSHUA, JU D G E S, RUTH

III

AND THE APOCRYPHA

THE OLD AND NEW TESTAMENTS

CONTAINING

THE HOLY BIBLE

M E R R Y M O U N T PRESS: T IT L E AND OPENING PAGES P R IN T E D IN T H E “ M E R R Y M O U N T TYPE D E S IG N E D BY BERTRAM GROSVENOR GOODHUE

It is true that men who have laboured with some show of excellence, have already given knowledge c 71 :

ii

be, who have clone anything of ex­ cellence, or which may properly re­ semble excellence, ought, if they are persons of truth and honesty, to de­ scribe their life with their own hand ; but they ought not to attempt so fine an enterprise till they have passed the age of forty. This duty occurs to my own mind, now that I am travelling beyond the term of fifty-eight years, and am in Flo­ rence, the city of. my birth. Many untoward things can I remember, such as happen to all who live upon our earth; and from those adversities I am now more free than at any previous period of my career— nay, it seems to me that I enjoy greater content of soul and health of body than ever I did in bygone years. I can also bring to mind some pleasant goods and some inestimable evils, which, when I turn my thoughts backward, strike terror in me, and astonishment that I should have reached this age of fifty-eight, wherein, thanks be to God, I am still travelling prosperously forward.

LL men of whatsoever quality they

i

BOOK FIRST

BENVENUTO CELLINI

THE LIFE OF


ANDREW CAMPBELL

« Ifi

O fully appreciate the extent of the services rendered by Andrew Campbell, founder of the Campbell Company, to the printing art, it is oidy necessary to imagine for a moment what the present state of that art would be were it not for two, at least, of the many inventions and devices of which he was the originator. The Two-llevolu tion Press and the use of “ hard packing" arc due entirely to his ingenuity. It was Andrew CainpbcllAvho, impressed by the idea that speed, as well as impressional power, might be made a concomitan t of a Cylinder Press, invented the “ tw’o-revolution ” machine, the principle of which is now in such universal use that the class has become the standard one of the world. It was Andrew Campbell, again, who conceived the idea that a better result could be obtained if to the printing surface were opposed a hard in place of a soft and yielding packing. To put this revolutionary idea into effect necessitated the strengthenin g of the machine to such an extent as to enable it to adequately withstand the increased pressure requisite, and to a build a machine of this nature cost Campbell a hard struggle and the work of number of years. Eventually, however, he jvas victorious ; and as a result the rubber blanket and the felt sheet arc to-day relegated to use upon newspaper presses alone. But these, though the chief, are not the only advantages the printing trade ow'es to Andrew Campbell. It was he, for instance, who invented the front fly delivery and was the first to deliver the printed sheet in such a fashion as to obviate the possibility : of the freshly inked surface coming into contact with any part of the machine. O f Campbell’s early history.little that is definite is known. He is believed to have been born in Missouri, and as a lad to have been apprenticed to a blacksmith. I t is known that later on he appeared in New York and w’orked as a machinist in the printing-press manufactory of A. B. Taylor. I t was while he was employed there that Moses Beach of the Sun offered a prizp for a-successful cylinder press adapted for use by small newspapers. It was this offer that led Campbell to inventand to successfully develop his Country Press, which has subsequently become famous, and of which there are nearly 5000 in use to-day.

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P AG E D E S IG N E D BY W IL L B R A D L E Y FROM “ T H E C A M P B E L L B O O K ”

27O


A Hi story o f N evvYo k k Containing the second p a r t o f fhe r^zyn o f PETEP^ the Headstrong, and his gallantachievements on the Delaware. In w h ic h is exhibited ^w a rlik e p o r t r a i t of CHAPTER th e ^ y re a f Petep^— a n d h o w (general Van T o ffe n b u r jh distinguished h im s e lf a t T o r t C a sim ir

fjlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllg

IT H E R T O , most venerable and courte­ ous reader, have I shown thee the ad­ ministration of the valorous Stuyvesant, under the mild moonshine of peace, or rather the grim tranquillity of awful expectation; but now the war-drum rumbles from afar, the brazen trum pet brays its thrilling note, and the rude clash of hostile arms speaks fearful prophecies of coming troubles. The gallant warrior starts from soft repose, from golden visions, and voluptuous ease; where, in the dulcet, “ piping time of peace,” he sought sweet solace after all his toils. No more in beauty’s syren lap reclined, he weaves fair garlands for his lady’s brows; no more entwines with flow­ ers his shining sword, nor through the livelong lazy summer’s day chants forth his lovesick soul in madrigals. T o manhood roused, he spurns the amorous flute; doffs from his brawny back the robe of peace, and clothes his pampered limbs in panoply of steel. O’er his dark brow, where late the m yrtle waved, where wanton roses breathed enervate love, he rears the beaming casque and nodding plum e; grasps the bright shield and shakes the ponderous lance; or mounts with eager pride his fiery steed, and burns for deeds of glorious chivalry ! But soft, worthy reader! I would not have you imagine, that any preux chevalier, thus hideously begirt with iron, existed in the city of NewAmsterdam. This is but a lofty and gigantic mode in which heroic writers always talk of war, thereby to give it a noble and imposing aspect; equipping our warriors with bucklers, helms, and lances, and such like outlandish and obsolete weapons, the like of which perchance they had never seen or heard of; in the same m anner that a cunning

