Surtourisme

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Position officielle de la branche du tourisme suisse concernant le «surtourisme»

Surtourisme : de quoi s’agit - il ?

Le terme surtourisme décrit la situation qui survient lorsque tant de touristes visitent une destination très appréciée que la qualité de vie perçue par la population locale (et par les hôtes) est affectée de manière disproportionnée – avec des effets négatifs sur leur bien-être, les infrastructures et l’environnement.

Le surtourisme est généralement limité dans le temps et dans l’espace et affecte principalement les espaces publics et pratiquement jamais les entreprises et les zones avec des contrôles d’accès. Les prix bas constituent un important facteur déclenchant. D’autres éléments favorisent le surtourisme au niveau international: les curiosités touristiques ou villes mondialement connues, les bateaux de croisière, les voyages en grands groupes, les destinations low-cost, les infrastructures de mobilité facilement accessibles (itinéraires de transit, ports, gares et aéroports). Les influenceuses et influenceurs non contrôlés, de même que les personnes qui les imitent, amplifient les effets du surtourisme avec leurs publications sur les réseaux sociaux.

Il n’existe pas de définition uniforme du surtourisme, car il peut se manifester différemment d’une destination à l’autre et est fortement influencé par la perception de la population locale

Le surtourisme en Suisse

Il n’existe pas de surtourisme touchant l’ensemble du territoire suisse. Cela s’explique par le fait qu’il n’y a pas en Suisse de ports pour les grands bateaux de croisière, que la Suisse n’est pas une destination bon marché / une destination aérienne bon marché et qu’il n’existe pas d’infrastructures axées sur le tourisme de masse (hôtels, stations balnéaires, grandes villes, plages en bord de mer, etc.) en Suisse.

On observe parfois une concentration accrue de touristes de manière temporaire et limitée géographiquement (surtout le week-end, pendant la haute saison, dans les centres touristiques les plus connus). Cela s’applique aux espaces publics, mais pas aux installations/expériences dont l’entrée peut être gérée par des billets et des capacités de transport. En Suisse, il existe entre cinq et sept points névralgiques de ce type. Ces derniers peuvent également changer avec le temps.

La branche touristique suisse prend la question très au sérieux et a élaboré un plan pour éviter et gérer de telles situations :

Zurich, le 4 juillet 2024

1. Mesures d’évitement avant l’arrivée (répartition temporelle et spatiale lors de la planification des voyages, etc.).

2. Mesures de répartition pendant le voyage (conseils et informations sur place par les offices de tourisme, les hôtels, les remontées mécaniques, les prestataires de mobilité, etc.).

3. Gestion des situations en cas de survenance ponctuelle (contrôles d’accès, horaires d’ouverture, gestion du trafic, etc.).

Les classements et études internationaux confirment également que la Suisse n’est pas touchée par le surtourisme. Aucune destination suisse n’est répertoriée comme destination affectée par le surtourisme (et donc à éviter en haute saison) dans le classement des journalistes de voyage de CNN ou dans celui de Fodor’s (éditeur mondial de publications de voyage). La Suisse ne figure pas non plus dans le top 10 de l’indice de densité touristique (2018/2020 – établi par World Data, une des principales plateformes de données dans le monde) (1er rang la Croatie, 5e rang la France, 7e rang Singapour, 10e rang l’Espagne).

Aspects complémentaires

Malgré des goulets d’étranglement temporaires et limités géographiquement, le tourisme suisse a, globalement, encore assez de marge pour accueillir de nouveaux hôtes. En moyenne, le taux d’occupation des hôtels en Suisse est inférieur à 50% tout au long de l’année.

Il s’agit souvent d’événements ponctuels et de situations isolées regrettables, qui sont observées de près et dont on parle beaucoup. Les médias sociaux et médias à sensation y contribuent. Ces cas et incidents individuels, prennent un poids disproportionné et façonnent ainsi la perception du sujet dans l’ensemble de la population.

