Octobre 1965. Les porteurs des géants de Pampelune, image typique des fêtes de San
Fermín, défilent sur la cinquième avenue de New York. Cependant, due à la situation de discrimination raciale, les autorités nord américaines interdisent la participation au défilé du couple de géants noirs. À partir de ce fait réel, black is beltza raconte l’histoire de Manex, un des porteurs des géants. Condamné à un voyage long et inattendu, il sera témoin des événements clés de l’Histoire: les émeutes suite à l’assassinat de Malcolm X, les excentricités des hôtes de la mythique The Factory, l’alliance entre les services secrets cubains et des Black Panthers, ainsi que le psychédélisme proto-hippie des premiers festivals de musique.
fermin muguruza
harkaitz cano
dr. alderete
Surtout connu pour sa grande carrière musicale ; Kortatu dans les années 80, Negu Gorriak dans les années 90, son parcours solitaire ensuite, les tournées internationales, et les multiples travaux de production artistique pour d’autres groupes. Depuis 2006 il réalise de nombreux travaux audiovisuels et longs métrages tels que Bass-que Culture et Checkpoint Rock. Chansons depuis la Palestine, Zuloak et No More Tour, il a dirigé la série de 11 documentaires sur la musique arabe Next Music Station pour la chaîne Al Jazeera. Actuellement il est aussi programmateur des sections des documentaires musicaux des festivals DOCSDF de México et Cine Migrante d’Argentine.
Harkaitz Cano est l’un des plus grands représentants de la littérature basque contemporaine. Son travail couvre des domaines variés: histoire, roman, poésie, chronique, la littérature pour enfants et a également fait des traductions. New York, la ville où il a vécu pendant une saison, est apparue fréquemment dans ses livres. Il a remporté plusieurs prix littéraires: Imajina Ezazu Euskadi en 1992, Donostia Hiria en 1993 et Ignacio Aldecoa en 1998, il a également reçu le prix Euskadi Literatura Saria à deux reprises, pour le roman Belarraren Ahoa en 2005 et Twist en 2012. Son œuvre a été traduite à l’anglais, l’italien, le hollandais et le russe.
Jorge Alderete, est un designer et illustrateur argentin, qui réside actuellement au Mexique. Ses travaux ont été publiés dans Illustration Now (Taschen); Illusoire, Pictoplasma, Los Logos, Dos Logos, Latino entre autres. Toujours lié à la scène rock, où il est connu comme Dr. Alderete, il a réalisé de nombreuses affiches et pochettes d’albums. Il est co-fondateur et propriétaire de la maison de disques Isotonic Records, de la galerie Store-Kong et depuis 2012 est co-fondateur de la galerie Vertigo, à Mexico DF. Il est l’auteur des livres Yo soy un Don Nadie (2008), Sonorama (2012) et Otro Yo (2012).
www.harkaitzcano.com
www.jorgealderete.com
www.muguruzafm.com
PVP : 25 euros ISBN : 9788416114177
9 788416 114177
BLACK IS BELTZA © Des textes: Fermin Muguruza, Harkaitz Cano © Des images: Jorge Alderete © De cette édition: Bang Ediciones Traduit de l’espagnol par : Agnès Philippart Design: Jorge Alderete / Israel Martinez Carte infographique: Paadin La Mosca
ISBN: 9788416114177 Dépôt légal à parution La reproduction totale ou partielle de cette oeuvre est interdite, inclue la couverture, la sauvegarde ou transmission par quelque moyen existant ou à venir, sans l’autorisation préalable écrite des auteurs et éditeur. http://bangediciones.com
marchĂŠ du monde, new york, octobre 1965
ça suffit, j’en ai assez...
MANEX! Attends! où vas-tu?
Sur les quais, près de Battery Park…
regardeles, les géants noirs, immobiles... on a été incapables de les faire danser...
?
on dirait qu’ils sont morts...
quelques jours plus tÔt...
on sait que c’est pas idéal, mais on a décidé de défiler...
quoi?! et nous alors?
Défiler à New York ! Une telle occasion ne se présentera pas deux fois !
putain de bordel! ou on défile tous ou personne!
bien sûr, unanue: liberté, égalité, fraternité... pas vrai?
laisse tomber, Manex! il n’en vaut pas la peine...
si vous défilez, vous serez aussi racistes qu’eux...
sale type! avec des gens comme ça, franco mourra dans son lit!
on dirait que le ku klux klan gouverne toujours aux states!
le rêve américain: kennedy et tout leur pataquès...
qui pourrait imaginer...
...qu’ils interdisent les géants noirs de défiler!
et ce jaune de juanpe me traitant de français, ce gros...
regarde manex: on dirait qu’ils essaient de danser malgré tout.
Tu imagines, s’ils prenaient vie ?
une heure plus tard...
attends...
Où as-tu l’intention d’aller ?
Nom d’un chien ! Ce n’était pas notre station ?
Où diable sommes-nous ? Il vaudrait mieux rentrer à l’hôtel…
merde Manex, cassons-nous d’ici! une seconde, voyons ce qu’il se passe...
Alors les visages pâles, qu’est-ce que vous venez chercher par ici ?
Qu’est-ce qu’il dit ?
Avance, ne te retourne pas…
Putain… Cours, ils chargent !
Suivez-moi…
Ici, on ne risque rien… Mais qui êtes-vous ? Je vous ai vus sur les quais…
Eh ! Ouvrez !
On est les géants noirs, mais on ne nous a pas laissés défiler…
Les géants noirs n’ont pas défilé, mais les noirs…
Il fallait bien des porteurs pour vos grosses têtes…
Oui ! Qu’est-ce que tu veux dire ?
Ce que tu entends là, c’est de la vraie musique noire, géant !
D’où sors-tu ces délavés, Rudy ?
Ils s’étaient perdus dans le quartier…
À une nuance près : les choristes qui chantent « I’m black and proud » sont des enfants blancs. Ah ah… Ironie de la vie…
Kof, kof, kof !
Vous aimez danser ? Qu’en dis-tu, manex ?
Si on aime danser ? ... On est les rois de la danse ! Ah, ah, ah !
Le théâtre Apollo, le seul auquel on n’ait pas mis le feu dans le quartier...
Eh ! Barrezvous, c’est notre place !
Pfff, quelle barbe...
Et on part très tôt, demain… On devrait rentrer à l’hôtel
C’est notre dernière nuit ici, Xebero… Profitons-en !
Bon voyage, mes chers géants noirs !
Je vous accompagne au port, je prends mon service dans une heure...
Une minute de plus et vous restiez à terre…
Qu’est-ce que c’est que ce cirque, Unanue ? On dirait une putain de blague : « un Navarrais, un Français et un Africain… »
Fils de pute de bouffeur de grenouilles …
Qu’estce que tu racontes Manex ?
t’inquiète, Juanpe, je ne repars pas avec les jaunes…
Je reste.
S’il faut aller en enfer, on y va, mais inutile de nous foutre la trouille, hein, Manex ?
Pour le travail, tu te débrouilleras, et ma mère…
Tu es fou ? Et ton travail ? Qu’est-ce que je vais dire à ta mère ?
Elle comprendra, je suis le fils de mon père Tu me manqueras aussi Xebero…