B O R D E R A N D IN IT IA L L E T T E R D E S IG N E D BY W IL L FR O M “ T H E C A M P B E L L B O O K ” BR AD LEY.

271


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F R O N T IS P IE C E AND T IT L E -P A G E D E S IG N E D BY BRUCE ROGERS FROM “ ESSAYS OF M O N T A IG N E ” (H O U G H T O N , M IF F L IN AND CQ.)


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R e ADe R, loe here a well-meaning Booke. 1t doth at thefir st entrance fo re w ar ne thee, that, in contriving the same, I have proposed unto my selfie no other than a fa m ilia r and private end; I have no respect or consideration at all, either to thy service, or to my glory ; myforces are not capable o f any such desseigne. I have vowed the same to the particular commodity o f my kinsfolks andfriends: to the end that, losing me (which they are likely to doe ere long}, they may thereinfind some lineaments o f my conditions and humours, and by that meanes reserve more whole, and more lively foster the knowledge and ac­ quaintance they have had o f me. H a d ?ny intention beene toforestal and purchase the worlds opinion and fa v o u r, I would surely have adorned my selfie more quaintly, or kept a more grave and solemne m arch} I desire therein to be delineated in thine owne genuine, sim­ ple, andordinariefashio n, without contention, art, or study; f o r it is my selfie I pour tray. My imperfections shall therein be read to the life, and my naturall form e discerned, sofarre-forth as publike re­ verence hath perm itted me. F or ifm yfo rtu n e had beene to have lived among those nations, which y et are said to live under the sweet lib­ erty o f Matures fir s t and uncorrupted I awes, I assure thee, I would most willingly have pourtray ed my selfiefu lly and naked. T hus, gentle Reader, my selfie am the groundworke o f my booke: it is then no reason thou shouldest em­ ploy thy time about so f r i v ­ olous and vaine a Sub­ je c t. 2 Therefore fa rew ell. From M o n t a ig n e , thefirst o f March. 1580.

T H E A U T H O R TO T H E READER.

O PENING PAGES P R IN T E D IN T H E “ M O N T A IG N E ” TYPE DES IG N ED BY BRUCE ROGERS FROM “ ESSAYS OF M O N T A IG N E ” (H O U G H TO N . M IF F L IN AND CO.)

1H E most usuall way to appease those minds we have offended (when revenge lies in their hands, and that we stand at their mercy) is, by submission to move them to commisera­ tion and pitty. Neverthelesse, courage, constancie, and resolution (meanes altogether opposite) have sometimes wrought the same effect. Edward the black Prince of W ales (who so long governed our Country of Guienne, a man whose cone itions and fortune were accompanied with many notable parts of worth and magnanimitie) having beene griev­ ously offended by the Limosins, though he by maine force tooke and entred their Citie,could by no meanes be appeased, nor by the wailefull out-cries of all sorts of people (as of men, women, and children) be moved to any pitty, they prostrating themselves to the common slaughter, crying for mercy, and humbly submitting themselves at his feet, untill such time as in trium phant manner passing thorow their Citie, he perceived three French Gentlemen,1 who alone, with an incredible and undaunted boldnesse, gainstood the enraged vio­ lence, and made head against the furie of his victorious armie. The consideration and respect of so notable a vertue did first abate the dint of his wrath, and from those three began to relent, and shew mercy to all the other inhabitants of the said towne. Scanderbeg, Prince of Epirus,1 following one of his souldiers, with purpose to kill him, who, by all means of humilitie and submisse en treatie, had first assaied to pacifie him, in such an unavoidable extremitie, resolved at last reso­ lutely to encounter him with his sword in his hand. This resolution did immediately stay his Captains fury, who, seeing him undertake so honourable an attempt, not only forgave, bu t received him in tograce and favour. This example may haply, of such as have not knowne the prodigious force and matchlesse valour of the said Prince, admit

By divers meanes men come unto a like end.

T H E F IR S T C H A P T E R .


IN IT IA L L E T T E R S D E S IG N E D BY B R U C E R O G E R S. FR OM “ E S S A Y S -O F M O N T A IG N E " (H O U G H T O N , M IF F L IN A N D C O .)

274


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B IN D IN G -C A S E S BY T H E P L IM P T O N

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