Si le terme «surtourisme» est apparu il y a seulement quelques années, le phénomène du tourisme de masse et de la concentration des touristes existe depuis les années 60. Le tourisme suisse connaît ainsi ce phénomène depuis longtemps et a déjà développé et utilisé des instruments efficaces.

Le surtourisme et la population suisse

Une enquête actuelle et représentative auprès de la population en Suisse* montre ce qui suit:

Seulement 5% de la population se déclare préoccupée par le tourisme. Par ailleurs, 78% de la population est fière de son pays en tant que destination touristique appréciée.

Le tourisme est majoritairement considéré comme positif pour la Suisse, principalement en raison de son impact sur l’économie, la société et les infrastructures.

La colère de la population peut être provoquée par des facteurs comme l’augmentation du coût de la vie, la hausse des prix engendrées par le tourisme, la pollution et les déchets, le stress dû à une densité de population soudainement plus élevée. De manière générale, le manque de respect des hôtes envers les personnes et leurs familles, mais aussi vis-à-vis de la nature, la culture et le mode de vie suisses, peut être générateur d’insatisfaction. Les défis sociaux globaux (inflation, congestion des transports publics,

routes encombrées, peur des étrangers, etc.) se reflètent dans le tourisme.

* Insight Institute AG, avril/mai 2024, sur mandat de Suisse Tourisme (ST) et de la Conférence des directeurs d’offices de tourisme régionaux de Suisse (CDR)

Mesures prises pour le tourisme suisse

La branche du tourisme suisse est consciente de la situation et s’attaque concrètement au phénomène du surtourisme sur quatre niveaux.

1er Niveau: Travail dans les marchés / Phase d’inspiration et d’information

ST a fait le choix d’être présente sur des marchés diversifiés où la demande touristique pour la Suisse varie selon les saisons et les offres. Cela permet de diversifier les flux de touristes sur un plan temporel et géographique. En outre, des clientèles de niche, aux intérêts divers sont spécifiquement ciblées et des séjours plus longs en Suisse sont délibérément proposés, dans le but de favoriser une diversification temporelle et géographique des séjours.

2e Niveau: Séjours / Circuits en Suisse / Phase d’information et de planification

En collaboration avec les tour-opérateurs dans les marchés, ST mène des campagnes ciblées de communication concernant des offres de plusieurs jours valorisant la grande diversité d’expériences et de destinations suisses. Les hôtes apprennent (également avec des forfaits) comment combiner la visite de curiosités et de hauts-lieux touristiques réputés à la découverte de petites «perles» touristiques moins connues et attrayantes.

3e Niveau: Gestion du tourisme en Suisse / phase de réalisation du voyage

Sur place, dans les destinations et les attractions touristiques, les responsables du tourisme local (professionnel-le-s du tourisme, souvent en concertation avec les autorités) mettent en œuvre des mesures de gestion du tourisme (orientation, stationnement, contingents, informations, ressources, logistique, sensibilisation des hôtes via des rangers, etc.). Il est important de trouver une combinaison de mesures adaptées localement, qui apportent un maximum de bénéfices, tant pour les hôtes que pour la population locale. La branche favorise ici le transfert de savoir-faire.

4e Niveau: Sensibilisation de la population

La branche du tourisme dispose déjà de nombreuses mesures pour sensibiliser les populations locales concernées par le tourisme avec ses avantages et ses inconvénients, pour intégrer les habitantes et les habitants dans les discussions, pour prendre au sérieux leurs craintes et contrariétés et leur permettre de tirer profit du tourisme. Des événements d’information et de discussion, des visites scolaires, des journées portes ouvertes, des offres spéciales de nuitées hôtelières en faveur de la population locale, des ateliers/tables rondes, la médiation (interculturelle), le matériel d’information, etc., comptent parmi ces mesures.

Suisse Tourisme, le 4 juillet 2024

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